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Chétognathes

Chaetognatha
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Cliché MEB de Sagitta sp. (crédit: Yvan Perez).
Classification ITIS
Règne Animalia
Sous-règne Bilateria
Infra-règne Protostomia

Super-embranchement

Chaetognathi
Leuckart, 1854

Embranchement

Chaetognatha
Hyman, 1959

Familles de rang inférieur

Tokioka (1965) revu Ruggiero & Gordon (2013).
  • classe des Archisagittoidea
    • famille des Amiskwiidae
      • genre Amiskwia
  • classe des Sagittoidea
    • ordre des Aphragmophora
      • sous-ordre des
      • sous-ordre des
    • ordre des
      • famille des
      • famille des
      • famille des
      • famille des Spadellidae

Classification phylogénétique

Position :
  • Bilatériens
    • Protostomiens
      • Chétognathes
      • Lophotrochozoaires
      • Ecdysozoaires
    • Deutérostomiens
      • Ambulacraires
      • Chordés
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Les Chétognathes (prononciation : \ke.to.gnat\) (Chaetognatha) sont un embranchement (phylum) de prédateurs marins. Leur nom, du grec khaitē (« chevelure ») et gnathos (« mâchoire »), provient des crochets mobiles qui permettent la capture de leurs proies. Ils sont parfois appelés « vers sagittaires » en raison de leur forme de flèche. Le positionnement des Chétognathes au sein de l'arbre des animaux (métazoaires) a été l'objet d'un longue controverse mais des arguments sérieux permettent dorénavant de les classer au sein des protostomiens, l'une des deux grandes lignées d'animaux bilatériens avec les deutérostomiens. Les Chétognathes forment un groupe animal très ancien comme l'attestent plusieurs fossiles datant du Cambrien inférieur. Ils jouent un rôle majeur dans l'écosystème planctonique comme principaux prédateurs directs des copépodes et représentent jusqu'à 10 % de la biomasse du zooplancton.

Les Chaetognathes apparaissent pour la première fois dans des dessins du naturaliste hollandais en 1775. Actuellement[Quand ?], le phylum est composé d’une trentaine de genres et d’environ 150 espèces dont la taille peut varier de 2 mm à 12 cm environ. On les trouve dans tous les habitats marins, des zones côtières au benthos océanique.

Paléontologie

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Reconstitution d'un , chétognathe primitif du début du Cambrien.

Les Chaetognathes constituent un des plus anciens embranchements. Des Chaetognathes fossiles ont été retrouvés dans des gisements célèbres du cambrien tels que le schiste de Burgess ou le . De nombreux taxons ont été successivement proposés comme étant le plus ancien Chaetognathe. Parmi les taxons récemment décrits, on trouve :

  • Amiskwia découvert par Walcott dans la célèbre faune de Burgess a généralement été considéré comme un Chétognathe mais cette hypothèse fut rejetée par la suite.
  • Paucijaculum décrit par Schram en 1973 est plus tardif (carbonifère) et a constitué pendant une longue période le fossile le plus ancien.
  • Eognathacantha ercainella a été décrit en 2002 par Chen et Wuang comme un Chétognathe du cambrien inférieur (520 Ma) malgré une assez faible qualité de préservation.
  • les protoconodontes, microfossiles du Cambrien ont été proposés comme des crochets fossilisés par Szaniawski sur la base d'une analyse comparative assez détaillée.
  • Oesia disjuncta constitue un retour à l'origine du débat car ce fossile du schiste de Burgess originellement décrit par Walcott est interprété en 2005 par Szaniawski comme un chétognathe.
  • Protosagitta spinosa cité au départ par Chen et Wuang a fait l'objet d'une récente analyse détaillée fondée sur l'analyse de certaines structures fines particulièrement bien conservée dans de nouveaux spécimens. Ce fossile du (cambrien inférieur) constitue donc le fossile le plus ancien et le mieux décrit à ce jour.

Ainsi, non seulement le phylum des Chaetognathes est contemporain de l'explosion cambrienne mais il possédait dès cette époque une morphologie quasiment identique à celle qu'il présente aujourd’hui. Ce cas de conservation morphologique est très surprenant et relativement rare, mais suggère également que le mode de vie des Chétognathes est resté inchangé depuis le Cambrien.

Reproduction et développement

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Étapes du développement précoce d'un Chétognathe (modifié d'après Doncaster 1902)
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Anatomie d'un chétognathe (Spadella cephaloptera)

Les Chaetognathes sont hermaphrodites et leur reproduction se fait par fécondation croisée. Le développement est direct, sans mue ni étape larvaire. L’œuf, transparent, subit une segmentation radiaire totale et égale. Cependant, des expériences de marquage des premiers blastomères ont montré que la disposition tétraédrale des blastomères au stade quatre cellules correspondait aux futurs axes corporels, une caractéristique également présente chez les spiraliens.

Une blastula avec un blastocœle étroit se développe. Au stade de 64 cellules, le déterminant des lignées germinal, un corps rond et petit formé après la fécondation près du pôle végétal, se divise pour la première fois et est distribué dans deux blastomères, les futures cellules germinales primordiales (CGP). Au stade suivant, une invagination typique forme la gastrula. Deux invaginations antéro-latérales de l’endoderme forment ensuite deux plis qui migrent vers le blastopore directement à l’intérieur de l’archentéron. Ces plis poussent à leur pointe les CGP qui se divisent à nouveau. Il s’agit là d’une forme particulière d’entérocœlie dans laquelle le mésoderme se forme par des plis qui migrent à l’intérieur de l’archentéron, plutôt que par la formation de poches qui envahissent le blastocœle.

Dans la région antérieure de l’embryon se forment donc l’intestin, les sacs mésodermaux bilatéraux (futur cœlome) et une invagination stomodeale ventrale, alors que le blastopore, situé à l’opposé, se ferme. La différenciation des régions ectodermales occupées par le système nerveux adulte est très précoce, le ganglion ventral apparaissant sous la forme de deux masses cellulaires bilatérales. Les cœlomes primaires de la tête et du tronc s’individualisent puis l’embryon s’allonge et se courbe progressivement à l’intérieur de l’œuf. Toutes les cavités se réduisent ensuite considérablement. Au cours cet allongement A/P, l’ensemble du système nerveux poursuit sa différenciation et on peut alors observer au niveau du ganglion ventral la mise en place de la neuropile (axones) et le futur ganglion cérébroïde dans la tête. Enfin, précédant l’éclosion, la différenciation des muscles longitudinaux débute dans le mésoderme du tronc.

