La biréfringence est la propriété physique d un matériau dans lequel la lumière se propage de façon anisotrope Dans un m
Biréfringence

La biréfringence est la propriété physique d'un matériau dans lequel la lumière se propage de façon anisotrope. Dans un milieu biréfringent, l'indice de réfraction n'est pas unique, il dépend de la direction de polarisation de l'onde lumineuse.

Un effet spectaculaire de la biréfringence est la double réfraction par laquelle un rayon lumineux pénétrant dans le cristal est divisé en deux. C'est pourquoi, sur la photographie ci-contre, l'inscription apparaît en double après avoir traversé le cristal de calcite. Ce phénomène est caractéristique des milieux biréfringents, à tel point que les termes « double réfraction » et « biréfringence » sont parfois confondus. Le second tire d'ailleurs son étymologie du premier.
Lorsqu'on parle de biréfringence, on sous-entend en général biréfringence linéaire, c'est-à-dire qu'on considère les indices de réfraction pour des ondes polarisées rectilignement. Par analogie, on utilise parfois l'expression biréfringence circulaire pour désigner l'activité optique. En effet, ces deux phénomènes peuvent se décrire de manière très similaire, mais ils ont des origines microscopiques différentes.
Dans le cas particulier des matériaux biréfringents uniaxes, on appelle également biréfringence la valeur de la différence entre les indices de réfraction extraordinaire et ordinaire du matériau (voir la définition de ces termes). La biréfringence peut ainsi être positive ou négative.
Historique

On attribue généralement au danois Rasmus Bartholin la découverte de la biréfringence du spath d'Islande en 1669. Ce minéral possède une biréfringence très forte qui permet des observations à l’œil nu, observations que Bartholin décrit dans son ouvrage Experimenta crystalli Islandici en 1670. En 1690, le physicien hollandais Christiaan Huygens suppose que pour l'une des images observées à travers le cristal, les rayons suivent un trajet ordinaire. Mais, « pour la seconde image, le trajet des rayons n'obéit pas aux lois normales de la réfraction » et il propose d'utiliser des ellipsoïdes comme surfaces d'ondes. Il découvre également que la double réfraction disparaît, lorsque les rayons réfractés dans le plan de section principale sont parallèles à la direction de l'axe optique du cristal.
Description des milieux biréfringents
On considère la propagation d'un rayon lumineux polarisé rectilignement dans un milieu biréfringent. De manière générale, la vitesse de cette onde, ou en d'autres termes l'indice de réfraction, dépend de la direction de polarisation du rayon. C'est le propre d'un milieu biréfringent.
Il existe cependant au moins une direction privilégiée pour laquelle l'indice est indépendant de la direction de polarisation. Une telle direction est appelée axe optique du milieu. Dans les milieux naturels, il existe alors deux possibilités correspondant à deux types de milieux :
- les milieux uniaxes qui possèdent un unique axe optique ;
- les milieux biaxes qui en possèdent deux.
Certains métamatériaux peuvent présenter plus de deux axes optiques. Il n'en sera pas question ici.
Les milieux uniaxes
Matériau | Système cristallin | no | ne | Δn |
---|---|---|---|---|
béryl | Hexagonal | 1,602 | 1,557 | -0,045 |
calcite CaCO3 | Trigonal | 1,658 | 1,486 | -0,172 |
calomel Hg2Cl2 | Tétragonal | 1,973 | 2,656 | +0,683 |
glace H2O | Hexagonal | 1,309 | 1,313 | +0,014 |
niobate de lithium LiNbO3 | Trigonal | 2,272 | 2,187 | -0,085 |
fluorure de magnésium MgF2 | Tétragonal | 1.380 | 1.385 | +0.006 |
quartz SiO2 | Trigonal | 1.544 | 1.553 | +0.009 |
rubis Al2O3 | Trigonal | 1.770 | 1.762 | -0.008 |
rutile TiO2 | Tétragonal | 2.616 | 2.903 | +0.287 |
Paratellurite TeO2 | Tétragonal | 2.26 | 2.41 | -0.15 |
saphir Al2O3 | Trigonal | 1.768 | 1.760 | -0.008 |
nitrate de sodium NaNO3 | Trigonal | 1.587 | 1.336 | -0.251 |
tourmaline | Trigonal | 1.669 | 1.638 | -0.031 |
zircon (max) ZrSiO4 | Tétragonal | 1.960 | 2.015 | +0.055 |
zircon (min) ZrSiO4 | Tétragonal | 1.920 | 1.967 | +0.047 |
Les milieux uniaxes ont deux indices de réfraction principaux : on les appelle indices ordinaire et extraordinaire. Ils sont en général notés respectivement et
. La différence
est alors appelée biréfringence (ou biréfringence absolue) du milieu. Pour la plupart des milieux, elle vaut en valeur absolue quelques pourcents.
On distingue deux cas selon le signe de la biréfringence :
: le milieu est dit uniaxe positif. L'ellipsoïde des indices a une forme allongée (en forme de cigare) ;
: le milieu est dit uniaxe négatif. L'ellipsoïde des indices a une forme aplatie (en forme de disque).
De très nombreux cristaux naturels sont uniaxes, comme le quartz ou la calcite.
Les cristaux uniaxes appartiennent aux systèmes cristallins trigonal, tétragonal ou hexagonal.
Les milieux biaxes
Les milieux biaxes ont trois indices de réfraction principaux, généralement notés ,
et
.
Matériau | Système cristallin | nα | nβ | nγ |
---|---|---|---|---|
borax Na2(B4O5)(OH)4·8H2O | Monoclinique | 1.447 | 1.469 | 1.472 |
Sel d'Epsom MgSO4·7H2O | Monoclinique | 1.433 | 1.455 | 1.461 |
mica, biotite K(Mg,Fe)3(AlSi3O10)(F,OH)2 | Monoclinique | 1.595 | 1.640 | 1.640 |
mica, muscovite KAl2(AlSi3O10)(F,OH)2 | Monoclinique | 1.563 | 1.596 | 1.601 |
olivine (Mg,Fe)2SiO4 | Orthorhombique | 1.640 | 1.660 | 1.680 |
pérovskite CaTiO3 | Orthorhombique | 2.300 | 2.340 | 2.380 |
topaze Al2SiO4(F,OH)2 | Orthorhombique | 1.618 | 1.620 | 1.627 |
ulexite NaCaB5O6(OH)6·5H2O | Triclinique | 1.490 | 1.510 | 1.520 |
Les cristaux biaxes appartiennent aux systèmes cristallins triclinique, monoclinique ou orthorhombique.
Description mathématique, ellipsoïde des indices
L'indice de réfraction d'un milieu est lié à sa permittivité qu'on décrit mathématiquement par un tenseur d'ordre 2. Ce tenseur peut être représenté graphiquement par un ellipsoïde dont les longueurs des demi-axes sont les indices de réfraction principaux. C'est ce qu'on appelle l'ellipsoïde des indices. Cette construction graphique permet de visualiser la relation entre le champ électrique et le déplacement électrique
ainsi que les directions des axes optiques.
