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Achéménides

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L'Empire achéménide (prononcé /a.ke.me.nid/) est le premier empire perse de l'Histoire. Il fut gouverné par Cyrus II et ses descendants sur une grande partie du Moyen-Orient durant le Ier millénaire av. J.-C.

Empire achéménide

vers 559 av. J.-C. – 330 av. J.-C.
(229 ans)

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L'Empire achéménide à son apogée, sous le règne de Darius Ier (522 à 486 av. J.-C.),,,, avec les provinces décrites par Hérodote et les principales langues.
Informations générales
Capitale Pasargades
Persépolis
Suse
Langue(s) Araméen d'Empire, vieux perse, langues locales
Religion
  • Perses : Religion de la Perse achéménide / Zoroastrisme (?)
  • Provinces : Religion mésopotamienne ; Religion de l'Égypte antique ; Védisme ; Religion grecque antique ; Judaïsme du Second Temple;
Monnaie Darique, monnayages locaux
Histoire et événements
559 av. J.-C. Cyrus II monte sur le trône d'Anshan
550 av. J.-C. Victoire contre les Mèdes et émancipation de leur tutelle
546 av. J.-C. Conquête de la Lydie
540 - 539 av. J.-C. Conquête de la Bactriane, de la Sacie et du royaume babylonien
vers 530 av. J.-C. Conquête de la Transeuphratène et de Chypre
522 av. J.-C. Conquête de l'Égypte, de la Cyrénaïque et de la Nubie
499 - 449 av. J.-C. Guerres contre les cités grecques
330 av. J.-C. Effondrement de l'empire à la suite des conquêtes d'Alexandre le Grand
Rois
(1er) 559 - 529 av. J.-C. Cyrus II
(2e) 529 - 522 av. J.-C. Cambyse II
(3e) 522 - 522 av. J.-C. Bardiya
(4e) 521 - 486 av. J.-C. Darius Ier
(5e) 486 - 465 av. J.-C. Xerxès Ier
(6e) 465 - 424 av. J.-C. Artaxerxès Ier
(7e) 424 - 424 av. J.-C. Xerxès II
(8e) 424 - 424 av. J.-C. Sogdianos
(9e) 424 - 404 av. J.-C. Darius II
(10e) 404 - 358 av. J.-C. Artaxerxès II
(11e) 358 - 338 av. J.-C. Artaxerxès III
(12e) 338 - 336 av. J.-C. Arsès (Artaxerxès IV
(13e) 336 - 330 av. J.-C. Darius III

Entités précédentes :

  • Mèdes
  • Empire néo-babylonien
  • Saces
  • Égypte
  • Koush

Entités suivantes :

  • Empire d’Alexandre le Grand

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Il s'agit d'un des plus grands empires ayant existé durant l'Antiquité, s'étendant sur environ 5,5 millions de kilomètres carrés à son apogée. Il s'étend alors au nord et à l'ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières du Pont-Euxin ; à l'est jusqu'en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l'actuel Irak, sur la Syrie, le Liban, Israël et la Palestine, la Jordanie, le nord de l'Arabie saoudite, l'Égypte, et jusqu'au nord de la Libye.

Le nom « Achéménides » (en vieux perse : Haxāmanišiya) se rapporte au clan fondateur qui se libère vers 550 av. J.-C. de la tutelle des Mèdes, auparavant leurs souverains, ainsi qu'au grand Empire qui résulte ensuite de leur domination. L'Empire fondé par les Achéménides s'empare de l'Anatolie en défaisant la Lydie, puis conquiert l'Empire néo-babylonien et l'Égypte, unissant alors les plus anciennes civilisations du Moyen-Orient dans une seule entité politique de façon durable. L'Empire achéménide menace par deux fois la Grèce antique et s'effondre, vaincu par Alexandre le Grand, en 330 av. J.-C., non sans léguer aux Diadoques qui lui succèdent une partie notable de ses traits culturels et politiques.

Durant les deux siècles de sa suprématie, l'Empire achéménide a développé un modèle impérial reprenant de nombreux traits de ses prédécesseurs assyriens et babyloniens, tout en présentant des aspects originaux, comme une souplesse et un pragmatisme constants dans ses relations avec les peuples dominés, tant que ceux-ci respectaient sa domination. Les rois perses ont réalisé des travaux importants sur plusieurs sites du cœur de leur Empire (Pasargades, Persépolis, Suse), synthétisant les apports architecturaux et artistiques de plusieurs des pays dominés et exprimant avec pompe leur idéologie impériale.

Conditions d'études

Sources

Les grands rois achéménides ont laissé des inscriptions royales, sources de renseignements sur l'activité de construction des sites et sur leur vision de l'Empire. Elles livrent de nombreux indices qui, mis en perspective avec le contexte historique d'époque, permettent de comprendre la volonté politique des rois et leur façon de concevoir l'exercice du pouvoir. Elles ont été redécouvertes et traduites à partir du milieu du XIXe siècle. D'autres témoignages sont constitués d'archives administratives, satrapiques ou royales, dans lesquelles étaient reportées les décisions les plus importantes (mouvements de terre, documents fiscaux…).

C'est plutôt grâce aux écrits extérieurs qu'on connaît traditionnellement l'histoire achéménide, notamment par les auteurs grecs comme Hérodote, Strabon, Ctésias, Polybe, Élien et d'autres. Dans la Bible, le Livre d'Esdras, le Livre d'Esther et le Livre de Daniel contiennent aussi des références aux grands rois. Les auteurs anciens ont également écrit au sujet de la Perse, dans des ouvrages appelés les Persika, ouvrages dont la connaissance se limite à quelques fragments, le reste ayant été perdu.

La documentation sur les Achéménides est donc en fin de compte importante et variée. Les éléments iconographiques sont nombreux, mais leur analyse pose un problème car ils sont très inégalement répartis dans l'espace et dans le temps, de même que les travaux archéologiques qui ont longtemps privilégié certaines régions. Cela a abouti à un écart documentaire : il existe peu ou pas de sources sur certaines régions, alors que d'autres comme le Fars, la Susiane, l'Égypte, la Babylone sont très bien documentées. De plus, si les documents sur les règnes de Cyrus le Grand, d'Artaxerxès Ier et de Darius II abondent, il n'en est pas de même pour d'autres époques. Ces tendances reflètent sûrement des réalités antiques (les régions les mieux connues sont probablement celles qui étaient le plus densément occupées, les plus lettrées et les plus prospères), mais les recherches archéologiques récentes tendent à compenser certains de ces déséquilibres.

Développement des études sur les Achéménides

Après avoir été longtemps marginaux entre les études sur la Grèce antique et celles sur le reste du Proche-Orient ancien, les travaux sur l'Empire achéménide connaissent un essor depuis les années 1980 sous l'impulsion de plusieurs chercheurs mettant en place des structures et colloques facilitant la communication entre les spécialistes de la période.  (en) a ainsi mis en place les Achaemenid History Workshops entre 1980 et 1990 à partir de Groningen, assistée par la suite par Amelie Kurth. Cela aboutit à plusieurs publications dans la série Achaemenid History.

Pierre Briant, professeur à l'université Toulouse II -Le Mirail puis au Collège de France où il était titulaire de la chaire Histoire et civilisation du monde achéménide et de l'empire d'Alexandre de 1999 à 2012, dirige des outils de travail et de coordination particulièrement actifs : le site Internet Achemenet et la série de publications Persika, qui publie notamment les actes de colloques organisés régulièrement et faisant le point sur les avancées de la recherche sur divers sujets.

Parmi les projets récents, on mentionnera également le Persepolis Fortification Archive Project de l'Oriental Institute de Chicago, sous la direction de Matthew Stolper, qui a pour but de donner un essor aux travaux sur les archives des fortifications de Persépolis, peu étudiées depuis leur découverte dans les années 1930.

Histoire

Origines de la dynastie

Le fondateur de cette dynastie serait Achéménès (en vieux perse : Haxāmaniš, en grec ancien Ἀχαιμένης, ou هخامنش en persan moderne qui signifie « homme sage, d'un esprit amical »). Il s'agit d'une personne dont l'existence reste controversée (voir plus bas), chef d'un clan perse régnant probablement sur d'autres tribus perses dès le IXe siècle av. J.-C. Installés dans le Nord de l'Iran (à proximité du lac d'Orumieh), les Achéménides sont alors tributaires des Assyriens.

Sous la pression des Mèdes, des Assyriens et des Urartiens, ils migrent vers le sud des monts Zagros et s'installent progressivement dans la région d'Anshan vers la fin du IIe millénaire et le début du Ier millénaire av. J.-C.. Teispès aurait agrandi le territoire achéménide en conquérant le royaume d'Anshan et le Fars, gagnant ainsi le titre de Roi d'Anshan tandis qu'Assurbanipal prend Suse et que le royaume élamite disparaît temporairement.

Teispès est le premier roi achéménide à porter le titre de « Roi (de la ville) d'Anshan ». Des inscriptions révèlent que lorsque Teispès meurt, le royaume est partagé entre deux de ses fils, Cyrus Ier (Kurāsh ou Kurāš), souverain d'Anshan, et Ariaramnes (Ariyāramna, « Celui qui a amené la paix aux Iraniens »), souverain de Parsumaš. Leurs fils respectifs leur succèdent : Cambyse Ier (Kambūjiya, « l'aîné ») sur le trône d'Anshan, et Arsames (Aršāma, « Celui qui a une puissance héroïque ») sur Parsumaš. Ces rois n'ont qu'un rôle restreint dans la région, qui est alors dominée par les Mèdes et les Assyriens. L'existence de Cyrus et son règne sur Anshan est attestée par un sceau portant la mention Kurāš d'Anšan, fils de Teispès. Toutefois, une inscription datée de 639 mentionne le paiement d'un tribut à Assurbanipal par Kurāš de Parsumaš, ce qui suggère que le roi de Parsumaš serait le même Cyrus, unifiant les deux couronnes. Cet élément pourrait alors synchroniser les histoires persanes et assyriennes. Cependant, cette interprétation est discutée, et Parsumash, Parsa et Anshan semblent devoir être distingués. Après la chute du Royaume assyrien, les Achéménides reconnaissent l'autorité des Mèdes. Bien qu'Hérodote ait écrit « il y avait longtemps que les Perses prenaient mal leur parti d'être commandés par les Mèdes », les origines et modalités de cette sujétion restent encore inconnues.

Darius Ier est le premier à parler d'Achéménès, qu'il présente comme l'ancêtre de Cyrus le Grand (576-529 av. J.-C.) ; ce qui ferait de lui le fondateur de la lignée des souverains achéménides. Cependant, il est possible qu'Achéménès soit un personnage fictif utilisé par Darius usurpant le trône persan afin de légitimer son pouvoir. Si l'on se réfère aux premiers souverains, la dynastie des rois achéménides s'étend de 650 à 330 av. J.-C. environ.

Souverains achéménides

Article détaillé : Arbre généalogique de la dynastie achéménide.
Non attestés Les témoignages épigraphiques de ces souverains ne peuvent être confirmés et sont souvent considérés comme étant inventés par Darius Ier
vers 688/675 av. J.-C. Achéménès roi d'Anshan
vers 675/640 av. J.-C. Teispès roi d'Anshan, fils d’Achéménès
vers 640/600 av. J.-C. Cyrus Ier roi d'Anshan, fils de Teispès
6??/6?? av. J.-C. Ariaramnès fils de Teispès et co-souverain avec Cyrus Ier
vers 600/559 av. J.-C. Cambyse Ier roi d'Anshan, fils de Cyrus Ier
6??/5?? Arsamès fils d'Ariaramnes et co-souverain avec Cambyse Ier
Attestés
559(550?)/529(530?) av. J.-C. Cyrus II le Grand grand roi de Perse, fils de Cambyse Ier, souverain d'Anshan dès 559 – s'empare de la Médie en 550
529/522 av. J.-C. Cambyse II grand roi de Perse, fils de Cyrus le Grand
522/522 av. J.-C. Bardiya (ou Smerdis) L'usurpateur (?), grand roi de Perse, fils présumé de Cyrus le Grand
522(521?)/486 av. J.-C. Darius Ier le Grand grand roi de Perse, beau-frère de Smerdis et petit-fils d'Arsamès
486(485?)/465 av. J.-C. Xerxès Ier grand roi de Perse, fils de Darius Ier
465/424 av. J.-C. Artaxerxès Ier Longue Main grand roi de Perse, fils de Xerxès Ier
424/424 av. J.-C. Xerxès II grand roi de Perse, fils d'Artaxerxès Ier
424/424(423?) av. J.-C. Sogdianos grand roi de Perse, demi-frère et rival de Xerxès II
424(423?)/404(405?) av. J.-C. Darius II Nothos grand roi de Perse, demi-frère et rival de Xerxès II
404/359 av. J.-C. Artaxerxès II Mnémon grand roi de Perse, fils de Darius II, (voir aussi Xénophon)
359(358?)/338 av. J.-C. Artaxerxès III Ochos grand roi de Perse, fils d'Artaxerxès II
338/336 av. J.-C. Arsès grand roi de Perse, fils d'Artaxerxès III
336/330 av. J.-C. Darius III Codoman grand roi de Perse, arrière-petit-fils de Darius II (conquêtes d’Alexandre le Grand)

Construction et extension de l'Empire

En 559 av. J.-C., Cyrus II dit Cyrus le Grand succède à son père Cambyse Ier sur le trône d'Anshan. Ayant également pris la succession d'Arsames (de son vivant) sur la couronne de Parsumaš, Cyrus unifie donc les deux royaumes perses et est ainsi considéré comme le premier véritable roi de la dynastie achéménide, ses prédécesseurs étant encore asservis aux Mèdes.

Entre 553 et 550 av. J.-C., une guerre éclate entre les Mèdes et les Perses à l'issue de laquelle Cyrus II bat Astyage, roi des Mèdes, et s'empare d'Ecbatane (Hagmatāna, « La ville des rassemblements », l'actuelle Hamadan). Il déclare à cette occasion que les Perses, « autrefois esclaves des Mèdes, sont devenus leurs maîtres ». Cyrus laisse la vie sauve à Astyage, entreprend de se conduire comme son successeur légitime. Selon Ctésias et Xénophon, il épouse Amytis, fille d'Astyage. Ecbatane reste une des résidences régulières des Grands Rois, car elle présente une importance stratégique certaine pour qui veut contrôler l'Asie centrale.

La prise de la Médie par les Perses est alors un bouleversement important, à l'échelle du Moyen-Orient. Le fait que Cyrus se présente comme l'héritier d'Astyage le conduit à se heurter aux puissances voisines de Lydie et de Babylone. Crésus, roi de Lydie, et beau-frère d'Astyage, « inquiet de la ruine de l'empire d'Astyage et soucieux de l'accroissement des affaires des Perses » attaque Cyrus en 547-546 av. J.-C.. Mais les Perses contre-attaquent et poursuivent Crésus jusqu'à sa capitale, Sardes, qui tombe rapidement aux mains de Cyrus. Crésus se constitue prisonnier, puis recevra finalement une ville de Médie dont les revenus le feront vivre.

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Le tombeau de Cyrus II à Pasargades.

À partir de 546 av. J.-C., Cyrus repart d'Asie Mineure sans avoir soumis les cités ioniennes et éoliennes. En effet, le roi entreprend une nouvelle campagne, car Babylone, la Sacie, la Bactriane et l'Égypte sont menaçantes. Cette période est mal connue, mais il semble que Cyrus prenne Babylone en 539 av. J.-C., puis soumette les Bactriens et les Saces. C'est peut-être à cette époque que Cyrus a conquis Parthie, Drangiane, Arie, Chorasmie (voir Khwarezm), Bactriane, Sogdiane, Gandhara, Scythie, Sattagydie, Arachosie, et Makran. Darius, au début de son règne, présente en effet ces pays comme acquis. Après la prise de Babylone, Cyrus permet aux Judéens exilés de rentrer à Jérusalem, donnant instruction à ses sujets de faciliter ce retour. Il conquiert ensuite la Transeuphratène et soumet les Arabes de Mésopotamie. Chypre se rend d'elle-même par la suite.

Après la mort de Cyrus, son fils Cambyse II conquiert l'Égypte en 527/525-522 av. J.-C.. Il s'agit alors de maintenir la puissance de l'Empire et d'étendre les conquêtes vers la seule autre puissance qui compte encore dans la région. Après la campagne d'Égypte, Cambyse reprend à son compte les ambitions des pharaons qui l'y avaient précédé. Il soumet ainsi les royaumes de Libye, de Cyrénaïque et de Nubie. Au cours de son séjour en Égypte, Cambyse semble être pris de folie, comme le laissent à penser les actes qu'il commet à cette époque : il massacre des Perses de haute distinction, viole d'anciennes sépultures, se moque de statues dans les temples égyptiens. L'attaque sans préparatifs de l'Éthiopie et de l'oasis d'Ammon, qui se solde par des échecs, serait également à mettre sur le compte de cette démence. Contredisant la thèse expliquant le comportement de Cambyse contre son entourage en Égypte par la seule folie, l'hypothèse de l'intérêt politique est aussi avancée. Selon Briant, Cambyse prenait aussi des mesures de représailles contre des grandes familles qui se seraient opposés à ses décisions. Rappelé en Perse par une rébellion contre son pouvoir, il quitte l'Égypte en 522 av. J.-C., se blesse à la cuisse en Syrie et meurt de gangrène.

« Le roi Darius déclare : « Il n'y avait pas d'homme, ni perse ni mède ni personne de notre famille, qui aurait pu enlever la royauté à ce Gaumāta le Mage ; l'armée le redoutait beaucoup ; il aurait pu tuer une grande partie de l'armée, qui avait connu Bardiya autrefois ; voici pourquoi il aurait pu tuer une grande partie de l'armée : "de peur qu'elle sache que je ne suis pas Bardiya, le fils de Cyrus" ; personne à propos de Gaumāta le Mage, jusqu'à ce que j'arrive ; alors, j'ai invoqué Ahuramazdā ; Ahuramazdā m'a apporté son soutien ; 10 jours du mois de Bāgayādi étaient passés, ainsi, moi, avec un petit nombre d'hommes, j'ai tué ce Gaumāta le Mage, ainsi que ceux qui étaient ses principaux fidèles ; une forteresse du nom de Sikayahuvati, un peuple du nom de Nisāya, en Médie, c'est là que je l'ai tué ; je lui ai enlevé la royauté ; grâce à Ahuramazdā, je suis devenu roi ; Ahuramazdā m'a accordé la royauté. »

Darius élimine Gaumata, d'après l'inscription de Behistun.

La révolte est alors menée par un groupe de prêtres ayant perdu leur pouvoir après la conquête de la Médie par Cyrus. Ces prêtres, qu'Hérodote nomme mages, usurpent le trône afin d'y placer l'un des leurs, Gaumata, qui prétend être le plus jeune frère de Cambyse II, Smerdis (ou Bardiya), probablement assassiné trois années plus tôt. En raison du despotisme de Cambyse et de sa longue absence en Égypte, « le peuple entier, Perses, Mèdes, et toutes les autres nations », reconnaissent cet usurpateur comme leur roi, et ce d'autant plus facilement qu'il leur accorde une remise fiscale d'impôts ou de taxes, pour trois années.

Selon l'inscription de Behistun, Smerdis règne sept mois avant d'être renversé en 522 av. J.-C. par un membre éloigné de la branche familiale des Achéménides, Darius Ier (du vieux persan Dāryavuš, également connu sous Darayarahush ou Darius le Grand). Les « mages », bien que persécutés, continuent d'exister. L'année qui suit la mort de Gaumata, ils tentent de réinstaller un second usurpateur au pouvoir, Vahyazdāta, qui se présente comme fils de Cyrus. La tentative remporte un succès transitoire puis échoue finalement.

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Combat entre un guerrier perse et un guerrier grec, kylix grec du Ve siècle av. J.-C.

Darius poursuit ensuite l'expansion de l'Empire. Il fait exécuter  (en), satrape de Sardes, qui s'est rebellé vers 522-520 av. J.-C., puis souhaite étendre sa domination aux îles de la mer Égée. Il conquiert Samos vers 520-519 av. J.-C., puis marche sur l'Europe. Il passe le Bosphore, laisse des troupes grecques à l'embouchure du Danube (cités de l'Hellespont et de la Propontide) et marche vers la Thrace. Celle-ci revêt en effet une grande importance pour les Perses, car la province est riche en produits stratégiques : bois nécessaire aux constructions navales et métaux précieux.

Darius Ier s'attaque ensuite à la Grèce, qui avait soutenu les rébellions des colonies grecques alors sous son égide. En raison de sa défaite à la bataille de Marathon en 490 av. J.-C., il est forcé de restreindre les limites de son empire à l'Asie Mineure.

C'est sous le règne de Darius Ier, dès 518-516 av. J.-C., que sont construits les palais royaux de Persépolis et Suse, qui serviront de capitales aux générations suivantes des rois achéménides.

Stabilisation de l'Empire et troubles à la cour

Article détaillé : Guerres médiques.
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Xerxès Ier représenté sur un bas-relief d'une porte de son palais de Persépolis.
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L'Empire achéménide : extension maximale dans la première moitié du Ve siècle av. J.-C.

Après la mort de Darius, l'Empire achéménide conserve la domination de territoires allant de l'Indus à la mer Égée pendant environ deux siècles et demi, longévité que n'avaient pas atteint les empires précédents (l'Assyrie et Babylone). Cela reflète la solidité de la construction politique mise en place par Cyrus II et Darius qu'ont su préserver leurs héritiers, constat qui va à l'encontre d'une vision de décadence de l'empire après ses fondateurs qui a longtemps prévalu. Cependant, cela ne se passa pas sans problèmes : échecs en Grèce, révoltes de plusieurs régions, parfois emmenées par leurs satrapes, alors que les troubles à la tête de l'État perdurent.

Xerxès Ier (Vieux perse : Xšayārša, « Héros parmi les rois ») succède à son père Darius vers 486-485 av. J.-C.. Des révoltes ayant éclaté en Égypte et en Grèce, Xerxès commence son règne en conduisant une expédition contre l'Égypte. Après une rapide reconquête, Xerxès marche sur la Grèce et défait les Grecs aux Thermopyles. Athènes est conquise et mise à sac, le Parthénon est incendié. Athéniens et Spartiates se retirent derrière leurs dernières lignes de défense sur l'isthme de Corinthe et dans le golfe Saronique.

Les premières années du règne de Xerxès sont marquées par un changement de politique à l'égard des peuples conquis. Au contraire de ses prédécesseurs qui respectaient les sanctuaires des peuples soumis, Xerxès fait procéder à la destruction de temples en Babylonie, à Athènes, en Bactriane et en Égypte. Les titres de Pharaon et de Roi de Babylonie sont abandonnés et les provinces réorganisées en satrapies. Les Égyptiens réussissent par deux fois à regagner leur indépendance. D'après l'étude de Manéthon, les historiens égyptiens font correspondre les périodes de domination achéménide en Égypte avec respectivement les XXVIIe (525-404 av. J.-C.) et XXXIe dynasties (343-332 av. J.-C.)

À Artémision, la bataille rendue indécise à cause d'une tempête détruisant les navires des deux camps, s'arrête prématurément à l'arrivée de la nouvelle de la défaite des Thermopyles. Les Grecs décident alors de battre en retraite. Finalement, la bataille de Salamine le 28 septembre 480 av. J.-C. est remportée par les Athéniens. La perte des voies de communication maritimes avec l'Asie force Xerxès à se retirer à Sardes. L'armée avec laquelle il quitte la Grèce, placée sous le commandement de Mardonios, subit encore une défaite lors de la bataille de Platées en 479 av. J.-C. Une nouvelle défaite perse à Mycale encourage alors les cités grecques d'Asie Mineure à la révolte. Ces révoltes voient la fondation de la ligue de Délos, et les défaites perses qui s'ensuivent consacrent ces pertes territoriales en mer Égée.

Néanmoins, au Ve siècle av. J.-C., les souverains achéménides règnent sur des territoires couvrant approximativement ceux des pays actuels suivants : Iran, Irak, Arménie, Afghanistan, Turquie, Bulgarie, Grèce (partie orientale), Égypte, Syrie, Pakistan (grosse partie), Jordanie, Israël, Palestine, Liban, Caucase, Asie centrale, Libye, et Arabie saoudite (partie nord). L'empire devient par la suite le plus grand du monde antique, avec un territoire couvrant approximativement 7,5 millions de km2.

Les défaites de Xerxès sont omises dans les inscriptions royales. Certains Grecs se rallient tout de même à Xerxès, comme Pausanias, commandant la flotte grecque en 478 av. J.-C. ou Thémistocle, le vainqueur de Salamine. Ce qui permet à l'empire perse de garder bon nombre d'alliés dans les cités grecques d'Asie Mineure. À l'issue de problèmes de succession, Xerxès, qui n'avait pas désigné de successeur légitime, est assassiné, peut-être par un de ses fils.

Artaxerxès Ier, un des fils de Xerxès, monte sur le trône en 465 av. J.-C. Juste après sa prise de pouvoir, il fait face à une révolte en Bactriane, dont il vient à bout. Artaxerxès modifie l'étiquette de la cour et redéfinit sa hiérarchie, ce qui semble marquer la redéfinition des rapports entre le Grand Roi et l'aristocratie. Il continue les travaux à Persépolis, entre 464 av. J.-C. et 460-459 av. J.-C., et le rôle de la capitale perse semble changer : elle est moins fréquemment occupée, au profit de Suse et Babylone. Les hypothèses suggérant un changement de rôle de Persépolis devenant alors « un sanctuaire plutôt qu'une ville » restent incertaines. Après la Bactriane, c'est l'Égypte qui se soulève contre l'autorité du Grand Roi Achéménide. Diodore rapporte que la nouvelle de l'assassinat de Xerxès et les troubles qui s'ensuivent poussent les Égyptiens à chasser les leveurs de tributs perses et à porter un certain Inaros au pouvoir royal (463-462). Inaros propose une alliance aux Grecs, qui l'acceptent et envoient une flotte vers le Nil. L'alliance entre Grecs et Égyptiens dure six ans (460-454 av. J.-C.). En 454 av. J.-C., l'armée et la flotte perse libèrent les Perses retranchés et assiégés à Memphis. Des inscriptions gravées en Égypte à cette époque laissent penser que seule la région du Delta du Nil s'était soulevée. Les révoltes de cette période sont révélatrices de lacunes dans la domination territoriale des Perses. Dans les années 450, les combats reprennent entre Athènes et la Perse. La documentation connue de l'époque ne nous permet pas de connaître les évolutions territoriales perses en Asie Mineure : seules les listes des tributs attiques et perses permettent de savoir que les positions dans cette région ont pu évoluer d'une année sur l'autre.