Après l’éclosion, le mésoderme du nouveau-né apparaît comme une masse cellulaire indifférenciée dans laquelle il est impossible de repérer les futurs territoires tissulaires de l’adulte. La formation des épithéliums lignant la cavité générale du tronc se déroule durant les deux premiers jours de développement du nouveau-né. L’apparition progressive de ces tissus conduit à la ségrégation finale des lignées germinales (formation du septum caudal à partir de cellules péritonéales spécialisées séparant les ovaires situées antérieurement des testicules situées postérieurement) et à la mise en place du plan d’organisation adulte : division du corps en trois régions, réouverture des cavités générales, ouverture du tube digestif et différenciation des structures céphaliques.

Systématique du phylum

Caractéristiques discriminants

Le caractère clef de la systématique du phylum est la présence ou non de musculature transverse (les phragmes). Ce caractère permet de subdiviser la classe Sagittoidae en deux ordres : Phragmophora (présence de phragmes) et Aphragmophora (absence de phragme). Cette subdivision a été confirmée par des analyses de phylogénie moléculaire réalisées à partir de l'ARN le gène de la grande sous unité de l'ARN ribosomique 28S et par la suite de la petite sous unité l'ARNr 18S. Cette phylogénie est en accord avec les principaux caractères morphologiques tels que le nombre et la structure des nageoires, le type de fibres musculaires ou le rapport tête/corps. Cependant, la phylogénie moléculaire a mis en lumière la limite des caractères traditionnels : l'espèce planctonique dépourvue de musculature transverse (phragmes), auparavant classée dans l’ordre des aphragmophora, a été incluse dans l’ordre des phragmophora. Cette perte des phragmes chez Pterosagitta draco peut être expliquée le changement de milieu de vie : ce membre de la famille des benthique des Spadellidae se serait adapté à la vie planctonique.

Liste des sous-taxons

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Différentes représentations de chétognathes.

Selon World Register of Marine Species (21 janvier 2021) :

  • classe Sagittoidea
    • ordre Aphragmophora Tokioka, 1965
      • famille Bieri, 1989
      • famille Tokioka, 1965
      • famille Bieri, 1991
      • famille Tokioka, 1965
      • famille Sagittidae Claus & Grobben, 1905
    • ordre Tokioka, 1965
      • famille Tokioka, 1965
      • famille Casanova, 1985
      • famille Bieri, 1989
      • famille Spadellidae Tokioka, 1965

Selon ITIS (13 janvier 2020) :

  • classe des Archisagittoidea
    • famille des Amiskwiidae Walcott, 1911
      • genre † Amiskwia Walcott, 1911
  • classe des Sagittoidea
    • ordre des Aphragmophora
      • sous-ordre des
      • sous-ordre des
    • ordre des
      • famille des
      • famille des Tokioka, 1965
      • famille des Bieri, 1989
      • famille des Spadellidae Tokioka, 1965

Selon BioLib (21 janvier 2021) :

  • ordre Aphragmophora Tokioka, 1965
  • ordre Casanova, 1985
  • ordre Kassatkina, 2011
  • ordre Casanova, 1985
  • ordre Tokioka, 1965


  • image
    Tête de Sagitta sp. (Aphragmophora)
  • image
    Tête de Spadella cephaloptera ()

Position phylogénétique du phylum

Une morphologie controversée

Les Chétognathes partagent des caractères traditionnellement attribués aux deutérostomiens et aux protostomiens. Malgré une morphologie rappelant celle des protostomiens, la position phylogénétique traditionnelle des Chétognathes a longtemps été celle avancée par Hyman (1959) qui les considérait comme des parents éloignés des deutérostomiens en raison de leurs caractères embryologiques (voir aussi Willmer, 1990). Cependant, considérant équitablement les caractères embryologiques et morphologiques, Beklemishev (1969) conclut que les Chétognathes demeuraient parmi les phyla les plus isolés du monde animal et les a placés, avec les brachiopodes, hors des deutérostomiens et des protostomiens. Une position retrouvée dans le système du vivant proposé par Cavalier-Smith (1998), où les Chétognathes sont les seuls membres des Chaetognathi, une des quatre divisions majeures des protostomiens (avec les Lophozoa, Platyzoa et Ecdysozoa). Meglitsch et Schram (1991), suivis par Eernisse et al. (1992), ont placé les Chétognathes parmi les aschelminthes, à la suite de leur étude cladistique de matrices de caractères morphologiques. Nielsen (2001) a considéré les Chétognathes comme le groupe frère des gnathostomulides et des rotifères, au sein des Gnathifera, sur la base des crochets chitineux entourant la bouche et de l'innervation des muscles du ganglion vestibulaire. L’hermaphrodisme obligatoire avec la présence des gonades femelles en position antérieure par rapport aux gonades mâles a aussi été un caractère proposé pour rapprocher les Chétognathes et les gnathostomulides (Zrzavy, 1993).

Premières analyses de phylogénie moléculaire

C'est en 1993 que, pour la première fois, l'outil moléculaire a été utilisé pour préciser la position phylogénétique des Chétognathes. À partir de l'analyse du 18S de l'espèce Sagitta elegans, Telford et Holland ont suggèré que les Chétognathes auraient divergé précocement au sein des bilatériens, en même temps que les platyhelminthes. Ce résultat a été dans un premier temps conservé au cours des années suivantes avec l'inclusion à la fois de nouvelles espèces de Chétognathes et de nouveaux phyla tels que les nématodes, les ou les nématomorphes. Cependant, le rapprochement des Chétognathes avec les platyhelminthes ou les nématodes décrit par l'ensemble de ces travaux pourrait être expliqué par un phénomène d'attraction des longues branches causé par les taux d'évolution très rapides observés pour l'ARN 18S dans ces différents groupes. Des problèmes similaires ont été rencontrés avec l'ARN 28S (LSU) ce qui confirme la difficulté de l'analyse moléculaire pour le phylum des Chétognathes.

