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Charlemagne

Charlemagne, du latin Carolus Magnus, ou Charles Ier dit « le Grand », né à une date inconnue (vraisemblablement durant l'année 742, voire 747 ou 748, peut-être le ), mort le à Aix-la-Chapelle, est un roi des Francs et empereur. Il appartient à la dynastie des Carolingiens. Fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon, il est roi des Francs à partir de 768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné empereur à Rome par le pape Léon III le 24 ou , relevant une dignité disparue en Occident depuis la déposition, trois siècles auparavant, de Romulus Augustule en 476.
Charlemagne | ||
Denier impérial en argent de Charlemagne, inspiré des modèles romains. Au droit figure le profil imberbe et moustachu, le front ceint de lauriers, le buste couvert du paludamentum, et l'inscription « KAROLUS IMP[ERATOR] AUG[USTUS] M[ELLE] » (Charles, empereur auguste),. Cabinet des médailles, BnF, Paris. | ||
Titre | ||
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Roi des Francs | ||
– (45 ans, 3 mois et 19 jours) | ||
Avec | Carloman Ier (768-771) | |
Couronnement | à Noyon | |
Prédécesseur | Pépin le Bref Carloman Ier | |
Successeur | Louis Ier le Pieux | |
Roi des Lombards | ||
– (39 ans, 7 mois et 23 jours) | ||
Prédécesseur | Didier de Lombardie | |
Successeur | Louis Ier le Pieux | |
Empereur d'Occident | ||
– (13 ans, 1 mois et 3 jours) | ||
Couronnement | à Rome par le pape Léon III | |
Prédécesseur | Aucun | |
Successeur | Louis Ier le Pieux | |
Biographie | ||
Dynastie | Carolingiens | |
Date de naissance | entre 742 et 748 | |
Lieu de naissance | Inconnu | |
Date de décès | ||
Lieu de décès | Aix-la-Chapelle (Empire carolingien, aujourd'hui en Allemagne) | |
Nature du décès | Pneumonie | |
Sépulture | chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle | |
Père | Pépin le Bref | |
Mère | Bertrade de Laon | |
Fratrie | Carloman Ier | |
Conjoint | Himiltrude Désirée de Lombardie Hildegarde de Vintzgau Fastrade de Franconie Luitgarde d'Alémanie | |
Enfants | Avec Himiltrude : Alpaïs Pépin le Bossu Avec Hildegarde de Vintzgau : Charles le Jeune Adélaïde Rotrude Pépin d'Italie Louis Ier le Pieux Lothaire Berthe Gisèle Hildegarde Avec Fastrade de Franconie : Théodrade Hiltrude Enfants illégitimes : Rothilde Chrotais (ou Rothaide) Adeltrude Drogon de Metz Hugues l'Abbé Théodoric (ou Thierry) | |
Héritier | Louis Ier | |
Religion | Catholicisme | |
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Signum + Karoli gloriosissimi regis | ||
Monarques de France | ||
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Roi guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes militaires, en particulier contre les Saxons païens dont la soumission fut difficile et violente (772-804), mais aussi contre les Lombards en Italie et les musulmans d'al-Andalus. Souverain réformateur, soucieux d'unification religieuse et de culture, il protège les arts et lettres et est à l’origine de la « renaissance carolingienne ». Son œuvre politique immédiate, l’Empire carolingien, ne lui survit cependant pas longtemps. Se conformant à la coutume successorale franque, Charlemagne prévoit dès 806 le partage de l’Empire entre ses trois fils. Après de nombreuses péripéties, l’Empire ne sera finalement partagé qu’en 843 entre trois de ses petits-fils, lors du traité de Verdun.
Le morcellement féodal des siècles suivants, puis la formation en Europe des États-nations rivaux condamnent à l’impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l’Empire d’Occident, en particulier les souverains du Saint-Empire romain germanique, d’Otton Ier en 962 à Charles Quint au XVIe siècle, voire Napoléon Ier, hanté par l’exemple du plus éminent des Carolingiens.
La figure de Charlemagne a été l’objet d’enjeux politiques en Europe, notamment entre le XIIe et le XIXe siècle entre la nation germanique qui considère son « Saint-Empire romain » comme le successeur légitime de l’empereur carolingien, et la nation française qui en fait un élément central de la continuité dynastique des Capétiens. Charlemagne est parfois considéré comme le « Père de l’Europe »,,, pour avoir assuré le regroupement d’une partie notable de l’Europe occidentale, et posé des principes de gouvernement dont ont hérité les grands États européens.
Les deux principaux textes du IXe siècle qui dépeignent le Charlemagne réel, la Vita Caroli d’Éginhard et la Gesta Karoli Magni attribuée à Notker le Bègue, moine de Saint-Gall, l’auréolent également de légendes et de mythes repris au cours des siècles suivants : « Il y a le Charlemagne de la société vassalique et féodale, le Charlemagne de la Croisade et de la Reconquête, le Charlemagne inventeur de la Couronne de France ou de la Couronne impériale, le Charlemagne mal canonisé mais tenu pour vrai saint de l'Église, le Charlemagne des bons écoliers ».
Charlemagne est, par tolérance du pape Benoît XIV, un bienheureux catholique fêté localement le . En effet, en 1165, l'empereur Frédéric Ier Barberousse obtient la canonisation de Charlemagne par l'antipape Pascal III,. De nombreux diocèses du nord de la France inscrivent alors Charlemagne à leur calendrier et, en 1661, l’université de Paris le choisit pour saint patron. Aujourd’hui encore, la cathédrale d'Aix-la-Chapelle fait vénérer ses reliques. Pourtant, l’Église catholique a retiré de son calendrier « l’empereur qui convertit les Saxons par l’épée plutôt que par la prédication pacifique de l’Évangile ».
Sources
L'historien Georges Minois, spécialiste du Moyen Âge, a donné un relevé des sources qui sont expliquées ici.
Documents officiels

BnF, département des manuscrits, ms. Latin 9008.
On dispose de 164 diplômes du règne de Charlemagne, dont 47 originaux ; de 107 capitulaires, souvent connus par plusieurs copies encore existantes ; des comptes rendus de certaines assemblées ecclésiastiques (synodes ou conciles).
Correspondances
On dispose de 270 lettres écrites par l'abbé Alcuin, dont un bon nombre adressées à Charlemagne. Elles sont en général très verbeuses.
On a aussi 98 lettres adressées par les papes aux Carolingiens (2 à Charles Martel, 42 à Pépin le Bref et 54 à Charlemagne), réunies à la demande de celui-ci en un volume, le Codex epistolaris Carolinus.
Annales
La tenue d'annales est une pratique qui débute en Irlande au VIIe siècle et se répand sur le continent au VIIIe.
Les Annales regni Francorum : en 788, Charlemagne décide d'établir des annales royales, en les faisant commencer rétroactivement à 741, date de la mort de Charles Martel. Ces annales royales sont effectivement réalisées et poursuivies jusqu'en 829. Les historiens discernent le travail de plusieurs auteurs : le premier opère la compilation des années 741-788 et rédige les annales jusqu'en 797 ; d'autres interviennent dans les années suivantes. Ces Annales sont connues dans 5 versions couvrant des périodes différentes, dont 4 sont proches dans la façon de rédiger (A, B, C, D), tandis qu'une cinquième (E) présente de notables différences. La version E valorise plus la personne de Charlemagne que les autres qui exaltent plutôt les Francs en général ; en même temps, elle est beaucoup plus réaliste, et évoque de nombreuses difficultés, défaites ou révoltes, qui sont passées sous silence dans les autres : par exemple, l'attaque de Roncevaux. Les versions A-D apparaissent comme une histoire officielle, parfois mensongère, la version E comme plus critique.
Le Liber Pontificalis sont des annales constituées en fonction des règnes des différents papes (en ce qui concerne Charlemagne : Étienne III, Adrien Ier, Léon III). Il s'agit d'une histoire officielle du point de vue de la papauté.
Les annales monastiques les plus importantes couvrant la période sont les Annales mettenses priores (Metz), les Annales mosellani, les Annales de Lorsch, et la Chronique de Moissac.
Chroniques

Après Grégoire de Tours au VIe siècle, la période mérovingienne a au VIIe siècle un chroniqueur appelé Frédégaire, auteur du Liber historiæ Francorum ou Chronique de Frédégaire qui est prolongée par des continuations, réalisées sous l'égide de la famille carolingienne. La troisième continuation concerne la période 753-768. Quelques données sur le règne de Charlemagne apparaissent dans des chroniques secondaires : la Vie de Sturm (abbé de Fulda) ; les Actes des saints Pères de l'abbaye de Saint-Wandrille ainsi que dans les ouvrages concernant Louis le Pieux : Vie de l'empereur Louis de Thegan (évêque de Trèves), Poème sur Louis le Pieux d'Ermold le Noir, Vie de Louis le Pieux de l'Astronome.
Le texte le plus important est la Vita Caroli rédigée par Éginhard après la mort de l'empereur, mais présent à la cour et membre du cercle des proches à partir des années 790. La plupart des biographes médiévaux flattent leur commanditaire. Éginhard ne déroge pas à la règle en présentant Charlemagne comme un être de lumière, un monarque surhumain. Sa biographie est cependant considérée comme un compte-rendu assez fidèle de la vie de Charlemagne et de son époque.
Deux textes d'auteurs postérieurs à l'époque de Charlemagne, le Poète saxon et le Moine de Saint-Gall, présentent un certain intérêt. Le dernier, identifié en général avec Notker le Bègue, est à l'origine d'un certain nombre d'anecdotes devenues des images d'Épinal au XIXe siècle (Charlemagne glorifiant les élèves pauvres, mais méritants et rejetant les riches paresseux). Le Poète saxon, malgré son origine, est écrit d'un point de vue parfaitement conforme à celui des Francs, et exalte l'œuvre de christianisation de Charlemagne. La chronique du Pseudo-Turpin rédigée dans la première moitié du XIIe siècle est une histoire légendaire écrite en prose sur les expéditions de Charlemagne outre Pyrénées jusqu'à sa mort.
Parmi les auteurs non francs, les sources sont assez limitées. Une des plus intéressantes est la chronique de Crantz (Creontius), chancelier du roi de Bavière Tassilon. Cette chronique est connue seulement par l'intermédiaire tardif d'un humaniste allemand du XVe siècle, Jean Tumair, dit « Aventinus », qui a utilisé un manuscrit plus ancien. Il existe aussi des mentions concernant Charlemagne dans les écrits historiques du byzantin Théophane.
Sources non textuelles
L'épigraphie fournit un nombre assez limité d'informations. La numismatique est plus intéressante en ce qui concerne la titulature de Charlemagne, mais aussi parce qu'on trouve parfois sur les pièces un portrait de Charlemagne.
Biographie
Charlemagne est le plus illustre représentant des souverains de la dynastie carolingienne, qui lui doit d'ailleurs son nom. Petit-fils de Charles Martel, il est le fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon dite « au Grand Pied ».
La date et le lieu de naissance de Charlemagne sont l'objet de controverses, en raison de l'absence de renseignements concordants dans les documents d’époque.
Date de naissance
On dispose d'une indication sur le jour de sa naissance : un calendrier du début du IXe siècle de l'abbaye de Lorsch indique que la naissance de Charlemagne a eu lieu « le 4 des nones d'avril », soit le . En ce qui concerne l'année, il existe trois possibilités : 742, 747 ou 748.

La date de 742 se fonde sur un énoncé d'Éginhard, selon lequel Charlemagne est mort « dans sa soixante-douzième année ». Mais il est apparu qu'Éginhard paraphrasait la Vie des douze Césars de Suétone, de sorte que l'âge qu'il attribue à Charlemagne n'est pas totalement fiable. À noter qu’Eginhard se refuse explicitement à traiter le sujet de la naissance et que la date de 742 est obtenue de façon indirecte. On trouve cependant aussi l'indication de l'âge de 71 ans dans les Annales Regni Francorum.
Les dates de 747-748 se fondent sur un énoncé des Annales Petaviani (Annales de Petau) qui donnent la date de 747. Cela pose cependant un problème, si on retient le jour anniversaire du , car ces annales indiquent que Charlemagne est né après le départ de son oncle Carloman pour Rome, évènement qui a eu lieu après le . De plus, en 747, Pâques est tombé le 2 avril et les chroniqueurs n'auraient pas manqué de signaler cette coïncidence.
Cette absence de certitude concernant l'année de sa naissance est probablement liée au fait que Pépin et Berthe ne se sont mariés (religieusement) qu'en 743 ou 744. Par conséquent, la naissance de Charlemagne serait, du point de vue de l'Église, illégitime en 742, légitime en 747-748. Un autre aspect concerne son âge lors des événements de sa jeunesse : 26 ans ou 20 ans en 768 à son avènement.
Les positions des historiens contemporains et de l'historiographie moderne diffèrent encore au sujet de la date de naissance. L'année 742, retenue de longue date (notamment par le père Anselme) est remise en question par Karl Ferdinand Werner et d'autres historiens qui penchent pour l'année 747, voire 748,,. Werner soutient l'hypothèse des années 747-748 au motif que Carloman étant né en 751, la naissance de Charlemagne en 742 représente un trop grand écart. De surcroît, dans une lettre écrite vers 775, un clerc irlandais du nom de Cathwulf rappelle à Charlemagne que tout le clergé a prié avant sa naissance pour que ses parents aient un enfant, ce qui suppose qu’ils étaient déjà mariés.
Toutefois, d'autres chercheurs maintiennent la validité de la date de 742 et plusieurs dictionnaires et encyclopédies se disputent toujours sur la date de naissance de l'empereur.
Lieu de naissance
Divers lieux ont été évoqués : Quierzy-sur-Oise, Ingelheim am Rhein selon Godefroi de Viterbe, Aix-la-Chapelle (selon Victor Hugo), Herstal ou Jupille.
Le lieu de la naissance de Charlemagne n'est mentionné dans aucune source d'époque. La plus ancienne indication, qui concerne Ingelheim, vient de Godefroi de Viterbe (auteur italien du XIIe siècle) et est retenue par certains auteurs,.
Un autre lieu de naissance envisagé est Quierzy-sur-Oise qui est une ancienne villa royale mérovingienne dans l'Aisne, entre Noyon et Chauny. Son grand-père Charles Martel y était mort, le Mérovingien Thierry III y avait séjourné, de même que Pépin le Bref, et Charles y réside en 781 ; 3 conciles s'y sont tenus en 838, 849 et 853.
Selon d'autres historiens, Charlemagne aurait vu le jour en Austrasie, en particulier dans l'actuelle région de Liège, à Herstal ou Jupille, résidence la plus fréquente de Pépin le Bref et de certains ancêtres des Carolingiens, notamment Pépin le Gros, le père de Charles Martel.
Enfance et jeunesse
Les renseignements jusqu’à son avènement sont limités. Charlemagne est mentionné pour la première fois dans un diplôme de 760 concernant l’abbaye de Saint-Calais. En ce qui concerne la période du règne de son père, on sait que Charlemagne a pris part à un certain nombre d'événements. Il est à la tête de la délégation qui accueille le pape Étienne II en Champagne en 754 (à 12 ou 6 ans) et il est peu après sacré par le pape, en même temps que son frère Carloman Ier. Il participe aux opérations en Aquitaine en 767-768 et il est avec sa mère dans le cortège qui ramène Pépin le Bref malade à Saint-Denis. Sa langue maternelle est le francique rhénan. De nombreuses spéculations sur son supposé illettrisme viennent d'un passage ambigu de son biographe qui peut être interprété comme ayant pour sujet son entraînement soit à l'écriture ou soit à la calligraphie, mais il ne fait en revanche aucun doute qu'il savait lire, parlait couramment le latin, et lisait le grec.
Début du règne : avec Carloman Ier (768-771)
Avant sa mort, le , Pépin a prévu un partage du royaume entre Charles et Carloman ; les territoires qui leur sont attribués sont disposés de façon assez curieuse : ceux de Charlemagne forment un arc occidental de la Garonne au Rhin, ceux de Carloman sont regroupés autour de l’Alémanie ; l’Austrasie, la Neustrie et l’Aquitaine sont partagées entre eux.
Charlemagne et Carloman se font proclamer roi par leurs fidèles, le 9 octobre 768, respectivement à Noyon et Soissons.
Charlemagne est ensuite occupé par les affaires d’Aquitaine (voir infra), qu’il réussit à régler sans l’aide de son frère.
Puis intervient la question des mariages lombards, qui occupe les années 769-771.
En 771, après un peu plus de trois années de règne et de paix relative entre les deux frères, Carloman Ier meurt brusquement au palais carolingien de Samoussy, près de Laon. Dès le lendemain de sa mort, Charles s'empare de son royaume, usurpant l'héritage de ses neveux. La veuve de Carloman Ier, Gerberge de Lombardie, se réfugie en Italie auprès du roi des Lombards, avec ses fils et quelques partisans.
Charles est désormais souverain de tout le royaume franc.
Conditions de l’expansion territoriale
Royaume franc en 768 et son environnement

Le royaume inclut des territoires solidement tenus par les Francs : Austrasie, Neustrie, Bourgogne, Provence, Alémanie et des territoires semi-autonomes : l’Aquitaine (avec la Vasconie et la Septimanie), la Bavière et la Frise.
Hors du royaume, on trouve :
- au-delà de la Manche, les royaumes anglo-saxons ;
- dans la péninsule armoricaine, les principautés bretonnes ;
- au-delà des Pyrénées, l’Espagne musulmane, tenue depuis 756 par le califat des Omeyyades de Cordoue, et dans les Asturies, le royaume chrétien d’Oviedo ;
- au-delà des Alpes, le royaume des Lombards, les États pontificaux (créés par Pépin le Bref), le duché lombard de Bénévent, les possessions byzantines (Naples, Pouilles, Calabre) ; mais Byzance a dû laisser l'exarchat de Ravenne tomber aux mains des Lombards en 751 ;
- au-delà du Rhin, entre la mer du Nord, l’Elbe, la Fulda, se trouve la Saxe, pays « barbare » sans structure politique forte.
Plus éloignés : les Scandinaves du Danemark ; les Slaves (Wilzes, Abodrites, (de), Sorbes), au-delà de l’Elbe ; les Slaves méridionaux et les Avars (semi-nomades turcophones) en Pannonie.
L’empire byzantin a perdu beaucoup de territoires en Asie du fait de l’expansion arabo-musulmane ; dans l’ensemble, les relations des Francs avec l'Empire d'Orient sont plutôt tendues. L’empire musulman, en Asie et en Afrique, est dirigé par le califat des Abbassides de Bagdad, avec lequel au contraire les relations sont plutôt bonnes, en l’absence d’hostilité religieuse, alors qu’il existe un contentieux religieux avec Byzance.
La papauté byzantine fait encore partie de l'Italie byzantine mais, accaparé par sa lutte contre l'empire musulman, l'empereur d'Orient n'a plus les moyens de protéger Rome menacée par les Lombards. La papauté se tourne donc de plus en plus vers les Francs, en particulier vers la famille carolingienne que les papes soutiennent depuis l'époque de Charles Martel.
Organisation politique du royaume franc
Dans le royaume franc, les puissants (principalement les ducs, comtes et marquis) accueillent des hommes libres qu'ils éduquent, protègent et nourrissent. L'entrée dans ces groupes se fait par la cérémonie de la recommandation : ces hommes deviennent des guerriers domestiques (vassi) attachés à la personne du senior. Le seigneur doit entretenir cette clientèle par des dons pour entretenir sa fidélité.
La monnaie d'or devenant rare du fait de la distension des liens commerciaux avec Byzance (qui perd le contrôle de la Méditerranée occidentale au profit des musulmans), la richesse ne peut guère provenir que des routes commerciales de l'Adriatique ou de la guerre. Celle-ci procure du butin et permet éventuellement de conquérir des terres qui peuvent être redistribuées,. En l'absence d'expansion territoriale, les liens vassaliques se distendent. Pour se pérenniser, une puissance doit s'étendre. Depuis des générations, les Pépinides étendent ainsi leurs dominations, et leurs comtes, s'enrichissant, cèdent des terres à leurs propres vassaux. Charles Martel et Pépin le Bref reprennent à l'Église une grande partie de ses biens pour les distribuer aux vassaux. Ceci leur permet, tout en stabilisant leurs acquis, d'avoir les moyens d'être à la tête d'une armée sans égale dans l'Occident médiéval.
Charlemagne se retrouve avec le même problème : il doit s'étendre en permanence pour entretenir ses vassaux et éviter la dissolution de ses possessions. Pendant tout son règne, il tente de les fidéliser par tous les moyens : en leur faisant prêter serment (serment général de fidélité en 789), en leur allouant des terres (seule richesse de l'époque) qu'ils doivent lui restituer à leur mort, en envoyant des missi dominici pour les contrôler et pour surveiller ce qui se trame à travers son empire.
Armée et guerre à l'époque de Charlemagne

Le principe fondamental de l'armée de Charlemagne reste celui de l'armée franque : elle est composée par les hommes libres qui ont le droit et le devoir de participer à l'armée (y compris ceux des territoires récemment conquis). L'armée peut être convoquée chaque année pendant la période de guerre (printemps-été). De fait sur les 46 années du règne de Charlemagne, on ne trouve que deux années où il n'y ait pas eu de convocation de l'armée (790 et 807).
Les historiens estiment les effectifs potentiellement mobilisables de 10 000 à 40 000 hommes.
Concrètement, il y a chaque année une assemblée des grands du royaume, censés représenter l'ensemble du peuple des libres, couramment appelée lors du champ de mai ; cette assemblée prend diverses décisions (ou plutôt : entérine les décisions du roi) et en particulier celle de lancer une expédition contre tel ou tel ennemi. Cette décision est diffusée auprès des intéressés, soit par les vassaux directs du roi auprès de leurs dépendants, soit par les comtes, évêques et abbés auprès des habitants de leur ressort. Chaque guerrier mobilisé doit apporter son équipement et ses vivres pour trois mois et se rendre au point de rassemblement de l'armée (ou des différents corps prévus).
Les forces mobilisées se décomposent entre la cavalerie lourde, la cavalerie légère et l'infanterie. L'armée de Charlemagne ne semble pas utiliser beaucoup de matériel technique, en particulier lors des quelques sièges de ville qui ont eu lieu (Pavie, Saragosse, Barcelone…).
Par ailleurs, Charlemagne dispose d'un certain nombre de guerriers dépendant directement de lui, qui forment sa garde, et qui peuvent être utilisés pour des opérations urgentes.
Consolidation et élargissement du territoire

- à la mort de Pépin le Bref 768.
- Conquêtes de Charlemagne (768-814).
- Territoires versant un tribut.
Durant les trois premières décennies du règne de Charlemagne, le territoire du royaume s'accroît nettement, quoique de façon plus ou moins solide : intégration complète des duchés d'Aquitaine et de Bavière ; conquête du royaume des Lombards (774), de la Saxe, de quelques territoires en Espagne, dans les possessions byzantines et dans les pays slaves ; expéditions contre les Avars et les Bretons.
Aquitaine et Vasconie
En 768, Pépin, juste avant de mourir, a obtenu la soumission de l’Aquitaine et de la Vasconie, le duc Waïfre ayant été assassiné par des gens de son entourage. De 768 à 771, le duché est partagé entre Charles et Carloman.
En 769, le père de Waïfre, Hunald Ier, sort du monastère où il avait été relégué et entre en rébellion. Traqué par l’armée franque, il se réfugie en Vasconie ultérieure, mais le duc Loup II préfère se soumettre et livre Hunald Ier à Charlemagne. Dès lors l’Aquitaine revient sous le contrôle des Francs qui en avaient perdu la jouissance en 660 au profit des Vascons.
En 781, Louis (dit Louis le Pieux ou Louis le Débonnaire) est couronné à Rome roi d’Aquitaine. Ce royaume d’Aquitaine reste en place jusqu’à l’avènement à l’empire de Louis en 814, avec deux dépendances : le duché de Vasconie, au sud de la Garonne, où Sanche Ier Loup succède à Loup II ; le comté de Septimanie (Narbonne, Carcassonne), dirigé par le comte Milon, un Wisigoth, puis par Guillaume de Gellone, comte de Toulouse et marquis de Septimanie à partir de 790 environ.
Cependant, dès 812, les Vascons sont de nouveau astreints à la soumission de Louis le Débonnaire et cela ne semble pas les satisfaire. Semen Ier Loup et ses hommes, des Euskariens des deux versants des Pyrénées, reprennent les armes quelque temps après et se révoltent contre les Francs. Au plaid annuel tenu à Toulouse en 812, Louis le Débonnaire exige « qu'on châtiât cet esprit de rébellion », ce que l'assemblée décida par acclamation.
Une nouvelle expédition de Louis le Débonnaire arriva jusqu'à Pampelune en passant par Dax puis par le difficile passage des Pyrénées. Son objectif est d'y raffermir son autorité chancelante. Selon sa biographie Vita Hludovici Pii, dans la Vasconie transpyrénéenne Louis était libre d'exiger toute futilité publique et particulière.
Après avoir séjourné à Pampelune, Louis retourne en Aquitaine par la route de Roncevaux et prend la précaution, cette fois-ci, afin de ne pas répéter la défaite de 778, de s'emparer comme otages des femmes et des enfants vascons qu'il ne libéra qu'une fois arrivé dans une zone sûre où son armée ne risquait plus d'embuscade.
Quand Louis le Pieux succède à Charlemagne en 814, la présence carolingienne sur la totalité de son immense territoire reste fragile. L'absence de Louis le Pieux dans la Marche hispanique, la Septimanie, la Vasconie et même le Toulousain se fait sentir. Cependant, à l'exception sans doute de la Vasconie, la légitimité carolingienne s'enracine.
Italie
De toutes les guerres de Charlemagne, celles qu'il entreprit contre les Lombards en se substituant ainsi à l'empire d'Orient comme protecteur de la papauté, sont les plus importantes par leurs conséquences politiques et celles aussi où se montre le plus clairement le lien qui rattache intimement la conduite de Charles à celle de son père. L'alliance avec les papes les imposait, non seulement dans l'intérêt du royaume franc, mais dans celui du roi des Francs lui-même. Pépin le Bref avait espéré, à la fin de son règne, un arrangement pacifique avec les Lombards. Charles épousa Désirée, la fille de leur roi Didier. Mais ce mariage ne servit à rien. Les Lombards continuèrent de menacer Rome et leur roi noua même contre son gendre de dangereuses intrigues avec le duc des Bavarois et avec la propre belle-sœur de Charles.
En 773, Charlemagne intervient à la demande du pape contre Didier. L'armée franque traverse les Alpes durant l', met le siège devant Pavie (septembre) et occupe assez facilement le reste du royaume lombard. Pavie affamée et en proie à des épidémies tombe en . Charlemagne s'adjuge lui-même le titre de roi des Lombards Gratia Dei Rex Francorum et Langobardorum (« roi des Francs et des Lombards par la grâce de Dieu ») le tandis que certains historiens affirment qu'il est proclamé roi par l'archevêque de Milan qui lui aurait posé la couronne de fer de Lombardie sur la tête. Charlemagne prend alors le titre de roi des Lombards ; Didier est envoyé comme moine à Corbie, le reste de sa famille est aussi neutralisé, à l'exception d'Adalgis qui se réfugie à Constantinople. Le duché de Spolète se soumet à la domination franque en acceptant comme duc un protégé du pape, Hildebrand. Le duché de Bénévent reste aux mains d'Arigis, gendre de Didier, mais doit fournir des otages, en particulier son fils Grimoald, qui sera élevé à la cour. En 776, les Francs conquièrent le duché du Frioul.
En 781, le second fils de Charlemagne, Carloman, alors rebaptisé Pépin, est couronné à Rome roi d'Italie, titre qui ne correspond pas à un État formel ; par la suite, Pépin assume sous le contrôle de Charlemagne la fonction de roi des Lombards. La principale personnalité du royaume au début du règne de Pépin est Adalard, cousin de Charlemagne. Les problèmes sont assez nombreux : relations avec Arigis et avec les Romains d'Orient.
Ainsi, l'État lombard, dont la naissance avait mis fin à l'unité politique de l'Italie, attira sur elle, en mourant, la conquête étrangère. Elle n'était plus désormais qu'un appendice de la monarchie franque et elle ne devait s'en détacher, à la fin du IXe siècle, que pour tomber bientôt après sous la domination germanique. Par un renversement complet du sens de l'histoire, elle qui avait jadis annexé le nord de l'Europe était maintenant annexée par lui ; et cette destinée n'est en un sens qu'une conséquence des bouleversements politiques qui avaient transporté de la Méditerranée au nord de la Gaule le centre de gravité du monde occidental.
Et pourtant, c'est Rome, mais la Rome des papes, qui a décidé de son sort. On ne voit pas quel intérêt aurait poussé les Carolingiens à attaquer et à conquérir le royaume lombard si leur alliance avec la papauté ne les y avait contraints. L'influence que l'Église, débarrassée de la tutelle de Byzance, va désormais exercer sur la politique de l'Europe, apparaît ici pour la première fois en pleine lumière. L’État ne peut désormais se passer de l'Église. Entre elle et lui se forme une association de services mutuels qui, les mêlant sans cesse l'un à l'autre, mêle aussi continuellement les questions spirituelles aux questions temporelles et fait de la religion un facteur essentiel de l'ordre politique. La création de l'Empire d'Occident, en 800, voulue comme la renaissance de l'ancien Empire romain d'Occident, est la manifestation définitive de cette situation nouvelle et le gage de sa durée dans l'avenir.
Saxe

