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Pour les institutions corporatistes voir Corporation et Corporation Ancien Régime Le corporatisme est un terme polysémiq

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Pour les institutions corporatistes, voir Corporation et Corporation (Ancien Régime).

Le corporatisme est un terme polysémique. Il peut faire référence aux corporations, aux métiers organisés selon des règles, générant une hiérarchie entre maîtres, compagnons et apprentis, par exemple en France avant la Révolution française.

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Cet article peut contenir un travail inédit ou des déclarations non vérifiées (février 2019).

Il peut désigner une doctrine et/ou une pratique cherchant à organiser les relations professionnelles afin de dépasser le conflit capital-travail par la collaboration entre les classes sociales, entre patrons et ouvriers notamment. La doctrine prône l’organisation d’institutions rassemblant les ouvriers et les patrons. Elle est en partie issue du courant de pensée du catholicisme social au XIXe siècle. Cette doctrine est mise en œuvre sous diverses formes au XXe siècle et se présente alors comme une alternative au capitalisme libéral et au socialisme. Des institutions corporatistes ont été mises en place dans l'Italie fasciste, dans l'Allemagne nazie, dans la France du régime de Vichy, avec la charte du travail du 4 octobre 1941, dans le Portugal de Salazar, avec l'Estado Novo.

Il peut aussi désigner une défense d'intérêts catégoriels et de droits acquis, ignorant parfois l'intérêt général.

En France

Le corporatisme en France fait référence à des systèmes professionnels fermés qui ont réussi à préserver la spécificité de leur métier traditionnel ou à légitimer leur statut collectif qui leur garantit des avantages ou des droits dérogeant à la condition générale des salariés. Il fait référence aussi à une doctrine qui tente de répondre à la Question sociale, d'éliminer la lutte des classes, par la collaboration des catégories sociales, et de limiter l'étatisme.

Le corporatisme a existé sous des formes différentes entre les deux guerres mondiales dans plusieurs pays. Dans certains cas il est allé jusqu’au fascisme. Il ne s’y identifie pas nécessairement, mais il est souvent considéré comme une menace capable d'entraîner la disparition des syndicats indépendants, des partis politiques, et l’instauration de régimes autoritaires.

« Abandonnant tout ensemble le principe de l’individu isolé devant l’État et la pratique des coalitions ouvrières et patronales dressées les unes contre les autres, il (l’ordre nouveau corporatiste) institue des groupements comprenant tous les membres d’un même métier : patrons, techniciens, ouvriers. Le centre du groupement n’est donc plus la classe sociale, patronale ou ouvrière, mais l’intérêt commun de tous ceux qui participent à une même entreprise. Le bon sens indique, en effet, -lorsqu’il n’est pas obscurci par la passion ou par la chimère,-que l’intérêt primordial, essentiel, des membres d’un même métier, c’est la prospérité réelle de ce métier » (Philippe Pétain, 1er mai 1941).

Sous l'Ancien-Régime

Article détaillé : Corporation sous le royaume de France.

Le corporatisme fait d’abord référence à la société médiévale, parce que le XIIIe siècle est le siècle des corporations[réf. nécessaire] : l’artisanat en plein développement à cette période s’est vu changer dans son organisation. En effet, maîtres, compagnons et apprentis se rassemblèrent en communautés. Chaque communauté était encadrée par des règles imposant en partie d’être membre pour exercer un métier au sein d’un des corps. Ces règles permettaient l’apparition d’un monopole préservant chaque communauté de la concurrence.

Mais cette forme d’organisation a été remise en question par Jean-Baptiste Colbert, principal ministre de Louis XIV. Dans un contexte d’après Fronde et face aux caisses vides de l’État français, il met en place un vaste projet économique et politique avec l’aval du Roi : les manufactures d’État. Face aux manufactures d’État, le corporatisme pose un problème. Il institue des groupements comprenant tous les membres d’un même métier. Le centre des groupements ne seraient donc plus la classe sociale, ce qui pourrait détourner la hiérarchie de l’industrialisation prévue par le plan de Colbert, mais aussi remettre en cause l’ordre établi par la monarchie française. Le corporatisme est alors supprimé par le décret Turgot de 1776, puis rétabli en août 1776 pour finalement être réellement aboli pendant la Révolution française en 1791.

Après la Révolution française

Au lendemain de la Révolution française, la misère ouvrière et la brutalité de l’exploitation capitaliste laissent réapparaître des corporations. Des corporations de penseurs chrétiens souhaitaient rapprocher le capital du travail. Frédéric Ozanam, le fondateur de la Société Saint-Vincent de Paul, est l’un des penseurs le plus connu de ce courant.

C’est cependant dans la deuxième moitié du XIXe siècle, au moment où le mouvement ouvrier se constitue, que le corporatisme devient vraiment une doctrine politique importante. Cette conception des rapports patrons ouvriers et État a principalement découlé de la doctrine sociale de l’Église catholique. On pense notamment à l’encyclique Rerum novarum du Pape Léon XIII citant Thomas d'Aquin : « la société forme un corps dont les membres sont les parties. La partie est subordonnée au tout ». L'encyclique Quadragesimo anno de Pie XI en 1931 consacre aussi le catholicisme social et l'idée corporatiste. Les écrits du comte Albert de Mun, du marquis de la Tour du Pin (Du régime corporatif et des institutions, 1888), du sociologue Frédéric Le Play (La réforme sociale en France, 1864) sont des travaux ayant incontestablement inspiré la conception de la doctrine du corporatisme. Les chrétiens dits « sociaux » cherchaient à présenter une solution à la « question sociale ». Une solution face aux problèmes causés à l’époque par la disparition des communautés rurales avec le développement du prolétariat urbain.

Ces doctrines se dressent donc sans équivoque contre la philosophie politique du siècle des Lumières dont on parle beaucoup aujourd’hui. L’individualisme rationaliste des Lumières, la Révolution française et le socialisme auraient été facteurs de la désagrégation sociale qu’ils décrivent. Le corporatiste Louis Salleron estime que « le corporatisme est aussi éloigné de l'individualisme que de l'étatisme ».

Le corporatisme défini par René de La Tour du Pin

Tous les corporatistes français du XXe siècle se réfèrent à René de La Tour du Pin. Le corporatisme qu'il promeut, est pétri de catholicisme social comme l'illustre un de ses principaux ouvrages Vers un ordre social chrétien. Selon lui, le corporatisme est « l'organisation du travail la plus conforme aux principes de l'ordre social chrétien et la plus favorable au règne de la paix et de la prospérité générale ». La Tour du Pin est un anti-révolutionnaire et attribue tous les maux de l'économie moderne à la Révolution française. Il condamne l'individualisme présents dans les idéologies libérales, capitalistes et socialistes. D'après lui, le socialisme d'État demeure tout de même « supérieur à l'état d'individualisme et de rançonnement sans merci des faibles, que préconise l'économie soi-disant politique, sous le nom de libre concurrence », bien qu'il critique l'étatisme. La Tour du Pin préfère la mise en place d'un « régime corporatif » et distingue 3 niveaux d'organisation :

  • l'association professionnelle ou syndicat destinée à la défense des intérêts professionnel entre personnes issues d'une même classe ;
  • la corporation dédiée à la défense des intérêts professionnels par profession ;
  • et enfin le corps d'état, c'est-à-dire la somme de toutes les corporations d'une même profession ou d'un même métier.La corporation ne s'oppose pas au syndicat mais promeut une mixité réunie dans le corps d'état, « troisième pilier du régime corporatif ».

