Ne doit pas être confondu avec Phonétique La phonologie ou phonémique est la branche de la linguistique qui étudie l org
Phonologie

La phonologie ou phonémique est la branche de la linguistique qui étudie l'organisation des sons du langage au sein des différentes langues naturelles. Elle est complémentaire de la phonétique, qui s'intéresse à ces sons eux-mêmes, indépendamment de leur emploi. La phonétique s’intéresse aux sons en tant qu’unités acoustiques produites par un mécanisme physiologique (phones) ; la phonologie, aux sons en tant qu’éléments d’un système (phonèmes).
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Pratiqué par | Phonologue (d) |
Objets | Phonème système phonologique (d) |
Exposé de la méthode phonologique
Distinguer le son du phonème
Le phonème /r/ en français peut servir de bon exemple. Un francophone peut prononcer le mot rat avec un /r/ roulé [r], un /r/ grasseyé [ʀ], ou encore un /r/ guttural [ʁ] ; la phonologie n'y verra cependant qu'un seul phonème /r/, car il n'est pas possible, en français, d'opposer, par exemple, trois mots qui débuteraient chacun par une de ces sortes de /r/ et seraient suivis de /a/ : cette distinction n'intéresse que la phonétique. Autrement dit, [ra] (avec /r/ roulé), [ʀa] (avec /r/ grasseyé, comme les prononçait Édith Piaf) et [ʁa] (avec un /r/ guttural) se réduisent tous trois à la suite de phonèmes /ra/, et ces suites de phones désignent toutes le même mot. On dira alors que les sons [r], [ʀ] et [ʁ] sont des variantes libres du phonème /r/, c'est-à-dire diverses possibilités de réalisation qui ne contrastent pas en français (alors que [r] et [ʁ] s'opposent dans la prononciation de l'arabe et constituent deux phonèmes distincts).
La phonologie n'ayant pas besoin de viser à une aussi grande précision que la phonétique, elle n'utilise pas autant de symboles que cette dernière et suit souvent des notations qui sont propres à l'étude de chaque langue. Ainsi, dans l'exemple précédent, si [ʀ], [ʁ] et [r] (notation phonétique) désignent des sons différents, /r/ (notation phonologique) servira à dénoter n'importe lequel des allophones tant que ceux-ci ne s'opposent pas dans la langue.
De plus, si l'on peut décrire phonétiquement les sons comme ils se présentent, à la suite, il faut, en phonologie, respecter la règle « un signe = un phonème ». Par exemple, dans le mot anglais choose, ce qu’un francophone analyserait spontanément comme une succession de deux sons [t] + [ʃ] (« ch »), correspond en fait à un seul son : une affriquée. Ce son, représenté par un seul symbole /t͡ʃ/, a également statut de phonème parce qu’il permet d’opposer des paires minimales contenant /t/ ou /ʃ/ (tat et chat). Dans la phrase anglaise, on peut parfaitement trouver une succession /t/ + /ʃ/. Ici, /t͡ʃ/ s’oppose à /tʃ/ et suffit à modifier le sens de la phrase ; comparer en anglais :
- /waɪˈt͡ʃuːz/ why choose?
- /waɪtˈʃuːz/ white shoes
Notons cependant qu'un tel exemple ne constitue pas une paire minimale, car d'autres phénomèmes (intonation, hauteur) les différencient.
Cependant, la succession de phonèmes non affriqués est parfois nécessaire aussi en français (contrairement à l'anglais, le ton n'est pas noté en phonologie française et réalisé phonétiquement au gré de l'interlocuteur suivant l'intention, et il en est de même pour la longueur phonétique des voyelles françaises) :
- /sɛtʃɑ̃kəʒɛm/ sept chants que j'aime, au minimum réalisé [sɛt ʃɑ̃k(ə)ʒɛm]
se distingue de :
- /sɛt͡ʃɑ̃(ɡ)kəʒɛm/ c'est Chang que j'aime, au minimum réalisé [sɛ t͡ʃɑ̃k(ə)ʒɛm]
La première version nécessite de marquer une pause entre les deux phonèmes /t/ et /ʃ/ pour éviter l'affrication, alors que dans les autres cas, les pauses entre mots ne sont souvent marquées ni phonétiquement ni phonologiquement, et l'affrication est réalisée automatiquement dans le discours usuel rapide. Cette affrication qui crée un seul phonème en phonétique ne change pas la phonologie des mots. Un tel cas où la distinction phonologique est nécessaire ne se produit que pour les emprunts de mots étrangers commençant par des affriquées après un mot finissant par une voyelle, et l'usage français est d'allonger la voyelle, ou de marquer la pause, ou de marquer le ton en prononçant l'affriquée du mot emprunté.

