La phyllotaxie du grec ancien φύλλον phúllon feuille et τάξις táxis arrangement est l ordre dans lequel sont implantés l
Phyllotaxie

La phyllotaxie (du grec ancien : φύλλον / phúllon, « feuille », et τάξις / táxis, « arrangement ») est l’ordre dans lequel sont implantés les feuilles ou les rameaux sur la tige d’une plante, ou, par extension, la disposition des éléments d’un fruit, d’une fleur, d’un bourgeon ou d’un capitule. La phyllotaxie désigne également la science qui étudie ces arrangements.


Il existe plusieurs types de phyllotaxies, qui dépendent du nombre de feuilles par nœud et de l'arrangement de ces feuilles le long de la tige :
- Une feuille par nœud : la disposition est dite « alterne ».
- Quand ces feuilles, le long de la tige, sont sur un plan, on appelle cela une phyllotaxie « alterne distique ».
- Quand ces feuilles, le long de la tige, sont disposées tout autour de la tige, on appelle cela une phyllotaxie « alterne spiralée ».
- Deux feuilles par nœud : la disposition est dite « opposée ».
- Quand ces feuilles, le long de la tige, sont sur un plan, on appelle cela une phyllotaxie « opposée ».
- Quand ces feuilles, le long de la tige, sont disposées de façon perpendiculaire d'un nœud à l'autre, on appelle cela une phyllotaxie « opposée décussée ».
- Plus de deux feuilles par nœud ;
- La disposition est dite « verticillée ». Elle est forcément disposée sur plusieurs plans.
La phyllotaxie a longtemps été interprétée comme une sélection des plantes afin d'assurer à toutes les feuilles la réception d'un maximum de lumière. Les études ultérieures ont conduit à des théories mécaniques (phyllotaxie liée à un problème d'encombrement spatial) et physiologiques (phyllotaxie liée à des actions inhibitrices émanant des primordiums foliaires et de l'extrémité du point végétatif). Une théorie mixte, très souple, élaborée par M. et R. Snow et connue sous le nom de théorie du premier espace disponible, considère que l'action d'un facteur mécanique (l'espace disponible) est modulée par les inhibitions.
La phyllotaxie : l'étude de la disposition des feuilles sur la tige

La feuille : nature et origine évolutive
La feuille est un organe photosynthétique le plus souvent composé d’une surface plane (lame ou limbe) portée par un pétiole. Elle est parcourue de vaisseaux cribro-vasculaires.
La feuille « vraie » n’est présente que chez les végétaux supérieurs dits trachéophytes, sous des formes diverses et plus ou moins dégénérées. On retrouve des organes analogues dans le reste de la lignée verte (microphylle de Physcomitrella patens par exemple) ou même chez les algues rouges par exemple, dont l’exemple le plus frappant est celui de l’algue rouge Desseleria.
Dans le cas de la lignée verte, les feuilles (s.l.) sont apparues de manière indépendante six fois au moins au cours de l’évolution (mousses, lycopodes, fougères, sphenopisdés, et angiospermes). Même si l’on ne sait toujours pas si les rouages génétiques mis en jeu sont similaires, il est établi qu’elles partagent au moins une trajectoire évolutive semblable : dans chaque cas, on a assisté au passage d’un système de ramification latérale à croissance indéterminée, à des structures complètement déterminées. Si les bases moléculaires de cette évolution restent à déterminer, il est par exemple notable qu’un gène, ASYMETRIC LEAVES 1 (ASI chez Arabidopsis, homologue de PHANTASTICA, PHAN, chez le muflier), semble avoir eu un rôle crucial dans l’apparition de la feuille vraie chez les dicotylédones (AS1 a une activité inhibitrice sur l’expression de KNOX, alors que les gènes de la famille KNOX sont impliqués dans le maintien d’une croissance indéterminée au niveau du méristème). Il reste à comprendre comment sont apparues les feuilles chez les mousses, lycopodes, etc. mais nous pouvons d’ores et déjà avancer que nous sommes en présence d’un exemple d’évolution parallèle particulièrement captivant.
La feuille est attachée à la tige par le biais du pétiole, au niveau de ce que l’on appelle un point d'insertion. Au point d’insertion, il y a jonction entre les faisceaux cribro-vasculaires de la feuille et ceux de la tige, selon des motifs propres à chaque espèce. À l’aisselle de la feuille on trouve généralement un bourgeon secondaire, point d’origine potentiel d’une ramification latérale.

Les feuilles : arrangements et modes phyllotaxiques

L’observation des feuilles et de la disposition sur la tige (sous forme de séries de points d’insertion) rend compte d’une géométrie qui n’était pas forcément évidente à première vue.
Une représentation usuelle et pratique consiste à identifier la tige à un cylindre ou un cône, et d’indiquer les points d’insertion à sa surface, en les numérotant selon l’ordre d’apparition des feuilles correspondantes. Un mode de coordonnées polaires permet de formaliser cette représentation. Selon les cas, on adoptera une représentation en vue de dessus (pour le cône), ou sous la forme d’un ruban déroulé (pour le cylindre). Cette transformation permet d’obtenir une représentation en deux dimensions, qui rend le dessin et son interprétation plus aisés. Introduite par les frères Bravais (cf. historique dans la section suivante), la représentation cylindrique servira de base pour d’importants travaux réalisés en cristallographie et sur la théorie des treillis cylindriques.
On distingue trois grands modes phyllotaxiques, en fonction des agencements observés :
- spiralé, défini par la présence d’une seule feuille par nœud,
- opposé, où deux feuilles se font face sur un même nœud,
- verticillé, caractérisé par l’insertion de trois ou plus feuilles sur un même nœud.
Dans le cas spiralé, il a depuis longtemps été reconnu que les feuilles forment un motif spiralé qui remonte sur la tige dans l’ordre des âges décroissants. L’angle de divergence est l’angle qui existe entre deux feuilles mises en place successivement :
- dans 80 % des cas, il est constant et voisin de 137,5°, valeur proche de l'angle d'or (phyllotaxie alterne spiralée la plus commune dans le règne végétal). La spirale ainsi décrite est dite générative, et l’on parle de parastiches pour désigner les motifs spiralés secondaires (plus verticaux) qui apparaissent par le rapprochement spatial de feuilles non directement successives. Le nombre des parastiches (dextres et senestres) est utilisé pour caractériser les différents motifs phyllotaxiques. Une observation remarquable, que l’on doit à Alexander Braun en 1831, établit le lien qui existe entre le nombre de parastiches et la suite de Fibonacci. En effet, dans l’extrême majorité des cas, les nombres de parastiches que l’on retrouve chez une plante, dans un sens et dans l’autre, sont deux termes consécutifs de la suite de Fibonacci. Nous laisserons à d’autres les spéculations ésotériques sur ce thème, très souvent inspirées par le fait que la limite infinie de la suite de Fibonacci (dans le cas général (1;1)) est j, le nombre d’or… Une remarque à ce sujet sera faite dans la partie Considérations évolutives ci-dessous ;
- l'angle de divergence peut aussi être constant avec une valeur différente de la précédente, généralement 90° ou 180° ;
- il peut aussi former une suite périodique de période supérieure à un. Chez au moins quatre espèces de plantes non apparentées, dont Orixa japonica, il vaut successivement 180°, 90°, 180°, 270° puis de nouveau 180°, 90°, etc.,.
Dans le cas opposé ou verticillé, on assiste entre chaque nœud à une rotation des axes des feuilles, qui vaut la moitié de l’angle entre deux feuilles insérées sur le même axe (par exemple : 90° dans le cas d’un système opposé, 60° dans le cas de verticilles de trois feuilles).
Le est la période qui sépare l’initiation de deux feuilles successives.
Les théories de la phyllotaxie
Approche historique et modèles phénoménologiques
Aperçu historique de l’étude de la phyllotaxie
L’histoire des observations et de la compréhension de la phyllotaxie est indicative sur l’évolution des paradigmes culturels constituant le contexte de pensée des différentes époques considérées (voir pour revue). Si les premières observations des motifs formés par les organes semblent remonter aux Égyptiens de l’Antiquité, trois grandes phases apparaissent dans l’étude « moderne », la caractérisation et la compréhension des types phyllotaxiques.
Les XVe et XVIe siècles ont été marqués par la découverte des motifs phyllotaxiques et leurs liens à la suite de Fibonacci.
Du XVIe au début du XXe siècle, une caractérisation exhaustive des modes phyllotaxiques a été entreprise, et les premiers modèles interprétatifs ont été proposés, s’appuyant en particulier sur des modélisations géométriques et la notion d’ sur le méristème.
La fin du XXe siècle a été la plus active, en ce qui concerne les avancées de la compréhension des mécanismes, tant sur le plan mathématique que biologique avec notamment les découvertes de certains gènes organisateurs du méristème liés à l’établissement des feuilles.
Des premières observations aux premières surprises
Si l’on trouve parmi les pionniers de l’étude de la phyllotaxie des personnages célèbres comme Aristote, Pline l’Ancien, Léonard de Vinci ou Johannes Kepler, qui ont contribué aux premières réflexions sur le sujet, en marge de leurs œuvres majeures respectives, les premières observations systématiques ont débuté avec Charles Bonnet (1754) qui introduit les notions de spirale génératrice et de parastiches, et commence à caractériser les différents types phyllotaxiques en en décrivant quatre principaux types (décrits précédemment par Sauvages) : opposé, verticillé de trois feuilles ou plus, alterne, et sans arrangement constant et en en mentionnant un nouveau, le mode spiralé. Cette classification est utilisée par Carl von Linné en 1751. Ces observations sont reprises moins d’un siècle plus tard par Karl Friedrich Schimper (1830) qui introduit le concept d’angle de divergence et achève de décrire les parastiches.
À partir de ce point, la première moitié du XIXe siècle se montre riche en propositions et avancées : Alexander Braun, en 1831, est le premier à établir le lien entre le nombre de parastiches et la suite de Fibonacci. Dans un article commun publié en 1837, les frères Louis et Auguste Bravais proposent la première représentation géométrique formelle de la disposition des feuilles sur une tige — au moyen d’un réseau de points (treillis) sur un cylindre — et présentent leurs travaux visant à caractériser les propriétés de cette classe d’objets mathématiques, notamment sur le lien entre angle de divergence et nombre de génératrices et parastiches.


