L absolutisme est un concept lié aux réactions de régimes politiques centraux généralement monarchiques visant à l affra
Absolutisme

L'absolutisme est un concept lié aux réactions de régimes politiques centraux, généralement monarchiques, visant à l'affranchissement des contrepoids (parlementaires, traditionnels ou constitutionnels) liés aux premières formes de séparation des pouvoirs qui ont suivi les formes consultatives (droit de remontrance et d'enregistrement des lois).
Les qualificatifs d'absolutisme apparaissent quand le pouvoir central se dégage des remontrances et oppose des vetos aux contre-pouvoirs. L'absolutisme est lié aux périodes de centralisation politique et militaire caractérisées par la consolidation de la souveraineté territoriale des États, d'importants changements d'ordre militaire, l'affaiblissement du droit coutumier, la diffusion du droit romain, la montée du mercantilisme, ainsi qu'une importance accrue du rôle de la cour et surtout du roi dont la sacralité ne se porte plus simplement sur la fonction mais sur la personne physique.
À partir du XVe siècle, l'absolutisme réduit graduellement la fragmentation de la souveraineté politique caractérisant le Moyen Âge ; il atteint son apogée à la suite de la guerre de Trente Ans (1618-1648). Il amorcera alors son déclin aux XVIIe et XVIIIe siècles, à la suite des révolutions anglaise et française qui instaurent des contre-pouvoirs de type parlementaire.
L’absolutisme, ou monarchie absolue, est donc : « un type de régime politique dans lequel le détenteur d'une puissance attachée à sa personne concentre en ses mains tous les pouvoirs, gouverne sans aucun contrôle ». Comme catégorie, le mot « absolutisme » a été inventé longtemps après le système de pouvoir qu'il est censé définir. C'est en effet pendant la Restauration que le néologisme est créé, et il ne sera mentionné dans le Dictionnaire de l’Académie française qu’à partir de 1878. Dès lors, ce terme sera utilisé dans tous les livres d'histoire pour caractériser la nature du pouvoir politique dans la France d’Ancien Régime, entre la Renaissance et la Révolution. En effet, c'est de « pouvoir absolu » (poder absoluto), expression utilisée par plusieurs auteurs aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles à propos de la France et de l’Espagne, que dérive le néologisme absolutisme.
Néanmoins, dans le cas de la France, le terme absolu vient de la racine latine absolutus qui signifie indépendant de, détaché de, autonome. Cette définition propre à l'absolutisme français marque le contraste entre la monarchie française (indépendante et souveraine) et la monarchie anglaise qui est dépendante et soumise aux influences des affaires féodales puis bourgeoises, depuis la Magna Carta (la Grande Charte) médiévale.
La notion d'absolutisme
Pouvoir « absolu », puissance « absolue », roi « absolu », le roi détient tous les pouvoirs qu’ils soient législatifs, judiciaires ou exécutifs : voilà des locutions souvent déclinées, notamment par les contemporains de Louis XIII et de Louis XIV, pour qualifier la nature de l’autorité exercée depuis le Conseil d'en haut. En voici un exemple : après la mort de Richelieu, les officiers de Valence présentent un mémoire pour obtenir l’abolition de la transaction qu’ils ont été contraints de passer en 1642 en présence et, selon les termes de son mémoire, par le commandement absolu de Mgr le cardinal de Richelieu, dont il est notoire que le respect et l’autorité ne « pouvoient point recevoir de contradiction dans le royaume ». Dans son édition de 1732, le Dictionnaire de Trévoux, au mot « absolu » indique : « Souverain, indépendant. Prince absolu. Il signifie sans réserve, sans restriction ». En latin, absolutus, participe passé de absolvere, signifie « détacher », « délier », avant même de signifier, par dérive sémantique, « acquitter », « absoudre ». En tant qu’adjectif, absolutus signifie « achevé », « parfait », « complet », « qui forme par soi-même un tout ». La monarchie absolue est toujours centralisatrice. La société est un corps dont le monarque est la tête. Il ne doit y avoir dans le corps social qu'un seul centre de décision.
Ainsi, on voit qualifier d'absolu le pouvoir de celui qui est « délié », détaché de tout lien, celui qui ne connaît pas de limite externe à son pouvoir, celui qui jouit de la summa potestas, que l’on pourrait traduire par « pleine souveraineté ». Par extension, on qualifie d’« absolutistes » les régimes politiques autoritaires.
Le mot absolutisme est un terme péjoratif qui apparaît à la fin du XVIIIe siècle pour discréditer la monarchie.
Jacques Ellul révèle quatre caractéristiques communes au concept d'absolutisme :
- Le pouvoir se conçoit lui-même comme étant sans limites, que ces limites soient externes (corps, droit, traités, morale…) ou internes (freins institutionnels). Le souverain absolu est maître des personnes et des biens.
- Le pouvoir se fonde sur une valeur absolue comme Dieu. Mais cela peut aussi être la raison d'État. La raison d'être du pouvoir absolu échappe au contrôle. De fait, ce dernier ne s'explique pas et ne peut être critiqué.
- L'État représente le bien. Le prince a la connaissance de la vérité. Là où l'État règne, règnent à la fois bonheur des sujets et vérité. Il ne peut donc y avoir aucune opposition, ni aucune discussion.
- Le pouvoir est stable et invariable.
Étienne de La Boétie utilisera le thème de l'absolutisme pour en faire un court réquisitoire en 1549, dans son Discours de la servitude volontaire.
La pensée de l'absolutisme s'est formée à une époque où de nombreuses guerres intestines déchiraient l'Europe. Pour Bodin, Bossuet et Hobbes, contemporains de ces conflits, les guerres de Religion en France, la guerre des Paysans allemands, la guerre civile anglaise, ainsi que la guerre de Trente Ans semblaient plaider en faveur de la constitution d'un pouvoir central fort capable de discipliner les forces opposées qui semblaient faire sombrer l'Europe dans le chaos politique. La royauté a été alors investie d'une autorité souveraine permettant de mettre un terme à la fragmentation du pouvoir politique et aux guerres y étant liées.
Toutefois, le terme absolutisme lui-même n'entrera dans la pensée politique qu'au XIXe siècle. Pour Henshall, en Angleterre le terme servira d'antithèse au libéralisme, et désignera de manière souple les régimes politiques continentaux autoritaires, autocratiques et bureaucratiques. Plus tard au XIXe siècle, l'école historique allemande, suivie par Weber, vit dans l'absolutisme un processus de centralisation politique et de rationalisation qui allait donner forme à l'État moderne. De son côté, le marxisme, suivant en cela Engels, y a longtemps vu un moment de transition du féodalisme au capitalisme dans lequel l'État avait pu, momentanément, jouer le rôle de médiateur entre une bourgeoisie montante et une aristocratie déclinante.
Si aujourd'hui certaines de ces explications ont perdu de leur pertinence ou ont été modifiées pour refléter l'état des connaissances historiques, elles ont néanmoins contribué à cadrer l'absolutisme à l'intérieur des grands courants de pensée en sciences sociales : libéraux, wébériens et marxistes ont ainsi laissé leur marque sur sa conceptualisation. Devant la grande variabilité des régimes européens qualifiés d'absolutisme, le concept a fait l'objet d'importants débats entre les historiens sur son existence, au point où certains, notamment Henshall, le considèrent comme un mythe. Il n'en continue pas moins d'être utilisé en histoire, en sciences politiques et en sociologie pour désigner un type de régime politique européen ayant prospéré durant la période 1500-1800. Toutefois, même s'il est généralement admis que le pouvoir des monarques n'a jamais été totalement sans limites, le niveau de ces limites et leur capacité à entraver l'action du roi reste contesté. De plus, comme peu d'accords existent sur les causes de l'absolutisme, sur ses éléments caractéristiques et sur les logiques qui le sous-tendaient, l'usage du concept demeure polysémique et fait référence à des idéaux-types et des cas empiriques qui diffèrent en fonction des courants théoriques auxquels les auteurs se rattachent.
Les origines de l'absolutisme
Si les origines de l'absolutisme font encore débat en sciences sociales, la majorité des explications situe son origine dans une crise de l'ordre féodal qui aurait pris forme à partir du XVe siècle. De manière schématique, trois grands types d'explications peuvent être distingués.
L'absolutisme comme crise intellectuelle et morale
Dans une première explication, l'absolutisme aurait été la réponse à une crise intellectuelle et morale. Le foisonnement intellectuel de la Renaissance, la réforme protestante et la révolution scientifique auraient remis en question la conception du monde féodal, causant une crise de légitimation de l'autorité qui aurait à son tour contribué à l'instabilité politique et favorisé les guerres. L'absolutisme aurait alors été la réponse à cette crise intellectuelle ayant remis en question l'ordre politique féodal et ses processus de légitimation en affirmant la nécessité d'une autorité souveraine centralisée d'origine divine.
L'absolutisme comme consolidation du pouvoir d'État
Un deuxième type d'explication, dans laquelle on peut placer Giddens et Tilly, met l'accent sur une crise de l'ordre international et les impacts d'un processus de militarisation au centre de la dynamique de formation des États modernes. Dans ce modèle, les élites politiques contrôlant l'État auraient cherché à accroître leur pouvoir de taxation au détriment des nobles et des paysans en construisant un appareil militaire leur permettant de concentrer plus de ressources dans leurs mains,. Ce processus aurait été favorisé par des changements importants dans les technologies militaires : l'apparition de la poudre à canon notamment aurait contribué à rendre obsolètes les fortifications qui permettaient à de petits groupes de nobles armés d'exercer un contrôle militaire et politique sur de petits États fragmentés. Ces changements auraient contribué à resserrer le contrôle de l'État sur son territoire et à accroître ses capacités de gestion interne.
Giddens avance qu'à côté de la capacité accrue des États à pacifier la société à l'intérieur de frontières de mieux en mieux définies, le processus de territorialisation aurait créé un système international de type moderne, constitué d'États souverains. Pour la tradition allemande mettant de l'avant le « primat de la politique étrangère », ce système international aurait été caractérisé par une compétition accrue entre les États qui aurait nécessité une centralisation politique et un renforcement de l'autorité. Ainsi, la logique inhérente à la compétition internationale et à la militarisation aurait contribué à produire une nouvelle forme d'État ayant plus de moyens, plus centralisé et doté d'une autorité centrale forte.
L'absolutisme comme ré-institution du rapport de classe
Le troisième type d'explication, marxiste, fait appel à la notion de crise dans les rapports de production qui aurait nécessité de ré-instituer le rapport féodal dans un État centralisé. Les conséquences de la peste noire de 1349, des révoltes paysannes et de la montée des villes et de la bourgeoisie auraient, pour Anderson, fragilisé la capacité des nobles à extraire de manière extra-économique le surproduit des mains des paysans. Le servage serait entré en crise, menaçant la position sociale de la noblesse. La centralisation politique et juridique, le déplacement de l'autorité vers le haut et la militarisation du sommet de l'État auraient alors été une réaction permettant de ré-instituer le rapport social féodal et la capacité de la noblesse à exploiter la paysannerie. La centralisation fit perdre à la noblesse certains droits politiques et juridiques dont elle disposait au Moyen Âge, et la militarisation de l'État central la désarma progressivement. Mais ces pertes furent compensées par la protection de son statut de classe et par son intégration dans le nouvel appareil politique et bureaucratique de l'État absolutiste naissant. Ainsi, sous des apparences modernes d'État centralisé et bureaucratique, l'absolutisme cacherait, pour Anderson, une nature profondément féodale.
Anderson ajoute une distinction importante entre l'absolutisme en Europe de l'Ouest, celui auquel le terme fait généralement référence et dont l'idéal-type est la France de Louis XIV, et l'absolutisme à l'est, qui aboutit non pas à l'abolition du servage mais à son renouvellement. Alors qu'à l'ouest la noblesse avait investi l'appareil d'État en compensation de la disparition du servage, à l'est, les paysans furent écrasés et le servage fut maintenu et raffermi.
Pratique de l'absolutisme
La pratique de l'absolutisme est associée à l'accroissement du rôle de la cour et de la personne du monarque, à l'intégration politique des états, à un processus de bureaucratisation, à l'émergence d'un système politique international moderne et à d'importants changements en matière de droit. Sur le plan économique émerge le mercantilisme, alors que les ventes de bureaux d'État permettent aux élites de considérer l'État comme un patrimoine privé et que les logiques dynastiques entre les États continuent de répondre à une logique d'accumulation politique, laissant ainsi ouvert le débat sur le caractère moderne ou archaïque de l'absolutisme.
