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Pour les articles homonymes, voir Esthétique (homonymie).

L'esthétique (ou philosophie de l'art) est une discipline de la philosophie ayant pour objet les perceptions, les sens, le beau (dans la nature ou l'art), ou exclusivement ce qui se rapporte au concept de l'art. L'esthétique correspond ainsi au domaine désigné jusqu'au XVIIIe siècle par « science du beau » ou « critique du goût », et devient depuis le XIXe siècle la philosophie de l'art. Elle se rapporte, par exemple, aux émotions provoquées par une œuvre d'art (ou certains gestes, attitudes, choses), aux jugements de l'œuvre, à ce qui est spécifique ou singulier à une expression (artistique, littéraire, poétique, etc.), à ce qui pourrait se définir comme beau par opposition à l'utile et au fonctionnel.

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Première page du livre intitulé Æsthetica de Baumgarten, 1750. On lui doit ce néologisme.

Dans le langage courant, l'adjectif « esthétique » se rapproche de « beau ». Comme nom, « esthétique » est une notion désignant l'ensemble des caractéristiques qui déterminent l'apparence d'une chose, souvent synonyme de cosmétique, d'aspect physique et paradoxalement de design.

Définition

Étymologie et sémantique

Le mot esthétique est dérivé du grec αίσθησιs / aisthesis signifiant beauté/sensation. L'esthétique définit étymologiquement la science du sensible. Ce sens est présent, par exemple, dans la Critique de la Raison pure de Kant, où l'esthétique est l'étude de la sensibilité ou des sens. Mais l'usage a donné au mot une autre signification, sans rapport avec l'étymologie, lorsque le terme d'esthétique désigne la science du beau ou la philosophie de l'art. Bien que le mot esthétique soit d'étymologie grecque, il était inconnu dans l'Antiquité, car la science de l'esthétique n'est apparue qu'à l'époque moderne et dans un contexte allemand. C'est le philosophe allemand Alexander Gottlieb Baumgarten, disciple de Christian Wolff, qui, au XVIIIe siècle, introduit le néologisme « esthétique » (en latin : aesthetica), lui donnant son acception moderne par la publication du premier volume de son Aesthetica, en 1750. Il délimite une discipline philosophique nouvelle et indépendante, en se fondant initialement sur la distinction platonicienne entre les choses sensibles (aisthêta) et intelligibles (noêta). Dans l'ouvrage Méditations philosophiques (1735), Baumgarten définit l'esthétique comme « la science du mode de connaissance et d'exposition sensible », puis dans Æsthetica (1750) : « L'esthétique (ou théorie des arts libéraux, gnoséologie inférieure, art de la beauté du penser, art de l' de la raison) est la science de la connaissance sensible ». En effet, Baumgarten considère l'idée du beau comme une perception confuse ou un sentiment, et,de ce fait, comme une forme inférieure de connaissance, d'où l'usage du terme esthétique. L'esthétique s'oppose à la logique comme les idées confuses s'opposent, dans l'école de Wolff et de Leibniz, aux idées distinctes. Son esthétique est également une théorie des beaux-arts. Elle se substitue historiquement à la Poétique conçue par Aristote.

Le terme esthétique prend une signification différente selon les langues, n'ayant pas été adopté aux mêmes périodes, ni sous l'influence des mêmes œuvres philosophiques (celles de Kant et de Hegel notamment). En outre, ce domaine d'étude est également désigné par des termes synonymes ou proches. L'esthétique est « la théorie, non de la beauté elle-même, mais du jugement prétendant évaluer avec justesse la beauté, comme la laideur. » Dans la langue anglaise, le champ de l'esthétique était traditionnellement classé dans la catégorie de la Critic, à la suite de Elements of Criticism (1762) du philosophe Henry Home, se définissant généralement comme « critique d'art » (critic of art). Depuis les années 1950, l'influence dominante de la philosophie analytique dans le monde anglo-saxon tend également à restreindre la portée de aesthetics à la seule philosophie de l'art (Voir esthétique analytique). Dans la langue française, ce champ d'étude était généralement défini, avant le XIXe siècle, comme « théorie des arts » ou « critique du goût ». Dans ses commentaires sur les Salons de la seconde moitié du XVIIIe siècle, Diderot utilise les termes de « manière » ou de « goût » dans sa critique d'art. Charles de Villers écrit en 1799 : « Diderot a voulu introduire dans l'Encyclopédie ce terme d'Esthétique, mais cela n'a pas pris. Nous n'avons sur les principes du goût que des ouvrages fragmentaires et une doctrine éclectique : ces principes ne sont pas rédigés dans un code certain et suivant une méthode vraiment scientifique, il est évident que nous n'avons point d'esthétique. » Le mot esthétique entre dans la langue française à la fin du XVIIIe siècle et dans le Dictionnaire de l'Académie française en 1835 seulement. Sa première apparition dans un dictionnaire philosophique est due à Charles Magloire Bénard (le traducteur français de Hegel) en 1845. Le nom désigne « la science du beau » et la « philosophie des beaux-arts ».

Le terme a aussi des dérivés : l'esthétisme, qui caractérise l'évaluation des valeurs humaines du seul point de vue esthétique (selon le beau et l'agréable) ; par la suite il désigne un mouvement artistique et littéraire anglais du XIXe siècle. L'esthétisation (allemand : Ästhetisierung), processus de transformation en réalité esthétique d'un phénomène initialement non esthétique. L'esthète, personne sensible au beau. L'esthéticien, philosophe spécialisé dans le domaine de l'esthétique.

Article connexe : Goût (esthétique).

Objet

Articles détaillés : Beau, Métaphysique et Art.

Dans sa définition la plus large, l'esthétique a pour objet les perceptions sensorielles, l'essence et la perception du beau, les émotions et jugements liés aux perceptions, ainsi que l'art sous toutes ses formes (musique, peinture, gastronomie, etc.) et tous ses aspects (œuvre, créativité, etc.). Des aspects fondamentaux et parfois opposés peuvent être particulièrement remarqués. L'esthétique peut être une théorie du beau, qui se veut science normative, aux côtés de la logique (concept du vrai) et de la morale (concept du bien). Elle est donc une théorie d'un certain type de jugements de valeur qui énonce les normes générales du beau. L'esthétique peut être également une métaphysique de la vérité, qui s'efforce de dévoiler la source originelle de toute beauté sensible : par exemple, le reflet de l'intelligible dans la matière (Platon), la manifestation de l'idée (Hegel), de la volonté (Schopenhauer), de l'être (Heidegger).

Le caractère de métaphysique du beau est progressivement remplacé par une philosophie de l'art (Hegel), qui prend pour objet les œuvres faites par les hommes au lieu des constructions a priori de ce qu'est le beau. Par suite, l'esthétique apparaît comme une réflexion sur les techniques ou sur les conditions sociales qui font tenir pour « artistique » un certain type d'action, qui réfléchit également sur la légitimité du concept de l'art.

Histoire en Occident

Comprise dans son sens traditionnel (kantien) comme l'étude philosophique des perceptions, émotions, du beau et de l'art, l'esthétique recouvre un domaine de recherche aussi ancien que la philosophie elle-même, mais la discipline est moderne, car les Grecs ne distinguaient pas dans la philosophie quelque chose qui ressemblât à une esthétique . C'est donc de façon rétrospective que l'on peut parler d'une esthétique antique comme science du beau ou science du sensible. L'histoire de l'esthétique se développe parallèlement à l'histoire du rationalisme. Il faut dater « l'invention » de l'esthétique du milieu du XVIIIe siècle ; si l'on considère la philosophie de l'art, il faut attendre le XIXe siècle (Hegel).

Antiquité

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Platon.

Dans la Grèce antique, la question du beau est une question centrale, mais elle n'est pas rapportée nécessairement à la question de l'art. C'est une question qui touche aussi bien à la morale qu'à la politique chez Platon. La période phare de l'esthétique s'étend principalement du Ve siècle au IVe siècle, à l'époque de la démocratie des cités grecques, bien que des notions et précisions esthétiques aient été énoncées dans des temps plus anciens :

Homère (vers la fin du VIIIe siècle) parle notamment de beauté, d'harmonie, etc., sans toutefois les préciser théoriquement. Par travail artistique, il comprenait la production d'un travail manuel, par laquelle agissait une divinité . Héraclite d'Éphèse explique le Beau comme qualité matérielle du vrai. L'art serait alors la manifestation d'un accord opposé par une imitation de la nature. Démocrite voit la nature du Beau dans l'ordre sensible de la symétrie et de l'harmonie des parties, envers un tout. Dans les représentations cosmologiques et esthétiques des pythagoriciens, les principes numériques et proportionnels jouent un grand rôle pour l'Harmonie et le Beau.

Platon

La philosophie de l'art commence, chez Platon, par une condamnation des beaux-arts. L'art n'est jamais, dans le cadre de la théorie des Idées, qu'une copie du réel ; or, ce qui est perçu comme le réel par les sens n'est qu'une copie des Idées, c'est-à-dire des formes intelligibles uniquement accessibles à l'intellect . L'art est donc un « simulacre de simulacre ».

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Aristote.

Socrate, par le truchement de Platon, défend la thèse de l'équivalence du beau, du bon et du bien, tous trois mêlés. L'art représentatif consiste principalement à représenter une personne belle de corps et d'esprit. Platon ne conçoit pas le beau comme quelque chose d'uniquement sensible, mais comme une idée : la beauté a un caractère surnaturel, elle est quelque chose d'intelligible, qui s'adresse à la pensée. Elle appartient à une sphère qui est supérieure à celle des sens et de l'entendement.

Il différencie néanmoins deux techniques d'imitation : la « copie » (eikastikè) telle la peinture ou la poésie, et « l'illusion » (phantastikè) telles les œuvres architecturales monumentales. Si Platon est favorable au beau, il est réticent par rapport à l'art, en particulier à la poésie et à la peinture. Son œuvre passe néanmoins pour la première codification idéologique et politique de l'art.

Aristote

Aristote n'a traité ni du beau ni de l'art en général. Sa Poétique est un fragment sur l'art dramatique, ne comprenant que les règles de la tragédie. Son point de vue est en outre plus expérimental que théorique. Il déduit des règles à partir des chefs-d'œuvre du théâtre grec. Il développe néanmoins une théorie générale de l'imitation, qui peut s'appliquer à des arts divers : « L'épopée, la poésie tragique, la comédie, la poésie dithyrambique, le jeu de la flûte, le jeu de la cithare, sont toutes, de manière générale, des imitations » (ch. 1). Pour Aristote, les arts se différencient par les objets qu'ils imitent et par les moyens artistiques utilisés pour réaliser cette imitation. L'art imite la nature ou bien achève des choses que la nature est incapable de réaliser. La pensée d'Aristote devient ainsi une base pour les « théories de l'art » ultérieures (au sens moderne), par sa dialectique de la connaissance et par son évaluation du rôle de la nature et de l'apparence dans la beauté artistique. Il met en place les concepts de l'imitation (mimèsis introduite par Platon), de l'émotion, du plaisir du spectateur (katharsis), les figures de style ou encore le rôle de l'œuvre d'art. Ces théories seront aussi bien reprises, pour l'esthétique classique, par Boileau (XVIIe siècle) que dans le cas de l'esthétique marxiste.

Néoplatonisme

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Plotin

Dans l'Antiquité tardive, la théorie du beau est particulièrement systématisée autour des concepts néoplatoniciens de Plotin (204-270). Dans les Énnéades, celui-ci reprend et dépasse les distinctions de Platon. L'essence du Beau réside dans l'intelligible et plus précisément dans l'idée. Ensuite la beauté s'identifie à « l'Unité », dont dépendent tous les êtres. Le beau est ainsi de nature spirituelle (relié à l'âme) et sa contemplation est un guide pour approcher l'Intelligible. Semblablement, la beauté réside dans la forme de l'œuvre, et non dans sa matière. Ainsi pour Plotin, l'art véritable ne copie pas simplement la nature, mais cherche plutôt à s'élever. Plotin fonde ainsi l'esthétique d'œuvres symbolistes et peu réalistes, dont les exemples sont les icônes byzantines ou les peintures et sculptures de l'art roman. L'esthétique romaine reprend les concepts de la Grèce, telles les réflexions sur la relation entre nature et beauté, dans l'Art poétique de Horace, par exemple, ou dans les théories de Sénèque sur le beau.

Moyen Âge

Articles connexes : Philosophie médiévale et Art médiéval.
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Boèce enseignant, manuscrit de la Consolation de la philosophie, 1385.

L’esthétique du Moyen Âge reprend les principes du néoplatonisme en les rattachant au modèle théologique du christianisme. On considère alors que dans la création artistique se distille une dignité créatrice, comparable à la création divine. L'art est un moyen de transcendance vers l'intelligible. Au symbolisme de Plotin est ajouté l'allégorisme, qui n'est plus considéré comme simple figure de style (rhétorique), mais comme un moyen privilégié de correspondance avec les idées. Du fait de son caractère hautement symbolique, l'esthétique médiévale se prête difficilement au clivage moderne entre abstraction et figuration. En effet, un même symbole peut être indifféremment représenté à l'aide d'une figure géométrique ou humaine. Par exemple, on trouve des représentations de la Trinité aussi bien sous forme de trois sphères, trois cercles, un triangle ou trois personnes humaines au visage identique. À l'époque romane, l'art sacré est l'objet d'une opposition entre partisans d'une esthétique du dépouillement en accord avec les idéaux contemplatifs (Saint Bernard et les Cisterciens, les Chartreux) et partisans d'une esthétique plus ornementale dont Cluny est le fruit et dont Suger semble l'émule. Suger n'est pas seulement le « créateur de l'art gothique », il développe une esthétique de la lumière en rapport étroit avec la liturgie. L'église est considérée comme une préfiguration de la Jérusalem céleste, la cité promise aux élus. Aucun des éléments architecturaux, liturgiques, décoratifs ou iconographiques n'est gratuit. Tout est là pour manifester et célébrer la gloire divine dont la lumière est le meilleur symbole.

En musique Hildegard von Bingen conçoit la musique comme une réminiscence du paradis. Là aussi, l'esthétique y est inséparable de la métaphysique et de la spiritualité. La musique est d'essence trinitaire, ses lois dérivent du Verbe ainsi que leurs propriétés mathématiques : intervalles, modes, rythmes, etc.. D'une manière générale, les spéculations pythagoriciennes sur les nombres jouent un grand rôle non seulement pour mesurer les rythmes musicaux, mais aussi et surtout pour définir les proportions architecturales. Philosophes : Pseudo-Denys l'Aréopagite, Augustin d'Hippone, Boèce, Thomas d’Aquin.