La paire minimale
Traits distinctifs, traits pertinents et unités discrètes
En phonétique on appelle trait distinctif un son qui permet à l'auditeur de distinguer deux phonèmes de prononciation proche. En phonologie, on appelle trait pertinent un trait distinctif qui, dans l'organisation d'une langue particulière, sert effectivement à distinguer deux phonèmes. Enfin, une unité discrète est la séquence sonore minimale qu'un auditeur-locuteur peut identifier comme phonème dans une séquence sonore.
Les corrélations
Lorsque le même trait distinctif permet d'opposer une série de phonèmes, on parle de corrélation phonologique. Et le trait distinctif en question s'appelle la marque de corrélation. Par exemple : le trait de sonorité est en français une marque de corrélation, car il permet d'opposer des phonèmes sourds à des phonèmes sonores de la façon suivante :
/-sonorité/= /p/, /t/, /k/, /f/ ,/s/ ,/ʃ/ /+sonorité/= /b/, /d/, /ɡ/, /v/ ,/z/ ,/ʒ/
La distribution
Les unités distinctives n’auront pas nécessairement une valeur stable. Leur qualité phonétique peut changer selon l’entourage : on a affaire à des phénomènes de variation. Leur qualité phonologique, c'est-à-dire le caractère distinctif, peut disparaître : on a affaire à des phénomènes de neutralisation.
La variation
Un entourage phonétique différent peut avoir de l’influence sur les caractéristiques phonétiques d’un phonème : il faut toujours examiner tous les entourages possibles d’un son dont on veut établir la fonction phonologique. Revenons à deux sons que nous avons mentionnés : [œ] peuple et [ø] peuplé (on les appelle des « voyelles moyennes antérieures arrondies ») ; elles n’ont la même distribution que dans de très rares cas, par exemple, elles peuvent être commutées dans le même entourage phonétique dans les mots jeune / jeûne avec [ʒœn] / [ʒøn] ou encore fun / foehn [fœn] et [føn]. Cependant, mis à part ces deux cas, par ailleurs, l'entourage phonétique est différent : on aura, par exemple, honneur [ɔnœʁ], mais ni *[ɔnœ] ni *[nœ], et on aura nœud [nø] mais non *[nøʁ]. Cependant, en raison de ces deux cas, on ne peut pas dire qu'on a une seule et même unité phonologique qui a soit la forme [œ] soit [ø]. Et c’est ce que nous avons vu : le phonème /ø/ a deux variantes, selon l’environnement phonétique. Un autre exemple serait ceux [sø] et sœur [sœʁ] : c’est la présence de la consonne qui induit la variation. Ces variantes combinatoires sont dites en distribution complémentaire : lorsqu’un apparaît, l’autre est impossible, et réciproquement.
Les facteurs susceptibles de donner lieu à une distribution complémentaire sont :
- Les caractéristiques phonétiques des sons de l’entourage ;
- La structure syllabique (syllabe ouverte ou fermée) ;
- La place dans le mot ou la syllabe (position initiale, médiane ou finale) ;
- La place par rapport à l’accent de mot.
Quelques exemples dans différentes langues :
- en anglais britannique, les mots sill (rebord, seuil), silk et silly. Leurs retranscriptions phonétiques sont : [sɪɫ], [sɪɫk] et [sɪlɪ], où [ɫ] est une articulation appelée l sombre, i.e. relèvement du dos de la langue vers le voile du palais ;
- en anglais britannique, il est impossible d’avoir *[sɪl] ou *[sɪlk] avec un l clair, ou [ˈsɪ.ɫi]. On n’aura donc jamais l’opposition [ˈsɪ.ɫi] et [ˈsɪ.li]. Les sons [l] et [ɫ] sont deux variantes combinatoires d’un phonème unique /l/. La variante [ɫ] apparaît en position post-vocalique dans la syllabe, alors que la variante [l] apparaît en position pré-vocalique dans la syllabe, comme dans [laɪt] ou [dɪˈlaɪt] ;
- l’allemand possède deux fricatives sourdes, l’une palatale [ç], et l’autre vélaire [x] : Licht [lɪçt] et Nacht [nɑxt].
