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Cet article traite des significations particulières qu a pris le terme décidabilité en mathématiques et en informatique

Décidabilité

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Décidabilité
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Cet article traite des significations particulières qu'a pris le terme « décidabilité » en mathématiques et en informatique. Pour une approche plus générale voir décision.

En logique mathématique, le terme décidabilité recouvre deux concepts liés : la décidabilité logique et la décidabilité algorithmique.

L’indécidabilité est la négation de la décidabilité. Dans les deux cas, il s'agit de formaliser l'idée qu'on ne peut pas toujours conclure lorsque l'on se pose une question, même si celle-ci est sous forme logique.

Décidabilité, indécidabilité d'un énoncé dans un système logique

Une proposition (on dit aussi énoncé) est dite décidable dans une théorie axiomatique si on peut la démontrer ou démontrer sa négation dans le cadre de cette théorie. Un énoncé mathématique est donc indécidable dans une théorie s'il est impossible de le déduire, ou de déduire sa négation, à partir des axiomes de cette théorie. Pour distinguer cette notion d'indécidabilité de la notion d'indécidabilité algorithmique (voir ci-dessous), on dit aussi que l'énoncé est indépendant du système d'axiomes. C'est le cas notamment du célèbre postulat des parallèles d'Euclide, relativement à sa géométrie, ou encore de l'hypothèse du continu relativement à la théorie des ensembles usuelle, selon laquelle il n'y a pas de cardinal entre celui de l'ensemble des entiers naturels et celui de l'ensemble des nombres réels, dont Paul Cohen a démontré, en 1963, qu'elle était indécidable.

En logique classique, d'après le théorème de complétude, une proposition est indécidable dans une théorie s'il existe des modèles de la théorie où la proposition est fausse et des modèles où elle est vraie. On utilise souvent des modèles pour montrer qu'un énoncé est indépendant d'un système d'axiomes (dans ce cadre, on préfère employer indépendant plutôt qu'indécidable). La propriété utilisée dans ce cas n'est pas le théorème de complétude mais sa réciproque, très immédiate, appelée théorème de correction. C'est d'ailleurs ainsi qu'apparut pour la première fois la notion de modèle, avec la construction au XIXe siècle par Eugenio Beltrami de modèles de géométries non euclidiennes (qu'il appelait des représentations) ne vérifiant pas l'axiome des parallèles, et leur utilisation, en admettant le fait, assez intuitif, que la géométrie euclidienne est cohérente, pour démontrer que l'axiome des parallèles est indépendant des autres axiomes de la géométrie, ou encore indécidable dans le système formé des axiomes restants.

Une théorie mathématique pour laquelle tout énoncé est décidable est dite complète, sinon elle est dite incomplète. Beaucoup de théories mathématiques sont incomplètes, parce qu'il y a des énoncés, exprimables dans le langage de la théorie, qui ne sont pas déterminés par les axiomes (théorie des groupes, des anneaux…). Certaines théories, comme la théorie des corps algébriquement clos d'une caractéristique donnée, celle des corps réels clos, ou encore l'arithmétique de Presburger, sont complètes. Le théorème d'incomplétude de Gödel nous garantit que toute théorie axiomatique cohérente, et suffisamment puissante pour représenter l'arithmétique de Peano (l'arithmétique usuelle), est incomplète, pourvu qu'elle soit axiomatisée de façon que l'on puisse décider, au sens algorithmique (voir ci-dessous), si un énoncé est ou non un axiome. Cette dernière hypothèse, qui semble un peu compliquée à énoncer, est très naturelle et vérifiée par les théories axiomatiques usuelles en mathématiques.

Décidabilité, indécidabilité algorithmique d'un problème de décision

Définition

Un problème de décision est dit décidable s'il existe un algorithme, une procédure mécanique qui se termine en un nombre fini d'étapes, qui le décide, c'est-à-dire qui réponde par oui ou par non à la question posée par le problème. S'il n'existe pas de tels algorithmes, le problème est dit indécidable. Par exemple, le problème de l'arrêt est indécidable. On peut formaliser la notion de fonction calculable par algorithme, ou par procédure mécanique, de diverses façons, par exemple en utilisant les machines de Turing. Toutes les méthodes utilisées se sont révélées équivalentes dès qu'elles étaient suffisamment générales, ce qui constitue un argument pour la thèse de Church : les fonctions calculables par une procédure mécanique sont bien celles qui sont calculées selon l'un de ces modèles de calcul. La thèse de Church est indispensable pour interpréter, de la façon attendue, une preuve d'indécidabilité.