Principe
Soit un milieu optiquement anisotrope. L'indice optique correspondant à la direction du vecteur unitaire d'excitation électrique
vérifie l'équation
En notant ,
et
, on obtient l'équation de l'ellipsoïde des indices :
où
sont bien les coordonnées des points appartenant à un ellipsoïde. Les indices
,
et
sont donnés par les composantes
,
et
du tenseur de permittivité électrique du milieu dans ses axes propres, dans l'approximation d'un milieu non magnétique :
(avec
et
)
Interprétation physique
Considérons une onde plane électromagnétique. L'analyse vectorielle (en coordonnées cartésiennes) des équations de Maxwell permet de conclure que les vecteurs suivants sont coplanaires :
(induction électrique) et donc le vecteur
dont les coordonnées interviennent dans l'équation de l'ellipsoïde
(champ électrique)
(vecteur d'onde colinéaire à la direction de propagation de l'onde)
(vecteur de Poynting colinéaire à la direction de propagation de l'énergie)
Le plan auquel appartiennent ces vecteurs est le plan de polarisation de l'onde. C'est le vecteur qui est perpendiculaire à
dans les milieux matériels, et non
comme c'est habituellement le cas dans le vide: la permittivité n'est pas scalaire.
De plus, on montre que le vecteur est normal à l'ellipsoïde au point d'intersection avec
.
Tenant compte de cette condition et de la coplanarité de ,
et
, seules deux orientations sont géométriquement permises pour
. En effet, l'intersection du plan d'onde (plan perpendiculaire à
, auquel appartient donc
) avec l'ellipsoïde est une ellipse. Les conditions géométriques sont remplies dans 2 cas : lorsque
est selon le petit axe et lorsqu'il est selon le grand axe de cette ellipse.
- Lorsque
est colinéaire à
, on parle de rayon "ordinaire". Rien de spécial n'arrive au rayon lumineux
- Il existe une autre configuration, qui donne lieu à un rayon extraordinaire. Cette dénomination lui est donnée en raison de la violation des lois de Snell-Descartes par ce rayon. Cette violation n'est pas paradoxale, car les lois de Descartes découlent elles-mêmes des équations de Maxwell dans un cas précis (l'isotropie cristalline), qui, elles, sont toujours vérifiées dans le cas de la biréfringence.
Techniques et outils de mesure de la biréfringence
La mesure de la biréfringence d'un milieu est du ressort de la polarimétrie qui a pour objet plus général la mesure de la polarisation de la lumière. Partant d'un échantillon quelconque qu'on supposera transparent et homogène, une mesure de la biréfringence consiste à déterminer :
- l'orientation des axes propres de l'ellipse des indices ;
- la valeur de la biréfringence, c'est-à-dire la différence
entre les indices de réfraction valables pour des rayons lumineux polarisés suivant ces deux axes propres.
La mesure de la biréfringence se fera souvent à l'aide d'un polariseur et d'un analyseur, en plaçant l'échantillon à étudier entre ces deux éléments et en analysant les interférences qui résultent de la traversée du système optique constitué par l'ensemble de l'échantillon, du polariseur et de l'analyseur.
Entre deux polariseurs
La mesure de la biréfringence se fait souvent à l'aide de deux polariseurs, lesquels sont des systèmes optiques qui, pour une lumière incidente arrivant sur ces systèmes permettent en sortie d'obtenir une lumière dont les champs électriques et magnétiques oscillent dans une seule direction de l'espace. Ces polariseurs sont appelés respectivement polariseur et analyseur, le polariseur étant à l'entrée du système optique que l'on utilise et l'analyseur en sortie du système, placé juste avant un système visuel ou projectif qui nous permettra d'observer la lumière résultante de la traversée du système. Il existe alors plusieurs méthodes pour mesurer la biréfringence de la lame étudiée, insérée entre le polariseur et l'analyseur avec ou sans d'autres systèmes optiques entre les deux polariseurs qui faciliteront ou préciseront la mesure de cette biréfringence.
- Entre deux polariseurs parallèles, et en notant δ la différence de marche due à la traversée du matériau biréfringent, on a
, l'intensité de la lumière à la sortie du système optique étant :
pour une certaine longueur d'onde λ et I0 intensité lumineuse incidente.
- Entre deux polariseurs croisés, et en notant δ la différence de marche due à la traversée du matériau biréfringent, on a
, l'intensité de la lumière à la sortie du système optique étant :
pour une certaine longueur d'onde λ et I0 intensité lumineuse incidente.
Les différentes méthodes de mesure de la biréfringence s'appuient alors sur ces formules pour retrouver l'expression de la différence de marche et donc de la biréfringence.
Échelle des teintes de Newton
Une méthode est alors d'éclairer le système à l'aide d'une lumière blanche et de déterminer la différence de marche, puis la biréfringence avec l'échelle des teintes de Newton à centre noir ou à centre blanc selon que les polariseurs soient croisés ou parallèles. Cette méthode manque toutefois de précision car il faut alors distinguer à l'œil nu une certaine teinte et l'échelle établie par Auguste Michel-Levy donne des différences de marche parfois écartées de plus de 100 nm l'une de l'autre.
Méthode des spectres cannelés
Une autre méthode est la méthode dite des spectres cannelés. Elle consiste à analyser le spectre de la lumière blanche qui après traversée du système optique présente des cannelures, ou des minimums d'intensité pour certaines longueurs d'onde en raison des interférences dues à la traversée de la lame pour déterminer la biréfringence.
L'ensemble polariseur, analyseur et échantillon est inséré entre un objectif et un oculaire, le système optique ainsi formé étant appelé microscope polarisant. En éclairant ce système optique avec une lumière blanche, il se manifeste alors des interférences en sortie du système optique. On peut en particulier observer des cannelures dans le spectre de la lumière en sortie du système optique. Ces cannelures seront observées à l'aide d'un spectromètre.
Entre deux polariseurs croisés, une extinction de l'intensité pour une longueur d'onde λ correspond un ordre d'interférence entier, donc pour toutes les cannelures présentes dans le spectre, il existe un entier k tel que
. La mesure de longueur d'onde entre deux cannelures successives dont les ordres d'interférences sont en principe k et k+1 permet de déterminer k sachant que la différence de marche est approximativement la même quelle que soit la longueur d'onde (aux variations de Δn près), il suffit alors de résoudre une équation à une inconnue:
pour déterminer k, donc δ puis Δn.
La même méthode est également possible avec les polariseurs parallèles. Le seul calcul final de la différence de marche est alors modifié : en effet l'ordre d'interférence pour une cannelure sombre est alors avec k entier, ce qui ne modifie pas le calcul de k mais modifie celui de la différence de marche.
Si la biréfringence dépend de la longueur d'onde, par la même méthode on obtient k non entier: pour trouver la véritable valeur de k, il faut alors prendre en compte le fait que la biréfringence donc la différence de marche diminue lorsque la longueur d'onde augmente.
Méthode de la lame quart d'onde
Il est également possible d'utiliser une lame à retard dite lame quart d'onde pour mesurer la biréfringence .