Théorie Byzantine de l'Image

Au questionnement et à l'interrogation sur le statut des Images religieuses (les icônes), païennes (les idoles) et commerciales (les pièces de monnaie, les jarres) menés par le Christianisme lors de la querelle des images ou crise iconoclaste des VIIe et VIIIe siècles, s'ajoutent en réponse à la question du Beau, le statut de l'icône. En outre, la question du beau est également approfondie par les grands esprits de l'orthodoxie, en établissant une distinction entre l'image et la peinture, entre l'image et la vérité qu'elle porte (qu'est ce qu'une image vraie ou fausse), ou entre l'image et le Logos (verbe, mot). Enfin, cette querelle catalysera également l'émergence de la notion d'empreinte, et permettra d'aiguiser les réflexions reposant sur la relation de l'image, des signes ou encore des hiéroglyphes à la présence.

Développée en particulier par des philosophes et des théologiens néoplatoniciens et aristotéliciens grecs : Jean Damascène et Pseudo-Denys l'aréopagite, la théorie de l'image byzantine construit donc l'image comme un langage de signes et de codes,.

Renaissance

Article connexe : Renaissance artistique.

L'Esthétique de la Renaissance est conforme à l'interprétation de l'époque qui relègue le Moyen Âge du côté des temps obscurs et se tourne vers l'antiquité gréco-romaine. Les historiens et humanistes louent le mouvement artistique qui, depuis Giotto a su ramener l'art à la ressemblance de la nature. Alberti attribue à Brunelleschi, Donatello et Ghiberti la renaissance des arts plastiques et Vasari divise en trois périodes les progrès qui mènent de l'imitation des anciens à l'imitation de la nature. Si l'antiquité n'a jamais été totalement oubliée, les humanistes tentent d'en retrouver l'authenticité : les traductions latines sont abandonnées au profit des textes grecs originaux, les premières fouilles archéologiques sont organisées, les premiers musées apparaissent.

La redécouverte de Platon par Gémiste Pléthon et Marsile Ficin n'est pas sans conséquence sur la conception des arts et de l'architecture. Dans le Compendium in Timaeum, Ficin élabore la norme du pythagorisme et du platonisme esthétiques : la participation du sensible au règne des formes pures se fait par l'intermédiaire des figures géométriques et des proportions. La réalité physique étant d'essence mathématique, le but de l'esthétique est de définir les lois mathématiques de la beauté (spéculations sur le nombre d'or, volumes pythagoriciens, triangle d'harmonie musicale, etc.). Alberti sera le maître d'œuvre de ce programme. Dans le De re aedificatoria, il s'inspire du Timée pour établir les principes de la construction. Dans le De pictura, il aborde les notions de perspective légitime qui fait de la peinture le prolongement de la réalité et de beauté picturale dans la juste composition par le dessin des contours (ligne de circonscription) qui conditionne l'ordre de la couleur et de la lumière (clair-obscur). Si dans ses Carnets, Léonard de Vinci conçoit lui aussi la peinture comme l'imitation de la nature, cette mimèsis passe par une analyse conceptuelle complexe des dix attributs de la vue suivie d'une synthèse picturale et plastique d'éléments aussi divers que l'étude des proportions et attitudes humaines, du mouvement et du repos, de la forme et de la position, de la matière et des couleurs, de la perspective linéaire ou atmosphérique, de la distribution de l'ombre et de la lumière dont les lois de l'optique et les mathématiques sont les instruments d'étude privilégiés. Dans son traité d'architecture inspiré de Vitruve, Serlio défend des idéaux de régularité et de symétrie qui préfigurent l'esthétique classique.

Toutefois, en appliquant les théories et la perspective d'Alberti ou les mathématiques de Manetti et Pacioli pour créer un espace illusionniste rationnellement construit, les artistes de la renaissance ont conscience d'innover et de mettre au point des techniques artistiques qui n'existaient pas dans l'antiquité.

Le rôle de l'image est remis en question par des théologiens réformateurs qui lisent une contradiction entre le plaisir esthétique et l'ordre divin, le catholique Jérôme Savonarole à Florence qui organise la destruction des miroirs et des peintures par le bûcher des vanités, le protestant Luther qui interdit les images dans les temples et Jean Calvin qui y adjoint la chromoclastie, la destruction des couleurs. En réponse le rôle de l'image comme littérature et discours est affirmé par le Concile de Trente et l'église catholique.

XVIIe – XVIIIe siècles

Articles détaillés : Esthétique empiriste et Sublime.
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René Descartes.

L'esthétique classique, inspirée par le Banquet de Platon et trouvant une de ses expressions les plus accomplies dans l'Art poétique de Boileau, ne concevait qu'une seule valeur esthétique, le beau, et son négatif, le laid. Le beau était conçu en termes d'harmonie, de symétrie, d'ordre et de mesure. L'esthétique empiriste ajoutera une seconde valeur esthétique positive, le sublime. Le sublime est une valeur caractérisée par la dysharmonie, la dissonance, la démesure, le désordre, la dissymétrie. Là où le beau produisait le sentiment de la sérénité dans l'âme, le sublime produit des sentiments telles la terreur et la passion violente (sans pour autant verser dans l'horreur). Le sublime trouvera son application artistique la plus absolue dans le romantisme, qui exaltera la passion et la démesure dans l'âme humaine (le génie artistique, l'amour passionné, le moi solitaire ou encore la révolution politique). Pour l'esthétique classique, le beau était un concept. On peut parler à ce propos d'« art intellectuel » ou d'« intellectualisme esthétique ». Par exemple, dans l'Antiquité, la musique était mise parmi les quatre sciences du quadrivium. Elle était une science de l'harmonie et de la mesure, ainsi que saint Augustin la décrit dans son Traité de la musique. Pour Descartes, les questions qui préoccupent le cartésianisme sont étrangères au beau et à l'art; dans cette école, quelques esprits se sont contentés de reproduire les traditions de l'antiquité, en particulier les idées de Platon et de saint Augustin (par exemple les traités sur le Beau de Crouzaz ou du Père André).

Au contraire, l'esthétique empiriste conçoit le beau et le sublime comme des sentiments intérieurs. Ce sont des représentations que se fait l'âme lors de l'expérience esthétique. Le beau renvoie à un sentiment de plaisir et de calme, tandis que le sublime renvoie à un sentiment de plaisir mêlé de douleur, ou à une alternance contradictoire de sentiments. Le goût n'est plus alors une notion intellectuelle, mais concerne l'impression sensible et le sentiment, définis par les empiristes comme les idées de l'esprit les plus vraies et les plus vives. Le livre Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau (1757) du philosophe irlandais Burke (1729-1797) peut être considéré comme le manifeste empiriste de la philosophie esthétique. On peut y ajouter les Essais esthétiques de Hume ainsi que les écrits de Shaftsesbury et Hutcheson. En France, Diderot et les Encyclopédistes reprennent des idées similaires. Charles Batteux commente Aristote et réduit tous les arts au principe de l'imitation de la belle nature. L'Abbé Jean-Baptiste Dubos et Voltaire contribuent à la caractérisation de l'esthétique en tant que critique littéraire. En Allemagne, les disciples de Wolff et de Leibniz fondent la nouvelle science de l'esthétique. Baumgarten est suivi par Mendelssohn, Sulzer et Eberhard.

XVIIIe – XIXe siècles

Kant

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Article détaillé : Critique de la faculté de juger.
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Emmanuel Kant (1724-1804).

Kant passe pour avoir donné à l'esthétique son autonomie comme domaine propre à l'art, mais en réalité l'autonomie concerne seulement le « sujet esthétique » et elle est en rapport avec la connaissance et la morale. L'esthétique transcendantale dans la Critique de la raison pure (1781) désigne la science de l'intuition, des concepts a priori de l'espace et du temps du point de vue de la connaissance. L'esthétique est la science du « sensible » par opposition à la logique, qui est la science de « l'intelligible ». Kant remarque que seuls les Allemands utilisent le terme esthétique au sens de critique du goût dont il n'est pas question pour lui. Dans la Critique de la faculté de juger (1790), Kant analyse la question du jugement du goût en rapport au beau et au sublime, mais également la question de la téléologie dans la nature. Il distingue la faculté de juger comme une faculté indépendante de l'entendement ou de la raison et intègre alors l'esthétique au sens de théorie du goût, du beau et de l'art dans le domaine de la philosophie transcendantale.

S'interrogeant sur la nature du sentiment esthétique, Kant observe que pour la perception de l'agréable, chaque personne reconnaît que ce sentiment n'a de valeur que pour sa propre personne, et qu'il n'est pas possible de contester le plaisir ressenti par l'autre : « quand je dis que le vin des Canaries est agréable, je souffre volontiers qu'on me reprenne et qu'on me rappelle que je dois dire seulement qu'il est agréable à moi. » Par cela, il en vient à penser que « chacun a son goût particulier ». Le cas de la beauté serait pourtant différent, puisque s'il juge une chose comme belle : « j'attribue aux autres la même satisfaction » et « je ne juge pas seulement pour moi, mais pour tout le monde, et je parle de la beauté comme si c'était une qualité des choses (…) ». Il démontre ainsi que le beau n'est pas l'agréable. Le jugement du beau ne s'effectue pas d'après un goût personnel : « On ne peut donc pas dire ici que chacun a son goût particulier ».

Hegel

Article détaillé : Esthétique ou philosophie de l'art.
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Hegel.

Dans le système philosophique de Hegel, l'esthétique est définie comme une philosophie de l'art, et le but de l'art est d'exprimer la vérité. Le beau est l’Idée sous une forme sensible, c’est l’Absolu donné à l’intuition. L’art est une objectivation de la conscience par laquelle elle se manifeste à elle-même. Il constitue donc un moment important de son histoire. La réflexion sur l’art est liée à la fin de l’art, au sens où cette fin est un dépassement de l’élément sensible vers la pensée pure et libre. Ce dépassement s'effectue dans la religion et la philosophie. Pour Hegel la plus mauvaise des productions de l'homme sera toujours supérieure au plus beau des paysages, car l'œuvre d'art est le moyen privilégié par lequel l'esprit humain se réalise.

Pour Hegel, l'histoire de l’art se divise en trois, suivant la forme et le contenu de l’art :

  • art symbolique, oriental, sublime, où la forme excède le contenu ;
  • art classique, grec, beau, qui est l’équilibre de la forme et du contenu ;
  • art romantique, chrétien, vrai, où le contenu se retire de la forme.

Hegel développe également un système des beaux-arts, qui se divise en cinq arts principaux suivant l'espace (architecture, sculpture, peinture) et le temps (musique, poésie).

En France (XIXe siècle)

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Baudelaire par Nadar (1855).

Le terme esthétique, qui est absent de l'Encyclopédie de Diderot, trouve sa première occurrence en français en 1743. Mais il ne s'implante en France que vers 1850, lorsque les grands textes de Kant, de Hegel et de Schelling sont traduits ou transposés par Jules Barni et Charles Magloire Bénard. Bénard remarque, en 1845, que l'esthétique est cultivée avec ardeur en Allemagne, mais qu'elle n'est pas connue en France. Le retard tient à des enjeux nationaux. La science de l'esthétique est perçue comme allemande et ne trouve une reconnaissance philosophique que tardivement. De nombreux ouvrages sont publiés, certes, tout au long du XIXe siècle, qui relèvent de l'esthétique comme science du beau. L'esthétique fait également l'objet d'enseignement chez les disciples de Victor Cousin comme Théodore Simon Jouffroy ou Charles Lévêque (1861) dans une optique platonicienne et spiritualiste. Mais la première chaire universitaire consacrée à l'enseignement de l'esthétique est créée à la Sorbonne pour Victor Basch en 1921 seulement.

L'esthétique se développe également hors de l'institution philosophique dans le domaine de la critique d'art. En 1856, Charles Baudelaire intitule Bric-à-brac esthétique son étude consacrée aux Salons de 1845 et 1846. Il lui donnera son titre définitif de Curiosités esthétiques en 1868. Dans son article sur l'Exposition universelle de 1855, il critique les « professeurs d'esthétique », les « doctrinaires du beau » enfermés dans leur système et qui ne savent saisir les correspondances. Il théorise l'avènement de la modernité dans son article capital Le Peintre de la vie moderne (1863).

En Allemagne (XIXe siècle)

Articles détaillés : histoire de l'art, histoire culturelle, Philosophie de Schopenhauer et Esthétique de Nietzsche.
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Nietzsche.

Au XIXe siècle se formalise la Kunstwissenschaft ou « science de l'art », autour d'une approche historique de l'art, dite historicisme (autour des principes d'individualité et d'évolution), notamment à travers les travaux de l'historien Jacob Burckhardt. L'ambition est celle d'une étude scientifique, éloignée de l'idéalisme philosophique et de la critique littéraire. La « science de l'art » n'est pas clairement distinguée de l'histoire de l'art. L'émergence de ce mouvement est influencée par les écrits de Winckelmann (1717-1768), qui détermina l'art par une approche historique, et assimila l'histoire de l'art à l'histoire de la civilisation. Les Leçons d'esthétique de Hegel justifiaient de même l'importance de l'abord historique, ainsi que la systématisation du savoir.

Arthur Schopenhauer (1788-1860) est directement influencé par Kant, mais il renoue avec les pensées de Platon et de Plotin. Pour Schopenhauer, l’art est une connaissance directe des Idées (au-delà de la raison), qui elles-mêmes renvoient à un aspect ultime : la volonté. Il présente aussi l'archétype du génie, capable de surmonter la subjectivité humaine et d’accéder à la connaissance ultime (et la révéler aux hommes). Il met en place une classification des arts, qui renvoie au platonisme (ou à la pensée médiévale). Il influence profondément les drames et les écrits théoriques de Richard Wagner.

Nietzsche

Friedrich Nietzsche se donne ainsi comme objectif de renverser le platonisme. Si Platon posait que la vérité était intelligible (et donc suprasensible) et le réel comme une illusion et une erreur, Nietzsche soutient qu'il s'agit là d'une preuve du nihilisme et de l'hostilité que Platon avait envers la vie concrète, réelle.

Nietzsche s’oppose au pessimisme de Schopenhauer, avec une attitude esthétique, le dionysiaque, qu'il oppose à l'apollinien. Inversant la hiérarchie platonique, le sensible devient une réalité fondamentale : « l’art a plus de valeur que la vérité ». Critiquant le principe des valeurs objectives comme fruit de la décadence, Nietzsche place l'artiste en créateur de ses propres valeurs singulières, proposées aux autres hommes, pour stimuler leur « volonté de puissance », c'est-à-dire leur force de vie et de joie. « L’art est le grand stimulant ». Selon Nietzsche la fonction de l'art n'est pas de créer des œuvres d'art, mais « d'embellir la vie ». « L’essentiel, en art, est la célébration, bénédiction, la divinisation de l'existence ».

Esthétique contemporaine (XXe et XXIe siècles)

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Une paire de chaussures de Van Gogh, objet du commentaire de Heidegger dans le texte sur l'origine de l'œuvre d'art (1935).

Apparus au XXe siècle, ce sont les principaux mouvements de l'esthétique contemporaine. Ils s'inscrivent notamment dans le contexte des préoccupations autour du langage (question centrale de la philosophie du XXe siècle) en relation avec l'émergence de sciences nouvelles (linguistique, neurosciences).