On peut essayer de faire les paires minimales suivantes, celles qui se rapprochent le plus de ce que l’on sait être une paire minimale :- nicht [nɪçt] et Nacht [nɑxt],
- Licht [lɪçt] et lacht [lɑxt].
- Si la voyelle est antérieure ([ɪ]), la consonne qui apparaît est palatale : [ç] ; si la voyelle est postérieure ([ɑ]), la consonne est vélaire : [x]. [x] et [ç] sont deux variantes combinatoires d’un même phonème, et les conditions d’apparition des deux variantes sont liées à la qualité phonétique de la voyelle.
La neutralisation
Lorsqu’une opposition a pu être établie, c’est grâce à un nombre important de paires minimales qui illustrent l’occurrence de deux phonèmes dans une distribution donnée. Mais la conclusion à laquelle on peut aboutir n’est pas nécessairement valable pour toutes les distributions. Prenons l’allemand. Il connaît l’opposition /k/ /ɡ/ à l’initiale ou en position intervocalique, comme dans :
- kraus (crépu) et graus (effroyable) ;
- hake ((j’)accroche) et Hage (buissons).
Mais, en position finale, il n’y a plus de distinction : on ne trouve que le son [k] : Tag [taːk], sag [zaːk] ou Sack (sac) [zak]. L’opposition est alors neutralisée. La neutralisation se fait au profit de la consonne sourde /k/, qui devient l’archiphonème /K/. L’archiphonème est le produit de la neutralisation d’une opposition, et il signale que, dans une distribution donnée, une distinction entre deux phonèmes perd son caractère distinctif.
Dans le domaine vocalique, le français est intéressant : c’est la distinction entre marée [maʁe] et marais [maʁɛ], ou entre été [ete] et étais [etɛ]. En position finale, les deux phonèmes /e/ et /ɛ/ ont une valeur distinctive. Mais dans toutes les autres distributions, l’opposition /e/ et /ɛ/ est neutralisée : l’une ou l’autre des valeurs phonétiques ne disparaît pas, on trouve l’une ou l’autre, mais le passage de l’une à l’autre ne fait pas changer la signification du mot. Ici, la neutralisation implique la disparition du caractère distinctif d’une opposition entre deux sons. On parlera donc toujours d’une neutralisation d’une opposition phonétique, et non d’un phonème. Ainsi, pour le mot raidi, on peut avoir la prononciation [ʁedi] ou [ʁɛdi]. [e] et [ɛ] sont alors deux variantes de l’archiphonème /ɛ/. Les neutralisations sont des phénomènes fréquents dans les différents systèmes phonologiques. Elles concernent des oppositions isolées (ce que nous venons de voir), mais aussi des ensembles d’oppositions, c’est ce qu’on appelle des corrélations. C’est, par exemple, le cas de la corrélation de voisement (oppositions entre consonnes voisées et non voisées)
- En français, on trouve les mots examen et vexer. Le premier possède deux consonnes voisées consécutives [ɡ] et [z] : [ɛɡzamɛ̃] ; le second possède les deux consonnes non voisées correspondantes [k] et [s] : [vɛkse].
- Même chose en anglais. On a raised et raced : dans le premier mot, les consonnes sont voisées [z] et [d] : [reɪzd] ; dans le second, les consonnes sont non voisées [s] et [t] : [reɪst].
Dans ces deux systèmes phonologiques, la corrélation de voisement est neutralisée. D’un point de vue phonétique, c’est un phénomène d’assimilation. Mais l’entourage phonétique qui génère des neutralisations n’est pas toujours facile à caractériser. C’est le cas, en anglais, de la neutralisation de l’opposition entre /s/ et /ʃ/ devant /l/ et /r/. Cette opposition est bien établie dans les contextes suivants : same et shame, ou mass et mash. Cependant, elle disparaît devant /r/ et /l/, et l’archiphonème /ʃ/ résultant de cette neutralisation a deux variantes [s] et [ʃ], qui se répartissent ainsi :
- [s] devant /l/ : slug [slʌɡ], sleek [sliːk], slink (né avant terme, pour un animal) [slɪŋk],
- [ʃ] devant /r/ : shrug [ʃrʌɡ], shriek [ʃriːk], shrink [ʃrɪŋk].