À l'aide d'un compensateur
La mesure de la biréfringence peut se faire à l'aide d'un dispositif optique composé de deux prismes : le compensateur de Babinet.
Méthode du dédoublement des spectres cannelés
Cette méthode consiste de nouveau à analyser le spectre de la lumière blanche après traversée d'une lame d'un matériau biréfringent. Cette fois cependant les interférences dues à la biréfringence de la lame n'interviendront pas et même devront être négligeables, cette méthode est alors adaptée pour mesurer des biréfringences assez petites.
Une lame d'indice n non biréfringente, peut être considérée comme un système interférométrique. Les interférences se produisent entre les rayons arrivant sur la lame et traversant la lame et les rayons réfléchis deux fois avant de traverser la lame (les autres réflexions étant négligées). Pour des rayons arrivant dans la lame avec un angle θ par rapport à la normale au dioptre formé par l'interface air/lame et traversant la lame avec un angle θ'( θ et θ' reliés par la loi de Snell-Descartes ), la différence de marche entre les rayons est avec e épaisseur de la lame. En incidence normale (θ=θ'=0), soit p l'ordre d'interférence :
pour une longueur d'onde λ. Les interférences sont destructives pour p demi-entier et constructives p entier, par conséquent l'intensité lumineuse après traversée de la lame sera minimale pour
et maximale pour
. Toutefois le contraste de ces interférences sera mauvais pour certains indices par exemple les indices du verre. On insérera alors la lame d'indice n entre les deux lames d'un interféromètre de Fabry-Perot dont les lames auront un indice nous permettant d'obtenir un bon contraste . Après la traversée de ce système par une lumière blanche arrivant de l'infini, le spectre de cette lumière présentera des pics d'intensité, donc des cannelures aux longueurs d'onde
.
Si la lame est une lame biréfringente telle que la différence de marche à la traversée de la lame soit très petite devant les longueurs d'onde du spectre visible (donc telle que les interférences dues à la biréfringence de la lame soit négligeables), on observera alors un dédoublement des cannelures du spectre : les cannelures seront observées aux longueurs d'onde et
. Si on connaît l'indice moyen de la lame
alors il suffit de mesurer la différence entre λe et λo notée δλ pour un même ordre k (facilement repérable pour ne et no très proches) pour en déduire la biréfringence. La différence de marche entre les deux chemins optiques correspondant étant
on obtient en notant λ la longueur d'onde moyenne
.
On utilisera un système de lentilles minces pour envoyer sur le système une lumière à l'infini ayant très peu d'ouverture sur l'ensemble composé du Fabry-Perot et de la lame puis, avec un autre système de lentilles, renvoyer la lumière résultante sur un spectromètre pour mesurer δλ et λ. L'indice moyen de la lame peut être connu à partir de plusieurs méthodes, par exemple avec un réfractomètre d'Abbe. À l'aide de ces deux mesures, on obtient la biréfringence Δn.

Biréfringence induite
Il est possible de créer de la biréfringence dans un milieu optiquement isotrope de plusieurs manières.
Par un champ électrique
- On parle d’effet Pockels ou effet électro-optique du premier ordre lorsque la biréfringence est proportionnelle au champ électrique appliqué. Cet effet se produit dans les cristaux non centro-symétriques.
- Si la biréfringence est proportionnelle au carré du champ électrique on parle d’effet Kerr. L’effet Kerr peut intervenir pour des gaz et des liquides. Pour les cristaux il est généralement négligeable devant l’effet Pockels qui est beaucoup plus fort, sauf pour les cristaux ferroélectriques proches de la température de Curie tels que la pérovskite.
- L’effet Kerr s’observe également à très haute intensité : il peut être produit par le champ électrique même du rayon lumineux. On parle alors d’effet Kerr optique, et l’indice de réfraction varie linéairement avec l’intensité lumineuse. C’est cet effet qui est à l’origine du self-focusing (auto-focalisation) des faisceaux lasers de très forte intensité.
Par un champ magnétique
- L’effet Faraday est une biréfringence circulaire ou pouvoir rotatoire qui apparaît si on applique un champ magnétique statique ou de basse fréquence parallèlement à la direction de propagation du rayon lumineux. La biréfringence créée est proportionnelle au champ magnétique. On parle alors de biréfringence magnétique circulaire. Cet effet est utilisé dans les isolateurs de Faraday, ou diodes optiques en télécommunications.
- L’effet Cotton-Mouton (découvert par Kerr (1901) et étudié par Majorana (1902) puis Cotton et Mouton (1904)), appelé parfois effet Voigt exhibe une biréfringence induite par un champ magnétique perpendiculaire à la direction de propagation. La biréfringence est alors proportionnelle au carré du champ appliqué. Il s’agit d’une biréfringence linéaire et non circulaire. L’effet est faible sauf dans des cas particuliers (suspensions colloïdales avec particules métalliques). Il existe également un effet Cotton-Mouton dans le vide (biréfringence magnétique du vide).
- L' (en) s’observe par réflexion sur une surface d’un matériau soumis à un champ magnétique. Ces effets sont proportionnels au champ magnétique, comme l’effet Faraday, mais ne s’apparentent pas à la biréfringence. Une application bien connue est celle des disques et lecteurs magnéto-optiques.
Par une contrainte mécanique
Les cristaux soumis à des contraintes mécaniques peuvent présenter une biréfringence : on parle de photoélasticité. Lorsque le matériau est transparent, cet effet permet de visualiser les contraintes par interférométrie.
Les liquides peuvent également présenter une biréfringence sous contrainte mécanique. Les contraintes étant généralement observées en régime d’écoulement stationnaire, on parle de .
Applications
Il existe de nombreuses applications de la biréfringence.
Fabrication d'instruments d'optique
Les propriétés de double réfraction de cristaux tels que le quartz ou la calcite sont utilisées en optique pour former des polariseurs (prisme de Glan-Thompson, prisme de Glan-Taylor, prisme de Nicol…) ou des diviseurs de faisceaux (prisme de Rochon et prisme de Wollaston). On peut aussi utiliser le double indice de réfraction pour fabriquer des lames à retard.
Microscopie en lumière polarisée

La biréfringence est largement utilisée en microscopie. Le et les microscopes polarisants permettent de visualiser des objets de faible contraste : les deux rayons dus à la biréfringence peuvent interférer entre eux. Un des deux rayons, en traversant l'objet à étudier, prend du retard par rapport à l'autre, et l'interférence obtenue dépend de ce retard. Ce microscope permet donc d’observer directement les variations d’épaisseur d’un objet transparent. Cette technique permet de différencier, dans un minéral, différents cristaux de biréfringences différentes, qui apparaîtront avec une couleur et une luminosité différente.
Photoélasticimétrie
La photoélasticité des matériaux permet de visualiser les contraintes présentes à l'intérieur par la méthode de photoélasticimétrie.