Vers une explication du phénomène des spirales phyllotaxiques : construction d’un cadre théorique
S’enclenche un processus de théorisation du problème de la phyllotaxie : l’enjeu est de proposer le mécanisme qui explique la disposition des organes sur la tige. En 1868, Wilhelm Hofmeister (1824-1877), dans son Handbuch der Physiologischen Botanik, propose la première règle simple qui rendrait compte a priori de cette disposition :
« Le primordium apparaît périodiquement dans le plus grand espace disponible. »
En 1875, Julius von Wiesner (1838-1916) reprend les arguments téléologiques développés précédemment par De Vinci et Charles Bonnet (1720-1793), et les transpose sous le regard de la théorie de l’évolution de Darwin, en émettant l’hypothèse que la phyllotaxie optimise l’interception de la lumière et que la disposition spiralée est celle qui autorise le minimum d’ombrage d’une feuille vis-à-vis des autres (auto-ombrage). En 1878, Simon Schwendener propose un modèle où la disposition des feuilles serait orientée par les pressions de contact entre les primordium. Malgré une erreur de raisonnement, il prédit avec beaucoup de précision de nombreux profils phyllotaxiques et relève le premier les questions de transitions entre les différents profils : (1,2) à (3,2) à (3,5)… au cours du développement de la plante. Airy présente en 1873 une variation de la règle de Hofmeister, considérant que les arrangements phyllotaxiques sont une optimisation de la réduction de place occupée et propose un principe d’« économie d’espace ». Le mode spiralé serait ainsi le mode de paquetage qui occuperait le plus petit volume possible.
Ces trois contributions ont un impact important au sein de la communauté et vont amener à un changement radical dans la manière de percevoir la question de la phyllotaxie : c’est à l’apex et au méristème, là où les primordia sont générés et organisés, et non plus à la tige édifiée (reflet figé d’une dynamique qui lui est antérieure), qu’il faut s’intéresser si l’on veut comprendre les origines des dispositions observées.
Après une période de troubles et d’indécision, à la suite de la controverse lancée par le mathématicien en 1882 qui arguait que l’idée des spirales phyllotaxiques se résume à un orgueilleux jeu mathématique, purement subjectif et non informatif sur la nature même de l’objet biologique considéré, une représentation polaire des primordia sur le méristème est proposée par Church en 1904, persuadé que le mystère de la phyllotaxie trouvera sa solution par l’étude de l’extrémité croissante de la tige. Délaissant le concept de , il émet l’hypothèse que les représentent des qui contraignent la surface du méristème par un jeu de tensions. Des ondulations de différentes longueurs d’onde seraient alors générées qui organiseraient les motifs phyllotaxiques.
En 1907, étudie de manière systématique les différents agencements possibles de disques sur un cylindre (en faisant varier l’angle de divergence et le diamètre des disques) et caractérise les différents motifs obtenus par le nombre de dextres et senestres. (figure 3) Il construit ainsi un diagramme de phase qui décrit l’univers des hélices en fonction des deux paramètres choisis. Ces travaux d’une portée singulière, n’ont pas été reconnus tout de suite et il a fallu attendre près de 70 ans avant de les redécouvrir.
De manière contemporaine à Van Iterson, reprend les travaux de de manière critique et constructive : ainsi, s’il pense que c’est bien de cette manière qu’il faut considérer la question de la phyllotaxie (en la replaçant dans un contexte de croissance et en s’intéressant aux transitions entre différents modes), le mécanisme directement impliqué dans l’initiation et l’organisation des primordia est laissé en suspens. Schoute envisage alors l’existence d’un inhibiteur produit par chaque primordium qui empêche le développement d’un nouveau primordium à proximité. Le profil de concentration de l’inhibiteur au sein du méristème va alors déterminer le site d’apparition des nouveaux primordia. Schoute pressent alors ce qui sera développé par Alan Turing en 1952, avec sa , dont l’un des exemples donné pour illustrer son travail est celui d’un anneau de cellules, dans lequel il obtient des profils d’onde stationnaire qui pourrait rappeler la disposition des tentacules de l'hydre aquatique ou de feuilles en verticilles.
L’expérimentation et la phyllotaxie
1932 est également une année intéressante pour la compréhension de la phyllotaxie, avec la parution des travaux des époux Snow. Utilisant des techniques de micro-ablation, ils ont été capables de montrer que le site d’initiation d’une nouvelle feuille est influencé par la position des primordia les plus récemment mis en place. poursuit leurs travaux en s’intéressant à la fougère Dryopteris. Mais les conclusions divergent : là où imagine un mécanisme reposant sur la production d’un inhibiteur par les primordia existant qui empêche l’initiation d’un nouveau primordium à proximité, les Snow proposent que les primordia ne se développent que dans le premier espace suffisant et suffisamment éloigné du sommet du méristème. À leur suite, des travaux de manipulation des motifs phyllotaxiques ont été menés que cela soit par ablation ou avec l’utilisation de différents produits chimiques, notamment Meicenheimer (1981 et 1982) avec son travail sur epilobium.
Modèles contemporains
Un certain nombre de travaux ont marqué la deuxième moitié du XXe siècle et ont permis des percées significatives dans la compréhension des mécanismes de la phyllotaxie. Nous nous contenterons ici de les rappeler, pour l’unité de cet aperçu historique, étant entendu qu’une présentation et une analyse de l’état actuel des connaissances sur la phyllotaxie sera proposée dans la section suivante…
On distingue trois grands champs d’investigation :
- Au niveau phénoménologique, les travaux de Adler, Jean et Barabe d’une part, et de Douady et Couder d’autre part, ont permis une compréhension satisfaisante de l’organisation des primordia au niveau du méristème, en s’appuyant sur des considérations physiques. L’idée est grossièrement celle d’une minimisation d’énergie d’interaction entre les différents primordia. Douady et Couder ont notamment reproduit avec une stupéfiante précision l’ensemble des motifs phyllotaxiques, tant par modélisation numérique qu’analogique (grâce à un montage expérimental utilisant des gouttes de ferro-fluides dans un champ magnétique).
- Sous l’impulsion de Green, des progrès notables ont été faits en ce qui concerne la compréhension du comportement physique du méristème et de sa surface (plissements, torsions, etc.). Coen, Fleming et Dumais mènent des recherches sur des thématiques proches, par l’analyse des dynamiques de divisions cellulaires et d’initiation d’organes, au niveau de l’apex.
- Les avancées en biologie moléculaire ont permis la découverte et la caractérisation à un rythme toujours croissant de nombreux gènes impliqués dans le fonctionnement du méristème. Nous pouvons à ce titre mentionner les travaux de Hake sur les gènes à Homéoboîte de la famille KNOX qui ont été précurseurs dans ce domaine. La démocratisation de techniques à haut-débit devrait également permettre d’accéder à la quantité de données nécessaire à la dissection des réseaux de régulation intervenant dans la morphogenèse méristématique. Grâce par exemple aux travaux de Reinhardt, Kuhlemeier, et Traas, un lien avec les hormones végétales a pu être établi. L’auxine occupe notamment le devant de la scène, avec la caractérisation récente de mutants pour des transporteurs d’auxine présentant une absence de feuille, mais on entrevoit d’ores et déjà des rôles pour d’autres effecteurs hormonaux, par exemple les cytokinines, depuis la caractérisation du mutant Abnormal Phyllotaxis par Jackson (AbPhy codant un élément de réponse à la cytokinine). En parallèle, des études sur l’évolution des mécanismes développementaux sont menées, notamment sous l’égide de Cronk, Hasebe, et Paquet (ceci est aujourd’hui rendu possible par un accès de plus en plus étendu et fiable aux données de la génomique et à l’élargissement du spectre des organismes étudiées – génomes séquencés, banques d’EST, études d’organismes satellites…).
Théories actuelles
Vers une confirmation des hypothèses de Hofmeister et de Snow & Snow
Douady et Couder, physiciens à l’ENS, publient en 1996 une série de trois articles sur la phyllotaxie. Ils abordent le problème à partir de deux modèles distincts, et testent de manière empirique le postulat formulé initialement par Hofmeister (1868), élargi ensuite par les travaux des époux Snow (1952) (cf. historique en section précédente).
L’approche est résolument expérimentale, et le paradigme est celui posé par Hofmeister : l’encombrement spatial et la dynamique de croissance du méristème et de mise en place des primordia sont une condition suffisante pour l’organisation des primordia selon des spirales régulières. Le dispositif expérimental du premier modèle est novateur, et séduit par la simplicité de son principe : des gouttelettes de ferro-fluide (de même dimension) sont disposées à intervalles réguliers sur un plateau circulaire horizontal, au sein d’un champ magnétique orienté verticalement. Ces gouttelettes se comportent alors comme des petits aimants, se repoussant les uns les autres, avec une intensité qui varie uniquement en fonction de la distance qui les sépare les unes des autres. Selon la période qui sépare chaque goutte, il est possible de décrire l’ensemble des motifs phyllotaxiques spiralés de la branche « de Fibonacci » au cours d’un régime stationnaire. En faisant varier cette période au cours d’une même expérience, il est possible d’observer des régimes de transition entre deux modes successifs de spirales. C’est l’illustration, par exemple, des transitions d’ordres observées au sein des inflorescences des Astéracées, comme le tournesol (l’ordre des spirales proches du centres (21; 34) et (34; 55) est inférieur à celui des spirales externes (55; 89)).
Le deuxième modèle expérimental est une simulation numérique qui s’appuie sur un jeu d’hypothèses restreint en reprenant le même principe directeur. Les résultats obtenus par simulations numériques confirment les données expérimentales.
La période entre chaque goutte est directement liée au plastochrone, de même que l’est la vitesse de migration des gouttes dans le champ magnétique (cf. définition du plastochrone ci-dessus). Les données accumulées par Douady et Couder viennent donc renforcer les travaux de leur prédécesseurs en établissant une relation directe entre l’ordre des spirales et le plastochrone de Richardson. En jouant avec les conditions initiales, la variation continue du plastochrone permet de parcourir l’ensemble de l’arbre de Van Iterson.
Les simulations, en se fondant sur un jeu d’hypothèses correspondant au postulat de Snow and Snow, permettent de retrouver les motifs verticillés, et d’observer les transitions verticilles→spirales / spirales→verticilles, comme l’avait décrit Schoute dans les années 1930, à partir d’observation.


Biophysique du méristème
Green propose dès 1992 une théorie qui envisage l’organisation des primordia comme un problème de biophysique du méristème. Il considère en effet que c’est la réaction de différentes assises cellulaires (en particulier la couche L1) à des contraintes de tensions et de turgescences, qui entraîne la formation de motifs spiralés ou verticillés. En distinguant deux niveaux,, topographique (i.e. à l’échelle du méristème) et cellulaire, il propose une théorie dans laquelle les repliements des tissus selon une longueur d’onde particulière, qui est fonction des caractéristiques propres du matériel contraint, détermine la régularité du processus. Les équations différentielles de la physique des matériaux (flambage) permettent d’appréhender ces mécanismes. Ces mouvements globaux sont eux-mêmes dépendants de dynamiques locales : les divisions cellulaires orientées et les renforcements des parois en cellulose induits par les microtubules contrôlent les arrangements cellulaires et l’orientation de la croissance et déterminent ainsi les propriétés biophysiques des tissus.