Un certain nombre d'arguments complémentaires mais jamais définitifs se sont par la suite accumulés comme des analyses fondées sur les filaments intermédiaires, l'analyse combinée de matrices morphologiques et même la recherche d’un marqueur tissulaire spécifique (Haase et al. 2001). L'ensemble de ces études proposent différentes positions comme une position isolée au sein des bilatériens, une inclusion dans les deux clades connus de protostomiens : les lophotrochozoaires et les ecdysozoaires, une exclusion des ecdysozaires mais aucune d'entre elles ne suggère le rapprochement historique des Chétognathes avec les deutérostomiens.

Pour conclure sur cet aperçu de la controverse autour de la position phylogénétique des Chétognathes, force est de constater que la situation n’a pas beaucoup évolué depuis Darwin (1844), qui considéraient les Chétognathes comme « remarquables pour l’obscurité […] de leurs affinités ». Dans les ouvrages de Lecointre et Le Guyader (2001) et de Nielsen (2001), comme dans d’autres travaux, les Chétognathes appartiennent aux protostomiens, mais toujours avec une pointe d’incertitude, due notamment à l’absence de données moléculaires fiables.

Génomes mitochondriaux

Le séquençage de génomes mitochondriaux de Chétognathe a permis d'apporter de nouveaux arguments moléculaires basés sur l'analyse de l'alignement des séquences des gènes ou de la structure du génome mitochondrial.

Le génome mitochondrial de S. cephaloptera s’est révélé être très particulier, à la fois par sa taille et sa composition. Avec 11905 pb, il est le plus petit génome mitochondrial de métazoaire connu et contient seulement 13 des 37 gènes habituels. Le plus surprenant a été l’incapacité d’isoler le moindre ARN de transfert (ARNt) mitochondrial parmi les 22 habituellement présents dans les génomes mitochondriaux d’animaux. Parmi les treize gènes usuels codant des protéines, les gènes atp6 et atp8 sont absents. En dépit de cette organisation très peu commune, les diverses analyses des séquences de protéines mitochondriales révèlent des zones qui constituent clairement une signature de protostomiens. Il n'y a aucune jonction de gènes en commun avec les deutérostomiens dans le génome mitochondrial de S. cephaloptera. Cependant, aucune de ces données ne permet de déterminer des affinités plus précises à l’intérieur du groupe protostomien.

Exactement deux jours avant que l'article traitant du génome mitochondrial de S. cephaloptera ne soit accepté par Molecular Biology and Evolution, l’article de Helfenbein et al. (2004), sur le génome mitochondrial de Paraspadella gotoi était publié dans PNAS. Soulignant l’importance de ces travaux pour le décryptage de la phylogénie animale, Telford (2004b) a publié un commentaire couvrant les deux articles dans la partie ‘News and Views’ de la revue Nature. Il y a donc ainsi deux génomes complets de Chétognathes aujourd’hui disponibles. Les résultats des deux équipes sont équivalents : le génome mitochondrial de P. gotoi est très réduit (11424 pb), et son étude montre que les Chétognathes sont des protostomiens. Parmi les différences avec le génome de S. cephaloptera, on peut citer la présence d’un unique ARNt, celui de la méthionine (trnM) ou le fait que le génome comprend deux ensembles de gènes, chacun transcrit dans un sens différent. L’analyse phylogénétique des séquences du génome mitochondrial de P. gotoi montre que les Chétognathes sont le groupe frère des protostomiens, du moins, précisent les auteurs, des protostomiens échantillonnés dans l’étude. Les analyses phylogénétiques des deux génomes présentent plusieurs différences, susceptibles d'expliquer les légères différences de résultat :

  • Helfenbein et al. (2004) n’ont utilisé que huit séquences de protéines mitochondriales (cob, cox1, 2, 3, nad1, 3, 4 et 5) alors que les onze protéines du génome de S. cephaloptera (nad2, 4L et 6 en séquences supplémentaires) ont été utilisées.
  • L'échantillonnage taxonomique est sensiblement différent
  • L’analyse phylogénétique des séquences primaires de P. gotoi n’a été faite qu’avec la méthode de parcimonie.

Phylogénomique

Chez Spadella cephaloptera 11 526 ESTs ont été séquencés par le Génoscope (Evry, Paris). À partir de ces séquences, un jeu de données de 79 protéines ribosomiques concaténées chez 18 taxa, représentant plus de 11 500 positions, a été analysé. Une nouvelles fois, les Chétognathes se trouvent liés aux protostomiens, confirmant les résultats issus du marqueur mitochondrial, et en position basale. Un projet similaire, avec Flaccisagitta enflata, a abouti à une conclusion similaire (affinité des Chaetognathes avec les protostomiens) mais avec une position différente à l’intérieur des protostomiens : à la base des lophotrochozoaires.

Implications de la position phylogénétique des Chétognathes

La division phylogénétique des bilatériens en protostomiens et deutérostomiens est traditionnellement basée sur les caractères suivants : l'origine du cœlome, la destinée du blastopore ou la segmentation de l’œuf. Le partage de certains de ces caractères entre les Chétognathes et les deutérostomiens (entérocœlie, deutérostomie, trimérisme, clivage radiaire ; Table 1), ainsi que l’absence de certaines caractéristiques (1) moléculaires (gènes hox, marqueur tissulaire ; voir plus bas pour les gènes hox de Chétognathes, Haase et al. 2001) ou (2) morphologiques (principalement la mue, la présence de lophophores ou de larves trochophores ; Lecointre et Leguyader 2001) définissant les ecdysozoaires et les lophotrochozoaires, soutiennent la position des Chétognathes à la base des protostomiens, à l’image de notre analyse phylogénomique (Fig. 3). Ainsi, les caractères de type deutérostomien auraient été conservés entre les Chétognathes et les deutérostomiens et perdus dans la lignée menant au dernier ancêtre commun des ecdysozoaires et des lophotrochozoaires.

Pourtant, le mode de formation du cœlome, la destinée du blastopore, ou le mode de clivage de l’œuf sont des caractères sujets à controverse, et ce depuis plusieurs décennies (Lovtrup 1975, Bergström 1986, Nielsen 2001). Pour exemple :

  • les cas de deutérostomie pouvant être observés chez des annélides ou des mollusques (Lovtrup 1975, Arendt et Nubler jung 1997),
  • les brachiopodes ou les entéropneustes comprenant à la fois des organismes schizocœliens et entérocœliens,
  • ou encore le cœlome des tardigrades se formant par entérocœlie (Bergström 1986, Nielsen 2001, Jenner 2004).