Au-delà du Rhin, un puissant peuple conservait encore, avec son indépendance, la fidélité au vieux culte national : les Saxons, répartis entre quatre groupes (Westphales, , Angrivarii, Nordalbingiens) et établis entre l'Ems et l'Elbe, depuis les côtes de la mer du Nord jusqu'aux montagnes du Harz. Seuls de tous les Germains, c'est par mer qu'à l'époque du grand ébranlement des invasions, ils étaient allés chercher des terres nouvelles. Durant tout le Ve siècle, leurs barques avaient inquiété les côtes de Gaule aussi bien que celles de Grande-Bretagne. Il y eut des établissements saxons, encore reconnaissables aujourd'hui à la forme des noms de lieux, à l'embouchure de la Canche et à celle de la Loire. Mais c'est seulement en Grande-Bretagne que des Saxons et des Angles, peuples du Sud du Jutland étroitement apparentés à eux, s'établirent durablement. Ils refoulèrent la population celtique de l'île dans les districts montagneux de l'Ouest, Cornouailles et pays de Galles d'où, se trouvant trop à l'étroit, elle émigra au VIe siècle en Armorique, qui prit dès lors le nom de Bretagne comme la partie conquise de la Grande-Bretagne reçut le nom d'Angleterre. Ces Saxons insulaires ne conservèrent pas de rapports avec leurs compatriotes du continent. Ils les avaient si bien oubliés qu'à l'époque où, après avoir été évangélisés par Grégoire le Grand, ils entreprirent la conversion des Germains, ce n'est pas vers eux, mais vers la que leurs missionnaires dirigèrent leurs efforts.
Au milieu du VIIIe siècle, les Saxons continentaux étaient donc encore relativement préservés de l'influence romaine et chrétienne. Pendant que leurs voisins se romanisaient ou se convertissaient, leurs institutions et leur culte national propres s'étaient développés et affermis. Le royaume franc, dont ils étaient limitrophes, n'était pas en mesure d'exercer sur eux le prestige et l'attraction dont l'Empire romain avait jadis été l'objet de la part des barbares. À côté de lui, ils conservaient leur indépendance à laquelle ils tenaient d'autant plus qu'elle leur permettait d'en piller les provinces limitrophes. Ils étaient attachés à leur religion comme à la marque et à la garantie de leur indépendance.
Depuis 748, ils sont tributaires du royaume franc ; le tribut, établi en 758 à 300 chevaux par an, n'est cependant pas payé à la fin du règne de Pépin le Bref et le royaume subit régulièrement des incursions saxonnes.
Charlemagne fait sa première expédition en Saxe en 772, détruisant en particulier le principal sanctuaire, l'Irminsul, symbole de la résistance du paganisme saxon et lieu de réunion des païens qui lui apportaient une offrande après chaque victoire ; puis, à partir de 776, après l'intermède italien, commence une guerre acharnée contre les Saxons, qui, commandés par Widukind, un chef westphalien, lui opposent une vigoureuse résistance. Suivent plusieurs campagnes marquées par la dévastation de différentes parties de la Saxe et la soumission provisoire de chefs, mais aussi par un revers grave des Francs en 782 au Süntel, près de la Weser. Cette défaite entraîne une opération de représailles qui s'achève par le massacre de 4 500 Saxons à Verden. Widukind finit par se soumettre en 785 et se fait baptiser.
Charlemagne impose alors le Capitulaire De partibus Saxoniæ (premier capitulaire saxon), une législation d'exception qui prévoit la peine de mort pour de nombreuses infractions, en particulier pour toute manifestation de paganisme (crémation des défunts, refus du baptême pour les nouveau-nés). Une politique de déportation des Saxons et de colonisation par des Francs a lieu en même temps. La législation d'exception prend fin en 797 (troisième capitulaire saxon), mais la soumission définitive n'est vraiment atteinte qu'en 804.
Jusqu'alors le christianisme s'était répandu relativement paisiblement parmi les Germains. En Saxe cependant, Charlemagne employa la force : de là les violences contre tous ceux qui sacrifieraient encore aux « idoles » et de là aussi l'acharnement que mirent les Saxons à défendre leurs dieux devenus les protecteurs de leurs libertés. Dans certains milieux nationalistes allemands l'image de Charlemagne est celle du « Bourreau des Saxons » issue du massacre de Verden. Ainsi en 1935, pour commémorer l'événement, le régime nazi construisit le monument de (de).
La conquête des Saxons permettait également de mettre fin une fois pour toutes à la menace permanente que les Saxons faisaient peser sur la sécurité du royaume franc. Une fois l'annexion et la conversion de la Saxe, dernier élément de l'ancienne Germanie, achevées, la frontière orientale de l'Empire carolingien atteignit l'Elbe et la Saale. Elle se dirigeait de là jusqu'au fond de la mer Adriatique par les montagnes de Bohême et le Danube, englobant le pays des Bavarois.
Espagne
Depuis leur défaite à Poitiers, les musulmans n'avaient plus menacé la Gaule. L'arrière-garde qu'ils avaient laissée dans le pays de Narbonne en avait été refoulée par Pépin le Bref. L'Espagne, où venait de s'installer l'émirat de Cordoue, ne regardait plus vers le Nord et dirigeait son activité vers les établissements islamiques proches de la Méditerranée. Les progrès de l'islam dans les sciences, les arts, l'industrie et le commerce sont aussi rapides que ses conquêtes[Interprétation personnelle ?]. Mais ces progrès eurent pour conséquence de le détourner des grandes entreprises de prosélytisme pour les concentrer sur lui-même. En même temps que les sciences se développèrent et que l'art s'épanouit, surgirent des querelles religieuses et politiques. L'Espagne n'en était pas plus épargnée que le reste du monde musulman. C'est l'une d'elles qui provoqua l'expédition de Charles au-delà des Pyrénées.
Alliance avec Suleyman ibn al-Arabi (777)
En 777, lors de l'assemblée de Paderborn, en Saxe, Charlemagne reçoit des émissaires de plusieurs gouverneurs musulmans d'Espagne, y compris celui de Barcelone, en rébellion contre l'émirat de Cordoue. Sulayman s'engage à permettre aux Francs de s'emparer de Saragosse. Charlemagne décide de donner suite et d'intervenir dans le Nord de l'Espagne, sans doute moins pour des raisons religieuses (des lettres du pape de cette époque montrent que celui-ci préférerait une intervention en Italie, contre des chrétiens) que pour sécuriser la frontière sud de l'Aquitaine.
Expédition de 778

Une double expédition est mise sur pied au , et durant l'été les deux armées se rejoignent devant Saragosse, mais à ce moment, la ville est tenue par des loyalistes, contrairement à ce que prétendait Suleyman. Menacés d'une intervention de l'émir de Cordoue, les Francs lèvent le siège et quittent l'Espagne, après avoir pillé Pampelune. Cet échec est augmenté du revers assez grave subi par l'arrière-garde de Charlemagne face aux Vascons lors de la traversée des Pyrénées. L'embuscade, est principalement menée par des Basques, mais il est probable qu'y participent aussi des habitants de Pampelune et des ex-alliés musulmans de Charlemagne, mécontents d'une retraite aussi rapide (les otages remis par Suleyman sont libérés au cours de l'opération).
Pour les contemporains, cette expédition passa à peu près inaperçue. Le souvenir du comte Roland tué dans l'embuscade ne se perpétua tout d'abord que parmi les gens de sa province, dans le pays de Coutances. Il fallut l'enthousiasme religieux et guerrier qui s'empara de l'Europe à l'époque de la première croisade pour faire de Roland le plus héroïque des preux de l'épopée française et chrétienne et transformer la campagne dans laquelle il trouva la mort en une lutte gigantesque entreprise contre l'islam par « Carles li reis nostre emperere magne ».
Constitution de la marche d'Espagne (785-810)

Par la suite, Charlemagne n'intervient plus personnellement en Espagne, laissant le soin des opérations aux responsables militaires de l'Aquitaine, les comtes de Toulouse Chorson, puis Guillaume de Gellone, puis le roi Louis lui-même. Malgré une défaite subie par Guillaume en Septimanie (793), les Aquitains réussissent à conquérir quelques territoires en Espagne : notamment Gérone, Barcelone (801), la Cerdagne et Urgell. En revanche, malgré trois tentatives menées par Louis, ils échouent à reprendre Tortosa. En 814, Saragosse et la vallée de l'Èbre restent donc musulmans, pour encore très longtemps.
Les territoires reconquis forment la marche d'Espagne.
Autres

Bavière
Depuis 748, elle est dirigée par le duc Tassilon, petit-fils de Charles Martel, imposé par Pépin le Bref à la mort du duc Odilon. Cependant Tassilon cherche à préserver son indépendance, épousant en 763 Liutberge, fille de Didier de Lombardie et future belle-sœur de Charlemagne.
Bien que Tassilon ne soit pas intervenu lors de la campagne contre les Lombards en 773-774, Charlemagne s'efforce de renforcer son contrôle. Tassilon doit prêter serment de fidélité en 781, puis de nouveau en 787. En 788, il est mis en jugement devant l'assemblée, condamné à mort, puis gracié et enfermé dans un monastère ainsi que son épouse et ses deux fils. Charlemagne nomme des comtes pour la Bavière et place son beau-frère Gérold à la tête de l'armée avec le titre de præfectus. En 794, Tassilon comparaît de nouveau devant l'assemblée et proclame sa renonciation au trône de Bavière, désormais totalement intégrée au royaume franc.
Avars
Ce peuple de cavaliers, d'origine turque, avait au VIe siècle anéanti les Gépides (avec l'aide des Lombards) et s'était depuis lors installé dans le bassin du moyen-Danube, d'où il harcelait, avec ses vassaux Slaves, à la fois l'Empire byzantin et la Bavière.
En 791, avec l'aide de son fils Pépin d'Italie, Charlemagne mène contre les Avars une première expédition. En 795, il réussit à s'emparer de leur camp retranché, le Ring avar, avec un trésor considérable, fruit de plusieurs dizaines d'années de pillages. En 805, les derniers Avars rebelles sont définitivement soumis.
Ce furent des campagnes d'extermination : les Avars furent massacrés au point de disparaître en tant que peuple. L'opération terminée, Charles, pour parer à de nouvelles agressions, transforma la Pannonie, peuplée de Slaves notamment Carantanes, en une marche, c'est-à-dire un territoire de garde soumis à une administration militaire. Ce fut la « marche » orientale (marca orientalis), point de départ de l'Autriche moderne qui en a conservé le nom.
Frisons
L'annexion de la Frise orientale (la région s'étendant du Zuiderzee jusqu'à l'embouchure de la Weser) par les Francs n'est acquise, en apparence, qu'après 782, voire 785. La situation demeura tendue encore plusieurs années pour les Francs.
Bretons
Venus au Ve siècle de Bretagne, les Bretons sont des chrétiens organisés en principautés, subdivisées en seigneuries dirigées par un mac'htiern. Ils occupent l'Ouest de la péninsule armoricaine (Domnonée, Cornouaille et Vannetais). Le Vannetais (Broërec pour les Bretons) a cependant été pris par les Francs ; à la fin du VIIIe siècle, les comtés de Nantes, Rennes et Vannes forment la marche de Bretagne. Les Bretons sont en principe tributaires du royaume franc, mais cela n'empêche pas des opérations de pillage.
En 786, Charlemagne envoie des forces considérables pour soumettre les mac'htierned. D'autres expéditions sont organisées par la suite en 799, avec le comte Guy de Nantes, puis en 811, toujours avec un succès limité. Malgré cela, une partie de l'aristocratie bretonne ralliée fournit des cadres à la monarchie franque ; c'est d'elle que, sous le règne de Louis le Pieux, sortira Nominoë.
Slaves
Dès avant la fin du VIIe siècle, les Slaves s'étaient avancés en Europe centrale. Ils avaient pris possession du pays abandonné par les Germains entre la Vistule et l'Elbe, par les Lombards et les Gépides en Bohême et Moravie. De là ils avaient franchi le Danube et s'étaient introduits dans les Balkans où ils s'étaient répandus jusque sur les côtes de la mer Adriatique.
De ce côté encore, il fallait assurer la sécurité de l'Empire. Depuis 807 d'autres « marches » furent établies le long de l'Elbe et de la Saale, barrant le passage aux tribus slaves des Sorabes et des Abodrites.
Cette frontière fut en même temps, comme le Rhin l'avait été aux IVe et Ve siècles, la frontière entre l'Europe chrétienne et le paganisme. Il est intéressant pour l'appréciation des idées religieuses de ce temps, de constater qu'il y eut là momentanément un renouveau de l'esclavage. Le paganisme des Slaves les mettant en dehors de l'humanité, ceux d'entre eux qui étaient faits prisonniers étaient vendus comme du bétail. Aussi le mot qui dans la plupart des langues occidentales désigne l'esclave (esclave, sklave, slaaf) n'est pas autre chose que le nom même du peuple slave.
Étendue territoriale
À son apogée, l'Empire carolingien recouvre les territoires actuels de la France, de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Autriche, de la Hongrie et de la Slovénie, une bonne moitié de l'Italie et une petite partie de l'Espagne, ainsi que les îles anglo-normandes et les principautés d'Andorre, de Monaco et de Liechtenstein. Il exerce également une autorité indirecte sur les États pontificaux, la Silésie, la Bohême, la Moravie, la Slovaquie et la Croatie.
Couronnement impérial (25 décembre 800)

Les costumes des personnages reflètent la mode du milieu du XVe siècle.
Facteurs généraux du couronnement
Situation en Europe occidentale
Élargi par la conquête à l'Est jusqu'à l'Elbe et au Danube, au sud jusqu'à Bénévent et jusqu'à l'Èbre, la monarchie franque, à la fin du VIIIe siècle, renferme à peu près tout l'Occident chrétien. Les petits royaumes anglo-saxons et espagnols, qu'elle n'a pas absorbés, ne sont qu'une quantité négligeable et ils lui prodiguent d'ailleurs les témoignages d'une déférence qui pratiquement équivaut à la reconnaissance de son protectorat. En fait, la puissance de Charles s'étend à tous les pays et à tous les hommes qui reconnaissent dans le pape de Rome l'autorité centrale de l'Église, au moment où les prétentions de la papauté à la juridiction universelle se développent. En dehors d'elle, ou c'est le monde barbare du paganisme, ou le monde ennemi de l'islam, ou enfin le vieil Empire byzantin, chrétien sans doute, mais d'une orthodoxie bien capricieuse et de plus en plus se groupant autour du patriarche de Constantinople et laissant le pape à l'écart.
L’idée même d’empire, d’imperium, est présente dans les esprits de plusieurs personnalités à la fin des années 790, en particulier chez Alcuin.
« De plus, le souverain de cette immense monarchie est à la fois l'obligé et le protecteur de l'Église. Sa foi est aussi solide que son zèle pour la religion est ardent. Peut-on s'étonner dans de semblables conditions que l'idée se soit présentée de profiter d'un moment si favorable pour reconstituer l'Empire romain, mais un Empire romain dont le chef, couronné par le pape au nom de Dieu, ne devra son pouvoir qu'à l'Église, et n'existera que pour l'aider dans sa mission, un Empire qui, n'ayant pas d'origine laïque, ne devant rien aux hommes, ne formera pas à proprement parler un État, mais se confondra avec la communauté des fidèles dont il sera l'organisation temporelle, dirigée et inspirée par l'autorité spirituelle du successeur de saint Pierre ? Ainsi, la société chrétienne recevrait sa forme définitive. L'autorité du pape et de l'empereur, tout en restant distinctes l'une de l'autre, seront pourtant aussi étroitement associées que, dans le corps de l'homme, l'âme l'est à la chair. Le vœu de Saint Augustin serait accompli. La cité terrestre ne serait que la préparation de l'acheminement à la cité céleste. Il s'agit d'une conception grandiose mais uniquement ecclésiastique, dont Charles n'a jamais saisi exactement, semble-t-il, toute la portée et toutes les conséquences ».
Situation dans l’Empire byzantin
Depuis 792, l’Empire est de fait dirigé par Irène, mère de l'empereur Constantin VI, mais en 797, elle assume officiellement le titre de basileus, ce qui dans la société de l’époque est un peu incongru, d'autant que son fils est mort peu après avoir été aveuglé sur l'ordre de sa mère. Les milieux carolingiens estiment que dans ces conditions, le titre impérial byzantin n’est pas légitimement porté.
Situation de la papauté
Un autre facteur est la relation entre le pape et les autorités byzantines : l'empereur et le patriarche de Constantinople. Ce dernier étant soutenu par un État encore prestigieux, riche et puissant, les papes de Rome trouvent un soutien équivalent dans le royaume franc des Carolingiens, qui de son côté trouve dans la papauté la légitimité romaine et sacrée à laquelle ils aspirent.
En 796, le pape Adrien Ier est remplacé par Léon III, dont la position à Rome est beaucoup plus faible que celle de son prédécesseur face à la hiérarchie ecclésiastique et face à la noblesse romaine, bien qu’il ait été élu très rapidement et très facilement. Il est notamment poursuivi par des rumeurs sur l’immoralité de son comportement. Léon III est donc très dépendant de la protection de Charlemagne.
Attentat contre Léon III () et ses conséquences
Le , Léon III subit un véritable attentat : au cours de la procession des Grandes Litanies, il est jeté à bas de sa mule, et molesté, puis emprisonné ; le bruit court que ses assaillants lui ont coupé la langue et crevé les yeux, ce qui se révèlera inexact, mais permettra de parler de miracle. Quelques jours plus tard, il est délivré grâce à l’intervention du duc franc Winigise de Spolète, qui l’emmène à Spolète, puis, avec des missi de Charlemagne, est organisé un voyage pontifical à Paderborn.
De Paderborn à Rome (-)
Léon III passe environ un mois à Paderborn, rencontrant plusieurs fois Charlemagne. Le contenu politique de leurs discussions est ignoré ; on ne sait pas en particulier si l’attribution du titre impérial a été discutée. Mais on peut noter qu’un poème écrit durant cette entrevue, parle de Charlemagne comme du Père de l’Europe et d’Aix-la-Chapelle comme de la Troisième Rome. En tout cas, Charlemagne s'engage à venir à Rome pour traiter le différend entre Léon et ses adversaires.
Il semble que Charlemagne ait envisagé un voyage à Rome dès le début de 799, avant cette crise, puisque, dans une lettre, Alcuin demande à en être dispensé pour raisons de santé. Le voyage est confirmé à Paderborn, mais Charlemagne ne se précipite pas à Rome. Il faut laisser le temps à Léon de rétablir sa position à Rome. Il est aussi possible qu'il ait paru judicieux d'être à Rome pour la Noël de l’an 800.
Léon est de retour à Rome, avec une escorte et quelques hauts dignitaires francs, à la fin ; les missi reçoivent une plainte officielle contre lui. Une commission est réunie au Latran et une enquête est menée. Dans l'ensemble, malgré tout, la situation de Léon est à peu près rétablie.
Charlemagne passe le printemps et l' dans une tournée en Neustrie, s'attardant particulièrement à Boulogne, où est envisagé le problème de la défense des côtes, puis à Tours, où il rencontre Alcuin, mais aussi Louis d'Aquitaine. Il part ensuite pour l'Italie, une expédition militaire contre Bénévent étant aussi envisagée. Le cortège fait étape à Ravenne : Pépin est envoyé contre Bénévent tandis que Charlemagne part pour Rome.
Il arrive aux abords de Rome le . Selon le protocole byzantin, le basileus, s'il venait à Rome, devrait être accueilli par le pape lui-même à 6 milles de Rome. Il est donc significatif que Charlemagne, seulement roi des Francs et des Lombards, soit accueilli par le pape à 12 milles, à Mentana.
Charlemagne gagne Rome le 24 et s'établit au Vatican, en dehors des murs de la ville.
Après une semaine de cérémonies religieuses et de Laudes, Charlemagne décide de procéder à un jugement de Léon III et, en même temps, des conjurés de 799. Une assemblée de prélats francs et romains, présidée par Charlemagne, est réunie à Saint-Pierre : elle va durer jusqu'au . Les responsables de l'attentat, en présence de Charlemagne, renoncent à accuser le pape, et chacun d'entre eux s'efforce de rejeter la responsabilité sur les autres. Ils seront condamnés à mort, la peine étant ensuite commuée en bannissement. En ce qui concerne Léon III, en l'absence d'accusateurs, Charlemagne aurait pu s'en tenir là. Mais il veut que les choses soient mises au net et impose à Léon une procédure de jugement par serment purgatoire, une procédure germanique.
Le serment a lieu le : Léon jure qu'il n'a commis aucun des crimes dont il a été accusé. Puis l'assemblée évoque la question de l'accession de Charlemagne au titre impérial. Les arguments utilisés, sans doute par les prélats de la suite de Charlemagne, concernent la vacance du trône à Constantinople et le fait que Charlemagne ait sous son contrôle les anciennes résidences impériales d'Occident, notamment Rome, mais aussi Ravenne, Milan, Trèves. L'assemblée accueille favorablement ces arguments et Charlemagne accepte l'honneur qui lui est proposé.
Il est prévu qu'une cérémonie ait lieu le , à l'occasion de la messe de Noël, qui a lieu habituellement à Saint-Jean-de-Latran, mais aura lieu cette fois dans la basilique Saint-Pierre.
Cérémonie du

Le jour de Noël de l'an 800, Charlemagne est donc couronné empereur d'Occident par le pape Léon III. Il se montre courroucé que les rites de son couronnement soient inversés au profit du pape. En effet, ce dernier lui dépose subitement la couronne sur la tête alors qu'il est en train de prier, et ensuite seulement le fait acclamer et se prosterne devant lui. Une manière de signifier que c'est lui, le pape, qui fait l'empereur — ce qui anticipe sur les longues querelles des siècles ultérieurs entre l'Église et l'Empire. Selon Éginhard, le biographe de Charlemagne (Vie de Charlemagne), l'empereur serait sorti furieux de la cérémonie : il aurait préféré que l'on suive le rituel byzantin, à savoir l'acclamation, le couronnement et enfin l'adoration — c'est-à-dire, selon les Annales royales, le rituel de la proskynèse (prosternation), le pape s'agenouillant devant l'empereur. Éginhard évoque même que « Charlemagne aurait renoncé à entrer dans l'Église ce jour-là, s'il avait pu connaître d’avance le dessein du pontife ». C'est en se souvenant[réf. souhaitée] de cet épisode que Napoléon prend soin, un millénaire plus tard, lors de son couronnement en présence du pape, de se poser la couronne lui-même sur la tête.
En 813, Charlemagne fit changer, en faveur de son fils Louis le Pieux, le cérémonial qui l'avait froissé : la couronne fut posée sur l'autel et Louis la plaça lui-même sur sa tête, sans l'intervention du pape. Cette nouveauté, qui disparut par la suite, ne changeait rien au caractère de l'Empire. Bon gré, mal gré, il restait une création de l'Église, quelque chose d'extérieur et de supérieur au monarque et à la dynastie. C'était à Rome qu'en était l'origine et c'était le pape seul qui en disposait comme successeur et représentant de saint Pierre. De même qu'il tient son autorité de l'apôtre, c'est au nom de l'apôtre qu'il confère le pouvoir impérial.
Réaction byzantine

Mais l'Empire byzantin refuse de reconnaître le couronnement impérial de Charlemagne, le considérant comme une usurpation.
Charles et ses conseillers objectent que l'Empire romain d'Orient est alors dirigé par une femme, l'impératrice Irène. Par conséquent, le titre d'empereur est considéré comme vacant. C'est notamment l’avis d'Alcuin, le principal conseiller de Charlemagne, pour qui le titre impérial ne peut être assumé que par un homme.
Afin d'éviter un affrontement, Irène cherche la paix avec les Francs, mais le couronnement de Charlemagne comme « empereur des Romains » est perçu par l'opinion publique romaine d'Orient comme une rébellion. De son côté, Charlemagne se considère désormais comme l'égal des basileis (empereurs byzantins). Si les Byzantins refusent de reconnaître son titre impérial, il le fera reconnaître par la force. La menace d'une guerre est réelle.
Selon le chroniqueur byzantin Théophane le Confesseur, Charlemagne aurait alors envisagé de conclure un mariage avec l'impératrice Irène. Dans cette optique, il envoie des ambassadeurs à Constantinople en 801. Irène, de son côté n'est pas opposée à l'idée d'un mariage et envoie en retour une ambassade à Aix-la-Chapelle à l’automne 801 afin de valider les contours du projet qui permettrait de réunifier l'Empire romain, fut-il devenu germanique en Occident et hellénique en Orient. Néanmoins l'aristocratie grecque, hostile à Irène, voit dans ce projet un acte sacrilège et organise en un coup d'État qui renverse l'impératrice.
Avec le traité de paix d’Aix-la-Chapelle en 812, l’empereur d'Orient Michel Ier Rhangabé finit par parer Charlemagne du titre d'empereur, mais en utilisant des formules détournées évitant de se prononcer sur la légitimité du titre, telles que : « Charles, roi des Francs […], que l'on appelle leur empereur ». C'est l'empereur byzantin Léon V l'Arménien qui accepte vraiment de lui reconnaître le titre d'empereur d'Occident en 813.
Théorie carolingienne de l'Empire

Charlemagne considère que la dignité impériale ne lui est conférée qu'à titre personnel, pour ses exploits, et que son titre n'est pas appelé à lui survivre. Dans ses actes, le souverain se titre « empereur gouvernant l’Empire romain, roi des Francs et des Lombards » (Karolus, serenissimus augustus, a Deo coronatus, magnus et pacificus imperator, Romanum gubernans imperium, qui et per misericordiam Dei rex Francorum et Langobardorum). Dans son testament, en l'an 806, il partage l'Empire entre ses fils, suivant la coutume franque, et ne fait aucune mention de la dignité d'empereur. C'est seulement en 813, quand il n'a plus qu'un seul fils encore vivant, le futur Louis le Pieux, que Charlemagne décide dans son testament du maintien de l'intégralité de l'Empire et du titre impérial.
Selon les lettrés de l'époque, comme Alcuin, le prince idéal doit avoir un but religieux, et lutter contre les hérétiques et les païens, y compris hors des frontières. Mais il doit avoir aussi un but politique : ne pas se contenter de la dignité royale, et devenir empereur d'Occident. Léon III va dans ce sens, mais pour lui le pouvoir spirituel l'emporte sur le pouvoir temporel, ce qui explique cette organisation lors du couronnement de Charlemagne.
Avec ce couronnement, Charlemagne est désormais présenté comme un « nouveau David », un christus Domini (un « prêtre-roi »).
Fin du règne



Son fils Pépin d'Italie meurt en 810 et le cadet Charles en 811. En 813, il fait prendre, par cinq synodes provinciaux, une série de dispositions concernant l'organisation de l'Empire (pour plus de détails, cf. concile de Tours, concile de Mayence, conciles d'Arles, concile de Chalon). Elles sont ratifiées la même année par une assemblée générale convoquée à Aix-la-Chapelle, au cours de laquelle il prend la précaution de poser lui-même la couronne impériale sur la tête de Louis, l'unique survivant de ses fils.
Charlemagne meurt le à Aix-la-Chapelle, d'une affection aiguë qui semble avoir été une pneumonie aiguë.
Selon Éginhard, Charlemagne n'ayant laissé aucune indication concernant ses funérailles, après de simples cérémonies mortuaires dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle (l'embaumement et la mise en bière précèdent cette cérémonie au cours de laquelle une effigie vivante est probablement placée sur son cercueil pour le représenter), il est inhumé dans une fosse le jour même sous le dallage de la Chapelle palatine. Le moine Adémar de Chabannes, dans son Chronicon, chronique rédigée entre 1024 et 1029, rend ces funérailles plus fastueuses, créant le mythe d'un Otton III qui a retrouvé un caveau voûté dans lequel l’Empereur à la barbe fleurie est assis sur un siège d’or, revêtu de ses insignes impériaux, ceint de son épée d’or, avec dans ses mains un évangéliaire d’or, et sur sa tête un diadème avec un morceau de la Vraie Croix. En 1166, Frédéric Barberousse, après avoir obtenu la canonisation de Charlemagne, fait rouvrir le tombeau pour déposer ses restes dans un sarcophage en marbre dit sarcophage de Proserpine. Le , Frédéric II entreprend une seconde translatio dans une châsse en or et en argent. Selon la légende, à l'occasion de cette exhumation, fut trouvé pendu au cou de Charlemagne le talisman qu'il portait constamment sur lui.
Au lendemain de sa mort en 814, son vaste empire est borné à l'ouest par l'océan Atlantique (sauf la Bretagne), au sud, par l'Èbre, en Espagne, par le Volturno, en Italie ; à l'est par la Saxe, la rivière Tisza, les contreforts des Carpates et l'Oder ; au nord par la Baltique, le fleuve Eider, la mer du Nord et la Manche.
Aspects généraux du règne
Le règne de Charlemagne est d'abord la continuation et comme le prolongement de celui de son père Pépin le Bref. Aucune originalité n'y apparaît : alliance avec l'Église, lutte contre les païens, les Lombards et les musulmans, transformations gouvernementales, souci de réveiller les études de leur torpeur, tout cela se rencontre en germe déjà sous Pépin. Comme tous les grands remueurs d'histoire, Charles n'a fait qu'activer l'évolution que les besoins sociaux et politiques imposaient à son temps. Son rôle s'adapte si complètement aux tendances nouvelles de son époque qu'il en paraît être l'instrument et qu'il est bien difficile de distinguer dans son œuvre ce qui lui est personnel et ce qu'elle doit au jeu même des circonstances.
Relations diplomatiques
Au cours de son règne, Charlemagne a entretenu des relations diplomatiques avec deux puissances importantes du bassin méditerranéen : l'Empire byzantin et le Califat abbasside de Bagdad, ainsi qu'avec le royaume anglo-saxon de Mercie.
Empire romain d'Orient

Au cours de son règne, Charlemagne entretient avec les empereurs byzantins des relations ambivalentes, tantôt amicales tantôt hostiles. Entre le royaume franc et l’Empire romain d'Orient (qui ne sera appelé « byzantin » que sept siècles plus tard, au XVIe siècle), des divergences profondes existent, qu’elles soient politiques ou culturelles : la plus importante concerne l'héritage romain dont les deux puissances se réclament. Comme Charlemagne, les empereurs romains d'Orient, les basileioi, se considèrent comme des empereurs romains. Leur but, comme celui de Justinien, est de reconquérir les territoires perdus en Occident, plutôt que déléguer le titre et l'autorité à Charlemagne. D’autre part, l'orthodoxie de rite grec de la « pentarchie » chrétienne, professée par les Églises patriarcales de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem, possède des différences liturgiques et canoniques avec le christianisme occidental de rite latin professé par l'Église de Rome. Dans ses conditions, Charlemagne choisit d'adopter une politique pragmatique vis-à-vis de ses homologues byzantins.
Dans un premier temps, de 768 à 780, il se contente d’adopter une politique passive vis-à-vis de l’Empire byzantin, observant de manière attentive les guerres que mènent les empereurs byzantins Constantin V (741-775) et Léon IV (775-780) contre les Bulgares et les Arabes. La situation change brutalement avec l’arrivée au pouvoir en 780 de l’impératrice Irène.
Après avoir assis son autorité, celle-ci porte son regard sur une région également convoitée par Charlemagne : l’Italie. Même s’ils ne possèdent plus que la pointe sud de la péninsule, les Byzantins considèrent toujours l’Italie comme une composante naturelle de l’Empire. Pour éviter la confrontation, Irène propose à Charlemagne un mariage entre son fils Constantin et la fille de Charlemagne, Rotrude. D’abord hésitant, Charlemagne se montre finalement ouvert à la proposition byzantine et donne son accord pour un futur mariage entre leurs enfants. Un traité d’alliance est également scellé entre les deux parties.

