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Totalitarisme

Le totalitarisme est un régime ou système politique où n’existe plus qu’un parti unique, n'admettant aucune opposition organisée, et où l'État tend à exercer une mainmise sur la totalité des activités de la société. Un tel système restreint l'opposition individuelle à l'État. Il exerce ainsi un degré extrêmement élevé de contrôle sur la vie publique et privée. Il est considéré comme la forme d'autoritarisme la plus extrême et la plus complète. Dans les États totalitaires, le pouvoir politique est souvent détenu par des autocrates (c'est-à-dire des dictateurs ou des monarques absolus) qui utilisent des campagnes globales dans lesquelles la propagande est diffusée par les médias de masse contrôlés par l'État.




C'est un concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres, avec une apparition concomitante de régimes totalitaires fasciste en Italie, nazi en Allemagne et stalinien en URSS. Le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité » : issu de l'ouvrage de Hannah Arendt Les Origines du totalitarisme (1951 ; titre original : The Origins of Totalitarianism), le mot totalitarianism exprime l'idée que la dictature ne s'exerce pas seulement dans la sphère politique, mais dans toutes, y compris les sphères privée et intime, quadrillant toute la société et tout le territoire, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.
Les caractéristiques habituellement retenues pour définir le totalitarisme sont : d'une part, un monopole idéologique, c'est-à-dire la conception d'une vérité qui ne supporte aucun doute, ne tolère aucune critique, est imposée à tous et se trouve orientée par la lutte contre les ennemis du régime, et d'autre part un parti unique qui contrôle cette idéologie et la totalité de l'appareil étatique, c'est-à-dire dispose de l'ensemble des moyens de communication de masse utilisés comme des instruments de propagande, crée des structures d'embrigadement de chaque catégorie de la société et dispose d'une direction centrale de l'économie. Le parti unique lui-même est idéalement sous le contrôle de son chef charismatique, autour duquel est formé un « culte du chef », faisant de lui plus qu'un simple dictateur, un guide pour son peuple, lui seul en connaissant les véritables aspirations. Un monopole de la force armée, un système à la fois policier qui a recours à la terreur avec par exemple un réseau omniprésent d'agents dormants et de surveillance des individus, basé sur la suspicion, la dénonciation et la délation ; et également concentrationnaire afin de pouvoir se prémunir contre tout individu potentiellement suspect. Ainsi ces systèmes ont systématiquement recours à l'emprisonnement, la torture et l'élimination physique des opposants ou personnes soupçonnées de l'être, et à la déportation des groupes de citoyens jugés « suspects », « inutiles » ou « nuisibles ».
Origines du concept
On peut définir le totalitarisme comme une idéologie qui « nie toute autonomie à l'individu et à la société civile et s'emploie à les supprimer autoritairement au profit d'une vision moniste du pouvoir et du monde ; recouvrant tous les aspects de la vie humaine, cette idéologie fonde et justifie la domination absolue de l'État ». À partir de cette définition simple et très généralement admise, ont été développées des interprétations et surtout des utilisations du concept de totalitarisme. Elles s'appuient en particulier sur l'analyse développée par Hannah Arendt (1906-1975) dans Les Origines du totalitarisme (1951). Le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité ».
L'adjectif « totalitaire » (« totalitario ») apparut en Italie dès le mois de mai 1923 (on prête parfois son invention à Giovanni Amendola,, opposant et victime du fascisme). Ce concept fut d'emblée un instrument de pensée et de lutte politique. Son emploi se répandit dans les milieux antifascistes italiens. Ainsi Carlo Sforza (libéral républicain), Gaetano Salvemini (gauche anticommuniste) et surtout Luigi Sturzo (démocrate-chrétien) furent dans l'entre-deux-guerres des utilisateurs du concept de totalitarisme. En 1925, les théoriciens du fascisme reprirent de manière opportuniste le terme à leur compte, en lui attribuant une connotation positive, celle d'unité du peuple italien. Benito Mussolini exaltait sa « farouche volonté totalitaire », appelée à délivrer la société des oppositions et des conflits d'intérêts. Dans la seconde moitié des années 1920, l'ancien président du Conseil des ministres italien Francesco Saverio Nitti « aurait le premier établi des rapprochements entre la structure du fascisme italien et le bolchevisme ». Giovanni Gentile, théoricien du fascisme, mentionna le totalitarisme dans l'article « doctrine du fascisme » qu'il écrivit pour Enciclopedia Italiana et dans lequel il affirma que « … pour le fasciste tout est dans l'État et rien d'humain et de spirituel n'existe et il a encore moins de valeur hors de l'État. En ce sens le fascisme est totalitaire… ».
L'écrivain allemand Ernst Jünger, par son exaltation de la « mobilisation totale », décrit les contours du totalitarisme. Il célèbre la guerre et la technique moderne comme annonciatrices d'un nouvel ordre, incarné par la figure de l'ouvrier-soldat, œuvrant au sein d'une société encadrée et disciplinée comme une armée. Selon lui, la Première Guerre mondiale avait marqué un tournant historique vers cette forme nouvelle de civilisation : pour la première fois dans l'histoire de l'Europe, les forces humaines et matérielles du monde industriel moderne avaient été mobilisées dans leur « totalité » pour accomplir l'effort de guerre.
La première utilisation du terme de totalitarisme pour désigner dans le même temps les États fasciste et communiste semble avoir été faite en Grande-Bretagne en 1929. Dans les années 1930, le concept fut utilisé sous la plume d'écrivains pro-nazis. Carl Schmitt employait ce terme pour mettre en lumière la crise du libéralisme et du parlementarisme et exprimer la nécessité d'une politique plus autoritaire. Simone Weil écrivait en 1934 : « il apparaît assez clairement que l'humanité contemporaine tend un peu partout à une forme totalitaire d'organisation sociale, pour employer le terme que les nationaux-socialistes ont mis à la mode, c'est-à-dire à un régime où le pouvoir d'État déciderait souverainement dans tous les domaines, même et surtout dans le domaine de la pensée ».

Le régime autoritaire franquiste issu de la guerre civile espagnole s’est défini comme totalitaire dans ses premières années, affirmant ainsi sa parenté avec le fascisme, avant d'effacer ce terme de la constitution. Il en est de même du régime impérial japonais lors de la première partie de l'ère Shōwa, à compter de la constitution de l'Association de Soutien à l'Autorité Impériale. En 1940, dans une entrevue accordée au New York Herald, le ministre des Affaires étrangères du cabinet de Fumimaro Konoe, Yōsuke Matsuoka, n'hésitait pas à faire l'apologie du totalitarisme, prédisant sa « victoire sans équivoque dans le monde » et « la banqueroute du système démocratique ».
Dans le monde anglo-saxon, William Henry Chamberlain et Michael Florinsky ont été parmi les premiers à faire usage du concept de totalitarisme. Divers théoriciens de gauche, comme Franz Borkenau ou , ont employé le concept « pour caractériser tout ce qui leur paraît nouveau et spécifique dans le fascisme (ou le nazisme), en dehors de toute comparaison avec le communisme soviétique ». Le concept de totalitarisme cristallisait également la réflexion sur les formes modernes de tyrannie et, plus particulièrement, sur la violence exercée sur autrui, qui semblait inséparable du fonctionnement des régimes nazi et communiste. Finalement, les traits fondamentaux qui ont dominé la discussion de l'après-guerre sur le totalitarisme étaient déjà présents dans les années 1930. Pierre Hassner affirme : « On peut dire qu'en un sens Hannah Arendt n'a fait que nouer en une synthèse géniale […] les différents éléments en dégageant la logique qui les sous-tendait ».
Le pacte germano-soviétique, signé en 1939 entre l'Allemagne nazie et l'URSS, fut présenté par certains comme une illustration de l'apparition d'un nouveau type de régime (l'antithèse du libéralisme) qui ferait le lien entre les idéologies fasciste et soviétique. Par exemple, dans The Totalitarian Enemy, paru à Londres en 1940, l'ancien communiste autrichien Franz Borkenau voulait éclairer l'opinion publique sur les vrais enjeux de la guerre : il s'agissait de détruire le totalitarisme incarné dans le nazisme et le bolchevisme. Les différences entre ces deux courants étaient minimes pour l'auteur : le bolchevisme se limitait à un « fascisme rouge » et le nazisme à un « bolchevisme brun ». D'après Borkenau, la dynamique inhérente au marché capitaliste conduisait inévitablement à une centralisation et une planification de l'économie : la révolution totalitaire n'était rien d'autre que la révolution socialiste prophétisée par Karl Marx. Mais cette sous-estimation des différences entre le bolchevisme et le nazisme « ne diminue pas, selon Krzysztof Pomian, l'importance historique de Totalitarian Enemy. Y sont évoqués, en effet, presque tous les thèmes repris plus tard par l'abondante littérature consacrée au totalitarisme ».
Des définitions diverses
Définition selon Hannah Arendt

La philosophe et politologue Hannah Arendt a apporté une définition du concept de totalitarisme dans son livre Les Origines du totalitarisme (1951). Selon elle, deux pays seulement avaient alors connu un véritable totalitarisme : l'Allemagne sous le nazisme et l'URSS sous Staline. Elle distingue toutefois des tendances ou des épisodes totalitaires en dehors de ces deux cas. Elle cite notamment le maccarthysme au début des années 1950 aux États-Unis ou encore les camps administratifs français où furent enfermés les réfugiés de la guerre d'Espagne.
Ces régimes n'admettent qu'un parti unique qui contrôle l'État, qui lui-même s'efforce de contrôler la société et plus généralement tous les individus dans tous les aspects de leur vie (domination totale). D'un point de vue totalitaire, cette vision est erronée : il n'y a qu'un parti parce qu'il n'y a qu'un tout, qu'un seul pays, vouloir un autre parti c'est déjà de la trahison ou de la maladie mentale (une forme de trouble dissociatif de l'identité, amenant à se croire plusieurs alors qu'on est un).
Le totalitarisme tel qu'il est ainsi décrit par Hannah Arendt n'est pas tant un « régime » politique qu'une « dynamique » autodestructrice reposant sur une dissolution des structures sociales. Elle distingue plusieurs « phases » de la domination totalitaire- l'abolition de la personne juridique, la dissolution de la conscience morale et la destruction de la spontanéité individuelle, donc des conditions de l'action libre.
Dans cette optique, les fondements des structures sociales ont été volontairement sabotés ou détruits : les camps pour la jeunesse ont par exemple contribué à saboter l'institution familiale en instillant la peur de la délation à l'intérieur même des foyers, la religion est interdite et remplacée par de nouveaux mythes inventés de toutes pièces ou recomposés à partir de mythes plus anciens, la culture est également une cible privilégiée. Hanns Johst avait ainsi écrit dans une pièce de théâtre : « Quand j'entends le mot culture, j'enlève le cran de sûreté de mon Browning » (cette phrase a également été prononcée en public par Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes).
L'identité sociale des individus laisse place au sentiment d'appartenance à une masse informe, et est sans valeur aux yeux du pouvoir ou même à ses propres yeux. La dévotion au chef et à la nation devient la seule raison d'être d'une existence qui déborde au-delà de la forme individuelle pour un résultat allant du fanatisme psychotique à la neurasthénie. La domination totale est réalisée : les « ennemis objectifs » font leur autocritique pendant leurs procès et admettent la sentence. Les agents du NKVD russe arrêtés avaient ainsi un raisonnement du type « si le Parti m'a arrêté et désire de moi une confession, c'est qu'il a de bonnes raisons de le faire ». Arendt remarque en outre qu'aucun agent arrêté n'a jamais tenté de dévoiler un quelconque secret d'État, et est toujours resté fidèle au pouvoir en place, même lorsque sa mort était assurée.
Les sociétés totalitaires se distinguent par la promesse d'un « paradis », la fin de l'Histoire ou la pureté de la race par exemple, et fédèrent la masse contre un ennemi objectif. Celui-ci est autant extérieur qu'intérieur et sera susceptible de changer, selon la réinterprétation des lois de l'Histoire (lutte des classes) ou de la Nature (lutte des races) prévalant à un moment donné. Les sociétés totalitaires créent un mouvement perpétuel et paranoïaque de surveillance, de délation et de retournement. Les polices et les unités spéciales se multiplient et se concurrencent dans la plus grande confusion.
Contrairement aux dictatures traditionnelles (militaires ou autres), le totalitarisme n'utilise pas seulement la terreur dans le but d'écraser l'opposition. La terreur totalitaire continue même lorsque toute opposition est écrasée. Même si le groupe considéré comme un ennemi a été anéanti (par exemple les trotskistes en URSS), le pouvoir en désignera continuellement un autre. Hitler et les nazis avaient ainsi prévu l'extermination des peuples ukrainiens, polonais et russes une fois les Juifs éliminés.
Des purges régulières ordonnées par le chef de l'État, seul point fixe, donnent le tempo d'une société qui élimine par millions sa propre population, se nourrissant en quelque sorte de sa propre chair. Les régimes totalitaires se distinguent des régimes autoritaires et dictatoriaux par leur usage permanent de la terreur, contre l'ensemble de la population (y compris les « innocents » aux yeux même de l'idéologie en vigueur) et pas seulement contre les opposants réels. L'usage permanent de la terreur a pour corollaire celui de la propagande, omniprésente dans un État totalitaire.
Par ailleurs, le totalitarisme n'obéit souvent à aucun principe d'utilité : les structures administratives sont démultipliées sans se superposer, les divisions du territoire sont multiples et ne se recoupent pas. La bureaucratie est consubstantielle du totalitarisme. Tout cela a pour effet de supprimer toute hiérarchie intermédiaire entre le chef et les masses, et de garantir la domination totale, sans aucun obstacle la relativisant. Le chef commande directement et sans médiation tout fonctionnaire du régime, en tout point du territoire. Le totalitarisme est à différencier de l'absolutisme et de l'autoritarisme (où la source des lois, la légitimité du chef sont extérieures au pouvoir exercé par le régime, comme Dieu ou encore les lois de la nature ; « même le plus draconien des régimes autoritaires est lié par des lois »). Dans le cas de l'autoritarisme, toute la société est hiérarchisée et le pouvoir se transmet de couche en couche, du sommet de la pyramide vers le bas alors que dans le cas du totalitarisme, aucune instance intermédiaire ne vient relayer, voire atténuer l'autorité du chef totalitaire.
Dans son introduction à une nouvelle édition de The Origins of Totalitarianism, en 1966, Hannah Arendt s’est opposée à l’usage idéologique du terme de totalitarisme pour tous les régimes communistes à parti unique.
L’ouvrage d'Arendt a convaincu la majorité de l’opinion et reçu de nombreux éloges. Michelle-Irène Brudny, traductrice de l'œuvre de Arendt, considère néanmoins que sa pensée comporte des exagérations, dans sa prétention de tout englober : « le philosophe, parfois intrépide ou, plus sûrement, devenu téméraire par sa volonté obsessive de comprendre, se sent tenu, au risque du paradoxe, de produire une interprétation "générale" ».
Définition selon Carl Joachim Friedrich
Dans les années 1950, le politologue Carl Joachim Friedrich et son assistant Zbigniew Brzeziński identifient comme « totalitaire » un régime dans lequel on trouve six éléments : une idéologie officielle, un parti « de masse » unique, la terreur policière, le monopole des médias, celui des forces armées et une économie planifiée.
Définition selon Claude Lefort
Claude Lefort fait partie des théoriciens du politique qui postulent la pertinence de la notion de totalitarisme, dont relèvent le stalinisme comme le fascisme, et considèrent le totalitarisme comme différent en son essence des grandes catégories utilisées par le monde occidental depuis la Grèce antique, telles que la dictature ou la tyrannie. Cependant, contrairement aux auteurs comme Hannah Arendt qui limitent la notion à l’Allemagne nazie et à l’Union soviétique entre 1936 et 1953, Lefort l’applique aux régimes d’Europe de l’Est dans la deuxième moitié du XXe siècle, c’est-à-dire à une époque où la terreur, un élément central du totalitarisme chez d’autres auteurs, avait perdu sa dimension paroxystique. C’est à l’étude de ces régimes, et à la lecture notamment de L'Archipel du Goulag (1973) d’Alexandre Soljenitsyne, qu’il a développé son analyse du totalitarisme. Sans la théoriser en un ouvrage unifié, il a publié en 1981 : L'Invention démocratique : les limites de la domination totalitaire, recueil d’articles parus entre 1957 et 1980.
Définition selon Bernard-Henri Lévy
Bernard-Henri Lévy (BHL) opère une critique des causes du totalitarisme proche de celles d’André Glucksmann, et des prises de position que prend Michel Foucault en 1977. Centrée par Glucksman sur la question de la responsabilité de la philosophie allemande dans la construction du nazisme et du stalinisme, la critique qu'envisage BHL, et sa définition du schéma totalitaire, se déplacent sur le terrain de la désirabilité de la révolution, selon des données que Foucault conçoit ainsi dans un entretien publié en 1977 : « Le retour de la révolution, c’est bien là notre problème. Il est certain que, sans lui, la question du stalinisme ne serait qu’une question d’école – simple problème d’organisation des sociétés ou de validité du schéma marxiste. Or c’est de bien autre chose qu’il s’agit, dans le stalinisme. Vous le savez bien : c’est la désirabilité même de la révolution qui fait aujourd’hui problème ».
Dans son essai, La Barbarie à visage humain, BHL met en cause la positivité pure liée au désir de la révolution – non pas d'une révolution, mais de la révolution, décisive, radicale, finale –, et à l'optimisme conceptuel, délibéré et assumé, qui « dope » alors la pensée. L'optimisme ne dépend plus, dans ce cas, d'un trait de caractère, mais d'une construction idéologique. Désir du meilleur, l’optimisme ainsi conçu créerait la condition qui permet d’accomplir jusqu’au pire avec la conviction de s’améliorer sans cesse. Les totalitarismes, quelles que soient leurs différences par ailleurs, se reconnaîtraient, tant dans leurs théories que dans leur pratique, à l'exigence de requérir la perception d'une dynamique purement positive, optimisante et énergisante, associée à l'idée d'une providence toute-puissante et naturelle, qui mènerait nécessairement les hommes vers une « société bonne » méthodiquement « épurée » de ses éléments « corrupteurs ».
