Pour les articles homonymes voir Individualisme méthodologique et Anarchisme individualiste Ne doit pas être confondu av
Individualisme

L'individualisme est une conception philosophique, politique, morale et sociologique où l'individu occupe la place centrale, par opposition aux théories holistes, qui font au contraire prédominer le groupe social. Il s'agit donc d'une primauté de l'identité personnelle par rapport à l'identité collective. Suivant qu'elle s'attache à prescrire à la société un modèle ou à simplement en décrire la réalité, cette notion peut toutefois être considérée sous plusieurs perspectives distinctes :
- En tant qu'idéologie politique, s'appuyant sur la prééminence des droits, des intérêts et de la valeur de l'individu : si l'individualisme libéral ou anarchiste prône l'autonomie individuelle face aux diverses institutions sociales et politiques (famille, clan, corporation, caste…) — perçues comme entravantes, voire oppressives —, l'individualisme aristocratique reste, quant à lui, du fait de son antimodernité, très critique vis-à-vis des conceptions communément admises de cette première forme d'individualisme ;
- En tant que phénomène sociologique observable, auquel cas l'individualisme désigne simplement le processus de distanciation de l'individu par rapport à ses groupes d'appartenance, au sein d'une société où s'établit progressivement la primauté de l'individu sur le collectif ; c'est en ce sens que l'individualisme est souvent assimilé à un égoïsme croissant, dans un rapprochement péjoratif que nombre de sociologues perçoivent comme une confusion populaire.
Ce terme peut également décrire un prisme d'analyse méthodologique (sujet traité dans l'article correspondant), percevant les comportements sociaux comme résultant essentiellement d'une agrégation d'actions individuelles ; l'individu — par opposition au groupe — est alors considéré comme l'échelon primordial de l'analyse en sciences sociales. Cette optique sociologique est à l'origine d'une querelle entre les tenants de l'individualisme méthodologique, tels Raymond Boudon, et ceux d'une conception « holiste », « déterministe » ou encore « structuraliste » du corps social, tels Émile Durkheim ou Pierre Bourdieu. Cette deuxième conception considère en effet la société, au contraire de la première, comme une structure avant tout indépendante des individus qui la composent et en tout cas irréductible aux seules interactions particulières de ces derniers.
Origine et développement
En Occident, la Renaissance du XIIe siècle marque un contexte de prospérité inédit qui permet l'émergence d'une bourgeoisie urbaine enrichie par le commerce. Cette nouvelle classe sociale, profitant d'une relative abondance, voit ainsi sa sécurité économique assurée et se met alors en quête d'une plus grande latitude politique et de droits civiques stables, notamment à travers des systèmes de privilèges tels la Magna Carta anglaise (1215) ou le Grand Privilège des Pays-Bas bourguignons (1477). Cette volonté d'indépendance personnelle par rapport aux structures politiques se poursuit durant le Moyen Âge tardif et se déploie définitivement à la Renaissance, notamment grâce l', qui favorise la diffusion des idéaux humanistes et l'activité individuelle de la lecture chez les classes les plus aisées de la population. Le renforcement des réseaux commerciaux européens sur le continent comme avec le reste du monde, sous l'impulsion des grandes découvertes, reste toutefois la cause profonde de ce processus, en accélérant l'enrichissement de la bourgeoisie commerçante évoqué plus haut.
L'anthropologue Louis Dumont situe ainsi l'émergence de l'individu et son affirmation en tant qu'incarnation de valeurs à la fin du Moyen Âge et sa véritable entrée en scène à l'époque de la Renaissance et de la Réforme. Le théologien orthodoxe Jean-Claude Larchet situe également la naissance de l'individualisme à l'époque de la Renaissance.

Le philosophe René Descartes, mettant l'accent sur le sujet pensant dans son Discours de la méthode (1637) — avec le célèbre Cogito ergo sum —, s'inscrit pleinement dans la dynamique historique qui fait progressivement basculer le fondement de la société du groupe vers l'individu. Il s'oppose ainsi à la philosophie scolastique alors déclinante, quoiqu'encore puissante. Selon André Glucksman, cité par Alain Laurent, « Descartes signe l'acte de naissance philosophique des individus souverains ».
Le XIXe siècle, en tant que période de basculement de la société traditionnelle vers l'ère industrielle, est cardinal dans la compréhension de cette montée de l'individualisme. Cette époque est ainsi marquée, observe l’historien Alain Corbin, par une expression accrue de l'identité personnelle et une singularisation progressive de l'individu, dont témoignent de nombreuses traces socio-historiques : diversification des prénoms, popularisation des portraits photographiques, diffusion des épitaphes individuelles dans les cimetières, graffitis laissés sur les monuments ou encore noms gravés sur l’écorce des arbres. Les sources évoquent également une diversification et une personnalisation des rêves ; une augmentation des confessions et des examens de conscience, permis par des théologies plus souples, à l'exemple de celle d'Alphonse de Liguori ; la pratique du journal intime, destiné à calmer les angoisses, sans toutefois se détacher des injonctions institutionnelles ; l'essor des chambres individuelles. Globalement, à partir des années 1860, l'expression romantique de l'intériorité est remplacée par l'analyse de soi et de ses états de conscience, sous l'influence de la philosophie positiviste et de la psychologie.
Dans la politique
Principes philosophiques
L'individualisme repose sur deux principes :
- Liberté individuelle, latitude fondamentale de droits primordiaux assurés à l'individu et sur laquelle l'intérêt de la société ne peut empiéter ;
- Autonomie morale, droit de l'individu à fixer, par sa propre réflexion, des opinions sans subir la contrainte d'un quelconque groupe social.
Le principe individualiste soulève dès les XVIIe et XVIIIe siècles la question de la relation — et de l'éventuel conflit — entre intérêt personnel et intérêt général : comment maintenir la cohésion d'une société où l'individu prime le groupe ?
L'affirmation de l'individu peut également servir de faire-valoir aux talents personnels sans nécessairement s'opposer à l'idée d'une construction collective, voire en y participant. Dans cette optique, l'individualisme peut permettre d'apporter une réponse au problème de la quantité et de la diversité des informations et préoccupations d'une société. La complexité des problèmes soulevés peut alors trouver une issue dans l'intelligence sociale, qui articule individu et collectif.
L'individualisme s'oppose donc à la primauté du groupe sur l'individu, notamment incarnée par les idéologies politiques relevant du nationalisme, du socialisme ou de toute autre forme de collectivisme politique. Il peut dans certains cas s'opposer à la démocratie lorsque celle-ci conduit à prendre des décisions contraires aux intérêts individuels, ce qu'Alexis de Tocqueville nomme, dans son essai De la démocratie en Amérique, la tyrannie de la majorité.
Conceptions
Théorie principale : libéralisme et propriété

John Locke, l'un des premiers penseurs à avoir introduit une conception individualiste de l'homme en politique, fonde la propriété sur les droits de l'individu. De ce fait précurseur de la démocratie libérale, il s'oppose à la tradition chrétienne scolastique, incarnée sur ce point par Saint Thomas d'Aquin et fondant jusqu'ici la propriété sur le bien commun. John Locke propose, au chapitre V du Deuxième traité du gouvernement civil (1690), une théorie du droit de propriété, qu'il fait découler du travail.
La Révolution française, imprégnée de la philosophie des Lumières et des idées politiques de John Locke, institue ainsi la propriété, dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, comme l'un des « droits naturels et imprescriptibles de l'homme » à l'article 5, et la qualifie même d'« inviolable et sacrée » à l'article 17.
Théorie libertarienne et autonomie maximale
L'individualisme libertarien propose de recourir à l'autorégulation pour subvenir aux besoins individuels, plutôt qu'à une entité collective supérieure telle que l'État ; dans cette optique, la société doit se fonder sur un double principe :
- Équilibrage des relations et comportements sociaux par des contrats tacites ou formels — l'État et les autres collectivités n'étant ainsi considérés légitimes que sous la forme de contrats, devant être décidés librement, parmi d'autres ;
- Échange de services au niveau du marché, où chacun obtiendrait satisfaction de son intérêt individuel (par exemple, le pain est ainsi rendu disponible par l'intérêt qu'ont les boulangers à le vendre).
Théorie anarchiste et refus de l'autorité
Dans la perspective de l'individualisme anarchiste (ou anarchisme individualiste), s'affranchir de l'autorité oppressive représentée par l'État, la religion, la morale ou encore la société humaine, est un préalable nécessaire à l'épanouissement de l'individu, à sa réalisation pleine et entière. L'anarchisme individualiste s'oppose donc à la propriété privée telle que conçue par la loi, qu'elle soit personnelle ou collective, celle-ci étant perçue comme un contrat imposé par les structures autoritaires aux dépens de l'individu.