Domestication de la noblesse : le rôle de la cour
Pour Norbert Elias, la centralisation politique et le désarmement de la noblesse conférèrent à la cour royale un rôle particulier, que ce soit dans la socialisation de la noblesse ou dans la constitution de réseaux d'alliances politiques inter-élites. Le faste des rituels ostentatoires de la cour inscrivait les nobles dans une hiérarchie symbolique mettant de l'avant l'importance de la soumission au roi et permettant aux nobles de projeter une image de richesse et de prestige qui venait soutenir leur statut politique,. La présence à la cour devenant de plus en plus importante, la capacité du roi à expulser un noble de sa cour, considérée comme faisant partie de sa maison privée, lui conférait un important pouvoir. La soumission au roi, tant symbolique que pratique, devint ainsi un critère primordial permettant à l'aristocratie d'accéder au lieu où se nouaient les alliances politiques qui structuraient le royaume, renforçant par-là l'autorité personnelle du roi. La cour fut donc centrale dans le processus de domestication de la noblesse.
L'intégration des États : absolutisme horizontal ou vertical
La domestication de la noblesse fut aussi réalisée par l'intégration et la soumission des états à la hiérarchie absolutiste. La noblesse et le clergé disposaient au Moyen Âge d'institutions politiques, notamment des parlements, qui leur permettaient de faire contre-poids au pouvoir royal. Pour Lachmann, la dynamique entre la couronne et les états va produire deux formes différentes d'absolutisme dont les idéaux-types s'incarnent respectivement dans l'Angleterre et dans la France : l'absolutisme horizontal et l'absolutisme vertical.
Dans l'absolutisme horizontal anglais, la réforme protestante aurait donné à la couronne la possibilité d'éliminer le clergé comme concurrent politique. En se saisissant des avoirs du clergé, la couronne aurait alors pris un avantage notable sur la grande noblesse et aurait été capable de soumettre cette dernière au niveau national. L'élimination politique de la grande noblesse aurait alors laissé un vide politique et la couronne se serait appuyée sur la gentry pour construire l'État au niveau local, produisant du même coup un futur adversaire politique qui allait être capable de la combattre durant la révolution anglaise.
Dans l'absolutisme vertical français, la couronne aurait été incapable d'éliminer politiquement la grande noblesse et le clergé. Elle aurait contourné le pouvoir des élites en nouant des liens avec les organismes corporatistes et les corps politiques constitués au niveau local. L'État absolutiste aurait réussi à s'enraciner au niveau local en intégrant verticalement ces corps politiques, et y aurait établi sa juridiction en concurrence avec celles de la grande noblesse et du clergé. Une fois l'État absolutiste bien implanté, les nobles auraient acheté des positions dans l'appareil d'État pour s'y intégrer, ce qui constitua une source de revenus importante pour l'État.
Bureaucratisation, rationalisation et droit
L'absolutisme créa aussi une importante bureaucratie pour assurer son fonctionnement, la centralisation de l'autorité au sommet de l'État nécessitant un appareil politique plus développé que celui des états du Moyen Âge. L'apparition de la bureaucratie et la centralisation politique nécessita aussi d'importants changements sur le plan du droit. Le Moyen Âge, qui avait été caractérisé par la pluralité des sources de droit qui correspondait à la fragmentation de la souveraineté politique ne pouvait fournir un droit apte à uniformiser les décisions prises par le bureaucratie. En conséquence, l'Europe continentale redécouvrit le droit romain, alors que les juges nommés par la couronne britannique éteignaient graduellement les droits coutumiers en créant la Common Law,. Ce développement d'une bureaucratie encadrée par le droit est présenté par certains, influencés par Weber, comme un processus de rationalisation menant à une forme d'État moderne et trouverait son idéal-type dans la bureaucratie politico-militaire prussienne. Toutefois, l'une des principales caractéristiques de l'absolutisme, notamment en France, était la vénalité des offices, c'est-à-dire la propension de l'État à vendre des postes dans l'appareil d'État et celle des élites à considérer ces postes comme leur propriété personnelle. Ainsi, l'absolutisme est présenté par certains comme le précurseur de l'État rationnel-légal, et par d'autres comme un État patrimonial traversé par le clientélisme.
Le mercantilisme
La période absolutiste fut aussi caractérisée par la montée de la pensée mercantiliste, qui assignait à l'économie l'objectif de servir les desseins de grandeur et de puissance de l'État : un État plus riche pouvait lever plus facilement des armées et équiper des navires. Il s'agissait d'abord d'éviter, par l'instauration de la comptabilité nationale, que la balance des paiements soit déficitaire, puis, par des mesures protectionnistes et l'instauration de monopoles, de protéger les marchands nationaux, leurs routes commerciales et l'industrie locale. Le colbertisme, en France, ira jusqu'à développer des ateliers nationaux qui devaient favoriser la puissance industrielle du pays. Si certains auteurs, comme Wallerstein, voient dans le mercantilisme l'expression de l'émergence d'un système-monde capitaliste, d'autres soulignent que l'absolutisme restait gouverné fondamentalement par une logique d'ordre géopolitique : le pouvoir passait par des conquêtes territoriales (une accumulation géopolitique) plutôt que par une accumulation économique qui restait encore un moyen et non une fin.
Le système politique international
Un débat similaire a lieu entre, d'un côté, les auteurs qui voient dans la période absolutiste l'émergence d'un système d'État moderne et les auteurs qui soulignent la persistance des logiques dynastiques dans la raison d'État. Les premiers voient dans les processus de centralisation politique, de territorialisation et de rationalisation un phénomène permettant à l'État d'émerger comme un acteur institutionnel autonome capable de poursuivre ses propres intérêts. D'autres, notamment Tescke, soulignent plutôt que l'Europe continentale était encore dominée par des logiques dynastiques centrées autour des intérêts des grandes familles royales et impériales. Ainsi, plusieurs alliances politiques auraient été consacrées par des mariages alliant des dynasties familiales, et les actions des États auraient été, dans ce modèle, lourdement conditionnées par les intérêts de ces familles qui, souvent, avaient des assises dans plusieurs États différents et éloignés les uns des autres.
En philosophie
On a parfois présenté le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1679) comme le théoricien du pouvoir absolu. En réalité, il s'est essentiellement attaché à étudier les rapports de l'Homme avec le pouvoir, dégageant de là l'idée de droits imprescriptibles qui seront à l'origine de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Selon Bruno Latour (né en 1947), le contraire du relativisme n'est pas l'universalisme républicain, mais l'absolutisme.
L'absolutisme dans le monde

Républiques
- Républiques à régime présidentiel
- Républiques à régime présidentiel liées à un régime parlementaire
- Républiques à régime semi-présidentiel
- Républiques à régime parlementaire (république parlementaire)
- Républiques où la constitution n'accorde le droit à gouverner qu'à un parti unique ou un parti dominant (État communiste)
- Monarchies constitutionnelles dans lesquelles le monarque n'exerce que peu ou pas le pouvoir (le monarque a souvent une autorité constitutionnelle et morale élevée)
- Monarchies semi-constitutionnelles dans lesquelles le monarque exerce la majorité des pouvoirs, souvent avec un parlement disposant de faibles pouvoirs
- Monarchies absolues
- Dictatures militaires
- Autres systèmes (gouvernements provisoires)
- Pas de gouvernement
Six États ont pour régime une monarchie absolue :
Au Moyen-Orient :
Arabie saoudite - Royaume
Oman - Sultanat
Qatar - Émirat
En Asie-Océanie
Brunei - Sultanat
En Afrique :
Eswatini - Royaume
En Europe :
Vatican : l'appellation de monarchie absolue est revendiquée par l'État
L'absolutisme en Europe

Au XVIIIe siècle, les monarques les plus représentatifs du pouvoir absolu sont Charles III d'Espagne (1716-1788) et Frédéric II de Prusse (1712-1786), ce dernier étant l'exemple le plus fréquemment évoqué de despote éclairé. La maison de Savoie (1032-1946) a également pratiqué cette forme de pouvoir et les résidences des Savoie autour de Turin en sont l'illustration architecturale. L'absolutisme relève davantage de la pratique du pouvoir que d'une doctrine politique.
La justification de l'absolutisme en Angleterre
En Angleterre, les Stuarts (1603-1714) ont essayé de rogner les droits politiques du Parlement. Jacques Ier tente à plusieurs reprises de gouverner sans convoquer le Parlement qui a en principe un droit de regard sur la levée de nouveaux impôts. Dans ses discours et ses écrits, il rappelle que son pouvoir est de droit divin. Son absolutisme s'exprime également dans le domaine de la religion. Il souhaite imposer l'anglicanisme à tous ses sujets, persécutant les puritains et les catholiques. Son fils Charles Ier continue le projet absolutiste. La guerre civile qui marque la fin de son règne aboutit à la première révolution anglaise : Charles Ier perd le combat et se trouve décapité. Après la parenthèse républicaine d'Olivier Cromwell, la monarchie est restaurée.
C'est pendant la période mouvementée de la fin de la dynastie Stuart que le philosophe Thomas Hobbes se fait le théoricien de l'absolutisme. Il cherche à fonder l'absolutisme sur autre chose que Dieu ou la tradition. Dans son principal ouvrage, le Léviathan, il identifie le pouvoir souverain au pouvoir absolu. Il pense que sans l'instauration d'un pouvoir absolu, la société n'est pas viable. Pour lui, le monarque le plus absolu, n'a pas plus de pouvoir que l'assemblée souveraine élue de manière démocratique. La seule différence est que le roi exerce son pouvoir autrement et dans de meilleures conditions qu'une assemblée. Il est donc plus efficace. Le pouvoir du souverain ne vient pas d'un pacte que celui-ci aurait conclu avec le peuple car ce pacte limiterait immanquablement le pouvoir royal. Il vient pour Hobbes d'un pacte que les particuliers ont conclu entre eux. Chaque homme autorise le roi à gouverner à condition que les autres en fassent autant. Les particuliers s'étant désistés du droit de gouverner, il y a un transfert de compétence vers le souverain sans obligation réciproque. De ce fait, le pouvoir du souverain est absolu et n'a d'autres limites que la puissance même de l'État. Hobbes pense aussi que la finalité du pouvoir justifie l'absolutisme. La fin de toute société civile est la protection et la conservation de tous ses membres. Les citoyens sont donc censés avoir accordé au souverain autant de pouvoir que nécessaire pour assurer cette conservation. Hobbes pense qu'un pouvoir limité serait incapable d'assurer la paix civile. Il va même jusqu'à affirmer que le droit d'agir selon leur conscience doit être enlevé aux individus car l'exercice de ce droit risque d'être une source de dissension incessante. Cependant Hobbes pose une limite à l'absolutisme. Puisque la justification de celui-ci est la préservation de la vie, les citoyens n'ont pas à obéir à un souverain qui leur commande de se tuer. En effet, les hommes ne se sont pas dessaisis du droit à défendre leur vie lorsque celle-ci est en péril.
L'absolutisme en France
La monarchie absolue
Ce système est celui de la monarchie française d'Ancien Régime. Le pouvoir n'est ni soumis à celui de l'Empereur ou du pape. Le pouvoir est impartagé car le roi ne partage son autorité avec personne.
Louis XIV n'a pas créé l'absolutisme en France. Les rois du Moyen Âge étaient déjà des rois absolus car leur leur pouvoir était souverain et impartagé. La différence avec l'époque moderne vient de l'application du droit divin : le roi n'est plus responsable devant les hommes, mais seulement devant Dieu.
En France, une monarchie absolue fut recherchée par le pouvoir royal. Cette recherche impliquait la suppression ou la limitation des autres formes de pouvoir ; celui de l'Église romaine, celui du clergé et de la noblesse ainsi que celui du parlement. Louis XIV a réussi à mettre en place cette forme d'absolutisme, en développant une conception qualifiée par la suite de monarchie absolue de droit divin. Le terme est utilisé dans son sens restrictif à la monarchie française (depuis le XVIIe siècle jusqu'à la chute de l'Ancien Régime) et aux despotismes éclairés du XVIIIe siècle.
Genèse et bases théoriques

- Il faut remonter à la période suivant la fin du Moyen Âge et surtout à la Renaissance pour trouver les fondements de l'absolutisme en France. Le pouvoir royal a en effet renforcé sa légitimité et son administration à partir de la fin de la guerre de Cent Ans. Ainsi, François Ier peut imposer son autorité sur les domaines religieux et financiers. Ainsi, le concordat de Bologne est imposé malgré l'opposition du Parlement. En ce qui concerne l'impôt, le roi de France arrive à se passer de l'avis des contribuables, même en pays d'États. Les villes ou l'Église sont obligées de payer, de consentir des prêts jamais remboursés. Il soumet aussi les parlements à son autorité supérieure. François Ier se considère bien comme un monarque « absolu » mais il n'est pas assez puissant pour remettre en cause les privilèges médiévaux. L'apparition d'une bureaucratie « d'offices » caractérise aussi la mise en place de l'absolutisme durant cette période. Les officiers servent « à retenir les peuples dans leur devoir », dira Richelieu.