Ces propriétés latentes sont influencées par un jeu de conditions limites qui spécifie la manière dont s’exprime le plissement : spiralé ou verticillé… Une importance particulière est donnée à la géométrie du méristème, en particulier aux variations des rayons de courbure locaux, puisqu'il existe une boucle de rétroaction dans laquelle la courbure influence l’orientation des microtubules et donc des plans de divisions et la direction de croissance, direction de croissance qui détermine directement l’évolution du rayon de courbure. Green, par une approche originale, confirme le consensus qui a émergé au cours du XXe siècle : il existe un rôle prépondérant de la géométrie du méristème et des initia foliaires sur la géométrie du positionnement des feuilles le long de la tige. De fait, certaines formes de méristème seraient donc incompatibles avec certains profils phyllotaxiques. Ces considérations théoriques indiquent que l’établissement rapide de configuration énergétiquement stable se révélerait être un moyen robuste de spécification des motifs phyllotaxiques au niveau du méristème,.
Ses propos sont argumentés sur la base d’observation de réponses organogénétiques à de simples interventions chirurgicales au niveau de différents méristèmes. Par exemple, le pincement temporaire d’un méristème grâce à une pince en verre (modification artificielle des contraintes et des courbures au sein du méristème) induit l’apparition d’une feuille ectopique orientée perpendiculairement à l’axe des contraintes. Lorsque la pince est retirée, de nouvelles feuilles se forment, organisée normalement (verticille de 5 primordia). Les travaux de Fleming sur la protéine expansine (voir ci-après), qui n’est censée affecter que les propriétés physiques de la paroi cellulaire (relâchement), ont montré que l’application d’expansine sur le côté d’un méristème suffisait à induire la formation d’un primordium ectopique. Ces résultats suggèrent clairement un rôle des forces biophysique dans la régulation de l’organogenèse de la plante.
Dans ce sens, les travaux engagés par Coen, Fleming ou Dumais, sont complémentaires de ceux de Green et s’inscrivent dans ce que Coen appelle « la génétique de la géométrie ».
« La génétique de la géométrie »
Coen et son équipe du John Innes Centre à Norwich est célèbre pour ses travaux sur le développement des fleurs, et sur les mécanismes de régulation de l’ (rupture de symétrie, etc.), notamment sur la plante modèle Antirrhinum majus, le muflier. S’intéressant dans un premier temps à l’identification des déterminants génétiques de ces mécanismes, Coen a par la suite su apporter un cadre conceptuel au sujet en tentant de formaliser les liens possibles et/ou nécessaires entre « morphogènes » (produits de gènes), dynamiques cellulaires et établissement de l’identité de cellules/tissus. Pour suivre la croissance d’un tissu, quatre paramètres doivent être connus : le taux de croissance ainsi que l’anisotropie, la direction et la rotation qui caractérise cette croissance. Il passe ainsi en revue différentes approches expérimentales que l’on peut mettre en place tant pour comprendre les dynamiques de croissance que pour tester un certain nombre d’hypothèses (par simulations notamment). En s’appuyant sur les concepts de morphogènes annoncés par Turing (équations de réaction-diffusion), et qui ont depuis trouvé illustration dans le vivant par de nombreux exemples, il poursuit la théorie en l’appliquant à des modèles en croissance qui intègrent l’effet de croissances anisotropes en un champ de contraintes et de déformations biophysiques.
Ces travaux font réellement le lien entre l’approche purement génétique du problème et les travaux de Green. Les premières confirmations expérimentales sont fournies par Fleming et Dumais.
Des outils pour suivre les dynamiques cellulaires
Dumais, en collaboration avec Kwiatkowska,, a développé une méthode d’observation non destructive du méristème qui permet de suivre la croissance et les dynamiques cellulaires dont il est le siège. Pourvu des algorithmes nécessaires, le procédé permet l’acquisition des paramètres clés de croissance de chaque cellule, et permet d’établir le lien avec des niveaux d’expression de gènes (préalablement marqués par une sonde fluorescente). Cette avancée technique est un outil précieux qui autorisera une connaissance fine des dynamiques cellulaires, et facilitera sans aucun doute la caractérisation de phénotypes mutants pour des gènes du développement et la compréhension de certains mécanismes.
Dynamiques cellulaires et morphogenèse au niveau du méristème
Fleming s’intéresse particulièrement aux dynamiques cellulaires et à leur lien avec les processus développementaux : il montre avec Wyrzykowska que les divisions cellulaires peuvent être altérées, au moyen de diverses substances, mais avec des effets différents du point de vue de la morphogenèse. Dans un premier article, il montre que la protéine expansine déclenche la formation d’un renflement, lorsqu’elle est appliquée sur le méristème (par micro-injection), renflement qui peut dans certains cas se développer en des organes qui ressemblent à des feuilles (trichomes + marqueurs moléculaires feuille spécifique). L’expansine est une protéine connue pour accroître l’extensibilité des parois des cellules végétales.
Une expérience intéressante est également présentée dans laquelle une micro-injection d’expansine judicieusement placée permet d’inverser le sens de la spirale phyllotaxique. Dans un autre cadre, des données d’expression indiquent également que l’expression du gène de l’expansine co-localise avec les zones d’initiation des primordia. Fleming et Wyrzykowska suggèrent que l’expansine induit des modifications dans les parois des cellules qui conduisent à une modification des contraintes physiques dans le méristème. Cela provoque un renflement, qui acquiert alors une identité de primordium. Ces données biomoléculaires sont en conformité avec les théories biophysiques évoquées précédemment. Deux autres articles de Fleming poursuivent dans cette direction, en s’intéressant cette fois ci aux relations entre les dynamiques cellulaires et la morphogenèse elle-même,. En modifiant l’expression de certains gènes du cycle cellulaire, il provoque une altération des motifs de division (prolifération cellulaire notamment). Ces altérations n’ont aucun effet morphogénétique particulier au niveau du méristème alors qu’au niveau du primordium foliaire, l’induction de ces gènes conduit à une profonde modification de la croissance du limbe et à terme, à une modification importante de la forme de la feuille. Ces résultats l’amènent à penser que l’effet des dynamiques cellulaires sur la morphogenèse est dépendant du contexte. Cependant, une étude avec des micro-injections de phragmoplastine utilisée pour perturber les cycles cellulaires et les divisions montre que, dans ce cas également, la modification de l’orientation des plans de divisions cellulaires dans le méristème ne suffit pas à déclencher l’organogenèse (d’un primordium par exemple), mais que cette altération est accompagnée d’un changement dans les profils d’expression de gènes impliqués dans l’apparition d’une nouvelle feuille (PHANTASTICA-like, STM-like). Ces travaux permettent d’écarter l’hypothèse qui établissait un lien causal entre division cellulaire et morphogenèse. Au contraire, il semble se dégager des mécanismes alternatifs cohérents avec ces résultats, avec en premier plan le rôle des propriétés physiques des parois des cellules du méristème. Il est également important de noter que la modification des profils d’expression de certains gènes semble indiquer l’existence d’un mécanisme qui permettrait à un groupe de cellules de percevoir des modifications dans les divisions cellulaires de ce groupe, de les interpréter comme marqueurs d’une initiation d’organogenèse, et de s’engager dans cette voie de différenciation (profils d’expression altérés). Ceci sans qu’apparemment ce mécanisme se suffise à lui-même (aucune organogenèse observée).

L’auxine et régionalisation du méristème
Des avancées notables ont été effectuées au cours de ces dix dernières années, sur le rôle de l’auxine dans l’organogénèse foliaire et en particulier dans l’organisation du méristème. C’est en particulier à l’équipe de Kuhlemeier que l’on doit les travaux les plus exceptionnels,.
Le rôle de l’auxine comme facteur de croissance (Darwin père et fils, 1880) et son mode d’action potentiellement anisotrope expliqué par répartition asymétrique (Boysen-Jensen, 1913) sont connus depuis le début du XXe siècle, même si la molécule n’a été véritablement isolée et purifiée qu’un peu plus tardivement (Went, 1926). Cinquante ans plus tard, les travaux de Rubery et Sheldrake (1974) mettent en évidence le lien entre la distribution anisotrope d’auxine dans les tissus et la répartition asymétrique de transporteurs d’auxine. Les dernières avancées en la matière concernent la caractérisation d’une famille de protéines PINFORMED (PIN) dont l’expression est intimement liée au transport polarisé de l’auxine.
Deux séries de données sur les protéines PIN concernent particulièrement le champ de la phyllotaxie. Ainsi, il a été montré que le transporteur d’efflux d’auxine, PIN1, est exprimé selon une disposition particulière, avec, au sein des assises cellulaire supérieures (tunica), accumulation sur les parois orientées vers le centre des primordia émergents. Cette localisation suggère une orientation du flux d’auxine et l’accumulation d’auxine au centre des primordia. D’autre part, l’application localisée d’auxine à la surface du méristème est suffisante pour déclencher la formation d’un nouveau primordium. Ces observations concordent avec les modèles où l’on considère les primordia comme des puits qui drainent l’auxine. Il s’établit alors un profil de concentration d’auxine autour du méristème. En tout point du méristème, la concentration en auxine dépendra de plusieurs paramètres, en particulier du motif phyllotaxique déjà établi (primordia déjà initiés), et de la distance relative aux puits les plus puissants. Une zone, la plus éloignée des derniers primordia mis en place aura, de facto, un maximum local d’auxine, qui déclenchera, si le niveau atteint est suffisant, la formation d’un nouveau primordium.
Un certain nombre de résultats expérimentaux semble aller dans le sens de ce cadre de pensée. Par exemple, la formation d’organes latéraux est inhibée si l’on disrupte l’expression des gènes PIN, ou si l’on retire la couche L1 (par ablation chirurgicale). Mais elle est rétablie dans tous les cas par la micro-application d’auxine au niveau de l’apex.
Il convient de faire deux remarques à propos de ces résultats :
- l’auxine est connue pour son action relaxante au niveau des parois végétales. Elle a ainsi un rôle semblable, sur ce point, à l’expansine utilisée par Fleming (cf. ci-dessus) ;
- avec ce modèle explicatif, on perçoit assez aisément un parallèle entre les profils d’auxine autour du méristème et les considérations introduites par les (bio)physiciens, de profils d’énergie ou d’encombrement spatial. L’auxine pourrait très bien matérialiser ou au moins marquer les champs de tensions dans le méristème.
Évolution des modèles de compréhension
Cependant, la coïncidence du profil de répartition d’auxine, des profils d’expression de gènes de différenciation, et des contraintes biophysiques s’appliquant à la surface du méristème nécessite une réflexion sur les liens de causalité qui unissent ces trois facettes d’un même phénomène. L’existence d’une boucle régulation positive entre concentration et direction du flux d’auxine et disposition des transporteurs qui fait que ce mécanisme s’auto-entretient, et l’influence de l’auxine et de l’expansine dans la modification des propriétés physiques des parois sont des premiers pas prometteurs vers la compréhension de ces interactions mais la question des transducteurs et de l’intégration de ces deux fronts (biophysique/physiologique) au sein du méristème reste encore ouverte à la discussion. Peut-être pouvons-nous supposer que cette intégration est réalisée par l’activité cellulaire des zones concernées qui, si elle n’est pas l’élément initiateur de l’organogenèse, en est un maillon clé puisque c’est elle qui va déterminer l’organisation des cellules qui serviront de canaux à l’auxine, et qui constitueront le tissu même soumis à l’action des contraintes biophysiques.