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Le tombeau d'Artaxerxès Ier à Naqsh-e Rostam.

Artaxerxès Ier meurt à Suse, son corps est ramené à Persépolis pour être enterré auprès des sépultures de ses ancêtres. Son fils aîné, Xerxès II, seul fils légitime d'Artaxerxès, lui succède immédiatement, mais est assassiné par un de ses demi-frères, Sogdianos, quarante-cinq jours plus tard. Ochos, un autre demi-frère de Xerxès, alors à Babylone, rassemble ses soutiens et marche sur la Perse. Il met l'assassin à mort et est couronné Roi des Rois sous le nom de Darius II en 423 av. J.-C. Le déroulement de cette succession pose de nouveau un problème, Ochos et Sogdianos ayant certainement mené chacun une campagne de propagande visant à recevoir l'appui du peuple persan et ainsi démontrer la légitimité de leur accession au trône.

À partir du règne de Darius II, les documents retrouvés sont plutôt rares et ne renseignent que sur la situation des marches occidentales de l'empire, où les hostilités entre les cités grecques et les Perses continuent. Entre 411 et 407 av. J.-C., les Athéniens reconquièrent une partie de l'Asie Mineure, aidés en cela par les initiatives désordonnées et concurrentes des satrapes contrôlant ces régions.

Darius II meurt en 405-404 av. J.-C. À l'instar de celle d'autres Grands Rois précédents, sa succession provoque de nouveau une opposition entre deux de ses fils, Arsès et Cyrus. C'est Arsès, l'aîné, qui monte sur le trône sous le nom d'Artaxerxès II en 404 av. J.-C.. Cyrus lui conteste le pouvoir et une guerre s'ensuit entre 404 et 401 av. J.-C.. Cyrus lève une armée, s'appuyant principalement sur des Perses d'Asie Mineure, mais également sur des mercenaires grecs (les « Dix Mille »). Les deux frères s'affrontent à Counaxa, en Mésopotamie, en 401 av. J.-C. Cyrus tué au cours de cette bataille, Artaxerxès II entame immédiatement un processus de relégitimation de son pouvoir royal. L'Égypte profite de ces troubles pour se révolter et se soustraire à la domination perse sous la conduite d'Amyrtée.

Les satrapies et les villes d'Asie Mineure qui s'étaient rangées du côté de Cyrus sont confiés à Tissapherne afin qu'il remette en ordre la région. Artaxerxès II compte en effet reprendre le contrôle du littoral égéen. Ceux qui refusent de se soumettre se tournent vers les Grecs, et plus particulièrement Sparte, pour les aider. Agésilas II mène la campagne militaire spartiate en Asie Mineure, sans grands succès. Il est rappelé à Sparte car d'autres cités grecques, dont Athènes, menacent la ville. Les Perses se retrouvent par la suite pris entre les combats des Athéniens et des Lacédémoniens qui se déroulent en Asie Mineure vers 396 av. J.-C.. Artaxerxès II doit ensuite combattre les attaques et alliances d'Évagoras de Salamine à Chypre et en Égypte, entre 391 et 387 av. J.-C. Épuisées par les guerres continuelles, les cités grecques aspirent à la paix. En 386 av. J.-C., Artaxerxès II impose sa paix (également connue sous le nom de « Paix d'Antalcidas ») aux cités grecques, qui l'acceptent toutes à l'exception de Thèbes. Le Roi a besoin de libérer ses armées pour s'occuper de l'Égypte, qui est elle aussi entrée en rébellion. Vers 381-380 av. J.-C., les Perses auraient subi une défaite contre les Égyptiens, qui réussissent à reprendre leur indépendance. À la suite de cette défaite, les armées achéménides quittent l'Égypte sans réussir à reprendre le contrôle du pays. La paix de 386 av. J.-C. avec les Grecs est confirmée à deux reprises, en 375 puis en 371 av. J.-C..

Peu après, entre 366 et 358 av. J.-C., l'empire connaît des troubles : des satrapes se rebellent en Cappadoce, en Carie, en Lycie, les Égyptiens mènent une offensive contre les Perses. Les révoltes d'Asie Mineure n'auront guère de conséquences. Conjuguées à l'échec en Égypte, ces évènements semblent montrer une certaine instabilité du pouvoir impérial et son incapacité à venir à bout des mouvements de révolte.

Les dernières années d'Artaxerxès se déroulent parmi les complots. Le Roi avait trois fils légitimes, Darius (l'aîné), Ariaspès et Ochos, et de nombreux bâtards de ses concubines. Selon Plutarque, le Roi désigne Darius comme héritier. Darius fomente un complot contre son père, est découvert, jugé et mis à mort. Ochos, par des manœuvres, déstabilise son frère Ariaspès, qui se suicide. Il supprime ensuite un autre de ses demi-frères, Arsamès. C'est dans ce contexte que le roi Artaxerxès II meurt de vieillesse en 359/358 av. J.-C. Ce récit n'est corroboré par aucun autre auteur, et il convient plutôt de penser qu'avant la mort du roi, la cour était agitée par des complots entre factions rivales.

Chute de l'empire

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Alexandre le Grand face à Darius III lors de la bataille d'Issos, mosaïque d'Alexandre à Pompéi.

Ochos monte sur le trône sous le nom d'Artaxerxès III (358-338 av. J.-C.). Dès le début de son règne, Artaxerxès III doit faire face à des troubles : des combats opposent les alliés d'Athènes aux Perses en Asie Mineure, des révoltes ont lieu en Phénicie et à Chypre entre 351 et 345. L'armée perse subit également un nouvel échec en Égypte en 351. En 343 av. J.-C., Artaxerxès III bat Nectanébo II et reconquiert l'Égypte, qui devient encore une fois une satrapie perse. En Grèce, le royaume de Macédoine commence à affronter l'empire perse sur son front occidental. En 338 av. J.-C., Philippe II de Macédoine unifie certains États grecs au sein de la Ligue de Corinthe, les autres qui s'opposent à Philippe II comptant sur l'aide du Grand Roi. Les relations exactes sont peu connues, mais Briant dit que la « cour [du Grand Roi] était informée des opérations de Philippe II ». En cette même année 338, Artaxerxès III est empoisonné par son ministre, l'eunuque égyptien Bagoas.

Arsès succède à Artaxerxès III sous le nom d'Artaxerxès IV, et est également empoisonné par Bagoas deux ans après. Bagoas aurait tué non seulement tous les enfants d'Arsès, mais aussi plusieurs autres princes locaux, sans doute des satrapes. Bagoas place alors sur le trône Darius III (336-330 av. J.-C.), un cousin d'Artaxerxès III. Pour les Macédoniens, Bagoas aurait porté un de ses amis esclaves au pouvoir sous le nom de Darius III. Pour les Perses, Darius a été porté au pouvoir parce qu'il a fait preuve d'un courage exceptionnel lors d'un duel singulier contre les Cadusiens. L'accession au trône de Darius III est entourée de violences, et des incertitudes demeurent sur les conditions d'accès au trône. Briant rapporte que Darius III était un membre de la « souche royale », présenté comme un guerrier d'élite et appuyé par une grande partie de l'aristocratie et de l'armée.

Darius III, bien qu'auparavant satrape d'Arménie, n'a aucune expérience impériale. Néanmoins, il prouve son courage la première année de son règne d'empereur en forçant personnellement Bagoas à avaler un poison. En 334 av. J.-C., alors que Darius vient juste de réussir à re-soumettre l'Égypte, Alexandre attaque en Asie Mineure. En réponse à l'agression macédonienne, les satrapes de l'ouest se mobilisent et viennent à la rencontre de l'envahisseur. Darius III et plusieurs de ses satrapes font appel à des mercenaires grecs pour renforcer ses armées. Il subsiste de nombreuses interrogations sur le rôle des mercenaires grecs dans la décadence de la puissance militaire perse d'après les récits des différentes sources. L'armée perse essuie alors une première défaite au Granique face aux troupes Macédoniennes aguerries à la bataille. S'ensuivent les défaites aux batailles d'Issos (333 av. J.-C.), de Gaugamèles et de (331 av. J.-C.). Les populations conquises par les Macédoniens apparaissent plutôt soulagées de la libération du joug perse selon différents auteurs. Poussant toujours plus loin, Alexandre marche ensuite sur Suse qui capitule et restitue un vaste trésor. Le conquérant se dirige alors vers l'est en direction de Persépolis qui se rend au début de 330 av. J.-C.. Darius trouve alors refuge à Ecbatane et rassemble une armée autour de lui. De Persépolis, Alexandre va ensuite vers Pasargades un peu plus au nord, où il traite avec respect la tombe de Cyrus II. Il se dirige ensuite vers Ecbatane. En chemin, des satrapes de Darius III se rendent à Alexandre devant les rapports de force défavorables. Lors de la fuite de Darius III, les satrapes les plus proches du roi semblent avoir organisé un complot autour de sa personne. Darius III est assassiné par plusieurs de ses satrapes, qui se rendent à Alexandre ou bien retournent dans leur province pour se faire proclamer roi. Sur ordre d'Alexandre, les honneurs sont rendus au corps du souverain qui est acheminé vers Persépolis pour y être inhumé.

La chute de l'empire achéménide face aux armées conduites par Alexandre a souvent été expliquée par le fait qu'il serait un « colosse aux pieds d'argiles », donc une proie idéale, une autre approche courante chez les spécialistes d'Alexandre étant de ne pas vraiment se préoccuper d'étudier son adversaire. Plus récemment les capacités de l'armée perse et de son roi, Darius III, généralement dépréciées en raison de leurs défaites, ont été réévaluées. La documentation provenant de plusieurs régions de l'empire semble en tout cas indiquer que l'administration impériale fonctionne comme auparavant dans les années précédant le conflit, et que la domination achéménide ne semble pas affaiblie. Des membres de l'administration perse sont du reste intégrés dans celle d'Alexandre, participant ainsi à la transition et à la continuité entre les deux dominations.

L'empire Achéménide se termine avec la mort de Darius III. Après la conquête et le règne d'Alexandre s'ouvre l'ère des Séleucides, dynastie issue d'un des généraux d'Alexandre le Grand, qui succèdera à celle des Achéménides.

Le roi et le centre de l'empire

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Localisation des principales villes achéménides.

La structure impériale achéménide tourne autour du Roi des rois, qui est le centre symbolique de l'empire, où qu'il soit. Du point de vue géographique, on peut déterminer que le centre de l'empire se trouve dans la Perse (l'actuelle province du Fars), région d'origine de la dynastie, où il s'incarne dans plusieurs sites palatiaux. Les monuments qu'on y trouve sont les lieux d'expression du pouvoir royal, mais leur fonction exacte reste indéterminée et ils ne semblent pas exercer un fort pouvoir d'attraction sur le reste de l'empire. Pour dominer un vaste territoire depuis cette région au départ peu prospère, les rois perses se sont appuyés sur une administration et une armée dirigées par leurs proches, les membres de l'aristocratie perse qui formaient selon l'expression de P. Briant une « ethno-classe dominante », soudée notamment par l'appartenance à des tribus et clans liés entre eux et la pratique d'une langue et d'une religion commune qu'ils n'ont jamais cherché à étendre aux peuples qu'ils dominaient.

Le « Roi des rois »

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Bas-relief de Behistun : le triomphe de la justice de Darius Ier face aux rebelles, sous les auspices divins.

Le roi occupe la place centrale dans l'empire perse, aussi bien dans son administration que sur le plan symbolique. Suivant la titulature consacrée, il est le « Roi des rois », xšāyaθiya xšāyaθiyānām. Les inscriptions de Darius Ier à Naqsh-e Rostam et Behistun synthétisent bien la conception du pouvoir royal, ses fondements et son insertion dans l'ordre cosmique. Selon les textes du second site, le roi est comme les autres hommes une création du grand dieu Ahura Mazda, mais il s'en distingue parce que ce dernier l'a doté de qualités remarquables. Il est roi grâce au dieu qui l'a placé à la tête des peuples de la terre avec pour mission de les diriger de façon juste et d'assurer la mise en ordre du monde en combattant les mauvais et le mensonge (suivant un principe dualiste). Il est donc l'intermédiaire entre Ahura Mazda et les hommes pour réaliser le triomphe du bien sur le mal, comme cela ressort bien des bas-reliefs de Behistun dans lesquels les rebelles sont vus comme les manifestations du mensonge et sont punis par le roi en personne, car c'est à lui d'accomplir la justice. Pour remplir ce rôle il a été doté par le dieu d'une intelligence supérieure et d'un jugement infaillible. En plus de cela c'est un guerrier accompli, capable de manier l'arc, la lance, de monter à cheval. Les qualités de combattant des rois figurent souvent dans les représentations de ces personnages sur des sceaux ou des monnaies, l'illustrant en position de vainqueur à la chasse ou à la guerre. Le lien du roi avec le monde divin se retrouve également dans sa fonction sacerdotale puisqu'il devait accomplir à des intervalles réguliers des sacrifices en Perse destinés avant tout à des divinités iraniennes.

De façon plus prosaïque, le roi perse monte sur le trône par le principe de succession dynastique, lui aussi bien ancré dans la titulature et notamment la notion de dynastie des Achéménides, les descendants d'Achéménès, qui est sans doute mise en place au temps de Darius Ier pour se rattacher à la famille de Cyrus II, lien renforcé par son union avec la fille de ce dernier, Atossa. Le principe dynastique est respecté par la suite, même la présence de nombreux héritiers potentiels au trône à cause troubles dynastiques. Plus largement, le pouvoir du roi s'appuie aussi sur ses liens avec la noblesse perse, l'« ethno-classe dominante » qui assure le gouvernement des postes les plus importants de l'empire et qui est souvent unie par des liens matrimoniaux à la famille royale. Tout le pouvoir de ces derniers émane du roi qui leur attribue leurs fonctions, mais qui doit également composer avec les plus puissants et influents d'entre eux. En dehors des cercles iraniens, le roi s'assure la fidélité de ses provinces par un mélange de contraintes (notamment la crainte des représailles) et une adaptation aux traditions locales, comme cela se voit bien en Babylonie ou en Égypte où le roi reprend dans les inscriptions et représentations bien des aspects des anciens souverains autochtones. Les bas-reliefs des délégations de porteurs de tribut de Persépolis mettent en avant le lien qui unit le roi à ses sujets : il est le « Roi des peuples », xšāyaθiya dahyūnām.

Les lieux du pouvoir royal

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Les ruines de l'apadana de Persépolis.

Le pouvoir contrôlant l'empire se trouve là où est le roi, avec son entourage. Concrètement, les rois perses ont repris l'habitude des rois les ayant précédé de résider dans des complexes palatiaux, à ceci de particulier qu'ils en ont eu plusieurs dans lesquels ils résidaient périodiquement, et qu'ils pouvaient se déplacer dans tout leur empire si besoin. Les auteurs grecs rapportent que les rois achéménides déplaçaient leur capitale selon la saison : en hiver, les rois sont à Suse, en été à Ecbatane, en automne à Persépolis et le reste de l'année à Babylone. Il faut cependant remarquer qu'en dehors de Babylone, il n'y a pour l'instant aucune indication que ces « capitales » aient été des agglomérations importantes, puisque les fouilles et prospections archéologiques n'ont identifié que des sites palatiaux royaux et provinciaux dans l'Iran achéménide et pas de « ville ». Il faut alors envisager des villes temporaires, constituées de tentes ou d'autres formes d'installations de courtes durées lors des périodes de résidence de la cour, et se dépeuplant le reste du temps. Cela pose la question de leur fonction exacte qui est encore incertaine et débattue, notamment pour Persépolis dans laquelle certains voient surtout un centre cérémoniel.

La capitale originale de la dynastie est peut-être Anzan (Tell-e Malyan dans le Fars), vieille ville élamite dont les premiers rois perses se réclament. Mais il n'y a pas de traces d'occupation notable de leur époque, et il se pourrait que le site n'ait jamais été une capitale perse mais que la présence du nom de la ville dans la titulature des premiers rois s'explique surtout par son statut antique et prestigieux,,. L'ancienne capitale mède Ecbatane (l'actuelle Hamadan) sert aussi de résidence royale, néanmoins les niveaux d'époque perse n'y ont pas été dégagés, la présence d'un palais achéménide étant attestée par des restes de chapiteaux et éléments de colonnes. Babylone prend le même rôle après sa conquête, et des aménagements d'époque achéménide ont été repérés dans son « Palais sud », dont les niveaux connus sont pour la plupart attribués à l'époque de l'empire babylonien même si une grande partie est peut-être due aux Achéménides (notamment Darius Ier). Cyrus établit la première capitale proprement perse dans le Fars, Pasargades, un vaste complexe palatial intégré dans des jardins, rappelant un campement, réminiscence de la tradition nomade des rois perses. D'autres constructions sont accomplies sur ce site par des rois suivants, qui semblent avoir fait de ce site leur lieu de couronnement. Suse, une autre vieille capitale élamite, devient capitale de l'empire probablement à partir de l'époque de Darius Ier qui érige sur son acropole un vaste palais royal peu après son intronisation, et plus tard Artaxerxès II fait ériger un autre palais sur le même site mais en contrebas sur les bords du Chaour,. Darius fait aussi construire un autre grand palais royal sur le même modèle à Persépolis, la « Ville des Perses », elle aussi dans le Fars. Xerxès Ier poursuit les constructions sur ce dernier site, qui est le plus vaste complexe architectural dû à la dynastie achéménide, et se veut le meilleur symbole de leur puissance. Les deux grands palais de Suse et de Persépolis, érigés sur de vastes terrasses, sont dominés par un édifice appelé par les archéologues apadana, bâtiment de forme carrée constitué d'une vaste salle hypostyle et de portiques à l'extérieur, servant probablement de salle de réception ou pour des rassemblements importants. Ce sont les formes les plus caractéristiques de l'architecture palatiale achéménide, que l'on retrouve sur plusieurs sites palatiaux dans l'empire. Elles jouxtent des bâtiments résidentiels et administratifs organisés autour de cours centrales suivant le modèle mésopotamien. Les importants trésors devaient s'y trouver même s'il n'est pas aisé de les identifier.

Les autres lieux symbolisant le pouvoir royal dans le centre de l'empire sont les tombeaux royaux. Cyrus a fait ériger le sien sur le site de Pasargades dans un jardin sous la forme d'un bâtiment construit sur un socle, tandis que ses successeurs ont opté pour la forme de tombeaux rupestres, situés d'abord à Naqsh-e Rostam, un vieux sanctuaire rupestre élamite, à la suite de Darius Ier, puis dans les alentours de Persépolis.

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Vue panoramique des tombeaux rupestres des rois achéménides de Naqsh-e Rostam.

L'expression du pouvoir dans les capitales de la Perse

L'art achéménide est un art de dignification, servant à l'échelle de l'empire à glorifier la dynastie régnante. L'extension de l'empire achéménide permet un développement de l'art à sa mesure. L'apogée de l'art achéménide culmine au moment où le pouvoir persan est également à son apogée, notamment grâce aux tributs récoltés dans tout l'empire. Cela se retrouve sur les sites royaux du sud-ouest iranien où les traces les plus importantes de constructions du pouvoir achéménide ont été mises au jour.

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Ruines d'un des édifices hypostyles de Pasargades.

C'est Cyrus qui, le premier, utilise l'architecture et l'urbanisme pour exprimer la diversité culturelle de l'empire et affirmer la force du pouvoir central. Pasargades est conçue par le roi et ses conseillers, et les travaux sont réalisés par des artisans lydiens et mésopotamiens, dont la présence est attestée par des tablettes. Les emprunts stylistiques aux régions anatoliennes, assyro-babyloniennes voire phéniciennes et égyptiennes sont nombreux à Pasargades. Le résultat n'est cependant pas une juxtaposition de styles hétérogènes mais bien un nouvel ensemble qui s'inscrit dans un programme impérial et dynastique. Pasargades marque donc une première étape dans le développement du style architectural et urbanistique perse : située dans une plaine au sein d’un vaste parc irrigué et dominé par une forteresse, sa structure couvre environ 10 hectares et est organisée selon un plan orthogonal mais pas encore symétrique. Des pavillons carrés ornés de colonnades en façade forment les accès aux différentes zones de l’ensemble qui comprend également deux palais hypostyles asymétriques. L’un flanqué latéralement de deux grands portiques de longueur inégale revêt ainsi une forme de « H » ; l’autre, véritable ébauche stylistique, annonce les futurs apadanas de Suse et Persépolis. Ses ailes asymétriques ainsi que la présence de renfoncements latéraux sont révélateurs de recherches et tâtonnements architecturaux encore inaboutis. Afin de marquer son avènement au pouvoir, et d'assurer sa légitimité au trône, Darius le Grand lance par la suite un gigantesque programme de construction, de transformation et d'embellissement à Pasargades, puis surtout à Suse et à Persépolis. Il mène également des travaux à Babylone et Ecbatane. Les inscriptions et les dépôts de fondation indiquent clairement que Darius veut montrer l'image de son pouvoir souverain et illimité. Ce programme monumental sera ensuite repris par ses successeurs : Persépolis reste ainsi en construction jusqu'à la chute de l'empire perse. Le style architectural achéménide est alors à son apogée. Le plan de Persépolis est ainsi rationalisé et équilibré : le plan carré est systématisé, les espaces hypostyles sont généralisés. Les colonnes sont strictement arrangées, y compris dans les annexes des palais. Autre innovation majeure : les transitions des portiques aux côtés latéraux sont assurées par des tours d'angle sur l'apadana. Des grandes portes et différents passages distribuent la circulation vers les bâtiments majeurs.

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Colonne de l'apadana de Persépolis, par Eugène Flandin, 1840. Cet élément architectural combine des éléments d'inspiration égyptienne (bases de colonnes campaniformes), ionienne (volutes) et mésopotamienne (taureaux).

Une des caractéristiques de la Perse achéménide est donc l’érection dès le règne de Cyrus le Grand de constructions monumentales palatines en totale rupture avec l’absence de telles constructions au cours des périodes antérieures. En effet, les Perses ne possédaient pas à l’origine de bagage architectural propre : il s’agissait en effet d’un peuple semi-nomade de pasteurs et cavaliers. Ils font donc appel au savoir-faire d’ouvriers, artisans et architectes provenant de toutes les nations de l’empire, intègrent ces influences et proposent rapidement un art original dont le style est marqué par la combinaison d’éléments issus des civilisations assujetties. Il ne s’agit pas d’une hybridation, mais plutôt d’une fusion des styles qui en créent un nouveau. L’architecture perse est utilitaire, rituelle, et emblématique. Présent au Moyen-Orient avant les Perses, le principe d’espaces internes créés par des supports et plafonds en bois évolue, la salle hypostyle devient l’élément central du palais. L'apport des techniques grecques permet à l'architecture perse d'aboutir à des constructions différentes où l’espace a des fonctions différentes : le dégagement de vastes espaces au moyen de colonnes hautes et fines constitue une révolution architecturale propre à la Perse. Les salles hypostyles y sont destinées aux foules et plus seulement aux prêtres comme en Grèce ou en Égypte. Du fait de l'inclusion de l'Ionie dans les satrapies de l'empire, l'architecture perse achéménide est marquée par une influence grecque ionienne, visible dans les salles hypostyles et les portiques des palais de Persépolis. Des architectes lydiens et ioniens sont engagés sur les chantiers de Pasargades, puis plus tard sur ceux de Persépolis, et Suse. Ils en réalisent des éléments, et on trouve ainsi des graffitis en grec dans les carrières proches de Persépolis, mentionnant les noms de chefs carriers. La participation de Grecs à l'érection de colonnes et à l’ornement de palais en Perse est également mentionnée par la charte de Suse, ainsi que par Pline l'Ancien,. Les palais achéménides portent également les marques d’influences mésopotamiennes (en particulier dans la formule palatine associant deux palais, l'un pour l’audience publique et l'autre pour l'audience privée), et plus spécifiquement babylonienne (reliefs émaillés et polychromes) et assyriennes (orthostates ornés de bas reliefs, hommes-taureaux ailés des portes), aussi égyptiennes (gorges des corniches surplombant les portes, portiques). Tous les palais achéménides avaient systématiquement des murs en brique crue, ce qui peut paraître surprenant dans une région où la pierre de construction est disponible en quantité. C'est en fait une caractéristique commune à tous les peuples du Moyen-Orient, qui ont réservé les murs de pierre aux temples et aux murailles. Aucun mur de Persépolis n'a donc survécu, les éléments encore dressés sont les chambranles des portes et les colonnes de pierre.

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Une des délégations de porteurs de dons des escaliers est de l'apadana de Persépolis : les Arméniens, offrant un cheval et un vase luxueux en métal.

