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Systémique

La systémique est une manière de définir, étudier, ou expliquer tout type de phénomène, qui consiste avant tout à considérer ce phénomène comme un système : un ensemble complexe d’interactions, souvent entre , le tout au sein d'un système plus grand. Elle se distingue des approches traditionnelles qui s'attachent à découper un système en parties sans considérer le fonctionnement et l'activité de l'ensemble, c'est-à-dire le système global lui-même.
La systémique privilégie ainsi une approche globale, macroscopique, holistique ou synthétique ; elle observe et étudie un système selon diverses perspectives et à différents niveaux d'organisation ; et surtout elle prend en compte les diverses interactions existantes entre les parties du système (dont d'éventuels ).
Apparue progressivement au milieu du XXe siècle, la systémique s'est construite en opposition à la tradition analytique cartésienne et à d'autres formes de réductionnisme, qui tendent à découper le tout en parties indépendantes et montraient leurs limites dans la compréhension de la réalité. Sont historiquement distinguées deux grandes phases, souvent dites « première » et « deuxième » systémiques :
- La première systémique, des années 1950 à 1970, est souvent considérée comme statique, centrée autour des systèmes théoriques fermés étudiés en France par le structuralisme, aux États-Unis par la cybernétique et la théorie de l'information ;
- La deuxième systémique, à partir des années 1970, naît avec l'apparition des concepts d'émergence et d'auto-organisation, et débouche sur une conception plus ouverte et appliquée des systèmes complexes.
Le terme systémique est forgé à partir du grec ancien σύστημα / sústema, « ensemble organisé ».
Éclairage
Les principes de la systémique s'appliquent donc à tous les domaines : technologie, science, informatique, psychologie, neurosciences, management, etc. L'approche systémique facilite la modélisation car elle se concentre entièrement sur la caractérisation des échanges de l'élément étudié, en termes qualitatifs et quantitatifs.
Historique
L'abbé Étienne Bonnot de Condillac (1715-1780), dans son ouvrage intitulé Traité des Systèmes (1749), dresse un cadre de ce qui va devenir l'approche systémique. Ses exemples concernent la science politique.
En 1906, l'économiste Vilfredo Pareto introduisait la notion de théorie systémique dans l'un de ses ouvrages d'économie politique : Manuel d'économie politique. Il serait cependant abusif d'en faire le fondateur de cette orientation théorique. On pourrait également se référer à l'article Système de Vauban dans l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert.
Le mot systémique n'apparaît cependant qu'au milieu du XXe siècle et découle de la théorie systémique (ou théorie des systèmes) qui est l'une des bases de la systémique. On distingue couramment deux systémiques, c'est-à-dire deux apports successifs à l’approche systémique :
- La première systémique, née du structuralisme, de la cybernétique, de la théorie de l’information et de l’analyse des systèmes de Ludwig von Bertalanffy et apparue dans les années 1950 : elle est centrée sur les concepts de structure, d’information, de régulation, de totalité et d’organisation. Le concept essentiel est sans doute ici celui de régulation, tel qu’il est défini à travers la notion de boucle de rétroaction.
- La deuxième systémique, née dans les années 1970 et 1980, et intégrant deux autres concepts essentiels : la communication et l’auto-organisation (ou autonomie). À la base du concept d’auto-organisation, on trouve celui de système ouvert développé par Bertalanffy : un système ouvert est un système qui, à travers ses échanges de matière, d’énergie et d’information, manifeste la capacité de s’auto-organiser. La propriété d’auto-organisation existe déjà dans le monde physique, comme l’a montré Ilya Prigogine avec les structures dissipatives (d’énergie). Si l’auto-organisation respecte bien le second principe de la thermodynamique (dans la mesure où elle ne concerne que les systèmes ouverts, capables de créer des boucles de néguentropie, donc essentiellement les êtres vivants, mais aussi les systèmes organisationnels et sociaux), en revanche elle contredit les lois déterministes, qui ne s’appliquent complètement qu’aux systèmes physiques ou chimiques.
Courants précurseurs
L'étude formelle des systèmes est apparue au XIXe siècle avec la naissance de l'industrie. C'est à ce moment-là que furent conceptualisées les notions de régulation et de contrôle, essentielles au fonctionnement sans risque des machines à vapeur. Dès la fin de ce siècle, l'intégration en sciences humaines et sociales de logiques plus vastes apparaît avec le holisme en sociologie, approche de l'individu à travers les logiques sociales, et la notion de système en linguistique chez Saussure (analyse du signe linguistique dans ses relations avec d'autres signes, ou théorie de la valeur du signe).
La réunion des différentes approches est notamment catalysée par les conférences Macy qui réunissent des spécialistes dans des domaines très variés (des mathématiques à la neuropsychiatrie en passant par l'hypnose). Elles commencent en 1942 par l'étude des mécanismes de causalité circulaire pour tenter d'en dégager un principe généralisé, alors décrit comme ce qui serait une « science générale du fonctionnement de l'esprit ». Après cette réunion fondatrice, un premier cycle de ces conférences (de 1946 à 1948) donne l'impulsion à Norbert Wiener pour formaliser la cybernétique en 1948. Cette schématisation mathématique de la théorie de la communication influencera considérablement tous les domaines des sciences et reste très présente sous cette forme première en électronique, en informatique ou encore en robotique.
Pour comprendre l'intérêt de cette évolution, il faut se rappeler que depuis René Descartes (et même déjà depuis Aristote), la recherche scientifique est fondée sur le postulat de la causalité : les phénomènes du monde peuvent être expliqués par un enchaînement de causalités. Si un phénomène apparaît d'abord comme trop complexe, il suffit de le décomposer en plusieurs enchaînements de causalités. Cette démarche est ce que l'on peut appeler une démarche analytique. Avec la théorie systémique, la démarche est totalement différente. On admet la téléologie (étude de la finalité) comme un postulat opératoire. On va donc représenter ce que l'on ne comprend pas dans un phénomène que l'on cherche à étudier sous l'aspect d'une boîte noire. Cette boîte noire est considérée comme un phénomène actif dont on connaît le comportement mais non le fonctionnement. Dans la mesure où l'on peut connaître les informations entrant dans cette boîte noire et que l'on en connaît les réactions (informations sortantes), on peut en déduire une rétroaction (feed-back) informationnelle (fonction de transfert) qui va permettre progressivement de décrire le système de commande de la boîte noire.
Outre la cybernétique (très médiatisée aux États-Unis), cette même époque voit émerger d'autre courants très proches : les sciences de la communication et de la commande de Norbert Wiener et Claude Shannon, la computation de Alan Turing, les organisations sociales de Herbert Simon et la complexité de Warren Weaver. Tous peuvent être vus comme des prémices de la systémique.
Un deuxième cycle de conférences (de 1949 à 1953) se rapporte surtout à l'étude de l'évolution des systèmes dynamiques. On parle d'une « cybernétique de 2e génération » qui contient déjà beaucoup d'éléments constitutifs de la systémique ; mais il manque encore l'expression unifiée de la façon dont l'ensemble des systèmes étudiés peuvent s'imbriquer (bien que l'idée ait toujours été sous-jacente).
Dans le domaine des sciences humaines, dès 1952 les principes émergeant de la systémique sont déjà appliqués à la communication sociale. Il s'agit de recherches effectuées par un collège de participants qui sera appelé plus tard l'École de Palo Alto. Ce courant reste toujours très proche de la naissance de la systémique (son initiateur, Gregory Bateson, est d'ailleurs l'un des participants des conférences Macy). Pourtant, bien qu'étroitement lié, il a la particularité de s'être constitué parallèlement, ce qui se retrouve dans une terminologie qui renvoie majoritairement à la théorie systémique, donc aux bases constitutives, plus qu'à la systémique elle-même.
Structuralisme
Le structuralisme est un ensemble de courants de pensée holistes apparus principalement en sciences humaines et sociales au milieu du XXe siècle, ayant en commun l'utilisation du terme de structure entendue comme modèle théorique (inconscient, ou non empiriquement perceptible) organisant la forme de l'objet étudié pris comme un système, l'accent étant mis moins sur les unités élémentaires de ce système que sur les relations qui les unissent. La référence explicite au terme de structure, dont la définition n'est pas unifiée entre ces différents courants, s'organise progressivement avec la construction institutionnelle des sciences humaines et sociales à partir de la fin du XIXe siècle dans la filiation positiviste ; elle reste l'apanage de la linguistique et de la phonologie jusqu'à sa généralisation après 1945.
La définition descriptive commune du structuralisme retient principalement le mouvement français de tendance sémiologique et formaliste des années 1950 et 1960 (linguistique, critique littéraire, psychanalyse, sciences sociales notamment),, mais le structuralisme est parfois considéré sur l'histoire de plus longue durée comme une étape contemporaine des théories de la connaissance, dans la généalogie des philosophies de la forme, depuis Aristote jusqu'à Leibniz, Kant, Goethe, Husserl notamment,, et des modèles scientifiques holistes qui vont déboucher sur la systémique.
Cybernétique
« Cybernétique » est le nom choisi par le mathématicien Norbert Wiener pour désigner la représentation de « ce qui dirige », dans le sens de l'identification de la logique sous-jacente, du mécanisme de communication qui induit qu'une chose se passe ou non. Surdoué aux centres d'intérêt nombreux et variés, participant aux prémices de la robotisation et de l'électronique, il est l'un des participants des conférences Macy (voir section Courants précurseurs). Il est connu pour sa faculté à pouvoir tout schématiser, et sera donc celui à qui incombe la tâche de formaliser un langage de représentation des mécanismes de la communication en général.
Il le fera dans Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine paru en 1948 qui établit ainsi une science générale de la régulation et des communications dans les systèmes naturels et artificiels et propose pour la première fois d'élever l'idée de la boîte noire au rang de concept instrumental de la modélisation scientifique. Il la nomme cybernétique en référence au grec kubernêtikê (ce qui dirige), terme que Platon utilisait pour désigner le pilotage d’un navire. Il déplora ensuite ne pas avoir eu connaissance de l'utilisation faite par André-Marie Ampère du terme dans le sens dérivé de l'art de gouverner les hommes.
La cybernétique se concentre sur la description des relations entretenues avec l'environnement. Pour cela, il faut identifier les structures communicantes de l'objet étudié (machine, animal ou autre), en se concentrant exclusivement sur l'effet externe (sans considérer les raisons internes de ces effets d'où la schématisation en boîte noire). La représentation se fait en utilisant uniquement quelques briques élémentaires :
- les (ou capteurs) qui représentent la perception des modifications de l’environnement ;
- les effecteurs, les moyens d’action sur l’environnement ;
- la boîte noire, élément structurel dont le fonctionnement interne est ignoré et qui n’est considéré que sous l’aspect de ses entrées et de ses sorties ;
- les boucles de rétroactions (ou feed-back) : on constate une boucle de rétroaction lorsque la grandeur de sortie d’une boîte noire réagit sur la grandeur d’entrée, selon un processus de bouclage. Dans ce dernier cas, on n’a plus seulement affaire à une simple relation de cause à effet, mais à une causalité non linéaire, plus complexe, où l’effet rétroagit sur la cause. Il existe deux sortes de rétroactions : la rétroaction positive (amplificateur) et la rétroaction négative (compensateur).
Le rôle de la cybernétique est donc ensuite de prévoir selon cette représentation l'évolution de son comportement dans le temps. Elle a ainsi permis de faire émerger les bases scientifiques d’une analyse rigoureuse des concepts d’organisation et de commande.