À partir de 787, les relations se tendent brutalement. La première raison est l’absence des évêques francs au concile de Nicée. Ce concile, organisée à l’initiative d’Irène afin de rétablir le culte des images, a fortement déplu au clergé franc. Celui-ci décide alors de rédiger son propre traité théologique, le Libri Carolini. Charlemagne, lui-même, n’est pas convaincu par la légitimité du concile de Nicée. Sous prétexte que ses états comptent plus de chrétiens que l’Empire Byzantin depuis qu’il a annexé la Saxe et la Bavière, il pense être plus légitime qu’Irène à convoquer un concile. La seconde raison est la politique expansionniste de Charlemagne en Italie. Irène voit d’un très mauvais œil Charlemagne annexer le duché de Bénévent et en faire un état vassal. Ces deux raisons conduisent à l’abandon fin 787 du projet de mariage entre le fils d’Irène, Constantin, et la fille de Charlemagne, Rotrude.
En 790, Irène est renversée par son fils, Constantin VI. Ce dernier tente alors de renouer le dialogue avec le roi des Francs. Néanmoins, les discussions n’ont pas le temps d’aboutir. En 797, Irène renverse à son tour son fils et en profite pour s’adjuger seule le pouvoir suprême. Elle se fait alors proclamer « basileus » (empereur). Considérant le titre d’empereur comme vacant car occupé par une femme, Alcuin, le principal conseiller de Charlemagne, suggère alors à ce dernier de prendre le titre d’« empereur des Romains ». Le pas est franchi le jour de Noël 800.
À Constantinople, l’événement est perçu comme une provocation et Charlemagne comme un usurpateur. Du point de vue romain d'Orient, il ne peut y avoir deux empereurs que s'ils se reconnaissent mutuellement et non si l'un d'eux s'auto-proclame. La menace d'une guerre est réelle. Après un an d’hésitation, les deux parties semblent néanmoins se diriger vers un compromis raisonnable : un mariage entre Irène et Charlemagne. Dans ses écrits, le chroniqueur byzantin Théophane le Confesseur note ainsi que
« Cette année-là (en 800), le roi des Francs Charles fut couronné par le pape Léon et après avoir pensé faire attaquer la Sicile par une flotte, il changea d'avis et songea à conclure un mariage et la paix avec Irène ; à cette fin, il envoya l'année suivante […] des ambassadeurs à Constantinople. »
Un certain nombre d'historiens, arguant que seul Théophane y fait référence, considèrent toutefois ce mariage comme une simple rumeur. Quoi qu'il en soit, il n'aura pas lieu car lorsque ses ambassadeurs quittent Aix-la-Chapelle en avril 803, Irène a déjà été renversée par un coup d'État. Son successeur, l’empereur Nicéphore Ier, envoie une ambassade à Charlemagne afin de maintenir la paix, mais refuse catégoriquement de lui reconnaître le titre d’empereur. Des affrontements ont alors lieu dans le Frioul et l’Istrie. Nicéphore ayant été tué en 811 lors d’une bataille contre les Bulgares, son successeur Michel Ier rouvre les négociations avec Charlemagne et finit par conclure avec lui un accord tacite de reconnaissance mutuelle des deux empires.
Califat abbasside de Bagdad

Ces relations posent la question des relations avec l'islam ; il semble qu'en fait, les Francs, même les hommes d'Église, ne perçoivent pas à cette époque les musulmans d'un point de vue religieux. L'islam est très mal connu et plus ou moins assimilé à un paganisme.
Alors qu'il existe une tension entre les Francs et l'émirat de Cordoue, qui contrôle l'Espagne et mène des attaques contre l'Aquitaine, Charlemagne entretient de bonnes relations avec le calife abbasside de Bagdad, Hâroun ar-Rachîd, son allié de fait contre l'émirat, mais aussi contre l'Empire byzantin. On note que les Annales appellent Haroun Aaron, et le présentent parfois comme roi des Perses.
Une première ambassade est envoyée par Charlemagne en 797, à propos de l'accès aux lieux saints de Jérusalem.
Haroun répond par une ambassade qui arrive en Italie en 801, donc, par un heureux hasard, peu de temps après le couronnement impérial, avec des cadeaux remarquables : entre autres, un éléphant blanc nommé Abul-Abbas, qui accompagnera Charlemagne jusqu'à sa mort en 810. Le calife l'assure en outre que la pleine liberté resterait assurée aux pèlerins chrétiens.
Une autre ambassade d'Haroun a lieu en 806, avec cette fois une horloge hydraulique.
Rois de Mercie, particulièrement Offa
Administration de l'Empire

Enluminure de la Première Bible de Charles le Chauve, Paris, BnF, département des manuscrits, ms. Latin 1, fo 27 vo, vers 840.
Réduit aux ressources de ses domaines privés, l'empereur ne pouvait subvenir aux besoins d'une administration digne de ce nom. Faute d'argent, l'État est obligé de recourir aux services gratuits de l'aristocratie, dont la puissance ne peut grandir que pour autant que l'État s'affaiblisse. Pour parer à ce danger, dès la fin du VIIIe siècle, un serment spécial de fidélité, analogue à celui des vassaux, est exigé des comtes au moment de leur entrée en charge. Mais le remède est pire que le mal. En effet, le lien vassalique en rattachant le fonctionnaire à la personne du souverain, affaiblit ou même annule son caractère d'officier public. Il lui fait, en outre, considérer sa fonction comme un fief, c'est-à-dire comme un bien dont il a la jouissance et non plus comme un pouvoir délégué par la couronne et exercé en son nom.
L’administration de l'Empire par les comtes est contrôlée par les missi dominici. Il s'agit probablement d'un emprunt à l’Église adapté aux nécessités de l’État. S'inspirant de la division de l'Église en archevêchés comprenant plusieurs diocèses, Charlemagne répartit l'Empire en de vastes circonscriptions (missatica) comprenant chacune plusieurs comtés. Dans chacune de ces circonscriptions, deux envoyés impériaux, les missi dominici, un laïc et un ecclésiastique, sont chargés de surveiller les fonctionnaires, de noter les abus, d'interroger le peuple et de faire chaque année rapport sur leur mission. Rien de plus salutaire qu'une telle institution pourvu toutefois qu'elle ait un pouvoir de sanction. Or, elle n'en a aucune car les fonctionnaires sont pratiquement inamovibles. On ne découvre nulle part que les missi dominici aient réussi à redresser les défauts qu'ils ont dû partout noter en quantité ; la réalité a été plus forte que la bonne volonté de l'empereur.
Les capitulaires, qui constituent l'essentiel de l’œuvre législative de Charlemagne parvenue jusqu'à nous, sont des directives élaborées à la cour au cours de grandes assemblées appelées plaids. Rédigés sur le modèle des décisions promulguées par les conciles, ils fourmillent d'essais de réformes, de tentatives d'amélioration, de velléités de perfectionner ou d'innover dans tous les domaines de la vie civile ou de l'administration. Ainsi, Charlemagne introduisit au tribunal du palais, à la place de la procédure formaliste du droit germanique, la procédure par enquête qu'il emprunta aux tribunaux ecclésiastiques.
Pour leur plus grande part cependant, le contenu des capitulaires indiquent plutôt un programme que des réformes effectives et leurs innombrables décisions sont loin d'avoir été toutes réalisées. Celles qui l'ont été, par exemple l'institution des tribunaux d'échevins, sont loin d'avoir pénétré dans toutes les parties de l'Empire. Les forces de la monarchie n'étaient pas à la hauteur de ses intentions. Le personnel dont elle disposait était insuffisant et, surtout, elle trouvait dans la puissance de l'aristocratie une limite qu'elle ne pouvait ni franchir ni supprimer.
Politique religieuse

Charlemagne a joué un rôle important dans le fonctionnement de l'Église, ainsi que dans la réforme liturgique.
En effet, Charlemagne, à la suite de décisions de même nature prises par son père Pépin le Bref, associe l'unification politique à l'unification religieuse des territoires sous sa domination.
Alors que l'Église de Rome ne le demande pas elle-même, Charlemagne impose de force la liturgie romaine à l'ensemble de l'Église occidentale. En 798, le Concile de Rispach contraint les évêques à s'assurer que leurs prêtres accomplissent les rites conformément à la tradition romaine.
Certains rites disparaissent complètement en raison de cette décision, supplantés par le rite romain (comme le rite eusébien), alors que d'autres parviendront à se maintenir, tels que le rite ambrosien,.
Charlemagne veille aux besoins matériels du clergé, comblant de donations les évêchés et les monastères et les plaçant sous la protection et le contrôle d’« avoués » nommés par lui ; il rend la dîme obligatoire dans toute l'étendue de l'Empire. De nombreux capitulaires sont consacrés aux problèmes de la discipline ecclésiastique.
Certains textes sont aussi consacrés à des points concernant la doctrine, principalement :
- le rejet de l'iconoclasme byzantin et le choix de l'iconodulie ;
- le rejet de l'adoptianisme, doctrine soutenue à ce moment par certains évêques de l'Espagne musulmane, comme Elipand, archevêque de Tolède ;
- la modification du credo nicéen provoquant la « querelle du Filioque ».
Des récits du XIIe siècle, tel Le Pèlerinage de Charlemagne, lui inventent un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle ou un voyage à Jérusalem, faisant de lui l'empereur des chrétiens et le mythe du chef des croisés. Selon le récit légendaire de son retour de Jérusalem appelé Descriptio, il est raconté que le « roi de Constantinople » lui aurait offert des reliques de la Passion (le Saint Suaire, un clou et un morceau de bois de la Vraie Croix, la Sainte Lance et le périzonium) et d’autres reliques d’importance (langes de Jésus, chemise de la Vierge). Rapportées à Aix-la-Chapelle, elles sont conservées dans sa chapelle et font l'objet d'ostensions solennelles. Le petit-fils de Charlemagne, l'empereur Charles II le Chauve, après un séjour à Aix en 876, transfère ces reliques à l'abbaye royale de Saint-Denis, à l'exception du Saint-Suaire donné à l'église Saint-Corneille de Compiègne et le périzonium toujours conservé dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle.
Politique économique

Charlemagne abandonne la frappe de l'or devenu trop rare en Occident pour pouvoir alimenter les ateliers monétaires. Il n'y eut plus dès lors que des monnaies d'argent. Son homogénéisation en 781 par Charlemagne, est un progrès énorme. Le rapport qu'il fixe entre les monnaies est resté en usage dans toute l'Europe jusqu'à l'adoption du système métrique et en Grande-Bretagne jusqu'en 1971. L’unité en est la livre, divisée en 20 sous comprenant chacun 12 deniers. Seuls les deniers sont des monnaies réelles : le sou et la livre ne servent que comme monnaies de compte, et il devait en être ainsi jusqu'aux réformes monétaires du XIIIe siècle. Le denier d'argent, monnaie unique de l'Empire carolingien, est le modèle direct ou indirect du monnayage occidental produit du IXe au XIIIe siècle.


Les Carolingiens ont pris d'autres mesures pour favoriser le commerce : ils entretiennent les routes, favorisent les foires. Cependant, ce commerce est encadré : les prix sont fixés depuis 794 (capitulaire de Francfort), l'exportation des armes est prohibée.
Ce qui restait de l'impôt romain a disparu à la fin de l'époque mérovingienne ou s'est transformé en redevances usurpées par les grands. Deux sources alimentent encore le trésor impérial : l'une intermittente et capricieuse : le butin de guerre ; l'autre permanente et régulière : le revenu des domaines appartenant à la dynastie. Cette dernière seule est susceptible de fournir aux besoins courants les ressources nécessaires. Charles s'en est occupé avec soin et le capitulaire De Villis prouve, par la minutie de ses détails, l'importance qu'il attachait à la bonne administration de ses terres. Mais ce qu'elles lui rapportaient, c'étaient des prestations en nature, tout juste suffisantes au ravitaillement de la Cour. À vrai dire, l'Empire carolingien n'a pas de finances publiques et il suffit de constater ce fait pour apprécier à quel point son organisation est rudimentaire si on la compare à celle de l'Empire byzantin et du Califat abbasside avec leurs impôts levés en argent, leur contrôle financier et leur centralisation fiscale pourvoyant aux traitements des fonctionnaires, aux travaux publics, à l'entretien de l'armée et de la flotte.
Transformations de la société rurale et féodalité
À partir de 800, les campagnes militaires se font plus rares et le modèle économique franc basé sur la guerre cesse d'être viable. Il repose sur une main-d'œuvre alternativement combattante ou servile où l'agriculture est encore largement inspirée du modèle antique esclavagiste. Mais ces esclaves ont une productivité faible, car non seulement ils ne sont pas intéressés aux résultats de leur travail, mais ils sont coûteux en saison morte. En période de paix, nombreux sont les hommes libres qui choisissent de poser les armes pour le travail de la terre, plus rentable. Ceux-ci confient leur sécurité à un protecteur, contre ravitaillement de ses troupes ou de sa maison. Certains arrivent à conserver leur indépendance, mais la plupart cèdent leur terre à leur protecteur, et deviennent exploitants d'une tenure (ou manse), pour le compte de ce dernier.
Inversement, les esclaves sont émancipés en serfs, dépendants d'un seigneur auxquels ils versent une redevance et deviennent plus rentables. Cette évolution se fait d'autant mieux que l'Église condamne l'esclavagisme entre chrétiens. La différence entre paysans libres et ceux qui ne le sont pas s'atténue.
Renaissance carolingienne

Les lettrés du temps utilisent le terme renovatio pour qualifier le mouvement de renouveau en Occident qui caractérise la période carolingienne, après deux siècles de déclin.
Depuis la chute de l'Empire romain, en 476, les rois Ostrogoths, fortement romanisés, respectent le patrimoine culturel latin et s'entourent de lettrés tels que Cassiodore ou Boèce. De plus, dès 535, l'empereur romain d'Orient Justinien reconquiert l'Italie.
Dans l'Italie byzantine des lettrés, tels Cassiodore, préservent et enrichissent les connaissances qui sont conservées dans les bibliothèques italiennes depuis la chute de l'Empire romain. Au VIIIe siècle, l'Italie byzantine est soumise à la pression des Lombards, qui profitent du fait que les Romains d'Orient, accaparés par leur lutte contre les musulmans en Asie, ne peuvent plus protéger l'Italie. Rome s'affranchit alors de la tutelle impériale et des tensions apparaissent entre Rome et Byzance particulièrement durant le premier iconoclasme et la querelle des images. De nombreux artistes et lettrés byzantins s'installent à Rome où l'art se développe rapidement. L'exarchat de Ravenne tombe aux mains des Lombards seulement en 751 : ils administrent l'Italie du Nord, mais ne détruisent pas plus le patrimoine culturel que ne l'ont fait avant eux les Ostrogoths. La papauté apporte son soutien à la constitution d'un empire d'Occident capable de la défendre à la fois contre les Lombards et les autorités impériales d'Orient. Dès 774, Charlemagne vainc les Lombards et prend ainsi le contrôle de l'Italie du Nord et de son précieux patrimoine culturel.
La chute du royaume wisigoth, lors de l'invasion de l'Espagne par les Sarrasins, fait que de nombreux intellectuels et ecclésiastiques, comme Théodulf d'Orléans ou Benoît d'Aniane, rejoignent la cour de Pépin le Bref. Les Carolingiens bénéficient ainsi de connaissances venues du royaume wisigoth et de l'Espagne byzantine qui se voulaient les héritiers de l'Empire romain et les conservateurs de sa culture.

Depuis le VIe siècle, le monachisme est très fortement développé en Irlande et en Northumbrie. Les monastères irlandais conservent les connaissances latines et grecques, et sont le siège d'une vie intellectuelle intense. Les invasions conduites par les Vikings font venir des îles Britanniques des érudits qui contribuent, avec l'instauration de la règle de saint Benoît d'Aniane, à l'essor de la vie monastique dans le royaume carolingien.
Cette poussée monastique et la facilitation de l'écriture aboutissent à un meilleur partage des connaissances. Ainsi, de nombreux érudits de toute l'Europe viennent à la cour de Charlemagne et, en y partageant leurs connaissances, déclenchent la renaissance carolingienne. Parmi ceux-ci, on compte :
- Alcuin, arrivé d’Angleterre en 782, est l’un des principaux conseillers de l’empereur. Il participe activement au renouveau biblique : la bible d'Alcuin est l’un des plus anciens manuscrits d’Occident. Il institue à Aix-la-Chapelle une école palatine pour former les futures élites laïques et religieuses. Il met en place un vaste programme d'éducation reprenant la structure des sept arts libéraux de Martianus Capella, Cassiodore, Boèce, transmise par Bède le Vénérable ;
- Théodulf, Wisigoth (originaire de l’actuelle Espagne), poète, théologien, s’oppose à Constantinople sur la question de l’iconoclasme ;
- Benoît d'Aniane qui instaure une réforme religieuse en Aquitaine, puis unifie la liturgie en 817, forme des centaines de moines qui vont essaimer dans tout l'empire répandant la règle bénédictine ;
- Éginhard, historien et biographe de Charlemagne (voir ci-dessous) ;
- Paul Diacre, auteur d'une Histoire des Lombards, enseigne le grec ancien aux clercs ;
- Pierre de Pise, lettré italien.

Charlemagne développe l’utilisation de l’écrit comme moyen de diffusion de la connaissance (particulièrement l’usage de la langue latine) et promeut la poésie dans son Académie palatine. Il pousse également les évêques à améliorer l'instruction des clercs et, secondé par Alcuin, impose aux écoles cathédrales et monastiques le souci des règles exactes du chant. L'étude des livres saints et des lettres antiques sont remises à l'honneur et dans les écoles se forme une génération de clercs qui professe pour la barbarie du latin mérovingien le même mépris que les humanistes devaient témoigner, sept siècles plus tard, au jargon scolastique. Cela étant, la renaissance carolingienne est aux antipodes de la Renaissance proprement dite. Entre elles, il n'y a en commun qu'un renouveau de l'activité intellectuelle. La Renaissance, purement laïque, retourne à la pensée antique pour s'en inspirer. La renaissance carolingienne, exclusivement ecclésiastique et chrétienne, voit surtout dans les anciens des modèles de style. Pour elle, l'étude ne se justifie qu'à des fins religieuses et les clercs carolingiens n'écrivent qu'à la gloire de Dieu. Le biographe Thégan note qu'à la veille de sa mort, Charlemagne lui-même corrigeait le texte des Évangiles avec l'aide de Grecs et de Syriens présents à sa cour.
Les scriptoria se développent dans les abbayes carolingiennes : Saint-Martin de Tours, Corbie, Saint-Riquier, etc. Le succès de ces ateliers de copiage est rendu possible grâce à l’invention d’une nouvelle écriture, la Minuscule caroline, qui gagne en lisibilité, car les mots sont séparés les uns des autres, et les lettres mieux formées. L’Évangile de Godescalc, un évangéliaire écrit par un scribe franc entre 781 et 783 sur ordre de Charlemagne, est le premier exemple daté d’écriture minuscule caroline.
À sa cour, il encourage l'étude de certains auteurs de l’Antiquité, et Platon y est connu (Aristote ne sera redécouvert qu’à partir du XIIe siècle en Occident). En 789, il promulgue le capitulaire Admonitio generalis qui ordonne que soit créée dans chaque évêché une école destinée aux enfants laïcs.

Sous son règne, l'art préroman apparaît, et un bon nombre de cathédrales sont construites dans tout l’Empire. Elles seront pour la plupart toutes reconstruites lors de la renaissance ottonienne et au XIIe siècle. Certains de ces monuments reprennent le plan hexagonal des églises d’Orient. La chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle en est un exemple, ainsi que la petite église de Germigny-des-Prés entre Orléans et Saint-Benoît-sur-Loire.
Charles n'a pas uniquement favorisé les études par sollicitude pour l’Église ; le souci du gouvernement a contribué aussi aux mesures qu'il a prises dans leur intérêt. Depuis que l'instruction laïque avait disparu, l’État devait forcément recruter parmi les clercs l'élite de son personnel. Déjà sous Pépin le Bref, la chancellerie ne se compose plus que d'ecclésiastiques et l'on peut croire que Charles, en ordonnant de perfectionner l'enseignement de la grammaire et de réformer l'écriture, a eu tout autant en vue la correction linguistique des diplômes expédiés en son nom ou des capitulaires promulgués par lui, que celle des missels et antiphonaires. Mais il a été plus loin et visé plus haut. Charlemagne désirait également faire pénétrer l'instruction parmi les fonctionnaires laïcs en les mettant à l'école de l'Église. De même que les Mérovingiens avaient cherché à calquer leur administration sur l'administration romaine, il a voulu imiter dans la mesure du possible, pour la formation des agents de l’État, les méthodes employées par l’Église pour la formation du clergé. Son idéal a sans doute été d'organiser l'Empire sur le modèle de l’Église, c'est-à-dire de le pourvoir d'un personnel d'hommes instruits, éduqués de la même façon, se servant entre eux et avec le souverain de la langue latine qui, de l'Elbe aux Pyrénées, servirait de langue administrative comme elle servait déjà de langue religieuse. Il était effectivement impossible de maintenir l'unité d'administration de son immense empire où se parlaient tant de dialectes, au moyen de fonctionnaires illettrés et ne connaissant que la langue de leur province. L'inconvénient n'eût pas existé dans un État national où la langue vulgaire eût pu devenir, comme dans les petits royaumes anglo-saxons, la langue de l’État. Mais dans cette bigarrure de peuples qu'était l'Empire, l'organisation politique devait revêtir le même caractère universel que l'organisation religieuse et s'imposer également à tous ses sujets, de même que l’Église embrassait également tous les croyants. L'alliance intime de l’Église et de l’État achevait de recommander le latin comme langue de l'administration laïque. Il ne pouvait y avoir, en dehors de lui, aucune administration écrite. Les besoins de l’État l'imposaient : il devint, pour des siècles, la langue de la politique et de la science.
Vue d'ensemble
Contemporains de Charlemagne
Europe chrétienne
- Les papes
Zacharie (741), Étienne II (752), Paul Ier (757), Étienne III (767), Adrien Ier (772), Léon III (795-816) - Les empereurs romains d'Orient
Constantin V (741), Léon IV (775), Constantin VI (780, régence d'Irène), Irène (797), Nicéphore Ier (802), Staurakios (811), Michel Ier (811), Léon V (813-820) - Les rois anglo-saxons
Offa de Mercie (757), Cynewulf du Wessex (757), Æthelred de Northumbrie (774), Æthelberht (779 ?), Beorhtric de Wessex (786), Cenwulf de Mercie (796), Sigered d'Essex (c. 798), Cuthred de Kent (798), Ecgberht du Wessex (802), etc. - Les rois asturiens
Alphonse Ier (739), Fruela Ier (757), Aurelio (768), Silo (774), Mauregat (783), Bermude Ier (789), Alphonse II (791-842)
Monde musulman
- Les califes
Marwān II (744), dernier calife omeyyade, As-Saffah (750), premier calife abbasside, Al-Mansur (754), Al-Mahdi (775), Al-Hadi (785), Haroun ar-Rachid (786), Al-Amin (809), Al-Ma’mūn (813-833) - Les gouverneurs et émirs de Cordoue
Yusuf ibn 'Abd al-Râhman al-Fihri (747), gouverneur, Abd al-Rahman Ier (756), premier émir omeyyade de Cordoue, Hicham Ier (788), Al-Hakam Ier (797-822)
Chronologie du règne de Charlemagne


- : avènement de Charles et de Carloman, rois des Francs.
- 769 : révolte de l'Aquitaine qui se soumettra après la menace faite aux Vascons qui lui livrera le duc rebelle. L'Aquitaine fera partie du royaume de Charlemagne.
- 771 : mort de Carloman.
- 772 : Adrien Ier pape ; première campagne en Saxe ; mariage avec Hildegarde.
- 773 : campagne en Lombardie ; début du siège de Pavie.
- 774 : prise de Pavie ; Charlemagne roi des Lombards.
- 776 : expédition dans le Frioul ; campagne en Saxe.
- 777 : expédition dans le duché de Bénévent ; campagne en Saxe : assemblée de Paderborn ; ambassade du gouverneur de Saragosse (Suleyman al-Arabi).
- 778 : naissance de Louis ; expédition en Espagne : Saragosse, Pampelune ; Roncevaux.
- 779 : capitulaire de Herstal ; disette.
- 780 : expédition dans le duché de Bénévent.
- 781 : voyage à Rome : couronnement de Louis (Aquitaine) et de Pépin (Italie).
- 782 : insurrection des Saxons ; Süntel, Verden.
- 783 : mort de Berthe et d’Hildegarde de Vintzgau ; mariage avec Fastrade de Franconie ; campagne en Saxe.
- 785 : fin de l’insurrection saxonne ; soumission de Widukind ; capitulaire saxon.
- 785 : soumission des Frisons.
- 787 : révolte de Tassilon en Bavière ; expédition dans le duché de Bénévent.
- 788 : soumission de la Bavière ; éviction de Tassilon.
- 789 : Admonitio generalis ; soumission des Wilzes.
- 789-790 : il établit une marche de Bretagne.
- 790 : second capitulaire saxon ; aucune campagne militaire en 790.
- 791 : campagne contre les Avars ; conquête de l’Istrie.
- 792 : conspiration de Pépin le Bossu ; Libri carolini.
- 793 : révolte des Saxons ; incursion sarrasine en Septimanie ; famine ; capitulaire de Ratisbonne.
- 794 : mort de Fastrade et remariage avec Liutgard ; concile de Francfort.
- 795 : campagne contre les Avars ; Léon III pape.
- 796 : soumission des Avars de Pannonie.
- 797 : soumission de la Saxe ; troisième capitulaire saxon ; ambassade de Charlemagne à Hâroun ar-Rachîd.
- 798 : ambassade byzantine (Irène) ; ambassade asturienne (Alphonse II ; concile d’Aix (contre l’adoptianisme).
- 799 : attentat contre Léon III ; voyage de Léon III à Paderborn (été).
- 800 : mort de Liutgard ; tournée de Charlemagne en Gaule (Boulogne, Tours) puis voyage à Rome.
- : Charlemagne couronné empereur d’Occident.
- 801 : ambassade byzantine (Irène) ; prise de Barcelone (Louis).
- 802 : ambassade d'Haroun al-Rachid (éléphant) ; capitulaire des missi dominici.
- 803 : soumission des Avars ; ambassade byzantine (Nicéphore).
- 804 : soumission définitive des Saxons après 32 ans de guerres ; Léon III à Reims, puis Aix-la-Chapelle.
- 805 : conquête de la Vénétie (Pépin) ; campagne en Bohême (Charles) ; famine ; capitulaire de Thionville.
- 806 : projet de partage de l’empire ; reconquête de la Vénétie par les Byzantins.
- 808 : insurrection des Wilzes, bataille de Taillebourg contre les Sarrasins.
- 809 : concile d’Aix (question du Filioque).
- 810 : mort de son fils Pépin ; ambassade byzantine (Nicéphore) ; Charlemagne s'installe définitivement à Aix-la-Chapelle.
- 811 : mort de son fils Charles ; capitulaire de Boulogne (marine).
- 812 : campagne contre les Wilzes ; ambassade byzantine : Michel Ier reconnaît Charlemagne comme empereur d’Occident.
- 813 : association de son fils Louis à l'Empire.
- : mort de Charlemagne à Aix-la-Chapelle.
Points particuliers
Généalogie de Charlemagne
Ascendance
Ansegisel | ||||||||||||||||
Pepin de Herstal | ||||||||||||||||
Begge d'Andenne | ||||||||||||||||
Charles dit Martel (v. 690-† 741), maire du palais d’Austrasie (719), maire du palais de Neustrie (719), maire du palais de Bourgogne (719) | ||||||||||||||||
Childebrand? | ||||||||||||||||
Alpaïde | ||||||||||||||||
Pépin dit le Bref (v. 715-† 768), maire du palais de Bourgogne (741), maire du palais de Neustrie (741), maire du palais d’Austrasie (747), roi des Francs (751) | ||||||||||||||||
Hervé? (comte de Hesbaye) | ||||||||||||||||
Lambert II de Hesbaye | ||||||||||||||||
Berthe? | ||||||||||||||||
Rotrude (?-?) | ||||||||||||||||
X | ||||||||||||||||
Charles dit le Grand ou Charlemagne | ||||||||||||||||
Hugobert | ||||||||||||||||
N de Laon | ||||||||||||||||
N (sœurs d'Irmine) | ||||||||||||||||
Caribert ou Héribert (?-?), comte de Laon | ||||||||||||||||
Thierry III (vers 657-691), roi des Francs de Neustrie | ||||||||||||||||
Bertrade de Prüm | ||||||||||||||||
Dode, reine des Francs | ||||||||||||||||
Bertrade ou Berthe de Laon dite au Grand Pied (?-† 783) | ||||||||||||||||
Gisèle. (?-?) | ||||||||||||||||
Descendance
Date | Conjoint | Enfants |
---|---|---|
768 | Himiltrude (concubine ou épouse) |
|
769 | Désirée de Lombardie (épouse) | |
771 | Hildegarde de Vintzgau (épouse) |
|
783 | Fastrade de Franconie (épouse) |
|
vers 794 | Luitgarde d'Alémanie (épouse) | |
? | Madelgarde (concubine) |
|
? | ? (concubine) |
|
? | Gerswinde de Saxe (concubine) |
|
vers 800 | Regina |
|
vers 806 | Adalinde (épouse) |
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La distinction entre épouses et concubines légitimes et officielles est parfois difficile à établir. Les historiens recensent cinq ou six épouses, voire « neuf femmes ou concubines, d’autres amours moins relevées et moins durables, une multitude de bâtards, les mœurs licencieuses de ses filles qu’il semble avoir trop aimées ». On ne peut pas dire qu'il pratiquait la polygamie, interdite chez les Francs, mais plutôt une monogamie sérielle et des mariages afin de nouer des alliances, notamment avec des aristocrates francs de l'Est, pour mieux les tenir, certains aristocrates de Franconie ayant mal accepté l'usurpation de Pépin le Bref vis-à-vis de Childéric III.
Éginhard évoque les rumeurs d'incestes de Charlemagne envers ses filles qu'il « ne voulut en donner aucune en mariage, ni à un homme de chez lui, ni à un étranger, mais il les retint toutes chez lui, auprès de lui, jusqu'à sa mort, disant qu'il ne pouvait pas se passer de leur compagnie. Mais pour cette raison, lui qui fut comblé par ailleurs eut à subir la malignité d'un sort contraire : il n'en laissa cependant rien paraître et fit comme si, à leur sujet, aucun soupçon d'inceste n'avait jamais vu le jour, comme si aucune rumeur ne s'était répandue ». Cette rumeur de l'inceste - fréquente au Moyen Âge - est un mythe né du fait que Charlemagne ne voulait pas marier officiellement ses filles à des aristocrates ou à des vassaux qui pourraient diluer son héritage ou acquérir un trop grand pouvoir. En revanche, il laissa plusieurs d'entre elles nouer des unions illégitimes, mais quasiment officielles, leurs amants pouvant même officier à la Cour, tel Angilbert qui vécut deux ans avec Berthe et avec qui il eut deux enfants. Charlemagne lui aurait d'ailleurs fait épouser sa fille en secret.
Noms de Charlemagne