Autres contributions à la réflexion philosophique sur le totalitarisme

De nombreux philosophes, cherchant à trouver une explication aux tragédies du XXe siècle, ont traité de la question du totalitarisme. Le courant philosophique recherchant « l’essence » du totalitarisme a mis l’accent sur son contenu idéologique et ses méthodes.
Le fascisme, le nazisme et le stalinisme ont été interprétés en tant que « religions séculières ». Le philosophe allemand Eric Voegelin a construit une analyse du XXe siècle sur la base de cette notion. Les idéologies totalitaires remplaçaient la religion, car elles demandaient à leurs adeptes de croire à la promesse d’un salut sur terre.
Pour Marcel Gauchet, certains totalitarismes comme le stalinisme, le fascisme et le nazisme étaient des « religions séculières », des expériences de croyance qui entraînaient le fanatisme. Au-delà de leur antagonisme premier, ce qui unit ces totalitarismes et font leur séduction est la restauration sous des formes modernes de sociétés passées qui étaient organisée par la religion : recours au culte de la personnalité, sacralisation du lien entre le peuple et l'État via le parti unique comme auparavant le clergé, obsession propagandiste et de l'unité de la foi.
Soutenue par plusieurs auteurs, l'assimilation plus ou moins poussée de l'idéologie totalitaire à la religion a été critiquée par Hannah Arendt pour qui le fait que l'idéologie accomplit une fonction similaire à celle de la religion ne justifie pas de confondre les deux notions,.
Waldemar Gurian, historien et essayiste d’origine russe émigré aux États-Unis en 1937, a introduit la notion d’« idéocratie ». Selon Gurian, les totalitarismes bolchevique et nazi, en tant que régimes engendrés et structurés par une idée, étaient « idéocratiques ». L’idéocratie désignait toute forme d’organisation politique où il y avait fusion entre le pouvoir et une idéologie donnée. Le terme s’appliquait fréquemment aux régimes où un parti unique avait la mainmise sur l’appareil étatique.
L’historien israélien Jacob Talmon a également perçu le totalitarisme comme le produit d’une idée. D’après lui, le totalitarisme avait sa matrice dans la philosophie des Lumières. L’intelligentsia russe a été influencée par le messianisme politique du XVIIIe siècle, c’est-à-dire par l’annonce d’un avenir radieux et par l’affirmation qu’il existe en politique une vérité, une seule. Jacob Talmon considérait Jean-Jacques Rousseau (auteur de la théorie de la volonté générale), Maximilien de Robespierre (le premier praticien de la Terreur, selon lui) et Gracchus Babeuf (le premier conspirateur communiste, selon lui) comme des précurseurs du totalitarisme.
Alain Besançon a repris l'analyse du totalitarisme comme idéocratie : « L'idéologie n'est pas un moyen du totalitarisme mais au contraire le totalitarisme est la conséquence politique, l'incarnation dans la vie sociale de l'idéologie ». Comme Jacob Talmon, Alain Besançon voit dans la Révolution française la matrice du totalitarisme et porte un regard très critique sur l'héritage rationaliste des Lumières. Ce regard sur la Révolution française est récusé par la plupart des historiens spécialisés dans cette période, tels que JC Martin, par exemple.
Modèle totalitaire
Dans les années 1950, le concept de totalitarisme a été perfectionné en un « modèle » par des politologues soucieux d’aboutir à une catégorisation des régimes politiques. Le modèle du totalitarisme a été formé par opposition à d’autres modèles, comme les modèles des régimes « démocratiques-constitutionnels » et « autoritaires-conservateurs ».
Sous le titre de Permanent Revolution, Sigmund Neumann a publié une étude sur le totalitarisme en 1940. Il insistait sur le fait que l'État totalitaire menait une « révolution permanente », tandis que les autoritarismes traditionnels avaient généralement été conservateurs. Selon Neumann, le caractère principal des régimes totalitaires était d'institutionnaliser la révolution, ce qui leur permettait d'assurer leur propre perpétuation.
Mais lorsque les historiens s'emparent du concept, c'est beaucoup plus selon la définition fixée, à l'origine, par le politologue Carl Friedrich, qui a permis au concept de totalitarisme d'acquérir sa pleine légitimité dans le domaine des sciences sociales. L'ouvrage écrit par Friedrich et son jeune collaborateur de l'université Harvard Zbigniew Brzeziński est, selon Enzo Traverso, « le livre qui a le plus polarisé le débat pendant les années cinquante et soixante ». Leur analyse du totalitarisme a représenté pendant longtemps le traitement théorique qui a fait le plus autorité. Les deux auteurs présentaient un « syndrome » du totalitarisme comportant cinq caractéristiques fondamentales :
- un parti unique contrôlant l'appareil d'État et dirigé par un chef charismatique ;
- une idéologie d'État promettant l'accomplissement de l'humanité ;
- un appareil policier recourant à la terreur ;
- une direction centrale de l'économie et ;
- un monopole des moyens de communication de masse.
Dans cette vision, les dictatures totalitaires, en tant que forme nouvelle et extrêmement moderne d'autoritarisme, étaient la forme achevée du despotisme. De plus, les sociétés totalitaires étaient présentées comme fondamentalement semblables entre elles.
On peut y ajouter comme autres aspects pratiques, la prise en main totale de l'éducation pour la fonder sur l'idéologie et la mise en place d'un réseau omniprésent de surveillance de l'individu. La technique est prépondérante : ce sont les techniques modernes qui permettent au pouvoir politique une emprise totale sur les populations. L’État totalitaire consiste en une énorme bureaucratie d’une efficacité sans failles. Une des caractéristiques du totalitarisme est d'enrégimenter physiquement et mentalement la population. L’idéologie constitue un instrument de gouvernement sans pareil, par l'endoctrinement des populations. La propagande a l’effet d’un lavage de cerveau, permettant d’obtenir l’assentiment du peuple. Selon Claude Polin, les idéologies totalitaires permettent « de mettre les esprits mêmes en esclavage, et de tarir toute révolte à sa source vive, en ôtant jusqu’à son intention même ».
Les politologues de la période des totalitarismes européens tiraient des conclusions très pessimistes pour le futur. Selon eux, il était improbable que les dictatures totalitaires, compte tenu de leur dynamique interne, s’effondrent d’elles-mêmes ou soient renversées par une révolution. Il y avait aussi d’énormes obstacles à la libéralisation du régime, étant donné l'arbitraire de la loi et l’absence d’initiative démocratique. Les structures du totalitarisme le rendaient incapable d’évoluer, mais pas incapable de se reproduire. Cet État tout-puissant tâchait même d’étendre son emprise sur l’ensemble du monde. Les projets totalitaires de révolution mondiale semblaient seulement pouvoir être contrecarrés par une intervention militaire extérieure, comme cela s’était passé face au nazisme.
Dans son premier livre traitant du totalitarisme soviétique, Brzezinski mettait l’accent sur la mobilisation totale des ressources par l’État, sur l’anéantissement de toute opposition et sur la terreur générale. La purge, perçue comme le noyau du totalitarisme, « satisfait les besoins du système en dynamisme et en énergie continuels ». Dans cet ouvrage, Brzezinski prévoyait la constante aggravation du totalitarisme. Les mouvements totalitaires étaient particulièrement redoutables car « leur dessein est d’institutionnaliser une révolution qui progresse en étendue, et souvent en intensité, à mesure que le régime se stabilise au pouvoir. L’objectif de cette révolution est de pulvériser toutes les unités sociales existantes afin de remplacer l’ancien pluralisme par une unanimité homogène ».
La destruction de la société ancienne, par l’application croissante de mesures de coercition, vise à reconstruire la société et l’homme lui-même selon des conceptions « idéales » définies par l’idéologie. « La terreur devient donc une conséquence inévitable, ainsi qu’un instrument, du programme révolutionnaire ». Dans son analyse du totalitarisme soviétique, Brzezinski accordait un grand poids à l’idéologie révolutionnaire qui, sous la main d'un parti unique bureaucratisé, engendrait un impact social total.
Le politologue reconnaît que « le système politique de Khrouchtchev n’est pas le même que celui de Staline, bien que les deux puissent être généralement décrits comme totalitaires ». Sous Khrouchtchev, la terreur a laissé place à une politique d’endoctrinement qui est devenue la principale caractéristique du système. Mais quand le dynamisme et le zèle révolutionnaires décroissent, « le système est renforcé par des réseaux de contrôle complexes qui imprègnent toute la société et mobilisent ses énergies à travers une pénétration très fine ».
Betty Brand Burch a résumé ainsi la définition classique du totalitarisme : « le totalitarisme est une forme extrême de dictature caractérisée par le pouvoir illimité et démesuré des dirigeants, la suppression de toutes formes d’opposition autonome et l’atomisation de la société d’une façon telle que quasiment chaque phase de la vie devient publique et donc sujette au contrôle de l’État ».
D'après la définition de Raymond Aron, le totalitarisme qualifie les systèmes politiques dans lesquels s'accomplit « l'absorption de la société civile dans l'État » et « la transfiguration de l'idéologie de l'État en dogme imposé aux intellectuels et aux universités ». L'État, relayé par le parti unique, exercerait en ce sens un contrôle total sur la société, la culture, les sciences, la morale jusqu'aux individus mêmes auxquels il n'est reconnu aucune liberté propre d'expression ou de conscience.
Communication politique dans les régimes totalitaires
Propagande nazie
Le 20e siècle a été profondément marqué par la montée des régimes totalitaires, tel que celui d'Adolf Hitler. En effet, lorsqu’en 1933 celui-ci prend le pouvoir en tant que chancelier à la tête du NSDAP, l’Allemagne subit les prémices d'une immense propagande. Le chancelier mobilise les domaines sociaux, économiques, politiques et autres afin d'endoctriner la nation et d’en former une tout autre. Le régime nazi a mis l’art de la communication politique au service de l’antisémitisme et de sa propagande.
Premièrement, grâce à ses talents d’orateur charismatique et démagogue, Hitler apprivoise les médias de masse les plus efficaces pour la diffusion de son idéologie. Le dictateur utilise majoritairement la radio et certains journaux pour exposer ses idées. Ses interventions publiques et ses discours gagnent en notoriété grâce à une maîtrise impressionnante de l’émotion cultivée intelligemment afin de renforcer le nationalisme allemand. Le caractère solennel du chancelier fonctionne pour défendre sa dictature. Ses mots et leurs diffusions participent à un nouveau rêve commun du retour de la grandeur et de la glorification de l’Allemagne.

Le dictateur allemand ne s’arrête pas à la simple séduction des nationalistes allemands mais décide de la création d’une branche de son gouvernement destiné à la propagande. Il désigne Joseph Goebbels comme ministre. Celui-ci va concentrer sa stratégie au cœur de l’aspect public de la communication politique en manipulant l'opinion par le contrôle de son accès à l’information mais aussi par le contrôle de l’information elle-même. La culture allemande devient alors un ensemble de produits nazis : des films sont réalisés pour cultiver le régime, des affiches sont sur tous les murs du pays, les radios diffusent les mêmes idées et les mêmes discours en boucle, les symboles de croix gammées antisémites sont partout et façonnent l'idéologie raciale nazie du Führer.
On peut alors illustrer ces stratégies par le film “Le triomphe de la volonté” réalisé par Léni Riefenstahl en 1935 qui raconte et illustre les Procès historiques de Nuremberg avec puissance, cultivant la grandeur nazie et la manipulation (lorsque les procès condamnent en réalité les crimes nazis de la Seconde Guerre mondiale). La radio “Museau de Goebbels : DKE38”, radio nazie qui diffusait non seulement le message nazi mais le revendique avec son esthétique car on aperçoit une croix gammée et un aigle, symboles historiques nazis, sur sa caisse de son. Ou encore le journal antisémite Der Stürmer diffusant la haine de la communauté juive, sa discrimination et sa caricature.
La politique allemande crée alors ses propres symboles, ses rituels, ses événements qui unissent la nation endoctrinée et fière. Finalement la dictature allemande se focalise sur un aspect majeur de la propagande et sur sa pérennité : l’éducation nazie. Sous le régime d'Adolf Hitler, l’école est transformée et est alors faite de doctrines strictes et cruelles. Les enfants aryen vont à l’école nazie pour cultiver leur supériorité raciale, apprendre l’histoire biaisée du monde, en apprendre sur leurs ennemis et sur les moyens de les rejeter. La propagande du nationalisme extrémiste va jusqu’à former les enfants à une nouvelle génération nazie dévouée et loyale envers son dictateur.Grâce à cette propagande méticuleusement élaborée, les messages de haine, l’idéologie antisémite, la xénophobie, et la discrimination de l’ennemi “inférieur” sont des idéaux naturellement partagés à l’encontre des minorités.
Propagande fasciste
Pendant la montée du régime fasciste de Mussolini, le dictateur emploie plusieurs méthodes afin de renforcer la propagande et ses idéologies radicales. En effet, le dictateur italien utilise des moyens de communication comme la radio, la presse italienne, mais surtout, l’éducation des jeunes à l’école afin d'homogénéiser les idées et les opinions de tous les Italiens.

Le secteur de l’éducation a joué un grand rôle dans la propagande fasciste. Le régime de Mussolini a changé le curriculum des écoles afin d’endoctriner les jeunes et à les inciter à supporter les idéologies fascistes. Givionna Gentile, un philosophe italien, fut un personnage important dans la montée du fascisme en supportant les idéologies fascistes de Mussolini. Gentile cherche à unifier le pays et faire en sorte que les générations futures supportent le régime et ont un amour pour celui-ci. Il y a donc une création d’un fort nationalisme et un attachement à la patrie italienne. Pour cela, les dirigeants fascistes changent le curriculum des écoles. On commence à enseigner le français comme langue secondaire. En effet, on observe une hausse de production de manuels français pendant le règne de Mussolini. Cette hausse est expliquée par l’envie d’une forte cultivation des générations futures par le fait que la langue française était la langue diplomatique dans le temps. De plus, l’Italie voyait la France comme une force importante sur le continent européen et l’utilisait en tant que modèle qui a inspiré les nouvelles réformes. Pour que la propagande soit efficace dans les lycées, il fallait absolument que les enseignants, qui s’occupent de l’éducation des jeunes, soient favorables au régime fasciste. Afin d’assurer que les enseignants, surtout ceux avec des idées de gauche, soutiennent le régime, le dictateur les menaçait de perdre leur emploi. Les enseignants étaient donc forcés à obéir aux idéologies du régime, puisque la situation économique du pays demeurait instable, ce qui ne leur permettait pas de perdre leur emploi et leur revenu. En 1935, le Grand Conseil du fascisme met en place le “samedi fasciste”. Tous les samedis, les citoyens italiens devaient consacrer leur après-midi pour des activités culturelles et sportives afin de les endoctriner aux idéologies fascistes.
La sphère éducationnelle n'était pas la seule qui a été manipulée par la doctrine fasciste. En effet, on trouve une forte censure et de contrôle de la presse italienne. Pendant la Première Guerre mondiale, Giovanni Giolitti, le premier ministre dans le temps, adopte des lois qui censurent la presse italienne afin de supporter le gouvernement italien et l’effort de guerre. Vers la fin de la Première Guerre mondiale, la presse italienne retrouve son indépendance quant aux publications de celle-ci. Cependant, cette liberté ne demeure pas longtemps, puisqu’avec l’arrivée du régime fasciste de Mussolini, la presse italienne revit une censure, et cette fois-ci, elle est plus sévère. En 1925, plusieurs lois dites fascistissimes apparaissent, dont la loi sur la presse. Mussolini met en place une loi qui révoque le droit à la presse de divulguer toutes informations qui vont contre le régime fasciste et l’effort de guerre. En effet, les presses italiennes étaient surveillées par le gouvernement de Mussolini pour s’assurer qu’elles respectent les lois établies. Toutes personnes qui parlaient contre le régime pouvaient se retrouver emprisonnées, et les organes de presse pouvaient être fermées par le gouvernement fasciste. Or, tous les moyens de communications devaient se soumettre au régime et avaient perdu toutes formes de liberté d’expression. Il était interdit que la presse italienne publie des articles qui remettaient en question et critiquaient le gouvernement fascicste. Le contrôle de la presse et de tous les moyens de communication ont donc favorisé la propagande puisque les citoyens italiens n’étaient pas exposés à des points de vue différents et les opinions sur le régime étaient homogénéisées.
Propagande de Staline
Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS (anciennement la Russie) est gouvernée par le dictateur Staline. Ce dernier utilise des méthodes de propagande similaires à l’Allemagne nazie et à l'Italie fasciste afin d’instaurer son idéologie et de légitimer son pouvoir au sein de la population.

Dans un premier temps, on observe une propagande militaire avec la création de l’armée rouge composée de 1 800 000 hommes aguerris. L’armée va alors instaurer un climat de terreur, de répression violente. À l’échelle internationale c’est une des plus grandes armée du monde, cela montre la puissance de l’URSS. Des défilés militaires sont organisés avec des chants patriotiques glorifiant Staline “le petit père du peuple”.
Afin de développer une propagande efficace, le dictateur met en place des organisations comme les pionniers pour les jeunes enfants de 10 à 14 ans ou encore les Komsomols pour les organisations de jeunesse communiste pour tous les jeunes de 14 à 29 ans. Dès le plus jeune âge, les enfants du pays sont endoctrinés, Ils apprennent les valeurs patriotiques et idolâtre leur chef. Par conséquent, le développement de l’esprit critique est biaisé car ils ont accès à une seule et même opinion sous peine d’être réprimandé.