- Au XVIe siècle, Jean Bodin est un des premiers théoriciens de l'absolutisme. Dans les Six livres de la République (1576), il construit une théorie de la « république », dans le sens romain de la « chose publique », c'est-à-dire de l'État, où il met en avant le concept de « puissance de donner et casser la loi » appartenant en propre au souverain, qu'il ait ou non le consentement de ses sujets. Pour Bodin, la république est la communauté humaine où apparaît la souveraineté. La souveraineté implique nécessairement le pouvoir de faire la loi, tous les autres pouvoirs découlant de celui-ci. La monarchie de droit divin est la meilleure incarnation de la souveraineté. Jean Bodin distingue l'absolutisme de la tyrannie. Il critique ceux qui veulent faire de l'État la propriété du monarque. Il voit deux limites à la monarchie absolue : à l'intérieur, le respect des lois fondamentales ; à l'extérieur, le respect des traités conclus et le droit commun à l'ensemble des hommes. Pour Bodin, la souveraineté devait être absolue, ne pouvait être partagée et était un facteur d'unification politique : ce qui faisait la « cité », c'était « l'union d'un peuple sous une seigneurie souveraine ».
- Pour Bodin, Hobbes et Filmer, la souveraineté absolue produisait une stabilité sociale que garantissaient la centralisation politique, la permanence de l'État et la concentration de l'autorité au sommet de l'État. Chez Hobbes, le pouvoir absolu mettait fin au chaos caractéristique d'un état de nature dans lequel chaque individu, souverain pour lui-même, n'agissait que selon sa volonté propre, ce qui produisait un état de guerre et de conflits permanents que seule la soumission de tous à un monarque patriarcal bienveillant pourrait prévenir. L'importance donnée à la soumission et au devoir d'obéissance, caractéristique de l'absolutisme, était donc enracinée dans cette nécessité hobbésienne, mais trouvait aussi une justification dans la légitimité divine du souverain.
- À partir du XVIIe siècle, on assiste à l'épanouissement de l'absolutisme. Dans la première moitié du XVIIe siècle, les périodes de régence constituent des moments difficiles pour le pouvoir royal. Il faut l'action énergique d'un Richelieu pour mater les pouvoirs féodaux. En 1614, à la demande des États généraux, le principe du pouvoir de droit divin entre parmi les lois fondamentales du royaume de France. Le roi détient une puissance parfaite et entière qu'il ne partage avec personne. L'absolutisme est, au sens strict, pour cette période, la négation de la féodalité.
- L'un des théoriciens de l'absolutisme est alors Pierre de Bérulle. Dans la dédicace de son Discours de l'État et des grandeurs de Jésus, adressée à Louis XIII en 1623, il écrit :
- « un monarque est un Dieu selon le langage de l'écriture : un Dieu non par essence mais par puissance ; un Dieu non par nature mais par grâce ; un Dieu non pour toujours mais pour un temps. Un Dieu non pour le Ciel mais pour la Terre. Un Dieu non subsistant, mais dépendant de celui qui est le subsistant par soi-même ; qui étant le Dieu des Dieux, fait les rois Dieux en ressemblance, en puissance et en qualité, Dieux visibles, images du Dieu invisible ». Les doctrines de l'absolutisme servent, au XVIIe siècle surtout, à expliquer et justifier la pratique de l'État autoritaire.
- Richelieu est un des grands penseurs de l'absolutisme. Sa pensée est essentiellement fondée sur l'idée que la puissance est la seule chose nécessaire à l'État. Et comme la personne du roi se confond avec l'État, celui-ci, d'une part, ne doit supporter aucune opposition et, d'autre part, ne doit partager son pouvoir avec personne. Le seul motif à l'action du roi est la raison d'État ; l'intérêt de l'État prime sur tous les autres. « La puissance étant une des choses la plus nécessaire à la grandeur des Rois et au bonheur de leur gouvernement, ceux qui ont la principale conduite d'un État sont obligés particulièrement de ne rien omettre qui puisse contribuer à rendre leur Maître si autorisé, qu'il soit, par ce moyen, considéré de tout le monde… ». Le seul devoir du roi est de suivre ce qui est raison pour l'État. Richelieu comprend bien que de tels principes ouvrent la voie à des abus. Mais c'est un moindre mal car les abus d'un pouvoir fort ne font souffrir que des particuliers, alors que c'est l'ensemble d'une société que met en danger un pouvoir faible. Cependant, l'idée de raison d'État n'a pas été inventée par Richelieu, mais semble avoir été mise au jour par un juriste italien, Botero, dans son œuvre Della Ragion di Stato publiée en 1589 et traduite en français dès 1599.
- Pendant la minorité de Louis XIV, c'est le cardinal de Mazarin qui affronte le soulèvement de la Fronde : les Condé attisent la révolte et le peuple parisien s'agite. Le jeune Louis XIV doit subir l'humiliation de la fuite dans la nuit (« la nuit des rois »). Il gardera toute sa vie un profond ressentiment contre la noblesse frondeuse. Il fut aussi éduqué par Mazarin dans l'idéologie absolutiste selon laquelle le pouvoir ne se partage pas. Omer Talon, qui fut avocat général au parlement de Paris pendant la Fronde (1648-1652) se considère comme le grand-prêtre d'une religion royale dont il se voulut le plus fidèle serviteur.
La conception de Louis XIV est inspirée de celle de Richelieu mais s'en distingue cependant car, pour Richelieu, le roi doit être entouré par une équipe de gouvernement homogène, dirigée par un principal ministre que le roi doit soutenir contre tous. Louis XIV, lui, pense que le roi incarne seul le pouvoir et doit donc seul l'exercer. « C'est à la tête seulement qu'il appartient de délibérer et de résoudre, et toutes les fonctions des autres membres ne consistent que dans l'exécution des commandements qui leur sont donnés ». Il est le seul à connaître la raison d'État, à laquelle il obéit. En effet, la raison d'État est un « mystère divin » ; seul le roi peut la connaître parce qu'il y a un « mystère de la monarchie ». C'est la forme la plus pure de l'absolutisme. Cependant, il faut préciser que Louis XIV n'aurait jamais dit « L'État, c'est moi » et que cette formule lui aurait été attribuée pour condamner sa volonté de gouverner seul.
- Bossuet fonde sa théorie de la monarchie absolue à la fois sur la théologie et sur le pragmatisme. Dans sa Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte (III, 3e proposition), il explique qu'« il y a quelque chose de religieux dans le respect qu'on rend au prince. Le service de Dieu et le respect pour les rois sont choses unies […]. Aussi Dieu a-t-il mis dans les princes quelque chose de divin ». Ceci signifie que quelle que soit la forme du gouvernement, elle est bonne ; et le prince est ministre de Dieu pour le bien. Toute révolte contre le souverain est donc une révolte contre Dieu lui-même même si le prince n'est pas chrétien car toute autorité vient de Dieu. De plus, selon lui, l'essence du pouvoir est d'être autoritaire. L'idée que le pouvoir politique du souverain dérivait de Dieu permettait à Bossuet de présenter le souverain comme le défenseur du bien commun, de l'ordre divin et de ses sujets. Cette origine divine était aussi liée à l'idée de la transmission héréditaire du titre royal. La pensée politique absolutiste opposait en effet aux monarchies électives issues du Moyen Âge le principe héréditaire qui, pour Bossuet, était la meilleure forme de gouvernement, notamment parce qu'elle donnerait au roi un intérêt personnel à travailler pour le bien du royaume et favoriserait la loyauté populaire.
Limites et critiques de l'absolutisme français
Les monarchies absolues sont souvent très limitées au niveau de l'exécution.
- Le roi de France doit respecter des règles qui limitent son pouvoir : il doit appliquer les lois fondamentales du royaume de France.
Pour la succession, le roi ne peut pas choisir son héritier car les principes de l'hérédité, de la primogéniture masculine et de collatéralité masculine des lois fondamentales s'imposent à tous. Il ne peut pas non plus abdiquer. La royauté devient effective avec l'intronisation du candidat par les douze pairs de France (6 laïques et 6 ecclésiastiques) lors de la cérémonie du sacre au cours de laquelle il prononce le serment de protéger les œuvres de l'Église et de maintenir et de défendre les coutumes et les droits de ses peuples. Ainsi, il se doit d'être catholique selon le principe de catholicité du roi, créé véritablement en 1593. Le roi ne peut ni aliéner le domaine royal, ni l'accroître en prenant ou reprenant ce qui relève du domaine privé, excepté avec un motif et une procédure légale, c'est le principe de l'indisponibilité du royaume. Représentant de l'État, le roi dispose du pouvoir de traiter avec les puissances étrangères, de déclarer la guerre, de lever des hommes d'armes, d'émettre de la monnaie, d'accueillir et de naturaliser des étrangers. En matière législative, il n'a pas le pouvoir de changer les lois civiles dont la source est coutumière, canonique et jurisprudentielle. Le roi ne peut rien contre la coutume. Elle ne peut être modifiée de manière autoritaire. Ainsi, il peut peu à peu réduire l'indépendance des villes, des seigneuries, le rôle politique de l'Église, pas les statuts coutumiers ; il peut révoquer les privilèges concédés par un de ses prédécesseurs, mais non les privilèges coutumiers. Le roi peut essayer de les user, de les rogner par des mesures indirectes, il ne peut rien directement, les parlements soumettant les lois royales, avant leur enregistrement, à leur délibération pour vérifier si elles sont justes et raisonnables. Le Parlement ne manque pas de le rappeler : « En même temps, Sire, que nous reconnaissons que vous êtes le seul maître, seul législateur […] nous croyons de notre devoir de vous présenter qu'il y a des lois aussi anciennes que la Monarchie qui sont fixes et invariables, dont le dépôt vous a été transmis par la couronne ; vous promettez à votre sacre de les exécuter… C'est à la stabilité de ces lois que nous sommes redevables de vous avoir pour maître ».
Les édits, les ordonnances et les lettres patentes ne portent que sur le droit public : ce sont presque toujours des règlements d'administration publique. En matière administrative, il nomme les ministres, les gouverneurs militaires, les intendants, etc. En matière judiciaire, la justice est exercée en son nom par une multitude de juridictions dont le degré supérieur est constitué par les parlements régionaux ou les cours souveraines, qui sont ses plus féroces contrepouvoirs (ils ont mené à la Révolution). Le roi peut exceptionnellement retenir sa justice, soit en appelant une cause pour la juger souverainement devant son conseil, soit en donnant un ordre comme celui d'arrêter, de gracier, d'emprisonner ou d'assigner à résidence un particulier avec une lettre de cachet. En matière fiscale, les impôts et les taxes ne sont pas un tribut payé par des peuples vaincus ; ils sont consentis et ne peuvent pas être augmentés sans la réunion des états généraux.
- Louis XIV gouvernait sans premier ministre et décidait seul, tout en prenant les conseils de son chancelier, de ses ministres et de ses secrétaires d'État.

Malgré tous les efforts entrepris par le Roi-Soleil, la monarchie française du XVIIe siècle ne fut jamais totalement absolue. Le royaume de France est l'un des plus peuplés d'Europe et l'administration n'est pas suffisante pour imposer un pouvoir sans limite. Les décisions royales se heurtent à la société de corps : sous l'Ancien Régime, les provinces, les villes, les corporations et ordres disposent de privilèges que le souverain doit respecter. Le clergé a, par exemple, ses propres tribunaux et ses propres procédures judiciaires. Depuis le Moyen Âge, les libertés (entendons les franchises et les exemptions collectives) autorisent un grand nombre de Français à disposer de droits particuliers. Les sujets ne parlent pas tous la même langue, n'ont pas les mêmes mesures… L'absence de moyens d'action efficaces est aussi un frein à l'absolutisme royal : absence de moyens de communication rapides, petit nombre des représentants du roi, faiblesse de la police, faiblesse des ressources… Les états généraux et états provinciaux (Ancien Régime) sont réunis en temps de crise et sont une tribune pour les représentants des trois ordres. Ces institutions vont à l'encontre des visées absolutistes de Louis XIV. C'est pourquoi les états généraux n'ont jamais été réunis sous son règne.
- Au XVIIIe siècle, l'absolutisme est surtout critiqué par les philosophes des Lumières tels que Denis Diderot ou encore Jean-Jacques Rousseau. Cependant, certains philosophes acceptent une forme d'absolutisme, le despotisme éclairé. Dans ce cadre, l'État absolu est soumis à la raison (des Lumières) qui doit tout gouverner. Le despote éclairé utilise son autorité absolue pour faire aboutir les réformes nécessaires au progrès et conformes au bonheur terrestre des individus. Les gouvernés sont perçus comme incapables de saisir le sens du progrès. Il faut donc procéder de façon autoritaire. Les princes, éclairés par les philosophes, doivent faire exécuter leurs plans par une administration efficace. L'absolutisme éclairé conduit à une rationalisation des moyens du pouvoir, à une réduction du pouvoir de l'aristocratie.