Le philosophe Max Stirner fait figure de fondateur à l'égard ce courant qu'il nomme lui-même égoïste dans son essai L'Unique et sa propriété ; il critique avant tout dans cet ouvrage les abstractions que sont la société humaine, la foi ou encore les idées politiques sur l'homme, abstractions pour lesquelles l'individu se sacrifie en oubliant sa propre personne. Pour Stirner, l'égoïsme et l'individualisme sont deux réalités jumelles, voire confondues, puisqu'elles considèrent toutes deux la satisfaction de l'individu comme une condition nécessaire à celle de la société, faisant donc de l’égoïsme un prélude au bien commun. Max Stirner critique sévèrement le droit, la morale, la justice, l'anthropocentrisme, le socialisme, le communisme, le capitalisme, la logique partisane, ainsi que l'étatisme sous toutes ces formes. Néanmoins, sa place dans l'histoire de l'individualisme libertaire est contestée au sein même de ce mouvement, notamment en raison de son opposition au libéralisme et au droit naturel moderne. Albert Camus estime ainsi, dans L'Homme révolté, que Stirner est plutôt nihiliste, puisqu’il rejette la morale et cherche à abolir les normes instituées. La radicalité de la thèse de Stirner se manifeste également dans le cheminement intellectuel de l'individualiste Benjamin Tucker, initialement assez réticent à délaisser le jusnaturalisme pour l'égoïsme.
Certains tenants de l'anarchisme individualiste se réclament également de Friedrich Nietzsche, tels Renzo Novatore et son œuvre.
Le philosophe Stéphane Sangral a développé, notamment dans son livre L'individuité ou la guerre, le concept d'individuité, pour extraire la notion d'individualisme de sa surdétermination d'égoïsme. En effet, il définit l'individuité comme la sacralisation à égalité de tous les individus et comme la désacralisation totale de tous les groupes : les groupes étant ainsi pensés strictement de façon phénoménale, plus du tout de façon identitaire, étant donc appelés à se restructurer pour ne plus générer de surplus transcendants, pour ne plus générer de divinités ni se comporter comme des divinités, pour ne plus avoir de légitimité à imposer une supériorité ontologique sur l'individu. L'individuité est une façon de dépasser l'éventuel paradoxe que l'on pourrait voir dans le fait que, certes le groupe est supérieur à l'individu (sociologiquement), mais l'individu est supérieur au groupe (ontologiquement).
Théorie aristocratique et supériorité individuelle

Certains individualistes se définissent selon un modèle aristocratique — du grec ancien ἀριστοκρατία / aristokratía, « pouvoir des meilleurs, de l'excellence » — ainsi fondé sur l'idée d'une supériorité, qu'elle soit acquise ou innée. Il faut toutefois distinguer avec soin cet individualisme aristocratique du système politique traditionnellement désigné sous le terme d'aristocratie : dans cette conception, la sphère aristocratique ne se définit en effet plus comme un groupe social héréditaire mais seulement par des valeurs et un mode de vie qu'il convient d'acquérir en vue de se hisser intellectuellement et moralement au-dessus du reste de la société (manifestation de l'excellence des meilleurs, selon le sens étymologique évoqué plus haut). L'individualisme aristocratique se différencie également de l'égoïsme stirnerien par la recherche d'une morale supérieure opposée au nihilisme.
Ce courant politique et philosophique apparaît dans la deuxième moitié du XIXe siècle, avec pour figure de proue le philosophe Friedrich Nietzsche à travers sa théorisation du surhomme. Par la transcendance de sa nature, l'homme est appelé, dans cette optique, à quitter le ressentiment afin d'adopter une morale aristocratique et ainsi s'élever au-dessus de la masse formée par la société moderne, perçue comme dévoyée et nihiliste. Ce mouvement se développe par la suite dans le cinéma, notamment chez Michel Audiard, qui laisse transparaître une forme d'anarchisme de droite (le dialoguiste fait notamment dire au Président, incarné par Jean Gabin dans le film éponyme : « Je suis un mélange d'anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer ») et une certaine aversion à la société, considérée comme une masse d'individus amorphe et décadente : « À travers les innombrables vicissitudes de la France, le pourcentage d'emmerdeurs est le seul qui n'ait jamais baissé » (dialogues d'Une veuve en or).[réf. nécessaire]
L'individualisme aristocratique se construit en réalité en réaction à l'émergence de la société moderne (en) : cette dernière est ainsi décrite comme chaotique et plongée dans l'anomie par l'affaiblissement du rôle des liens sociaux hiérarchiques. Cet individualisme s'oppose au libéralisme et donc, à l'égalité des droits. L'individualiste aristocratique recherche alors en lui-même les clefs d'une morale supérieure, en opposition à l'amoralité dont est accusée la modernité. Cette morale se construit donc comme anticonformiste vis-à-vis des valeurs communément admises, à commencer par l'humanisme universaliste. Elle conteste en outre, en contrepied total de l'acception classique de l'individualisme, le libéralisme des Lumières sous toutes ses formes : isonomie, jusnaturalisme, contractualisme, utilitarisme, économisme, égalitarisme. Du fait de cette antimodernité, le matérialisme et l'hédonisme, considérés comme des doctrines décadente, sont également rejetés, au même titre que le socialisme, le nationalisme, le populisme et le romantisme.
Sur le plan de l'organisation politique de la société, l'individualisme aristocratique prône le retour de rapports sociaux hiérarchiques, comme garants de l'ordre et la cohésion de la société, mais également comme reconnaissance d'une inégalité structurelle entre les personnes : l'aristocrate estime ainsi que l'individu d'excellence doit régner sur le plus faible, récusant ainsi les principes de souveraineté populaire, de parlementarisme, d'État de droit et de démocratie ; cette dernière est perçue comme un système politique chaotique. À l'inverse, les sociétés aristocratiques, guerrières et esclavagistes de la Grèce antique, de la Renaissance italienne et de l'Ancien régime sont perçues, dans la pensée nietzschéenne, comme des modèles de société de castes. Le philosophe, particulièrement critique à l'égard de la bourgeoisie, appelle de se vœux cette société aristocratique afin de remplacer la société de classes, fondée sur la valeur économique de l'individu.
Cette optique diffère de la solution proposée par les individualistes libertaires car la hiérarchie et l'obéissance reste des valeurs cardinales pour les tenants du courant aristocrate. Pour ce dernier, la liberté et l'individualité sont réservées à une minorité disciplinée et autonome, solitaire et indépendante, auquel cas il n'est pas question de concéder les mêmes droits à l'ensemble du peuple ; dans l'optique libertaire, la résistance morale de l'individualiste se conçoit exclusivement comme une réaction par défaut à la société moderne et n'a donc en ce cas pas vocation à représenter un idéal universel et politique.
Personnalisme chrétien
Une version nuancée de l'individualisme, nommée personnalisme, a également été développée par des penseurs chrétiens tels Emmanuel Mounier au début des années 1930, en réaction à la crise économique de la Grande Dépression. Ce mouvement intellectuel distingue la notion d’individu, assimilé à un être égoïste, de celle de personne, à laquelle il souhaite donner une place centrale. Cette dernière est définie comme un tout, corps et âme, dépendant des autres membres de la communauté, point distinguant nettement cette théorie de l’acception libérale classique de l’individualisme. Le personnalisme, idéologiquement proche du catholicisme social, du corporatisme et de l’organicisme mais opposé au libéralisme et au socialisme, se place en réalité dans une conception plutôt holiste de la société et récuse une vision mécaniste, conventionnaliste, réductionniste ou matérialiste de cette dernière, du fait de son fort attachement religieux.
Dans la sociologie
Caractéristiques structurantes et problématiques
Coopération et solidarité
Pour Émile Durkheim, là où la cohésion des sociétés traditionnelles, qu’il nomme « solidarité mécanique », repose sur des liens communautaires, la société industrielle, fondée sur la division du travail, requiert une « solidarité organique » qui rend caducs ces liens communautaires. Dans une société où la spécialisation des tâches est faible, il est nécessaire d’entretenir des liens d’ordre affectif ou moral pour amener les individus à coopérer entre eux. Dans une société où les individus doivent se spécialiser, la cohésion sociale est assurée par les seules interdépendances fonctionnelles.
Le type de cohésion sociale dans ces deux systèmes est décrit par le modèle liens forts – liens faibles de Mark Granovetter : dans une société de type communautaire les individus établissent principalement des liens forts — au sein d’un groupe où les connaissances des individus sont également en relation entre elles — alors qu’une société individualiste repose essentiellement sur des liens faibles — simples connaissances bilatérales et indépendantes.
