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La souveraineté dérivé de souverain du latin médiéval superus de super dessus désigne le pouvoir suprême reconnu à l Éta

Souveraineté

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Souveraineté
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La souveraineté (dérivé de « souverain », du latin médiéval superus, de super, « dessus ») désigne le pouvoir suprême reconnu à l'État, qui implique l'exclusivité de sa compétence sur le territoire national (souveraineté interne) et son indépendance absolue dans l'ordre international où il n'est limité que par ses propres engagements (souveraineté externe). C'est l'exclusivité de la puissance détenue par un État sur l’étendue de son territoire, et l’indépendance dont jouit cet État sur le plan international.

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Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (janvier 2024).

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Chambre des communes du Royaume-Uni

La notion de souveraineté ne doit pas être confondue avec celle de suzeraineté, même si les deux termes émergent avec la langue française à partir du Moyen Âge sur la base d'une racine latine commune, super, désignant « ce qui est au-dessus, au sommet ». De facto, la dignité de roi est placée au sommet de la pyramide féodale en tant que suzerain, et aucun pouvoir, qu'il soit séculier ou ecclésiastique, ne lui est supérieur, c'est-à-dire qu'aucune autre entité exerçant un pouvoir n'est susceptible d'avoir l'autorité nécessaire et reconnue pour réformer, contredire ou annuler ses décisions, ni lui imposer le paiement d'aucun tribut.

L'adjectif souverain est employé pendant l'Ancien Régime pour désigner les cours de justice de dernier ressort, notamment les parlements, mais aussi les cours de la Table de marbre et des Eaux et forêts, par la suite à partir du XIXe siècle la Cour de cassation et le Conseil d'État.

Définition

Définition juridique

Origines

Article détaillé : Souveraineté (philosophie).

La souveraineté est d'abord un objet de réflexion philosophique. Le concept de souveraineté est ainsi traité, d'abord par Aristote. Il faudra attendre Jean Bodin afin qu'elle soit définie plus formellement dans son magnum opus Les Six Livres de la République en 1576. Le concept de souveraineté sera par la suite influencé notamment par Hobbes, Rousseau, Hegel et Marx.

Évolution

La définition retenue aujourd'hui en droit est celle énoncée par Louis Le Fur à la fin du XIXe siècle : « La souveraineté est la qualité de l'État de n'être obligé ou déterminé que par sa propre volonté, dans les limites du principe supérieur du droit, et conformément au but collectif qu'il est appelé à réaliser ».

Cette définition retient donc deux critères :

  • l'État souverain n'agit que selon sa propre volonté, c'est le corollaire du droit à l'autodétermination (droit des peuples à disposer d'eux-mêmes) ;
  • cette volonté ne peut se manifester qu'à l'intérieur des règles du droit international coutumier ou conventionnel, lequel comprend le droit produit par des organisations internationales à caractère universel (par ex., l'ONU et les institutions spécialisées) et régional (par ex., l'Union européenne).

Une définition classique de la souveraineté se trouve dans la sentence arbitrale rendue en l'affaire de l'île de Palmas (États-Unis c/Pays-Bas, 4 avril 1928) où l'arbitre unique, Max Huber, déclare : « Sovereignty in the relations between States signifies independence. Independence in regard to a portion of the globe is the right to exercise therein, to the exclusion of any other State, the functions of a State ».

Un politologue américain, Stephen Krasner, limite les dimensions de la souveraineté aux questions d'autorité et de contrôle. Cependant, cette position reste contestable.

La notion de terra nullius peut être utilisée pour l'acquisition de la souveraineté sur un territoire sans maître.

Souveraineté en France

En France, la souveraineté est définie dans la Constitution de 1958 :

  • Article 2 : La langue de la République est le français. L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L'hymne national est « La Marseillaise ». La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ». Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
  • Article 3 : La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret. Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.
  • Article 4 : Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi. La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation.

La souveraineté se traduit également en droit par la notion de pouvoir constituant (originaire ou dérivé), qui édicte des normes juridiques : celles de la Constitution. Dans la théorie classique de la hiérarchie des normes, ces normes sont supérieures à toutes les autres. Cette hiérarchie est cependant mise à mal par les questions de la transformation de la souveraineté, notamment au vu du développement du droit international et surtout de l'intégration européenne. Cette complexité du droit entraîne une insécurité juridique.

Rapports entre souveraineté et compétences

Selon la définition classique du droit constitutionnel allemand, qui est très souvent reprise, la souveraineté est la « compétence de la compétence » (la « Kompetenz-Kompetenz » du constitutionnaliste allemand Georg Jellinek), c'est-à-dire que celui qui décide quelles sont les personnes compétentes pour telle ou telle matière est le souverain. Le souverain peut donc déléguer ou transférer des compétences, sans que cela ne touche à sa souveraineté, tant qu'il conserve la possibilité de reprendre ces compétences.

En droit constitutionnel français, le Conseil constitutionnel distingue les transferts de compétences par l'État français aux Communautés européennes des transferts de souveraineté. Les premiers sont autorisés : ils consistent en un transfert qui est réversible, tandis que les seconds sont inconstitutionnels, car définitifs. Cependant, de nombreux détracteurs de l'Union considèrent cette différence comme relevant d'un caractère uniquement sémantique, puisque même s'il est possible que la France sorte de l'Union et retrouve ses pleines compétences, c'est hautement improbable.

Mais le souverain ne délègue pas toutes ses compétences. Avec l'émergence, sous l'effet du libéralisme politique, de la théorie d'un État gendarme minimaliste, les compétences reconnues à l'État furent restreintes à ce que l'on nomme ses fonctions régaliennes, c'est-à-dire les compétences minimales de tout souverain, qui ne peuvent faire l'objet d'aucune délégation. Cependant, par la théorie de l'État providence, développée en réaction contre l'État minimaliste, d'autres compétences, d'ordre social notamment, font partie de l'exercice de la souveraineté.

Fonctions régaliennes traditionnelles

Dans presque tous les États, la souveraineté s'exerce au minimum dans les domaines suivants :

  • la sécurité extérieure : la diplomatie (prévention) et la défense nationale (armée en cas de conflit) ;
  • la sécurité intérieure : la police, la loi (définition de normes juridiques) ;
  • la justice ;
  • les finances : monnaie, collecte des impôts, et contrôle des marchés financiers.

Cependant, on a pu voir dans certains pays, où le « libéralisme » est poussé à l'extrême, que certaines de ces compétences peuvent elles-mêmes être déléguées. C'est le cas notamment aux États-Unis de certaines fonctions d'ordre militaire (surveillance…) qui sont transférées à des entreprises privées : le gouvernement exerce une sorte de sponsorship sur des consortiums privés (voir Network Centric Warfare).

Cette évolution, limitée aux États-Unis, n'en exerce pas moins une influence importante dans le processus de mondialisation, à travers le Web.

Autres compétences

À ces domaines traditionnels de compétences se sont ajoutés (liste non exhaustive) :

  • l'instruction ;
  • la santé ;
  • les politiques sociales : logements, sécurité sociale, cohésion sociale, emploi : prise en charge du risque chômage, des accidents de travail… (à noter qu'en France, par une particularité historique, une grande partie du risque chômage est prise en charge par les partenaires sociaux) ;
  • l'environnement : installations classées, catastrophes naturelles, biodiversité…
  • la culture : c'est un point sensible pour quelques pays ; la France défend le principe de l'exception culturelle, tandis que les États-Unis souhaitent répandre l'American way of life.

De plus, même s'il ne s'agit pas de nouvelles compétences, mais d'une nouvelle application des compétences régaliennes de l'État dans des domaines relativement nouveaux, on peut également citer :

  • tout ce qui touche à l'édiction de normes en matière de sécurité des systèmes d'information.

Typologie des souverainetés

Selon Jean-Fabien Spitz dans John Locke et les fondements de la liberté moderne (2001), « l'introduction [du concept de souveraineté] dans la philosophie politique aux débuts de l'époque moderne semble avoir eu pour effet un déplacement définitif des questions pertinentes : il ne s'agit plus de savoir si un pouvoir est juste (ce qui revient à subordonner l'existence du pouvoir à sa moralité), mais de savoir à qui appartient le pouvoir de commander et comment ce pouvoir a été conféré ».

Cependant, cette typologie basée sur les personnes qui possèdent la souveraineté et la manière dont celle-ci leur a été conférée montre ses limites aujourd'hui, puisqu'elle entraîne des confusions. Les différentes typologies modernes se basent donc sur les formes de la souveraineté.

Typologie classique

Confusion de la souveraineté de droit divin et de la souveraineté royale

Souveraineté de droit divin

Dans un régime théocratique, la souveraineté appartient au représentant de Dieu. Il y eut des tentatives de théocratie au XIIIe siècle, lorsque les papes tentèrent d'imposer leur volonté aux rois (conflits entre Philippe le Bel et Boniface VIII), et au XVIe siècle avec la dictature de Jean Calvin pendant la première République de Genève.

Souveraineté royale

Dans un régime monarchique, la souveraineté appartient au Roi. Dans ce type de régime, le peuple conserve un pouvoir d'expression (voir dans l'Histoire de France la tradition des États généraux).

Confusion

La plupart des régimes monarchiques sont en réalité de droit divin et les papes étaient également des monarques. On oppose plutôt pouvoir spirituel (direction des croyants) et pouvoir temporel (séculaire). Le pape possédait les deux pouvoirs, le premier sur l'Église (communauté des croyants) tandis que le second se limitait à ses terres. Le roi, lui, ne possédait que le pouvoir temporel sur ses sujets.

Souveraineté populaire et souveraineté nationale

Souveraineté populaire
Article détaillé : Souveraineté populaire.

La souveraineté populaire a été défendue à l'origine par les révolutionnaires « radicaux », notamment par certains éminents philosophes des Lumières avec en première place J.-J. Rousseau dans son ouvrage Du contrat social.

Chaque citoyen détient une part de souveraineté et cela se traduit traditionnellement par un régime de démocratie directe (ou pure), avec suffrage universel, puisque nul ne peut être dépossédé de la part de souveraineté qui est conférée à chaque citoyen.

La souveraineté populaire repose sur le peuple, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens actuels d'un pays (c'est donc un ensemble réel, on prend en compte les vivants, contrairement à la souveraineté nationale). Il ne peut pas s'exprimer directement, c'est matériellement impossible. C'est pour cela que le peuple aura recours à des mandataires (des élus), qui auront un mandat impératif : ces élus seront tenus de faire exactement ce pour quoi ils ont été élus : ils devront exécuter ce que leur disent leurs électeurs, en effet, ils ont pour obligation d'agir pour le bien de leurs électeurs (et non pour l'intérêt commun comme dans le cas de la souveraineté nationale), et s'ils ne le font pas, ils pourront alors être révoqués, la volonté du peuple étant intouchable et inviolable.

Le Peuple ne pouvant prendre des lois contraires à ses intérêts, la Loi est forcément juste : c'est le principe de Primauté de la loi.

Souveraineté nationale
Article détaillé : Souveraineté nationale.

La souveraineté nationale est une notion développée par Sieyès. Selon cette conception, la souveraineté appartient à la nation, une entité abstraite et indivisible. Cet ensemble est fictif puisqu'il ne se limite pas aux seuls citoyens présents, mais inclut les citoyens passés et futurs ; elle est supérieure aux sommes (les individus) qui la composent.

