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Mixotrophe

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Cet article est une ébauche concernant la biologie.

La mixotrophie est le mode trophique d'organismes vivants capables de se nourrir par autotrophie (via la photosynthèse) aussi bien que par hétérotrophie (aux dépens de constituants organiques préexistants), consécutivement ou simultanément. Ces organismes sont dits mixotrophes.

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La Limodore à feuilles avortées est une orchidée dont la photosynthèse est peu performante au stade adulte en raison d'une chlorophylle dysfonctionnelle. Cette altération est compensée par la mixotrophie : le rhizome est colonisé par des champignons mycorhiziens de la famille des russules et par la truffe noire, qui lui apportent des composés organiques.

Certains mixotrophes sont capables de se nourrir seulement par autotrophie en présence de lumière ou seulement par hétérotrophie en son absence, d'autres sont mixotrophes stricts, nécessitant simultanément la présence de lumière et de carbone organique.

Protistes

On considère aujourd'hui comme mixotrophes une grande majorité des protistes, y compris les phytoflagellés qui captent l'énergie lumineuse le jour et le carbone organique la nuit. De manière générale les protistes, même dépourvus de chloroplastes, sont à la fois capables de récupérer l'énergie lumineuse via différents plastes et d'absorber par osmose le carbone organique présent dans le milieu. La division du monde vivant en animaux et végétaux ne s'applique pas aux protistes.

L'exemple le plus célèbre concerne les euglènes, des organismes unicellulaires libres vivant en eau douce. Elles sont capables de réaliser la photosynthèse en présence de lumière. En son absence elles deviennent hétérotrophes pour le carbone et restent capables de vivre, contrairement à d'autres organismes photolithotrophes comme les plantes chlorophylliennes.

On peut distinguer différents groupes de mixotrophes, selon la source de leurs capacités photosynthétiques :

  • les mixotrophes constitutifs, qui sont dotés du matériel génétique leur permettant de produire et maintenir les plastes (exemples : , Prymnesium) ;
  • les mixotrophes non constitutifs, qui gardent dans leur cytoplasme le matériel photosynthétique provenant de leurs proies :
    • les généralistes, qui bénéficient des chloroplastes d'une grande variété d'autres organismes mais ne sont pas capables de les maintenir fonctionnels plus de quelques jours (, ),
    • les spécialistes, qui dépendent d'un type particulier de proies mais :
      • en gardent fonctionnels les plastes jusqu'à plusieurs mois (Dinophysis),
      • ou mettent à leur service des colonies entières de proies photosynthétiques, qui restent vivantes (foraminifères, radiolaires).

Microalgues

La mixotrophie à dominante hétérotrophe est un mode de production intensif et industriel des microalgues. Cette technologie consiste à produire de la biomasse par hétérotrophie tout en flashant les cellules pour activer les voies métaboliques rattachées aux différents plastes. Cette technologie permet d'atteindre en production industrielle des rendements de l'ordre de plusieurs centaines de grammes de matière sèche par litre et de produire l'ensemble des molécules pouvant être synthétisées par les microalgues.

Plantes supérieures

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Par la mycohétérotrophie, la plante mixotrophe obtient tout ou partie de ses nutriments en établissant un réseau mycorhizien avec des champignons biotrophes mycorhizogènes, à « fructification » épigée ou hypogée.

La mixotrophie peut aussi concerner des plantes vasculaires chlorophylliennes. Ces plantes vertes mixotrophes ne comptent pas uniquement sur l’assimilation chlorophyllienne pour se fournir en carbone organique. Elles complètent cette source par une hétérotrophie partielle vis-à-vis du carbone. C’est notamment le cas des plantes carnivores et des plantes hémiparasites comme le gui, qui ponctionne grâce à ses suçoirs les photosynthétats directement à la source, dans les tissus de la plante hôte autotrophe.

