Ne doit pas être confondu avec Philogynie La phylogénie ou phylogenèse du grec ancien φῦλον phûlon tribu famille clan et
Phylogénétique

La phylogénie ou phylogenèse, du grec ancien φῦλον / phûlon, « tribu, famille, clan » et γένεσις / génesis, « genèse », est l'étude des liens de parenté (relations phylogénétiques ou phylétiques) entre les êtres vivants et ceux qui ont disparu :
- entre individus (niveau généalogique ; seule une généalogie individuelle peut répondre à la question « qui est l'ancêtre de qui ? », tandis qu'une phylogénie de groupe peut répondre à la question « qui est le plus proche parent de qui ? ») ;
- entre populations (à l'intérieur d'une même espèce qui, pour simplifier, peut se résumer à une population dont les membres sont interféconds : niveau intraspécifique) ;
- entre espèces (niveau interspécifique).

Partie de | Systématique, biologie de l'évolution |
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Pratiqué par | Phylogénéticien ou phylogénéticienne (d) |
Objets | Phylogenèse (en) évolution |
La phylogenèse permet de reconstituer l'évolution des organismes vivants.
En phylogenèse, on représente couramment les parentés par un arbre phylogénétique. Le nombre de nœuds entre les branches, qui représente autant d'ancêtres communs, indique le degré de parenté entre les individus, les groupes ou les taxons. Plus il y a de nœuds et donc d'ancêtres intermédiaires entre deux êtres vivants, plus leur ancêtre commun est ancien et plus leur parenté actuelle est éloignée.
En phylogenèse interspécifique, un arbre (dendrogramme) est élaboré :
- soit par phénétique (phénogramme), la longueur des branches représentant la distance génétique entre taxons ;
- soit par cladistique (cladogramme), où l'on place sur les branches les événements évolutifs (états dérivés de caractères homologues) ayant eu lieu dans chaque lignée.
Histoire
Le terme de phylogénie est créé par Ernst Haeckel dans son ouvrage Natürliche Schöpfungsgeschichte (1868). Il dénomme ainsi l'« histoire de l'évolution paléontologique des organismes » par opposition à l'histoire de l'évolution individuelle ou ontogénie qu'il considère comme une récapitulation de la première.
L'inscription de la figure de l'arbre dans une dimension temporelle et phylogénétique s'effectue en 1809 avec Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829), dès 1837 chez Charles Robert Darwin (1809-1882) et en 1856 avec le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace (1823-1913).
Le première arbre de la vie a été dessiné par Charles Darwin ( 1809-1882)
Présentation
La systématique, ou l'étude de la diversité biologique en vue de sa classification, se concentre, à la lumière des découvertes récentes, sur une classification phylogénétique remplaçant à présent la classification classique.[réf. nécessaire]
La classification classique établit des groupes ou taxons en fonction d'un simple critère de ressemblance globale.
Une classification phylogénétique suppose que l'on regroupe les êtres vivants en fonction de leurs liens de parenté. Tout groupe systématique (ou « taxon ») renferme donc des êtres vivants proches entre eux génétiquement (ce qui n'est pas toujours corrélé à une ressemblance phénotypique globale). Les liens de parenté entre deux membres d'un taxon sont toujours plus étroits que les liens de parenté entre un membre quelconque du groupe et un être vivant extérieur au groupe (il arrive que ce membre extérieur soit pourtant très ressemblant en raison du phénomène de convergence évolutive, il s'agit alors d'analogie entre les espèces, ce qui ne permet pas de les classer).
Pour reconstituer les liens de parenté entre êtres vivants, la phylogénie procède selon deux techniques : la phénétique et la cladistique.
Il est donc vraiment important de saisir la différence entre analogue (caractère qui se ressemble) et homologue (caractère semblable hérité d'un ancêtre commun et dû à une évolution).