Théorie de l’information
La théorie de l'information schématise la communication ainsi : toute information est un message envoyé par un émetteur à un récepteur en fonction d’un code déterminé. Claude Shannon choisit, pour théoriser l’information, de faire abstraction de la signification des messages. C’est un point de vue de théoricien, mais aussi d’ingénieur : le contenu du message n’a pas en soi d’incidence sur les moyens de le transporter. Seule compte une quantité d’information à transmettre, mesurable selon la théorie de Shannon (et qui ne correspond pas à ce que nous entendons dans le langage courant par « quantité d'information »). L’objectif de Shannon, ingénieur à la compagnie téléphonique (BELL), était d'utiliser le plus efficacement possible les canaux de transmission.
La théorie de l’information de Claude Shannon regroupe les lois mathématiques concernant le transfert de signaux dans des canaux matériels dotés d'un rapport signal/bruit. Cette théorie est applicable à la transmission des signaux artificiels aussi bien qu’à la linguistique ou au système nerveux. Le problème de son application aux langues vernaculaires est qu’elle se fait au détriment du sens et du contexte culturel.
Elle conduit aussi à des paradoxes : « Médor est un chien » contient moins de bits d'information au sens technique que « Médor est un quadrupède », et véhicule pourtant bien plus d'information sémantique, puisque tous les chiens sont des quadrupèdes (alors que tous les quadrupèdes ne sont pas des chiens).
Émergence de la systémique
C'est en 1968 qu'est théorisé le fonctionnement global des systèmes biologiques dans l'ouvrage General System Theory, ouvrage reconnu depuis comme l'élément fondateur de la systémique bien que les bases soient multiples, la principale étant certainement le mouvement cybernétique. Biologiste de formation, savant aux intérêts variés, Bertalanffy s’intéresse tôt à la conception de l’organisme comme système ouvert. Il participe à l’émergence d'une théorie « holiste » de la vie et de la nature. Son approche de la biologie sera à la base de sa théorie générale des systèmes. Dans ce cadre, le scientifique est amené à explorer divers champs d’application de sa théorie – psychologie, sociologie ou histoire – comme autant de « niveaux d’organisation ». À travers le principe de système ouvert (qu'il a introduit en 1937), il présente une « interaction dynamique » des systèmes qui permet de théoriser un lien avec un système général (qui inclut la complexité induite par leurs interactions). Il réintègre aussi des domaines d'influences variés qui vont ancrer les bases de la systémique au-delà de la simple influence du mouvement cybernétique. Le paradigme systémique considère de façon indissociable les éléments des processus évolutifs qui les assemblent de manière non linéaire ou aléatoire, en des systèmes dits complexes. La « théorie générale des systèmes » constitue essentiellement un modèle pouvant s’illustrer dans diverses branches du savoir, par exemple la théorie de l’évolution.
On peut distinguer trois niveaux d’analyse :
- La science des systèmes, consistant à la fois en une étude des systèmes particuliers dans les différentes sciences et une théorie générale des systèmes comme ensemble de principes s’appliquant à tous les systèmes. L’idée essentielle ici est que l’identification et l’analyse des éléments ne suffisent pas pour comprendre une totalité (comme un organisme ou une société) ; il faut encore étudier leurs relations. Bertalanffy s’est attaché à mettre en lumière les correspondances et les isomorphismes des systèmes en général : c’est tout l’objet d’une théorie générale des systèmes.
- La technologie des systèmes, concernant à la fois les propriétés des matériels et les principes de développement des logiciels. Les problèmes techniques, notamment dans l’organisation et la gestion des phénomènes sociaux globaux (pollutions écologiques, réformes éducation, régulations monétaires et économiques, relations internationales), constituent des problèmes incluant un grand nombre de variables en interrelation. Des théories « globales » comme la théorie cybernétique, la théorie de l’information, la théorie des jeux et de la décision, la théorie des circuits et des files d’attente, etc., en sont des illustrations. De telles théories ne sont pas « fermées », spécifiques, mais au contraire interdisciplinaires.
- La philosophie des systèmes, promouvant le nouveau paradigme systémique, à côté du paradigme analytique et mécaniste de la science classique. La systémique constitue, selon les propres termes de Bertalanffy, « une nouvelle philosophie de la nature », opposée aux lois aveugles du mécanisme, au profit d’une vision du « monde comme une grande organisation ». Une telle philosophie doit par exemple soigneusement distinguer systèmes réels (une galaxie, un chien, une cellule), qui existent indépendamment de l’observateur, systèmes conceptuels (théories logiques, mathématiques), qui sont des constructions symboliques, et systèmes abstraits (les théories expérimentales), comme sous-classe particulière des systèmes conceptuels qui correspondent à la réalité. À la suite des travaux sur la psychologie de la forme et les déterminismes culturels, la différence entre systèmes réels et systèmes conceptuels est loin d’être tranchée. Cette ontologie des systèmes ouvre donc sur une épistémologie, réfléchissant sur le statut de l’être connaissant, le rapport observateur/observé, les limites du réductionnisme, etc. L’horizon ultime est alors de comprendre la culture comme un système de valeurs dans lequel l’évolution humaine est enchâssée.
Il s'ensuivra une série d'ouvrages américains qui seront considérés comme des classiques sur le sujet : Systems Approach de C. West Churchman, Systems Analysis de J. Van Court Hare, System Theory de L. Zadeh, System Dynamics de J. Forrester et Management System de C. Schoderbeck. Les références sont depuis innombrables, et parfois divergentes selon les domaines d'étude. Malgré l'importance que peuvent avoir les évolutions de la théorie depuis l'œuvre de Bertalanffy, le manque de recul fait qu'aucune autre référence n'est unanimement reconnue.
Systémique de 3e génération
Face aux difficultés rencontrées dans l'application de la cybernétique aux systèmes sociaux, que sont les entreprises ou les organisations en général, Karl E. Weick (USA) et Peter Checkland (Angleterre) jetèrent dans les années 1970 les bases d'une « systémique de 3e génération », entièrement axée sur les systèmes sociaux. Bien que s'en réclamant, cette théorie est loin d'avoir eu l'effet d'un mouvement de pensée contrairement aux sources sur lesquelles elle s'appuie.
Notion de système
Historique
Le concept moderne de système date des années 1940. Il est dû à l’apport de différents personnages. Outre Ludwig von Bertalanffy, Norbert Wiener, Claude Shannon, dont nous venons de parler, il faut aussi évoquer :
- Warren McCulloch : à l’origine neuropsychiatre, il étend ses recherches aux mathématiques et à l’ingénierie. Pionnier de la théorie moderne des automates, il est le premier à comparer le fonctionnement en réseau des composantes d’une machine à celui des neurones dans le cerveau. Il engage des travaux importants sur l’intelligence artificielle et fonde une nouvelle science, la bionique.
- Jay Wright Forrester : ingénieur en électronique, il élargit à partir de 1960 le champ d’application de la nouvelle théorie des systèmes à la dynamique industrielle, puis élabore une « dynamique générale des systèmes » (Voir Dynamique des systèmes).
- Herbert A. Simon : Prix Turing (1975) et « prix Nobel d'économie » (1978), Herbert Simon a développé une vision de l'organisation, de la cognition et de l'ingénierie largement inspirée de la théorie de systèmes. Refusant la dichotomie entre science pure et science appliquée, son œuvre se situe à l'interface de l'informatique, de l'économie, de la psychologie et de la biologie. Il fut parmi les premiers théoriciens de la rationalité limitée des agents économiques et administratifs. Traquant « la forme ordonnée cachée dans l'apparent désordre », Simon a postulé que la distinction entre artificiel et naturel n'est pas opérante au niveau des modes de traitement de l'information par des systèmes complexes (cerveau ou ordinateur), dont l'organisation est assurée par des règles formelles d'adaptation à leur environnement. En 1956, Herbert A. Simon a réalisé avec Allen Newell ce qui est généralement considéré comme le premier système informatique d'intelligence artificielle (Logic theorist, pour la RAND Corporation).
La nouvelle approche des systèmes se développe aux États-Unis pour répondre à des problèmes divers : mise au point d’instruments de guidage des missiles, modélisation du cerveau humain et du comportement, stratégie des grandes entreprises, conception et réalisation des premiers grands ordinateurs…
Quatre concepts fondamentaux
Quatre concepts sont fondamentaux pour comprendre ce qu’est un système :
- L’interaction (ou l’interrelation) renvoie à l’idée d’une causalité non linéaire. Ce concept est essentiel pour comprendre la coévolution et la symbiose en biologie. Une forme particulière d’interaction est la rétroaction (ou feed-back) dont l’étude est au centre des travaux de la cybernétique.
- La totalité (ou la globalité). Si un système est d’abord un ensemble d’éléments, il ne s’y réduit pas. Selon la formule consacrée, le tout est plus que la somme de ses parties. Bertalanffy montre, contre l'avis de Russell qui rejette le concept d'organisme, « qu'on ne peut obtenir le comportement de l'ensemble comme somme de ceux des parties et [qu'on doit] tenir compte des relations entre les divers systèmes secondaires et les systèmes qui les coiffent [pour] comprendre le comportement des parties ». Cette idée s’éclaire par le phénomène d’émergence : au niveau global, apparaissent des propriétés non déductibles des propriétés élémentaires, ce qu’on peut expliquer par un effet de seuil.
- L’organisation est le concept central pour comprendre ce qu’est un système. L’organisation est l’agencement d’une totalité en fonction de la répartition de ses éléments en niveaux hiérarchiques. Selon son degré d’organisation, une totalité n’aura pas les mêmes propriétés. On arrive ainsi à cette idée que les propriétés d’une totalité dépendent moins de la nature et du nombre d’éléments qu’ils contiennent que des relations qui s’instaurent entre eux. On peut donner deux exemples :
- les isomères sont des composés chimiques de même formule et de même masse, mais ayant des agencements structurels différents et, de ce fait, des propriétés différentes.
- les cerveaux humains possèdent tous à peu près le même nombre de neurones, mais ce qui va décider des différentes aptitudes, c’est la nature et le nombre de relations entre eux dans telle ou telle aire. On peut dire que, en s’organisant, une totalité se structure (une structure est donc une totalité organisée).
L’organisation est aussi un processus par lequel de la matière, de l’énergie et de l’information s’assemblent et forment une totalité, ou une structure. Certaines totalités développent une forme d’autonomie ; elles s’organisent de l’intérieur : on parle alors d’auto-organisation.
Il existe deux sortes d’organisation : l’organisation en modules, en sous-systèmes (qui renvoie aussi à l’organisation en réseaux) et l’organisation en niveaux hiérarchiques. L’organisation en sous-systèmes procède par intégration de systèmes déjà existants, tandis que l’organisation en niveaux hiérarchiques produit de nouvelles propriétés, à chaque niveau supplémentaire. La notion d’organisation retrouve donc celle d’émergence, dans la mesure où c’est le degré d’organisation d’une totalité qui fait passer d’un niveau hiérarchique à un autre, et fait émerger de nouvelles propriétés. L’émergence est la création d’un niveau hiérarchique supérieur.
De manière générale, on s’aperçoit donc que la notion d’organisation recouvre un aspect structurel (comment est construite la totalité) et un aspect fonctionnel (ce que la structure lui permet de faire). On peut représenter une structure par un organigramme, la fonction par un programme.
- La complexité d’un système tient au moins à trois facteurs :
- le degré élevé d’organisation ;
- l’incertitude de son environnement ;
- la difficulté, sinon l’impossibilité, d’identifier tous les éléments et toutes les relations en jeu. D’où l’idée que les lois qui permettent de décrire ce type de système ne conduisent pas à sa reproduction à l'identique, mais à la détermination d'un comportement global caractérisé par une prédictibilité réduite.