Phénoménologie

Heidegger définit l'esthétique comme « la science du comportement sensible et affectif de l'homme et ce qui le détermine. » C’est après 1933, dans les conférences sur « L’origine de l’œuvre d’art », ses études de la poésie de Hölderlin et la peinture de Van Gogh, que Heidegger aborde la question de l'art. Il déplace toute la question ontologique (« Qu'est-ce l'être ? ») sur les arts. Dans son approche phénoménologique, il désigne l’œuvre d’art comme une mise en œuvre d’un dévoilement (alètheia) de l’Être de l’étant. S'opposant ainsi au courant objectiviste (qui établit la vérité par un rapport à l'idée de réalité), Heidegger définit l'art comme le moyen privilégié d’une « mise en œuvre de la vérité » par l'esprit :

« Ce n’est que par l’œuvre d’art, en tant que l’être qui est (das seiende Sein), que tout ce qui apparaît par ailleurs et se trouve déjà là est confirmé et accessible, élucidable et compréhensible, en tant qu’étant ou au contraire en tant que non-étant. C’est parce que l’art (Kunst), en un sens insigne, porte l’être à se tenir dans l’œuvre et à y apparaître en tant qu’étant, qu’il peut valoir comme le pouvoir-mettre-en-œuvre tout court, comme la technè. »

— Heidegger

Cette approche est ultérieurement développée par des philosophes comme Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty, Mikel Dufrenne, Jean-François Lyotard.

École de Francfort

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Adorno est mort en laissant inachevée sa Théorie esthétique (1970).

Les philosophes de l’École de Francfort sont fortement marqués par une pensée matérialiste, inspirée du marxisme et de l'étude des crises du XXe siècle. Leur esthétique se fonde sur une analyse critique des sciences sociales, et une étude de la culture de masse. Pour Theodor W. Adorno (1903-1969), notamment dans sa Théorie esthétique (1970), l’art demeure un espace de liberté, de contestation et de créativité dans un monde technocratique. L’art a un rôle critique vis-à-vis de la société, et reste un lieu d’utopie, pour autant qu’il rejette son propre passé (conservatisme, dogmatisme, sérialisme). Adorno s'opposera également aux facilités de la culture de masse (industrie culturelle), condamnant au passage le jazz.

Benjamin parmi ses sujets d’études disparates, élabore notamment le concept d’aura de l’œuvre d’art, qu’il étend ultérieurement à l’étude de la photographie et du cinéma, et à la reproductibilité technique des œuvres d'art. L'aura deviendra un concept important pour la critique de l'art contemporain (ready-made, Warhol). La contribution de Benjamin à l'esthétique du vingtième siècle permet de mieux comprendre l'originalité des œuvres d'art en contexte postindustriel et de maintenir ouvert le débat quant à leur légitimité et leur valeur artistique.

« Postmodernisme » français

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Jean-François Lyotard.

Entre les années 1960 et 1980, plusieurs philosophes français impulsent de nouvelles approches de l'esthétique. Leurs théories disparates ont une forte influence aux États-Unis sur la critique littéraire et artistique, où elles sont désignées comme « French Theory ». Ces auteurs, rattachés parfois à une philosophie postmoderne ou post-structuraliste, poursuivent une critique du sujet, de la représentation et de la continuité historique, sous l'influence notamment de Freud, Nietzsche et Heidegger.

Voir notamment : Jean-François Lyotard, Gilles Deleuze (plan de composition, figure esthétique, percepts et affects), Jacques Derrida (déconstruction et dissémination), Michel Foucault (esthétique de soi et sexualité), Jean Baudrillard (objets et séduction).

Esthétique analytique

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Fontaine, de Marcel Duchamp (1917). Musée national d'Art moderne. 3e réplique, réalisée sous la direction de l'artiste en 1964.

Apparue dans les années 1950, l’esthétique analytique est le courant de pensée dominant dans le monde anglo-saxon. Issue de l'empirisme et du pragmatisme, cette esthétique se fonde sur une recherche par des instruments logico-philosophiques et des analyses du langage, dans le prolongement de la philosophie analytique. Cette esthétique est constituée par un ensemble de théories homogènes, liées essentiellement à l'analyse des questions et définitions de l’art. Ces théories s'affirment indépendantes de l’esthétique « traditionnelle », tant par la restriction de ses objets (sont exclus : la question du beau, l’histoire de l'esthétique) que par la spécificité analytique de ses méthodes de recherche (se référant à la logique et non spéculatives). L'approche métaphysique suit ce courant, notamment sur la « vérité des formes ».

Dominique Chateau explique :

« L’esthétique analytique prétend être une nouvelle version de l’esthétique, une façon de la concevoir qui la coupe de sa tradition, comme une langue inédite que l’on prétendrait substituer à la langue commune et dans laquelle elle serait difficilement traduisible. »

Les premiers travaux importants d'esthétique font suite à la publication posthume des Investigations philosophiques (1953) de Wittgenstein, autour de la théorie des jeux de langage plus à même de permettre l'analyse de termes du langage ordinaire : par exemple, le mot « art » ou la question « What is Art ? » (« Qu'est-ce que l'art ? », sans déterminant grammatical). Cette recherche est en dialogue constant avec les œuvres d'avant-garde de l'art contemporain, notamment celles de Duchamp et Warhol. Les travaux analytiques abordent notamment : l'indéfinissabilité de l'art (Weitz, « le rôle de la théorie en esthétique », 1956 ; Mandelbaum) ; l'institutionnalisation de l'art (Dickie, Art and the Aesthetic. An Institutional Analysis, 1974) ; le « monde de l'art » (Dickie, Danto) ; l'identification de l'œuvre d'art (Danto, La transfiguration du banal, 1981) ; l'expérience esthétique, l'art comme symbole (Goodman, Langages de l'art, 1968).

Cette transition de « Ceci est beau » à « Ceci est de l'Art » grâce à Duchamp va questionner la définition du mot qu'il lui aura été donné au cours des siècles. Tout étant confronté aux goûts, rien n'échappe alors à l'Esthétique, car même quelque chose que l'on trouve « laid » reste avant tout sujet à un jugement. Donc finalement la définition du mot comme synonyme de beau, de joli peut être vue comme erronée (le terme « inesthétique » ne prendrait alors de sens que lorsque l'Homme ne sera plus là pour regarder les choses).

Nouvelles sciences de l'art

Les objets de l'esthétique sont abordés également par certaines nouvelles disciplines des sciences humaines et sociales, enrichissant ainsi la recherche de nouvelles approches théoriques et méthodologiques.

Sociologie esthétique
Articles détaillés : Anthropologie de l'art, Anthropologie visuelle et Sociologie de l'art.
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Deux spectateurs de l'art, au Musée d'Orsay.

Dans le prolongement de l'histoire culturelle du XIXe, l’histoire sociale de l’art étudie les forces collectives qui œuvrent dans l’art. S’opposant à l’idéalisme philosophique, cette sociologie est initialement influencée par la pensée marxiste (matérialisme historique) ; elle met en évidence principalement le contexte socio-économique et cherche à lier l’évolution artistique aux luttes et classes sociales. S’opposant au déterminisme marxiste se mettent ultérieurement en place des approches distinctes de l'étude des contextes sociaux de l'art, plus attentives aux mécanismes internes du « monde de l'art » : une étude de l’inscription contextuelle des œuvres dans le milieu culturel, notamment par l'histoire culturelle et l'anthropologie de l'art (Lévi-Strauss, Boas) ; une étude sociologique de l’habitus de l’art (Bourdieu) ; une sociologie de l’action et des interactions contextuelles (Becker).

Ces nouvelles approches de l'art se confrontent par exemple à l’idée commune d’une œuvre, née d’une « libre » inspiration de l’artiste, ou d’une logique esthétique intrinsèque à l'art et indépendante du milieu social. De même sont révélés des mécanismes sociaux de réception des œuvres (distinction, codes…). Néanmoins, ces sciences sociales éludent l’étude des œuvres elles-mêmes, conférant peut-être un réductionnisme « social » à l'art ; c’est le motif d’approches nouvelles abordant non plus seulement l'environnement, mais la pratique, voir l’œuvre elle-même.

Psychologie de l'art
Articles détaillés : Psychologie de l'art et Neuroesthétique.
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Sigmund Freud en 1911.

La psychologie de l'art vise à l'étude des états de conscience et phénomènes inconscients à l’œuvre dans la création artistique ou la réception de l’œuvre. L'analyse de la création artistique reprend l'idée d'une primauté de l'artiste lui-même dans l'interprétation de l'art ; idée développée depuis la Renaissance et le romantisme, et déjà reprises dans les approches biographiques de certains historiens de l’art du XIXe (Cf. Kunstwissenschaft). À partir de 1905, avec l’ébauche par Freud de la théorie des pulsions, l’art devient un objet de psychanalyse. Cette démarche ne vise pas à l'évaluation de la valeur de l'œuvre, mais à l’explication des processus psychiques intrinsèques à son élaboration.

« Trouver le rapport entre les impressions de l’enfance et la destinée de l’artiste d’un côté et ses œuvres comme réactions à ces stimulations d’autre part, appartient à l’objet le plus attirant de l’examen analytique » — Freud

Cette analyse se base notamment sur le concept de sublimation ; la création artistique est considérée comme la transposition d’une pulsion (désir) : la tentative pour l’artiste de surmonter son insatisfaction par la création d'un objet socialement valorisé, susceptible de satisfaire son désir. De même, par cette approche, l’art est envisagé comme symptôme : il devient alors l'outil possible d’un diagnostic clinique ou d’une thérapie (art-thérapie).

L'analyse de la réception prolonge la théorie de la Gestalt, psychologie de la forme (XXe). Cette analyse de l'art s’attache à déterminer les processus psychologiques de la réception des œuvres par le spectateur. Cette réception n’est plus alors considérée comme simple perception et découverte (du savoir de l’artiste), mais comme la reconnaissance d’un savoir propre au spectateur, à sa propre culture et son milieu social (Gombrich, Arnheim). Ces analyses psychologiques se prolongent à travers les diverses approches cognitives (psychologie cognitive, philosophie de l'esprit, etc.), et notamment les découvertes récentes en neurosciences (fonctionnement du système nerveux : cerveau, cinq sens, etc.), qui abordent par de nouvelles voies l'étude des perceptions ou les facteurs de jugement esthétique, voire les concepts de créativité ou d'imagination.

Sémiologie de l'art
Articles détaillés : Sémiotique visuelle et Sémiologie de la musique.
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Umberto Eco.

À la suite des théories de Ferdinand de Saussure et du structuralisme se met lentement en place une sémiologie de l'art. Cette « science des signes » étudie non les motifs ou les significations des œuvres, mais les mécanismes de signifiance (comment l'œuvre signifie) ; l'œuvre est ici considérée comme un espace de signes et symboles, dont l'articulation est à décrypter. Le langage des œuvres (par exemple le langage pictural) n'est pas considéré comme un système identique aux langues : en effet, ce « langage » n'est pas composé d'unités dépourvues de signification (comme les phonèmes linguistiques), ou par des signes de pure convention. Ce langage existe principalement par des rapports d'analogie. Si certains codes propres au langage de l'art peuvent être déterminés (rôle de la forme, l'orientation, l'échelle…), l'implication d'éléments proprement matériels (liés à l'objet : pigments, lumière…) ne permet néanmoins pas de réduire entièrement l'art à des systèmes de langage.

L'autre approche sémiologique analyse la médiation de l'art par la langue (parlé/écrit), notamment par l'étude du discours sur l'art (description, critique, etc.). Ce discours, considéré comme un « méta-langage » des œuvres serait ainsi susceptible d'éclairer les jeux de signification dans l'art. Cette approche a été diversement critiquée par des philosophes et historiens de l'art, en raison de son logocentrisme, biais qui réduirait les œuvres visuelles aux seuls textes (descriptifs et interprétatifs), au détriment de leur matérialité et de l'expérience esthétique (du spectateur).

Esthétique non occidentale

Esthétique chinoise

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Temple bouddhique dans les montagnes, copie ancienne d'après Li Cheng.

L'art chinois a une longue histoire d’évolution de styles et conceptions. Dans les temps anciens, des philosophes discutaient déjà de l'esthétique. Confucius (551-478 avant notre ère) a souligné le rôle des arts et des lettres (notamment la musique et la poésie) dans le développement des vertus et le renforcement du li (étiquette, rites), afin de se rapprocher de l’essence humaine. S’opposant à ces arguments, Mo Zi a toutefois fait valoir que musique et beaux-arts étaient coûteux et peu efficaces, bénéficiant aux plus riches, mais pas aux gens ordinaires.

Dans des écrits du IVe siècle avant notre ère, des artistes débattent des buts propres à l’art. Par exemple, trois ouvrages de Gu Kaizhi à propos de théories de la peinture sont connus. Plusieurs ouvrages plus tardifs, rédigés par des artistes lettrés, traitent également de la création artistique. L’influence entre d’une part, la religion et la philosophie, et d’autre part l’art, était commune, mais pas omniprésente ; ainsi à chaque période de l’histoire chinoise, il est possible de trouver des arts qui ignorent largement la philosophie et la religion.

Autour de 300 avant notre ère, Lao Tseu formule des conceptions matérialistes et esthétiques en lien avec le taoïsme et les lois de la nature. Ces conceptions sont en évidente contradiction avec les intérêts de la minorité dirigeante. Le taoïsme influença aussi le feng shui, ou observation des faits de la terre et du ciel, en vue d'une harmonie.

Le représentant le plus important de la transition à l'esthétique chinoise médiévale est le philosophe Wang Chong, au Ier siècle. Il adopte une substance purement matérielle, le qi, comme principe d’une évolution naturelle et comme caractéristique fondamentale de la perception humaine. Il considère ainsi le monde matériel comme source de toute beauté ou laideur ; la vérité artistique relève de la conformité avec les faits.

Cao Pi (187-226) a suivi ces considérations précédentes, toutefois il n’inclut pas seulement les critères de beauté, mais également les formes artistiques. Xie He (479-502) concrétise ces idées dans les Six Principes de la peinture : l'expression de l'essence des manifestations de la vie ; l'art de la peinture au pinceau ; l'utilisation des couleurs conformément à la nature du sujet ; la composition ; la concordance de la forme avec la chose réelle ; l'imitation des meilleurs exemples du passé.

Au XIe siècle, l'écrivain Su Shi a attiré l'attention sur le rôle de l'inspiration et du talent.

Malgré la multiplicité des réflexions, l’évolution de l'esthétique chinoise dans la période qui a suivi a été fortement entravée par le faible développement des forces productives et la rigidité des relations sociales, dans les formes féodales ou ultérieures.

Esthétique japonaise

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Une maison de thé japonaise, reflétant les idéaux wabi-sabi.
Article détaillé : Esthétique japonaise.