Montesquieu s'en prend de deux manières à l'absolutisme. Dans les lettres persanes, il raille l'autorité absolue du roi : « D'ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut ». Dans De l'esprit des lois, il déclare que le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire ne peuvent être concentrés dans les mains de la même classe sociale, sous peine de tomber dans le despotisme. Dans l'Encyclopédie, l'article portant sur l'autorité politique critique l'absolutisme. La remise en cause du système politique prend une tournure radicale en 1789 lorsque les députés se déclarent Assemblée nationale et qu'ils rédigent par la suite une constitution écrite, la première de l'histoire du pays. On passe alors à un régime de monarchie constitutionnelle. Le mot « absolutisme » a été forgé sous la Révolution française, de même que l'expression « Ancien Régime ». Il fut alors chargé d'un sens négatif et systématiquement opposé à l'œuvre de la République. Les journées d' ramènent le roi à Paris ; la cour est déstructurée et Versailles cesse d'être le lieu de l'absolutisme. Quelques années plus tard, les objets du sacre et les symboles royaux sont détruits par les révolutionnaires. La monarchie absolue de droit divin a vécu.
Pouvoir absolu après la monarchie
Durant la Révolution française puis sous le Directoire, le Consulat puis les Premier et Second Empires, apparaissent en France des régimes qualifiés de « césarisme démocratique » pour désigner des gouvernements qui concentrent les pouvoirs au bénéfice de l'exécutif tout en s'appuyant sur le peuple à chaque opération politique majeure, en détournant des procédés de démocratie semi-directe, tels que le référendum, pour en faire des plébiscites (plébiscites napoléoniens). Les apparences démocratiques cachent alors la réalité du césarisme : la confusion des pouvoirs au profit d'un organe incontrôlé, définition même de l'autoritarisme[réf. nécessaire].
Empereur des Français de 1852 à 1870, Napoléon III, exercera un pouvoir absolu de 1852 à 1860, année où le Second Empire commence à devenir progressivement un Empire libéral, quand le Corps législatif et le Sénat obtiennent le droit d'adresse (réponse des Chambres au discours annuel du Trône), puis en 1861, la Constitution est modifiée, donnant au corps législatif le droit de publier ses débats, suivi du pouvoir d'interpeller le gouvernement en 1867, et enfin l'initiative des lois et le droit d'amendement en 1869. C'est l'instauration d'un régime semi-parlementaire.
L'absolutisme en Régime de Vichy (1940-1944)
À la suite de l'invasion allemande du , l'armée française ne cesse de battre en retraite, obligeant le gouvernement Paul Reynaud, réfugié à Bordeaux, de choisir entre, ou continuer la guerre en partant en exil, ou demander l'armistice. C'est ce dernier choix qui est pris le par le gouvernement contre l'avis d'Albert Lebrun, le président de la République.
Si la législation lui en avait donné le droit, Lebrun aurait continué la guerre et n'aurait pas été obligé de nommer à la tête du gouvernement Philippe Pétain qui signa l'armistice le à Compiègne.
Malgré les combats terminés, Pierre Laval, ministre de la Justice, manœuvra pour que l'Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Pétain le à Vichy,, instituant le régime autocratique de Vichy. Au départ seuls 27 parlementaires refusèrent de voter la loi qui « aboutirait inéluctablement à la disparition du régime républicain »[réf. nécessaire] en lui confiant des pouvoirs dictatoriaux, et finalement, ils furent seulement 80 à voter « contre ».
Régime d'exception par l'article 16 (1961-1962)
Le , la dérive des finances publiques fait chuter le gouvernement Félix Gaillard et il fallut 28 jours de longues négociations pour choisir un nouveau chef du gouvernement, le MRP Pierre Pflimlin, le . Craignant que Pflimlin, soupçonné d'être favorable à des négociations avec le FLN (Front de libération nationale), ne « brade l'Algérie », l'officier Pierre Lagaillarde et des généraux comme Raoul Salan et Jacques Massu, forment à Alger un Comité et lancent un coup d'État. Le , le Comité réclame le retour de De Gaulle. Le , le Parlement vote l'État d'urgence sur proposition de Pierre Pflimlin qui démissionne le . Le président de la République René Coty nomme alors De Gaulle chef du gouvernement. Celui-ci rédige une nouvelle constitution, promulguée le 4 octobre 1958.
La Cinquième République donne au président de la République la possibilité d'invoquer l'article 16, qui lui permet de décider sans contre-pouvoir dans un régime absolu et d'exception. Cet article ne pouvant être invoqué que « Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu. » Le but de cet article est de permettre au chef de l'État d'assurer la continuité des pouvoirs publics lors de circonstances exceptionnelles, afin de corriger les errements de l'autorité publique auxquels la Troisième République a dû faire face.
À la suite du putsch des généraux à Alger, le président de la République Charles de Gaulle applique l'État d'urgence le . C'est sous ce régime d'exception que l'article 16 permit à Charles de Gaulle de prendre des décisions sans contrôle parlementaire : prolongation de la durée de la garde à vue à quinze jours et extension de l'« internement administratif » aux partisans de l'Algérie française. Le , à la fin de ces « pouvoirs exceptionnels », une ordonnance proroge l'état d'urgence jusqu'au , puis jusqu'au .
Notes et références
- Alain Boureau, Le simple corps du roi, Éditions de Paris, , p. 13.
- Henri Morel, article « Absolutisme » dans Dictionnaire de philosophie politique, 1996, p. ?[précision nécessaire].
- Philippe Le Bas, France, dictionnaire encyclopédique, vol. 1, (lire en ligne), p. 49 ; Le terme apparaît dans la presse française (par exemple, dans cet article paru en 1822 dans Le Constitutionnel) peu après l’introduction du mot absolutismo en Espagne, dans le contexte de la restauration de la Constitution de Cadix (Delphine Amstutz, « D’absolu à absolutisme : enquête sur un intraduisible historiographique », Littératures classiques, vol. 2018/2, no 96, , p. 21-28 (ISSN 0992-5279, lire en ligne)).
- Guillaume Bernard, Introduction à l’histoire du droit et des institutions, p 269?[précision nécessaire] Studyrama, 2004.
- Arlette Jouanna, Le Pouvoir absolu : Naissance de l'imaginaire politique de la royauté, Gallimard, , 448 p. (ISBN 978-2070120475).
- Jacques Ellul, « Absolutisme », Encyclopædia Universalis,
- Nicholas Henshall, The myth of absolutism: change and continuity in early modern European monarchy, London ; New York : Longman, 1992.
- Friedrich Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État, 1952.
- Peter H. Wilson, Absolutism in central Europe, Coll. « Historical connections », Londres et New York, Routledge, 2000.
- Anthony Giddens, A contemporary critique of historical materialism, volume Two, volume Two, Cambridge ; Oxford, Polity Press, 1996.
- Charles Tilly, « War Making and State Making as Organized Crime. » Dans Bringing the state back in, par Peter B. Evans, Rueschemeyer et Theda Skocpol, Cambridge [Cambridgeshire] ; New York : Cambridge University Press, 1985.
- Richard Lachmann, Capitalists in spite of themselves: elite conflict and economic transitions in early modern Europe, New York, Oxford University Press, 2000.
- Perry Anderson, Lineages of the absolutist state, Londres, N.L.B., 1974.
- William Beik, Absolutism and society in seventeenth-century France state power and provincial aristocracy in Languedoc, Cambridge [Cambridgeshire] ; New York, Cambridge University Press, 1985.
- Tamanaha, Brian Z. 2008. « Understanding Legal Pluralism: Past to Present, Local to Global ». Sydney Law Review, vol. 30, p. 375.
- Robert Brenner, « The Agrarian Roots of European Capitalism », Past & Present, no 97, 1982, p. 16‑113.
- Larry Patriquin, « The Agrarian Origins of the Industrial Revolution in England », Review of Radical Political Economics, vol. 36, no 2, 2004, p. 196‑216.
- Gianni Vaggi, et Peter D. Groenewegen, A concise history of economic thought: from mercantilism to monetarism, Basingstoke : Palgrave Macmillan, 2006.
- Wallerstein, Immanuel. 1990. « L’Occident, le capitalisme et le système-monde moderne ». Sociologie et sociétés, vol. 22, no 1.
- Benno Teschke, « Theorizing the Westphalian System of States: International Relations from Absolutism to Capitalism », European Journal of International Relations, vol. 8, no 1, 2002, p. 5‑48.
- (it) « Organi dello Stato », sur vaticanstate.va (consulté le ).
- Lire aussi Restauration de l'absolutisme en Espagne (période historique, XIXe).
- Robert Derathé, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, p. 308-309, Paris, Vrin, 1995.
- Hobbes, De corpore politico, par II, cap. V.
- Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières: 1715 - 1789, Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 978-2-221-04810-8), p. 686 - 687
- Y a-t-il un État de la Renaissance ?
- La théorie de l'absolutisme au XVIe siècle.
- Jean Bodin, Gérard Mairet (dir.), Les six livres de la République : un abrégé du texte de l’édition de Paris de 1583, 1 vol., Coll. « Le Livre de poche, Paris, France : Librairie générale française, 1993.
- Melvin Richter, « Absolutism », The Blackwell encyclopaedia of political thought, Oxford, Royaume-Uni ; New York, NY, États-Unis : B. Blackwell, 1987.
- Richard Tuck, « Hobbes, Thomas », The Blackwell encyclopaedia of political thought, Oxford, Royaume-Uni ; New York, NY, États-Unis : B. Blackwell, 1987.
- Cardinal de Richelieu, Testament politique, (peu avant 1642).
- Louis XIV, Mémoires.
- La théorie de l'absolutisme au XVIIe siècle.
- Remontrances du Parlement de Paris (1718).
- Montesquieu, Les lettres persanes, Lettre XXIV.
- Montesquieu, De l'esprit des lois, livre XI, chapitre 6.
- Bertrand Pauvert, Droit constitutionnel : théorie générale, Ve République, éd. Studyrama, 2004, p. 205.
- « Napoléon III »
, sur larousse.fr (consulté le )
- « Napoléon III », larousse.fr, consulté le 16 novembre 2016.
- « La République dans la tourmente (1939-1945) », site de l'Assemblée nationale.
- Robert Aron (avec Georgette Elgey), Histoire de Vichy – 1940-1944, éd. Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », Paris, 1954, p. 131.
- Jean-Pierre Azéma et Olivier Wieviorka, Vichy, 1940-1944, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », 2000 et 2004 (1re éd. 1997), 374 p. (ISBN 978-2-262-02229-7), p. 44-46.
- « Les Quatre-vingts qui dirent « non » au projet de loi du 10 juillet 1940 », sur le site univ-perp.fr, consulté le 20 novembre 2008.
- Jean-François Sirinelli, Vie politique française au XXe siècle, Paris, Presses universitaires de France, (ISBN 2-13-046784-9), p. 842.
- Sylvie Thénault, « L'état d'urgence (1955-2005). De l'Algérie coloniale à la France contemporaine : destin d'une loi », Le Mouvement social, no 218, , p. 63-78 (DOI 10.3917/lms.218.0063).
Annexes
Bibliographie
- Lothar Schilling (Hg.), « Absolutismus, ein unersetzliches Forschungskonzept? Eine deutsch-französische Bilanz / L'absolutisme, un concept irremplaçable ? Une mise au point franco-allemande », Pariser Historische Studien, no 79, München (Oldenbourg), 2008, 978-3-486-58095-2. En ligne sur perspectivia.net.
Sources historiques
- Jacques-Bénigne Bossuet, Politique tirée des propres paroles de l'Écriture Sainte, 1709.
- Jacques Ier Stuart, Basilikon doron (Du don royal), 1599.
Études
- Guillaume Bernard, Introduction à l'histoire du droit et des institutions, Studyrama, 2004, disponible sur books.google.com.
- François Bluche, Louis XIV, Paris, Fayard, 1986.
- François Bluche, « La monarchie absolue de droit divin » dans L'Ancien régime : institutions et société, Paris, Fallois, 1993 (lire en ligne).
- Richard Bonney, L'absolutisme, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1989.
- Fanny Cosandey et Robert Descimon, L'absolutisme en France, histoire et historiographie, Éditions du Seuil, coll. « Points Seuil », 2002.
- Joël Cornette, L'Affirmation de l'État absolu, 1515-1652, Hachette, 7e édition, revue et augmentée, 2014.
- Joël Cornette, Absolutisme et Lumières, 1652-1787, Hachette, 8e édition, revue et augmentée, 2014.