Staline est un dictateur qui s’est beaucoup orienté dans le domaine culturel pour faire de la propagande. Celle-ci est renforcée dans l’industrie culturelle dans les années 1940. Le dictateur fait appel à de grands cinéastes afin de réaliser de beaux reportages pour montrer la puissance de l’URSS qui prépare sa prochaine riposte face aux ennemis. Par conséquent, Staline enjolive la réalité du pays, il y a de nombreuses mises en scène qui mettent en avant le parti au pouvoir comme on peut observer dans le célèbre film Tchapaïev sorti en 1934. De plus, des films tels que, Le professeur Manlock, de Minkin, La famille Oppenheim de Rochal, la Salamandre de Rochal s'opposent aux nazis.
Enjeu de débat
Concept très politisé
L'emploi du concept de totalitarisme a été refoulé durant la période de la Seconde Guerre mondiale, du fait de l'alliance des démocraties occidentales avec l'Union soviétique dans la lutte contre l'Allemagne nazie. Le concept a connu son âge d'or à partir de la proclamation de la doctrine Truman, en 1947. L'analogie entre l'Allemagne de Hitler et la Russie de Staline laissait à penser que la Guerre froide était simplement une répétition des années 1930, car la Russie soviétique pouvait se comporter de la même manière que l'Allemagne dans l'entre-deux-guerres. Selon et , le « cauchemar d'un "fascisme rouge" a terrorisé une génération d'Américains ». La notion de totalitarisme, qui a fait l'objet d'un nombre considérable de travaux et dont l'usage était très répandu, se formulait alors dans une connotation strictement négative.

L'économiste Friedrich Hayek, dans La Route de la servitude, décrivait le totalitarisme comme une conséquence inéluctable de l’application des mesures socialistes à l’économie. Il arguait que la socialisation de l’économie ne pouvait que déboucher sur la suppression totale des libertés, y compris des libertés politiques et donc que le socialisme était structurellement incompatible avec la démocratie. Friedrich Hayek pensait que des liens systémiques unissaient l’économie, le droit et les institutions politiques. S’opposer au libre fonctionnement des mécanismes du marché, dans lequel il voyait la source ultime de toute civilisation, reviendrait à installer un régime tyrannique. L’idée selon laquelle la planification économique serait le principe du totalitarisme a connu un important succès aux États-Unis. Dans The Fatal Conceit, Friedrich Hayek a repris une dernière fois sa critique du socialisme, qu’il considérait comme une erreur fatale et le produit de la vanité intellectuelle.
Pour Bertrand de Jouvenel, c'est la démocratie qui est totalitaire : il a ainsi intitulé l'un des chapitres de son ouvrage principal Du pouvoir « La démocratie totalitaire ». Il considère que la démocratie en laissant l'espoir à chacun d'accéder au pouvoir incite à la prise du pouvoir et non à la réduction de l'« arbitraire étatique », phénomène entraînant un renforcement toujours plus grand des États.
Dans les années 1970, la notion de totalitarisme a été adoptée par des intellectuels d’Europe de l'Est émigrés en Occident, tels Leszek Kołakowski, Michel Heller ou Alexandre Zinoviev. Bien des dissidents de l’Est reproduisaient au travers de leurs travaux les descriptions les plus classiques du totalitarisme. Ils ont insisté de manière unanime sur le succès des politiques totalitaires. Kolakowski décrit le système stalinien comme « système politique où tous les rapports sociaux ont été étatisés et où l’État omnipotent se retrouve seul face à des individus réduits à l’état d’atomes » et le stalinisme comme « un marxisme-léninisme en action », c’est-à-dire le résultat inévitable de la mise en pratique de la vision du monde marxiste-léniniste.
Critiques précoces de la théorie du totalitarisme
Les recherches sur la notion de totalitarisme se sont effectuées dans le contexte politique de la guerre froide, où le modèle capitaliste et pluripartite s'opposait au modèle communiste monopartite. Après avoir été instrumentalisé par le maccarthysme aux États-Unis dans les années 1950, le concept de totalitarisme a commencé à être désavoué au cours des années 1960 par la recherche empirique des sciences sociales, dans le cadre d'un mouvement général de remise en question du libéralisme, favorisée par la détente. De nouvelles interprétations sont alors apparues : d'une part l’hostilité générale envers l’URSS faiblissait, d’autre part, les nouvelles relations entre les États-Unis et l’URSS ont entraîné des échanges intellectuels entre les deux pays (les chercheurs occidentaux étaient autorisés, bien plus que dans le courant des années 1950, à travailler dans les archives et les bibliothèques soviétiques). Il apparaissait évident que, dans les faits, l’État soviétique n’était pas parvenu à « atomiser » la société ou à éliminer la vie privée : les théoriciens du totalitarisme avaient surestimé les capacités du pouvoir soviétique à contrôler la société, et sous-estimé les capacités de résistance des individus.

Tel qu'on l'avait connu, le système nazi ne manifestait aucun signe d'affaiblissement ou d'effondrement intérieur, au contraire, avant que la victoire alliée ne mette un terme à son existence. Or, après la mort de Staline, à partir de Khrouchtchev, l'Union soviétique avait commencé à changer, ce qui infirmait l’immobilisme prêté au système par le « modèle totalitaire ». La terreur s’était apaisée (pourtant considérée comme une caractéristique fondamentale du totalitarisme), le pouvoir personnel de Staline avait laissé place à une direction collective, des groupes de la nomenklatura bénéficiaient d’un rôle accru, la « purge permanente » avait laissé place au souci de sécurité de l’oligarchie. L’idéologie servait à la justification du pouvoir en place plutôt que de moteur dynamique de transformation de la société. Enfin, la consommation et l’économie parallèle progressaient et le pays s’ouvrait économiquement vers l’extérieur. Les théoriciens du totalitarisme comme Hannah Arendt et Zbigniew Brzezinski avaient mis au premier plan de leur analyse les formes extrêmes des dictatures dites totalitaires, qui se sont révélées, en URSS comme plus tard en Chine populaire, liées dans une très large mesure à la personne du tyran. La théorie du totalitarisme n’avait pas envisagé la possibilité que ces régimes s’engagent dans un processus d’apaisement de la dictature.
La pertinence du concept de totalitarisme et son utilité pour l’analyse historique et comparative ont alors été remises en question par une nouvelle génération de politologues américains. Ce concept, perçu comme une survivance de la Guerre froide, était accusé de sous-estimer la complexité des régimes auxquels il s’appliquait. émettait des doutes sur la capacité du concept de totalitarisme à comprendre correctement l’Italie fasciste, l’Allemagne nazie et l’Union soviétique. Ce concept se concentrait sur les traits que ces régimes avaient en commun, alors que leurs différences méritaient une plus grande attention. Les Adler et Thomas Paterson partageaient cette opinion : « les différences réelles entre les systèmes fasciste et communiste ont été obscurcies ». Pourtant, poursuivaient-ils, les origines, les idéologies, les buts et les pratiques de ces systèmes étaient largement différents. La recherche historique a peu à peu mis en cause la légitimité du parallèle entre nazisme et communisme, en soulignant notamment la spécificité du génocide nazi, et plus généralement la singularité de régimes qui n’ont pas les mêmes origines.
Selon Robert C. Tucker, la comparaison entre l’Allemagne nazie et la Russie communiste était trop étroite. De plus, de nombreux auteurs convaincus que le régime soviétique découle de déviations historiques qui trahissent l'idéologie communiste, reprochent au « modèle totalitaire » d’établir une filiation entre le communisme, le bolchevisme et le stalinisme. Cette filiation considère le monde communiste comme un tout, et n’est que peu sensible aux différences existant entre les pays communistes. Dans un article, regrettait le fait que le terme de totalitarisme ait été un slogan anticommuniste durant la Guerre froide : l’usage propagandiste du terme « a eu tendance à obscurcir l’utilité qu’il pouvait avoir pour l’analyse systématique et la comparaison des entités politiques ». Benjamin Barber, pourtant ancien défenseur de la théorie du totalitarisme, appelait au dépassement d’un concept condamné « sinon par l’oubli, du moins par une désuétude croissante ». John Alexander Armstrong, intellectuel conservateur, a lui aussi critiqué explicitement le concept de totalitarisme à la fin des années 1960, arguant qu’il n’était pas capable de rendre compte de l’évolution de plusieurs régimes communistes.
L’expérience de démocratisation menée en Tchécoslovaquie lors du « printemps de Prague » de 1968 a rouvert le débat sur le changement dans les pays communistes et sur les différences entre ceux-ci. Le paradigme du totalitarisme est ainsi entré en conflit avec les nouveaux domaines de recherche qui intéressaient les spécialistes en sciences sociales et les historiens qui s’ouvraient aux méthodes des sciences sociales. Le « modèle totalitaire », par exemple, n’encourageait pas les études portant sur les rapports et les différences entre le centre et la périphérie. Georges Mink par exemple, dans Vie et Mort du bloc soviétique, préfère parler de soviétisation/désoviétisation lorsqu'il s'agit d'aborder les pays du bloc de l'Est (URSS et pays satellites).
Néanmoins, l’idée de totalitarisme n’était pas complètement écartée : elle désignait une phase caractéristique des débuts de la domination communiste qui exigeait la mobilisation de la société, le plus souvent pour cause d’industrialisation. À la suite de cette phase d’industrialisation, l’élite révolutionnaire s’est bureaucratisée et la société communiste est devenue bien plus complexe et différenciée. C'est pourquoi, en comparaison avec l'Allemagne nazie de Hitler, certains chercheurs limitent la période totalitaire au régime de Staline, particulièrement dans ses dernières années (1950-1953), où la paranoïa de Staline atteignit son paroxysme. À partir de 1970, le constat que les régimes communistes n’étaient pas statiques, mais qu’ils traversaient au contraire différentes phases, faisait quasi-unanimité parmi les universitaires. Ils étaient nombreux à estimer que de nouveaux modèles théoriques étaient nécessaires pour étudier les États et les sociétés communistes dans la période post-stalinienne.
Dans la soviétologie, le débat autour de la notion de totalitarisme a opposé deux écoles historiographiques. L'« école du totalitarisme », après avoir été dominante aux États-Unis dans les années 1950-1960, a été contestée par une école « révisionniste », qui a remis en question les fondements de la soviétologie par le biais de l'histoire sociale.
Critiques contemporaines

Dans les sciences humaines, le terme a donné lieu à un débat qui n'est toujours pas clos. Le terme a fait l'objet de nombreuses définitions, différentes et parfois antagonistes selon les convictions des auteurs. Certains auteurs qualifient de totalitaires des régimes comme l'Allemagne sous Adolf Hitler, l'URSS sous Staline, le Turkménistan sous Saparmyrat Nyýazow, la Corée du Nord sous Kim Il-sung puis Kim Jong-il, le Cambodge sous Pol Pot (Khmers rouges), l'Iran sous Khomeini, Cuba sous Fidel Castro, la Chine depuis l'époque de Mao Zedong jusqu'à nos jours ou l'Afghanistan sous les Talibans. L'empire du Japon de 1932 à 1945, la Première République française du temps de la Terreur ainsi que le régime de Vichy présentent de nombreux caractères totalitaires.
Les politologues des débuts de la Guerre froide ont beaucoup cité Hannah Arendt pour sa comparaison entre Allemagne nazie et Russie soviétique, mais contrairement à elle, ils n’ont pas creusé le problème du point de vue social et historique. Carl Friedrich et son école se sont bornés à l’analyse des régimes totalitaires une fois constitués, quitte à négliger la question de leurs origines. Comme le dit Enzo Traverso, « l’affinité essentielle entre l’Allemagne nazie et l’URSS était postulée sur la base d’une simple comparaison phénoménologique, statique, descriptive, jamais étudiée à partir de la genèse et de la dynamique de ces régimes ». Friedrich semble s’excuser : « pourquoi les sociétés totalitaires sont ce qu’elles sont, nous ne le savons pas ». D’après l'historien Enzo Traverso, la principale conséquence de l’application des concepts d’idéocratie et de religion séculière a été « de déshistoriser le fait totalitaire, qui ne sera pas étudié comme résultat d’un processus social et politique mais réduit à l’incarnation d’une idée ».
Par ailleurs, la pertinence du concept de totalitarisme, aussi bien que son application à l'Union soviétique en dehors de la période stalinienne, reste sujette à débat[réf. à confirmer].
Dans un article au titre éloquent, Ian Kershaw marque ses fortes réticences à l'égard de la théorie du totalitarisme. Concernant le Troisième Reich, l'historien anglais conteste l'atomisation de la société civile, premier des traits du totalitarisme selon Hannah Arendt. Son étude sur la Bavière lui permet d'affirmer qu'une opinion populaire demeure, indépendamment de l'idéologie nazie. La société a su s'appuyer sur ses traditions pour exprimer ses doléances ou pour opposer une résistance ponctuelle, elle ne s'est donc pas réduite à « l'homme unique » dont Arendt parlait. Selon Kershaw, le concept de totalitarisme « aide, contre la propre volonté de la plupart de ses utilisateurs, à marquer les différences radicales qui existent » entre les deux régimes stalinien et nazi. Il conclut en considérant que « le concept de totalitarisme a un pouvoir essentiellement descriptif, très faiblement explicatif - ce en quoi il n'est peut-être d'ailleurs pas un concept ».
Dans leur ouvrage commun, paru en 2003, Alain Blum et Martine Mespoulet regrettent que l'« approche totalitaire postulant la nature essentiellement politique de l'histoire soviétique, la société n'a guère de place dans cette analyse ». Concernant l'Union soviétique, « le débat autour du totalitarisme a souvent occulté la complexité de l'organisation du commandement, et plus généralement des formes du gouvernement stalinien ». De manière plus directe, Roland Lew, historien spécialiste de la Chine maoïste, parle d'un paradigme « profondément obsolète », basé sur « une conception largement a-historique », qui « n'a continué à vivre et même à prospérer que grâce à l'affrontement idéologique ».
Le , l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe adoptait une Résolution sur la nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires.
Le Parlement européen a exprimé à plusieurs reprises son opposition aux régimes totalitaires. Le , il publiait une déclaration sur la proclamation du comme journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme. Le , il adoptait à la majorité absolue une résolution condamnant les régimes totalitaires, en particulier communistes et nazi.
Concept indispensable malgré tout ?
Malgré les critiques, l’analyse au travers du prisme du totalitarisme n’a pas été abandonnée. De nombreux auteurs en ont défendu la valeur heuristique. Le Polonais Leszek Kołakowski reconnaissait qu'« un modèle parfait d’une société totalitaire est introuvable ». Mais d’après le philosophe polonais, cela ne constituait pas un obstacle sérieux à l’utilisation du concept, étant donné que les concepts employés pour décrire les phénomènes sociaux de grande échelle n’avaient jamais d’équivalents empiriques parfaits. Il pouvait y avoir des changements significatifs en URSS, mais sans transformation fondamentale du communisme, le contrôle total ayant toujours été l’objectif d’un parti qui se voulait omnipotent.
L'Américain Martin Malia s’est lui aussi inspiré de la pensée weberienne : le totalitarisme est un idéal-type, « toujours imparfaitement réalisé dans le domaine empirique ». Un idéal-type est une abstraction qui ne se retrouvera jamais telle quelle dans la réalité, mais qui permet néanmoins l’intelligibilité du phénomène sur le plan conceptuel, sa compréhension. Selon l'historien américain, le mot « totalitaire » ne veut pas dire que « des régimes de ce genre exerçaient de fait un total contrôle de la population (puisque c'est impossible), mais qu'un tel contrôle était leur aspiration fondamentale ». Les régimes tentent d'être totalitaires, mais la résistance des faits, de la réalité sociale ou économique, et la résistance active ou passive des populations, les en empêchent, et parviennent à préserver des espaces non-contrôlés.
La théorie du totalitarisme a connu un nouvel essor dans les années 1990. L'effondrement de l'URSS, en 1991, a partiellement donné raison à ses partisans. Les historiens de l'école révisionniste soutenaient majoritairement que le régime soviétique était un État moderne, puisqu'il était réformable. Or, les tentatives de restructuration menées par Mikhaïl Gorbatchev ont conduit à la ruine complète du système. Martin Malia annonça dès 1990 l'échec de la perestroïka dans un article publié anonymement qui connut un certain retentissement. Il y expliquait notamment que Gorbatchev échouerait parce qu'il restait trop « communiste » et que le système soviétique n'était pas réformable. Il présentait le régime « totalitaire » soviétique comme reposant sur quatre piliers intangibles :
- « le rôle dirigeant du parti […] ;
- la planification économique autoritaire ;
- la police politique et
- l'idéologie obligatoire ».
Selon Malia, toucher à l'un de ces piliers, tous indispensables au maintien du système, revenait à provoquer son « écroulement total ».
Pour de nombreux historiens, le totalitarisme reste un concept-clé dans l'étude et la compréhension du XXe siècle. Pour Enzo Traverso, il est « un garde-fou de la pensée » : il « condense une image du XXe siècle dont l'oubli empêcherait de fonder une attitude responsable, tant sur le plan éthique que sur le plan politique, dans le présent ». En conclusion, l'historien italien juge le concept à la fois incontournable et insuffisant : « incontournable pour la théorie politique, soucieuse de dresser une typologie des formes de pouvoir, et pour la philosophie politique, confrontée à la nouveauté radicale des régimes visant l'anéantissement du politique ; insuffisant pour l'historiographie, confrontée à la concrétude des événements ».
Extension du concept au XXIe siècle
Le mot « totalitarisme », entré dans le langage courant, est bien souvent utilisé sans les précautions méthodologiques nécessaires. Ayant une connotation forte, faisant penser aux régimes hitlérien et stalinien, il jette le discrédit facilement et marque les esprits. Il peut donc servir d'arme de propagande contre l'ennemi. L'usage du concept requiert une analyse approfondie de la société ou de la structure du groupe étudié, il faut en faire ressortir les catégories essentielles et les processus de dé-différenciation propres au totalitarisme.