On sait depuis le début des années 2000 que certaines plantes utilisent un moyen plus indirect d’accéder à ces ressources complémentaires de carbone, la mycohétérotrophie partielle. Ce mode de nutrition mixte a pour le moment été mis en évidence dans la famille des Orchidaceae et dans la famille des Ericaceae (plus particulièrement dans la sous-famille des Pyroloïdés). On trouve dans ces familles des plantes entièrement hétérotrophes, totalement dépourvues de chlorophylle. Elles vivent en exploitant le carbone organique d’un champignon. Ces plantes mycohétérotrophes forment avec un champignon des mycorhizes particulières, de type orchidoïde ou monotropoïde et qui fonctionnent « à l’envers ». En effet, dans le cas habituel de la symbiose mycorhizienne, c’est la plante qui fournit au champignon du carbone, en échange de la nutrition minérale et hydrique que ce dernier peut apporter. Les processus physiologiques permettant le détournement par la plante mycohétérotrophe de ce carbone fongique n’ont pas encore été bien élucidés (digestion ou autres mécanismes de transfert ?). En dehors des régions tropicales, les champignons impliqués (identifiés par séquençage génétique) sont généralement des Ascomycètes et des Basidiomycètes symbiotiques, qui forment donc des ectomycorhizes avec les arbres forestiers avoisinants. Le carbone de ces champignons provient donc de l’activité photosynthétique des arbres avec lesquels ils sont associés, lequel est ensuite redistribué dans le réseau mycorhizien. Plusieurs lignées ont opté pour ce même mode de nutrition mycohétérotrophe, par convergence évolutive.

Les plantes mixotrophes sont très souvent fortement apparentées aux mycohétérotrophes exclusives, et on considère la mixotrophie comme une première étape évolutive vers la mycohétérotrophie. Il a été prouvé d’après les reconstructions phylogénétiques que les mycohétérotrophes dérivent d’ancêtres mixotrophes. La survie d’orchidées terrestre au phénotype « albinos », pratiquement dépourvues de chlorophylle, s’explique par cette capacité de compensation par mycohétérotrophie,,. De telles orchidées « albinos » sont un modèle permettant d’étudier les mécanismes évolutifs de passage de la mixotrophie vers l’hétérotrophie. La faible vigueur des individus dépourvus de chlorophylle suggère toutefois que la perte des capacités de photosynthèse n’est pas le seul mécanisme permettant d’expliquer cette transition. On a identifié des plantes mixtotrophes dans les forêts boréales, tempérées et méditerranéennes. On pourrait toutefois rechercher des mixotrophes dans d’autres types d’écosystèmes, mais aussi dans d’autres familles de plantes que celles citées précédemment. Les plantes concernées ont en commun de vivre dans des situations fortement ombragées par le couvert forestier. La mycohétérotrophie est envisagée comme une adaptation à ces conditions de faible luminosité, lorsque la photosynthèse ne peut suffire aux besoins métaboliques de la plante. Le carbone apporté par le champignon compense l’ombre, et permet aux plantes mixotrophes de s’épanouir sous une canopée très fermée,.

On peut se demander pourquoi les plantes mixotrophes gardent des capacités photosynthétiques, et n’évoluent pas systématiquement vers la mycohétérotrophie stricte. L’étude d’une orchidée méditerranéenne mixotrophe, le limodore à feuilles avortées Limodorum abortivum, apporte une réponse. Cette orchidée à peine verte dans la nature a des capacités photosynthétiques très limitées. C’est par mycorhization avec des russules qu’elle profite du carbone fixé par les arbres qui l’entoure. Or, traitée expérimentalement par des fongicides, cette orchidée est capable d’augmenter les concentrations de chlorophylle dans ses parties épigées, et particulièrement les ovaires, pour redevenir autotrophe et compenser la déficience des champignons associés.