Description d’un système
Sous son aspect structurel, un système comprend quatre composants :
- les éléments constitutifs : on peut en évaluer le nombre et la nature (même si ce n’est qu’approximativement). Ces éléments sont plus ou moins homogènes (ex. automobile : groupe motopropulseur, châssis, habitacle, liaison au sol, carrosserie). Dans une entreprise commerciale, les éléments sont hétérogènes (capitaux, bâtiments, personnel…),
- une limite (ou frontière) qui sépare la totalité des éléments de son environnement : cette limite est toujours plus ou moins perméable et constitue une interface avec le milieu extérieur. C’est par exemple, la membrane d’une cellule, la peau du corps, la carrosserie d'une voiture. La limite d’un système peut être plus floue, ou particulièrement mouvante, comme dans le cas d’un groupe social,
- des réseaux de relations : les éléments sont en effet inter-reliés. Nous avons vu que, plus les interrelations sont nombreuses, plus le degré d’organisation est élevé et plus grande est la complexité. Les relations peuvent être de toutes sortes. Les deux principaux types de relations sont les transports et les communications. En fait, ces deux types peuvent se réduire à un seul, puisque communiquer c’est transporter de l’information, et transporter sert à communiquer (faire circuler) des matériaux, de l’énergie ou de l’information.
- des stocks (ou réservoirs) où sont entreposés les matériaux, l’énergie ou l’information constituant les ressources du système qui doivent être transmises ou réceptionnées.
Sous son aspect fonctionnel, un système comprend :
- des flux de matériaux, d’énergie ou d’informations, qui empruntent les réseaux de relations et transitent par les stocks. Ils fonctionnent par entrées/sorties (ou inputs/outputs) avec l’environnement ;
- des centres de décision qui organisent les réseaux de relations, c’est-à-dire coordonnent les flux et gèrent les stocks ;
- des boucles de rétroaction qui servent à informer, à l’entrée des flux, sur leur sortie, de façon à permettre aux centres de décision de connaître plus rapidement l’état général du système ;
- des ajustements réalisés par les centres de décisions en fonction des boucles de rétroaction et de délais de réponse (correspondant au temps que mettent les informations « montantes » pour être traitées et au temps supplémentaire que mettent les informations « descendantes » pour se transformer en actions).
Il existe deux sortes de systèmes : les systèmes ouverts et les systèmes fermés. Comme leur nom l’indique, les systèmes ouverts ont plus d’échanges avec leur environnement, les systèmes fermés jouissent d’une plus grande autonomie (auto-organisation). Évidemment, cette distinction n’est pas tranchée : aucun système n’est complètement fermé sur lui-même, ni complètement perméable. Cette distinction a été introduite par la thermodynamique au milieu du XIXe siècle : un système fermé n'échange rien avec son environnement, pas même de l'énergie, contrairement à un système ouvert, qui échange énergie, matière et information. La notion de système ouvert s’est considérablement élargie avec les travaux sur le vivant de Cannon vers 1930 et de Bertalanffy dans les années 1940. La notion de système fermé est relativement théorique, puisque tout système est plus ou moins ouvert. C'est par contre un concept d'une puissance intellectuelle considérable, puisque s'y applique le premier principe de la thermodynamique, à savoir la conservation de l'énergie, pilier fondamental de la physique.
Conservation des systèmes : état constant et homéostasie
La fonction première d’un système est sa propre conservation. Un système doit rester dans un état constant, orienté vers un optimum. Or, une des caractéristiques des systèmes qui « fonctionnent » est qu’ils sont tous dans un état de déséquilibre thermodynamique, dans la mesure où ils ne cessent d’échanger de l’énergie avec leur environnement. Ils se retrouvent donc obligés de se maintenir dans un état constant, caractérisé par une relative stabilité au sein même de laquelle existent des déséquilibres provoqués par les flux d’entrées et de sorties. L'image mécanique pour comprendre cette dynamique interne du système est celle du vélo qui doit avancer pour être en état d'équilibre dynamique.
Un système se retrouvant dans un état d’équilibre en ayant épuisé tous les échanges possibles avec son environnement a atteint le stade de la « mort thermique » (pour reprendre l’expression de Boltzmann). La loi physique montrant que tous les systèmes fermés finissent tôt ou tard de cette façon s’appelle l’entropie (dit aussi 2e principe thermodynamique).
La conservation d’un état constant est aussi une nécessité des systèmes cybernétiques (qu’ils soient organiques ou artificiels) : leur autorégulation dépend des boucles de rétroaction négatives, qui ont une fonction de contrôle et de stabilisation autour d’une valeur moyenne.
On trouve un processus particulier dans les systèmes vivants : l’homéostasie. L’homéostasie (d’homios, le même, et stasis, l’arrêt, la mise au repos) désigne la capacité d’un système à se maintenir dans un état constant, dans sa forme et ses conditions internes, en dépit des perturbations externes. Dans le cas des animaux, les conditions internes sont nombreuses et dépendent de sous-systèmes (maintien de la température interne, de la pression artérielle, de la teneur en eau et autres substances vitales, etc.). Le terme d’homéostasie est forgé par le physiologiste Walter Cannon dans les années 1920 ; mais la propriété est découverte dès le milieu du XIXe siècle par Claude Bernard, qui décrit les principes de régulation du milieu interne. Théoriquement, un système parfaitement auto-régulé impliquerait de pouvoir revenir à son état initial, à la suite d'une perturbation. Néanmoins, si le monde vivant lutte contre la flèche du temps (tous les êtres vivants créant des boucles de néguentropie provisoires), ils ne reviennent cependant jamais à un état identique, mais évoluent vers un état légèrement différent, qu’ils s’efforcent de rendre aussi proche que possible de leur état initial. C’est pourquoi le système vivant maintient sa forme malgré des échanges avec l’environnement ; c’est également pourquoi sa stabilité n’exclut pas une certaine évolution. En bref, la simple régulation cybernétique pour maintenir un système dans un état constant (comme c’est le cas pour un thermostat) diffère de l’homéostasie qui, malgré son nom, est un processus complexe et autonome d’autorégulation, impliquant un renouvellement des éléments et une réorganisation structurelle autonome.
Variété d’un système
La variété d’un système est le nombre de configurations ou d’états que ce système peut revêtir. Cette propriété est nécessaire pour éviter la sclérose. Cela dit, la variété du système ne doit pas excéder les capacités de contrôle de ce système, ce que le cybernéticien W. Ross Ashby a exprimé par la loi dite de la variété requise : « Pour contrôler un système donné, il faut disposer d’un contrôle dont la variété est au moins égale à la variété de ce système ».
Typologie des systèmes
Il existe plusieurs typologies. Citons-en deux :
- La typologie de Jacques Lesourne qui distingue :
- Les systèmes à états (transformations entrées/sorties, sans régulation interne. Ex : un moteur de voiture).
- Les systèmes à buts (régulation interne intégrée, capacité d’atteindre des objectifs. Ex : une chambre avec thermostat, une fusée à tête chercheuse).
- Les systèmes à apprentissage (incluant mémoire, mécanismes de calcul, et capacité de prise de décision et d’adaptation en fonction des données enregistrées et de processus par essais et erreurs. C’est à ce niveau que l’auto-organisation devient possible. Ex : systèmes experts en stratégie économique ou militaire).
- Les systèmes à décideurs multiples (structure complexe de plusieurs systèmes à buts, s’organisant de manière spontanée (jeux) ou de façon hiérarchique (organisations). Lorsque les hiérarchies sont enchevêtrées en un système encore plus large et complexe, on parle de sociétés).
- La typologie de Jean-Louis Le Moigne qui sépare :
- Les systèmes-machines, qui relèvent de la mécanique et de l’ingénierie.
- Les systèmes vivants (et systèmes artificiels complexes), dans lesquels apparaissent les processus de mémorisation, des centres de décision (ou de commande) et de coordination (ou de pilotage).
- Les systèmes humains et sociaux, avec l’apparition de l’intelligence (ou capacité à traiter des informations symboliques), permettant une auto-organisation par des mécanismes abstraits d’apprentissage et d’invention, mais aussi avec la finalisation (l’intentionnalité), réorganisant tout le système en fonction de fins sélectionnées de manière autonome.
Un type nouveau de système a émergé dans la deuxième moitié du XXe siècle dans le champ des recherches scientifiques sur le chaos déterministe : le système dynamique. La première idée caractérisant ce champ est que, derrière l'apparent désordre, se cache un ordre plus complexe que l'ordre visible. La deuxième idée est que cet ordre se produit par auto-organisation et émergence de nouvelles caractéristiques et propriétés absentes auparavant.
Outils et domaines d’application
Outils systémiques
- Le raisonnement analogique : si l’on dépasse la simple idée mathématique d’égalité de rapports, de proportion, l’analogie est le type de raisonnement qui permet de rapprocher des domaines différents. Tenue en suspicion dans la connaissance, elle jouit d’un regain de faveur en partie grâce à la systémique. Les principales formes d’analogie sont :
- La métaphore.
- L’isomorphisme : analogie entre deux objets présentant des similitudes structurelles.
- Le modèle : élaboration d’un cadre théorique, qu’on peut en général schématiser, permettant de décrire et de représenter théoriquement un ensemble de faits. Un modèle peut être constitué à partir d’une métaphore. Par exemple, Antoine Lavoisier, comparant le cœur à un moteur, offre un modèle mécanique de la circulation sanguine.
L’analogie paraît peu fiable au niveau disciplinaire et analytique. En revanche, au niveau interdisciplinaire, elle peut s'avérer particulièrement féconde. Ainsi, elle permet de transposer des notions pertinentes pour un domaine dans d’autres domaines où elles ne le sont pas moins :
- Dans la théorie cinétique des gaz, Ludwig Boltzmann s’inspire des lois statistiques de comportement de populations humaines.
- À partir des années 1950, on utilise le concept d’information en matière génétique.
- Les techniques d’aide à la décision (en matière stratégique) : elles proviennent de la discipline dénommée recherche opérationnelle qui consiste en l’application des méthodes scientifiques d’analyse et des techniques de calcul à l’organisation des opérations humaines. Elles constituent des outils au sein de trois domaines distincts : la combinatoire, l’aléatoire et la concurrence.
- La combinatoire : elle intervient dès lors qu'il faut combiner, dans le processus de décision, un nombre trop important de paramètres. Ce domaine utilise deux méthodes : l’algorithme, prescription détaillée des opérations à réaliser pour obtenir avec certitude la solution du problème posé ; et la programmation linéaire, cherchant à déterminer les valeurs de variables ou d’activités, en fonction des ressources disponibles, et en vue d’un résultat optimum.
- L’aléatoire : lorsqu'on a affaire à des situations au dénouement incertain, où la détermination de valeurs précises n’est pas possible, on a recours aux probabilités et aux moyennes.
- La concurrence : bien souvent, les contraintes tiennent autant à la complexité des paramètres du domaine considéré qu’à la nécessaire prise en compte des décisions de partenaires ou d’adversaires. Cet aspect du processus de décision a été analysé par la théorie mathématique des jeux et du comportement économique, née en 1944 d’un ouvrage de John von Neumann et Oskar Morgenstern : Théorie des jeux et comportements économiques. La théorie des jeux s’applique aux situations de concurrence, que ce soit en matière politique, militaire ou économique. Dans de telles situations, deux stratégies sont possibles : la coopération et la lutte, et il existe trois classes de jeux, relevant de stratégies différentes :
- Les jeux de coopération pure, où l’on additionne les préférences individuelles pour obtenir l’utilité collective.
- Les jeux de lutte pure, dont le paradigme est le duel, où seules comptent des préférences individuelles antagonistes : il n’y a pas d’utilité collective possible, une préférence individuelle doit l’emporter sur les autres. Dans ce cadre, on cherche à anticiper le comportement des adversaires :
- premièrement en délaissant leurs intentions, subjectives et par définition inaccessibles ;
- deuxièmement en supposant leur comportement rationnel (recherche du maximum de gains pour le minimum de pertes).