Le vrai nom de Charlemagne est Karl, transcrit en latin Carolus (latin classique) ou Karolus (usage de la chancellerie franque, des monétaires, etc.).
Ce nom de Karl vient du mot, en vieux haut-allemand, karal, qui signifie « homme » (de sexe masculin).
Charlemagne est la transcription française de Carolus Magnus (« Charles le Grand »). Dès l'époque de Charlemagne, on trouve dans certains textes Karolus suivi de magnus, mais ce dernier en position d'adjectif par rapport à un autre nom : Karolus magnus rex Francorum (« Charles, grand roi des Francs »), Karolus magnus imperator (« Charles, grand empereur »). L'utilisation de Carolus Magnus tout court est une dénomination littéraire dont le premier exemple se trouve dans un texte de Nithard (vers 840), donc plusieurs décennies après la mort de l'intéressé. Cette épithète se généralise progressivement dans les documents de la Chancellerie apostolique.
Dans La Chanson de Roland, en ancien français, l'empereur est nommé de différentes façons : Carles (vers 1) ou Charles (28, vers 370), Carles li magnes (68, vers 841) ou Charles li magnes (93, vers 1195), traductions de Carolus magnus, mais aussi Carlemagnes (33, vers 430) ou Charlemaignes (138, vers 1842). L'adjectif grant est fréquent dans la Chanson de Roland, mais n'est pas utilisé pour nommer l'empereur. Par la suite, c'est la forme contractée qui s'est imposée : la formule « Charles le Grand » est rare dans l'usage actuel, contrairement à ce qu'on a en allemand (Karl der Große).
En ce qui concerne le nom de son frère Carloman, c'est une transcription française de Karlmann, dans lequel mann signifie aussi « homme » ; le « -man » de Carloman n’a donc pas de rapport avec le « -magne » de Charlemagne.
Par ailleurs, de même qu'en allemand et dans d'autres langues, « César » est devenu synonyme d'empereur (kaiser, tsar), le nom de Charlemagne, sous la forme Karl ou Karolus, a pris en hongrois (király), dans les langues slaves (король (« korol ») en russe, král en tchèque, król en polonais, kralj en croate, etc.) et dans les langues baltes (karalius pour le lituanien et karalis pour le letton) la signification de roi.
Monogramme de Charlemagne

Les historiens Bruno Dumézil et Martin Gravel le considèrent comme illettré, mais pas analphabète : les diplômes royaux émis par l'empereur ne comportent en effet aucune souscription manuscrite, Éginhard suggère aussi qu'il n'a jamais su écrire (présentant la vie de l'empereur sous le jour qui lui semble le plus flatteur, l'auteur de la première biographie de Charlemagne n'aurait certainement pas hésité à le mentionner), disant juste de lui qu'il s'essayait à la lecture. Afin de lui permettre de signer autrement que d’une simple croix, Éginhard lui apprend à tracer ce signe simple, un monogramme, qui contient toutes les lettres de son nom en latin Karolus. Les consonnes sont sur les branches de la croix, les voyelles contenues dans le losange central (A en haut, O est le losange, U est la moitié inférieure). Il y a cependant encore débat pour savoir si Charlemagne est vraiment l'auteur de son monogramme, seule la portion centrale serait écrite par lui-même, les autres lettres seraient l'œuvre d'un secrétaire.
En revanche, Charlemagne a appris à lire tardivement. Sa langue maternelle est le francique rhénan ; il parle couramment le latin et le grec.
Résidences de Charlemagne
Au début de son règne, Charlemagne n’a pas de lieu de résidence fixe ; c'est un empereur itinérant. Il se déplace avec sa cour de villa en villa comme celles de Metz ou de Thionville où il rédigera un premier testament en 805.
À partir de 790, l'empereur réside le plus souvent à Aix-la-Chapelle qui devient capitale de l'Empire carolingien.
Apparence


Au 22e chapitre de sa Vita Karoli Magni, Éginhard livre une description de l'apparence physique de Charlemagne :
« Il était fortement construit, robuste et de stature considérable, bien que non exceptionnelle, puisque sa hauteur était de sept fois la longueur de son pied. Il avait une tête ronde, vaste et vivante, un nez légèrement plus grand que d'habitude, des cheveux blancs mais toujours attrayant, une expression claire et gaie, un cou court et gras, et il jouissait d'une bonne santé, sauf pour les fièvres qui l'ont affecté dans les dernières années de sa vie. Vers la fin, il a traîné une jambe. Même alors, il a obstinément fait ce qu'il voulait et a refusé d'écouter les médecins, en effet, il les détestait, parce qu'ils voulaient le convaincre d'arrêter de manger de la viande rôtie, comme à son habitude, et se contenter de viande bouillie. »
Le portrait physique dépeint par Éginhard est rapproché de certaines représentations peu ou prou contemporaines de l'empereur.
Conservé au Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France, un denier frappé à Mayence vers 812-814 paraît ainsi témoigner d'une « individualisation plus grande de l'effigie impériale » qui prend « toutes les caractéristiques d'un véritable portrait » de Charlemagne. Cette représentation diffère des monnaies antérieures du souverain carolingien, qui arborent de longues titulatures et des effigies indistinctes peut-être inspirées d'une pièce antique de cinq aurei figurant l'empereur romain Dioclétien.
En outre, une statuette équestre en bronze, dite de Charlemagne, représente un empereur carolingien, probablement Charlemagne ou son petit-fils Charles le Chauve, comme un « nouveau César ». Le cavalier tient dans sa main droite un globe (symbole de l’universalité de l’empire sur lequel il règne), et dans la main gauche, aujourd'hui vide, vraisemblablement son épée Joyeuse. Cette sculpture de 20 cm reprend les modèles antiques (tunique courte, manteau de type chlamyde à fibule saillante, statue équestre typique de l'iconographie romaine, s'inspirant notamment de la statue équestre de Marc Aurèle), mais aussi la mode franque (chausses avec bandes molletières, souliers ornés de bijoux quadrilobes, couronne à bandeau gemmé). Selon l'historienne de l'art Danielle Gaborit-Chopin, l'apparence de l'empereur carolingien moustachu de la statuette coïncide remarquablement avec le profil de Charlemagne figurant dans le denier frappé à Mayence vers 812-814.
En 1861, des scientifiques ont ouvert le tombeau de Charlemagne pour analyser son squelette ; sa taille fut estimée à 1,90 m. En 1988, l'analyse de la suture osseuse de son crâne permet d'estimer un âge à sa mort de 66 ans, soit 37 ans de plus que l'espérance de vie moyenne de ses contemporains. En 2010, une radiographie et une scannographie de son tibia a estimé sa taille à 1,84 m. Charlemagne faisait donc partie des rares personnes de grande taille de son époque, étant donné que la hauteur moyenne des hommes de son temps était de 1,69 m. La largeur de l'os laisse penser qu'il était gracile et n'avait pas une construction corporelle robuste.
Historiographie
L'historien Jean Favier précise que l'historiographie de Charlemagne ne commence qu'au XVIIe siècle avec en 1677 la première publication des capitulaires par le bibliothécaire royal Étienne Baluze et à la même époque son évocation dans le Discours sur l'histoire universelle de Bossuet, lequel connaissait le texte d'Eginhard qui n'était pas encore imprimé.
On peut remarquer que ces textes avaient déjà été imprimés et traduits plusieurs fois avant 1677, et que l'intérêt pour l'histoire de sa vie est plus ancien : la Vita Karoli Magni d'Eginhart est imprimée à Cologne en 1521, à Utrecht en 1711 ; la fausse chronique romancée De Vite Caroli et Rolandi, attribuée au moine Jean Turpin et pleine d'épisodes inventés, est publiée à Paris, d'abord sans date, puis en 1527, puis à Lyon en 1583. Le recueil de ses capitulaires est publié à Ingolstadt en 1548, avec des notes d'Amerbach, et la même année à Paris, mais avec des retranchements, par Jean du Tillet, évêque de Meaux, édition terminée en 1588 par Pierre Pithou, avec des notes de François Pithou. Des éditions complètes paraissent en 1603 et 1620, cette dernière avec la publication in-folio de la carte de l'empire de Charlemagne par P. Bertius. Sa fête avait été fixée le par le roi Louis XI, en 1661 l'Université de Paris l'avait choisi comme saint patron, et la même année, Louis XIV consacre à Charlemagne un paragraphe des Mémoires pour l'instruction du Dauphin, montrant qu'il le connaissait assez bien sous certains aspects.
Le travail de publication de documents est poursuivi au XVIIIe siècle par des érudits souvent issus du clergé régulier. Les plus notables sont le père Anselme (ordre des Augustins) et dom Martin Bouquet (bénédictin de Saint-Maur), le premier éditeur d'Eginhard. Son Recueil des historiens des Gaules et de la France consacre un volume à Pépin le Bref et à Charlemagne.
L'édition systématique des documents historiques recommence au XIXe siècle ; en ce qui concerne Charlemagne, ce sont les historiens allemands (Percy Ernst Schramm, Karl Ferdinand Werner) qui assurent une grande part du travail dans les Monumenta Germaniæ Historica. En France, à partir de 1822, est publié le Recueil général des anciennes lois françaises depuis l'an 420 (Isembert) et à partir de 1835, la Collection de documents inédits sur l'histoire de France. À partir de 1840, Benjamin Guérard publie un certain nombre de documents d'abbayes. Le premier à chercher à démêler les mythes de la réalité du personnage est le médiéviste Gaston Paris dans son Histoire poétique de Charlemagne en 1865.
Charlemagne est étudié de façon assez détaillée dans les Histoire de France publiées au XIXe siècle : celle de Jules Michelet (1833), qui lui est en général défavorable et qui commet quelques erreurs, de François Guizot (1843) plus équilibré, celle d'Arthur Kleinclausz dans le Lavisse (1903).
Depuis le IXe siècle, la figure de Charlemagne, ses mythes et ses symboles sont utilisés, et ce jusqu'au XXe siècle qui voit Charlemagne consacré comme le Père de l'Europe, cependant la culture mémorielle et identitaire de cet empereur s'est estompée au XXIe siècle. Les études sur Charlemagne se développent au XXe siècle, en France, en Belgique, en Allemagne et en Grande-Bretagne, avec plusieurs biographies.
Empereurs germaniques et Charlemagne

La dynastie saxonne se rattache symboliquement à Charlemagne à travers le choix d'Aix-la-Chapelle comme lieu de couronnement royal par Otton Ier. En 962, il est couronné empereur à Rome, mais ses successeurs le sont à Aix-la-Chapelle jusqu'à Ferdinand Ier en 1536. Pour ce couronnement, est utilisée une « couronne de Charlemagne » dont l'intéressé est souvent doté sur des représentations ultérieures.
Le dimanche de la Pentecôte de l'an mil, Otton III fait ouvrir, de façon très discrète, le tombeau de Charlemagne et prélève quelques reliques, dont une dent. Une seconde ouverture a lieu en 1165, cette fois en public, à l'occasion de l'élévation de Charlemagne au rang de saint.
Canonisation (1165)

En 1165, dans le cadre des conflits entre la papauté et l'empire, Frédéric Barberousse et l'antipape Pascal III procèdent à la canonisation de Charlemagne. La cérémonie religieuse d'élévation des ossements de Charlemagne par Renaud de Dassel, archevêque de Cologne et Alexandre II, évêque de Liège a lieu le , en présence d'une nombreuse assistance. Ils sont placés dans une châsse provisoire, remplacée par une autre plus précieuse aux alentours de 1200.
En 1179, le troisième concile du Latran révoque toutes les décisions de cet antipape, ce qui n'empêche pas le culte de cet empereur « quasi saint » de se répandre dans toute l'Europe (notamment sous Louis XI) et en particulier à Aix-la-Chapelle où ses reliques sont enchâssées. Son culte s’est ainsi étendu au fil des siècles puis finira par s'éteindre au XVIe siècle.
L’Église catholique préfère ne pas le compter au nombre des saints, en raison de la conversion des Saxons par la violence ; mais son titre de bienheureux est toléré (et donc son culte) par le pape Benoît XIV.
Charlemagne est entré dans l’ordo (calendrier liturgique) de plusieurs diocèses situés dans la région d'Aix-la-Chapelle, où ses ossements sont encore exposés à la vénération des fidèles. Sa fête est fixée au , anniversaire de sa mort.
Capétiens et Charlemagne

La dynastie des Capétiens a aussi cherché à se rattacher à Charlemagne par des mariages dans la famille des comtes de Vermandois, les Herbertiens, descendants de Pépin d'Italie, fils de Louis le Pieux, en particulier celui du grand-père d'Hugues Capet avec Béatrice de Vermandois.
Lors du couronnement des rois de France, sont aussi utilisés des objets dits de Charlemagne : l'épée Joyeuse, des éperons d'or. Ces objets, ainsi que son échiquier personnel en ivoire, font partie du trésor des rois de France, conservé dans la basilique Saint-Denis jusqu'en 1793. Ils se trouvent actuellement au musée du Louvre (galerie Richelieu), sauf l'échiquier (perdu).
Au XIIIe siècle, époque où les rois de France s'affirment comme égaux à l'empereur (Philippe Auguste), l'abbaye de Saint-Denis, lieu de l'inhumation de Pépin le Bref, joue un rôle important dans l'élaboration d'une figure de Charlemagne « français », alors que les empereurs d'Allemagne soutiennent en général un Charlemagne « allemand » (d'où l'affirmation de la naissance à Ingelheim par Guillaume de Viterbe au XIIe siècle).
Charlemagne est particulièrement mis en valeur par la dynastie des Valois, en particulier par le roi Charles V, qui procède à des échanges de reliques avec son oncle, l'empereur Charles IV. Durant son sacre, le souverain français utilise un sceptre terminé par une statuette de Charlemagne, appelé sceptre de Charles V ou sceptre de Charlemagne. À la fin du XVe siècle, dans la perspective des guerres d'Italie, un « Charlemagne » fait partie du cortège d'accueil d'Anne de Bretagne lors de son mariage avec le roi Charles VIII ; leur fils aîné est nommé Charles-Orland (1492-1495), Orland étant la francisation d'Orlando, le nom italien de Roland (cf. Orlando furioso).
La figure de Charlemagne est moins présente à partir du XVIe siècle. Elle est parfois utilisée par les opposants à la monarchie (les Guise, Saint-Simon, Boulainvilliers).
Napoléon Ier et Charlemagne
Charlemagne est quasi totalement ignoré par la Révolution française, comme le montre le comportement des autorités après la conquête d'Aix-la-Chapelle en 1794. Quelques objets précieux sont ramenés à Paris, mais rien de particulier n'est fait autour.
En revanche, Napoléon lui accorde une certaine importance à partir de 1804, dans la perspective du rétablissement de l'Empire. D'une part, Aix-la-Chapelle est l'objet d'une visite, d'abord de Joséphine (juillet), puis de Napoléon lui-même (septembre) ; à cette occasion, une partie des biens pillés en 1794 est restituée. D'autre part, le souvenir de Charlemagne joue un rôle dans la cérémonie du sacre, avec notamment les « honneurs de Charlemagne » : l'épée, le sceptre de Charles V, et une couronne faite pour l'occasion, qui n'est pas utilisée, puisque Napoléon se couronne lui-même de la couronne de lauriers, un des « honneurs de Napoléon ».
Charlemagne et l'école

D'après Jacques Le Goff, « On a exagéré en faisant de Charlemagne un Jules Ferry avant la lettre allant encourager les élèves dans les écoles. Ces écoles, créées ou développées par Charlemagne, s'adressaient surtout au fils de l'aristocratie. » Les liens établis entre Charlemagne et l'école sont anciens, notamment en France.
Depuis 1661, Charlemagne est le patron de l'université de Paris, qui le fête encore annuellement au XIXe siècle et dans plusieurs collèges encore dans la première moitié du XXe siècle. À l'heure actuelle, l'Association des lauréats du concours général tient toujours son repas annuel aux environs de la Saint-Charlemagne.
Au XIXe siècle, le rôle de Charlemagne dans la scolarisation devient un lieu commun de l'enseignement primaire, qui se prolonge une bonne partie du XXe siècle. Par exemple, un manuel des années 1950 donne les renseignements suivants :
- page 83 (début du chapitre « Les Carolingiens ») : deux vignettes (Roland à Roncevaux, Charlemagne, barbu, séparant les bons des mauvais élèves) ;
- page 91 (paragraphe 8 : « Charlemagne veut qu'on soit instruit ») : Les rois Francs ne s'étaient pas occupés de l'instruction de leurs sujets. Il n'en fut pas de même pour Charlemagne. Il fonda des écoles, dans lesquelles les moines instruisaient les enfants des pauvres comme ceux des riches. Il y en avait même une dans le palais de l'Empereur, qui aimait à la visiter souvent pour gronder les paresseux et récompenser les travailleurs.
Dans ce contexte, on peut comprendre la chanson Sacré Charlemagne interprétée par France Gall dans les années 1960, même si Charlemagne n'a pas inventé l'école. L'enseignement existait bien avant lui.
Charlemagne et l'Europe
D'après Jacques Le Goff :
Certes, de son vivant, plusieurs textes lui attribuent le titre de « tête de l'Europe » ; mais il s'agit plus d'un hommage, d'une expression de l'imaginaire, que de réalités historiques. L'Europe de Charlemagne est une Europe restreinte du point de vue territoriale.
L'héritage de Charlemagne est l'ébauche d'une unification juridique et monastique.
La figure de Charlemagne a été utilisée pour défendre de nombreuses causes tout à fait opposées.
La guerre franco-allemande de 1870 et les deux guerres mondiales au XXe siècle voient le développement en France d'une vague d'antigermanisme qui fait de Charlemagne le symbole de l'envahisseur, d'où sa relative disparition dans l'historiographie française.
Au XXe siècle, en Allemagne, sous le régime national-socialiste, Himmler et les SS vitupérèrent l’action néfaste de Charlemagne qu’ils rendaient responsable de la christianisation des Germains et du massacre des Saxons, reprenant l'image du « Boucher des Saxons ». Néanmoins, en privé, Adolf Hitler critiquait ces discours car Charlemagne avait selon lui le mérite d'avoir diffusé la culture occidentale en Allemagne. Des débats entre scientifiques nazis existaient sur le bien-fondé de s'approprier le personnage de Charlemagne, mais Hitler imposa progressivement sa vision. Ainsi, en 1942 à l'occasion du 1 200e anniversaire de la naissance de Charlemagne, de grands articles dans les quotidiens nationaux allemands considérèrent, dans leur vision propagandiste, que cette boucherie était nécessaire pour la construction d'un grand empire. De plus, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, afin de favoriser le recrutement de volontaires français, le nom de Charlemagne, héros et conquérant revendiqué par les deux nations française et allemande, fut donné à la division SS dite Division Charlemagne.
Charlemagne est actuellement présenté dans le cadre de l'Union européenne comme « le père de l'Europe » bien que l'Europe ne soit qu'un concept géographique jusqu'au XVIe siècle et qu'on se réfère à la respublica christiana au temps de Charlemagne. Chaque année, un prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle est décerné à Aix-la-Chapelle à une personnalité qui a œuvré en faveur de l’Europe. Le premier à le recevoir en 1950, Richard Coudenhove-Kalergi, suggère dans son discours lors de l'attribution du prix, de créer une Union européenne qu'on appellerait « Union Charlemagne ».
Charlemagne dans la littérature et l'art
Littérature

La figure de Charlemagne est idéalisée dans la culture médiévale, notamment au travers des chansons de geste, dans lesquelles il fait partie des Neuf Preux.
La légende carolingienne est au Moyen Âge l'une des sources les plus importantes de la littérature en langue vulgaire. C'est d'elle que sort directement le plus ancien poème épique français : La Chanson de Roland. Et elle inspire encore, en pleine Renaissance, L'Arioste, dans son Orlando furioso.
Époque carolingienne
Éginhard, dans Le couronnement de Charlemagne. Chroniqueur franc, ami et conseiller de Charlemagne, Éginhard a écrit sur lui une biographie plutôt élogieuse. En voici un extrait :
« Venant à Rome pour rétablir la situation de l’Église, qui avait été fort compromise, il y passa toute la saison hivernale. Et, à cette époque, il reçut le titre d’empereur et d’auguste. Il y fut d’abord si opposé qu’il s’affirmait ce jour-là, bien que ce fut celui de la fête majeure, qu’il ne serait pas entré dans l’église, s’il avait pu savoir à l’avance le dessein du pontife. »
Chansons de geste

Le personnage de Charlemagne apparaît dans plusieurs chansons de geste, dont la plus connue est la Chanson de Roland. Ces poèmes ont été regroupés dès le Moyen Âge dans un cycle (ou « geste ») appelé cycle du Roi.
Dans la Chanson de Roland, Charlemagne apparaît comme un patriarche : …Carlemagne qui est canuz et vielz (chenu et vieux) (41, vers 538), Carles li velz a la barbe flurie (77, vers 970).
Époques moderne et contemporaine

- Saint-Just, dans le chant I de son poème , fait allusion à Charlemagne en ces termes :
« Il prit un jour envie à CharlemagneDe baptiser les Saxons mécréants :
Et pour le Ciel consumer son printemps. »
Adonc il s’arme, et se met en campagne,
Suivi des Pairs et des Paladins francs.
Monsieur le Magne eût mieux fait à mon sens
De se damner que de sauver des gens,
De s’enivrer au milieu des Lares,
De caresser les Belles de son temps,
Que parcourir maints rivages barbares,
- Honoré de Balzac, dans Sur Catherine de Médicis : la reine met sur le compte des erreurs tactiques de Charlemagne, l'obligation où elle est de faire la guerre aux huguenots. Elle s'en réclame aussi pour justifier que les descendants de Charlemagne soient en droit de reprendre une couronne usurpée par les descendants de Hugues Capet
« Charlemagne se trompait en s'avançant vers le nord. Oui, la France est un corps dont le cœur se trouve au golfe du Lion, et dont les deux bras sont l'Espagne et l'Italie. On domine ainsi la Méditerranée qui est comme une corbeille où tombent les richesses de l'Orient. »
- Dans sa nouvelle « Thus we frustrate Charlemagne », l’auteur américain de science-fiction Raphaël Aloysius Lafferty montre des scientifiques — qui maîtrisent le voyage temporel — se livrer à des expériences, en modifiant l’issue de la bataille de Roncevaux, en 778. Ce qui aboutit à transformer à plusieurs reprises leur présent (ce dont ils n’ont du reste pas conscience) et crée finalement des uchronies.
- L’auteur français de romans policiers historiques Marc Paillet a fait paraître de 1995 à 2000 une série de huit romans mettant en scène deux missi dominici de Charlemagne, l’abbé Erwin le Saxon et le noble Nibelungide Childebrand (lequel est un personnage historique réel).
Art
Charlemagne est avant tout représenté dans des enluminures, comme l'attestent les Grandes Chroniques de France dont les thèmes du couronnement, du roi guerrier et du défenseur de la chrétienté sont les plus féconds, ou des manuscrits du XVe siècle, tel celui du Miroir des Saxons, qui voient une multiplication des thèmes iconographiques.
Contrairement à la grande majorité des représentations artistiques, qui datent souvent du XIXe siècle, Charlemagne n'avait pas de barbe (les Francs se rasant le menton) mais une moustache. L'expression le désignant comme étant l'empereur à la barbe fleurie et qui apparaît dans La Chanson de Roland peut s'expliquer par le fait que l'empereur, constamment en guerre (son règne ne sera marqué que par trois années de paix), était souvent mal rasé lors de ses campagnes. Cette expression est surtout due au fait que le port de la barbe souligne la virilité et la dignité du souverain (ainsi l'iconographie de Charlemagne le montre traditionnellement imberbe avant son couronnement impérial) ou est un symbole de sagesse lorsqu'elle est blanche (l'iconographie de Charlemagne le montre avec une barbe de plus en plus grande, sa sagesse s'accroissant avec l'âge). Quant au terme « fleurie », il serait en fait une mauvaise traduction du terme « flori » qui signifie blanc en ancien français.
Il est souvent vêtu de drapés à l'antique, ses représentations s'inspirant de la Vita Caroli rédigée par Éginhard, qui a calqué sa biographie sur celle que Suétone a faite d’Auguste, le premier empereur romain, dans sa Vie des douze Césars. En réalité, il devait porter des vêtements cousus, un manteau teint de pourpre, et avoir une coupe de cheveux au bol et la longue moustache franche.
L'hymne national de la principauté d'Andorre rappelle la légende selon laquelle l'Andorre aurait été créée par Charlemagne.
- Charlemagne visitant le chantier du palais d'Aix-la-Chapelle (musée des beaux-arts de Dijon).
- Statue du IXe siècle au monastère Saint-Jean-Baptiste de Müstair, en Suisse.
- Saint Charlemagne piétinant des monstres, par Jaume Cascalls vers 1345. Cathédrale Sainte-Marie de Gérone.
Héraldique
La vie de Charlemagne est antérieure à l'apparition de l'héraldique, mais sa notoriété lui a valu l'attribution d'armes qui, du fait de l'anachronisme, relèvent des armoiries imaginaires. À Charlemagne, empereur d'Occident et roi des Francs, on attribue naturellement un parti d'Empire (aigle bicéphale) et de France (fleurs de lis). La première description de ces armes se trouve dans les Enfances Ogier, composées vers 1275 par Adenet le Roi, ménestrel et poète à la cour des ducs de Brabant. C'est avec la diffusion de la légende des Neuf Preux, apparue dans Les Vœux du Paon, poème composé vers 1312 par Jacques de Longuyon qu'elles ont connu un succès durable. Ces armes furent reproduites dans les chroniques et généalogies armoriées des dynasties se rattachant à Charlemagne, et sur les monuments élevés à la gloire de l'empereur et du saint, tant en Allemagne qu'en France, où s'est développé le culte de saint Charlemagne. Lors de la réception solennelle de Charles Quint par François Ier, à Paris, le , ces armes furent présentées comme le symbole du rapprochement entre le royaume de France et le Saint-Empire.
Hiérosme de Bara, dans son ouvrage Le Blason des Armoiries, le blasonne ainsi : « Party, le premier, moitié de l'Empire qui est d'or, à une demie aigle esployée de sable, membrée & diadesmée de gueulles ; le deuxiesme de France, qui est d'azur, semé de fleur de lys d'or ».
Le jésuite (en) dans Le roy d'armes, donne d'autres armoiries imaginaires à Charlemagne. Il écrit que « Charlemagne Roy de France et Empereur d'Occident portoit d'azur, à un aigle éployé d'or, diadémé, langué, & armé de gueules, l'estomach chargé de l'escu de France, qui estoit d'azur, aux fleurs de lis sans nombre, d'or : & telles armes furent portées par les empereurs François ses descendants, iusques à ce que ceux de la maison de Saxe usurpèrent l'Empire sur les François, car alors ils changèrent les émaux anciens de l'Empire, & prirent le métal, & la couleur des armes de leur Othon, surnommé le grand, qui portoit selon sa naissance, fascé d'or, & de sable de six pièces, blasonnant les armes de l'Empire, d'or & de sable, armé, lampassé, & couronné d'un diadème de gueules. » On suppose que c'est en partie de ce blasonnement donné pour Charlemagne que Napoléon s'inspira pour définir les armoiries de l'Empire Français dans le décret du 21 messidor An XII (10 juillet 1804).
- Armoiries imaginaires de Charlemagne d'après Le Blason des Armoiries de Jérôme de Bara (version en couleurs de 1628).
- Version du Grand armorial colorié, par Alexandre LeBlancq, ms. fr. 5232, Bibliothèque nationale de France.
- Armoiries imaginaires de Charlemagne d'après les fresques du château de la Manta.
- Armoiries imaginaires attribuées à Charlemagne telles qu'on peut les voir dans Les écus armoriés des Neuf Preux. Paris, Bibliothèque nationale de France, ms. Fr. 18651, fol. 1r. (BnF, Paris).
- Armoiries de Charlemagne d'après le jésuite Marc Gilbert de Varennes dans Le roy d'armes.
Hommages