L'esthétique japonaise est l'approche des notions esthétiques voisines de la beauté ou du bon goût dans la culture japonaise traditionnelle et moderne. Bien que cette approche soit considérée dans la société occidentale essentiellement comme une étude philosophique, elle est considérée au Japon comme un élément indissociable de la vie quotidienne et spirituelle. Par ses aspects religieux, l'esthétique japonaise est fortement influencée par le bouddhisme. Elle est particulièrement développée dans le bouddhisme zen et le chanoyu. Le chanoyu comporte de nombreux aspects : construction, jardin et utilisation des végétaux, tissus, kimono, poterie, artisanat de bambou, calligraphie, fonderie, cuisine... L'esthétique est aussi évaluée à travers des idéaux, traditionnels tels que le wabi-sabi, le mono no aware, le iki, ou modernes tel le kawaii.

Esthétique arabo-islamique

Articles connexes : Aniconisme et Représentation figurée dans les arts de l'Islam.
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Une page de Coran du IXe siècle, en écriture coufique.

L'esthétique arabo-islamique, ou esthétique islamique, ne se rapporte pas exclusivement à la religion, mais à toute la pensée de la culture et du contexte islamique, et aux pratiques religieuses et profanes. Faute de textes, il n'est pas possible de connaitre les théories esthétiques de l'époque préislamique. Les philosophes islamiques n'ont pas rédigé d'œuvres se rapportant strictement à l'esthétique, mais dans leurs discussions à propos de Dieu, ils abordent différents débats dont les thèmes (arts, beauté, imagination...) sont étudiés aujourd'hui dans cette discipline.

Les idées sur la beauté sont inspirées dès le IXe siècle, par les doctrines néoplatoniciennes, notamment celles de Plotin, avec un texte arabe diffusé sous le nom de Théologie d'Aristote, qui influença les philosophes Al-Kindi (801-873), Al-Farabi (872-950) et Avicenne (980-1037). Ces philosophes reprennent notamment la distinction entre beauté sensible et beauté intelligible, et les liens avec la perception, l'amour et le plaisir. Dans La Cité vertueuse, Al-Farabi introduit l'idée de beauté intelligible dans les discussions sur les noms de Dieu. Il invoque la beauté et perfection de Dieu, pour justifier les rapports de transcendance entre perfection, beauté et plaisir. Les œuvres humaines sont ainsi intrinsèquement imparfaites (comparées à celles de Dieu) ; il s'établira au fil des siècles dans la société islamique des débats sur la pertinence de la représentation figurée dans l'art. Dans son Traité sur l'Amour, Avicenne détaille plus encore les distinctions entre la beauté intelligible et sensible, et les formes de plaisir ou d'attirance, en considérant aussi des éléments psychologiques et spirituels. Avicenne affirme, par exemple, que le désir pour la beauté sensible peut être une noble chose, aussi longtemps que ses aspects purement animaux sont subordonnés, et que l'intelligible conserve la faculté d'influencer le sensible.

Une part importante des discussions philosophiques concerne les arts, plus particulièrement la rhétorique et la poésie arabe ou persane. Inspirée par les commentateurs grecs d'Aristote, cette approche des arts est moins esthétique, que linguistique et logique. Les philosophes s'interrogent sur l'efficacité du langage, ses mécanismes linguistiques, ses usages (religieux, politique), ses capacités cognitives (persuader, faire imaginer). L'existence de la rhétorique et de la poésie demeure aussi essentielle pour les philosophes, dans leurs explications des liens complémentaires entre religion et philosophie (Al-Farabi, Averroès 1126-1198).

La musique est l'objet de plusieurs interprétations suivant les écoles : si les oulémas la considèrent avec une certaine méfiance, les soufis lui accordent un rôle spirituel important. Al-Ghazâlî (1058-1111) consacre de nombreuses pages sur les effets de l'audition de la musique, de la poésie et de la prière sur l'âme, et les philosophes comme Avicenne développent des théories mathématiques sur les sons, en rapport avec la musique des sphères.

Esthétique hindoue

Article connexe : Rasa (esthétique).

Des réflexions esthétiques, produites dès le VIIIe siècle en Inde, ont pour matière le théâtre, qui réunit plusieurs arts (jeu dramatique, poésie, musique, danse). Aux Xe et XIe siècles, Abhinavagupta, dans son commentaire l'Abhinavabhāratī, effectue une synthèse de l'esthétique. La philosophie de l'esthétique est un domaine profane. Au centre de l'esthétique hindoue, le concept de Rasa, en sanskrit « essence », « goût » ou « saveur » (littéralement « sève » ou « jus » ), est attribué à Bharata et développé par Abhinavagupta, qui le qualifie d' « essence de la poésie ». Cette abstraction suggère que les sentiments humains (à chaque sentiment correspond un registre artistique) imprègnent les formes incarnées. Les rasa, que l'on retrouve en théâtre et en poésie, constituent les composantes de l'expérience esthétique. Émerveillement et béatitude, supérieurs à toute joie quotidienne, représentent l'essence du rasa. Les causes et effets actualisent les dispositions d'esprit permanentes, qui résultent à la fois de l'expérience (y compris artistique) de la vie et des vies antérieures. La combinaison des éléments dramatiques (dans l’œuvre théâtrale) permet ainsi d'éveiller les sentiments, pour en faire des rasa (ces mêmes dispositions sont à l'origine des sentiments ordinaires dans une conception non-esthétique).

Ainsi, le matériau de l'art possède un pouvoir propre de révélation des rasa, qui mène à une expérience de jubilation. Abhinavagupta compare le théâtre aux rites, dans l'agencement des actions porteur d'un pouvoir. Cet art s'oppose à la vie quotidienne, à la satisfaction d'un besoin ou d'un intérêt où les limites de temps, espace et causalité asservissent la conscience. Le temps de la délectation esthétique est le présent, qui correspond à l'éternité. Il ne s'agit pas de représenter (forme de réitération du passé), mais de jubiler.

Le terme de pratibh signifie à la fois inspiration et sensibilité. Il correspond aux perceptions ineffables. La béatitude est l'essence de la conscience à laquelle accède l'artiste (yogin). L'esthétique hindoue prend ainsi une dimension métaphysique.

Bibliographie indicative

Article détaillé : Bibliographie d'esthétique.
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Manuscrit sur papyrus : Le Banquet (v.380 av. J.-C.), de Platon.

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  • Textes d'esthétique, sur Wikisource

Ouvrages fondamentaux

  • Esthétique antique et médiévale
    • Platon, Le Banquet, Hippias majeur, Phèdre, Phédon, Ion et La République
    • Aristote, Poétique, Rhétorique et Politiques (sur la musique, notamment le livre VIII)
    • Horace, Art poétique
    • Plotin, Du beau (I, 6)
    • Saint Augustin, Traité de la musique
    • Boèce, L'Institution musicale
  • Esthétique classique
    • René Descartes, Les Passions de l'âme (1649)
    • Boileau, Art poétique (1674)
    • Batteux, Les beaux-arts réduits à un même principe (1746)
    • Diderot, Salons (1759-1781) et Encyclopédie, Article « Beau »
    • Voltaire, Dictionnaire philosophique portatif, Article « Beau »
    • Johann Joachim Winckelmann, Réflexions sur l'imitation des œuvres grecques dans la sculpture et la peinture (1755)
    • Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau (1757)
    • Hume, Essais esthétiques
    • Lessing, Laocoon (1766)
  • Esthétique moderne
    • Kant, Observations sur le sentiment du beau et du sublime (1764) et Critique de la faculté de juger (1790)
    • Hölderlin, Remarques sur Sophocle (1804) et Lettre à Bohlendorff (4 décembre 1801)
    • Hegel, Leçons sur l'esthétique (1818-1829)
    • Schelling, Lettres philosophiques sur le dogmatisme et le criticisme (1797), Philosophie de l'art (1802-1803) et Philosophie de la mythologie (1842, 1847-1852)
    • Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation (1819, 1844) (wikisource)
    • Kierkegaard, Ou bien… ou bien... (1843), La Crise et une crise dans la vie d'une actrice (1848) et Point de vue explicatif sur mon œuvre d'écrivain (1851)
    • Charles Magloire Bénard, article « Esthétique », Dictionnaire des sciences philosophiques (1845)
    • Jacob Burckhardt, La civilisation de la Renaissance en Italie (1860)
    • Baudelaire, Salons (1845, 1846, 1859), Écrits sur l'Art, et L'Art Romantique (1869)
    • Nietzsche, La Naissance de la tragédie (1872) et Le Cas Wagner (1888)
    • Eugène Véron, L'Esthétique : origine des arts, le goût et le génie, définition de l'art et de l'esthétique..., collection « Bibliothèque des sciences contemporaines », Paris, C. Reinwald et Cie, 1878 ; réédition chez Costes en 1921, puis chez Vrin en 2007 — lire sur Gallica.
  • Esthétique contemporaine
    • Wittgenstein, Investigations philosophiques (1949) et Leçons et conversations sur l'esthétique, la psychologie et la croyance religieuse (trad. fr. 1992)
    • Heidegger, Essais et conférences (trad. fr. 1958) et Chemins qui ne mènent nulle part : « L'origine de l'œuvre d'art » (1950)
    • Bachmann, Leçons de Francfort : Problèmes de poésie contemporaine (1959)
    • Arendt, Condition de l'homme moderne : « L'œuvre » (1958) et La Crise de la culture (1961)
    • Gadamer, Vérité et Méthode (1960)
    • Merleau-Ponty, L'Œil et l'Esprit (1961)
    • Dufrenne, Esthétique et philosophie (1961)
    • Adorno, Théorie esthétique (1970)
    • Jean-François Lyotard, Discours, figure (1971)
    • Derrida, La Dissémination (1972) et La Vérité en peinture (1978)
    • Kristeva, La Révolution du langage poétique (1974)
    • Ricœur, La Métaphore vive, Seuil, coll. « Points Essais », 1997 (1re éd. 1975) (ISBN 978-2-02-031470-1)
    • Jauss, Pour une esthétique de la réception (trad. fr. 1975)
    • Eco, Lector in fabula (1979)
    • Deleuze, Francis Bacon : Logique de la sensation, Seuil, coll. « L'ordre philosophique », 2002(ISBN 978-2-02-050014-2)
    • Danto, Le monde de l'art (1964) et La transfiguration du banal (1981)
    • Goodman, Langages de l'art (1968)

Ouvrages cités dans l'article

  • Dominique Chateau, La Question de la question de l’art : Note sur l’esthétique analytique (Danto, Goodman et quelques autres) (1994)
  • Édouard Pommier, Histoire de l'histoire de l'art (1995-1997)
  • Marc Jimenez, Qu'est-ce que l'esthétique (1997)
  • Daniel Dumouchel, Kant et la genèse de la subjectivité esthétique (1999)
  • Collectif, Esthétique et philosophie de l'art : Repères historiques et thématiques (2002)
  • Esthétique - Histoire d'un transfert franco-allemand, Revue de métaphysique et de morale (2002)
  • Alain Patrick Olivier, Hegel, la genèse de l'esthétique (2008)

Notes et références

  1. Bénard, article "Esthétique", 1875, p. 477
  2. Sur l'étymologie et la portée sémantique de esthétique voir notamment : Marc Jimenez, « esthétique », dans Barbara Cassin, Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, Seuil, Dictionnaires le Robert, 2004 (ISBN 2-02-030730-8).
  3. Alexander Gottlieb Baumgarten, Meditationes philosophicae de nonnullis ad poema pertinentibus (Méditations philosophiques sur quelques aspects de l'essence du poème), Halae Magdeburgicae, 1735.
  4. Esthétique, vol. 1, trad. fr. J.-Y. Pranchère, p. 121.
  5. ↑ a et bBénard, art. "Esthétique", p. 480
  6. Vers 1780, Kant signale ainsi que « les Allemands sont les seuls à se servir du mot « esthétique » pour désigner ce que d'autres appellent la critique du goût. » (Critique de la raison pure) et Hegel mentionne également : « À nous autres Allemands ce terme est familier; les autres peuples l'ignorent » (Esthétique)
  7. Michel Blay, Dictionnaire des concepts philosophiques, Larousse, CNRS éditions, 2006, (ISBN 2-03-582657-8), pp. 50-53.
  8. Élisabeth Décultot, Ästhetik/esthétique. Étapes d’une naturalisation (1750-1840), Revue de Métaphysique et de Morale 2002/2, no 34, p. 14 [www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=RMM_022_0007]
  9. Décultot, 2002, p. 21
  10. Marc Jimenez, Qu'est-ce que l'esthétique, Gallimard, 1997, p. 26, p. 181. , Hegel, la genèse de l'esthétique, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 10
  11. ↑ a b et cBénard, art. "Esthétique", p. 479
  12. ↑ a et bJean Lacoste, La philosophie de l'art, 2019(ISBN 978-2-7154-0220-1 et 2-7154-0220-1, OCLC 1134688464, lire en ligne)
  13. La théorie des trois lits : L'idée du lit (monde intelligible), la copie du lit par le menuisier (réalité sensible), et la version dégradée du lit peint par l'artiste (copie de copie).
  14. ↑ a et bAtelier d'esthétique (collectif), Esthétique et philosophie de l'art : Repères historiques et thématique, Bruxelles, De Boeck, 2002
  15. v.Initiation à la symbolique romane de Marie-Madeleine Davy, Flammarion, 1977, p. 160,169 et 223, (ISBN 2080810197).
  16. v. Initiation à la symbolique romane, p. 206-210.
  17. Selon le mot de Georges Duby in Le temps des cathédrales, Paris, 1976, p. 175.
  18. Selon Suger, la liturgie terrestre doit être l'image de la splendeur céleste, v. Les écrits de Suger comme source d'une esthétique médiévale d'Andreas Speer in Suger en question: regards croisés sur Saint-Denis, sous la direction de Rolf Grosse, éd. Oldenbourg Wissenschaftsverlag, 2004, (ISBN 3486568337 et 9783486568332).
  19. V. La musique chez Hildegard de Bingen in Miroirs du Moyen Âge de Patrick Ringgenberg, éd. Les Deux Océans, 2006, p. 89-142, (ISBN 2866811526 et 9782866811525)
  20. Une source capitale de l'esthétique au Moyen Âge est le De musica de Saint Augustin qui définit la musique comme la science de la mesure. V. Science du nombre in Initiation à la symbolique romane, p. 243-245.
  21. in André Grabar, L'iconoclasme Byzantin, Champs Flammarion, Paris 1998.
  22. Gilbert Dagron, Décrire et peindre, Essai sur le portrait iconique, Gallimard, Paris, 2007.
  23. v. L'Univers optique p. 99-105 dans Marsile Ficin et l'art d'André Chastel, Librairie Droz, 1975, (ISBN 2600029818 et 9782600029810)
  24. V. Les carnets de Léonard de Vinci, ch. 3 (anatomie), 7 (proportions de l'homme), 9 (optique), 16 (atmosphère), 20 (mathématiques), 29 (préceptes du peintre), 30 (couleur), 31 (paysage), 32 (ombre et lumière), 33 (perspective), 36 (sculpture) et 38 (architecture), Gallimard, 1942. V. aussi l'Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, 1895, de Paul Valéry.
  25. Cf. Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, éd. Vrin, 1990.
  26. Cf. David Hume, Essais esthétiques, éd. GF-Flammarion, 2000.
  27. Daniel Dumouchel, Kant et la genèse de la subjectivité esthétique, Paris, Vrin, 1999.
  28. Kant, Critique de la raison pure, trad. Jules Barni, Flammarion, 1976, p. 82
  29. Kant, Critique de la faculté de juger, Chap. 7
  30. Esthétique - Histoire d'un transfert franco-allemand, Revue de métaphysique et de morale, Paris, PUF, (2002) 2
  31. (de) Kunstwissenschaft
  32. Voir Histoire de l'histoire de l'art, sous la dir. d'Éd. Pommier, Paris, Musée du Louvre, Klincksieck, 1995-1997 (Conférences et colloques du Louvre), T. I (ISBN 2-252-00319-7) et T. II (ISBN 2-252-03142-5) (en part. J. Rüsen, Esthétisation de l'histoire et historisation de l'art au XIXe siècle, T. II, p. 177-194).
  33. Marc Jimenez, art. "Esthétique", p. 417
  34. Catégorisation plus ou moins arbitraire d'après : Atelier d'esthétique (collectif), Esthétique et philosophie de l'art : Repères historiques et thématique, Bruxelles, De Boeck, 2002, pour laquelle l'esthétique analytique est considérée comme une des multiples écoles contemporaines.
  35. Cité par Daniel Charles, art. "Esthétique", Encyclopedia Universalis, tome 9, p. 81
  36. Faisant suite à ses cours de 1936. Texte intégré dans le recueil Chemins qui ne mènent nulle part
  37. Théâtre des philosophes, Ch. IV, trad. Taminiaux.
  38. L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, paru en 1935.
  39. Mélissa Thériault, Le "vrai et le reste. Plaidoyer pour les arts populaires, Montréal, Varia-Nota Bene, 2015, 268 p.
  40. Nathan U. Salmon, Metaphysics, Mathematics, And Meaning, Éditeur : Oxford University Press, USA (24 novembre 2005), (ISBN 978-0199281763)
  41. Dominique Chateau, La Question de la question de l’art : Note sur l’esthétique analytique (Danto, Goodman et quelques autres), PUV, 1994, p. 8
  42. Voir , Hauser,
  43. Cf. , Pour une sociologie esthétique, 1993 ; Nathalie Heinich, Ce que l'art fait à la sociologie, 1998 ; Hubert Damisch, « Sociologie de l'art », dans Encyclopedia Universalis
  44. Freud, « Das Interesse an der Psychoanalyse » dans Gesammelte Werke, cité dans L’enfance de l’art, trad. Kofman, 1970, t.8, p. 417
  45. Sur la critique du sémiocentrisme, voir par exemple Mikel Dufrenne, Esthétique et philosophie, 1961 - Jean-François Lyotard, Discours, figures, Gilles Deleuze - Jacques Derrida.
  46. V.Avicennisme et averroïsme dans la poétique et la rhétorique islamiques médiévales.
  47. (en) « Rasa, Indian aesthetic theory », sur Encyclopædia Britannica (consulté le 1er juin 2021)
  48. Nicolas Go, « Philosophie esthétique de l'Inde », sur www.cairn.info (consulté le 1er juin 2021)