Enfin, les Chétognathes ne sont, en réalité, pas des animaux trimériques, mais dimériques. L’observation des étapes précoces de l’embryologie montre que la différenciation du mésoderme conduit à la formation de seulement deux paires de sacs cœlomiques : le cœlome primaire céphalique et le cœlome primaire du tronc (Doncaster 1902).

Ce bref rappel montre que les critères ontologiques qui définissent traditionnellement les lignées deutérostomiennes et protostomiennes peuvent être trompeurs. Et c’est la prise en compte de la diversité animale dans son ensemble qui nous permettra de ne pas surestimer la conservation de caractères en réalité très labile et de mieux appréhender l’évolution et ces mécanismes. À ce titre, les phylums mineurs encore peu étudiés, comme les Chétognathes, ont toute leur importance.

Génétique évolutive du développement

Les gènes hox codent des facteurs de transcription à homéodomaine. Ils sont impliqués dans la régionalisation de l’axe antéropostérieur des animaux et ont été découverts chez la drosophile mais ont ensuite été caractérisés chez tous les bilatériens, ainsi que chez les cnidaires.

Chez Spadella cephaloptera, plusieurs gènes hox ont été identifiés : un membre du groupe de paralogie hox3 (sceHox3), quatre gènes médians (sceMed1-4) et un gène mosaïque qui partage des caractéristiques à la fois avec les classes de gènes médians et postérieurs (sceMedPost). Aucun des gènes hox spécifiques de Lophotrochozoaires, d’Ecdysozoaires ou de deutérostomiens n’a pu être clairement identifié. Plusieurs hypothèses ont été envisagées pour expliquer la présence de SceMedPost, mais la position phylogénétique issue des analyses de l’ADN mitochondrial et des protéines ribosomiques suggèrerait plutôt qu’il s’agit d’un gène dérivé spécifique du phylum.

L’expression d’un de ces gènes, sceMed4, a été étudiée à diverses étapes du développement de S. cephaloptera, où il est exprimé dans deux massifs cellulaires latéraux au niveau du tronc. Cette région d’expression est localisée dans les corps cellulaires neuronaux du ganglion ventral en formation. Aucune expression n’est détectée dans le reste du système nerveux (ganglion cérébroïdes et neuropile ventrale). Ces résultats préliminaires représentent les premières données d’expression d’un gène hox chez les Chétognathes, suggérant un rôle de SceMed4 dans la régionalisation du système nerveux central, une fonction qu’assurent les gènes hox chez un grand nombre de bilatériens.

Trois espèces de virus géants ont été trouvées chez les chaetognathes, dont le plus long virus connu à ce jour

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Comparison de taille entre divers virus et la bactérie E. coli

En 2018, la réanalyse de photographies de microscopie électronique des années 1980 a permis d’identifier un virus géant (Meelsvirus) infectant Adhesisagitta hispida ; son site de multiplication est nucléaire et les virions (longueur : 1,25 μm) sont enveloppés. En 2019, la réanalyse d’autres travaux antérieurs a permis de montrer que des structures qui avaient été prises en 1967 pour des soies présentes à la surface de l’espèce Spadella cephaloptera, et en 2003 pour des bactéries infectant Paraspadella gotoi étaient en fait des virus géants enveloppés, de forme fusoïdale, et dont le site de multiplication est cytoplasmique. L’espèce virale infectant P. gotoi, dont la longueur maximale est de 3,1 μm, a été nommée Klothovirus casanovai [Klotho étant le nom grec d’une des trois Moires (Parques pour les Latins) dont l’attribut était le fuseau et casanovai en l’hommage au Pr J.-P. Casanova qui a consacré une grande partie de sa vie scientifique à l'étude des chaetognathes]. L’autre espèce, plus longue, a été nommée Megaklothovirus horridgei (en hommage au premier auteur de l’article de 1967). Sur une photographie, un des virus M. horridgei, bien que tronqué, mesure 3,9 μm de long soit environ deux fois la longueur de la bactérie Escherichia coli. De nombreux ribosomes sont présents dans les virions mais leur origine reste inconnue (cellulaire, virale ou en partie virale seulement). À ce jour, les virus géants connus comme pouvant infecter des métazoaires sont exceptionnellement rares.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Chaetognatha, sur Wikimedia Commons
  • Chaetognatha, sur Wikispecies

Références taxinomiques

  • (en) WoRMS : Chaetognatha (+ liste classes + liste ordres)
  • (en) Paleobiology Database : Chaetognatha Leuckart 1854
  • (fr + en) ITIS : Chaetognatha
  • (en) Tree of Life Web Project : Chaetognatha
  • (en) Animal Diversity Web : Chaetognatha
  • (en) Catalogue of Life : Chaetognatha (consulté le 11 décembre 2020)
  • (en) NCBI : Chaetognatha (taxons inclus)

Bibliographie

  • Hervé Le Guyader, « Les chétognathes trouvent enfin leur place ! », Pour la science, no 508,‎ février 2020, p. 92-94

Articles connexes

  • Deuterostomia
  • Protostomia

Liens externes

  • (en) Chaetognatha Taxonomy
  • (en) Site d'une équipe de recherche marseillaise travaillant sur la phylogénie et le développement du Chétognathe