Si aucun procédé mécanique ou algorithme ne peut répondre à la question, on peut parler d’indécidabilité algorithmique, pour distinguer cette notion de l’indécidabilité logique exposée dans le paragraphe précédent (ou parfois de décidabilité au sens de Turing pour la décidabilité algorithmique, et de décidabilité au sens de Gödel pour la décidabilité logique).

Contrairement à l'indécidabilité logique, qui porte sur la vérité ou la fausseté d'un seul énoncé (ou plus précisément sur l'impossibilité de le démontrer ou de démontrer sa négation dans un système axiomatique donné), l'indécidabilité algorithmique porte sur l'impossibilité de résoudre le problème dans le cas général, ce qui n'exclut pas la possibilité de le résoudre dans certains cas particuliers.

Ensembles décidables et indécidables

Un sous-ensemble des entiers naturels est dit décidable, quand le problème de l'appartenance d'un entier quelconque à cet ensemble est décidable, indécidable sinon. On généralise directement aux n-uplets d'entiers. On dit aussi d'un ensemble décidable qu'il est récursif. Le complémentaire d'un ensemble décidable est décidable. On montre en théorie de la calculabilité qu'un ensemble récursivement énumérable dont le complémentaire est récursivement énumérable est récursif (c'est-à-dire décidable).

On généralise ces notions aux langages formels, par des codages « à la Gödel » (c'est-à-dire qu'on associe un entier à chaque proposition du langage) ; il est possible aussi de les définir directement. Dans le cas des théories logiques closes par déduction, on parle alors de théorie décidable, ou de théorie indécidable. Une théorie T est dite décidable si l'ensemble des numéros de Gödel des théorèmes de T est un ensemble récursif, elle est dite indécidable sinon.

Ces notions ne doivent pas être confondues avec celles de théorie complète et théorie incomplète vues au paragraphe précédent, parce que (bien que cela présente peu d'intérêt pratique) on peut parfaitement prendre comme axiomes tous les énoncés vrais (au sens de "vrais dans un modèle donné"), et alors la théorie est complète alors qu'elle reste indécidable ; et parce que, inversement, une théorie très pauvre comme la théorie des groupes commutatifs possède de nombreux modèles et est donc incomplète, alors qu'on détermine facilement lesquelles de ses propositions sont des théorèmes, et donc qu'elle est décidable.

Exemples d'ensembles et de problèmes décidables

Tous les sous-ensembles finis des entiers sont décidables (il suffit de tester l'égalité à chacun des entiers de l'ensemble). On peut construire un algorithme pour décider si un entier naturel est pair ou non (on fait la division par deux, si le reste est zéro, le nombre est pair, si le reste est un, il ne l'est pas), donc l'ensemble des entiers naturels pairs est décidable ; il en est de même de l'ensemble des nombres premiers. Notons qu'un ensemble peut être théoriquement décidable sans qu'en pratique la décision puisse être faite, parce que celle-ci nécessiterait trop de temps (plus que l'âge de l'univers) ou trop de ressources (plus que le nombre d'atomes de l'univers). L'objet de la théorie de la complexité des algorithmes est d'étudier les problèmes de décision en prenant en compte ressources et temps de calcul.

La validité d'une proposition dans l'arithmétique de Presburger est décidable.