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Articles connexes

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Pour les articles homonymes voir Esthetique homonymie L esthetique ou philosophie de l art est une discipline de la philosophie ayant pour objet les perceptions les sens le beau dans la nature ou l art ou exclusivement ce qui se rapporte au concept de l art L esthetique correspond ainsi au domaine designe jusqu au XVIII e siecle par science du beau ou critique du gout et devient depuis le XIX e siecle la philosophie de l art Elle se rapporte par exemple aux emotions provoquees par une œuvre d art ou certains gestes attitudes choses aux jugements de l œuvre a ce qui est specifique ou singulier a une expression artistique litteraire poetique etc a ce qui pourrait se definir comme beau par opposition a l utile et au fonctionnel Premiere page du livre intitule AEsthetica de Baumgarten 1750 On lui doit ce neologisme Dans le langage courant l adjectif esthetique se rapproche de beau Comme nom esthetique est une notion designant l ensemble des caracteristiques qui determinent l apparence d une chose souvent synonyme de cosmetique d aspect physique et paradoxalement de design DefinitionEtymologie et semantique Le mot esthetique est derive du grec ais8hsis aisthesis signifiant beaute sensation L esthetique definit etymologiquement la science du sensible Ce sens est present par exemple dans la Critique de la Raison pure de Kant ou l esthetique est l etude de la sensibilite ou des sens Mais l usage a donne au mot une autre signification sans rapport avec l etymologie lorsque le terme d esthetique designe la science du beau ou la philosophie de l art Bien que le mot esthetique soit d etymologie grecque il etait inconnu dans l Antiquite car la science de l esthetique n est apparue qu a l epoque moderne et dans un contexte allemand C est le philosophe allemand Alexander Gottlieb Baumgarten disciple de Christian Wolff qui au XVIII e siecle introduit le neologisme esthetique en latin aesthetica lui donnant son acception moderne par la publication du premier volume de son Aesthetica en 1750 Il delimite une discipline philosophique nouvelle et independante en se fondant initialement sur la distinction platonicienne entre les choses sensibles aistheta et intelligibles noeta Dans l ouvrage Meditations philosophiques 1735 Baumgarten definit l esthetique comme la science du mode de connaissance et d exposition sensible puis dans AEsthetica 1750 L esthetique ou theorie des arts liberaux gnoseologie inferieure art de la beaute du penser art de l de la raison est la science de la connaissance sensible En effet Baumgarten considere l idee du beau comme une perception confuse ou un sentiment et de ce fait comme une forme inferieure de connaissance d ou l usage du terme esthetique L esthetique s oppose a la logique comme les idees confuses s opposent dans l ecole de Wolff et de Leibniz aux idees distinctes Son esthetique est egalement une theorie des beaux arts Elle se substitue historiquement a la Poetique concue par Aristote Le terme esthetique prend une signification differente selon les langues n ayant pas ete adopte aux memes periodes ni sous l influence des memes œuvres philosophiques celles de Kant et de Hegel notamment En outre ce domaine d etude est egalement designe par des termes synonymes ou proches L esthetique est la theorie non de la beaute elle meme mais du jugement pretendant evaluer avec justesse la beaute comme la laideur Dans la langue anglaise le champ de l esthetique etait traditionnellement classe dans la categorie de la Critic a la suite de Elements of Criticism 1762 du philosophe Henry Home se definissant generalement comme critique d art critic of art Depuis les annees 1950 l influence dominante de la philosophie analytique dans le monde anglo saxon tend egalement a restreindre la portee de aesthetics a la seule philosophie de l art Voir esthetique analytique Dans la langue francaise ce champ d etude etait generalement defini avant le XIX e siecle comme theorie des arts ou critique du gout Dans ses commentaires sur les Salons de la seconde moitie du XVIII e siecle Diderot utilise les termes de maniere ou de gout dans sa critique d art Charles de Villers ecrit en 1799 Diderot a voulu introduire dans l Encyclopedie ce terme d Esthetique mais cela n a pas pris Nous n avons sur les principes du gout que des ouvrages fragmentaires et une doctrine eclectique ces principes ne sont pas rediges dans un code certain et suivant une methode vraiment scientifique il est evident que nous n avons point d esthetique Le mot esthetique entre dans la langue francaise a la fin du XVIII e siecle et dans le Dictionnaire de l Academie francaise en 1835 seulement Sa premiere apparition dans un dictionnaire philosophique est due a Charles Magloire Benard le traducteur francais de Hegel en 1845 Le nom designe la science du beau et la philosophie des beaux arts Le terme a aussi des derives l esthetisme qui caracterise l evaluation des valeurs humaines du seul point de vue esthetique selon le beau et l agreable par la suite il designe un mouvement artistique et litteraire anglais du XIX e siecle L esthetisation allemand Asthetisierung processus de transformation en realite esthetique d un phenomene initialement non esthetique L esthete personne sensible au beau L estheticien philosophe specialise dans le domaine de l esthetique Article connexe Gout esthetique ObjetArticles detailles Beau Metaphysique et Art Dans sa definition la plus large l esthetique a pour objet les perceptions sensorielles l essence et la perception du beau les emotions et jugements lies aux perceptions ainsi que l art sous toutes ses formes musique peinture gastronomie etc et tous ses aspects œuvre creativite etc Des aspects fondamentaux et parfois opposes peuvent etre particulierement remarques L esthetique peut etre une theorie du beau qui se veut science normative aux cotes de la logique concept du vrai et de la morale concept du bien Elle est donc une theorie d un certain type de jugements de valeur qui enonce les normes generales du beau L esthetique peut etre egalement une metaphysique de la verite qui s efforce de devoiler la source originelle de toute beaute sensible par exemple le reflet de l intelligible dans la matiere Platon la manifestation de l idee Hegel de la volonte Schopenhauer de l etre Heidegger Le caractere de metaphysique du beau est progressivement remplace par une philosophie de l art Hegel qui prend pour objet les œuvres faites par les hommes au lieu des constructions a priori de ce qu est le beau Par suite l esthetique apparait comme une reflexion sur les techniques ou sur les conditions sociales qui font tenir pour artistique un certain type d action qui reflechit egalement sur la legitimite du concept de l art Histoire en OccidentComprise dans son sens traditionnel kantien comme l etude philosophique des perceptions emotions du beau et de l art l esthetique recouvre un domaine de recherche aussi ancien que la philosophie elle meme mais la discipline est moderne car les Grecs ne distinguaient pas dans la philosophie quelque chose qui ressemblat a une esthetique C est donc de facon retrospective que l on peut parler d une esthetique antique comme science du beau ou science du sensible L histoire de l esthetique se developpe parallelement a l histoire du rationalisme Il faut dater l invention de l esthetique du milieu du XVIII e siecle si l on considere la philosophie de l art il faut attendre le XIX e siecle Hegel Antiquite Platon Dans la Grece antique la question du beau est une question centrale mais elle n est pas rapportee necessairement a la question de l art C est une question qui touche aussi bien a la morale qu a la politique chez Platon La periode phare de l esthetique s etend principalement du V e siecle au IV e siecle a l epoque de la democratie des cites grecques bien que des notions et precisions esthetiques aient ete enoncees dans des temps plus anciens Homere vers la fin du VIII e siecle parle notamment de beaute d harmonie etc sans toutefois les preciser theoriquement Par travail artistique il comprenait la production d un travail manuel par laquelle agissait une divinite Heraclite d Ephese explique le Beau comme qualite materielle du vrai L art serait alors la manifestation d un accord oppose par une imitation de la nature Democrite voit la nature du Beau dans l ordre sensible de la symetrie et de l harmonie des parties envers un tout Dans les representations cosmologiques et esthetiques des pythagoriciens les principes numeriques et proportionnels jouent un grand role pour l Harmonie et le Beau Platon La philosophie de l art commence chez Platon par une condamnation des beaux arts L art n est jamais dans le cadre de la theorie des Idees qu une copie du reel or ce qui est percu comme le reel par les sens n est qu une copie des Idees c est a dire des formes intelligibles uniquement accessibles a l intellect L art est donc un simulacre de simulacre Aristote Socrate par le truchement de Platon defend la these de l equivalence du beau du bon et du bien tous trois meles L art representatif consiste principalement a representer une personne belle de corps et d esprit Platon ne concoit pas le beau comme quelque chose d uniquement sensible mais comme une idee la beaute a un caractere surnaturel elle est quelque chose d intelligible qui s adresse a la pensee Elle appartient a une sphere qui est superieure a celle des sens et de l entendement Il differencie neanmoins deux techniques d imitation la copie eikastike telle la peinture ou la poesie et l illusion phantastike telles les œuvres architecturales monumentales Si Platon est favorable au beau il est reticent par rapport a l art en particulier a la poesie et a la peinture Son œuvre passe neanmoins pour la premiere codification ideologique et politique de l art Aristote Aristote n a traite ni du beau ni de l art en general Sa Poetique est un fragment sur l art dramatique ne comprenant que les regles de la tragedie Son point de vue est en outre plus experimental que theorique Il deduit des regles a partir des chefs d œuvre du theatre grec Il developpe neanmoins une theorie generale de l imitation qui peut s appliquer a des arts divers L epopee la poesie tragique la comedie la poesie dithyrambique le jeu de la flute le jeu de la cithare sont toutes de maniere generale des imitations ch 1 Pour Aristote les arts se differencient par les objets qu ils imitent et par les moyens artistiques utilises pour realiser cette imitation L art imite la nature ou bien acheve des choses que la nature est incapable de realiser La pensee d Aristote devient ainsi une base pour les theories de l art ulterieures au sens moderne par sa dialectique de la connaissance et par son evaluation du role de la nature et de l apparence dans la beaute artistique Il met en place les concepts de l imitation mimesis introduite par Platon de l emotion du plaisir du spectateur katharsis les figures de style ou encore le role de l œuvre d art Ces theories seront aussi bien reprises pour l esthetique classique par Boileau XVII e siecle que dans le cas de l esthetique marxiste Neoplatonisme Plotin Dans l Antiquite tardive la theorie du beau est particulierement systematisee autour des concepts neoplatoniciens de Plotin 204 270 Dans les Enneades celui ci reprend et depasse les distinctions de Platon L essence du Beau reside dans l intelligible et plus precisement dans l idee Ensuite la beaute s identifie a l Unite dont dependent tous les etres Le beau est ainsi de nature spirituelle relie a l ame et sa contemplation est un guide pour approcher l Intelligible Semblablement la beaute reside dans la forme de l œuvre et non dans sa matiere Ainsi pour Plotin l art veritable ne copie pas simplement la nature mais cherche plutot a s elever Plotin fonde ainsi l esthetique d œuvres symbolistes et peu realistes dont les exemples sont les icones byzantines ou les peintures et sculptures de l art roman L esthetique romaine reprend les concepts de la Grece telles les reflexions sur la relation entre nature et beaute dans l Art poetique de Horace par exemple ou dans les theories de Seneque sur le beau Moyen Age Articles connexes Philosophie medievale et Art medieval Boece enseignant manuscrit de la Consolation de la philosophie 1385 L esthetique du Moyen Age reprend les principes du neoplatonisme en les rattachant au modele theologique du christianisme On considere alors que dans la creation artistique se distille une dignite creatrice comparable a la creation divine L art est un moyen de transcendance vers l intelligible Au symbolisme de Plotin est ajoute l allegorisme qui n est plus considere comme simple figure de style rhetorique mais comme un moyen privilegie de correspondance avec les idees Du fait de son caractere hautement symbolique l esthetique medievale se prete difficilement au clivage moderne entre abstraction et figuration En effet un meme symbole peut etre indifferemment represente a l aide d une figure geometrique ou humaine Par exemple on trouve des representations de la Trinite aussi bien sous forme de trois spheres trois cercles un triangle ou trois personnes humaines au visage identique A l epoque romane l art sacre est l objet d une opposition entre partisans d une esthetique du depouillement en accord avec les ideaux contemplatifs Saint Bernard et les Cisterciens les Chartreux et partisans d une esthetique plus ornementale dont Cluny est le fruit et dont Suger semble l emule Suger n est pas seulement le createur de l art gothique il developpe une esthetique de la lumiere en rapport etroit avec la liturgie L eglise est consideree comme une prefiguration de la Jerusalem celeste la cite promise aux elus Aucun des elements architecturaux liturgiques decoratifs ou iconographiques n est gratuit Tout est la pour manifester et celebrer la gloire divine dont la lumiere est le meilleur symbole En musique Hildegard von Bingen concoit la musique comme une reminiscence du paradis La aussi l esthetique y est inseparable de la metaphysique et de la spiritualite La musique est d essence trinitaire ses lois derivent du Verbe ainsi que leurs proprietes mathematiques intervalles modes rythmes etc D une maniere generale les speculations pythagoriciennes sur les nombres jouent un grand role non seulement pour mesurer les rythmes musicaux mais aussi et surtout pour definir les proportions architecturales Philosophes Pseudo Denys l Areopagite Augustin d Hippone Boece Thomas d Aquin Theorie Byzantine de l Image Au questionnement et a l interrogation sur le statut des Images religieuses les icones paiennes les idoles et commerciales les pieces de monnaie les jarres menes par le Christianisme lors de la querelle des images ou crise iconoclaste des VII e et VIII e siecles s ajoutent en reponse a la question du Beau le statut de l icone En outre la question du beau est egalement approfondie par les grands esprits de l orthodoxie en etablissant une distinction entre l image et la peinture entre l image et la verite qu elle porte qu est ce qu une image vraie ou fausse ou entre l image et le Logos verbe mot Enfin cette querelle catalysera