- Joël Cornette, La Monarchie absolue, de la Renaissance aux Lumières, La Documentation photographique, 2007.
- Joël Cornette, Le Roi absolu. Une obsession française. 1515-1715, Paris, Tallandier, 2022.
- Robert Derathé, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, Vrin, 1995, disponible sur books.google.com.
- Roland Mousnier, « Quelques remarques pour une comparaison des monarchies absolues en Europe et en Asie », Revue historique, , p. 29-44 (lire en ligne, consulté le ).
Articles connexes
- Architecture baroque sur le lien entre l'absolutisme et l'architecture des XVIIe et XVIIIe siècles
- Autoritarisme
- Raison d'État
- Constitution
- Politique
- Société d'Ancien Régime
- « Puissance de donner et casser la loi »
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Den Store Danske Encyklopædi
- Dictionnaire historique de la Suisse
- Dizionario di Storia
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Universalis
- Visuotinė lietuvių enciklopedija
- Notices d'autorité :
- GND
- Tchéquie
- Textes sur l'absolutisme en France, Clio-Texte
- Portail de l’histoire
- Portail de la politique
- Portail de la monarchie
Auteur: www.NiNa.Az
Date de publication:
wikipedia, wiki, wikipédia, livre, livres, bibliothèque, article, lire, télécharger, gratuit, téléchargement gratuit, mp3, vidéo, mp4, 3gp, jpg, jpeg, gif, png, image, musique, chanson, film, livre, jeu, jeux, mobile, téléphone, android, ios, apple, téléphone portable, samsung, iphone, xiomi, xiaomi, redmi, honor, oppo, nokia, sonya, mi, pc, web, ordinateur
L absolutisme est un concept lie aux reactions de regimes politiques centraux generalement monarchiques visant a l affranchissement des contrepoids parlementaires traditionnels ou constitutionnels lies aux premieres formes de separation des pouvoirs qui ont suivi les formes consultatives droit de remontrance et d enregistrement des lois Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article ne cite pas suffisamment ses sources mai 2024 Les qualificatifs d absolutisme apparaissent quand le pouvoir central se degage des remontrances et oppose des vetos aux contre pouvoirs L absolutisme est lie aux periodes de centralisation politique et militaire caracterisees par la consolidation de la souverainete territoriale des Etats d importants changements d ordre militaire l affaiblissement du droit coutumier la diffusion du droit romain la montee du mercantilisme ainsi qu une importance accrue du role de la cour et surtout du roi dont la sacralite ne se porte plus simplement sur la fonction mais sur la personne physique A partir du XV e siecle l absolutisme reduit graduellement la fragmentation de la souverainete politique caracterisant le Moyen Age il atteint son apogee a la suite de la guerre de Trente Ans 1618 1648 Il amorcera alors son declin aux XVII e et XVIII e siecles a la suite des revolutions anglaise et francaise qui instaurent des contre pouvoirs de type parlementaire L absolutisme ou monarchie absolue est donc un type de regime politique dans lequel le detenteur d une puissance attachee a sa personne concentre en ses mains tous les pouvoirs gouverne sans aucun controle Comme categorie le mot absolutisme a ete invente longtemps apres le systeme de pouvoir qu il est cense definir C est en effet pendant la Restauration que le neologisme est cree et il ne sera mentionne dans le Dictionnaire de l Academie francaise qu a partir de 1878 Des lors ce terme sera utilise dans tous les livres d histoire pour caracteriser la nature du pouvoir politique dans la France d Ancien Regime entre la Renaissance et la Revolution En effet c est de pouvoir absolu poder absoluto expression utilisee par plusieurs auteurs aux XVI e XVII e et XVIII e siecles a propos de la France et de l Espagne que derive le neologisme absolutisme Neanmoins dans le cas de la France le terme absolu vient de la racine latine absolutus qui signifie independant de detache de autonome Cette definition propre a l absolutisme francais marque le contraste entre la monarchie francaise independante et souveraine et la monarchie anglaise qui est dependante et soumise aux influences des affaires feodales puis bourgeoises depuis la Magna Carta la Grande Charte medievale La notion d absolutismePouvoir absolu puissance absolue roi absolu le roi detient tous les pouvoirs qu ils soient legislatifs judiciaires ou executifs voila des locutions souvent declinees notamment par les contemporains de Louis XIII et de Louis XIV pour qualifier la nature de l autorite exercee depuis le Conseil d en haut En voici un exemple apres la mort de Richelieu les officiers de Valence presentent un memoire pour obtenir l abolition de la transaction qu ils ont ete contraints de passer en 1642 en presence et selon les termes de son memoire par le commandement absolu de Mgr le cardinal de Richelieu dont il est notoire que le respect et l autorite ne pouvoient point recevoir de contradiction dans le royaume Dans son edition de 1732 le Dictionnaire de Trevoux au mot absolu indique Souverain independant Prince absolu Il signifie sans reserve sans restriction En latin absolutus participe passe de absolvere signifie detacher delier avant meme de signifier par derive semantique acquitter absoudre En tant qu adjectif absolutus signifie acheve parfait complet qui forme par soi meme un tout La monarchie absolue est toujours centralisatrice La societe est un corps dont le monarque est la tete Il ne doit y avoir dans le corps social qu un seul centre de decision Ainsi on voit qualifier d absolu le pouvoir de celui qui est delie detache de tout lien celui qui ne connait pas de limite externe a son pouvoir celui qui jouit de la summa potestas que l on pourrait traduire par pleine souverainete Par extension on qualifie d absolutistes les regimes politiques autoritaires Le mot absolutisme est un terme pejoratif qui apparait a la fin du XVIII e siecle pour discrediter la monarchie Jacques Ellul revele quatre caracteristiques communes au concept d absolutisme Le pouvoir se concoit lui meme comme etant sans limites que ces limites soient externes corps droit traites morale ou internes freins institutionnels Le souverain absolu est maitre des personnes et des biens Le pouvoir se fonde sur une valeur absolue comme Dieu Mais cela peut aussi etre la raison d Etat La raison d etre du pouvoir absolu echappe au controle De fait ce dernier ne s explique pas et ne peut etre critique L Etat represente le bien Le prince a la connaissance de la verite La ou l Etat regne regnent a la fois bonheur des sujets et verite Il ne peut donc y avoir aucune opposition ni aucune discussion Le pouvoir est stable et invariable Etienne de La Boetie utilisera le theme de l absolutisme pour en faire un court requisitoire en 1549 dans son Discours de la servitude volontaire La pensee de l absolutisme s est formee a une epoque ou de nombreuses guerres intestines dechiraient l Europe Pour Bodin Bossuet et Hobbes contemporains de ces conflits les guerres de Religion en France la guerre des Paysans allemands la guerre civile anglaise ainsi que la guerre de Trente Ans semblaient plaider en faveur de la constitution d un pouvoir central fort capable de discipliner les forces opposees qui semblaient faire sombrer l Europe dans le chaos politique La royaute a ete alors investie d une autorite souveraine permettant de mettre un terme a la fragmentation du pouvoir politique et aux guerres y etant liees Toutefois le terme absolutisme lui meme n entrera dans la pensee politique qu au XIX e siecle Pour Henshall en Angleterre le terme servira d antithese au liberalisme et designera de maniere souple les regimes politiques continentaux autoritaires autocratiques et bureaucratiques Plus tard au XIX e siecle l ecole historique allemande suivie par Weber vit dans l absolutisme un processus de centralisation politique et de rationalisation qui allait donner forme a l Etat moderne De son cote le marxisme suivant en cela Engels y a longtemps vu un moment de transition du feodalisme au capitalisme dans lequel l Etat avait pu momentanement jouer le role de mediateur entre une bourgeoisie montante et une aristocratie declinante Si aujourd hui certaines de ces explications ont perdu de leur pertinence ou ont ete modifiees pour refleter l etat des connaissances historiques elles ont neanmoins contribue a cadrer l absolutisme a l interieur des grands courants de pensee en sciences sociales liberaux weberiens et marxistes ont ainsi laisse leur marque sur sa conceptualisation Devant la grande variabilite des regimes europeens qualifies d absolutisme le concept a fait l objet d importants debats entre les historiens sur son existence au point ou certains notamment Henshall le considerent comme un mythe Il n en continue pas moins d etre utilise en histoire en sciences politiques et en sociologie pour designer un type de regime politique europeen ayant prospere durant la periode 1500 1800 Toutefois meme s il est generalement admis que le pouvoir des monarques n a jamais ete totalement sans limites le niveau de ces limites et leur capacite a entraver l action du roi reste conteste De plus comme peu d accords existent sur les causes de l absolutisme sur ses elements caracteristiques et sur les logiques qui le sous tendaient l usage du concept demeure polysemique et fait reference a des ideaux types et des cas empiriques qui different en fonction des courants theoriques auxquels les auteurs se rattachent Les origines de l absolutismeSi les origines de l absolutisme font encore debat en sciences sociales la majorite des explications situe son origine dans une crise de l ordre feodal qui aurait pris forme a partir du XV e siecle De maniere schematique trois grands types d explications peuvent etre distingues L absolutisme comme crise intellectuelle et morale Dans une premiere explication l absolutisme aurait ete la reponse a une crise intellectuelle et morale Le foisonnement intellectuel de la Renaissance la reforme protestante et la revolution scientifique auraient remis en question la conception du monde feodal causant une crise de legitimation de l autorite qui aurait a son tour contribue a l instabilite politique et favorise les guerres L absolutisme aurait alors ete la reponse a cette crise intellectuelle ayant remis en question l ordre politique feodal et ses processus de legitimation en affirmant la necessite d une autorite souveraine centralisee d origine divine L absolutisme comme consolidation du pouvoir d Etat Article connexe Un deuxieme type d explication dans laquelle on peut placer Giddens et Tilly met l accent sur une crise de l ordre international et les impacts d un processus de militarisation au centre de la dynamique de formation des Etats modernes Dans ce modele les elites politiques controlant l Etat auraient cherche a accroitre leur pouvoir de taxation au detriment des nobles et des paysans en construisant un appareil militaire leur permettant de concentrer plus de ressources dans leurs mains Ce processus aurait ete favorise par des changements importants dans les technologies militaires l apparition de la poudre a canon notamment aurait contribue a rendre obsoletes les fortifications qui permettaient a de petits groupes de nobles armes d exercer un controle militaire et politique sur de petits Etats fragmentes Ces changements auraient contribue a resserrer le controle de l Etat sur son territoire et a accroitre ses capacites de gestion interne Giddens avance qu a cote de la capacite accrue des Etats a pacifier la societe a l interieur de frontieres de mieux en mieux definies le processus de territorialisation aurait cree un systeme international de type moderne constitue d Etats souverains Pour la tradition allemande mettant de l avant le primat de la politique etrangere ce systeme international aurait ete caracterise par une competition accrue entre les Etats qui aurait necessite une centralisation politique et un renforcement de l autorite Ainsi la logique inherente a la competition internationale et a la militarisation aurait contribue a produire une nouvelle forme d Etat ayant plus de moyens plus centralise et dote d une autorite centrale forte L absolutisme comme re institution du rapport de classe Le troisieme type d explication marxiste fait appel a la notion de crise dans les rapports de production qui aurait necessite de re instituer le rapport feodal dans un Etat centralise Les consequences de la peste noire de 1349 des revoltes paysannes et de la montee des villes et de la bourgeoisie auraient pour Anderson fragilise la capacite des nobles a extraire de maniere extra economique le surproduit des mains des paysans Le servage serait entre en crise menacant la position sociale de la noblesse La centralisation politique et juridique le deplacement de l autorite vers le haut et la militarisation du sommet de l Etat auraient alors ete une reaction permettant de re instituer le rapport social feodal et la capacite de la noblesse a exploiter la paysannerie La centralisation fit perdre a la noblesse certains droits politiques et juridiques dont elle disposait au Moyen Age et la militarisation de l Etat central la desarma progressivement Mais ces pertes furent compensees par la protection de son statut de classe et par son integration dans le nouvel appareil politique et bureaucratique de l Etat absolutiste naissant Ainsi sous des apparences modernes d Etat centralise et bureaucratique l absolutisme cacherait pour Anderson une nature profondement feodale Anderson ajoute une distinction importante entre l absolutisme en Europe de l Ouest celui auquel le terme fait generalement reference et dont l ideal type est la France de Louis XIV et l absolutisme