Pour Marcel Mauss, le modèle communautaire traditionnel du don et contre-don entretient la cohésion du groupe par le développement d’une dette éternellement renouvelée, issue des multiples échanges entre ses membres. Avec le développement de l’individualisme, qu’il soit issu d’une volonté politique ou d’un phénomène naturel, du fait de l’indépendance accrue entre les personnes, les liens communautaires se distendraient et les solidarités traditionnelles péricliteraient.
Logique assurantielle

Suivant la maxime de Jean-Jacques Rousseau : « Personne ne doit rien à quiconque prétend ne rien devoir à personne ». Ainsi, rompre avec ses proches, s’émanciper des autres fait prendre le risque de ne plus recevoir aucune aide en cas de difficulté, là où la société holiste traditionnelle pourvoie à ces besoins par un lien social solide et durable, porteur d’une solidarité mécanique communautaire. Dans cette optique, une société où le manque est fréquent et les ressources variables entraîne donc un renforcement du tissu social de solidarité pour s’assurer contre les risques éventuels. À l’inverse, la société industrielle, caractérisée par une certaine abondance, permet aux individus de se sentir moins dépendants et ainsi de se distancier de ces mêmes structures communautaires.
Selon l’historien Marcel Gauchet, l’individualisme n’aurait donc pu se développer sans l’aide d’institutions chargées de soutenir l’individu face aux aléas de la vie tels le chômage, la retraite, la maladie, les catastrophes naturelles ou bien les accidents domestiques : « Que signifierait l’individualisme contemporain sans la sécurité sociale ? ».
De même, le sociologue du travail Robert Castel, analyse l’avènement d’une « propriété sociale » comme un élément primordial reconnaissance juridique et symbolique des individus. Le principe de protection des individus contre les risques liés à la vieillesse et la maladie, permet ainsi à l’ensemble des individus, fussent-ils en situation de précarité, d’accéder à une « propriété de soi », compensant d’une certaine manière l’inégal accès à la propriété privée. Le sociologue nuance toutefois son propos en soulignant la fragilisation de ce mécanisme par la désaffiliation des individus, processus de rupture des liens de socialisation et de régulation sociale par le travail.
Contrôle social et rapports de pouvoir

D’après le philosophe Michel Foucault, c’est le processus disciplinaire qui prime dans la construction de l’individu : « l’individu c’est sans doute l’atome fictif d’une représentation idéologique de la société ; mais il est aussi une réalité fabriquée par cette technologie spécifique de pouvoir qu’on appelle la discipline ». Dans son analyse de l’institution disciplinaire — décrite comme une matérialisation oppressive du monopole de la violence étatique théorisé par Max Weber —, Foucault soutient ainsi l’idée que l’individu est un mythe construit en vue d’exercer un contrôle social : la médecine, la psychiatrie ou la psychologie sont alors perçues comme autant de sources rationnelles de légitimité pour les instances cherchant à isoler, quadriller, surveiller et normaliser l’individu. Le philosophe théorise alors des « rapports de pouvoir-savoir », à travers lesquels la science serait utilisée par les détenteurs de la puissance politique et conditionnée par leur contrôle. Les analyses de la psychiatrie, notamment sur la folie, ont ainsi participé à formuler l’idée d’un « sujet psychique » — pris au sens philosophique d’un être doué de pensée, de conscience, et capable de produire des actes,. Les identifications policières et les outils associés ont aidé tout autant à renforcer ce lien entre les savoirs-pouvoirs et le processus d’individualisation.
Émergence du phénomène
Les travaux historiques sur l’émergence de l’individualisme se limitent généralement à des aspects spécifiques de l’individu — sous un prisme politique, économique, intime, juridique ou philosophique — ou bien à une analyse anthropologique de long terme, dans l’optique d’Émile Durkheim par exemple, pour lequel l’individualisme « est un phénomène qui ne commence nulle part, mais qui se développe sans s’arrêter, tout au long de l’histoire ».
Causes sociales structurelles
Selon le sociologue Norbert Elias, « la conscience de soi correspond à une structure de l’intériorité qui s’instaure dans des phases bien déterminées du processus de civilisation ». Ce dernier analyse ainsi l’individualisme comme concomitant à une intensification des interdépendances sociales entre individus, qui pousserait l’individu à se construire un refuge intérieur. L’individu garde ses pulsions et ses émotions dans la sphère privée et évite de les dévoiler à autrui. Il les contient et les transforme, accentuant ainsi les différences de comportements, de sensations, de pensées, d’objectifs et d’apparence physique entre les individus. De ce fait, l’auto-contrainte et la montée d’une conscience de soi sont liés. Selon Elias, ce phénomène s’est diffusé des élites sociales au reste de la société.
L’historien français Georges Vigarello décrit l’émergence progressive d’un sentiment d’intériorité attaché au corps. Les XVIe et XVIIIe siècles voient ainsi se développer l’analyse de « sens internes », qui viennent s’ajouter aux traditionnels cinq sens externes. De ce fait, le corps joue, à partir du XIXe siècle, un rôle crucial dans la conception de soi : l’expérimentation corporelle et individuelle — quotidien, rêves, nouvelles activités, nouvelles substances, journal intime… — fait naître de nouveaux concepts, tels la cénesthésie, le sentiment d’existence ou le psychisme. Cette perspective novatrice du corps et de l’esprit mène ainsi à nouveau paradigme, qui remplace l’idée traditionnelle de l’âme par celle de la psyché, comme somme rationnelle des activités mentales de l’individu. Selon l’historien, le XXe siècle achève la systématisation de cette recherche, l’approfondit et développe des pratiques associées à ces nouveaux concepts comme la relaxation, la méditation ou le sport. Cette théorisation de l’individu comme être pensant et unique conduit également à d’autres pratiques contemporaines, telles que le développement personnel.
Symptômes
Dans Les Tyrannies de l’intimité, le sociologue américain Richard Sennett analyse la distinction entre vie privée et vie publique comme continuellement accrue par la société moderne à partir du XIXe siècle et concomitante au phénomène individualiste,. Il prend notamment l’exemple de l’Angleterre victorienne et de l’importance exacerbée qu’y prend la mise en scène sociale de l’individu au travers des vêtements, des mots employés, des micro-gestes, menant ainsi progressivement à une confusion entre la personnalité intime de l’individu et l’apparence qui le caractérise socialement. Cette évolution exige de l’observateur qu’il décrypte les moindre signes afin de déceler la réalité de celui qu’il analyse ; imposant en retour à l’individu observé une stratégie de perpétuelle dissimulation. Le sociologue décrit ces nouveaux rapports sociaux comme fragilisés par une spontanéité amoindrie et une anxiété au contraire accrue par l’attention constante apportée à la dissimulation. Richard Sennett perçoit en quelque sorte les exigences d’authenticité parfaite et de transparence absolue prônées par la société moderne comme une forme de voyeurisme social, et invite donc paradoxalement à conserver le fard social de la « civilité », permettant selon lui à l’individu de se créer une sphère de liberté intérieure :
« Il est difficile de nos jours de parler de civilité sans paraître snob et réactionnaire. Je définirais quant à moi ce mot de la façon suivante : la civilité est l’activité qui protège le moi des autres moi, et lui permet donc de jouir de la compagnie d’autrui. Le port du masque est l’essence même de la civilité. »
Variabilités culturelles et géographiques
Un particularisme occidental ?
Pour le sociologue Raymond Boudon, « l’individualisme n’est donc pas une valeur caractéristique de la seule société occidentale et qui serait apparue au XIVe siècle ». Il s’oppose ici à la conception du politologue américain Samuel Huntington, qui divise le monde en ensembles civilisationnels ayant chacun leur système de valeurs propre, avec notamment un bloc occidental qui tiendrait justement l’individualisme parmi ses fondements exclusifs.
Toutefois, le développement économique de l’Occident, notamment à partir de la Renaissance, est généralement reconnu comme un facteur prépondérant de la montée de l’individualisme dans cet espace culturel : l’avènement d’une société de relative abondance fait naître chez les individus qui en bénéficient un désir croissant d’indépendance et de pouvoir politique, leur sécurité économique étant désormais assurée. Les deux optiques précédemment évoquées ne s’opposent donc pas nécessairement si l’on considère que l’individualisme universel défendu par Raymond Boudon n’a pu naître que dans la société occidentale, du fait de son développement massif et précurseur, comme le décrit Samuel Huntington. À l’inverse, une société traditionnelle, fût-ce même celle de l’Europe du haut Moyen Âge, se caractérise dans ce modèle par une structure sociale holiste et fortement hiérarchisée, permettant le maintien d’un ordre social qui assure l’individu contre les risques liés à une économie du manque : famine, guerre, maladies. En ce cas, la source des normes et des valeurs ne réside pas dans l’individu en lui-même, mais essentiellement dans ses divers groupes d’appartenance. Ces groupes de solidarité communautaire sont cruciaux dans la construction de l’individu, puisqu’ils définissent également sa position et son statut au sein de la société, à l’exemple de la société d'ordres sous l’Ancien Régime ou du système de castes en Inde, qui assigne à chacun sa place dans la société, en fonction de sa naissance.