Utilisation (hypothétique) par les navigateurs vikings
Certains textes nordiques anciens (ou sagas) indiquent que les navigateurs vikings utilisaient une mystérieuse « Pierre de navigation » ou « Pierre de soleil » pour accomplir des traversées océaniques hors de vue des côtes (Islande, Groenland , voire Terre-Neuve et Canada) et améliorer l'empirique navigation à l'estime. La nature et l'usage de cette pierre reste cependant objet de controverses scientifiques.
Jusque vers les années 60 l'hypothèse la plus communément admise était l'usage d'une boussole magnétique , utilisant peut-être du fer de météorite (naturellement magnétisé) mais une autre théorie, proposée notamment par l'archéologue danois Thorskild Raskou, émet l'hypothèse de l'utilisation d'un cristal biréfringent (comme de la calcite) pour retrouver la direction du soleil par temps de brume ou crépusculaire.
Sans que cela puisse valoir confirmation absolue, une telle utilisation d'une pierre de calcite (Spath d'Islande) a été testée lors d'une reconstitution de navigation transatlantique sur les routes maritimes empruntées par les Vikings et s'est révélée d'une certaine utilité pour déterminer la direction du soleil par temps de brouillard.
Notes et références
- Bernard Maitte, « Le double chemin de la lumière », La recherche, no 493, , p. 104
- (en) « Refraction » (consulté le )
- (en) Glenn Elert, « Refraction », The Physics Hypertextbook, (lire en ligne)
- De manière générale, tout tenseur d'ordre deux peut être représenté par une quadrique. La nature de la quadrique depend des signes de ses valeurs propres.
- [PDF]Le quartz : Biréfringence et activité optique
- [1]
- F. Treussart, « Préparation à l’Agrégation de Sciences Physiques (ENS Cachan) : Cours d’optique anisotrope » [PDF], sur old.physique-ens-cachan.educ.space, (consulté le )
- Thèse : Application de l'analyse spectrale à l'étude de la biréfringence de J.C. Thrierr présentée à la faculté des sciences de l'université de Paris en 1960
- robert de la Croix, Des navires et des hommes: Histoire de la navigation, paris, Fayard, (ASIN B003RH12PA), Chapitre III
- « La «pierre de soleil» des Vikings n’est pas une simple légende », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Bernard Maitte, La lumière, vol. S28, Paris, éditions du Seuil, coll. « Points-sciences », (réimpr. 2005), 350 p., 11,5×18 cm (ISBN 978-2-02-006034-9, présentation en ligne), chap. 4 (« La théorie ondulatoire de Huygens »), p. 171-178 et 203-212
- Carlo Rizzo, Laboratoire Collision Agrégats Réactivité - Université de Toulouse, UPS et CNRS, « La magnéto-optique du vide quantique » [PDF] (Exposé d'enseignement (22/11/07)) (consulté le )
- Georges Bruhat, Optique, Paris, Masson, (réimpr. 2004, éd. Dunod de la 6e édition revue et augmentée par Alfred Kastler.), 1110 p. (ISBN 2-10-048856-2), « Ellipsoïde des indices »
- Serge HUARD, Polarisation de la lumière, Masson, , 339 p., 1 vol. relié 16,5cm x 24,8cm (ISBN 978-2-225-84300-6 et 2-225-84300-7)à consulter sur les biréfringences induites
Articles connexes
- Anisotropie
- Cristallographie
- Lame à retard
- Microscopie en lumière polarisée
- Minéralogie
- Polariseur
Liens externes
- « Polarisation de la lumière », sur melusine.eu.org (consulté le )
- « La double réfraction de la calcite — Planet-Terre », sur planet-terre.ens-lyon.fr (consulté le )
- « Optique cristalline (2) [Minéralogie] », sur minweb.univ-lille.fr (consulté le )
- Portail de la chimie
- Portail des minéraux et roches
- Portail des sciences des matériaux
- Portail de l’optique
Auteur: www.NiNa.Az
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La birefringence est la propriete physique d un materiau dans lequel la lumiere se propage de facon anisotrope Dans un milieu birefringent l indice de refraction n est pas unique il depend de la direction de polarisation de l onde lumineuse Le texte apparait en double apres avoir traverse le cristal de calcite C est la double refraction un phenomene caracteristique des milieux birefringents Article connexe Refringence Un effet spectaculaire de la birefringence est la double refraction par laquelle un rayon lumineux penetrant dans le cristal est divise en deux C est pourquoi sur la photographie ci contre l inscription apparait en double apres avoir traverse le cristal de calcite Ce phenomene est caracteristique des milieux birefringents a tel point que les termes double refraction et birefringence sont parfois confondus Le second tire d ailleurs son etymologie du premier Lorsqu on parle de birefringence on sous entend en general birefringence lineaire c est a dire qu on considere les indices de refraction pour des ondes polarisees rectilignement Par analogie on utilise parfois l expression birefringence circulaire pour designer l activite optique En effet ces deux phenomenes peuvent se decrire de maniere tres similaire mais ils ont des origines microscopiques differentes Dans le cas particulier des materiaux birefringents uniaxes on appelle egalement birefringence la valeur de la difference entre les indices de refraction extraordinaire et ordinaire du materiau voir la definition de ces termes La birefringence peut ainsi etre positive ou negative HistoriqueExemple visuel d une double refraction On attribue generalement au danois Rasmus Bartholin la decouverte de la birefringence du spath d Islande en 1669 Ce mineral possede une birefringence tres forte qui permet des observations a l œil nu observations que Bartholin decrit dans son ouvrage Experimenta crystalli Islandici en 1670 En 1690 le physicien hollandais Christiaan Huygens suppose que pour l une des images observees a travers le cristal les rayons suivent un trajet ordinaire Mais pour la seconde image le trajet des rayons n obeit pas aux lois normales de la refraction et il propose d utiliser des ellipsoides comme surfaces d ondes Il decouvre egalement que la double refraction disparait lorsque les rayons refractes dans le plan de section principale sont paralleles a la direction de l axe optique du cristal Description des milieux birefringentsOn considere la propagation d un rayon lumineux polarise rectilignement dans un milieu birefringent De maniere generale la vitesse de cette onde ou en d autres termes l indice de refraction depend de la direction de polarisation du rayon C est le propre d un milieu birefringent Il existe cependant au moins une direction privilegiee pour laquelle l indice est independant de la direction de polarisation Une telle direction est appelee axe optique du milieu Dans les milieux naturels il existe alors deux possibilites correspondant a deux types de milieux les milieux uniaxes qui possedent un unique axe optique les milieux biaxes qui en possedent deux Certains metamateriaux peuvent presenter plus de deux axes optiques Il n en sera pas question ici Les milieux uniaxes Quelques indices de materiaux birefringents a l 590 nm Materiau Systeme cristallin no ne Dnberyl Hexagonal 1 602 1 557 0 045calcite CaCO3 Trigonal 1 658 1 