egalement l emergence de la notion d empreinte et permettra d aiguiser les reflexions reposant sur la relation de l image des signes ou encore des hieroglyphes a la presence Developpee en particulier par des philosophes et des theologiens neoplatoniciens et aristoteliciens grecs Jean Damascene et Pseudo Denys l areopagite la theorie de l image byzantine construit donc l image comme un langage de signes et de codes Renaissance Article connexe Renaissance artistique L Esthetique de la Renaissance est conforme a l interpretation de l epoque qui relegue le Moyen Age du cote des temps obscurs et se tourne vers l antiquite greco romaine Les historiens et humanistes louent le mouvement artistique qui depuis Giotto a su ramener l art a la ressemblance de la nature Alberti attribue a Brunelleschi Donatello et Ghiberti la renaissance des arts plastiques et Vasari divise en trois periodes les progres qui menent de l imitation des anciens a l imitation de la nature Si l antiquite n a jamais ete totalement oubliee les humanistes tentent d en retrouver l authenticite les traductions latines sont abandonnees au profit des textes grecs originaux les premieres fouilles archeologiques sont organisees les premiers musees apparaissent La redecouverte de Platon par Gemiste Plethon et Marsile Ficin n est pas sans consequence sur la conception des arts et de l architecture Dans le Compendium in Timaeum Ficin elabore la norme du pythagorisme et du platonisme esthetiques la participation du sensible au regne des formes pures se fait par l intermediaire des figures geometriques et des proportions La realite physique etant d essence mathematique le but de l esthetique est de definir les lois mathematiques de la beaute speculations sur le nombre d or volumes pythagoriciens triangle d harmonie musicale etc Alberti sera le maitre d œuvre de ce programme Dans le De re aedificatoria il s inspire du Timee pour etablir les principes de la construction Dans le De pictura il aborde les notions de perspective legitime qui fait de la peinture le prolongement de la realite et de beaute picturale dans la juste composition par le dessin des contours ligne de circonscription qui conditionne l ordre de la couleur et de la lumiere clair obscur Si dans ses Carnets Leonard de Vinci concoit lui aussi la peinture comme l imitation de la nature cette mimesis passe par une analyse conceptuelle complexe des dix attributs de la vue suivie d une synthese picturale et plastique d elements aussi divers que l etude des proportions et attitudes humaines du mouvement et du repos de la forme et de la position de la matiere et des couleurs de la perspective lineaire ou atmospherique de la distribution de l ombre et de la lumiere dont les lois de l optique et les mathematiques sont les instruments d etude privilegies Dans son traite d architecture inspire de Vitruve Serlio defend des ideaux de regularite et de symetrie qui prefigurent l esthetique classique Toutefois en appliquant les theories et la perspective d Alberti ou les mathematiques de Manetti et Pacioli pour creer un espace illusionniste rationnellement construit les artistes de la renaissance ont conscience d innover et de mettre au point des techniques artistiques qui n existaient pas dans l antiquite Le role de l image est remis en question par des theologiens reformateurs qui lisent une contradiction entre le plaisir esthetique et l ordre divin le catholique Jerome Savonarole a Florence qui organise la destruction des miroirs et des peintures par le bucher des vanites le protestant Luther qui interdit les images dans les temples et Jean Calvin qui y adjoint la chromoclastie la destruction des couleurs En reponse le role de l image comme litterature et discours est affirme par le Concile de Trente et l eglise catholique XVII e XVIII e siecles Articles detailles Esthetique empiriste et Sublime Rene Descartes L esthetique classique inspiree par le Banquet de Platon et trouvant une de ses expressions les plus accomplies dans l Art poetique de Boileau ne concevait qu une seule valeur esthetique le beau et son negatif le laid Le beau etait concu en termes d harmonie de symetrie d ordre et de mesure L esthetique empiriste ajoutera une seconde valeur esthetique positive le sublime Le sublime est une valeur caracterisee par la dysharmonie la dissonance la demesure le desordre la dissymetrie La ou le beau produisait le sentiment de la serenite dans l ame le sublime produit des sentiments telles la terreur et la passion violente sans pour autant verser dans l horreur Le sublime trouvera son application artistique la plus absolue dans le romantisme qui exaltera la passion et la demesure dans l ame humaine le genie artistique l amour passionne le moi solitaire ou encore la revolution politique Pour l esthetique classique le beau etait un concept On peut parler a ce propos d art intellectuel ou d intellectualisme esthetique Par exemple dans l Antiquite la musique etait mise parmi les quatre sciences du quadrivium Elle etait une science de l harmonie et de la mesure ainsi que saint Augustin la decrit dans son Traite de la musique Pour Descartes les questions qui preoccupent le cartesianisme sont etrangeres au beau et a l art dans cette ecole quelques esprits se sont contentes de reproduire les traditions de l antiquite en particulier les idees de Platon et de saint Augustin par exemple les traites sur le Beau de Crouzaz ou du Pere Andre Au contraire l esthetique empiriste concoit le beau et le sublime comme des sentiments interieurs Ce sont des representations que se fait l ame lors de l experience esthetique Le beau renvoie a un sentiment de plaisir et de calme tandis que le sublime renvoie a un sentiment de plaisir mele de douleur ou a une alternance contradictoire de sentiments Le gout n est plus alors une notion intellectuelle mais concerne l impression sensible et le sentiment definis par les empiristes comme les idees de l esprit les plus vraies et les plus vives Le livre Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau 1757 du philosophe irlandais Burke 1729 1797 peut etre considere comme le manifeste empiriste de la philosophie esthetique On peut y ajouter les Essais esthetiques de Hume ainsi que les ecrits de Shaftsesbury et Hutcheson En France Diderot et les Encyclopedistes reprennent des idees similaires Charles Batteux commente Aristote et reduit tous les arts au principe de l imitation de la belle nature L Abbe Jean Baptiste Dubos et Voltaire contribuent a la caracterisation de l esthetique en tant que critique litteraire En Allemagne les disciples de Wolff et de Leibniz fondent la nouvelle science de l esthetique Baumgarten est suivi par Mendelssohn Sulzer et Eberhard XVIII e XIX e siecles Kant Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Article detaille Critique de la faculte de juger Emmanuel Kant 1724 1804 Kant passe pour avoir donne a l esthetique son autonomie comme domaine propre a l art mais en realite l autonomie concerne seulement le sujet esthetique et elle est en rapport avec la connaissance et la morale L esthetique transcendantale dans la Critique de la raison pure 1781 designe la science de l intuition des concepts a priori de l espace et du temps du point de vue de la connaissance L esthetique est la science du sensible par opposition a la logique qui est la science de l intelligible Kant remarque que seuls les Allemands utilisent le terme esthetique au sens de critique du gout dont il n est pas question pour lui Dans la Critique de la faculte de juger 1790 Kant analyse la question du jugement du gout en rapport au beau et au sublime mais egalement la question de la teleologie dans la nature Il distingue la faculte de juger comme une faculte independante de l entendement ou de la raison et integre alors l esthetique au sens de theorie du gout du beau et de l art dans le domaine de la philosophie transcendantale S interrogeant sur la nature du sentiment esthetique Kant observe que pour la perception de l agreable chaque personne reconnait que ce sentiment n a de valeur que pour sa propre personne et qu il n est pas possible de contester le plaisir ressenti par l autre quand je dis que le vin des Canaries est agreable je souffre volontiers qu on me reprenne et qu on me rappelle que je dois dire seulement qu il est agreable a moi Par cela il en vient a penser que chacun a son gout particulier Le cas de la beaute serait pourtant different puisque s il juge une chose comme belle j attribue aux autres la meme satisfaction et je ne juge pas seulement pour moi mais pour tout le monde et je parle de la beaute comme si c etait une qualite des choses Il demontre ainsi que le beau n est pas l agreable Le jugement du beau ne s effectue pas d apres un gout personnel On ne peut donc pas dire ici que chacun a son gout particulier Hegel Article detaille Esthetique ou philosophie de l art Hegel Dans le systeme philosophique de Hegel l esthetique est definie comme une philosophie de l art et le but de l art est d exprimer la verite Le beau est l Idee sous une forme sensible c est l Absolu donne a l intuition L art est une objectivation de la conscience par laquelle elle se manifeste a elle meme Il constitue donc un moment important de son histoire La reflexion sur l art est liee a la fin de l art au sens ou cette fin est un depassement de l element sensible vers la pensee pure et libre Ce depassement s effectue dans la religion et la philosophie Pour Hegel la plus mauvaise des productions de l homme sera toujours superieure au plus beau des paysages car l œuvre d art est le moyen privilegie par lequel l esprit humain se realise Pour Hegel l histoire de l art se divise en trois suivant la forme et le contenu de l art art symbolique oriental sublime ou la forme excede le contenu art classique grec beau qui est l equilibre de la forme et du contenu art romantique chretien vrai ou le contenu se retire de la forme Hegel developpe egalement un systeme des beaux arts qui se divise en cinq arts principaux suivant l espace architecture sculpture peinture et le temps musique poesie En France XIX e siecle Baudelaire par Nadar 1855 Le terme esthetique qui est absent de l Encyclopedie de Diderot trouve sa premiere occurrence en francais en 1743 Mais il ne s implante en France que vers 1850 lorsque les grands textes de Kant de Hegel et de Schelling sont traduits ou transposes par Jules Barni et Charles Magloire Benard Benard remarque en 1845 que l esthetique est cultivee avec ardeur en Allemagne mais qu elle n est pas connue en France Le retard tient a des enjeux nationaux La science de l esthetique est percue comme allemande et ne trouve une reconnaissance philosophique que tardivement De nombreux ouvrages sont publies certes tout au long du XIX e siecle qui relevent de l esthetique comme science du beau L esthetique fait egalement l objet d enseignement chez les disciples de Victor Cousin comme Theodore Simon Jouffroy ou Charles Leveque 1861 dans une optique platonicienne et spiritualiste Mais la premiere chaire universitaire consacree a l enseignement de l esthetique est creee a la Sorbonne pour Victor Basch en 1921 seulement L esthetique se developpe egalement hors de l institution philosophique dans le domaine de la critique d art En 1856 Charles Baudelaire intitule Bric a brac esthetique son etude consacree aux Salons de 1845 et 1846 Il lui donnera son titre definitif de Curiosites esthetiques en 1868 Dans son article sur l Exposition universelle de 1855 il critique les professeurs d esthetique les doctrinaires du beau enfermes dans leur systeme et qui ne savent saisir les correspondances Il theorise l avenement de la modernite dans son article capital Le Peintre de la vie moderne 1863 En Allemagne XIX e siecle Articles detailles histoire de l art histoire culturelle Philosophie de Schopenhauer et Esthetique de Nietzsche Nietzsche Au XIX e siecle se formalise la Kunstwissenschaft ou science de l art autour d une approche historique de l art dite historicisme autour des principes d individualite et d evolution notamment a travers les travaux de l historien Jacob Burckhardt L ambition est celle d une etude scientifique eloignee de l idealisme philosophique et de la critique litteraire La science de l art n est pas clairement distinguee de l histoire de l art L emergence de ce mouvement est influencee par les ecrits de Winckelmann 1717 1768 qui determina l art par une approche historique et assimila l histoire de l art a l histoire de la civilisation Les Lecons d esthetique de Hegel justifiaient de meme l importance de l abord historique ainsi que la systematisation du savoir Arthur Schopenhauer 1788 1860 est directement influence par Kant mais il renoue avec les pensees de Platon et de Plotin Pour Schopenhauer l art est une connaissance directe des Idees au dela de la raison qui elles memes renvoient a un aspect ultime la volonte Il presente aussi l archetype du genie capable de surmonter la subjectivite humaine et d acceder a la connaissance ultime et la reveler aux hommes Il met en place une classification des arts qui renvoie au platonisme ou a la pensee medievale Il influence profondement les drames et les ecrits theoriques de Richard Wagner Nietzsche Friedrich Nietzsche se donne ainsi comme objectif de renverser le platonisme Si Platon posait que la verite etait intelligible et donc suprasensible et le reel comme une illusion et une erreur Nietzsche soutient qu il s agit la d une preuve du nihilisme et de l hostilite que Platon avait envers la vie concrete reelle Nietzsche s oppose au pessimisme de Schopenhauer avec une attitude esthetique le dionysiaque qu il oppose a l apollinien Inversant la hierarchie platonique le sensible devient une realite fondamentale l art a plus de valeur que la verite Critiquant le principe des valeurs objectives comme fruit de la decadence Nietzsche place l artiste en createur de ses propres valeurs singulieres proposees aux autres hommes pour stimuler leur volonte de puissance c est a dire leur force de vie et de joie L art est le grand stimulant Selon Nietzsche la fonction de l art n est pas de creer des œuvres d art mais d embellir la vie L essentiel en art est la celebration benediction la divinisation de l existence Esthetique contemporaine XX e et XXI e siecles Une paire de chaussures de Van Gogh objet du commentaire de Heidegger dans le texte sur l origine de l œuvre d art 1935 Apparus au XX e siecle ce sont les principaux mouvements de l esthetique contemporaine Ils s inscrivent notamment dans le contexte des preoccupations autour du langage question centrale de la philosophie du XX e siecle en relation avec l emergence de sciences nouvelles linguistique neurosciences Phenomenologie Heidegger definit l esthetique comme la science du comportement sensible et affectif de l homme et ce qui le determine C est apres 1933 dans les conferences sur L origine de l œuvre d art ses etudes de la poesie de Holderlin et la peinture de Van Gogh que Heidegger aborde la question de l art Il deplace toute la question ontologique Qu est ce l etre sur les arts Dans son approche phenomenologique il designe l œuvre d art comme une mise en œuvre d un devoilement aletheia de l Etre de l etant S