C’est un trait phonétique qui donne lieu à cette neutralisation : [ʃ] et [r] ont en commun un arrondissement des lèvres, [s] et [l] se prononcent lèvres écartées. Ainsi, pour savoir quelle opposition est neutralisée ; le phonologue doit raisonner sur l’ensemble des voyelles et des consonnes orales d’un système phonologique donné, donc sur des systèmes d’oppositions.
La distribution lacunaire
La distribution lacunaire est l’indice qui permet de diagnostiquer soit une distribution complémentaire, soit une neutralisation. En anglais, c’est la distribution lacunaire du l sombre (absent en début de syllabe), et celle, complémentaire, du l clair (absent en fin de syllabe) qui permettent de conclure à une distribution complémentaire de ces deux variantes du phonèmes /l/.
Mais la conclusion n’est pas toujours aussi facile : c’est le cas des consonnes [ʔ] et [h]. Elles ne sont pas commutables, et ne peuvent donner lieu à des paires minimales. /h/ et /ʔ/ sont néanmoins considérés comme des phonèmes (ils ont une fonction distinctives par rapport aux autres consonnes), mais ils ont tous deux une distribution lacunaire, leurs distributions lacunaires respectives se trouvant être complémentaires.
Le problème des phonèmes composés
Notation de système phonologique
Par convention, une transcription phonologique se place entre barres obliques : /ʁa/ est la transcription phonologique du mot français rat. Chaque symbole utilisé doit ne renvoyer qu'à un seul phonème et chaque phonème ne doit être codé que par un seul symbole. Les symboles utilisés sont souvent ceux de l'API mais on trouve de nombreuses méthodes de transcription, selon les langues, les auteurs, les époques. Entre autres, pour le français, la notation Alfonic initiée par André Martinet. Ces notations sont largement inspirées des archigraphèmes tels que révélés par Nina Catach.
Liste de termes propres à la phonologie
- ;
- unité suprasegmentale ;
- allophone ;
- distribution (libre, complémentaire, partielle, etc.) ;
- neutralisation ;
- phonème ;
- archiphonème ;
- paire minimale (et opposition pertinente) ;
- signe linguistique.
- structure
Pathologies du système phonologique
Les troubles phonologiques sont des troubles qui atteignent la constitution du système phonologique, et par conséquent la construction du système phonologique des mots. Il s'agit de troubles centraux, qui touchent l'intégrité des représentations d'un niveau linguistique dans le système cognitif.
Bibliographie
- Henriette Walter, Phonologie du français, Coll. Le Linguiste, paris, PUF, 1977, 162p.
- Yvon Desportes, Phonologie du français, Nouveaux Cahiers de la Sorbonne, Paris, 4/2010 (54 pages)
- Edward Sapir, « La réalité psychologique des phonémes », Journal de Psychologie Normale et Pathologique, vol. 30, , p. 247–265
- Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, Paris, Payot, 1916.
Voir aussi
Articles connexes
- Acquisition des langues étrangères
- Langues
- Linguistique
Linguistes spécialisés
- Anna Vainikka
- Martha Young-Scholten
Liens externes
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Ne doit pas etre confondu avec Phonetique La phonologie ou phonemique est la branche de la linguistique qui etudie l organisation des sons du langage au sein des differentes langues naturelles Elle est complementaire de la phonetique qui s interesse a ces sons eux memes independamment de leur emploi La phonetique s interesse aux sons en tant qu unites acoustiques produites par un mecanisme physiologique phones la phonologie aux sons en tant qu elements d un systeme phonemes PhonologieProcedure simplifiee pour determiner si deux sons representent des phonemes identiques ou differents Partie deLinguistiquePratique parPhonologue d ObjetsPhoneme systeme phonologique d modifier modifier le code modifier WikidataExpose de la methode phonologiqueDistinguer le son du phoneme Article detaille Commutation linguistique Le phoneme r en francais peut servir de bon exemple Un francophone peut prononcer le mot rat avec un r roule r un r grasseye ʀ ou encore un r guttural ʁ la phonologie n y verra cependant qu un seul phoneme r car il n est pas possible en francais d opposer par exemple trois mots qui debuteraient chacun par une de ces sortes de r et seraient suivis de a cette distinction n interesse que la phonetique Autrement dit ra avec r roule ʀa avec r grasseye comme les prononcait Edith Piaf et ʁa avec un r guttural se reduisent