- Les jeux mixtes, où il faut prendre en compte la rationalité des divers joueurs, mais aussi l’utilité collective : des procédures de marchandage, de négociation ou d’arbitrage sont alors utilisées.
- Les représentations graphiques : les travaux en systémique ont recours fréquemment à des graphiques pour communiquer des ensembles de données qu'il serait fastidieux et contre-intuitif de présenter de manière linéaire, discursive. Trois sortes de représentations graphiques :
- Le diagramme : représentation graphique des relations entre plusieurs ensembles. Ex : soit l'histogramme représentant le pourcentage d'enfants en échec scolaire selon les différentes catégories socioprofessionnelles. En abscisses, on a les différentes catégories socioprofessionnelles, en ordonnées, le pourcentage des enfants en échec scolaire, chaque rectangle représentant le rapport entre deux paramètres (une catégorie et un pourcentage) des deux ensembles considérés ;
- La carte : c'est la représentation en deux dimensions d'un objet en trois dimensions (un lieu, la formation géologique d'un sous-sol, une machine, un édifice, etc.). L'exemple le plus connu est évidemment la carte géographique, dont les deux dimensions représentent la surface plane d'un site, en fonction d'une échelle donnée, la hauteur étant restituée grâce à des courbes de niveau ;
- Le réseau : c'est le graphique des relations entre les éléments d'un même ensemble (arbre généalogique, organigramme d'une société, programme d'ordinateur, réseau routier, etc.).
- La modélisation systémique : au sens scientifique le plus général, le modèle désigne la transcription abstraite d'une réalité concrète. Les modèles sont nés des maquettes et des schémas. Aujourd'hui, les modèles cybernétiques (servant à étudier les conditions de régulation d'un système dans les sciences de l'ingénieur ou dans les sciences du vivant) et les modèles informatiques sont les plus répandus en sciences. Le langage graphique est le langage par excellence de la modélisation systémique (par exemple "Diagrammes d'influence" en Dynamique des Systèmes, "Modèles de processus et procédures" dans la méthode OSSAD)
Domaines d’application
Cette théorie est apparue progressivement comme une approche très puissante qui a connu diverses applications, en biologie notamment, mais également dans les sciences sociales en économie ou en psychologie avec Gregory Bateson et ce que l'on a appelé l'École de Palo Alto.
Cette école est une source majeure de l'introduction des principes de la systémique dans le domaine des sciences humaines, notamment en anthropologie et en psychologie. La terminologie de théorie systémique est souvent associée à cette application où elle est en général synonyme de celle de systémique utilisée préférentiellement dans le cadre des sciences exactes.
Les principaux domaines sont les suivants :
- les sciences de la nature : les sciences de la vie et de la Terre, l’écologie,
- la géographie au travers de la création de modèles, et principalement la chorématique,
- les échanges économiques et l’entreprise : l’économie, le management, la bureautique,
- la méthode sociologique : la typologie des organisations, les sciences sociales, les sciences politiques,
- les recherches sur le comportement humain : les sciences cognitives, la psychologie, la thérapie familiale, les thérapies de groupe, la pédagogie, la linguistique, le coaching* la stratégie militaire,
- les recherches en ingénierie : l’informatique, l’automatique (notamment appliquée à la robotique), l’intelligence artificielle et les réseaux de communications.
- les recherches en mathématiques : la théorie des systèmes dynamiques, la théorie du contrôle.
La systémique est ainsi un nouveau paradigme qui :
- regroupe des démarches :
- théoriques,
- pratiques,
- méthodologiques,
- pose des problèmes concernant les modes :
- de l’observation,
- de représentation,
- de modélisation,
- de simulation,
- se donne pour objectifs de préciser la notion de système :
- ses frontières,
- ses relations internes et externes,
- ses structures,
- ses lois ou propriétés émergentes.
Systémique et psychothérapie
La systémique a aussi été féconde dans le domaine de la psychologie clinique, et plus particulièrement de la thérapie familiale. Ainsi, Paul Watzlawick, psychologue, psychothérapeute et psychanalyste américain, fonda dans les années 1960 les thérapies systémiques familiales. C'est une thérapie brève, par opposition aux thérapies de type psychanalytique et psychothérapie de longue durée ou de fidélisation. Elle s'est développée au sein de l'école de Palo Alto, puis en Europe avec les travaux de psychiatres comme Mara Selvini Palazzoli ou Guy Ausloos. Elle consiste dans une approche globale du problème vécu par le patient, considérant que le symptôme que celui-ci présente est le résultat d'un dysfonctionnement de l'ensemble de l'environnement dont il fait partie intégrante. Selon les systémiciens, il n'y aurait pas de fou, mais seulement des relations folles. Autrement dit, tout comportement est adopté en interaction avec autrui, enchevêtré dans un réseau relationnel.
Par exemple, considérant un alcoolique, cette approche thérapeutique va traiter l'ensemble du système relationnel de la personne, de sorte qu'elle n'ait plus l'éventuel rôle de bouc émissaire dans lequel elle a pu être placée. Le comportement d'alcoolisme peut donc avoir été adopté pour se conformer aux attentes communiquées. Dans ce cas, le thérapeute ne va pas rechercher à retracer la genèse du problème, mais plutôt chercher comment agir sur cet état relationnel pour que la « part sociale » de ce qui entraîne ce comportement cesse le plus rapidement possible (sans remettre en cause la dépendance physique).
La théorie des jeux psychiques développée par l'analyse transactionnelle s'inspire aussi, dans une moindre mesure de la systémique. Elle montre que dans une communication défaillante ou une relation pathogène, chaque acteur adapte son comportement à celui de l'autre selon un scénario prédéfini afin de maintenir l'ensemble des acteurs dans leurs états (pathogènes ou non) respectifs. Le modèle général de ces jeux psychiques est le triangle dramatique de Karpmann.
Systémique et économie
La systémique inspire certains économistes et dirigeants pour amener des solutions non linéaires. Les politiques d'austérité par exemple, linéaires, peuvent provoquer plus de dégâts que de solutions, du moins à court terme. Les solutions systémiques, qui amènent des solutions à plusieurs enjeux au sein d'une seule mesure, ont un impact macroéconomique positif. Les liens invisibles entre les métiers, les sujets de société, sont à exploiter. L'économie systémique inventée par Michel de Kemmeter en 2012 propose 3 principes :
- Chaque entreprise ou projet contribue au bien commun
- Elle a 7 niveaux de bilans (terre, financier, processus, émotionnel, communication, connaissance, bien commun). Ces 5 derniers étant du capital immatériel.
- Elle crée de la valeur dans tout son écosystème de parties prenantes, lui permettant d'activer de nouvelles ressources
Cette nouvelle théorie, s'inspirant des écosystèmes dans la nature, considère chaque acteur de société comme relié à l'ensemble. Elle amène aussi la notion de "fonctions vitales de la société" (mobilité, santé, éducation, habitat, entrepreneuriat, lien social…). Les liens entre les fonctions vitales montrent clairement comment certains métiers viennent couvrir d'autres fonctions pour innover.
Les crises globales depuis 2007 sont systémiques, c'est-à-dire, présentent par les interconnexions de leurs impacts, un risque financier systémique.
Axiomatique
[A vérifier : il semble plutôt s'agir d'un cahier des charges que d'une base axiomatique]
Dans son ouvrage Systémique : vie et mort de la civilisation occidentale paru en 2002, propose un paradigme systémique comme base de réflexion, organisée autour de 7 axiomes fondateurs à la démarche systémique :
- Axiome 1 : « Reconstruire le système dans sa totalité » par un remembrement et un rassemblement des savoirs nécessaires à la compréhension de l'objet étudié.
- Axiome 2 : « Refondre l'apprentissage individuel des connaissances » par le développement de la polyvalence et le décloisonnement des savoirs pour une réinsertion totale de l'Homme dans l'Univers dont il est partie prenante.
- Axiome 3 : « Réintégrer l'Homme dans l'Univers » par la suppression de l'opposition entre sciences exactes (i.e. les « sciences dures ») et sciences humaines (i.e. les « sciences molles »), afin d'unifier le tandem sujet/objet.
- Axiome 4 : « Savoir énumérer les critères d'identification d'un système » afin d'éviter le flou sur l'objet étudié et formalisé par la théorie scientifique associée.
- Axiome 5 : « Maîtriser l'évolution de l'objet par la Dynamique des Systèmes » dans un cadre heuristique où le moteur de l'évolution est l'énergie.
- Axiome 6 : « Piloter le système naturel ou artificiel à l'aide de théories systémiques à caractère prédictif » dans le cadre des limites de l'évolution naturelle possibles de l'Univers.
- Axiome 7 : « Penser la Partie comme une réduction du Tout ».
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Théorie systémique » (voir la liste des auteurs).
- Joël de Rosnay, Le Macroscope Vers une vision globale, Paris, Éditions du Seuil, , 295 p., p. 110
- Jean-Louis Le Moigne, La théorie du système général. Théorie de la modélisation (cf. introduction)
- Jacqueline Léon, « Historiographie du structuralisme généralisé. Etude comparative », Les dossiers de HEL (supplément électronique à la revue Histoire Epistémologie Langage), Paris, Société d’Histoire et d’Épistémologie des Sciences du Langage, vol. n°3, (lire en ligne)
- François Dosse, Histoire du Structuralisme (en deux tomes), Paris, La Découverte, 1991 et 1992 (réimpr. 2012), 550 p. (ISBN 978-2-7071-7465-9)
- Jean Petitot, « La généalogie morphologique du structuralisme », Critique, Paris, vol. 55, nos 621-21, , p. 97-122 (ISSN 0011-1600, lire en ligne)
- Jean-Louis Chiss, Michel Izard et Christian Puech, « structuralisme », Encyclopaedia Universalis, , chapitre III, Structuralisme et philosophie /Une chronologie complexe /Quelle périodisation? (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Louis Le Moigne, La théorie du système général. Théorie de la modélisation, www.mcxapc.org, coll. « Les Classiques du Réseau Intelligence de la Complexité, format e-book », (1re éd. 1977, Presses universitaires de France, rééd.1986, 1990, 1994) (lire en ligne), p. 46, chapitre 2, 1e partie À chaque discours, son paradigme
- Cybernetic and society, the human use of Human being, 1950.
- André-Marie Ampère, Essai sur la philosophie des sciences ou Exposition analytique d'une classification naturelle de toutes les connaissances humaines, 1834.
- Jean-Louis Le Moigne, La théorie du système général. Théorie de la modélisation, p. VI et VII.
- Les systèmes du destin
- La théorie du système général
- Voir Serge Frontier, Conséquences d’une vision systémique de l’écologie, pages 109-169 de Environnement, représentations et concepts de la nature, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Marc Besse et Isabelle Roussel, L’Harmattan, 1997
- https://clubofbrussels.org/wp-content/uploads/2019/08/Le-Nouveau-Jeu-Economique_de-Kemmeter-Mauhin.pdf
Annexes
- Structure Associative des Systémiciens en France. Fondée durant l'hiver 1999-2000, cette association a pris le relais du « Collège de Systémique » de la défunte AFCET, et s'est nommée donc AFSCET. Depuis cette époque, elle vise à fournir, avec aussi les instances internationales auxquelles elle appartient, comme pour l'électricité l'UTE et la CEI, un lieu où les Systémiciens peuvent échanger sur leurs contenus, et ainsi forger des références solides. Gérard Donnadieu est l'un des derniers membres fondateurs encore actif, Daniel Durand, Francis Le Gallou, Bernadette Bouchon-Meunier… ont fréquenté l'AFSCET.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Joël de Rosnay, Le Macroscope, vers une vision globale, 1977; «L'aventure du Vivant», vers la compréhension de l'apparition de la vie et son fonctionnement présenté méthodiquement par la systémique, 1991, (ISBN 2020135116 et 9782020135115), Du Seuil;
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- Jean-Louis Le Moigne, La Théorie du système général. Théorie de la modélisation, mcxapc.org, coll. « Les Classiques du Réseau Intelligence de la Complexité, format e-book », (1re éd. 1977, PUF, rééd.1986, 1990, 1994) (lire en ligne)
- Jean-Louis Le Moigne, La Modélisation des systèmes complexes, 1990, (ISBN 2040197044)
- Jean Piaget, Le Structuralisme, Paris, PUF, coll. « Quadrige », (1re éd. 1968, coll. « Que-sais-je ? », 12 rééditions), 125 p. (ISBN 978-2-13-056432-4)
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- Paul Watzlawick, J. H. Beavin et Donald D. Jackson, Une logique de la communication, Paris, Seuil, 1972.