La souveraineté nationale se traduit par un régime représentatif, puisque la Nation ne peut gouverner directement, étant fictif : il y a donc recours à des mandataires, titulaires d'un mandat représentatif, les représentants. Ils œuvrent dans l'intérêt de la Nation et chacun la représente entièrement (et non leurs seuls électeurs). La Nation étant fictive, il ne peut y avoir de contrôle sur eux ; pour éviter qu'ils n'abusent de leur pouvoir, il faut mettre en place des contre-pouvoirs : séparation des pouvoirs au niveau horizontal (par fonctions), fédéralisme au niveau vertical (par niveaux de territoires).

La souveraineté nationale va également dans le sens d'un suffrage censitaire, même si elle ne s'oppose pas fondamentalement à un suffrage universel. En effet, même en faisant voter l'ensemble des citoyens d'un pays, seule une infime partie de la Nation pourrait voter. On peut donc très bien limiter le suffrage à un nombre un peu plus limité de citoyens, en privilégiant ceux considérés comme les plus capables (capacité à lire et écrire, comprendre la vie politique, avoir le temps et l'indépendance nécessaire, d'où le critère de la richesse).

Mélange des deux notions

Il faut noter d'emblée que, même au plus fort de la séparation de ces deux notions, à l'époque révolutionnaire, les termes de souveraineté nationale et souveraineté populaire étaient synonymes, quand bien même les deux notions étaient déjà séparées.

Selon l'article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958, « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum ». De plus, l'article 27 dispose que « Tout mandat impératif est nul. » Ainsi, en faisant coexister un régime représentatif avec des procédures de démocratie directe, la Ve République mêle donc les deux notions.

Typologie moderne

On dégage aujourd'hui le plus souvent trois dimensions de souveraineté, quoique certains auteurs, comme le politologue Stephen Krasner, en présentent parfois plus.

Souveraineté interne

Celle-ci se réfère à l’administration qu’un gouvernement organise à l’intérieur d’un État. Raymond Carré de Malberg définit à cet égard la souveraineté interne comme le caractère suprême du pouvoir du souverain sur ses sujets et un territoire, qui n’admet en théorie aucun autre pouvoir ni au-dessus de lui, ni en concurrence avec lui.

Souveraineté westphalienne ou indépendance voire interdépendance

Elle se traduit par l’exclusion des acteurs extérieurs dans le processus domestique de gouvernement, ce qui est entériné par l'article 2.7 de la Charte des Nations unies qui dispose qu'« Aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un État (…) ». Cette exclusion est, en principe, réciproque entre les États, même si la tendance naturelle est d'affirmer son indépendance au niveau interne tout en cherchant à influer sur l'État voisin.

Si le concept de souveraineté westphalienne est récent, son origine, elle, est ancienne : à la suite de la guerre de Trente Ans, la paix de Westphalie en 1648 établit la notion de souveraineté territoriale comme doctrine de non-ingérence dans les affaires d'autres nations.

En théorie, donc, en droit international, tous les États sont égaux et indépendants.

Dans les faits, la souveraineté des États n'est pas absolue. Il ne suffit pas d'afficher des principes pour que cela garantisse l'indépendance. Ils peuvent être influencés, voire contrôlés, par :

  • d'autres États (impérialisme, néocolonialisme) : la critique la plus nette est portée contre les États-Unis, la seule superpuissance depuis la chute de l'ex-URSS ;
  • des organisations internationales, en particulier l'Organisation des Nations unies.

Stephen Krasner sépare de la souveraineté westphalienne la souveraineté interdépendante, qu'il définit comme la capacité des autorités de contrôler les mouvements transfrontaliers.

Cependant, on peut infirmer cette nouvelle typologie, puisque le simple contrôle des mouvements aux frontières n'est qu'une particularité du protectionnisme inclus dans la notion d'indépendance.

Souveraineté internationale légale

Article détaillé : État en droit international.

Celle-ci confère à un État sa reconnaissance internationale. En pratique, ce sont les autres États qui reconnaissent cette souveraineté, en reconnaissant une collectivité humaine comme État, soit par une déclaration publique unilatérale, soit en concluant un traité ou en établissant des relations diplomatiques avec cette collectivité. Il se peut que cette souveraineté soit refusée par la communauté internationale comme ce fut le cas à la Catalogne en 2017.

Histoire de la souveraineté

Avant l'apparition des États, au XIIIe siècle[réf. nécessaire], le pouvoir était individualisé (il appartenait à une personne, voire à un groupe de personnes). D'ailleurs, dans un premier temps, le terme de souverain, qui a remplacé celui de suzerain, ne désignait qu'une seule personne, le roi dans un système monarchique, avant d'être étendu à d'autres notions que l'État représenterait (le peuple, la Nation…).

Construction des États au Moyen Âge, qui se poursuit à la Renaissance

La Renaissance italienne débuta très tôt, vers le XIIIe siècle environ. À ce bouleversement économique et culturel, s'ajoutait une transformation de la politique, avec l'apparition des Cités-États, ces Républiques essentiellement maritimes (Venise, Gênes, Pise, Amalfi) ou Florence. Le représentant de l'État, le doge, y était élu à vie et était en principe révocable.

En France

Articles détaillés : État en France et Histoire de l'État en France.

L'État français, lui, s'est dégagé progressivement depuis le XIIe siècle jusqu'au XVIe siècle. Cette émergence s'est faite par la lutte du roi de France, qui n'était encore que le suzerain, contre :

  • à l'extérieur :
    • le pape (qui, avant d'être un chef religieux, était un chef d'État étranger) :
      • lutte de Philippe le Bel et de Boniface VIII contre la bulle Unam Sanctam de ce dernier et victoire de Philippe le Bel,
      • promulgation par Charles VII de la Pragmatique Sanction, qui limitait au profit du pouvoir royal les droits du pape en matière de nomination aux évêchés et aux abbayes, de perception des revenus ecclésiastiques, d'appels, d'excommunications ou d'interdits,
    • l'empereur du Saint-Empire romain germanique : les juristes dégagèrent l'adage selon lequel « le roi est empereur en son royaume »,
  • à l'intérieur :
    • les seigneurs féodaux, au moyen :
      • d'une administration soumise au roi et autonome des seigneurs, dont on peut remonter l'origine aux missi dominici de Charlemagne, remplacés ensuite par les intendants. François Ier est considéré comme le premier véritable souverain (Jean Bodin). S'appuyant sur une administration composée d'environ 1500 personnes, il imposa le français (au lieu du latin) comme langue officielle du droit et de l'administration par l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539),
      • d'une fiscalité autonome : l’impôt féodal (prélevé par le seigneur), qui domine du Xe au XIIIe siècle, va être progressivement remplacé par l'impôt royal. Cela débute avec la décime de Philippe le Bel qui instaure un système d’impôt de répartition associant les prélèvements par feu (foyer), sur les terres et sur le revenu ; viendra ensuite la gabelle de Jean II.
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Armand Jean du Plessis de Richelieu, par Philippe de Champaigne.

C’est sous Richelieu, ministre de 1624 à 1642, que le mot État s’impose en France. C'est Cardin Le Bret, son conseiller juridique qui théorise pour lui les principes de l'action de l'État et notamment celui de la souveraineté. Il écrit à ce propos : « m’étant proposé de représenter en cet ouvrage en quoi consiste la souveraineté du Roi : il me semble que je ne puis commencer plus à propos que par la description de la Royauté. Il serait mal aisé d’en rapporter une plus accomplie que celle que donne Philon d'Alexandrie quand il dit qu’elle est une suprême et perpétuelle puissance déférée à un seul qui lui donne le droit de commander absolument et qui n’a pour but que le repos et l’utilité publique… Quant à moi, j’estime qu’on ne doit attribuer le nom et la qualité d’une souveraineté parfaite et accomplie qu’à celles [royautés] qui ne dépendent que de Dieu et qui ne sont sujettes qu’à ses lois ». Plus loin il continue : « mais depuis que Dieu a établi les Rois sur eux, ils (les peuples) ont été privés de ce droit de Souveraineté ; et l’on a plus observé par lois que les Commandements et les édits des Princes comme le remarque Ulpien. » Cette vision des choses s’impose longtemps en France et d’une certaine façon la révolution se contente de mettre le Peuple à la place du Roi comme le souligne Hannah Arendt. « Sur le plan théorique, » écrit-elle, la déification du peuple durant la Révolution française fut la conséquence inéluctable de faire découler de la même source la loi et le pouvoir. La prétention de la royauté absolue à reposer sur un « droit divin » avait façonné la souveraineté séculière à l’image d’un dieu à la fois tout-puissant et législateur de l’univers, c’est-à-dire à l’image du dieu dont la Volonté est loi. La « volonté générale » de Rousseau et de Robespierre est toujours cette « Volonté divine qui n’a besoin que de vouloir pour produire une loi ». Des œuvres de Cardin le Bret, de Bodin ou de Hobbes, il ressort que la loi vient du souverain et donc qu’elle n’est qu’un commandement du pouvoir, qu’elle n’a pas d’autorité propre. Si Hannah Arendt s’intéresse tant à cette question, c’est que des juristes et des philosophes n’ont pas été sans remarquer ce que pouvait donner ce type de loi dans les États totalitaires.

Souveraineté et fédéralisme

Au XVIIe siècle au niveau de la conception de l'État et de la loi qui lui est sous-jacente, la France et l'Angleterre évoluent dans des directions opposées. Alors que la France se dirige vers l'absolutisme, l'Angleterre commence sa marche vers la démocratie. Quelque temps avant que Richelieu n’arrive au pouvoir en France, le roi Jacques Ier d'Angleterre, qui veut imposer la monarchie absolue dans son pays, s’oppose fortement au Parlement anglais et au grand juriste Lord Coke. Pour le roi, anticipant la position de Cardin le Bret, la loi est « l'émanation de la volonté du souverain ». En face, Lord Coke réplique que le roi « est soumis à Dieu et à la loi ». En effet dans cette tradition juridique, la loi n’est pas un commandement comme le note Hannah Arendt, mais ce qui relie (le mot lex signifiant « liaison étroite »). De ce fait, il n’y a ni « besoin d’une source absolue d’autorité » ni surtout que la loi suprême vienne du pouvoir puisqu’au contraire elle vient le limiter. Dans ces conditions, un système fédéral est possible et deux niveaux de souveraineté peuvent coexister puisque la souveraineté est d’emblée comprise comme limitée. Les États-Unis, fortement influencés par la tradition de Lord Coke, ont un système fédéral dans lequel, outre l’État fédéral (Washington DC), des États locaux possèdent des organes législatifs, exécutifs et judiciaires propres qui exercent, selon la division des pouvoirs prévue dans la Constitution des États-Unis, un droit souverain dans leurs champs de compétence.

À la Renaissance, le mouvement de centralisation du pouvoir royal français culmina avec la monarchie absolue. La fréquence des États généraux diminua singulièrement. Jacques-Bénigne Bossuet définit les principes de l'absolutisme, dont le symbole était le règne du Roi soleil Louis XIV. Celui-ci ébaucha une unification du droit français avec l'édit de Saint-Germain-en-Laye (1679). Cependant, l'essentiel du droit restait coutumier ou canonique.

La centralisation, accompagnée de l'absolutisme du pouvoir, est une particularité française qui tient à la construction de l'État français qui s'est faite par la lutte contre les pouvoirs féodaux locaux. Dans tous les autres États occidentaux qui se sont construits à la même époque (l'empire de Charles Quint, l'empire de la Couronne d'Angleterre…), les tentatives de centralisation et d'absolutisme ont échoué. Dans les autres, la construction de l'État a été empêchée par ces pouvoirs locaux (Italie, Allemagne).