Un autre sujet de division entre les corporatistes c'est la question du consentement des travailleurs. La Tour du Pin et ses disciples sont partisans de l'adhésion libre au syndicat ou à l’association mais que la « réglementation s'impose à tous ». À l'inverse, Eugène Mathon et pensent que l'inscription doit être obligatoire par l'État. Le rapport à l'État constitue la « pierre d'achoppement des essais d'application » selon Isabel Broussard.

La Tour du Pin énonce trois pratiques fondamentales dans son schéma corporatiste :

  • « l'existence d'un patrimoine corporatif indivisible et inaliénable » financé par un prélèvement sur la production qui assurerait les allocations chômages, les pensions, les soins et subventionnerait les écoles professionnelles ;
  • la délivrance d'un « brevet de capacité professionnelle » qui ferait office de certificat ou d'habilitation ;
  • autonomie des corporations dans l'édiction de ses règles, le règlement des conflits et l'administration de son patrimoine par des délégués nommés par la corporation.

D'après La Tour du Pin, le régime corporatif doit résoudre la décadence politique, économique et morale, notamment la corruption des mœurs des figures du père de famille et de la mère au foyer. L'État est chargé « de conserver la société et le régime corporatif » de sorte à garantir un « ordre démocratique à la base et aristocratique au sommet »,. La Tour du Pin prescrit la création d'une « Chambre provinciale des communes » pour tout ce qui serait relatif aux « questions administratives ou d'intérêt commun ».

Enfin, pour La Tour du Pin, le capital n'a pas vocation à disparaître mais il serait distribué en partie au prolétariat.

Le corporatisme durant l'entre-deux-guerres

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Firmin Bacconnier.

Dans l'entre-deux-guerres, la doctrine corporatiste se développe, dans le contexte de la crise des années 1930 et de l'influence des modèles étrangers. Dans certains cas, le corporatisme est allé jusqu'au fascisme. Sur le prisme politique français, le corporatisme va « de l'extrême-droite à la gauche du centre ». Des militants, divisés, plus ou moins influencés par le christianisme social et par des doctrinaires comme Albert de Mun et René de La Tour du Pin, préconisent une troisième voie entre le libéralisme individualiste, alors en crise, et le marxisme. Ce sont parfois des patrons comme Jacques Warnier, qui lancent des initiatives précorporatistes, des militants comme André Voisin, de jeunes intellectuels comme Louis Salleron ou François Perroux. Nous pouvons nommer aussi Firmin Bacconnier, Maurice Bouvier-Ajam, Georges Valois, Léon Harmel, Hubert Lagardelle, Georges Coquelle, Gaëtan Pirou , Paul Chanson, François Perroux, , Jacques Le Roy Ladurie ou encore Eugène Mathon. D'après l'historienne et politologue Isabel Broussard, les doctrinaires corporatistes sont socialement des patrons de l’industrie ou du commerce et des universitaires.

Au cours des années 1930, la doctrine corporatiste suscite l'engouement dans un certain nombre de revues parmi lesquelles Esprit, Politique, L'Homme nouveau ainsi que dans les Archives de philosophie du droit et de sociologie juridique. Des rencontres intellectuelles abordent aussi cette thématique comme lors des Semaines sociales à Angers en 1935 ou lors du Congrès des économistes de langue française en 1936.

Divergences des corporatistes français

Le classement des professions

Les corporatistes divisent les professions selon une organisation verticale ou horizontale par groupes homogènes. est favorable à une organisation verticale avec des « conseils d'industrie communs à toutes les professions concourant à une même production ». À titre d'exemple, les libraires, les éditeurs, les publicistes, les dessinateurs et les écrivains pourraient participer à un conseil de l'industrie du livre. De son côté, Firmin Bacconnier se montre hostile à ce type d'organisation verticale et sectorisée, préférant une organisation nationale où toutes les corporations collaboreraient.

Le rapport au syndicalisme

Pour les corporatistes et Georges Coquelle, le syndicalisme et le corporatisme ne sont pas antithétiques et se complètent comme chez La Tour du Pin. Des syndicats mixtes sont mis en avant par . Chez Gaëtan Pirou, il y a opposition frontale entre syndicalisme et corporatisme au motif que le syndicalisme mettrait la classe sociale au-dessus de l'idée de nation.

La lutte des classes

Eugène Mathon rejette la question de la lutte des classes considéré comme un « faux dogme ». En revanche, d'autres corporatistes préfèrent dépasser la lutte des classes en prônant une « bonne entente » conformément à la doctrine sociale de l'Église.

Jugements sur les expériences étrangères

La plupart des corporatistes français ont condamné les expériences étrangères comme Jacques Valour, François Perroux, Jacques Le Roy Ladurie et Firmin Bacconnier. Georges Coquelle a étudié ce qu'il considère comme trois ébauches du « régime » corporatif : l’Italie, le Portugal et l'Autriche.

« Or, malgré des tendances idéologiques fort diverses, malgré les conjonctures économiques et sociales très différentes, les trois chefs d'État se rejoignent en une même décision : suppression autoritaire de la liberté, de la diversité syndicale, constitution d'organisations confédérales, nationales, uniques et par classes […] Ce n'est pas la solution corporative mais politique, imposée par les dissensions propres au libéralisme. »

Gaëtan Pirou porte lui aussi un jugement semblable sur les 3 pays pré-cités et à l'Allemagne nazie en remarquant que « l'instauration du corporatisme a été en fait lié à l'avènement de la dictature ».

est plutôt favorable au modèle corporatiste mussolinien mais émet des réserves au même titre que Roger Bonnard.

Le corporatisme sous le régime de Vichy

Le régime de Vichy est à l'origine d'expériences corporatistes, avec la Charte du travail du 4 octobre 1941 et la Corporation paysanne tandis que Maurice Bouvier-Ajam développe son Institut d'études corporatives et sociales.

Le spécialiste de l'histoire des entreprises Jean-Claude Daumas atteste que le corporatisme du régime de Vichy se confond avec une forme de paternalisme et quelques éléments de modernisation.

Depuis 1945, le mot a pris une connotation négative, désignant la défense aveugle d'intérêts catégoriels et de droits acquis, souvent de catégories syndicalisées et dotées de statuts particuliers. À la sortie du conflit, c'est la mise en place des institutions de la démocratie sociale qui occupe le devant de la scène politique dans un nouveau contexte de « pluralisme syndical conflictuel et d’essor de l’État-providence ».

Après la Seconde Guerre mondiale

On évoque un essor des corporatismes depuis la crise des années 1970 qui suggère un repli général sur les acquis dans un contexte de dégradation des positions sociales. Le corporatisme en France inclut celui des salariés, des cadres, des professions libérales et des commerçants mais aussi celui des patrons. Autrement dit, il touche toutes les catégories. Ainsi, plusieurs groupes sociaux, dont les intérêts sont plus ou moins menacés par des phénomènes comme la mondialisation, ont prouvé une certaine capacité de rassemblement et de mobilisation.

En France, des formes de corporatisme refont surface dès que le droit du travail est sur le point d’être modifié : avec les lois Auroux de 1982 ou avec les réformes prévues par Édouard Philippe et Emmanuel Macron.