Ainsi, la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle ont vu fleurir de nouveaux néologismes politiques contenant « totalitarisme ». Cet usage met l’accent sur le fait que les actions ciblées aboutissent à imposer un régime qui remplit les critères du totalitarisme.
Le film libertaire De la servitude moderne décrit quant à lui la mondialisation et le système économique et politique qui l'accompagne comme un « » où l'homme serait réduit à la condition d'esclave[réf. nécessaire].
Michel Rostagnat considère que l'essence du totalitarisme est la mise en face-à-face entre l'individu et l'État, en supprimant les corps intermédiaires.
La nature totalitaire de l'État islamique est débattue chez les chercheurs. L'historien spécialiste de l’antisémitisme Georges Bensoussan pense que l'État islamique n'est pas islamo-fasciste car le fascisme est un concept européen qui ne rend pas compte de l'aspect complètement étranger de Daesh, mais bien une idéologie totalitaire tout comme l'était le nazisme.
Idéologies, figures et crimes des totalitarismes
Parti au pouvoir | Pays | Période | Leader totalitaire | Fondations idéologiques | Principaux penseurs et figures complices | Crimes de guerre / crimes contre l'humanité |
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Régimes totalitaires reconnus | ||||||
Parti national fasciste | ![]() | 1925-1943 | Benito Mussolini | Fascisme, Irrédentisme, Anticommunisme, Corporatisme, Autarcie | Gentile, Ciano,Graziani | Crimes durant la Seconde guerre italo-éthiopienne et la Seconde Guerre mondiale. |
Parti communiste de l'Union soviétique | ![]() | 1929-1953 | Joseph Staline | Communisme, Marxisme-léninisme, Athéisme d'État, Économie planifiée | Molotov, Beria, Iejov | 20 millions de morts principalement liés aux crimes de la Seconde Guerre mondiale, aux déportations de minorités, aux famines potentiellement organisées (Holodomor), aux victimes du Goulag. |
Parti national-socialiste des travailleurs allemands | ![]() | 1933-1945 | Adolf Hitler | Nazisme Antisémitisme Pangermanisme Impérialisme Économie planifiée | Göring Goebbels Himmler Bormann | 50 millions de morts principalement liés aux crimes du Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale), aux Génocides juif et tsigane, aux privations et exactions envers les peuples "slaves" et occupés. |
Autres régimes potentiellement totalitaires | ||||||
Parti communiste chinois | ![]() | 1949-en cours | Mao Zedong Xi Jinping | Stalinisme, Marxisme-léninisme-maoïsme, Révolution culturelle, Tiers-mondisme | Zhou Enlai, Zhang Chunqiao, Lin Biao, Yao Wenyuan | 60 à 80 millions de morts liés principalement aux crimes de la Guerre civile chinoise, aux privations du Grand Bond en avant, à la Révolution culturelle et aux victimes du Laogai ; ethnocide Ouïghour, absence relative de liberté de pensée, d'information et d'expression. |
Association de soutien à l'autorité impériale | ![]() | 1931-1945 | Hideki Tōjō Hirohito | Pan-asianisme, Impérialisme, Militarisme | Kanji Ishiwara, Kōki Hirota, Sadao Araki, Yasuhito Chichibu | Plus de 10 millions de morts principalement liés aux crimes de la Guerre sino-japonaise (1937-1945) et de la Guerre du Pacifique, aux privations et exactions envers les peuples occupés, aux cas d'Esclavage sexuel. |
Association Concordia | ![]() | 1932-1945 | Puyi | Pan-asianisme, Personnalisme, Nationalisme mandchou, Monarchisme | Zheng Xiaoxu, Zhang Jinghui | "Expériences scientifiques" sur des prisonniers chinois par des médecins japonais. Trafic par l'État d'opium. Travail forcé de civils chinois dans les mines et usines. |
Front patriotique | ![]() | 1933-1938 | Engelbert Dollfuss | Austrofascisme, Corporatisme, Anticommunisme, Anti-nazisme, Catholicisme traditionaliste | Kurt Schuschnigg | Répression des oppositions nazie et communiste. |
Phalange espagnole | ![]() | 1939-1959 | Francisco Franco | National-catholicisme, Fascisme clérical, National-syndicalisme, Anticommunisme | Terreur blanche (Espagne) | |
Oustachis | ![]() | 1941-1945 | Ante Pavelić | Nationalisme croate, Fascisme clérical, Antisémitisme, Serbophobie | Mladen Lorković, Slavko Kvaternik | Génocide et conversion forcée au catholicisme de la population serbe (près de 500 000 morts). Massacre de 40 000 Roms. Déportation de Juifs à Jasenovac. |
Rassemblement national | ![]() | 1942-1945 | Vidkun Quisling | National-socialisme, Néopaganisme germanique, Antisémitisme, Anticommunisme, Collaborationisme | Jonas Lie, Gulbrand Lunde, Josef Terboven | Livraison d'au moins 750 Juifs à l'Allemagne. Répression des actions de résistance. |
Régime de Vichy | ![]() | 1940-1944 | Philippe Pétain | Antisémitisme, Anticommunisme, Collaborationisme, Cléricalisme | Pierre Laval | Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy. Rafle du Vélodrome d'Hiver Répression des actions de résistance. Camp de concentration de Drancy. Rétablissement des délits d'opinion ou d'appartenance via les Principes de la Communauté |
Parti socialiste populaire russe "Viking" | République de Lokot | 1941-1943 | Konstantin Voskoboïnik | Antisémitisme, Agrarisme, Capitalisme, Anticommunisme | Bronislaw Kaminski | Massacre par la police de la population juive locale (262 personnes). |
Parti fasciste républicain | ![]() | 1943-1945 | Benito Mussolini | Sansepolcrismo, Antisémitisme, Républicanisme, National-syndicalisme | Rodolfo Graziani, Guido Buffarini Guidi, Alessandro Pavolini, Achille Starace, Nicola Bombacci | Livraison de 8 000 Juifs à l'Allemagne. Répression des actes de résistance. |
Parti du travail de Corée | ![]() | 1948-en cours | Kim Il-sung, Kim Jong-il, Kim Jong-un | Juche, Stalinisme, Maoïsme, Antiaméricanisme | Hwang Jang-yop | Goulags en activité depuis la création de l’État, environ 100 000 prisonniers aujourd'hui. |
Parti communiste du Kampuchéa | ![]() | 1975-1979 | Pol Pot | Marxisme-léninisme, Nationalisme khmer, Autarcie, Agrarisme | Samphân, Sary, Chea, Mok | 2 millions de morts principalement liés aux crimes de la Guerre civile cambodgienne (1967-1975), aux travaux forcés, aux privations, aux exactions, au génocide. |
Néant | ![]() | 2014-2019 | Abou Bakr al-Baghdadi | Salafisme djihadiste | Abou Bakr al-Naji, Abou Ali al-Anbari | Plusieurs dizaines de milliers de morts dans de nombreux combats, massacres et attentats sur l'ensemble du globe, principalement dans le cadre de la guerre d'Irak et de la guerre civile syrienne. Génocide et esclavage sexuel des yézidis,. |
Taliban | ![]() | 1996-2001, 2021-en cours | Mohammad Omar, Haibatullah Akhundzada | Islamisme, deobandi, Nationalisme religieux | Mansour, Baradar | Instauration d'une théocratie prônant le retour à un « Islam pur ». Existence d'un « Ministère pour la Promotion de la vertu et la Répression du vice » contrôlant tous les aspects de la vie des Afghans. |
Dans la fiction
- Œuvres littéraires anti-totalitaires :
- Evgueni Zamiatine, Nous autres, 1920.
- Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, 1932.
- Arthur Koestler, Le Zéro et l'Infini, 1945.
- George Orwell, La Ferme des animaux, 1945.
- George Orwell, 1984, 1949.
- Ray Bradbury, Fahrenheit 451, 1953.
- Ira Levin, Un Bonheur insoutenable, 1969.
- Margaret Atwood, La Servante écarlate, 1985.
- Alan Moore et David Lloyd, V pour Vendetta, 1990.
- Films :
- Fahrenheit 451 de François Truffaut, 1966.
- THX 1138 de George Lucas, 1971.
- Soleil vert de Richard Fleischer, 1973.
- 1984 de Michael Radford, 1984.
- Brazil de Terry Gilliam, 1985.
- Bienvenue à Gattaca de Andrew Niccol, 1997.
- Equilibrium de Kurt Wimmer, 2003.
- Æon Flux de Karyn Kusama, 2006.
- V pour Vendetta de James McTeigue, 2006.
- Dicton populaire allemand : Quelle est la définition d'une démocratie, d'une dictature et d'un totalitarisme ?
- En démocratie, tout ce qui n'est pas interdit est permis.
- Sous une dictature, tout ce qui n'est pas permis est interdit.
- Dans un totalitarisme, tout ce qui n'est pas interdit est obligatoire.
Interprétations diverses
- Selon François Furet (Le passé d'une illusion), ce sont les utopies qui produisent des systèmes totalitaires et l'antidote serait le pragmatisme : un point de vue partagé, dans de nombreux débats, par Alain Minc, Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Lévy (La barbarie à visage humain).
- Selon Václav Havel (Pour l’identité humaine, 1984, L'amour et la vérité doivent triompher de la haine et du mensonge, 2007), le totalitarisme ne découle pas des utopies (qui se trouvent du côté des dissidents et des penseurs de travers de tout système) mais d'idéologies globalisantes et toujours coercitives, qui seraient par nature anti-utopiques et ouvriraient la porte à la bestialité et la prédation humaines[réf. souhaitée].
Notes et références
- Cf. Jean-Jacques Raynal, Histoire des grands courants de la pensée politique, p. 60, ed. Hachette, Paris, 2006.
- Étymologie et définition de l'adjectif "totalitaire" dans le TLFi.
- Giovanni Amendola, Maggiornanza e minoranza, Il Mondo, . Original et traduction disponible [1]
- Richard Wolin, « Ce qui rattache les fascismes et le communisme à la modernité », Raisons politiques, n° 5, février 2002, p. 95.
- Pour plus de précisions, voir le chapitre « Fascist Origins » dans Abbott Gleason, Totalitarianism. The Inner History of the Cold War, New York, Oxford UP, 1995, p. 13-31.
- Michel Dreyfus et Roland Lew, « Communisme et violence », dans Le Siècle des communismes, Points Seuil, 2004, p. 716.
- Giovanni Gentile, Enciclopedia Italiana, « Fascismo (dottrina del) », Istituto dell'Enciclopedia Italiana, Roma, 1932, vol. XIV, p. 835-840.
- Ernst Jünger, « La mobilisation totale », introduction à l'ouvrage collectif Krieg und Krieger (Guerre et combattants), 1930 ; traduit dans la revue Recherches, n° 32-33, septembre 1978.
- Selon Ian Kershaw, Qu'est-ce que le nazisme ? Problèmes et perspectives d'interprétation, Gallimard, coll. « Folio histoire », Paris, 1997, p. 60.
- Carl Schmitt, Positionen und Begriffe im Kampf mit Weimar Genf Versailles, 1923-1939, Hambourg, 1940, qui constitue un recueil de ses travaux de la période de l'entre-deux-guerres.
- Et Simone Weil ajoutait : « La Russie offre un exemple parfait d'un tel régime, pour le plus grand malheur du peuple russe » dans Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, Gallimard, Folio Essais, 1955, p. 138.
- Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001.
- William Henry Chamberlin, « Russia and Germany - Parallels and Contrasts », Atlantic Monthly, vol. 156, n° 3, septembre 1935 ; Michael Florinsky, Fascism and National Socialism: A Study of the Economic and Social Policies of the Totalitarian State, New York, 1936.
- Ian Kershaw, Qu'est-ce que le nazisme ?, op. cit., p. 59-60.
- Pierre Hassner, « Le totalitarisme vu de l'Ouest », dans Guy Hermet (dir.), Totalitarismes, Paris, Economica, 1984, p. 25.
- Krzysztof Pomian, « Totalitarisme », dans Jean-Pierre Azéma et François Bédarida (dir.), 1938-1948 : Les années de tourmente, de Munich à Prague. Dictionnaire critique, Paris, Flammarion, 1995, p. 1076.
- Lyvann Vaté, « Imputation, responsabilité individuelle et phases de la domination totalitaire », Le Philosophoire, vol. 62, no 2, , p. 195–219 (ISSN 1283-7091, DOI 10.3917/phoir.062.0195, lire en ligne, consulté le )
- Hannah Arendt, La crise de la culture, pp.128-129
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- Les nouveaux défis de la démocratie, Marcel Gauchet, Nouvel Observateur 2398, 21 octobre 2010
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- Enzo Traverso (éd.), Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 2001, p. 472.
- Pour la plupart des critères, voir Claude Polin, Le Totalitarisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1982, p. 13.
- Derek Lewis de l'Université d'Exeter parle du nombre énorme de dossiers individuels tenus par la Stasi en Allemagne de l'Est et de son réseau de 85 000 employés et 180 000 autres informateurs.
- Claude Polin, Le Totalitarisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1982, p. 17.
- Zbigniew Brzezinski, The Permanent Purge : Politics in Soviet Totalitarianism, Cambridge, Harvard University Press, 1956, p. 30.
- Zbigniew Brzezinski, Ideology and Power in Soviet Politics, New York, Praeger, 1962. Ces passages sont pris de l’anthologie de Betty B. Burch (éd.), Dictatorship and Totalitarianism. Selected Readings, Princeton, Van Nostrand Company, 1964, p. 177. Pour une analyse semblable, voir Zbigniew Brzezinski et Samuel Huntington, Political Power USA/ URSS, New York, Viking Press, 1964.
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- Zbigniew Brzezinski, « The Nature of the Soviet System », Slavic Review, vol. XX, n° 3, octobre 1961, p. 355.
- Betty Burch (éd.), Dictatorship and Totalitarianism. Selected Readings, ouvrage cité, p. 177.
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- Friedrich Hayek, La Route de la servitude, Paris, Librairie de Médicis, 1946.
- Dans Droit, législation et liberté : une nouvelle formulation des principes libéraux de justice et d’économie politique, 3 vol., Paris, PUF, 1980, son œuvre majeure, Friedrich Hayek développait notamment la thèse de la triple supériorité anthropologique, morale et intellectuelle de la société libérale moderne sur toutes les autres formes connues de société.
- Friedrich Hayek, The Fatal Conceit : The Errors of Socialism, Londres, Routledge, 1988. Un autre chef de file de l’école de Vienne, l’économiste Ludwig von Mises, a développé pendant la Seconde Guerre mondiale une interprétation du totalitarisme proche de celle de Friedrich Hayek. Voir Omnipotent Government. The Rise of Total State and Total War, Yale University Press, 1944.
- Bertrand de Jouvenel, Du Pouvoir. Histoire naturelle de sa croissance, Les Éditions du cheval ailé, Genève, 1945.
- Voir par exemple l’ouvrage de l’auteur roumain Constantin Dumitresco, La Cité totale, Paris, Éditions du Seuil, 1980.
- Leszek Kołakowski, « Marxist Roots of Stalinism », dans Robert C. Tucker (éd.), Stalinism. Essays in Historical Interpretation, New York, W. W. Norton, 1977, p. 283-298. Les passages cités sont repris de Nicolas Werth, « Stalinisme », dans Jean-Pierre Azéma et François Bédarida (dir.), 1938-1948 : Les années de tourmente, de Munich à Prague. Dictionnaire critique, ouvrage cité, p. 1063.
- Hannah Arendt et Daniel Dagenais (dir.), Le totalitarisme et le monde contemporain, Presses Université Laval, , 611 p. (ISBN 978-2-7637-7885-3, lire en ligne), p. 255
- Alexander Groth, « The ‘Isms in Totalitarianism », American Political Science Review, vol. 58, n° 4, décembre 1964, p. 888-901.
- Les Adler et Thomas Paterson, « Red Fascism : The Merger of Nazi Germany and Soviet Russia in the American Image of Totalitarianism, 1930's-1950's », article cité, p. 1048.
- Robert C. Tucker (éd.), Stalinism : Essays in Historical Interpretation, New York, Norton, 1977.
- Herbert Spiro, « Totalitarianism », in David L. Sills (éd.), International Encyclopaedia of the Social Sciences, New York, Crowell, Collier and Macmillan, 1968, vol. 16, p. 112.
- Cité par Bernard Bruneteau dans Les Totalitarismes, Paris, Armand Colin, 1999, p. 22. Voir dans la même idée l'article de Herbert Spiro et Benjamin Barber, « Counter-Ideological Uses of "Totalitarianism" », Politics and Society, vol. 1, n° 3, 1971, p. 3-21. Cet article, traduit en français, est paru dans l’anthologie de Enzo Traverso (éd.), Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, ouvrage cité, p. 563-589.
- Georges Mink, Vie et Mort du bloc soviétique, Paris, Casterman, 1997.
- Moshe Lewin et Ian Kershaw (eds), Stalinism and Nazism : Dictatorships in Comparison, Cambridge University Press, 1997.
- Voir en particulier Stéphane Courtois (dir.), Le Livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression, Robert Laffont, Paris, 1997, 923 p.
- Enzo Traverso (éd.), Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, ouvrage cité, p. 66.
- Carl Friedrich, « The Unique Character of Totalitarian Society », dans Carl Friedrich (éd.), Totalitarianism : Proceedings of a Conference Held at the American Academy of Arts and Sciences, ouvrage cité, p. 60.
- Enzo Traverso (éd.), Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, ouvrage cité, p. 70.
- Sur ce point voir entre autres Nicolas Werth, « Totalitarisme ou révisionnisme ? L'histoire soviétique, une histoire en chantier », Communisme, 1996, no 47-48.
- Ian Kershaw, « L'introuvable totalitarisme », Magazine littéraire, n° 337, novembre 1995, p. 61-63.