La société occidentale moderne, marquée par la sécularisation et le « désenchantement du monde », tend au contraire à se détacher de cette forme d’autorité supérieure et sacralisée, et à pencher vers des valeurs d’égalité et de liberté, caractéristiques de l’individualisme — quoique non nécessairement traduites dans les faits.
Dans cette perspective, les diverses acceptions politiques de l’individualisme, qu’elles soient libérale, anarchiste ou personnaliste, peuvent alors être perçues comme autant de manifestations d’un phénomène social plus profond, caractéristique de la société moderne. Sous l’effet de multiples bouleversements politiques de grande envergure, accélérés depuis l’après-guerre, le lien entre l’individu et ses divers groupes sociaux vacille : cette crise donne notamment lieu à une affirmation de l’ego et des valeurs associées, telles que l’autonomie, l’intérêt particulier et la différenciation, ce que le sociologue Jacques Guigou analyse comme une « égogestion généralisée ».
Différences culturelles mondiales

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En réalité, les différences distinguant les sociétés humaines au sujet de leur construction holiste ou individualiste ont plus trait à leur degré qu’à leur nature, de sorte que ces deux types d’organisation sociale se manifestent généralement sous certains traits plus ou moins prononcés, et ce quelle que soit la culture considérée. Il existe cependant une forte corrélation entre développement et inclinaison à l’une ou l’autre de ces tendances : c’est ainsi dans les pays développés (Europe de l'Ouest, Australie et Nouvelle-Zélande, Amérique du Nord, Japon) que l’individualisme est le plus enraciné, tandis que les régions de moindre développement économique (Afrique subsaharienne, dans sa majeure partie, Afghanistan, Birmanie, Haïti et quelques autres) ou n’ayant pas encore achevé ce processus (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Inde, Asie du Sud-Est, Amérique centrale) présentent quant à elles des cultures misant davantage sur le collectif,.
Critiques
Le principe individualiste, à la fois comme idéologie politique et comme phénomène sociologique, rencontre diverses objections et critiques. Ainsi, l’on pourrait arguer que tout individu, ne pouvant subvenir à lui-seul à l’ensemble de ses besoins, dépend pour sa survie d’autrui, et par extension d’un groupe social envers lequel il a naturellement des devoirs : la société lui permet de vivre ; l’idéal individualiste, s’il était réduit à un principe à de négation de la société, serait donc un reniement des conditions de vie de l’individu.
« L’individualisme est un comportement exclusivement négatif, inspiré par la médiocrité et le ressentiment : il ne consiste pas à chercher l’élévation, l’épanouissement, mais à empêcher les autres de s’élever, à étouffer l’épanouissement des autres qui sont ressentis jalousement, comme une concurrence. Une société saine combat nécessairement l’individualisme. Elle cherche l’excellence, et ceci est incompatible avec l’individualisme. »
— Valéry Giscard d’Estaing
Le pape François déclare dans l’encyclique Laudato si' que « quand nous sommes capables de dépasser l’individualisme, un autre style de vie peut réellement se développer et un changement important devient possible dans la société ». Il constate par ailleurs que l’éducation environnementale tend aujourd’hui à inclure la critique des « mythes » de la modernité, parmi lesquels il cite l’individualisme.
Dans leur ouvrage Politiques de l’individualisme : entre sociologie et philosophie, Philippe Corcuff, Jacques Ion et François de Singly font ainsi cette observation sur la critique commune de l’individualisme de la société moderne :
« Dans la sphère publique, la baisse partout proclamée de la participation électorale, l’affaiblissement des organisations syndicales, les difficultés de recrutement des organisations politiques, le rejet de la politique par une fraction importante de la jeunesse suscitent maints discours sur la « montée de l’individualisme ». […] Dans la sphère privée, se voit […] vilipendé le trop de liberté dont jouiraient les individus. […] Plus généralement, le sentiment d’une exacerbation de la violence [serait] lié à une prétendue perte des repères identitaires, un défaut de social en quelque sorte qui laisserait l’individu […] sans règle de conduite. […] Bref, c’est dans l’ensemble de la vie sociale, de la sphère publique au monde du travail en passant par l’espace public, que se feraient jour les dégâts d’une idéologisation du moi et de l’affaiblissement concomitant des solidarités intermédiaires. »
Selon le sociologue franco-allemand Alfred Elie Matthieu Schmitt, dans son livre Les Dangers de l’individualisme dans notre société profondément fracturée, « l’individualisme appelle à la déviance, la déviance à la délinquance, la délinquance à la révolution ». Il critique le renfermement des individus, notamment dans leurs pratiques d’informations de plus en plus « individuelles » et « renfermées », qui pousserait à terme la société à une révolution politique, car les pratiques de personnalisation de l’information poussent à une polarisation politique.
Dans la culture
Dans la littérature
- Gilles Hanus, L'épreuve du collectif, Verdier, 2016
- Stéphane Sangral, L'individuité ou la guerre, Galilée, 2023
- Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835-1840
- Victor Basch, L’Individualisme anarchiste, rééd. Archives Kareline, 2008.
- Max Stirner, L'Unique et sa propriété, 1844
- Yves Trottier, La Part du gros (roman), 2003.
- Paul-Émile Borduas, Refus global, 1948.
- Ayn Rand, La Source vive (roman), 1943 — plus particulièrement le plaidoyer d’Howard Roark pour sa défense qui illustre l’individualisme radical.
- Oscar Wilde, L'Âme de l'homme sous le socialisme, 1891
- Louis Dumont Essais sur l’individualisme, une perspective anthropologique sur l’idéologie moderne, 1983.
- Georges Palante, La Sensibilité individualiste, Félix Alcan, coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine », Paris, 1909
Au cinéma
- Clint Eastwood
- le cinéma québécois des années 1970
Notes et références
- Robert Nisbet, La Tradition sociologique, PUF, 2012 [1966] : « Pour d'autres, plus pessimistes, elle engendrerait un nouveau type de société, caractérisé principalement par une morale égoïste et par une vie sociale atomisée. »
- Sandra Hoibian, Les Français en quête de lien social : baromètre de la cohésion sociale 2013, CREDOC no 262, 2013 (lire en ligne).
- Ce sens se distingue du précédent par sa description d'une grille d'analyse et non d’un phénomène social.
- (en) Ronald Inglehart, Cultural Evolution : people's motivations are changing, and reshaping the world, Cambridge, United Kingdom/New York, NY, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-61388-0, 978-1-108-48931-7 et 978-1-108-46477-2, lire en ligne), p. 40.
- Alain Laurent 1993, p. 24.
- Louis Dumont, Essais sur l'individualisme, 1983
- Jean-Claude Larchet, Les fondements spirituels de la crise écologique, Syrtes, 2018, p. 74
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Annexes
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- Jean-Léon Beauvois, Les Illusions libérales, individualisme et pouvoir social, Presses universitaires de Grenoble, 2005.