Les Lumières

De nouvelles théories politiques ont émergé au siècle des Lumières, pour lutter contre le pouvoir royal souverain (France, Royaume-Uni). Les philosophes du Lumières introduisirent ainsi les concepts de :

  • Séparation des pouvoirs (John Locke, Montesquieu) ;
  • Droits naturels, (Hugo Grotius, école de Salamanque, Samuel von Pufendorf, Jean-Jacques Rousseau).

C'est Jean-Jacques Rousseau qui a le plus inspiré la conception moderne de la souveraineté en France, avec Du Contrat social (1762), la considérant comme « inaltérable » et « indivisible », et émanant de la volonté générale exprimée par le peuple.

Pour Emmanuel-Joseph Sieyès, la souveraineté appartient à la Nation constituée par le Tiers-État, représenté par des parlementaires réunis en Assemblée nationale. Sieyès théorise le premier la souveraineté nationale dans Qu'est-ce que le Tiers-État ? (1788).

La souveraineté change alors de main, elle appartient désormais au peuple ou à la nation (voir supra, souverainetés populaire et nationale). Ces théories se sont traduites en droit au travers de la construction des États-Nations : France et États-Unis à la fin du XVIIIe siècle, XIXe siècle pour le reste de l'Europe, hormis l'empire austro-hongrois (1918).

Montée des nationalismes au XIXe siècle

En Europe

Des théories juridiques sont venues redéfinir au XIXe siècle le concept de souveraineté pour justifier la puissance de leurs États-Nations. Les théoriciens du droit public furent notamment :

  • Maurice Hauriou, théorie de l'État de puissance, qui reprend la tradition de la souveraineté de Jean Bodin, Machiavel, et Thomas Hobbes ;
  • Hans Kelsen, théorie de l'État de droit, positivisme juridique, cette théorie généralise les codes juridiques et en établit une hiérarchie ;
  • Léon Duguit, théorie de l'État de service.

Ces deux dernières théories sont empreintes d'idéologie (positivisme juridique).

Aux États-Unis

La construction de l'État fédéral s'est faite par l'opposition à la Couronne d'Angleterre. Cette opposition s'est particulièrement manifestée avec les questions de droit de propriété, dans la déclaration d'indépendance, dont Thomas Jefferson fut l'un des protagonistes. Ceci explique l'importance de l'économie et de la propriété intellectuelle dans la conception de la souveraineté que se font les Américains aujourd'hui.

Après-guerre et difficulté du développement des relations internationales

Émergence du concept de limitation de la souveraineté

Jusqu'au XVIIIe siècle, les théoriciens des Lumières ne s'étaient penchés que sur les moyens de limitation de la souveraineté interne (pouvoir royal).

Le XXe siècle a vu émerger, à la suite du paroxysme des nationalismes et des totalitarismes du XIXe au XXe siècle (première et seconde guerres mondiales notamment) et de la quasi-destruction du fonctionnement de la société internationale, l'idée qu'il fallait limiter les risques de dérive des systèmes législatifs (voir légicentrisme) et contrôler l'application des droits fondamentaux dans les constitutions, comme dans la loi fondamentale allemande de 1949 (voir aussi constitutionnalisme).

À cet égard, la Charte de l'Organisation des Nations unies en 1948, qui reconnaît le principe de souveraineté, corollaire du principe de non-ingérence, autorise toutefois d'y apporter des limitations, mais en définit strictement les conditions. Les sanctions décidées à l'encontre d'un État qui mettrait en péril la paix internationale ne peuvent être que multilatérales. Elles sont le plus souvent d'ordre économique (blocus…). Le droit d'ingérence (et non pas le devoir d'ingérence, malgré les propositions des doctrines favorables à une intervention humanitaire), est encore plus strictement encadré et ne peut être mis en œuvre que si toutes les autres solutions ont échoué.

Dans le même ordre d'idées, la théorie de la souveraineté limitée fut énoncée en 1968 par l'URSS pour justifier son intervention dans les pays frères pour la défense des intérêts socialistes ; elle était mal acceptée par les pays frères devant subir la souveraineté, même si en théorie elle était limitée.

Des formes indirectes d'influence culturelle commencent à apparaître, avec l'exigence des États-Unis d'autoriser la projection de films hollywoodiens dans les salles de cinéma françaises avec les accords Blum-Byrnes (1946).

Impossibilité pratique de mettre en œuvre cette limitation avant la fin de la Guerre froide

En pratique, on a d'abord essayé de limiter les souverainetés étatiques en partant du domaine politique, ce qui s'est soldé, à différents degrés, par des échecs plus ou moins avérés, en partie parce que les égoïsmes nationaux prévalaient sur toute nécessité de coopération. Ainsi, l'action de l'ONU fut incapacitée jusqu'en 1989 (fin de la Guerre froide), à quelques exceptions près (guerres du Vietnam et de la Corée du Nord).

Par les coopérations économiques, de plus en plus poussées, se sont opérés les véritables transferts de souveraineté (même s'ils demeurent encore partiels). Les intérêts nationaux sont là convergents, puisque la coopération entraîne de réels gains économiques. La coopération se faisant de plus en plus poussée et devenant même intégration dans certains cas (le plus probant reste l'Union européenne), elle rejaillit alors en partie sur le domaine politique.

D'abord conçus comme des coopérations internationales économiques renforcées pour éviter de nouvelles guerres (moteur franco-allemand de l'Union européenne…), peu à peu, les systèmes ainsi mis en place prennent de l'ampleur et s'approprient une partie de la souveraineté des États. Cela est dû en partie au fait que les États sont dès lors dans la quasi incapacité pratique de concevoir leurs politiques économiques en dehors des relations internationales (toute politique économique interne est vouée à l'échec si l'on ne prend pas en compte la concurrence extérieure).

Souveraineté et mondialisation

Depuis la fin de la Guerre froide en 1989, la mondialisation, surtout en matière économique, transforme la notion de souveraineté en ne la faisant plus dépendre exclusivement des États. La souveraineté, par le biais de transferts de compétences, est de plus en plus attaquée, à la fois au niveau international, mais aussi au niveau national et régional.

Institutions internationales et souveraineté des États

Limites à la souveraineté issues des organisations intergouvernementales

Les organisations internationales et intergouvernementales ont développé leurs propres compétences en se dégageant de la volonté propre de leurs composantes, les États-membres. Au-delà de la simple concertation intergouvernementale, elles se sont arrogé des pouvoirs supranationaux, reconnus notamment par des traités, qui s'imposent aux institutions des pays membres de ces organisations.

C'est notamment le cas de :

  • l'Organisation des Nations unies, qui depuis la fin de la Guerre froide, mène une véritable politique de contrôle des États, allant parfois jusqu'à l'ingérence armée, sans toutefois jamais exercer aucun contrôle sur les cinq Grands (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité).
  • l'Organisation mondiale du commerce, qui dès sa création en 1994, n'a eu aucun mal à asseoir ses compétences en matière de commerce international à l'encontre des États, en particulier à l'encontre des États occidentaux qui se sont vus obligés d'appliquer les règles de commerce libéralisé (suppression du protectionnisme sous toutes ses formes). En réaction contre ce phénomène, les États mettent souvent en place des systèmes de protection qui s'avèrent plus ou moins efficaces. Cependant, de tels systèmes sont condamnés par l'Organisation mondiale du commerce, qui vise à mettre en place un commerce libéralisé, la libre concurrence étant représentée, dans l'économie libérale, comme ce qui permet d'apporter le plus de bénéfices économiques à tout le monde. En outre, la clause contraignante établie par l'article XVI-4 (dite « clause de conformité ») de l'accord instituant l'OMC, qui précise que chaque membre assurera la conformité de ses lois, réglementations et procédures administratives avec ses obligations telles qu’elles sont énoncées dans les accords figurant en annexe, entraîne une véritable perte de souveraineté étatique, puisqu'elle contraint les États à légiférer, et ce de manière conforme aux règles de l'OMC, les traités ne pouvant qu'interdire de légiférer dans un sens contraire aux obligations définies. Pour contrer les effets délétères de ce système au plan de la justice sociale et climatique, l'économiste Thomas Piketty propose une réécriture des accords de libre-échange de façon à préserver « le souverainisme social et écologique » des États.
  • l'Union européenne, qui, notamment par le vote à la majorité qualifiée pour certaines décisions plutôt qu'à l'unanimité, peut contraindre les États-membres. De plus, le traité de Maastricht (1992) a introduit le concept de « citoyenneté européenne », qui s'ajoute aux citoyennetés nationales, ce qui permet notamment aux citoyens européens de voter aux élections européennes et municipales du pays européen où ils résident sans forcément en avoir la nationalité.

Rôle d'influence des organisations non gouvernementales

Certaines organisations non gouvernementales internationales jouent un rôle de plus en plus important dans certains domaines auparavant réservés aux États, tels que l'alimentaire (souveraineté alimentaire), l'écologie, la défense des droits de l'homme.

Néanmoins, même si leur pouvoir réel varie d'une organisation à l'autre, on ne peut parler véritablement de souveraineté supra-étatique des ONG, puisque leurs pouvoirs sont surtout des pouvoirs d'influence, et non pas de contrainte. D'ailleurs, certains États (dont les États-Unis) et des grandes entreprises s'appuient sur les réseaux des ONG pour développer leur influence, à travers des organismes comme le WBCSD, la Chambre de commerce internationale ou le BASD.

Entreprises privées mondialisées

On peut se demander[évasif] quelle est la réalité de la souveraineté des États lorsque certains groupes d'entreprises ont plus de moyens financiers et d'influence sur le plan politique, au travers de leurs lobbies, que des États. En effet, contrairement aux États, ils ne sont pas soumis aux obligations les plus basiques en droit international et sont amenés à faire leur loi, en matière de droit du travail surtout. De plus, même si ces entreprises ne sont toujours pas représentées sur la scène internationale, certains États (États-Unis…) portent leurs intérêts privés sur la scène internationale.

Enjeux de la mondialisation pour la souveraineté

Articles détaillés : Mondialisation et Mondialisation économique.

Défense et sécurité intérieure

La fin de la Guerre froide, selon certains[Qui ?], est à dater au Traité de non-prolifération nucléaire en 1968. La détention de l'arme nucléaire était auparavant considérée comme la marque de la souveraineté. Cette conception, qui depuis avait perdu de sa crédibilité, est cependant remise au goût du jour par les discours actuels tenus[réf. nécessaire] par l'Iran et la Corée du Nord.

La sécurité intérieure aujourd'hui a tendance à prendre le pas sur les questions de défense contre les attaques extérieures, puisque les citoyens doivent être protégés de l'intérieur contre le terrorisme, comme l'ont montré les attentats du 11 septembre aux États-Unis, considérés comme une atteinte à leur souveraineté.

Aux États-Unis, la défense, fonction régalienne par excellence, fait l'objet de la tenue d'un registre de données électroniques (thésaurus).

Droits humains

La communauté internationale a identifié les droits humains comme devant faire l'objet d'une protection universelle, et non plus simplement internationale. Or, avec l'extension progressive des droits humains (1re génération : droits civils et politiques ; 2e génération : droits économiques et sociaux ; 3e génération : droits de solidarités ; et peut-être une 4e génération de droits globaux), vient s'accroître la pression sur les États de faire respecter ces droits (notamment l'environnement, 3e ou 4e génération de droits).

Le principe de non-ingérence, qui est énoncé dans la charte de l'ONU notamment, est alors limité par l'autorisation d'intervenir dans un pays lorsque l'on considère que les droits humains ne sont pas respectés, limitation très polémique donnant lieu à d'intenses débats dans les milieux intellectuels mondiaux, d'où proviennent certaines critiques quant à l'usage unilatéral et abusif de « l'intervention humanitaire » ou autrement réaliste, ce que l'intellectuel allemand Ulrich Beck appel « le nouvel humanisme militaire », par certains États puissants au profit d'intérêts géopolitiques ou d'alliances régionales.