Dans la nature, la possibilité de disposer de deux sources de carbone est un avantage permettant une plus grande plasticité de la plante face à un environnement variable. La photosynthèse peut prendre par exemple le relais dans les situations où le champignon est défavorisé. On peut mettre en évidence cette mixotrophie par l’étude de la composition isotopique en carbone 13. L’enrichissement en isotopes lourds du carbone dans les réseaux trophiques permet de différencier les organismes autotrophes des hétérotrophes,. Le profil isotopique des mixotrophes est intermédiaire entre celui des plantes autotrophes et celui des champignons, objectivant cette source mixte de carbone, à la fois d’origine photosynthétique et fongique. Cette méthode permet d’estimer la part de carbone apportée par la mycohétérotrophie. Cette part est très variable d’une espèce à l’autre, et peut aussi varier dans de fortes proportions chez une même espèce d’un site à l’autre. Il existe en réalité un véritable continuum entre autotrophie et hétérotrophie. Ainsi, chez les pyroloïdeae, on a observé que l’importance de cette mixotrophie est inversement corrélée avec l’accès à la lumière. Chez les pyroles, espèces sempervirentes, on suppose que la photosynthèse est prépondérante l’hiver, et que le carbone d’origine fongique gagne en importance à la belle saison, lorsque le feuillage des arbres accentue l’ombrage,. La difficulté de reprise après transplantation de certaines orchidées ou des pyroles s’expliquerait par la mixotrophie de nombre d’espèces forestières. Coupées du lien avec les arbres, par l’intermédiaire du champignon mycorhizien, elles sont privées d’une source très importante de carbone. Cela peut avoir des conséquences importantes pour la conservation de ces espèces, en rendant plus difficiles par exemple les mesures de conservation ex situ de ces taxons.

De nombreuses questions demeurent encore sans réponse au sujet de ces plantes mixotrophes. Peut-on les considérer comme parasites des champignons et des plantes dont elles dépendent ou apportent-elles quelque chose en retour ? Affectent-elles la productivité des écosystèmes forestiers dans lesquels elles peuvent être abondantes (cas des pyroles dans les forêts boréales) ?

Exemples de familles et de genres comportant des mixotrophes (liste non exhaustive) :

  • Orchidaceae : Cephalanthera, Corallorhiza, Epipactis, Limodorum, Listera, Platanthera ;
  • Ericaceae : Chimaphila, Orthilia, Pyrola.

Notes et références

  1. (en) Girlanda, M., Selosse, M.A., Cafasso, D., Brilli, F., Delfine, S., Fabbian, R., et al. (2006) Inefficient photosynthesis in the Mediterranean orchid Limodorum abortivum is mirrored by specific association to ectomycorrhizal Russulaceae. Mol Ecol 15: 491–504.
  2. (en) Bellino A, Alfani A et al. (2014). Nutritional regulation in mixotrophic plants: new insights from Limodorum abortivum. Oecologia 175, 875–885
  3. Aditée Mitra, « Le règne des plantes-garous », Hors-série Pour la science, no 101,‎ novembre-décembre 2018, p. 78-84.
  4. ↑ a et bSelosse MA, Roy M (2009) Green plants that feed on fungi: facts and questions about mixotrophy. Trends Plant Sci 14:64–70
  5. ↑ a b et cTedersoo, Leho, Prune Pellet, Urmas Kõljalg, et Marc-André Selosse. 2007. « Parallel Evolutionary Paths to Mycoheterotrophy in Understorey Ericaceae and Orchidaceae: Ecological Evidence for Mixotrophy in Pyroleae ». Oecologia 151 (2): 206‑17. doi:10.1007/s00442-006-0581-2.
  6. Leake, Jonathan R. 1994. « The Biology of Myco‐heterotrophic (‘saprophytic’) Plants ». New Phytologist 127 (2): 171‑216. doi:10.1111/j.1469-8137.1994.tb04272.x.
  7. Smith SE, Read DJ (1997) Mycorrhizal symbiosis, 2nd edn. Academic Press, London
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  9. Selosse M-A, Richard F, He X, Simard SW (2006) Mycorrhizal networks: des liaisons dangereuses? Trends Ecol Evol 11:621–628
  10. Abadie, J-C. et al. (2006) Cephalantera longifolia (Neottiae, Orchidaceae) is mixotrophic: a comparative study between green and nonphotosynthetic individuals. Can. J. Bot. 84, 1462–1477
  11. Selosse M-A, Faccio A, Scappaticci P, Bonfante P (2004) Chlorophyllous and achlorophyllous specimens of Epipactis microphylla (Neottieae, Orchidaceae) are associated with ectomycorrhizal septomycetes, including truffles. Microb Ecol 47:416–426
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  14. Bidartondo MI, Burghardt B, Gebauer G, Bruns TD, Read DJ (2004) Changing partners in the dark: isotopic and molecular evidence of ectomycorrhizal liaisons between forest orchids and trees. Proc R Soc Lond Ser B 271:1799–1806
  15. Girlanda M, Selosse MA, Cafasso D, Brilli F, Delfine S, Fabbian R, Ghignone S, Pinelli P, Segreto R, Loreto F, Cozzolino S, Perotto S (2006) Inefficient photosynthesis in the Mediterranean orchid Limodorum abortivum is mirrored by specific association to ectomycorrhizal Russulaceae. Mol Ecol 15:491–504
  16. Bellino, Alessandro, Anna Alfani, Marc-André Selosse, Rossella Guerrieri, Marco Borghetti, et Daniela Baldantoni. 2014. « Nutritional Regulation in Mixotrophic Plants: New Insights from Limodorum Abortivum ». Oecologia 175 (3): 875‑85. doi:10.1007/s00442-014-2940-8.
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Voir aussi