opposant ainsi au courant objectiviste qui etablit la verite par un rapport a l idee de realite Heidegger definit l art comme le moyen privilegie d une mise en œuvre de la verite par l esprit Ce n est que par l œuvre d art en tant que l etre qui est das seiende Sein que tout ce qui apparait par ailleurs et se trouve deja la est confirme et accessible elucidable et comprehensible en tant qu etant ou au contraire en tant que non etant C est parce que l art Kunst en un sens insigne porte l etre a se tenir dans l œuvre et a y apparaitre en tant qu etant qu il peut valoir comme le pouvoir mettre en œuvre tout court comme la techne Heidegger Cette approche est ulterieurement developpee par des philosophes comme Jean Paul Sartre Maurice Merleau Ponty Mikel Dufrenne Jean Francois Lyotard Ecole de Francfort Adorno est mort en laissant inachevee sa Theorie esthetique 1970 Les philosophes de l Ecole de Francfort sont fortement marques par une pensee materialiste inspiree du marxisme et de l etude des crises du XX e siecle Leur esthetique se fonde sur une analyse critique des sciences sociales et une etude de la culture de masse Pour Theodor W Adorno 1903 1969 notamment dans sa Theorie esthetique 1970 l art demeure un espace de liberte de contestation et de creativite dans un monde technocratique L art a un role critique vis a vis de la societe et reste un lieu d utopie pour autant qu il rejette son propre passe conservatisme dogmatisme serialisme Adorno s opposera egalement aux facilites de la culture de masse industrie culturelle condamnant au passage le jazz Benjamin parmi ses sujets d etudes disparates elabore notamment le concept d aura de l œuvre d art qu il etend ulterieurement a l etude de la photographie et du cinema et a la reproductibilite technique des œuvres d art L aura deviendra un concept important pour la critique de l art contemporain ready made Warhol La contribution de Benjamin a l esthetique du vingtieme siecle permet de mieux comprendre l originalite des œuvres d art en contexte postindustriel et de maintenir ouvert le debat quant a leur legitimite et leur valeur artistique Postmodernisme francais Jean Francois Lyotard Entre les annees 1960 et 1980 plusieurs philosophes francais impulsent de nouvelles approches de l esthetique Leurs theories disparates ont une forte influence aux Etats Unis sur la critique litteraire et artistique ou elles sont designees comme French Theory Ces auteurs rattaches parfois a une philosophie postmoderne ou post structuraliste poursuivent une critique du sujet de la representation et de la continuite historique sous l influence notamment de Freud Nietzsche et Heidegger Voir notamment Jean Francois Lyotard Gilles Deleuze plan de composition figure esthetique percepts et affects Jacques Derrida deconstruction et dissemination Michel Foucault esthetique de soi et sexualite Jean Baudrillard objets et seduction Esthetique analytique Fontaine de Marcel Duchamp 1917 Musee national d Art moderne 3e replique realisee sous la direction de l artiste en 1964 Apparue dans les annees 1950 l esthetique analytique est le courant de pensee dominant dans le monde anglo saxon Issue de l empirisme et du pragmatisme cette esthetique se fonde sur une recherche par des instruments logico philosophiques et des analyses du langage dans le prolongement de la philosophie analytique Cette esthetique est constituee par un ensemble de theories homogenes liees essentiellement a l analyse des questions et definitions de l art Ces theories s affirment independantes de l esthetique traditionnelle tant par la restriction de ses objets sont exclus la question du beau l histoire de l esthetique que par la specificite analytique de ses methodes de recherche se referant a la logique et non speculatives L approche metaphysique suit ce courant notamment sur la verite des formes Dominique Chateau explique L esthetique analytique pretend etre une nouvelle version de l esthetique une facon de la concevoir qui la coupe de sa tradition comme une langue inedite que l on pretendrait substituer a la langue commune et dans laquelle elle serait difficilement traduisible Les premiers travaux importants d esthetique font suite a la publication posthume des Investigations philosophiques 1953 de Wittgenstein autour de la theorie des jeux de langage plus a meme de permettre l analyse de termes du langage ordinaire par exemple le mot art ou la question What is Art Qu est ce que l art sans determinant grammatical Cette recherche est en dialogue constant avec les œuvres d avant garde de l art contemporain notamment celles de Duchamp et Warhol Les travaux analytiques abordent notamment l indefinissabilite de l art Weitz le role de la theorie en esthetique 1956 Mandelbaum l institutionnalisation de l art Dickie Art and the Aesthetic An Institutional Analysis 1974 le monde de l art Dickie Danto l identification de l œuvre d art Danto La transfiguration du banal 1981 l experience esthetique l art comme symbole Goodman Langages de l art 1968 Cette transition de Ceci est beau a Ceci est de l Art grace a Duchamp va questionner la definition du mot qu il lui aura ete donne au cours des siecles Tout etant confronte aux gouts rien n echappe alors a l Esthetique car meme quelque chose que l on trouve laid reste avant tout sujet a un jugement Donc finalement la definition du mot comme synonyme de beau de joli peut etre vue comme erronee le terme inesthetique ne prendrait alors de sens que lorsque l Homme ne sera plus la pour regarder les choses Nouvelles sciences de l art Les objets de l esthetique sont abordes egalement par certaines nouvelles disciplines des sciences humaines et sociales enrichissant ainsi la recherche de nouvelles approches theoriques et methodologiques Sociologie esthetique Articles detailles Anthropologie de l art Anthropologie visuelle et Sociologie de l art Deux spectateurs de l art au Musee d Orsay Dans le prolongement de l histoire culturelle du XIXe l histoire sociale de l art etudie les forces collectives qui œuvrent dans l art S opposant a l idealisme philosophique cette sociologie est initialement influencee par la pensee marxiste materialisme historique elle met en evidence principalement le contexte socio economique et cherche a lier l evolution artistique aux luttes et classes sociales S opposant au determinisme marxiste se mettent ulterieurement en place des approches distinctes de l etude des contextes sociaux de l art plus attentives aux mecanismes internes du monde de l art une etude de l inscription contextuelle des œuvres dans le milieu culturel notamment par l histoire culturelle et l anthropologie de l art Levi Strauss Boas une etude sociologique de l habitus de l art Bourdieu une sociologie de l action et des interactions contextuelles Becker Ces nouvelles approches de l art se confrontent par exemple a l idee commune d une œuvre nee d une libre inspiration de l artiste ou d une logique esthetique intrinseque a l art et independante du milieu social De meme sont reveles des mecanismes sociaux de reception des œuvres distinction codes Neanmoins ces sciences sociales eludent l etude des œuvres elles memes conferant peut etre un reductionnisme social a l art c est le motif d approches nouvelles abordant non plus seulement l environnement mais la pratique voir l œuvre elle meme Psychologie de l art Articles detailles Psychologie de l art et Neuroesthetique Sigmund Freud en 1911 La psychologie de l art vise a l etude des etats de conscience et phenomenes inconscients a l œuvre dans la creation artistique ou la reception de l œuvre L analyse de la creation artistique reprend l idee d une primaute de l artiste lui meme dans l interpretation de l art idee developpee depuis la Renaissance et le romantisme et deja reprises dans les approches biographiques de certains historiens de l art du XIXe Cf Kunstwissenschaft A partir de 1905 avec l ebauche par Freud de la theorie des pulsions l art devient un objet de psychanalyse Cette demarche ne vise pas a l evaluation de la valeur de l œuvre mais a l explication des processus psychiques intrinseques a son elaboration Trouver le rapport entre les impressions de l enfance et la destinee de l artiste d un cote et ses œuvres comme reactions a ces stimulations d autre part appartient a l objet le plus attirant de l examen analytique Freud dd Cette analyse se base notamment sur le concept de sublimation la creation artistique est consideree comme la transposition d une pulsion desir la tentative pour l artiste de surmonter son insatisfaction par la creation d un objet socialement valorise susceptible de satisfaire son desir De meme par cette approche l art est envisage comme symptome il devient alors l outil possible d un diagnostic clinique ou d une therapie art therapie L analyse de la reception prolonge la theorie de la Gestalt psychologie de la forme XXe Cette analyse de l art s attache a determiner les processus psychologiques de la reception des œuvres par le spectateur Cette reception n est plus alors consideree comme simple perception et decouverte du savoir de l artiste mais comme la reconnaissance d un savoir propre au spectateur a sa propre culture et son milieu social Gombrich Arnheim Ces analyses psychologiques se prolongent a travers les diverses approches cognitives psychologie cognitive philosophie de l esprit etc et notamment les decouvertes recentes en neurosciences fonctionnement du systeme nerveux cerveau cinq sens etc qui abordent par de nouvelles voies l etude des perceptions ou les facteurs de jugement esthetique voire les concepts de creativite ou d imagination Semiologie de l art Articles detailles Semiotique visuelle et Semiologie de la musique Umberto Eco A la suite des theories de Ferdinand de Saussure et du structuralisme se met lentement en place une semiologie de l art Cette science des signes etudie non les motifs ou les significations des œuvres mais les mecanismes de signifiance comment l œuvre signifie l œuvre est ici consideree comme un espace de signes et symboles dont l articulation est a decrypter Le langage des œuvres par exemple le langage pictural n est pas considere comme un systeme identique aux langues en effet ce langage n est pas compose d unites depourvues de signification comme les phonemes linguistiques ou par des signes de pure convention Ce langage existe principalement par des rapports d analogie Si certains codes propres au langage de l art peuvent etre determines role de la forme l orientation l echelle l implication d elements proprement materiels lies a l objet pigments lumiere ne permet neanmoins pas de reduire entierement l art a des systemes de langage L autre approche semiologique analyse la mediation de l art par la langue parle ecrit notamment par l etude du discours sur l art description critique etc Ce discours considere comme un meta langage des œuvres serait ainsi susceptible d eclairer les jeux de signification dans l art Cette approche a ete diversement critiquee par des philosophes et historiens de l art en raison de son logocentrisme biais qui reduirait les œuvres visuelles aux seuls textes descriptifs et interpretatifs au detriment de leur materialite et de l experience esthetique du spectateur Esthetique non occidentaleEsthetique chinoise Temple bouddhique dans les montagnes copie ancienne d apres Li Cheng L art chinois a une longue histoire d evolution de styles et conceptions Dans les temps anciens des philosophes discutaient deja de l esthetique Confucius 551 478 avant notre ere a souligne le role des arts et des lettres notamment la musique et la poesie dans le developpement des vertus et le renforcement du li etiquette rites afin de se rapprocher de l essence humaine S opposant a ces arguments Mo Zi a toutefois fait valoir que musique et beaux arts etaient couteux et peu efficaces beneficiant aux plus riches mais pas aux gens ordinaires Dans des ecrits du IV e siecle avant notre ere des artistes debattent des buts propres a l art Par exemple trois ouvrages de Gu Kaizhi a propos de theories de la peinture sont connus Plusieurs ouvrages plus tardifs rediges par des artistes lettres traitent egalement de la creation artistique L influence entre d une part la religion et la philosophie et d autre part l art etait commune mais pas omnipresente ainsi a chaque periode de l histoire chinoise il est possible de trouver des arts qui ignorent largement la philosophie et la religion Autour de 300 avant notre ere Lao Tseu formule des conceptions materialistes et esthetiques en lien avec le taoisme et les lois de la nature Ces conceptions sont en evidente contradiction avec les interets de la minorite dirigeante Le taoisme influenca aussi le feng shui ou observation des faits de la terre et du ciel en vue d une harmonie Le representant le plus important de la transition a l esthetique chinoise medievale est le philosophe Wang Chong au I er siecle Il adopte une substance purement materielle le qi comme principe d une evolution naturelle et comme caracteristique fondamentale de la perception humaine Il considere ainsi le monde materiel comme source de toute beaute ou laideur la verite artistique releve de la conformite avec les faits Cao Pi 187 226 a suivi ces considerations precedentes toutefois il n inclut pas seulement les criteres de beaute mais egalement les formes artistiques Xie He 479 502 concretise ces idees dans les Six Principes de la peinture l expression de l essence des manifestations de la vie l art de la peinture au pinceau l utilisation des couleurs conformement a la nature du sujet la composition la concordance de la forme avec la chose reelle l imitation des meilleurs exemples du passe Au XI e siecle l ecrivain Su Shi a attire l attention sur le role de l inspiration et du talent Malgre la multiplicite des reflexions l evolution de l esthetique chinoise dans la periode qui a suivi a ete fortement entravee par le faible developpement des forces productives et la rigidite des relations sociales dans les formes feodales ou ulterieures Esthetique japonaise Une maison de the japonaise refletant les ideaux wabi sabi Article detaille Esthetique japonaise L esthetique japonaise est l approche des notions esthetiques voisines de la beaute ou du bon gout dans la culture japonaise traditionnelle et moderne Bien que cette approche soit consideree dans la societe occidentale essentiellement comme une etude philosophique elle est consideree au Japon comme un element indissociable de la vie quotidienne et spirituelle Par ses aspects religieux l esthetique japonaise est fortement influencee par le bouddhisme Elle est particulierement developpee dans le bouddhisme zen et le chanoyu Le chanoyu comporte de nombreux aspects construction jardin et utilisation des vegetaux tissus kimono poterie artisanat de bambou calligraphie fonderie cuisine L esthetique est aussi evaluee a travers des ideaux traditionnels tels que le wabi sabi le mono no aware le iki ou modernes tel le kawaii Esthetique arabo islamique Articles connexes Aniconisme et Representation figuree dans les arts de l Islam Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Une page de Coran du IX e siecle en ecriture coufique L esthetique arabo islamique ou