Les artisans qui ont travaillé sur ces chantiers devaient suivre à la lettre les consignées données par les conseillers du roi. Les emprunts aux arts antérieurs de la région sont alors fondus en un art royal qui suit un programme précis : montrer la toute-puissance du Grand Roi et sa capacité à assurer l'unité du monde sous la protection d'Ahura Mazda et de mobiliser les peuples du monde malgré leur diversité. Cela se voit concrètement dans les inscriptions de fondation retrouvées dans les palais perses qui ont pour but de porter ce message à ceux qui les visitent et surtout à la postérité, comme l'inscription de Darius Ier trouvée sur un bâtiment de Suse disant que tous les peuples vassaux apportaient leur force de travail ou leurs matériaux pour la construction du palais. Ce message est également transmis par les représentations des délégations des porteurs de dons de l'empire Persépolis apportant chacun des produits caractéristiques de leurs pays, ou encore sur le tombeau Darius à Naqsh-e Rostam sur la façade duquel les peuples de l'empire sont représentés en train de porter le registre supérieur où le roi rend hommage à son grand dieu qui surplombe la scène,.

Plusieurs de ces scènes renvoient probablement à des cérémonies qui avaient lieu dans les sites palatiaux. Ceux-ci avaient une fonction cérémonielle évidente, permettant au pouvoir royal de s'affirmer symboliquement, notamment dans son lien avec les dieux lors de sacrifices ou d'autres actes de culte. Reste à déterminer si les représentations de porteurs d'offrandes de l'apadana de Persépolis symbolisent un rituel d'hommage qui a véritablement lieu, peut-être lors du Nouvel An (Nowrouz, en mars) selon un principe qui se retrouve des textes iraniens et indiens postérieurs à l'empire et qui symboliserait quant à lui le lien entre le roi et ses peuples. Cela renvoie une nouvelle fois à la question de savoir si la fonction rituelle est première dans la raison d'être de ce site.

Les formes d'art des palais royaux

Le matériel artistique des sites royaux perses est plutôt limité quantitativement, mais il suffit à illustrer les caractéristiques essentielles de l'art aulique de cette période, symbolisant la puissance de l'empire et synthétisant des influences apportées en son centre par des artisans venus de régions diverses. Il est avant tout représenté par les sculptures en bas-reliefs des édifices palatiaux, les briques émaillées qui en ornaient d'autres, et de la vaisselle en métal précieux.

Sculpture

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Génie ailé gardien de porte sculpté en bas-relief, Pasargades : cette figure reprend des éléments assyriens (ailes), élamites (vêtement) et égyptiens (couronne).

La forme la plus connue et la plus répandue de sculpture achéménide est le bas-relief, particulièrement à Persépolis, où les bas-reliefs décorent systématiquement les escaliers, les côtés des plateformes des palais et l'intérieur des baies. On suppose également qu'ils étaient utilisés dans la décoration des salles hypostyles. On peut y voir des inspirations égyptiennes et assyriennes, voire grecques pour la finesse de l'exécution. On y rencontre la plupart des stéréotypes des représentations orientales antiques : tous les personnages sont représentés de profil ; si la perspective est parfois présente, les différents plans sont généralement rendus l'un sous l'autre ; les proportions entre les personnages, les animaux et les arbres ne sont pas respectées ; le principe d'isocéphalie est strictement appliqué, y compris sur différentes marches d'escalier. Les sujets représentés sont des défilés de représentants des peuples de l'empire, de nobles perses et de gardes, des scènes d'audience, des représentations royales et des combats entre un héros royal et des animaux réels ou imaginaires. Ces bas-reliefs sont remarquables pour leur qualité d'exécution, chaque détail y est rendu avec une grande finesse.

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Statue d'un chien, provenant de la tour sud-est de l'Apadana, musée national de Téhéran.

On connaît très peu de sculptures achéménides en ronde-bosse ; celle de Darius, retrouvée à Suse est la plus connue (voir ci-contre). Il ne s'agit cependant pas d'un exemple unique ; par exemple, Plutarque mentionne qu'à Persépolis se trouvait une grande statue de Xerxès Ier.

Cependant, de nombreux éléments de décoration peuvent être considérés comme de la ronde-bosse. Elle est surtout utilisée pour des représentations d'animaux réels ou mythologiques, souvent inclus comme éléments architecturaux dans les portes et les chapiteaux. Ce sont essentiellement des taureaux qui sont représentés comme gardiens des portes, ainsi qu'au portique de la salle des Cent Colonnes. Les chapiteaux de colonne se terminent par des impostes de protomes animaliers : taureaux, lions, griffons… Les animaux sont très stylisés, sans aucune variation. Quelques statues entièrement en ronde-bosse ont également été retrouvées, telle celle représentant un chien, qui décorait une tour d'angle de l'Apadana.

Polychromie

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Sphinx du palais de Darius à Suse. Briques siliceuses à glaçure, vers 510 av. J.-C. conservé au musée du Louvre.

Contrairement à Persépolis, les palais de Suse ne présentent pas de bas reliefs taillés dans la pierre. La décoration y est assurée par des ensembles en brique émaillée réalisant de vastes panneaux de céramique polychrome d’inspiration mésopotamienne. Y sont déclinées des figures animales (lions, taureaux, griffons) et des représentations de Mélophores comme celles des reliefs persépolitains. La polychromie joue donc un rôle considérable dans l’art représentatif achéménide, transfigurant les personnages et figures représentés, donnant aux palais un éclat coloré.

Nonobstant la découverte de céramiques polychromes de Suse, l’utilisation de peintures colorées à Persépolis a souvent été mésestimée du fait des nombreuses altérations que subissent les pigments au cours du temps. La mise en évidence de multiples couleurs sur de nombreuses pièces issues de la plupart des palais et bâtiments persépolitains atteste de la richesse et de l’omniprésence de peintures polychromes à Persépolis. Il ne s’agit pas seulement de preuves reposant sur des traces pigmentaires persistant sur des objets, mais de preuves consistantes comme des agglomérats de peintures formant des grumeaux, de couleurs ayant pris en masse dans des bols retrouvés en de multiples endroits du site. Ces couleurs étaient utilisées non seulement sur les éléments architecturaux (murs, reliefs, colonnes, portes, sols, escaliers, statues), mais aussi sur les tissus et autres décorations. Briques vernissées, revêtement de sols en chaux colorée à l’ocre rouge ou gypseux vert-gris, colonnes peintes et autres tentures paraient ainsi les intérieurs et extérieurs des palais. La grande palette des couleurs retrouvées donne en effet une idée de la richesse polychromique présente à l’origine : noir (asphalte), rouge (verre rouge opaque, vermillon, hématite de l’ocre rouge), vert, bleu égyptien, blanc, jaune (ocre ou doré). L’utilisation de pigments végétaux est évoquée, mais n’est à ce jour pas démontrée.

Orfèvrerie de cour

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Anse de vase en forme de bouquetin ailé. Argent partiellement doré, IVe siècle av. J.-C., musée du Louvre.

L’orfèvrerie est un domaine capital du tribut imposé aux nations assujetties par les souverains perses. Les reliefs des tributaires ainsi que les tablettes de Persépolis mettent en évidence l’importance du drainage d’œuvres d’art par les Perses au travers de toutes leurs possessions.

Les multiples découvertes de nombreuses pièces de vaisselle en métaux précieux (or, électrum, argent) datant de l’époque achéménide témoignent de l’importance d’un art d’apparat au service de banquets somptuaires lors de fêtes cultuelles. Directs héritiers de l’art métallurgique de Marlik ou d’orfèvres grecs, des rhytons d’or et d’argent sont remarquables par leur maturité esthétique et leur perfection technologique. De même, amphores d’argent, coupes, et plats à goderons, vases, bijoux (voyez le trésor de l'Oxus), parures, armes d’apparat, mêlent classicisme et syncrétisme. À l’instar des autres domaines artistiques perses, l’orfèvrerie intègre donc des influences et savoir-faire multiples provenant de tout l’empire, qu’elle combine en un nouveau style royal perse propre et original.

Si le travail de l'or était déjà développé sur le territoire correspondant à l’empire Perse à Hasanlu, en Amlach, ou dans l’Urartu, la similitude entre certaines pièces d’orfèvrerie achéménide et d’autres provenant de Marlik est telle qu’elles semblent sortir des mêmes ateliers, bien que réalisées parfois à quelques décennies voire siècles d’écart. Certaines analogies stylistiques et de thèmes se rencontrent en Anatolie, en Grèce, en Perse, et jusqu’en Thrace, et témoignent de l'importance des diffusions de style au travers de tout l’empire au travers notamment de migrations tribales Scythes.

La vie à la cour royale

La cour royale semble être le lieu par excellence du pouvoir dans l'empire achéménide : c'est là que vit le roi, avec sa famille et ses familiers. C'est également là que les nobles doivent résider, que sont prises les décisions administratives et stratégiques, que les satrapes sont convoqués ou reçus. Cependant, les documents portant sur la vie de la cour sont rares et inégalement distribués.

Le Roi achéménide se déplace périodiquement entre les différentes résidences royales (Persépolis, Suse, Ecbatane, etc.), accompagné de la cour et de ses différents services. Lors des voyages, le souverain loge dans une tente très luxueuse dressée au milieu du camp et pourvue de signes distinctifs,. La vie à la cour royale semble réglée par des règles d'étiquette aulique très strictes. Le Roi est entouré de hauts officiers de cour, chargés de s'occuper de différentes affaires (Trésor Royal, chancellerie), et qui lui rendent compte directement. Un personnel nombreux est également chargé du service des audiences. En effet, les solliciteurs et suppliants se présentent à la porte du roi. Ces visiteurs transmettent leurs messages à des gardiens ou à des porteurs de message, et ne sont reçus devant le roi que sur convocation.

Le roi prend généralement ses repas seul, par souci de sécurité. Lors des banquets, la place des convives est soigneusement choisie, à la fois pour témoigner des faveurs du roi et pour assurer sa sécurité. Les auteurs grecs sont tous frappés par le luxe et l'apparat des banquets de cour. Les vivres et aliments du roi sont transportés à part, comme ceux des Immortels. Les empoisonnements sont courants au sein de la cour ; le Roi emmène partout avec lui de l'eau du Choaspes, la rivière qui coule à Suse. L'eau est bouillie et transportée dans des vases d'argent. De même, la fonction d'échanson est très importante à la cour ; le Roi boit un vin qui lui est réservé, et l'échanson fait également office de goûteur.

Ces mesures ne servent pas seulement à souligner la place particulière du roi, elles semblent aussi être destinées à préserver sa santé. Les médecins tiennent donc également une place importante dans l'entourage royal. Proches du roi comme les échansons, il leur est facile d'empoisonner le monarque. Ces fonctions se destinent donc à des personnes de confiance. Les médecins royaux sont principalement grecs et égyptiens.

Parmi le personnel de la cour se trouvent également les eunuques, divisés en deux catégories : ceux faisant partie de l'entourage proche du roi, et les autres, domestiques. Le service du roi et des princesses royales exige une nombreuse domesticité d'eunuques. Leur rôle est de veiller sur la chambre du roi et des princesses. Ils sont généralement originaires de pays soumis, et leur statut est proche de celui d'esclaves, même si leur intimité avec le roi leur confère un statut particulier.

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Sceau-cylindre représentant une scène érotique. Marbre jaune, VIe – IVe siècles av. J.-C. Provenance : Suse. Conservé au musée du Louvre.

De nombreux auteurs anciens nous apprennent que le Roi, et d'autres personnes, pratiquent la polygamie et ont de nombreuses concubines. Les princesses royales, et toutes les femmes en général, disposent d'appartements particuliers. Des concubines résident dans une « maison des femmes » après avoir passé une nuit avec le Grand Roi, et restent auprès de lui. Les princesses royales disposent d'une plus grande autonomie et voyagent, comme l'attestent les tablettes de Persépolis. Elles gèrent également leurs terres, leurs domestiques, voire leurs ateliers.

La chasse est sûrement le loisir favori des rois. Elle présente en effet l'avantage de constituer une très bonne préparation physique pour le jeune noble, et un évènement au cours duquel il peut montrer son courage, son habileté et sa puissance (le premier trait lui est réservé). La chasse est pratiquée dans les « paradis » (pairidaeza), parcs clôturés de grande étendue : le mot signifiant en effet « ayant une clôture de tous les côtés ». Ces jardins sont à la fois des lieux de détente et d'agrément, aménagés par des horticulteurs, et d'immenses réserves de chasse. Les techniques de chasse sont variées : à pied, à cheval, en char ; utilisant l'épée, l'arc, le javelot, ou le filet.

L'aristocratie perse

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Mèdes et Perses sur les bas-reliefs l'escalier oriental de l'Apadana de Persépolis.

La structure de l'empire perse repose sur des hommes liés au roi, appartenant aux familles de l'aristocratie perse, l'« ethno-classe dominante ». Ces personnes s'identifient par leur « peuple », dahyu, terme que l'on peut aussi traduire par « tribu » ; il s'agit des Perses, mais aussi leurs « cousins » Mèdes avec lesquels les Grecs les confondent souvent. Viennent ensuite le clan (zara), comme celui des « Achéménides » (descendants d'un ancêtre commun lointain), puis la famille (au sens large) ou maison (viθ) que l'on retrouve dans la mention du père et du grand-père du personnage, donc des ascendants directs. La société perse est très hiérarchisée, organisée autour de familles aristocratiques ayant chacune un chef de maisonnée à leur tête, le roi étant le chef de toutes. Les hommes de ces familles occupent les plus hauts postes de l'administration de la cour royale, des satrapies et de l'armée. Ils sont de fait les premiers bénéficiaires des richesses accumulées par l'empire, parce qu'ils en contrôlent le flux et profitent en priorité des largesses des rois, même si cette position peut être précaire. Ces personnages sont liés par des liens de sang ancestraux renforcés par des alliances matrimoniales, formant une grande « maisonnée » présidant à la destinée de l'empire. Les plus puissants, notamment le roi et les princes, se lient personnellement avec d'autres aristocrates qui deviennent leur bandaka, terme complexe à traduire impliquant soumission et fidélité et répression impitoyable en cas de trahison. Au sommet de l'empire, la relation entre le roi et les élites est donc complexe, reposant sur l'intégration des grandes familles à la hiérarchie royale et à la captation des profits tirés de l'empire en échange de leur fidélité, et aussi sur une culture commune (reposant notamment sur la langue, la religion, l'éducation aristocratique) que l'on n'a jamais cherché à étendre aux autres peuples. Ce système s'est révélé durable et donc solide, en dépit de plusieurs secousses.

Plusieurs sources écrites fournissent des informations sur l'éducation des jeunes aristocrates perses, qui leur procure le bagage culturel de l'« ethno-classe dominante ». Même si l'éducation est en principe ouverte à tous les Perses, les enfants des catégories laborieuses restent en dehors de ce système, réservé aux élites. Les meilleures familles envoient même leurs fils pour être éduqués à la cour royale pour les préparer au mieux à exercer les hautes fonctions administratives et militaires, donc à devenir des loyaux serviteurs du roi. D'après les textes connus, il semble que l'éducation des jeunes nobles achéménides commence dès l'âge de cinq ans, et dure de dix à vingt ans selon les sources. Strabon dit que les jeunes s'exercent à la gymnastique, sont entraînés à la chasse à l'arc, à la lance et à la fronde, et apprennent à planter des arbres, à cueillir des plantes et à fabriquer des vêtements et des filets. Xénophon signale que leur éducation comprend aussi une partie destinée à développer leur sens de la justice, leur obéissance, leur endurance et leur maîtrise de soi, Hérodote précisant qu'ils apprennent à « dire la vérité »,.

Écritures et langues des rois perses

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Inscription trilingue en cunéiformes vieux perse/babylonien/élamite de Xerxès Ier retrouvée sur un rocher des bords du lac de Van, Turquie orientale.

Plusieurs types de sources écrites de l'époque achéménide ont été mises au jour dans le centre de l'empire. Les inscriptions royales en cunéiforme sont celles qui sont connues depuis le plus longtemps. Plusieurs d'entre elles sont présentées sous une forme trilingue : vieux-perse, akkadien (babylonien) et élamite. Elles ont servi de base au déchiffrement des écritures cunéiformes au XIXe siècle, occupant une place à part dans l'histoire de l'assyriologie même si elles ont vite été reléguées au second plan à la suite des découvertes de sources plus abondantes dans cette écriture dans d'autres régions du Moyen-Orient. Elles relatent souvent des actes de construction du roi, parfois des victoires militaires, et sont inscrites sur de la pierre, parfois du métal, matériaux durables en mesure de faire parvenir la gloire du souverain aux générations à venir, suivant une tradition directement reprise des royaumes mésopotamiens et élamite. Des textes de la pratique ont été exhumés à Suse et surtout Persépolis, en grande majorité des actes administratifs rédigés en élamite, parfois en akkadien, araméen et même en vieux-perse dans un cas. Ils étaient rédigés sur des tablettes d'argile, matériau assez résistant aux injures du temps même s'il n'est pas employé pour être conservé longtemps.

Le vieux-perse cunéiforme est un système d'écriture avant tout phonétique, avec une trentaine de signes syllabiques et trois voyelles pures (a, e, i) mais comportant huit logogrammes (signes ayant pour valeur un mot, comme « pays », « roi », « dieu »). Elle a été sans doute élaborée pour les inscriptions de Darius Ier, et son usage hors de Perse a été très limité (dans des inscriptions trilingues voire quadrilingues retrouvées en Égypte ou en Anatolie par exemple). La langue dans laquelle elle est écrite est de type iranien, inspirée de celle parlée par les Perses de l'époque mais comprenant des mots venant des langues d'autres peuples iraniens, notamment les Mèdes, les langues parlées par les élites dirigeant l'empire. Il faut donc la considérer comme une construction pour le but des inscriptions royales, au même titre que l'écriture qui la rapporte,,,.

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Tablette d'argile administrative de l'archive des fortifications de Persépolis rédigée en élamite, c. 400.

En reprenant le système cunéiforme pour les inscriptions en vieux-perse, la chancellerie achéménide se plaçait dans la filiation des royaumes antérieurs. Elle le faisait encore plus en reprenant directement leurs formes d'écritures monumentales. Cela reflète l'habitude des Perses à reprendre les écritures déjà utilisées avant eux dans les régions qu'ils dominent en employant des scribes locaux, et non pas à imposer leur forme de langue et d'écriture. Le babylonien, langue sémitique qui est un dialecte de l'akkadien, est comme son nom l'indique la langue des inscriptions des rois babyloniens et des textes littéraires et administratifs de Babylonie, qui était aussi employée en Élam. Elle était notée sous la forme d'écriture cunéiforme la plus courante, associant des dizaines de signes syllabiques et d'autres à valeur logographique,. La langue élamite était l'isolat linguistique employé par le peuple ayant précédé les Perses dans le sud-ouest iranien. Elle aussi notée par l'écriture cunéiforme, elle a par ailleurs été employée par l'administration perse, en plus des inscriptions royales, pour la rédaction des tablettes comptables dans les territoires iraniens (comme attesté à Persépolis et aussi à Kandahar),. Dans le contexte égyptien, les inscriptions royales apparaissent aussi en hiéroglyphes,.

La langue la plus répandue dans l'administration de l'empire, qui n'était pas une de celles employées pour les inscriptions monumentales, était l'araméen sous sa forme dite « impériale ». C'est une autre langue sémitique notée elle par un alphabet et généralement écrite sur du parchemin ou du papyrus, matières périssables qui n'ont pu être conservées en dehors du cas des archives d'Éléphantine. Il s'agissait déjà de l'écriture la plus répandue et de la langue la plus parlée (sous diverses formes dialectales qui ne correspondaient pas forcément à celles écrites) durant les derniers temps de l'empire assyrien et sous l'empire babylonien, que les rois perses ont reprises et probablement aidé à diffuser encore plus du fait de son caractère véhiculaire. Elle servait notamment pour des actes administratifs, mais aussi pour diffuser des proclamations officielles à une audience large,.

La religion des rois perses et de la Perse

Article détaillé : Religion de la Perse achéménide.
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Personnage divin sortant d'un disque ailé dominant plusieurs bas-reliefs perses, généralement interprété comme la représentation du grand dieu Ahura Mazda (ici sur une porte de Persépolis).

La religion des populations de la Perse à l'époque achéménide est avant tout connue par le haut, par des documents provenant du pouvoir royal et des élites perses. Les inscriptions officielles des rois en premier lieu. Pour ce qui est des croyances, elles indiquent que le grand dieu des Perses est Ahura Mazda (le « Seigneur-Sagesse »), qui reste le grand dieu des Iraniens jusqu'à la conquête islamique. Suivant les inscriptions de Darius, il « a créé la terre, le ciel, l'homme, le bonheur pour l'homme » : c'est un dieu créateur. Il est surtout mentionné comme la divinité souveraine, celui qui a créé le roi, l'a doté de qualités surpassant celles des autres hommes pour ensuite lui accorder la victoire et le placer à la tête de son empire. Cette forme de religion est un hénothéisme, puisque d'autres dieux existent, mais d'un rang inférieur. Les inscriptions de Darius invoquent des « autres dieux qui existent », sans plus de précisions, celles d'Artaxerxès II ou III montrent que ce roi a élevé le rang de Anahita et Mithra, deux autres divinités iraniennes majeures. Les tablettes de Persépolis indiquent que le palais royal pourvoyait dans le cœur de la Perse au culte de diverses divinités, dont certaines ont pu être identifiées comme iraniennes (, peut-être Zurvan) et d'autres sont des divinités élamites qui continuent à être vénérées aux mêmes endroits où elles l'étaient depuis plusieurs siècles avant l'arrivée des Perses (Humban, Napirisha),.

La question de savoir si les Achéménides étaient ou non des zoroastriens est très controversée. D'un côté, leur dieu suprême est bien Ahura Mazda et le nom du prophète Zarathoustra (Zoroastre) est bien parvenu aux auteurs grecs contemporains. Mais d'un autre côté il ne figure pas dans les sources perses connues (mais pourquoi y serait-il ?), de même que les Amesha Spenta (hypostases d'Ahura Mazda) ou bien les textes sacrés zoroastriens (l'Avesta et notamment les Gathas), et plusieurs actes de culte connus des rois perses ne sont pas en accord avec les réformes attribuées à Zarathoustra, en particulier au moment des funérailles (les rois se font enterrer alors que cela est proscrit par le zoroastrisme),,,. Des concepts présents dans le zoroastrisme transparaissent dans des inscriptions royales, comme l'opposition « vérité » (hašiya) / « mensonge » (drauga) relevant d'une conception dualiste bien/mal, le premier devant triompher sous les auspices d'Ahura Mazda. Mais ils sont là politisés (les « menteurs » étant les rebelles, le triomphe de la « vérité » étant alors la victoire du roi) et ne présentent pas vraiment un dualisme radical. La situation reste donc indéterminée.

Le culte tel qu'il est connu est placé sous le patronage des rois perses, qui accomplissent eux-mêmes des rituels. Le « clergé » apparaît surtout dans les textes de Persépolis, mais aussi dans des textes grecs. Les « Mages » (maguš) semblent être les prêtres des dieux iraniens par excellence, constituant peut-être une tribu sacerdotale (d'origine mède si on suit Hérodote), chargés d'accomplir des sacrifices voire de l'oniromancie,,. Des prêtres de la religion élamite ancienne (šatin) sont mentionnés dans les textes de Persépolis, collaborant apparemment avec les prêtres de la religion perse, la frontière entre les deux n'étant apparemment pas nette à la suite d'un processus de fusion voire d'acculturation entre les deux ethnies. D'autres prêtres sont désignés suivant leur fonction rituelle : le lan-lirira est « celui qui fait la cérémonie-lan », un rituel dont la nature est débattue (un sacrifice quotidien ?) ; l'atravaša serait « celui garde le feu », ce qui indiquerait la pratique d'un culte du Feu dans la plus pure tradition iranienne, que semblent également représenter plusieurs sceaux. Mais là non plus rien n'est assuré car l'utilisation du feu dans un rituel ne signifie pas qu'on le vénère. Les rituels s'accompagnent en tout cas d'offrandes dont les livraisons sont enregistrées dans les tablettes persépolitaines : petit bétail, céréales, fruits, vin, bière,. Les lieux de culte sont mal connus. Hérodote dit que les Perses n'avaient pas de temples, et il faudrait envisager donc qu'ils n'en construisent qu'à partir de l'Artaxerxès (II ou III) qui en mentionne dans ses inscriptions. Les archives de Persépolis indiquent bien la présence de nombreux lieux de culte, dont certains sont sans doute des temples (liés plutôt à la religion élamite ?). L'archéologie n'a pas pu repérer de temples, juste des probables espaces cultuels en plein air avec des autels comme à Pasargades (deux socles de pierres dont un porte un brûleur),.

Administration, contrôle et mise en valeur de l'Empire

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Cartouche portant le nom de Darius Ier transcrit en hiéroglyphes, témoignage de l'adaptation des rois perses aux traditions des provinces de l'empire, temple d'Hibis de l'oasis de Kharga.

L'Empire perse achéménide est un État multinational hiérarchisé contrôlant bien la plupart de ses territoires, grâce à une administration aux mains de l'« ethno-classe dominante » contrôlant les institutions et ressources locales. Les anciens découpages territoriaux servent de base au nouveau découpage administratif, dont l'innovation la plus marquante est la constitution de vastes provinces, les satrapies, dont les gouverneurs (un satrape) sont chargés du maintien de l'ordre et du prélèvement des tributs. Il s'agit donc avant tout d'assurer la sécurité de l'empire et sa mise en valeur tout en prenant en compte la contrainte de son immensité et de la diversité de ses populations. Cela se fait par différents moyens : systèmes fiscal et de communication, armée, projets de mise en valeur agricole, parfois mise en place d'un système monétaire.

Satrapies et administration provinciale

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Localisation des satrapies de l'empire achéménide v. 500 av. J.-C.
Articles connexes : Babylonie tardive et Périodes perses dans l'Égypte antique.