Corps de métier

Certaines organisations professionnelles sont qualifiées de « corporatistes » lorsqu’elles contrôlent elles-mêmes l’accès à la profession, ou disposent d’une justice interne. Beaucoup de ces organisations professionnelles ont été créées à l’initiative de l’État, notamment sous le régime de Vichy. Dans la catégorie ouvrière, ils s’attachent à défendre des intérêts particuliers, la crise ayant créé un repli de ces groupes sur eux-mêmes. Par conséquent, les corporatismes, pensés comme en déclin, se portent plutôt bien. D’un autre côté, plusieurs corporations ont fait face à des chocs et ont dû affronter une grande mutation, certains l’ont réussie, d’autres moins.

Concernant les salariés, il ne semble pas y avoir de différences apparentes entre le corporatisme lié au statut du métier et le corporatisme interne à une entreprise.

Les ouvriers du Livre (corporatisme de la presse et autres travaux écrits) sont rassemblés dans un syndicat hégémonique avec le monopole de l’embauche. Ils réussissent aujourd’hui un déploiement stratégique face aux conflits dans le secteur de la presse. Ils représentent le modèle historique du corporatisme français. Cependant, ce n’est pas le corporatisme le plus caractéristique de la tradition française car il a d’abord été corporatisme d’État.

Le corporatisme marin est un fait original avec une confrontation employeurs/État sans équivalent à l’étranger.

Les cheminots, quant à eux, ont une identité de métier bien circonscrite et ont le monopole sur ce marché. La légitimité d’un cheminot dans une corporation passe par son ancienneté.

Le statut des fonctionnaires est promulgué en 1941 par le régime de Vichy dans une perspective corporatiste.

Corporatisme d’État et étudiant

Le corporatisme d’État entend que les corporations d’activité, de professions, sont les rouages d’un mécanisme politique et mènent une action conformément à l’action politique de l’État. Les grands corps de l’État sont accusés de corporatisme car ils recrutent souvent dans les mêmes grandes écoles.

Les corporations étudiantes sont un type de société d’étudiants rassemblés par filières d’établissement supérieurs (médecine, droit, sciences…). Elles ont des activités de services notamment pour aider les autres étudiants. Elles se regroupent principalement au sein de fédérations d’associations, de régions ou de filière afin de mutualiser les moyens et de représenter le maximum d’étudiants.

Dans le monde

En Belgique

Henri de Man, néo-socialiste et collaborateur avec l'Allemagne nazie, soutenait un « corporatisme socialiste » dans la revue Le Peuple durant les années 1930,.

En Afrique

Le corporatisme d’État étant important, selon Shadur, on assiste à une concentration de la représentation des intérêts aux mains de groupes reconnus par l’État.

En Égypte, il y a la mise en place d'organisations qui ont le monopole de la représentation de certains intérêts, dominés par l’État et qui ont une organisation hiérarchique. La Fédération générale des syndicats égyptiens est un exemple de ce corporatisme. Ce cadre a permis à l’État égyptien de s’infiltrer dans l’économie du pays pour en avoir le contrôle. L’état a étendu récemment son contrôle des institutions corporatistes avec 2 lois en 1993 et 1995 qui réduisent l’autonomie des associations professionnelles et des syndicats

En Amérique

C'est un corporatisme clientéliste et autoritaire avec un fort contrôle politique avec une segmentation institutionnelle. Il privilégie certains groupes professionnels et certains espaces où s’est construit le pacte corporatiste.

Au Mexique jusque dans les années 1980, il y eut une formation des territoires pétroliers faite par des acteurs spécifiques (États, entreprises, travailleurs) qui ressemblent à des logiques de corporatisme de pouvoir afin d’avoir le contrôle des ressources et de la population. Cela a séparé l’espace en 2 : d’un côté le centre et de l’autre les périphéries ou l’État intervient face à la privatisation des rentes pétrolières.

En Italie fasciste

Parmi les mouvements corporatistes et non-conformistes, beaucoup se sont rapprochés, temporairement ou non, de certaines formes de fascisme. Un certain nombre ont été en France des soutiens du Régime de Vichy qui prônait ouvertement ce mode d'organisation de la société.

Le corporatisme fasciste se distingue à la fois du corporatisme traditionaliste du type de celui prôné par l'Action française et de l'organisation sociale mise en place en Allemagne par les nationaux-socialistes :

  • Le corporatisme fasciste italien ne ressemblait que superficiellement au corporatisme de l’Action française, qui était essentiellement un moyen de contrebalancer l’influence de l’État. Les corporations italiennes, au contraire, sont au service de l’État et intégrées à celui-ci. Comme dit Gaëtan Pirou, « il s’agit beaucoup moins d’un système auto-organisateur des intérêts économiques que d’une ingénieuse présentation derrière laquelle s’aperçoit le pouvoir politique, qui exerce sa dictature sur l’économie comme sur la pensée ». Il s’agit moins d’un corporatisme analogue à celui de l’Ancien Régime que d’une théorie de l’État corporatif. Les institutions corporatives ne font qu’attester la domestication des intérêts économiques. Le mot de corporation, pour Mussolini, doit être pris dans son sens étymologique de « constitution en corps », cette constitution en corps qui est la fonction essentielle de l’État, celle qui assure son unité et sa vie.
  • Le corporatisme fasciste italien se distingue de la politique sociale allemande nationale-socialiste. Les contradictions entre les institutions sociales du fascisme et du nazisme suscitèrent d'ailleurs de vives polémiques lors de la promulgation presque simultanée de la loi allemande du 20 janvier 1934 sur le régime du travail et la loi italienne du 5 février 1934 sur l’organisation syndicale et corporative : les nazis avaient repris les termes chartes du travail et corporations dans un système qui supprimait les syndicats alors que le corporatisme italien les conservait sous une forme étatisée. Au terme d’une controverse avec l’organe du Front du Travail, Der Deutsche, le Lavoro fascista écrivit que Hitler avait « livré les travailleurs allemands pieds et poings liés aux capitalistes ». Le journal national-socialiste répliqua que les syndicats fascistes perpétuaient la lutte des classes. La presse italienne rétorqua qu’ils étaient inéluctables et s’inscrivaient dans la lutte pour la vie. Le fascisme prétendait mettre travailleurs et employeurs sur un pied d’égalité, les uns et les autres ayant leurs syndicats et la corporation servant de médiateurs entre les intérêts divergents.

Limites

Une historiographie inégale

Si l’on s’attache aux historiographies sur le corporatisme dans de nombreux pays occidentaux, force est de constater que la dispersion observée dans le cas français n’est pas sans équivalent ailleurs. Ainsi, les historiographies belge, suisse, ou encore québécoise ne comportent pas de synthèses intitulées Histoire du corporatisme. Plus encore, si on descend au niveau des articles parus en France, un certain nombre d’entre eux traitent du corporatisme sans que le mot lui-même soit mentionné. Que peut-on par conséquent en déduire ? En premier lieu, que, dans la France contemporaine, le corporatisme est un mot qui a mauvaise presse. Le fait est ancien. Il remonte à l’Ancien Régime lui-même et à Turgot ; à la Révolution et à la loi Le Chapelier présentée ainsi par ce dernier : « Il n’y a plus de corporations dans l’État ; il n’y a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt général. Il n’est permis à personne d’inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un intérêt de corporation ».

Les discours libéraux des XVIIIe et XIXe siècles expriment une méfiance aiguisée à l’encontre des organisations intermédiaires et autres groupes d’intérêt assimilés à un retour des privilèges. Aujourd'hui, on peut trouver en France une évolution vers le corporatisme politique avec les objectifs de la Participation-décentralisation. C’est aussi le cas quand on parle de la troisième voie où un syndicalisme de responsabilité devrait succéder à un syndicalisme revendicatif.