Cladistique

La cladistique, dont les bases ont été jetées par Willi Hennig, hiérarchise les caractères comparés. Ne sont en fait regroupés dans un même taxon que les êtres vivants qui partagent des caractères homologues :
- une « homologie apomorphique » (ou apomorphie du grec ἀπό / apó, « dérivée de » et μορφή / morphḗ, « forme ») est partagée par deux ou plusieurs taxons-frères, et concourt à déterminer un groupe monophylétique strict, ou clade, même si tous les descendants n'ont pas conservé ce caractère (exemple : tous les tétrapodes ont ou ont eu quatre membres, même s'ils ont disparu chez les serpents) ;
- une « homologie synapomorphique » (ou synapomorphie du grec σύν / sún, « commune », ἀπό / apó, « dérivée de » et μορφή / morphḗ, « forme ») est un caractère dérivé, comme les deux paires de membres des tétrapodes, dérivés des nageoires pectorales et pelviennes, paires, des sarcoptérygiens ;
- une « homologie symplésiomorphique » (ou symplésiomorphie du grec σύν / sún, « commune », πλησίος / plêsíos, « proche de » et μορφή / morphḗ, « forme ») est un caractère partagé par plusieurs lignées qui l'ont hérité d'un ancêtre commun, mais qui a pu prendre des formes différentes selon les adaptations, comme les membres antérieurs des tétrapodes, devenus bras, nageoires ou ailes, et ce à plusieurs reprises puisque des groupes différents ont développé séparément des nageoires (manchots, siréniens, cétacés) ou des ailes (ainsi l'aile de la chauve-souris et de l'oiseau sont homologues en tant que membres antérieurs, mais non en tant qu'ailes : l'ancêtre commun de l'oiseau et de la chauve-souris possédait en effet déjà quatre pattes mais ses membres antérieurs n'étaient pas des ailes : le membre antérieur « aile » est apparu plus tard indépendamment dans les deux lignées des chiroptères et des oiseaux).
Le caractère « membres pairs » a deux états : | |
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État ancestral | État dérivé |
2 paires de nageoires des poissons (9 et 10) | 2 paires de pattes (lézard) |
![]() | ![]() |
Les homologies sont en fait vues comme des innovations évolutives partagées : si un caractère homologue est partagé par deux taxons, c'est que les deux taxons l'ont hérité de leur ancêtre commun. Ce caractère homologue est donc apparu dans la lignée menant à cet ancêtre commun. Tout être vivant possédant ce caractère homologue descend donc de cet ancêtre commun tandis que les êtres vivants ne possédant pas ce caractère homologue ne descendent pas de cet ancêtre commun et sont plus éloignés génétiquement.
La cladistique repose donc sur l'identification (souvent difficile) de l'homologie des caractères. Elle est pertinente au niveau morphologique (et est le seul moyen de classer les espèces fossiles dont l'ADN est rarement conservé) comme au niveau moléculaire. Les résultats sont représentés dans un arbre phylogénétique, dénommé cladogramme, dans lequel chaque nœud représente un ancêtre commun et où les synapomorphies sont représentées sur les branches dont la longueur est arbitraire. Chacune de ces branches est appelée un clade. Deux taxons sont d'autant plus apparentés qu'ils partagent un ancêtre commun proche dans l'arbre. Ici aussi, donc, les taxons se retrouvent regroupés en fonction de leurs liens de parenté.
Phénétique
La phénétique consiste à étudier les relations de similarité ou de dissimilarité globale entre les êtres vivants ; on a longtemps supposé, et ce peut être exact, que le degré de ressemblance est corrélé au degré de parenté. Méthodologiquement, on commence par quantifier la ressemblance entre les êtres vivants à classer.
Toutefois, en raison des analogies, les caractères morphologiques ne garantissent pas la parenté : certaines ressemblances entre êtres vivants ou taxons ne peuvent en effet pas être attribuées à une ascendance commune. Elles peuvent découler d'une adaptation analogue : on parle alors de convergence évolutive car deux taxons différents vivant dans des niches écologiques semblables ou sur lesquels la sélection naturelle a eu un impact semblable, pourront avoir des caractères analogues. Les ailes des oiseaux et des chauves-souris sont des caractères analogues en tant qu'adaptations des membres antérieurs au vol ramé, mais sont apparues séparément dans chacune de ces deux lignées, et ne sont donc pas héritées d'un ancêtre ailé commun.