Articles connexes
Concepts associés
- Contractualisme
- Identité personnelle
- Individu
- Individuation
- Société de masse
- Sujet (philosophie)
- Individuité
Théoriciens
- John Locke
- Alexis de Tocqueville
- Friedrich Hayek
- Max Stirner
- René Descartes
- Jean-Jacques Rousseau
- Auguste Comte
- John Stuart Mill
- E. Armand
- Georges Palante
- Albert Libertad
- Henry David Thoreau
- Friedrich Nietzsche
Théories associées
- Anarchisme
- Holisme
- Holisme méthodologique
- Humanisme
- Individualisme libertaire
- Individualisme méthodologique
- Libéralisme
- Personnalisme
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Pour les articles homonymes voir Individualisme methodologique et Anarchisme individualiste Ne doit pas etre confondu avec Individualisation ou Individuation L individualisme est une conception philosophique politique morale et sociologique ou l individu occupe la place centrale par opposition aux theories holistes qui font au contraire predominer le groupe social Il s agit donc d une primaute de l identite personnelle par rapport a l identite collective Suivant qu elle s attache a prescrire a la societe un modele ou a simplement en decrire la realite cette notion peut toutefois etre consideree sous plusieurs perspectives distinctes En tant qu ideologie politique s appuyant sur la preeminence des droits des interets et de la valeur de l individu si l individualisme liberal ou anarchiste prone l autonomie individuelle face aux diverses institutions sociales et politiques famille clan corporation caste percues comme entravantes voire oppressives l individualisme aristocratique reste quant a lui du fait de son antimodernite tres critique vis a vis des conceptions communement admises de cette premiere forme d individualisme En tant que phenomene sociologique observable auquel cas l individualisme designe simplement le processus de distanciation de l individu par rapport a ses groupes d appartenance au sein d une societe ou s etablit progressivement la primaute de l individu sur le collectif c est en ce sens que l individualisme est souvent assimile a un egoisme croissant dans un rapprochement pejoratif que nombre de sociologues percoivent comme une confusion populaire Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article ne cite pas suffisamment ses sources septembre 2024 Ce terme peut egalement decrire un prisme d analyse methodologique sujet traite dans l article correspondant percevant les comportements sociaux comme resultant essentiellement d une agregation d actions individuelles l individu par opposition au groupe est alors considere comme l echelon primordial de l analyse en sciences sociales Cette optique sociologique est a l origine d une querelle entre les tenants de l individualisme methodologique tels Raymond Boudon et ceux d une conception holiste deterministe ou encore structuraliste du corps social tels Emile Durkheim ou Pierre Bourdieu Cette deuxieme conception considere en effet la societe au contraire de la premiere comme une structure avant tout independante des individus qui la composent et en tout cas irreductible aux seules interactions particulieres de ces derniers Origine et developpementCette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire En Occident la Renaissance du XII e siecle marque un contexte de prosperite inedit qui permet l emergence d une bourgeoisie urbaine enrichie par le commerce Cette nouvelle classe sociale profitant d une relative abondance voit ainsi sa securite economique assuree et se met alors en quete d une plus grande latitude politique et de droits civiques stables notamment a travers des systemes de privileges tels la Magna Carta anglaise 1215 ou le Grand Privilege des Pays Bas bourguignons 1477 Cette volonte d independance personnelle par rapport aux structures politiques se poursuit durant le Moyen Age tardif et se deploie definitivement a la Renaissance notamment grace l qui favorise la diffusion des ideaux humanistes et l activite individuelle de la lecture chez les classes les plus aisees de la population Le renforcement des reseaux commerciaux europeens sur le continent comme avec le reste du monde sous l impulsion des grandes decouvertes reste toutefois la cause profonde de ce processus en accelerant l enrichissement de la bourgeoisie commercante evoque plus haut L anthropologue Louis Dumont situe ainsi l emergence de l individu et son affirmation en tant qu incarnation de valeurs a la fin du Moyen Age et sa veritable entree en scene a l epoque de la Renaissance et de la Reforme Le theologien orthodoxe Jean Claude Larchet situe egalement la naissance de l individualisme a l epoque de la Renaissance Rene Descartes par Moncornet Le philosophe Rene Descartes mettant l accent sur le sujet pensant dans son Discours de la methode 1637 avec le celebre Cogito ergo sum s inscrit pleinement dans la dynamique historique qui fait progressivement basculer le fondement de la societe du groupe vers l individu Il s oppose ainsi a la philosophie scolastique alors declinante quoiqu encore puissante Selon Andre Glucksman cite par Alain Laurent Descartes signe l acte de naissance philosophique des individus souverains Le XIX e siecle en tant que periode de basculement de la societe traditionnelle vers l ere industrielle est cardinal dans la comprehension de cette montee de l individualisme Cette epoque est ainsi marquee observe l historien Alain Corbin par une expression accrue de l identite personnelle et une singularisation progressive de l individu dont temoignent de nombreuses traces socio historiques diversification des prenoms popularisation des portraits photographiques diffusion des epitaphes individuelles dans les cimetieres graffitis laisses sur les monuments ou encore noms graves sur l ecorce des arbres Les sources evoquent egalement une diversification et une personnalisation des reves une augmentation des confessions et des examens de conscience permis par des theologies plus souples a l exemple de celle d Alphonse de Liguori la pratique du journal intime destine a calmer les angoisses sans toutefois se detacher des injonctions institutionnelles l essor des chambres individuelles Globalement a partir des annees 1860 l expression romantique de l interiorite est remplacee par l analyse de soi et de ses etats de conscience sous l influence de la philosophie positiviste et de la psychologie Dans la politiquePrincipes philosophiques Cette section ne cite pas suffisamment ses sources septembre 2024 Pour l ameliorer ajoutez des references de qualite et verifiables comment faire ou le modele Reference necessaire sur les passages necessitant une source L individualisme repose sur deux principes Liberte individuelle latitude fondamentale de droits primordiaux assures a l individu et sur laquelle l interet de la societe ne peut empieter Autonomie morale droit de l individu a fixer par sa propre reflexion des opinions sans subir la contrainte d un quelconque groupe social Le principe individualiste souleve des les XVII e et XVIII e siecles la question de la relation et de l eventuel conflit entre interet personnel et interet general comment maintenir la cohesion d une societe ou l individu prime le groupe L affirmation de l individu peut egalement servir de faire valoir aux talents personnels sans necessairement s opposer a l idee d une construction collective voire en y participant Dans cette optique l individualisme peut permettre d apporter une reponse au probleme de la quantite et de la diversite des informations et preoccupations d une societe La complexite des problemes souleves peut alors trouver une issue dans l intelligence sociale qui articule individu et collectif L individualisme s oppose donc a la primaute du groupe sur l individu notamment incarnee par les ideologies politiques relevant du nationalisme du socialisme ou de toute autre forme de collectivisme politique Il peut dans certains cas s opposer a la democratie lorsque celle ci conduit a prendre des decisions contraires aux interets individuels ce qu Alexis de Tocqueville nomme dans son essai De la democratie en Amerique la tyrannie de la majorite Conceptions Theorie principale liberalisme et propriete John Locke qui fait de la propriete un prealable a la realisation de l individu Article connexe Identite personnelle John Locke l un des premiers penseurs a avoir introduit une conception individualiste de l homme en politique fonde la propriete sur les droits de l individu De ce fait precurseur de la democratie liberale il s oppose a la tradition chretienne scolastique incarnee sur ce point par Saint Thomas d Aquin et fondant jusqu ici la propriete sur le bien commun John Locke propose au chapitre V du Deuxieme traite du gouvernement civil 1690 une theorie du droit de propriete qu il fait decouler du travail La Revolution francaise impregnee de la philosophie des Lumieres et des idees politiques de John Locke institue ainsi la propriete dans la declaration des droits de l homme et du citoyen de 1789 comme l un des droits naturels et imprescriptibles de l homme a l article 5 et la qualifie meme d inviolable et sacree a l article 17 Theorie libertarienne et autonomie maximale Articles connexes Libertarianisme et Anarcho capitalisme Cette section ne cite pas suffisamment ses sources septembre 2024 Pour l ameliorer ajoutez des references de qualite et verifiables comment faire ou le modele Reference necessaire sur les passages necessitant une source L individualisme libertarien propose de recourir a l autoregulation pour subvenir aux besoins individuels plutot qu a une entite collective superieure telle que l Etat dans cette optique la societe doit se fonder sur un double principe Equilibrage des relations et comportements sociaux par des contrats tacites ou formels l Etat et les autres collectivites n etant ainsi consideres legitimes que sous la forme de contrats devant etre decides librement parmi d autres Echange de services au niveau du marche ou chacun obtiendrait satisfaction de son interet individuel par exemple le pain est ainsi rendu disponible par l interet qu ont les boulangers a le vendre Theorie anarchiste et refus de