486 0 172calomel Hg2Cl2 Tetragonal 1 973 2 656 0 683glace H2O Hexagonal 1 309 1 313 0 014niobate de lithium LiNbO3 Trigonal 2 272 2 187 0 085fluorure de magnesium MgF2 Tetragonal 1 380 1 385 0 006quartz SiO2 Trigonal 1 544 1 553 0 009rubis Al2O3 Trigonal 1 770 1 762 0 008rutile TiO2 Tetragonal 2 616 2 903 0 287Paratellurite TeO2 Tetragonal 2 26 2 41 0 15saphir Al2O3 Trigonal 1 768 1 760 0 008nitrate de sodium NaNO3 Trigonal 1 587 1 336 0 251tourmaline Trigonal 1 669 1 638 0 031zircon max ZrSiO4 Tetragonal 1 960 2 015 0 055zircon min ZrSiO4 Tetragonal 1 920 1 967 0 047 Les milieux uniaxes ont deux indices de refraction principaux on les appelle indices ordinaire et extraordinaire Ils sont en general notes respectivement no displaystyle n o et ne displaystyle n e La difference Dn ne no displaystyle Delta n n e n o est alors appelee birefringence ou birefringence absolue du milieu Pour la plupart des milieux elle vaut en valeur absolue quelques pourcents On distingue deux cas selon le signe de la birefringence Dn gt 0 displaystyle Delta n gt 0 le milieu est dit uniaxe positif L ellipsoide des indices a une forme allongee en forme de cigare Dn lt 0 displaystyle Delta n lt 0 le milieu est dit uniaxe negatif L ellipsoide des indices a une forme aplatie en forme de disque De tres nombreux cristaux naturels sont uniaxes comme le quartz ou la calcite Les cristaux uniaxes appartiennent aux systemes cristallins trigonal tetragonal ou hexagonal Les milieux biaxes Les milieux biaxes ont trois indices de refraction principaux generalement notes n1 displaystyle n 1 n2 displaystyle n 2 et n3 displaystyle n 3 Indices de refraction de quelques cristaux biaxes a 590 nm Materiau Systeme cristallin na nb ngborax Na2 B4O5 OH 4 8H2O Monoclinique 1 447 1 469 1 472Sel d Epsom MgSO4 7H2O Monoclinique 1 433 1 455 1 461mica biotite K Mg Fe 3 AlSi3O10 F OH 2 Monoclinique 1 595 1 640 1 640mica muscovite KAl2 AlSi3O10 F OH 2 Monoclinique 1 563 1 596 1 601olivine Mg Fe 2SiO4 Orthorhombique 1 640 1 660 1 680perovskite CaTiO3 Orthorhombique 2 300 2 340 2 380topaze Al2SiO4 F OH 2 Orthorhombique 1 618 1 620 1 627ulexite NaCaB5O6 OH 6 5H2O Triclinique 1 490 1 510 1 520 Les cristaux biaxes appartiennent aux systemes cristallins triclinique monoclinique ou orthorhombique Description mathematique ellipsoide des indicesL indice de refraction d un milieu est lie a sa permittivite qu on decrit mathematiquement par un tenseur d ordre 2 Ce tenseur peut etre represente graphiquement par un ellipsoide dont les longueurs des demi axes sont les indices de refraction principaux C est ce qu on appelle l ellipsoide des indices Cette construction graphique permet de visualiser la relation entre le champ electrique E displaystyle E et le deplacement electrique D displaystyle D ainsi que les directions des axes optiques Principe Soit un milieu optiquement anisotrope L indice optique n displaystyle n correspondant a la direction du vecteur unitaire d excitation electrique d pqr displaystyle vec d begin pmatrix p q r end pmatrix verifie l equation p2nx2 q2ny2 r2nz2 1n2 displaystyle frac p 2 n x 2 frac q 2 n y 2 frac r 2 n z 2 frac 1 n 2 En notant x np displaystyle x n p y nq displaystyle y n q et z nr displaystyle z n r on obtient l equation de l ellipsoide des indices x2nx2 y2ny2 z2nz2 1 displaystyle frac x 2 n x 2 frac y 2 n y 2 frac z 2 n z 2 1 ou x y z displaystyle x y z sont bien les coordonnees des points appartenant a un ellipsoide Les indices nx displaystyle n x ny displaystyle n y et nz displaystyle n z sont donnes par les composantes ex displaystyle varepsilon x ey displaystyle varepsilon y et ez displaystyle varepsilon z du tenseur de permittivite electrique du milieu dans ses axes propres dans l approximation d un milieu non magnetique ni2 eri displaystyle n i 2 varepsilon r i avec mr 1 displaystyle mu r 1 et ei e0eri displaystyle varepsilon i varepsilon 0 varepsilon r i DemonstrationIl s agit de travailler en cartesiennes pour exprimer les equations de Maxwell en fonction du vecteur k displaystyle vec k Une fois demontre que k2E w2me E k E k displaystyle k 2 vec E omega 2 mu underline underline varepsilon vec E vec k vec E vec k on projette cette equation sur D displaystyle vec D en utilisant k D div D 0 displaystyle vec k vec D operatorname div vec D 0 Les relations entre la vitesse de la lumiere l indice optique et les permittivites electriques relatives et absolues permettent de conclure On effectue les approximations suivantes pour exprimer les equations de maxwell pas de charge extrinseque rex 0 displaystyle rho ex 0 donc div D 0 displaystyle operatorname div vec D 0 D displaystyle vec D etant le vecteur excitation electrique pas de courant extrinseque Jex 0 displaystyle vec J ex vec 0 donc rot B m D t displaystyle vec operatorname rot vec B mu frac partial vec D partial t B displaystyle vec B etant le vecteur champ magnetique milieu homogene et lineaire D e E displaystyle vec D underline underline varepsilon vec E Il s agit tout d abord de calculer en coordonnees cartesiennes la quantite rot rot E displaystyle vec operatorname rot vec operatorname rot vec E pour une onde plane progressive monochromatique de deux facons differentes Cette quantite s ecrit k k E displaystyle vec k wedge vec k wedge vec E En utilisant les equations de Maxwell on peut l ecrire k wB wrot B w2mD w2me E displaystyle vec k wedge omega vec B omega vec operatorname rot vec B omega 2 mu vec D omega 2 mu underline underline varepsilon vec E En utilisant les proprietes vectorielles du produit mixte on peut l ecrire k E k k k E displaystyle vec k vec E vec k vec k vec k vec E D ou l equation de depart du raisonnement k2E w2me E k E k displaystyle k 2 vec E omega 2 mu underline underline varepsilon vec E vec k vec E vec k Placons nous dans le referentiel propre du tenseur e displaystyle underline underline varepsilon Il s assimile alors a une matrice diagonale 3 3 En indicant par i les coordonnees cartesiennes x y z du repere on obtient pour chaque coordonnee l equation k2 w2mei Ei k E ki displaystyle k 2 omega 2 mu varepsilon i E i vec k vec E k i On divise ensuite l equation par k E displaystyle vec k vec E et on la multiplie par Di displaystyle D i sachant que Ei Diei displaystyle E i frac D i varepsilon i En sommant les 3 relations obtenues une pour chaque coordonnee on a i 13 k2 w2mei Di2ei k E i 13kiDi displaystyle sum i 1 3 k 2 omega 2 mu varepsilon i frac D i 2 varepsilon i vec k vec E sum i 1 3 k i D i Le membre de droite correspond au produit scalaire k D displaystyle vec k vec D c est a dire div D 0 displaystyle operatorname div vec D 0 Puisque le membre de gauche est nul on peut eliminer le facteur k E displaystyle vec k vec E et remplacer ei displaystyle varepsilon i par ni2 displaystyle n i 2 qui lui est proportionnel De meme en faisant apparaitre la vitesse de la lumiere dans le vide c 1e0m0 displaystyle c frac 1 sqrt varepsilon 0 mu 0 et sachant que mei m0mre0eri displaystyle mu varepsilon i mu 0 mu r varepsilon 