Par ailleurs il est très difficile de quantifier numériquement des ressemblances morphologiques : lorsque l'on compare un très grand nombre de caractères, on obtient un taux statistique mais non une certitude sur l'origine des ressemblances. La quantification numérique des ressemblances, appliquée au niveau moléculaire, permet cependant de comparer les taxons et donne d'intéressants indices pour reconstruire les phylogénies. Pour ce faire, l'on compare différents constituants moléculaires du vivant comme l'ADN, l'ARN ou les protéines, qui sont des molécules polymères. Chaque résidu de la molécule (nucléotide pour l'ADN et l'ARN ou acide aminé pour la protéine) est alors considéré comme un caractère. Il est donc possible de comparer les séquences chez plusieurs êtres vivants et de quantifier leur ressemblance par un simple pourcentage que l'on assimile à la « distance génétique » entre les deux taxons auxquels appartiennent les deux êtres vivants.
Les résultats sont représentés dans un arbre phylogénétique ou dendrogramme où la longueur des branches dépend de la distance génétique et représente donc le probable degré de parenté entre les taxons étudiés et le probable temps écoulé depuis chaque divergence (« spéciation »). Cette technique se fonde sur le calcul d'un indice de similitude globale (ISG) qui est défini après l'analyse de nombreux caractères (morphologiques, anatomiques, moléculaires…). Toute analyse se fait à partir d'une seule espèce (par exemple en comparant de séquences nucléotidiques spécifiques de plusieurs organismes par rapport à un seul). À partir de cette comparaison, on crée une « matrice de distance génétique » (tableau au nombre d'entrées égal au nombre d'organismes comparés comprenant notre organisme de référence) puis on recherche les plus petites distances (organismes les plus proches pour le critère étudié) afin de constituer un arbre phylogénétique.
Il en résulte une probabilité de parenté, avec un degré d'incertitude, qui explique pourquoi les phylogénéticiens ne parlent jamais d'« ancêtre » ou de « descendant », mais de plus proche parent connu de telle ou telle espèce.
Utilisation conjointe de la phénétique et de la cladistique
Pendant longtemps des discussions, parfois violentes, ont opposé tenants de l'une ou de l'autre technique. Aujourd'hui la phénétique et la cladistique sont souvent utilisées conjointement comme deux méthodes indépendantes. Lorsque leurs résultats sont convergents, on obtient des phylogénies très solides ; dans le cas contraire, on poursuit les études. L'utilisation de la phénétique moléculaire et de la cladistique ainsi que la confrontation des arbres obtenus a été largement permise par les méthodes modernes que sont l'amplification par PCR et le séquençage, alliées à de puissants outils de calcul qui permettent d'automatiser ces méthodes.

L'utilisation conjointe de ces deux méthodes a révélé l'existence dans la classification classique de nombreux regroupements artificiels, basés sur des ressemblances de convergence, donc non fondés sur les liens de parenté et qui sont donc à présent considérés comme non pertinents et ne doivent plus être utilisés en taxonomie : c'est, par exemple, le cas des poissons (on parle maintenant de « vertébrés non-tétrapodes »), des batraciens fossiles et actuels (on parle maintenant de « tétrapodes non-amniotes ») ou des reptiles (on parle maintenant séparément de « chéloniens », de « lépidosaures » ou de « crocodiliens », ces derniers étant plus proches des oiseaux que des deux autres groupes). Un autre exemple est l'utilisation du pour les études de phylogénie des procaryotes.