Économie

La puissance économique d'un État fait aujourd'hui partie intégrante du mécanisme qui lui permet d'asseoir sa souveraineté au niveau international.

Même dans l'économie de l'immatériel, caractérisée par les délocalisations, on retrouve la notion de territoire, qui, pour beaucoup d'experts, reste un élément constitutif de la souveraineté :

  • par le biais des sièges sociaux et des centres d'études et de recherche
  • par les pôles de compétitivité pour la recherche et développement.

Pour ce qui est d'Internet, le territoire se traduit par la notion d'. Le suffixe du nom de domaine sur deux lettres est appelé code national (country code Top-Level Domain, ccTLD) (.fr, .de…). Le système de nom de domaine est chapeauté par l'ICANN de droit californien, alors même que ses décisions s'imposent de fait aux États.

De plus, le capital immatériel de l'État et des entreprises est en train d'être comptabilisé comme immobilisations incorporelles, donc susceptible de donner lieu à des investissements au même titre que les immobilisations classiques dites corporelles (usines, immeubles).

Il y a donc ici un glissement sémantique de la souveraineté entendue au sens politique vers une souveraineté dans un sens plus large, concernant l'économie de l'immatériel (sans exclure le politique).

Culture

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Information

Article détaillé : Souveraineté numérique.

On assiste aujourd’hui à une guerre de l'information, voire de désinformation.

Le développement considérable des formes numériques de diffusion de l'information en source ouverte, avec le Web, induit des bouleversements qui peuvent menacer les souverainetés des États. Les besoins d'interopérabilité informatique entre organismes travaillant en réseau posent des questions en matière de sécurité des données informatiques et de protection du patrimoine informationnel des États (recherche…).

Il s'avère que les États-Unis disposent actuellement d'un pouvoir d'influence considérable, grâce à leur langue et aux moyens de diffusion de l'information qu'offrent le Web et les réseaux internet, dans la plupart des domaines déjà décrits : économique, financier, social (environnement et droits de l'Homme), et même culturel.

L'une des caractéristiques contemporaines de la souveraineté est ainsi la tenue, au niveau de plusieurs gouvernements, de registres de métadonnées, basés sur le référentiel Dublin Core, qui permet de contrôler les informations circulant en source ouverte, au niveau des données de description des ressources informatiques (métadonnées). Les États-Unis tiennent des registres pour la défense, la justice, et d'autres domaines stratégiques.

Sur le Web, le développement des pratiques de partage de signets, à des fins sociales ou professionnelles, peut poser dans certains cas des questions sur la souveraineté.

Construction européenne

Article détaillé : Construction européenne.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la tendance est à la formation d'ensembles économiques régionaux (ALENA, Mercosur…).

La construction européenne est l'exemple même de ce type de formation. Elle s'est trouvée à certains moments en contradiction avec la notion de souveraineté, en particulier, au moment de la crise de la chaise vide, qui s'est terminée par le compromis de Luxembourg (1965-1966).

L’Union européenne (UE) est une organisation supranationale. Elle n’est pas un État alors que les pays membres de l'Union le sont tous. De ce fait, l’UE avec son parlement, sa Cour de justice des Communautés européennes et ses autres organes se trouve posséder seulement une partie des attributs d'un État. Par ailleurs, la transposition dans les ordres juridiques nationaux du droit dérivé qu'elle produit nécessitant à de nombreux égards l'intervention des États, Alain Supiot a pu comparer le pouvoir de l’Union européenne à celui d’un suzerain ayant uniquement un pouvoir sur ses vassaux : elle « n’exerce sur les peuples qu’un pouvoir indirect, qui requiert la médiation des États ».

Piliers de l'Union européenne

Article détaillé : Piliers de l'Union européenne.

La politique de l'Union européenne se décomposait auparavant en trois « piliers » : les Communautés européennes, le pilier de l'intégration ; la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ; la coopération policière et judiciaire en matière pénale. Cette structure confuse et aujourd'hui disparue avait pour but de ménager la souveraineté des États en l'équilibrant avec les pouvoirs communs des organes de l'UE.

Le processus de décision différait en effet selon les piliers. Sur le premier pilier, on employait la méthode communautaire (monopole d'initiative de la Commission sur la préparation des dossiers relatifs à ce pilier et pouvoir de co-décision du Parlement européen). Sur les deux autres piliers, on employait la méthode intergouvernementale, simple coopération permettant aux États de rester pleinement souverains.

Équilibre entre souveraineté, supranationalité et coopération intergouvernementale

Conçue tout d'abord comme une coopération économique, l'Union européenne est devenue à la suite du traité de Maastricht une intégration économique doublée d'une coopération politique. La Commission européenne dispose du monopole de droit d'initiative dans le premier pilier.

L'Union européenne est aujourd'hui une construction sui generis, une entité à la limite d'un État fédéral souverain. Les deux principes qui définissent les pouvoirs réciproques entre les États et l'Union sont le principe de subsidiarité et le principe de proportionnalité.

Le Conseil constitutionnel français réaffirme que la France est pleinement souveraine, distinguant transferts de compétences et transferts de souveraineté (voir supra, définition).

L'Union européenne possède aujourd'hui une part de souveraineté dans le premier pilier dit de l'intégration, en raison des fortes compétences législatives que la Communauté européenne prend dans des secteurs très stratégiques (énergie, environnement, chimie, agriculture), où 60 à 70 % des nouveaux textes législatifs sont d'origine communautaire. Les compétences communautaires relèvent bien de fonctions régaliennes traditionnelles (voir supra), puisque les échanges économiques sont réglés dans la nouvelle monnaie : l'euro.

Les difficultés de l'intégration tiennent notamment au flou des limites de l'Europe (zone euro, espace Schengen, Espace économique européen…) et à la diversité des langues.

Voir :

  • Politique linguistique de l'Union européenne
  • Politique en Europe

Le projet de Traité constitutionnel européen vise à structurer et renforcer l'intégration, notamment en conférant à l'Union européenne la personnalité juridique et en créant un poste de ministre européen des affaires étrangères. Le président Jacques Chirac a souhaité, en raison de la profonde modification des pouvoirs publics, de l'impact sur les services publics, et dans l'esprit de la Constitution de 1958 (article 11), que ce projet soit soumis à un référendum populaire. Le rejet de ce projet par le peuple obère la légitimité de ce traité.

Les mouvements politiques qui s'opposent à la construction d'une Europe intégrée, au nom de la souveraineté des États, sont appelés souverainistes.

Théoriciens

  • Thomas d'Aquin : voir droits naturels
  • Nicolas Machiavel
  • Jean Bodin « De la souveraineté » (Les six livres de la République, Livre 1, Chap. 8)
  • Thomas Hobbes : Léviathan, chapitre XVIII.
  • Baruch Spinoza : Traité théologico-politique.
  • John Locke
  • Joseph de Maistre
  • Montesquieu (philosophe) : De l'esprit des lois
  • Jean-Jacques Rousseau : Du contrat social
  • Emmanuel-Joseph Sieyès : Qu'est-ce que le Tiers-État ?
  • Maurice Hauriou : théoricien de la puissance publique
  • Carl Schmitt
  • Michel Debré
  • Stephen Krasner
  • Jacques Maritain
  • Michel Foucault
  • Jacques Derrida
  • Giorgio Agamben (Homo Sacer I. Le pouvoir souverain et la vie nue)

Citations

« La souveraineté n'est pas un acquis, il ne faut jamais la lâcher. »

— Professeur Duquenne,

« Cette personne publique qui se forme ainsi par l'union de toutes les autres […] est appelé État quand il est passif, et Souverain quand il est actif. »

— Jean-Jacques Rousseau,

Notes et références

  1. Albert Dauzat, Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Larousse, 1968
  2. Définition du dictionnaire Larousse, lire en ligne
  3. Définition du dictionnaire de l'Académie française, 8e édition, lire en ligne
  4. État fédéral et confédération d'états par Louis Le Fur (1896) p. 443 Ouvrage disponible sur le site d'Internet Archive
  5. Cour permanente d'Arbitrage, sentence arbitrale, p. 7, in http://www.pca-cpa.org/)
  6. Georg Jellinek, L'État moderne et son droit, Panthéon-Assas, 2004
  7. Raymond Carré de Malberg, Contribution à la théorie générale de l'État, Librairie de la société du recueil Sirey, 1920, p. 70 et suivantes
  8. « Charte des Nations Unies (version intégrale) », sur United Nations (consulté le 13 février 2024)
  9. Stéphane Paquin, « Paradiplomatie fonctionnelle, identitaire et protodiplomatie en Catalogne : un cas unique », Catalonia, no 31,‎ 15 décembre 2022(ISSN 1760-6659, DOI 10.4000/catalonia.3343, lire en ligne, consulté le 28 février 2023)
  10. Goyard-Fabre, 1999, p. 15
  11. Cardin Le Bret, De la souveraineté du Roy, 1632, p. 4
  12. Arendt, 1963, p. 270
  13. Cité in Walter Lippmann, La Cité Libre, 1937, p. 404
  14. Arendt, 1967, p. 276-279
  15. Fabrizio Frigerio, "Souverain (chez Rousseau)", in: Dictionnaire international du Fédéralisme, sous la dir. de Denis de Rougemont, éd. François Saint-Ouen, Bruxelles, Bruylant, 1994, p. 272-274.
  16. Thomas Piketty, « Pour reconstruire l’internationalisme, il faut tourner le dos à l’idéologie du libre-échange absolu », Le Monde,‎ 11 juillet 2020(lire en ligne)
  17. Giovanni Arcudi, Forces de police et forces armées, sécurité et défense : où sont les frontières?, Cahier du GIPRI, n° 2, p. 17-64.
  18. Alain Supiot, La Gouvernance par les nombres, Cours au Collège de France, 2014-2016, p. 311
  19. Jacques Derrida, La bête et le souverain, Paris, Éditions Galilée, 2010
  20. Giorgio Agamben, Homo Sacer I. Le pouvoir souverain et la vie nue, Paris, Éditions du Seuil, 1997
  21. Conférence sur la diplomation et la révolution de 2014 à Toulouse
  22. Du Contrat Social, Livre I, Chapitre VI

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Souveraineté, sur Wikimedia Commons
  • souveraineté, sur le Wiktionnaire
  • Souveraineté, sur Wikiquote

Bibliographie

  • Philippe Raynaud et Stéphane Rials (dir.), Dictionnaire de philosophie politique, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2005, 3e éd., 892 p. (ISBN 978-2-13-052947-7)
  • Défense nationale et sécurité collective, actualisation et renouvellement de la pensée stratégique, numéro de février 2006
  • Éric Denécé et Claude Revel, L'autre guerre des États-Unis, économie, les secrets d'une machine de conquête, 2005
  • Terry Olson et Paul Cassia, Le droit international, le droit européen et la hiérarchie des normes, PUF, mars 2006. 2-13-055494-6
  • Thomas Maissen, Niels F. May et Rainer Maria Kiesow (dir.), Souveränität im Wandel. Frankreich und Deutschland, 14.-21. Jahrhundert, Göttingen, Wallstein, 2023 (ISBN 978-3-8353-5455-5) (ISBN 978-3-8353-5455-5)
  • Jacques Maritain, L'Homme et L’État, Presses Universitaires de France, 1953.
  • Fabrizio Frigerio, "Souverain (chez Rousseau)", in: 'Dictionnaire international du Fédéralisme, sous la direction de Denis de Rougemont, édité par François Saint-Ouen, Bruylant éditeur, Bruxelles, 1994, p. 272-274.
  • Bertrand Badie, Un Monde sans souveraineté : Les États entre ruse et responsabilité, Fayard, 1999
  • Jean Bodin, Les Six Livres de la République, 1608
  • Revue krisis n°46 : Nation et souveraineté ? janvier 2017.
  • Coralie Delaume, Nécessaire souveraineté, 84 pages, 16 septembre 2021, Éd. Michalon (ISBN 2841869628)(nISSM)
  • Rémy Herrera, Du pouvoir de la finance à la souveraineté des peuples, Cetim, 384p., 2022 (ISBN 9782880531423)
  • Loïc Chaigneau, Pour une souveraineté intégrale, Éditions Perspectives Libres, 75 p., 2023 (ISBN 9791090742918)