- Ian Kershaw, L’Opinion allemande sous le nazisme. Bavière 1933-1945, Paris, CNRS Éditions, 1995.
- Ian Kershaw, « L'introuvable totalitarisme », Magazine littéraire, n° 337, novembre 1995, p. 63.
- Alain Blum et Martine Mespoulet, L’Anarchie bureaucratique. Statistique et pouvoir sous Staline, Paris, La Découverte, 2003, p. 5.
- Ibid., p. 349-350.
- Roland Lew, « Moshe Lewin, historien de la Russie soviétique », Revue des études slaves, vol. 66, n° 1, 1994, p. 63.
- Résolution 1481 (2006) (Texte adopté par l’Assemblée le 25 janvier 2006 (5e séance)) Nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires.
- Déclaration du Parlement européen du 23 septembre 2008 sur la proclamation du 23 août comme journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme P6_TA(2008)0439, sur le site europarl.europa.eu
- Résolution du Parlement européen du 2 avril 2009 sur la conscience européenne et le totalitarisme P6_TA(2009)0213 : Mircea Vasilescu, « Le totalitarisme condamné dans l'indifférence », dans Courrier international du 30-04-2009, [lire en ligne]
- Leszek Kołakowski, « Totalitarianism and the Virtue of the Lie », dans Irving Howe (éd.), 1984 Revisited: Totalitarianism in Our Century, Harper & Row, 1983, p. 122.
- Cécile Vigour explique : « Pour Max Weber les idéaux-types sont des constructions réalisées par le chercheur, présentant de manière stylisée les caractéristiques principales du phénomène étudié, en vue de comprendre et d'expliquer la réalité observée », dans La Comparaison dans les sciences sociales : pratiques et méthodes, La Découverte, Paris, 2005, p. 198.
- Martin Malia, « L'écroulement du totalitarisme en Russie » (entretien), Esprit, n° 218, janvier-février 1996, p. 52.
- Martin Malia, La Tragédie soviétique. Histoire du socialisme en Russie, 1917-1991, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire », 1995, p. 27.
- Martin Malia, « To the Stalin Mausoleum », Daedalus, n° 119, hiver 1990, p. 295-344.
- « L'écroulement du totalitarisme en Russie », article cité.
- Enzo Traverso, Le Totalitarisme, ouvrage cité, p. 105 et 109.
- Le Totalitarisme, ouvrage cité, p. 107-108.
- Michel Onfray défend par exemple la thèse d’un christianisme rétrospectivement « totalitariste » ; de même, certains auteurs comme Salman Rushdie ou Jack Straw parlent de « totalitarisme islamiste » ou « nouveau totalitarisme » ; d’autres encore, comme Guy Sorman ou Edgar Gätner dénoncent un « totalitarisme vert » ou « totalitarisme écologique » etc.
- Michel Rostagnat, Un chrétien dans la haute fonction publique, Salvator, p. 68
- Daech ou la tentation totalitaire, Slate, 21/10/2015
- Les troublantes révélations issues des dossiers nazis sur le profil des membres de la Gestapo et leur destin après la deuxième guerre mondiale, Georges Bensoussan, Atlantico, 27/9/2015
- Le Livre noir du communisme.
- Les crimes du maoïsme.
- http://sales.arte.tv/fiche/3435/GENERAL_ISHIWARA__L_HOMME_QUI_DECLENCHA_LA_GUERRE
- https://www.google.com/books/edition/European_Dictatorships_1918_1945/D32PCwAAQBAJ?
- https://ruja.ujaen.es/jspui/bitstream/10953/1800/1/978-84-1122-139-9.pdf
- https://revistaderecho.posgrado.unam.mx/index.php/rpd/article/view/170/330
- https://www.google.com/books/edition/La_construcción_de_la_dictadura_franqui/JzAKEAAAQBAJ
- Le Parisien, « ONU : le terrifiant rapport sur les crimes contre l'humanité en Corée du Nord », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- Ces massacres représente 1/5 de la population cambodgienne avant guerre, certains revendiquent le terme de génocide.
- Nombre encore imprécis mais qui seraient de plusieurs dizaines de milliers de victimes
- Massacres de la guerre civile syrienne
- « La victoire des talibans est une victoire de l’islamisme politique. L'Europe doit s'y préparer », La Libre Belgique, (lire en ligne)
- « Le Politiste: Le totalitarisme », sur www.le-politiste.com (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
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- Albert Camus, L'Homme Révolté, Paris, Gallimard, 1951.
- Czesław Miłosz, La Pensée captive, Paris, Gallimard, 1953.
- Jacob Leib Talmon, Les Origines de la démocratie totalitaire, Paris, Calmann-Lévy, 1966 (éd. originale : The Origins of Totalitarian Democracy, Londres, 1952).
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- (en) Leonard Bertram Schapiro, Totalitarianism, Pall Mall Press, 1972.
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- Ian Kershaw, Qu'est-ce que le nazisme ? Problèmes et perspectives, 1989. Édition française : Paris, Gallimard, coll. « Folio histoire », 1992.
- Jean-François Soulet, Histoire comparée des États communistes de 1945 à nos jours, Paris, Armand Colin, coll. « U », 1996.
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- (hr) Mario Kopić, Otkucaji drugoga, Belgrade, Službeni glasnik, 2013.
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- Claude Polin, Le Totalitarisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 3e éd. mise à jour, 2007.
- Slavoj Žižek, Vous avez dit totalitarisme ? : Cinq interventions sur les (més)usages d'une notion, Éditions Amsterdam, 2007.
- Stéfanie Prezioso, , , Enzo Traverso et coll., Le Totalitarisme en question, Paris, L'Harmattan, 2008.
- Florent Bussy, Le totalitarisme, Histoire et philosophie d'un phénomène politique extrême, Le Cerf, 2014.
- Florent Bussy, Qu'est-ce que le totalitarisme ?[3], Vrin, 2014.
Articles connexes
- Autocratie
- Autoritarisme
- Bureaucratie
- Crime contre l'humanité
- Despotisme
- Dictature
- Dictature militaire
- Espagne franquiste
- Fascisme
- Institution totale
- Mémorial de la Vendée
- Nazisme
- Comparaison entre le nazisme et le communisme
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- Psychologie politique
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- Théories du fascisme
- Totalitarisme inversé
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Liens externes
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Vous lisez un bon article labellise en 2007 Le totalitarisme est un regime ou systeme politique ou n existe plus qu un parti unique n admettant aucune opposition organisee et ou l Etat tend a exercer une mainmise sur la totalite des activites de la societe Un tel systeme restreint l opposition individuelle a l Etat Il exerce ainsi un degre extremement eleve de controle sur la vie publique et privee Il est considere comme la forme d autoritarisme la plus extreme et la plus complete Dans les Etats totalitaires le pouvoir politique est souvent detenu par des autocrates c est a dire des dictateurs ou des monarques absolus qui utilisent des campagnes globales dans lesquelles la propagande est diffusee par les medias de masse controles par l Etat Benito Mussolini et Adolf Hitler en 1937 Mao Zedong et Joseph Staline en 1949 Tag anti totalitaire sur un mur a Bucarest 2013 Kim Il sung fondateur et premier dictateur de la Coree du Nord un regime totalitaire C est un concept forge au XX e siecle durant l entre deux guerres avec une apparition concomitante de regimes totalitaires fasciste en Italie nazi en Allemagne et stalinien en URSS Le totalitarisme signifie etymologiquement systeme tendant a la totalite issu de l ouvrage de Hannah Arendt Les Origines du totalitarisme 1951 titre original The Origins of Totalitarianism le mot totalitarianism exprime l idee que la dictature ne s exerce pas seulement dans la sphere politique mais dans toutes y compris les spheres privee et intime quadrillant toute la societe et tout le territoire en imposant a tous les citoyens l adhesion a une ideologie obligatoire hors de laquelle ils sont consideres comme ennemis de la communaute Les caracteristiques habituellement retenues pour definir le totalitarisme sont d une part un monopole ideologique c est a dire la conception d une verite qui ne supporte aucun doute ne tolere aucune critique est imposee a tous et se trouve orientee par la lutte contre les ennemis du regime et d autre part un parti unique qui controle cette ideologie et la totalite de l appareil etatique c est a dire dispose de l ensemble des moyens de communication de masse utilises comme des instruments de propagande cree des structures d embrigadement de chaque categorie de la societe et dispose d une direction centrale de l economie Le parti unique lui meme est idealement sous le controle de son chef charismatique autour duquel est forme un culte du chef faisant de lui plus qu un simple dictateur un guide pour son peuple lui seul en connaissant les veritables aspirations Un monopole de la force armee un systeme a la fois policier qui a recours a la terreur avec par exemple un reseau omnipresent d agents dormants et de surveillance des individus base sur la suspicion la denonciation et la delation et egalement concentrationnaire afin de pouvoir se premunir contre tout individu potentiellement suspect Ainsi ces systemes ont systematiquement recours a l emprisonnement la torture et l elimination physique des opposants ou personnes soupconnees de l etre et a la deportation des groupes de citoyens juges suspects inutiles ou nuisibles Origines du conceptOn peut definir le totalitarisme comme une ideologie qui nie toute autonomie a l individu et a la societe civile et s emploie a les supprimer autoritairement au profit d une vision moniste du pouvoir et du monde recouvrant tous les aspects de la vie humaine cette ideologie fonde et justifie la domination absolue de l Etat A partir de cette definition simple et tres generalement admise ont ete developpees des interpretations et surtout des utilisations du concept de totalitarisme Elles s appuient en particulier sur l analyse developpee par Hannah Arendt 1906 1975 dans Les Origines du totalitarisme 1951 Le totalitarisme signifie etymologiquement systeme tendant a la totalite L adjectif totalitaire totalitario apparut en Italie des le mois de mai 1923 on prete parfois son invention a Giovanni Amendola opposant et victime du fascisme Ce concept fut d emblee un instrument de pensee et de lutte politique Son emploi se repandit dans les milieux antifascistes italiens Ainsi Carlo Sforza liberal republicain Gaetano Salvemini gauche anticommuniste et surtout Luigi Sturzo democrate chretien furent dans l entre deux guerres des utilisateurs du concept de totalitarisme En 1925 les theoriciens du fascisme reprirent de maniere opportuniste le terme a leur compte en lui attribuant une connotation positive celle d unite du peuple italien Benito Mussolini exaltait sa farouche volonte totalitaire appelee a delivrer la societe des oppositions et des conflits d interets Dans la seconde moitie des annees 1920 l ancien president du Conseil des ministres italien Francesco Saverio Nitti aurait le premier etabli des rapprochements entre la structure du fascisme italien et le bolchevisme Giovanni Gentile theoricien du fascisme mentionna le totalitarisme dans l article doctrine du fascisme qu il ecrivit pour Enciclopedia Italiana et dans lequel il affirma que pour le fasciste tout est dans l Etat et rien d humain et de spirituel n existe et il a encore moins de valeur hors de l Etat En ce sens le fascisme est totalitaire L ecrivain allemand Ernst Junger par son exaltation de la mobilisation totale decrit les contours du totalitarisme Il celebre la guerre et la technique moderne comme annonciatrices d un nouvel ordre incarne par la figure de l ouvrier soldat œuvrant au sein d une societe encadree et disciplinee comme une armee Selon lui la Premiere Guerre mondiale avait marque un tournant historique vers cette forme nouvelle de civilisation pour la premiere fois dans l histoire de l Europe les forces humaines et materielles du monde industriel moderne avaient ete mobilisees dans leur totalite pour accomplir l effort de guerre La premiere utilisation du terme de totalitarisme pour designer dans le meme temps les Etats fasciste et communiste semble avoir ete faite en Grande Bretagne en 1929 Dans les annees 1930 le concept fut utilise sous la plume d ecrivains pro nazis Carl Schmitt employait ce terme pour mettre en lumiere la crise du liberalisme et du parlementarisme et exprimer la necessite d une politique plus autoritaire Simone Weil ecrivait en 1934 il apparait assez clairement que l humanite contemporaine tend un peu partout a une forme totalitaire d organisation sociale pour employer le terme que les nationaux socialistes ont mis a la mode c est a dire a un regime ou le pouvoir d Etat deciderait souverainement dans tous les domaines meme et surtout dans le domaine de la pensee Embleme de l Association de Soutien a l Autorite Imperiale 大政翼賛会 Taisei Yokusankai le parti fonde le 12 octobre 1940 par Fumimaro Konoe qui visait a implanter au sein de l empire du Japon une structure totalitaire destinee a promouvoir la guerre totale Le regime autoritaire franquiste issu de la guerre civile espagnole s est defini comme totalitaire dans ses premieres annees affirmant ainsi sa parente avec le fascisme avant d effacer ce terme de la constitution Il en est de meme du regime imperial japonais lors de la premiere partie de l ere Shōwa a compter de la constitution de l Association de Soutien a l Autorite Imperiale En 1940 dans une entrevue accordee au New York Herald le ministre des Affaires etrangeres du cabinet de Fumimaro Konoe Yōsuke Matsuoka n hesitait pas a faire l apologie du totalitarisme predisant sa victoire sans equivoque dans le monde et la banqueroute du systeme democratique Dans le monde anglo saxon William Henry Chamberlain et Michael Florinsky ont ete parmi les premiers a faire usage du concept de totalitarisme Divers theoriciens de gauche comme Franz Borkenau ou ont employe le concept pour caracteriser tout ce qui leur parait nouveau et specifique dans le fascisme ou le nazisme en dehors de toute comparaison avec le communisme sovietique Le concept de totalitarisme cristallisait egalement la reflexion sur les formes modernes de tyrannie et plus particulierement sur la violence exercee sur autrui qui semblait inseparable du fonctionnement des regimes nazi et communiste Finalement les traits fondamentaux qui ont domine la discussion de l apres guerre sur le totalitarisme etaient deja presents dans les annees 1930 Pierre Hassner affirme On peut dire qu en un sens Hannah Arendt n a fait que nouer en une synthese geniale les differents elements en degageant la logique qui les sous tendait Le pacte germano sovietique signe en 1939 entre l Allemagne nazie et l URSS fut presente par certains comme une illustration de l apparition d un nouveau type de regime l antithese du liberalisme qui ferait le lien entre les ideologies fasciste et sovietique Par exemple dans The Totalitarian Enemy paru a Londres en 1940 l ancien communiste autrichien Franz Borkenau voulait eclairer l opinion publique sur les vrais enjeux de la guerre il s agissait de detruire le totalitarisme incarne dans le nazisme et le bolchevisme Les differences entre ces deux courants etaient minimes pour l auteur le bolchevisme se limitait a un fascisme rouge et le nazisme a un bolchevisme brun D apres Borkenau la dynamique inherente au marche capitaliste conduisait inevitablement a une centralisation et une planification de l economie la revolution totalitaire n etait rien d autre que la revolution socialiste prophetisee par Karl Marx Mais cette sous estimation des differences entre le bolchevisme et le nazisme ne diminue pas selon Krzysztof Pomian l importance historique de Totalitarian Enemy Y sont evoques en effet presque tous les themes repris plus tard par l abondante litterature consacree au totalitarisme Des definitions diversesDefinition selon Hannah Arendt Parade en l honneur de Staline Dresde Allemagne de l Est 1953 La philosophe et politologue Hannah Arendt a apporte une definition du concept de totalitarisme dans son livre Les Origines du totalitarisme 1951 Selon elle deux pays seulement avaient alors connu un veritable totalitarisme l Allemagne sous le nazisme et l URSS sous Staline Elle distingue toutefois des tendances ou des episodes totalitaires en dehors de ces deux cas Elle cite notamment le maccarthysme au debut des annees 1950 aux Etats Unis ou encore les camps administratifs francais ou furent enfermes les refugies de la guerre d Espagne Ces regimes n admettent qu un parti unique qui controle l Etat qui lui meme s efforce de controler la societe et plus generalement tous les individus dans tous les aspects de leur vie domination totale D un point de vue totalitaire cette vision est erronee il n y a qu un parti parce qu il n y a qu un tout qu un seul pays vouloir un autre parti c est deja de la trahison ou de la maladie mentale une forme de trouble dissociatif de l identite amenant a se croire plusieurs alors qu on est un Le totalitarisme tel qu il est ainsi decrit par Hannah Arendt n est pas tant un regime politique qu une dynamique autodestructrice reposant sur une dissolution des structures sociales Elle distingue plusieurs phases de la domination totalitaire l abolition de la personne juridique la dissolution de la conscience morale et la destruction de la spontaneite individuelle donc des conditions de l action libre Dans cette optique les fondements des structures sociales ont ete volontairement sabotes ou detruits les camps pour la jeunesse ont par exemple contribue a saboter l institution familiale en instillant la peur de la delation a l interieur meme des foyers la religion est interdite et remplacee par de nouveaux mythes inventes de toutes pieces ou recomposes a partir de mythes plus anciens la culture est egalement une cible privilegiee Hanns Johst avait ainsi ecrit dans une piece de theatre Quand j entends le mot culture j enleve le cran de surete de mon Browning cette phrase a egalement ete prononcee en public par Baldur von Schirach chef des Jeunesses hitleriennes L identite sociale des individus laisse place au sentiment d appartenance a une masse informe et est sans valeur aux yeux du pouvoir ou meme a ses propres yeux La devotion au chef et a la nation devient la seule raison d etre d une existence qui deborde au dela de la forme individuelle pour un resultat allant du fanatisme psychotique a la neurasthenie La domination totale est realisee les ennemis objectifs font leur autocritique pendant leurs proces et admettent la sentence Les agents du NKVD russe arretes avaient ainsi un raisonnement du type si le Parti m a arrete et desire de moi une confession c est qu il a de bonnes raisons de le faire Arendt remarque en outre qu aucun agent arrete n a jamais tente de devoiler un quelconque secret d Etat et est toujours reste fidele au pouvoir en place meme lorsque sa mort etait assuree Les societes totalitaires se distinguent par la promesse d un paradis la fin de l Histoire ou la purete de la race par exemple et federent la masse contre un ennemi objectif Celui ci est autant exterieur qu interieur et sera susceptible de changer selon la reinterpretation des lois de l Histoire lutte des classes ou de la Nature lutte des