Critères de la phylogénie
Le partage entre espèces d'un caractère ou d'un certain nombre de caractères est un indice de l'éventualité d'une origine commune remontant jusqu'à un ancêtre commun, le premier à avoir développé ce caractère ou ensemble de caractères. L'existence de l'ancêtre peut donc être déduite par la méthode cladistique, mais pas son identité, qui reste inconnue à moins que soient trouvés des fossiles à la fois d'individus d'une espèce-ancêtre et d'individus d'une espèce-descendante en ligne directe, ce qui statistiquement est si improbable, que l'on considère cela comme impossible. Par exemple, même si les oiseaux partagent tous un ancêtre commun, la découverte en 1861 d'un fossile comme Archaeopteryx (un coelurosaure proche des oiseaux) ne prouve pas que cette espèce-là en particulier soit l'ancêtre de tous les oiseaux actuels, car une découverte future pourrait mettre au jour un coelurosaure fossile plus ancien, ou plus proche des oiseaux qu'Archaeopteryx (c'est pourquoi on parle maintenant d'« avialiens non-aviens » pour ces groupes intermédiaires, expression qui traduit l'absence de certitude d'être en face d'un ancêtre direct des oiseaux modernes).
Les rapports d'ancêtre à descendants (la généalogie) ne peuvent être identifiés en tant que tels, que si l'identité même de l'ancêtre et des descendants est préalablement connue. Autrement dit, pour retracer la généalogie, la science de la classification devrait avoir la certitude de connaître toutes les espèces existantes et ayant existé. Comme ce n'est pas le cas, car l'humanité est loin de pouvoir connaître la totalité des espèces vivantes et fossiles, la généalogie, même si elle est réelle, ne peut être précisément retracée, mais seulement reconstituée avec un degré de probabilité que la science tente d'augmenter, en multipliant les études de ces éléments partiels que sont les espèces fossiles et actuelles connues. Cela permet d'évaluer les rapports de parenté entre espèces. Telle est la différence entre une généalogie (« qui est ancêtre de qui ? ») et une phylogénie (« qui est le plus proche parent de qui ? »). Les rapports phylogénétiques entre espèces connues forment ainsi de possibles critères objectifs de classification.
Notes et références
- (fr + grc) Anatole Bailly, Abrégé du dictionnaire grec français, Paris, Hachette, , 1012 p. (ISBN 2-01-003528-3 et 9782010035289, OCLC 461974285), p. 944
- Pierre Vignais, La biologie, des origines à nos jours : Une histoire des idées et des hommes, EDP Sciences, , 480 p. (ISBN 2-86883-519-8), p. 468
- Ernst Haeckel (trad. de l'allemand par Charles-Jean-Marie Letourneau), Histoire de la création des êtres organisés, d'après les lois naturelles [« Natürliche Schöpfungsgeschichte »], Paris, C. Reinwald, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
- L'arbre phylogénétique du vivant
- Cladistique
- Classification phylogénétique
- Conservatisme de niche
- Ontophylogenèse
- Phénétique
- Phylogénétique moléculaire
- Phylogéographie
- Réconciliation phylogénétique
- Règnes du vivant
- Systématique évolutionniste
- Taxonomie numérique
- Guide phylogénétique illustré du monde animal
Bibliographie
- Judd, Campbell, Kellog, Stevens, Botanique systématique Une perspective phylogénétique, DeBoeck Université,
Liens externes
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- [PDF] Erwan Corre, Introduction aux méthodes de phylogénie, 2013
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Ne doit pas etre confondu avec Philogynie La phylogenie ou phylogenese du grec ancien fῦlon phulon tribu famille clan et genesis genesis genese est l etude des liens de parente relations phylogenetiques ou phyletiques entre les etres vivants et ceux qui ont disparu entre individus niveau genealogique seule une genealogie individuelle peut repondre a la question qui est l ancetre de qui tandis qu une phylogenie de groupe peut repondre a la question qui est le plus proche parent de qui entre populations a l interieur d une meme espece qui pour simplifier peut se resumer a une population dont les membres sont interfeconds niveau intraspecifique entre especes niveau interspecifique Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article ne cite pas suffisamment ses sources avril 2013 PhylogenieEvolution phylogenique des trois grands domaines du buisson de l histoire evolutive du vivant selon la classification phylogenetique les archees et bacteries procaryotes et les eucaryotes Partie deSystematique biologie de l evolutionPratique parPhylogeneticien ou