- Pierre Michard, La Thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy, une nouvelle figure de l'enfant dans le champ de la thérapie familiale, Bruxelles, de Boeck, 2005
- David Pouvreau, Une histoire de la 'systémologie générale' de Ludwig von Bertalanffy - Généalogie, genèse, actualisation et postérité d'un projet herméneutique, Thèse de doctorat (1138 pages), Paris, EHESS, 2013, http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00804157
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Articles connexes
- Pensée systémique
- Systémologie
- Dynamique des systèmes
- Science du complexe
- Analyse décisionnelle des systèmes complexes
- Théorie générale des systèmes
- Cybernétique
- Ingénierie des systèmes
- Automatique
- En sciences humaines et sociales, l'analyse systémique, parfois nommée approche systémique désigne ici son application en psychothérapie. Elle est intimement liée au principe de systémique mais son propos reste attaché à la thérapie familiale.
- En économie: Risque financier systémique
- Insecticide systémique
- Systémographie
- Approche écosystémique, Biosystémique
- Constellation familiale, Psychogénéalogie
- Constructivisme (épistémologie)
- Complexité
- Simplexité
Liens externes
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Pour les articles homonymes voir Systemique homonymie La systemique est une maniere de definir etudier ou expliquer tout type de phenomene qui consiste avant tout a considerer ce phenomene comme un systeme un ensemble complexe d interactions souvent entre le tout au sein d un systeme plus grand Elle se distingue des approches traditionnelles qui s attachent a decouper un systeme en parties sans considerer le fonctionnement et l activite de l ensemble c est a dire le systeme global lui meme Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article ne cite pas suffisamment ses sources octobre 2013 La systemique privilegie ainsi une approche globale macroscopique holistique ou synthetique elle observe et etudie un systeme selon diverses perspectives et a differents niveaux d organisation et surtout elle prend en compte les diverses interactions existantes entre les parties du systeme dont d eventuels Apparue progressivement au milieu du XX e siecle la systemique s est construite en opposition a la tradition analytique cartesienne et a d autres formes de reductionnisme qui tendent a decouper le tout en parties independantes et montraient leurs limites dans la comprehension de la realite Sont historiquement distinguees deux grandes phases souvent dites premiere et deuxieme systemiques La premiere systemique des annees 1950 a 1970 est souvent consideree comme statique centree autour des systemes theoriques fermes etudies en France par le structuralisme aux Etats Unis par la cybernetique et la theorie de l information La deuxieme systemique a partir des annees 1970 nait avec l apparition des concepts d emergence et d auto organisation et debouche sur une conception plus ouverte et appliquee des systemes complexes Le terme systemique est forge a partir du grec ancien systhma sustema ensemble organise EclairageLes principes de la systemique s appliquent donc a tous les domaines technologie science informatique psychologie neurosciences management etc L approche systemique facilite la modelisation car elle se concentre entierement sur la caracterisation des echanges de l element etudie en termes qualitatifs et quantitatifs HistoriqueL abbe Etienne Bonnot de Condillac 1715 1780 dans son ouvrage intitule Traite des Systemes 1749 dresse un cadre de ce qui va devenir l approche systemique Ses exemples concernent la science politique En 1906 l economiste Vilfredo Pareto introduisait la notion de theorie systemique dans l un de ses ouvrages d economie politique Manuel d economie politique Il serait cependant abusif d en faire le fondateur de cette orientation theorique On pourrait egalement se referer a l article Systeme de Vauban dans l Encyclopedie de Diderot et D Alembert Le mot systemique n apparait cependant qu au milieu du XX e siecle et decoule de la theorie systemique ou theorie des systemes qui est l une des bases de la systemique On distingue couramment deux systemiques c est a dire deux apports successifs a l approche systemique La premiere systemique nee du structuralisme de la cybernetique de la theorie de l information et de l analyse des systemes de Ludwig von Bertalanffy et apparue dans les annees 1950 elle est centree sur les concepts de structure d information de regulation de totalite et d organisation Le concept essentiel est sans doute ici celui de regulation tel qu il est defini a travers la notion de boucle de retroaction La deuxieme systemique nee dans les annees 1970 et 1980 et integrant deux autres concepts essentiels la communication et l auto organisation ou autonomie A la base du concept d auto organisation on trouve celui de systeme ouvert developpe par Bertalanffy un systeme ouvert est un systeme qui a travers ses echanges de matiere d energie et d information manifeste la capacite de s auto organiser La propriete d auto organisation existe deja dans le monde physique comme l a montre Ilya Prigogine avec les structures dissipatives d energie Si l auto organisation respecte bien le second principe de la thermodynamique dans la mesure ou elle ne concerne que les systemes ouverts capables de creer des boucles de neguentropie donc essentiellement les etres vivants mais aussi les systemes organisationnels et sociaux en revanche elle contredit les lois deterministes qui ne s appliquent completement qu aux systemes physiques ou chimiques Courants precurseurs L etude formelle des systemes est apparue au XIX e siecle avec la naissance de l industrie C est a ce moment la que furent conceptualisees les notions de regulation et de controle essentielles au fonctionnement sans risque des machines a vapeur Des la fin de ce siecle l integration en sciences humaines et sociales de logiques plus vastes apparait avec le holisme en sociologie approche de l individu a travers les logiques sociales et la notion de systeme en linguistique chez Saussure analyse du signe linguistique dans ses relations avec d autres signes ou theorie de la valeur du signe La reunion des differentes approches est notamment catalysee par les conferences Macy qui reunissent des specialistes dans des domaines tres varies des mathematiques a la neuropsychiatrie en passant par l hypnose Elles commencent en 1942 par l etude des mecanismes de causalite circulaire pour tenter d en degager un principe generalise alors decrit comme ce qui serait une science generale du fonctionnement de l esprit Apres cette reunion fondatrice un premier cycle de ces conferences de 1946 a 1948 donne l impulsion a Norbert Wiener pour formaliser la cybernetique en 1948 Cette schematisation mathematique de la theorie de la communication influencera considerablement tous les domaines des sciences et reste tres presente sous cette forme premiere en electronique en informatique ou encore en robotique Pour comprendre l interet de cette evolution il faut se rappeler que depuis Rene Descartes et meme deja depuis Aristote la recherche scientifique est fondee sur le postulat de la causalite les phenomenes du monde peuvent etre expliques par un enchainement de causalites Si un phenomene apparait d abord comme trop complexe il suffit de le decomposer en plusieurs enchainements de causalites Cette demarche est ce que l on peut appeler une demarche analytique Avec la theorie systemique la demarche est totalement differente On admet la teleologie etude de la finalite comme un postulat operatoire On va donc representer ce que l on ne comprend pas dans un phenomene que l on cherche a etudier sous l aspect d une boite noire Cette boite noire est consideree comme un phenomene actif dont on connait le comportement mais non le fonctionnement Dans la mesure ou l on peut connaitre les informations entrant dans cette boite noire et que l on en connait les reactions informations sortantes on peut en deduire une retroaction feed back informationnelle fonction de transfert qui va permettre progressivement de decrire le systeme de commande de la boite noire Outre la cybernetique tres mediatisee aux Etats Unis cette meme epoque voit emerger d autre courants tres proches les sciences de la communication et de la commande de Norbert Wiener et Claude Shannon la computation de Alan Turing les organisations sociales de Herbert Simon et la complexite de Warren Weaver Tous peuvent etre vus comme des premices de la systemique Un deuxieme cycle de conferences de 1949 a 1953 se rapporte surtout a l etude de l evolution des systemes dynamiques On parle d une cybernetique de 2e generation qui contient deja beaucoup d elements constitutifs de la systemique mais il manque encore l expression unifiee de la facon dont l ensemble des systemes etudies peuvent s imbriquer bien que l idee ait toujours ete sous jacente Dans le domaine des sciences humaines des 1952 les principes emergeant de la systemique sont deja appliques a la communication sociale Il s agit de recherches effectuees par un college de participants qui sera appele plus tard l Ecole de Palo Alto Ce courant reste toujours tres proche de la naissance de la systemique son initiateur Gregory Bateson est d ailleurs l un des participants des conferences Macy Pourtant bien qu etroitement lie il a la particularite de s etre constitue parallelement ce qui se retrouve dans une terminologie qui renvoie majoritairement a la theorie systemique donc aux bases constitutives plus qu a la systemique elle meme Structuralisme Articles detailles Structuralisme et Anthropologie structurale Le structuralisme est un ensemble de courants de pensee holistes apparus principalement en sciences humaines et sociales au milieu du XX e siecle ayant en commun l utilisation du terme de structure entendue comme modele theorique inconscient ou non empiriquement perceptible organisant la forme de l objet etudie pris comme un systeme l accent etant mis moins sur les unites elementaires de ce systeme que sur les relations qui les unissent La reference explicite au terme de structure dont la definition n est pas unifiee entre ces differents courants s organise progressivement avec la construction institutionnelle des sciences humaines et sociales a partir de la fin du XIX e siecle dans la filiation positiviste elle reste l apanage de la linguistique et de la phonologie jusqu a sa generalisation apres 1945 La definition descriptive commune du structuralisme retient principalement le mouvement francais de tendance semiologique et formaliste des annees 1950 et 1960 linguistique critique litteraire psychanalyse sciences sociales notamment mais le structuralisme est parfois considere sur l histoire de plus longue duree comme une etape contemporaine des theories de la connaissance dans la genealogie des philosophies de la forme depuis Aristote jusqu a Leibniz Kant Goethe Husserl notamment et des modeles scientifiques holistes qui vont deboucher sur la systemique Cybernetique Cybernetique est le nom choisi par le mathematicien Norbert Wiener pour designer la representation de ce qui dirige dans le sens de l identification de la logique sous jacente du mecanisme de communication qui induit qu une chose se passe ou non Surdoue aux centres d interet nombreux et varies participant aux premices de la robotisation et de l electronique il est l un des participants des conferences Macy voir section Courants precurseurs Il est connu pour sa faculte a pouvoir tout schematiser et sera donc celui a qui incombe la tache de formaliser un langage de representation des mecanismes de la communication en general Il le fera dans Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine paru en 1948 qui etablit ainsi une science generale de la regulation et des communications dans les systemes naturels et artificiels et propose pour la premiere fois d elever l idee de la boite noire au rang de concept instrumental de la modelisation scientifique Il la nomme cybernetique en reference au grec kubernetike ce qui dirige terme que Platon utilisait pour designer le pilotage d un navire Il deplora ensuite ne pas avoir eu connaissance de l utilisation faite par Andre Marie Ampere du terme dans le sens derive de l art de gouverner les hommes La cybernetique se concentre sur la description des relations entretenues avec l environnement Pour cela il faut identifier les structures communicantes de l objet etudie machine animal ou autre en se concentrant exclusivement sur l effet externe sans considerer les raisons internes de ces effets d ou la schematisation en boite noire La representation se fait en utilisant uniquement quelques briques elementaires les ou capteurs qui representent la perception des modifications de l environnement les effecteurs les moyens d action sur l environnement la boite noire element structurel dont le fonctionnement interne est ignore et qui n est considere que sous l aspect de ses entrees et de ses sorties les boucles de