En France, un grand nombre de rues, d'associations culturelles, de bâtiments communaux, d'entreprises, d'établissements scolaires utilisent le nom de Charlemagne et de ses ancêtres. Aux Pays-Bas et en Belgique néerlandophone, on trouve plusieurs Karel de Grotestraat. En revanche, l'usage toponymique de Karl der Große est assez rare dans les pays germanophones : une Karl-der-Große-Straße à Barum-St. Dionys (Basse-Saxe, district de Lunebourg). À Zurich un Zentrum Karl der Grosse (graphie suisse avec deux s) sert comme plateforme pour le discours politique et sociétal.
- Statues de Charlemagne à Paris (devant la cathédrale Notre-Dame de Paris), Liège (boulevard d’Avroy), Rome (dans le grand hall de la basilique Saint-Pierre au Vatican, par Agostino Cornacchini, dans le Musée Grévin).
- Grand vitrail à Metz dans la salle d'honneur de la gare.
- Statue de Charlemagne au palais de justice de Paris, réalisée en 1860 par Henri Lemaire.
- Plusieurs pièces de monnaie françaises ont été frappées avec le chef de Charlemagne.
Représentations dans la culture populaire
Chanson
Sacré Charlemagne est une chanson écrite par Robert Gall, composée par Georges Liferman et interprétée par France Gall en 1964.
Téléfilm
En 1993, Clive Donner réalise un téléfilm intitulé Charlemagne, le prince à cheval, diffusé sur France 2. Charlemagne est incarné par l'acteur français Christian Brendel.
Documentaire
L'émission Secrets d'histoire du sur France 2, intitulée Sacré Charlemagne !, lui était consacrée,.
Voir aussi
Sources primaires imprimées
- Éginhard, Vie de Charlemagne, édité et traduit par Louis Halphen, Paris, Les Belles Lettres, 1994, 128 pages.
- Jules Viard (éd.), Les Grandes Chroniques de France : publiées pour la Société de l'Histoire de France par Jules Viard, t. III : Charlemagne, Paris, Librairie ancienne Édouard Champion, , XXVI-312 p. (présentation en ligne, lire en ligne).
Bibliographie
Études anciennes
- Charles Bayet, « Charlemagne », dans La Grande Encyclopédie, Paris, 1885-1902, tome X.
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Environnement, société
- Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l'âge de Charlemagne, 740-820, Albin Michel, , 592 p.
Articles connexes
- Empire carolingien
- Palais d'Aix-la-Chapelle
- Art carolingien
- Fosse caroline
- Roi de cœur
- Roland
- Abul-Abbas
- Charlemagne, le prince à cheval
- Pippinide
- Douze preux de Charlemagne
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- British Museum
- Grove Art Online
- Royal Academy of Arts
- Sandrart.net
- Union List of Artist Names
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Radio France
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Comic Vine
- Ressource relative à la recherche :
- Science Museum
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Biografisch Portaal van Nederland
- Biographisches Lexikon zur Geschichte Südosteuropas
- Britannica
- Brockhaus
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
- Dictionnaire historique de la Suisse
- Dizionario di Storia
- E-archiv.li
- Enciclopedia italiana
- Frankfurter Personenlexikon
- Gran Enciclopedia Aragonesa
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Gran Enciclopedia de Navarra
- Hrvatska Enciklopedija
- Internetowa encyklopedia PWN
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- Nationalencyklopedin
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
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- Pologne
- Israël
- NUKAT
- Catalogne
- Suède
- Vatican
- Canada
- WorldCat
- Biographie complète et pédagogique (France histoire).
- (la) Vita Karoli Magni par Einhard, The Latin Library.
Notes et références
Notes
- La francisation de Carolus Magnus fut sujette à plusieurs orthographes :
- Charles-Magne ;
- Charles-magne (sans majuscule) ;
- Charles Magne (sans tiret) ;
- Charlesmagne (avec un s).
- Pépin et Berthe ne sont pas « roi et reine », Pépin étant alors maire du palais.
- Karl Ferdinand Werner en 1973, dans un article consacré à ce sujet ; Pierre Riché en 1983, récusant catégoriquement, sans argumentation, la date de 742 et « la bâtardise de Charlemagne » ; Geneviève Bührer-Thierry en 2001, sans argumentation ; Stéphane Lebecq.
- Arthur Kleinclausz en 1934 : « avec quelque vraisemblance, l'an 742, le » ; Jean Favier en 1999, après argumentation ; Georges Minois en 2010, après argumentation ; Renée Mussot-Goulard, sans argumentation.
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Petit Larousse illustré, 1996 : 747.
Le Petit Larousse compact, 2006, p. 1266 : 742 ou 747. - Vassus signifie jeune homme fort et a donné en français « vassal » en opposition à Senior qui signifie vieux et a donné « seigneur. »
- Effigie mortuaire consistant en un mannequin de bois dont seules la tête et les mains sont en cire, le visage est réalisé d’après le masque mortuaire.
- Les Annales notent la mort d'Abul Abbas, en parallèle à celle de Rotrude un peu avant.
- En suédois actuel, karl signifie toujours « homme ».
- Dans ces exemples, le nom est au cas sujet, d'où la présence de « -s ». Cas régime : Carlun, Charlun, Carlemagne, Charlemaigne.
- L’hypothèse d’un sceptre ou d’une lance, autres attributs de pouvoir, est également plausible.
- « Qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer l'école ? C'est ce sacré Charlemagne ! »
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Auteur: www.NiNa.Az
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Pour les articles homonymes voir Charlemagne homonymie Charles I er et Carolus Magnus Charlemagne du latin Carolus Magnus ou Charles I er dit le Grand ne a une date inconnue vraisemblablement durant l annee 742 voire 747 ou 748 peut etre le 2 avril mort le 28 janvier 814 a Aix la Chapelle est un roi des Francs et empereur Il appartient a la dynastie des Carolingiens Fils de Pepin le Bref et de Bertrade de Laon il est roi des Francs a partir de 768 devient par conquete roi des Lombards en 774 et est couronne empereur a Rome par le pape Leon III le 24 ou 25 decembre 800 relevant une dignite disparue en Occident depuis la deposition trois siecles auparavant de Romulus Augustule en 476 CharlemagneDenier imperial en argent de Charlemagne inspire des modeles romains Au droit figure le profil imberbe et moustachu le front ceint de lauriers le buste couvert du paludamentum et l inscription KAROLUS IMP ERATOR AUG USTUS M ELLE Charles empereur auguste Cabinet des medailles BnF Paris TitreRoi des Francs9 octobre 768 28 janvier 814 45 ans 3 mois et 19 jours Avec Carloman I er 768 771 Couronnement 9 octobre 768 a NoyonPredecesseur Pepin le Bref Carloman I erSuccesseur Louis I er le PieuxRoi des Lombards5 juin 774 28 janvier 814 39 ans 7 mois et 23 jours Predecesseur Didier de LombardieSuccesseur Louis I er le PieuxEmpereur d Occident25 decembre 800 28 janvier 814 13 ans 1 mois et 3 jours Couronnement 25 decembre 800 a Rome par le pape Leon IIIPredecesseur AucunSuccesseur Louis I er le PieuxBiographieDynastie CarolingiensDate de naissance entre 742 et 748Lieu de naissance InconnuDate de deces 28 janvier 814Lieu de deces Aix la Chapelle Empire carolingien aujourd hui en Allemagne Nature du deces PneumonieSepulture chapelle palatine d Aix la ChapellePere Pepin le BrefMere Bertrade de LaonFratrie Carloman I erConjoint Himiltrude Desiree de Lombardie Hildegarde de Vintzgau Fastrade de Franconie Luitgarde d AlemanieEnfants Avec Himiltrude Alpais Pepin le Bossu Avec Hildegarde de Vintzgau Charles le Jeune Adelaide Rotrude Pepin d Italie Louis I er le Pieux Lothaire Berthe Gisele Hildegarde Avec Fastrade de Franconie Theodrade Hiltrude Enfants illegitimes Rothilde Chrotais ou Rothaide Adeltrude Drogon de Metz Hugues l Abbe Theodoric ou Thierry Heritier Louis I erReligion CatholicismeSignum Karoli gloriosissimi regisMonarques de Francemodifier Roi guerrier il agrandit notablement son royaume par une serie de campagnes militaires en particulier contre les Saxons paiens dont la soumission fut difficile et violente 772 804 mais aussi contre les Lombards en Italie et les musulmans d al Andalus Souverain reformateur soucieux d unification religieuse et de culture il protege les arts et lettres et est a l origine de la renaissance carolingienne Son œuvre politique immediate l Empire carolingien ne lui survit cependant pas longtemps Se conformant a la coutume successorale franque Charlemagne prevoit des 806 le partage de l Empire entre ses trois fils Apres de nombreuses peripeties l Empire ne sera finalement partage qu en 843 entre trois de ses petits fils lors du traite de Verdun Le morcellement feodal des siecles suivants puis la formation en Europe des Etats nations rivaux condamnent a l impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l Empire d Occident en particulier les souverains du Saint Empire romain germanique d Otton I er en 962 a Charles Quint au XVI e siecle voire Napoleon Ier hante par l exemple du plus eminent des Carolingiens La figure de Charlemagne a ete l objet d enjeux politiques en Europe notamment entre le XII e et le XIX e siecle entre la nation germanique qui considere son Saint Empire romain comme le successeur legitime de l empereur carolingien et la nation francaise qui en fait un element central de la continuite dynastique des Capetiens Charlemagne est parfois considere comme le Pere de l Europe pour avoir assure le regroupement d une partie notable de l Europe occidentale et pose des principes de gouvernement dont ont herite les grands Etats europeens Les deux principaux textes du IX e siecle qui depeignent le Charlemagne reel la Vita Caroli d Eginhard et la Gesta Karoli Magni attribuee a Notker le Begue moine de Saint Gall l aureolent egalement de legendes et de mythes repris au cours des siecles suivants Il y a le Charlemagne de la societe vassalique et feodale le Charlemagne de la Croisade et de la Reconquete le Charlemagne inventeur de la Couronne de France ou de la Couronne imperiale le Charlemagne mal canonise mais tenu pour vrai saint de l Eglise le Charlemagne des bons ecoliers Charlemagne est par tolerance du pape Benoit XIV un bienheureux catholique fete localement le 28 janvier En effet en 1165 l empereur Frederic I er Barberousse obtient la canonisation de Charlemagne par l antipape Pascal III De nombreux dioceses du nord de la France inscrivent alors Charlemagne a leur calendrier et en 1661 l universite de Paris le choisit pour saint patron Aujourd hui encore la cathedrale d Aix la Chapelle fait venerer ses reliques Pourtant l Eglise catholique a retire de son calendrier l empereur qui convertit les Saxons par l epee plutot que par la predication pacifique de l Evangile SourcesL historien Georges Minois specialiste du Moyen Age a donne un releve des sources qui sont expliquees ici Documents officiels Instructions de Charlemagne a ses envoyes en 785 BnF departement des manuscrits ms Latin 9008 On dispose de 164 diplomes du regne de Charlemagne dont 47 originaux de 107 capitulaires souvent connus par plusieurs copies encore existantes des comptes rendus de certaines assemblees ecclesiastiques synodes ou conciles Correspondances On dispose de 270 lettres ecrites par l abbe Alcuin dont un bon nombre adressees a Charlemagne Elles sont en general tres verbeuses On a aussi 98 lettres adressees par les papes aux Carolingiens 2 a Charles Martel 42 a Pepin le Bref et 54 a Charlemagne reunies a la demande de celui ci en un volume le Codex epistolaris Carolinus Annales La tenue d annales est une pratique qui debute en Irlande au VII e siecle et se repand sur le continent au VIII e Les Annales regni Francorum en 788 Charlemagne decide d etablir des annales royales en les faisant commencer retroactivement a 741 date de la mort de Charles Martel Ces annales royales sont effectivement realisees et poursuivies jusqu en 829 Les historiens discernent le travail de plusieurs auteurs le premier opere la compilation des annees 741 788 et redige les annales jusqu en 797 d autres interviennent dans les annees suivantes Ces Annales sont connues dans 5 versions couvrant des periodes differentes dont 4 sont proches dans la facon de rediger A B C D tandis qu une cinquieme E presente de notables differences La version E valorise plus la personne de Charlemagne que les autres qui exaltent plutot les Francs en general en meme temps elle est beaucoup plus realiste et evoque de nombreuses difficultes defaites ou revoltes qui sont passees sous silence dans les autres par exemple l attaque de Roncevaux Les versions A D apparaissent comme une histoire officielle parfois mensongere la version E comme plus critique Le Liber Pontificalis sont des annales constituees en fonction des regnes des differents papes en ce qui concerne Charlemagne Etienne III Adrien I er Leon III Il s agit d une histoire officielle du point de vue de la papaute Les annales monastiques les plus importantes couvrant la periode sont les Annales mettenses priores Metz les Annales mosellani les Annales de Lorsch et la Chronique de Moissac Chroniques Lettrine historiee Charlemagne assis Abbaye Saint Martial de Limoges vers 1050 Eginhard Vita Karoli Magni Apres Gregoire de Tours au VI e siecle la periode merovingienne a au VII e siecle un chroniqueur appele Fredegaire auteur du Liber historiae Francorum ou Chronique de Fredegaire qui est prolongee par des continuations realisees sous l egide de la famille carolingienne La troisieme continuation concerne la periode 753 768 Quelques donnees sur le regne de Charlemagne apparaissent dans des chroniques secondaires la Vie de Sturm abbe de Fulda les Actes des saints Peres de l abbaye de Saint Wandrille ainsi que dans les ouvrages concernant Louis le Pieux Vie de l empereur Louis de Thegan eveque de Treves Poeme sur Louis le Pieux d Ermold le Noir Vie de Louis le Pieux de l Astronome Le texte le plus important est la Vita Caroli redigee par Eginhard apres la mort de l empereur mais present a la cour et membre du cercle des proches a partir des annees 790 La plupart des biographes medievaux flattent leur commanditaire Eginhard ne deroge pas a la regle en presentant Charlemagne comme un etre de lumiere un monarque surhumain Sa biographie est cependant consideree comme un compte rendu assez fidele de la vie de Charlemagne et de son epoque Deux textes d auteurs posterieurs a l epoque de Charlemagne le Poete saxon et le Moine de Saint Gall presentent un certain interet Le dernier identifie en general avec Notker le Begue est a l origine d un certain nombre d anecdotes devenues des images d Epinal au XIX e siecle Charlemagne glorifiant les eleves pauvres mais meritants et rejetant les riches paresseux Le Poete saxon malgre son origine est ecrit d un point de vue parfaitement conforme a celui des Francs et exalte l œuvre de christianisation de Charlemagne La chronique du Pseudo Turpin redigee dans la premiere moitie du XII e siecle est une histoire legendaire ecrite en prose sur les expeditions de Charlemagne outre Pyrenees jusqu a sa mort Parmi les auteurs non francs les sources sont assez limitees Une des plus interessantes est la chronique de Crantz Creontius chancelier du roi de Baviere Tassilon Cette chronique est connue seulement par l intermediaire tardif d un humaniste allemand du XV e siecle Jean Tumair dit Aventinus qui a utilise un manuscrit plus ancien Il existe aussi des mentions concernant Charlemagne dans les ecrits historiques du byzantin Theophane Sources non textuelles L epigraphie fournit un nombre assez limite d informations La numismatique est plus interessante en ce qui concerne la titulature de Charlemagne mais aussi parce qu on trouve parfois sur les pieces un portrait de Charlemagne BiographieCharlemagne est le plus illustre representant des souverains de la dynastie carolingienne qui lui doit d ailleurs son nom Petit fils de Charles Martel il est le fils de Pepin le Bref et de Bertrade de Laon dite au Grand Pied La date et le lieu de naissance de Charlemagne sont l objet de controverses en raison de l absence de renseignements concordants dans les documents d epoque Date de naissance On dispose d une indication sur le jour de sa naissance un calendrier du debut du IX e siecle de l abbaye de Lorsch indique que la naissance de Charlemagne a eu lieu le 4 des nones d avril soit le 2 avril En ce qui concerne l annee il existe trois possibilites 742 747 ou 748 Enluminure representant Eginhard XIV e XV e siecle La date de 742 se fonde sur un enonce d Eginhard selon lequel Charlemagne est mort dans sa soixante douzieme annee Mais il est apparu qu Eginhard paraphrasait la Vie des douze Cesars de Suetone de sorte que l age qu il attribue a Charlemagne n est pas totalement fiable A noter qu Eginhard se refuse explicitement a traiter le sujet de la naissance et que la date de 742 est obtenue de facon indirecte On trouve cependant aussi l indication de l age de 71 ans dans les Annales Regni Francorum Les dates de 747 748 se fondent sur un enonce des Annales Petaviani Annales de Petau qui donnent la date de 747 Cela pose cependant un probleme si on retient le jour anniversaire du 2 avril car ces annales indiquent que Charlemagne est ne apres le depart de son oncle Carloman pour Rome evenement qui a eu lieu apres le 15 aout 747 De plus en 747 Paques est tombe le 2 avril et les chroniqueurs n auraient pas manque de signaler cette coincidence Cette absence de certitude concernant l annee de sa naissance est probablement liee au fait que Pepin et Berthe ne se sont maries religieusement qu en 743 ou 744 Par consequent la naissance de Charlemagne serait du point de vue de l Eglise illegitime en 742 legitime en 747 748 Un autre aspect concerne son age lors des evenements de sa jeunesse 26 ans ou 20 ans en 768 a son avenement Les positions des historiens contemporains et de l historiographie moderne different encore au sujet de la date de naissance L annee 742 retenue de longue date notamment par le pere Anselme est remise en question par Karl Ferdinand Werner et d autres historiens qui penchent pour l annee 747 voire 748 Werner soutient l hypothese des annees 747 748 au motif que Carloman etant ne en 751 la naissance de Charlemagne en 742 represente un trop grand ecart De surcroit dans une lettre ecrite vers 775 un clerc irlandais du nom de Cathwulf rappelle a Charlemagne que tout le clerge a prie avant sa naissance pour que ses parents aient un enfant ce qui suppose qu ils etaient deja maries Toutefois d autres chercheurs maintiennent la validite de la date de 742 et plusieurs dictionnaires et encyclopedies se disputent toujours sur la date de naissance de l empereur Lieu de naissance Divers lieux ont ete evoques Quierzy sur Oise Ingelheim am Rhein selon Godefroi de Viterbe Aix la Chapelle selon Victor Hugo Herstal ou Jupille Le lieu de la naissance de Charlemagne n est mentionne dans aucune source d epoque La plus ancienne indication qui concerne Ingelheim vient de Godefroi de Viterbe auteur italien du XII e siecle et est retenue par certains auteurs Un autre lieu de naissance envisage est Quierzy sur Oise qui est une ancienne villa royale merovingienne dans l Aisne entre Noyon et Chauny Son grand pere Charles Martel y etait mort le Merovingien Thierry III y avait sejourne de meme que Pepin le Bref et Charles y reside en 781 3 conciles s y sont tenus en 838 849 et 853 Selon d autres historiens Charlemagne aurait vu le jour en Austrasie en particulier dans l actuelle region de Liege a Herstal ou Jupille residence la plus frequente de Pepin le Bref et de certains ancetres des Carolingiens notamment Pepin le Gros le pere de Charles Martel Enfance et jeunesse Les renseignements jusqu a son avenement sont limites Charlemagne est mentionne pour la premiere fois dans un diplome de 760 concernant l abbaye de Saint Calais En ce qui concerne la periode du regne de son pere on sait que Charlemagne a pris part a un certain nombre d evenements Il est a la tete de la delegation qui accueille le pape Etienne II en Champagne en 754 a 12 ou 6 ans et il est peu apres sacre par le pape en meme temps que son frere Carloman I er Il participe aux operations en Aquitaine en 767 768 et il est avec sa mere dans le cortege qui ramene Pepin le Bref malade a Saint Denis Sa langue maternelle est le francique rhenan De nombreuses speculations sur son suppose illettrisme viennent d un passage ambigu de son biographe qui peut etre interprete comme ayant pour sujet son entrainement soit a l ecriture ou soit a la calligraphie mais il ne fait en revanche aucun doute qu il savait lire parlait couramment le latin et lisait le grec Debut du regne avec Carloman I er 768 771 Avant sa mort le 24 septembre 768 Pepin a prevu un partage du royaume entre Charles et Carloman les territoires qui leur sont attribues sont disposes de facon assez curieuse ceux de Charlemagne forment un arc occidental de la Garonne au Rhin ceux de Carloman sont regroupes autour de l Alemanie l Austrasie la Neustrie et l Aquitaine sont partagees entre eux Charlemagne et Carloman se font proclamer roi par leurs fideles le 9 octobre 768 respectivement a Noyon et Soissons Charlemagne est ensuite occupe par les affaires d Aquitaine voir infra qu il reussit a regler sans l aide de son frere Puis intervient la question des mariages lombards qui occupe les annees 769 771 En 771 apres un peu plus de trois annees de regne et de paix relative entre les deux freres Carloman I er meurt brusquement au palais carolingien de Samoussy pres de Laon Des le lendemain de sa mort Charles s empare de son royaume usurpant l heritage de ses neveux La veuve de Carloman I er Gerberge de Lombardie se refugie en Italie aupres du roi des Lombards avec ses fils et quelques partisans Charles est desormais souverain de tout le royaume franc Conditions de l expansion territoriale Royaume franc en 768 et son environnement Reconstitution d un cavalier carolingien coiffe d un spangenhelm et arme d une broigne d une lance et d un bouclier VIII e X e siecles Mannequin expose a la mairie d Aix la Chapelle en juin 2014 lors de la commemoration du 1200e anniversaire de la mort de Charlemagne Le royaume inclut des territoires solidement tenus par les Francs Austrasie Neustrie Bourgogne Provence Alemanie et des territoires semi autonomes l Aquitaine avec la Vasconie et la Septimanie la Baviere et la Frise Hors du royaume on trouve au dela de la Manche les royaumes anglo saxons dans la peninsule armoricaine les principautes bretonnes au dela des Pyrenees l Espagne musulmane tenue depuis 756 par le califat des Omeyyades de Cordoue et dans les Asturies le royaume chretien d Oviedo au dela des Alpes le royaume des Lombards les Etats pontificaux crees par Pepin le Bref le duche lombard de Benevent les possessions byzantines Naples Pouilles Calabre mais Byzance a du laisser l exarchat de Ravenne tomber aux mains des Lombards en 751 au dela du Rhin entre la mer du Nord l Elbe la Fulda se trouve la Saxe pays barbare sans structure politique forte Plus eloignes les Scandinaves du Danemark les Slaves Wilzes Abodrites de Sorbes au dela de l Elbe les Slaves meridionaux et les Avars semi nomades turcophones en Pannonie L empire byzantin a perdu beaucoup de territoires en Asie du fait de l expansion arabo musulmane dans l ensemble les relations des Francs avec l Empire d Orient sont plutot tendues L empire musulman en Asie et en Afrique est dirige par le califat des Abbassides de Bagdad avec lequel au contraire les relations sont plutot bonnes en l absence d hostilite religieuse alors qu il existe un contentieux religieux avec Byzance La papaute byzantine fait encore partie de l Italie byzantine mais accapare par sa lutte contre l empire musulman l empereur d Orient n a plus les moyens de proteger Rome menacee par les Lombards La papaute se tourne donc de plus en plus vers les Francs en particulier vers la famille carolingienne que les papes soutiennent depuis l epoque de Charles Martel Organisation politique du royaume franc Dans le royaume franc les puissants principalement les ducs comtes et marquis accueillent des hommes libres qu ils eduquent protegent et nourrissent L entree dans ces groupes se fait par la ceremonie de la recommandation ces hommes deviennent des guerriers domestiques vassi attaches a la personne du senior Le seigneur doit entretenir cette clientele par des dons pour entretenir sa fidelite La monnaie d or devenant rare du fait de la distension des liens commerciaux avec Byzance qui perd le controle de la Mediterranee occidentale au profit des musulmans la richesse ne peut guere provenir que des routes commerciales de l Adriatique ou de la guerre Celle ci procure du butin et permet eventuellement de conquerir des terres qui peuvent etre redistribuees En l absence d expansion territoriale les liens vassaliques se distendent Pour se perenniser une puissance doit s etendre Depuis des generations les Pepinides etendent ainsi leurs dominations et leurs comtes s enrichissant cedent des terres a leurs propres vassaux Charles Martel et Pepin le Bref reprennent a l Eglise une grande partie de ses biens pour les distribuer aux vassaux Ceci leur permet tout en stabilisant leurs acquis d avoir les moyens d etre a la tete d une armee sans egale dans l Occident medieval Charlemagne se retrouve avec le meme probleme il doit s etendre en permanence pour entretenir ses vassaux et eviter la dissolution de ses possessions Pendant tout son regne il tente de les fideliser par tous les moyens en leur faisant preter serment serment general de fidelite en 789 en leur allouant des terres seule richesse de l epoque qu ils doivent lui restituer a leur mort en envoyant des missi dominici pour les controler et pour surveiller ce qui se trame a travers son empire Armee et guerre a l epoque de Charlemagne Joab neveu du roi David mene au combat l armee de son oncle l enluminure represente les personnages bibliques comme des cavaliers francs de l ere carolingienne Psalterium Aureum bibliotheque cantonale de Saint Gall IX e siecle Le principe fondamental de l armee de Charlemagne reste celui de l armee franque elle est composee par les hommes libres qui ont le droit et le devoir de participer a l armee y compris ceux des territoires recemment conquis L armee peut etre convoquee chaque annee pendant la periode de guerre printemps ete De fait sur les 46 annees du regne de Charlemagne on ne trouve que deux annees ou il n y ait pas eu de convocation de l armee 790 et 807 Les historiens estiment les effectifs potentiellement mobilisables de 10 000 a 40 000 hommes Concretement il y a chaque annee une assemblee des grands du royaume censes representer l ensemble du peuple des libres couramment appelee lors du champ de mai cette assemblee prend diverses decisions ou plutot enterine les decisions du roi et en particulier celle de lancer une expedition contre tel ou tel ennemi Cette decision est diffusee aupres des interesses soit par les vassaux directs du roi aupres de leurs dependants soit par les comtes eveques et abbes aupres des habitants de leur ressort Chaque guerrier mobilise doit apporter son equipement et ses vivres pour trois mois et se rendre au point de rassemblement de l armee ou des differents corps prevus Les forces mobilisees se decomposent entre la cavalerie lourde la cavalerie legere et l infanterie L armee de Charlemagne ne semble pas utiliser beaucoup de materiel technique en particulier lors des quelques sieges de ville qui ont eu lieu Pavie Saragosse Barcelone Par ailleurs Charlemagne dispose d un certain nombre de guerriers dependant directement de lui qui forment sa garde et qui peuvent etre utilises pour des operations urgentes Consolidation et elargissement du territoire Extension de l Empire carolingien sous Charlemagne a la mort de Pepin le Bref 768 Conquetes de Charlemagne 768 814 Territoires versant un tribut Durant les trois premieres decennies du regne de Charlemagne le territoire du royaume s accroit nettement quoique de facon plus ou moins solide integration complete des duches d Aquitaine et de Baviere conquete du royaume des Lombards 774 de la Saxe de quelques territoires en Espagne dans les possessions byzantines et dans les pays slaves expeditions contre les Avars et les Bretons Aquitaine et Vasconie En 768 Pepin juste avant de mourir a obtenu la soumission de l Aquitaine et de la Vasconie le duc Waifre ayant ete assassine par des gens de son entourage De 768 a 771 le duche est partage entre Charles et Carloman En 769 le pere de Waifre Hunald I er sort du monastere ou il avait ete relegue et entre en rebellion Traque par l armee franque il se refugie en Vasconie ulterieure mais le duc Loup II prefere se soumettre et livre Hunald I er a Charlemagne Des lors l Aquitaine revient sous le controle des Francs qui en avaient perdu la jouissance en 660 au profit des Vascons En 781 Louis dit Louis le Pieux ou Louis le Debonnaire est couronne a Rome roi d Aquitaine Ce royaume d Aquitaine reste en place jusqu a l avenement a l empire de Louis en 814 avec deux dependances le duche de Vasconie au sud de la Garonne ou Sanche I er Loup succede a Loup II le comte de Septimanie Narbonne Carcassonne dirige par le comte Milon un Wisigoth puis par Guillaume de Gellone comte de Toulouse et marquis de Septimanie a partir de 790 environ Cependant des 812 les Vascons sont de nouveau astreints a la soumission de Louis le Debonnaire et cela ne semble pas les satisfaire Semen I er Loup et ses hommes des Euskariens des deux versants des Pyrenees reprennent les armes quelque temps apres et se revoltent contre les Francs Au plaid annuel tenu a Toulouse en 812 Louis le Debonnaire exige qu on chatiat cet esprit de rebellion ce que l assemblee decida par acclamation Une nouvelle expedition de Louis le Debonnaire arriva jusqu a Pampelune en passant par Dax puis par le difficile passage des Pyrenees Son objectif est d y raffermir son autorite chancelante Selon sa biographie Vita Hludovici Pii dans la Vasconie transpyreneenne Louis etait libre d exiger toute futilite publique et particuliere Apres avoir sejourne a Pampelune Louis retourne en Aquitaine par la route de Roncevaux et prend la precaution cette fois ci afin de ne pas repeter la defaite de 778 de s emparer comme otages des femmes et des enfants vascons qu il ne libera qu une fois arrive dans une zone sure ou son armee ne risquait plus d embuscade Quand Louis le Pieux succede a Charlemagne en 814 la presence carolingienne sur la totalite de son immense territoire reste fragile L absence de Louis le Pieux dans la Marche hispanique la Septimanie la Vasconie et meme le Toulousain se fait sentir Cependant a l exception sans doute de la Vasconie la legitimite carolingienne s enracine Italie De toutes les guerres de Charlemagne celles qu il entreprit contre les Lombards en se substituant ainsi a l empire d Orient comme protecteur de la papaute sont les plus importantes par leurs consequences politiques et celles aussi ou se montre le plus clairement le lien qui rattache intimement la conduite de Charles a celle de son pere L alliance avec les papes les imposait non seulement dans l interet du royaume franc mais dans celui du roi des Francs lui meme Pepin le Bref avait espere a la fin de son regne un arrangement pacifique avec les Lombards Charles epousa Desiree la fille de leur roi Didier Mais ce mariage ne servit a rien Les Lombards continuerent de menacer Rome et leur roi noua meme contre son gendre de dangereuses intrigues avec le duc des Bavarois et avec la propre belle sœur de Charles En 773 Charlemagne intervient a la demande du pape contre Didier L armee franque traverse les Alpes durant l ete 773 met le siege devant Pavie septembre et occupe assez facilement le reste du royaume lombard Pavie affamee et en proie a des epidemies tombe en juin 774 Charlemagne s adjuge lui meme le titre de roi des Lombards Gratia Dei Rex Francorum et Langobardorum roi des Francs et des Lombards par la grace de Dieu le 10 juillet 774 tandis que certains historiens affirment qu il est proclame roi par l archeveque de Milan qui lui aurait pose la couronne de fer de Lombardie sur la tete Charlemagne prend alors le titre de roi des Lombards Didier est envoye comme moine a Corbie le reste de sa famille est aussi neutralise a l exception d Adalgis qui se refugie a Constantinople