Articles connexes

  • Souveraineté alimentaire
  • Souveraineté numérique
  • Souveraineté populaire
  • Stratégie de puissance
  • Autogouvernance
  • Souverainisme au Québec
  • Acquisition de souveraineté

Liens externes

  • Typologie de la souveraineté et application au Canada selon le politologue Stephen Krasner
  • Documents sur le thème pouvoirs publics et constitution, sur le site du Sénat
  • Le pouvoir souverain et le peuple, chez Rousseau
  • Philosophie de la souveraineté - Stanford Encyclopedia of Philosophy
  • « L'idée de peuple en politique depuis la Révolution française », entretien de Gérard Bras avec dans "La grande H.", l'émission d'histoire du Média, 11 décembre 2018.
  • Ressources relatives à la rechercheimage :
    • JSTOR
    • Stanford Encyclopedia of Philosophy
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesimage :
    • Britannica
    • Den Store Danske Encyklopædi
    • Dictionnaire historique de la Suisse
    • Dizionario di Storia
    • L'Encyclopédie canadienne
    • Gran Enciclopèdia Catalana
    • Nationalencyklopedin
    • Store norske leksikon
  • Notices d'autoritéimage :
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    • Corée du Sud
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Auteur: www.NiNa.Az

Date de publication: 25 Mai, 2025 / 16:50

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La souverainete derive de souverain du latin medieval superus de super dessus designe le pouvoir supreme reconnu a l Etat qui implique l exclusivite de sa competence sur le territoire national souverainete interne et son independance absolue dans l ordre international ou il n est limite que par ses propres engagements souverainete externe C est l exclusivite de la puissance detenue par un Etat sur l etendue de son territoire et l independance dont jouit cet Etat sur le plan international Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article ne cite pas suffisamment ses sources janvier 2024 Chambre des communes du Royaume Uni La notion de souverainete ne doit pas etre confondue avec celle de suzerainete meme si les deux termes emergent avec la langue francaise a partir du Moyen Age sur la base d une racine latine commune super designant ce qui est au dessus au sommet De facto la dignite de roi est placee au sommet de la pyramide feodale en tant que suzerain et aucun pouvoir qu il soit seculier ou ecclesiastique ne lui est superieur c est a dire qu aucune autre entite exercant un pouvoir n est susceptible d avoir l autorite necessaire et reconnue pour reformer contredire ou annuler ses decisions ni lui imposer le paiement d aucun tribut L adjectif souverain est employe pendant l Ancien Regime pour designer les cours de justice de dernier ressort notamment les parlements mais aussi les cours de la Table de marbre et des Eaux et forets par la suite a partir du XIX e siecle la Cour de cassation et le Conseil d Etat DefinitionDefinition juridique Origines Article detaille Souverainete philosophie La souverainete est d abord un objet de reflexion philosophique Le concept de souverainete est ainsi traite d abord par Aristote Il faudra attendre Jean Bodin afin qu elle soit definie plus formellement dans son magnum opus Les Six Livres de la Republique en 1576 Le concept de souverainete sera par la suite influence notamment par Hobbes Rousseau Hegel et Marx Evolution La definition retenue aujourd hui en droit est celle enoncee par Louis Le Fur a la fin du XIX e siecle La souverainete est la qualite de l Etat de n etre oblige ou determine que par sa propre volonte dans les limites du principe superieur du droit et conformement au but collectif qu il est appele a realiser Cette definition retient donc deux criteres l Etat souverain n agit que selon sa propre volonte c est le corollaire du droit a l autodetermination droit des peuples a disposer d eux memes cette volonte ne peut se manifester qu a l interieur des regles du droit international coutumier ou conventionnel lequel comprend le droit produit par des organisations internationales a caractere universel par ex l ONU et les institutions specialisees et regional par ex l Union europeenne Une definition classique de la souverainete se trouve dans la sentence arbitrale rendue en l affaire de l ile de Palmas Etats Unis c Pays Bas 4 avril 1928 ou l arbitre unique Max Huber declare Sovereignty in the relations between States signifies independence Independence in regard to a portion of the globe is the right to exercise therein to the exclusion of any other State the functions of a State Un politologue americain Stephen Krasner limite les dimensions de la souverainete aux questions d autorite et de controle Cependant cette position reste contestable La notion de terra nullius peut etre utilisee pour l acquisition de la souverainete sur un territoire sans maitre Souverainete en France En France la souverainete est definie dans la Constitution de 1958 Article 2 La langue de la Republique est le francais L embleme national est le drapeau tricolore bleu blanc rouge L hymne national est La Marseillaise La devise de la Republique est Liberte Egalite Fraternite Son principe est gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple Article 3 La souverainete nationale appartient au peuple qui l exerce par ses representants et par la voie du referendum Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s en attribuer l exercice Le suffrage peut etre direct ou indirect dans les conditions prevues par la Constitution Il est toujours universel egal et secret Sont electeurs dans les conditions determinees par la loi tous les nationaux francais majeurs des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques Article 4 Les partis et groupements politiques concourent a l expression du suffrage Ils se forment et exercent leur activite librement Ils doivent respecter les principes de la souverainete nationale et de la democratie Ils contribuent a la mise en œuvre du principe enonce au second alinea de l article 1er dans les conditions determinees par la loi La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation equitable des partis et groupements politiques a la vie democratique de la Nation La souverainete se traduit egalement en droit par la notion de pouvoir constituant originaire ou derive qui edicte des normes juridiques celles de la Constitution Dans la theorie classique de la hierarchie des normes ces normes sont superieures a toutes les autres Cette hierarchie est cependant mise a mal par les questions de la transformation de la souverainete notamment au vu du developpement du droit international et surtout de l integration europeenne Cette complexite du droit entraine une insecurite juridique Rapports entre souverainete et competences Selon la definition classique du droit constitutionnel allemand qui est tres souvent reprise la souverainete est la competence de la competence la Kompetenz Kompetenz du constitutionnaliste allemand Georg Jellinek c est a dire que celui qui decide quelles sont les personnes competentes pour telle ou telle matiere est le souverain Le souverain peut donc deleguer ou transferer des competences sans que cela ne touche a sa souverainete tant qu il conserve la possibilite de reprendre ces competences En droit constitutionnel francais le Conseil constitutionnel distingue les transferts de competences par l Etat francais aux Communautes europeennes des transferts de souverainete Les premiers sont autorises ils consistent en un transfert qui est reversible tandis que les seconds sont inconstitutionnels car definitifs Cependant de nombreux detracteurs de l Union considerent cette difference comme relevant d un caractere uniquement semantique puisque meme s il est possible que la France sorte de l Union et retrouve ses pleines competences c est hautement improbable Mais le souverain ne delegue pas toutes ses competences Avec l emergence sous l effet du liberalisme politique de la theorie d un Etat gendarme minimaliste les competences reconnues a l Etat furent restreintes a ce que l on nomme ses fonctions regaliennes c est a dire les competences minimales de tout souverain qui ne peuvent faire l objet d aucune delegation Cependant par la theorie de l Etat providence developpee en reaction contre l Etat minimaliste d autres competences d ordre social notamment font partie de l exercice de la souverainete Fonctions regaliennes traditionnelles Dans presque tous les Etats la souverainete s exerce au minimum dans les domaines suivants la securite exterieure la diplomatie prevention et la defense nationale armee en cas de conflit la securite interieure la police la loi definition de normes juridiques la justice les finances monnaie collecte des impots et controle des marches financiers Cependant on a pu voir dans certains pays ou le liberalisme est pousse a l extreme que certaines de ces competences peuvent elles memes etre deleguees C est le cas notamment aux Etats Unis de certaines fonctions d ordre militaire surveillance qui sont transferees a des entreprises privees le gouvernement exerce une sorte de sponsorship sur des consortiums prives voir Network Centric Warfare Cette evolution limitee aux Etats Unis n en exerce pas moins une influence importante dans le processus de mondialisation a travers le Web Autres competences A ces domaines traditionnels de competences se sont ajoutes liste non exhaustive l instruction la sante les politiques sociales logements securite sociale cohesion sociale emploi prise en charge du risque chomage des accidents de travail a noter qu en France par une particularite historique une grande partie du risque chomage est prise en charge par les partenaires sociaux l environnement installations classees catastrophes naturelles biodiversite la culture c est un point sensible pour quelques pays la France defend le principe de l exception culturelle tandis que les Etats Unis souhaitent repandre l American way of life De plus meme s il ne s agit pas de nouvelles competences mais d une nouvelle application des competences regaliennes de l Etat dans des domaines relativement nouveaux on peut egalement citer tout ce qui touche a l ediction de normes en matiere de securite des systemes d information Typologie des souverainetesSelon Jean Fabien Spitz dans John Locke et les fondements de la liberte moderne 2001 l introduction du concept de souverainete dans la philosophie politique aux debuts de l epoque moderne semble avoir eu pour effet un deplacement definitif des questions pertinentes il ne s agit plus de savoir si un pouvoir est juste ce qui revient a subordonner l existence du pouvoir a sa moralite mais de savoir a qui appartient le pouvoir de commander et comment ce pouvoir a ete confere Cependant cette typologie basee sur les personnes qui possedent la souverainete et la maniere dont celle ci leur a ete conferee montre ses limites aujourd hui puisqu elle entraine des confusions Les differentes typologies modernes se basent donc sur les formes de la souverainete Typologie classique Confusion de la souverainete de droit divin et de la souverainete royale Souverainete de droit divin Dans un regime theocratique la souverainete appartient au representant de Dieu Il y eut des tentatives de theocratie au XIII e siecle lorsque les papes tenterent d imposer leur volonte aux rois conflits entre Philippe le Bel et Boniface VIII et au XVI e siecle avec la dictature de Jean Calvin pendant la premiere Republique de Geneve Souverainete royale Dans un regime monarchique la souverainete appartient au Roi Dans ce type de regime le peuple conserve un pouvoir d expression voir dans l Histoire de France la tradition des Etats generaux Confusion La plupart des regimes monarchiques sont en realite de droit divin et les papes etaient egalement des monarques On oppose plutot pouvoir spirituel direction des croyants et pouvoir temporel seculaire Le pape possedait les deux pouvoirs le premier sur l Eglise communaute des croyants tandis que le second se limitait a ses terres Le roi lui ne possedait que le pouvoir temporel sur ses sujets Souverainete populaire et souverainete nationale Souverainete populaire Article detaille Souverainete populaire La souverainete populaire a ete defendue a l origine par les revolutionnaires radicaux notamment par certains eminents philosophes des Lumieres avec en premiere place J J Rousseau dans son ouvrage Du contrat social Chaque citoyen detient une part de souverainete et cela se traduit traditionnellement par un regime de democratie directe ou pure avec suffrage universel puisque nul ne peut etre depossede de la part de souverainete qui est conferee a chaque citoyen La souverainete