Bibliographie

  • Aditee Mitra, « Le plancton animal qui voulait devenir végétal », Pour la science, no 496,‎ février 2019, p. 50-59

Articles connexes

  • Phototrophie
  • Autotrophie
  • image Portail de la biologie

Auteur: www.NiNa.Az

Date de publication: 25 Mai, 2025 / 17:46

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Cet article est une ebauche concernant la biologie La mixotrophie est le mode trophique d organismes vivants capables de se nourrir par autotrophie via la photosynthese aussi bien que par heterotrophie aux depens de constituants organiques preexistants consecutivement ou simultanement Ces organismes sont dits mixotrophes La Limodore a feuilles avortees est une orchidee dont la photosynthese est peu performante au stade adulte en raison d une chlorophylle dysfonctionnelle Cette alteration est compensee par la mixotrophie le rhizome est colonise par des champignons mycorhiziens de la famille des russules et par la truffe noire qui lui apportent des composes organiques Certains mixotrophes sont capables de se nourrir seulement par autotrophie en presence de lumiere ou seulement par heterotrophie en son absence d autres sont mixotrophes stricts necessitant simultanement la presence de lumiere et de carbone organique ProtistesOn considere aujourd hui comme mixotrophes une grande majorite des protistes y compris les phytoflagelles qui captent l energie lumineuse le jour et le carbone organique la nuit De maniere generale les protistes meme depourvus de chloroplastes sont a la fois capables de recuperer l energie lumineuse via differents plastes et d absorber par osmose le carbone organique present dans le milieu La division du monde vivant en animaux et vegetaux ne s applique pas aux protistes L exemple le plus celebre concerne les euglenes des organismes unicellulaires libres vivant en eau douce Elles sont capables de realiser la photosynthese en presence de lumiere En son absence elles deviennent heterotrophes pour le carbone et restent capables de vivre contrairement a d autres organismes photolithotrophes comme les plantes chlorophylliennes On peut distinguer differents groupes de mixotrophes selon la source de leurs capacites photosynthetiques les mixotrophes constitutifs qui sont dotes du materiel genetique leur permettant de produire et maintenir les plastes exemples Prymnesium les mixotrophes non constitutifs qui gardent dans leur cytoplasme le materiel photosynthetique provenant de leurs proies les generalistes qui beneficient des chloroplastes d une grande variete d autres organismes mais ne sont pas capables de les maintenir fonctionnels plus de quelques jours les specialistes qui dependent d un type particulier de proies mais en gardent fonctionnels les plastes jusqu a plusieurs mois Dinophysis ou mettent a leur service des colonies entieres de proies photosynthetiques qui restent vivantes foraminiferes radiolaires MicroalguesLa mixotrophie a dominante heterotrophe est un mode de production intensif et industriel des microalgues Cette technologie consiste a produire de la biomasse par heterotrophie tout en flashant les cellules pour activer les voies metaboliques rattachees aux differents plastes Cette technologie permet d atteindre en production industrielle des rendements de l ordre de plusieurs centaines de grammes de matiere seche par litre et de produire l ensemble des molecules pouvant etre synthetisees par les microalgues Plantes superieuresPar la mycoheterotrophie la plante mixotrophe obtient tout ou partie de ses nutriments en etablissant un reseau mycorhizien avec des champignons biotrophes mycorhizogenes a fructification epigee ou hypogee La mixotrophie peut aussi concerner des plantes vasculaires chlorophylliennes Ces plantes vertes mixotrophes ne comptent pas uniquement