L'extension de l'empire achéménide posait un problème de découpage territorial. Les entités politiques précédant les conquêtes de Cyrus et de ses successeurs disposaient déjà de cadres administratifs qui pouvaient être intégrés à l'administration perse, mais leur extension géographique était diverse et en général trop réduite par rapport au nouvel empire. Il a donc fallu constituer des unités territoriales entre les échelons déjà existants et celui de l'empire dirigé par le roi et sa cour : ce furent les vastes provinces que les Grecs appelaient « satrapies », du vieux-perse xšaçapāvan, terme désignant le satrape. Cet échelon, mis en place dès les règnes de Cyrus II et Cambyse II est un élément essentiel de la cohésion de l'empire, qui reprend parfois les limites des royaumes conquis (celui de Babylone au début et celui d'Égypte) et dans la plupart des cas est créé ex nihilo. Cela est intégré dans une stratégie visant à asseoir la domination sur une idéologie faisant appel à la collaboration avec les structures de pouvoir locales. Les conquérants cherchent ainsi à apparaître plus comme protégeant les traditions et sanctuaires que comme les bouleversant. Les élites locales sont ainsi associées à la bonne marche du nouvel empire.

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Lamelle en bois inscrite en araméen, avec des encoches comptables, provenant de la Bactriane achéménide. Collection Khalili.

Les satrapies, qui sont une vingtaine à partir du règne de Darius Ier, sont gouvernées par les satrapes, nommés par le roi sans limitation de durée. Comme le signifie leur titre, les satrapes sont des « protecteurs du royaume » et non des rois tributaires. Cependant, ils sont directement responsables envers le roi en le représentant dans les provinces. Leurs attributions sont vastes. Ils sont avant tout responsables du maintien de l'ordre dans leur province, disposant pour cela d'une force armée stationnée dans des garnisons, et doivent assurer la paix entre les différentes composantes politiques du territoire de leur ressort,. Il leur incombe également de collecter du tribut et des taxes, de rendre la justice. Ils ont aussi le pouvoir de négocier avec les États voisins et de faire la guerre. Les satrapes sont généralement choisis parmi l'aristocratie perse et mède, étant un instrument-clé de sa mainmise sur l'empire, voire parmi des princes royaux. Hystapes, père de Darius, était satrape de Parthie, Masistès, frère de Xerxès, était satrape de Bactriane. Les satrapes eux-mêmes subissent des inspections de la part des inspecteurs royaux, appelés les « yeux » ou les « oreilles du roi ». Ces inspecteurs voyagent dans tout l'empire, accompagnés de troupes suffisantes en cas d'action immédiate nécessaire. Ils font des visites non annoncées afin d'inspecter l'administration des satrapes ou d'autres membres de l'administration royale et rapportent ce qu'ils voient directement au roi. Comparable au pouvoir d'un roi, le pouvoir des satrapes s'exerce à une échelle plus petite, comme le montre bien le rôle des satrapes d'Asie Mineure dans les affaires grecques. Cependant, on note qu’au fur et à mesure, certains satrapes ont fait preuve de désobéissance au pouvoir royal, se comportant comme de véritables rois. Avec le temps, le pouvoir au sein de l'empire achéménide s'est en effet déplacé vers les satrapes.

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Ostrakon écrit en démotique daté de la période perse.

À l'échelon inférieur aux satrapies, souvent mal connu, les Achéménides semblent généralement avoir conservé les institutions préexistantes. Ainsi, les cités grecques et phéniciennes conservent leurs institutions (dans certains cas leurs rois), de même que les villes de Babylonie et leurs temples qui jouent un rôle administratif. Les satrapies étaient peut-être subdivisées en districts dirigés par des sous-gouverneurs, tandis qu'en Égypte aussi l'ancien découpage provincial en nomes sert de base à l'administration perse. Les postes-clés militaires, fiscaux et judiciaires restent aux mains de Perses, mais les autres postes sont occupés par des indigènes. Ils utilisent beaucoup les systèmes d'écriture locaux (akkadien cunéiforme en Babylonie, démotique et hiéroglyphes en Égypte, grec ancien en Asie Mineure) même si l'araméen d'empire est aussi utilisé couramment car c'est dans cette écriture que communiquent les satrapes et que la langue araméenne est parlée dans une grande partie de l'empire, jouant un rôle centralisateur. Les administrateurs perses maîtrisant mal les langues des provinces, ils devaient faire couramment appel à des interprètes.

La reconstitution de l'administration achéménide est cependant encore très incomplète, notamment du fait du manque de sources pour de nombreuses provinces. Les fouilles archéologiques permettent depuis quelques années de mieux approcher la couverture administrative de l'empire par la mise au jour de constructions des représentants du pouvoir central et de l'aristocratie, en premier lieu les résidences des gouverneurs et les centres des grands domaines aux mains des élites. Des « palais » ont ainsi été fouillés en grand nombre au sud du Levant, région où les fouilles archéologiques sont particulièrement denses (Lakish, Ascalon, Ashdod, Akko, Buseirah, etc.). Un important palais provincial de type achéménide a été fouillé à Karačamirli en Azerbaïdjan. Des forteresses servant sans doute de siège du pouvoir local ont été explorées en Anatolie (), dans le Caucase (où les anciennes forteresses urartéennes d'Erebuni et Altintepe sont réoccupées), un peu moins en Iran oriental et en Asie centrale (Dahan-e Golaman, le Vieux Kandahar). Il n'y a pas d'unité architecturale entre ces différents centres de pouvoir, ce qui semblerait renforcer l'idée d'une diversité des modalités de contrôle des différentes régions de l'empire. Les futures découvertes devraient permettre d'éclairer un peu plus les aspects de la domination achéménide,.

Prélèvements des richesses

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Lettre de Darius Ier à Gadatas, satrape en Ionie, sur sa gestion d'un paradis (jardin royal).
Conservée au musée du Louvre.

L'essentiel des exigences des Perses de la part des provinces relève du but de prélèvement des richesses, qui repose sur la nécessité d'assurer le fonctionnement de l'empire et la sécurité dans celui-ci. Il s’agit en effet de lever des sommes suffisantes permettant de financer les dépenses de l'État et du roi : paiement des serviteurs et des officiels royaux, financement de travaux publics ou d'apparat (construction des palais, des routes et des canaux par exemple). Mais il ne faut pas non plus exclure que cela était aussi motivé par une volonté d'enrichissement et d'appropriation des ressources provinciales au profit des élites perses.

La richesse dans les sociétés antiques est avant tout issue de la production agricole, et de ce fait l'administration et les élites perses ont approprié cette ressource essentielle qui était la base de leur richesse. Les archives de Persépolis illustrent bien cette situation au cœur de la Perse, où l'administration dispose de vastes domaines exploités par des dépendants agricoles, les kurtaš, ainsi que de grands troupeaux, dont les produits sont stockés dans des entrepôts pour ensuite être redistribués suivant plusieurs besoins (entretien de la cour, rétributions du personnel, offrandes aux dieux). Des terres de la couronne (notamment les « paradis ») existaient également dans tout l'empire, et c'est au moins sur une partie de celles-ci qu'étaient constitués des domaines concédés à des membres de la famille royale et des hauts dignitaires. Les documents de Babylonie et d'Éléphantine montrent aussi que l'État organisait le découpage de certains terroirs pour le financement des troupes, qui recevaient une quantité de terre proportionnelle à l'équipement nécessaire à leur entretien selon qu'il s'agissait d'archers, de cavaliers ou de chars, même s'il n'est pas clair si ces terres sont chargées de verser de quoi financer l'unité militaire ou bien d'entretenir directement une unité qui lui est affectée. Les productions des terres agricoles sont enfin mobilisées pour les taxes.

À partir du règne de Darius qui procède à une véritable « réforme fiscale », tous les districts fiscaux correspondant aux différents territoires administratifs chapeautés par les satrapes (cités, royaumes, provinces) doivent prélever et verser un tribut fixe, dont le montant est défini en poids d'or et d'argent, additionné de biens en nature selon les ressources économiques du district (grain, bois, chevaux, etc.). L'apparition de cet impôt s’explique par le fait qu'afin de mener à bien sa réforme de l’empire, Darius a besoin de doter son administration de financements reposant sur une nouvelle base économique. Des statistiques détaillées sur les tributs sont données par Hérodote,.

Ces tributs semblent constituer la plus importante source de revenus de l'empire. L'or et l'argent collectés vont rejoindre les trésors royaux (ganza en vieux-persan) de Suse, Ecbatane ou Persépolis. L’administration des trésors donne lieu à inventaires et comptabilités, rapportés sur de très nombreuses tablettes en élamite, dont l’examen permet de reconstituer l'activité des fonctionnaires des impôts. Des tablettes mentionnent également d’autres sources de revenus du trésor, comme les taxes commerciales et douanières perçues sur les routes royales ou aux portes des villes, ou encore des taxes sur les productions minières et des prélèvements pour le compte du satrape. Les populations de l'empire pouvaient également être astreintes à des corvées (notamment pour l'entretien de canaux) ou à l'hébergement et l'entretien de la cour du roi, du satrape ou d'administrateurs, ou encore à des prélèvements exceptionnels.

Communications

La grande taille de l'empire (peut-être jusqu'à 7 500 000 km2) rend nécessaire le développement de routes : l'administration impériale doit donc faciliter les déplacements de personnes, la circulation d'informations et le transport de biens sur les énormes distances qui séparent les différentes parties de l'empire. Darius Ier ordonne la construction de routes afin de rendre plus rapide le voyage des caravanes commerciales, des troupes et des inspecteurs du roi. Les satrapies sont alors reliées par un réseau routier connectant Suse et Babylone avec les capitales provinciales. La partie la plus impressionnante de ce réseau est la Route du Roi, qui s'étend sur plus de 2 500 km entre Suse et Sardes, construite sur une commande de Darius Ier. Cette route compte une centaine de stations et mobilise un personnel : des garnisons protégeant les postes, des contrôleurs des routes, des chefs de caravane et surtout des messagers express qui peuvent porter les messages en quelques jours d'un bout à l'autre de l'empire en se relayant (15 jours au minimum selon Hérodote). Les tablettes de Persépolis indiquent les rations que reçoivent les différents personnages de l'administration qui ont à effectuer de longs trajets, qui sont évaluées en fonction de la durée du voyages mais aussi de leur rang,.

Les communications par voie d’eau sont importantes, facilitées par des grands travaux dont le plus fameux est le percement du canal de Suez antique, qui relie la mer Rouge à la mer Méditerranée (via le Delta du Nil). Prévu par le pharaon Nékao II, ce canal est en fait achevé par Darius Ier, qui fait commémorer son œuvre par plusieurs stèles multilingues. Les transports fluviaux sont importants dans des régions où ils sont développés depuis longtemps, l'Égypte et la Mésopotamie. Le franchissement des fleuves se fait généralement par des ponts de bateaux,. En ce qui concerne les flux maritimes, la Méditerranée orientale est active parcourue sous l'impulsion des Phéniciens et des Grecs, tandis que de nouvelles voies sont prospectées à l'est : Darius finance également des expéditions comme celle de Scylax de Caryanda, qui découvre les bouches de l'Indus en suivant la route côtière depuis le golfe Persique. Le Périple de Scylax de Caryanda constitue le premier élément d'information sur l'Inde connu en Occident.

Ces différentes voies de communication à longue distance servent pour l'administration et l'armée, mais aussi pour des échanges commerciaux. Suivant des habitudes remontant à plusieurs siècles, les métaux circulent beaucoup (cuivre et fer d'Anatolie, cuivre de Chypre, étain d'Iran), du vin et de la laine teinte du Levant, etc. Les cités phéniciennes jouent un rôle important en tant que plaques tournantes de ces différents produits. Les voyageurs et les produits sont soumis à différents droits de péage et des taxes sur les transactions.

Armée

Article connexe : Armée perse sous Darius III.
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Fantassins perses portant une lance et équipés d'un arc et d'un carquois, détail de la « frise des archers » du palais de Darius à Suse. Briques siliceuses à glaçure, vers 510 av. J.-C. conservé au musée du Louvre.

L'armée perse est constituée sur le modèle de celle des empires prédécesseurs, surtout l'Assyrie, mais en reprenant aussi des éléments égyptiens ou élamites. Elle est aussi très marquée par des aspects proprement mèdes ou perses. Comme l'administration impériale, elle est aux mains du roi, de la famille royale et de l'aristocratie perso-mède, dont l'éducation est en grande partie déterminée par la préparation aux activités guerrières. À l'époque de Cyrus Ier, tous les hommes persans devaient se battre pour le roi. Outre son importance stratégique militaire, l’armée impériale joue également un rôle politique important, assurant le maintien de l'union politique de tous les territoires réunis sous la direction des Achéménides. Son élite est constituée par le corps des 10 000 Immortels, dont sont issus les gardes des palais royaux. Le chef de cette unité (appelé hazāparati), en tant que « second du roi », assurait également le commandement de toute l'armée impériale.

En temps de guerre, cette armée de métier était suppléée par des troupes de conscrits levées parmi les différentes peuples de l'empire. Cette armée était alors divisée en unités nationales et équipées selon leurs coutumes nationales. Si l’on en croit les écrits d’Hérodote décrivant les revues de son armée menées par Xerxès Ier en Thrace ou à proximité de l’Hellespont, l’armée impériale est en effet très hétérogène et bigarrée. Elles sont regroupées en unité de 10, 100, 1 000 et parfois même 10 000 hommes, suivant un principe repris des royaumes mésopotamiens. On distingue les troupes perses et mèdes, qui forment le cœur de l'armée, des troupes provinciales qui les renforcent. Les tenues et équipements de ces derniers décrits par Hérodote sont extrêmement hétéroclites, fonction du peuple considéré. Ils rendent compte d’une importante diversité. Des mercenaires pouvaient être recrutés.

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Sicle d'argent (droit) du règne de Darius Ier montrant le roi en train de tirer à l'arc, Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France.

Ces contingents commandés par des Perses de haute lignée se répartissent en trois catégories : infanterie, cavalerie, et marine. Infanterie et cavalerie comportent chacune des contingents d'archers. Il s'agit d'unités essentielles dans le dispositif perse. Parmi les fantassins se trouvent aussi des porteurs de boucliers armés de lances. Les cavaliers, qui occupent une place de choix, semblent emprunter une large part de leur équipement offensif et défensif aux traditions des peuples d'Asie centrale comme les Sakas. Ils sont aussi armés de javelines. Les chars de guerre, notamment le « char scythe » décrit par Diodore, sont toujours utilisés bien que leur place semble secondaire. Les troupes navales sont constituées d'équipages recrutés parmi les Phéniciens et les Ioniens. Le bateau le plus utilisé est la trirème, bateau rapide à trois rangs de rameurs qui aurait été inventé par les Sidoniens ou les Corinthiens.

L'armée possédait des garnisons permanentes dans tout l'empire, commandées par des officiers persans. Les garnisons étaient placées à des points stratégiques : les forts situés sur les grandes routes de l'empire, aux frontières ou même dans des colonies militaires (comme à Éléphantine à la frontière égypto-nubienne). Ces garnisons étaient composées d'éléments persans, mèdes, grecs, chorasmiens, et plus particulièrement de Juifs. Les satrapes sont chargés de l'approvisionnement, de l'entretien et du financement de ces forces armées stationnées sur leur domaine administratif, ils ne sont en revanche, pas responsables de leur commandement militaire. Celui-ci est en effet assuré par une hiérarchie distincte et soumise à l'autorité royale. D'après ce que montrent les sources de Nippur (et aussi d'Éléphantine), les troupes sont entretenues par des terres agricoles de service qui fournissent de quoi les équiper. La taille de ces domaines est fonction de l'unité à entretenir : les « terres d'archers » sont les plus petites, puis on trouve des « terres de cheval » et des « terres de char ».

L'hétérogénéité des troupes, de leurs armements et équipements, et de leurs techniques de combat, pose naturellement la question de l’efficacité du commandement et de la difficulté de coordination des manœuvres au combat. Quinte Curce souligne même que la diversité est telle que le roi ne connaissait pas tous les peuples composant son armée, et que les peuples ignoraient qui étaient leurs alliés. Pour Briant, si cette diversité a pu être avancée en premier lieu pour expliquer les défaites perses contre les Grecs et les Macédoniens, elle ne tient pas compte du fait que les contingents décrits par Hérodote n’ont en fait jamais participé aux combats, qui impliquaient surtout des troupes d’élites essentiellement issues du plateau iranien. Les combattants engagés aux Thermopyles étaient ainsi perses, kissiens, et gardes immortels ; ceux engagés à Platées étaient perses, mèdes, bactriens, indiens, saces, et mycales.

Briant observe que les revues d’armées par Xerxès s’inscrivaient plutôt dans un cadre cérémoniel : le roi prenant acte de sa puissance au travers de la présentation de son armée. L’objectif n’y était pas de compter les forces militaires disponibles, mais pour le roi de prendre connaissance de la diversité de son empire et de stimuler le moral de ses troupes. Partant de l’interprétation de Quinte Curce, il établit donc une distinction entre ces troupes de parades mises en scène afin de représenter l'espace impérial jusque dans ses peuples les plus marginaux, et les troupes combattantes en majorité iraniennes et sélectionnées. À la fin de l'époque achéménide, les soldats persans ont de plus en plus été remplacés par des mercenaires grecs.

Mise en valeur agricole

L'époque achéménide apporte d’importants changements à l’agriculture, un des piliers de la vie économique de l'empire. L'amélioration de l'irrigation est notable, notamment dans les régions qui disposent de peu d'eau : Égypte, Babylonie, Iran, Asie centrale. En Babylonie, les rois achéménides et leurs satrapes poursuivent ainsi l’œuvre des rois néo-babyloniens qui les ont précédés en restaurant et étendant le système d'irrigation, contribuant à l'extension des cultures et à la croissance de la production agricole. Le système d'irrigation appelé qanat, qui fournit encore de l'eau en Iran et en Afghanistan aujourd'hui, se développe en effet à cette époque. D'après l'interprétation traditionnelle d'un texte de Polybe c'est le roi lui-même qui fait construire ces canaux souterrains d'irrigation, et qui les loue ou en donne l'usufruit pendant cinq générations à la famille qui participe à sa construction, mais dans les faits l'origine iranienne des qanats et son expansion liée au pouvoir achéménide sont encore mal établis.

La régularité de la production agricole et la rentabilité des domaines sont essentielles pour le fonctionnement de l'empire. Les plus grands domaines agricoles sont à la disposition du roi, les familles aristocratiques perses, et aussi des temples (au moins en Babylonie, en Égypte ou encore dans des cités grecques) et certains grands entrepreneurs. Comme il a été vu plus haut, ces ressources sont primordiales parce qu'elles fournissent une part notable des impôts, mais aussi parce que le système d'attribution des terres à des membres de l'aristocratie, de l'administration, de l'armée sert à financer leur service ou à les récompenser d'une action méritante ou encore à s'assurer de leur loyauté par ce « cadeau »,.

Systèmes et pratiques monétaires

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Une monnaie royale : darique du IVe siècle av. J.-C. représentant le roi-archer portant une lance, Metropolitan Museum of Art.
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Une monnaie satrapique : double sicle (ou « statère ») d'argent de Pharnabaze II Pharnabaze, satrape à Tarse, en Cilicie, c. 380-375 av. J.-C. Droit : le dieu Baal assis sur un trône ; revers : tête barbue et casquée ; légende en araméen. Conservé au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France.
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Poids de 4 talents en bronze, en forme de lion, servant sans doute pour la monnaie pesée, Suse, musée du Louvre.

L'étude des pratiques monétaires dans l'empire révèle une nouvelle facette de la souplesse de son organisation. On peut repérer deux grandes zones. La première, qui correspond à la partie orientale de l'empire (à l'est de l'Euphrate), continue à utiliser des pratiques pluriséculaires dans lesquelles l'argent sert d'instrument d'échange et d'unité de compte principale et est évalué en fonction de son poids. Il peut exister des lingots ou autres objets en argent de poids standardisé, mais on n'en connait pas de forme privilégiée, cette monnaie circule sans doute sous une forme « anonyme », non marquée. Dans la partie occidentale de l'empire, ces pratiques sont en recul devant l'expansion des pièces de monnaie, qui sont apparues en Lydie avant la conquête perse (les « créséides » de Crésus). Cyrus II a poursuivi l'émission de ces pièces, qui se sont parallèlement répandues dans les cités grecques voisines qui ont fait des émissions civiques. Darius Ier procède à une date indéterminée à l'émission d'un système monétaire « royal », reposant sur deux monnaies : le darique (dareikos en grec), fait d'or très pur (23,25 carats) et pesant environ 8,40 grammes ; le sicle (de l'akkadien šekel, síglos en grec), pesant environ 5,60 grammes. Vingt sicles ont la valeur d'un darique. 3 000 dariques forment un talent, qui est la plus grosse unité de poids et monétaire. Ces monnaies représentent le roi muni d'un arc et parfois d'autres armes, donc dans diverses postures guerrières,. Au Ve siècle et surtout au IVe siècle, des satrapes d'Asie mineure font temporairement des émissions dites « satrapiques » : un Pharnabaze à Cyzique, Tissapherne à Tarse, Mazaios et d'autres en Cilicie. Ces émissions exceptionnelles, probablement faites après autorisation du pouvoir royal, servent à financer des opérations exceptionnelles, notamment militaires. Ces monnaies sont en argent ou en bronze, leur poids est fondé sur l'étalon perse (doubles sicles appelés aussi statères) et les types sont locaux, reprenant les symboles des régions d'émission (divinités, animaux),. L'usage de cette monnaie se répand ensuite en Phénicie, en Palestine puis en Égypte. Les cités grecques, royaumes anatoliens (comme les Hécatomnides en Carie), chypriotes et phéniciens font également des émissions pour leurs besoins locaux. Dans cette zone occidentale, il s'agit d'une monnaie comptée dont la valeur est faciale et non plus pondérale, ce qui marque une rupture cruciale dans l'histoire des pratiques monétaires. Elle peut conserver une valeur pondérale, notamment dans les régions orientales où on trouve certaines de ces pièces de monnaie coupées ou élimées pour en modifier le poids avant la pesée pour une transaction.

L'utilisation exacte de ces nouvelles formes de monnaie reste mal déterminée, notamment en ce qui concerne les transactions courantes hors de la sphère du pouvoir qui les a émises prioritairement pour ses propres besoins (militaires ou fiscaux). On sait au moins par les archives de Persépolis et de Babylonie que les salaires y étaient généralement versés en nature, suivant le principe ancestral des rations d'entretien (essentiellement des grains, de la laine, de l'huile). L'économie des régions de l'empire perse n'était probablement pas monétisée, sauf à la rigueur dans les cités occidentales au contact du monde grec. Les monnaies circulaient dans différentes sphères politiques : le darique a connu une grande popularité dans le monde égéen, tandis que des monnaies grecques, dont les très populaires « chouettes » athéniennes, circulaient aussi en Asie mineure et en Égypte, où elles ont servi de modèle à certaines émissions qui ont repris leur poids (tétradrachme) et parfois même leur type. Il ressort donc une nouvelle fois la flexibilité de l'administration perse, qui dispose d'un instrument centralisateur avec les émissions royales, mais laisse aussi une autonomie avec les émissions locales à l'ouest et en ne cherchant pas à bousculer les pratiques monétaires des régions orientales,.

Une approche pragmatique et souple du pouvoir

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Le cylindre de Cyrus conservé au British Museum.

Dans ses différents aspects, le modèle impérial achéménide témoigne d'une approche pragmatique et peu centralisatrice de la domination. Il laisse avant tout la place à l'adaptation aux structures et habitudes des provinces, associant leurs élites à l'exercice du pouvoir et leur conférant une relative autonomie (mais dans une position généralement subalterne). Il ne s'agit donc pas de régner par la terreur (comme les Assyriens et dans une moindre mesure les Babyloniens) ou bouleverser les habitudes en cherchant à répandre une culture homogène accompagnant son projet impérial. En témoigne le fait que la religion et la langue des Perses n'ont pas fait l'objet d'une tentative d'exportation aux peuples soumis, alors que par réalisme les temples locaux sont soutenus et que l'araméen d'empire est utilisé comme langue véhiculaire parce qu'il en était déjà ainsi sous les empires assyrien et babylonien,. Dans le domaine du droit, cette même approche ressort : les traditions juridiques locales semblent préservées, comme le prouve le fait que Darius Ier patronne une codification de lois égyptiennes. Mais la suprématie juridique appartient aux représentants du pouvoir, et au roi en dernier lieu.

Il est néanmoins exagéré de considérer les Achéménides et en particulier Cyrus II comme des précurseurs de la tolérance religieuse ou même des droits de l'homme, notions anachroniques dans le contexte de l'empire achéménide, notamment à la suite de mauvaises interprétations du « Cylindre » qui en réalité replace le roi perse dans la tradition babylonienne antique, montrant qu'il n'est pas là pour bousculer les traditions locales et notamment la puissance de ses grands temples. Il apparaît plutôt que tant que son autorité et ses demandes en ressources sont respectées, le pouvoir achéménide est peu intrusif et laisse une marge appréciable d'autonomie, et seuls les rebelles font l'objet de mesures réellement coercitives et punitives recourant notamment à des pratiques de terreur et de destruction comme ses prédécesseurs, comme le montrent le témoignage des répressions des révoltes en Ionie, Babylonie ou en Égypte. Cela ne remet donc en aucun cas en cause sa capacité à contrôler les territoires qu'il domine, qui a en fin de compte été plus solide que l'historiographie ne l'a longtemps reconnu, ni la volonté et la capacité de l'administration perse à modifier progressivement certains aspects des institutions des pays dominés.

Bilan du règne des Achéménides et héritages

Dans l'histoire du Proche-Orient ancien, l'empire achéménide occupe une place particulière. Tout d'abord, en tant que construction impériale, il s'inscrit dans la continuité de l'empire néo-assyrien et de l'empire néo-babylonien, et peut dans une certaine mesure tirer des leçons de leurs expériences, aussi bien de leurs réussites que de leurs échecs. En tout cas il n'a pas à partir de zéro, et constitue une nouvelle étape dans l'affirmation de l'impérialisme dans le Proche-Orient ancien.