l autorite Article detaille Anarchisme individualiste Dans la perspective de l individualisme anarchiste ou anarchisme individualiste s affranchir de l autorite oppressive representee par l Etat la religion la morale ou encore la societe humaine est un prealable necessaire a l epanouissement de l individu a sa realisation pleine et entiere L anarchisme individualiste s oppose donc a la propriete privee telle que concue par la loi qu elle soit personnelle ou collective celle ci etant percue comme un contrat impose par les structures autoritaires aux depens de l individu Le philosophe Max Stirner fait figure de fondateur a l egard ce courant qu il nomme lui meme egoiste dans son essai L Unique et sa propriete il critique avant tout dans cet ouvrage les abstractions que sont la societe humaine la foi ou encore les idees politiques sur l homme abstractions pour lesquelles l individu se sacrifie en oubliant sa propre personne Pour Stirner l egoisme et l individualisme sont deux realites jumelles voire confondues puisqu elles considerent toutes deux la satisfaction de l individu comme une condition necessaire a celle de la societe faisant donc de l egoisme un prelude au bien commun Max Stirner critique severement le droit la morale la justice l anthropocentrisme le socialisme le communisme le capitalisme la logique partisane ainsi que l etatisme sous toutes ces formes Neanmoins sa place dans l histoire de l individualisme libertaire est contestee au sein meme de ce mouvement notamment en raison de son opposition au liberalisme et au droit naturel moderne Albert Camus estime ainsi dans L Homme revolte que Stirner est plutot nihiliste puisqu il rejette la morale et cherche a abolir les normes instituees La radicalite de la these de Stirner se manifeste egalement dans le cheminement intellectuel de l individualiste Benjamin Tucker initialement assez reticent a delaisser le jusnaturalisme pour l egoisme Certains tenants de l anarchisme individualiste se reclament egalement de Friedrich Nietzsche tels Renzo Novatore et son œuvre Le philosophe Stephane Sangral a developpe notamment dans son livre L individuite ou la guerre le concept d individuite pour extraire la notion d individualisme de sa surdetermination d egoisme En effet il definit l individuite comme la sacralisation a egalite de tous les individus et comme la desacralisation totale de tous les groupes les groupes etant ainsi penses strictement de facon phenomenale plus du tout de facon identitaire etant donc appeles a se restructurer pour ne plus generer de surplus transcendants pour ne plus generer de divinites ni se comporter comme des divinites pour ne plus avoir de legitimite a imposer une superiorite ontologique sur l individu L individuite est une facon de depasser l eventuel paradoxe que l on pourrait voir dans le fait que certes le groupe est superieur a l individu sociologiquement mais l individu est superieur au groupe ontologiquement Theorie aristocratique et superiorite individuelle Friedrich Nietzsche qui a notamment theorise la notion de surhomme fondatrice pour l individualisme aristocratique Article connexe Surhomme Certains individualistes se definissent selon un modele aristocratique du grec ancien ἀristokratia aristokratia pouvoir des meilleurs de l excellence ainsi fonde sur l idee d une superiorite qu elle soit acquise ou innee Il faut toutefois distinguer avec soin cet individualisme aristocratique du systeme politique traditionnellement designe sous le terme d aristocratie dans cette conception la sphere aristocratique ne se definit en effet plus comme un groupe social hereditaire mais seulement par des valeurs et un mode de vie qu il convient d acquerir en vue de se hisser intellectuellement et moralement au dessus du reste de la societe manifestation de l excellence des meilleurs selon le sens etymologique evoque plus haut L individualisme aristocratique se differencie egalement de l egoisme stirnerien par la recherche d une morale superieure opposee au nihilisme Ce courant politique et philosophique apparait dans la deuxieme moitie du XIX e siecle avec pour figure de proue le philosophe Friedrich Nietzsche a travers sa theorisation du surhomme Par la transcendance de sa nature l homme est appele dans cette optique a quitter le ressentiment afin d adopter une morale aristocratique et ainsi s elever au dessus de la masse formee par la societe moderne percue comme devoyee et nihiliste Ce mouvement se developpe par la suite dans le cinema notamment chez Michel Audiard qui laisse transparaitre une forme d anarchisme de droite le dialoguiste fait notamment dire au President incarne par Jean Gabin dans le film eponyme Je suis un melange d anarchiste et de conservateur dans des proportions qui restent a determiner et une certaine aversion a la societe consideree comme une masse d individus amorphe et decadente A travers les innombrables vicissitudes de la France le pourcentage d emmerdeurs est le seul qui n ait jamais baisse dialogues d Une veuve en or ref necessaire L individualisme aristocratique se construit en realite en reaction a l emergence de la societe moderne en cette derniere est ainsi decrite comme chaotique et plongee dans l anomie par l affaiblissement du role des liens sociaux hierarchiques Cet individualisme s oppose au liberalisme et donc a l egalite des droits L individualiste aristocratique recherche alors en lui meme les clefs d une morale superieure en opposition a l amoralite dont est accusee la modernite Cette morale se construit donc comme anticonformiste vis a vis des valeurs communement admises a commencer par l humanisme universaliste Elle conteste en outre en contrepied total de l acception classique de l individualisme le liberalisme des Lumieres sous toutes ses formes isonomie jusnaturalisme contractualisme utilitarisme economisme egalitarisme Du fait de cette antimodernite le materialisme et l hedonisme consideres comme des doctrines decadente sont egalement rejetes au meme titre que le socialisme le nationalisme le populisme et le romantisme Sur le plan de l organisation politique de la societe l individualisme aristocratique prone le retour de rapports sociaux hierarchiques comme garants de l ordre et la cohesion de la societe mais egalement comme reconnaissance d une inegalite structurelle entre les personnes l aristocrate estime ainsi que l individu d excellence doit regner sur le plus faible recusant ainsi les principes de souverainete populaire de parlementarisme d Etat de droit et de democratie cette derniere est percue comme un systeme politique chaotique A l inverse les societes aristocratiques guerrieres et esclavagistes de la Grece antique de la Renaissance italienne et de l Ancien regime sont percues dans la pensee nietzscheenne comme des modeles de societe de castes Le philosophe particulierement critique a l egard de la bourgeoisie appelle de se vœux cette societe aristocratique afin de remplacer la societe de classes fondee sur la valeur economique de l individu Cette optique differe de la solution proposee par les individualistes libertaires car la hierarchie et l obeissance reste des valeurs cardinales pour les tenants du courant aristocrate Pour ce dernier la liberte et l individualite sont reservees a une minorite disciplinee et autonome solitaire et independante auquel cas il n est pas question de conceder les memes droits a l ensemble du peuple dans l optique libertaire la resistance morale de l individualiste se concoit exclusivement comme une reaction par defaut a la societe moderne et n a donc en ce cas pas vocation a representer un ideal universel et politique Personnalisme chretien Article detaille Personnalisme Une version nuancee de l individualisme nommee personnalisme a egalement ete developpee par des penseurs chretiens tels Emmanuel Mounier au debut des annees 1930 en reaction a la crise economique de la Grande Depression Ce mouvement intellectuel distingue la notion d individu assimile a un etre egoiste de celle de personne a laquelle il souhaite donner une place centrale Cette derniere est definie comme un tout corps et ame dependant des autres membres de la communaute point distinguant nettement cette theorie de l acception liberale classique de l individualisme Le personnalisme ideologiquement proche du catholicisme social du corporatisme et de l organicisme mais oppose au liberalisme et au socialisme se place en realite dans une conception plutot holiste de la societe et recuse une vision mecaniste conventionnaliste reductionniste ou materialiste de cette derniere du fait de son fort attachement religieux Dans la sociologieCaracteristiques structurantes et problematiques Cooperation et solidarite Pour Emile Durkheim la ou la cohesion des societes traditionnelles qu il nomme solidarite mecanique repose sur des liens communautaires la societe industrielle fondee sur la division du travail requiert une solidarite organique qui rend caducs ces liens communautaires Dans une societe ou la specialisation des taches est faible il est necessaire d entretenir des liens d ordre affectif ou moral pour amener les individus a cooperer entre eux Dans une societe ou les individus doivent se specialiser la cohesion sociale est assuree par les seules interdependances fonctionnelles Le type de cohesion sociale dans ces deux systemes est decrit par le modele liens forts liens faibles de Mark Granovetter dans une societe de type communautaire les individus etablissent principalement des liens forts au sein d un groupe ou les connaissances des individus sont egalement en relation entre elles alors qu une societe individualiste repose essentiellement sur des liens faibles simples connaissances bilaterales et independantes Pour Marcel Mauss le modele communautaire traditionnel du don et contre don entretient la cohesion du groupe par le developpement d une dette eternellement renouvelee issue des multiples echanges entre ses membres Avec le developpement de l individualisme qu il soit issu d une volonte politique ou d un phenomene naturel du fait de l independance accrue entre les personnes les liens communautaires se distendraient et les solidarites