Bilan et questions ouvertes
Les découvertes récentes présentées ci-dessus rendent très actuelles les théories élaborées aux XIXe et XXe siècles ; et les concepts qui avait été proposés alors méritent d’être reconsidérés pleinement : ils prennent corps, aujourd’hui, dans l’auxine organisatrice de Reinhardt et Kuhlemeier ou dans les équations différentielles de Green. Les intuitions formulées alors, les considérations stériques des frères Bravais et d’Hofmeister, les pressions de contact et les ondes de contraintes de Church, ou les inhibiteurs de Wardlaw ou Schoute, ont en fait véritablement représenté les projets de recherches conduits aujourd’hui.
Il semble, qu’enfin, la levée de la controverse est proche et qu’un consensus s’établit autour d’une synthèse « mécano-physiologique » qui concilie les théories biophysiques et les avancées dans la compréhension de la physiologie des plantes et de leur développement. Les prochaines avancées sont à attendre dans la compréhension qualitative et quantitative des réseaux de gènes impliqués dans le contrôle et la régulation du méristème. C’est également au niveau des transducteurs et des zones intégratrices qu’il faut poursuivre : d’importantes découvertes devraient en surgir. Les questions évolutives, abordées par l’évo-dévo, qui touchent à la mise en place de toute cette machinerie, sont d’ailleurs tout autant passionnantes et ne manqueront pas de se révéler riches en surprises.
Considérations fonctionnelles et évolutives
La découverte d’Alexander Braun (lien entre phyllotaxie et suite de Fibonacci) a, au fil des siècles, suscité moult discussions. Et la transition entre explication téléologique et évolutive n’a pas forcément limité le nombre d’incongruités énoncées à ce sujet.
Ainsi l’idée selon laquelle la disposition des feuilles en spirale est optimale, et « qu’on doit y voir » la trace du lent modelage par l’évolution, bien que séduisante, perd un peu de sa force face à quelques considérations simples : ainsi, l’étude de la répartition des modes phyllotaxiques dans le règne végétal montre que la moitié au moins des genres (chez les angiospermes) a une phyllotaxie verticillée ou opposée. Le groupe qui a la plus grande répartition géographique dans le monde (les Poacées) est doté d’une phyllotaxie alterne distique extrêmement conservée, les seules exceptions connues étant les quelques mutants pour la phyllotaxie comme Abphyl chez le maïs ou Sho chez le riz par exemple (respectivement opposée et spiralée altérée). L’avantage relatif qui découlerait d’une phyllotaxie spiralée semble donc minime ou négligeable à la vue de ces statistiques.
L’observation d’un arbre en plein soleil (sans considération pour sa phyllotaxie propre) montre que seule une fraction (non négligeable cependant) des feuilles reçoit la lumière directe du soleil, somme faite sur l’ensemble de la journée. Les simulations montrent que c’est plutôt l’orientation des branches (conduite par le phototropisme) qui semble être le facteur prépondérant. Dans le même esprit, les modélisations réalisées par Niklas (1988), dans lesquelles un grand nombre de paramètres du développement des plantes étaient pris en compte dans leur relation avec l’interception de la lumière, il ressortait en particulier que le besoin en lumière n’amenait pas nécessairement la plante à adopter l’angle de Fibonacci, car l’illumination optimale était obtenue par la production de longues et fines feuilles. De surcroît, l’existence des pétioles autorise une certaine plasticité dans l’orientation de la feuille pour s’adapter aux conditions de son microenvironnement, comme l’indique ces deux clichés de rhododendron pris sur les bords d’un loch ensoleillé (voir figure 4).
Il est cependant certain que la phyllotaxie est sujette à sélection, tout du moins indirectement. Ainsi, par toutes les contraintes que nous avons pu énumérer en ce qui concerne le méristème, qu’elles soient biophysiques ou, plus pragmatiquement, génétiques et physiologiques, le méristème est un tissu en équilibre dynamique. Certains mutants (comme terminal ear1) montrent une telle dérégulation au niveau du fonctionnement du méristème et un phénotype tellement anarchique qu’ils sont extrêmement peu viables. La grande rareté de mutants clairs pour la phyllotaxie (i.e. avec une altération de la phyllotaxie qui ne soit pas simplement un effet secondaire d’une altération de processus développementaux plus larges, par exemple, abphyl semble être un bon candidat) est elle aussi révélatrice. Il semblerait donc qu’une altération au niveau des gènes impliqués dans la régulation du méristème soit dans la plupart des cas létale, et c’est en particulier la découverte de mutants comme ceux de la série pinhead, ou encore wuschel ou clavata3, qui ont permis de franchir les premières étapes dans la compréhension de cette machinerie finement régulée. Des différences infimes dans le fonctionnement du méristème (notamment en ce qui concerne sa géométrie propre ou sa taille) permettraient d’expliquer des différences de phyllotaxie, les pressions évolutives ne s’appliquant pas directement sur la phyllotaxie elle-même mais plutôt sur des paramètres propres du méristème qui assurent sa viabilité.
Les processus évolutifs qui ont assuré l’apparition d’une entité embryogénique aussi structurée que le méristème restent aujourd’hui encore obscurs, même en ce qui concerne par exemple l’éventuelle filiation entre cellule apicale de bryophyte et méristème des ptéridophytes. C’est sans doute l’identification de processus, possiblement distincts et à différents stades évolutifs de la lignée verte, mais ayant recruté des gènes homologues que l’on pourra appréhender les trajectoires évolutives suivies : filiation directe ou convergence évolutive.
Notes
- Cronk QCB (2001) Plant evolution and development in a post-genomic context. Nat. Rev. Gev. 2 (8): 607-619.
- Byrne ME, Barley R, Curtis M, Arroyo JM, Dunham M, Hudson A, Martienssen RA (2000) Asymmetric leaves1 mediates leaf patterning and stem cell function in Arabidopsis, Nature, 408 (6815): 967-971 DEC 21 2000.
- Steeves TA and Sussex IM Patterns in plant development. Cambridge University Press, Cambridge, 1989.
- Jean-François Morot-Gaudry, Biologie végétale : Croissance et développement, Dunod, (lire en ligne), p. 74.
- William Rowe Pirra, « Une disposition des feuilles qui dépend de leur âge », Pour la science, no 502, , p. 16.
- (en) Takaaki Yonekura, Akitoshi Iwamoto, Hironori Fujita et Munetaka Sugiyama, « Mathematical model studies of the comprehensive generation of major and minor phyllotactic patterns in plants with a predominant focus on orixate phyllotaxis », PLOS Computational Biology, (DOI 10.1371/journal.pcbi.1007044).
- Adler I, Barabé D et Jean RV (1997) A history of the study of phyllotaxis. Ann. Bot. 80: 231-244.
- La première édition de On the Origin of Species est publiée en 1860.
- (en) Akio Takenaka, « Effects of leaf blade narrowness and petiole length on the light capture efficiency of a shoot », Ecological Research, vol. 9, no 1, , p. 109-114 (DOI 10.1007/BF02347485)
- En 1950, Plantefol reprendra dans une certaine mesure cette approche, en se restreignant à l’étude d’une seule famille de spirales (les spirales foliaires) et en s’affranchissant de toute considération mathématique.
- Cette hypothèse est aujourd’hui soutenue sous une forme remise au goût du jour par le laboratoire de Paul Green (décédé en 1998) et Paul Dumais et bénéficie des dernières avancées dans les domaines de la modélisation et de la mécanique des milieux hétérogènes que sont les tissus biologiques.
- Par Erickson en 1977, qui s’en sert pour la caractérisation expérimentale de motif phyllotaxiques et la détermination des paramètres associés (divergence et plastochrone).
- Sans foncièrement s’opposer, ces deux théories ne s’intéressent pas au même niveau de compréhension. Les Snow y voient un argument en faveur de la théorie de Wilhelm Hofmeister (1824-1877) et l’élargissent, en y rajoutant une notion de temporalité (signifié par le déplacement relatif du primordium sur le méristème), tandis que Wardlaw se place délibérément dans le cadre de la théorie des champs inhibiteurs.
- Douady S and Couder Y (1996) Phyllotaxis as a Dynamical Self Organizing Process (Part I, II, III), J. Theor. Biol. 139, 178-312.
- « Our aim was to see whether these principles were able, by themselves, to produce the spiral organizations hitherto observed in plants. We thus tried to find a non biological system reproducing the dynamical properties given by Hofmeisters’ hypotheses. » Douady et Couder
- Dans la démonstration de Douady et Couder, le paramètre G est utilisé, avec G=ln(a).
- Selker JML, Stichic GL and Green PB (1992) Biophysical mechanisms for morphogenetic progressions at the shoot apex. Dev. Biol. 153, 29-43.
- Green PB (1999) Expression of pattern in plants: combining molecular and calculus-based biophysical paradigms. Am. J. Bot. 86: 1059-1076
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- Green PB (1999) Expression of pattern in plants: combining molecular and calculus-based biophysical paradigms. Am. J. Bot. 86: 1059-1076, figure 3
- Coen E, Rolland-Lagan AG, Matthews M, Bangham A and Prusinkiewicz P (2004) The genetics of geometry. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 101,4728 –4735.
- Dumais J, Kwiatkowska D (2002) Analysis of surface growth in shoot apices. Plant Journal. 31, 229-241.
- Kwiatkowska D, Dumais J (2003) Growth and morphogenesis at the vegetative shoot apex of Anagallis arvensis L. Journal of Experimental Botany. 54, 1585-1595.
- Fleming AJ, McQueen-Mason S, Mandel T, Kuhlemeier C (1997) Induction of leaf primordia by the cell wall protein expansin. Science. 276: 1415–1418.
- Wyrzykowska J, Pien S, Shen WH and Fleming AJ, (2002) Manipulation of leaf shape by modulation of cell division, Development. 129, 957–964.
- Reinhardt D, Mandel T, Kuhlemeier C. (2000) Auxin Regulates the Initiation and Radial Position of Plant Lateral Organs. Plant Cell. 12: 507-518
- Cette hypothèse fut soutenue pendant une longue période et on en retrouve la trace dans nombre de revues sur ce sujet. Bien qu’intuitive, la prolifération cellulaire serait un moteur pour la croissance, les données de Fleming et Wyrzykowska indiquent clairement qu’une activité cellulaire accrue n’est pas une condition suffisante au déclenchement de l’organogénèse.
- Reinhardt D, Pesce E, Stieger P, Mandel T, Baltensperger K, Bennett M, Traas J, Friml J and Kuhlemeier C (2003) Regulation of phyllotaxis by polar auxin transport. Nature 426, 256-260.
- Puisque la limite de l’angle de divergence est un irrationnel et donc que les feuilles ne se recouvrent jamais entièrement, limitant ainsi les phénomènes d’ombrage.
Bibliographie en français
- Rapport sur un mémoire de MM. Louis et Auguste Bravais intitulé : Essai géométrique sur la symétrie des feuilles curvisériées et rectisériées. Comptes Rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences 4 (1837) p. 611-621.
- Louis et Auguste Bravais : Essai sur la disposition des feuilles curvisériées, Annales des sciences naturelles, seconde série, tome 7 (1837) 42-110.