Notes et références

  1. Blogpost à propos de Martinus Slabber and Dessins originaux sur le site du MBL de Woods Hole incluant le fameux dessin montrant un Chétognathe
  2. The Biology of Chaetognaths (1991) Q. Bone, H. Kapp, and A.C. Pierrot-Bults, eds., Oxford University Press
  3. Chen JY and Huang DY (2002) A Possible Lower Cambrian Chaetognath (Arrow Worm). Science 298: 187.
  4. Szaniawski H. (2002) New evidence for the protoconodont origin of Chaetognaths. Acta Palaeontologica Polonica 47, pages 405–419 (lire en ligne).
  5. Szaniawski H. (2005) Cambrian Chaetognaths recognized in Burgess Shale fossils. Acta Pal. Polonica 50, 1–8.
  6. Vannier J, Steiner M, Renvoisé E, Hu, SX, Casanova JP (2007) Proc. R. Soc. B 274, 627–633 doi:10.1098/rspb.2006.3761
  7. Shimotori T and Goto T (1999) Establishment of axial properties in the arrow worm embryo Paraspadella gotoi(Chaetognatha): Developmental fate of the first two blastomeres, Zoological Science 16:459-469 Shimotori T and Goto T (2001) Developmental fate of the first four blastomeres of the Chaetognath Paraspadella gotoi: Relationships to protostomes, Develop. Growth Differ 43:371-382
  8. Carré D., Djediat C. and Sardet C. (2002) Formation of a large Vasa-positive germ granule and its inheritance by germ cells in the enigmatic Chaetognaths, Development 129:661-670
  9. Telford MJ, Holland PW (1997) Evolution of 28S ribosomal DNA in Chaetognaths: duplicate genes and molecular phylogeny.44(2):135-44. doi:10.1007/PL00006130
  10. Papillon D, Perez Y, Caubit X, Le Parco Y (2006) Systematics of Chaetognatha under the light of molecular data, using duplicated ribosomal 18S DNA sequences. Mol Phylogenet Evol. 38(3):621-34. doi:10.1016/j.ympev.2005.12.004
  11. World Register of Marine Species, consulté le 21 janvier 2021.
  12. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 13 janvier 2020.
  13. BioLib, consulté le 21 janvier 2021.
  14. Giribet et al. (2000), Peterson et Eernisse (2001)
  15. Marletaz, F., Martin, E., Perez, Y., Papillon, D., Caubit, X., Lowe, C.J., Freeman, B., Fasano, L., Dossat, C., Wincker, P., Weissenbach, J., and Le Parco, Y. (2006). Chaetognath phylogenomics: a protostome with deuterostome-like development. Current Biology 16, R577-578.
  16. D. Matus, R. Copley, C. Dunn, A. Hejnol, H. Eccleston, K. Halanych, M. Martindale, M. Telford, (2006) Broad taxon and gene sampling indicate that Chaetognaths are protostomes. Current Biology, Volume 16, Issue 15, Pages R575-R576
  17. Carroll et al. 2005
  18. Shinn GL, Bullard BL. Ultrastructure of Meelsvirus: A nuclear virus of arrow worms (phylum Chaetognatha) producing giant "tailed" virions. PLoS One. 2018;13(9):e0203282.
  19. Horridge GA, Boulton PS, Russell FS (1967) Prey detection by Chaetognatha via a vibration sense. Proc Roy Soc B 168: 413–419.
  20. Casanova JP, Duvert M, Goto T (2003) Ultrastructural study and ontogenesis of the appendages and related musculature of Paraspadella (Chaetognatha). Tissue Cell 35: 339–351.
  21. (en) Barthélémy R-M, Faure Eric et Goto T, « Serendipitous Discovery in a Marine Invertebrate (Phylum Chaetognatha) of the Longest Giant Viruses Reported till Date »,  (en),‎ 8 janvier 2019(lire en ligne [PDF]).
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Auteur: www.NiNa.Az