a l est qui aboutit non pas a l abolition du servage mais a son renouvellement Alors qu a l ouest la noblesse avait investi l appareil d Etat en compensation de la disparition du servage a l est les paysans furent ecrases et le servage fut maintenu et raffermi Pratique de l absolutismeLa pratique de l absolutisme est associee a l accroissement du role de la cour et de la personne du monarque a l integration politique des etats a un processus de bureaucratisation a l emergence d un systeme politique international moderne et a d importants changements en matiere de droit Sur le plan economique emerge le mercantilisme alors que les ventes de bureaux d Etat permettent aux elites de considerer l Etat comme un patrimoine prive et que les logiques dynastiques entre les Etats continuent de repondre a une logique d accumulation politique laissant ainsi ouvert le debat sur le caractere moderne ou archaique de l absolutisme Domestication de la noblesse le role de la cour Pour Norbert Elias la centralisation politique et le desarmement de la noblesse confererent a la cour royale un role particulier que ce soit dans la socialisation de la noblesse ou dans la constitution de reseaux d alliances politiques inter elites Le faste des rituels ostentatoires de la cour inscrivait les nobles dans une hierarchie symbolique mettant de l avant l importance de la soumission au roi et permettant aux nobles de projeter une image de richesse et de prestige qui venait soutenir leur statut politique La presence a la cour devenant de plus en plus importante la capacite du roi a expulser un noble de sa cour consideree comme faisant partie de sa maison privee lui conferait un important pouvoir La soumission au roi tant symbolique que pratique devint ainsi un critere primordial permettant a l aristocratie d acceder au lieu ou se nouaient les alliances politiques qui structuraient le royaume renforcant par la l autorite personnelle du roi La cour fut donc centrale dans le processus de domestication de la noblesse L integration des Etats absolutisme horizontal ou vertical La domestication de la noblesse fut aussi realisee par l integration et la soumission des etats a la hierarchie absolutiste La noblesse et le clerge disposaient au Moyen Age d institutions politiques notamment des parlements qui leur permettaient de faire contre poids au pouvoir royal Pour Lachmann la dynamique entre la couronne et les etats va produire deux formes differentes d absolutisme dont les ideaux types s incarnent respectivement dans l Angleterre et dans la France l absolutisme horizontal et l absolutisme vertical Dans l absolutisme horizontal anglais la reforme protestante aurait donne a la couronne la possibilite d eliminer le clerge comme concurrent politique En se saisissant des avoirs du clerge la couronne aurait alors pris un avantage notable sur la grande noblesse et aurait ete capable de soumettre cette derniere au niveau national L elimination politique de la grande noblesse aurait alors laisse un vide politique et la couronne se serait appuyee sur la gentry pour construire l Etat au niveau local produisant du meme coup un futur adversaire politique qui allait etre capable de la combattre durant la revolution anglaise Dans l absolutisme vertical francais la couronne aurait ete incapable d eliminer politiquement la grande noblesse et le clerge Elle aurait contourne le pouvoir des elites en nouant des liens avec les organismes corporatistes et les corps politiques constitues au niveau local L Etat absolutiste aurait reussi a s enraciner au niveau local en integrant verticalement ces corps politiques et y aurait etabli sa juridiction en concurrence avec celles de la grande noblesse et du clerge Une fois l Etat absolutiste bien implante les nobles auraient achete des positions dans l appareil d Etat pour s y integrer ce qui constitua une source de revenus importante pour l Etat Bureaucratisation rationalisation et droit L absolutisme crea aussi une importante bureaucratie pour assurer son fonctionnement la centralisation de l autorite au sommet de l Etat necessitant un appareil politique plus developpe que celui des etats du Moyen Age L apparition de la bureaucratie et la centralisation politique necessita aussi d importants changements sur le plan du droit Le Moyen Age qui avait ete caracterise par la pluralite des sources de droit qui correspondait a la fragmentation de la souverainete politique ne pouvait fournir un droit apte a uniformiser les decisions prises par le bureaucratie En consequence l Europe continentale redecouvrit le droit romain alors que les juges nommes par la couronne britannique eteignaient graduellement les droits coutumiers en creant la Common Law Ce developpement d une bureaucratie encadree par le droit est presente par certains influences par Weber comme un processus de rationalisation menant a une forme d Etat moderne et trouverait son ideal type dans la bureaucratie politico militaire prussienne Toutefois l une des principales caracteristiques de l absolutisme notamment en France etait la venalite des offices c est a dire la propension de l Etat a vendre des postes dans l appareil d Etat et celle des elites a considerer ces postes comme leur propriete personnelle Ainsi l absolutisme est presente par certains comme le precurseur de l Etat rationnel legal et par d autres comme un Etat patrimonial traverse par le clientelisme Le mercantilisme La periode absolutiste fut aussi caracterisee par la montee de la pensee mercantiliste qui assignait a l economie l objectif de servir les desseins de grandeur et de puissance de l Etat un Etat plus riche pouvait lever plus facilement des armees et equiper des navires Il s agissait d abord d eviter par l instauration de la comptabilite nationale que la balance des paiements soit deficitaire puis par des mesures protectionnistes et l instauration de monopoles de proteger les marchands nationaux leurs routes commerciales et l industrie locale Le colbertisme en France ira jusqu a developper des ateliers nationaux qui devaient favoriser la puissance industrielle du pays Si certains auteurs comme Wallerstein voient dans le mercantilisme l expression de l emergence d un systeme monde capitaliste d autres soulignent que l absolutisme restait gouverne fondamentalement par une logique d ordre geopolitique le pouvoir passait par des conquetes territoriales une accumulation geopolitique plutot que par une accumulation economique qui restait encore un moyen et non une fin Le systeme politique international Un debat similaire a lieu entre d un cote les auteurs qui voient dans la periode absolutiste l emergence d un systeme d Etat moderne et les auteurs qui soulignent la persistance des logiques dynastiques dans la raison d Etat Les premiers voient dans les processus de centralisation politique de territorialisation et de rationalisation un phenomene permettant a l Etat d emerger comme un acteur institutionnel autonome capable de poursuivre ses propres interets D autres notamment Tescke soulignent plutot que l Europe continentale etait encore dominee par des logiques dynastiques centrees autour des interets des grandes familles royales et imperiales Ainsi plusieurs alliances politiques auraient ete consacrees par des mariages alliant des dynasties familiales et les actions des Etats auraient ete dans ce modele lourdement conditionnees par les interets de ces familles qui souvent avaient des assises dans plusieurs Etats differents et eloignes les uns des autres En philosophieOn a parfois presente le philosophe anglais Thomas Hobbes 1588 1679 comme le theoricien du pouvoir absolu En realite il s est essentiellement attache a etudier les rapports de l Homme avec le pouvoir degageant de la l idee de droits imprescriptibles qui seront a l origine de la declaration des droits de l homme et du citoyen Selon Bruno Latour ne en 1947 le contraire du relativisme n est pas l universalisme republicain mais l absolutisme L absolutisme dans le mondeRegimes politiques de jure dans le monde 2025 Republiques Republiques a regime presidentiel Republiques a regime presidentiel liees a un regime parlementaire Republiques a regime semi presidentiel Republiques a regime parlementaire republique parlementaire Republiques ou la constitution n accorde le droit a gouverner qu a un parti unique ou un parti dominant Etat communiste Monarchies Monarchies constitutionnelles dans lesquelles le monarque n exerce que peu ou pas le pouvoir le monarque a souvent une autorite constitutionnelle et morale elevee Monarchies semi constitutionnelles dans lesquelles le monarque exerce la majorite des pouvoirs souvent avec un parlement disposant de faibles pouvoirs Monarchies absolues Gouvernement militaire Dictatures militaires Autres Autres systemes gouvernements provisoires Pas de gouvernement Six Etats ont pour regime une monarchie absolue Au Moyen Orient Arabie saoudite Royaume Oman Sultanat Qatar Emirat En Asie Oceanie Brunei Sultanat En Afrique Eswatini Royaume En Europe Vatican l appellation de monarchie absolue est revendiquee par l EtatL absolutisme en EuropeGravure allemande representant la decapitation de Charles Ier d Angleterre XVII e siecle Au XVIII e siecle les monarques les plus representatifs du pouvoir absolu sont Charles III d Espagne 1716 1788 et Frederic II de Prusse 1712 1786 ce dernier etant l exemple le plus frequemment evoque de despote eclaire La maison de Savoie 1032 1946 a egalement pratique cette forme de pouvoir et les residences des Savoie autour de Turin en sont l illustration architecturale L absolutisme releve davantage de la pratique du pouvoir que d une doctrine politique La justification de l absolutisme en Angleterre En Angleterre les Stuarts 1603 1714 ont essaye de rogner les droits politiques du Parlement Jacques Ier tente a plusieurs reprises de gouverner sans convoquer le Parlement qui a en principe un droit de regard sur la levee de nouveaux impots Dans ses discours et ses ecrits il rappelle que son pouvoir est de droit divin Son absolutisme s exprime egalement dans le domaine de la religion Il souhaite imposer l anglicanisme a tous ses sujets persecutant les puritains et les catholiques Son fils Charles Ier continue le projet absolutiste La guerre civile qui marque la fin de son regne aboutit a la premiere revolution anglaise Charles Ier perd le combat et se trouve decapite Apres la parenthese republicaine d Olivier Cromwell la monarchie est restauree C est pendant la periode mouvementee de la fin de la dynastie Stuart que le philosophe Thomas Hobbes se fait le theoricien de l absolutisme Il cherche a fonder l absolutisme sur autre chose que Dieu ou la tradition Dans son principal ouvrage le Leviathan il identifie le pouvoir souverain au pouvoir absolu Il pense que sans l instauration d un pouvoir absolu la societe n est pas viable Pour lui le monarque le plus absolu n a pas plus de pouvoir que l assemblee souveraine elue de maniere democratique La seule difference est que le roi exerce son pouvoir autrement et dans de meilleures conditions qu une assemblee Il est donc plus efficace Le pouvoir du souverain ne vient pas d un pacte que celui ci aurait conclu avec le peuple car ce pacte limiterait immanquablement le pouvoir royal Il vient pour Hobbes d un pacte que les particuliers ont conclu entre eux Chaque homme autorise le roi a gouverner a condition que les autres en fassent autant Les particuliers s etant desistes du droit de gouverner il y a un transfert de competence vers le souverain sans obligation reciproque De ce fait le pouvoir du souverain est absolu et n a d autres limites que la puissance meme de l Etat Hobbes pense aussi que la finalite du pouvoir justifie l absolutisme La fin de toute societe civile est la protection et la conservation de tous ses membres Les citoyens sont donc censes avoir accorde au souverain autant de pouvoir que necessaire pour assurer cette conservation Hobbes pense qu un pouvoir limite serait incapable d assurer la paix civile Il va meme jusqu a affirmer que le droit d agir selon leur conscience doit etre enleve aux individus car l exercice de ce droit risque d etre une source de dissension incessante Cependant Hobbes pose une limite a l absolutisme Puisque la justification de celui ci est la preservation de la vie les citoyens n ont pas a obeir a un souverain qui leur commande de se tuer En effet les hommes ne se sont pas dessaisis du droit a defendre leur vie lorsque celle ci est en peril L absolutisme en France La monarchie absolue Ce systeme est celui de la monarchie francaise d Ancien Regime Le pouvoir n est ni soumis a celui de l Empereur ou du pape Le pouvoir est impartage car le roi ne partage son autorite avec personne Louis XIV n a pas cree l absolutisme en France Les rois du Moyen Age etaient deja des rois absolus car leur leur pouvoir etait souverain et impartage La difference avec l epoque moderne vient de l application du droit divin le roi n est plus responsable devant les hommes mais seulement devant Dieu En France une monarchie absolue fut recherchee par le pouvoir royal Cette recherche impliquait la suppression ou la limitation des autres formes de pouvoir celui de l Eglise romaine celui du clerge et de la noblesse ainsi que celui du parlement Louis XIV a reussi a mettre en place cette forme d absolutisme en developpant une conception qualifiee par la suite de monarchie absolue de droit divin Le terme est utilise dans son sens restrictif a la monarchie francaise depuis le XVII e siecle jusqu a la chute de l Ancien Regime et aux despotismes eclaires du XVIII e siecle Genese et bases theoriques Louis XIV par Hyacinthe Rigaud en 1701 il est le modele des souverains absolus Il