esthetique islamique ne se rapporte pas exclusivement a la religion mais a toute la pensee de la culture et du contexte islamique et aux pratiques religieuses et profanes Faute de textes il n est pas possible de connaitre les theories esthetiques de l epoque preislamique Les philosophes islamiques n ont pas redige d œuvres se rapportant strictement a l esthetique mais dans leurs discussions a propos de Dieu ils abordent differents debats dont les themes arts beaute imagination sont etudies aujourd hui dans cette discipline Les idees sur la beaute sont inspirees des le IX e siecle par les doctrines neoplatoniciennes notamment celles de Plotin avec un texte arabe diffuse sous le nom de Theologie d Aristote qui influenca les philosophes Al Kindi 801 873 Al Farabi 872 950 et Avicenne 980 1037 Ces philosophes reprennent notamment la distinction entre beaute sensible et beaute intelligible et les liens avec la perception l amour et le plaisir Dans La Cite vertueuse Al Farabi introduit l idee de beaute intelligible dans les discussions sur les noms de Dieu Il invoque la beaute et perfection de Dieu pour justifier les rapports de transcendance entre perfection beaute et plaisir Les œuvres humaines sont ainsi intrinsequement imparfaites comparees a celles de Dieu il s etablira au fil des siecles dans la societe islamique des debats sur la pertinence de la representation figuree dans l art Dans son Traite sur l Amour Avicenne detaille plus encore les distinctions entre la beaute intelligible et sensible et les formes de plaisir ou d attirance en considerant aussi des elements psychologiques et spirituels Avicenne affirme par exemple que le desir pour la beaute sensible peut etre une noble chose aussi longtemps que ses aspects purement animaux sont subordonnes et que l intelligible conserve la faculte d influencer le sensible Une part importante des discussions philosophiques concerne les arts plus particulierement la rhetorique et la poesie arabe ou persane Inspiree par les commentateurs grecs d Aristote cette approche des arts est moins esthetique que linguistique et logique Les philosophes s interrogent sur l efficacite du langage ses mecanismes linguistiques ses usages religieux politique ses capacites cognitives persuader faire imaginer L existence de la rhetorique et de la poesie demeure aussi essentielle pour les philosophes dans leurs explications des liens complementaires entre religion et philosophie Al Farabi Averroes 1126 1198 La musique est l objet de plusieurs interpretations suivant les ecoles si les oulemas la considerent avec une certaine mefiance les soufis lui accordent un role spirituel important Al Ghazali 1058 1111 consacre de nombreuses pages sur les effets de l audition de la musique de la poesie et de la priere sur l ame et les philosophes comme Avicenne developpent des theories mathematiques sur les sons en rapport avec la musique des spheres Esthetique hindoue Article connexe Rasa esthetique Des reflexions esthetiques produites des le VIIIe siecle en Inde ont pour matiere le theatre qui reunit plusieurs arts jeu dramatique poesie musique danse Aux X e et XI e siecles Abhinavagupta dans son commentaire l Abhinavabharati effectue une synthese de l esthetique La philosophie de l esthetique est un domaine profane Au centre de l esthetique hindoue le concept de Rasa en sanskrit essence gout ou saveur litteralement seve ou jus est attribue a Bharata et developpe par Abhinavagupta qui le qualifie d essence de la poesie Cette abstraction suggere que les sentiments humains a chaque sentiment correspond un registre artistique impregnent les formes incarnees Les rasa que l on retrouve en theatre et en poesie constituent les composantes de l experience esthetique Emerveillement et beatitude superieurs a toute joie quotidienne representent l essence du rasa Les causes et effets actualisent les dispositions d esprit permanentes qui resultent a la fois de l experience y compris artistique de la vie et des vies anterieures La combinaison des elements dramatiques dans l œuvre theatrale permet ainsi d eveiller les sentiments pour en faire des rasa ces memes dispositions sont a l origine des sentiments ordinaires dans une conception non esthetique Ainsi le materiau de l art possede un pouvoir propre de revelation des rasa qui mene a une experience de jubilation Abhinavagupta compare le theatre aux rites dans l agencement des actions porteur d un pouvoir Cet art s oppose a la vie quotidienne a la satisfaction d un besoin ou d un interet ou les limites de temps espace et causalite asservissent la conscience Le temps de la delectation esthetique est le present qui correspond a l eternite Il ne s agit pas de representer forme de reiteration du passe mais de jubiler Le terme de pratibh signifie a la fois inspiration et sensibilite Il correspond aux perceptions ineffables La beatitude est l essence de la conscience a laquelle accede l artiste yogin L esthetique hindoue prend ainsi une dimension metaphysique Bibliographie indicativeArticle detaille Bibliographie d esthetique Manuscrit sur papyrus Le Banquet v 380 av J C de Platon Sur les autres projets Wikimedia Textes d esthetique sur Wikisource Ouvrages fondamentaux Esthetique antique et medievale Platon Le Banquet Hippias majeur Phedre Phedon Ion et La Republique Aristote Poetique Rhetorique et Politiques sur la musique notamment le livre VIII Horace Art poetique Plotin Du beau I 6 Saint Augustin Traite de la musique Boece L Institution musicale Esthetique classique Rene Descartes Les Passions de l ame 1649 Boileau Art poetique 1674 Batteux Les beaux arts reduits a un meme principe 1746 Diderot Salons 1759 1781 et Encyclopedie Article Beau Voltaire Dictionnaire philosophique portatif Article Beau Johann Joachim Winckelmann Reflexions sur l imitation des œuvres grecques dans la sculpture et la peinture 1755 Burke Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau 1757 Hume Essais esthetiques Lessing Laocoon 1766 Esthetique moderne Kant Observations sur le sentiment du beau et du sublime 1764 et Critique de la faculte de juger 1790 Holderlin Remarques sur Sophocle 1804 et Lettre a Bohlendorff 4 decembre 1801 Hegel Lecons sur l esthetique 1818 1829 Schelling Lettres philosophiques sur le dogmatisme et le criticisme 1797 Philosophie de l art 1802 1803 et Philosophie de la mythologie 1842 1847 1852 Schopenhauer Le monde comme volonte et comme representation 1819 1844 wikisource Kierkegaard Ou bien ou bien 1843 La Crise et une crise dans la vie d une actrice 1848 et Point de vue explicatif sur mon œuvre d ecrivain 1851 Charles Magloire Benard article Esthetique Dictionnaire des sciences philosophiques 1845 Jacob Burckhardt La civilisation de la Renaissance en Italie 1860 Baudelaire Salons 1845 1846 1859 Ecrits sur l Art et L Art Romantique 1869 Nietzsche La Naissance de la tragedie 1872 et Le Cas Wagner 1888 Eugene Veron L Esthetique origine des arts le gout et le genie definition de l art et de l esthetique collection Bibliotheque des sciences contemporaines Paris C Reinwald et Cie 1878 reedition chez Costes en 1921 puis chez Vrin en 2007 lire sur Gallica Esthetique contemporaine Wittgenstein Investigations philosophiques 1949 et Lecons et conversations sur l esthetique la psychologie et la croyance religieuse trad fr 1992 Heidegger Essais et conferences trad fr 1958 et Chemins qui ne menent nulle part L origine de l œuvre d art 1950 Bachmann Lecons de Francfort Problemes de poesie contemporaine 1959 Arendt Condition de l homme moderne L œuvre 1958 et La Crise de la culture 1961 Gadamer Verite et Methode 1960 Merleau Ponty L Œil et l Esprit 1961 Dufrenne Esthetique et philosophie 1961 Adorno Theorie esthetique 1970 Jean Francois Lyotard Discours figure 1971 Derrida La Dissemination 1972 et La Verite en peinture 1978 Kristeva La Revolution du langage poetique 1974 Ricœur La Metaphore vive Seuil coll Points Essais 1997 1re ed 1975 ISBN 978 2 02 031470 1 Jauss Pour une esthetique de la reception trad fr 1975 Eco Lector in fabula 1979 Deleuze Francis Bacon Logique de la sensation Seuil coll L ordre philosophique 2002 ISBN 978 2 02 050014 2 Danto Le monde de l art 1964 et La transfiguration du banal 1981 Goodman Langages de l art 1968 Ouvrages cites dans l article Dominique Chateau La Question de la question de l art Note sur l esthetique analytique Danto Goodman et quelques autres 1994 Edouard Pommier Histoire de l histoire de l art 1995 1997 Marc Jimenez Qu est ce que l esthetique 1997 Daniel Dumouchel Kant et la genese de la subjectivite esthetique 1999 Collectif Esthetique et philosophie de l art Reperes historiques et thematiques 2002 Esthetique Histoire d un transfert franco allemand Revue de metaphysique et de morale 2002 Alain Patrick Olivier Hegel la genese de l esthetique 2008 Notes et referencesBenard article Esthetique 1875 p 477 Sur l etymologie et la portee semantique de esthetique voir notamment Marc Jimenez esthetique dans Barbara Cassin Vocabulaire europeen des philosophies dictionnaire des intraduisibles Seuil Dictionnaires le Robert 2004 ISBN 2 02 030730 8 Alexander Gottlieb Baumgarten Meditationes philosophicae de nonnullis ad poema pertinentibus Meditations philosophiques sur quelques aspects de l essence du poeme Halae Magdeburgicae 1735 Esthetique vol 1 trad fr J Y Pranchere p 121 a et b Benard art Esthetique p 480 Vers 1780 Kant signale ainsi que les Allemands sont les seuls a se servir du mot esthetique pour designer ce que d autres appellent la critique du gout Critique de la raison pure et Hegel mentionne egalement A nous autres Allemands ce terme est familier les autres peuples l ignorent Esthetique Michel Blay Dictionnaire des concepts philosophiques Larousse CNRS editions 2006 ISBN 2 03 582657 8 pp 50 53 Elisabeth Decultot Asthetik esthetique Etapes d une naturalisation 1750 1840 Revue de Metaphysique et de Morale 2002 2 no 34 p 14 www cairn info load pdf php ID ARTICLE RMM 022 0007 Decultot 2002 p 21 Marc Jimenez Qu est ce que l esthetique Gallimard 1997 p 26 p 181 Hegel la genese de l esthetique Presses universitaires de Rennes 2008 p 10 a b et c Benard art Esthetique p 479 a et b Jean Lacoste La philosophie de l art 2019 ISBN 978 2 7154 0220 1 et 2 7154 0220 1 OCLC 1134688464 lire en ligne La theorie des trois lits L idee du lit monde intelligible la copie du lit par le menuisier realite sensible et la version degradee du lit peint par l artiste copie de copie a et b Atelier d esthetique collectif Esthetique et philosophie de l art Reperes historiques et thematique Bruxelles De Boeck 2002 v Initiation a la symbolique romane de Marie Madeleine Davy Flammarion 1977 p 160 169 et 223 ISBN 2080810197 v Initiation a la symbolique romane p 206 210 Selon le mot de Georges Duby in Le temps des cathedrales Paris 1976 p 175 Selon Suger la liturgie terrestre doit etre l image de la splendeur celeste v Les ecrits de Suger comme source d une esthetique medievale d Andreas Speer in Suger en question regards croises sur Saint Denis sous la direction de Rolf Grosse ed Oldenbourg Wissenschaftsverlag 2004 ISBN 3486568337 et 9783486568332 V La musique chez Hildegard de Bingen in Miroirs du Moyen Age de Patrick Ringgenberg ed Les Deux Oceans 2006 p 89 142 ISBN 2866811526 et 9782866811525 Une source capitale de l esthetique au Moyen Age est le De musica de Saint Augustin qui definit la musique comme la science de la mesure V Science du nombre in Initiation a la symbolique romane p 243 245 in Andre Grabar L iconoclasme Byzantin Champs Flammarion Paris 1998 Gilbert Dagron Decrire et peindre Essai sur le portrait iconique Gallimard Paris 2007 v L Univers optique p 99 105 dans Marsile Ficin et l art d Andre Chastel Librairie Droz 1975 ISBN 2600029818 et 9782600029810 V Les carnets de Leonard de Vinci ch 3 anatomie 7 proportions de l homme 9 optique 16 atmosphere 20 mathematiques 29 preceptes du peintre 30 couleur 31 paysage 32 ombre et lumiere 33 perspective 36 sculpture et 38 architecture Gallimard 1942 V aussi l Introduction a la methode de Leonard de Vinci 1895 de Paul Valery Cf Edmund Burke Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau ed Vrin 1990 Cf David Hume Essais esthetiques ed GF Flammarion 2000 Daniel Dumouchel Kant et la genese de la subjectivite esthetique Paris Vrin 1999 Kant Critique de la raison pure trad Jules Barni Flammarion 1976 p 82 Kant Critique de la faculte de juger Chap 7 Esthetique Histoire d un transfert franco allemand Revue de metaphysique et de morale Paris PUF 2002 2 de Kunstwissenschaft Voir Histoire de l histoire de l art sous la dir d Ed Pommier Paris Musee du Louvre Klincksieck 1995 1997 Conferences et colloques du Louvre T I ISBN 2 252 00319 7 et T II ISBN 2 252 03142 5 en part J Rusen Esthetisation de l histoire et historisation de l art au XIX e siecle T II p 177 194 Marc Jimenez art Esthetique p 417 Categorisation plus ou moins arbitraire d apres Atelier d esthetique collectif Esthetique et philosophie de l art Reperes historiques et thematique Bruxelles De Boeck 2002 pour laquelle l esthetique analytique est consideree comme une des multiples ecoles contemporaines Cite par Daniel Charles art Esthetique Encyclopedia Universalis tome 9 p 81 Faisant suite a ses cours de 1936 Texte integre dans le recueil Chemins qui ne menent nulle part Theatre des philosophes Ch IV trad Taminiaux L Œuvre d art a l epoque de sa reproductibilite technique paru en 1935 Melissa Theriault Le vrai et le reste Plaidoyer pour les arts populaires Montreal Varia Nota Bene 2015 268 p Nathan U Salmon Metaphysics Mathematics And Meaning Editeur Oxford University Press USA 24 novembre 2005 ISBN 978 0199281763 Dominique Chateau La Question de la question de l art Note sur l esthetique analytique Danto Goodman et quelques autres PUV 1994 p 8 Voir Hauser Cf Pour une sociologie esthetique 1993 Nathalie Heinich Ce que l art fait a la sociologie 1998 Hubert Damisch Sociologie de l art dans Encyclopedia Universalis Freud Das Interesse an der Psychoanalyse dans Gesammelte Werke cite dans L enfance de l art trad Kofman 1970 t 8 p 417 Sur la critique du semiocentrisme voir par exemple Mikel Dufrenne Esthetique et philosophie 1961 Jean Francois Lyotard Discours figures Gilles Deleuze Jacques Derrida V Avicennisme et averroisme dans la poetique et la rhetorique islamiques medievales en Rasa Indian aesthetic theory sur Encyclopaedia Britannica consulte le 1er juin 2021 Nicolas Go Philosophie esthetique de l Inde sur www cairn info consulte le 1er juin 2021 AnnexesSur les autres projets Wikimedia Departement Philosophie de l art sur Wikiversity Une categorie est consacree a ce sujet Esthetique Articles connexes Classification des arts Poietique Canon esthetique Liste d historiens de l art et de theoriciens de l art Plaisir esthetique Esthetique de la musique Philosophie de la danseLiens externes Ressources relatives a la recherche ANZSRC FoR Internet Encyclopedia of Philosophy JSTOR Ressource relative a la sante Medical Subject Headings Ressource relative aux beaux arts Grove Art Online Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Den Store Danske Encyklopaedi Encyclopedie de l Ukraine moderne Internetowa encyklopedia 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