Date de publication: 25 Mai, 2025 / 18:22

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Chetognathes Chaetognatha Cliche MEB de Sagitta sp credit Yvan Perez Classification ITISRegne AnimaliaSous regne BilateriaInfra regne Protostomia Super embranchementChaetognathi Leuckart 1854 EmbranchementChaetognatha Hyman 1959 Familles de rang inferieur Tokioka 1965 revu Ruggiero amp Gordon 2013 classe des Archisagittoidea famille des Amiskwiidae genre Amiskwia classe des Sagittoidea ordre des Aphragmophora sous ordre des sous ordre des ordre des famille des famille des famille des famille des Spadellidae Classification phylogenetique Position Bilateriens Protostomiens Chetognathes Lophotrochozoaires Ecdysozoaires Deuterostomiens Ambulacraires Chordes Les Chetognathes prononciation ke to gnat Chaetognatha sont un embranchement phylum de predateurs marins Leur nom du grec khaite chevelure et gnathos machoire provient des crochets mobiles qui permettent la capture de leurs proies Ils sont parfois appeles vers sagittaires en raison de leur forme de fleche Le positionnement des Chetognathes au sein de l arbre des animaux metazoaires a ete l objet d un longue controverse mais des arguments serieux permettent dorenavant de les classer au sein des protostomiens l une des deux grandes lignees d animaux bilateriens avec les deuterostomiens Les Chetognathes forment un groupe animal tres ancien comme l attestent plusieurs fossiles datant du Cambrien inferieur Ils jouent un role majeur dans l ecosysteme planctonique comme principaux predateurs directs des copepodes et representent jusqu a 10 de la biomasse du zooplancton Les Chaetognathes apparaissent pour la premiere fois dans des dessins du naturaliste hollandais en 1775 Actuellement Quand le phylum est compose d une trentaine de genres et d environ 150 especes dont la taille peut varier de 2 mm a 12 cm environ On les trouve dans tous les habitats marins des zones cotieres au benthos oceanique PaleontologieReconstitution d un chetognathe primitif du debut du Cambrien Les Chaetognathes constituent un des plus anciens embranchements Des Chaetognathes fossiles ont ete retrouves dans des gisements celebres du cambrien tels que le schiste de Burgess ou le De nombreux taxons ont ete successivement proposes comme etant le plus ancien Chaetognathe Parmi les taxons recemment decrits on trouve Amiskwia decouvert par Walcott dans la celebre faune de Burgess a generalement ete considere comme un Chetognathe mais cette hypothese fut rejetee par la suite Paucijaculum decrit par Schram en 1973 est plus tardif carbonifere et a constitue pendant une longue periode le fossile le plus ancien Eognathacantha ercainella a ete decrit en 2002 par Chen et Wuang comme un Chetognathe du cambrien inferieur 520 Ma malgre une assez faible qualite de preservation les protoconodontes microfossiles du Cambrien ont ete proposes comme des crochets fossilises par Szaniawski sur la base d une analyse comparative assez detaillee Oesia disjuncta constitue un retour a l origine du debat car ce fossile du schiste de Burgess originellement decrit par Walcott est interprete en 2005 par Szaniawski comme un chetognathe Protosagitta spinosa cite au depart par Chen et Wuang a fait l objet d une recente analyse detaillee fondee sur l analyse de certaines structures fines particulierement bien conservee dans de nouveaux specimens Ce fossile du cambrien inferieur constitue donc le fossile le plus ancien et le mieux decrit a ce jour Ainsi non seulement le phylum des Chaetognathes est contemporain de l explosion cambrienne mais il possedait des cette epoque une morphologie quasiment identique a celle qu il presente aujourd hui Ce cas de conservation morphologique est tres surprenant et relativement rare mais suggere egalement que le mode de vie des Chetognathes est reste inchange depuis le Cambrien Reproduction et developpementEtapes du developpement precoce d un Chetognathe modifie d apres Doncaster 1902 Anatomie d un chetognathe Spadella cephaloptera Les Chaetognathes sont hermaphrodites et leur reproduction se fait par fecondation croisee Le developpement est direct sans mue ni etape larvaire L œuf transparent subit une segmentation radiaire totale et egale Cependant des experiences de marquage des premiers blastomeres ont montre que la disposition tetraedrale des blastomeres au stade quatre cellules correspondait aux futurs axes corporels une caracteristique egalement presente chez les spiraliens Une blastula avec un blastocœle etroit se developpe Au stade de 64 cellules le determinant des lignees germinal un corps rond et petit forme apres la fecondation pres du pole vegetal se divise pour la premiere fois et est distribue dans deux blastomeres les futures cellules germinales primordiales CGP Au stade suivant une invagination typique forme la gastrula Deux invaginations antero laterales de l endoderme forment ensuite deux plis qui migrent vers le blastopore directement a l interieur de l archenteron Ces plis poussent a leur pointe les CGP qui se divisent a nouveau Il s agit la d une forme particuliere d enterocœlie dans laquelle le mesoderme se forme par des plis qui migrent a l interieur de l archenteron plutot que par la formation de poches qui envahissent le blastocœle Dans la region anterieure de l embryon se forment donc l intestin les sacs mesodermaux bilateraux futur cœlome et une invagination stomodeale ventrale alors que le blastopore situe a l oppose se ferme La differenciation des regions ectodermales occupees par le systeme nerveux adulte est tres precoce le ganglion ventral apparaissant sous la forme de deux masses cellulaires bilaterales Les cœlomes primaires de la tete et du tronc s individualisent puis l embryon s allonge et se courbe progressivement a l interieur de l œuf Toutes les cavites se reduisent ensuite considerablement Au cours cet allongement A P l ensemble du systeme nerveux poursuit sa differenciation et on peut alors observer au niveau du ganglion ventral la mise en place de la neuropile axones et le futur ganglion cerebroide dans la tete Enfin precedant l eclosion la differenciation des muscles longitudinaux debute dans le mesoderme du tronc Apres l eclosion le mesoderme du nouveau ne apparait comme une masse cellulaire indifferenciee dans laquelle il est impossible de reperer les futurs territoires tissulaires de l adulte La formation des epitheliums lignant la cavite generale du tronc se deroule durant les deux premiers jours de developpement du nouveau ne L apparition progressive de ces tissus conduit a la segregation finale des lignees germinales formation du septum caudal a partir de cellules peritoneales specialisees separant les ovaires situees anterieurement des testicules situees posterieurement et a la mise en place du plan d organisation adulte division du corps en trois regions reouverture des cavites generales ouverture du tube digestif et differenciation des structures cephaliques Systematique du phylumCaracteristiques discriminants Le caractere clef de la systematique du phylum est la presence ou non de musculature transverse les phragmes Ce caractere permet de subdiviser la classe Sagittoidae en deux ordres Phragmophora presence de phragmes et Aphragmophora absence de phragme Cette subdivision a ete confirmee par des analyses de phylogenie moleculaire realisees a partir de l ARN le gene de la grande sous unite de l ARN ribosomique 28S et par la suite de la petite sous unite l ARNr 18S Cette phylogenie est en accord avec les principaux caracteres morphologiques tels que le nombre et la structure des nageoires le type de fibres musculaires ou le rapport tete corps Cependant la phylogenie moleculaire a mis en lumiere