Critiques

Le mouvement corporatif demeure très faible par rapport à la production théorique des penseurs socialistes. Cependant, les penseurs corporatistes vont produire « une masse de pamphlets et de propositions » durant l'entre-deux-guerres notamment à cause de la crise économique. Certaines propositions sont ensuite récupérées et mises en pratique par le régime de Vichy : les comités d'organisation, la corporation paysanne et la charte du Travail. L'historien Matthew Elbow estime que les corporatistes français avaient des positions économiques faibles du fait de leur vision idéaliste de « régulation automatique et autonome » en dépit de leur condamnation du laissez-faire. De plus, il souligne le manque de critique de « la position de monopole des corporations et l'harmonisation de leurs intérêts ».

Pierre Jolly, membre de la chambre de commerce de Paris, écrit en 1935 dans La mystique du corporatisme que le projet corporatiste aurait la fâcheuse tendance de d'abord reposer sur « un acte de foi et que le corporatisme ferait le reste ».

Jules Zirnheld, fondateur de la Confédération française des travailleurs chrétiens, relègue les corporatistes à « des esprits qui ne peuvent s'accoutumer à être de leur temps et qui croient possible de ressusciter des époques closes et des systèmes périmés »,.

Pour l'historien Olivier Dard, le corporatisme de l'entre-deux-guerres s'est fourvoyé dans ses contradictions entre une frange opposée à l'étatisme et une autre qui voulait « fonder le corporatisme sur le syndicalisme voire donner dans le nouveau système un rôle de colonne vertébrale à l'État ».

Chez Eugène Mathon, les patrons sont censés diriger la corporation économique sans partage de la responsabilité et de l'autorité, « ce qui revient à rejeter l'association capital-travail ». La mixité se limiterait aux aspects sociaux. Pour tenter de pallier cette problématique, François Perroux propose la « communauté de travail » et ses « tiers départageants », délégués indépendants chargé de la résolution des litiges.

La défense de l'intérêt général est une autre problématique soulevée par la doctrine corporatiste. D'après Isabel Broussard, l'économiste Gaëtan Pirou estime que « la juxtaposition des diverses corporations ne peut faire naître forcément le bien commun, que si les questions économiques sont laissées aux seuls patrons, cela revient à l'élimination quasi complète des ouvriers et donne le primat à l'économique sur le politique ».

Gaëtan Pirou considère que le corporatisme ne comporte pas assez d'autorégulation et que les corporations sont susceptibles de privilégier davantage les intérêts privés au détriment de l'intérêt général. Cette faiblesse ouvrirait la voie « soit à l'anarchie des groupes, soit à l'exploitation des plus faibles par les plus forts ». Pour contrebalancer cela, Gaëtan Pirou discerne deux moyens. Le premier serait la « renaissance de la morale, liée à un retour des masses aux pratiques religieuses » mais la déchristianisation de la société exclue le recours à ce moyen. Pirou préfère le deuxième moyen qui consiste à confier à l’État des pouvoirs en matière de régulation même si l'économiste reconnaît que cela a été souvent détourné par les régimes totalitaires.

Le néo-corporatisme

Certains défendent un néo-corporatisme qui serait le moyen pour les nations de protéger leurs travailleurs contre les effets néfastes de la mondialisation.

Le néo-corporatisme se caractérise, d'une part, par un système de la représentation des intérêts qui est réduit à un nombre limité d’intervenants à qui l’État offre un monopole reconnu, en échange duquel il est en droit d’exercer un contrôle sur leurs activités. D'autre part, il incarne une forme de participation de ces groupes reconnus à l’élaboration des politiques publiques : la formulation et l'application des politiques deviennent le produit de la concertation sociale, d'un pacte basé sur l'échange d’avantages mutuels entre l'état et les groupes privés. Cette interaction stimule l'institutionnalisation des groupes d'intérêt et entraîne une délégation de l’autorité publique à des acteurs privés, ce qui brouille la ligne de division entre les sphères privées et publiques. Il ne saurait être dit que la France a déjà réellement expérimenté le néo-corporatisme, faute d’une organisation unifiée des intérêts sociaux et d’existence de processus globaux et permanents de négociation. L'État, du fait d’une technostructure forte et engagée dans un programme de modernisation, garde une véritable autonomie ; en outre, la société française est fortement « sectorisée », situation qui engendre, plutôt, l’apparition de (néo-) corporatismes sectoriels.

Différence entre le corporatisme et le syndicalisme

Le syndicalisme est le mouvement qui vise à unifier au sein de groupes sociaux, les syndicats, des professionnels pour défendre des intérêts collectifs. Les individus composant les syndicats ne possèdent pas obligatoirement les mêmes caractéristiques. Le corporatisme diffère de ce concept par son approche, ce qui en fait une branche du syndicalisme.

Son action syndicale se limite à défendre les intérêts des salariés d’un seul et unique champ professionnel, au sein du secteur d’activités concerné. Cette branche du syndicalisme est fortement critiquée en raison de son aspect individualiste, puisque le but recherché n’est pas celui du plus grand nombre. Cela induit de ce fait une concurrence entre corporations, allant à l’encontre du principe de pluralisme que l’État garantit.[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. « Un régime corporatif pour l'agriculture par Louis Salleron: Bon Couverture souple (1937) | Bouquinerie Maraxine », sur abebooks.fr (consulté le 1er mars 2022)
  2. René de La Tour Du Pin, Vers un ordre social chrétien : jalons de route, 1882-1907, 1917, 3e éd. (lire en ligne sur Gallica), p. 16
  3. ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et yIsabel Boussard, « Les corporatistes français du premier vingtième siècle. Leurs doctrines. Leurs jugements », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, vol. 40, no 4,‎ 1993, p. 643-665 (DOI 10.3406/rhmc.1993.1695, lire en ligne, consulté le 1er mars 2022)
  4. René de de La Tour du Pin, Aphorismes de politique sociale (3ème éd.) / par le Marquis de La Tour-Du-Pin La Charce, 1930(lire en ligne sur Gallica), p. 49
  5. Henri Mazel, « Revue de la quinzaine. Science sociale », Mercure de France,‎ 15 septembre 1937, p. 608-613 (lire en ligne image)
  6. René de La Tour du Pin, Vers un ordre social chrétien : jalons de route, 1882-1907, 1917, 3e éd. (lire en ligne sur Gallica), p. 39
  7. (en) Matthew H. Elbow, French Corporative Theory, 1789-1948, a Chapter in the History of Ideas, by Matthew H. Elbow, ... [A Dissertation.]., Columbia University Press, 1953(lire en ligne), p. 130
  8. « Esprit : revue internationale », sur Gallica, septembre 1934(consulté le 1er mars 2022)
  9. ↑ a b c d et eAlain Chatriot, « Un débat politique incertain : le corporatisme dans la France des années 1930 », Les Études sociales, nos 157-158,‎ 2013, p. 231-244 (lire en ligne)

