Le nationalisme est un principe politique apparu à la fin du XVIII e siècle tendant à légitimer l existence d un État na
Nationalisme

Le nationalisme est un principe politique apparu à la fin du XVIIIe siècle, tendant à légitimer l’existence d’un État-nation pour chaque peuple, défini par des caractéristiques propres et communes à ses membres, comme une langue, des traditions historiques et culturelles ou des valeurs politiques.

Initialement le nationalisme est opposé à la royauté (régime politique qui en France sera ensuite nommé Ancien Régime). Il s’impose progressivement en Europe au cours du XIXe siècle et se traduit au début du XXe siècle par la disparition de quatre empires multiethniques et autocratiques : les deux empires centraux germaniques, le russe et l'Empire ottoman. Depuis son avènement, le nationalisme apparaît comme une évidence dans la vie politique et sociale.
Ce terme désigne aussi des mouvements politiques déclarant vouloir exalter une nation sous toutes ses formes (État, culture, religion, ethnie, langue, histoire, traditions, préférence nationale pour l'emploi, etc.), par opposition aux autres nations et populations. Cette deuxième variante du mouvement s'est développée à partir de la fin du XIXe siècle, vers 1870 : chauvine et xénophobe, elle trouvait alors ses militants principalement dans la petite bourgeoisie,,.
À la base, il prêche la loyauté et le dévouement à sa nation, l'indépendance politique, la présence d'une idée nationale pour la protection pratique des conditions de vie de la nation, de son espace de vie, de ses ressources économiques et de ses valeurs spirituelles.
En pratique, le nationalisme peut être considéré comme positif ou négatif, selon le contexte et la vision du monde individuelle. Les nationalismes dans différents pays à différentes périodes de temps sont très différents. Le nationalisme a été un moteur important des mouvements d'indépendance tels que la révolution grecque, l'indépendance irlandaise, la grande révolte arabe, le mouvement national palestinien, la décolonisation des pays du tiers-monde, la résistance iranienne pendant la guerre Iran-Irak et l'effondrement de l'Union soviétique,. À l'inverse, le nationalisme expansionniste impérialiste a également été un facteur clé de provocation de guerre, comme le fascisme, le nazisme et le suprémacisme.
La valeur morale du nationalisme, la relation entre nationalisme et patriotisme et la compatibilité du nationalisme et du cosmopolitisme sont autant de sujets de débat philosophique. Le nationalisme peut être combiné avec divers objectifs politiques et idéologies telles que le conservatisme (national-conservatisme) et/ou le socialisme (nationalisme de gauche),,, les deux défendent globalement les mêmes principes de défense de l'état-nation et la protection de l'identité nationale et se retrouvent dans les différents nationalismes de type civique, culturel et/ou ethnique, mais diffèrent sur la question des principes socio-économiques.
Le nationalisme apparaît aussi, à partir du milieu du XIXe siècle, comme un sentiment national plus ou moins répandu et exalté au sein de la population d'un pays, et s’invitant (surtout au XXe siècle) au sein de multiples doctrines ou idéologies politiques. Il a pu être considéré comme vertueux pour justifier les luttes de libération nationale et d'émancipation, mais il a également servi de justification aux épurations ethniques du XXe siècle. Cette omniprésence s’explique peut-être parce que le sentiment national est devenu « puissamment mobilisateur », comme l’avaient compris dès le printemps des peuples de 1848 certains conseillers de dynasties européennes,.
Au sein d'un même pays, des forces nationalistes ayant des différences de ligne importantes peuvent devenir alliées (de circonstances) ou rivales, dans ce dernier cas, cela peut mener à un conflit entre nationalistes.
Définition et sémantique
Selon Bénéi, le nationalisme se définit comme « un principe ou une idéologie supposant une correspondance entre unités politique et nationale ». Cet auteur insiste sur l’abstraction de l’idée, qui en soi ne relève pratiquement pas du concret : il s’agit d’une relation de multiples ordres entre un groupe socioculturel auto-identifié et un État.