sur l assimilation chlorophyllienne pour se fournir en carbone organique Elles completent cette source par une heterotrophie partielle vis a vis du carbone C est notamment le cas des plantes carnivores et des plantes hemiparasites comme le gui qui ponctionne grace a ses sucoirs les photosynthetats directement a la source dans les tissus de la plante hote autotrophe On sait depuis le debut des annees 2000 que certaines plantes utilisent un moyen plus indirect d acceder a ces ressources complementaires de carbone la mycoheterotrophie partielle Ce mode de nutrition mixte a pour le moment ete mis en evidence dans la famille des Orchidaceae et dans la famille des Ericaceae plus particulierement dans la sous famille des Pyroloides On trouve dans ces familles des plantes entierement heterotrophes totalement depourvues de chlorophylle Elles vivent en exploitant le carbone organique d un champignon Ces plantes mycoheterotrophes forment avec un champignon des mycorhizes particulieres de type orchidoide ou monotropoide et qui fonctionnent a l envers En effet dans le cas habituel de la symbiose mycorhizienne c est la plante qui fournit au champignon du carbone en echange de la nutrition minerale et hydrique que ce dernier peut apporter Les processus physiologiques permettant le detournement par la plante mycoheterotrophe de ce carbone fongique n ont pas encore ete bien elucides digestion ou autres mecanismes de transfert En dehors des regions tropicales les champignons impliques identifies par sequencage genetique sont generalement des Ascomycetes et des Basidiomycetes symbiotiques qui forment donc des ectomycorhizes avec les arbres forestiers avoisinants Le carbone de ces champignons provient donc de l activite photosynthetique des arbres avec lesquels ils sont associes lequel est ensuite redistribue dans le reseau mycorhizien Plusieurs lignees ont opte pour ce meme mode de nutrition mycoheterotrophe par convergence evolutive Les plantes mixotrophes sont tres souvent fortement apparentees aux mycoheterotrophes exclusives et on considere la mixotrophie comme une premiere etape evolutive vers la mycoheterotrophie Il a ete prouve d apres les reconstructions phylogenetiques que les mycoheterotrophes derivent d ancetres mixotrophes La survie d orchidees terrestre au phenotype albinos pratiquement depourvues de chlorophylle s explique par cette capacite de compensation par mycoheterotrophie De telles orchidees albinos sont un modele permettant d etudier les mecanismes evolutifs de passage de la mixotrophie vers l heterotrophie La faible vigueur des individus depourvus de chlorophylle suggere toutefois que la perte des capacites de photosynthese n est pas le seul mecanisme permettant d expliquer cette transition On a identifie des plantes mixtotrophes dans les forets boreales temperees et mediterraneennes On pourrait toutefois rechercher des mixotrophes dans d autres types d ecosystemes mais aussi dans d autres familles de plantes que celles citees precedemment Les plantes concernees ont en commun de vivre dans des situations fortement ombragees par le couvert forestier La mycoheterotrophie est envisagee comme une adaptation a ces conditions de faible luminosite lorsque la photosynthese ne peut suffire aux besoins metaboliques de la plante Le carbone apporte par le champignon compense l ombre et permet aux plantes mixotrophes de s epanouir sous une canopee tres fermee On peut se demander pourquoi les plantes mixotrophes gardent des capacites photosynthetiques et n evoluent pas systematiquement vers la mycoheterotrophie stricte L etude d une orchidee mediterraneenne mixotrophe le limodore a feuilles avortees Limodorum abortivum apporte une reponse Cette orchidee a peine verte dans la nature a des capacites photosynthetiques tres