  10. Coquelle-Viance, Démocratie. Dictature et Corporatisme, Paris, Flammarion, 1938, p. 148
  11. Gaëtan Pirou, Néo-libéralisme. Néo-corporatisme. Néo-socialisme, Paris, Gallimard, 1939, p. 100
  12. Olivier Dard, Le corporatisme en France à l’époque contemporaine : tentative de bilan historiographique et perspectives de recherches, dans Histoire, économie et société, 2016/1
  13. Alain Supiot, Actualité de Durkheim. Notes sur le néo-corporatisme en France, Éditions Droit et société, 1987, p. 1.
  14. Denis Segrestin, Le phénomène corporatiste, Éditions Fayard, 1985, p. 19.
  15. Maurice Bouvier-Ajam, Corporatisme, 2019, p. 1.
  16. Lefranc, « Le mouvement ouvrier devant le corporatisme », L'Étudiant socialiste, no 7,‎ 1935, p. 6-10 (lire en ligne, consulté le 4 mars 2022)
  17. Jan-Willem Stutje Notice traduite du néerlandais par Joeri Puissant, « DE MAN Henri (Hendrik en néerlandais). », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, 10 février 2022(lire en ligne)
  18. Michel Ostenc, Ciano. Un conservateur face à Hitler et Mussolini, Éditions du Rocher, 2007, p. 29.
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Voir aussi

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  • corporatisme, sur le Wiktionnaire

Bibliographie

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  • , Actualité de Durkheim. Notes sur le néo-corporatisme en France, 1987
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  • Patrick Hassenteufel, Où en est le paradigme corporatiste ?, Politix, 1990, p. 75-81

Articles connexes

Personnalités

  • Maurice Bouvier-Ajam
  • Émile Durkheim
  • François René de La Tour du Pin Chambly de La Charce
  • Gaëtan Pirou

Histoire

  • Deux cents familles
  • Non-conformistes des années 30
  • Charte du travail (régime de Vichy)
  • Troisième voie (politique)
  • Corporation (Ancien Régime)
  • Corporation paysanne
  • Coopérative

Concepts et courants de pensée

  • Néo-socialisme
  • Corporatisme libéral
  • Lobbying
  • Solidarisme
  • Troisième voie (politique)

Organisations

  • Autorité administrative indépendante
  • Guilde
  • Six corps de marchands
  • Corporation