Caractéristiques
- Identité culturelle : L'identité nationale est l'un des piliers fondamentaux du nationalisme. Il fait référence au sentiment d’appartenance et au lien émotionnel que les individus entretiennent avec leur nation. Voici quelques aspects supplémentaires concernant l'identité nationale : L'identité nationale est basée sur la culture partagée par les membres d'une nation. Cela inclut des éléments tels que la langue, l’histoire, les traditions, la littérature, la musique, la gastronomie et les croyances culturelles. Ces facteurs culturels sont souvent considérés comme des symboles de l’identité nationale et contribuent à distinguer une nation des autres. Mythes fondateurs : Les nations ont souvent des mythes fondateurs qui racontent leur histoire et leur origine. Ces mythes peuvent inclure des événements historiques, des personnages héroïques ou des histoires symboliques qui contribuent à forger une identité commune. Les mythes fondateurs contribuent à créer un récit collectif et un sentiment de continuité historique au sein de la nation. Valeurs partagées : L'identité nationale se construit également autour de valeurs et de principes partagés. Ces valeurs peuvent inclure la liberté, la justice, l'égalité, la solidarité, le respect des droits de l'homme ou tout autre ensemble de croyances considérées comme fondamentales pour la cohésion de la nation. Les valeurs partagées servent de points de référence pour les citoyens et contribuent à maintenir la cohésion sociale. Imaginaire collectif : L'identité nationale est renforcée par un imaginaire collectif, qui comprend les représentations mentales et symboliques que les gens se font de leur nation. Cela peut inclure des symboles patriotiques tels que des drapeaux, des hymnes, des monuments, des emblèmes nationaux et d'autres éléments évoquant un sentiment d'unité et de fierté nationale. Sentiment d'appartenance : L'identité nationale génère un fort sentiment d'appartenance parmi les citoyens d'une nation. Les individus s’identifient comme membres de la communauté nationale et ressentent un lien émotionnel et une loyauté envers leur pays. Ce sentiment d'appartenance peut se manifester sous différentes formes, comme le soutien aux équipes sportives nationales, la participation civique ou encore le désir de protéger et de promouvoir les intérêts de la nation.
- Souveraineté et autodétermination: le nationalisme peut impliquer le désir d'une nation de jouir de l'autonomie et de la capacité de se gouverner elle-même, sans ingérence extérieure. Les nationalistes peuvent rechercher l'indépendance politique et la préservation de la souveraineté face aux influences étrangères. Générer un sentiment d’autodétermination et de liberté. Les nationalistes croient qu’une nation a le droit de se gouverner elle-même et de prendre des décisions concernant son avenir sans ingérence extérieure. Le sentiment d’autodétermination est lié à l’idée selon laquelle la nation doit avoir le pouvoir de définir son propre destin.
- Soutien politique et défense des intérêts nationaux: le nationalisme implique souvent un soutien politique et la promotion de politiques qui cherchent à protéger et à promouvoir les intérêts nationaux dans des domaines tels que l'économie, la politique étrangère et la sécurité nationale. Cela peut inclure, entre autres aspects, la défense de l'industrie nationale, la promotion du commerce équitable, la protection des ressources naturelles et la sécurité de la nation.
- Sentiment de supériorité, exaltation de la culture nationale : L'exaltation de la culture nationale est une autre caractéristique importante associée au nationalisme. Il fait référence à la promotion et à l'appréciation de la culture propre d'une nation en tant qu'élément central de l'identité nationale :
- La préservation et promotion culturelles : Le nationalisme tend à mettre l’accent sur la préservation et la promotion de la culture nationale comme moyen de renforcer l’identité nationale. Cela implique de protéger et de revitaliser la langue, les traditions, les expressions artistiques, la musique, la danse, le théâtre, la littérature et d'autres manifestations culturelles de la nation.
- Institutions culturelles : les États-nations créent souvent des institutions culturelles, telles que des académies de langues, des musées, des bibliothèques et des centres de recherche, pour préserver et diffuser la culture nationale. Ces institutions jouent un rôle clé dans la documentation, l'étude et la promotion du patrimoine culturel national.
- Célébrations et festivités : Les célébrations et festivités nationales sont un moyen courant de célébrer la culture nationale. Ces événements impliquent souvent des activités culturelles, des expositions d'art, des défilés, de la musique et des danses traditionnelles, et offrent aux citoyens l'occasion d'exprimer leur fierté et de célébrer leur identité culturelle.
- Éducation et programme national : Le système éducatif peut jouer un rôle important dans l’exaltation de la culture nationale. Les programmes éducatifs peuvent inclure l'enseignement de l'histoire nationale, de la littérature et des valeurs culturelles dans le programme, dans le but de sensibiliser et d'apprécier la culture nationale chez les jeunes générations.
- Symboles nationaux : Les symboles nationaux, tels que le drapeau, l'hymne national et les emblèmes, sont utilisés pour représenter et exalter la culture nationale. Ces symboles sont souvent considérés comme sacrés et évoquent un sentiment d'unité et de patriotisme parmi les citoyens.