la limite des caracteres traditionnels l espece planctonique depourvue de musculature transverse phragmes auparavant classee dans l ordre des aphragmophora a ete incluse dans l ordre des phragmophora Cette perte des phragmes chez Pterosagitta draco peut etre expliquee le changement de milieu de vie ce membre de la famille des benthique des Spadellidae se serait adapte a la vie planctonique Liste des sous taxons Differentes representations de chetognathes Selon World Register of Marine Species 21 janvier 2021 classe Sagittoidea ordre Aphragmophora Tokioka 1965 famille Bieri 1989 famille Tokioka 1965 famille Bieri 1991 famille Tokioka 1965 famille Sagittidae Claus amp Grobben 1905 ordre Tokioka 1965 famille Tokioka 1965 famille Casanova 1985 famille Bieri 1989 famille Spadellidae Tokioka 1965 Selon ITIS 13 janvier 2020 classe des Archisagittoidea famille des Amiskwiidae Walcott 1911 genre Amiskwia Walcott 1911 classe des Sagittoidea ordre des Aphragmophora sous ordre des sous ordre des ordre des famille des famille des Tokioka 1965 famille des Bieri 1989 famille des Spadellidae Tokioka 1965 Selon BioLib 21 janvier 2021 ordre Aphragmophora Tokioka 1965 ordre Casanova 1985 ordre Kassatkina 2011 ordre Casanova 1985 ordre Tokioka 1965 Tete de Sagitta sp Aphragmophora Tete de Spadella cephaloptera Position phylogenetique du phylumUne morphologie controversee Les Chetognathes partagent des caracteres traditionnellement attribues aux deuterostomiens et aux protostomiens Malgre une morphologie rappelant celle des protostomiens la position phylogenetique traditionnelle des Chetognathes a longtemps ete celle avancee par Hyman 1959 qui les considerait comme des parents eloignes des deuterostomiens en raison de leurs caracteres embryologiques voir aussi Willmer 1990 Cependant considerant equitablement les caracteres embryologiques et morphologiques Beklemishev 1969 conclut que les Chetognathes demeuraient parmi les phyla les plus isoles du monde animal et les a places avec les brachiopodes hors des deuterostomiens et des protostomiens Une position retrouvee dans le systeme du vivant propose par Cavalier Smith 1998 ou les Chetognathes sont les seuls membres des Chaetognathi une des quatre divisions majeures des protostomiens avec les Lophozoa Platyzoa et Ecdysozoa Meglitsch et Schram 1991 suivis par Eernisse et al 1992 ont place les Chetognathes parmi les aschelminthes a la suite de leur etude cladistique de matrices de caracteres morphologiques Nielsen 2001 a considere les Chetognathes comme le groupe frere des gnathostomulides et des rotiferes au sein des Gnathifera sur la base des crochets chitineux entourant la bouche et de l innervation des muscles du ganglion vestibulaire L hermaphrodisme obligatoire avec la presence des gonades femelles en position anterieure par rapport aux gonades males a aussi ete un caractere propose pour rapprocher les Chetognathes et les gnathostomulides Zrzavy 1993 Premieres analyses de phylogenie moleculaire C est en 1993 que pour la premiere fois l outil moleculaire a ete utilise pour preciser la position phylogenetique des Chetognathes A partir de l analyse du 18S de l espece Sagitta elegans Telford et Holland ont suggere que les Chetognathes auraient diverge precocement au sein des bilateriens en meme temps que les platyhelminthes Ce resultat a ete dans un premier temps conserve au cours des annees suivantes avec l inclusion a la fois de nouvelles especes de Chetognathes et de nouveaux phyla tels que les nematodes les ou les nematomorphes Cependant le rapprochement des Chetognathes avec les platyhelminthes ou les nematodes decrit par l ensemble de ces travaux pourrait etre explique par un phenomene d attraction des longues branches cause par les taux d evolution tres rapides observes pour l ARN 18S dans ces differents groupes Des problemes similaires ont ete rencontres avec l ARN 28S LSU ce qui confirme la difficulte de l analyse moleculaire pour le phylum des Chetognathes Un certain nombre d arguments complementaires mais jamais definitifs se sont par la suite accumules comme des analyses fondees sur les filaments intermediaires l analyse combinee de matrices morphologiques et meme la recherche d un marqueur tissulaire specifique Haase et al 2001 L ensemble de ces etudes proposent differentes positions comme une position isolee au sein des bilateriens une inclusion dans les deux clades connus de protostomiens les lophotrochozoaires et les ecdysozoaires une exclusion des ecdysozaires mais aucune d entre elles ne suggere le rapprochement historique des Chetognathes avec les deuterostomiens Pour conclure sur cet apercu de la controverse autour de la position phylogenetique des Chetognathes force est de constater que la situation n a pas beaucoup evolue depuis Darwin 1844 qui consideraient les Chetognathes comme remarquables pour l obscurite de leurs affinites Dans les ouvrages de Lecointre et Le Guyader 2001 et de Nielsen 2001 comme dans d autres travaux les Chetognathes appartiennent aux protostomiens mais toujours avec une pointe d incertitude due notamment a l absence de donnees moleculaires fiables Genomes mitochondriaux Le sequencage de genomes mitochondriaux de Chetognathe a permis d apporter de nouveaux arguments moleculaires bases sur l analyse de l alignement des sequences des genes ou de la structure du genome mitochondrial Le genome mitochondrial de S cephaloptera s est revele etre tres particulier a la fois par sa taille et sa composition Avec 11905 pb il est le plus petit genome mitochondrial de metazoaire connu et contient seulement 13 des 37 genes habituels Le plus surprenant a ete l incapacite d isoler le moindre ARN de transfert ARNt mitochondrial parmi les 22 habituellement presents dans les genomes mitochondriaux d animaux Parmi les treize genes usuels codant des proteines les genes atp6 et atp8 sont absents En depit de cette organisation tres peu commune les diverses analyses des sequences de proteines mitochondriales revelent des zones qui constituent clairement une signature de protostomiens Il n y a aucune jonction de genes en commun avec les deuterostomiens dans le genome mitochondrial de S cephaloptera Cependant aucune de ces donnees ne permet de determiner des affinites plus precises a l interieur du groupe protostomien Exactement deux jours avant que l article traitant du genome mitochondrial de S cephaloptera ne soit accepte par Molecular Biology and Evolution l article de Helfenbein et al 2004 sur le genome mitochondrial de Paraspadella gotoi etait publie dans PNAS Soulignant l importance de ces travaux pour le decryptage de la phylogenie animale Telford 2004b a publie un commentaire couvrant les deux articles dans la partie News and Views de la revue Nature Il y a donc ainsi deux genomes complets de Chetognathes aujourd hui disponibles Les resultats des deux equipes sont equivalents le genome mitochondrial de P gotoi est tres reduit 11424 pb et son etude montre que les Chetognathes sont des protostomiens Parmi les differences avec le genome de S cephaloptera on peut citer la presence d un unique ARNt celui de la methionine trnM ou le fait que le genome comprend deux ensembles de genes chacun transcrit dans un sens different L analyse phylogenetique des sequences du genome mitochondrial de P gotoi montre que les Chetognathes sont le groupe frere des protostomiens du moins precisent les auteurs des protostomiens echantillonnes dans l etude Les analyses phylogenetiques des deux genomes presentent plusieurs differences susceptibles d expliquer les legeres differences de resultat Helfenbein et al 2004 n ont utilise que huit sequences de proteines mitochondriales cob cox1 2 3 nad1 3 4 et 5 alors que les onze