faut remonter a la periode suivant la fin du Moyen Age et surtout a la Renaissance pour trouver les fondements de l absolutisme en France Le pouvoir royal a en effet renforce sa legitimite et son administration a partir de la fin de la guerre de Cent Ans Ainsi Francois Ier peut imposer son autorite sur les domaines religieux et financiers Ainsi le concordat de Bologne est impose malgre l opposition du Parlement En ce qui concerne l impot le roi de France arrive a se passer de l avis des contribuables meme en pays d Etats Les villes ou l Eglise sont obligees de payer de consentir des prets jamais rembourses Il soumet aussi les parlements a son autorite superieure Francois Ier se considere bien comme un monarque absolu mais il n est pas assez puissant pour remettre en cause les privileges medievaux L apparition d une bureaucratie d offices caracterise aussi la mise en place de l absolutisme durant cette periode Les officiers servent a retenir les peuples dans leur devoir dira Richelieu Au XVI e siecle Jean Bodin est un des premiers theoriciens de l absolutisme Dans les Six livres de la Republique 1576 il construit une theorie de la republique dans le sens romain de la chose publique c est a dire de l Etat ou il met en avant le concept de puissance de donner et casser la loi appartenant en propre au souverain qu il ait ou non le consentement de ses sujets Pour Bodin la republique est la communaute humaine ou apparait la souverainete La souverainete implique necessairement le pouvoir de faire la loi tous les autres pouvoirs decoulant de celui ci La monarchie de droit divin est la meilleure incarnation de la souverainete Jean Bodin distingue l absolutisme de la tyrannie Il critique ceux qui veulent faire de l Etat la propriete du monarque Il voit deux limites a la monarchie absolue a l interieur le respect des lois fondamentales a l exterieur le respect des traites conclus et le droit commun a l ensemble des hommes Pour Bodin la souverainete devait etre absolue ne pouvait etre partagee et etait un facteur d unification politique ce qui faisait la cite c etait l union d un peuple sous une seigneurie souveraine Pour Bodin Hobbes et Filmer la souverainete absolue produisait une stabilite sociale que garantissaient la centralisation politique la permanence de l Etat et la concentration de l autorite au sommet de l Etat Chez Hobbes le pouvoir absolu mettait fin au chaos caracteristique d un etat de nature dans lequel chaque individu souverain pour lui meme n agissait que selon sa volonte propre ce qui produisait un etat de guerre et de conflits permanents que seule la soumission de tous a un monarque patriarcal bienveillant pourrait prevenir L importance donnee a la soumission et au devoir d obeissance caracteristique de l absolutisme etait donc enracinee dans cette necessite hobbesienne mais trouvait aussi une justification dans la legitimite divine du souverain A partir du XVII e siecle on assiste a l epanouissement de l absolutisme Dans la premiere moitie du XVII e siecle les periodes de regence constituent des moments difficiles pour le pouvoir royal Il faut l action energique d un Richelieu pour mater les pouvoirs feodaux En 1614 a la demande des Etats generaux le principe du pouvoir de droit divin entre parmi les lois fondamentales du royaume de France Le roi detient une puissance parfaite et entiere qu il ne partage avec personne L absolutisme est au sens strict pour cette periode la negation de la feodalite L un des theoriciens de l absolutisme est alors Pierre de Berulle Dans la dedicace de son Discours de l Etat et des grandeurs de Jesus adressee a Louis XIII en 1623 il ecrit un monarque est un Dieu selon le langage de l ecriture un Dieu non par essence mais par puissance un Dieu non par nature mais par grace un Dieu non pour toujours mais pour un temps Un Dieu non pour le Ciel mais pour la Terre Un Dieu non subsistant mais dependant de celui qui est le subsistant par soi meme qui etant le Dieu des Dieux fait les rois Dieux en ressemblance en puissance et en qualite Dieux visibles images du Dieu invisible Les doctrines de l absolutisme servent au XVII e siecle surtout a expliquer et justifier la pratique de l Etat autoritaire Richelieu est un des grands penseurs de l absolutisme Sa pensee est essentiellement fondee sur l idee que la puissance est la seule chose necessaire a l Etat Et comme la personne du roi se confond avec l Etat celui ci d une part ne doit supporter aucune opposition et d autre part ne doit partager son pouvoir avec personne Le seul motif a l action du roi est la raison d Etat l interet de l Etat prime sur tous les autres La puissance etant une des choses la plus necessaire a la grandeur des Rois et au bonheur de leur gouvernement ceux qui ont la principale conduite d un Etat sont obliges particulierement de ne rien omettre qui puisse contribuer a rendre leur Maitre si autorise qu il soit par ce moyen considere de tout le monde Le seul devoir du roi est de suivre ce qui est raison pour l Etat Richelieu comprend bien que de tels principes ouvrent la voie a des abus Mais c est un moindre mal car les abus d un pouvoir fort ne font souffrir que des particuliers alors que c est l ensemble d une societe que met en danger un pouvoir faible Cependant l idee de raison d Etat n a pas ete inventee par Richelieu mais semble avoir ete mise au jour par un juriste italien Botero dans son œuvre Della Ragion di Stato publiee en 1589 et traduite en francais des 1599 Pendant la minorite de Louis XIV c est le cardinal de Mazarin qui affronte le soulevement de la Fronde les Conde attisent la revolte et le peuple parisien s agite Le jeune Louis XIV doit subir l humiliation de la fuite dans la nuit la nuit des rois Il gardera toute sa vie un profond ressentiment contre la noblesse frondeuse Il fut aussi eduque par Mazarin dans l ideologie absolutiste selon laquelle le pouvoir ne se partage pas Omer Talon qui fut avocat general au parlement de Paris pendant la Fronde 1648 1652 se considere comme le grand pretre d une religion royale dont il se voulut le plus fidele serviteur La conception de Louis XIV est inspiree de celle de Richelieu mais s en distingue cependant car pour Richelieu le roi doit etre entoure par une equipe de gouvernement homogene dirigee par un principal ministre que le roi doit soutenir contre tous Louis XIV lui pense que le roi incarne seul le pouvoir et doit donc seul l exercer C est a la tete seulement qu il appartient de deliberer et de resoudre et toutes les fonctions des autres membres ne consistent que dans l execution des commandements qui leur sont donnes Il est le seul a connaitre la raison d Etat a laquelle il obeit En effet la raison d Etat est un mystere divin seul le roi peut la connaitre parce qu il y a un mystere de la monarchie C est la forme la plus pure de l absolutisme Cependant il faut preciser que Louis XIV n aurait jamais dit L Etat c est moi et que cette formule lui aurait ete attribuee pour condamner sa volonte de gouverner seul Bossuet fonde sa theorie de la monarchie absolue a la fois sur la theologie et sur le pragmatisme Dans sa Politique tiree des propres paroles de l Ecriture sainte III 3e proposition il explique qu il y a quelque chose de religieux dans le respect qu on rend au prince Le service de Dieu et le respect pour les rois sont choses unies Aussi Dieu a t il mis dans les princes quelque chose de divin Ceci signifie que quelle que soit la forme du gouvernement elle est bonne et le prince est ministre de Dieu pour le bien Toute revolte contre le souverain est donc une revolte contre Dieu lui meme meme si le prince n est pas chretien car toute autorite vient de Dieu De plus selon lui l essence du pouvoir est d etre autoritaire L idee que le pouvoir politique du souverain derivait de Dieu permettait a Bossuet de presenter le souverain comme le defenseur du bien commun de l ordre divin et de ses sujets Cette origine divine etait aussi liee a l idee de la transmission hereditaire du titre royal La pensee politique absolutiste opposait en effet aux monarchies electives issues du Moyen Age le principe hereditaire qui pour Bossuet etait la meilleure forme de gouvernement notamment parce qu elle donnerait au roi un interet personnel a travailler pour le bien du royaume et favoriserait la loyaute populaire Limites et critiques de l absolutisme francais Les monarchies absolues sont souvent tres limitees au niveau de l execution Le roi de France doit respecter des regles qui limitent son pouvoir il doit appliquer les lois fondamentales du royaume de France Pour la succession le roi ne peut pas choisir son heritier car les principes de l heredite de la primogeniture masculine et de collateralite masculine des lois fondamentales s imposent a tous Il ne peut pas non plus abdiquer La royaute devient effective avec l intronisation du candidat par les douze pairs de France 6 laiques et 6 ecclesiastiques lors de la ceremonie du sacre au cours de laquelle il prononce le serment de proteger les œuvres de l Eglise et de maintenir et de defendre les coutumes et les droits de ses peuples Ainsi il se doit d etre catholique selon le principe de catholicite du roi cree veritablement en 1593 Le roi ne peut ni aliener le domaine royal ni l accroitre en prenant ou reprenant ce qui releve du domaine prive excepte avec un motif et une procedure legale c est le principe de l indisponibilite du royaume Representant de l Etat le roi dispose du pouvoir de traiter avec les puissances etrangeres de declarer la guerre de lever des hommes d armes d emettre de la monnaie d accueillir et de naturaliser des etrangers En matiere legislative il n a pas le pouvoir de changer les lois civiles dont la source est coutumiere canonique et jurisprudentielle Le roi ne peut rien contre la coutume Elle ne peut etre modifiee de maniere autoritaire Ainsi il peut peu a peu reduire l independance des villes des seigneuries le role politique de l Eglise pas les statuts coutumiers il peut revoquer les privileges concedes par un de ses predecesseurs mais non les privileges coutumiers Le roi peut essayer de les user de les rogner par des mesures indirectes il ne peut rien directement les parlements soumettant les lois royales avant leur enregistrement a leur deliberation pour verifier si elles sont justes et raisonnables Le Parlement ne manque pas de le rappeler En meme temps Sire que nous reconnaissons que vous etes le seul maitre seul legislateur nous croyons de notre devoir de vous presenter qu il y a des lois aussi anciennes que la Monarchie qui sont fixes et invariables dont le depot vous a ete transmis par la couronne vous promettez a votre sacre de les executer C est a la stabilite de ces lois que nous sommes redevables de vous avoir pour maitre Les edits les ordonnances et les lettres patentes ne portent que sur le droit public ce sont presque toujours des reglements d administration publique En matiere administrative il nomme les ministres les gouverneurs militaires les intendants etc En matiere judiciaire la justice est exercee en son nom par une multitude de juridictions dont le degre superieur est constitue par les parlements regionaux ou les cours souveraines qui sont ses plus feroces contrepouvoirs ils ont mene a la Revolution Le roi peut exceptionnellement retenir sa justice soit en appelant une cause pour la juger souverainement devant son conseil soit en donnant un ordre comme celui d arreter de gracier d emprisonner ou d assigner a residence un particulier avec une lettre de cachet En matiere fiscale les impots et les taxes ne sont pas un tribut paye par des peuples vaincus ils sont consentis et ne peuvent pas etre augmentes sans la reunion des etats generaux Louis XIV gouvernait sans premier ministre et decidait seul tout en prenant les conseils de son chancelier de ses ministres et de ses secretaires d Etat Carte administrative sous l Ancien Regime Malgre tous les efforts entrepris par le Roi Soleil la monarchie francaise du XVII e siecle ne fut jamais totalement absolue Le royaume de France est l un des plus peuples d Europe et l administration n est pas suffisante pour imposer un pouvoir sans limite Les decisions royales se heurtent a la societe de corps sous l Ancien Regime les provinces les villes les corporations et ordres disposent de privileges que le souverain doit respecter Le clerge a par exemple ses propres tribunaux et ses propres procedures judiciaires Depuis le Moyen Age les libertes entendons les franchises et les exemptions collectives autorisent un grand nombre de Francais a disposer de droits particuliers Les sujets ne parlent pas tous la meme langue n ont pas les memes mesures L absence de moyens d action efficaces est aussi un frein a l absolutisme royal absence de moyens de communication rapides petit nombre des representants du roi faiblesse de la police faiblesse des ressources Les etats generaux et etats provinciaux Ancien Regime sont reunis en temps de crise et sont une tribune pour les representants des trois ordres Ces institutions vont a l encontre des visees absolutistes de Louis XIV C est pourquoi les etats generaux n ont jamais ete reunis sous son regne Au XVIII e siecle l absolutisme est surtout critique par les philosophes des Lumieres tels que Denis Diderot ou encore Jean Jacques Rousseau Cependant certains philosophes acceptent une forme d absolutisme le despotisme eclaire Dans ce cadre l Etat absolu est soumis a la raison des Lumieres qui doit tout gouverner Le despote eclaire utilise son autorite absolue pour faire aboutir les reformes necessaires au progres et conformes au bonheur terrestre des individus Les gouvernes sont percus comme incapables de saisir le sens du progres Il faut