Exemples de problèmes indécidables

  • L'indécidabilité du problème de l'arrêt a été démontrée par Alan Turing en 1936. Il n'existe pas d'algorithme qui permette de décider si, étant donné une machine de Turing quelconque et un mot d'entrée, le calcul de celle-ci s'arrête ou non. Du fait de la thèse de Church, ce résultat est très général. Depuis l'apparition de l'informatique, on peut l'interpréter ainsi : il n'existe pas de programme permettant de tester n'importe quel programme informatique d'un langage suffisamment puissant, tels tous ceux qui sont utilisés en pratique, afin de conclure dans tous les cas s'il s'arrêtera en un temps fini ou bouclera à jamais.
  • Plus généralement le théorème de Rice énonce que toute question sur les programmes informatiques qui ne dépend que du résultat du calcul (qu'il se termine ou non, valeur calculée etc.) est indécidable ou triviale (ici, « trivial » s'entend par : la réponse est toujours la même (oui ou non) quel que soit le programme).
  • La question de savoir si oui ou non un énoncé de la logique du premier ordre est universellement valide (démontrable dans toute théorie) dépend de la signature du langage choisie (les symboles d'opération ou de relation…). Ce problème, parfois appelé problème de la décision, est indécidable pour le langage de l'arithmétique, et plus généralement pour n'importe quel langage égalitaire du premier ordre qui contient au moins un symbole de relation binaire (comme < ou ∈). Pour un langage égalitaire du premier ordre ne contenant que des symboles de prédicat unaires (calcul des prédicats égalitaire monadique), il est décidable.
  • La question de savoir si oui ou non une proposition énoncée dans le langage de l'arithmétique (il faut les deux opérations, + et ×) est vraie dans le modèle standard de l'arithmétique est indécidable (c'est une conséquence du premier théorème d'incomplétude de Gödel, ou du théorème de Tarski).
  • La prouvabilité d'un énoncé à partir des axiomes de l'arithmétique de Peano est indécidable (voir problème de la décision). Gödel a montré que cet ensemble est strictement inclus dans le précédent. Comme l'axiomatique de Peano a une infinité d'axiomes, cela ne se déduit pas directement de l'indécidabilité du problème de la décision dans le langage, énoncée précédemment. Les deux résultats se déduisent d'un résultat général pour les théories arithmétiques qui satisfont certaines conditions. L'arithmétique de Peano vérifie ces conditions, mais aussi l'arithmétique Q de Robinson, qui a un nombre fini d'axiomes.
  • La prouvabilité d'un énoncé à partir des axiomes d'une théorie des ensembles cohérente, et plus généralement de toute théorie cohérente qui permet d'exprimer « suffisamment » d'arithmétique formelle est indécidable (voir problème de la décision).
  • La question de savoir si oui ou non une équation diophantienne quelconque possède une solution. La preuve de son indécidabilité est le théorème de Matiiassevitch (1970).
  • La question de savoir si oui ou non deux termes du lambda-calcul sont β-équivalents, ou de façon similaire, l'identité de deux termes de la logique combinatoire. Son indécidabilité a été prouvée par Alonzo Church.
  • Le problème de correspondance de Post est indécidable.

Théories décidables

Une théorie axiomatique est décidable quand l'ensemble de ses théorèmes est décidable, c'est-à-dire quand il existe un algorithme qui répond toujours par oui ou non à la question de savoir si un énoncé donné est démontrable dans cette théorie. Un tel algorithme peut être facilement étendu en un algorithme de recherche de démonstration formelle (sous la condition, vérifiée par les théories « usuelles », que le fait d'être un axiome soit décidable) : une fois que l'on sait qu'un énoncé est démontrable, il suffit d'énumérer toutes les démonstrations bien formées jusqu'à trouver une démonstration de cet énoncé. Cet algorithme de recherche n'a bien sûr qu'un intérêt théorique, sauf dans des cas particulièrement simples.

Même si une théorie est décidable, la complexité algorithmique de sa décision peut être rédhibitoire.

Exemples de théories décidables :

  • la théorie des corps réels clos est décidable, avec des algorithmes basés sur l'élimination des quantificateurs, qui produisent au vu d'un énoncé un énoncé équivalent sans quantificateurs ∀ ou ∃ ; les énoncés sans quantificateurs de la théorie sont trivialement décidables ; la complexité des algorithmes connus est élevée et ne permet que la décision d'énoncés très simples ;
  • l'arithmétique de Presburger (arithmétique entière avec addition mais sans multiplication, ou, ce qui revient au même, avec multiplication restreinte au cas où l'un des opérandes est une constante) est décidable.