0 varepsilon r i avec mr 1 displaystyle mu r 1 vu que le materiau est considere non magnetique aux longueurs d onde considerees on obtient apres avoir tout divise par n2 displaystyle n 2 i 13 n2 ni2n2ni2 Di2 0 displaystyle sum i 1 3 left frac n 2 n i 2 n 2 n i 2 right D i 2 0 On peut encore ecrire cette egalite i 13Di2ni2 Di2n2 D2n2 displaystyle sum i 1 3 frac D i 2 n i 2 frac sum D i 2 n 2 frac D 2 n 2 Introduisant maintenant le vecteur unitaire d D D displaystyle vec d frac vec D D de coordonnees p q r En divisant l egalite precedente par D2 displaystyle D 2 on obtient p2nx2 q2ny2 r2nz2 1n2 displaystyle frac p 2 n x 2 frac q 2 n y 2 frac r 2 n z 2 frac 1 n 2 En notant x n p displaystyle x n p y n q displaystyle y n q z n r displaystyle z n r on obtient l equation de l ellipsoide des indices x2nx2 y2ny2 z2nz2 1 displaystyle frac x 2 n x 2 frac y 2 n y 2 frac z 2 n z 2 1 Interpretation physique Considerons une onde plane electromagnetique L analyse vectorielle en coordonnees cartesiennes des equations de Maxwell permet de conclure que les vecteurs suivants sont coplanaires D displaystyle vec D induction electrique et donc le vecteur d nD D displaystyle vec d n frac vec D D dont les coordonnees interviennent dans l equation de l ellipsoide E displaystyle vec E champ electrique k displaystyle vec k vecteur d onde colineaire a la direction de propagation de l onde P displaystyle vec P vecteur de Poynting colineaire a la direction de propagation de l energie Le plan auquel appartiennent ces vecteurs est le plan de polarisation de l onde C est le vecteur D displaystyle vec D qui est perpendiculaire a k displaystyle vec k dans les milieux materiels et non E displaystyle vec E comme c est habituellement le cas dans le vide la permittivite n est pas scalaire De plus on montre que le vecteur E displaystyle vec E est normal a l ellipsoide au point d intersection avec d displaystyle vec d DemonstrationLe vecteur normal a l ellipsoide en un de ses points de coordonnees x y z displaystyle x y z est grad f displaystyle vec operatorname grad f ou l equation de l ellipsoide est f x y z 0 displaystyle f x y z 0 Le vecteur gradient au point considere est grad f 2xnx2 2yny2 2znz2 displaystyle vec operatorname grad f left frac 2x n x 2 frac 2y n y 2 frac 2z n z 2 right ou x y z displaystyle x y z sont les coordonnees du vecteur d displaystyle vec d Chacune de ses composantes di displaystyle d i i x y z displaystyle i in x y z est reliee a D displaystyle vec D par di nDi D displaystyle d i n frac D i vec D et les composantes de D displaystyle vec D sont reliees a celles de E displaystyle vec E par Di eiEi displaystyle D i varepsilon i E i ou ei e0ni2 displaystyle varepsilon i varepsilon 0 n i 2 Le vecteur 2ne0exEx D ex 2ne0eyEy D ey 2ne0ezEz D ez displaystyle left frac 2n varepsilon 0 varepsilon x E x vec D varepsilon x frac 2n varepsilon 0 varepsilon y E y vec D varepsilon y frac 2n varepsilon 0 varepsilon z E z vec D varepsilon z right est donc perpendiculaire a la surface au point x y z displaystyle x y z et par consequent le vecteur E displaystyle vec E egalement Tenant compte de cette condition et de la coplanarite de E displaystyle vec E k displaystyle vec k et D displaystyle vec D seules deux orientations sont geometriquement permises pour D displaystyle vec D En effet l intersection du plan d onde plan perpendiculaire a k displaystyle vec k auquel appartient donc d displaystyle vec d avec l ellipsoide est une ellipse Les conditions geometriques sont remplies dans 2 cas lorsque D displaystyle vec D est selon le petit axe et lorsqu il est selon le grand axe de cette ellipse Lorsque D displaystyle vec D est colineaire a E displaystyle vec E on parle de rayon ordinaire Rien de special n arrive au rayon lumineux Il existe une autre configuration qui donne lieu a un rayon extraordinaire Cette denomination lui est donnee en raison de la violation des lois de Snell Descartes par ce rayon Cette violation n est pas paradoxale car les lois de Descartes decoulent elles memes des equations de Maxwell dans un cas precis l isotropie cristalline qui elles sont toujours verifiees dans le cas de la birefringence Techniques et outils de mesure de la birefringenceLa mesure de la birefringence d un milieu est du ressort de la polarimetrie qui a pour objet plus general la mesure de la polarisation de la lumiere Partant d un echantillon quelconque qu on supposera transparent et homogene une mesure de la birefringence consiste a determiner l orientation des axes propres de l ellipse des indices la valeur de la birefringence c est a dire la difference Dn displaystyle Delta n entre les indices de refraction valables pour des rayons lumineux polarises suivant ces deux axes propres La mesure de la birefringence se fera souvent a l aide d un polariseur et d un analyseur en placant l echantillon a etudier entre ces deux elements et en analysant les interferences qui resultent de la traversee du systeme optique constitue par l ensemble de l echantillon du polariseur et de l analyseur Entre deux polariseurs La mesure de la birefringence se fait souvent a l aide de deux polariseurs lesquels sont des systemes optiques qui pour une lumiere incidente arrivant sur ces systemes permettent en sortie d obtenir une lumiere dont les champs electriques et magnetiques oscillent dans une seule direction de l espace Ces polariseurs sont appeles respectivement polariseur et analyseur le polariseur etant a l entree du systeme optique que l on utilise et l analyseur en sortie du systeme place juste avant un systeme visuel ou projectif qui nous permettra d observer la lumiere resultante de la traversee du systeme Il existe alors plusieurs methodes pour mesurer la birefringence de la lame etudiee inseree entre le polariseur et l analyseur avec ou sans d autres systemes optiques entre les deux polariseurs qui faciliteront ou preciseront la mesure de cette birefringence Entre deux polariseurs paralleles et en notant d la difference de marche due a la traversee du materiau birefringent on a d eDn displaystyle delta e Delta n l intensite de la lumiere a la sortie du systeme optique etant I I0cos2 pdl displaystyle I I 0 cos 2 left frac pi delta lambda right pour une certaine longueur d onde l et I0 intensite lumineuse incidente Entre deux polariseurs croises et en notant d la difference de marche due a la traversee du materiau birefringent on a d eDn displaystyle delta e Delta n l intensite de la lumiere a la sortie du systeme optique etant I I0sin2 pdl displaystyle I I 0 sin 2 left frac pi delta lambda right pour une certaine longueur d onde l et I0 intensite lumineuse incidente Les differentes methodes de mesure de la birefringence s appuient alors sur ces formules pour retrouver l expression de la difference de marche et donc de la birefringence Echelle des teintes de Newton Article detaille Echelle des teintes de Newton Une methode est alors d eclairer le systeme a l aide d une lumiere blanche et de determiner la difference