tous trois a la suite de phonemes ra et ces suites de phones designent toutes le meme mot On dira alors que les sons r ʀ et ʁ sont des variantes libres du phoneme r c est a dire diverses possibilites de realisation qui ne contrastent pas en francais alors que r et ʁ s opposent dans la prononciation de l arabe et constituent deux phonemes distincts La phonologie n ayant pas besoin de viser a une aussi grande precision que la phonetique elle n utilise pas autant de symboles que cette derniere et suit souvent des notations qui sont propres a l etude de chaque langue Ainsi dans l exemple precedent si ʀ ʁ et r notation phonetique designent des sons differents r notation phonologique servira a denoter n importe lequel des allophones tant que ceux ci ne s opposent pas dans la langue De plus si l on peut decrire phonetiquement les sons comme ils se presentent a la suite il faut en phonologie respecter la regle un signe un phoneme Par exemple dans le mot anglais choose ce qu un francophone analyserait spontanement comme une succession de deux sons t ʃ ch correspond en fait a un seul son une affriquee Ce son represente par un seul symbole t ʃ a egalement statut de phoneme parce qu il permet d opposer des paires minimales contenant t ou ʃ tat et chat Dans la phrase anglaise on peut parfaitement trouver une succession t ʃ Ici t ʃ s oppose a tʃ et suffit a modifier le sens de la phrase comparer en anglais waɪˈt ʃuːz why choose waɪtˈʃuːz white shoes Notons cependant qu un tel exemple ne constitue pas une paire minimale car d autres phenomemes intonation hauteur les differencient Cependant la succession de phonemes non affriques est parfois necessaire aussi en francais contrairement a l anglais le ton n est pas note en phonologie francaise et realise phonetiquement au gre de l interlocuteur suivant l intention et il en est de meme pour la longueur phonetique des voyelles francaises sɛtʃɑ keʒɛm sept chants que j aime au minimum realise sɛt ʃɑ k e ʒɛm se distingue de sɛt ʃɑ ɡ keʒɛm c est Chang que j aime au minimum realise sɛ t ʃɑ k e ʒɛm La premiere version necessite de marquer une pause entre les deux phonemes t et ʃ pour eviter l affrication alors que dans les autres cas les pauses entre mots ne sont souvent marquees ni phonetiquement ni phonologiquement et l affrication est realisee automatiquement dans le discours usuel rapide Cette affrication qui cree un seul phoneme en phonetique ne change pas la phonologie des mots Un tel cas ou la distinction phonologique est necessaire ne se produit que pour les emprunts de mots etrangers commencant par des affriquees apres un mot finissant par une voyelle et l usage francais est d allonger la voyelle ou de marquer la pause ou de marquer le ton en prononcant l affriquee du mot emprunte Nikolai Trubetzkoy linguiste russe connu pour ses travaux dans le domaine de la phonologie Photo prise vers 1920 La paire minimale Article detaille Paire minimale Traits distinctifs traits pertinents et unites discretes En phonetique on appelle trait distinctif un son qui permet a l auditeur de distinguer deux phonemes de prononciation proche En phonologie on appelle trait pertinent un trait distinctif qui dans l organisation d une langue particuliere sert effectivement a distinguer deux phonemes Enfin une unite discrete est la sequence sonore minimale qu un auditeur locuteur peut identifier comme phoneme dans une sequence sonore Les correlations Lorsque le meme trait distinctif permet d opposer une serie de phonemes on parle de correlation phonologique Et le trait distinctif en question s appelle la marque de correlation Par exemple le trait de sonorite est en francais une marque de correlation car il permet d opposer des phonemes sourds a des phonemes sonores de la facon suivante sonorite p t k f s ʃ sonorite b d ɡ v z ʒ La distribution Les unites distinctives n auront pas necessairement une valeur stable Leur qualite phonetique peut changer selon l entourage on a affaire a des phenomenes de variation Leur qualite phonologique c est a dire le caractere distinctif peut disparaitre on a affaire a des phenomenes de neutralisation La variation Un entourage phonetique different peut avoir de l influence sur les caracteristiques phonetiques d un phoneme il faut toujours examiner tous les entourages possibles d un son dont on veut etablir la fonction phonologique Revenons a deux sons que nous avons mentionnes œ peuple et o peuple on