- Stéphane Douady : La phyllotaxie. In : Paul Bourgine, Annick Lesne (éd.) Morphogénèse, l'origine des formes, p. 202-211.
- Stéphane Douady, Yves Couder : La physique des spirales végétales. La Recherche 250, , p.28-35.
- Elisabeth Dumont : La géométrie dans le monde végétal. Ulmer, Paris, 2014.
- Roger V. Jean : Phytomathématique. Presses de l'Université du Québec, Montréal, 1978.
- Roger V. Jean : Croissance végétale et morphogénèse. Presses de l'Université du Québec, Montréal, 1983.
- Jean-Edme Loiseau : La phyllotaxie. Masson, Paris, 1969.
- Ian Stewart (trad. Olivier Courcelle) : Les mathématiques du vivant, chap. 4. Flammarion, 2013.
- Teva Vernoux, Christophe Godin et Fabrice Besnard, « Quand les plantes font des maths », Pour la science, no 490, , p. 26-35.
- Redouane Zazoun et Christiane Rousseau, Spirales végétales, Accromath, vol. 3-2, 2008
Bibliographie en anglais
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Liens externes
- Notices d'autorité :
- BnF (données)
- LCCN
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- Tchéquie
- [en] site du Smith college dédié à la phyllotaxie avec notamment une section qui reprend panneau par panneau l'ensemble de l'exposition originale
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La phyllotaxie du grec ancien fyllon phullon feuille et ta3is taxis arrangement est l ordre dans lequel sont implantes les feuilles ou les rameaux sur la tige d une plante ou par extension la disposition des elements d un fruit d une fleur d un bourgeon ou d un capitule La phyllotaxie designe egalement la science qui etudie ces arrangements Mecanisme de la phyllotaxie Principaux types de disposition 1 opposee 2 alterne 3 verticillee Il existe plusieurs types de phyllotaxies qui dependent du nombre de feuilles par nœud et de l arrangement de ces feuilles le long de la tige Une feuille par nœud la disposition est dite alterne Quand ces feuilles le long de la tige sont sur un plan on appelle cela une phyllotaxie alterne distique Quand ces feuilles le long de la tige sont disposees tout autour de la tige on appelle cela une phyllotaxie alterne spiralee Deux feuilles par nœud la disposition est dite opposee Quand ces feuilles le long de la tige sont sur un plan on appelle cela une phyllotaxie opposee Quand ces feuilles le long de la tige sont disposees de facon perpendiculaire d un nœud a l autre on appelle cela une phyllotaxie opposee decussee Plus de deux feuilles par nœud La disposition est dite verticillee Elle est forcement disposee sur plusieurs plans La phyllotaxie a longtemps ete interpretee comme une selection des plantes afin d assurer a toutes les feuilles la reception d un maximum de lumiere Les etudes ulterieures ont conduit a des theories mecaniques phyllotaxie liee a un probleme d encombrement spatial et physiologiques phyllotaxie liee a des actions inhibitrices emanant des primordiums foliaires et de l extremite du point vegetatif Une theorie mixte tres souple elaboree par M et R Snow et connue sous le nom de theorie du premier espace disponible considere que l action d un facteur mecanique l espace disponible est modulee par les inhibitions La phyllotaxie l etude de la disposition des feuilles sur la tigeUne feuille de plante a fleur vue en transparenceLa feuille nature et origine evolutive La feuille est un organe photosynthetique le plus souvent compose d une surface plane lame ou limbe portee par un petiole Elle est parcourue de vaisseaux cribro vasculaires La feuille vraie n est presente que chez les vegetaux superieurs dits tracheophytes sous des formes diverses et plus ou moins degenerees On retrouve des organes analogues dans le reste de la lignee verte microphylle de Physcomitrella patens par exemple ou meme chez les algues rouges par exemple dont l exemple le plus frappant est celui de l algue rouge Desseleria Dans le cas de la lignee verte les feuilles s l sont apparues de maniere independante six fois au moins au cours de l evolution mousses lycopodes fougeres sphenopisdes et angiospermes Meme si l on ne sait toujours pas si les rouages genetiques mis en jeu sont similaires il est etabli qu elles partagent au moins une trajectoire evolutive semblable dans chaque cas on a assiste au passage d un systeme de ramification laterale a croissance indeterminee a des structures completement determinees Si les bases moleculaires de cette evolution restent a determiner il est par exemple notable qu un gene ASYMETRIC LEAVES 1 ASI chez Arabidopsis homologue de PHANTASTICA PHAN chez le muflier semble avoir eu un role crucial dans l apparition de la feuille vraie chez les dicotyledones AS1 a une activite inhibitrice sur l expression de KNOX alors que les genes de la famille KNOX sont impliques dans le maintien d une croissance indeterminee au niveau du meristeme Il reste a comprendre comment sont apparues les feuilles chez les mousses lycopodes etc mais nous pouvons d ores et deja avancer que nous sommes en presence d un exemple d evolution parallele particulierement captivant La feuille est attachee a la tige par le biais du petiole au niveau de ce que l on appelle un point d insertion Au point d insertion il y a jonction entre les faisceaux cribro vasculaires de la feuille et ceux de la tige selon des motifs propres a chaque espece A l aisselle de la feuille on trouve generalement un bourgeon secondaire point d origine potentiel d une ramification laterale Chene Quercus lobata Les feuilles arrangements et modes phyllotaxiques Disposition de feuilles suivant l angle d or L observation des feuilles et de la disposition sur la tige sous forme de series de points d insertion rend compte d une geometrie qui n etait pas forcement evidente a premiere vue Une representation usuelle et pratique consiste a identifier la tige a un cylindre ou un cone et d indiquer les points d insertion a sa surface en les numerotant selon l ordre d apparition des feuilles correspondantes Un mode de coordonnees polaires permet de formaliser cette representation Selon les cas on adoptera une representation en vue de dessus pour le cone ou sous la forme d un ruban deroule pour le cylindre Cette transformation permet d obtenir une representation en deux dimensions qui rend le dessin et son interpretation plus aises Introduite par les freres Bravais cf historique dans la section suivante la representation cylindrique servira de base pour d importants travaux realises en cristallographie et sur la theorie des treillis cylindriques On distingue trois grands modes phyllotaxiques en fonction des agencements observes spirale defini par la presence d une seule feuille par nœud oppose ou deux feuilles se font face sur un meme nœud verticille caracterise par l insertion de trois ou plus feuilles sur un meme nœud Dans le cas spirale il a depuis longtemps ete reconnu que les feuilles forment un motif spirale qui remonte sur la tige dans l ordre des ages decroissants L angle de divergence est l angle qui existe entre deux feuilles mises en place successivement dans 80 des cas il est constant et voisin de 137 5 valeur proche de l angle d or phyllotaxie alterne spiralee la plus commune dans le regne vegetal La spirale ainsi decrite est dite generative et l on parle de parastiches pour designer les motifs spirales secondaires plus verticaux qui apparaissent par le rapprochement spatial de feuilles non directement successives Le nombre des parastiches dextres et senestres est utilise pour caracteriser les differents motifs phyllotaxiques Une observation remarquable que l on doit a Alexander Braun en 1831 etablit le lien qui existe entre le nombre de parastiches et la suite de Fibonacci En effet dans l extreme majorite des cas les nombres de parastiches que l on retrouve chez une plante dans un sens et dans l autre sont deux termes consecutifs de la suite de Fibonacci Nous laisserons a d autres les speculations esoteriques sur ce theme tres souvent inspirees par le fait que la limite infinie de la suite de Fibonacci dans le cas general 1 1 est j le nombre d or Une remarque a ce sujet sera faite dans la partie Considerations evolutives ci dessous l angle de divergence peut aussi etre constant avec une valeur differente de la precedente generalement 90 ou 180 il peut aussi former une suite periodique de periode superieure a un Chez au moins quatre especes de plantes non apparentees dont Orixa japonica il vaut successivement 180 90 180 270 puis de nouveau 180 90 etc Dans le cas oppose ou verticille on assiste entre chaque nœud a une rotation des axes des feuilles qui vaut la moitie de l angle entre deux feuilles inserees sur le meme axe par exemple 90 dans le cas d un systeme oppose 60 dans le cas de verticilles de trois feuilles Le est la periode qui separe l initiation de deux feuilles successives Les theories de la phyllotaxieApproche historique et modeles phenomenologiques Apercu historique de l etude de la phyllotaxie L histoire des observations et de la comprehension de la phyllotaxie est indicative sur l evolution des paradigmes culturels constituant le contexte de pensee des differentes epoques considerees voir pour revue Si les premieres observations des motifs formes par les organes semblent remonter aux Egyptiens de l Antiquite trois grandes phases apparaissent dans l etude moderne la caracterisation et la comprehension des types phyllotaxiques Les XV e et XVI e siecles ont ete marques par la decouverte des motifs phyllotaxiques et leurs liens a la suite de Fibonacci Du XVI e au debut du XX e siecle une caracterisation exhaustive des modes phyllotaxiques a ete entreprise et les premiers modeles interpretatifs ont ete proposes s appuyant en particulier sur des modelisations geometriques et la notion d sur le meristeme La fin du XX e siecle a ete la plus active en ce qui concerne les avancees de la comprehension des mecanismes tant sur le plan mathematique que biologique avec notamment les decouvertes de certains genes organisateurs du meristeme lies a l etablissement des feuilles Des premieres observations aux premieres surprises Si l on trouve parmi les pionniers de l etude de la phyllotaxie des personnages celebres comme Aristote Pline l Ancien Leonard de Vinci ou Johannes Kepler qui ont contribue aux premieres reflexions sur le sujet en marge de leurs œuvres majeures respectives les premieres observations systematiques ont debute avec Charles Bonnet 1754 qui introduit les notions de spirale generatrice et de parastiches et commence a caracteriser les differents types phyllotaxiques en en decrivant quatre principaux types decrits precedemment par Sauvages oppose verticille de trois feuilles ou plus alterne et sans arrangement constant et en en mentionnant un nouveau le mode spirale Cette classification est utilisee par Carl von Linne en 1751 Ces observations sont reprises moins d un siecle plus tard par Karl Friedrich Schimper 1830 qui introduit le concept d angle de divergence et acheve de decrire les parastiches A partir de ce point la premiere moitie du XIX e siecle se montre riche en propositions et avancees Alexander Braun en 1831 est le premier a etablir le lien entre le nombre de parastiches et la suite de Fibonacci Dans un article commun publie en 1837 les freres Louis et Auguste Bravais proposent la premiere representation geometrique formelle de la disposition des feuilles sur une tige au moyen d un reseau de points treillis sur un cylindre et presentent leurs travaux visant a caracteriser les proprietes de cette classe d objets mathematiques notamment sur le lien entre angle de divergence et nombre de generatrices et parastiches Tournesol Helianthus annuus Tournesol Helianthus annuus Vers une explication du phenomene des spirales phyllotaxiques construction d un cadre theorique S enclenche un processus de theorisation du probleme de la phyllotaxie l enjeu est de proposer le mecanisme qui explique la disposition des organes sur la tige En 1868 Wilhelm Hofmeister 1824 1877 dans son Handbuch der Physiologischen Botanik propose la premiere regle simple qui rendrait compte a priori de cette