Décidabilité logique et décidabilité algorithmique

Les deux notions de décidabilité interprètent chacune la notion intuitive de décision dans des sens clairement différents. Elles sont cependant liées.

On considère en effet en mathématiques qu'une démonstration, si elle peut être difficile à trouver, doit être « facile » à vérifier, en un sens très informel (et discutable — mais ce n'est pas l'objet de cet article). Quand on formalise, on traduit ceci en demandant que le problème de reconnaître si un assemblage de phrases est une démonstration formelle soit décidable. Pour que ceci soit exact, il faut supposer que l'ensemble des axiomes de la théorie est décidable, ce qui, on l'a déjà mentionné, est très naturel. Sous cette hypothèse, l'ensemble des théorèmes d'une théorie devient récursivement énumérable ; une telle théorie, si elle est complète, est alors décidable (voir article théorie axiomatique pour des justifications et détails supplémentaires).

En revanche, une théorie décidable n'est pas nécessairement complète. Ainsi, la théorie des corps algébriquement clos n'est pas complète, puisque la caractéristique n'est pas précisée : ainsi l'énoncé du premier ordre 1 + 1 = 0 n'est pas conséquence de la théorie, puisqu'il existe des corps algébriquement clos de caractéristique différente de 2, et l'énoncé du premier ordre 1 + 1 ≠ 0 ne l'est pas non plus, puisqu'il existe des corps algébriquement clos de caractéristique 2. Mais la théorie des corps algébriquement clos est décidable. La théorie des corps algébriquement clos d'une caractéristique donnée est, quant à elle, complète et décidable.

Vérité et décidabilité

Pour pouvoir comparer utilement ces deux notions, il faut disposer d'une définition rigoureuse de la notion de vérité ; celle-ci a été formulée par Alfred Tarski. En logique (du premier ordre) on dit qu'un énoncé est vrai dans un modèle donné de la théorie s'il est satisfait (en un sens technique, mais assez intuitif) par les objets de ce modèle ; un énoncé démontré est évidemment vrai dans tout modèle, et pour une théorie cohérente, la réciproque est vraie : c'est le théorème de complétude de Gödel. La situation est nettement plus complexe pour des énoncés indécidables : il existe (en prenant la réciproque du résultat précédent) des modèles dans lesquels ils sont vrais et des modèles dans lesquels ils sont faux (exhiber de tels modèles est d'ailleurs une des façons classiques de prouver l'indécidabilité), et, la plupart du temps, il n'y a pas d'argument permettant de préférer un cas à un autre ; c'est par exemple, en géométrie, le cas de l'axiome des parallèles. Cependant, les énoncés arithmétiques ont un statut particulier : un énoncé de la forme "pour tout n entier, P(n) est vraie" (par exemple « n>5 est somme de trois nombres premiers »), s'il est indécidable, est nécessairement vrai (dans l'ensemble des entiers "naïfs", appelés souvent les entiers standard), car sinon, un contre-exemple fournirait une démonstration effective de sa négation. Partant de ce constat, toute une théorie logique délicate, l'étude de la hiérarchie arithmétique, a été développée par Stephen Cole Kleene.

Notes et références

  1. Euclide, Les Éléments, livre I, postulat 5.
  2. ↑ a et bOn le montre facilement par le théorème de Vaught, par exemple Chang et Keisler 1990, p. 139-140 ou ces notes de cours d'Elisabeth Bouscaren à Paris-Sud.
  3. Chang et Keisler 1990, p. 344.
  4. Annoncée en Chang et Keisler 1990, p. 43, exercice du chapitre 5.
  5. Cori et Lascar, Logique Mathématique, Tome 2, Chapite 6 "Théorème de Gödel", paragraphe 3.8
  6. L'arithmétique de Presburger est le système axiomatique des nombres entiers naturels qui inclut l'addition mais, exclut la multiplication.
  7. Rabin et Fischer ont démontré en 1974 que n'importe quel algorithme de décision pour l'arithmétique de Presburger possède un pire cas avec un temps d'exécution supérieur à 22cn{\displaystyle 2^{2^{cn}}}image, pour une constante c > 0.
  8. Il s'agit de logique du premier ordre. Pour chaque entier premier p, le fait qu'un corps a pour caractéristique p s'énonce au premier ordre par un seul axiome de la forme 1 + … + 1 = 0. Pour la caractéristique 0, il faut une infinité d'axiomes (toutes les négations des précédents).
  9. La décidabilité a été démontrée par élimination des quantificateurs, par Alfred Tarski en 1948 dans A Decision Method for Elementary Algebra and Geometry, selon Chang et Keisler 1990, p. 58.