C'est en effet sous le règne des Achéménides qu'ont été réunis des royaumes, auparavant concurrents, dans une même formation étatique qui s'étendait entre l'Indus et la mer Égée. Les royaumes précédents ont effectivement disparu, remplacés par l'organisation administrative de l'empire. Ont été conservées les différentes traditions des empires conquis, refondées en un nouvel ensemble en y introduisant une idéologie et des pratiques nouvelles comme le montrent notamment l'art achéménide ou certaines innovations administratives (les satrapies). Les administrateurs iraniens sont prépondérants dans celles-ci. C'est vraisemblablement à travers l'appui que trouvaient les rois sur la noblesse perse que les Achéménides ont réussi à assurer leur pouvoir aussi longtemps.

Cependant, l'extrême diversité des peuples qui composent l'empire rend difficile toute vision précise de la nature exacte de l'emprise du pouvoir royal sur les différentes nations de l'empire. Mais il n'est pas établi que l'emprise perse sur l'empire soit plus faible qu'auparavant dans les années précédant la conquête. Alexandre, qui peut être vu comme le dernier des Achéménides selon P. Briant, reprend à son compte une partie du modèle achéménide et se pose en successeur de Darius III, essaye de préparer une fusion entre élites iraniennes et grecques, ce qui lui attire l'opposition de la noblesse macédonienne, qui n'arrive pas à organiser la succession d'Alexandre après sa mort. La création des grands royaumes hellénistiques, plus particulièrement le royaume séleucide, qui a suivi dans la région est en partie intervenue dans la continuité des pratiques achéménides. Certains rois des pays helléniques et balkaniques reprennent même à leur compte des pratiques sociales des Perses pour créer une communauté de culture avec les nobles du pays conquis,.

L'héritage de la construction politique achéménide se retrouve dans les empires qui leur succèdent, notamment les Séleucides et les Parthes, même si l'approche pragmatique et souple de la domination achéménide n'est qu'incomplètement reprise. Les Achéménides trouvent des héritiers dans la dynastie des Perses sassanides qui émerge au IIIe siècle de notre ère à partir de l'ancien cœur du premier empire perse. Si des lieux de culte achéménides comme Persépolis et Naqsh-e Rostam sont visités par les rois sassanides qui y laissent des inscriptions et des bas-reliefs, se plaçant ainsi dans la continuité de leurs illustres ancêtres, l'historiographie perse de l'époque sassanide comme celle de l'époque islamique n'ont pas vraiment conservé le souvenir des rois Achéménides, limité à quelques mentions de Cyrus II ou de Darius Ier. Ce n'est qu'après la redécouverte des monuments achéménides par les explorateurs puis les archéologues européens et surtout l'arrivée au pouvoir de Reza Chah en 1925 que le souvenir du premier empire perse est pleinement intégré dans le patrimoine national des Iraniens modernes.

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  105. page 542 Lucien de Samosate (2015).
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  107. Xénophon, Cyropédie I, 3.8
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  109. le terme grec, eunoukhos, signifie « gardien de la couche »
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Bibliographie

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  • Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne]
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  • Polybe, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne]
  • Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne]
  • Xénophon. Œuvres complètes, trad. Pierre Chambry, Garnier-Flammarion, 3 vol., 1967 :
    • t. II : Anabase. - Banquet. - Économique. - De la chasse. - La République des Lacédémoniens. - La République des Athéniens.
  • Pierre Chambry (dir.) (trad. Pierre Chambry), Xénophon. Œuvres complètes : Cyropédie - Hipparque - Équitation - Hiéron - Agésilas - Revenus., t. I, Garnier-Flammarion, 1967 (1re éd. 1967)
  • Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015, 1248 p. (ISBN 9782221109021), « Ménippe »

Études générales

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  • Pierre Briant, Histoire de l'Empire perse, de Cyrus à Alexandre, Paris, Fayard, 1996(ISBN 2-213-59667-0)
  • Iran : La Perse de Cyrus à Alexandre, Dijon, coll. « Dossiers d'archéologie no 227 », octobre 1997(ISSN 1141-7137)
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Art et architecture

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  • Jean Perrot, Le palais de Darius à Suse : une résidence royale sur la route de Persépolis à Babylone, Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2010(ISBN 978-2-8405-0681-2)

Voir aussi

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Articles connexes

  • Armée perse sous Darius III
  • Guerres médiques
  • Empire perse
  • Persépolis
  • Satrapie
  • Dilberjin Tepe