populaire repose sur le peuple c est a dire l ensemble des citoyens actuels d un pays c est donc un ensemble reel on prend en compte les vivants contrairement a la souverainete nationale Il ne peut pas s exprimer directement c est materiellement impossible C est pour cela que le peuple aura recours a des mandataires des elus qui auront un mandat imperatif ces elus seront tenus de faire exactement ce pour quoi ils ont ete elus ils devront executer ce que leur disent leurs electeurs en effet ils ont pour obligation d agir pour le bien de leurs electeurs et non pour l interet commun comme dans le cas de la souverainete nationale et s ils ne le font pas ils pourront alors etre revoques la volonte du peuple etant intouchable et inviolable Le Peuple ne pouvant prendre des lois contraires a ses interets la Loi est forcement juste c est le principe de Primaute de la loi Souverainete nationale Article detaille Souverainete nationale La souverainete nationale est une notion developpee par Sieyes Selon cette conception la souverainete appartient a la nation une entite abstraite et indivisible Cet ensemble est fictif puisqu il ne se limite pas aux seuls citoyens presents mais inclut les citoyens passes et futurs elle est superieure aux sommes les individus qui la composent La souverainete nationale se traduit par un regime representatif puisque la Nation ne peut gouverner directement etant fictif il y a donc recours a des mandataires titulaires d un mandat representatif les representants Ils œuvrent dans l interet de la Nation et chacun la represente entierement et non leurs seuls electeurs La Nation etant fictive il ne peut y avoir de controle sur eux pour eviter qu ils n abusent de leur pouvoir il faut mettre en place des contre pouvoirs separation des pouvoirs au niveau horizontal par fonctions federalisme au niveau vertical par niveaux de territoires La souverainete nationale va egalement dans le sens d un suffrage censitaire meme si elle ne s oppose pas fondamentalement a un suffrage universel En effet meme en faisant voter l ensemble des citoyens d un pays seule une infime partie de la Nation pourrait voter On peut donc tres bien limiter le suffrage a un nombre un peu plus limite de citoyens en privilegiant ceux consideres comme les plus capables capacite a lire et ecrire comprendre la vie politique avoir le temps et l independance necessaire d ou le critere de la richesse Melange des deux notions Il faut noter d emblee que meme au plus fort de la separation de ces deux notions a l epoque revolutionnaire les termes de souverainete nationale et souverainete populaire etaient synonymes quand bien meme les deux notions etaient deja separees Selon l article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 la souverainete nationale appartient au peuple qui l exerce par ses representants et par la voie du referendum De plus l article 27 dispose que Tout mandat imperatif est nul Ainsi en faisant coexister un regime representatif avec des procedures de democratie directe la Ve Republique mele donc les deux notions Typologie moderne On degage aujourd hui le plus souvent trois dimensions de souverainete quoique certains auteurs comme le politologue Stephen Krasner en presentent parfois plus Souverainete interne Celle ci se refere a l administration qu un gouvernement organise a l interieur d un Etat Raymond Carre de Malberg definit a cet egard la souverainete interne comme le caractere supreme du pouvoir du souverain sur ses sujets et un territoire qui n admet en theorie aucun autre pouvoir ni au dessus de lui ni en concurrence avec lui Souverainete westphalienne ou independance voire interdependance Elle se traduit par l exclusion des acteurs exterieurs dans le processus domestique de gouvernement ce qui est enterine par l article 2 7 de la Charte des Nations unies qui dispose qu Aucune disposition de la presente Charte n autorise les Nations Unies a intervenir dans des affaires qui relevent essentiellement de la competence nationale d un Etat Cette exclusion est en principe reciproque entre les Etats meme si la tendance naturelle est d affirmer son independance au niveau interne tout en cherchant a influer sur l Etat voisin Si le concept de souverainete westphalienne est recent son origine elle est ancienne a la suite de la guerre de Trente Ans la paix de Westphalie en 1648 etablit la notion de souverainete territoriale comme doctrine de non ingerence dans les affaires d autres nations En theorie donc en droit international tous les Etats sont egaux et independants Dans les faits la souverainete des Etats n est pas absolue Il ne suffit pas d afficher des principes pour que cela garantisse l independance Ils peuvent etre influences voire controles par d autres Etats imperialisme neocolonialisme la critique la plus nette est portee contre les Etats Unis la seule superpuissance depuis la chute de l ex URSS des organisations internationales en particulier l Organisation des Nations unies Stephen Krasner separe de la souverainete westphalienne la souverainete interdependante qu il definit comme la capacite des autorites de controler les mouvements transfrontaliers Cependant on peut infirmer cette nouvelle typologie puisque le simple controle des mouvements aux frontieres n est qu une particularite du protectionnisme inclus dans la notion d independance Souverainete internationale legale Article detaille Etat en droit international Celle ci confere a un Etat sa reconnaissance internationale En pratique ce sont les autres Etats qui reconnaissent cette souverainete en reconnaissant une collectivite humaine comme Etat soit par une declaration publique unilaterale soit en concluant un traite ou en etablissant des relations diplomatiques avec cette collectivite Il se peut que cette souverainete soit refusee par la communaute internationale comme ce fut le cas a la Catalogne en 2017 Histoire de la souveraineteAvant l apparition des Etats au XIII e siecle ref necessaire le pouvoir etait individualise il appartenait a une personne voire a un groupe de personnes D ailleurs dans un premier temps le terme de souverain qui a remplace celui de suzerain ne designait qu une seule personne le roi dans un systeme monarchique avant d etre etendu a d autres notions que l Etat representerait le peuple la Nation Construction des Etats au Moyen Age qui se poursuit a la Renaissance La Renaissance italienne debuta tres tot vers le XIII e siecle environ A ce bouleversement economique et culturel s ajoutait une transformation de la politique avec l apparition des Cites Etats ces Republiques essentiellement maritimes Venise Genes Pise Amalfi ou Florence Le representant de l Etat le doge y etait elu a vie et etait en principe revocable En France Articles detailles Etat en France et Histoire de l Etat en France L Etat francais lui s est degage progressivement depuis le XII e siecle jusqu au XVI e siecle Cette emergence s est faite par la lutte du roi de France qui n etait encore que le suzerain contre a l exterieur le pape qui avant d etre un chef religieux etait un chef d Etat etranger lutte de Philippe le Bel et de Boniface VIII contre la bulle Unam Sanctam de ce dernier et victoire de Philippe le Bel promulgation par Charles VII de la Pragmatique Sanction qui limitait au profit du pouvoir royal les droits du pape en matiere de nomination aux eveches et aux abbayes de perception des revenus ecclesiastiques d appels d excommunications ou d interdits l empereur du Saint Empire romain germanique les juristes degagerent l adage selon lequel le roi est empereur en son royaume a l interieur les seigneurs feodaux au moyen d une administration soumise au roi et autonome des seigneurs dont on peut remonter l origine aux missi dominici de Charlemagne remplaces ensuite par les intendants Francois Ier est considere comme le premier veritable souverain Jean Bodin S appuyant sur une administration composee d environ 1500 personnes il imposa le francais au lieu du latin comme langue officielle du droit et de l administration par l ordonnance de Villers Cotterets 1539 d une fiscalite autonome l impot feodal preleve par le seigneur qui domine du X e au XIII e siecle va etre progressivement remplace par l impot royal Cela debute avec la decime de Philippe le Bel qui instaure un systeme d impot de repartition associant les prelevements par feu foyer sur les terres et sur le revenu viendra ensuite la gabelle de Jean II Armand Jean du Plessis de Richelieu par Philippe de Champaigne C est sous Richelieu ministre de 1624 a 1642 que le mot Etat s impose en France C est Cardin Le Bret son conseiller juridique qui theorise pour lui les principes de l action de l Etat et notamment celui de la souverainete Il ecrit a ce propos m etant propose de representer en cet ouvrage en quoi consiste la souverainete du Roi il me semble que je ne puis commencer plus a propos que par la description de la Royaute Il serait mal aise d en rapporter une plus accomplie que celle que donne Philon d Alexandrie quand il dit qu elle est une supreme et perpetuelle puissance deferee a un seul qui lui donne le droit de commander absolument et qui n a pour but que le repos et l utilite publique Quant a moi j estime qu on ne doit attribuer le nom et la qualite d une souverainete parfaite et accomplie qu a celles royautes qui ne dependent que de Dieu et qui ne sont sujettes qu a ses lois Plus loin il continue mais depuis que Dieu a etabli les Rois sur eux ils les peuples ont ete prives de ce droit de Souverainete et l on a plus observe par lois que les Commandements et les edits des Princes comme le remarque Ulpien Cette vision des choses s impose longtemps en France et d une certaine facon la revolution se contente de mettre le Peuple a la place du Roi comme le souligne Hannah Arendt Sur le plan theorique ecrit elle la deification du peuple durant la Revolution francaise fut la consequence ineluctable de faire decouler de la meme source la loi et le pouvoir La pretention de la royaute absolue a reposer sur un droit divin avait faconne la souverainete seculiere a l image d un dieu a la fois tout puissant et legislateur de l univers c est a dire a l image du dieu dont la Volonte est loi La volonte generale de Rousseau et de Robespierre est toujours cette Volonte divine qui n a besoin que de vouloir pour produire une loi Des œuvres de Cardin le Bret de Bodin ou de Hobbes il ressort que la loi vient du souverain et donc qu elle n est qu un commandement du pouvoir qu elle n a pas d autorite propre Si Hannah Arendt s interesse tant a cette question c est que des juristes et des philosophes n ont pas ete sans remarquer ce que pouvait donner ce type de loi dans les Etats totalitaires Souverainete et federalisme Au XVII e siecle au niveau de la conception de l Etat et de la loi qui lui est sous jacente la France et l Angleterre evoluent dans des directions opposees Alors que la France se dirige vers l absolutisme l Angleterre commence sa marche vers la democratie Quelque temps avant que Richelieu n arrive au pouvoir en France le roi Jacques Ier d Angleterre qui veut imposer la monarchie absolue dans son pays s oppose fortement au Parlement anglais et au grand juriste Lord Coke Pour le roi anticipant la position de Cardin le Bret la loi est l emanation de la volonte du souverain En face Lord Coke replique que le roi est soumis a Dieu et a la loi En effet dans cette tradition juridique la loi n est pas un commandement comme le note Hannah Arendt mais ce qui relie le mot lex signifiant liaison etroite De ce fait il n y a ni besoin d une source absolue d autorite ni surtout que la loi supreme vienne du pouvoir puisqu au contraire elle vient le limiter Dans ces conditions un systeme federal est possible et deux niveaux de souverainete peuvent coexister puisque la souverainete est d emblee comprise comme limitee Les Etats Unis fortement influences par la tradition de Lord Coke ont un systeme federal dans lequel outre l Etat federal Washington DC des Etats locaux possedent des organes legislatifs executifs et judiciaires propres qui exercent selon la division des pouvoirs prevue dans la Constitution des Etats Unis un droit souverain dans leurs champs de competence A la Renaissance le mouvement de centralisation du pouvoir royal francais culmina avec la monarchie absolue La frequence des Etats generaux diminua singulierement Jacques Benigne Bossuet definit les principes de l absolutisme dont le symbole etait le regne du Roi soleil Louis XIV Celui ci ebaucha une unification du droit francais avec l edit de Saint Germain en Laye 1679 Cependant l essentiel du droit restait coutumier ou canonique La centralisation accompagnee de l absolutisme du pouvoir est une particularite francaise qui tient a la construction de l Etat francais qui s est faite par la lutte contre les pouvoirs feodaux locaux Dans tous les autres Etats occidentaux qui se sont construits a la meme epoque l empire de Charles Quint l empire de la Couronne d Angleterre les tentatives de centralisation et d absolutisme ont echoue Dans les autres la construction de l Etat a ete empechee par ces pouvoirs locaux Italie Allemagne Les Lumieres De nouvelles theories politiques ont emerge au siecle des Lumieres pour lutter contre le pouvoir royal souverain France Royaume Uni Les philosophes du Lumieres introduisirent ainsi les concepts de Separation des pouvoirs John Locke Montesquieu Droits naturels Hugo Grotius ecole de Salamanque Samuel von Pufendorf Jean Jacques Rousseau C est Jean Jacques Rousseau qui a le plus inspire la conception moderne de la souverainete en France avec Du Contrat social 1762 la considerant comme inalterable et indivisible et emanant de la volonte generale exprimee par le peuple Pour Emmanuel Joseph Sieyes la souverainete appartient a la Nation constituee par le Tiers Etat represente par des parlementaires reunis en Assemblee nationale Sieyes theorise le premier la souverainete nationale dans Qu est ce que le Tiers Etat 1788 La souverainete change alors de main elle appartient desormais au peuple ou a la nation voir supra souverainetes populaire et nationale Ces theories se sont traduites en droit au travers de la construction des Etats Nations France et Etats Unis a la fin du XVIII e siecle XIX e siecle pour le reste de l Europe hormis l empire austro hongrois 1918 Montee des nationalismes au XIX e siecle En Europe Des theories juridiques sont venues redefinir au XIX e siecle le concept de souverainete pour justifier la puissance de leurs Etats Nations Les theoriciens du droit public furent notamment Maurice Hauriou theorie de l Etat de puissance qui reprend la tradition de la souverainete de Jean Bodin Machiavel et Thomas Hobbes Hans Kelsen theorie de l Etat de droit positivisme juridique cette theorie generalise les codes juridiques et en etablit une hierarchie Leon Duguit theorie de l Etat de service Ces deux dernieres theories sont empreintes d ideologie positivisme juridique Aux Etats Unis La construction de l Etat federal s est faite par l opposition a la Couronne d Angleterre Cette opposition s est particulierement manifestee avec les questions de droit de propriete dans la declaration d independance dont Thomas Jefferson fut l un des protagonistes Ceci explique l importance de l economie et de la propriete intellectuelle dans la conception de la souverainete que se font les Americains aujourd hui Apres guerre et difficulte du developpement des relations internationales Emergence du concept de limitation de la souverainete Jusqu au XVIII e siecle les theoriciens des Lumieres ne s etaient penches que sur les moyens de limitation de la souverainete interne pouvoir royal Le XX e siecle a vu emerger a la suite du paroxysme des nationalismes et des totalitarismes du XIX e au XX e siecle premiere et seconde guerres mondiales notamment et de la quasi destruction du fonctionnement de la societe internationale l idee qu il fallait limiter les risques de derive des systemes legislatifs voir legicentrisme et controler l application des droits fondamentaux dans les constitutions comme dans la loi fondamentale allemande de 1949 voir aussi constitutionnalisme A cet egard la Charte de l Organisation des Nations unies en 1948 qui reconnait le principe de souverainete corollaire du principe de non ingerence autorise toutefois d y apporter des limitations mais en definit strictement les conditions Les sanctions decidees a l encontre d un Etat qui mettrait en peril la paix internationale ne peuvent etre que multilaterales Elles sont le plus souvent d ordre economique blocus Le droit d ingerence et non pas le devoir d ingerence malgre les propositions des doctrines favorables a une intervention humanitaire est encore plus strictement encadre et ne peut etre mis en œuvre que si toutes les autres solutions ont echoue Dans le meme ordre d idees la theorie de la souverainete limitee fut enoncee en 1968 par l URSS pour justifier son intervention dans les pays freres pour la defense des interets socialistes elle etait mal acceptee par les pays freres devant subir la souverainete meme si en theorie elle etait limitee Des formes indirectes d influence culturelle commencent a apparaitre avec l exigence des Etats Unis d autoriser la projection de films hollywoodiens dans les salles de cinema francaises avec les accords Blum Byrnes 1946 Impossibilite pratique de mettre en œuvre cette limitation avant la fin de la Guerre froide En pratique on a d abord essaye de limiter les souverainetes etatiques en partant du domaine politique ce qui s est solde a differents degres par des echecs plus ou moins averes en partie parce que les egoismes nationaux prevalaient sur toute necessite de cooperation Ainsi l action de l ONU fut incapacitee jusqu en 1989 fin de la Guerre froide a quelques exceptions pres guerres du Vietnam et de la Coree du Nord Par les cooperations economiques de plus en plus poussees se sont operes les veritables transferts de souverainete meme s ils demeurent encore partiels Les interets nationaux sont la convergents puisque la cooperation entraine de reels gains economiques La cooperation se faisant de plus en plus poussee et devenant meme integration dans certains cas le plus probant reste l Union europeenne elle rejaillit alors en partie sur le domaine politique D abord concus comme des cooperations internationales economiques renforcees pour eviter de nouvelles guerres moteur franco allemand de l Union europeenne peu a peu les systemes ainsi mis en place prennent de l ampleur et s approprient une partie de la souverainete des Etats Cela est du en partie au fait que les Etats sont des lors dans la quasi incapacite pratique de concevoir leurs politiques economiques en dehors des relations internationales toute politique economique interne est vouee a l echec si l on ne prend pas en compte la concurrence exterieure Souverainete et mondialisationDepuis la fin de la Guerre froide en 1989 la mondialisation surtout en matiere economique transforme la notion de souverainete en ne la faisant plus dependre exclusivement des Etats La souverainete par le biais de transferts de competences est de plus en plus attaquee a la fois au niveau international mais aussi au niveau national et regional Institutions internationales et souverainete des Etats Limites a la souverainete issues des organisations intergouvernementales Les organisations internationales et intergouvernementales ont developpe leurs propres competences en se degageant de la volonte propre de leurs composantes les Etats membres Au dela de la simple concertation intergouvernementale elles se sont arroge des pouvoirs supranationaux reconnus notamment par des traites qui s imposent aux institutions des pays membres de ces organisations C est notamment le cas de l Organisation des Nations unies qui depuis la fin de la Guerre froide mene une veritable politique de controle des Etats allant parfois jusqu a l ingerence armee sans toutefois jamais exercer aucun controle sur les cinq Grands les cinq membres permanents du Conseil de securite l Organisation mondiale du commerce qui des sa creation en 1994 n a eu aucun mal a asseoir ses competences en matiere de commerce international a l encontre des Etats en particulier a l encontre des Etats occidentaux qui se sont vus obliges d appliquer les regles de commerce liberalise suppression du protectionnisme sous toutes ses formes En reaction contre ce phenomene les Etats mettent souvent en place des systemes de protection qui s averent plus ou moins efficaces Cependant de tels systemes sont condamnes par l Organisation mondiale du commerce qui vise a mettre en place un commerce liberalise la libre concurrence etant representee dans l economie liberale comme ce qui permet d apporter le plus de benefices economiques a tout le monde En outre la clause contraignante etablie par l article XVI 4 dite clause de conformite de l accord instituant l OMC qui precise que chaque membre assurera la conformite de ses lois reglementations et procedures administratives avec ses obligations telles qu elles sont enoncees dans les accords figurant en annexe entraine une veritable perte de souverainete etatique puisqu elle contraint les Etats a legiferer et ce de maniere conforme aux regles de l OMC les traites ne pouvant qu interdire de legiferer dans un sens contraire aux obligations definies Pour contrer les effets deleteres de ce systeme au plan de la justice sociale et climatique l economiste Thomas Piketty propose une reecriture des accords de libre echange de facon a preserver le souverainisme social et ecologique des Etats l Union europeenne qui notamment par le vote a la majorite qualifiee pour certaines decisions plutot qu a l unanimite peut contraindre les Etats membres De plus le traite de Maastricht 1992 a introduit le concept de citoyennete europeenne qui s ajoute aux citoyennetes nationales ce qui permet notamment aux citoyens europeens de voter aux elections europeennes et municipales du pays europeen ou ils resident sans forcement en avoir la nationalite Role d influence des organisations non gouvernementales Certaines organisations non gouvernementales internationales jouent un role de plus en plus important dans certains domaines auparavant reserves aux Etats tels que l alimentaire souverainete alimentaire l ecologie la defense des droits de l homme Neanmoins meme si leur pouvoir reel varie d une organisation a l autre on ne peut parler veritablement de souverainete supra etatique des ONG puisque leurs pouvoirs sont surtout des pouvoirs d influence et non pas de contrainte D ailleurs certains Etats dont les Etats Unis et des grandes entreprises s appuient sur les reseaux des ONG pour developper leur influence a travers des organismes comme le WBCSD la Chambre de commerce internationale ou le BASD Entreprises privees mondialisees On peut se demander evasif quelle est la realite de la souverainete des Etats lorsque certains groupes d entreprises ont plus de moyens financiers et d influence sur le plan politique au travers de leurs lobbies que des Etats En effet contrairement aux Etats ils ne sont pas soumis aux obligations les plus basiques en droit international et sont amenes a faire leur loi en matiere de droit du travail surtout De plus meme si ces entreprises ne sont toujours pas representees sur la scene internationale certains Etats Etats Unis portent leurs interets prives sur la scene internationale Enjeux de la mondialisation pour la souverainete Articles detailles Mondialisation et Mondialisation economique Defense et securite interieure La fin de la Guerre froide selon certains Qui est a dater au Traite de non proliferation nucleaire en 1968 La detention de l arme nucleaire etait auparavant consideree comme la marque de la souverainete Cette conception qui depuis avait perdu de sa credibilite est cependant remise au gout du jour par les discours actuels tenus ref necessaire par l Iran et la Coree du Nord La securite interieure aujourd hui a tendance a prendre le pas sur les questions de defense contre les attaques exterieures puisque les citoyens doivent etre proteges de l interieur contre le terrorisme comme l ont montre les attentats du 11 septembre aux Etats Unis consideres comme une atteinte a leur souverainete Aux Etats Unis la defense fonction regalienne par excellence fait l objet de la tenue d un registre de donnees electroniques thesaurus Droits humains La communaute internationale a identifie les droits humains comme devant faire l objet d une protection universelle et non plus simplement internationale Or avec l extension progressive des droits humains 1re generation droits civils et politiques 2e generation droits economiques et sociaux 3e generation droits de solidarites et peut etre une 4e generation de droits globaux vient s accroitre la pression sur les Etats de faire respecter ces droits notamment l environnement 3e ou 4e generation de droits Le principe de non ingerence qui est enonce dans la charte de l ONU notamment est alors limite par l autorisation d intervenir dans un pays lorsque l on considere que les droits humains ne sont pas respectes limitation tres polemique donnant lieu a d intenses debats dans les milieux intellectuels mondiaux d ou proviennent certaines critiques quant a l usage unilateral et abusif de l intervention humanitaire ou autrement realiste ce que l intellectuel