Voir aussi

Bibliographie

  • Olivier Carton, Langages formels, calculabilité et complexité, 2008[détail de l’édition] (lire en ligne)
  • Jean-Michel Autebert, Calculabilité et décidabilité, Dunod, 1992 (ISBN 978-2225826320)
  • Pierre Wolper, Introduction à la calculabilité, 3e éd., Dunod, 2006 (ISBN 978-2100499816)
  • (en) C. C. Chang et H. Jerome Keisler, Model Theory, Amsterdam/New York/New York, NY, USA, Elsevier, coll. « Studies in Logic and the Foundations of Mathematics », 1990, 3e éd. (1re éd. 1973) (ISBN 978-0-444-88054-3, lire en ligne)

Articles connexes

  •  (en)
  • Liste d'énoncés indécidables dans ZFC
  • Codage de Gödel
  • Oméga de Chaitin
  • Problème de la décision
  • Théorèmes d'incomplétude de Gödel
  • Théorème de Goodstein
  • Théorème de Kruskal
  • Énigme de combustion de mèches

Lien externe

image « Les limites théoriques de l'informatique. Les problèmes indécidables » Cycle de trois leçons dispensées par Jean-François Raskin, Samuel Fiorini et Gilles Geeraerts au Collège Belgique de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique.