disposition Le primordium apparait periodiquement dans le plus grand espace disponible En 1875 Julius von Wiesner 1838 1916 reprend les arguments teleologiques developpes precedemment par De Vinci et Charles Bonnet 1720 1793 et les transpose sous le regard de la theorie de l evolution de Darwin en emettant l hypothese que la phyllotaxie optimise l interception de la lumiere et que la disposition spiralee est celle qui autorise le minimum d ombrage d une feuille vis a vis des autres auto ombrage En 1878 Simon Schwendener propose un modele ou la disposition des feuilles serait orientee par les pressions de contact entre les primordium Malgre une erreur de raisonnement il predit avec beaucoup de precision de nombreux profils phyllotaxiques et releve le premier les questions de transitions entre les differents profils 1 2 a 3 2 a 3 5 au cours du developpement de la plante Airy presente en 1873 une variation de la regle de Hofmeister considerant que les arrangements phyllotaxiques sont une optimisation de la reduction de place occupee et propose un principe d economie d espace Le mode spirale serait ainsi le mode de paquetage qui occuperait le plus petit volume possible Ces trois contributions ont un impact important au sein de la communaute et vont amener a un changement radical dans la maniere de percevoir la question de la phyllotaxie c est a l apex et au meristeme la ou les primordia sont generes et organises et non plus a la tige edifiee reflet fige d une dynamique qui lui est anterieure qu il faut s interesser si l on veut comprendre les origines des dispositions observees Apres une periode de troubles et d indecision a la suite de la controverse lancee par le mathematicien en 1882 qui arguait que l idee des spirales phyllotaxiques se resume a un orgueilleux jeu mathematique purement subjectif et non informatif sur la nature meme de l objet biologique considere une representation polaire des primordia sur le meristeme est proposee par Church en 1904 persuade que le mystere de la phyllotaxie trouvera sa solution par l etude de l extremite croissante de la tige Delaissant le concept de il emet l hypothese que les representent des qui contraignent la surface du meristeme par un jeu de tensions Des ondulations de differentes longueurs d onde seraient alors generees qui organiseraient les motifs phyllotaxiques En 1907 etudie de maniere systematique les differents agencements possibles de disques sur un cylindre en faisant varier l angle de divergence et le diametre des disques et caracterise les differents motifs obtenus par le nombre de dextres et senestres figure 3 Il construit ainsi un diagramme de phase qui decrit l univers des helices en fonction des deux parametres choisis Ces travaux d une portee singuliere n ont pas ete reconnus tout de suite et il a fallu attendre pres de 70 ans avant de les redecouvrir De maniere contemporaine a Van Iterson reprend les travaux de de maniere critique et constructive ainsi s il pense que c est bien de cette maniere qu il faut considerer la question de la phyllotaxie en la replacant dans un contexte de croissance et en s interessant aux transitions entre differents modes le mecanisme directement implique dans l initiation et l organisation des primordia est laisse en suspens Schoute envisage alors l existence d un inhibiteur produit par chaque primordium qui empeche le developpement d un nouveau primordium a proximite Le profil de concentration de l inhibiteur au sein du meristeme va alors determiner le site d apparition des nouveaux primordia Schoute pressent alors ce qui sera developpe par Alan Turing en 1952 avec sa dont l un des exemples donne pour illustrer son travail est celui d un anneau de cellules dans lequel il obtient des profils d onde stationnaire qui pourrait rappeler la disposition des tentacules de l hydre aquatique ou de feuilles en verticilles L experimentation et la phyllotaxie 1932 est egalement une annee interessante pour la comprehension de la phyllotaxie avec la parution des travaux des epoux Snow Utilisant des techniques de micro ablation ils ont ete capables de montrer que le site d initiation d une nouvelle feuille est influence par la position des primordia les plus recemment mis en place poursuit leurs travaux en s interessant a la fougere Dryopteris Mais les conclusions divergent la ou imagine un mecanisme reposant sur la production d un inhibiteur par les primordia existant qui empeche l initiation d un nouveau primordium a proximite les Snow proposent que les primordia ne se developpent que dans le premier espace suffisant et suffisamment eloigne du sommet du meristeme A leur suite des travaux de manipulation des motifs phyllotaxiques ont ete menes que cela soit par ablation ou avec l utilisation de differents produits chimiques notamment Meicenheimer 1981 et 1982 avec son travail sur epilobium Modeles contemporains Un certain nombre de travaux ont marque la deuxieme moitie du XX e siecle et ont permis des percees significatives dans la comprehension des mecanismes de la phyllotaxie Nous nous contenterons ici de les rappeler pour l unite de cet apercu historique etant entendu qu une presentation et une analyse de l etat actuel des connaissances sur la phyllotaxie sera proposee dans la section suivante On distingue trois grands champs d investigation Au niveau phenomenologique les travaux de Adler Jean et Barabe d une part et de Douady et Couder d autre part ont permis une comprehension satisfaisante de l organisation des primordia au niveau du meristeme en s appuyant sur des considerations physiques L idee est grossierement celle d une minimisation d energie d interaction entre les differents primordia Douady et Couder ont notamment reproduit avec une stupefiante precision l ensemble des motifs phyllotaxiques tant par modelisation numerique qu analogique grace a un montage experimental utilisant des gouttes de ferro fluides dans un champ magnetique Sous l impulsion de Green des progres notables ont ete faits en ce qui concerne la comprehension du comportement physique du meristeme et de sa surface plissements torsions etc Coen Fleming et Dumais menent des recherches sur des thematiques proches par l analyse des dynamiques de divisions cellulaires et d initiation d organes au niveau de l apex Les avancees en biologie moleculaire ont permis la decouverte et la caracterisation a un rythme toujours croissant de nombreux genes impliques dans le fonctionnement du meristeme Nous pouvons a ce titre mentionner les travaux de Hake sur les genes a Homeoboite de la famille KNOX qui ont ete precurseurs dans ce domaine La democratisation de techniques a haut debit devrait egalement permettre d acceder a la quantite de donnees necessaire a la dissection des reseaux de regulation intervenant dans la morphogenese meristematique Grace par exemple aux travaux de Reinhardt Kuhlemeier et Traas un lien avec les hormones vegetales a pu etre etabli L auxine occupe notamment le devant de la scene avec la caracterisation recente de mutants pour des transporteurs d auxine presentant une absence de feuille mais on entrevoit d ores et deja des roles pour d autres effecteurs hormonaux par exemple les cytokinines depuis la caracterisation du mutant Abnormal Phyllotaxis par Jackson AbPhy codant un element de reponse a la cytokinine En parallele des etudes sur l evolution des mecanismes developpementaux sont menees notamment sous l egide de Cronk Hasebe et Paquet ceci est aujourd hui rendu possible par un acces de plus en plus etendu et fiable aux donnees de la genomique et a l elargissement du spectre des organismes etudiees genomes sequences banques d EST etudes d organismes satellites Theories actuelles Vers une confirmation des hypotheses de Hofmeister et de Snow amp Snow Douady et Couder physiciens a l ENS publient en 1996 une serie de trois articles sur la phyllotaxie Ils abordent le probleme a partir de deux modeles distincts et testent de maniere empirique le postulat formule initialement par Hofmeister 1868 elargi ensuite par les travaux des epoux Snow 1952 cf historique en section precedente L approche est resolument experimentale et le paradigme est celui pose par Hofmeister l encombrement spatial et la dynamique de croissance du meristeme et de mise en place des primordia sont une condition suffisante pour l organisation des primordia selon des spirales regulieres Le dispositif experimental du premier modele est novateur et seduit par la simplicite de son principe des gouttelettes de ferro fluide de meme dimension sont disposees a intervalles reguliers sur un plateau circulaire horizontal au sein d un champ magnetique oriente verticalement Ces gouttelettes se comportent alors comme des petits aimants se repoussant les uns les autres avec une intensite qui varie uniquement en fonction de la distance qui les separe les unes des autres Selon la periode qui separe chaque goutte il est possible de decrire l ensemble des motifs phyllotaxiques spirales de la branche de Fibonacci au cours d un regime stationnaire En faisant varier cette periode au cours d une meme experience il est possible d observer des regimes de transition entre deux modes successifs de spirales C est l illustration par exemple des transitions d ordres observees au sein des inflorescences des Asteracees comme le tournesol l ordre des spirales proches du centres 21 34 et 34 55 est inferieur a celui des spirales externes 55 89 Le deuxieme modele experimental est une simulation numerique qui s appuie sur un jeu d hypotheses restreint en reprenant le meme principe directeur Les resultats obtenus par simulations numeriques confirment les donnees experimentales La periode entre chaque goutte est directement liee au plastochrone de meme que l est la vitesse de migration des gouttes dans le champ magnetique cf definition du plastochrone ci dessus Les donnees accumulees par Douady et Couder viennent donc renforcer les travaux de leur predecesseurs en etablissant une relation directe entre l ordre des spirales et le plastochrone de Richardson En jouant avec les conditions initiales la variation continue du plastochrone permet de parcourir l ensemble de l arbre de Van Iterson Les simulations en se fondant sur un jeu d hypotheses correspondant au postulat de Snow and Snow permettent de retrouver les motifs verticilles et d observer les transitions verticilles spirales spirales verticilles comme l avait decrit Schoute dans les annees 1930 a partir d observation Pin sylvestre Pinus sylvestris Pin sylvestre Pinus sylvestris Biophysique du meristeme Green propose des 1992 une theorie qui envisage l organisation des primordia comme un probleme de biophysique du meristeme Il considere en effet que c est la reaction de differentes assises cellulaires en particulier la couche L1 a des contraintes de tensions et de turgescences qui entraine la formation de motifs spirales ou verticilles En distinguant deux niveaux topographique i e a l echelle du meristeme et cellulaire il propose une theorie dans laquelle les repliements des tissus selon une longueur d onde particuliere qui est fonction des caracteristiques propres du materiel contraint determine la regularite du processus Les equations differentielles de la physique des materiaux flambage permettent d apprehender ces mecanismes Ces mouvements globaux sont eux memes dependants de dynamiques locales les divisions cellulaires orientees et les renforcements des parois en cellulose induits par les microtubules controlent les arrangements cellulaires et l orientation de la croissance et determinent ainsi les proprietes biophysiques des tissus Ces proprietes latentes sont influencees par un jeu de conditions limites qui specifie la maniere dont s exprime le plissement spirale ou verticille Une importance particuliere est donnee a la geometrie du meristeme en particulier aux variations des rayons de courbure locaux puisqu il existe une boucle de retroaction dans laquelle la courbure influence l orientation des microtubules et donc des plans de divisions et la direction de croissance direction