retroactions ou feed back on constate une boucle de retroaction lorsque la grandeur de sortie d une boite noire reagit sur la grandeur d entree selon un processus de bouclage Dans ce dernier cas on n a plus seulement affaire a une simple relation de cause a effet mais a une causalite non lineaire plus complexe ou l effet retroagit sur la cause Il existe deux sortes de retroactions la retroaction positive amplificateur et la retroaction negative compensateur Le role de la cybernetique est donc ensuite de prevoir selon cette representation l evolution de son comportement dans le temps Elle a ainsi permis de faire emerger les bases scientifiques d une analyse rigoureuse des concepts d organisation et de commande Theorie de l information La theorie de l information schematise la communication ainsi toute information est un message envoye par un emetteur a un recepteur en fonction d un code determine Claude Shannon choisit pour theoriser l information de faire abstraction de la signification des messages C est un point de vue de theoricien mais aussi d ingenieur le contenu du message n a pas en soi d incidence sur les moyens de le transporter Seule compte une quantite d information a transmettre mesurable selon la theorie de Shannon et qui ne correspond pas a ce que nous entendons dans le langage courant par quantite d information L objectif de Shannon ingenieur a la compagnie telephonique BELL etait d utiliser le plus efficacement possible les canaux de transmission La theorie de l information de Claude Shannon regroupe les lois mathematiques concernant le transfert de signaux dans des canaux materiels dotes d un rapport signal bruit Cette theorie est applicable a la transmission des signaux artificiels aussi bien qu a la linguistique ou au systeme nerveux Le probleme de son application aux langues vernaculaires est qu elle se fait au detriment du sens et du contexte culturel Elle conduit aussi a des paradoxes Medor est un chien contient moins de bits d information au sens technique que Medor est un quadrupede et vehicule pourtant bien plus d information semantique puisque tous les chiens sont des quadrupedes alors que tous les quadrupedes ne sont pas des chiens Emergence de la systemique C est en 1968 qu est theorise le fonctionnement global des systemes biologiques dans l ouvrage General System Theory ouvrage reconnu depuis comme l element fondateur de la systemique bien que les bases soient multiples la principale etant certainement le mouvement cybernetique Biologiste de formation savant aux interets varies Bertalanffy s interesse tot a la conception de l organisme comme systeme ouvert Il participe a l emergence d une theorie holiste de la vie et de la nature Son approche de la biologie sera a la base de sa theorie generale des systemes Dans ce cadre le scientifique est amene a explorer divers champs d application de sa theorie psychologie sociologie ou histoire comme autant de niveaux d organisation A travers le principe de systeme ouvert qu il a introduit en 1937 il presente une interaction dynamique des systemes qui permet de theoriser un lien avec un systeme general qui inclut la complexite induite par leurs interactions Il reintegre aussi des domaines d influences varies qui vont ancrer les bases de la systemique au dela de la simple influence du mouvement cybernetique Le paradigme systemique considere de facon indissociable les elements des processus evolutifs qui les assemblent de maniere non lineaire ou aleatoire en des systemes dits complexes La theorie generale des systemes constitue essentiellement un modele pouvant s illustrer dans diverses branches du savoir par exemple la theorie de l evolution On peut distinguer trois niveaux d analyse La science des systemes consistant a la fois en une etude des systemes particuliers dans les differentes sciences et une theorie generale des systemes comme ensemble de principes s appliquant a tous les systemes L idee essentielle ici est que l identification et l analyse des elements ne suffisent pas pour comprendre une totalite comme un organisme ou une societe il faut encore etudier leurs relations Bertalanffy s est attache a mettre en lumiere les correspondances et les isomorphismes des systemes en general c est tout l objet d une theorie generale des systemes La technologie des systemes concernant a la fois les proprietes des materiels et les principes de developpement des logiciels Les problemes techniques notamment dans l organisation et la gestion des phenomenes sociaux globaux pollutions ecologiques reformes education regulations monetaires et economiques relations internationales constituent des problemes incluant un grand nombre de variables en interrelation Des theories globales comme la theorie cybernetique la theorie de l information la theorie des jeux et de la decision la theorie des circuits et des files d attente etc en sont des illustrations De telles theories ne sont pas fermees specifiques mais au contraire interdisciplinaires La philosophie des systemes promouvant le nouveau paradigme systemique a cote du paradigme analytique et mecaniste de la science classique La systemique constitue selon les propres termes de Bertalanffy une nouvelle philosophie de la nature opposee aux lois aveugles du mecanisme au profit d une vision du monde comme une grande organisation Une telle philosophie doit par exemple soigneusement distinguer systemes reels une galaxie un chien une cellule qui existent independamment de l observateur systemes conceptuels theories logiques mathematiques qui sont des constructions symboliques et systemes abstraits les theories experimentales comme sous classe particuliere des systemes conceptuels qui correspondent a la realite A la suite des travaux sur la psychologie de la forme et les determinismes culturels la difference entre systemes reels et systemes conceptuels est loin d etre tranchee Cette ontologie des systemes ouvre donc sur une epistemologie reflechissant sur le statut de l etre connaissant le rapport observateur observe les limites du reductionnisme etc L horizon ultime est alors de comprendre la culture comme un systeme de valeurs dans lequel l evolution humaine est enchassee Il s ensuivra une serie d ouvrages americains qui seront consideres comme des classiques sur le sujet Systems Approach de C West Churchman Systems Analysis de J Van Court Hare System Theory de L Zadeh System Dynamics de J Forrester et Management System de C Schoderbeck Les references sont depuis innombrables et parfois divergentes selon les domaines d etude Malgre l importance que peuvent avoir les evolutions de la theorie depuis l œuvre de Bertalanffy le manque de recul fait qu aucune autre reference n est unanimement reconnue Systemique de 3e generation Face aux difficultes rencontrees dans l application de la cybernetique aux systemes sociaux que sont les entreprises ou les organisations en general Karl E Weick USA et Peter Checkland Angleterre jeterent dans les annees 1970 les bases d une systemique de 3e generation entierement axee sur les systemes sociaux Bien que s en reclamant cette theorie est loin d avoir eu l effet d un mouvement de pensee contrairement aux sources sur lesquelles elle s appuie Notion de systemeHistorique Le concept moderne de systeme date des annees 1940 Il est du a l apport de differents personnages Outre Ludwig von Bertalanffy Norbert Wiener Claude Shannon dont nous venons de parler il faut aussi evoquer Warren McCulloch a l origine neuropsychiatre il etend ses recherches aux mathematiques et a l ingenierie Pionnier de la theorie moderne des automates il est le premier a comparer le fonctionnement en reseau des composantes d une machine a celui des neurones dans le cerveau Il engage des travaux importants sur l intelligence artificielle et fonde une nouvelle science la bionique Jay Wright Forrester ingenieur en electronique il elargit a partir de 1960 le champ d application de la nouvelle theorie des systemes a la dynamique industrielle puis elabore une dynamique generale des systemes Voir Dynamique des systemes Herbert A Simon Prix Turing 1975 et prix Nobel d economie 1978 Herbert Simon a developpe une vision de l organisation de la cognition et de l ingenierie largement inspiree de la theorie de systemes Refusant la dichotomie entre science pure et science appliquee son œuvre se situe a l interface de l informatique de l economie de la psychologie et de la biologie Il fut parmi les premiers theoriciens de la rationalite limitee des agents economiques et administratifs Traquant la forme ordonnee cachee dans l apparent desordre Simon a postule que la distinction entre artificiel et naturel n est pas operante au niveau des modes de traitement de l information par des systemes complexes cerveau ou ordinateur dont l organisation est assuree par des regles formelles d adaptation a leur environnement En 1956 Herbert A Simon a realise avec Allen Newell ce qui est generalement considere comme le premier systeme informatique d intelligence artificielle Logic theorist pour la RAND Corporation La nouvelle approche des systemes se developpe aux Etats Unis pour repondre a des problemes divers mise au point d instruments de guidage des missiles modelisation du cerveau humain et du comportement strategie des grandes entreprises conception et realisation des premiers grands ordinateurs Quatre concepts fondamentaux Quatre concepts sont fondamentaux pour comprendre ce qu est un systeme L interaction ou l interrelation renvoie a l idee d une causalite non lineaire Ce concept est essentiel pour comprendre la coevolution et la symbiose en biologie Une forme particuliere d interaction est la retroaction ou feed back dont l etude est au centre des travaux de la cybernetique La totalite ou la globalite Si un systeme est d abord un ensemble d elements il ne s y reduit pas Selon la formule consacree le tout est plus que la somme de ses parties Bertalanffy montre contre l avis de Russell qui rejette le concept d organisme qu on ne peut obtenir le comportement de l ensemble comme somme de ceux des parties et qu on doit tenir compte des relations entre les divers systemes secondaires et les systemes qui les coiffent pour comprendre le comportement des parties Cette idee s eclaire par le phenomene d emergence au niveau global apparaissent des proprietes non deductibles des proprietes elementaires ce qu on peut expliquer par un effet de seuil L organisation est le concept central pour comprendre ce qu est un systeme L organisation est l agencement d une totalite en fonction de la repartition de ses elements en niveaux hierarchiques Selon son degre d organisation une totalite n aura pas les memes proprietes On arrive ainsi a cette idee que les proprietes d une totalite dependent moins de la nature et du nombre d elements qu ils contiennent que des relations qui s instaurent entre eux On peut donner deux exemples les isomeres sont des composes chimiques de meme formule et de meme masse mais ayant des agencements structurels differents et de ce fait des proprietes differentes les cerveaux humains possedent tous a peu pres le meme nombre de neurones mais ce qui va decider des differentes aptitudes c est la nature et le nombre de relations entre eux dans telle ou telle aire On peut dire que en s organisant une totalite se structure une structure est donc une totalite organisee L organisation est aussi un processus par lequel de la matiere de l energie et de l information s assemblent et forment une totalite ou une structure Certaines totalites developpent une forme d autonomie elles s organisent de l interieur on parle alors d auto organisation Il existe deux sortes d organisation l organisation en modules en sous systemes qui renvoie aussi a l organisation en reseaux et l organisation en niveaux hierarchiques L organisation en sous systemes procede par integration de systemes deja existants tandis que l organisation en niveaux hierarchiques produit de nouvelles proprietes a chaque niveau supplementaire La notion d organisation retrouve donc celle d emergence dans la mesure ou c est le degre d organisation d une totalite qui fait passer d un niveau hierarchique a un autre et fait emerger de nouvelles proprietes L emergence est la creation d un niveau hierarchique superieur De maniere generale on s apercoit donc que la notion d organisation recouvre un aspect structurel comment est construite la totalite et un aspect fonctionnel ce que la structure lui permet de faire On peut representer une structure par un organigramme la fonction par un programme La complexite d un systeme tient au moins a trois facteurs le degre eleve d organisation l incertitude de son environnement la difficulte sinon l impossibilite d identifier tous les elements et toutes les relations en jeu D ou l idee que les lois qui permettent de decrire ce type de systeme ne conduisent pas a sa reproduction a l identique mais a la determination d un comportement global caracterise par une predictibilite reduite Description d un systeme Sous son aspect structurel un systeme comprend quatre