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Auteur: www.NiNa.Az

Date de publication: 25 Mai, 2025 / 17:31

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de modele avec la construction au XIX e siecle par Eugenio Beltrami de modeles de geometries non euclidiennes qu il appelait des representations ne verifiant pas l axiome des paralleles et leur utilisation en admettant le fait assez intuitif que la geometrie euclidienne est coherente pour demontrer que l axiome des paralleles est independant des autres axiomes de la geometrie ou encore indecidable dans le systeme forme des axiomes restants Une theorie mathematique pour laquelle tout enonce est decidable est dite complete sinon elle est dite incomplete Beaucoup de theories mathematiques sont incompletes parce qu il y a des enonces exprimables dans le langage de la theorie qui ne sont pas determines par les axiomes theorie des groupes des anneaux Certaines theories comme la theorie des corps algebriquement clos d une caracteristique donnee celle des corps reels clos ou encore l arithmetique de Presburger sont completes Le theoreme d incompletude de Godel nous garantit que toute theorie axiomatique coherente et suffisamment puissante pour representer l arithmetique de Peano l arithmetique usuelle est incomplete pourvu qu elle soit axiomatisee de facon que l on puisse decider au sens algorithmique voir ci dessous si un enonce est ou non un axiome Cette derniere hypothese qui semble un peu compliquee a enoncer est tres naturelle et verifiee par les theories axiomatiques usuelles en mathematiques Decidabilite indecidabilite algorithmique d un probleme de decisionDefinition Un probleme de decision est dit decidable s il existe un algorithme une procedure mecanique qui se termine en un nombre fini d etapes qui le decide c est a dire qui reponde par oui ou par non a la question posee par le probleme S il n existe pas de tels algorithmes le probleme est dit indecidable Par exemple le probleme de l arret est indecidable On peut formaliser la notion de fonction calculable par algorithme ou par procedure mecanique de diverses facons par exemple en utilisant les machines de Turing Toutes les methodes utilisees se sont revelees equivalentes des qu elles etaient suffisamment generales ce qui constitue un argument pour la these de Church les fonctions calculables par une procedure mecanique sont bien celles qui sont calculees selon l un de ces modeles de calcul La these de Church est indispensable pour interpreter de la facon attendue une preuve d indecidabilite Si aucun procede mecanique ou algorithme ne peut repondre a la question on peut parler d indecidabilite algorithmique pour distinguer cette notion de l indecidabilite logique exposee dans le paragraphe precedent ou parfois de decidabilite au sens de Turing pour la decidabilite algorithmique et de decidabilite au sens de Godel pour la decidabilite logique Contrairement a l indecidabilite logique qui porte sur la verite ou la faussete d un seul enonce ou plus precisement sur l impossibilite de le demontrer ou de demontrer sa negation dans un systeme axiomatique donne l indecidabilite algorithmique porte sur l impossibilite de resoudre le probleme dans le cas general ce qui n exclut pas la possibilite de le resoudre dans certains cas particuliers Ensembles decidables et indecidables Un sous ensemble des entiers naturels est dit decidable quand le probleme de l appartenance d un entier quelconque a cet ensemble est decidable indecidable sinon On generalise directement aux n uplets d entiers On dit aussi d un ensemble decidable qu il est recursif Le complementaire d un ensemble decidable est decidable On montre en theorie de la calculabilite qu un ensemble recursivement enumerable dont le complementaire est recursivement enumerable est recursif c est a dire decidable On generalise ces notions aux langages formels par des codages a la Godel c est a dire qu on associe un entier a chaque proposition du langage il est possible aussi de les definir directement Dans le cas des theories logiques closes par deduction on parle alors de theorie decidable ou de theorie indecidable Une theorie T est dite decidable si l ensemble des numeros de Godel des theoremes de T est un ensemble recursif elle est dite indecidable sinon Ces notions ne doivent pas etre confondues avec celles de theorie complete et theorie incomplete vues au paragraphe precedent parce que bien que cela presente peu d interet pratique on peut parfaitement prendre comme axiomes tous les enonces vrais au sens de vrais dans un modele donne et alors la theorie est complete alors qu elle reste indecidable et parce que inversement une theorie tres pauvre comme la theorie des groupes commutatifs possede de nombreux modeles et est donc incomplete alors qu on determine facilement lesquelles de ses propositions sont des theoremes et donc qu elle est decidable Exemples d ensembles et de problemes decidables Tous les sous ensembles finis des entiers sont decidables il suffit de tester l egalite a chacun des entiers de l ensemble On peut construire un algorithme pour decider si un entier naturel est pair ou non on fait la division par deux si le reste est zero le nombre est pair si le reste est un il ne l