Liens externes

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    • Britannica
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    • Dictionnaire historique de la Suisse
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Pour les institutions corporatistes voir Corporation et Corporation Ancien Regime Le corporatisme est un terme polysemique Il peut faire reference aux corporations aux metiers organises selon des regles generant une hierarchie entre maitres compagnons et apprentis par exemple en France avant la Revolution francaise Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article peut contenir un travail inedit ou des declarations non verifiees fevrier 2019 Il peut designer une doctrine et ou une pratique cherchant a organiser les relations professionnelles afin de depasser le conflit capital travail par la collaboration entre les classes sociales entre patrons et ouvriers notamment La doctrine prone l organisation d institutions rassemblant les ouvriers et les patrons Elle est en partie issue du courant de pensee du catholicisme social au XIX e siecle Cette doctrine est mise en œuvre sous diverses formes au XX e siecle et se presente alors comme une alternative au capitalisme liberal et au socialisme Des institutions corporatistes ont ete mises en place dans l Italie fasciste dans l Allemagne nazie dans la France du regime de Vichy avec la charte du travail du 4 octobre 1941 dans le Portugal de Salazar avec l Estado Novo Il peut aussi designer une defense d interets categoriels et de droits acquis ignorant parfois l interet general En FranceLe corporatisme en France fait reference a des systemes professionnels fermes qui ont reussi a preserver la specificite de leur metier traditionnel ou a legitimer leur statut collectif qui leur garantit des avantages ou des droits derogeant a la condition generale des salaries Il fait reference aussi a une doctrine qui tente de repondre a la Question sociale d eliminer la lutte des classes par la collaboration des categories sociales et de limiter l etatisme Le corporatisme a existe sous des formes differentes entre les deux guerres mondiales dans plusieurs pays Dans certains cas il est alle jusqu au fascisme Il ne s y identifie pas necessairement mais il est souvent considere comme une menace capable d entrainer la disparition des syndicats independants des partis politiques et l instauration de regimes autoritaires Abandonnant tout ensemble le principe de l individu isole devant l Etat et la pratique des coalitions ouvrieres et patronales dressees les unes contre les autres il l ordre nouveau corporatiste institue des groupements comprenant tous les membres d un meme metier patrons techniciens ouvriers Le centre du groupement n est donc plus la classe sociale patronale ou ouvriere mais l interet commun de tous ceux qui participent a une meme entreprise Le bon sens indique en effet lorsqu il n est pas obscurci par la passion ou par la chimere que l interet primordial essentiel des membres d un meme metier c est la prosperite reelle de ce metier Philippe Petain 1er mai 1941 Sous l Ancien Regime Article detaille Corporation sous le royaume de France Le corporatisme fait d abord reference a la societe medievale parce que le XIII e siecle est le siecle des corporations ref necessaire l artisanat en plein developpement a cette periode s est vu changer dans son organisation En effet maitres compagnons et apprentis se rassemblerent en communautes Chaque communaute etait encadree par des regles imposant en partie d etre membre pour exercer un metier au sein d un des corps Ces regles permettaient l apparition d un monopole preservant chaque communaute de la concurrence Mais cette forme d organisation a ete remise en question par Jean Baptiste Colbert principal ministre de Louis XIV Dans un contexte d apres Fronde et face aux caisses vides de l Etat francais il met en place un vaste projet economique et politique avec l aval du Roi les manufactures d Etat Face aux manufactures d Etat le corporatisme pose un probleme Il institue des groupements comprenant tous les membres d un meme metier Le centre des groupements ne seraient donc plus la classe sociale ce qui pourrait detourner la hierarchie de l industrialisation prevue par le plan de Colbert mais aussi remettre en cause l ordre etabli par la monarchie francaise Le corporatisme est alors supprime par le decret Turgot de 1776 puis retabli en aout 1776 pour finalement etre reellement aboli pendant la Revolution francaise en 1791 Apres la Revolution francaise Au lendemain de la Revolution francaise la misere ouvriere et la brutalite de l exploitation capitaliste laissent reapparaitre des corporations Des corporations de penseurs chretiens souhaitaient rapprocher le capital du travail Frederic Ozanam le fondateur de la Societe Saint Vincent de Paul est l un des penseurs le plus connu de ce courant C est cependant dans la deuxieme moitie du XIX e siecle au moment ou le mouvement ouvrier se constitue que le corporatisme devient vraiment une doctrine politique importante Cette conception des rapports patrons ouvriers et Etat a principalement decoule de la doctrine sociale de l Eglise catholique On pense notamment a l encyclique Rerum novarum du Pape Leon XIII citant Thomas d Aquin la societe forme un corps dont les membres sont les parties La partie est subordonnee au tout L encyclique Quadragesimo anno de Pie XI en 1931 consacre aussi le catholicisme social et l idee corporatiste Les ecrits du comte Albert de Mun du marquis de la Tour du Pin Du regime corporatif et des institutions 1888 du sociologue Frederic Le Play La reforme sociale en France 1864 sont des travaux ayant incontestablement inspire la conception de la doctrine du corporatisme Les chretiens dits sociaux cherchaient a presenter une solution a la question sociale Une solution face aux problemes causes a l epoque par la disparition des communautes rurales avec le developpement du proletariat urbain Ces doctrines se dressent donc sans equivoque contre la philosophie politique du siecle des Lumieres dont on parle beaucoup aujourd hui L individualisme rationaliste des Lumieres la Revolution francaise et le socialisme auraient ete facteurs de la desagregation sociale qu ils decrivent Le corporatiste Louis Salleron estime que le corporatisme est aussi eloigne de l individualisme que de l etatisme Le corporatisme defini par Rene de La Tour du Pin Tous les corporatistes francais du XX e siecle se referent a Rene de La Tour du Pin Le corporatisme qu il promeut est petri de catholicisme social comme l illustre un de ses principaux ouvrages Vers un ordre social chretien Selon lui le corporatisme est l organisation du travail la plus conforme aux principes de l ordre social chretien et la plus favorable au regne de la paix et de la prosperite generale La Tour du Pin est un anti revolutionnaire et attribue tous les maux de l economie moderne a la Revolution francaise Il condamne l individualisme presents dans les ideologies liberales capitalistes et socialistes D apres lui le socialisme d Etat demeure tout de meme superieur a l etat d individualisme et de ranconnement sans merci des faibles que preconise l economie soi disant politique sous le nom de libre concurrence bien qu il critique l etatisme La Tour du Pin prefere la mise en place d un regime corporatif et distingue 3 niveaux d organisation l association professionnelle ou syndicat destinee a la defense des interets professionnel entre personnes issues d une meme classe la corporation dediee a la defense des interets professionnels par profession et enfin le corps d etat c est a dire la somme de toutes les corporations d une meme profession ou d un meme metier La corporation ne s oppose pas au syndicat mais promeut une mixite reunie dans le corps d etat troisieme pilier du regime corporatif Un autre sujet de division entre les corporatistes c est la question du consentement des travailleurs La Tour du Pin et ses disciples sont partisans de l adhesion libre au syndicat ou a l association mais que la reglementation s impose a tous A l inverse Eugene Mathon et pensent que l inscription doit etre obligatoire par l Etat Le rapport a l Etat constitue la pierre d achoppement des essais d application selon Isabel Broussard La Tour du Pin enonce trois pratiques fondamentales dans son schema corporatiste l existence d un patrimoine corporatif indivisible et inalienable finance par un prelevement sur la production qui assurerait les allocations chomages les pensions les soins et subventionnerait les ecoles professionnelles la delivrance d un brevet de capacite professionnelle qui ferait office de certificat ou d habilitation autonomie des corporations dans l ediction de ses regles le reglement des conflits et l administration de son patrimoine par des delegues nommes par la corporation D apres La Tour du Pin le regime corporatif doit resoudre la decadence politique economique et morale notamment la corruption des mœurs des figures du pere de famille et de la mere au foyer L Etat est charge de conserver la societe et le regime corporatif de sorte a garantir un ordre democratique a la base et aristocratique au sommet La Tour du Pin prescrit la creation d une Chambre provinciale des communes pour tout ce qui serait relatif aux questions administratives ou d interet commun Enfin pour La Tour du Pin le capital n a pas vocation a disparaitre mais il serait distribue en partie au proletariat Le corporatisme durant l entre deux guerres Firmin Bacconnier Dans l entre deux guerres la doctrine corporatiste se developpe dans le contexte de la crise des annees 1930 et de l influence des modeles etrangers Dans certains cas le corporatisme est alle jusqu au fascisme Sur le prisme politique francais le corporatisme va de l extreme droite a la gauche du centre Des militants divises plus ou moins influences par le christianisme social et par des doctrinaires comme Albert de Mun et Rene de La Tour du Pin preconisent une troisieme voie entre le liberalisme individualiste alors en crise et le marxisme Ce sont parfois des patrons comme Jacques Warnier qui lancent des initiatives precorporatistes des militants comme Andre Voisin de jeunes intellectuels comme Louis Salleron ou Francois Perroux Nous pouvons nommer aussi Firmin Bacconnier Maurice Bouvier Ajam Georges Valois Leon Harmel Hubert Lagardelle Georges Coquelle Gaetan Pirou