phylogeneticienne d ObjetsPhylogenese en evolution modifier modifier le code modifier Wikidata La phylogenese permet de reconstituer l evolution des organismes vivants En phylogenese on represente couramment les parentes par un arbre phylogenetique Le nombre de nœuds entre les branches qui represente autant d ancetres communs indique le degre de parente entre les individus les groupes ou les taxons Plus il y a de nœuds et donc d ancetres intermediaires entre deux etres vivants plus leur ancetre commun est ancien et plus leur parente actuelle est eloignee En phylogenese interspecifique un arbre dendrogramme est elabore soit par phenetique phenogramme la longueur des branches representant la distance genetique entre taxons soit par cladistique cladogramme ou l on place sur les branches les evenements evolutifs etats derives de caracteres homologues ayant eu lieu dans chaque lignee HistoireLe terme de phylogenie est cree par Ernst Haeckel dans son ouvrage Naturliche Schopfungsgeschichte 1868 Il denomme ainsi l histoire de l evolution paleontologique des organismes par opposition a l histoire de l evolution individuelle ou ontogenie qu il considere comme une recapitulation de la premiere L inscription de la figure de l arbre dans une dimension temporelle et phylogenetique s effectue en 1809 avec Jean Baptiste Lamarck 1744 1829 des 1837 chez Charles Robert Darwin 1809 1882 et en 1856 avec le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace 1823 1913 Le premiere arbre de la vie a ete dessine par Charles Darwin 1809 1882 PresentationLa systematique ou l etude de la diversite biologique en vue de sa classification se concentre a la lumiere des decouvertes recentes sur une classification phylogenetique remplacant a present la classification classique ref necessaire La classification classique etablit des groupes ou taxons en fonction d un simple critere de ressemblance globale Une classification phylogenetique suppose que l on regroupe les etres vivants en fonction de leurs liens de parente Tout groupe systematique ou taxon renferme donc des etres vivants proches entre eux genetiquement ce qui n est pas toujours correle a une ressemblance phenotypique globale Les liens de parente entre deux membres d un taxon sont toujours plus etroits que les liens de parente entre un membre quelconque du groupe et un etre vivant exterieur au groupe il arrive que ce membre exterieur soit pourtant tres ressemblant en raison du phenomene de convergence evolutive il s agit alors d analogie entre les especes ce qui ne permet pas de les classer Pour reconstituer les liens de parente entre etres vivants la phylogenie procede selon deux techniques la phenetique et la cladistique Il est donc vraiment important de saisir la difference entre analogue caractere qui se ressemble et homologue caractere semblable herite d un ancetre commun et du a une evolution CladistiqueArticle 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plhsios plesios proche de et morfh morphḗ forme est un caractere partage par plusieurs lignees qui l ont herite d un ancetre commun mais qui a pu prendre des formes differentes selon les adaptations comme les membres anterieurs des tetrapodes devenus bras nageoires ou ailes et ce a plusieurs reprises puisque des groupes differents ont developpe separement des nageoires manchots sireniens cetaces ou des ailes ainsi l aile de la chauve souris et de l oiseau sont homologues en tant que membres anterieurs mais non en tant qu ailes l ancetre commun de l oiseau et de la chauve souris possedait en effet deja quatre pattes mais ses membres anterieurs n etaient pas des ailes le membre anterieur aile est apparu plus tard independamment dans les deux lignees des chiropteres et des oiseaux Le caractere membres pairs a deux etats Etat ancestral Etat derive2 paires de nageoires des poissons 9 et 10 2 paires de pattes lezard Les homologies sont en fait vues comme des innovations evolutives partagees si un caractere homologue est partage par deux taxons c est que les deux taxons l ont herite de leur ancetre commun Ce caractere homologue est donc apparu dans la lignee menant a cet ancetre commun Tout etre vivant possedant ce caractere homologue descend donc de cet ancetre commun tandis que les etres vivants ne possedant pas ce caractere homologue ne descendent pas de cet ancetre commun et sont plus eloignes genetiquement La cladistique repose donc sur l identification souvent difficile de l homologie des caracteres Elle est pertinente au niveau morphologique et est le seul moyen