est pas donc l ensemble des entiers naturels pairs est decidable il en est de meme de l ensemble des nombres premiers Notons qu un ensemble peut etre theoriquement decidable sans qu en pratique la decision puisse etre faite parce que celle ci necessiterait trop de temps plus que l age de l univers ou trop de ressources plus que le nombre d atomes de l univers L objet de la theorie de la complexite des algorithmes est d etudier les problemes de decision en prenant en compte ressources et temps de calcul La validite d une proposition dans l arithmetique de Presburger est decidable Exemples de problemes indecidables L indecidabilite du probleme de l arret a ete demontree par Alan Turing en 1936 Il n existe pas d algorithme qui permette de decider si etant donne une machine de Turing quelconque et un mot d entree le calcul de celle ci s arrete ou non Du fait de la these de Church ce resultat est tres general Depuis l apparition de l informatique on peut l interpreter ainsi il n existe pas de programme permettant de tester n importe quel programme informatique d un langage suffisamment puissant tels tous ceux qui sont utilises en pratique afin de conclure dans tous les cas s il s arretera en un temps fini ou bouclera a jamais Plus generalement le theoreme de Rice enonce que toute question sur les programmes informatiques qui ne depend que du resultat du calcul qu il se termine ou non valeur calculee etc est indecidable ou triviale ici trivial s entend par la reponse est toujours la meme oui ou non quel que soit le programme La question de savoir si oui ou non un enonce de la logique du premier ordre est universellement valide demontrable dans toute theorie depend de la signature du langage choisie les symboles d operation ou de relation Ce probleme parfois appele probleme de la decision est indecidable pour le langage de l arithmetique et plus generalement pour n importe quel langage egalitaire du premier ordre qui contient au moins un symbole de relation binaire comme lt ou Pour un langage egalitaire du premier ordre ne contenant que des symboles de predicat unaires calcul des predicats egalitaire monadique il est decidable La question de savoir si oui ou non une proposition enoncee dans le langage de l arithmetique il faut les deux operations et est vraie dans le modele standard de l arithmetique est indecidable c est une consequence du premier theoreme d incompletude de Godel ou du theoreme de Tarski La prouvabilite d un enonce a partir des axiomes de l arithmetique de Peano est indecidable voir probleme de la decision Godel a montre que cet ensemble est strictement inclus dans le precedent Comme l axiomatique de Peano a une infinite d axiomes cela ne se deduit pas directement de l indecidabilite du probleme de la decision dans le langage enoncee precedemment Les deux resultats se deduisent d un resultat general pour les theories arithmetiques qui satisfont certaines conditions L arithmetique de Peano verifie ces conditions mais aussi l arithmetique Q de Robinson qui a un nombre fini d axiomes La prouvabilite d un enonce a partir des axiomes d une theorie des ensembles coherente et plus generalement de toute theorie coherente qui permet d exprimer suffisamment d arithmetique formelle est indecidable voir probleme de la decision La question de savoir si oui ou non une equation diophantienne quelconque possede une solution La preuve de son indecidabilite est le theoreme de Matiiassevitch 1970 La question de savoir si oui ou non deux termes du lambda calcul sont b equivalents ou de facon similaire l identite de deux termes de la logique combinatoire Son indecidabilite a ete prouvee par Alonzo Church Le probleme de correspondance de Post est indecidable Theories decidables Une theorie axiomatique est decidable quand l ensemble de ses theoremes est decidable c est a dire quand il existe un algorithme qui repond toujours par oui ou non a la question de savoir si un enonce donne est demontrable dans cette theorie Un tel algorithme peut etre facilement etendu en un algorithme de recherche de demonstration formelle sous la condition verifiee par les theories usuelles que le fait d etre un axiome soit decidable une fois que l on sait qu un enonce est demontrable il suffit d enumerer toutes les demonstrations bien formees jusqu a trouver une demonstration de cet enonce Cet algorithme de recherche n a bien sur qu un interet theorique sauf dans des cas particulierement simples Meme si une theorie est decidable la complexite algorithmique de sa decision peut etre redhibitoire Exemples de theories decidables la theorie des corps reels clos est decidable avec des algorithmes bases sur l elimination des quantificateurs qui produisent au vu d un enonce un enonce equivalent sans quantificateurs ou les enonces sans quantificateurs de la theorie sont trivialement decidables la complexite des algorithmes connus est elevee et ne permet que la decision d enonces tres simples l arithmetique de Presburger arithmetique entiere avec addition mais sans multiplication ou ce qui revient au meme avec multiplication restreinte au cas ou l un des operandes est une constante est decidable Decidabilite logique et decidabilite algorithmiqueLes deux notions de decidabilite interpretent