de croissance qui determine directement l evolution du rayon de courbure Green par une approche originale confirme le consensus qui a emerge au cours du XX e siecle il existe un role preponderant de la geometrie du meristeme et des initia foliaires sur la geometrie du positionnement des feuilles le long de la tige De fait certaines formes de meristeme seraient donc incompatibles avec certains profils phyllotaxiques Ces considerations theoriques indiquent que l etablissement rapide de configuration energetiquement stable se revelerait etre un moyen robuste de specification des motifs phyllotaxiques au niveau du meristeme Ses propos sont argumentes sur la base d observation de reponses organogenetiques a de simples interventions chirurgicales au niveau de differents meristemes Par exemple le pincement temporaire d un meristeme grace a une pince en verre modification artificielle des contraintes et des courbures au sein du meristeme induit l apparition d une feuille ectopique orientee perpendiculairement a l axe des contraintes Lorsque la pince est retiree de nouvelles feuilles se forment organisee normalement verticille de 5 primordia Les travaux de Fleming sur la proteine expansine voir ci apres qui n est censee affecter que les proprietes physiques de la paroi cellulaire relachement ont montre que l application d expansine sur le cote d un meristeme suffisait a induire la formation d un primordium ectopique Ces resultats suggerent clairement un role des forces biophysique dans la regulation de l organogenese de la plante Dans ce sens les travaux engages par Coen Fleming ou Dumais sont complementaires de ceux de Green et s inscrivent dans ce que Coen appelle la genetique de la geometrie La genetique de la geometrie Coen et son equipe du John Innes Centre a Norwich est celebre pour ses travaux sur le developpement des fleurs et sur les mecanismes de regulation de l rupture de symetrie etc notamment sur la plante modele Antirrhinum majus le muflier S interessant dans un premier temps a l identification des determinants genetiques de ces mecanismes Coen a par la suite su apporter un cadre conceptuel au sujet en tentant de formaliser les liens possibles et ou necessaires entre morphogenes produits de genes dynamiques cellulaires et etablissement de l identite de cellules tissus Pour suivre la croissance d un tissu quatre parametres doivent etre connus le taux de croissance ainsi que l anisotropie la direction et la rotation qui caracterise cette croissance Il passe ainsi en revue differentes approches experimentales que l on peut mettre en place tant pour comprendre les dynamiques de croissance que pour tester un certain nombre d hypotheses par simulations notamment En s appuyant sur les concepts de morphogenes annonces par Turing equations de reaction diffusion et qui ont depuis trouve illustration dans le vivant par de nombreux exemples il poursuit la theorie en l appliquant a des modeles en croissance qui integrent l effet de croissances anisotropes en un champ de contraintes et de deformations biophysiques Ces travaux font reellement le lien entre l approche purement genetique du probleme et les travaux de Green Les premieres confirmations experimentales sont fournies par Fleming et Dumais Des outils pour suivre les dynamiques cellulaires Dumais en collaboration avec Kwiatkowska a developpe une methode d observation non destructive du meristeme qui permet de suivre la croissance et les dynamiques cellulaires dont il est le siege Pourvu des algorithmes necessaires le procede permet l acquisition des parametres cles de croissance de chaque cellule et permet d etablir le lien avec des niveaux d expression de genes prealablement marques par une sonde fluorescente Cette avancee technique est un outil precieux qui autorisera une connaissance fine des dynamiques cellulaires et facilitera sans aucun doute la caracterisation de phenotypes mutants pour des genes du developpement et la comprehension de certains mecanismes Dynamiques cellulaires et morphogenese au niveau du meristeme Fleming s interesse particulierement aux dynamiques cellulaires et a leur lien avec les processus developpementaux il montre avec Wyrzykowska que les divisions cellulaires peuvent etre alterees au moyen de diverses substances mais avec des effets differents du point de vue de la morphogenese Dans un premier article il montre que la proteine expansine declenche la formation d un renflement lorsqu elle est appliquee sur le meristeme par micro injection renflement qui peut dans certains cas se developper en des organes qui ressemblent a des feuilles trichomes marqueurs moleculaires feuille specifique L expansine est une proteine connue pour accroitre l extensibilite des parois des cellules vegetales Une experience interessante est egalement presentee dans laquelle une micro injection d expansine judicieusement placee permet d inverser le sens de la spirale phyllotaxique Dans un autre cadre des donnees d expression indiquent egalement que l expression du gene de l expansine co localise avec les zones d initiation des primordia Fleming et Wyrzykowska suggerent que l expansine induit des modifications dans les parois des cellules qui conduisent a une modification des contraintes physiques dans le meristeme Cela provoque un renflement qui acquiert alors une identite de primordium Ces donnees biomoleculaires sont en conformite avec les theories biophysiques evoquees precedemment Deux autres articles de Fleming poursuivent dans cette direction en s interessant cette fois ci aux relations entre les dynamiques cellulaires et la morphogenese elle meme En modifiant l expression de certains genes du cycle cellulaire il provoque une alteration des motifs de division proliferation cellulaire notamment Ces alterations n ont aucun effet morphogenetique particulier au niveau du meristeme alors qu au niveau du primordium foliaire l induction de ces genes conduit a une profonde modification de la croissance du limbe et a terme a une modification importante de la forme de la feuille Ces resultats l amenent a penser que l effet des dynamiques cellulaires sur la morphogenese est dependant du contexte Cependant une etude avec des micro injections de phragmoplastine utilisee pour perturber les cycles cellulaires et les divisions montre que dans ce cas egalement la modification de l orientation des plans de divisions cellulaires dans le meristeme ne suffit pas a declencher l organogenese d un primordium par exemple mais que cette alteration est accompagnee d un changement dans les profils d expression de genes impliques dans l apparition d une nouvelle feuille PHANTASTICA like STM like Ces travaux permettent d ecarter l hypothese qui etablissait un lien causal entre division cellulaire et morphogenese Au contraire il semble se degager des mecanismes alternatifs coherents avec ces resultats avec en premier plan le role des proprietes physiques des parois des cellules du meristeme Il est egalement important de noter que la modification des profils d expression de certains genes semble indiquer l existence d un mecanisme qui permettrait a un groupe de cellules de percevoir des modifications dans les divisions cellulaires de ce groupe de les interpreter comme marqueurs d une initiation d organogenese et de s engager dans cette voie de differenciation profils d expression alteres Ceci sans qu apparemment ce mecanisme se suffise a lui meme aucune organogenese observee Une auxine l acide indole 3 acetiqueL auxine et regionalisation du meristeme Des avancees notables ont ete effectuees au cours de ces dix dernieres annees sur le role de l auxine dans l organogenese foliaire et en particulier dans l organisation du meristeme C est en particulier a l equipe de Kuhlemeier que l on doit les travaux les plus exceptionnels Le role de l auxine comme facteur de croissance Darwin pere et fils 1880 et son mode d action potentiellement anisotrope explique par repartition asymetrique Boysen Jensen 1913 sont connus depuis le debut du XX e siecle meme si la molecule n a ete veritablement isolee et purifiee qu un peu plus tardivement Went 1926 Cinquante ans plus tard les travaux de Rubery et Sheldrake 1974 mettent en evidence le lien entre la distribution anisotrope d auxine dans les tissus et la repartition asymetrique de transporteurs d auxine Les dernieres avancees en la matiere concernent la caracterisation d une famille de proteines PINFORMED PIN dont l expression est intimement liee au transport polarise de l auxine Deux series de donnees sur les proteines PIN concernent particulierement le champ de la phyllotaxie Ainsi il a ete montre que le transporteur d efflux d auxine PIN1 est exprime selon une disposition particuliere avec au sein des assises cellulaire superieures tunica accumulation sur les parois orientees vers le centre des primordia emergents Cette localisation suggere une orientation du flux d auxine et l accumulation d auxine au centre des primordia D autre part l application localisee d auxine a la surface du meristeme est suffisante pour declencher la formation d un nouveau primordium Ces observations concordent avec les modeles ou l on considere les primordia comme des puits qui drainent l auxine Il s etablit alors un profil de concentration d auxine autour du meristeme En tout point du meristeme la concentration en auxine dependra de plusieurs parametres en particulier du motif phyllotaxique deja etabli primordia deja inities et de la distance relative aux puits les plus puissants Une zone la plus eloignee des derniers primordia mis en place aura de facto un maximum local d auxine qui declenchera si le niveau atteint est suffisant la formation d un nouveau primordium Un certain nombre de resultats experimentaux semble aller dans le sens de ce cadre de pensee Par exemple la formation d organes lateraux est inhibee si l on disrupte l expression des genes PIN ou si l on retire la couche L1 par ablation chirurgicale Mais elle est retablie dans tous les cas par la micro application d auxine au niveau de l apex Il convient de faire deux remarques a propos de ces resultats l auxine est connue pour son action relaxante au niveau des parois vegetales Elle a ainsi un role semblable sur ce point a l expansine utilisee par Fleming cf ci dessus avec ce modele explicatif on percoit assez aisement un parallele entre les profils d auxine autour du meristeme et les considerations introduites par les bio physiciens de profils d energie ou d encombrement spatial L auxine pourrait tres bien materialiser ou au moins marquer les champs de tensions dans le meristeme Evolution des modeles de comprehension Cependant la coincidence du profil de repartition d auxine des profils d expression de genes de differenciation et des contraintes biophysiques s appliquant a la surface du meristeme necessite une reflexion sur les liens de causalite qui unissent ces trois facettes d un meme phenomene L existence d une boucle regulation positive entre concentration et direction du flux d auxine et disposition des transporteurs qui fait que ce mecanisme s auto entretient et l influence de l auxine et de l expansine dans la modification des proprietes physiques des parois sont des premiers pas prometteurs vers la comprehension de ces interactions mais la question des transducteurs et de l integration de ces deux fronts biophysique physiologique au sein du meristeme reste encore ouverte a la discussion Peut etre pouvons nous supposer que cette integration est realisee par l activite cellulaire des zones concernees qui si elle n est pas l element initiateur de l organogenese en est un maillon cle puisque c est elle qui va determiner l organisation des cellules qui serviront de canaux a l auxine et qui constitueront le tissu meme soumis a l action des contraintes biophysiques Bilan et questions ouvertes Les decouvertes recentes presentees ci dessus rendent tres actuelles les theories elaborees aux XIX e et XX e siecles et les concepts qui avait ete proposes alors meritent d etre reconsideres pleinement ils prennent corps