races prevalant a un moment donne Les societes totalitaires creent un mouvement perpetuel et paranoiaque de surveillance de delation et de retournement Les polices et les unites speciales se multiplient et se concurrencent dans la plus grande confusion Contrairement aux dictatures traditionnelles militaires ou autres le totalitarisme n utilise pas seulement la terreur dans le but d ecraser l opposition La terreur totalitaire continue meme lorsque toute opposition est ecrasee Meme si le groupe considere comme un ennemi a ete aneanti par exemple les trotskistes en URSS le pouvoir en designera continuellement un autre Hitler et les nazis avaient ainsi prevu l extermination des peuples ukrainiens polonais et russes une fois les Juifs elimines Des purges regulieres ordonnees par le chef de l Etat seul point fixe donnent le tempo d une societe qui elimine par millions sa propre population se nourrissant en quelque sorte de sa propre chair Les regimes totalitaires se distinguent des regimes autoritaires et dictatoriaux par leur usage permanent de la terreur contre l ensemble de la population y compris les innocents aux yeux meme de l ideologie en vigueur et pas seulement contre les opposants reels L usage permanent de la terreur a pour corollaire celui de la propagande omnipresente dans un Etat totalitaire Par ailleurs le totalitarisme n obeit souvent a aucun principe d utilite les structures administratives sont demultipliees sans se superposer les divisions du territoire sont multiples et ne se recoupent pas La bureaucratie est consubstantielle du totalitarisme Tout cela a pour effet de supprimer toute hierarchie intermediaire entre le chef et les masses et de garantir la domination totale sans aucun obstacle la relativisant Le chef commande directement et sans mediation tout fonctionnaire du regime en tout point du territoire Le totalitarisme est a differencier de l absolutisme et de l autoritarisme ou la source des lois la legitimite du chef sont exterieures au pouvoir exerce par le regime comme Dieu ou encore les lois de la nature meme le plus draconien des regimes autoritaires est lie par des lois Dans le cas de l autoritarisme toute la societe est hierarchisee et le pouvoir se transmet de couche en couche du sommet de la pyramide vers le bas alors que dans le cas du totalitarisme aucune instance intermediaire ne vient relayer voire attenuer l autorite du chef totalitaire Dans son introduction a une nouvelle edition de The Origins of Totalitarianism en 1966 Hannah Arendt s est opposee a l usage ideologique du terme de totalitarisme pour tous les regimes communistes a parti unique L ouvrage d Arendt a convaincu la majorite de l opinion et recu de nombreux eloges Michelle Irene Brudny traductrice de l œuvre de Arendt considere neanmoins que sa pensee comporte des exagerations dans sa pretention de tout englober le philosophe parfois intrepide ou plus surement devenu temeraire par sa volonte obsessive de comprendre se sent tenu au risque du paradoxe de produire une interpretation generale Definition selon Carl Joachim Friedrich Dans les annees 1950 le politologue Carl Joachim Friedrich et son assistant Zbigniew Brzezinski identifient comme totalitaire un regime dans lequel on trouve six elements une ideologie officielle un parti de masse unique la terreur policiere le monopole des medias celui des forces armees et une economie planifiee Definition selon Claude Lefort Claude Lefort fait partie des theoriciens du politique qui postulent la pertinence de la notion de totalitarisme dont relevent le stalinisme comme le fascisme et considerent le totalitarisme comme different en son essence des grandes categories utilisees par le monde occidental depuis la Grece antique telles que la dictature ou la tyrannie Cependant contrairement aux auteurs comme Hannah Arendt qui limitent la notion a l Allemagne nazie et a l Union sovietique entre 1936 et 1953 Lefort l applique aux regimes d Europe de l Est dans la deuxieme moitie du XX e siecle c est a dire a une epoque ou la terreur un element central du totalitarisme chez d autres auteurs avait perdu sa dimension paroxystique C est a l etude de ces regimes et a la lecture notamment de L Archipel du Goulag 1973 d Alexandre Soljenitsyne qu il a developpe son analyse du totalitarisme Sans la theoriser en un ouvrage unifie il a publie en 1981 L Invention democratique les limites de la domination totalitaire recueil d articles parus entre 1957 et 1980 Definition selon Bernard Henri Levy Bernard Henri Levy BHL opere une critique des causes du totalitarisme proche de celles d Andre Glucksmann et des prises de position que prend Michel Foucault en 1977 Centree par Glucksman sur la question de la responsabilite de la philosophie allemande dans la construction du nazisme et du stalinisme la critique qu envisage BHL et sa definition du schema totalitaire se deplacent sur le terrain de la desirabilite de la revolution selon des donnees que Foucault concoit ainsi dans un entretien publie en 1977 Le retour de la revolution c est bien la notre probleme Il est certain que sans lui la question du stalinisme ne serait qu une question d ecole simple probleme d organisation des societes ou de validite du schema marxiste Or c est de bien autre chose qu il s agit dans le stalinisme Vous le savez bien c est la desirabilite meme de la revolution qui fait aujourd hui probleme Dans son essai La Barbarie a visage humain BHL met en cause la positivite pure liee au desir de la revolution non pas d une revolution mais de la revolution decisive radicale finale et a l optimisme conceptuel delibere et assume qui dope alors la pensee L optimisme ne depend plus dans ce cas d un trait de caractere mais d une construction ideologique Desir du meilleur l optimisme ainsi concu creerait la condition qui permet d accomplir jusqu au pire avec la conviction de s ameliorer sans cesse Les totalitarismes quelles que soient leurs differences par ailleurs se reconnaitraient tant dans leurs theories que dans leur pratique a l exigence de requerir la perception d une dynamique purement positive optimisante et energisante associee a l idee d une providence toute puissante et naturelle qui menerait necessairement les hommes vers une societe bonne methodiquement epuree de ses elements corrupteurs Autres contributions a la reflexion philosophique sur le totalitarisme Joseph Goebbels ses enfants et des dignitaires faisant le salut fasciste a la fete de Noel 1937 Article connexe Fascisme et religion De nombreux philosophes cherchant a trouver une explication aux tragedies du XX e siecle ont traite de la question du totalitarisme Le courant philosophique recherchant l essence du totalitarisme a mis l accent sur son contenu ideologique et ses methodes Le fascisme le nazisme et le stalinisme ont ete interpretes en tant que religions seculieres Le philosophe allemand Eric Voegelin a construit une analyse du XX e siecle sur la base de cette notion Les ideologies totalitaires remplacaient la religion car elles demandaient a leurs adeptes de croire a la promesse d un salut sur terre Pour Marcel Gauchet certains totalitarismes comme le stalinisme le fascisme et le nazisme etaient des religions seculieres des experiences de croyance qui entrainaient le fanatisme Au dela de leur antagonisme premier ce qui unit ces totalitarismes et font leur seduction est la restauration sous des formes modernes de societes passees qui etaient organisee par la religion recours au culte de la personnalite sacralisation du lien entre le peuple et l Etat via le parti unique comme auparavant le clerge obsession propagandiste et de l unite de la foi Soutenue par plusieurs auteurs l assimilation plus ou moins poussee de l ideologie totalitaire a la religion a ete critiquee par Hannah Arendt pour qui le fait que l ideologie accomplit une fonction similaire a celle de la religion ne justifie pas de confondre les deux notions Waldemar Gurian historien et essayiste d origine russe emigre aux Etats Unis en 1937 a introduit la notion d ideocratie Selon Gurian les totalitarismes bolchevique et nazi en tant que regimes engendres et structures par une idee etaient ideocratiques L ideocratie designait toute forme d organisation politique ou il y avait fusion entre le pouvoir et une ideologie donnee Le terme s appliquait frequemment aux regimes ou un parti unique avait la mainmise sur l appareil etatique L historien israelien Jacob Talmon a egalement percu le totalitarisme comme le produit d une idee D apres lui le totalitarisme avait sa matrice dans la philosophie des Lumieres L intelligentsia russe a ete influencee par le messianisme politique du XVIII e siecle c est a dire par l annonce d un avenir radieux et par l affirmation qu il existe en politique une verite une seule Jacob Talmon considerait Jean Jacques Rousseau auteur de la theorie de la volonte generale Maximilien de Robespierre le premier praticien de la Terreur selon lui et Gracchus Babeuf le premier conspirateur communiste selon lui comme des precurseurs du totalitarisme Alain Besancon a repris l analyse du totalitarisme comme ideocratie L ideologie n est pas un moyen du totalitarisme mais au contraire le totalitarisme est la consequence politique l incarnation dans la vie sociale de l ideologie Comme Jacob Talmon Alain Besancon voit dans la Revolution francaise la matrice du totalitarisme et porte un regard tres critique sur l heritage rationaliste des Lumieres Ce regard sur la Revolution francaise est recuse par la plupart des historiens specialises dans cette periode tels que JC Martin par exemple Modele totalitaire Dans les annees 1950 le concept de totalitarisme a ete perfectionne en un modele par des politologues soucieux d aboutir a une categorisation des regimes politiques Le modele du totalitarisme a ete forme par opposition a d autres modeles comme les modeles des regimes democratiques constitutionnels et autoritaires conservateurs Sous le titre de Permanent Revolution Sigmund Neumann a publie une etude sur le totalitarisme en 1940 Il insistait sur le fait que l Etat totalitaire menait une revolution permanente tandis que les autoritarismes traditionnels avaient generalement ete conservateurs Selon Neumann le caractere principal des regimes totalitaires etait d institutionnaliser la revolution ce qui leur permettait d assurer leur propre perpetuation Mais lorsque les historiens s emparent du concept c est beaucoup plus selon la definition fixee a l origine par le politologue Carl Friedrich qui a permis au concept de totalitarisme d acquerir sa pleine legitimite dans le domaine des sciences sociales L ouvrage ecrit par Friedrich et son jeune collaborateur de l universite Harvard Zbigniew Brzezinski est selon Enzo Traverso le livre qui a le plus polarise le debat pendant les annees cinquante et soixante Leur analyse du totalitarisme a represente pendant longtemps le traitement theorique qui a fait le plus autorite Les deux auteurs presentaient un syndrome du totalitarisme comportant cinq caracteristiques fondamentales un parti unique controlant l appareil d Etat et dirige par un chef charismatique une ideologie d Etat promettant l accomplissement de l humanite un appareil policier recourant a la terreur une direction centrale de l economie et un monopole des moyens de communication de masse Dans cette vision les dictatures totalitaires en tant que forme nouvelle et extremement moderne d autoritarisme etaient la forme achevee du despotisme De plus les societes totalitaires etaient presentees comme fondamentalement semblables entre elles On peut y ajouter comme autres aspects pratiques la prise en main totale de l education pour la fonder sur l ideologie et la mise en place d un reseau omnipresent de surveillance de l individu La technique est preponderante ce sont les techniques modernes qui permettent au pouvoir politique une emprise totale sur les populations L Etat totalitaire consiste en une enorme bureaucratie d une efficacite sans failles Une des caracteristiques du totalitarisme est d enregimenter physiquement et mentalement la population L ideologie constitue un instrument de gouvernement sans pareil par l endoctrinement des populations La propagande a l effet d un lavage de cerveau permettant d obtenir l assentiment du peuple Selon Claude Polin les ideologies totalitaires permettent de mettre les esprits memes en esclavage et de tarir toute revolte a sa source vive en otant jusqu a son intention meme Les politologues de la periode des totalitarismes europeens tiraient des conclusions tres pessimistes pour le futur Selon eux il etait improbable que les dictatures totalitaires compte tenu de leur dynamique interne s effondrent d elles memes ou soient renversees par une revolution Il y avait aussi d enormes obstacles a la liberalisation du regime etant donne l arbitraire de la loi et l absence d initiative democratique Les structures du totalitarisme le rendaient incapable d evoluer mais pas incapable de se reproduire Cet Etat tout puissant tachait meme d etendre son emprise sur l ensemble du monde Les projets totalitaires de revolution mondiale semblaient seulement pouvoir etre contrecarres par une intervention militaire exterieure comme cela s etait passe face au nazisme Dans son premier livre traitant du totalitarisme sovietique Brzezinski mettait l accent sur la mobilisation totale des ressources par l Etat sur l aneantissement de toute opposition et sur la terreur generale La purge percue comme le noyau du totalitarisme satisfait les besoins du systeme en dynamisme et en energie continuels Dans cet ouvrage Brzezinski prevoyait la constante aggravation du totalitarisme Les mouvements totalitaires etaient particulierement redoutables car leur dessein est d institutionnaliser une revolution qui progresse en etendue et souvent en intensite a mesure que le regime se stabilise au pouvoir L objectif de cette revolution est de pulveriser toutes les unites sociales existantes afin de remplacer l ancien pluralisme par une unanimite homogene La destruction de la societe ancienne par l application croissante de mesures de coercition vise a reconstruire la societe et l homme lui meme selon des conceptions ideales definies par l ideologie La terreur devient donc une consequence inevitable ainsi qu un instrument du programme revolutionnaire Dans son analyse du totalitarisme sovietique Brzezinski accordait un grand poids a l ideologie revolutionnaire qui sous la main d un parti unique bureaucratise engendrait un impact social total Le politologue reconnait que le systeme politique de Khrouchtchev n est pas le meme que celui de Staline bien que les deux puissent etre generalement decrits comme totalitaires Sous Khrouchtchev la terreur a laisse place a une politique d endoctrinement qui est devenue la principale caracteristique du systeme Mais quand le dynamisme et le zele revolutionnaires decroissent le systeme est renforce par des reseaux de controle complexes qui impregnent toute la societe et mobilisent ses energies a travers une penetration tres fine Betty Brand Burch a resume ainsi la definition classique du totalitarisme le totalitarisme est une forme extreme de dictature caracterisee par le pouvoir illimite et demesure des dirigeants la suppression de toutes formes d opposition autonome et l atomisation de la societe d une facon telle que quasiment chaque phase de la vie devient publique et donc sujette au controle de l Etat D apres la definition de Raymond Aron le totalitarisme qualifie les systemes politiques dans lesquels s accomplit l absorption de la societe civile dans l Etat et la transfiguration de l ideologie de l Etat en dogme impose aux intellectuels et aux universites L Etat relaye par le parti unique exercerait en ce sens un controle total sur la societe la culture les sciences la morale jusqu aux individus memes auxquels il n est reconnu aucune liberte propre d expression ou de conscience Communication politique dans les regimes totalitairesPropagande nazie Le 20e siecle a ete profondement marque par la montee des regimes totalitaires tel que celui d Adolf Hitler En effet lorsqu en 1933 celui ci prend le pouvoir en tant que chancelier a la tete du NSDAP l Allemagne subit les premices d une immense propagande Le chancelier mobilise les domaines sociaux economiques politiques et autres afin d endoctriner la nation et d en former une tout autre Le regime nazi a mis l art de la communication politique au service de l antisemitisme et de sa propagande Premierement grace a ses talents d orateur charismatique et demagogue Hitler apprivoise les medias de masse les plus efficaces pour la diffusion de son ideologie Le dictateur utilise majoritairement la radio et certains journaux pour exposer ses idees Ses interventions publiques et ses discours gagnent en notoriete grace a une maitrise impressionnante de l emotion cultivee intelligemment afin de renforcer le nationalisme allemand Le caractere solennel du chancelier fonctionne pour defendre sa dictature Ses mots et leurs diffusions participent a un nouveau reve commun du retour de la grandeur et de la glorification de l Allemagne Affiche nazie comme methode de propagande Le dictateur allemand ne s arrete pas a la simple seduction des nationalistes allemands mais decide de la creation d une branche de son gouvernement destine a la propagande Il designe Joseph Goebbels comme ministre Celui ci va concentrer sa strategie au cœur de l aspect public de la communication politique en manipulant l opinion par le controle de son acces a l information mais aussi par le controle de l information elle meme La culture allemande devient alors un ensemble de produits nazis des films sont realises pour cultiver le regime des affiches sont sur tous les murs du pays les radios diffusent les memes idees et les memes discours en boucle les symboles de croix gammees antisemites sont partout et faconnent l ideologie raciale nazie du Fuhrer On peut alors illustrer ces strategies par le film Le triomphe de la volonte realise par Leni Riefenstahl en 1935 qui raconte et illustre les Proces historiques de Nuremberg avec puissance cultivant la grandeur nazie et la manipulation lorsque les proces condamnent en realite les crimes nazis de la Seconde Guerre mondiale La radio Museau de Goebbels DKE38 radio nazie qui diffusait non seulement le message nazi mais le revendique avec son esthetique car on apercoit une croix gammee et un aigle symboles historiques nazis sur sa caisse de son Ou encore le journal antisemite Der Sturmer diffusant la haine de la communaute juive sa discrimination et sa caricature La politique allemande cree alors ses propres symboles ses rituels ses evenements qui unissent la nation endoctrinee et fiere Finalement la dictature allemande se focalise sur un aspect majeur de la propagande et sur sa perennite l education nazie Sous le regime d Adolf Hitler l ecole est transformee et est alors faite de doctrines strictes et cruelles Les enfants aryen vont a l ecole nazie pour cultiver