donc proceder de facon autoritaire Les princes eclaires par les philosophes doivent faire executer leurs plans par une administration efficace L absolutisme eclaire conduit a une rationalisation des moyens du pouvoir a une reduction du pouvoir de l aristocratie Montesquieu s en prend de deux manieres a l absolutisme Dans les lettres persanes il raille l autorite absolue du roi D ailleurs ce roi est un grand magicien il exerce son empire sur l esprit meme de ses sujets il les fait penser comme il veut Dans De l esprit des lois il declare que le pouvoir executif legislatif et judiciaire ne peuvent etre concentres dans les mains de la meme classe sociale sous peine de tomber dans le despotisme Dans l Encyclopedie l article portant sur l autorite politique critique l absolutisme La remise en cause du systeme politique prend une tournure radicale en 1789 lorsque les deputes se declarent Assemblee nationale et qu ils redigent par la suite une constitution ecrite la premiere de l histoire du pays On passe alors a un regime de monarchie constitutionnelle Le mot absolutisme a ete forge sous la Revolution francaise de meme que l expression Ancien Regime Il fut alors charge d un sens negatif et systematiquement oppose a l œuvre de la Republique Les journees d octobre 1789 ramenent le roi a Paris la cour est destructuree et Versailles cesse d etre le lieu de l absolutisme Quelques annees plus tard les objets du sacre et les symboles royaux sont detruits par les revolutionnaires La monarchie absolue de droit divin a vecu Pouvoir absolu apres la monarchie Durant la Revolution francaise puis sous le Directoire le Consulat puis les Premier et Second Empires apparaissent en France des regimes qualifies de cesarisme democratique pour designer des gouvernements qui concentrent les pouvoirs au benefice de l executif tout en s appuyant sur le peuple a chaque operation politique majeure en detournant des procedes de democratie semi directe tels que le referendum pour en faire des plebiscites plebiscites napoleoniens Les apparences democratiques cachent alors la realite du cesarisme la confusion des pouvoirs au profit d un organe incontrole definition meme de l autoritarisme ref necessaire Articles detailles Constitution francaise de 1852 et Empire autoritaire Empereur des Francais de 1852 a 1870 Napoleon III exercera un pouvoir absolu de 1852 a 1860 annee ou le Second Empire commence a devenir progressivement un Empire liberal quand le Corps legislatif et le Senat obtiennent le droit d adresse reponse des Chambres au discours annuel du Trone puis en 1861 la Constitution est modifiee donnant au corps legislatif le droit de publier ses debats suivi du pouvoir d interpeller le gouvernement en 1867 et enfin l initiative des lois et le droit d amendement en 1869 C est l instauration d un regime semi parlementaire L absolutisme en Regime de Vichy 1940 1944 Articles detailles Loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 et Vote des pleins pouvoirs constituants a Philippe Petain A la suite de l invasion allemande du 10 mai 1940 l armee francaise ne cesse de battre en retraite obligeant le gouvernement Paul Reynaud refugie a Bordeaux de choisir entre ou continuer la guerre en partant en exil ou demander l armistice C est ce dernier choix qui est pris le 16 juin 1940 par le gouvernement contre l avis d Albert Lebrun le president de la Republique Si la legislation lui en avait donne le droit Lebrun aurait continue la guerre et n aurait pas ete oblige de nommer a la tete du gouvernement Philippe Petain qui signa l armistice le 22 juin a Compiegne Malgre les combats termines Pierre Laval ministre de la Justice manœuvra pour que l Assemblee nationale vote les pleins pouvoirs a Petain le 10 juillet a Vichy instituant le regime autocratique de Vichy Au depart seuls 27 parlementaires refuserent de voter la loi qui aboutirait ineluctablement a la disparition du regime republicain ref necessaire en lui confiant des pouvoirs dictatoriaux et finalement ils furent seulement 80 a voter contre Regime d exception par l article 16 1961 1962 Articles detailles loi constitutionnelle du 3 juin 1958 et Article 16 de la Constitution de la Cinquieme Republique francaise Le 15 avril 1958 la derive des finances publiques fait chuter le gouvernement Felix Gaillard et il fallut 28 jours de longues negociations pour choisir un nouveau chef du gouvernement le MRP Pierre Pflimlin le 13 mai Craignant que Pflimlin soupconne d etre favorable a des negociations avec le FLN Front de liberation nationale ne brade l Algerie l officier Pierre Lagaillarde et des generaux comme Raoul Salan et Jacques Massu forment a Alger un Comite et lancent un coup d Etat Le 15 mai le Comite reclame le retour de De Gaulle Le 17 mai 1958 le Parlement vote l Etat d urgence sur proposition de Pierre Pflimlin qui demissionne le 28 mai Le president de la Republique Rene Coty nomme alors De Gaulle chef du gouvernement Celui ci redige une nouvelle constitution promulguee le 4 octobre 1958 La Cinquieme Republique donne au president de la Republique la possibilite d invoquer l article 16 qui lui permet de decider sans contre pouvoir dans un regime absolu et d exception Cet article ne pouvant etre invoque que Lorsque les institutions de la Republique l independance de la Nation l integrite de son territoire ou l execution de ses engagements internationaux sont menaces d une maniere grave et immediate et que le fonctionnement regulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu Le but de cet article est de permettre au chef de l Etat d assurer la continuite des pouvoirs publics lors de circonstances exceptionnelles afin de corriger les errements de l autorite publique auxquels la Troisieme Republique a du faire face A la suite du putsch des generaux a Alger le president de la Republique Charles de Gaulle applique l Etat d urgence le 22 avril 1961 C est sous ce regime d exception que l article 16 permit a Charles de Gaulle de prendre des decisions sans controle parlementaire prolongation de la duree de la garde a vue a quinze jours et extension de l internement administratif aux partisans de l Algerie francaise Le 29 septembre 1961 a la fin de ces pouvoirs exceptionnels une ordonnance proroge l etat d urgence jusqu au 15 juillet 1962 puis jusqu au 31 mai 1963 Notes et referencesAlain Boureau Le simple corps du roi Editions de Paris 1988 p 13 Henri Morel article Absolutisme dans Dictionnaire de philosophie politique 1996 p precision necessaire Philippe Le Bas France dictionnaire encyclopedique vol 1 1840 lire en ligne p 49 Le terme apparait dans la presse francaise par exemple dans cet article paru en 1822 dans Le Constitutionnel peu apres l introduction du mot absolutismo en Espagne dans le contexte de la restauration de la Constitution de Cadix Delphine Amstutz D absolu a absolutisme enquete sur un intraduisible historiographique Litteratures classiques vol 2018 2 no 96 2018 p 21 28 ISSN 0992 5279 lire en ligne Guillaume Bernard Introduction a l histoire du droit et des institutions p 269 precision necessaire Studyrama 2004 a et b Arlette Jouanna Le Pouvoir absolu Naissance de l imaginaire politique de la royaute Gallimard 2013 448 p ISBN 978 2070120475 Jacques Ellul Absolutisme Encyclopaedia Universalis 2007 Nicholas Henshall The myth of absolutism change and continuity in early modern European monarchy London New York Longman 1992 Friedrich Engels L origine de la famille de la propriete privee et de l Etat 1952 a b c d e et f Peter H Wilson Absolutism in central Europe Coll Historical connections Londres et New York Routledge 2000 a et b Anthony Giddens A contemporary critique of historical materialism volume Two volume Two Cambridge Oxford Polity Press 1996 a et b Charles Tilly War Making and State Making as Organized Crime Dans Bringing the state back in par Peter B Evans Rueschemeyer et Theda Skocpol Cambridge Cambridgeshire New York Cambridge University Press 1985 a b c et d Richard Lachmann Capitalists in spite of themselves elite conflict and economic transitions in early modern Europe New York Oxford University Press 2000 a b et c Perry Anderson Lineages of the absolutist state Londres N L B 1974 William Beik Absolutism and society in seventeenth century France state power and provincial aristocracy in Languedoc Cambridge Cambridgeshire New York Cambridge University Press 1985 Tamanaha Brian Z 2008 Understanding Legal Pluralism Past to Present Local to Global Sydney Law Review vol 30 p 375 Robert Brenner The Agrarian Roots of European Capitalism Past amp Present no 97 1982 p 16 113 Larry Patriquin The Agrarian Origins of the Industrial Revolution in England Review of Radical Political Economics vol 36 no 2 2004 p 196 216 a et b Gianni Vaggi et Peter D Groenewegen A concise history of economic thought from mercantilism to monetarism Basingstoke Palgrave Macmillan 2006 Wallerstein Immanuel 1990 L Occident le capitalisme et le systeme monde moderne Sociologie et societes vol 22 no 1 a et b Benno Teschke Theorizing the Westphalian System of States International Relations from Absolutism to Capitalism European Journal of International Relations vol 8 no 1 2002 p 5 48 it Organi dello Stato sur vaticanstate va consulte le 12 juin 22 Lire aussi Restauration de l absolutisme en Espagne periode historique XIX e Robert Derathe Jean Jacques Rousseau et la science politique de son temps p 308 309 Paris Vrin 1995 Hobbes De corpore politico par II cap V a et b Jean de Viguerie Histoire et dictionnaire du temps des Lumieres 1715 1789 Laffont coll Bouquins 1995 ISBN 978 2 221 04810 8 p 686 687 Y a t il un Etat de la Renaissance La theorie de l absolutisme au XVI e siecle Jean Bodin Gerard Mairet dir Les six livres de la Republique un abrege du texte de l edition de Paris de 1583 1 vol Coll Le Livre de poche Paris France Librairie generale francaise 1993 Melvin Richter Absolutism The Blackwell encyclopaedia of political thought Oxford Royaume Uni New York NY Etats Unis B Blackwell 1987 Richard Tuck Hobbes Thomas The Blackwell encyclopaedia of political thought Oxford Royaume Uni New York NY Etats Unis B Blackwell 1987 Cardinal de Richelieu Testament politique peu avant 1642 Louis XIV Memoires La theorie de l absolutisme au XVII e siecle Remontrances du Parlement de Paris 1718 Montesquieu Les lettres persanes Lettre XXIV Montesquieu De l esprit des lois livre XI chapitre 6 Bertrand Pauvert Droit constitutionnel theorie generale Ve Republique ed Studyrama 2004 p 205 Napoleon III sur larousse fr consulte le 16 mai 2023 Napoleon III larousse fr consulte le 16 novembre 2016 La Republique dans la tourmente 1939 1945 site de l Assemblee nationale Robert Aron avec Georgette Elgey Histoire de Vichy 1940 1944 ed Fayard coll Les grandes etudes contemporaines Paris 1954 p 131 Jean Pierre Azema et Olivier Wieviorka Vichy 1940 1944 Paris Editions Perrin coll Tempus 2000 et 2004 1re ed 1997 374 p ISBN 978 2 262 02229 7 p 44 46 Les Quatre vingts qui dirent non au projet de loi du 10 juillet 1940 sur le site univ perp fr consulte le 20 novembre 2008 Jean Francois Sirinelli Vie politique francaise au XX e siecle Paris Presses universitaires de France 1995 ISBN 2 13 046784 9 p 842 Sylvie Thenault L etat d urgence 1955 2005 De l Algerie coloniale a la France contemporaine destin d une loi Le Mouvement social no 218 2007 p 63 78 DOI 10 3917 lms 218 0063 AnnexesSur les autres projets Wikimedia absolutisme sur le Wiktionnaireabsolutiste sur le Wiktionnaire Bibliographie Lothar Schilling Hg Absolutismus ein unersetzliches Forschungskonzept Eine deutsch franzosische Bilanz L absolutisme un concept irremplacable Une mise au point franco allemande Pariser Historische Studien no 79 Munchen Oldenbourg 2008 978 3 486 58095 2 En ligne sur perspectivia net Sources historiques Jacques Benigne Bossuet Politique tiree des propres paroles de l Ecriture Sainte 1709 Jacques Ier Stuart Basilikon doron Du don royal 1599 Etudes Guillaume Bernard Introduction a l histoire du droit et des institutions Studyrama 2004 disponible sur books google com Francois Bluche Louis XIV Paris Fayard 1986 Francois Bluche La monarchie absolue de droit divin dans L Ancien regime institutions et societe Paris Fallois 1993 lire en ligne Richard Bonney L absolutisme PUF coll Que sais je 1989 Fanny Cosandey et Robert Descimon L absolutisme en France histoire et historiographie Editions du Seuil coll Points Seuil 2002 Joel Cornette L Affirmation de l Etat absolu 1515 1652 Hachette 7e edition revue et augmentee 2014 Joel Cornette Absolutisme et Lumieres 1652 1787 Hachette 8e edition revue et augmentee 2014 Joel Cornette La Monarchie absolue de la Renaissance aux Lumieres La Documentation photographique 2007 Joel Cornette Le Roi absolu Une obsession francaise 1515 1715 Paris Tallandier 2022 Robert Derathe Jean Jacques Rousseau et la science politique de son temps Vrin 1995 disponible sur books google com Roland Mousnier Quelques remarques pour une comparaison des monarchies absolues en Europe et en Asie Revue historique juillet septembre 1984 p 29 44 lire en ligne consulte le 26 avril 2017 Articles connexes Architecture baroque sur le lien entre l absolutisme et l architecture des XVII e et XVIII e siecles Autoritarisme Raison d Etat Constitution Politique Societe d Ancien Regime Puissance de donner et casser la loi Liens externes Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Den Store Danske Encyklopaedi Dictionnaire historique de la Suisse Dizionario di Storia Gran Enciclopedia Catalana Universalis Visuotine lietuviu enciklopedija Notices d autorite GND Tchequie Textes sur l absolutisme en France Clio Texte Portail de l histoire Portail de la politique Portail de la monarchie