aujourd hui dans l auxine organisatrice de Reinhardt et Kuhlemeier ou dans les equations differentielles de Green Les intuitions formulees alors les considerations steriques des freres Bravais et d Hofmeister les pressions de contact et les ondes de contraintes de Church ou les inhibiteurs de Wardlaw ou Schoute ont en fait veritablement represente les projets de recherches conduits aujourd hui Il semble qu enfin la levee de la controverse est proche et qu un consensus s etablit autour d une synthese mecano physiologique qui concilie les theories biophysiques et les avancees dans la comprehension de la physiologie des plantes et de leur developpement Les prochaines avancees sont a attendre dans la comprehension qualitative et quantitative des reseaux de genes impliques dans le controle et la regulation du meristeme C est egalement au niveau des transducteurs et des zones integratrices qu il faut poursuivre d importantes decouvertes devraient en surgir Les questions evolutives abordees par l evo devo qui touchent a la mise en place de toute cette machinerie sont d ailleurs tout autant passionnantes et ne manqueront pas de se reveler riches en surprises Considerations fonctionnelles et evolutives La decouverte d Alexander Braun lien entre phyllotaxie et suite de Fibonacci a au fil des siecles suscite moult discussions Et la transition entre explication teleologique et evolutive n a pas forcement limite le nombre d incongruites enoncees a ce sujet Ainsi l idee selon laquelle la disposition des feuilles en spirale est optimale et qu on doit y voir la trace du lent modelage par l evolution bien que seduisante perd un peu de sa force face a quelques considerations simples ainsi l etude de la repartition des modes phyllotaxiques dans le regne vegetal montre que la moitie au moins des genres chez les angiospermes a une phyllotaxie verticillee ou opposee Le groupe qui a la plus grande repartition geographique dans le monde les Poacees est dote d une phyllotaxie alterne distique extremement conservee les seules exceptions connues etant les quelques mutants pour la phyllotaxie comme Abphyl chez le mais ou Sho chez le riz par exemple respectivement opposee et spiralee alteree L avantage relatif qui decoulerait d une phyllotaxie spiralee semble donc minime ou negligeable a la vue de ces statistiques L observation d un arbre en plein soleil sans consideration pour sa phyllotaxie propre montre que seule une fraction non negligeable cependant des feuilles recoit la lumiere directe du soleil somme faite sur l ensemble de la journee Les simulations montrent que c est plutot l orientation des branches conduite par le phototropisme qui semble etre le facteur preponderant Dans le meme esprit les modelisations realisees par Niklas 1988 dans lesquelles un grand nombre de parametres du developpement des plantes etaient pris en compte dans leur relation avec l interception de la lumiere il ressortait en particulier que le besoin en lumiere n amenait pas necessairement la plante a adopter l angle de Fibonacci car l illumination optimale etait obtenue par la production de longues et fines feuilles De surcroit l existence des petioles autorise une certaine plasticite dans l orientation de la feuille pour s adapter aux conditions de son microenvironnement comme l indique ces deux cliches de rhododendron pris sur les bords d un loch ensoleille voir figure 4 Il est cependant certain que la phyllotaxie est sujette a selection tout du moins indirectement Ainsi par toutes les contraintes que nous avons pu enumerer en ce qui concerne le meristeme qu elles soient biophysiques ou plus pragmatiquement genetiques et physiologiques le meristeme est un tissu en equilibre dynamique Certains mutants comme terminal ear1 montrent une telle deregulation au niveau du fonctionnement du meristeme et un phenotype tellement anarchique qu ils sont extremement peu viables La grande rarete de mutants clairs pour la phyllotaxie i e avec une alteration de la phyllotaxie qui ne soit pas simplement un effet secondaire d une alteration de processus developpementaux plus larges par exemple abphyl semble etre un bon candidat est elle aussi revelatrice Il semblerait donc qu une alteration au niveau des genes impliques dans la regulation du meristeme soit dans la plupart des cas letale et c est en particulier la decouverte de mutants comme ceux de la serie pinhead ou encore wuschel ou clavata3 qui ont permis de franchir les premieres etapes dans la comprehension de cette machinerie finement regulee Des differences infimes dans le fonctionnement du meristeme notamment en ce qui concerne sa geometrie propre ou sa taille permettraient d expliquer des differences de phyllotaxie les pressions evolutives ne s appliquant pas directement sur la phyllotaxie elle meme mais plutot sur des parametres propres du meristeme qui assurent sa viabilite Les processus evolutifs qui ont assure l apparition d une entite embryogenique aussi structuree que le meristeme restent aujourd hui encore obscurs meme en ce qui concerne par exemple l eventuelle filiation entre cellule apicale de bryophyte et meristeme des pteridophytes C est sans doute l identification de processus possiblement distincts et a differents stades evolutifs de la lignee verte mais ayant recrute des genes homologues que l on pourra apprehender les trajectoires evolutives suivies filiation directe ou convergence evolutive Notes a et b Cronk QCB 2001 Plant evolution and development in a post genomic context Nat Rev Gev 2 8 607 619 Byrne ME Barley R Curtis M Arroyo JM Dunham M Hudson A Martienssen RA 2000 Asymmetric leaves1 mediates leaf patterning and stem cell function in Arabidopsis Nature 408 6815 967 971 DEC 21 2000 Steeves TA and Sussex IM Patterns in plant development Cambridge University Press Cambridge 1989 Jean Francois Morot Gaudry Biologie vegetale Croissance et developpement Dunod 2017 lire en ligne p 74 William Rowe Pirra Une disposition des feuilles qui depend de leur age Pour la science no 502 aout 2019 p 16 en Takaaki Yonekura Akitoshi Iwamoto Hironori Fujita et Munetaka Sugiyama Mathematical model studies of the comprehensive generation of major and minor phyllotactic patterns in plants with a predominant focus on orixate phyllotaxis PLOS Computational Biology 6 juin 2019 DOI 10 1371 journal pcbi 1007044 Adler I Barabe D et Jean RV 1997 A history of the study of phyllotaxis Ann Bot 80 231 244 La premiere edition de On the Origin of Species est publiee en 1860 en Akio Takenaka Effects of leaf blade narrowness and petiole length on the light capture efficiency of a shoot Ecological Research vol 9 no 1 1994 p 109 114 DOI 10 1007 BF02347485 En 1950 Plantefol reprendra dans une certaine mesure cette approche en se restreignant a l etude d une seule famille de spirales les spirales foliaires et en s affranchissant de toute consideration mathematique Cette hypothese est aujourd hui soutenue sous une forme remise au gout du jour par le laboratoire de Paul Green decede en 1998 et Paul Dumais et beneficie des dernieres avancees dans les domaines de la modelisation et de la mecanique des milieux heterogenes que sont les tissus biologiques Par Erickson en 1977 qui s en sert pour la caracterisation experimentale de motif phyllotaxiques et la determination des parametres associes divergence et plastochrone Sans foncierement s opposer ces deux theories ne s interessent pas au meme niveau de comprehension Les Snow y voient un argument en faveur de la theorie de Wilhelm Hofmeister 1824 1877 et l elargissent en y rajoutant une notion de temporalite signifie par le deplacement relatif du primordium sur le meristeme tandis que Wardlaw se place deliberement dans le cadre de la theorie des champs inhibiteurs a b et c Douady S and Couder Y 1996 Phyllotaxis as a Dynamical Self Organizing Process Part I II III J Theor Biol 139 178 312 Our aim was to see whether these principles were able by themselves to produce the spiral organizations hitherto observed in plants We thus tried to find a non biological system reproducing the dynamical properties given by Hofmeisters hypotheses Douady et Couder Dans la demonstration de Douady et Couder le parametre G est utilise avec G ln a Selker JML Stichic GL and Green PB 1992 Biophysical mechanisms for morphogenetic progressions at the shoot apex Dev Biol 153 29 43 Green PB 1999 Expression of pattern in plants combining molecular and calculus based biophysical paradigms Am J Bot 86 1059 1076 Green PB Steele CS and Rennich SC 1996 Phyllotactic patterns a biophysical mechanism for their origin Annals of Botany 77 515 527 a et b Fleming AJ 2005 Formation of primordia and phyllotaxy Curr Op in Plant Biol 8 53 58 Shipman PD and Newell AC Phyllotactic patterns on plants Phys Rev Lett 92 2004 p 168102 Green PB 1999 Expression of pattern in plants combining molecular and calculus based biophysical paradigms Am J Bot 86 1059 1076 figure 3 Coen E Rolland Lagan AG Matthews M Bangham A and Prusinkiewicz P 2004 The genetics of geometry Proc Natl Acad Sci USA 101 4728 4735 Dumais J Kwiatkowska D 2002 Analysis of surface growth in shoot apices Plant Journal 31 229 241 Kwiatkowska D Dumais J 2003 Growth and morphogenesis at the vegetative shoot apex of Anagallis arvensis L Journal of Experimental Botany 54 1585 1595 Fleming AJ McQueen Mason S Mandel T Kuhlemeier C 1997 Induction of leaf primordia by the cell wall protein expansin Science 276 1415 1418 Wyrzykowska J Pien S Shen WH and Fleming AJ 2002 Manipulation of leaf shape by modulation of cell division Development 129 957 964 a et b Reinhardt D Mandel T Kuhlemeier C 2000 Auxin Regulates the Initiation and Radial Position of Plant Lateral Organs Plant Cell 12 507 518 Cette hypothese fut soutenue pendant une longue periode et on en retrouve la trace dans nombre de revues sur ce sujet Bien qu intuitive la proliferation cellulaire serait un moteur pour la croissance les donnees de Fleming et Wyrzykowska indiquent clairement qu une activite cellulaire accrue n est pas une condition suffisante au declenchement de l organogenese Reinhardt D Pesce E Stieger P Mandel T Baltensperger K Bennett M Traas J Friml J and Kuhlemeier C 2003 Regulation of phyllotaxis by polar auxin transport Nature 426 256 260 Puisque la limite de l angle de divergence est un irrationnel et donc que les feuilles ne se recouvrent jamais entierement limitant ainsi les phenomenes d ombrage Bibliographie en francais Rapport sur un memoire de MM Louis et Auguste Bravais intitule Essai geometrique sur la symetrie des feuilles curviseriees et rectiseriees Comptes Rendus hebdomadaires des seances de l Academie des sciences 4 1837 p 611 621 Louis et Auguste Bravais Essai sur la disposition des feuilles curviseriees Annales des sciences naturelles seconde serie tome 7 1837 42 110 Stephane Douady La phyllotaxie In Paul Bourgine Annick Lesne ed Morphogenese l origine des formes p 202 211 Stephane Douady Yves Couder La physique des spirales vegetales La Recherche 250 janvier 1993 p 28 35 Elisabeth Dumont La geometrie dans le monde vegetal Ulmer Paris 2014 Roger V Jean Phytomathematique Presses de l Universite du Quebec Montreal 1978 Roger V Jean Croissance vegetale et morphogenese Presses de l Universite du Quebec Montreal 1983 Jean Edme Loiseau La phyllotaxie Masson Paris 1969 Ian Stewart trad Olivier Courcelle Les mathematiques du vivant chap 4 Flammarion 2013 Teva Vernoux Christophe Godin et Fabrice Besnard Quand les plantes font des maths Pour la science no 490 aout 2018 p 26 35 Redouane Zazoun et Christiane Rousseau Spirales vegetales Accromath vol 3 2 2008Bibliographie en anglais Steeves TA and Sussex IM Patterns in plant development Cambridge University Press Cambridge 1989 Cronk QCB 2001 Plant evolution and development in a post genomic context Nat Rev Gev 2 8 607 619 Byrne ME Barley R Curtis M Arroyo JM Dunham M Hudson A Martienssen RA 2000 Asymmetric leaves1 mediates leaf patterning and stem cell function in Arabidopsis Nature 408 6815 967 971 DEC 21 2000 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