les appelle des voyelles moyennes anterieures arrondies elles n ont la meme distribution que dans de tres rares cas par exemple elles peuvent etre commutees dans le meme entourage phonetique dans les mots jeune jeune avec ʒœn ʒon ou encore fun foehn fœn et fon Cependant mis a part ces deux cas par ailleurs l entourage phonetique est different on aura par exemple honneur ɔnœʁ mais ni ɔnœ ni nœ et on aura nœud no mais non noʁ Cependant en raison de ces deux cas on ne peut pas dire qu on a une seule et meme unite phonologique qui a soit la forme œ soit o Et c est ce que nous avons vu le phoneme o a deux variantes selon l environnement phonetique Un autre exemple serait ceux so et sœur sœʁ c est la presence de la consonne qui induit la variation Ces variantes combinatoires sont dites en distribution complementaire lorsqu un apparait l autre est impossible et reciproquement Les facteurs susceptibles de donner lieu a une distribution complementaire sont Les caracteristiques phonetiques des sons de l entourage La structure syllabique syllabe ouverte ou fermee La place dans le mot ou la syllabe position initiale mediane ou finale La place par rapport a l accent de mot Quelques exemples dans differentes langues en anglais britannique les mots sill rebord seuil silk et silly Leurs retranscriptions phonetiques sont sɪɫ sɪɫk et sɪlɪ ou ɫ est une articulation appelee l sombre i e relevement du dos de la langue vers le voile du palais en anglais britannique il est impossible d avoir sɪl ou sɪlk avec un l clair ou ˈsɪ ɫi On n aura donc jamais l opposition ˈsɪ ɫi et ˈsɪ li Les sons l et ɫ sont deux variantes combinatoires d un phoneme unique l La variante ɫ apparait en position post vocalique dans la syllabe alors que la variante l apparait en position pre vocalique dans la syllabe comme dans laɪt ou dɪˈlaɪt l allemand possede deux fricatives sourdes l une palatale c et l autre velaire x Licht lɪct et Nacht nɑxt On peut essayer de faire les paires minimales suivantes celles qui se rapprochent le plus de ce que l on sait etre une paire minimale nicht nɪct et Nacht nɑxt Licht lɪct et lacht lɑxt Si la voyelle est anterieure ɪ la consonne qui apparait est palatale c si la voyelle est posterieure ɑ la consonne est velaire x x et c sont deux variantes combinatoires d un meme phoneme et les conditions d apparition des deux variantes sont liees a la qualite phonetique de la voyelle La neutralisation Lorsqu une opposition a pu etre etablie c est grace a un nombre important de paires minimales qui illustrent l occurrence de deux phonemes dans une distribution donnee Mais la conclusion a laquelle on peut aboutir n est pas necessairement valable pour toutes les distributions Prenons l allemand Il connait l opposition k ɡ a l initiale ou en position intervocalique comme dans kraus crepu et graus effroyable hake j accroche et Hage buissons Mais en position finale il n y a plus de distinction on ne trouve que le son k Tag taːk sag zaːk ou Sack sac zak L opposition est alors neutralisee La neutralisation se fait au profit de la consonne sourde k qui devient l archiphoneme K L archiphoneme est le produit de la neutralisation d une opposition et il signale que dans une distribution donnee une distinction entre deux phonemes perd son caractere distinctif Dans le domaine vocalique le francais est interessant c est la distinction entre maree maʁe et marais maʁɛ ou entre ete ete et etais etɛ En position finale les deux phonemes e et ɛ ont une valeur distinctive Mais dans toutes les autres distributions l opposition e et ɛ est neutralisee l une ou l autre des valeurs phonetiques ne disparait pas on trouve l une ou l autre mais le passage de l une a l autre ne fait pas changer la signification du mot Ici la neutralisation implique la disparition du caractere distinctif d une opposition entre deux sons On parlera donc toujours d une neutralisation d une opposition phonetique et non d un phoneme Ainsi pour le mot raidi on peut avoir la prononciation ʁedi ou ʁɛdi e et ɛ sont alors deux variantes de l archiphoneme ɛ Les neutralisations sont des phenomenes frequents dans les differents systemes phonologiques Elles concernent des oppositions isolees ce que nous venons de voir mais aussi des ensembles d oppositions c est ce qu on appelle des correlations C est par exemple le cas de la correlation de voisement oppositions entre consonnes voisees et non voisees En francais on trouve les mots