- Protection du patrimoine culturel : le nationalisme peut également conduire à une plus grande protection et préservation du patrimoine culturel et architectural d'une nation. Cela implique la conservation des monuments historiques, des sites archéologiques, des traditions architecturales et artistiques, comme moyen de sauvegarder l'identité culturelle et de la transmettre aux générations futures. Des exemples d'exaltation de la culture nationale pourraient inclure la promotion du flamenco et des traditions espagnoles en Espagne, la préservation et la promotion de l'art traditionnel et des danses folkloriques au Mexique, la protection des temples et statues antiques en Thaïlande, la promotion de la musique et des danses traditionnelles irlandaises en Irlande, ou la préservation des arts et de la littérature classiques en Grèce. Il est important de noter que l’exaltation de la culture nationale peut varier en intensité et en concentration selon les contextes nationaux, et qu’il peut y avoir une frontière floue entre la promotion culturelle légitime et des formes plus extrêmes d’exclusion culturelle.
Le nationalisme d’avant le XVIIIe siècle
Antiquité
Dès l’Antiquité, il existe des sentiments d’appartenance commune à des entités politiques ou morales. En grec ancien, cinq termes servaient à définir les groupes humains, à renforcer leur cohésion interne et éventuellement à les mobiliser contre d’autres groupes : γένος / genos désignant une famille ou un clan, Φύλαι / phylai désignant une « tribu », ἔθνος / éthnos désignant des « gens de même origine », δῆμος / dêmos signifiant « habitants d’un lieu, citoyens » et λάος / laos désignant le « peuple assemblé en foule ». Il y avait ainsi des identités différentes, parfois emboîtées, parfois non : animés par leurs éthna respectives et leurs intérêts antagonistes, les Spartiates pouvaient parfois s’opposer aux Athéniens, tout en partageant un même sentiment d’appartenance au monde grec par opposition aux « barbares » (qui ne parlent pas la langue grecque commune) et en mobilisant d’autres fois une partie des cités grecques contre l’envahisseur perse, alors que d’autres cités grecques, moins concernées par le « monde grec » et plus soucieuses de leur survie immédiate, se battaient aux côtés des Perses.
On retrouve ce même schéma pendant la guerre des Gaules, avec l’alliance de nombreux peuples celtes gaulois contre les Romains et leurs alliés, qui comptaient d’autres peuples celtes gaulois. Dans l’histoire de la Bretagne insulaire, la notion de « compatriote » est utilisée par les Bretons pour résister aux envahisseurs germaniques Angles et Saxons, d’où résultent les noms de la Cambrie, Cumberland, Northumbrie et le nom que se donnent eux-mêmes les Gallois (Kymry) : ces noms proviennent d’une racine celtique désignant les « gens du même pays », équivalent du grec dêmos ;
La notion d’appartenance commune à un même groupe (d’intérêts, de migration, de campagne militaire, de commerce caravanier, de piraterie, d'artisanat itinérant…) peut animer des confédérations très différentes. Des vagues de peuples cavaliers, nomades ou privés de ressources ou de territoire, souvent d’origines et de langues différentes mais arpentant la steppe eurasienne, furent réunis par une « communauté de destin »). Un nom (qui peut être initialement un surnom ou une référence à un ancêtre mythique ou à un chef rassembleur) peut exprimer cette appartenance commune qui se réfère à des entités historiques et/ou morales, et non à des nations au sens moderne. Ces dernières peuvent toutefois, à leur tour, en faire des symboles de leurs identités modernes, et s’approprier ainsi le passé dans un processus de « rétroprojection nationaliste » semblable à l’exaltation de Vercingétorix et de « nos ancêtres les Gaulois » en France au XIXe siècle.
Le Moyen Âge
Parce qu’au Moyen Âge les identités collectives étaient surtout (en) (on se définissait d’abord par sa religion) et féodales (on se définissait ensuite par ses allégeances), l’existence d’un « nationalisme » médiéval, bien qu’elle soit fortement affirmée par les historiographies grand public de nombreux pays surtout récents et peu puissants, est contestée par les historiens chercheurs, en particulier parce que les travaux universitaires montrent comment l’État-nation, en tant que tel, n’est réellement apparu qu’avec la Révolution française et le « printemps des peuples » au XIXe siècle. Selon Eric Hobsbawm, utiliser le terme de « nationalisme » avant cela (pour qualifier par exemple la fierté des élites des empires chinois, grec, aztèque ou inca telle qu’elle apparaît dans les sources anciennes) est donc un anachronisme, une projection a posteriori d’un sentiment identitaire moderne, sur une réalité antérieure à son émergence. Ainsi, Eric Hobsbawm affirme qu’il ne faut pas confondre le sentiment national avec d’autres variantes du sentiment d’appartenance collective, nommés sentiments « protonationaux », qui « n’avaient pas -ou n’ont pas- de relation nécessaire avec l’unité d’organisation politique territoriale moderne […] », et évoque les difficultés de connaître « les sentiments des illettrés qui formaient l'écrasante majorité de la population mondiale avant le XXe siècle », soulignant que l’on ne dispose d’informations que sur la fraction instruite de la population, et qu’il est illégitime de généraliser de l’élite aux masses, ou de confondre le nationalisme avec un « nationalisme de noblesse ».