Liens externes

  • Ressource relative à la rechercheimage :
    • JSTOR
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    • Britannica
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  • Notices d'autoritéimage :
    • LCCN
  • (en + fr) Musée achéménide et Achemenet, sites à l'initiative de la Chaire « Histoire et civilisation du monde achéménide et de l'empire d'Alexandre » du Collège de France.
  • (en) glossaire de la Perse Antique, sur livius.org.
  • (en) inscriptions romanisées en vieux-persan et leurs traductions en anglais, sur avesta.org.
  • Datation de la période achéménide d'après les textes et les inscriptions [PDF]
  • Article sur les « Achéménides » sur le site du Labiana Callipolis, Laboratoire d'histoire grecque.
  • Textes de Pierre Briant
    • Histoire et civilisation du monde achéménide et de l'empire d'Alexandre, leçon inaugurale au Collège de France
    • L'histoire de l'empire achéménide aujourd'hui : l'historien et ses documents, texte paru dans la revue Annales. Histoire, Sciences Sociales.
    • l'empire achéménide aujourd'hui : nouvelles tendances, nouvelles perspectives, article paru dans le Journal of Achaemenid studies and Researches.
  • Pierre Lecoq. Directeur d'études ; Chargé de conférences : Linguistique et philologie iraniennes.
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monte sur le trone d Anshan550 av J C Victoire contre les Medes et emancipation de leur tutelle546 av J C Conquete de la Lydie540 539 av J C Conquete de la Bactriane de la Sacie et du royaume babylonienvers 530 av J C Conquete de la Transeuphratene et de Chypre522 av J C Conquete de l Egypte de la Cyrenaique et de la Nubie499 449 av J C Guerres contre les cites grecques330 av J C Effondrement de l empire a la suite des conquetes d Alexandre le GrandRois 1er 559 529 av J C Cyrus II 2e 529 522 av J C Cambyse II 3e 522 522 av J C Bardiya 4e 521 486 av J C Darius I er 5e 486 465 av J C Xerxes I er 6e 465 424 av J C Artaxerxes I er 7e 424 424 av J C Xerxes II 8e 424 424 av J C Sogdianos 9e 424 404 av J C Darius II 10e 404 358 av J C Artaxerxes II 11e 358 338 av J C Artaxerxes III 12e 338 336 av J C Arses Artaxerxes IV 13e 336 330 av J C Darius IIIEntites precedentes MedesEmpire neo babylonienSacesEgypteKoushEntites suivantes Empire d Alexandre le Grand modifier modifier le code voir Wikidata aide Il s agit d un des plus grands empires ayant existe durant l Antiquite s etendant sur environ 5 5 millions de kilometres carres a son apogee Il s etend alors au nord et a l ouest en Asie Mineure en Thrace et sur la plupart des regions cotieres du Pont Euxin a l est jusqu en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels et au sud et au sud ouest sur l actuel Irak sur la Syrie le Liban Israel et la Palestine la Jordanie le nord de l Arabie saoudite l Egypte et jusqu au nord de la Libye Le nom Achemenides en vieux perse Haxamanisiya se rapporte au clan fondateur qui se libere vers 550 av J C de la tutelle des Medes auparavant leurs souverains ainsi qu au grand Empire qui resulte ensuite de leur domination L Empire fonde par les Achemenides s empare de l Anatolie en defaisant la Lydie puis conquiert l Empire neo babylonien et l Egypte unissant alors les plus anciennes civilisations du Moyen Orient dans une seule entite politique de facon durable L Empire achemenide menace par deux fois la Grece antique et s effondre vaincu par Alexandre le Grand en 330 av J C non sans leguer aux Diadoques qui lui succedent une partie notable de ses traits culturels et politiques Durant les deux siecles de sa suprematie l Empire achemenide a developpe un modele imperial reprenant de nombreux traits de ses predecesseurs assyriens et babyloniens tout en presentant des aspects originaux comme une souplesse et un pragmatisme constants dans ses relations avec les peuples domines tant que ceux ci respectaient sa domination Les rois perses ont realise des travaux importants sur plusieurs sites du cœur de leur Empire Pasargades Persepolis Suse synthetisant les apports architecturaux et artistiques de plusieurs des pays domines et exprimant avec pompe leur ideologie imperiale Conditions d etudesSources Les grands rois achemenides ont laisse des inscriptions royales sources de renseignements sur l activite de construction des sites et sur leur vision de l Empire Elles livrent de nombreux indices qui mis en perspective avec le contexte historique d epoque permettent de comprendre la volonte politique des rois et leur facon de concevoir l exercice du pouvoir Elles ont ete redecouvertes et traduites a partir du milieu du XIX e siecle D autres temoignages sont constitues d archives administratives satrapiques ou royales dans lesquelles etaient reportees les decisions les plus importantes mouvements de terre documents fiscaux C est plutot grace aux ecrits exterieurs qu on connait traditionnellement l histoire achemenide notamment par les auteurs grecs comme Herodote Strabon Ctesias Polybe Elien et d autres Dans la Bible le Livre d Esdras le Livre d Esther et le Livre de Daniel contiennent aussi des references aux grands rois Les auteurs anciens ont egalement ecrit au sujet de la Perse dans des ouvrages appeles les Persika ouvrages dont la connaissance se limite a quelques fragments le reste ayant ete perdu La documentation sur les Achemenides est donc en fin de compte importante et variee Les elements iconographiques sont nombreux mais leur analyse pose un probleme car ils sont tres inegalement repartis dans l espace et dans le temps de meme que les travaux archeologiques qui ont longtemps privilegie certaines regions Cela a abouti a un ecart documentaire il existe peu ou pas de sources sur certaines regions alors que d autres comme le Fars la Susiane l Egypte la Babylone sont tres bien documentees De plus si les documents sur les regnes de Cyrus le Grand d Artaxerxes I er et de Darius II abondent il n en est pas de meme pour d autres epoques Ces tendances refletent surement des realites antiques les regions les mieux connues sont probablement celles qui etaient le plus densement occupees les plus lettrees et les plus prosperes mais les recherches archeologiques recentes tendent a compenser certains de ces desequilibres Developpement des etudes sur les Achemenides Apres avoir ete longtemps marginaux entre les etudes sur la Grece antique et celles sur le reste du Proche Orient ancien les travaux sur l Empire achemenide connaissent un essor depuis les annees 1980 sous l impulsion de plusieurs chercheurs mettant en place des structures et colloques facilitant la communication entre les specialistes de la periode en a ainsi mis en place les Achaemenid History Workshops entre 1980 et 1990 a partir de Groningen assistee par la suite par Amelie Kurth Cela aboutit a plusieurs publications dans la serie Achaemenid History Pierre Briant professeur a l universite Toulouse II Le Mirail puis au College de France ou il etait titulaire de la chaire Histoire et civilisation du monde achemenide et de l empire d Alexandre de 1999 a 2012 dirige des outils de travail et de coordination particulierement actifs le site Internet Achemenet et la serie de publications Persika qui publie notamment les actes de colloques organises regulierement et faisant le point sur les avancees de la recherche sur divers sujets Parmi les projets recents on mentionnera egalement le Persepolis Fortification Archive Project de l Oriental Institute de Chicago sous la direction de Matthew Stolper qui a pour but de donner un essor aux travaux sur les archives des fortifications de Persepolis peu etudiees depuis leur decouverte dans les annees 1930 HistoireOrigines de la dynastie Le fondateur de cette dynastie serait Achemenes en vieux perse Haxamanis en grec ancien Ἀxaimenhs ou هخامنش en persan moderne qui signifie homme sage d un esprit amical Il s agit d une personne dont l existence reste controversee voir plus bas chef d un clan perse regnant probablement sur d autres tribus perses des le IX e siecle av J C Installes dans le Nord de l Iran a proximite du lac d Orumieh les Achemenides sont alors tributaires des Assyriens Sous la pression des Medes des Assyriens et des Urartiens ils migrent vers le sud des monts Zagros et s installent progressivement dans la region d Anshan vers la fin du IIe millenaire et le debut du Ier millenaire av J C Teispes aurait agrandi le territoire achemenide en conquerant le royaume d Anshan et le Fars gagnant ainsi le titre de Roi d Anshan tandis qu Assurbanipal prend Suse et que le royaume elamite disparait temporairement Teispes est le premier roi achemenide a porter le titre de Roi de la ville d Anshan Des inscriptions revelent que lorsque Teispes meurt le royaume est partage entre deux de ses fils Cyrus I er Kurash ou Kuras souverain d Anshan et Ariaramnes Ariyaramna Celui qui a amene la paix aux Iraniens souverain de Parsumas Leurs fils respectifs leur succedent Cambyse I er Kambujiya l aine sur le trone d Anshan et Arsames Arsama Celui qui a une puissance heroique sur Parsumas Ces rois n ont qu un role restreint dans la region qui est alors dominee par les Medes et les Assyriens L existence de Cyrus et son regne sur Anshan est attestee par un sceau portant la mention Kuras d Ansan fils de Teispes Toutefois une inscription datee de 639 mentionne le paiement d un tribut a Assurbanipal par Kuras de Parsumas ce qui suggere que le roi de Parsumas serait le meme Cyrus unifiant les deux couronnes Cet element pourrait alors synchroniser les histoires persanes et assyriennes Cependant cette interpretation est discutee et Parsumash Parsa et Anshan semblent devoir etre distingues Apres la chute du Royaume assyrien les Achemenides reconnaissent l autorite des Medes Bien qu Herodote ait ecrit il y avait longtemps que les Perses prenaient mal leur parti d etre commandes par les Medes les origines et modalites de cette sujetion restent encore inconnues Darius I er est le premier a parler d Achemenes qu il presente comme l ancetre de Cyrus le Grand 576 529 av J C ce qui ferait de lui le fondateur de la lignee des souverains achemenides Cependant il est possible qu Achemenes soit un personnage fictif utilise par Darius usurpant le trone persan afin de legitimer son pouvoir Si l on se refere aux premiers souverains la dynastie des rois achemenides s etend de 650 a 330 av J C environ Souverains achemenides Article detaille Arbre genealogique de la dynastie achemenide Non attestes Les temoignages epigraphiques de ces souverains ne peuvent etre confirmes et sont souvent consideres comme etant inventes par Darius I ervers 688 675 av J C Achemenes roi d Anshanvers 675 640 av J C Teispes roi d Anshan fils d Achemenesvers 640 600 av J C Cyrus I er roi d Anshan fils de Teispes6 6 av J C Ariaramnes fils de Teispes et co souverain avec Cyrus I ervers 600 559 av J C Cambyse I er roi d Anshan fils de Cyrus I er6 5 Arsames fils d Ariaramnes et co souverain avec Cambyse I erAttestes559 550 529 530 av J C Cyrus II le Grand grand roi de Perse fils de Cambyse I er souverain d Anshan des 559 s empare de la Medie en 550529 522 av J C Cambyse II grand roi de Perse fils de Cyrus le Grand522 522 av J C Bardiya ou Smerdis L usurpateur grand roi de Perse fils presume de Cyrus le Grand522 521 486 av J C Darius I er le Grand grand roi de Perse beau frere de Smerdis et petit fils d Arsames486 485 465 av J C Xerxes I er grand roi de Perse fils de Darius I er465 424 av J C Artaxerxes I er Longue Main grand roi de Perse fils de Xerxes I er424 424 av J C Xerxes II grand roi de Perse fils d Artaxerxes I er424 424 423 av J C Sogdianos grand roi de Perse demi frere et rival de Xerxes II424 423 404 405 av J C Darius II Nothos grand roi de Perse demi frere et rival de Xerxes II404 359 av J C Artaxerxes II Mnemon grand roi de Perse fils de Darius II voir aussi Xenophon 359 358 338 av J C Artaxerxes III Ochos grand roi de Perse fils d Artaxerxes II338 336 av J C Arses grand roi de Perse fils d Artaxerxes III336 330 av J C Darius III Codoman grand roi de Perse arriere petit fils de Darius II conquetes d Alexandre le Grand Construction et extension de l Empire En 559 av J C Cyrus II dit Cyrus le Grand succede a son pere Cambyse I er sur le trone d Anshan Ayant egalement pris la succession d Arsames de son vivant sur la couronne de Parsumas Cyrus unifie donc les deux royaumes perses et est ainsi considere comme le premier veritable roi de la dynastie achemenide ses predecesseurs etant encore asservis aux Medes Entre 553 et 550 av J C une guerre eclate entre les Medes et les Perses a l issue de laquelle Cyrus II bat Astyage roi des Medes et s empare d Ecbatane Hagmatana La ville des rassemblements l actuelle Hamadan Il declare a cette occasion que les Perses autrefois esclaves des Medes sont devenus leurs maitres Cyrus laisse la vie sauve a Astyage entreprend de se conduire comme son successeur legitime Selon Ctesias et Xenophon il epouse Amytis fille d Astyage Ecbatane reste une des residences regulieres des Grands Rois car elle presente une importance strategique certaine pour qui veut controler l Asie centrale La prise de la Medie par les Perses est alors un bouleversement important a l echelle du Moyen Orient Le fait que Cyrus se presente comme l heritier d Astyage le conduit a se heurter aux puissances voisines de Lydie et de Babylone Cresus roi de Lydie et beau frere d Astyage inquiet de la ruine de l empire d Astyage et soucieux de l accroissement des affaires des Perses attaque Cyrus en 547 546 av J C Mais les Perses contre attaquent et poursuivent Cresus jusqu a sa capitale Sardes qui tombe rapidement aux mains de Cyrus Cresus se constitue prisonnier puis recevra finalement une ville de Medie dont les revenus le feront vivre Le tombeau de Cyrus II a Pasargades A partir de 546 av J C Cyrus repart d Asie Mineure sans avoir soumis les cites ioniennes et eoliennes En effet le roi entreprend une nouvelle campagne car Babylone la Sacie la Bactriane et l Egypte sont menacantes Cette periode est mal connue mais il semble que Cyrus prenne Babylone en 539 av J C puis soumette les Bactriens et les Saces C est peut etre a cette epoque que Cyrus a conquis Parthie Drangiane Arie Chorasmie voir Khwarezm Bactriane Sogdiane Gandhara Scythie Sattagydie Arachosie et Makran Darius au debut de son regne presente en effet ces pays comme acquis Apres la prise de Babylone Cyrus permet aux Judeens exiles de rentrer a Jerusalem donnant instruction a ses sujets de faciliter ce retour Il conquiert ensuite la Transeuphratene et soumet les Arabes de Mesopotamie Chypre se rend d elle meme par la suite Apres la mort de Cyrus son fils Cambyse II conquiert l Egypte en 527 525 522 av J C Il s agit alors de maintenir la puissance de l Empire et d etendre les conquetes vers la seule autre puissance qui compte encore dans la region Apres la campagne d Egypte Cambyse reprend a son compte les ambitions des pharaons qui l y avaient precede Il soumet ainsi les royaumes de Libye de Cyrenaique et de Nubie Au cours de son sejour en Egypte Cambyse semble etre pris de folie comme le laissent a penser les actes qu il commet a cette epoque il massacre des Perses de haute distinction viole d anciennes sepultures se moque de statues dans les temples egyptiens L attaque sans preparatifs de l Ethiopie et de l oasis d Ammon qui se solde par des echecs serait egalement a mettre sur le compte de cette demence Contredisant la these expliquant le comportement de Cambyse contre son entourage en Egypte par la seule folie l hypothese de l interet politique est aussi avancee Selon Briant Cambyse prenait aussi des mesures de represailles contre des grandes familles qui se seraient opposes a ses decisions Rappele en Perse par une rebellion contre son pouvoir il quitte l Egypte en 522 av J C se blesse a la cuisse en Syrie et meurt de gangrene Le roi Darius declare Il n y avait pas d homme ni perse ni mede ni personne de notre famille qui aurait pu enlever la royaute a ce Gaumata le Mage l armee le redoutait beaucoup il aurait pu tuer une grande partie de l armee qui avait connu Bardiya autrefois voici pourquoi il aurait pu tuer une grande partie de l armee de peur qu elle sache que je ne suis pas Bardiya le fils de Cyrus personne a propos de Gaumata le Mage jusqu a ce que j arrive alors j ai invoque Ahuramazda Ahuramazda m a apporte son soutien 10 jours du mois de Bagayadi etaient passes ainsi moi avec un petit nombre d hommes j ai tue ce Gaumata le Mage ainsi que ceux qui etaient ses principaux fideles une forteresse du nom de Sikayahuvati un peuple du nom de Nisaya en Medie c est la que je l ai tue je lui ai enleve la royaute grace a Ahuramazda je suis devenu roi Ahuramazda m a accorde la royaute Darius elimine Gaumata d apres l inscription de Behistun La revolte est alors menee par un groupe de pretres ayant perdu leur pouvoir apres la conquete de la Medie par Cyrus Ces pretres qu Herodote nomme mages usurpent le trone afin d y placer l un des leurs Gaumata qui pretend etre le plus jeune frere de Cambyse II Smerdis ou Bardiya probablement assassine trois annees plus tot En raison du despotisme de Cambyse et de sa longue absence en Egypte le peuple entier Perses Medes et toutes les autres nations reconnaissent cet usurpateur comme leur roi et ce d autant plus facilement qu il leur accorde une remise fiscale d impots ou de taxes pour trois annees Selon l inscription de Behistun Smerdis regne sept mois avant d etre renverse en 522 av J C par un membre eloigne de la branche familiale des Achemenides Darius I er du vieux persan Daryavus egalement connu sous Darayarahush ou Darius le Grand Les mages bien que persecutes continuent d exister L annee qui suit la mort de Gaumata ils tentent de reinstaller un second usurpateur au pouvoir Vahyazdata qui se presente comme fils de Cyrus La tentative remporte un succes transitoire puis echoue finalement Combat entre un guerrier perse et un guerrier grec kylix grec du V e siecle av J C Darius poursuit ensuite l expansion de l Empire Il fait executer en satrape de Sardes qui s est rebelle vers 522 520 av J C puis souhaite etendre sa domination aux iles de la mer Egee Il conquiert Samos vers 520 519 av J C puis marche sur l Europe Il passe le Bosphore laisse des troupes grecques a l embouchure du Danube cites de l Hellespont et de la Propontide et marche vers la Thrace Celle ci revet en effet une grande importance pour les Perses car la province est riche en produits strategiques bois necessaire aux constructions navales et metaux precieux Darius I er s attaque ensuite a la Grece qui avait soutenu les rebellions des colonies grecques alors sous son egide En raison de sa defaite a la bataille de Marathon en 490 av J C il est force de restreindre les limites de son empire a l Asie Mineure C est sous le regne de Darius I er des 518 516 av J C que sont construits les palais royaux de Persepolis et Suse qui serviront de capitales aux generations suivantes des rois achemenides Stabilisation de l Empire et troubles a la cour Article detaille Guerres mediques Xerxes I er represente sur un bas relief d une porte de son palais de Persepolis L Empire achemenide extension maximale dans la premiere moitie du V e siecle av J C Apres la mort de Darius l Empire achemenide conserve la domination de territoires allant de l Indus a la mer Egee pendant environ deux siecles et demi longevite que n avaient pas atteint les empires precedents l Assyrie et Babylone Cela reflete la solidite de la construction politique mise en place par Cyrus II et Darius qu ont su preserver leurs heritiers constat qui va a l encontre d une vision de decadence de l empire apres ses fondateurs qui a longtemps prevalu Cependant cela ne se passa pas sans problemes echecs en Grece revoltes de plusieurs regions parfois emmenees par leurs satrapes alors que les troubles a la tete de l Etat perdurent Xerxes I er Vieux perse Xsayarsa Heros parmi les rois succede a son pere Darius vers 486 485 av J C Des revoltes ayant eclate en Egypte et en Grece Xerxes commence son regne en conduisant une expedition contre l Egypte Apres une rapide reconquete Xerxes marche sur la Grece et defait les Grecs aux Thermopyles Athenes est conquise et mise a sac le Parthenon est incendie Atheniens et Spartiates se retirent derriere leurs dernieres lignes de defense sur l isthme de Corinthe et dans le golfe Saronique Les premieres annees du regne de Xerxes sont marquees par un changement de politique a l egard des peuples conquis Au contraire de ses predecesseurs qui respectaient les sanctuaires des peuples soumis Xerxes fait proceder a la destruction de temples en Babylonie a Athenes en Bactriane et en Egypte Les titres de Pharaon et de Roi de Babylonie sont abandonnes et les provinces reorganisees en satrapies Les Egyptiens reussissent par deux fois a regagner leur independance D apres l etude de Manethon les historiens egyptiens font correspondre les periodes de domination achemenide en Egypte avec respectivement les XXVII e 525 404 av J C et XXXI e dynasties 343 332 av J C A Artemision la bataille rendue indecise a cause d une tempete detruisant les navires des deux camps s arrete prematurement a l arrivee de la nouvelle de la defaite des Thermopyles Les Grecs decident alors de battre en retraite Finalement la bataille de Salamine le 28 septembre 480 av J C est remportee par les Atheniens La perte des voies de communication maritimes avec l Asie force Xerxes a se retirer a Sardes L armee avec laquelle il quitte la Grece placee sous le commandement de Mardonios subit encore une defaite lors de la bataille de Platees en 479 av J C Une nouvelle defaite perse a Mycale encourage alors les cites grecques d Asie Mineure a la revolte Ces revoltes voient la fondation de la ligue de Delos et les defaites perses qui s ensuivent consacrent ces pertes territoriales en mer Egee Neanmoins au V e siecle av J C les souverains achemenides regnent sur des territoires couvrant approximativement ceux des pays actuels suivants Iran Irak Armenie Afghanistan Turquie Bulgarie Grece partie orientale Egypte Syrie Pakistan grosse partie Jordanie Israel Palestine Liban Caucase Asie centrale Libye et Arabie saoudite partie nord L empire devient par la suite le plus grand du monde antique avec un territoire couvrant approximativement 7 5 millions de km2 Les defaites de Xerxes sont omises dans les inscriptions royales Certains Grecs se rallient tout de meme a Xerxes comme Pausanias commandant la flotte grecque en 478 av J C ou Themistocle le vainqueur de Salamine Ce qui permet a l empire perse de garder bon nombre d allies dans les cites grecques d Asie Mineure A l issue de problemes de succession Xerxes qui n avait pas designe de successeur legitime est assassine peut etre par un de ses fils Artaxerxes I er un des fils de Xerxes monte sur le trone en 465 av J C Juste apres sa prise de pouvoir il fait face a une revolte en Bactriane dont il vient a bout Artaxerxes modifie l etiquette de la cour et redefinit sa hierarchie ce qui semble marquer la redefinition des rapports entre le Grand Roi et l aristocratie Il continue les travaux a Persepolis entre 464 av J C et 460 459 av J C et le role de la capitale perse semble changer elle est moins frequemment occupee au profit de Suse et Babylone Les hypotheses suggerant un changement de role de Persepolis devenant alors un sanctuaire plutot qu une ville restent incertaines Apres la Bactriane c est l Egypte qui se souleve contre l autorite du Grand Roi Achemenide Diodore rapporte que la nouvelle de l assassinat de Xerxes et les troubles qui s ensuivent poussent les Egyptiens a chasser les leveurs de tributs perses et a porter un certain Inaros au pouvoir royal 463 462 Inaros propose une alliance aux Grecs qui l acceptent et envoient une flotte vers le Nil L alliance entre Grecs et Egyptiens dure six ans 460 454 av J C En 454 av J C l armee et la flotte perse liberent les Perses retranches et assieges a Memphis Des inscriptions gravees en Egypte a cette epoque laissent penser que seule la region du Delta du Nil s etait soulevee Les revoltes de cette periode sont revelatrices de lacunes dans la domination territoriale des Perses Dans les annees 450 les combats reprennent entre Athenes et la Perse La documentation connue de l epoque ne nous permet pas de connaitre les evolutions territoriales perses en Asie Mineure seules les listes des tributs attiques et perses permettent de savoir que les positions dans cette region ont pu evoluer d une annee sur l autre Le tombeau d Artaxerxes I er a Naqsh e Rostam Artaxerxes I er meurt a Suse son corps est ramene a Persepolis pour etre enterre aupres des sepultures de ses ancetres Son fils aine Xerxes II seul fils legitime d Artaxerxes lui succede immediatement mais est assassine par un de ses demi freres Sogdianos quarante cinq jours plus tard Ochos un autre demi frere de Xerxes alors a Babylone rassemble ses soutiens et marche sur la Perse Il met l assassin a mort et est couronne Roi des Rois sous le nom de Darius II en 423 av J C Le deroulement de cette succession pose de nouveau un probleme Ochos et Sogdianos ayant certainement mene chacun une campagne de propagande visant a recevoir l appui du peuple persan et ainsi demontrer la legitimite de leur accession au trone A partir du regne de Darius II les documents retrouves sont plutot rares et ne renseignent que sur la situation des marches occidentales de l empire ou les hostilites entre les cites grecques et les Perses continuent Entre 411 et 407 av J C les Atheniens reconquierent une partie de l Asie Mineure aides en cela par les initiatives desordonnees et concurrentes des satrapes controlant ces regions Darius II meurt en 405 404 av J C A l instar de celle d autres Grands Rois precedents sa succession provoque de nouveau une opposition entre deux de ses fils Arses et Cyrus C est Arses l aine qui monte sur le trone sous le nom d Artaxerxes II en 404 av J C Cyrus lui conteste le pouvoir et une guerre s ensuit entre 404 et 401 av J C Cyrus leve une armee s appuyant principalement sur des Perses d Asie Mineure mais egalement sur des mercenaires grecs les Dix Mille Les deux freres s affrontent a Counaxa en Mesopotamie en 401 av J C Cyrus tue au cours de cette bataille Artaxerxes II entame immediatement un processus de relegitimation de son pouvoir royal L Egypte profite de ces troubles pour se revolter et se soustraire a la domination perse sous la conduite d Amyrtee Les satrapies et les villes d Asie Mineure qui s etaient rangees du cote de Cyrus sont confies a Tissapherne afin qu il remette en ordre la region Artaxerxes II compte en effet reprendre le controle du littoral egeen Ceux qui refusent de se soumettre se tournent vers les Grecs et plus particulierement Sparte pour les aider Agesilas II mene la campagne militaire spartiate en Asie Mineure sans grands succes Il est rappele a Sparte car d autres cites grecques dont Athenes menacent la ville Les Perses se retrouvent par la suite pris entre les combats des Atheniens et des Lacedemoniens qui se deroulent en Asie Mineure vers 396 av J C Artaxerxes II doit ensuite combattre les attaques et alliances d Evagoras de Salamine a Chypre et en Egypte entre 391 et 387 av J C Epuisees par les guerres continuelles les cites grecques aspirent a la paix En 386 av J C Artaxerxes II impose sa paix egalement connue sous le nom de Paix d Antalcidas aux cites grecques qui l acceptent toutes a l exception de Thebes Le Roi a besoin de liberer ses armees pour s occuper de l Egypte qui est elle aussi entree en rebellion Vers 381 380 av J C les Perses auraient subi une defaite contre les Egyptiens qui reussissent a reprendre leur independance A la suite de cette defaite les armees achemenides quittent l Egypte sans reussir a reprendre le controle du pays La paix de 386 av J C avec les Grecs est confirmee a deux reprises en 375 puis en 371 av J C Peu apres entre 366 et 358 av J C l empire connait des troubles des satrapes se rebellent en Cappadoce en Carie en Lycie les Egyptiens menent une offensive contre les Perses Les revoltes d Asie Mineure n auront guere de consequences Conjuguees a l echec en Egypte ces evenements semblent montrer une certaine instabilite du pouvoir imperial et son incapacite a venir a bout des mouvements de revolte Les dernieres annees d Artaxerxes se deroulent parmi les complots Le Roi avait trois fils legitimes Darius l aine Ariaspes et Ochos et de nombreux batards de ses concubines Selon Plutarque le Roi designe Darius comme heritier Darius fomente un complot contre son pere est decouvert juge et mis a mort Ochos par des manœuvres destabilise son frere Ariaspes qui se suicide Il supprime ensuite un autre de ses demi freres Arsames C est dans ce contexte que le roi Artaxerxes II meurt de vieillesse en 359 358 av J C Ce recit n est corrobore par aucun autre auteur et il convient plutot de penser qu avant la mort du roi la cour etait agitee par des complots entre factions rivales Chute de l empire Alexandre le Grand face a Darius III lors de la bataille d Issos mosaique d Alexandre a Pompei Ochos monte sur le trone sous le nom d Artaxerxes III 358 338 av J C Des le debut de son regne Artaxerxes III doit faire face a des troubles des combats opposent les allies d Athenes aux Perses en Asie Mineure des revoltes ont lieu en Phenicie et a Chypre entre 351 et 345 L armee perse subit egalement un nouvel echec en Egypte en 351 En 343 av J C Artaxerxes III bat Nectanebo II et reconquiert l Egypte qui devient encore une fois une satrapie perse En Grece le royaume de Macedoine commence a affronter l empire perse sur son front occidental En 338 av J C Philippe II de Macedoine unifie certains Etats grecs au sein de la Ligue de Corinthe les autres qui s opposent a Philippe II comptant sur l aide du Grand Roi Les relations exactes sont peu connues mais Briant dit que la cour du Grand Roi etait informee des operations de Philippe II En cette meme annee 338 Artaxerxes III est empoisonne par son ministre l eunuque egyptien Bagoas Arses succede a Artaxerxes III sous le nom d Artaxerxes IV et est egalement empoisonne par Bagoas deux ans apres Bagoas aurait tue non seulement tous les enfants d Arses mais aussi plusieurs autres princes locaux sans doute des satrapes Bagoas place alors sur le trone Darius III 336 330 av J C un cousin d Artaxerxes III Pour les Macedoniens Bagoas aurait porte un de ses amis esclaves au pouvoir sous le nom de Darius III Pour les Perses Darius a ete porte au pouvoir parce qu il a fait preuve d un courage exceptionnel lors d un duel singulier contre les Cadusiens L accession au trone de Darius III est entouree de violences et des incertitudes demeurent sur les conditions d acces au trone Briant rapporte que Darius III etait un membre de la souche royale presente comme un guerrier d elite et appuye par une grande partie de l aristocratie et de l armee Darius III bien qu auparavant satrape d Armenie n a aucune experience imperiale Neanmoins il prouve son courage la premiere annee de son regne d empereur en forcant personnellement Bagoas a avaler un poison En 334 av J C alors que Darius vient juste de reussir a re soumettre l Egypte Alexandre attaque en Asie Mineure En reponse a l agression macedonienne les satrapes de l ouest se mobilisent et viennent a la rencontre de l envahisseur Darius III et plusieurs de ses satrapes font appel a des mercenaires grecs pour renforcer ses armees Il subsiste de nombreuses interrogations sur le role des mercenaires grecs dans la decadence de la puissance militaire perse d apres les recits des differentes sources L armee perse essuie alors une premiere defaite au Granique face aux troupes Macedoniennes aguerries a la bataille S ensuivent les defaites aux batailles d Issos 333 av J C de Gaugameles et de 331 av J C Les populations conquises par les Macedoniens apparaissent plutot soulagees de la liberation du joug perse selon differents auteurs Poussant toujours plus loin Alexandre marche ensuite sur Suse qui capitule et restitue un vaste tresor Le conquerant se dirige alors vers l est en direction de Persepolis qui se rend au debut de 330 av J C Darius trouve alors refuge a Ecbatane et rassemble une armee autour de lui De Persepolis Alexandre va ensuite vers Pasargades un peu plus au nord ou il traite avec respect la tombe de Cyrus II Il se dirige ensuite vers Ecbatane En chemin des satrapes de Darius III se rendent a Alexandre devant les rapports de force defavorables Lors de la fuite de Darius III les satrapes les plus proches du roi semblent avoir organise un complot autour de sa personne Darius III est assassine par plusieurs de ses satrapes qui se rendent a Alexandre ou bien retournent dans leur province pour se faire proclamer roi Sur ordre d Alexandre les honneurs sont rendus au corps du souverain qui est achemine vers Persepolis pour y etre inhume La chute de l empire achemenide face aux armees conduites par Alexandre a souvent ete expliquee par le fait qu il serait un colosse aux pieds d argiles donc une proie ideale une autre approche courante chez les specialistes d Alexandre etant de ne pas vraiment se preoccuper d etudier son adversaire Plus recemment les capacites de l armee perse et de son roi Darius III generalement depreciees en raison de leurs defaites ont ete reevaluees La documentation provenant de plusieurs regions de l empire semble en tout cas indiquer que l administration imperiale fonctionne comme auparavant dans les annees precedant le conflit et que la domination achemenide ne semble pas affaiblie Des membres de l administration perse sont du reste integres dans celle d Alexandre participant ainsi a la transition et a la continuite entre les deux dominations L empire Achemenide se termine avec la mort de Darius III Apres la conquete et le regne d Alexandre s ouvre l ere des Seleucides dynastie issue d un des generaux d Alexandre le Grand qui succedera a celle des Achemenides Le roi et le centre de l empireLocalisation des principales villes achemenides La structure imperiale achemenide tourne autour du Roi des rois qui est le centre symbolique de l empire ou qu il soit Du point de vue geographique on peut determiner que le centre de l empire se trouve dans la Perse l actuelle province du Fars region d origine de la dynastie ou il s incarne dans plusieurs sites palatiaux Les monuments qu on y trouve sont les lieux d expression du pouvoir royal mais leur fonction exacte reste indeterminee et ils ne semblent pas exercer un fort pouvoir d attraction sur le reste de l empire Pour dominer un vaste territoire depuis cette region au depart peu prospere les rois perses se sont appuyes sur une administration et une armee dirigees par leurs proches les membres de l aristocratie perse qui formaient selon l expression de P Briant une ethno classe dominante soudee notamment par l appartenance a des tribus et clans lies entre eux et la pratique d une langue et d une religion commune qu ils n ont jamais cherche a etendre aux peuples qu ils dominaient Le Roi des rois Bas relief de Behistun le triomphe de la justice de Darius I er face aux rebelles sous les auspices divins Le roi occupe la place centrale dans l empire perse aussi bien dans son administration que sur le plan symbolique Suivant la titulature consacree il est le Roi des rois xsaya8iya xsaya8iyanam Les inscriptions de Darius I er a Naqsh e Rostam et Behistun synthetisent bien la conception du pouvoir royal ses fondements et son insertion dans l ordre cosmique Selon les textes du second site le roi est comme les autres hommes une creation du grand dieu Ahura Mazda mais il s en distingue parce que ce dernier l a dote de qualites remarquables Il est roi grace au dieu qui l a place a la tete des peuples de la terre avec pour mission de les diriger de facon juste et d assurer la mise en ordre du monde en combattant les mauvais et le mensonge suivant un principe dualiste Il est donc l intermediaire entre Ahura Mazda et les hommes pour realiser le triomphe du bien sur le mal comme cela ressort bien des bas reliefs de Behistun dans lesquels les rebelles sont vus comme les manifestations du mensonge et sont punis par