de marche puis la birefringence avec l echelle des teintes de Newton a centre noir ou a centre blanc selon que les polariseurs soient croises ou paralleles Cette methode manque toutefois de precision car il faut alors distinguer a l œil nu une certaine teinte et l echelle etablie par Auguste Michel Levy donne des differences de marche parfois ecartees de plus de 100 nm l une de l autre Methode des spectres canneles Une autre methode est la methode dite des spectres canneles Elle consiste a analyser le spectre de la lumiere blanche qui apres traversee du systeme optique presente des cannelures ou des minimums d intensite pour certaines longueurs d onde en raison des interferences dues a la traversee de la lame pour determiner la birefringence L ensemble polariseur analyseur et echantillon est insere entre un objectif et un oculaire le systeme optique ainsi forme etant appele microscope polarisant En eclairant ce systeme optique avec une lumiere blanche il se manifeste alors des interferences en sortie du systeme optique On peut en particulier observer des cannelures dans le spectre de la lumiere en sortie du systeme optique Ces cannelures seront observees a l aide d un spectrometre Entre deux polariseurs croises une extinction de l intensite pour une longueur d onde l correspond un ordre d interference p dl displaystyle p frac delta lambda entier donc pour toutes les cannelures presentes dans le spectre il existe un entier k tel que d lk displaystyle delta lambda k La mesure de longueur d onde entre deux cannelures successives dont les ordres d interferences sont en principe k et k 1 permet de determiner k sachant que la difference de marche est approximativement la meme quelle que soit la longueur d onde aux variations de Dn pres il suffit alors de resoudre une equation a une inconnue kl1 k 1 l2 displaystyle k lambda 1 k 1 lambda 2 pour determiner k donc d puis Dn La meme methode est egalement possible avec les polariseurs paralleles Le seul calcul final de la difference de marche est alors modifie en effet l ordre d interference pour une cannelure sombre est alors p k 12 displaystyle p k frac 1 2 avec k entier ce qui ne modifie pas le calcul de k mais modifie celui de la difference de marche Si la birefringence depend de la longueur d onde par la meme methode on obtient k non entier pour trouver la veritable valeur de k il faut alors prendre en compte le fait que la birefringence donc la difference de marche diminue lorsque la longueur d onde augmente Methode de la lame quart d onde Article detaille lame a retard Il est egalement possible d utiliser une lame a retard dite lame quart d onde pour mesurer la birefringence A l aide d un compensateur Article detaille compensateur de Soleil Babinet La mesure de la birefringence peut se faire a l aide d un dispositif optique compose de deux prismes le compensateur de Babinet Methode du dedoublement des spectres canneles Cette methode consiste de nouveau a analyser le spectre de la lumiere blanche apres traversee d une lame d un materiau birefringent Cette fois cependant les interferences dues a la birefringence de la lame n interviendront pas et meme devront etre negligeables cette methode est alors adaptee pour mesurer des birefringences assez petites Une lame d indice n non birefringente peut etre consideree comme un systeme interferometrique Les interferences se produisent entre les rayons arrivant sur la lame et traversant la lame et les rayons reflechis deux fois avant de traverser la lame les autres reflexions etant negligees Pour des rayons arrivant dans la lame avec un angle 8 par rapport a la normale au dioptre forme par l interface air lame et traversant la lame avec un angle 8 8 et 8 relies par la loi de Snell Descartes la difference de marche entre les rayons est d 2necos 8 displaystyle delta 2ne cos theta avec e epaisseur de la lame En incidence normale 8 8 0 soit p l ordre d interference p 2nel displaystyle p frac 2ne lambda pour une longueur d onde l Les interferences sont destructives pour p demi entier et constructives p entier par consequent l intensite lumineuse apres traversee de la lame sera minimale pour l 2nek 12 displaystyle lambda frac 2ne k frac 1 2 et maximale pour l 2nek displaystyle lambda frac 2ne k Toutefois le contraste de ces interferences sera mauvais pour certains indices par exemple les indices du verre On inserera alors la lame d indice n entre les deux lames d un interferometre de Fabry Perot dont les lames auront un indice nous permettant d obtenir un bon contraste Apres la traversee de ce systeme par une lumiere blanche arrivant de l infini le spectre de cette lumiere presentera des pics d intensite donc des cannelures aux longueurs d onde l 2nek displaystyle lambda frac 2ne k Si la lame est une lame birefringente telle que la difference de marche a la traversee de la lame soit tres petite devant les longueurs d onde du spectre visible donc telle que les interferences dues a la birefringence de la lame soit negligeables on observera alors un dedoublement des cannelures du spectre les cannelures seront observees aux longueurs d onde le 2neek displaystyle lambda e frac 2n e e k et lo 2noek displaystyle lambda o frac 2n o e k Si on connait l indice moyen de la lame n ne no2 displaystyle n frac n e n o 2 alors il suffit de mesurer la difference entre le et lo notee dl pour un meme ordre k facilement reperable pour ne et no tres proches pour en deduire la birefringence La difference de marche entre les deux chemins optiques correspondant etant d 2eDn kdl displaystyle delta 2e Delta n k delta lambda on obtient en notant l la longueur d onde moyenne Dn kl2edll ndll displaystyle Delta n frac k lambda 2e frac delta lambda lambda n frac delta lambda lambda On utilisera un systeme de lentilles minces pour envoyer sur le systeme une lumiere a l infini ayant tres peu d ouverture sur l ensemble compose du Fabry Perot et de la lame puis avec un autre systeme de lentilles renvoyer la lumiere resultante sur un spectrometre pour mesurer dl et l L indice moyen de la lame peut etre connu a partir de plusieurs methodes par exemple avec un refractometre d Abbe A l aide de ces deux mesures on obtient la birefringence Dn Birefringence induiteIl est possible de creer de la birefringence dans un milieu optiquement isotrope de plusieurs manieres Par un champ electrique On parle d effet Pockels ou effet electro optique du premier ordre lorsque la birefringence est proportionnelle au champ electrique applique Cet effet se produit dans les cristaux non centro symetriques Si la birefringence est proportionnelle au carre du champ electrique on parle d effet Kerr L effet Kerr peut intervenir pour des gaz et des liquides Pour les cristaux il est generalement negligeable devant l effet Pockels qui est beaucoup plus fort sauf pour les cristaux ferroelectriques proches de la temperature de Curie tels que la perovskite L effet Kerr s observe egalement a tres haute intensite il peut etre produit par le champ electrique meme du rayon lumineux On parle alors d effet Kerr optique et l indice de refraction varie lineairement avec l intensite lumineuse C est cet effet qui est a l origine du self focusing auto focalisation des faisceaux lasers de tres forte intensite Par un champ magnetique L effet Faraday est une birefringence circulaire ou pouvoir rotatoire qui apparait si on applique un champ magnetique statique ou de basse frequence parallelement a la direction de propagation du rayon lumineux La birefringence creee est proportionnelle au champ magnetique On parle alors de birefringence magnetique circulaire Cet effet est utilise dans les isolateurs de Faraday ou diodes optiques en telecommunications L effet Cotton Mouton decouvert par Kerr 1901 et etudie par Majorana 1902 puis Cotton et Mouton 1904 appele parfois effet Voigt exhibe une birefringence induite par un champ magnetique perpendiculaire a la direction de propagation La birefringence est alors proportionnelle au carre du champ applique Il s agit d une birefringence lineaire et non circulaire L effet est faible sauf dans des cas particuliers suspensions colloidales avec particules metalliques Il existe egalement un effet Cotton Mouton dans le vide birefringence magnetique du vide L en s observe par reflexion sur une surface d un materiau soumis a un champ magnetique Ces effets sont proportionnels au champ magnetique comme l effet Faraday mais ne s apparentent pas a la birefringence Une application bien connue est celle des disques et lecteurs magneto optiques Par une contrainte mecanique Les cristaux soumis a des contraintes mecaniques peuvent presenter une birefringence on parle de photoelasticite Lorsque le materiau est transparent cet effet permet de visualiser les contraintes par interferometrie Les liquides peuvent egalement presenter une birefringence sous contrainte mecanique Les contraintes etant generalement observees en regime d ecoulement stationnaire on parle de ApplicationsIl existe de nombreuses applications de la birefringence Fabrication d instruments d optique Les proprietes de double refraction de cristaux tels que le quartz ou la calcite sont utilisees en optique pour former des polariseurs prisme de Glan Thompson prisme de Glan Taylor prisme de Nicol ou des diviseurs de faisceaux prisme de Rochon et prisme de Wollaston On peut aussi utiliser le double indice de refraction pour fabriquer des lames a retard Microscopie en lumiere polarisee Birefringence dans un basalte Article detaille Microscopie en lumiere polarisee La birefringence est largement utilisee en microscopie Le et les microscopes polarisants permettent de visualiser des objets de faible contraste les deux rayons dus a la birefringence peuvent interferer entre eux Un des deux rayons en traversant l objet a etudier prend du retard par rapport a l autre et l interference obtenue depend de ce retard Ce microscope permet donc d observer directement les variations d epaisseur d un objet transparent Cette technique permet de differencier dans un mineral differents cristaux de birefringences differentes qui apparaitront avec une couleur et une luminosite differente Photoelasticimetrie Article detaille Photoelasticite Photoelasticimetrie La photoelasticite des materiaux permet de visualiser les contraintes presentes a l interieur par la methode de photoelasticimetrie Image obtenue par photoelasticimetrie Profil d une fibre optique obtenue par photoelasticimetrie Utilisation hypothetique par les navigateurs vikings Certains textes nordiques anciens ou sagas indiquent que les navigateurs vikings utilisaient une mysterieuse Pierre de navigation ou Pierre de soleil pour accomplir des traversees oceaniques hors de vue des cotes Islande Groenland voire Terre Neuve et Canada et ameliorer l empirique navigation a l estime La nature et l usage de cette pierre reste cependant objet de controverses scientifiques Jusque vers les annees 60 l hypothese la plus communement admise etait l usage d une boussole magnetique utilisant peut etre du fer de meteorite naturellement magnetise mais une autre theorie proposee notamment par l archeologue danois Thorskild Raskou emet l hypothese de l utilisation d un cristal birefringent comme de la calcite pour retrouver la direction du soleil par temps de brume ou crepusculaire Sans que cela puisse valoir confirmation absolue une telle utilisation d une pierre de calcite Spath d Islande a ete testee lors d une reconstitution de navigation transatlantique sur les routes maritimes empruntees par les Vikings et s est revelee d une certaine utilite pour determiner la direction du soleil par temps de brouillard Notes et referencesBernard Maitte Le double chemin de la lumiere La recherche no 493 novembre 2014 p 104 en Refraction consulte le 27 avril 2011 en Glenn Elert Refraction The Physics Hypertextbook 2021 lire en ligne De maniere generale tout tenseur d ordre deux peut etre represente par une quadrique La nature de la quadrique depend des signes de ses valeurs propres a et b PDF Le quartz Birefringence et activite optique 1 F Treussart Preparation a l Agregation de Sciences Physiques ENS Cachan Cours d optique anisotrope PDF sur old physique ens cachan educ space janvier 2008 consulte le 1er avril 2023 These Application de l analyse spectrale a l etude de la birefringence de J C Thrierr presentee a la faculte des sciences de l universite de Paris en 1960 robert de la Croix Des navires et des hommes Histoire de la navigation paris Fayard 1964 ASIN B003RH12PA Chapitre III La pierre de soleil des Vikings n est pas une simple legende Le Temps 6 mars 2013 ISSN 1423 3967 lire en ligne consulte le 7 janvier 2020 AnnexesSur les autres projets Wikimedia Birefringence sur Wikimedia Commons Bibliographie Bernard Maitte La lumiere vol S28 Paris editions du Seuil coll Points sciences 1981 reimpr 2005 350 p 11 5 18 cm ISBN 978 2 02 006034 9 presentation en ligne chap 4 La theorie ondulatoire de Huygens p 171 178 et 203 212 Carlo Rizzo Laboratoire Collision Agregats Reactivite Universite de Toulouse UPS et CNRS La magneto optique du vide quantique PDF Expose d enseignement 22 11 07 consulte le 5 avril 2023 Georges Bruhat Optique Paris Masson 1965 reimpr 2004 ed Dunod de la 6e edition revue et augmentee par Alfred Kastler 1110 p ISBN 2 10 048856 2 Ellipsoide des indices Serge HUARD Polarisation de la lumiere Masson decembre 1993 339 p 1 vol relie 16 5cm x 24 8cm ISBN 978 2 225 84300 6 et 2 225 84300 7 a consulter sur les birefringences induitesArticles connexes Anisotropie Cristallographie Lame a retard Microscopie en lumiere polarisee Mineralogie PolariseurLiens externes Polarisation de la lumiere sur melusine eu org consulte le 5 avril 2023 La double refraction de la calcite Planet Terre sur planet terre ens lyon fr consulte le 5 avril 2023 Optique cristalline 2 Mineralogie sur minweb univ lille fr consulte le 5 avril 2023 Portail de la chimie Portail des mineraux et roches Portail des sciences des materiaux Portail de l optique