leur superiorite raciale apprendre l histoire biaisee du monde en apprendre sur leurs ennemis et sur les moyens de les rejeter La propagande du nationalisme extremiste va jusqu a former les enfants a une nouvelle generation nazie devouee et loyale envers son dictateur Grace a cette propagande meticuleusement elaboree les messages de haine l ideologie antisemite la xenophobie et la discrimination de l ennemi inferieur sont des ideaux naturellement partages a l encontre des minorites Propagande fasciste Pendant la montee du regime fasciste de Mussolini le dictateur emploie plusieurs methodes afin de renforcer la propagande et ses ideologies radicales En effet le dictateur italien utilise des moyens de communication comme la radio la presse italienne mais surtout l education des jeunes a l ecole afin d homogeneiser les idees et les opinions de tous les Italiens Uniforme fasciste que les eleves devaient obligatoirement porter a l ecole Le secteur de l education a joue un grand role dans la propagande fasciste Le regime de Mussolini a change le curriculum des ecoles afin d endoctriner les jeunes et a les inciter a supporter les ideologies fascistes Givionna Gentile un philosophe italien fut un personnage important dans la montee du fascisme en supportant les ideologies fascistes de Mussolini Gentile cherche a unifier le pays et faire en sorte que les generations futures supportent le regime et ont un amour pour celui ci Il y a donc une creation d un fort nationalisme et un attachement a la patrie italienne Pour cela les dirigeants fascistes changent le curriculum des ecoles On commence a enseigner le francais comme langue secondaire En effet on observe une hausse de production de manuels francais pendant le regne de Mussolini Cette hausse est expliquee par l envie d une forte cultivation des generations futures par le fait que la langue francaise etait la langue diplomatique dans le temps De plus l Italie voyait la France comme une force importante sur le continent europeen et l utilisait en tant que modele qui a inspire les nouvelles reformes Pour que la propagande soit efficace dans les lycees il fallait absolument que les enseignants qui s occupent de l education des jeunes soient favorables au regime fasciste Afin d assurer que les enseignants surtout ceux avec des idees de gauche soutiennent le regime le dictateur les menacait de perdre leur emploi Les enseignants etaient donc forces a obeir aux ideologies du regime puisque la situation economique du pays demeurait instable ce qui ne leur permettait pas de perdre leur emploi et leur revenu En 1935 le Grand Conseil du fascisme met en place le samedi fasciste Tous les samedis les citoyens italiens devaient consacrer leur apres midi pour des activites culturelles et sportives afin de les endoctriner aux ideologies fascistes La sphere educationnelle n etait pas la seule qui a ete manipulee par la doctrine fasciste En effet on trouve une forte censure et de controle de la presse italienne Pendant la Premiere Guerre mondiale Giovanni Giolitti le premier ministre dans le temps adopte des lois qui censurent la presse italienne afin de supporter le gouvernement italien et l effort de guerre Vers la fin de la Premiere Guerre mondiale la presse italienne retrouve son independance quant aux publications de celle ci Cependant cette liberte ne demeure pas longtemps puisqu avec l arrivee du regime fasciste de Mussolini la presse italienne revit une censure et cette fois ci elle est plus severe En 1925 plusieurs lois dites fascistissimes apparaissent dont la loi sur la presse Mussolini met en place une loi qui revoque le droit a la presse de divulguer toutes informations qui vont contre le regime fasciste et l effort de guerre En effet les presses italiennes etaient surveillees par le gouvernement de Mussolini pour s assurer qu elles respectent les lois etablies Toutes personnes qui parlaient contre le regime pouvaient se retrouver emprisonnees et les organes de presse pouvaient etre fermees par le gouvernement fasciste Or tous les moyens de communications devaient se soumettre au regime et avaient perdu toutes formes de liberte d expression Il etait interdit que la presse italienne publie des articles qui remettaient en question et critiquaient le gouvernement fascicste Le controle de la presse et de tous les moyens de communication ont donc favorise la propagande puisque les citoyens italiens n etaient pas exposes a des points de vue differents et les opinions sur le regime etaient homogeneisees Propagande de Staline Lors de la Seconde Guerre mondiale l URSS anciennement la Russie est gouvernee par le dictateur Staline Ce dernier utilise des methodes de propagande similaires a l Allemagne nazie et a l Italie fasciste afin d instaurer son ideologie et de legitimer son pouvoir au sein de la population Soldats de l Armee rouge Dans un premier temps on observe une propagande militaire avec la creation de l armee rouge composee de 1 800 000 hommes aguerris L armee va alors instaurer un climat de terreur de repression violente A l echelle internationale c est une des plus grandes armee du monde cela montre la puissance de l URSS Des defiles militaires sont organises avec des chants patriotiques glorifiant Staline le petit pere du peuple Afin de developper une propagande efficace le dictateur met en place des organisations comme les pionniers pour les jeunes enfants de 10 a 14 ans ou encore les Komsomols pour les organisations de jeunesse communiste pour tous les jeunes de 14 a 29 ans Des le plus jeune age les enfants du pays sont endoctrines Ils apprennent les valeurs patriotiques et idolatre leur chef Par consequent le developpement de l esprit critique est biaise car ils ont acces a une seule et meme opinion sous peine d etre reprimande Staline est un dictateur qui s est beaucoup oriente dans le domaine culturel pour faire de la propagande Celle ci est renforcee dans l industrie culturelle dans les annees 1940 Le dictateur fait appel a de grands cineastes afin de realiser de beaux reportages pour montrer la puissance de l URSS qui prepare sa prochaine riposte face aux ennemis Par consequent Staline enjolive la realite du pays il y a de nombreuses mises en scene qui mettent en avant le parti au pouvoir comme on peut observer dans le celebre film Tchapaiev sorti en 1934 De plus des films tels que Le professeur Manlock de Minkin La famille Oppenheim de Rochal la Salamandre de Rochal s opposent aux nazis Enjeu de debatConcept tres politise L emploi du concept de totalitarisme a ete refoule durant la periode de la Seconde Guerre mondiale du fait de l alliance des democraties occidentales avec l Union sovietique dans la lutte contre l Allemagne nazie Le concept a connu son age d or a partir de la proclamation de la doctrine Truman en 1947 L analogie entre l Allemagne de Hitler et la Russie de Staline laissait a penser que la Guerre froide etait simplement une repetition des annees 1930 car la Russie sovietique pouvait se comporter de la meme maniere que l Allemagne dans l entre deux guerres Selon et le cauchemar d un fascisme rouge a terrorise une generation d Americains La notion de totalitarisme qui a fait l objet d un nombre considerable de travaux et dont l usage etait tres repandu se formulait alors dans une connotation strictement negative Staline Franklin Delano Roosevelt et Winston Churchill a la Conference de Teheran en 1943 L economiste Friedrich Hayek dans La Route de la servitude decrivait le totalitarisme comme une consequence ineluctable de l application des mesures socialistes a l economie Il arguait que la socialisation de l economie ne pouvait que deboucher sur la suppression totale des libertes y compris des libertes politiques et donc que le socialisme etait structurellement incompatible avec la democratie Friedrich Hayek pensait que des liens systemiques unissaient l economie le droit et les institutions politiques S opposer au libre fonctionnement des mecanismes du marche dans lequel il voyait la source ultime de toute civilisation reviendrait a installer un regime tyrannique L idee selon laquelle la planification economique serait le principe du totalitarisme a connu un important succes aux Etats Unis Dans The Fatal Conceit Friedrich Hayek a repris une derniere fois sa critique du socialisme qu il considerait comme une erreur fatale et le produit de la vanite intellectuelle Pour Bertrand de Jouvenel c est la democratie qui est totalitaire il a ainsi intitule l un des chapitres de son ouvrage principal Du pouvoir La democratie totalitaire Il considere que la democratie en laissant l espoir a chacun d acceder au pouvoir incite a la prise du pouvoir et non a la reduction de l arbitraire etatique phenomene entrainant un renforcement toujours plus grand des Etats Dans les annees 1970 la notion de totalitarisme a ete adoptee par des intellectuels d Europe de l Est emigres en Occident tels Leszek Kolakowski Michel Heller ou Alexandre Zinoviev Bien des dissidents de l Est reproduisaient au travers de leurs travaux les descriptions les plus classiques du totalitarisme Ils ont insiste de maniere unanime sur le succes des politiques totalitaires Kolakowski decrit le systeme stalinien comme systeme politique ou tous les rapports sociaux ont ete etatises et ou l Etat omnipotent se retrouve seul face a des individus reduits a l etat d atomes et le stalinisme comme un marxisme leninisme en action c est a dire le resultat inevitable de la mise en pratique de la vision du monde marxiste leniniste Critiques precoces de la theorie du totalitarisme Les recherches sur la notion de totalitarisme se sont effectuees dans le contexte politique de la guerre froide ou le modele capitaliste et pluripartite s opposait au modele communiste monopartite Apres avoir ete instrumentalise par le maccarthysme aux Etats Unis dans les annees 1950 le concept de totalitarisme a commence a etre desavoue au cours des annees 1960 par la recherche empirique des sciences sociales dans le cadre d un mouvement general de remise en question du liberalisme favorisee par la detente De nouvelles interpretations sont alors apparues d une part l hostilite generale envers l URSS faiblissait d autre part les nouvelles relations entre les Etats Unis et l URSS ont entraine des echanges intellectuels entre les deux pays les chercheurs occidentaux etaient autorises bien plus que dans le courant des annees 1950 a travailler dans les archives et les bibliotheques sovietiques Il apparaissait evident que dans les faits l Etat sovietique n etait pas parvenu a atomiser la societe ou a eliminer la vie privee les theoriciens du totalitarisme avaient surestime les capacites du pouvoir sovietique a controler la societe et sous estime les capacites de resistance des individus Richard Nixon et Nikita Khrouchtchev Tel qu on l avait connu le systeme nazi ne manifestait aucun signe d affaiblissement ou d effondrement interieur au contraire avant que la victoire alliee ne mette un terme a son existence Or apres la mort de Staline a partir de Khrouchtchev l Union sovietique avait commence a changer ce qui infirmait l immobilisme prete au systeme par le modele totalitaire La terreur s etait apaisee pourtant consideree comme une caracteristique fondamentale du totalitarisme le pouvoir personnel de Staline avait laisse place a une direction collective des groupes de la nomenklatura beneficiaient d un role accru la purge permanente avait laisse place au souci de securite de l oligarchie L ideologie servait a la justification du pouvoir en place plutot que de moteur dynamique de transformation de la societe Enfin la consommation et l economie parallele progressaient et le pays s ouvrait economiquement vers l exterieur Les theoriciens du totalitarisme comme Hannah Arendt et Zbigniew Brzezinski avaient mis au premier plan de leur analyse les formes extremes des dictatures dites totalitaires qui se sont revelees en URSS comme plus tard en Chine populaire liees dans une tres large mesure a la personne du tyran La theorie du totalitarisme n avait pas envisage la possibilite que ces regimes s engagent dans un processus d apaisement de la dictature La pertinence du concept de totalitarisme et son utilite pour l analyse historique et comparative ont alors ete remises en question par une nouvelle generation de politologues americains Ce concept percu comme une survivance de la Guerre froide etait accuse de sous estimer la complexite des regimes auxquels il s appliquait emettait des doutes sur la capacite du concept de totalitarisme a comprendre correctement l Italie fasciste l Allemagne nazie et l Union sovietique Ce concept se concentrait sur les traits que ces regimes avaient en commun alors que leurs differences meritaient une plus grande attention Les Adler et Thomas Paterson partageaient cette opinion les differences reelles entre les systemes fasciste et communiste ont ete obscurcies Pourtant poursuivaient ils les origines les ideologies les buts et les pratiques de ces systemes etaient largement differents La recherche historique a peu a peu mis en cause la legitimite du parallele entre nazisme et communisme en soulignant notamment la specificite du genocide nazi et plus generalement la singularite de regimes qui n ont pas les memes origines Selon Robert C Tucker la comparaison entre l Allemagne nazie et la Russie communiste etait trop etroite De plus de nombreux auteurs convaincus que le regime sovietique decoule de deviations historiques qui trahissent l ideologie communiste reprochent au modele totalitaire d etablir une filiation entre le communisme le bolchevisme et le stalinisme Cette filiation considere le monde communiste comme un tout et n est que peu sensible aux differences existant entre les pays communistes Dans un article regrettait le fait que le terme de totalitarisme ait ete un slogan anticommuniste durant la Guerre froide l usage propagandiste du terme a eu tendance a obscurcir l utilite qu il pouvait avoir pour l analyse systematique et la comparaison des entites politiques Benjamin Barber pourtant ancien defenseur de la theorie du totalitarisme appelait au depassement d un concept condamne sinon par l oubli du moins par une desuetude croissante John Alexander Armstrong intellectuel conservateur a lui aussi critique explicitement le concept de totalitarisme a la fin des annees 1960 arguant qu il n etait pas capable de rendre compte de l evolution de plusieurs regimes communistes L experience de democratisation menee en Tchecoslovaquie lors du printemps de Prague de 1968 a rouvert le debat sur le changement dans les pays communistes et sur les differences entre ceux ci Le paradigme du totalitarisme est ainsi entre en conflit avec les nouveaux domaines de recherche qui interessaient les specialistes en sciences sociales et les historiens qui s ouvraient aux methodes des sciences sociales Le modele totalitaire par exemple n encourageait pas les etudes portant sur les rapports et les differences entre le centre et la peripherie Georges Mink par exemple dans Vie et Mort du bloc sovietique prefere parler de sovietisation desovietisation lorsqu il s agit d aborder les pays du bloc de l Est URSS et pays satellites Neanmoins l idee de totalitarisme n etait pas completement ecartee elle designait une phase caracteristique des debuts de la domination communiste qui exigeait la mobilisation de la societe le plus souvent pour cause d industrialisation A la suite de cette phase d industrialisation l elite revolutionnaire s est bureaucratisee et la societe communiste est devenue bien plus complexe et differenciee C est pourquoi en comparaison avec l Allemagne nazie de Hitler certains chercheurs limitent la periode totalitaire au regime de Staline particulierement dans ses dernieres annees 1950 1953 ou la paranoia de Staline atteignit son paroxysme A partir de 1970 le constat que les regimes communistes n etaient pas statiques mais qu ils traversaient au contraire differentes phases faisait quasi unanimite parmi les universitaires Ils etaient nombreux a estimer que de nouveaux modeles theoriques etaient necessaires pour etudier les Etats et les societes communistes dans la periode post stalinienne Dans la sovietologie le debat autour de la notion de totalitarisme a oppose deux ecoles historiographiques L ecole du totalitarisme apres avoir ete dominante aux Etats Unis dans les annees 1950 1960 a ete contestee par une ecole revisionniste qui a remis en question les fondements de la sovietologie par le biais de l histoire sociale Critiques contemporaines Portrait officiel de Mao Zedong Dans les sciences humaines le terme a donne lieu a un debat qui n est toujours pas clos Le terme a fait l objet de nombreuses definitions differentes et parfois antagonistes selon les convictions des auteurs Certains auteurs qualifient de totalitaires des regimes comme l Allemagne sous Adolf Hitler l URSS sous Staline le Turkmenistan sous Saparmyrat Nyyazow la Coree du Nord sous Kim Il sung puis Kim Jong il le Cambodge sous Pol Pot Khmers rouges l Iran sous Khomeini Cuba sous Fidel Castro la Chine depuis l epoque de Mao Zedong jusqu a nos jours ou l Afghanistan sous les Talibans L empire du Japon de 1932 a 1945 la Premiere Republique francaise du temps de la Terreur ainsi que le regime de Vichy presentent de nombreux caracteres totalitaires Les politologues des debuts de la Guerre froide ont beaucoup cite Hannah Arendt pour sa comparaison entre Allemagne nazie et Russie sovietique mais contrairement a elle ils n ont pas creuse le probleme du point de vue social et historique Carl Friedrich et son ecole se sont bornes a l analyse des regimes totalitaires une fois constitues quitte a negliger la question de leurs origines Comme le dit Enzo Traverso l affinite essentielle entre l Allemagne nazie et l URSS etait postulee sur la base d une simple comparaison phenomenologique statique descriptive jamais etudiee a partir de la genese et de la dynamique de ces regimes Friedrich semble s excuser pourquoi les societes totalitaires sont ce qu elles sont nous ne le savons pas D apres l historien Enzo Traverso la principale consequence de l application des concepts d ideocratie et de religion seculiere a ete de deshistoriser le fait totalitaire qui ne sera pas etudie comme resultat d un processus social et politique mais reduit a l incarnation d une idee Par ailleurs la pertinence du concept de totalitarisme aussi bien que son application a l Union sovietique en dehors de la periode stalinienne reste sujette a debat ref a confirmer Dans un article au titre eloquent Ian Kershaw marque ses fortes reticences a l egard de la theorie du totalitarisme Concernant le Troisieme Reich l historien anglais conteste l atomisation de la societe civile premier des traits du totalitarisme selon Hannah Arendt Son etude sur la Baviere lui permet d affirmer qu une opinion populaire demeure independamment de l ideologie nazie La societe a su s appuyer sur ses traditions pour exprimer ses doleances ou pour opposer une