le roi en personne car c est a lui d accomplir la justice Pour remplir ce role il a ete dote par le dieu d une intelligence superieure et d un jugement infaillible En plus de cela c est un guerrier accompli capable de manier l arc la lance de monter a cheval Les qualites de combattant des rois figurent souvent dans les representations de ces personnages sur des sceaux ou des monnaies l illustrant en position de vainqueur a la chasse ou a la guerre Le lien du roi avec le monde divin se retrouve egalement dans sa fonction sacerdotale puisqu il devait accomplir a des intervalles reguliers des sacrifices en Perse destines avant tout a des divinites iraniennes De facon plus prosaique le roi perse monte sur le trone par le principe de succession dynastique lui aussi bien ancre dans la titulature et notamment la notion de dynastie des Achemenides les descendants d Achemenes qui est sans doute mise en place au temps de Darius I er pour se rattacher a la famille de Cyrus II lien renforce par son union avec la fille de ce dernier Atossa Le principe dynastique est respecte par la suite meme la presence de nombreux heritiers potentiels au trone a cause troubles dynastiques Plus largement le pouvoir du roi s appuie aussi sur ses liens avec la noblesse perse l ethno classe dominante qui assure le gouvernement des postes les plus importants de l empire et qui est souvent unie par des liens matrimoniaux a la famille royale Tout le pouvoir de ces derniers emane du roi qui leur attribue leurs fonctions mais qui doit egalement composer avec les plus puissants et influents d entre eux En dehors des cercles iraniens le roi s assure la fidelite de ses provinces par un melange de contraintes notamment la crainte des represailles et une adaptation aux traditions locales comme cela se voit bien en Babylonie ou en Egypte ou le roi reprend dans les inscriptions et representations bien des aspects des anciens souverains autochtones Les bas reliefs des delegations de porteurs de tribut de Persepolis mettent en avant le lien qui unit le roi a ses sujets il est le Roi des peuples xsaya8iya dahyunam Les lieux du pouvoir royal Les ruines de l apadana de Persepolis Le pouvoir controlant l empire se trouve la ou est le roi avec son entourage Concretement les rois perses ont repris l habitude des rois les ayant precede de resider dans des complexes palatiaux a ceci de particulier qu ils en ont eu plusieurs dans lesquels ils residaient periodiquement et qu ils pouvaient se deplacer dans tout leur empire si besoin Les auteurs grecs rapportent que les rois achemenides deplacaient leur capitale selon la saison en hiver les rois sont a Suse en ete a Ecbatane en automne a Persepolis et le reste de l annee a Babylone Il faut cependant remarquer qu en dehors de Babylone il n y a pour l instant aucune indication que ces capitales aient ete des agglomerations importantes puisque les fouilles et prospections archeologiques n ont identifie que des sites palatiaux royaux et provinciaux dans l Iran achemenide et pas de ville Il faut alors envisager des villes temporaires constituees de tentes ou d autres formes d installations de courtes durees lors des periodes de residence de la cour et se depeuplant le reste du temps Cela pose la question de leur fonction exacte qui est encore incertaine et debattue notamment pour Persepolis dans laquelle certains voient surtout un centre ceremoniel La capitale originale de la dynastie est peut etre Anzan Tell e Malyan dans le Fars vieille ville elamite dont les premiers rois perses se reclament Mais il n y a pas de traces d occupation notable de leur epoque et il se pourrait que le site n ait jamais ete une capitale perse mais que la presence du nom de la ville dans la titulature des premiers rois s explique surtout par son statut antique et prestigieux L ancienne capitale mede Ecbatane l actuelle Hamadan sert aussi de residence royale neanmoins les niveaux d epoque perse n y ont pas ete degages la presence d un palais achemenide etant attestee par des restes de chapiteaux et elements de colonnes Babylone prend le meme role apres sa conquete et des amenagements d epoque achemenide ont ete reperes dans son Palais sud dont les niveaux connus sont pour la plupart attribues a l epoque de l empire babylonien meme si une grande partie est peut etre due aux Achemenides notamment Darius I er Cyrus etablit la premiere capitale proprement perse dans le Fars Pasargades un vaste complexe palatial integre dans des jardins rappelant un campement reminiscence de la tradition nomade des rois perses D autres constructions sont accomplies sur ce site par des rois suivants qui semblent avoir fait de ce site leur lieu de couronnement Suse une autre vieille capitale elamite devient capitale de l empire probablement a partir de l epoque de Darius I er qui erige sur son acropole un vaste palais royal peu apres son intronisation et plus tard Artaxerxes II fait eriger un autre palais sur le meme site mais en contrebas sur les bords du Chaour Darius fait aussi construire un autre grand palais royal sur le meme modele a Persepolis la Ville des Perses elle aussi dans le Fars Xerxes I er poursuit les constructions sur ce dernier site qui est le plus vaste complexe architectural du a la dynastie achemenide et se veut le meilleur symbole de leur puissance Les deux grands palais de Suse et de Persepolis eriges sur de vastes terrasses sont domines par un edifice appele par les archeologues apadana batiment de forme carree constitue d une vaste salle hypostyle et de portiques a l exterieur servant probablement de salle de reception ou pour des rassemblements importants Ce sont les formes les plus caracteristiques de l architecture palatiale achemenide que l on retrouve sur plusieurs sites palatiaux dans l empire Elles jouxtent des batiments residentiels et administratifs organises autour de cours centrales suivant le modele mesopotamien Les importants tresors devaient s y trouver meme s il n est pas aise de les identifier Les autres lieux symbolisant le pouvoir royal dans le centre de l empire sont les tombeaux royaux Cyrus a fait eriger le sien sur le site de Pasargades dans un jardin sous la forme d un batiment construit sur un socle tandis que ses successeurs ont opte pour la forme de tombeaux rupestres situes d abord a Naqsh e Rostam un vieux sanctuaire rupestre elamite a la suite de Darius I er puis dans les alentours de Persepolis Vue panoramique des tombeaux rupestres des rois achemenides de Naqsh e Rostam L expression du pouvoir dans les capitales de la Perse L art achemenide est un art de dignification servant a l echelle de l empire a glorifier la dynastie regnante L extension de l empire achemenide permet un developpement de l art a sa mesure L apogee de l art achemenide culmine au moment ou le pouvoir persan est egalement a son apogee notamment grace aux tributs recoltes dans tout l empire Cela se retrouve sur les sites royaux du sud ouest iranien ou les traces les plus importantes de constructions du pouvoir achemenide ont ete mises au jour Ruines d un des edifices hypostyles de Pasargades C est Cyrus qui le premier utilise l architecture et l urbanisme pour exprimer la diversite culturelle de l empire et affirmer la force du pouvoir central Pasargades est concue par le roi et ses conseillers et les travaux sont realises par des artisans lydiens et mesopotamiens dont la presence est attestee par des tablettes Les emprunts stylistiques aux regions anatoliennes assyro babyloniennes voire pheniciennes et egyptiennes sont nombreux a Pasargades Le resultat n est cependant pas une juxtaposition de styles heterogenes mais bien un nouvel ensemble qui s inscrit dans un programme imperial et dynastique Pasargades marque donc une premiere etape dans le developpement du style architectural et urbanistique perse situee dans une plaine au sein d un vaste parc irrigue et domine par une forteresse sa structure couvre environ 10 hectares et est organisee selon un plan orthogonal mais pas encore symetrique Des pavillons carres ornes de colonnades en facade forment les acces aux differentes zones de l ensemble qui comprend egalement deux palais hypostyles asymetriques L un flanque lateralement de deux grands portiques de longueur inegale revet ainsi une forme de H l autre veritable ebauche stylistique annonce les futurs apadanas de Suse et Persepolis Ses ailes asymetriques ainsi que la presence de renfoncements lateraux sont revelateurs de recherches et tatonnements architecturaux encore inaboutis Afin de marquer son avenement au pouvoir et d assurer sa legitimite au trone Darius le Grand lance par la suite un gigantesque programme de construction de transformation et d embellissement a Pasargades puis surtout a Suse et a Persepolis Il mene egalement des travaux a Babylone et Ecbatane Les inscriptions et les depots de fondation indiquent clairement que Darius veut montrer l image de son pouvoir souverain et illimite Ce programme monumental sera ensuite repris par ses successeurs Persepolis reste ainsi en construction jusqu a la chute de l empire perse Le style architectural achemenide est alors a son apogee Le plan de Persepolis est ainsi rationalise et equilibre le plan carre est systematise les espaces hypostyles sont generalises Les colonnes sont strictement arrangees y compris dans les annexes des palais Autre innovation majeure les transitions des portiques aux cotes lateraux sont assurees par des tours d angle sur l apadana Des grandes portes et differents passages distribuent la circulation vers les batiments majeurs Colonne de l apadana de Persepolis par Eugene Flandin 1840 Cet element architectural combine des elements d inspiration egyptienne bases de colonnes campaniformes ionienne volutes et mesopotamienne taureaux Une des caracteristiques de la Perse achemenide est donc l erection des le regne de Cyrus le Grand de constructions monumentales palatines en totale rupture avec l absence de telles constructions au cours des periodes anterieures En effet les Perses ne possedaient pas a l origine de bagage architectural propre il s agissait en effet d un peuple semi nomade de pasteurs et cavaliers Ils font donc appel au savoir faire d ouvriers artisans et architectes provenant de toutes les nations de l empire integrent ces influences et proposent rapidement un art original dont le style est marque par la combinaison d elements issus des civilisations assujetties Il ne s agit pas d une hybridation mais plutot d une fusion des styles qui en creent un nouveau L architecture perse est utilitaire rituelle et emblematique Present au Moyen Orient avant les Perses le principe d espaces internes crees par des supports et plafonds en bois evolue la salle hypostyle devient l element central du palais L apport des techniques grecques permet a l architecture perse d aboutir a des constructions differentes ou l espace a des fonctions differentes le degagement de vastes espaces au moyen de colonnes hautes et fines constitue une revolution architecturale propre a la Perse Les salles hypostyles y sont destinees aux foules et plus seulement aux pretres comme en Grece ou en Egypte Du fait de l inclusion de l Ionie dans les satrapies de l empire l architecture perse achemenide est marquee par une influence grecque ionienne visible dans les salles hypostyles et les portiques des palais de Persepolis Des architectes lydiens et ioniens sont engages sur les chantiers de Pasargades puis plus tard sur ceux de Persepolis et Suse Ils en realisent des elements et on trouve ainsi des graffitis en grec dans les carrieres proches de Persepolis mentionnant les noms de chefs carriers La participation de Grecs a l erection de colonnes et a l ornement de palais en Perse est egalement mentionnee par la charte de Suse ainsi que par Pline l Ancien Les palais achemenides portent egalement les marques d influences mesopotamiennes en particulier dans la formule palatine associant deux palais l un pour l audience publique et l autre pour l audience privee et plus specifiquement babylonienne reliefs emailles et polychromes et assyriennes orthostates ornes de bas reliefs hommes taureaux ailes des portes aussi egyptiennes gorges des corniches surplombant les portes portiques Tous les palais achemenides avaient systematiquement des murs en brique crue ce qui peut paraitre surprenant dans une region ou la pierre de construction est disponible en quantite C est en fait une caracteristique commune a tous les peuples du Moyen Orient qui ont reserve les murs de pierre aux temples et aux murailles Aucun mur de Persepolis n a donc survecu les elements encore dresses sont les chambranles des portes et les colonnes de pierre Une des delegations de porteurs de dons des escaliers est de l apadana de Persepolis les Armeniens offrant un cheval et un vase luxueux en metal Les artisans qui ont travaille sur ces chantiers devaient suivre a la lettre les consignees donnees par les conseillers du roi Les emprunts aux arts anterieurs de la region sont alors fondus en un art royal qui suit un programme precis montrer la toute puissance du Grand Roi et sa capacite a assurer l unite du monde sous la protection d Ahura Mazda et de mobiliser les peuples du monde malgre leur diversite Cela se voit concretement dans les inscriptions de fondation retrouvees dans les palais perses qui ont pour but de porter ce message a ceux qui les visitent et surtout a la posterite comme l inscription de Darius I er trouvee sur un batiment de Suse disant que tous les peuples vassaux apportaient leur force de travail ou leurs materiaux pour la construction du palais Ce message est egalement transmis par les representations des delegations des porteurs de dons de l empire Persepolis apportant chacun des produits caracteristiques de leurs pays ou encore sur le tombeau Darius a Naqsh e Rostam sur la facade duquel les peuples de l empire sont representes en train de porter le registre superieur ou le roi rend hommage a son grand dieu qui surplombe la scene Plusieurs de ces scenes renvoient probablement a des ceremonies qui avaient lieu dans les sites palatiaux Ceux ci avaient une fonction ceremonielle evidente permettant au pouvoir royal de s affirmer symboliquement notamment dans son lien avec les dieux lors de sacrifices ou d autres actes de culte Reste a determiner si les representations de porteurs d offrandes de l apadana de Persepolis symbolisent un rituel d hommage qui a veritablement lieu peut etre lors du Nouvel An Nowrouz en mars selon un principe qui se retrouve des textes iraniens et indiens posterieurs a l empire et qui symboliserait quant a lui le lien entre le roi et ses peuples Cela renvoie une nouvelle fois a la question de savoir si la fonction rituelle est premiere dans la raison d etre de ce site Les formes d art des palais royaux Le materiel artistique des sites royaux perses est plutot limite quantitativement mais il suffit a illustrer les caracteristiques essentielles de l art aulique de cette periode symbolisant la puissance de l empire et synthetisant des influences apportees en son centre par des artisans venus de regions diverses Il est avant tout represente par les sculptures en bas reliefs des edifices palatiaux les briques emaillees qui en ornaient d autres et de la vaisselle en metal precieux Sculpture Genie aile gardien de porte sculpte en bas relief Pasargades cette figure reprend des elements assyriens ailes elamites vetement et egyptiens couronne La forme la plus connue et la plus repandue de sculpture achemenide est le bas relief particulierement a Persepolis ou les bas reliefs decorent systematiquement les escaliers les cotes des plateformes des palais et l interieur des baies On suppose egalement qu ils etaient utilises dans la decoration des salles hypostyles On peut y voir des inspirations egyptiennes et assyriennes voire grecques pour la finesse de l execution On y rencontre la plupart des stereotypes des representations orientales antiques tous les personnages sont representes de profil si la perspective est parfois presente les differents plans sont generalement rendus l un sous l autre les proportions entre les personnages les animaux et les arbres ne sont pas respectees le principe d isocephalie est strictement applique y compris sur differentes marches d escalier Les sujets representes sont des defiles de representants des peuples de l empire de nobles perses et de gardes des scenes d audience des representations royales et des combats entre un heros royal et des animaux reels ou imaginaires Ces bas reliefs sont remarquables pour leur qualite d execution chaque detail y est rendu avec une grande finesse Statue d un chien provenant de la tour sud est de l Apadana musee national de Teheran On connait tres peu de sculptures achemenides en ronde bosse celle de Darius retrouvee a Suse est la plus connue voir ci contre Il ne s agit cependant pas d un exemple unique par exemple Plutarque mentionne qu a Persepolis se trouvait une grande statue de Xerxes I er Cependant de nombreux elements de decoration peuvent etre consideres comme de la ronde bosse Elle est surtout utilisee pour des representations d animaux reels ou mythologiques souvent inclus comme elements architecturaux dans les portes et les chapiteaux Ce sont essentiellement des taureaux qui sont representes comme gardiens des portes ainsi qu au portique de la salle des Cent Colonnes Les chapiteaux de colonne se terminent par des impostes de protomes animaliers taureaux lions griffons Les animaux sont tres stylises sans aucune variation Quelques statues entierement en ronde bosse ont egalement ete retrouvees telle celle representant un chien qui decorait une tour d angle de l Apadana Polychromie Sphinx du palais de Darius a Suse Briques siliceuses a glacure vers 510 av J C conserve au musee du Louvre Contrairement a Persepolis les palais de Suse ne presentent pas de bas reliefs tailles dans la pierre La decoration y est assuree par des ensembles en brique emaillee realisant de vastes panneaux de ceramique polychrome d inspiration mesopotamienne Y sont declinees des figures animales lions taureaux griffons et des representations de Melophores comme celles des reliefs persepolitains La polychromie joue donc un role considerable dans l art representatif achemenide transfigurant les personnages et figures representes donnant aux palais un eclat colore Nonobstant la decouverte de ceramiques polychromes de Suse l utilisation de peintures colorees a Persepolis a souvent ete mesestimee du fait des nombreuses alterations que subissent les pigments au cours du temps La mise en evidence de multiples couleurs sur de nombreuses pieces issues de la plupart des palais et batiments persepolitains atteste de la richesse et de l omnipresence de peintures polychromes a Persepolis Il ne s agit pas seulement de preuves reposant sur des traces pigmentaires persistant sur des objets mais de preuves consistantes comme des agglomerats de peintures formant des grumeaux de couleurs ayant pris en masse dans des bols retrouves en de multiples endroits du site Ces couleurs etaient utilisees non seulement sur les elements architecturaux murs reliefs colonnes portes sols escaliers statues mais aussi sur les tissus et autres decorations Briques vernissees revetement de sols en chaux coloree a l ocre rouge ou gypseux vert gris colonnes peintes et autres tentures paraient ainsi les interieurs et exterieurs des palais La grande palette des couleurs retrouvees donne en effet une idee de la richesse polychromique presente a l origine noir asphalte rouge verre rouge opaque vermillon hematite de l ocre rouge vert bleu egyptien blanc jaune ocre ou dore L utilisation de pigments vegetaux est evoquee mais n est a ce jour pas demontree Orfevrerie de cour Anse de vase en forme de bouquetin aile Argent partiellement dore IV e siecle av J C musee du Louvre L orfevrerie est un domaine capital du tribut impose aux nations assujetties par les souverains perses Les reliefs des tributaires ainsi que les tablettes de Persepolis mettent en evidence l importance du drainage d œuvres d art par les Perses au travers de toutes leurs possessions Les multiples decouvertes de nombreuses pieces de vaisselle en metaux precieux or electrum argent datant de l epoque achemenide temoignent de l importance d un art d apparat au service de banquets somptuaires lors de fetes cultuelles Directs heritiers de l art metallurgique de Marlik ou d orfevres grecs des rhytons d or et d argent sont remarquables par leur maturite esthetique et leur perfection technologique De meme amphores d argent coupes et plats a goderons vases bijoux voyez le tresor de l Oxus parures armes d apparat melent classicisme et syncretisme A l instar des autres domaines artistiques perses l orfevrerie integre donc des influences et savoir faire multiples provenant de tout l empire qu elle combine en un nouveau style royal perse propre et original Si le travail de l or etait deja developpe sur le territoire correspondant a l empire Perse a Hasanlu en Amlach ou dans l Urartu la similitude entre certaines pieces d orfevrerie achemenide et d autres provenant de Marlik est telle qu elles semblent sortir des memes ateliers bien que realisees parfois a quelques decennies voire siecles d ecart Certaines analogies stylistiques et de themes se rencontrent en Anatolie en Grece en Perse et jusqu en Thrace et temoignent de l importance des diffusions de style au travers de tout l empire au travers notamment de migrations tribales Scythes La vie a la cour royale La cour royale semble etre le lieu par excellence du pouvoir dans l empire achemenide c est la que vit le roi avec sa famille et ses familiers C est egalement la que les nobles doivent resider que sont prises les decisions administratives et strategiques que les satrapes sont convoques ou recus Cependant les documents portant sur la vie de la cour sont rares et inegalement distribues Le Roi achemenide se deplace periodiquement entre les differentes residences royales Persepolis Suse Ecbatane etc accompagne de la cour et de ses differents services Lors des voyages le souverain loge dans une tente tres luxueuse dressee au milieu du camp et pourvue de signes distinctifs La vie a la cour royale semble reglee par des regles d etiquette aulique tres strictes Le Roi est entoure de hauts officiers de cour charges de s occuper de differentes affaires Tresor Royal chancellerie et qui lui rendent compte directement Un personnel nombreux est egalement charge du service des audiences En effet les solliciteurs et suppliants se presentent a la porte du roi Ces visiteurs transmettent leurs messages a des gardiens ou a des porteurs de message et ne sont recus devant le roi que sur convocation Le roi prend generalement ses repas seul par souci de securite Lors des banquets la place des convives est soigneusement choisie a la fois pour temoigner des faveurs du roi et pour assurer sa securite Les auteurs grecs sont tous frappes par le luxe et l apparat des banquets de cour Les vivres et aliments du roi sont transportes a part comme ceux des Immortels Les empoisonnements sont courants au sein de la cour le Roi emmene partout avec lui de l eau du Choaspes la riviere qui coule a Suse L eau est bouillie et transportee dans des vases d argent De meme la fonction d echanson est tres importante a la cour le Roi boit un vin qui lui est reserve et l echanson fait egalement office de gouteur Ces mesures ne servent pas seulement a souligner la place particuliere du roi elles semblent aussi etre destinees a preserver sa sante Les medecins tiennent donc egalement une place importante dans l entourage royal Proches du roi comme les echansons il leur est facile d empoisonner le monarque Ces fonctions se destinent donc a des personnes de confiance Les medecins royaux sont principalement grecs et egyptiens Parmi le personnel de la cour se trouvent egalement les eunuques divises en deux categories ceux faisant partie de l entourage proche du roi et les autres domestiques Le service du roi et des princesses royales exige une nombreuse domesticite d eunuques Leur role est de veiller sur la chambre du roi et des princesses Ils sont generalement originaires de pays soumis et leur statut est proche de celui d esclaves meme si leur intimite avec le roi leur confere un statut particulier Sceau cylindre representant une scene erotique Marbre jaune VI e IV e siecles av J C Provenance Suse Conserve au musee du Louvre De nombreux auteurs anciens nous apprennent que le Roi et d autres personnes pratiquent la polygamie et ont de nombreuses concubines Les princesses royales et toutes les femmes en general disposent d appartements particuliers Des concubines resident dans une maison des femmes apres avoir passe une nuit avec le Grand Roi et restent aupres de lui Les princesses royales disposent d une plus grande autonomie et voyagent comme l attestent les tablettes de Persepolis Elles gerent egalement leurs terres leurs domestiques voire leurs ateliers La chasse est surement le loisir favori des rois Elle presente en effet l avantage de constituer une tres bonne preparation physique pour le jeune noble et un evenement au cours duquel il peut montrer son courage son habilete et sa puissance le premier trait lui est reserve La chasse est pratiquee dans les paradis pairidaeza parcs clotures de grande etendue le mot signifiant en effet ayant une cloture de tous les cotes Ces jardins sont a la fois des lieux de detente et d agrement amenages par des horticulteurs et d immenses reserves de chasse Les techniques de chasse sont variees a pied a cheval en char utilisant l epee l arc le javelot ou le filet L aristocratie perse Medes et Perses sur les bas reliefs l escalier oriental de l Apadana de Persepolis La structure de l empire perse repose sur des hommes lies au roi appartenant aux familles de l aristocratie perse l ethno classe dominante Ces personnes s identifient par leur peuple dahyu terme que l on peut aussi traduire par tribu il s agit des Perses mais aussi leurs cousins Medes avec lesquels les Grecs les confondent souvent Viennent ensuite le clan zara comme celui des Achemenides descendants d un ancetre commun lointain puis la famille au sens large ou maison vi8 que l on retrouve dans la mention du pere et du grand pere du personnage donc des ascendants directs La societe perse est tres hierarchisee organisee autour de familles aristocratiques ayant chacune un chef de maisonnee a leur tete le roi etant le chef de toutes Les hommes de ces familles occupent les plus hauts postes de l administration de la cour royale des satrapies et de l armee Ils sont de fait les premiers beneficiaires des richesses accumulees par l empire parce qu ils en controlent le flux et profitent en priorite des largesses des rois meme si cette position peut etre precaire Ces personnages sont lies par des liens de sang ancestraux renforces par des alliances matrimoniales formant une grande maisonnee presidant a la destinee de l empire Les plus puissants notamment le roi et les princes se lient personnellement avec d autres aristocrates qui deviennent leur bandaka terme complexe a traduire impliquant soumission et fidelite et repression impitoyable en cas de trahison Au sommet de l empire la relation entre le roi et les elites est donc complexe reposant sur l integration des grandes familles a la hierarchie royale et a la captation des profits tires de l empire en echange de leur fidelite et aussi sur une culture commune reposant notamment sur la langue la religion l education aristocratique que l on n a jamais cherche a etendre aux autres peuples Ce systeme s est revele durable et donc solide en depit de plusieurs secousses Plusieurs sources ecrites fournissent des informations sur l education des jeunes aristocrates perses qui leur procure le bagage culturel de l ethno classe dominante Meme si l education est en principe ouverte a tous les Perses les enfants des categories laborieuses restent en dehors de ce systeme reserve aux elites Les meilleures familles envoient meme leurs fils pour etre eduques a la cour royale pour les preparer au mieux a exercer les hautes fonctions administratives et militaires donc a devenir des loyaux serviteurs du roi D apres les textes connus il semble que l education des jeunes nobles achemenides commence des l age de cinq ans et dure de dix a vingt ans selon les sources Strabon dit que les jeunes s exercent a la gymnastique sont entraines a la chasse a l arc a la lance et a la fronde et apprennent a planter des arbres a cueillir des plantes et a fabriquer des vetements et des filets Xenophon signale que leur education comprend aussi une partie destinee a developper leur sens de la justice leur obeissance leur endurance et leur maitrise de soi Herodote precisant qu ils apprennent a dire la verite Ecritures et langues des rois perses Inscription trilingue en cuneiformes vieux perse babylonien elamite de Xerxes I er retrouvee sur un rocher des bords du lac de Van Turquie orientale Plusieurs types de sources ecrites de l epoque achemenide ont ete mises au jour dans le centre de l empire Les inscriptions royales en cuneiforme sont celles qui sont connues depuis le plus longtemps Plusieurs d entre elles sont presentees sous une forme trilingue vieux perse akkadien babylonien et elamite Elles ont servi de base au dechiffrement des ecritures cuneiformes au XIX e siecle occupant une place a part dans l histoire de l assyriologie meme si elles ont vite ete releguees au second plan a la suite des decouvertes de sources plus abondantes dans cette ecriture dans d autres regions du Moyen Orient Elles relatent souvent des actes de construction du roi parfois des victoires militaires et sont inscrites sur de la pierre parfois du metal materiaux durables en mesure de faire parvenir la gloire du souverain aux generations a venir suivant une tradition directement reprise des royaumes mesopotamiens et elamite Des textes de la pratique ont ete exhumes a Suse et surtout Persepolis en grande majorite des actes administratifs rediges en elamite parfois en akkadien arameen et meme en vieux perse dans un cas Ils etaient rediges sur des tablettes d argile materiau assez resistant aux injures du temps meme s il n est pas employe pour etre conserve longtemps Le vieux perse cuneiforme est un systeme d ecriture avant tout phonetique avec une trentaine de signes syllabiques et trois voyelles pures a e i mais comportant huit logogrammes signes ayant pour valeur un mot comme pays roi dieu Elle a ete sans doute elaboree pour les inscriptions de Darius I er et son usage hors de Perse a ete tres limite dans des inscriptions trilingues voire quadrilingues retrouvees en Egypte ou en Anatolie par exemple La langue dans laquelle elle est ecrite est de type iranien inspiree de celle parlee par les Perses de l epoque mais comprenant des mots venant des langues d autres peuples iraniens notamment les Medes les langues parlees par les elites dirigeant l empire Il faut donc la considerer comme une construction pour le but des inscriptions royales au meme titre que l ecriture qui la rapporte Tablette d argile administrative de l archive des fortifications de Persepolis redigee en elamite c 400 En reprenant le systeme cuneiforme pour les inscriptions en vieux perse la chancellerie achemenide se placait dans la filiation des royaumes anterieurs Elle le faisait encore plus en reprenant directement leurs formes d ecritures monumentales Cela reflete l habitude des Perses a reprendre les ecritures deja utilisees avant eux dans les regions qu ils dominent en employant des scribes locaux et non pas a imposer leur forme de langue et d ecriture Le babylonien langue semitique qui est un dialecte de l akkadien est comme son nom l indique la langue des inscriptions des rois babyloniens et des textes litteraires et administratifs de Babylonie qui etait aussi employee en Elam Elle etait notee sous la forme d ecriture cuneiforme la plus courante associant des dizaines de signes syllabiques et d autres a valeur logographique La langue elamite etait l isolat linguistique employe par le peuple ayant precede les Perses dans le sud ouest iranien Elle aussi notee par l ecriture cuneiforme elle a par ailleurs ete employee par l administration perse en plus des inscriptions royales pour la redaction des tablettes comptables dans les territoires iraniens comme atteste a Persepolis et aussi a Kandahar Dans le contexte egyptien les inscriptions royales apparaissent aussi en hieroglyphes La langue la plus repandue dans l administration de l empire qui n etait pas une de celles employees pour les inscriptions monumentales etait l arameen sous sa forme dite imperiale C est une autre langue semitique notee elle par un alphabet et generalement ecrite sur du parchemin ou du papyrus matieres perissables qui n ont pu etre conservees en dehors du cas des archives d Elephantine Il s agissait deja de l ecriture la plus repandue et de la langue la plus parlee sous diverses formes dialectales qui ne correspondaient pas forcement a celles ecrites durant les derniers temps de l empire assyrien et sous l empire babylonien que les rois perses ont reprises et probablement aide a diffuser encore plus du fait de son caractere vehiculaire Elle servait notamment pour des actes administratifs mais aussi pour diffuser des proclamations officielles a une audience large La religion des rois perses et de la Perse Article detaille Religion de la Perse achemenide Personnage divin sortant d un disque aile dominant plusieurs bas reliefs perses generalement interprete comme la representation du grand dieu Ahura Mazda ici sur une porte de Persepolis La religion des populations de la Perse a l epoque achemenide est avant tout connue par le haut par des documents provenant du pouvoir royal et des elites perses Les inscriptions officielles des rois en premier lieu Pour ce qui est des croyances elles indiquent que le grand dieu des Perses est Ahura Mazda le Seigneur Sagesse qui reste le grand dieu des Iraniens jusqu a la conquete islamique Suivant les inscriptions de Darius il a cree la terre le ciel l homme le bonheur pour l homme c est un dieu createur Il est surtout mentionne comme la divinite souveraine celui qui a cree le roi l a dote de qualites surpassant celles des autres hommes pour ensuite lui accorder la victoire et le placer a la tete de son empire Cette forme de religion est un henotheisme puisque d autres dieux existent mais d un rang inferieur Les inscriptions de Darius invoquent des autres dieux qui existent sans plus de precisions celles d Artaxerxes II ou III montrent que ce roi a eleve le rang de Anahita et Mithra deux autres divinites iraniennes majeures Les tablettes de Persepolis indiquent que le palais royal pourvoyait dans le cœur de la Perse au culte de diverses divinites dont certaines ont pu etre identifiees comme iraniennes peut etre Zurvan et d autres sont des divinites elamites qui continuent a etre venerees aux memes endroits ou elles l etaient depuis plusieurs siecles avant l arrivee des Perses Humban Napirisha La question de savoir si les Achemenides etaient ou non des zoroastriens est tres controversee D un cote leur dieu supreme est bien Ahura Mazda et le nom du prophete Zarathoustra Zoroastre est bien parvenu aux auteurs grecs contemporains Mais d un autre cote il ne figure pas dans les sources perses connues mais pourquoi y serait il de meme que les Amesha Spenta hypostases d Ahura Mazda ou bien les textes sacres zoroastriens l Avesta et notamment les Gathas et plusieurs actes de culte connus des rois perses ne sont pas en accord avec les reformes attribuees a Zarathoustra en particulier au moment des funerailles les rois se font enterrer alors que cela est proscrit par le zoroastrisme Des concepts presents dans le zoroastrisme transparaissent dans des inscriptions royales comme l opposition verite hasiya mensonge drauga relevant d une conception dualiste bien mal le premier devant triompher sous les auspices d Ahura Mazda Mais ils sont la politises les menteurs etant les rebelles le triomphe de la verite etant