Paul Chanson Francois Perroux Jacques Le Roy Ladurie ou encore Eugene Mathon D apres l historienne et politologue Isabel Broussard les doctrinaires corporatistes sont socialement des patrons de l industrie ou du commerce et des universitaires Au cours des annees 1930 la doctrine corporatiste suscite l engouement dans un certain nombre de revues parmi lesquelles Esprit Politique L Homme nouveau ainsi que dans les Archives de philosophie du droit et de sociologie juridique Des rencontres intellectuelles abordent aussi cette thematique comme lors des Semaines sociales a Angers en 1935 ou lors du Congres des economistes de langue francaise en 1936 Divergences des corporatistes francais Le classement des professions Les corporatistes divisent les professions selon une organisation verticale ou horizontale par groupes homogenes est favorable a une organisation verticale avec des conseils d industrie communs a toutes les professions concourant a une meme production A titre d exemple les libraires les editeurs les publicistes les dessinateurs et les ecrivains pourraient participer a un conseil de l industrie du livre De son cote Firmin Bacconnier se montre hostile a ce type d organisation verticale et sectorisee preferant une organisation nationale ou toutes les corporations collaboreraient Le rapport au syndicalisme Pour les corporatistes et Georges Coquelle le syndicalisme et le corporatisme ne sont pas antithetiques et se completent comme chez La Tour du Pin Des syndicats mixtes sont mis en avant par Chez Gaetan Pirou il y a opposition frontale entre syndicalisme et corporatisme au motif que le syndicalisme mettrait la classe sociale au dessus de l idee de nation La lutte des classes Eugene Mathon rejette la question de la lutte des classes considere comme un faux dogme En revanche d autres corporatistes preferent depasser la lutte des classes en pronant une bonne entente conformement a la doctrine sociale de l Eglise Jugements sur les experiences etrangeres La plupart des corporatistes francais ont condamne les experiences etrangeres comme Jacques Valour Francois Perroux Jacques Le Roy Ladurie et Firmin Bacconnier Georges Coquelle a etudie ce qu il considere comme trois ebauches du regime corporatif l Italie le Portugal et l Autriche Or malgre des tendances ideologiques fort diverses malgre les conjonctures economiques et sociales tres differentes les trois chefs d Etat se rejoignent en une meme decision suppression autoritaire de la liberte de la diversite syndicale constitution d organisations confederales nationales uniques et par classes Ce n est pas la solution corporative mais politique imposee par les dissensions propres au liberalisme Gaetan Pirou porte lui aussi un jugement semblable sur les 3 pays pre cites et a l Allemagne nazie en remarquant que l instauration du corporatisme a ete en fait lie a l avenement de la dictature est plutot favorable au modele corporatiste mussolinien mais emet des reserves au meme titre que Roger Bonnard Le corporatisme sous le regime de Vichy Le regime de Vichy est a l origine d experiences corporatistes avec la Charte du travail du 4 octobre 1941 et la Corporation paysanne tandis que Maurice Bouvier Ajam developpe son Institut d etudes corporatives et sociales Le specialiste de l histoire des entreprises Jean Claude Daumas atteste que le corporatisme du regime de Vichy se confond avec une forme de paternalisme et quelques elements de modernisation Depuis 1945 le mot a pris une connotation negative designant la defense aveugle d interets categoriels et de droits acquis souvent de categories syndicalisees et dotees de statuts particuliers A la sortie du conflit c est la mise en place des institutions de la democratie sociale qui occupe le devant de la scene politique dans un nouveau contexte de pluralisme syndical conflictuel et d essor de l Etat providence Apres la Seconde Guerre mondiale On evoque un essor des corporatismes depuis la crise des annees 1970 qui suggere un repli general sur les acquis dans un contexte de degradation des positions sociales Le corporatisme en France inclut celui des salaries des cadres des professions liberales et des commercants mais aussi celui des patrons Autrement dit il touche toutes les categories Ainsi plusieurs groupes sociaux dont les interets sont plus ou moins menaces par des phenomenes comme la mondialisation ont prouve une certaine capacite de rassemblement et de mobilisation En France des formes de corporatisme refont surface des que le droit du travail est sur le point d etre modifie avec les lois Auroux de 1982 ou avec les reformes prevues par Edouard Philippe et Emmanuel Macron Corps de metier Certaines organisations professionnelles sont qualifiees de corporatistes lorsqu elles controlent elles memes l acces a la profession ou disposent d une justice interne Beaucoup de ces organisations professionnelles ont ete creees a l initiative de l Etat notamment sous le regime de Vichy Dans la categorie ouvriere ils s attachent a defendre des interets particuliers la crise ayant cree un repli de ces groupes sur eux memes Par consequent les corporatismes penses comme en declin se portent plutot bien D un autre cote plusieurs corporations ont fait face a des chocs et ont du affronter une grande mutation certains l ont reussie d autres moins Concernant les salaries il ne semble pas y avoir de differences apparentes entre le corporatisme lie au statut du metier et le corporatisme interne a une entreprise Les ouvriers du Livre corporatisme de la presse et autres travaux ecrits sont rassembles dans un syndicat hegemonique avec le monopole de l embauche Ils reussissent aujourd hui un deploiement strategique face aux conflits dans le secteur de la presse Ils representent le modele historique du corporatisme francais Cependant ce n est pas le corporatisme le plus caracteristique de la tradition francaise car il a d abord ete corporatisme d Etat Le corporatisme marin est un fait original avec une confrontation employeurs Etat sans equivalent a l etranger Les cheminots quant a eux ont une identite de metier bien circonscrite et ont le monopole sur ce marche La legitimite d un cheminot dans une corporation passe par son anciennete Le statut des fonctionnaires est promulgue en 1941 par le regime de Vichy dans une perspective corporatiste Corporatisme d Etat et etudiant Le corporatisme d Etat entend que les corporations d activite de professions sont les rouages d un mecanisme politique et menent une action conformement a l action politique de l Etat Les grands corps de l Etat sont accuses de corporatisme car ils recrutent souvent dans les memes grandes ecoles Les corporations etudiantes sont un type de societe d etudiants rassembles par filieres d etablissement superieurs medecine droit sciences Elles ont des activites de services notamment pour aider les autres etudiants Elles se regroupent principalement au sein de federations d associations de regions ou de filiere afin de mutualiser les moyens et de representer le maximum d etudiants Dans le mondeEn Belgique Henri de Man neo socialiste et collaborateur avec l Allemagne nazie soutenait un corporatisme socialiste dans la revue Le Peuple durant les annees 1930 En Afrique Le corporatisme d Etat etant important selon Shadur on assiste a une concentration de la representation des interets aux mains de groupes reconnus par l Etat En Egypte il y a la mise en place d organisations qui ont le monopole de la representation de certains interets domines par l Etat et qui ont une organisation hierarchique La Federation generale des syndicats egyptiens est un exemple de ce corporatisme Ce cadre a permis a l Etat egyptien de s infiltrer dans l economie du pays pour en avoir le controle L etat a etendu recemment son controle des institutions corporatistes avec 2 lois en 1993 et 1995 qui reduisent l autonomie des associations professionnelles et des syndicats En Amerique C est un corporatisme clienteliste et autoritaire avec un fort controle politique avec une segmentation institutionnelle Il privilegie certains groupes professionnels et certains espaces ou s est construit le pacte corporatiste Au Mexique jusque dans les annees 1980 il y eut une formation des territoires petroliers faite par des acteurs specifiques Etats entreprises travailleurs qui ressemblent a des logiques de corporatisme de pouvoir afin d avoir le controle des ressources et de la population Cela a separe l espace en 2 d un cote le centre et de l autre les peripheries ou l Etat intervient face a la privatisation des rentes petrolieres En Italie fasciste Parmi les mouvements corporatistes et non conformistes beaucoup se sont rapproches temporairement ou non de certaines formes de fascisme Un certain nombre ont ete en France des soutiens du Regime de Vichy qui pronait ouvertement ce mode d organisation de la societe Le corporatisme fasciste se distingue a la fois du corporatisme traditionaliste du type de celui prone par l Action francaise et de l organisation sociale mise en place en Allemagne par les nationaux socialistes Le corporatisme fasciste italien ne ressemblait que superficiellement au corporatisme de l Action francaise qui etait essentiellement un moyen de contrebalancer l influence de l Etat Les corporations italiennes au contraire sont au service de l Etat et integrees a celui ci Comme dit Gaetan Pirou il s agit beaucoup moins d un systeme auto organisateur des interets economiques que d une ingenieuse presentation derriere laquelle s apercoit le pouvoir politique qui exerce sa dictature sur l economie comme sur la pensee Il s agit moins d un corporatisme analogue a celui de l Ancien Regime que d une theorie de l Etat corporatif Les institutions corporatives ne font qu attester la domestication des interets economiques Le mot de corporation pour Mussolini doit etre pris dans son sens etymologique de constitution en corps cette constitution en corps qui est la fonction essentielle de l Etat celle qui assure son unite et sa vie Le corporatisme fasciste italien se distingue de la politique sociale allemande nationale socialiste Les contradictions entre les institutions sociales du fascisme et du nazisme susciterent d ailleurs de vives polemiques lors de la promulgation presque simultanee de la loi allemande du 20 janvier 1934 sur le regime du travail et la loi italienne du 5 fevrier 1934 sur l organisation syndicale et corporative