examen et vexer Le premier possede deux consonnes voisees consecutives ɡ et z ɛɡzamɛ le second possede les deux consonnes non voisees correspondantes k et s vɛkse Meme chose en anglais On a raised et raced dans le premier mot les consonnes sont voisees z et d reɪzd dans le second les consonnes sont non voisees s et t reɪst Dans ces deux systemes phonologiques la correlation de voisement est neutralisee D un point de vue phonetique c est un phenomene d assimilation Mais l entourage phonetique qui genere des neutralisations n est pas toujours facile a caracteriser C est le cas en anglais de la neutralisation de l opposition entre s et ʃ devant l et r Cette opposition est bien etablie dans les contextes suivants same et shame ou mass et mash Cependant elle disparait devant r et l et l archiphoneme ʃ resultant de cette neutralisation a deux variantes s et ʃ qui se repartissent ainsi s devant l slug slʌɡ sleek sliːk slink ne avant terme pour un animal slɪŋk ʃ devant r shrug ʃrʌɡ shriek ʃriːk shrink ʃrɪŋk C est un trait phonetique qui donne lieu a cette neutralisation ʃ et r ont en commun un arrondissement des levres s et l se prononcent levres ecartees Ainsi pour savoir quelle opposition est neutralisee le phonologue doit raisonner sur l ensemble des voyelles et des consonnes orales d un systeme phonologique donne donc sur des systemes d oppositions La distribution lacunaire La distribution lacunaire est l indice qui permet de diagnostiquer soit une distribution complementaire soit une neutralisation En anglais c est la distribution lacunaire du l sombre absent en debut de syllabe et celle complementaire du l clair absent en fin de syllabe qui permettent de conclure a une distribution complementaire de ces deux variantes du phonemes l Mais la conclusion n est pas toujours aussi facile c est le cas des consonnes ʔ et h Elles ne sont pas commutables et ne peuvent donner lieu a des paires minimales h et ʔ sont neanmoins consideres comme des phonemes ils ont une fonction distinctives par rapport aux autres consonnes mais ils ont tous deux une distribution lacunaire leurs distributions lacunaires respectives se trouvant etre complementaires Le probleme des phonemes composes Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Notation de systeme phonologique Par convention une transcription phonologique se place entre barres obliques ʁa est la transcription phonologique du mot francais rat Chaque symbole utilise doit ne renvoyer qu a un seul phoneme et chaque phoneme ne doit etre code que par un seul symbole Les symboles utilises sont souvent ceux de l API mais on trouve de nombreuses methodes de transcription selon les langues les auteurs les epoques Entre autres pour le francais la notation Alfonic initiee par Andre Martinet Ces notations sont largement inspirees des archigraphemes tels que reveles par Nina Catach Voir la categorie methode de transcription Liste de termes propres a la phonologieSur les autres projets Wikimedia Thesaurus phonetique francais sur le Wiktionnaire unite suprasegmentale allophone distribution libre complementaire partielle etc neutralisation phoneme archiphoneme paire minimale et opposition pertinente signe linguistique structurePathologies du systeme phonologique Les troubles phonologiques sont des troubles qui atteignent la constitution du systeme phonologique et par consequent la construction du systeme phonologique des mots Il s agit de troubles centraux qui touchent l integrite des representations d un niveau linguistique dans le systeme cognitif BibliographieHenriette Walter Phonologie du francais Coll Le Linguiste paris PUF 1977 162p Yvon Desportes Phonologie du francais Nouveaux Cahiers de la Sorbonne Paris 4 2010 54 pages Edward Sapir La realite psychologique des phonemes Journal de Psychologie Normale et Pathologique vol 30 1933 p 247 265 Ferdinand de Saussure Cours de linguistique generale Paris Payot 1916 Voir aussiSur les autres projets Wikimedia phonologie sur le Wiktionnaire Articles connexes Acquisition des langues etrangeres Langues LinguistiqueLinguistes specialises Anna Vainikka Martha Young ScholtenLiens externes Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Japon Tchequie Lettonie Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Den Store Danske Encyklopaedi Gran Enciclopedia Catalana Larousse Store norske leksikon Universalis Ressource relative a la recherche JSTORPortail de la linguistique