allemand Ulrich Beck appel le nouvel humanisme militaire par certains Etats puissants au profit d interets geopolitiques ou d alliances regionales Economie La puissance economique d un Etat fait aujourd hui partie integrante du mecanisme qui lui permet d asseoir sa souverainete au niveau international Meme dans l economie de l immateriel caracterisee par les delocalisations on retrouve la notion de territoire qui pour beaucoup d experts reste un element constitutif de la souverainete par le biais des sieges sociaux et des centres d etudes et de recherche par les poles de competitivite pour la recherche et developpement Pour ce qui est d Internet le territoire se traduit par la notion d Le suffixe du nom de domaine sur deux lettres est appele code national country code Top Level Domain ccTLD fr de Le systeme de nom de domaine est chapeaute par l ICANN de droit californien alors meme que ses decisions s imposent de fait aux Etats De plus le capital immateriel de l Etat et des entreprises est en train d etre comptabilise comme immobilisations incorporelles donc susceptible de donner lieu a des investissements au meme titre que les immobilisations classiques dites corporelles usines immeubles Il y a donc ici un glissement semantique de la souverainete entendue au sens politique vers une souverainete dans un sens plus large concernant l economie de l immateriel sans exclure le politique Culture Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Information Article detaille Souverainete numerique On assiste aujourd hui a une guerre de l information voire de desinformation Le developpement considerable des formes numeriques de diffusion de l information en source ouverte avec le Web induit des bouleversements qui peuvent menacer les souverainetes des Etats Les besoins d interoperabilite informatique entre organismes travaillant en reseau posent des questions en matiere de securite des donnees informatiques et de protection du patrimoine informationnel des Etats recherche Il s avere que les Etats Unis disposent actuellement d un pouvoir d influence considerable grace a leur langue et aux moyens de diffusion de l information qu offrent le Web et les reseaux internet dans la plupart des domaines deja decrits economique financier social environnement et droits de l Homme et meme culturel L une des caracteristiques contemporaines de la souverainete est ainsi la tenue au niveau de plusieurs gouvernements de registres de metadonnees bases sur le referentiel Dublin Core qui permet de controler les informations circulant en source ouverte au niveau des donnees de description des ressources informatiques metadonnees Les Etats Unis tiennent des registres pour la defense la justice et d autres domaines strategiques Sur le Web le developpement des pratiques de partage de signets a des fins sociales ou professionnelles peut poser dans certains cas des questions sur la souverainete Construction europeenne Article detaille Construction europeenne Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale la tendance est a la formation d ensembles economiques regionaux ALENA Mercosur La construction europeenne est l exemple meme de ce type de formation Elle s est trouvee a certains moments en contradiction avec la notion de souverainete en particulier au moment de la crise de la chaise vide qui s est terminee par le compromis de Luxembourg 1965 1966 L Union europeenne UE est une organisation supranationale Elle n est pas un Etat alors que les pays membres de l Union le sont tous De ce fait l UE avec son parlement sa Cour de justice des Communautes europeennes et ses autres organes se trouve posseder seulement une partie des attributs d un Etat Par ailleurs la transposition dans les ordres juridiques nationaux du droit derive qu elle produit necessitant a de nombreux egards l intervention des Etats Alain Supiot a pu comparer le pouvoir de l Union europeenne a celui d un suzerain ayant uniquement un pouvoir sur ses vassaux elle n exerce sur les peuples qu un pouvoir indirect qui requiert la mediation des Etats Piliers de l Union europeenne Article detaille Piliers de l Union europeenne La politique de l Union europeenne se decomposait auparavant en trois piliers les Communautes europeennes le pilier de l integration la Politique etrangere et de securite commune PESC la cooperation policiere et judiciaire en matiere penale Cette structure confuse et aujourd hui disparue avait pour but de menager la souverainete des Etats en l equilibrant avec les pouvoirs communs des organes de l UE Le processus de decision differait en effet selon les piliers Sur le premier pilier on employait la methode communautaire monopole d initiative de la Commission sur la preparation des dossiers relatifs a ce pilier et pouvoir de co decision du Parlement europeen Sur les deux autres piliers on employait la methode intergouvernementale simple cooperation permettant aux Etats de rester pleinement souverains Equilibre entre souverainete supranationalite et cooperation intergouvernementale Concue tout d abord comme une cooperation economique l Union europeenne est devenue a la suite du traite de Maastricht une integration economique doublee d une cooperation politique La Commission europeenne dispose du monopole de droit d initiative dans le premier pilier L Union europeenne est aujourd hui une construction sui generis une entite a la limite d un Etat federal souverain Les deux principes qui definissent les pouvoirs reciproques entre les Etats et l Union sont le principe de subsidiarite et le principe de proportionnalite Le Conseil constitutionnel francais reaffirme que la France est pleinement souveraine distinguant transferts de competences et transferts de souverainete voir supra definition L Union europeenne possede aujourd hui une part de souverainete dans le premier pilier dit de l integration en raison des fortes competences legislatives que la Communaute europeenne prend dans des secteurs tres strategiques energie environnement chimie agriculture ou 60 a 70 des nouveaux textes legislatifs sont d origine communautaire Les competences communautaires relevent bien de fonctions regaliennes traditionnelles voir supra puisque les echanges economiques sont regles dans la nouvelle monnaie l euro Les difficultes de l integration tiennent notamment au flou des limites de l Europe zone euro espace Schengen Espace economique europeen et a la diversite des langues Voir Politique linguistique de l Union europeenne Politique en Europe Le projet de Traite constitutionnel europeen vise a structurer et renforcer l integration notamment en conferant a l Union europeenne la personnalite juridique et en creant un poste de ministre europeen des affaires etrangeres Le president Jacques Chirac a souhaite en raison de la profonde modification des pouvoirs publics de l impact sur les services publics et dans l esprit de la Constitution de 1958 article 11 que ce projet soit soumis a un referendum populaire Le rejet de ce projet par le peuple obere la legitimite de ce traite Les mouvements politiques qui s opposent a la construction d une Europe integree au nom de la souverainete des Etats sont appeles souverainistes TheoriciensThomas d Aquin voir droits naturels Nicolas Machiavel Jean Bodin De la souverainete Les six livres de la Republique Livre 1 Chap 8 Thomas Hobbes Leviathan chapitre XVIII Baruch Spinoza Traite theologico politique John Locke Joseph de Maistre Montesquieu philosophe De l esprit des lois Jean Jacques Rousseau Du contrat social Emmanuel Joseph Sieyes Qu est ce que le Tiers Etat Maurice Hauriou theoricien de la puissance publique Carl Schmitt Michel Debre Stephen Krasner Jacques Maritain Michel Foucault Jacques Derrida Giorgio Agamben Homo Sacer I Le pouvoir souverain et la vie nue Citations La souverainete n est pas un acquis il ne faut jamais la lacher Professeur Duquenne Cette personne publique qui se forme ainsi par l union de toutes les autres est appele Etat quand il est passif et Souverain quand il est actif Jean Jacques Rousseau Notes et referencesAlbert Dauzat Nouveau dictionnaire etymologique et historique Larousse 1968 Definition du dictionnaire Larousse lire en ligne Definition du dictionnaire de l Academie francaise 8e edition lire en ligne Etat federal et confederation d etats par Louis Le Fur 1896 p 443 Ouvrage disponible sur le site d Internet Archive Cour permanente d Arbitrage sentence arbitrale p 7 in http www pca cpa org Georg Jellinek L Etat moderne et son droit Pantheon Assas 2004 Raymond Carre de Malberg Contribution a la theorie generale de l Etat Librairie de la societe du recueil Sirey 1920 p 70 et suivantes Charte des Nations Unies version integrale sur United Nations consulte le 13 fevrier 2024 Stephane Paquin Paradiplomatie fonctionnelle identitaire et protodiplomatie en Catalogne un cas unique Catalonia no 31 15 decembre 2022 ISSN 1760 6659 DOI 10 4000 catalonia 3343 lire en ligne consulte le 28 fevrier 2023 Goyard Fabre 1999 p 15 Cardin Le Bret De la souverainete du Roy 1632 p 4 Arendt 1963 p 270 Cite in Walter Lippmann La Cite Libre 1937 p 404 Arendt 1967 p 276 279 Fabrizio Frigerio Souverain chez Rousseau in Dictionnaire international du Federalisme sous la dir de Denis de Rougemont ed Francois Saint Ouen Bruxelles Bruylant 1994 p 272 274 Thomas Piketty Pour reconstruire l internationalisme il faut tourner le dos a l ideologie du libre echange absolu Le Monde 11 juillet 2020 lire en ligne Giovanni Arcudi Forces de police et forces armees securite et defense ou sont les frontieres Cahier du GIPRI n 2 p 17 64 Alain Supiot La Gouvernance par les nombres Cours au College de France 2014 2016 p 311 Jacques Derrida La bete et le souverain Paris Editions Galilee 2010 Giorgio Agamben Homo Sacer I Le pouvoir souverain et la vie nue Paris Editions du Seuil 1997 Conference sur la diplomation et la revolution de 2014 a Toulouse Du Contrat Social Livre I Chapitre VIVoir aussiSur les autres projets Wikimedia Souverainete sur Wikimedia Commonssouverainete sur le WiktionnaireSouverainete sur Wikiquote Bibliographie Philippe Raynaud et Stephane Rials dir Dictionnaire de philosophie politique Paris PUF coll Quadrige 2005 3e ed 892 p ISBN 978 2 13 052947 7 Defense nationale et securite collective actualisation et renouvellement de la pensee strategique numero de fevrier 2006 Eric Denece et Claude Revel L autre guerre des Etats Unis economie les secrets d une machine de conquete 2005 Terry Olson et Paul Cassia Le droit international le droit europeen et la hierarchie des normes PUF mars 2006 2 13 055494 6 Thomas Maissen Niels F May et Rainer Maria Kiesow dir Souveranitat im Wandel Frankreich und Deutschland 14 21 Jahrhundert Gottingen Wallstein 2023 ISBN 978 3 8353 5455 5 ISBN 978 3 8353 5455 5 Jacques Maritain L Homme et L Etat Presses Universitaires de France 1953 Fabrizio Frigerio Souverain chez Rousseau in Dictionnaire international du Federalisme sous la direction de Denis de Rougemont edite par Francois Saint Ouen Bruylant editeur Bruxelles 1994 p 272 274 Bertrand Badie Un Monde sans souverainete Les Etats entre ruse et responsabilite Fayard 1999 Jean Bodin Les Six Livres de la Republique 1608 Revue krisis n 46 Nation et souverainete janvier 2017 Coralie Delaume Necessaire souverainete 84 pages 16 septembre 2021 Ed Michalon ISBN 2841869628 nISSM Remy Herrera Du pouvoir de la finance a la souverainete des peuples Cetim 384p 2022 ISBN 9782880531423 Loic Chaigneau Pour une souverainete integrale Editions Perspectives Libres 75 p 2023 ISBN 9791090742918 Articles connexes Souverainete alimentaire Souverainete numerique Souverainete populaire Strategie de puissance Autogouvernance Souverainisme au Quebec Acquisition de souveraineteLiens externes Typologie de la souverainete et application au Canada selon le politologue Stephen Krasner Documents sur le theme pouvoirs publics et constitution sur le site du Senat Le pouvoir souverain et le peuple chez Rousseau Philosophie de la souverainete Stanford Encyclopedia of Philosophy L idee de peuple en politique depuis la Revolution francaise entretien de Gerard Bras avec dans La grande H l emission d histoire du Media 11 decembre 2018 Ressources relatives a la recherche JSTOR Stanford Encyclopedia of Philosophy Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Den Store Danske Encyklopaedi Dictionnaire historique de la Suisse Dizionario di Storia L Encyclopedie canadienne Gran Enciclopedia Catalana Nationalencyklopedin Store norske leksikon Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Japon Israel Tchequie Coree du Sud Portail du droit Portail des relations internationales

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