alors la victoire du roi et ne presentent pas vraiment un dualisme radical La situation reste donc indeterminee Le culte tel qu il est connu est place sous le patronage des rois perses qui accomplissent eux memes des rituels Le clerge apparait surtout dans les textes de Persepolis mais aussi dans des textes grecs Les Mages magus semblent etre les pretres des dieux iraniens par excellence constituant peut etre une tribu sacerdotale d origine mede si on suit Herodote charges d accomplir des sacrifices voire de l oniromancie Des pretres de la religion elamite ancienne satin sont mentionnes dans les textes de Persepolis collaborant apparemment avec les pretres de la religion perse la frontiere entre les deux n etant apparemment pas nette a la suite d un processus de fusion voire d acculturation entre les deux ethnies D autres pretres sont designes suivant leur fonction rituelle le lan lirira est celui qui fait la ceremonie lan un rituel dont la nature est debattue un sacrifice quotidien l atravasa serait celui garde le feu ce qui indiquerait la pratique d un culte du Feu dans la plus pure tradition iranienne que semblent egalement representer plusieurs sceaux Mais la non plus rien n est assure car l utilisation du feu dans un rituel ne signifie pas qu on le venere Les rituels s accompagnent en tout cas d offrandes dont les livraisons sont enregistrees dans les tablettes persepolitaines petit betail cereales fruits vin biere Les lieux de culte sont mal connus Herodote dit que les Perses n avaient pas de temples et il faudrait envisager donc qu ils n en construisent qu a partir de l Artaxerxes II ou III qui en mentionne dans ses inscriptions Les archives de Persepolis indiquent bien la presence de nombreux lieux de culte dont certains sont sans doute des temples lies plutot a la religion elamite L archeologie n a pas pu reperer de temples juste des probables espaces cultuels en plein air avec des autels comme a Pasargades deux socles de pierres dont un porte un bruleur Administration controle et mise en valeur de l EmpireCartouche portant le nom de Darius I er transcrit en hieroglyphes temoignage de l adaptation des rois perses aux traditions des provinces de l empire temple d Hibis de l oasis de Kharga L Empire perse achemenide est un Etat multinational hierarchise controlant bien la plupart de ses territoires grace a une administration aux mains de l ethno classe dominante controlant les institutions et ressources locales Les anciens decoupages territoriaux servent de base au nouveau decoupage administratif dont l innovation la plus marquante est la constitution de vastes provinces les satrapies dont les gouverneurs un satrape sont charges du maintien de l ordre et du prelevement des tributs Il s agit donc avant tout d assurer la securite de l empire et sa mise en valeur tout en prenant en compte la contrainte de son immensite et de la diversite de ses populations Cela se fait par differents moyens systemes fiscal et de communication armee projets de mise en valeur agricole parfois mise en place d un systeme monetaire Satrapies et administration provinciale Localisation des satrapies de l empire achemenide v 500 av J C Articles connexes Babylonie tardive et Periodes perses dans l Egypte antique L extension de l empire achemenide posait un probleme de decoupage territorial Les entites politiques precedant les conquetes de Cyrus et de ses successeurs disposaient deja de cadres administratifs qui pouvaient etre integres a l administration perse mais leur extension geographique etait diverse et en general trop reduite par rapport au nouvel empire Il a donc fallu constituer des unites territoriales entre les echelons deja existants et celui de l empire dirige par le roi et sa cour ce furent les vastes provinces que les Grecs appelaient satrapies du vieux perse xsacapavan terme designant le satrape Cet echelon mis en place des les regnes de Cyrus II et Cambyse II est un element essentiel de la cohesion de l empire qui reprend parfois les limites des royaumes conquis celui de Babylone au debut et celui d Egypte et dans la plupart des cas est cree ex nihilo Cela est integre dans une strategie visant a asseoir la domination sur une ideologie faisant appel a la collaboration avec les structures de pouvoir locales Les conquerants cherchent ainsi a apparaitre plus comme protegeant les traditions et sanctuaires que comme les bouleversant Les elites locales sont ainsi associees a la bonne marche du nouvel empire Lamelle en bois inscrite en arameen avec des encoches comptables provenant de la Bactriane achemenide Collection Khalili Les satrapies qui sont une vingtaine a partir du regne de Darius I er sont gouvernees par les satrapes nommes par le roi sans limitation de duree Comme le signifie leur titre les satrapes sont des protecteurs du royaume et non des rois tributaires Cependant ils sont directement responsables envers le roi en le representant dans les provinces Leurs attributions sont vastes Ils sont avant tout responsables du maintien de l ordre dans leur province disposant pour cela d une force armee stationnee dans des garnisons et doivent assurer la paix entre les differentes composantes politiques du territoire de leur ressort Il leur incombe egalement de collecter du tribut et des taxes de rendre la justice Ils ont aussi le pouvoir de negocier avec les Etats voisins et de faire la guerre Les satrapes sont generalement choisis parmi l aristocratie perse et mede etant un instrument cle de sa mainmise sur l empire voire parmi des princes royaux Hystapes pere de Darius etait satrape de Parthie Masistes frere de Xerxes etait satrape de Bactriane Les satrapes eux memes subissent des inspections de la part des inspecteurs royaux appeles les yeux ou les oreilles du roi Ces inspecteurs voyagent dans tout l empire accompagnes de troupes suffisantes en cas d action immediate necessaire Ils font des visites non annoncees afin d inspecter l administration des satrapes ou d autres membres de l administration royale et rapportent ce qu ils voient directement au roi Comparable au pouvoir d un roi le pouvoir des satrapes s exerce a une echelle plus petite comme le montre bien le role des satrapes d Asie Mineure dans les affaires grecques Cependant on note qu au fur et a mesure certains satrapes ont fait preuve de desobeissance au pouvoir royal se comportant comme de veritables rois Avec le temps le pouvoir au sein de l empire achemenide s est en effet deplace vers les satrapes Ostrakon ecrit en demotique date de la periode perse A l echelon inferieur aux satrapies souvent mal connu les Achemenides semblent generalement avoir conserve les institutions preexistantes Ainsi les cites grecques et pheniciennes conservent leurs institutions dans certains cas leurs rois de meme que les villes de Babylonie et leurs temples qui jouent un role administratif Les satrapies etaient peut etre subdivisees en districts diriges par des sous gouverneurs tandis qu en Egypte aussi l ancien decoupage provincial en nomes sert de base a l administration perse Les postes cles militaires fiscaux et judiciaires restent aux mains de Perses mais les autres postes sont occupes par des indigenes Ils utilisent beaucoup les systemes d ecriture locaux akkadien cuneiforme en Babylonie demotique et hieroglyphes en Egypte grec ancien en Asie Mineure meme si l arameen d empire est aussi utilise couramment car c est dans cette ecriture que communiquent les satrapes et que la langue arameenne est parlee dans une grande partie de l empire jouant un role centralisateur Les administrateurs perses maitrisant mal les langues des provinces ils devaient faire couramment appel a des interpretes La reconstitution de l administration achemenide est cependant encore tres incomplete notamment du fait du manque de sources pour de nombreuses provinces Les fouilles archeologiques permettent depuis quelques annees de mieux approcher la couverture administrative de l empire par la mise au jour de constructions des representants du pouvoir central et de l aristocratie en premier lieu les residences des gouverneurs et les centres des grands domaines aux mains des elites Des palais ont ainsi ete fouilles en grand nombre au sud du Levant region ou les fouilles archeologiques sont particulierement denses Lakish Ascalon Ashdod Akko Buseirah etc Un important palais provincial de type achemenide a ete fouille a Karacamirli en Azerbaidjan Des forteresses servant sans doute de siege du pouvoir local ont ete explorees en Anatolie dans le Caucase ou les anciennes forteresses urarteennes d Erebuni et Altintepe sont reoccupees un peu moins en Iran oriental et en Asie centrale Dahan e Golaman le Vieux Kandahar Il n y a pas d unite architecturale entre ces differents centres de pouvoir ce qui semblerait renforcer l idee d une diversite des modalites de controle des differentes regions de l empire Les futures decouvertes devraient permettre d eclairer un peu plus les aspects de la domination achemenide Prelevements des richesses Lettre de Darius I er a Gadatas satrape en Ionie sur sa gestion d un paradis jardin royal Conservee au musee du Louvre L essentiel des exigences des Perses de la part des provinces releve du but de prelevement des richesses qui repose sur la necessite d assurer le fonctionnement de l empire et la securite dans celui ci Il s agit en effet de lever des sommes suffisantes permettant de financer les depenses de l Etat et du roi paiement des serviteurs et des officiels royaux financement de travaux publics ou d apparat construction des palais des routes et des canaux par exemple Mais il ne faut pas non plus exclure que cela etait aussi motive par une volonte d enrichissement et d appropriation des ressources provinciales au profit des elites perses La richesse dans les societes antiques est avant tout issue de la production agricole et de ce fait l administration et les elites perses ont approprie cette ressource essentielle qui etait la base de leur richesse Les archives de Persepolis illustrent bien cette situation au cœur de la Perse ou l administration dispose de vastes domaines exploites par des dependants agricoles les kurtas ainsi que de grands troupeaux dont les produits sont stockes dans des entrepots pour ensuite etre redistribues suivant plusieurs besoins entretien de la cour retributions du personnel offrandes aux dieux Des terres de la couronne notamment les paradis existaient egalement dans tout l empire et c est au moins sur une partie de celles ci qu etaient constitues des domaines concedes a des membres de la famille royale et des hauts dignitaires Les documents de Babylonie et d Elephantine montrent aussi que l Etat organisait le decoupage de certains terroirs pour le financement des troupes qui recevaient une quantite de terre proportionnelle a l equipement necessaire a leur entretien selon qu il s agissait d archers de cavaliers ou de chars meme s il n est pas clair si ces terres sont chargees de verser de quoi financer l unite militaire ou bien d entretenir directement une unite qui lui est affectee Les productions des terres agricoles sont enfin mobilisees pour les taxes A partir du regne de Darius qui procede a une veritable reforme fiscale tous les districts fiscaux correspondant aux differents territoires administratifs chapeautes par les satrapes cites royaumes provinces doivent prelever et verser un tribut fixe dont le montant est defini en poids d or et d argent additionne de biens en nature selon les ressources economiques du district grain bois chevaux etc L apparition de cet impot s explique par le fait qu afin de mener a bien sa reforme de l empire Darius a besoin de doter son administration de financements reposant sur une nouvelle base economique Des statistiques detaillees sur les tributs sont donnees par Herodote Ces tributs semblent constituer la plus importante source de revenus de l empire L or et l argent collectes vont rejoindre les tresors royaux ganza en vieux persan de Suse Ecbatane ou Persepolis L administration des tresors donne lieu a inventaires et comptabilites rapportes sur de tres nombreuses tablettes en elamite dont l examen permet de reconstituer l activite des fonctionnaires des impots Des tablettes mentionnent egalement d autres sources de revenus du tresor comme les taxes commerciales et douanieres percues sur les routes royales ou aux portes des villes ou encore des taxes sur les productions minieres et des prelevements pour le compte du satrape Les populations de l empire pouvaient egalement etre astreintes a des corvees notamment pour l entretien de canaux ou a l hebergement et l entretien de la cour du roi du satrape ou d administrateurs ou encore a des prelevements exceptionnels Communications La grande taille de l empire peut etre jusqu a 7 500 000 km2 rend necessaire le developpement de routes l administration imperiale doit donc faciliter les deplacements de personnes la circulation d informations et le transport de biens sur les enormes distances qui separent les differentes parties de l empire Darius I er ordonne la construction de routes afin de rendre plus rapide le voyage des caravanes commerciales des troupes et des inspecteurs du roi Les satrapies sont alors reliees par un reseau routier connectant Suse et Babylone avec les capitales provinciales La partie la plus impressionnante de ce reseau est la Route du Roi qui s etend sur plus de 2 500 km entre Suse et Sardes construite sur une commande de Darius I er Cette route compte une centaine de stations et mobilise un personnel des garnisons protegeant les postes des controleurs des routes des chefs de caravane et surtout des messagers express qui peuvent porter les messages en quelques jours d un bout a l autre de l empire en se relayant 15 jours au minimum selon Herodote Les tablettes de Persepolis indiquent les rations que recoivent les differents personnages de l administration qui ont a effectuer de longs trajets qui sont evaluees en fonction de la duree du voyages mais aussi de leur rang Les communications par voie d eau sont importantes facilitees par des grands travaux dont le plus fameux est le percement du canal de Suez antique qui relie la mer Rouge a la mer Mediterranee via le Delta du Nil Prevu par le pharaon Nekao II ce canal est en fait acheve par Darius I er qui fait commemorer son œuvre par plusieurs steles multilingues Les transports fluviaux sont importants dans des regions ou ils sont developpes depuis longtemps l Egypte et la Mesopotamie Le franchissement des fleuves se fait generalement par des ponts de bateaux En ce qui concerne les flux maritimes la Mediterranee orientale est active parcourue sous l impulsion des Pheniciens et des Grecs tandis que de nouvelles voies sont prospectees a l est Darius finance egalement des expeditions comme celle de Scylax de Caryanda qui decouvre les bouches de l Indus en suivant la route cotiere depuis le golfe Persique Le Periple de Scylax de Caryanda constitue le premier element d information sur l Inde connu en Occident Ces differentes voies de communication a longue distance servent pour l administration et l armee mais aussi pour des echanges commerciaux Suivant des habitudes remontant a plusieurs siecles les metaux circulent beaucoup cuivre et fer d Anatolie cuivre de Chypre etain d Iran du vin et de la laine teinte du Levant etc Les cites pheniciennes jouent un role important en tant que plaques tournantes de ces differents produits Les voyageurs et les produits sont soumis a differents droits de peage et des taxes sur les transactions Armee Article connexe Armee perse sous Darius III Fantassins perses portant une lance et equipes d un arc et d un carquois detail de la frise des archers du palais de Darius a Suse Briques siliceuses a glacure vers 510 av J C conserve au musee du Louvre L armee perse est constituee sur le modele de celle des empires predecesseurs surtout l Assyrie mais en reprenant aussi des elements egyptiens ou elamites Elle est aussi tres marquee par des aspects proprement medes ou perses Comme l administration imperiale elle est aux mains du roi de la famille royale et de l aristocratie perso mede dont l education est en grande partie determinee par la preparation aux activites guerrieres A l epoque de Cyrus I er tous les hommes persans devaient se battre pour le roi Outre son importance strategique militaire l armee imperiale joue egalement un role politique important assurant le maintien de l union politique de tous les territoires reunis sous la direction des Achemenides Son elite est constituee par le corps des 10 000 Immortels dont sont issus les gardes des palais royaux Le chef de cette unite appele hazaparati en tant que second du roi assurait egalement le commandement de toute l armee imperiale En temps de guerre cette armee de metier etait suppleee par des troupes de conscrits levees parmi les differentes peuples de l empire Cette armee etait alors divisee en unites nationales et equipees selon leurs coutumes nationales Si l on en croit les ecrits d Herodote decrivant les revues de son armee menees par Xerxes I er en Thrace ou a proximite de l Hellespont l armee imperiale est en effet tres heterogene et bigarree Elles sont regroupees en unite de 10 100 1 000 et parfois meme 10 000 hommes suivant un principe repris des royaumes mesopotamiens On distingue les troupes perses et medes qui forment le cœur de l armee des troupes provinciales qui les renforcent Les tenues et equipements de ces derniers decrits par Herodote sont extremement heteroclites fonction du peuple considere Ils rendent compte d une importante diversite Des mercenaires pouvaient etre recrutes Sicle d argent droit du regne de Darius I er montrant le roi en train de tirer a l arc Cabinet des medailles de la Bibliotheque nationale de France Ces contingents commandes par des Perses de haute lignee se repartissent en trois categories infanterie cavalerie et marine Infanterie et cavalerie comportent chacune des contingents d archers Il s agit d unites essentielles dans le dispositif perse Parmi les fantassins se trouvent aussi des porteurs de boucliers armes de lances Les cavaliers qui occupent une place de choix semblent emprunter une large part de leur equipement offensif et defensif aux traditions des peuples d Asie centrale comme les Sakas Ils sont aussi armes de javelines Les chars de guerre notamment le char scythe decrit par Diodore sont toujours utilises bien que leur place semble secondaire Les troupes navales sont constituees d equipages recrutes parmi les Pheniciens et les Ioniens Le bateau le plus utilise est la trireme bateau rapide a trois rangs de rameurs qui aurait ete invente par les Sidoniens ou les Corinthiens L armee possedait des garnisons permanentes dans tout l empire commandees par des officiers persans Les garnisons etaient placees a des points strategiques les forts situes sur les grandes routes de l empire aux frontieres ou meme dans des colonies militaires comme a Elephantine a la frontiere egypto nubienne Ces garnisons etaient composees d elements persans medes grecs chorasmiens et plus particulierement de Juifs Les satrapes sont charges de l approvisionnement de l entretien et du financement de ces forces armees stationnees sur leur domaine administratif ils ne sont en revanche pas responsables de leur commandement militaire Celui ci est en effet assure par une hierarchie distincte et soumise a l autorite royale D apres ce que montrent les sources de Nippur et aussi d Elephantine les troupes sont entretenues par des terres agricoles de service qui fournissent de quoi les equiper La taille de ces domaines est fonction de l unite a entretenir les terres d archers sont les plus petites puis on trouve des terres de cheval et des terres de char L heterogeneite des troupes de leurs armements et equipements et de leurs techniques de combat pose naturellement la question de l efficacite du commandement et de la difficulte de coordination des manœuvres au combat Quinte Curce souligne meme que la diversite est telle que le roi ne connaissait pas tous les peuples composant son armee et que les peuples ignoraient qui etaient leurs allies Pour Briant si cette diversite a pu etre avancee en premier lieu pour expliquer les defaites perses contre les Grecs et les Macedoniens elle ne tient pas compte du fait que les contingents decrits par Herodote n ont en fait jamais participe aux combats qui impliquaient surtout des troupes d elites essentiellement issues du plateau iranien Les combattants engages aux Thermopyles etaient ainsi perses kissiens et gardes immortels ceux engages a Platees etaient perses medes bactriens indiens saces et mycales Briant observe que les revues d armees par Xerxes s inscrivaient plutot dans un cadre ceremoniel le roi prenant acte de sa puissance au travers de la presentation de son armee L objectif n y etait pas de compter les forces militaires disponibles mais pour le roi de prendre connaissance de la diversite de son empire et de stimuler le moral de ses troupes Partant de l interpretation de Quinte Curce il etablit donc une distinction entre ces troupes de parades mises en scene afin de representer l espace imperial jusque dans ses peuples les plus marginaux et les troupes combattantes en majorite iraniennes et selectionnees A la fin de l epoque achemenide les soldats persans ont de plus en plus ete remplaces par des mercenaires grecs Mise en valeur agricole L epoque achemenide apporte d importants changements a l agriculture un des piliers de la vie economique de l empire L amelioration de l irrigation est notable notamment dans les regions qui disposent de peu d eau Egypte Babylonie Iran Asie centrale En Babylonie les rois achemenides et leurs satrapes poursuivent ainsi l œuvre des rois neo babyloniens qui les ont precedes en restaurant et etendant le systeme d irrigation contribuant a l extension des cultures et a la croissance de la production agricole Le systeme d irrigation appele qanat qui fournit encore de l eau en Iran et en Afghanistan aujourd hui se developpe en effet a cette epoque D apres l interpretation traditionnelle d un texte de Polybe c est le roi lui meme qui fait construire ces canaux souterrains d irrigation et qui les loue ou en donne l usufruit pendant cinq generations a la famille qui participe a sa construction mais dans les faits l origine iranienne des qanats et son expansion liee au pouvoir achemenide sont encore mal etablis La regularite de la production agricole et la rentabilite des domaines sont essentielles pour le fonctionnement de l empire Les plus grands domaines agricoles sont a la disposition du roi les familles aristocratiques perses et aussi des temples au moins en Babylonie en Egypte ou encore dans des cites grecques et certains grands entrepreneurs Comme il a ete vu plus haut ces ressources sont primordiales parce qu elles fournissent une part notable des impots mais aussi parce que le systeme d attribution des terres a des membres de l aristocratie de l administration de l armee sert a financer leur service ou a les recompenser d une action meritante ou encore a s assurer de leur loyaute par ce cadeau Systemes et pratiques monetaires Une monnaie royale darique du IV e siecle av J C representant le roi archer portant une lance Metropolitan Museum of Art Une monnaie satrapique double sicle ou statere d argent de Pharnabaze II Pharnabaze satrape a Tarse en Cilicie c 380 375 av J C Droit le dieu Baal assis sur un trone revers tete barbue et casquee legende en arameen Conserve au Cabinet des medailles de la Bibliotheque nationale de France Poids de 4 talents en bronze en forme de lion servant sans doute pour la monnaie pesee Suse musee du Louvre L etude des pratiques monetaires dans l empire revele une nouvelle facette de la souplesse de son organisation On peut reperer deux grandes zones La premiere qui correspond a la partie orientale de l empire a l est de l Euphrate continue a utiliser des pratiques pluriseculaires dans lesquelles l argent sert d instrument d echange et d unite de compte principale et est evalue en fonction de son poids Il peut exister des lingots ou autres objets en argent de poids standardise mais on n en connait pas de forme privilegiee cette monnaie circule sans doute sous une forme anonyme non marquee Dans la partie occidentale de l empire ces pratiques sont en recul devant l expansion des pieces de monnaie qui sont apparues en Lydie avant la conquete perse les creseides de Cresus Cyrus II a poursuivi l emission de ces pieces qui se sont parallelement repandues dans les cites grecques voisines qui ont fait des emissions civiques Darius I er procede a une date indeterminee a l emission d un systeme monetaire royal reposant sur deux monnaies le darique dareikos en grec fait d or tres pur 23 25 carats et pesant environ 8 40 grammes le sicle de l akkadien sekel siglos en grec pesant environ 5 60 grammes Vingt sicles ont la valeur d un darique 3 000 dariques forment un talent qui est la plus grosse unite de poids et monetaire Ces monnaies representent le roi muni d un arc et parfois d autres armes donc dans diverses postures guerrieres Au V e siecle et surtout au IV e siecle des satrapes d Asie mineure font temporairement des emissions dites satrapiques un Pharnabaze a Cyzique Tissapherne a Tarse Mazaios et d autres en Cilicie Ces emissions exceptionnelles probablement faites apres autorisation du pouvoir royal servent a financer des operations exceptionnelles notamment militaires Ces monnaies sont en argent ou en bronze leur poids est fonde sur l etalon perse doubles sicles appeles aussi stateres et les types sont locaux reprenant les symboles des regions d emission divinites animaux L usage de cette monnaie se repand ensuite en Phenicie en Palestine puis en Egypte Les cites grecques royaumes anatoliens comme les Hecatomnides en Carie chypriotes et pheniciens font egalement des emissions pour leurs besoins locaux Dans cette zone occidentale il s agit d une monnaie comptee dont la valeur est faciale et non plus ponderale ce qui marque une rupture cruciale dans l histoire des pratiques monetaires Elle peut conserver une valeur ponderale notamment dans les regions orientales ou on trouve certaines de ces pieces de monnaie coupees ou elimees pour en modifier le poids avant la pesee pour une transaction L utilisation exacte de ces nouvelles formes de monnaie reste mal determinee notamment en ce qui concerne les transactions courantes hors de la sphere du pouvoir qui les a emises prioritairement pour ses propres besoins militaires ou fiscaux On sait au moins par les archives de Persepolis et de Babylonie que les salaires y etaient generalement verses en nature suivant le principe ancestral des rations d entretien essentiellement des grains de la laine de l huile L economie des regions de l empire perse n etait probablement pas monetisee sauf a la rigueur dans les cites occidentales au contact du monde grec Les monnaies circulaient dans differentes spheres politiques le darique a connu une grande popularite dans le monde egeen tandis que des monnaies grecques dont les tres populaires chouettes atheniennes circulaient aussi en Asie mineure et en Egypte ou elles ont servi de modele a certaines emissions qui ont repris leur poids tetradrachme et parfois meme leur type Il ressort donc une nouvelle fois la flexibilite de l administration perse qui dispose d un instrument centralisateur avec les emissions royales mais laisse aussi une autonomie avec les emissions locales a l ouest et en ne cherchant pas a bousculer les pratiques monetaires des regions orientales Une approche pragmatique et souple du pouvoir Le cylindre de Cyrus conserve au British Museum Dans ses differents aspects le modele imperial achemenide temoigne d une approche pragmatique et peu centralisatrice de la domination Il laisse avant tout la place a l adaptation aux structures et habitudes des provinces associant leurs elites a l exercice du pouvoir et leur conferant une relative autonomie mais dans une position generalement subalterne Il ne s agit donc pas de regner par la terreur comme les Assyriens et dans une moindre mesure les Babyloniens ou bouleverser les habitudes en cherchant a repandre une culture homogene accompagnant son projet imperial En temoigne le fait que la religion et la langue des Perses n ont pas fait l objet d une tentative d exportation aux peuples soumis alors que par realisme les temples locaux sont soutenus et que l arameen d empire est utilise comme langue vehiculaire parce qu il en etait deja ainsi sous les empires assyrien et babylonien Dans le domaine du droit cette meme approche ressort les traditions juridiques locales semblent preservees comme le prouve le fait que Darius I er patronne une codification de lois egyptiennes Mais la suprematie juridique appartient aux representants du pouvoir et au roi en dernier lieu Il est neanmoins exagere de considerer les Achemenides et en particulier Cyrus II comme des precurseurs de la tolerance religieuse ou meme des droits de l homme notions anachroniques dans le contexte de l empire achemenide notamment a la suite de mauvaises interpretations du Cylindre qui en realite replace le roi perse dans la tradition babylonienne antique montrant qu il n est pas la pour bousculer les traditions locales et notamment la puissance de ses grands temples Il apparait plutot que tant que son autorite et ses demandes en ressources sont respectees le pouvoir achemenide est peu intrusif et laisse une marge appreciable d autonomie et seuls les rebelles font l objet de mesures reellement coercitives et punitives recourant notamment a des pratiques de terreur et de destruction comme ses predecesseurs comme le montrent le temoignage des repressions des revoltes en Ionie Babylonie ou en Egypte Cela ne remet donc en aucun cas en cause sa capacite a controler les territoires qu il domine qui a en fin de compte ete plus solide que l historiographie ne l a longtemps reconnu ni la volonte et la capacite de l administration perse a modifier progressivement certains aspects des institutions des pays domines Bilan du regne des Achemenides et heritagesDans l histoire du Proche Orient ancien l empire achemenide occupe une place particuliere Tout d abord en tant que construction imperiale il s inscrit dans la continuite de l empire neo assyrien et de l empire neo babylonien et peut dans une certaine mesure tirer des lecons de leurs experiences aussi bien de leurs reussites que de leurs echecs En tout cas il n a pas a partir de zero et constitue une nouvelle etape dans l affirmation de l imperialisme dans le Proche Orient ancien C est en effet sous le regne des Achemenides qu ont ete reunis des royaumes auparavant concurrents dans une meme formation etatique qui s etendait entre l Indus et la mer Egee Les royaumes precedents ont effectivement disparu remplaces par l organisation administrative de l empire Ont ete conservees les differentes traditions des empires conquis refondees en un nouvel ensemble en y introduisant une ideologie et des pratiques nouvelles comme le montrent notamment l art achemenide ou certaines innovations administratives les satrapies Les administrateurs iraniens sont preponderants dans celles ci C est vraisemblablement a travers l appui que trouvaient les rois sur la noblesse perse que les Achemenides ont reussi a assurer leur pouvoir aussi longtemps Cependant l extreme diversite des peuples qui composent l empire rend difficile toute vision precise de la nature exacte de l emprise du pouvoir royal sur les differentes nations de l empire Mais il n est pas etabli que l emprise perse sur l empire soit plus faible qu auparavant dans les annees precedant la conquete Alexandre qui peut etre vu comme le dernier des Achemenides selon P Briant reprend a son compte une partie du modele achemenide et se pose en successeur de Darius III essaye de preparer une fusion entre elites iraniennes et grecques ce qui lui attire l opposition de la noblesse macedonienne qui n arrive pas a organiser la succession d Alexandre apres sa mort La creation des grands royaumes hellenistiques plus particulierement le royaume seleucide qui a suivi dans la region est en partie intervenue dans la continuite des pratiques achemenides Certains rois des pays helleniques et balkaniques reprennent meme a leur compte des pratiques sociales des Perses pour creer une communaute de culture avec les nobles du pays conquis L heritage de la construction politique achemenide se retrouve dans les empires qui leur succedent notamment les Seleucides et les Parthes meme si l approche pragmatique et souple de la domination achemenide n est qu incompletement reprise Les Achemenides trouvent des heritiers dans la dynastie des Perses sassanides qui emerge au III e siecle de notre ere a partir de l ancien cœur du premier empire perse Si des lieux de culte achemenides comme Persepolis et Naqsh e Rostam sont visites par les rois sassanides qui y laissent des inscriptions et des bas reliefs se placant ainsi dans la continuite de leurs illustres ancetres l historiographie perse de l epoque sassanide comme celle de l epoque islamique n ont pas vraiment conserve le souvenir des rois Achemenides limite a quelques mentions de Cyrus II ou de Darius I er Ce n est qu apres la redecouverte des monuments achemenides par les explorateurs puis les archeologues europeens et surtout l arrivee au pouvoir de Reza Chah en 1925 que le souvenir du premier empire perse est pleinement integre dans le patrimoine national des Iraniens modernes Notes et references2002 Oxford Atlas of World History p 42 West portion of the Achaemenid Empire et p 43 East portion of the Achaemenid Empire en Patrick Karl O Brien Atlas of World History Oxford University Press 2002 42 43 p ISBN 9780195219210 lire en ligne Visible online Philip s Atlas of World History 1999 The Times Atlas of World History p 79 1989 en Geoffrey Barraclough The Times Atlas of World History Times Books 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disponible faisant allusion a l operation contre les Egyptiens Briant 1996 p 692 694 Plutarque 26 4 5 Briant 1996 p 699 700 Briant 1996 p 701 709 Olmstead 1948 p 489 voir Elien VH XII 43 ou Plutarque Moralia 326e 337e 340b voir Diodore XVII 6 1 3 ou Justin X 3 Briant 1996 p 799 800 Briant 1996 p 800 820 a b et c Briant 1996 p 884 891 a et b en P Briant The empire of Darius III in perspective dans W Heckel et L Trittle dir Alexander the Great A new history Londres 2009 p 141 170 Lecoq 1997 p 165 166 Lecoq 1997 p 221 224 Briant 1996 p 222 228 Briant 1996 p 239 244 a et b Briant 1996 p 252 265 Lecoq 1997 p 136 137 Xenophon Cyropedie 8 6 22 Xenophon Anabase 3 5 l5 Briant 1996 p 200 201 R Boucharlat Iran dans P Briant et R Boucharlat dir L archeologie de l empire achemenide nouvelles recherches Paris 2005 p 272 278 a et b Debat expose dans Briant 1996 p 196 198 en K Abdi Malian dans Encyclopaedia Iranica Online 2002 accessible http www iranicaonline org en D Stronach Cyrus and the Kingship 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et de l empire d Alexandre lecon inaugurale au College de France L histoire de l empire achemenide aujourd hui l historien et ses documents texte paru dans la revue Annales Histoire Sciences Sociales l empire achemenide aujourd hui nouvelles tendances nouvelles perspectives article paru dans le Journal of Achaemenid studies and Researches Pierre Lecoq Directeur d etudes Charge de conferences Linguistique et philologie iraniennes Portail de l Iran et du monde iranien Portail de l archeologie Portail du Proche Orient ancien Portail de l Afghanistan Portail du Moyen Orient Portail de la monarchieCet article est reconnu comme article de qualite depuis sa version du 19 avril 2007 comparer avec la version actuelle Pour toute information complementaire consulter sa page de discussion et le vote l ayant promu La version du 19 avril 2007 de cet article a ete reconnue comme article de qualite c est a dire qu elle repond a des criteres de qualite concernant le style la clarte la pertinence la 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