traditionnelles pericliteraient Logique assurantielle Jean Jacques Rousseau qui theorise dans le Discours sur l economie politique les liens socio economiques entre le groupe et l individu Suivant la maxime de Jean Jacques Rousseau Personne ne doit rien a quiconque pretend ne rien devoir a personne Ainsi rompre avec ses proches s emanciper des autres fait prendre le risque de ne plus recevoir aucune aide en cas de difficulte la ou la societe holiste traditionnelle pourvoie a ces besoins par un lien social solide et durable porteur d une solidarite mecanique communautaire Dans cette optique une societe ou le manque est frequent et les ressources variables entraine donc un renforcement du tissu social de solidarite pour s assurer contre les risques eventuels A l inverse la societe industrielle caracterisee par une certaine abondance permet aux individus de se sentir moins dependants et ainsi de se distancier de ces memes structures communautaires Selon l historien Marcel Gauchet l individualisme n aurait donc pu se developper sans l aide d institutions chargees de soutenir l individu face aux aleas de la vie tels le chomage la retraite la maladie les catastrophes naturelles ou bien les accidents domestiques Que signifierait l individualisme contemporain sans la securite sociale De meme le sociologue du travail Robert Castel analyse l avenement d une propriete sociale comme un element primordial reconnaissance juridique et symbolique des individus Le principe de protection des individus contre les risques lies a la vieillesse et la maladie permet ainsi a l ensemble des individus fussent ils en situation de precarite d acceder a une propriete de soi compensant d une certaine maniere l inegal acces a la propriete privee Le sociologue nuance toutefois son propos en soulignant la fragilisation de ce mecanisme par la desaffiliation des individus processus de rupture des liens de socialisation et de regulation sociale par le travail Controle social et rapports de pouvoir Michel Foucault pour lequel le concept d individu nait de l institution disciplinaire D apres le philosophe Michel Foucault c est le processus disciplinaire qui prime dans la construction de l individu l individu c est sans doute l atome fictif d une representation ideologique de la societe mais il est aussi une realite fabriquee par cette technologie specifique de pouvoir qu on appelle la discipline Dans son analyse de l institution disciplinaire decrite comme une materialisation oppressive du monopole de la violence etatique theorise par Max Weber Foucault soutient ainsi l idee que l individu est un mythe construit en vue d exercer un controle social la medecine la psychiatrie ou la psychologie sont alors percues comme autant de sources rationnelles de legitimite pour les instances cherchant a isoler quadriller surveiller et normaliser l individu Le philosophe theorise alors des rapports de pouvoir savoir a travers lesquels la science serait utilisee par les detenteurs de la puissance politique et conditionnee par leur controle Les analyses de la psychiatrie notamment sur la folie ont ainsi participe a formuler l idee d un sujet psychique pris au sens philosophique d un etre doue de pensee de conscience et capable de produire des actes Les identifications policieres et les outils associes ont aide tout autant a renforcer ce lien entre les savoirs pouvoirs et le processus d individualisation Emergence du phenomene Les travaux historiques sur l emergence de l individualisme se limitent generalement a des aspects specifiques de l individu sous un prisme politique economique intime juridique ou philosophique ou bien a une analyse anthropologique de long terme dans l optique d Emile Durkheim par exemple pour lequel l individualisme est un phenomene qui ne commence nulle part mais qui se developpe sans s arreter tout au long de l histoire Causes sociales structurelles Selon le sociologue Norbert Elias la conscience de soi correspond a une structure de l interiorite qui s instaure dans des phases bien determinees du processus de civilisation Ce dernier analyse ainsi l individualisme comme concomitant a une intensification des interdependances sociales entre individus qui pousserait l individu a se construire un refuge interieur L individu garde ses pulsions et ses emotions dans la sphere privee et evite de les devoiler a autrui Il les contient et les transforme accentuant ainsi les differences de comportements de sensations de pensees d objectifs et d apparence physique entre les individus De ce fait l auto contrainte et la montee d une conscience de soi sont lies Selon Elias ce phenomene s est diffuse des elites sociales au reste de la societe L historien francais Georges Vigarello decrit l emergence progressive d un sentiment d interiorite attache au corps Les XVI e et XVIII e siecles voient ainsi se developper l analyse de sens internes qui viennent s ajouter aux traditionnels cinq sens externes De ce fait le corps joue a partir du XIX e siecle un role crucial dans la conception de soi l experimentation corporelle et individuelle quotidien reves nouvelles activites nouvelles substances journal intime fait naitre de nouveaux concepts tels la cenesthesie le sentiment d existence ou le psychisme Cette perspective novatrice du corps et de l esprit mene ainsi a nouveau paradigme qui remplace l idee traditionnelle de l ame par celle de la psyche comme somme rationnelle des activites mentales de l individu Selon l historien le XX e siecle acheve la systematisation de cette recherche l approfondit et developpe des pratiques associees a ces nouveaux concepts comme la relaxation la meditation ou le sport Cette theorisation de l individu comme etre pensant et unique conduit egalement a d autres pratiques contemporaines telles que le developpement personnel Symptomes Dans Les Tyrannies de l intimite le sociologue americain Richard Sennett analyse la distinction entre vie privee et vie publique comme continuellement accrue par la societe moderne a partir du XIX e siecle et concomitante au phenomene individualiste Il prend notamment l exemple de l Angleterre victorienne et de l importance exacerbee qu y prend la mise en scene sociale de l individu au travers des vetements des mots employes des micro gestes menant ainsi progressivement a une confusion entre la personnalite intime de l individu et l apparence qui le caracterise socialement Cette evolution exige de l observateur qu il decrypte les moindre signes afin de deceler la realite de celui qu il analyse imposant en retour a l individu observe une strategie de perpetuelle dissimulation Le sociologue decrit ces nouveaux rapports sociaux comme fragilises par une spontaneite amoindrie et une anxiete au contraire accrue par l attention constante apportee a la dissimulation Richard Sennett percoit en quelque sorte les exigences d authenticite parfaite et de transparence absolue pronees par la societe moderne comme une forme de voyeurisme social et invite donc paradoxalement a conserver le fard social de la civilite permettant selon lui a l individu de se creer une sphere de liberte interieure Il est difficile de nos jours de parler de civilite sans paraitre snob et reactionnaire Je definirais quant a moi ce mot de la facon suivante la civilite est l activite qui protege le moi des autres moi et lui permet donc de jouir de la compagnie d autrui Le port du masque est l essence meme de la civilite Variabilites culturelles et geographiques Un particularisme occidental Pour le sociologue Raymond Boudon l individualisme n est donc pas une valeur caracteristique de la seule societe occidentale et qui serait apparue au XIV e siecle Il s oppose ici a la conception du politologue americain Samuel Huntington qui divise le monde en ensembles civilisationnels ayant chacun leur systeme de valeurs propre avec notamment un bloc occidental qui tiendrait justement l individualisme parmi ses fondements exclusifs Toutefois le developpement economique de l Occident notamment a partir de la Renaissance est generalement reconnu comme un facteur preponderant de la montee de l individualisme dans cet espace culturel l avenement d une societe de relative abondance fait naitre chez les individus qui en beneficient un desir croissant d independance et de pouvoir politique leur securite economique etant desormais assuree Les deux optiques precedemment evoquees ne s opposent donc pas necessairement si l on considere que l individualisme universel defendu par Raymond Boudon n a pu naitre que dans la societe occidentale du fait de son developpement massif et precurseur comme le decrit Samuel Huntington A l inverse une societe traditionnelle fut ce meme celle de l Europe du haut Moyen Age se caracterise dans ce modele par une structure sociale holiste et fortement hierarchisee permettant le maintien d un ordre social qui assure l individu contre les risques lies a une economie du manque famine guerre maladies En ce cas la source des normes et des valeurs ne reside pas dans l individu en lui meme mais essentiellement dans ses divers groupes d appartenance Ces groupes de solidarite communautaire sont cruciaux dans la construction de l individu puisqu ils definissent egalement sa position et son statut au sein de la societe a l exemple de la societe d ordres sous l Ancien Regime ou du systeme de castes en Inde qui assigne a chacun sa place dans la societe en fonction de sa naissance La societe occidentale moderne marquee par la secularisation et le desenchantement du monde tend au contraire a se detacher de cette forme d autorite superieure et sacralisee et a pencher vers des valeurs d egalite et de liberte caracteristiques de l individualisme quoique non necessairement traduites dans les faits Dans cette perspective les diverses acceptions politiques de l individualisme qu elles soient liberale anarchiste ou personnaliste peuvent alors etre percues comme autant de manifestations d un phenomene social plus profond caracteristique de la societe moderne Sous l effet de multiples bouleversements politiques de grande envergure acceleres depuis l apres guerre le lien entre l individu et ses divers groupes sociaux