Le duche de Spolete se soumet a la domination franque en acceptant comme duc un protege du pape Hildebrand Le duche de Benevent reste aux mains d Arigis gendre de Didier mais doit fournir des otages en particulier son fils Grimoald qui sera eleve a la cour En 776 les Francs conquierent le duche du Frioul En 781 le second fils de Charlemagne Carloman alors rebaptise Pepin est couronne a Rome roi d Italie titre qui ne correspond pas a un Etat formel par la suite Pepin assume sous le controle de Charlemagne la fonction de roi des Lombards La principale personnalite du royaume au debut du regne de Pepin est Adalard cousin de Charlemagne Les problemes sont assez nombreux relations avec Arigis et avec les Romains d Orient Ainsi l Etat lombard dont la naissance avait mis fin a l unite politique de l Italie attira sur elle en mourant la conquete etrangere Elle n etait plus desormais qu un appendice de la monarchie franque et elle ne devait s en detacher a la fin du IX e siecle que pour tomber bientot apres sous la domination germanique Par un renversement complet du sens de l histoire elle qui avait jadis annexe le nord de l Europe etait maintenant annexee par lui et cette destinee n est en un sens qu une consequence des bouleversements politiques qui avaient transporte de la Mediterranee au nord de la Gaule le centre de gravite du monde occidental Et pourtant c est Rome mais la Rome des papes qui a decide de son sort On ne voit pas quel interet aurait pousse les Carolingiens a attaquer et a conquerir le royaume lombard si leur alliance avec la papaute ne les y avait contraints L influence que l Eglise debarrassee de la tutelle de Byzance va desormais exercer sur la politique de l Europe apparait ici pour la premiere fois en pleine lumiere L Etat ne peut desormais se passer de l Eglise Entre elle et lui se forme une association de services mutuels qui les melant sans cesse l un a l autre mele aussi continuellement les questions spirituelles aux questions temporelles et fait de la religion un facteur essentiel de l ordre politique La creation de l Empire d Occident en 800 voulue comme la renaissance de l ancien Empire romain d Occident est la manifestation definitive de cette situation nouvelle et le gage de sa duree dans l avenir Saxe Representation anachronique de la guerre entre Charlemagne et les Saxons enluminure de la Vita Karoli Magni d Eginhard XIII e siecle Au dela du Rhin un puissant peuple conservait encore avec son independance la fidelite au vieux culte national les Saxons repartis entre quatre groupes Westphales Angrivarii Nordalbingiens et etablis entre l Ems et l Elbe depuis les cotes de la mer du Nord jusqu aux montagnes du Harz Seuls de tous les Germains c est par mer qu a l epoque du grand ebranlement des invasions ils etaient alles chercher des terres nouvelles Durant tout le V e siecle leurs barques avaient inquiete les cotes de Gaule aussi bien que celles de Grande Bretagne Il y eut des etablissements saxons encore reconnaissables aujourd hui a la forme des noms de lieux a l embouchure de la Canche et a celle de la Loire Mais c est seulement en Grande Bretagne que des Saxons et des Angles peuples du Sud du Jutland etroitement apparentes a eux s etablirent durablement Ils refoulerent la population celtique de l ile dans les districts montagneux de l Ouest Cornouailles et pays de Galles d ou se trouvant trop a l etroit elle emigra au VI e siecle en Armorique qui prit des lors le nom de Bretagne comme la partie conquise de la Grande Bretagne recut le nom d Angleterre Ces Saxons insulaires ne conserverent pas de rapports avec leurs compatriotes du continent Ils les avaient si bien oublies qu a l epoque ou apres avoir ete evangelises par Gregoire le Grand ils entreprirent la conversion des Germains ce n est pas vers eux mais vers la que leurs missionnaires dirigerent leurs efforts Au milieu du VIII e siecle les Saxons continentaux etaient donc encore relativement preserves de l influence romaine et chretienne Pendant que leurs voisins se romanisaient ou se convertissaient leurs institutions et leur culte national propres s etaient developpes et affermis Le royaume franc dont ils etaient limitrophes n etait pas en mesure d exercer sur eux le prestige et l attraction dont l Empire romain avait jadis ete l objet de la part des barbares A cote de lui ils conservaient leur independance a laquelle ils tenaient d autant plus qu elle leur permettait d en piller les provinces limitrophes Ils etaient attaches a leur religion comme a la marque et a la garantie de leur independance Depuis 748 ils sont tributaires du royaume franc le tribut etabli en 758 a 300 chevaux par an n est cependant pas paye a la fin du regne de Pepin le Bref et le royaume subit regulierement des incursions saxonnes Charlemagne fait sa premiere expedition en Saxe en 772 detruisant en particulier le principal sanctuaire l Irminsul symbole de la resistance du paganisme saxon et lieu de reunion des paiens qui lui apportaient une offrande apres chaque victoire puis a partir de 776 apres l intermede italien commence une guerre acharnee contre les Saxons qui commandes par Widukind un chef westphalien lui opposent une vigoureuse resistance Suivent plusieurs campagnes marquees par la devastation de differentes parties de la Saxe et la soumission provisoire de chefs mais aussi par un revers grave des Francs en 782 au Suntel pres de la Weser Cette defaite entraine une operation de represailles qui s acheve par le massacre de 4 500 Saxons a Verden Widukind finit par se soumettre en 785 et se fait baptiser Charlemagne impose alors le Capitulaire De partibus Saxoniae premier capitulaire saxon une legislation d exception qui prevoit la peine de mort pour de nombreuses infractions en particulier pour toute manifestation de paganisme cremation des defunts refus du bapteme pour les nouveau nes Une politique de deportation des Saxons et de colonisation par des Francs a lieu en meme temps La legislation d exception prend fin en 797 troisieme capitulaire saxon mais la soumission definitive n est vraiment atteinte qu en 804 Jusqu alors le christianisme s etait repandu relativement paisiblement parmi les Germains En Saxe cependant Charlemagne employa la force de la les violences contre tous ceux qui sacrifieraient encore aux idoles et de la aussi l acharnement que mirent les Saxons a defendre leurs dieux devenus les protecteurs de leurs libertes Dans certains milieux nationalistes allemands l image de Charlemagne est celle du Bourreau des Saxons issue du massacre de Verden Ainsi en 1935 pour commemorer l evenement le regime nazi construisit le monument de de La conquete des Saxons permettait egalement de mettre fin une fois pour toutes a la menace permanente que les Saxons faisaient peser sur la securite du royaume franc Une fois l annexion et la conversion de la Saxe dernier element de l ancienne Germanie achevees la frontiere orientale de l Empire carolingien atteignit l Elbe et la Saale Elle se dirigeait de la jusqu au fond de la mer Adriatique par les montagnes de Boheme et le Danube englobant le pays des Bavarois Espagne Depuis leur defaite a Poitiers les musulmans n avaient plus menace la Gaule L arriere garde qu ils avaient laissee dans le pays de Narbonne en avait ete refoulee par Pepin le Bref L Espagne ou venait de s installer l emirat de Cordoue ne regardait plus vers le Nord et dirigeait son activite vers les etablissements islamiques proches de la Mediterranee Les progres de l islam dans les sciences les arts l industrie et le commerce sont aussi rapides que ses conquetes Interpretation personnelle Mais ces progres eurent pour consequence de le detourner des grandes entreprises de proselytisme pour les concentrer sur lui meme En meme temps que les sciences se developperent et que l art s epanouit surgirent des querelles religieuses et politiques L Espagne n en etait pas plus epargnee que le reste du monde musulman C est l une d elles qui provoqua l expedition de Charles au dela des Pyrenees Alliance avec Suleyman ibn al Arabi 777 En 777 lors de l assemblee de Paderborn en Saxe Charlemagne recoit des emissaires de plusieurs gouverneurs musulmans d Espagne y compris celui de Barcelone en rebellion contre l emirat de Cordoue Sulayman s engage a permettre aux Francs de s emparer de Saragosse Charlemagne decide de donner suite et d intervenir dans le Nord de l Espagne sans doute moins pour des raisons religieuses des lettres du pape de cette epoque montrent que celui ci prefererait une intervention en Italie contre des chretiens que pour securiser la frontiere sud de l Aquitaine Expedition de 778 Roland a Roncevaux huile sur toile de Gustave Dore collection particuliere Une double expedition est mise sur pied au printemps 778 et durant l ete les deux armees se rejoignent devant Saragosse mais a ce moment la ville est tenue par des loyalistes contrairement a ce que pretendait Suleyman Menaces d une intervention de l emir de Cordoue les Francs levent le siege et quittent l Espagne apres avoir pille Pampelune Cet echec est augmente du revers assez grave subi par l arriere garde de Charlemagne face aux Vascons lors de la traversee des Pyrenees L embuscade est principalement menee par des Basques mais il est probable qu y participent aussi des habitants de Pampelune et des ex allies musulmans de Charlemagne mecontents d une retraite aussi rapide les otages remis par Suleyman sont liberes au cours de l operation Pour les contemporains cette expedition passa a peu pres inapercue Le souvenir du comte Roland tue dans l embuscade ne se perpetua tout d abord que parmi les gens de sa province dans le pays de Coutances Il fallut l enthousiasme religieux et guerrier qui s empara de l Europe a l epoque de la premiere croisade pour faire de Roland le plus heroique des preux de l epopee francaise et chretienne et transformer la campagne dans laquelle il trouva la mort en une lutte gigantesque entreprise contre l islam par Carles li reis nostre emperere magne Constitution de la marche d Espagne 785 810 Carte de la peninsule Iberique en 814 avec les campagnes de Charlemagne et la creation de la marche d Espagne Par la suite Charlemagne n intervient plus personnellement en Espagne laissant le soin des operations aux responsables militaires de l Aquitaine les comtes de Toulouse Chorson puis Guillaume de Gellone puis le roi Louis lui meme Malgre une defaite subie par Guillaume en Septimanie 793 les Aquitains reussissent a conquerir quelques territoires en Espagne notamment Gerone Barcelone 801 la Cerdagne et Urgell En revanche malgre trois tentatives menees par Louis ils echouent a reprendre Tortosa En 814 Saragosse et la vallee de l Ebre restent donc musulmans pour encore tres longtemps Les territoires reconquis forment la marche d Espagne Autres Diplome de Charlemagne absolvant le comte Theodoldus du crime de lese majeste donne a Aix la Chapelle le 31 mars 797 Archives nationales AE II 42 Baviere Depuis 748 elle est dirigee par le duc Tassilon petit fils de Charles Martel impose par Pepin le Bref a la mort du duc Odilon Cependant Tassilon cherche a preserver son independance epousant en 763 Liutberge fille de Didier de Lombardie et future belle sœur de Charlemagne Bien que Tassilon ne soit pas intervenu lors de la campagne contre les Lombards en 773 774 Charlemagne s efforce de renforcer son controle Tassilon doit preter serment de fidelite en 781 puis de nouveau en 787 En 788 il est mis en jugement devant l assemblee condamne a mort puis gracie et enferme dans un monastere ainsi que son epouse et ses deux fils Charlemagne nomme des comtes pour la Baviere et place son beau frere Gerold a la tete de l armee avec le titre de praefectus En 794 Tassilon comparait de nouveau devant l assemblee et proclame sa renonciation au trone de Baviere desormais totalement integree au royaume franc Avars Albrecht Altdorfer La Victoire de Charlemagne sur les Avars 1518 Germanisches Nationalmuseum Nuremberg Ce peuple de cavaliers d origine turque avait au VI e siecle aneanti les Gepides avec l aide des Lombards et s etait depuis lors installe dans le bassin du moyen Danube d ou il harcelait avec ses vassaux Slaves a la fois l Empire byzantin et la Baviere En 791 avec l aide de son fils Pepin d Italie Charlemagne mene contre les Avars une premiere expedition En 795 il reussit a s emparer de leur camp retranche le Ring avar avec un tresor considerable fruit de plusieurs dizaines d annees de pillages En 805 les derniers Avars rebelles sont definitivement soumis Ce furent des campagnes d extermination les Avars furent massacres au point de disparaitre en tant que peuple L operation terminee Charles pour parer a de nouvelles agressions transforma la Pannonie peuplee de Slaves notamment Carantanes en une marche c est a dire un territoire de garde soumis a une administration militaire Ce fut la marche orientale marca orientalis point de depart de l Autriche moderne qui en a conserve le nom Frisons L annexion de la Frise orientale la region s etendant du Zuiderzee jusqu a l embouchure de la Weser par les Francs n est acquise en apparence qu apres 782 voire 785 La situation demeura tendue encore plusieurs annees pour les Francs Bretons Venus au V e siecle de Bretagne les Bretons sont des chretiens organises en principautes subdivisees en seigneuries dirigees par un mac htiern Ils occupent l Ouest de la peninsule armoricaine Domnonee Cornouaille et Vannetais Le Vannetais Broerec pour les Bretons a cependant ete pris par les Francs a la fin du VIII e siecle les comtes de Nantes Rennes et Vannes forment la marche de Bretagne Les Bretons sont en principe tributaires du royaume franc mais cela n empeche pas des operations de pillage En 786 Charlemagne envoie des forces considerables pour soumettre les mac htierned D autres expeditions sont organisees par la suite en 799 avec le comte Guy de Nantes puis en 811 toujours avec un succes limite Malgre cela une partie de l aristocratie bretonne ralliee fournit des cadres a la monarchie franque c est d elle que sous le regne de Louis le Pieux sortira Nominoe Slaves Des avant la fin du VII e siecle les Slaves s etaient avances en Europe centrale Ils avaient pris possession du pays abandonne par les Germains entre la Vistule et l Elbe par les Lombards et les Gepides en Boheme et Moravie De la ils avaient franchi le Danube et s etaient introduits dans les Balkans ou ils s etaient repandus jusque sur les cotes de la mer Adriatique De ce cote encore il fallait assurer la securite de l Empire Depuis 807 d autres marches furent etablies le long de l Elbe et de la Saale barrant le passage aux tribus slaves des Sorabes et des Abodrites Cette frontiere fut en meme temps comme le Rhin l avait ete aux IV e et V e siecles la frontiere entre l Europe chretienne et le paganisme Il est interessant pour l appreciation des idees religieuses de ce temps de constater qu il y eut la momentanement un renouveau de l esclavage Le paganisme des Slaves les mettant en dehors de l humanite ceux d entre eux qui etaient faits prisonniers etaient vendus comme du betail Aussi le mot qui dans la plupart des langues occidentales designe l esclave esclave sklave slaaf n est pas autre chose que le nom meme du peuple slave Etendue territoriale A son apogee l Empire carolingien recouvre les territoires actuels de la France de la Belgique des Pays Bas du Luxembourg de l Allemagne de la Suisse de l Autriche de la Hongrie et de la Slovenie une bonne moitie de l Italie et une petite partie de l Espagne ainsi que les iles anglo normandes et les principautes d Andorre de Monaco et de Liechtenstein Il exerce egalement une autorite indirecte sur les Etats pontificaux la Silesie la Boheme la Moravie la Slovaquie et la Croatie Couronnement imperial 25 decembre 800 Couronnement de Charlemagne Enluminure de Jean Fouquet Grandes Chroniques de France Paris BnF ms Francais 6 465 vers 1460 Les costumes des personnages refletent la mode du milieu du XV e siecle Facteurs generaux du couronnement Situation en Europe occidentale Elargi par la conquete a l Est jusqu a l Elbe et au Danube au sud jusqu a Benevent et jusqu a l Ebre la monarchie franque a la fin du VIII e siecle renferme a peu pres tout l Occident chretien Les petits royaumes anglo saxons et espagnols qu elle n a pas absorbes ne sont qu une quantite negligeable et ils lui prodiguent d ailleurs les temoignages d une deference qui pratiquement equivaut a la reconnaissance de son protectorat En fait la puissance de Charles s etend a tous les pays et a tous les hommes qui reconnaissent dans le pape de Rome l autorite centrale de l Eglise au moment ou les pretentions de la papaute a la juridiction universelle se developpent En dehors d elle ou c est le monde barbare du paganisme ou le monde ennemi de l islam ou enfin le vieil Empire byzantin chretien sans doute mais d une orthodoxie bien capricieuse et de plus en plus se groupant autour du patriarche de Constantinople et laissant le pape a l ecart L idee meme d empire d imperium est presente dans les esprits de plusieurs personnalites a la fin des annees 790 en particulier chez Alcuin De plus le souverain de cette immense monarchie est a la fois l oblige et le protecteur de l Eglise Sa foi est aussi solide que son zele pour la religion est ardent Peut on s etonner dans de semblables conditions que l idee se soit presentee de profiter d un moment si favorable pour reconstituer l Empire romain mais un Empire romain dont le chef couronne par le pape au nom de Dieu ne devra son pouvoir qu a l Eglise et n existera que pour l aider dans sa mission un Empire qui n ayant pas d origine laique ne devant rien aux hommes ne formera pas a proprement parler un Etat mais se confondra avec la communaute des fideles dont il sera l organisation temporelle dirigee et inspiree par l autorite spirituelle du successeur de saint Pierre Ainsi la societe chretienne recevrait sa forme definitive L autorite du pape et de l empereur tout en restant distinctes l une de l autre seront pourtant aussi etroitement associees que dans le corps de l homme l ame l est a la chair Le vœu de Saint Augustin serait accompli La cite terrestre ne serait que la preparation de l acheminement a la cite celeste Il s agit d une conception grandiose mais uniquement ecclesiastique dont Charles n a jamais saisi exactement semble t il toute la portee et toutes les consequences Situation dans l Empire byzantin Depuis 792 l Empire est de fait dirige par Irene mere de l empereur Constantin VI mais en 797 elle assume officiellement le titre de basileus ce qui dans la societe de l epoque est un peu incongru d autant que son fils est mort peu apres avoir ete aveugle sur l ordre de sa mere Les milieux carolingiens estiment que dans ces conditions le titre imperial byzantin n est pas legitimement porte Situation de la papaute Un autre facteur est la relation entre le pape et les autorites byzantines l empereur et le patriarche de Constantinople Ce dernier etant soutenu par un Etat encore prestigieux riche et puissant les papes de Rome trouvent un soutien equivalent dans le royaume franc des Carolingiens qui de son cote trouve dans la papaute la legitimite romaine et sacree a laquelle ils aspirent En 796 le pape Adrien I er est remplace par Leon III dont la position a Rome est beaucoup plus faible que celle de son predecesseur face a la hierarchie ecclesiastique et face a la noblesse romaine bien qu il ait ete elu tres rapidement et tres facilement Il est notamment poursuivi par des rumeurs sur l immoralite de son comportement Leon III est donc tres dependant de la protection de Charlemagne Attentat contre Leon III 25 avril 799 et ses consequences Le 25 avril 799 Leon III subit un veritable attentat au cours de la procession des Grandes Litanies il est jete a bas de sa mule et moleste puis emprisonne le bruit court que ses assaillants lui ont coupe la langue et creve les yeux ce qui se revelera inexact mais permettra de parler de miracle Quelques jours plus tard il est delivre grace a l intervention du duc franc Winigise de Spolete qui l emmene a Spolete puis avec des missi de Charlemagne est organise un voyage pontifical a Paderborn De Paderborn a Rome ete 799 novembre 800 Leon III passe environ un mois a Paderborn rencontrant plusieurs fois Charlemagne Le contenu politique de leurs discussions est ignore on ne sait pas en particulier si l attribution du titre imperial a ete discutee Mais on peut noter qu un poeme ecrit durant cette entrevue parle de Charlemagne comme du Pere de l Europe et d Aix la Chapelle comme de la Troisieme Rome En tout cas Charlemagne s engage a venir a Rome pour traiter le differend entre Leon et ses adversaires Il semble que Charlemagne ait envisage un voyage a Rome des le debut de 799 avant cette crise puisque dans une lettre Alcuin demande a en etre dispense pour raisons de sante Le voyage est confirme a Paderborn mais Charlemagne ne se precipite pas a Rome Il faut laisser le temps a Leon de retablir sa position a Rome Il est aussi possible qu il ait paru judicieux d etre a Rome pour la Noel de l an 800 Leon est de retour a Rome avec une escorte et quelques hauts dignitaires francs a la fin octobre 799 les missi recoivent une plainte officielle contre lui Une commission est reunie au Latran et une enquete est menee Dans l ensemble malgre tout la situation de Leon est a peu pres retablie Charlemagne passe le printemps et l ete 800 dans une tournee en Neustrie s attardant particulierement a Boulogne ou est envisage le probleme de la defense des cotes puis a Tours ou il rencontre Alcuin mais aussi Louis d Aquitaine Il part ensuite pour l Italie une expedition militaire contre Benevent etant aussi envisagee Le cortege fait etape a Ravenne Pepin est envoye contre Benevent tandis que Charlemagne part pour Rome Il arrive aux abords de Rome le 23 novembre Selon le protocole byzantin le basileus s il venait a Rome devrait etre accueilli par le pape lui meme a 6 milles de Rome Il est donc significatif que Charlemagne seulement roi des Francs et des Lombards soit accueilli par le pape a 12 milles a Mentana Charlemagne gagne Rome le 24 et s etablit au Vatican en dehors des murs de la ville Decembre 800 Apres une semaine de ceremonies religieuses et de Laudes Charlemagne decide de proceder a un jugement de Leon III et en meme temps des conjures de 799 Une assemblee de prelats francs et romains presidee par Charlemagne est reunie a Saint Pierre elle va durer jusqu au 23 decembre Les responsables de l attentat en presence de Charlemagne renoncent a accuser le pape et chacun d entre eux s efforce de rejeter la responsabilite sur les autres Ils seront condamnes a mort la peine etant ensuite commuee en bannissement En ce qui concerne Leon III en l absence d accusateurs Charlemagne aurait pu s en tenir la Mais il veut que les choses soient mises au net et impose a Leon une procedure de jugement par serment purgatoire une procedure germanique Le serment a lieu le 23 decembre Leon jure qu il n a commis aucun des crimes dont il a ete accuse Puis l assemblee evoque la question de l accession de Charlemagne au titre imperial Les arguments utilises sans doute par les prelats de la suite de Charlemagne concernent la vacance du trone a Constantinople et le fait que Charlemagne ait sous son controle les anciennes residences imperiales d Occident notamment Rome mais aussi Ravenne Milan Treves L assemblee accueille favorablement ces arguments et Charlemagne accepte l honneur qui lui est propose Il est prevu qu une ceremonie ait lieu le 25 decembre a l occasion de la messe de Noel qui a lieu habituellement a Saint Jean de Latran mais aura lieu cette fois dans la basilique Saint Pierre Ceremonie du 25 decembre Mosaique de la basilique Saint Jean de Latran de Rome presentant sur la droite le pape Leon III et Charlemagne agenouilles aux pieds de saint Pierre Ce dernier leur remet les clefs et la banniere symboles de leurs pouvoirs respectifs Le jour de Noel de l an 800 Charlemagne est donc couronne empereur d Occident par le pape Leon III Il se montre courrouce que les rites de son couronnement soient inverses au profit du pape En effet ce dernier lui depose subitement la couronne sur la tete alors qu il est en train de prier et ensuite seulement le fait acclamer et se prosterne devant lui Une maniere de signifier que c est lui le pape qui fait l empereur ce qui anticipe sur les longues querelles des siecles ulterieurs entre l Eglise et l Empire Selon Eginhard le biographe de Charlemagne Vie de Charlemagne l empereur serait sorti furieux de la ceremonie il aurait prefere que l on suive le rituel byzantin a savoir l acclamation le couronnement et enfin l adoration c est a dire selon les Annales royales le rituel de la proskynese prosternation le pape s agenouillant devant l empereur Eginhard evoque meme que Charlemagne aurait renonce a entrer dans l Eglise ce jour la s il avait pu connaitre d avance le dessein du pontife C est en se souvenant ref souhaitee de cet episode que Napoleon prend soin un millenaire plus tard lors de son couronnement en presence du pape de se poser la couronne lui meme sur la tete En 813 Charlemagne fit changer en faveur de son fils Louis le Pieux le ceremonial qui l avait froisse la couronne fut posee sur l autel et Louis la placa lui meme sur sa tete sans l intervention du pape Cette nouveaute qui disparut par la suite ne changeait rien au caractere de l Empire Bon gre mal gre il restait une creation de l Eglise quelque chose d exterieur et de superieur au monarque et a la dynastie C etait a Rome qu en etait l origine et c etait le pape seul qui en disposait comme successeur et representant de saint Pierre De meme qu il tient son autorite de l apotre c est au nom de l apotre qu il confere le pouvoir imperial Reaction byzantine L empire de Charlemagne en 814 Mais l Empire byzantin refuse de reconnaitre le couronnement imperial de Charlemagne le considerant comme une usurpation Charles et ses conseillers objectent que l Empire romain d Orient est alors dirige par une femme l imperatrice Irene Par consequent le titre d empereur est considere comme vacant C est notamment l avis d Alcuin le principal conseiller de Charlemagne pour qui le titre imperial ne peut etre assume que par un homme Afin d eviter un affrontement Irene cherche la paix avec les Francs mais le couronnement de Charlemagne comme empereur des Romains est percu par l opinion publique romaine d Orient comme une rebellion De son cote Charlemagne se considere desormais comme l egal des basileis empereurs byzantins Si les Byzantins refusent de reconnaitre son titre imperial il le fera reconnaitre par la force La menace d une guerre est reelle Selon le chroniqueur byzantin Theophane le Confesseur Charlemagne aurait alors envisage de conclure un mariage avec l imperatrice Irene Dans cette optique il envoie des ambassadeurs a Constantinople en 801 Irene de son cote n est pas opposee a l idee d un mariage et envoie en retour une ambassade a Aix la Chapelle a l automne 801 afin de valider les contours du projet qui permettrait de reunifier l Empire romain fut il devenu germanique en Occident et hellenique en Orient Neanmoins l aristocratie grecque hostile a Irene voit dans ce projet un acte sacrilege et organise en octobre 802 un coup d Etat qui renverse l imperatrice Avec le traite de paix d Aix la Chapelle en 812 l empereur d Orient Michel I er Rhangabe finit par parer Charlemagne du titre d empereur mais en utilisant des formules detournees evitant de se prononcer sur la legitimite du titre telles que Charles roi des Francs que l on appelle leur empereur C est l empereur byzantin Leon V l Armenien qui accepte vraiment de lui reconnaitre le titre d empereur d Occident en 813 Theorie carolingienne de l Empire Projet de partage de l Empire carolingien en 806 Charlemagne considere que la dignite imperiale ne lui est conferee qu a titre personnel pour ses exploits et que son titre n est pas appele a lui survivre Dans ses actes le souverain se titre empereur gouvernant l Empire romain roi des Francs et des Lombards Karolus serenissimus augustus a Deo coronatus magnus et pacificus imperator Romanum gubernans imperium qui et per misericordiam Dei rex Francorum et Langobardorum Dans son testament en l an 806 il partage l Empire entre ses fils suivant la coutume franque et ne fait aucune mention de la dignite d empereur C est seulement en 813 quand il n a plus qu un seul fils encore vivant le futur Louis le Pieux que Charlemagne decide dans son testament du maintien de l integralite de l Empire et du titre imperial Selon les lettres de l epoque comme Alcuin le prince ideal doit avoir un but religieux et lutter contre les heretiques et les paiens y compris hors des frontieres Mais il doit avoir aussi un but politique ne pas se contenter de la dignite royale et devenir empereur d Occident Leon III va dans ce sens mais pour lui le pouvoir spirituel l emporte sur le pouvoir temporel ce qui explique cette organisation lors du couronnement de Charlemagne Avec ce couronnement Charlemagne est desormais presente comme un nouveau David un christus Domini un pretre roi Fin du regne Representation de Persephone sur un sarcophage paleochretien du II e siecle Conserve dans le tresor de la cathedrale d Aix la Chapelle l objet funeraire est identifie traditionnellement au sarcophage en marbre de Charlemagne Le suaire mortuaire de Charlemagne detail fabrique a Constantinople et representant un quadrige Chasse en or et en argent abritant les reliques de Charlemagne Son fils Pepin d Italie meurt en 810 et le cadet Charles en 811 En 813 il fait prendre par cinq synodes provinciaux une serie de dispositions concernant l organisation de l Empire pour plus de details cf concile de Tours concile de Mayence conciles d Arles concile de Chalon Elles sont ratifiees la meme annee par une assemblee generale convoquee a Aix la Chapelle au cours de laquelle il prend la precaution de poser lui meme la couronne imperiale sur la tete de Louis l unique survivant de ses fils Charlemagne meurt le 28 janvier 814 a Aix la Chapelle d une affection aigue qui semble avoir ete une pneumonie aigue Selon Eginhard Charlemagne n ayant laisse aucune indication concernant ses funerailles apres de simples ceremonies mortuaires dans la cathedrale d Aix la Chapelle l embaumement et la mise en biere precedent cette ceremonie au cours de laquelle une effigie vivante est probablement placee sur son cercueil pour le representer il est inhume dans une fosse le jour meme sous le dallage de la Chapelle palatine Le moine Ademar de Chabannes dans son Chronicon chronique redigee entre 1024 et 1029 rend ces funerailles plus fastueuses creant le mythe d un Otton III qui a retrouve un caveau voute dans lequel l Empereur a la barbe fleurie est assis sur un siege d or revetu de ses insignes imperiaux ceint de son epee d or avec dans ses mains un evangeliaire d or et sur sa tete un diademe avec un morceau de la Vraie Croix En 1166 Frederic Barberousse apres avoir obtenu la canonisation de Charlemagne fait rouvrir le tombeau pour deposer ses restes dans un sarcophage en marbre dit sarcophage de Proserpine Le 27 juillet 1215 Frederic II entreprend une seconde translatio dans une chasse en or et en argent Selon la legende a l occasion de cette exhumation fut trouve pendu au cou de Charlemagne le talisman qu il portait constamment sur lui Au lendemain de sa mort en 814 son vaste empire est borne a l ouest par l ocean Atlantique sauf la Bretagne au sud par l Ebre en Espagne par le Volturno en Italie a l est par la Saxe la riviere Tisza les contreforts des Carpates et l Oder au nord par la Baltique le fleuve Eider la mer du Nord et la Manche Aspects generaux du regneLe regne de Charlemagne est d abord la continuation et comme le prolongement de celui de son pere Pepin le Bref Aucune originalite n y apparait alliance avec l Eglise lutte contre les paiens les Lombards et les musulmans transformations gouvernementales souci de reveiller les etudes de leur torpeur tout cela se rencontre en germe deja sous Pepin Comme tous les grands remueurs d histoire Charles n a fait qu activer l evolution que les besoins sociaux et politiques imposaient a son temps Son role s adapte