resistance ponctuelle elle ne s est donc pas reduite a l homme unique dont Arendt parlait Selon Kershaw le concept de totalitarisme aide contre la propre volonte de la plupart de ses utilisateurs a marquer les differences radicales qui existent entre les deux regimes stalinien et nazi Il conclut en considerant que le concept de totalitarisme a un pouvoir essentiellement descriptif tres faiblement explicatif ce en quoi il n est peut etre d ailleurs pas un concept Dans leur ouvrage commun paru en 2003 Alain Blum et Martine Mespoulet regrettent que l approche totalitaire postulant la nature essentiellement politique de l histoire sovietique la societe n a guere de place dans cette analyse Concernant l Union sovietique le debat autour du totalitarisme a souvent occulte la complexite de l organisation du commandement et plus generalement des formes du gouvernement stalinien De maniere plus directe Roland Lew historien specialiste de la Chine maoiste parle d un paradigme profondement obsolete base sur une conception largement a historique qui n a continue a vivre et meme a prosperer que grace a l affrontement ideologique Le 25 janvier 2006 l Assemblee parlementaire du Conseil de l Europe adoptait une Resolution sur la necessite d une condamnation internationale des crimes des regimes communistes totalitaires Le Parlement europeen a exprime a plusieurs reprises son opposition aux regimes totalitaires Le 23 septembre 2008 il publiait une declaration sur la proclamation du 23 aout comme journee europeenne de commemoration des victimes du stalinisme et du nazisme Le 2 avril 2009 il adoptait a la majorite absolue une resolution condamnant les regimes totalitaires en particulier communistes et nazi Concept indispensable malgre tout Malgre les critiques l analyse au travers du prisme du totalitarisme n a pas ete abandonnee De nombreux auteurs en ont defendu la valeur heuristique Le Polonais Leszek Kolakowski reconnaissait qu un modele parfait d une societe totalitaire est introuvable Mais d apres le philosophe polonais cela ne constituait pas un obstacle serieux a l utilisation du concept etant donne que les concepts employes pour decrire les phenomenes sociaux de grande echelle n avaient jamais d equivalents empiriques parfaits Il pouvait y avoir des changements significatifs en URSS mais sans transformation fondamentale du communisme le controle total ayant toujours ete l objectif d un parti qui se voulait omnipotent L Americain Martin Malia s est lui aussi inspire de la pensee weberienne le totalitarisme est un ideal type toujours imparfaitement realise dans le domaine empirique Un ideal type est une abstraction qui ne se retrouvera jamais telle quelle dans la realite mais qui permet neanmoins l intelligibilite du phenomene sur le plan conceptuel sa comprehension Selon l historien americain le mot totalitaire ne veut pas dire que des regimes de ce genre exercaient de fait un total controle de la population puisque c est impossible mais qu un tel controle etait leur aspiration fondamentale Les regimes tentent d etre totalitaires mais la resistance des faits de la realite sociale ou economique et la resistance active ou passive des populations les en empechent et parviennent a preserver des espaces non controles La theorie du totalitarisme a connu un nouvel essor dans les annees 1990 L effondrement de l URSS en 1991 a partiellement donne raison a ses partisans Les historiens de l ecole revisionniste soutenaient majoritairement que le regime sovietique etait un Etat moderne puisqu il etait reformable Or les tentatives de restructuration menees par Mikhail Gorbatchev ont conduit a la ruine complete du systeme Martin Malia annonca des 1990 l echec de la perestroika dans un article publie anonymement qui connut un certain retentissement Il y expliquait notamment que Gorbatchev echouerait parce qu il restait trop communiste et que le systeme sovietique n etait pas reformable Il presentait le regime totalitaire sovietique comme reposant sur quatre piliers intangibles le role dirigeant du parti la planification economique autoritaire la police politique et l ideologie obligatoire Selon Malia toucher a l un de ces piliers tous indispensables au maintien du systeme revenait a provoquer son ecroulement total Pour de nombreux historiens le totalitarisme reste un concept cle dans l etude et la comprehension du XX e siecle Pour Enzo Traverso il est un garde fou de la pensee il condense une image du XX e siecle dont l oubli empecherait de fonder une attitude responsable tant sur le plan ethique que sur le plan politique dans le present En conclusion l historien italien juge le concept a la fois incontournable et insuffisant incontournable pour la theorie politique soucieuse de dresser une typologie des formes de pouvoir et pour la philosophie politique confrontee a la nouveaute radicale des regimes visant l aneantissement du politique insuffisant pour l historiographie confrontee a la concretude des evenements Extension du concept au XXI e siecleLe mot totalitarisme entre dans le langage courant est bien souvent utilise sans les precautions methodologiques necessaires Ayant une connotation forte faisant penser aux regimes hitlerien et stalinien il jette le discredit facilement et marque les esprits Il peut donc servir d arme de propagande contre l ennemi L usage du concept requiert une analyse approfondie de la societe ou de la structure du groupe etudie il faut en faire ressortir les categories essentielles et les processus de de differenciation propres au totalitarisme Ainsi la fin du XX e siecle et le debut du XXI e siecle ont vu fleurir de nouveaux neologismes politiques contenant totalitarisme Cet usage met l accent sur le fait que les actions ciblees aboutissent a imposer un regime qui remplit les criteres du totalitarisme Le film libertaire De la servitude moderne decrit quant a lui la mondialisation et le systeme economique et politique qui l accompagne comme un ou l homme serait reduit a la condition d esclave ref necessaire Michel Rostagnat considere que l essence du totalitarisme est la mise en face a face entre l individu et l Etat en supprimant les corps intermediaires La nature totalitaire de l Etat islamique est debattue chez les chercheurs L historien specialiste de l antisemitisme Georges Bensoussan pense que l Etat islamique n est pas islamo fasciste car le fascisme est un concept europeen qui ne rend pas compte de l aspect completement etranger de Daesh mais bien une ideologie totalitaire tout comme l etait le nazisme Ideologies figures et crimes des totalitarismesParti au pouvoir Pays Periode Leader totalitaire Fondations ideologiques Principaux penseurs et figures complices Crimes de guerre crimes contre l humaniteRegimes totalitaires reconnusParti national fasciste Royaume d Italie 1925 1943 Benito Mussolini Fascisme Irredentisme Anticommunisme Corporatisme Autarcie Gentile Ciano Graziani Crimes durant la Seconde guerre italo ethiopienne et la Seconde Guerre mondiale Parti communiste de l Union sovietique Union sovietique 1929 1953 Joseph Staline Communisme Marxisme leninisme Atheisme d Etat Economie planifiee Molotov Beria Iejov 20 millions de morts principalement lies aux crimes de la Seconde Guerre mondiale aux deportations de minorites aux famines potentiellement organisees Holodomor aux victimes du Goulag Parti national socialiste des travailleurs allemands Reich allemand 1933 1945 Adolf Hitler Nazisme Antisemitisme Pangermanisme Imperialisme Economie planifiee Goring Goebbels Himmler Bormann 50 millions de morts principalement lies aux crimes du Front de l Est Seconde Guerre mondiale aux Genocides juif et tsigane aux privations et exactions envers les peuples slaves et occupes Autres regimes potentiellement totalitairesParti communiste chinois Chine 1949 en cours Mao Zedong Xi Jinping Stalinisme Marxisme leninisme maoisme Revolution culturelle Tiers mondisme Zhou Enlai Zhang Chunqiao Lin Biao Yao Wenyuan 60 a 80 millions de morts lies principalement aux crimes de la Guerre civile chinoise aux privations du Grand Bond en avant a la Revolution culturelle et aux victimes du Laogai ethnocide Ouighour absence relative de liberte de pensee d information et d expression Association de soutien a l autorite imperiale Empire du Japon 1931 1945 Hideki Tōjō Hirohito Pan asianisme Imperialisme Militarisme Kanji Ishiwara Kōki Hirota Sadao Araki Yasuhito Chichibu Plus de 10 millions de morts principalement lies aux crimes de la Guerre sino japonaise 1937 1945 et de la Guerre du Pacifique aux privations et exactions envers les peuples occupes aux cas d Esclavage sexuel Association Concordia Mandchoukouo 1932 1945 Puyi Pan asianisme Personnalisme Nationalisme mandchou Monarchisme Zheng Xiaoxu Zhang Jinghui Experiences scientifiques sur des prisonniers chinois par des medecins japonais Trafic par l Etat d opium Travail force de civils chinois dans les mines et usines Front patriotique Autriche 1933 1938 Engelbert Dollfuss Austrofascisme Corporatisme Anticommunisme Anti nazisme Catholicisme traditionaliste Kurt Schuschnigg Repression des oppositions nazie et communiste Phalange espagnole Etat espagnol 1939 1959 Francisco Franco National catholicisme Fascisme clerical National syndicalisme Anticommunisme Terreur blanche Espagne Oustachis Etat independant de Croatie 1941 1945 Ante Pavelic Nationalisme croate Fascisme clerical Antisemitisme Serbophobie Mladen Lorkovic Slavko Kvaternik Genocide et conversion forcee au catholicisme de la population serbe pres de 500 000 morts Massacre de 40 000 Roms Deportation de Juifs a Jasenovac Rassemblement national Norvege 1942 1945 Vidkun Quisling National socialisme Neopaganisme germanique Antisemitisme Anticommunisme Collaborationisme Jonas Lie Gulbrand Lunde Josef Terboven Livraison d au moins 750 Juifs a l Allemagne Repression des actions de resistance Regime de Vichy France 1940 1944 Philippe Petain Antisemitisme Anticommunisme Collaborationisme Clericalisme Pierre Laval Lois sur le statut des Juifs du regime de Vichy Rafle du Velodrome d Hiver Repression des actions de resistance Camp de concentration de Drancy Retablissement des delits d opinion ou d appartenance via les Principes de la CommunauteParti socialiste populaire russe Viking Republique de Lokot 1941 1943 Konstantin Voskoboinik Antisemitisme Agrarisme Capitalisme Anticommunisme Bronislaw Kaminski Massacre par la police de la population juive locale 262 personnes Parti fasciste republicain Republique sociale italienne 1943 1945 Benito Mussolini Sansepolcrismo Antisemitisme Republicanisme National syndicalisme Rodolfo Graziani Guido Buffarini Guidi Alessandro Pavolini Achille Starace Nicola Bombacci Livraison de 8 000 Juifs a l Allemagne Repression des actes de resistance Parti du travail de Coree Coree du Nord 1948 en cours Kim Il sung Kim Jong il Kim Jong un Juche Stalinisme Maoisme Antiamericanisme Hwang Jang yop Goulags en activite depuis la creation de l Etat environ 100 000 prisonniers aujourd hui Parti communiste du Kampuchea Kampuchea democratique 1975 1979 Pol Pot Marxisme leninisme Nationalisme khmer Autarcie Agrarisme Samphan Sary Chea Mok 2 millions de morts principalement lies aux crimes de la Guerre civile cambodgienne 1967 1975 aux travaux forces aux privations aux exactions au genocide Neant Etat islamique 2014 2019 Abou Bakr al Baghdadi Salafisme djihadiste Abou Bakr al Naji Abou Ali al Anbari Plusieurs dizaines de milliers de morts dans de nombreux combats massacres et attentats sur l ensemble du globe principalement dans le cadre de la guerre d Irak et de la guerre civile syrienne Genocide et esclavage sexuel des yezidis Taliban Emirat islamique d Afghanistan 1996 2001 2021 en cours Mohammad Omar Haibatullah Akhundzada Islamisme deobandi Nationalisme religieux Mansour Baradar Instauration d une theocratie pronant le retour a un Islam pur Existence d un Ministere pour la Promotion de la vertu et la Repression du vice controlant tous les aspects de la vie des Afghans Dans la fictionŒuvres litteraires anti totalitaires Evgueni Zamiatine Nous autres 1920 Aldous Huxley Le Meilleur des mondes 1932 Arthur Koestler Le Zero et l Infini 1945 George Orwell La Ferme des animaux 1945 George Orwell 1984 1949 Ray Bradbury Fahrenheit 451 1953 Ira Levin Un Bonheur insoutenable 1969 Margaret Atwood La Servante ecarlate 1985 Alan Moore et David Lloyd V pour Vendetta 1990 Films Fahrenheit 451 de Francois Truffaut 1966 THX 1138 de George Lucas 1971 Soleil vert de Richard Fleischer 1973 1984 de Michael Radford 1984 Brazil de Terry Gilliam 1985 Bienvenue a Gattaca de Andrew Niccol 1997 Equilibrium de Kurt Wimmer 2003 AEon Flux de Karyn Kusama 2006 V pour Vendetta de James McTeigue 2006 Dicton populaire allemand Quelle est la definition d une democratie d une dictature et d un totalitarisme En democratie tout ce qui n est pas interdit est permis Sous une dictature tout ce qui n est pas permis est interdit Dans un totalitarisme tout ce qui n est pas interdit est obligatoire Interpretations diversesSelon Francois Furet Le passe d une illusion ce sont les utopies qui produisent des systemes totalitaires et l antidote serait le pragmatisme un point de vue partage dans de nombreux debats par Alain Minc Alain Finkielkraut Bernard Henri Levy La barbarie a visage humain Selon Vaclav Havel Pour l identite humaine 1984 L amour et la verite doivent triompher de la haine et du mensonge 2007 le totalitarisme ne decoule pas des utopies qui se trouvent du cote des dissidents et des penseurs de travers de tout systeme mais d ideologies globalisantes et toujours coercitives qui seraient par nature anti utopiques et ouvriraient la porte a la bestialite et la predation humaines ref souhaitee Notes et referencesCf Jean Jacques Raynal Histoire des grands courants de la pensee politique p 60 ed Hachette Paris 2006 Etymologie et definition de l adjectif totalitaire dans le TLFi Giovanni Amendola Maggiornanza e minoranza Il Mondo 12 mai 1923 Original et traduction disponible 1 Richard Wolin Ce qui rattache les fascismes et le communisme a la modernite Raisons politiques n 5 fevrier 2002 p 95 Pour plus de precisions voir le chapitre Fascist Origins dans Abbott Gleason Totalitarianism The Inner History of the Cold War New York Oxford UP 1995 p 13 31 Michel Dreyfus et Roland Lew Communisme et violence dans Le Siecle des communismes Points Seuil 2004 p 716 Giovanni Gentile Enciclopedia Italiana Fascismo dottrina del Istituto dell Enciclopedia Italiana Roma 1932 vol XIV p 835 840 Ernst Junger La mobilisation totale introduction a l ouvrage collectif Krieg und Krieger Guerre et combattants 1930 traduit dans la revue Recherches n 32 33 septembre 1978 Selon Ian Kershaw Qu est ce que le nazisme Problemes et perspectives d interpretation Gallimard coll Folio histoire Paris 1997 p 60 Carl Schmitt Positionen und Begriffe im Kampf mit Weimar Genf Versailles 1923 1939 Hambourg 1940 qui constitue un recueil de ses travaux de la periode de l entre deux guerres Et Simone Weil ajoutait La Russie offre un exemple parfait d un tel regime pour le plus grand malheur du peuple russe dans Reflexions sur les causes de la liberte et de l oppression sociale Gallimard Folio Essais 1955 p 138 Herbert Bix Hirohito and the Making of Modern Japan 2001 William Henry Chamberlin Russia and Germany Parallels and Contrasts Atlantic Monthly vol 156 n 3 septembre 1935 Michael Florinsky Fascism and National Socialism A Study of the Economic and Social Policies of the Totalitarian State New York 1936 Ian Kershaw Qu est ce que le nazisme op cit p 59 60 Pierre Hassner Le totalitarisme vu de l Ouest dans Guy Hermet dir Totalitarismes Paris Economica 1984 p 25 Krzysztof Pomian Totalitarisme dans Jean Pierre Azema et Francois Bedarida dir 1938 1948 Les annees de tourmente de Munich a Prague Dictionnaire critique Paris Flammarion 1995 p 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son reseau de 85 000 employes et 180 000 autres informateurs Claude Polin Le Totalitarisme Paris PUF coll Que sais je 1982 p 17 Zbigniew Brzezinski The Permanent Purge Politics in Soviet Totalitarianism Cambridge Harvard University Press 1956 p 30 Zbigniew Brzezinski Ideology and Power in Soviet Politics New York Praeger 1962 Ces passages sont pris de l anthologie de Betty B Burch ed Dictatorship and Totalitarianism Selected Readings Princeton Van Nostrand Company 1964 p 177 Pour une analyse semblable voir Zbigniew Brzezinski et Samuel Huntington Political Power USA URSS New York Viking Press 1964 Betty Burch ed Dictatorship and Totalitarianism Selected Readings ouvrage cite p 179 Zbigniew Brzezinski The Nature of the Soviet System Slavic Review vol XX n 3 octobre 1961 p 355 Betty Burch ed Dictatorship and Totalitarianism Selected Readings ouvrage cite p 177 Betty Burch ed Dictatorship and Totalitarianism Selected Readings ouvrage cite p 4 Raymond Aron Memoires 50 ans de reflexion 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membres de la Gestapo et leur destin apres la deuxieme guerre mondiale Georges Bensoussan Atlantico 27 9 2015 Le Livre noir du communisme Les crimes du maoisme http sales arte tv fiche 3435 GENERAL ISHIWARA L HOMME QUI DECLENCHA LA GUERRE https www google com books edition European Dictatorships 1918 1945 D32PCwAAQBAJ https ruja ujaen es jspui bitstream 10953 1800 1 978 84 1122 139 9 pdf https revistaderecho posgrado unam mx index php rpd article view 170 330 https www google com books edition La construccion de la dictadura franqui JzAKEAAAQBAJ Le Parisien ONU le terrifiant rapport sur les crimes contre l humanite en Coree du Nord Le Parisien 11 aout 2020 lire en ligne consulte le 11 aout 2020 Ces massacres represente 1 5 de la population cambodgienne avant guerre certains revendiquent le terme de genocide Nombre encore imprecis mais qui seraient de plusieurs dizaines de milliers de victimes Massacres de la guerre civile syrienne La victoire des talibans est une victoire de l islamisme politique L Europe doit s y preparer La Libre Belgique 20 aout 2021 lire en ligne Le Politiste Le totalitarisme sur www le politiste com consulte le 10 avril 2016 Voir aussiSur les autres projets Wikimedia totalitarisme sur le WiktionnaireRegimes totalitaires sur WikiversityTotalitarisme sur Wikiquote Bibliographie Ouvrages classiques dans l ordre chronologique Giovanni Amendola Majorite et minorite Il Mondo 12 mai 1923 Francesco Saverio Nitti Bolchevisme fascisme et democratie 1926 Luigi Sturzo L Italie et le fascisme 1927 en Michael Florinsky Fascism and National Socialism A Study of the Economic and Social Policies of the Totalitarian State New York 1936 en Franz Borkenau The Totalitarian Enemy Faber and Faber 1940 en Sigmund Neumann Permanent Revolution Totalitarianism in the Age of International Civil War Londres 1940 Karl Popper La Societe ouverte et ses ennemis 1942 Edition francaise Paris Le Seuil 1979 Friedrich August von Hayek La Route de la servitude The Road to 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