chacune la notion intuitive de decision dans des sens clairement differents Elles sont cependant liees On considere en effet en mathematiques qu une demonstration si elle peut etre difficile a trouver doit etre facile a verifier en un sens tres informel et discutable mais ce n est pas l objet de cet article Quand on formalise on traduit ceci en demandant que le probleme de reconnaitre si un assemblage de phrases est une demonstration formelle soit decidable Pour que ceci soit exact il faut supposer que l ensemble des axiomes de la theorie est decidable ce qui on l a deja mentionne est tres naturel Sous cette hypothese l ensemble des theoremes d une theorie devient recursivement enumerable une telle theorie si elle est complete est alors decidable voir article theorie axiomatique pour des justifications et details supplementaires En revanche une theorie decidable n est pas necessairement complete Ainsi la theorie des corps algebriquement clos n est pas complete puisque la caracteristique n est pas precisee ainsi l enonce du premier ordre 1 1 0 n est pas consequence de la theorie puisqu il existe des corps algebriquement clos de caracteristique differente de 2 et l enonce du premier ordre 1 1 0 ne l est pas non plus puisqu il existe des corps algebriquement clos de caracteristique 2 Mais la theorie des corps algebriquement clos est decidable La theorie des corps algebriquement clos d une caracteristique donnee est quant a elle complete et decidable Verite et decidabilitePour pouvoir comparer utilement ces deux notions il faut disposer d une definition rigoureuse de la notion de verite celle ci a ete formulee par Alfred Tarski En logique du premier ordre on dit qu un enonce est vrai dans un modele donne de la theorie s il est satisfait en un sens technique mais assez intuitif par les objets de ce modele un enonce demontre est evidemment vrai dans tout modele et pour une theorie coherente la reciproque est vraie c est le theoreme de completude de Godel La situation est nettement plus complexe pour des enonces indecidables il existe en prenant la reciproque du resultat precedent des modeles dans lesquels ils sont vrais et des modeles dans lesquels ils sont faux exhiber de tels modeles est d ailleurs une des facons classiques de prouver l indecidabilite et la plupart du temps il n y a pas d argument permettant de preferer un cas a un autre c est par exemple en geometrie le cas de l axiome des paralleles Cependant les enonces arithmetiques ont un statut particulier un enonce de la forme pour tout n entier P n est vraie par exemple n gt 5 est somme de trois nombres premiers s il est indecidable est necessairement vrai dans l ensemble des entiers naifs appeles souvent les entiers standard car sinon un contre exemple fournirait une demonstration effective de sa negation Partant de ce constat toute une theorie logique delicate l etude de la hierarchie arithmetique a ete developpee par Stephen Cole Kleene Notes et referencesEuclide Les Elements livre I postulat 5 a et b On le montre facilement par le theoreme de Vaught par exemple Chang et Keisler 1990 p 139 140 ou ces notes de cours d Elisabeth Bouscaren a Paris Sud Chang et Keisler 1990 p 344 Annoncee en Chang et Keisler 1990 p 43 exercice du chapitre 5 Cori et Lascar Logique Mathematique Tome 2 Chapite 6 Theoreme de Godel paragraphe 3 8 L arithmetique de Presburger est le systeme axiomatique des nombres entiers naturels qui inclut l addition mais exclut la multiplication Rabin et Fischer ont demontre en 1974 que n importe quel algorithme de decision pour l arithmetique de Presburger possede un pire cas avec un temps d execution superieur a 22cn displaystyle 2 2 cn pour une constante c gt 0 Il s agit de logique du premier ordre Pour chaque entier premier p le fait qu un corps a pour caracteristique p s enonce au premier ordre par un seul axiome de la forme 1 1 0 Pour la caracteristique 0 il faut une infinite d axiomes toutes les negations des precedents La decidabilite a ete demontree par elimination des quantificateurs par Alfred Tarski en 1948 dans A Decision Method for Elementary Algebra and Geometry selon Chang et Keisler 1990 p 58 Voir aussiBibliographie Olivier Carton Langages formels calculabilite et complexite 2008 detail de l edition lire en ligne Jean Michel Autebert Calculabilite et decidabilite Dunod 1992 ISBN 978 2225826320 Pierre Wolper Introduction a la calculabilite 3e ed Dunod 2006 ISBN 978 2100499816 en C C Chang et H Jerome Keisler Model Theory Amsterdam New York New York NY USA Elsevier coll Studies in Logic and the Foundations of Mathematics 1990 3e ed 1re ed 1973 ISBN 978 0 444 88054 3 lire en ligne Articles connexes en Liste d enonces indecidables dans ZFC Codage de Godel Omega de Chaitin Probleme de la decision Theoremes d incompletude de Godel Theoreme de Goodstein Theoreme de Kruskal Enigme de combustion de mechesLien externe Les limites theoriques de l informatique Les problemes indecidables Cycle de trois lecons dispensees par Jean Francois Raskin Samuel Fiorini et Gilles Geeraerts au College Belgique de l Academie royale des sciences des lettres et des beaux arts de Belgique Portail de la logique Portail de l informatique theorique

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