si completement aux tendances nouvelles de son epoque qu il en parait etre l instrument et qu il est bien difficile de distinguer dans son œuvre ce qui lui est personnel et ce qu elle doit au jeu meme des circonstances Relations diplomatiques Au cours de son regne Charlemagne a entretenu des relations diplomatiques avec deux puissances importantes du bassin mediterraneen l Empire byzantin et le Califat abbasside de Bagdad ainsi qu avec le royaume anglo saxon de Mercie Empire romain d Orient L Empire romain d Orient au debut du VIII e siecle Au cours de son regne Charlemagne entretient avec les empereurs byzantins des relations ambivalentes tantot amicales tantot hostiles Entre le royaume franc et l Empire romain d Orient qui ne sera appele byzantin que sept siecles plus tard au XVI e siecle des divergences profondes existent qu elles soient politiques ou culturelles la plus importante concerne l heritage romain dont les deux puissances se reclament Comme Charlemagne les empereurs romains d Orient les basileioi se considerent comme des empereurs romains Leur but comme celui de Justinien est de reconquerir les territoires perdus en Occident plutot que deleguer le titre et l autorite a Charlemagne D autre part l orthodoxie de rite grec de la pentarchie chretienne professee par les Eglises patriarcales de Constantinople d Alexandrie d Antioche et de Jerusalem possede des differences liturgiques et canoniques avec le christianisme occidental de rite latin professe par l Eglise de Rome Dans ses conditions Charlemagne choisit d adopter une politique pragmatique vis a vis de ses homologues byzantins Dans un premier temps de 768 a 780 il se contente d adopter une politique passive vis a vis de l Empire byzantin observant de maniere attentive les guerres que menent les empereurs byzantins Constantin V 741 775 et Leon IV 775 780 contre les Bulgares et les Arabes La situation change brutalement avec l arrivee au pouvoir en 780 de l imperatrice Irene Apres avoir assis son autorite celle ci porte son regard sur une region egalement convoitee par Charlemagne l Italie Meme s ils ne possedent plus que la pointe sud de la peninsule les Byzantins considerent toujours l Italie comme une composante naturelle de l Empire Pour eviter la confrontation Irene propose a Charlemagne un mariage entre son fils Constantin et la fille de Charlemagne Rotrude D abord hesitant Charlemagne se montre finalement ouvert a la proposition byzantine et donne son accord pour un futur mariage entre leurs enfants Un traite d alliance est egalement scelle entre les deux parties Un solidus a l effigie de l imperatrice byzantine Irene A partir de 787 les relations se tendent brutalement La premiere raison est l absence des eveques francs au concile de Nicee Ce concile organisee a l initiative d Irene afin de retablir le culte des images a fortement deplu au clerge franc Celui ci decide alors de rediger son propre traite theologique le Libri Carolini Charlemagne lui meme n est pas convaincu par la legitimite du concile de Nicee Sous pretexte que ses etats comptent plus de chretiens que l Empire Byzantin depuis qu il a annexe la Saxe et la Baviere il pense etre plus legitime qu Irene a convoquer un concile La seconde raison est la politique expansionniste de Charlemagne en Italie Irene voit d un tres mauvais œil Charlemagne annexer le duche de Benevent et en faire un etat vassal Ces deux raisons conduisent a l abandon fin 787 du projet de mariage entre le fils d Irene Constantin et la fille de Charlemagne Rotrude En 790 Irene est renversee par son fils Constantin VI Ce dernier tente alors de renouer le dialogue avec le roi des Francs Neanmoins les discussions n ont pas le temps d aboutir En 797 Irene renverse a son tour son fils et en profite pour s adjuger seule le pouvoir supreme Elle se fait alors proclamer basileus empereur Considerant le titre d empereur comme vacant car occupe par une femme Alcuin le principal conseiller de Charlemagne suggere alors a ce dernier de prendre le titre d empereur des Romains Le pas est franchi le jour de Noel 800 A Constantinople l evenement est percu comme une provocation et Charlemagne comme un usurpateur Du point de vue romain d Orient il ne peut y avoir deux empereurs que s ils se reconnaissent mutuellement et non si l un d eux s auto proclame La menace d une guerre est reelle Apres un an d hesitation les deux parties semblent neanmoins se diriger vers un compromis raisonnable un mariage entre Irene et Charlemagne Dans ses ecrits le chroniqueur byzantin Theophane le Confesseur note ainsi que Cette annee la en 800 le roi des Francs Charles fut couronne par le pape Leon et apres avoir pense faire attaquer la Sicile par une flotte il changea d avis et songea a conclure un mariage et la paix avec Irene a cette fin il envoya l annee suivante des ambassadeurs a Constantinople Un certain nombre d historiens arguant que seul Theophane y fait reference considerent toutefois ce mariage comme une simple rumeur Quoi qu il en soit il n aura pas lieu car lorsque ses ambassadeurs quittent Aix la Chapelle en avril 803 Irene a deja ete renversee par un coup d Etat Son successeur l empereur Nicephore I er envoie une ambassade a Charlemagne afin de maintenir la paix mais refuse categoriquement de lui reconnaitre le titre d empereur Des affrontements ont alors lieu dans le Frioul et l Istrie Nicephore ayant ete tue en 811 lors d une bataille contre les Bulgares son successeur Michel I er rouvre les negociations avec Charlemagne et finit par conclure avec lui un accord tacite de reconnaissance mutuelle des deux empires Califat abbasside de Bagdad Article detaille Alliance abbassido carolingienne Haroun ar Rachid recoit une delegation de Charlemagne tableau de Julius Kockert 1864 Ces relations posent la question des relations avec l islam il semble qu en fait les Francs meme les hommes d Eglise ne percoivent pas a cette epoque les musulmans d un point de vue religieux L islam est tres mal connu et plus ou moins assimile a un paganisme Alors qu il existe une tension entre les Francs et l emirat de Cordoue qui controle l Espagne et mene des attaques contre l Aquitaine Charlemagne entretient de bonnes relations avec le calife abbasside de Bagdad Haroun ar Rachid son allie de fait contre l emirat mais aussi contre l Empire byzantin On note que les Annales appellent Haroun Aaron et le presentent parfois comme roi des Perses Une premiere ambassade est envoyee par Charlemagne en 797 a propos de l acces aux lieux saints de Jerusalem Haroun repond par une ambassade qui arrive en Italie en 801 donc par un heureux hasard peu de temps apres le couronnement imperial avec des cadeaux remarquables entre autres un elephant blanc nomme Abul Abbas qui accompagnera Charlemagne jusqu a sa mort en 810 Le calife l assure en outre que la pleine liberte resterait assuree aux pelerins chretiens Une autre ambassade d Haroun a lieu en 806 avec cette fois une horloge hydraulique Rois de Mercie particulierement Offa Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Administration de l Empire Lecture d un capitulaire de Charlemagne a l empereur entoure de ses vassaux comtes et missi dominici Enluminure de la Premiere Bible de Charles le Chauve Paris BnF departement des manuscrits ms Latin 1 fo 27 vo vers 840 Reduit aux ressources de ses domaines prives l empereur ne pouvait subvenir aux besoins d une administration digne de ce nom Faute d argent l Etat est oblige de recourir aux services gratuits de l aristocratie dont la puissance ne peut grandir que pour autant que l Etat s affaiblisse Pour parer a ce danger des la fin du VIII e siecle un serment special de fidelite analogue a celui des vassaux est exige des comtes au moment de leur entree en charge Mais le remede est pire que le mal En effet le lien vassalique en rattachant le fonctionnaire a la personne du souverain affaiblit ou meme annule son caractere d officier public Il lui fait en outre considerer sa fonction comme un fief c est a dire comme un bien dont il a la jouissance et non plus comme un pouvoir delegue par la couronne et exerce en son nom L administration de l Empire par les comtes est controlee par les missi dominici Il s agit probablement d un emprunt a l Eglise adapte aux necessites de l Etat S inspirant de la division de l Eglise en archeveches comprenant plusieurs dioceses Charlemagne repartit l Empire en de vastes circonscriptions missatica comprenant chacune plusieurs comtes Dans chacune de ces circonscriptions deux envoyes imperiaux les missi dominici un laic et un ecclesiastique sont charges de surveiller les fonctionnaires de noter les abus d interroger le peuple et de faire chaque annee rapport sur leur mission Rien de plus salutaire qu une telle institution pourvu toutefois qu elle ait un pouvoir de sanction Or elle n en a aucune car les fonctionnaires sont pratiquement inamovibles On ne decouvre nulle part que les missi dominici aient reussi a redresser les defauts qu ils ont du partout noter en quantite la realite a ete plus forte que la bonne volonte de l empereur Les capitulaires qui constituent l essentiel de l œuvre legislative de Charlemagne parvenue jusqu a nous sont des directives elaborees a la cour au cours de grandes assemblees appelees plaids Rediges sur le modele des decisions promulguees par les conciles ils fourmillent d essais de reformes de tentatives d amelioration de velleites de perfectionner ou d innover dans tous les domaines de la vie civile ou de l administration Ainsi Charlemagne introduisit au tribunal du palais a la place de la procedure formaliste du droit germanique la procedure par enquete qu il emprunta aux tribunaux ecclesiastiques Pour leur plus grande part cependant le contenu des capitulaires indiquent plutot un programme que des reformes effectives et leurs innombrables decisions sont loin d avoir ete toutes realisees Celles qui l ont ete par exemple l institution des tribunaux d echevins sont loin d avoir penetre dans toutes les parties de l Empire Les forces de la monarchie n etaient pas a la hauteur de ses intentions Le personnel dont elle disposait etait insuffisant et surtout elle trouvait dans la puissance de l aristocratie une limite qu elle ne pouvait ni franchir ni supprimer Politique religieuse Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Enluminure du Christ en gloire dans l evangeliaire de Godescalc dit de Charlemagne vers 782 Bibliotheque nationale de France Charlemagne a joue un role important dans le fonctionnement de l Eglise ainsi que dans la reforme liturgique En effet Charlemagne a la suite de decisions de meme nature prises par son pere Pepin le Bref associe l unification politique a l unification religieuse des territoires sous sa domination Alors que l Eglise de Rome ne le demande pas elle meme Charlemagne impose de force la liturgie romaine a l ensemble de l Eglise occidentale En 798 le Concile de Rispach contraint les eveques a s assurer que leurs pretres accomplissent les rites conformement a la tradition romaine Certains rites disparaissent completement en raison de cette decision supplantes par le rite romain comme le rite eusebien alors que d autres parviendront a se maintenir tels que le rite ambrosien Charlemagne veille aux besoins materiels du clerge comblant de donations les eveches et les monasteres et les placant sous la protection et le controle d avoues nommes par lui il rend la dime obligatoire dans toute l etendue de l Empire De nombreux capitulaires sont consacres aux problemes de la discipline ecclesiastique Certains textes sont aussi consacres a des points concernant la doctrine principalement le rejet de l iconoclasme byzantin et le choix de l iconodulie le rejet de l adoptianisme doctrine soutenue a ce moment par certains eveques de l Espagne musulmane comme Elipand archeveque de Tolede la modification du credo niceen provoquant la querelle du Filioque Des recits du XII e siecle tel Le Pelerinage de Charlemagne lui inventent un pelerinage a Saint Jacques de Compostelle ou un voyage a Jerusalem faisant de lui l empereur des chretiens et le mythe du chef des croises Selon le recit legendaire de son retour de Jerusalem appele Descriptio il est raconte que le roi de Constantinople lui aurait offert des reliques de la Passion le Saint Suaire un clou et un morceau de bois de la Vraie Croix la Sainte Lance et le perizonium et d autres reliques d importance langes de Jesus chemise de la Vierge Rapportees a Aix la Chapelle elles sont conservees dans sa chapelle et font l objet d ostensions solennelles Le petit fils de Charlemagne l empereur Charles II le Chauve apres un sejour a Aix en 876 transfere ces reliques a l abbaye royale de Saint Denis a l exception du Saint Suaire donne a l eglise Saint Corneille de Compiegne et le perizonium toujours conserve dans la cathedrale d Aix la Chapelle Politique economique Denier sous Charlemagne Avers deux croix avec la titulature CARLUS REX FR Revers monogramme carolin et la titulature AGINNO pour le lieu de l atelier Agen avant 800 Charlemagne abandonne la frappe de l or devenu trop rare en Occident pour pouvoir alimenter les ateliers monetaires Il n y eut plus des lors que des monnaies d argent Son homogeneisation en 781 par Charlemagne est un progres enorme Le rapport qu il fixe entre les monnaies est reste en usage dans toute l Europe jusqu a l adoption du systeme metrique et en Grande Bretagne jusqu en 1971 L unite en est la livre divisee en 20 sous comprenant chacun 12 deniers Seuls les deniers sont des monnaies reelles le sou et la livre ne servent que comme monnaies de compte et il devait en etre ainsi jusqu aux reformes monetaires du XIII e siecle Le denier d argent monnaie unique de l Empire carolingien est le modele direct ou indirect du monnayage occidental produit du IX e au XIII e siecle Denier de Charlemagne KARLUS IMP AUG c 813 Departement des Monnaies medailles et antiques de la Bibliotheque nationale de France Denier carolin presque identique de Toulouse TOLOSA c 800 Les Carolingiens ont pris d autres mesures pour favoriser le commerce ils entretiennent les routes favorisent les foires Cependant ce commerce est encadre les prix sont fixes depuis 794 capitulaire de Francfort l exportation des armes est prohibee Ce qui restait de l impot romain a disparu a la fin de l epoque merovingienne ou s est transforme en redevances usurpees par les grands Deux sources alimentent encore le tresor imperial l une intermittente et capricieuse le butin de guerre l autre permanente et reguliere le revenu des domaines appartenant a la dynastie Cette derniere seule est susceptible de fournir aux besoins courants les ressources necessaires Charles s en est occupe avec soin et le capitulaire De Villis prouve par la minutie de ses details l importance qu il attachait a la bonne administration de ses terres Mais ce qu elles lui rapportaient c etaient des prestations en nature tout juste suffisantes au ravitaillement de la Cour A vrai dire l Empire carolingien n a pas de finances publiques et il suffit de constater ce fait pour apprecier a quel point son organisation est rudimentaire si on la compare a celle de l Empire byzantin et du Califat abbasside avec leurs impots leves en argent leur controle financier et leur centralisation fiscale pourvoyant aux traitements des fonctionnaires aux travaux publics a l entretien de l armee et de la flotte Transformations de la societe rurale et feodalite Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire A partir de 800 les campagnes militaires se font plus rares et le modele economique franc base sur la guerre cesse d etre viable Il repose sur une main d œuvre alternativement combattante ou servile ou l agriculture est encore largement inspiree du modele antique esclavagiste Mais ces esclaves ont une productivite faible car non seulement ils ne sont pas interesses aux resultats de leur travail mais ils sont couteux en saison morte En periode de paix nombreux sont les hommes libres qui choisissent de poser les armes pour le travail de la terre plus rentable Ceux ci confient leur securite a un protecteur contre ravitaillement de ses troupes ou de sa maison Certains arrivent a conserver leur independance mais la plupart cedent leur terre a leur protecteur et deviennent exploitants d une tenure ou manse pour le compte de ce dernier Inversement les esclaves sont emancipes en serfs dependants d un seigneur auxquels ils versent une redevance et deviennent plus rentables Cette evolution se fait d autant mieux que l Eglise condamne l esclavagisme entre chretiens La difference entre paysans libres et ceux qui ne le sont pas s attenue Renaissance carolingienne Article detaille Renaissance carolingienne Charlemagne et le pape Adrien I er Les lettres du temps utilisent le terme renovatio pour qualifier le mouvement de renouveau en Occident qui caracterise la periode carolingienne apres deux siecles de declin Depuis la chute de l Empire romain en 476 les rois Ostrogoths fortement romanises respectent le patrimoine culturel latin et s entourent de lettres tels que Cassiodore ou Boece De plus des 535 l empereur romain d Orient Justinien reconquiert l Italie Dans l Italie byzantine des lettres tels Cassiodore preservent et enrichissent les connaissances qui sont conservees dans les bibliotheques italiennes depuis la chute de l Empire romain Au VIII e siecle l Italie byzantine est soumise a la pression des Lombards qui profitent du fait que les Romains d Orient accapares par leur lutte contre les musulmans en Asie ne peuvent plus proteger l Italie Rome s affranchit alors de la tutelle imperiale et des tensions apparaissent entre Rome et Byzance particulierement durant le premier iconoclasme et la querelle des images De nombreux artistes et lettres byzantins s installent a Rome ou l art se developpe rapidement L exarchat de Ravenne tombe aux mains des Lombards seulement en 751 ils administrent l Italie du Nord mais ne detruisent pas plus le patrimoine culturel que ne l ont fait avant eux les Ostrogoths La papaute apporte son soutien a la constitution d un empire d Occident capable de la defendre a la fois contre les Lombards et les autorites imperiales d Orient Des 774 Charlemagne vainc les Lombards et prend ainsi le controle de l Italie du Nord et de son precieux patrimoine culturel La chute du royaume wisigoth lors de l invasion de l Espagne par les Sarrasins fait que de nombreux intellectuels et ecclesiastiques comme Theodulf d Orleans ou Benoit d Aniane rejoignent la cour de Pepin le Bref Les Carolingiens beneficient ainsi de connaissances venues du royaume wisigoth et de l Espagne byzantine qui se voulaient les heritiers de l Empire romain et les conservateurs de sa culture Charlemagne entoure de ses principaux officiers recoit Alcuin qui lui presente des manuscrits realises par ses moines Jean Victor Schnetz 1830 musee du Louvre Paris Depuis le VI e siecle le monachisme est tres fortement developpe en Irlande et en Northumbrie Les monasteres irlandais conservent les connaissances latines et grecques et sont le siege d une vie intellectuelle intense Les invasions conduites par les Vikings font venir des iles Britanniques des erudits qui contribuent avec l instauration de la regle de saint Benoit d Aniane a l essor de la vie monastique dans le royaume carolingien Cette poussee monastique et la facilitation de l ecriture aboutissent a un meilleur partage des connaissances Ainsi de nombreux erudits de toute l Europe viennent a la cour de Charlemagne et en y partageant leurs connaissances declenchent la renaissance carolingienne Parmi ceux ci on compte Alcuin arrive d Angleterre en 782 est l un des principaux conseillers de l empereur Il participe activement au renouveau biblique la bible d Alcuin est l un des plus anciens manuscrits d Occident Il institue a Aix la Chapelle une ecole palatine pour former les futures elites laiques et religieuses Il met en place un vaste programme d education reprenant la structure des sept arts liberaux de Martianus Capella Cassiodore Boece transmise par Bede le Venerable Theodulf Wisigoth originaire de l actuelle Espagne poete theologien s oppose a Constantinople sur la question de l iconoclasme Benoit d Aniane qui instaure une reforme religieuse en Aquitaine puis unifie la liturgie en 817 forme des centaines de moines qui vont essaimer dans tout l empire repandant la regle benedictine Eginhard historien et biographe de Charlemagne voir ci dessous Paul Diacre auteur d une Histoire des Lombards enseigne le grec ancien aux clercs Pierre de Pise lettre italien Minuscule caroline dans un parchemin du X e siecle Charlemagne developpe l utilisation de l ecrit comme moyen de diffusion de la connaissance particulierement l usage de la langue latine et promeut la poesie dans son Academie palatine Il pousse egalement les eveques a ameliorer l instruction des clercs et seconde par Alcuin impose aux ecoles cathedrales et monastiques le souci des regles exactes du chant L etude des livres saints et des lettres antiques sont remises a l honneur et dans les ecoles se forme une generation de clercs qui professe pour la barbarie du latin merovingien le meme mepris que les humanistes devaient temoigner sept siecles plus tard au jargon scolastique Cela etant la renaissance carolingienne est aux antipodes de la Renaissance proprement dite Entre elles il n y a en commun qu un renouveau de l activite intellectuelle La Renaissance purement laique retourne a la pensee antique pour s en inspirer La renaissance carolingienne exclusivement ecclesiastique et chretienne voit surtout dans les anciens des modeles de style Pour elle l etude ne se justifie qu a des fins religieuses et les clercs carolingiens n ecrivent qu a la gloire de Dieu Le biographe Thegan note qu a la veille de sa mort Charlemagne lui meme corrigeait le texte des Evangiles avec l aide de Grecs et de Syriens presents a sa cour Les scriptoria se developpent dans les abbayes carolingiennes Saint Martin de Tours Corbie Saint Riquier etc Le succes de ces ateliers de copiage est rendu possible grace a l invention d une nouvelle ecriture la Minuscule caroline qui gagne en lisibilite car les mots sont separes les uns des autres et les lettres mieux formees L Evangile de Godescalc un evangeliaire ecrit par un scribe franc entre 781 et 783 sur ordre de Charlemagne est le premier exemple date d ecriture minuscule caroline A sa cour il encourage l etude de certains auteurs de l Antiquite et Platon y est connu Aristote ne sera redecouvert qu a partir du XII e siecle en Occident En 789 il promulgue le capitulaire Admonitio generalis qui ordonne que soit creee dans chaque eveche une ecole destinee aux enfants laics Sceau de Charlemagne en 780 Sous son regne l art preroman apparait et un bon nombre de cathedrales sont construites dans tout l Empire Elles seront pour la plupart toutes reconstruites lors de la renaissance ottonienne et au XII e siecle Certains de ces monuments reprennent le plan hexagonal des eglises d Orient La chapelle palatine d Aix la Chapelle en est un exemple ainsi que la petite eglise de Germigny des Pres entre Orleans et Saint Benoit sur Loire Charles n a pas uniquement favorise les etudes par sollicitude pour l Eglise le souci du gouvernement a contribue aussi aux mesures qu il a prises dans leur interet Depuis que l instruction laique avait disparu l Etat devait forcement recruter parmi les clercs l elite de son personnel Deja sous Pepin le Bref la chancellerie ne se compose plus que d ecclesiastiques et l on peut croire que Charles en ordonnant de perfectionner l enseignement de la grammaire et de reformer l ecriture a eu tout autant en vue la correction linguistique des diplomes expedies en son nom ou des capitulaires promulgues par lui que celle des missels et antiphonaires Mais il a ete plus loin et vise plus haut Charlemagne desirait egalement faire penetrer l instruction parmi les fonctionnaires laics en les mettant a l ecole de l Eglise De meme que les Merovingiens avaient cherche a calquer leur administration sur l administration romaine il a voulu imiter dans la mesure du possible pour la formation des agents de l Etat les methodes employees par l Eglise pour la formation du clerge Son ideal a sans doute ete d organiser l Empire sur le modele de l Eglise c est a dire de le pourvoir d un personnel d hommes instruits eduques de la meme facon se servant entre eux et avec le souverain de la langue latine qui de l Elbe aux Pyrenees servirait de langue administrative comme elle servait deja de langue religieuse Il etait effectivement impossible de maintenir l unite d administration de son immense empire ou se parlaient tant de dialectes au moyen de fonctionnaires illettres et ne connaissant que la langue de leur province L inconvenient n eut pas existe dans un Etat national ou la langue vulgaire eut pu devenir comme dans les petits royaumes anglo saxons la langue de l Etat Mais dans cette bigarrure de peuples qu etait l Empire l organisation politique devait revetir le meme caractere universel que l organisation religieuse et s imposer egalement a tous ses sujets de meme que l Eglise embrassait egalement tous les croyants L alliance intime de l Eglise et de l Etat achevait de recommander le latin comme langue de l administration laique Il ne pouvait y avoir en dehors de lui aucune administration ecrite Les besoins de l Etat l imposaient il devint pour des siecles la langue de la politique et de la science Vue d ensembleContemporains de Charlemagne Europe chretienne Les papes Zacharie 741 Etienne II 752 Paul I er 757 Etienne III 767 Adrien I er 772 Leon III 795 816 Les empereurs romains d Orient Constantin V 741 Leon IV 775 Constantin VI 780 regence d Irene Irene 797 Nicephore I er 802 Staurakios 811 Michel I er 811 Leon V 813 820 Les rois anglo saxons Offa de Mercie 757 Cynewulf du Wessex 757 AEthelred de Northumbrie 774 AEthelberht 779 Beorhtric de Wessex 786 Cenwulf de Mercie 796 Sigered d Essex c 798 Cuthred de Kent 798 Ecgberht du Wessex 802 etc Les rois asturiens Alphonse I er 739 Fruela I er 757 Aurelio 768 Silo 774 Mauregat 783 Bermude I er 789 Alphonse II 791 842 Monde musulman Les califes Marwan II 744 dernier calife omeyyade As Saffah 750 premier calife abbasside Al Mansur 754 Al Mahdi 775 Al Hadi 785 Haroun ar Rachid 786 Al Amin 809 Al Ma mun 813 833 Les gouverneurs et emirs de Cordoue Yusuf ibn Abd al Rahman al Fihri 747 gouverneur Abd al Rahman I er 756 premier emir omeyyade de Cordoue Hicham I er 788 Al Hakam I er 797 822 Chronologie du regne de Charlemagne Charlemagne et Pepin le Bossu Annales de Fulda X e siecle Oriflamme de Charlemagne 9 octobre 768 avenement de Charles et de Carloman rois des Francs 769 revolte de l Aquitaine qui se soumettra apres la menace faite aux Vascons qui lui livrera le duc rebelle L Aquitaine fera partie du royaume de Charlemagne 771 mort de Carloman 772 Adrien I er pape premiere campagne en Saxe mariage avec Hildegarde 773 campagne en Lombardie debut du siege de Pavie 774 prise de Pavie Charlemagne roi des Lombards 776 expedition dans le Frioul campagne en Saxe 777 expedition dans le duche de Benevent campagne en Saxe assemblee de Paderborn ambassade du gouverneur de Saragosse Suleyman al Arabi 778 naissance de Louis expedition en Espagne Saragosse Pampelune Roncevaux 779 capitulaire de Herstal disette 780 expedition dans le duche de Benevent 781 voyage a Rome couronnement de Louis Aquitaine et de Pepin Italie 782 insurrection des Saxons Suntel Verden 783 mort de Berthe et d Hildegarde de Vintzgau mariage avec Fastrade de Franconie campagne en Saxe 785 fin de l insurrection saxonne soumission de Widukind capitulaire saxon 785 soumission des Frisons 787 revolte de Tassilon en Baviere expedition dans le duche de Benevent 788 soumission de la Baviere eviction de Tassilon 789 Admonitio generalis soumission des Wilzes 789 790 il etablit une marche de Bretagne 790 second capitulaire saxon aucune campagne militaire en 790 791 campagne contre les Avars conquete de l Istrie 792 conspiration de Pepin le Bossu Libri carolini 793 revolte des Saxons incursion sarrasine en Septimanie famine capitulaire de Ratisbonne 794 mort de Fastrade et remariage avec Liutgard concile de Francfort 795 campagne contre les Avars Leon III pape 796 soumission des Avars de Pannonie 797 soumission de la Saxe troisieme capitulaire saxon ambassade de Charlemagne a Haroun ar Rachid 798 ambassade byzantine Irene ambassade asturienne Alphonse II concile d Aix contre l adoptianisme 799 attentat contre Leon III voyage de Leon III a Paderborn ete 800 mort de Liutgard tournee de Charlemagne en Gaule Boulogne Tours puis voyage a Rome 25 decembre 800 Charlemagne couronne empereur d Occident 801 ambassade byzantine Irene prise de Barcelone Louis 802 ambassade d Haroun al Rachid elephant capitulaire des missi dominici 803 soumission des Avars ambassade byzantine Nicephore 804 soumission definitive des Saxons apres 32 ans de guerres Leon III a Reims puis Aix la Chapelle 805 conquete de la Venetie Pepin campagne en Boheme Charles famine capitulaire de Thionville 806 projet de partage de l empire reconquete de la Venetie par les Byzantins 808 insurrection des Wilzes bataille de Taillebourg contre les Sarrasins 809 concile d Aix question du Filioque 810 mort de son fils Pepin ambassade byzantine Nicephore Charlemagne s installe definitivement a Aix la Chapelle 811 mort de son fils Charles capitulaire de Boulogne marine 812 campagne contre les Wilzes ambassade byzantine Michel I er reconnait Charlemagne comme empereur d Occident 813 association de son fils Louis a l Empire 28 janvier 814 mort de Charlemagne a Aix la Chapelle Points particuliersGenealogie de Charlemagne Articles detailles Genealogie des Carolingiens et des Pepinides Ascendance Ansegisel Pepin de Herstal Begge d Andenne Charles dit Martel v 690 741 maire du palais d Austrasie 719 maire du palais de Neustrie 719 maire du palais de Bourgogne 719 Childebrand Alpaide Pepin dit le Bref v 715 768 maire du palais de Bourgogne 741 maire du palais de Neustrie 741 maire du palais d Austrasie 747 roi des Francs 751 Herve comte de Hesbaye Lambert II de Hesbaye Berthe Rotrude X Charles dit le Grand ou Charlemagne Hugobert N de Laon N sœurs d Irmine Caribert ou Heribert comte de Laon Thierry III vers 657 691 roi des Francs de Neustrie Bertrade de Prum Dode reine des Francs Bertrade ou Berthe de Laon dite au Grand Pied 783 Gisele Descendance Date Conjoint Enfants768 Himiltrude concubine ou epouse Pepin le Bossu vers 770 811 enferme par son pere a l abbaye de Prum en 792769 Desiree de Lombardie epouse 771 Hildegarde de Vintzgau epouse Charles le Jeune vers 772 811 Adelaide morte en 774 Rotrude vers 775 6 juin 810 mariee a Rorgon I er comte du Maine Pepin 777 810 roi d Italie Louis le Pieux 778 840 empereur d Occident Lothaire 778 779 frere jumeau de Louis Berthe vers 779 823 mariee a Angilbert abbe de Saint Riquier Gisele 781 apres 814 Hildegarde 782 783 783 Fastrade de Franconie epouse Theodrade vers 785 vers 853 abbesse d Argenteuil Hiltrude nee vers 787 abbesse de Faremoutiersvers 794 Luitgarde d Alemanie epouse Madelgarde concubine Rothilde vers 790 852 abbesse de Faremoutiers concubine Rothaide vers 784 apres 814 Gerswinde de Saxe concubine Adeltrudevers 800 Regina Drogon 801 855 eveque de Metz Hugues 802 844 archichancelier de Louis le Pieuxvers 806 Adalinde epouse Thierry ou Theodoric 807 apres 818 clerc La distinction entre epouses et concubines legitimes et officielles est parfois difficile a etablir Les historiens recensent cinq ou six epouses voire neuf femmes ou concubines d autres amours moins relevees et moins durables une multitude de batards les mœurs licencieuses de ses filles qu il semble avoir trop aimees On ne peut pas dire qu il pratiquait la polygamie interdite chez les Francs mais plutot une monogamie serielle et des mariages afin de nouer des alliances notamment avec des aristocrates francs de l Est pour mieux les tenir certains aristocrates de Franconie ayant mal accepte l usurpation de Pepin le Bref vis a vis de Childeric III Eginhard evoque les rumeurs d incestes de Charlemagne envers ses filles qu il ne voulut en donner aucune en mariage ni a un homme de chez lui ni a un etranger mais