vacille cette crise donne notamment lieu a une affirmation de l ego et des valeurs associees telles que l autonomie l interet particulier et la differenciation ce que le sociologue Jacques Guigou analyse comme une egogestion generalisee Differences culturelles mondiales Representation de l intensite du holisme en rouge ou de l individualisme en vert de la societe en fonction des pays et par rapport a la moyenne mondiale en 2018 60 a 70 50 a 60 40 a 50 30 a 40 20 a 30 10 a 20 0 a 10 10 a 0 20 a 10 30 a 20 40 a 30 Pas de donnees En realite les differences distinguant les societes humaines au sujet de leur construction holiste ou individualiste ont plus trait a leur degre qu a leur nature de sorte que ces deux types d organisation sociale se manifestent generalement sous certains traits plus ou moins prononces et ce quelle que soit la culture consideree Il existe cependant une forte correlation entre developpement et inclinaison a l une ou l autre de ces tendances c est ainsi dans les pays developpes Europe de l Ouest Australie et Nouvelle Zelande Amerique du Nord Japon que l individualisme est le plus enracine tandis que les regions de moindre developpement economique Afrique subsaharienne dans sa majeure partie Afghanistan Birmanie Haiti et quelques autres ou n ayant pas encore acheve ce processus Moyen Orient Afrique du Nord Inde Asie du Sud Est Amerique centrale presentent quant a elles des cultures misant davantage sur le collectif CritiquesLe principe individualiste a la fois comme ideologie politique et comme phenomene sociologique rencontre diverses objections et critiques Ainsi l on pourrait arguer que tout individu ne pouvant subvenir a lui seul a l ensemble de ses besoins depend pour sa survie d autrui et par extension d un groupe social envers lequel il a naturellement des devoirs la societe lui permet de vivre l ideal individualiste s il etait reduit a un principe a de negation de la societe serait donc un reniement des conditions de vie de l individu L individualisme est un comportement exclusivement negatif inspire par la mediocrite et le ressentiment il ne consiste pas a chercher l elevation l epanouissement mais a empecher les autres de s elever a etouffer l epanouissement des autres qui sont ressentis jalousement comme une concurrence Une societe saine combat necessairement l individualisme Elle cherche l excellence et ceci est incompatible avec l individualisme Valery Giscard d Estaing Le pape Francois declare dans l encyclique Laudato si que quand nous sommes capables de depasser l individualisme un autre style de vie peut reellement se developper et un changement important devient possible dans la societe Il constate par ailleurs que l education environnementale tend aujourd hui a inclure la critique des mythes de la modernite parmi lesquels il cite l individualisme Dans leur ouvrage Politiques de l individualisme entre sociologie et philosophie Philippe Corcuff Jacques Ion et Francois de Singly font ainsi cette observation sur la critique commune de l individualisme de la societe moderne Dans la sphere publique la baisse partout proclamee de la participation electorale l affaiblissement des organisations syndicales les difficultes de recrutement des organisations politiques le rejet de la politique par une fraction importante de la jeunesse suscitent maints discours sur la montee de l individualisme Dans la sphere privee se voit vilipende le trop de liberte dont jouiraient les individus Plus generalement le sentiment d une exacerbation de la violence serait lie a une pretendue perte des reperes identitaires un defaut de social en quelque sorte qui laisserait l individu sans regle de conduite Bref c est dans l ensemble de la vie sociale de la sphere publique au monde du travail en passant par l espace public que se feraient jour les degats d une ideologisation du moi et de l affaiblissement concomitant des solidarites intermediaires Selon le sociologue franco allemand Alfred Elie Matthieu Schmitt dans son livre Les Dangers de l individualisme dans notre societe profondement fracturee l individualisme appelle a la deviance la deviance a la delinquance la delinquance a la revolution Il critique le renfermement des individus notamment dans leurs pratiques d informations de plus en plus individuelles et renfermees qui pousserait a terme la societe a une revolution politique car les pratiques de personnalisation de l information poussent a une polarisation politique Dans la cultureCette section contient une ou plusieurs listes Le texte gagnerait a etre redige sous la forme de paragraphes synthetiques Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie redigee et sourcee de facon a bien resituer les differents elements septembre 2024 Dans la litterature Gilles Hanus L epreuve du collectif Verdier 2016 Stephane Sangral L individuite ou la guerre Galilee 2023 Alexis de Tocqueville De la democratie en Amerique 1835 1840 Victor Basch L Individualisme anarchiste reed Archives Kareline 2008 Max Stirner L Unique et sa propriete 1844 Yves Trottier La Part du gros roman 2003 Paul Emile Borduas Refus global 1948 Ayn Rand La Source vive roman 1943 plus particulierement le plaidoyer d Howard Roark pour sa defense qui illustre l individualisme radical Oscar Wilde L Ame de l homme sous le socialisme 1891 Louis Dumont Essais sur l individualisme une perspective anthropologique sur l ideologie moderne 1983 Georges Palante La Sensibilite individualiste Felix Alcan coll Bibliotheque de philosophie contemporaine Paris 1909Au cinema Clint Eastwood le cinema quebecois des annees 1970Notes et referencesRobert Nisbet La Tradition sociologique PUF 2012 1966 Pour d autres plus pessimistes elle engendrerait un nouveau type de societe caracterise principalement par une morale egoiste et par une vie sociale atomisee Sandra Hoibian Les Francais en quete de lien social barometre de la cohesion sociale 2013 CREDOC no 262 2013 lire en ligne Ce sens se distingue du precedent par sa description d une grille d analyse et non d un phenomene social a b et c en Ronald Inglehart Cultural Evolution people s motivations are changing and reshaping the world Cambridge United Kingdom New York NY Cambridge University Press 2018 ISBN 978 1 108 61388 0 978 1 108 48931 7 et 978 1 108 46477 2 lire en ligne p 40 Alain Laurent 1993 p 24 Louis Dumont Essais sur l individualisme 1983 Jean Claude Larchet Les fondements spirituels de la crise ecologique Syrtes 2018 p 74 Alain Laurent Histoire de l individualisme PUF coll Que sais je 1993 p 29 Alain Corbin Le secret de l individu in Philippe Aries et Georges Duby dir Histoire de la vie privee tome 4 de la Revolution a la Grande Guerre Paris Le Seuil 1987 p 419 501 Philippe Lejeune Le Moi des demoiselles enquete sur le journal de jeune fille Paris Le Seuil 1993 Michelle Perrot Histoire de chambres Paris Le Seuil 2014 John E Jackson Juan Rigoli et Daniel Sangsue dir Etre et se connaitre au XIX e siecle Geneve Editions Metropolis 2006 Isabelle Astier et Annette 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Lemieux et Mathieu Ouimet L Analyse structurale des reseaux sociaux Bruxelles Paris Sainte Foy Quebec De Boeck Presses de l Universite de Laval 2004 112 p ISBN 2 7637 8036 9 lire en ligne p 44 Jean Jacques Rousseau Discours sur l economie politique 1755 Marcel Gauchet La Democratie contre elle meme 2002 ISBN 2 07 076387 0 p 114 Robert Castel et Claudine Haroche Propriete privee propriete sociale propriete de soi entretiens sur la construction de l individu moderne Paris Fayard 2001 a et b Michel Foucault Surveiller et punir Paris Gallimard 1975 328 p ISBN 2 07 072968 0 Jan Goldstein Consoler et classifier l essor de la psychiatrie francaise Paris Fayard 2003 Laurence Guignard Les lectures de l interiorite devant la justice penale au XIX e siecle Romantisme no 141 2008 lire en ligne Ilsen About et Vincent Denis Histoire de l identification des personnes Paris La Decouverte 2010 lire en ligne l introduction Emmanuel Fureix et Francois Jarrige La Modernite desenchantee relire l histoire 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consulte le 1er avril 2020 Pape Francois Laudato si 208 et 210 lire en ligne Philippe Corcuff Jacques Ion et Francois de Singly Politiques de l individualisme entre sociologie et philosophie Textuel 2005 ISBN 2 84 597152 4 et 978 2 845 97152 3 Alfred Elie Matthieu Schmitt Les Dangers de l individualisme dans notre societe profondement fracturee Honore NoSpes edition bavaroise 2016 chapitre III Jean Szlamowicz Le discours cinematographique de Clint Eastwood individualisme et humanisme Raisons politiques vol 38 no 2 26 octobre 2010 p 49 66 ISSN 1291 1941 DOI 10 3917 rai 038 0049 lire en ligne consulte le 6 octobre 2024 Renee Gagnon Le cinema quebecios des vingt dernieres annees du collectivisme a l individualisme Quebec francais no 85 1992 p 106 107 ISSN 0316 2052 et 1923 5119 lire en ligne consulte le 6 octobre 2024 AnnexesSur les autres projets Wikimedia individualisme sur le Wiktionnaire Bibliographie Crawford Brough Macpherson La Theorie politique de l individualisme possessif de Hobbes a Locke Gallimard 1971 Louis Dumont Essais sur l individualisme Paris Le Seuil 1983 Alain Laurent Histoire de l individualisme PUF coll Que sais je 1993 lire en ligne Gilles Lipovetsky L Ere du vide essai sur l individualisme contemporain Paris Gallimard 1993 Miguel Benasayag Le Mythe de l individu La Decouverte 2004 Alain Laurent L Autre individualisme une anthologie Les Belles Lettres 2016 en L Susan Brown The Politics of Individualism Montreal Black Rose Books 1993 ISBN 978 1551642024 Georges Palante La Sensibilite individualiste Felix Alcan 1909 lire sur Wikisource Jean Leon Beauvois Les Illusions liberales individualisme et pouvoir social Presses universitaires de Grenoble 2005 Articles connexes Concepts associes Contractualisme Identite personnelle Individu Individuation Societe de masse Sujet philosophie Individuite Theoriciens John Locke Alexis de Tocqueville Friedrich Hayek Max Stirner Rene Descartes Jean Jacques Rousseau Auguste Comte John Stuart Mill E Armand Georges 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