proteines du genome de S cephaloptera nad2 4L et 6 en sequences supplementaires ont ete utilisees L echantillonnage taxonomique est sensiblement different L analyse phylogenetique des sequences primaires de P gotoi n a ete faite qu avec la methode de parcimonie Phylogenomique Chez Spadella cephaloptera 11 526 ESTs ont ete sequences par le Genoscope Evry Paris A partir de ces sequences un jeu de donnees de 79 proteines ribosomiques concatenees chez 18 taxa representant plus de 11 500 positions a ete analyse Une nouvelles fois les Chetognathes se trouvent lies aux protostomiens confirmant les resultats issus du marqueur mitochondrial et en position basale Un projet similaire avec Flaccisagitta enflata a abouti a une conclusion similaire affinite des Chaetognathes avec les protostomiens mais avec une position differente a l interieur des protostomiens a la base des lophotrochozoaires Implications de la position phylogenetique des Chetognathes La division phylogenetique des bilateriens en protostomiens et deuterostomiens est traditionnellement basee sur les caracteres suivants l origine du cœlome la destinee du blastopore ou la segmentation de l œuf Le partage de certains de ces caracteres entre les Chetognathes et les deuterostomiens enterocœlie deuterostomie trimerisme clivage radiaire Table 1 ainsi que l absence de certaines caracteristiques 1 moleculaires genes hox marqueur tissulaire voir plus bas pour les genes hox de Chetognathes Haase et al 2001 ou 2 morphologiques principalement la mue la presence de lophophores ou de larves trochophores Lecointre et Leguyader 2001 definissant les ecdysozoaires et les lophotrochozoaires soutiennent la position des Chetognathes a la base des protostomiens a l image de notre analyse phylogenomique Fig 3 Ainsi les caracteres de type deuterostomien auraient ete conserves entre les Chetognathes et les deuterostomiens et perdus dans la lignee menant au dernier ancetre commun des ecdysozoaires et des lophotrochozoaires Pourtant le mode de formation du cœlome la destinee du blastopore ou le mode de clivage de l œuf sont des caracteres sujets a controverse et ce depuis plusieurs decennies Lovtrup 1975 Bergstrom 1986 Nielsen 2001 Pour exemple les cas de deuterostomie pouvant etre observes chez des annelides ou des mollusques Lovtrup 1975 Arendt et Nubler jung 1997 les brachiopodes ou les enteropneustes comprenant a la fois des organismes schizocœliens et enterocœliens ou encore le cœlome des tardigrades se formant par enterocœlie Bergstrom 1986 Nielsen 2001 Jenner 2004 Enfin les Chetognathes ne sont en realite pas des animaux trimeriques mais dimeriques L observation des etapes precoces de l embryologie montre que la differenciation du mesoderme conduit a la formation de seulement deux paires de sacs cœlomiques le cœlome primaire cephalique et le cœlome primaire du tronc Doncaster 1902 Ce bref rappel montre que les criteres ontologiques qui definissent traditionnellement les lignees deuterostomiennes et protostomiennes peuvent etre trompeurs Et c est la prise en compte de la diversite animale dans son ensemble qui nous permettra de ne pas surestimer la conservation de caracteres en realite tres labile et de mieux apprehender l evolution et ces mecanismes A ce titre les phylums mineurs encore peu etudies comme les Chetognathes ont toute leur importance Genetique evolutive du developpementLes genes hox codent des facteurs de transcription a homeodomaine Ils sont impliques dans la regionalisation de l axe anteroposterieur des animaux et ont ete decouverts chez la drosophile mais ont ensuite ete caracterises chez tous les bilateriens ainsi que chez les cnidaires Chez Spadella cephaloptera plusieurs genes hox ont ete identifies un membre du groupe de paralogie hox3 sceHox3 quatre genes medians sceMed1 4 et un gene mosaique qui partage des caracteristiques a la fois avec les classes de genes medians et posterieurs sceMedPost Aucun des genes hox specifiques de Lophotrochozoaires d Ecdysozoaires ou de deuterostomiens n a pu etre clairement identifie Plusieurs hypotheses ont ete envisagees pour expliquer la presence de SceMedPost mais la position phylogenetique issue des analyses de l ADN mitochondrial et des proteines ribosomiques suggererait plutot qu il s agit d un gene derive specifique du phylum L expression d un de ces genes sceMed4 a ete etudiee a diverses etapes du developpement de S cephaloptera ou il est exprime dans deux massifs cellulaires lateraux au niveau du tronc Cette region d expression est localisee dans les corps cellulaires neuronaux du ganglion ventral en formation Aucune expression n est detectee dans le reste du systeme nerveux ganglion cerebroides et neuropile ventrale Ces resultats preliminaires representent les premieres donnees d expression d un gene hox chez les Chetognathes suggerant un role de SceMed4 dans la regionalisation du systeme nerveux central une fonction qu assurent les genes hox chez un grand nombre de bilateriens Trois especes de virus geants ont ete trouvees chez les chaetognathes dont le plus long virus connu a ce jourComparison de taille entre divers virus et la bacterie E coli En 2018 la reanalyse de photographies de microscopie electronique des annees 1980 a permis d identifier un virus geant Meelsvirus infectant Adhesisagitta hispida son site de multiplication est nucleaire et les virions longueur 1 25 mm sont enveloppes En 2019 la reanalyse d autres travaux anterieurs a permis de montrer que des structures qui avaient ete prises en 1967 pour des soies presentes a la surface de l espece Spadella cephaloptera et en 2003 pour des bacteries infectant Paraspadella gotoi etaient en fait des virus geants enveloppes de forme fusoidale et dont le site de multiplication est cytoplasmique L espece virale infectant P gotoi dont la longueur maximale est de 3 1 mm a ete nommee Klothovirus casanovai Klotho etant le nom grec d une des trois Moires Parques pour les Latins dont l attribut etait le fuseau et casanovai en l hommage au Pr J P Casanova qui a consacre une grande partie de sa vie scientifique a l etude des chaetognathes L autre espece plus longue a ete nommee Megaklothovirus horridgei en hommage au premier auteur de l article de 1967 Sur une photographie un des virus M horridgei bien que tronque mesure 3 9 mm de long soit environ deux fois la longueur de la bacterie Escherichia coli De nombreux ribosomes sont presents dans les virions mais leur origine reste inconnue cellulaire virale ou en partie virale seulement A ce jour les virus geants connus comme pouvant infecter des metazoaires sont exceptionnellement rares Voir aussiSur les autres projets Wikimedia Chaetognatha sur Wikimedia CommonsChaetognatha sur Wikispecies References taxinomiques en WoRMS Chaetognatha liste classes liste ordres en Paleobiology Database Chaetognatha Leuckart 1854 fr en ITIS Chaetognatha en Tree of Life Web Project Chaetognatha en Animal Diversity Web Chaetognatha en Catalogue of Life Chaetognatha consulte le 11 decembre 2020 en NCBI Chaetognatha taxons inclus Bibliographie Herve Le Guyader Les chetognathes trouvent enfin leur place Pour la science no 508 fevrier 2020 p 92 94Articles connexes Deuterostomia ProtostomiaLiens externes en Chaetognatha Taxonomy en Site d une equipe de recherche marseillaise travaillant sur la phylogenie et le developpement du ChetognatheNotes et referencesBlogpost a propos de Martinus Slabber and Dessins originaux sur le site du MBL de Woods Hole incluant le fameux dessin montrant un Chetognathe The Biology of Chaetognaths 1991 Q Bone H Kapp and A C Pierrot Bults eds Oxford University Press Chen JY and Huang DY 2002 A Possible Lower 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