il les retint toutes chez lui aupres de lui jusqu a sa mort disant qu il ne pouvait pas se passer de leur compagnie Mais pour cette raison lui qui fut comble par ailleurs eut a subir la malignite d un sort contraire il n en laissa cependant rien paraitre et fit comme si a leur sujet aucun soupcon d inceste n avait jamais vu le jour comme si aucune rumeur ne s etait repandue Cette rumeur de l inceste frequente au Moyen Age est un mythe ne du fait que Charlemagne ne voulait pas marier officiellement ses filles a des aristocrates ou a des vassaux qui pourraient diluer son heritage ou acquerir un trop grand pouvoir En revanche il laissa plusieurs d entre elles nouer des unions illegitimes mais quasiment officielles leurs amants pouvant meme officier a la Cour tel Angilbert qui vecut deux ans avec Berthe et avec qui il eut deux enfants Charlemagne lui aurait d ailleurs fait epouser sa fille en secret Noms de Charlemagne Enluminure representant Charlemagne XII e siecle Le vrai nom de Charlemagne est Karl transcrit en latin Carolus latin classique ou Karolus usage de la chancellerie franque des monetaires etc Ce nom de Karl vient du mot en vieux haut allemand karal qui signifie homme de sexe masculin Charlemagne est la transcription francaise de Carolus Magnus Charles le Grand Des l epoque de Charlemagne on trouve dans certains textes Karolus suivi de magnus mais ce dernier en position d adjectif par rapport a un autre nom Karolus magnus rex Francorum Charles grand roi des Francs Karolus magnus imperator Charles grand empereur L utilisation de Carolus Magnus tout court est une denomination litteraire dont le premier exemple se trouve dans un texte de Nithard vers 840 donc plusieurs decennies apres la mort de l interesse Cette epithete se generalise progressivement dans les documents de la Chancellerie apostolique Dans La Chanson de Roland en ancien francais l empereur est nomme de differentes facons Carles vers 1 ou Charles 28 vers 370 Carles li magnes 68 vers 841 ou Charles li magnes 93 vers 1195 traductions de Carolus magnus mais aussi Carlemagnes 33 vers 430 ou Charlemaignes 138 vers 1842 L adjectif grant est frequent dans la Chanson de Roland mais n est pas utilise pour nommer l empereur Par la suite c est la forme contractee qui s est imposee la formule Charles le Grand est rare dans l usage actuel contrairement a ce qu on a en allemand Karl der Grosse En ce qui concerne le nom de son frere Carloman c est une transcription francaise de Karlmann dans lequel mann signifie aussi homme le man de Carloman n a donc pas de rapport avec le magne de Charlemagne Par ailleurs de meme qu en allemand et dans d autres langues Cesar est devenu synonyme d empereur kaiser tsar le nom de Charlemagne sous la forme Karl ou Karolus a pris en hongrois kiraly dans les langues slaves korol korol en russe kral en tcheque krol en polonais kralj en croate etc et dans les langues baltes karalius pour le lituanien et karalis pour le letton la signification de roi Monogramme de Charlemagne Signature de Charlemagne contenant son monogramme Les historiens Bruno Dumezil et Martin Gravel le considerent comme illettre mais pas analphabete les diplomes royaux emis par l empereur ne comportent en effet aucune souscription manuscrite Eginhard suggere aussi qu il n a jamais su ecrire presentant la vie de l empereur sous le jour qui lui semble le plus flatteur l auteur de la premiere biographie de Charlemagne n aurait certainement pas hesite a le mentionner disant juste de lui qu il s essayait a la lecture Afin de lui permettre de signer autrement que d une simple croix Eginhard lui apprend a tracer ce signe simple un monogramme qui contient toutes les lettres de son nom en latin Karolus Les consonnes sont sur les branches de la croix les voyelles contenues dans le losange central A en haut O est le losange U est la moitie inferieure Il y a cependant encore debat pour savoir si Charlemagne est vraiment l auteur de son monogramme seule la portion centrale serait ecrite par lui meme les autres lettres seraient l œuvre d un secretaire En revanche Charlemagne a appris a lire tardivement Sa langue maternelle est le francique rhenan il parle couramment le latin et le grec Residences de Charlemagne Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Au debut de son regne Charlemagne n a pas de lieu de residence fixe c est un empereur itinerant Il se deplace avec sa cour de villa en villa comme celles de Metz ou de Thionville ou il redigera un premier testament en 805 A partir de 790 l empereur reside le plus souvent a Aix la Chapelle qui devient capitale de l Empire carolingien Apparence Denier frappe a Mayence Paris BnF Cabinet des medailles vers 812 814 Statuette equestre representant Charlemagne ou son petit fils Charles le Chauve Paris musee du Louvre IX e siecle Gravure d apres la statuette equestre 1910 Au 22e chapitre de sa Vita Karoli Magni Eginhard livre une description de l apparence physique de Charlemagne Il etait fortement construit robuste et de stature considerable bien que non exceptionnelle puisque sa hauteur etait de sept fois la longueur de son pied Il avait une tete ronde vaste et vivante un nez legerement plus grand que d habitude des cheveux blancs mais toujours attrayant une expression claire et gaie un cou court et gras et il jouissait d une bonne sante sauf pour les fievres qui l ont affecte dans les dernieres annees de sa vie Vers la fin il a traine une jambe Meme alors il a obstinement fait ce qu il voulait et a refuse d ecouter les medecins en effet il les detestait parce qu ils voulaient le convaincre d arreter de manger de la viande rotie comme a son habitude et se contenter de viande bouillie Le portrait physique depeint par Eginhard est rapproche de certaines representations peu ou prou contemporaines de l empereur Conserve au Departement des Monnaies medailles et antiques de la Bibliotheque nationale de France un denier frappe a Mayence vers 812 814 parait ainsi temoigner d une individualisation plus grande de l effigie imperiale qui prend toutes les caracteristiques d un veritable portrait de Charlemagne Cette representation differe des monnaies anterieures du souverain carolingien qui arborent de longues titulature s et des effigies indistinctes peut etre inspirees d une piece antique de cinq aurei figurant l empereur romain Diocletien En outre une statuette equestre en bronze dite de Charlemagne represente un empereur carolingien probablement Charlemagne ou son petit fils Charles le Chauve comme un nouveau Cesar Le cavalier tient dans sa main droite un globe symbole de l universalite de l empire sur lequel il regne et dans la main gauche aujourd hui vide vraisemblablement son epee Joyeuse Cette sculpture de 20 cm reprend les modeles antiques tunique courte manteau de type chlamyde a fibule saillante statue equestre typique de l iconographie romaine s inspirant notamment de la statue equestre de Marc Aurele mais aussi la mode franque chausses avec bandes molletieres souliers ornes de bijoux quadrilobes couronne a bandeau gemme Selon l historienne de l art Danielle Gaborit Chopin l apparence de l empereur carolingien moustachu de la statuette coincide remarquablement avec le profil de Charlemagne figurant dans le denier frappe a Mayence vers 812 814 En 1861 des scientifiques ont ouvert le tombeau de Charlemagne pour analyser son squelette sa taille fut estimee a 1 90 m En 1988 l analyse de la suture osseuse de son crane permet d estimer un age a sa mort de 66 ans soit 37 ans de plus que l esperance de vie moyenne de ses contemporains En 2010 une radiographie et une scannographie de son tibia a estime sa taille a 1 84 m Charlemagne faisait donc partie des rares personnes de grande taille de son epoque etant donne que la hauteur moyenne des hommes de son temps etait de 1 69 m La largeur de l os laisse penser qu il etait gracile et n avait pas une construction corporelle robuste HistoriographieL historien Jean Favier precise que l historiographie de Charlemagne ne commence qu au XVII e siecle avec en 1677 la premiere publication des capitulaires par le bibliothecaire royal Etienne Baluze et a la meme epoque son evocation dans le Discours sur l histoire universelle de Bossuet lequel connaissait le texte d Eginhard qui n etait pas encore imprime On peut remarquer que ces textes avaient deja ete imprimes et traduits plusieurs fois avant 1677 et que l interet pour l histoire de sa vie est plus ancien la Vita Karoli Magni d Eginhart est imprimee a Cologne en 1521 a Utrecht en 1711 la fausse chronique romancee De Vite Caroli et Rolandi attribuee au moine Jean Turpin et pleine d episodes inventes est publiee a Paris d abord sans date puis en 1527 puis a Lyon en 1583 Le recueil de ses capitulaires est publie a Ingolstadt en 1548 avec des notes d Amerbach et la meme annee a Paris mais avec des retranchements par Jean du Tillet eveque de Meaux edition terminee en 1588 par Pierre Pithou avec des notes de Francois Pithou Des editions completes paraissent en 1603 et 1620 cette derniere avec la publication in folio de la carte de l empire de Charlemagne par P Bertius Sa fete avait ete fixee le 28 janvier par le roi Louis XI en 1661 l Universite de Paris l avait choisi comme saint patron et la meme annee Louis XIV consacre a Charlemagne un paragraphe des Memoires pour l instruction du Dauphin montrant qu il le connaissait assez bien sous certains aspects Le travail de publication de documents est poursuivi au XVIII e siecle par des erudits souvent issus du clerge regulier Les plus notables sont le pere Anselme ordre des Augustins et dom Martin Bouquet benedictin de Saint Maur le premier editeur d Eginhard Son Recueil des historiens des Gaules et de la France consacre un volume a Pepin le Bref et a Charlemagne L edition systematique des documents historiques recommence au XIX e siecle en ce qui concerne Charlemagne ce sont les historiens allemands Percy Ernst Schramm Karl Ferdinand Werner qui assurent une grande part du travail dans les Monumenta Germaniae Historica En France a partir de 1822 est publie le Recueil general des anciennes lois francaises depuis l an 420 Isembert et a partir de 1835 la Collection de documents inedits sur l histoire de France A partir de 1840 Benjamin Guerard publie un certain nombre de documents d abbayes Le premier a chercher a demeler les mythes de la realite du personnage est le medieviste Gaston Paris dans son Histoire poetique de Charlemagne en 1865 Charlemagne est etudie de facon assez detaillee dans les Histoire de France publiees au XIX e siecle celle de Jules Michelet 1833 qui lui est en general defavorable et qui commet quelques erreurs de Francois Guizot 1843 plus equilibre celle d Arthur Kleinclausz dans le Lavisse 1903 Depuis le IX e siecle la figure de Charlemagne ses mythes et ses symboles sont utilises et ce jusqu au XX e siecle qui voit Charlemagne consacre comme le Pere de l Europe cependant la culture memorielle et identitaire de cet empereur s est estompee au XXI e siecle Les etudes sur Charlemagne se developpent au XX e siecle en France en Belgique en Allemagne et en Grande Bretagne avec plusieurs biographies Empereurs germaniques et Charlemagne Portrait imaginaire de Charlemagne par Albrecht Durer Le manteau et les blasons au dessus de sa tete montrent l aigle allemand et le lys francais La dynastie saxonne se rattache symboliquement a Charlemagne a travers le choix d Aix la Chapelle comme lieu de couronnement royal par Otton I er En 962 il est couronne empereur a Rome mais ses successeurs le sont a Aix la Chapelle jusqu a Ferdinand I er en 1536 Pour ce couronnement est utilisee une couronne de Charlemagne dont l interesse est souvent dote sur des representations ulterieures Le dimanche de la Pentecote de l an mil Otton III fait ouvrir de facon tres discrete le tombeau de Charlemagne et preleve quelques reliques dont une dent Une seconde ouverture a lieu en 1165 cette fois en public a l occasion de l elevation de Charlemagne au rang de saint Canonisation 1165 Buste reliquaire de Charlemagne dans la chambre des tresors de la crypte de la chapelle palatine d Aix la Chapelle Don de Charles IV en 1349 il contient la calotte cranienne de l empereur En 1165 dans le cadre des conflits entre la papaute et l empire Frederic Barberousse et l antipape Pascal III procedent a la canonisation de Charlemagne La ceremonie religieuse d elevation des ossements de Charlemagne par Renaud de Dassel archeveque de Cologne et Alexandre II eveque de Liege a lieu le 29 decembre 1165 en presence d une nombreuse assistance Ils sont places dans une chasse provisoire remplacee par une autre plus precieuse aux alentours de 1200 En 1179 le troisieme concile du Latran revoque toutes les decisions de cet antipape ce qui n empeche pas le culte de cet empereur quasi saint de se repandre dans toute l Europe notamment sous Louis XI et en particulier a Aix la Chapelle ou ses reliques sont enchassees Son culte s est ainsi etendu au fil des siecles puis finira par s eteindre au XVI e siecle L Eglise catholique prefere ne pas le compter au nombre des saints en raison de la conversion des Saxons par la violence mais son titre de bienheureux est tolere et donc son culte par le pape Benoit XIV Charlemagne est entre dans l ordo calendrier liturgique de plusieurs dioceses situes dans la region d Aix la Chapelle ou ses ossements sont encore exposes a la veneration des fideles Sa fete est fixee au 28 janvier anniversaire de sa mort Capetiens et Charlemagne Statuette de Charlemagne surmontant le sceptre du roi Charles V Paris musee du Louvre vers 1364 1380 La dynastie des Capetiens a aussi cherche a se rattacher a Charlemagne par des mariages dans la famille des comtes de Vermandois les Herbertiens descendants de Pepin d Italie fils de Louis le Pieux en particulier celui du grand pere d Hugues Capet avec Beatrice de Vermandois Lors du couronnement des rois de France sont aussi utilises des objets dits de Charlemagne l epee Joyeuse des eperons d or Ces objets ainsi que son echiquier personnel en ivoire font partie du tresor des rois de France conserve dans la basilique Saint Denis jusqu en 1793 Ils se trouvent actuellement au musee du Louvre galerie Richelieu sauf l echiquier perdu Au XIII e siecle epoque ou les rois de France s affirment comme egaux a l empereur Philippe Auguste l abbaye de Saint Denis lieu de l inhumation de Pepin le Bref joue un role important dans l elaboration d une figure de Charlemagne francais alors que les empereurs d Allemagne soutiennent en general un Charlemagne allemand d ou l affirmation de la naissance a Ingelheim par Guillaume de Viterbe au XII e siecle Charlemagne est particulierement mis en valeur par la dynastie des Valois en particulier par le roi Charles V qui procede a des echanges de reliques avec son oncle l empereur Charles IV Durant son sacre le souverain francais utilise un sceptre termine par une statuette de Charlemagne appele sceptre de Charles V ou sceptre de Charlemagne A la fin du XV e siecle dans la perspective des guerres d Italie un Charlemagne fait partie du cortege d accueil d Anne de Bretagne lors de son mariage avec le roi Charles VIII leur fils aine est nomme Charles Orland 1492 1495 Orland etant la francisation d Orlando le nom italien de Roland cf Orlando furioso La figure de Charlemagne est moins presente a partir du XVI e siecle Elle est parfois utilisee par les opposants a la monarchie les Guise Saint Simon Boulainvilliers Napoleon I er et Charlemagne Charlemagne est quasi totalement ignore par la Revolution francaise comme le montre le comportement des autorites apres la conquete d Aix la Chapelle en 1794 Quelques objets precieux sont ramenes a Paris mais rien de particulier n est fait autour En revanche Napoleon lui accorde une certaine importance a partir de 1804 dans la perspective du retablissement de l Empire D une part Aix la Chapelle est l objet d une visite d abord de Josephine juillet puis de Napoleon lui meme septembre a cette occasion une partie des biens pilles en 1794 est restituee D autre part le souvenir de Charlemagne joue un role dans la ceremonie du sacre avec notamment les honneurs de Charlemagne l epee le sceptre de Charles V et une couronne faite pour l occasion qui n est pas utilisee puisque Napoleon se couronne lui meme de la couronne de lauriers un des honneurs de Napoleon Charlemagne et l ecole Charlemagne felicite l eleve meritant et sermonne l eleve paresseux Gravure d apres Karl von Blaas XIX e siecle D apres Jacques Le Goff On a exagere en faisant de Charlemagne un Jules Ferry avant la lettre allant encourager les eleves dans les ecoles Ces ecoles creees ou developpees par Charlemagne s adressaient surtout au fils de l aristocratie Les liens etablis entre Charlemagne et l ecole sont anciens notamment en France Depuis 1661 Charlemagne est le patron de l universite de Paris qui le fete encore annuellement au XIX e siecle et dans plusieurs colleges encore dans la premiere moitie du XX e siecle A l heure actuelle l Association des laureats du concours general tient toujours son repas annuel aux environs de la Saint Charlemagne Au XIX e siecle le role de Charlemagne dans la scolarisation devient un lieu commun de l enseignement primaire qui se prolonge une bonne partie du XX e siecle Par exemple un manuel des annees 1950 donne les renseignements suivants page 83 debut du chapitre Les Carolingiens deux vignettes Roland a Roncevaux Charlemagne barbu separant les bons des mauvais eleves page 91 paragraphe 8 Charlemagne veut qu on soit instruit Les rois Francs ne s etaient pas occupes de l instruction de leurs sujets Il n en fut pas de meme pour Charlemagne Il fonda des ecoles dans lesquelles les moines instruisaient les enfants des pauvres comme ceux des riches Il y en avait meme une dans le palais de l Empereur qui aimait a la visiter souvent pour gronder les paresseux et recompenser les travailleurs Dans ce contexte on peut comprendre la chanson Sacre Charlemagne interpretee par France Gall dans les annees 1960 meme si Charlemagne n a pas invente l ecole L enseignement existait bien avant lui Charlemagne et l Europe D apres Jacques Le Goff Certes de son vivant plusieurs textes lui attribuent le titre de tete de l Europe mais il s agit plus d un hommage d une expression de l imaginaire que de realites historiques L Europe de Charlemagne est une Europe restreinte du point de vue territoriale L heritage de Charlemagne est l ebauche d une unification juridique et monastique La figure de Charlemagne a ete utilisee pour defendre de nombreuses causes tout a fait opposees La guerre franco allemande de 1870 et les deux guerres mondiales au XX e siecle voient le developpement en France d une vague d antigermanisme qui fait de Charlemagne le symbole de l envahisseur d ou sa relative disparition dans l historiographie francaise Au XX e siecle en Allemagne sous le regime national socialiste Himmler et les SS vitupererent l action nefaste de Charlemagne qu ils rendaient responsable de la christianisation des Germains et du massacre des Saxons reprenant l image du Boucher des Saxons Neanmoins en prive Adolf Hitler critiquait ces discours car Charlemagne avait selon lui le merite d avoir diffuse la culture occidentale en Allemagne Des debats entre scientifiques nazis existaient sur le bien fonde de s approprier le personnage de Charlemagne mais Hitler imposa progressivement sa vision Ainsi en 1942 a l occasion du 1 200e anniversaire de la naissance de Charlemagne de grands articles dans les quotidiens nationaux allemands considererent dans leur vision propagandiste que cette boucherie etait necessaire pour la construction d un grand empire De plus a la fin de la Seconde Guerre mondiale afin de favoriser le recrutement de volontaires francais le nom de Charlemagne heros et conquerant revendique par les deux nations francaise et allemande fut donne a la division SS dite Division Charlemagne Charlemagne est actuellement presente dans le cadre de l Union europeenne comme le pere de l Europe bien que l Europe ne soit qu un concept geographique jusqu au XVI e siecle et qu on se refere a la respublica christiana au temps de Charlemagne Chaque annee un prix international Charlemagne d Aix la Chapelle est decerne a Aix la Chapelle a une personnalite qui a œuvre en faveur de l Europe Le premier a le recevoir en 1950 Richard Coudenhove Kalergi suggere dans son discours lors de l attribution du prix de creer une Union europeenne qu on appellerait Union Charlemagne Charlemagne dans la litterature et l artLitterature Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Charlemagne represente par le Maestro del Castello della Manta dans la fresque des Neuf Preux du chateau de Manta pres de Saluces La figure de Charlemagne est idealisee dans la culture medievale notamment au travers des chansons de geste dans lesquelles il fait partie des Neuf Preux La legende carolingienne est au Moyen Age l une des sources les plus importantes de la litterature en langue vulgaire C est d elle que sort directement le plus ancien poeme epique francais La Chanson de Roland Et elle inspire encore en pleine Renaissance L Arioste dans son Orlando furioso Epoque carolingienne Eginhard dans Le couronnement de Charlemagne Chroniqueur franc ami et conseiller de Charlemagne Eginhard a ecrit sur lui une biographie plutot elogieuse En voici un extrait Venant a Rome pour retablir la situation de l Eglise qui avait ete fort compromise il y passa toute la saison hivernale Et a cette epoque il recut le titre d empereur et d auguste Il y fut d abord si oppose qu il s affirmait ce jour la bien que ce fut celui de la fete majeure qu il ne serait pas entre dans l eglise s il avait pu savoir a l avance le dessein du pontife Chansons de geste L une d une chaine de legendes du Pays de Galles moyen sur Charlemagne Ystorya de Carolo Magno du Livre rouge d Hergest Jesus College Oxford MS 111 14 e siecle Le personnage de Charlemagne apparait dans plusieurs chansons de geste dont la plus connue est la Chanson de Roland Ces poemes ont ete regroupes des le Moyen Age dans un cycle ou geste appele cycle du Roi Dans la Chanson de Roland Charlemagne apparait comme un patriarche Carlemagne qui est canuz et vielz chenu et vieux 41 vers 538 Carles li velz a la barbe flurie 77 vers 970 Epoques moderne et contemporaine Statue equestre de Charlemagne par Agostino Cornacchini 1725 basilique Saint Pierre du Vatican Italie Saint Just dans le chant I de son poeme fait allusion a Charlemagne en ces termes Il prit un jour envie a Charlemagne De baptiser les Saxons mecreants Adonc il s arme et se met en campagne Suivi des Pairs et des Paladins francs Monsieur le Magne eut mieux fait a mon sens De se damner que de sauver des gens De s enivrer au milieu des Lares De caresser les Belles de son temps Que parcourir maints rivages barbares Et pour le Ciel consumer son printemps Honore de Balzac dans Sur Catherine de Medicis la reine met sur le compte des erreurs tactiques de Charlemagne l obligation ou elle est de faire la guerre aux huguenots Elle s en reclame aussi pour justifier que les descendants de Charlemagne soient en droit de reprendre une couronne usurpee par les descendants de Hugues Capet Charlemagne se trompait en s avancant vers le nord Oui la France est un corps dont le cœur se trouve au golfe du Lion et dont les deux bras sont l Espagne et l Italie On domine ainsi la Mediterranee qui est comme une corbeille ou tombent les richesses de l Orient Dans sa nouvelle Thus we frustrate Charlemagne l auteur americain de science fiction Raphael Aloysius Lafferty montre des scientifiques qui maitrisent le voyage temporel se livrer a des experiences en modifiant l issue de la bataille de Roncevaux en 778 Ce qui aboutit a transformer a plusieurs reprises leur present ce dont ils n ont du reste pas conscience et cree finalement des uchronies L auteur francais de romans policiers historiques Marc Paillet a fait paraitre de 1995 a 2000 une serie de huit romans mettant en scene deux missi dominici de Charlemagne l abbe Erwin le Saxon et le noble Nibelungide Childebrand lequel est un personnage historique reel Art Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Charlemagne est avant tout represente dans des enluminures comme l attestent les Grandes Chroniques de France dont les themes du couronnement du roi guerrier et du defenseur de la chretiente sont les plus feconds ou des manuscrits du XV e siecle tel celui du Miroir des Saxons qui voient une multiplication des themes iconographiques Contrairement a la grande majorite des representations artistiques qui datent souvent du XIX e siecle Charlemagne n avait pas de barbe les Francs se rasant le menton mais une moustache L expression le designant comme etant l empereur a la barbe fleurie et qui apparait dans La Chanson de Roland peut s expliquer par le fait que l empereur constamment en guerre son regne ne sera marque que par trois annees de paix etait souvent mal rase lors de ses campagnes Cette expression est surtout due au fait que le port de la barbe souligne la virilite et la dignite du souverain ainsi l iconographie de Charlemagne le montre traditionnellement imberbe avant son couronnement imperial ou est un symbole de sagesse lorsqu elle est blanche l iconographie de Charlemagne le montre avec une barbe de plus en plus grande sa sagesse s accroissant avec l age Quant au terme fleurie il serait en fait une mauvaise traduction du terme flori qui signifie blanc en ancien francais Il est souvent vetu de drapes a l antique ses representations s inspirant de la Vita Caroli redigee par Eginhard qui a calque sa biographie sur celle que Suetone a faite d Auguste le premier empereur romain dans sa Vie des douze Cesars En realite il devait porter des vetements cousus un manteau teint de pourpre et avoir une coupe de cheveux au bol et la longue moustache franche L hymne national de la principaute d Andorre rappelle la legende selon laquelle l Andorre aurait ete creee par Charlemagne Charlemagne visitant le chantier du palais d Aix la Chapelle musee des beaux arts de Dijon Statue du IX e siecle au monastere Saint Jean Baptiste de Mustair en Suisse Saint Charlemagne pietinant des monstres par Jaume Cascalls vers 1345 Cathedrale Sainte Marie de Gerone Heraldique La vie de Charlemagne est anterieure a l apparition de l heraldique mais sa notoriete lui a valu l attribution d armes qui du fait de l anachronisme relevent des armoiries imaginaires A Charlemagne empereur d Occident et roi des Francs on attribue naturellement un parti d Empire aigle bicephale et de France fleurs de lis La premiere description de ces armes se trouve dans les Enfances Ogier composees vers 1275 par Adenet le Roi menestrel et poete a la cour des ducs de Brabant C est avec la diffusion de la legende des Neuf Preux apparue dans Les Vœux du Paon poeme compose vers 1312 par Jacques de Longuyon qu elles ont connu un succes durable Ces armes furent reproduites dans les chroniques et genealogies armoriees des dynasties se rattachant a Charlemagne et sur les monuments eleves a la gloire de l empereur et du saint tant en Allemagne qu en France ou s est developpe le culte de saint Charlemagne Lors de la reception solennelle de Charles Quint par Francois I er a Paris le 1er janvier 1540 ces armes furent presentees comme le symbole du rapprochement entre le royaume de France et le Saint Empire Hierosme de Bara dans son ouvrage Le Blason des Armoiries le blasonne ainsi Party le premier moitie de l Empire qui est d or a une demie aigle esployee de sable membree amp diadesmee de gueulles le deuxiesme de France qui est d azur seme de fleur de lys d or Le jesuite en dans Le roy d armes donne d autres armoiries imaginaires a Charlemagne Il ecrit que Charlemagne Roy de France et Empereur d Occident portoit d azur a un aigle eploye d or diademe langue amp arme de gueules l estomach charge de l escu de France qui estoit d azur aux fleurs de lis sans nombre d or amp telles armes furent portees par les empereurs Francois ses descendants iusques a ce que ceux de la maison de Saxe usurperent l Empire sur les Francois car alors ils changerent les emaux anciens de l Empire amp prirent le metal amp la couleur des armes de leur Othon surnomme le grand qui portoit selon sa naissance fasce d or amp de sable de six pieces blasonnant les armes de l Empire d or amp de sable arme lampasse amp couronne d un diademe de gueules On suppose que c est en partie de ce blasonnement donne pour Charlemagne que Napoleon s inspira pour definir les armoiries de l Empire Francais dans le decret du 21 messidor An XII 10 juillet 1804 Armoiries imaginaires de Charlemagne d apres Le Blason des Armoiries de Jerome de Bara version en couleurs de 1628 Version du Grand armorial colorie par Alexandre LeBlancq ms fr 5232 Bibliotheque nationale de France Armoiries imaginaires de Charlemagne d apres les fresques du chateau de la Manta Armoiries imaginaires attribuees a Charlemagne telles qu on peut les voir dans Les ecus armories des Neuf Preux Paris Bibliotheque nationale de France ms Fr 18651 fol 1r BnF Paris Armoiries de Charlemagne d apres le jesuite Marc Gilbert de Varennes dans Le roy d armes HommagesInauguration de la statue de Charlemagne Liege 26 juillet 1868 Statue equestre de Charlemagne Louis Jehotte 1867 boulevard d Avroy a Liege En France un grand nombre de rues d associations culturelles de batiments communaux d entreprises d etablissements scolaires utilisent le nom de Charlemagne et de ses ancetres Aux Pays Bas et en Belgique neerlandophone on trouve plusieurs Karel de Grotestraat En revanche l usage toponymique de Karl der Grosse est assez rare dans les pays germanophones une Karl der Grosse Strasse a Barum St Dionys Basse Saxe district de Lunebourg A Zurich un Zentrum Karl der Grosse graphie suisse avec deux s sert comme plateforme pour le discours politique et societal Statues de Charlemagne a Paris devant la cathedrale Notre Dame de Paris Liege boulevard d Avroy Rome dans le grand hall de la basilique Saint Pierre au Vatican par Agostino Cornacchini dans le Musee Grevin Grand vitrail a Metz dans la salle d honneur de la gare Statue de Charlemagne au palais de justice de Paris realisee en 1860 par Henri Lemaire Plusieurs pieces de monnaie francaises ont ete frappees avec le chef de Charlemagne Representations dans la culture populaireChanson Sacre Charlemagne est une chanson ecrite par Robert Gall composee par Georges Liferman et interpretee par France Gall en 1964 Telefilm En 1993 Clive Donner realise un telefilm intitule Charlemagne le prince a cheval diffuse sur France 2 Charlemagne est incarne par l acteur francais Christian Brendel Documentaire L emission Secrets d histoire du 8 septembre 2015 sur France 2 intitulee Sacre Charlemagne lui etait consacree Voir aussiSur les autres projets Wikimedia Charlemagne sur Wikimedia CommonsCharlemagne sur le Wiktionnaire Sources primaires imprimees Eginhard Vie de Charlemagne edite et traduit par Louis Halphen Paris Les Belles Lettres 1994 128 pages Jules Viard ed Les Grandes Chroniques de France publiees pour la Societe de l Histoire de France par Jules Viard t III Charlemagne Paris Librairie ancienne Edouard Champion 1923 XXVI 312 p presentation en ligne lire en ligne Bibliographie Etudes anciennes Charles Bayet Charlemagne dans La Grande Encyclopedie Paris 1885 1902 tome X Louis Halphen Charlemagne et l Empire carolingien Paris Albin Michel collection Bibliotheque de l evolution de l humanite 1947 550 pages reedition 1968 Albin Michel meme collection en format de poche 508 p 1995 meme editeur fac simile de l edition 1947 Arthur Kleinclausz Charlemagne Paris Hachette 1934 reedition Tallandier 1977 preface de Regine Pernoud 2005 565 pages ISBN 2 84734 212 5 Jules Michelet Histoire de France 1 La Gaule Les invasions Charlemagne Sainte Marguerite sur Mer Seine Maritime Editions des Equateurs reed 2008 461 pages Gaston Paris Histoire poetique de Charlemagne reproduction de l edition de 1865 augmentee de notes nouvelles par l auteur et par M Paul Meyer et d une table alphabetique des matieres Paris Librairie Emile Bouillon 1905 1re ed 1865 XX 554 p In 8 presentation en ligne 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