de classer les especes fossiles dont l ADN est rarement conserve comme au niveau moleculaire Les resultats sont representes dans un arbre phylogenetique denomme cladogramme dans lequel chaque nœud represente un ancetre commun et ou les synapomorphies sont representees sur les branches dont la longueur est arbitraire Chacune de ces branches est appelee un clade Deux taxons sont d autant plus apparentes qu ils partagent un ancetre commun proche dans l arbre Ici aussi donc les taxons se retrouvent regroupes en fonction de leurs liens de parente PhenetiqueArticle detaille Phenetique La phenetique consiste a etudier les relations de similarite ou de dissimilarite globale entre les etres vivants on a longtemps suppose et ce peut etre exact que le degre de ressemblance est correle au degre de parente Methodologiquement on commence par quantifier la ressemblance entre les etres vivants a classer Toutefois en raison des analogies les caracteres morphologiques ne garantissent pas la parente certaines ressemblances entre etres vivants ou taxons ne peuvent en effet pas etre attribuees a une ascendance commune Elles peuvent decouler d une adaptation analogue on parle alors de convergence evolutive car deux taxons differents vivant dans des niches ecologiques semblables ou sur lesquels la selection naturelle a eu un impact semblable pourront avoir des caracteres analogues Les ailes des oiseaux et des chauves souris sont des caracteres analogues en tant qu adaptations des membres anterieurs au vol rame mais sont apparues separement dans chacune de ces deux lignees et ne sont donc pas heritees d un ancetre aile commun Les quatre modalites de la speciation Par ailleurs il est tres difficile de quantifier numeriquement des ressemblances morphologiques lorsque l on compare un tres grand nombre de caracteres on obtient un taux statistique mais non une certitude sur l origine des ressemblances La quantification numerique des ressemblances appliquee au niveau moleculaire permet cependant de comparer les taxons et donne d interessants indices pour reconstruire les phylogenies Pour ce faire l on compare differents constituants moleculaires du vivant comme l ADN l ARN ou les proteines qui sont des molecules polymeres Chaque residu de la molecule nucleotide pour l ADN et l ARN ou acide amine pour la proteine est alors considere comme un caractere Il est donc possible de comparer les sequences chez plusieurs etres vivants et de quantifier leur ressemblance par un simple pourcentage que l on assimile a la distance genetique entre les deux taxons auxquels appartiennent les deux etres vivants Les resultats sont representes dans un arbre phylogenetique ou dendrogramme ou la longueur des branches depend de la distance genetique et represente donc le probable degre de parente entre les taxons etudies et le probable temps ecoule depuis chaque divergence speciation Cette technique se fonde sur le calcul d un indice de similitude globale ISG qui est defini apres l analyse de nombreux caracteres morphologiques anatomiques moleculaires Toute analyse se fait a partir d une seule espece par exemple en comparant de sequences nucleotidiques specifiques de plusieurs organismes par rapport a un seul A partir de cette comparaison on cree une matrice de distance genetique tableau au nombre d entrees egal au nombre d organismes compares comprenant notre organisme de reference puis on recherche les plus petites distances organismes les plus proches pour le critere etudie afin de constituer un arbre phylogenetique Il en resulte une probabilite de parente avec un degre d incertitude qui explique pourquoi les phylogeneticiens ne parlent jamais d ancetre ou de descendant mais de plus proche parent connu de telle ou telle espece Utilisation conjointe de la phenetique et de la cladistiquePendant longtemps des discussions parfois violentes ont oppose tenants de l une ou de l autre technique Aujourd hui la phenetique et la cladistique sont souvent utilisees conjointement comme deux methodes independantes Lorsque leurs resultats sont convergents on obtient des phylogenies tres solides dans le cas contraire on poursuit les etudes L utilisation de la phenetique moleculaire et de la cladistique ainsi que la confrontation des arbres obtenus a ete largement permise par les methodes modernes que sont l amplification par PCR et le sequencage alliees a de puissants outils de calcul qui permettent d automatiser ces methodes Un sphenodonte le Tuatara Dans son cas le qualificatif de reptile designe son appartenance aux