limitees C est par mycorhization avec des russules qu elle profite du carbone fixe par les arbres qui l entoure Or traitee experimentalement par des fongicides cette orchidee est capable d augmenter les concentrations de chlorophylle dans ses parties epigees et particulierement les ovaires pour redevenir autotrophe et compenser la deficience des champignons associes Dans la nature la possibilite de disposer de deux sources de carbone est un avantage permettant une plus grande plasticite de la plante face a un environnement variable La photosynthese peut prendre par exemple le relais dans les situations ou le champignon est defavorise On peut mettre en evidence cette mixotrophie par l etude de la composition isotopique en carbone 13 L enrichissement en isotopes lourds du carbone dans les reseaux trophiques permet de differencier les organismes autotrophes des heterotrophes Le profil isotopique des mixotrophes est intermediaire entre celui des plantes autotrophes et celui des champignons objectivant cette source mixte de carbone a la fois d origine photosynthetique et fongique Cette methode permet d estimer la part de carbone apportee par la mycoheterotrophie Cette part est tres variable d une espece a l autre et peut aussi varier dans de fortes proportions chez une meme espece d un site a l autre Il existe en realite un veritable continuum entre autotrophie et heterotrophie Ainsi chez les pyroloideae on a observe que l importance de cette mixotrophie est inversement correlee avec l acces a la lumiere Chez les pyroles especes sempervirentes on suppose que la photosynthese est preponderante l hiver et que le carbone d origine fongique gagne en importance a la belle saison lorsque le feuillage des arbres accentue l ombrage La difficulte de reprise apres transplantation de certaines orchidees ou des pyroles s expliquerait par la mixotrophie de nombre d especes forestieres Coupees du lien avec les arbres par l intermediaire du champignon mycorhizien elles sont privees d une source tres importante de carbone Cela peut avoir des consequences importantes pour la conservation de ces especes en rendant plus difficiles par exemple les mesures de conservation ex situ de ces taxons De nombreuses questions demeurent encore sans reponse au sujet de ces plantes mixotrophes Peut on les considerer comme parasites des champignons et des plantes dont elles dependent ou apportent elles quelque chose en retour Affectent elles la productivite des ecosystemes forestiers dans lesquels elles peuvent etre abondantes cas des pyroles dans les forets boreales Exemples de familles et de genres comportant des mixotrophes liste non exhaustive Orchidaceae Cephalanthera Corallorhiza Epipactis Limodorum Listera Platanthera Ericaceae Chimaphila Orthilia Pyrola Notes et references en Girlanda M Selosse M A Cafasso D Brilli F Delfine S Fabbian R et al 2006 Inefficient photosynthesis in the Mediterranean orchid Limodorum abortivum is mirrored by specific association to ectomycorrhizal Russulaceae Mol Ecol 15 491 504 en Bellino A Alfani A et al 2014 Nutritional regulation in mixotrophic plants new insights from Limodorum abortivum Oecologia 175 875 885 Aditee Mitra Le regne des plantes garous Hors serie Pour la science no 101 novembre decembre 2018 p 78 84 a et b Selosse MA Roy M 2009 Green plants that feed on fungi facts and questions about mixotrophy Trends Plant Sci 14 64 70 a b et c Tedersoo Leho Prune Pellet Urmas Koljalg et Marc Andre Selosse 2007 Parallel Evolutionary Paths to Mycoheterotrophy in Understorey Ericaceae and Orchidaceae Ecological Evidence for Mixotrophy in Pyroleae Oecologia 151 2 206 17 doi 10 1007 s00442 006 0581 2 Leake Jonathan R 1994 The Biology of Myco heterotrophic saprophytic 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