composants les elements constitutifs on peut en evaluer le nombre et la nature meme si ce n est qu approximativement Ces elements sont plus ou moins homogenes ex automobile groupe motopropulseur chassis habitacle liaison au sol carrosserie Dans une entreprise commerciale les elements sont heterogenes capitaux batiments personnel une limite ou frontiere qui separe la totalite des elements de son environnement cette limite est toujours plus ou moins permeable et constitue une interface avec le milieu exterieur C est par exemple la membrane d une cellule la peau du corps la carrosserie d une voiture La limite d un systeme peut etre plus floue ou particulierement mouvante comme dans le cas d un groupe social des reseaux de relations les elements sont en effet inter relies Nous avons vu que plus les interrelations sont nombreuses plus le degre d organisation est eleve et plus grande est la complexite Les relations peuvent etre de toutes sortes Les deux principaux types de relations sont les transports et les communications En fait ces deux types peuvent se reduire a un seul puisque communiquer c est transporter de l information et transporter sert a communiquer faire circuler des materiaux de l energie ou de l information des stocks ou reservoirs ou sont entreposes les materiaux l energie ou l information constituant les ressources du systeme qui doivent etre transmises ou receptionnees Sous son aspect fonctionnel un systeme comprend des flux de materiaux d energie ou d informations qui empruntent les reseaux de relations et transitent par les stocks Ils fonctionnent par entrees sorties ou inputs outputs avec l environnement des centres de decision qui organisent les reseaux de relations c est a dire coordonnent les flux et gerent les stocks des boucles de retroaction qui servent a informer a l entree des flux sur leur sortie de facon a permettre aux centres de decision de connaitre plus rapidement l etat general du systeme des ajustements realises par les centres de decisions en fonction des boucles de retroaction et de delais de reponse correspondant au temps que mettent les informations montantes pour etre traitees et au temps supplementaire que mettent les informations descendantes pour se transformer en actions Il existe deux sortes de systemes les systemes ouverts et les systemes fermes Comme leur nom l indique les systemes ouverts ont plus d echanges avec leur environnement les systemes fermes jouissent d une plus grande autonomie auto organisation Evidemment cette distinction n est pas tranchee aucun systeme n est completement ferme sur lui meme ni completement permeable Cette distinction a ete introduite par la thermodynamique au milieu du XIX e siecle un systeme ferme n echange rien avec son environnement pas meme de l energie contrairement a un systeme ouvert qui echange energie matiere et information La notion de systeme ouvert s est considerablement elargie avec les travaux sur le vivant de Cannon vers 1930 et de Bertalanffy dans les annees 1940 La notion de systeme ferme est relativement theorique puisque tout systeme est plus ou moins ouvert C est par contre un concept d une puissance intellectuelle considerable puisque s y applique le premier principe de la thermodynamique a savoir la conservation de l energie pilier fondamental de la physique Conservation des systemes etat constant et homeostasie La fonction premiere d un systeme est sa propre conservation Un systeme doit rester dans un etat constant oriente vers un optimum Or une des caracteristiques des systemes qui fonctionnent est qu ils sont tous dans un etat de desequilibre thermodynamique dans la mesure ou ils ne cessent d echanger de l energie avec leur environnement Ils se retrouvent donc obliges de se maintenir dans un etat constant caracterise par une relative stabilite au sein meme de laquelle existent des desequilibres provoques par les flux d entrees et de sorties L image mecanique pour comprendre cette dynamique interne du systeme est celle du velo qui doit avancer pour etre en etat d equilibre dynamique Un systeme se retrouvant dans un etat d equilibre en ayant epuise tous les echanges possibles avec son environnement a atteint le stade de la mort thermique pour reprendre l expression de Boltzmann La loi physique montrant que tous les systemes fermes finissent tot ou tard de cette facon s appelle l entropie dit aussi 2e principe thermodynamique La conservation d un etat constant est aussi une necessite des systemes cybernetiques qu ils soient organiques ou artificiels leur autoregulation depend des boucles de retroaction negatives qui ont une fonction de controle et de stabilisation autour d une valeur moyenne On trouve un processus particulier dans les systemes vivants l homeostasie L homeostasie d homios le meme et stasis l arret la mise au repos designe la capacite d un systeme a se maintenir dans un etat constant dans sa forme et ses conditions internes en depit des perturbations externes Dans le cas des animaux les conditions internes sont nombreuses et dependent de sous systemes maintien de la temperature interne de la pression arterielle de la teneur en eau et autres substances vitales etc Le terme d homeostasie est forge par le physiologiste Walter Cannon dans les annees 1920 mais la propriete est decouverte des le milieu du XIX e siecle par Claude Bernard qui decrit les principes de regulation du milieu interne Theoriquement un systeme parfaitement auto regule impliquerait de pouvoir revenir a son etat initial a la suite d une perturbation Neanmoins si le monde vivant lutte contre la fleche du temps tous les etres vivants creant des boucles de neguentropie provisoires ils ne reviennent cependant jamais a un etat identique mais evoluent vers un etat legerement different qu ils s efforcent de rendre aussi proche que possible de leur etat initial C est pourquoi le systeme vivant maintient sa forme malgre des echanges avec l environnement c est egalement pourquoi sa stabilite n exclut pas une certaine evolution En bref la simple regulation cybernetique pour maintenir un systeme dans un etat constant comme c est le cas pour un thermostat differe de l homeostasie qui malgre son nom est un processus complexe et autonome d autoregulation impliquant un renouvellement des elements et une reorganisation structurelle autonome Variete d un systeme La variete d un systeme est le nombre de configurations ou d etats que ce systeme peut revetir Cette propriete est necessaire pour eviter la sclerose Cela dit la variete du systeme ne doit pas exceder les capacites de controle de ce systeme ce que le cyberneticien W Ross Ashby a exprime par la loi dite de la variete requise Pour controler un systeme donne il faut disposer d un controle dont la variete est au moins egale a la variete de ce systeme Typologie des systemes Il existe plusieurs typologies Citons en deux La typologie de Jacques Lesourne qui distingue Les systemes a etats transformations entrees sorties sans regulation interne Ex un moteur de voiture Les systemes a buts regulation interne integree capacite d atteindre des objectifs Ex une chambre avec thermostat une fusee a tete chercheuse Les systemes a apprentissage incluant memoire mecanismes de calcul et capacite de prise de decision et d adaptation en fonction des donnees enregistrees et de processus par essais et erreurs C est a ce niveau que l auto organisation devient possible Ex systemes experts en strategie economique ou militaire Les systemes a decideurs multiples structure complexe de plusieurs systemes a buts s organisant de maniere spontanee jeux ou de facon hierarchique organisations Lorsque les hierarchies sont enchevetrees en un systeme encore plus large et complexe on parle de societes La typologie de Jean Louis Le Moigne qui separe Les systemes machines qui relevent de la mecanique et de l ingenierie Les systemes vivants et systemes artificiels complexes dans lesquels apparaissent les processus de memorisation des centres de decision ou de commande et de coordination ou de pilotage Les systemes humains et sociaux avec l apparition de l intelligence ou capacite a traiter des informations symboliques permettant une auto organisation par des mecanismes abstraits d apprentissage et d invention mais aussi avec la finalisation l intentionnalite reorganisant tout le systeme en fonction de fins selectionnees de maniere autonome Un type nouveau de systeme a emerge dans la deuxieme moitie du XX e siecle dans le champ des recherches scientifiques sur le chaos deterministe le systeme dynamique La premiere idee caracterisant ce champ est que derriere l apparent desordre se cache un ordre plus complexe que l ordre visible La deuxieme idee est que cet ordre se produit par auto organisation et emergence de nouvelles caracteristiques et proprietes absentes auparavant Outils et domaines d applicationOutils systemiques Le raisonnement analogique si l on depasse la simple idee mathematique d egalite de rapports de proportion l analogie est le type de raisonnement qui permet de rapprocher des domaines differents Tenue en suspicion dans la connaissance elle jouit d un regain de faveur en partie grace a la systemique Les principales formes d analogie sont La metaphore L isomorphisme analogie entre deux objets presentant des similitudes structurelles Le modele elaboration d un cadre theorique qu on peut en general schematiser permettant de decrire et de representer theoriquement un ensemble de faits Un modele peut etre constitue a partir d une metaphore Par exemple Antoine Lavoisier comparant le cœur a un moteur offre un modele mecanique de la circulation sanguine L analogie parait peu fiable au niveau disciplinaire et analytique En revanche au niveau interdisciplinaire elle peut s averer particulierement feconde Ainsi elle permet de transposer des notions pertinentes pour un domaine dans d autres domaines ou elles ne le sont pas moins Dans la theorie cinetique des gaz Ludwig Boltzmann s inspire des lois statistiques de comportement de populations humaines A partir des annees 1950 on utilise le concept d information en matiere genetique Les techniques d aide a la decision en matiere strategique elles proviennent de la discipline denommee recherche operationnelle qui consiste en l application des methodes scientifiques d analyse et des techniques de calcul a l organisation des operations humaines Elles constituent des outils au sein de trois domaines distincts la combinatoire l aleatoire et la concurrence La combinatoire elle intervient des lors qu il faut combiner dans le processus de decision un nombre trop important de parametres Ce domaine utilise deux methodes l algorithme prescription detaillee des operations a realiser pour obtenir avec certitude la solution du probleme pose et la programmation lineaire cherchant a determiner les valeurs de variables ou d activites en fonction des ressources disponibles et en vue d un resultat optimum L aleatoire lorsqu on a affaire a des situations au denouement incertain ou la determination de valeurs precises n est pas possible on a recours aux probabilites et aux moyennes La concurrence bien souvent les contraintes tiennent autant a la complexite des parametres du domaine considere qu a la necessaire prise en compte des decisions de partenaires ou d adversaires Cet aspect du processus de decision a ete analyse par la theorie mathematique des jeux et du comportement economique nee en 1944 d un ouvrage de John von Neumann et Oskar Morgenstern Theorie des jeux et comportements economiques La theorie des jeux s applique aux situations de concurrence que ce soit en matiere politique militaire ou economique Dans de telles situations deux strategies sont possibles la cooperation et la lutte et il existe trois classes de jeux relevant de strategies differentes Les jeux de cooperation pure ou l on additionne les preferences individuelles pour obtenir l utilite collective Les jeux de lutte pure dont le paradigme est le duel ou seules comptent des preferences individuelles antagonistes il n y a pas d utilite collective possible une preference individuelle doit l emporter sur les autres Dans ce cadre on cherche a anticiper le comportement des adversaires premierement en delaissant leurs intentions subjectives et par definition inaccessibles deuxiemement en supposant leur comportement rationnel recherche du maximum de gains pour le minimum de pertes Les jeux mixtes ou il faut prendre en compte la rationalite des divers joueurs mais aussi l utilite collective des procedures de marchandage de negociation ou d arbitrage sont alors utilisees Les representations graphiques les travaux en systemique ont recours frequemment a des graphiques pour communiquer des ensembles de donnees qu il serait fastidieux et contre intuitif de presenter de maniere lineaire discursive Trois sortes de representations graphiques Le diagramme representation graphique des relations entre plusieurs ensembles Ex soit l histogramme representant le pourcentage d enfants en echec scolaire selon les differentes categories socioprofessionnelles