diapsides lepidosaures L utilisation conjointe de ces deux methodes a revele l existence dans la classification classique de nombreux regroupements artificiels bases sur des ressemblances de convergence donc non fondes sur les liens de parente et qui sont donc a present consideres comme non pertinents et ne doivent plus etre utilises en taxonomie c est par exemple le cas des poissons on parle maintenant de vertebres non tetrapodes des batraciens fossiles et actuels on parle maintenant de tetrapodes non amniotes ou des reptiles on parle maintenant separement de cheloniens de lepidosaures ou de crocodiliens ces derniers etant plus proches des oiseaux que des deux autres groupes Un autre exemple est l utilisation du pour les etudes de phylogenie des procaryotes Representation d un Archaeopteryx en predateur d un Compsognathus juvenile deux coelurosaures Criteres de la phylogenieLe partage entre especes d un caractere ou d un certain nombre de caracteres est un indice de l eventualite d une origine commune remontant jusqu a un ancetre commun le premier a avoir developpe ce caractere ou ensemble de caracteres L existence de l ancetre peut donc etre deduite par la methode cladistique mais pas son identite qui reste inconnue a moins que soient trouves des fossiles a la fois d individus d une espece ancetre et d individus d une espece descendante en ligne directe ce qui statistiquement est si improbable que l on considere cela comme impossible Par exemple meme si les oiseaux partagent tous un ancetre commun la decouverte en 1861 d un fossile comme Archaeopteryx un coelurosaure proche des oiseaux ne prouve pas que cette espece la en particulier soit l ancetre de tous les oiseaux actuels car une decouverte future pourrait mettre au jour un coelurosaure fossile plus ancien ou plus proche des oiseaux qu Archaeopteryx c est pourquoi on parle maintenant d avialiens non aviens pour ces groupes intermediaires expression qui traduit l absence de certitude d etre en face d un ancetre direct des oiseaux modernes Les rapports d ancetre a descendants la genealogie ne peuvent etre identifies en tant que tels que si l identite meme de l ancetre et des descendants est prealablement connue Autrement dit pour retracer la genealogie la science de la classification devrait avoir la certitude de connaitre toutes les especes existantes et ayant existe Comme ce n est pas le cas car l humanite est loin de pouvoir connaitre la totalite des especes vivantes et fossiles la genealogie meme si elle est reelle ne peut etre precisement retracee mais seulement reconstituee avec un degre de probabilite que la science tente d augmenter en multipliant les etudes de ces elements partiels que sont les especes fossiles et actuelles connues Cela permet d evaluer les rapports de parente entre especes Telle est la difference entre une genealogie qui est ancetre de qui et une phylogenie qui est le plus proche parent de qui Les rapports phylogenetiques entre especes connues forment ainsi de possibles criteres objectifs de classification Notes et references fr grc Anatole Bailly Abrege du dictionnaire grec francais Paris Hachette 1981 1012 p ISBN 2 01 003528 3 et 9782010035289 OCLC 461974285 p 944 Pierre Vignais La biologie des origines a nos jours Une histoire des idees et des hommes EDP Sciences 2001 480 p ISBN 2 86883 519 8 p 468 Ernst Haeckel trad de l allemand par Charles Jean Marie Letourneau Histoire de la creation des etres organises d apres les lois naturelles Naturliche Schopfungsgeschichte Paris C Reinwald 1874 lire en ligne Voir aussiSur les autres projets Wikimedia phylogenie sur le WiktionnairePhylogenie sur Wikiversity Articles connexes L arbre phylogenetique du vivant Cladistique Classification phylogenetique Conservatisme de niche Ontophylogenese Phenetique Phylogenetique moleculaire Phylogeographie Reconciliation phylogenetique Regnes du vivant Systematique evolutionniste Taxonomie numerique Guide phylogenetique illustre du monde animalBibliographie Judd Campbell Kellog Stevens Botanique systematique Une perspective phylogenetique DeBoeck Universite 2002Liens externes Ressources relatives a la recherche ANZSRC FoR JSTOR Ressource relative a la sante Medical Subject Headings Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Gran Enciclopedia Catalana Internetowa encyklopedia PWN Nationalencyklopedin Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Israel Lettonie PDF Erwan Corre Introduction aux methodes de phylogenie 2013 Portail de la biologie Portail origine et evolution du vivant