les nazis avaient repris les termes chartes du travail et corporations dans un systeme qui supprimait les syndicats alors que le corporatisme italien les conservait sous une forme etatisee Au terme d une controverse avec l organe du Front du Travail Der Deutsche le Lavoro fascista ecrivit que Hitler avait livre les travailleurs allemands pieds et poings lies aux capitalistes Le journal national socialiste repliqua que les syndicats fascistes perpetuaient la lutte des classes La presse italienne retorqua qu ils etaient ineluctables et s inscrivaient dans la lutte pour la vie Le fascisme pretendait mettre travailleurs et employeurs sur un pied d egalite les uns et les autres ayant leurs syndicats et la corporation servant de mediateurs entre les interets divergents LimitesUne historiographie inegale Si l on s attache aux historiographies sur le corporatisme dans de nombreux pays occidentaux force est de constater que la dispersion observee dans le cas francais n est pas sans equivalent ailleurs Ainsi les historiographies belge suisse ou encore quebecoise ne comportent pas de syntheses intitulees Histoire du corporatisme Plus encore si on descend au niveau des articles parus en France un certain nombre d entre eux traitent du corporatisme sans que le mot lui meme soit mentionne Que peut on par consequent en deduire En premier lieu que dans la France contemporaine le corporatisme est un mot qui a mauvaise presse Le fait est ancien Il remonte a l Ancien Regime lui meme et a Turgot a la Revolution et a la loi Le Chapelier presentee ainsi par ce dernier Il n y a plus de corporations dans l Etat il n y a plus que l interet particulier de chaque individu et l interet general Il n est permis a personne d inspirer aux citoyens un interet intermediaire de les separer de la chose publique par un interet de corporation Les discours liberaux des XVIII e et XIX e siecles expriment une mefiance aiguisee a l encontre des organisations intermediaires et autres groupes d interet assimiles a un retour des privileges Aujourd hui on peut trouver en France une evolution vers le corporatisme politique avec les objectifs de la Participation decentralisation C est aussi le cas quand on parle de la troisieme voie ou un syndicalisme de responsabilite devrait succeder a un syndicalisme revendicatif Critiques Le mouvement corporatif demeure tres faible par rapport a la production theorique des penseurs socialistes Cependant les penseurs corporatistes vont produire une masse de pamphlets et de propositions durant l entre deux guerres notamment a cause de la crise economique Certaines propositions sont ensuite recuperees et mises en pratique par le regime de Vichy les comites d organisation la corporation paysanne et la charte du Travail L historien Matthew Elbow estime que les corporatistes francais avaient des positions economiques faibles du fait de leur vision idealiste de regulation automatique et autonome en depit de leur condamnation du laissez faire De plus il souligne le manque de critique de la position de monopole des corporations et l harmonisation de leurs interets Pierre Jolly membre de la chambre de commerce de Paris ecrit en 1935 dans La mystique du corporatisme que le projet corporatiste aurait la facheuse tendance de d abord reposer sur un acte de foi et que le corporatisme ferait le reste Jules Zirnheld fondateur de la Confederation francaise des travailleurs chretiens relegue les corporatistes a des esprits qui ne peuvent s accoutumer a etre de leur temps et qui croient possible de ressusciter des epoques closes et des systemes perimes Pour l historien Olivier Dard le corporatisme de l entre deux guerres s est fourvoye dans ses contradictions entre une frange opposee a l etatisme et une autre qui voulait fonder le corporatisme sur le syndicalisme voire donner dans le nouveau systeme un role de colonne vertebrale a l Etat Chez Eugene Mathon les patrons sont censes diriger la corporation economique sans partage de la responsabilite et de l autorite ce qui revient a rejeter l association capital travail La mixite se limiterait aux aspects sociaux Pour tenter de pallier cette problematique Francois Perroux propose la communaute de travail et ses tiers departageants delegues independants charge de la resolution des litiges La defense de l interet general est une autre problematique soulevee par la doctrine corporatiste D apres Isabel Broussard l economiste Gaetan Pirou estime que la juxtaposition des diverses corporations ne peut faire naitre forcement le bien commun que si les questions economiques sont laissees aux seuls patrons cela revient a l elimination quasi complete des ouvriers et donne le primat a l economique sur le politique Gaetan Pirou considere que le corporatisme ne comporte pas assez d autoregulation et que les corporations sont susceptibles de privilegier davantage les interets prives au detriment de l interet general Cette faiblesse ouvrirait la voie soit a l anarchie des groupes soit a l exploitation des plus faibles par les plus forts Pour contrebalancer cela Gaetan Pirou discerne deux moyens Le premier serait la renaissance de la morale liee a un retour des masses aux pratiques religieuses mais la dechristianisation de la societe exclue le recours a ce moyen Pirou prefere le deuxieme moyen qui consiste a confier a l Etat des pouvoirs en matiere de regulation meme si l economiste reconnait que cela a ete souvent detourne par les regimes totalitaires Le neo corporatisme Certains defendent un neo corporatisme qui serait le moyen pour les nations de proteger leurs travailleurs contre les effets nefastes de la mondialisation Le neo corporatisme se caracterise d une part par un systeme de la representation des interets qui est reduit a un nombre limite d intervenants a qui l Etat offre un monopole reconnu en echange duquel il est en droit d exercer un controle sur leurs activites D autre part il incarne une forme de participation de ces groupes reconnus a l elaboration des politiques publiques la formulation et l application des politiques deviennent le produit de la concertation sociale d un pacte base sur l echange d avantages mutuels entre l etat et les groupes prives Cette interaction stimule l institutionnalisation des groupes d interet et entraine une delegation de l autorite publique a des acteurs prives ce qui brouille la ligne de division entre les spheres privees et publiques Il ne saurait etre dit que la France a deja reellement experimente le neo corporatisme faute d une organisation unifiee des interets sociaux et d existence de processus globaux et permanents de negociation L Etat du fait d une technostructure forte et engagee dans un programme de modernisation garde une veritable autonomie en outre la societe francaise est fortement sectorisee situation qui engendre plutot l apparition de neo corporatismes sectoriels Difference entre le corporatisme et le syndicalismeLe syndicalisme est le mouvement qui vise a unifier au sein de groupes sociaux les syndicats des professionnels pour defendre des interets collectifs Les individus composant les syndicats ne possedent pas obligatoirement les memes caracteristiques Le corporatisme differe de ce concept par son approche ce qui en fait une branche du syndicalisme Son action syndicale se limite a defendre les interets des salaries d un seul et unique champ professionnel au sein du secteur d activites concerne Cette branche du syndicalisme est fortement critiquee en raison de son aspect individualiste puisque le but recherche n est pas celui du plus grand nombre Cela induit de ce fait une concurrence entre corporations allant a l encontre du principe de pluralisme que l Etat garantit ref necessaire Notes et references Un regime corporatif pour l agriculture par Louis Salleron Bon Couverture souple 1937 Bouquinerie Maraxine sur abebooks fr consulte le 1er mars 2022 Rene de La Tour Du Pin Vers un ordre social chretien jalons de route 1882 1907 1917 3e ed lire en ligne sur Gallica p 16 a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y Isabel Boussard Les corporatistes francais du premier vingtieme siecle Leurs doctrines Leurs jugements Revue d Histoire Moderne amp Contemporaine vol 40 no 4 1993 p 643 665 DOI 10 3406 rhmc 1993 1695 lire en ligne consulte le 1er mars 2022 Rene de de La Tour du Pin Aphorismes de 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chretiens Auteur du texte Syndicalisme chretien organe mensuel de la C F T C sur Gallica juin 1934 consulte le 1er mars 2022 Didier Musiedlak dir et Olivier Dard Les experiences corporatives dans l aire latine Peter Lang 2010 ISBN 978 3 03911 749 9 lire en ligne Le corporatisme entre traditionalistes et modernisateurs des groupements aux cercles du pouvoir p 67 102 a b et c Gaetan Pirou Corporatisme 1937 Revue d economie politique vol 51 no 5 1937 p 1329 1366 ISSN 0373 2630 lire en ligne consulte le 4 mars 2022 Voir aussiUne categorie est consacree a ce sujet Corporatisme Sur les autres projets Wikimedia corporatisme sur le Wiktionnaire Bibliographie Denis Segrestin Le Phenomene corporatiste Fayard 1985 Article Corporatisme dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne Le corporatisme politique 2006 Actualite de Durkheim Notes sur le neo corporatisme en France 1987 Maurice Bouvier Ajam Corporatisme 2009 Daniele Lochak Les mauvais francais du marechal 1995 Alain Cotta Le Corporatisme stade ultime du capitalisme 2008 Les voix des syndicalistes de base en Afrique Soif de democratie 2007 ONG et gouvernance dans le monde arabe 2004 Claude Bataillon Les territoires de l Etat nation en Amerique latine 2001 Patrick Hassenteufel Ou en est le paradigme corporatiste Politix 1990 p 75 81Articles connexes Personnalites Maurice Bouvier Ajam Emile Durkheim Francois Rene de La Tour du Pin Chambly de La Charce Gaetan PirouHistoire Deux cents familles Non conformistes des annees 30 Charte du travail regime de Vichy Troisieme voie politique Corporation Ancien Regime Corporation paysanne CooperativeConcepts et courants de pensee Neo socialisme Corporatisme liberal Lobbying Solidarisme Troisieme voie politique Organisations Autorite administrative independante Guilde Six corps de marchands CorporationLiens externes Ressource relative a la recherche JSTOR Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Den Store Danske Encyklopaedi Dictionnaire 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