En abscisses on a les differentes categories socioprofessionnelles en ordonnees le pourcentage des enfants en echec scolaire chaque rectangle representant le rapport entre deux parametres une categorie et un pourcentage des deux ensembles consideres La carte c est la representation en deux dimensions d un objet en trois dimensions un lieu la formation geologique d un sous sol une machine un edifice etc L exemple le plus connu est evidemment la carte geographique dont les deux dimensions representent la surface plane d un site en fonction d une echelle donnee la hauteur etant restituee grace a des courbes de niveau Le reseau c est le graphique des relations entre les elements d un meme ensemble arbre genealogique organigramme d une societe programme d ordinateur reseau routier etc La modelisation systemique au sens scientifique le plus general le modele designe la transcription abstraite d une realite concrete Les modeles sont nes des maquettes et des schemas Aujourd hui les modeles cybernetiques servant a etudier les conditions de regulation d un systeme dans les sciences de l ingenieur ou dans les sciences du vivant et les modeles informatiques sont les plus repandus en sciences Le langage graphique est le langage par excellence de la modelisation systemique par exemple Diagrammes d influence en Dynamique des Systemes Modeles de processus et procedures dans la methode OSSAD Domaines d application Cette theorie est apparue progressivement comme une approche tres puissante qui a connu diverses applications en biologie notamment mais egalement dans les sciences sociales en economie ou en psychologie avec Gregory Bateson et ce que l on a appele l Ecole de Palo Alto Cette ecole est une source majeure de l introduction des principes de la systemique dans le domaine des sciences humaines notamment en anthropologie et en psychologie La terminologie de theorie systemique est souvent associee a cette application ou elle est en general synonyme de celle de systemique utilisee preferentiellement dans le cadre des sciences exactes Les principaux domaines sont les suivants les sciences de la nature les sciences de la vie et de la Terre l ecologie la geographie au travers de la creation de modeles et principalement la chorematique les echanges economiques et l entreprise l economie le management la bureautique la methode sociologique la typologie des organisations les sciences sociales les sciences politiques les recherches sur le comportement humain les sciences cognitives la psychologie la therapie familiale les therapies de groupe la pedagogie la linguistique le coaching la strategie militaire les recherches en ingenierie l informatique l automatique notamment appliquee a la robotique l intelligence artificielle et les reseaux de communications les recherches en mathematiques la theorie des systemes dynamiques la theorie du controle La systemique est ainsi un nouveau paradigme qui regroupe des demarches theoriques pratiques methodologiques pose des problemes concernant les modes de l observation de representation de modelisation de simulation se donne pour objectifs de preciser la notion de systeme ses frontieres ses relations internes et externes ses structures ses lois ou proprietes emergentes Systemique et psychotherapieArticle detaille Therapie systemique La systemique a aussi ete feconde dans le domaine de la psychologie clinique et plus particulierement de la therapie familiale Ainsi Paul Watzlawick psychologue psychotherapeute et psychanalyste americain fonda dans les annees 1960 les therapies systemiques familiales C est une therapie breve par opposition aux therapies de type psychanalytique et psychotherapie de longue duree ou de fidelisation Elle s est developpee au sein de l ecole de Palo Alto puis en Europe avec les travaux de psychiatres comme Mara Selvini Palazzoli ou Guy Ausloos Elle consiste dans une approche globale du probleme vecu par le patient considerant que le symptome que celui ci presente est le resultat d un dysfonctionnement de l ensemble de l environnement dont il fait partie integrante Selon les systemiciens il n y aurait pas de fou mais seulement des relations folles Autrement dit tout comportement est adopte en interaction avec autrui enchevetre dans un reseau relationnel Par exemple considerant un alcoolique cette approche therapeutique va traiter l ensemble du systeme relationnel de la personne de sorte qu elle n ait plus l eventuel role de bouc emissaire dans lequel elle a pu etre placee Le comportement d alcoolisme peut donc avoir ete adopte pour se conformer aux attentes communiquees Dans ce cas le therapeute ne va pas rechercher a retracer la genese du probleme mais plutot chercher comment agir sur cet etat relationnel pour que la part sociale de ce qui entraine ce comportement cesse le plus rapidement possible sans remettre en cause la dependance physique La theorie des jeux psychiques developpee par l analyse transactionnelle s inspire aussi dans une moindre mesure de la systemique Elle montre que dans une communication defaillante ou une relation pathogene chaque acteur adapte son comportement a celui de l autre selon un scenario predefini afin de maintenir l ensemble des acteurs dans leurs etats pathogenes ou non respectifs Le modele general de ces jeux psychiques est le triangle dramatique de Karpmann Systemique et economieLa systemique inspire certains economistes et dirigeants pour amener des solutions non lineaires Les politiques d austerite par exemple lineaires peuvent provoquer plus de degats que de solutions du moins a court terme Les solutions systemiques qui amenent des solutions a plusieurs enjeux au sein d une seule mesure ont un impact macroeconomique positif Les liens invisibles entre les metiers les sujets de societe sont a exploiter L economie systemique inventee par Michel de Kemmeter en 2012 propose 3 principes Chaque entreprise ou projet contribue au bien commun Elle a 7 niveaux de bilans terre financier processus emotionnel communication connaissance bien commun Ces 5 derniers etant du capital immateriel Elle cree de la valeur dans tout son ecosysteme de parties prenantes lui permettant d activer de nouvelles ressources Cette nouvelle theorie s inspirant des ecosystemes dans la nature considere chaque acteur de societe comme relie a l ensemble Elle amene aussi la notion de fonctions vitales de la societe mobilite sante education habitat entrepreneuriat lien social Les liens entre les fonctions vitales montrent clairement comment certains metiers viennent couvrir d autres fonctions pour innover Les crises globales depuis 2007 sont systemiques c est a dire presentent par les interconnexions de leurs impacts un risque financier systemique Axiomatique A verifier il semble plutot s agir d un cahier des charges que d une base axiomatique Dans son ouvrage Systemique vie et mort de la civilisation occidentale paru en 2002 propose un paradigme systemique comme base de reflexion organisee autour de 7 axiomes fondateurs a la demarche systemique Axiome 1 Reconstruire le systeme dans sa totalite par un remembrement et un rassemblement des savoirs necessaires a la comprehension de l objet etudie Axiome 2 Refondre l apprentissage individuel des connaissances par le developpement de la polyvalence et le decloisonnement des savoirs pour une reinsertion totale de l Homme dans l Univers dont il est partie prenante Axiome 3 Reintegrer l Homme dans l Univers par la suppression de l opposition entre sciences exactes i e les sciences dures et sciences humaines i e les sciences molles afin d unifier le tandem sujet objet Axiome 4 Savoir enumerer les criteres d identification d un systeme afin d eviter le flou sur l objet etudie et formalise par la theorie scientifique associee Axiome 5 Maitriser l evolution de l objet par la Dynamique des Systemes dans un cadre heuristique ou le moteur de l evolution est l energie Axiome 6 Piloter le systeme naturel ou artificiel a l aide de theories systemiques a caractere predictif dans le cadre des limites de l evolution naturelle possibles de l Univers Axiome 7 Penser la Partie comme une reduction du Tout Notes et referencesCet article est partiellement ou en totalite issu de l article intitule Theorie systemique voir la liste des auteurs Joel de Rosnay Le Macroscope Vers une vision globale Paris Editions du Seuil 1975 295 p p 110 Jean Louis Le Moigne La theorie du systeme general Theorie de la modelisation cf introduction Jacqueline Leon Historiographie du structuralisme generalise Etude comparative Les dossiers de HEL supplement electronique a la revue Histoire Epistemologie Langage Paris Societe d Histoire et d Epistemologie des Sciences du Langage vol n 3 2013 lire en ligne Francois Dosse Histoire du Structuralisme en deux tomes Paris La Decouverte 1991 et 1992 reimpr 2012 550 p ISBN 978 2 7071 7465 9 Jean Petitot La genealogie morphologique du structuralisme Critique Paris vol 55 nos 621 21 1999 p 97 122 ISSN 0011 1600 lire en ligne Jean Louis Chiss Michel Izard et Christian Puech structuralisme Encyclopaedia Universalis 2015 chapitre III Structuralisme et philosophie Une chronologie complexe Quelle periodisation lire en ligne consulte le 14 juillet 2015 Jean Louis Le Moigne La theorie du systeme general Theorie de la modelisation www mcxapc org coll Les Classiques du Reseau Intelligence de la Complexite format e book 2006 1re ed 1977 Presses universitaires de France reed 1986 1990 1994 lire en ligne p 46 chapitre 2 1e partie A chaque discours son paradigme Cybernetic and society the human use of Human being 1950 Andre Marie Ampere Essai sur la philosophie des sciences ou Exposition analytique d une classification naturelle de toutes les connaissances humaines 1834 Jean Louis Le Moigne La theorie du systeme general Theorie de la modelisation p VI et VII Les systemes du destin La theorie du systeme general Voir Serge Frontier Consequences d une vision systemique de l ecologie pages 109 169 de Environnement representations et concepts de la nature ouvrage collectif sous la direction de Jean Marc Besse et Isabelle Roussel L Harmattan 1997 https clubofbrussels org wp content uploads 2019 08 Le Nouveau Jeu Economique de Kemmeter Mauhin pdfAnnexesSur les autres projets Wikimedia systemique sur le Wiktionnaire Structure Associative des Systemiciens en France Fondee durant l hiver 1999 2000 cette association a pris le relais du College de Systemique de la defunte AFCET et s est nommee donc AFSCET Depuis cette epoque elle vise a fournir avec aussi les instances internationales auxquelles elle appartient comme pour l electricite l UTE et la CEI un lieu ou les Systemiciens peuvent echanger sur leurs contenus et ainsi forger des references solides Gerard Donnadieu est l un des derniers membres fondateurs encore actif Daniel Durand Francis Le Gallou Bernadette Bouchon Meunier ont frequente l AFSCET Bibliographie document utilise comme source pour la redaction de cet article Joel de Rosnay Le Macroscope vers une vision globale 1977 L aventure du Vivant vers la comprehension de l apparition de la vie et son fonctionnement presente methodiquement par la systemique 1991 ISBN 2020135116 et 9782020135115 Du Seuil Daniel Durand La systemique Paris PUF coll Que sais je no 1795 fevrier 2013 12e ed 127 p ISBN 978 2 13 061785 3 Jean Louis Le Moigne La Theorie du systeme general Theorie de la modelisation mcxapc org coll Les Classiques du Reseau Intelligence de la Complexite format e book 2006 1re ed 1977 PUF reed 1986 1990 1994 lire en ligne Jean Louis Le Moigne La Modelisation des systemes complexes 1990 ISBN 2040197044 Jean Piaget Le Structuralisme Paris PUF coll Quadrige octobre 2007 1re ed 1968 coll Que sais je 12 reeditions 125 p ISBN 978 2 13 056432 4 et coord Systemique Theorie et Applications Lavoisier 1992 ISBN 2852067846 Systemique vie et mort de la civilisation occidentale Ed L Interdisciplinaire 2 volumes 1 600 p 2002 ISBN 2907447394 Gerard Donnadieu et Michel 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sais je le point des connaissances actuelles no 2738 2009 5e ed 127 p ISBN 978 2 13 057552 8 et 978 2 130 60279 8 OCLC 7583456958 Norbert Wiener trad de l anglais par Pierre Yves Mistoulon et Ronan Le Roux pref Ronan Le Roux Cybernetique et societe L usage humain des etres humains The Human Use of Human Beings Cybernetics and Society Paris Editions Points coll Points Sciences 2014 220 p ISBN 978 2 7578 4278 2 Ludwig Bertalanffy trad de l anglais par Jean Benoit Chabrol pref Ervin Laszlo Theorie generale des systemes General system theory Paris Editions Dunod coll Iden 2012 308 p ISBN 978 2 10 058300 3 OCLC 835146111 Francisco Varela trad de l anglais par Paul Bourgine et Paul Dumouchel Autonomie et connaissance essai sur le vivant Principles of biological autonomy Paris Editions du Seuil coll Couleur des idees 1989 247 p ISBN 978 2 02 010030 4 OCLC 955532405 Herbert A Simon Science des systemes Science de l artificiel traduction et postface de Jean Louis Le Moigne Dunod 1991 Roger 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