Certains auteurs, tels Gaines Post, avaient cependant soutenu l’hypothèse d’une « ébauche de nationalisme » au XIIIe et XIVe siècles, avec le début de la construction des États territoriaux (royaume d'Angleterre, de France et d’Espagne) liée, selon eux, à l’apparition d’un sentiment de patriotisme (patria communis) unissant les sujets et le souverain dans une même allégeance. En tout état de cause, si nationalisme il y avait, celui-ci différait fortement du nationalisme moderne : l’éclatement du système juridique et linguistique français diffère ainsi largement des conditions modernes du jacobinisme.
Le nationalisme créateur de nations, à partir de la fin du XVIIIe siècle
Histoire ou typologie ?
D’après Raoul Girardet, « le mot, vraisemblablement d’origine britannique (l’adjectif nationalist est mentionné dans la langue anglaise dès 1715), n’apparaît qu’à l’extrême fin du XVIIIe siècle, et pour désigner essentiellement les excès du patriotisme jacobin ». Le nationalisme est un phénomène apparu clairement au XVIIIe siècle et ayant conquis les esprits et tous les degrés de la politique mondiale entre les XVIIIe et XXe siècles. Cet élargissement s’est accompagné d’une diversification de ses manifestations et d’évolutions au cours du temps dans chaque lieu où il s’est manifesté. Les historiens, dans une volonté de synthèse, ont eu à choisir entre retracer l’évolution temporelle du nationalisme, en évoquant chaque région du monde et en soulignant ses constantes (c'est le choix de Benedict Anderson qui insiste sur les imitations entre politiques nationalistes qui se multiplient au cours du temps), et entre proposer une typologie du nationalisme, mettant ainsi en valeur les dépendances et indépendances de ses manifestations envers les situations historiques de ses apparitions (c'est le choix de Raoul Girardet et d'Ernest Gellner). Certains ont choisi une voie médiane où les détails historiques soulignent une typologie proposée : c'est le choix d'Eric Hobsbawm qui utilise la typologie de Miroslav Hroch.
L'historien français Jacques Bainville, dans son Histoire de trois générations (1918), réfléchit aux causes profondes de la Grande Guerre. Il fait remonter à la Révolution française et à son exaltation quasi religieuse de la « Nation » le processus de développement des idéologies nationalistes et les illusions françaises sur la bienveillance naturelle qu'auraient les nationalismes européens entre eux[source insuffisante].
Les causes du nationalisme
Généralités
Nombre d'historiens s'accordent sur le fait que le nationalisme peut être considéré comme une volonté d'organiser la société suivant des principes en adéquation avec l'économie libérale naissante au XVIe siècle. Ils refusent toutefois de le considérer comme une simple conséquence mécanique de l'économie, montrant que sa mise en place, d'une région à l'autre du monde, a été très influencée par les dynamiques politiques locales et par les fonctionnements sociaux propres aux diverses populations. L'historien Bernard Michel, spécialiste de l'Europe centrale, considère que la diversité est telle qu'une vision synthétique de l'ensemble du nationalisme à l'échelle du monde, voire simplement d'un continent, est de peu d'efficacité et que « l'étude comparative des nationalismes prend tout son sens là où les réalités sont comparables ». Eric Hobsbawm souligne que ce lien entre nationalisme et économie libérale n'est pas du tout envisagé par les théories libérales du XIXe siècle qui, au contraire, considèrent les nations et leurs pouvoirs centralisés comme des freins au développement d'une économie mondiale que les économistes appellent de leurs vœux. Ernest Gellner montre que si une économie agraire peut se satisfaire d'une société où l'écriture et le savoir sont le privilège d'une minorité, et où l'ensemble de la société est multiplement cloisonné, l'économie industrielle a besoin d'une homogénéité de la population et d'une interchangeabilité des individus (une « entropie sociale »), d'où la nécessité d'un large partage de l'écriture, du savoir, d'un langage commun et d'un égalitarisme.
Ces mêmes historiens insistent sur le rôle de la presse écrite et des publications diverses dans les prises de conscience par les individus qu'ils font partie d'une communauté d'intérêts (au sens de préoccupations, et pas seulement d'intérêts économiques) : peu importe le contenu des publications, leur seule existence étant l'élément central d'une propagande nationaliste. Les différentes publications ne sont pas seulement des expressions d'une communauté d'intérêts, elles contribuent à forger cette communauté. De ce fait, et du fait de ses intérêts économiques, le rôle de la bourgeoisie lettrée a été moteur dans toute construction d'un nationalisme : souvent il s'agit d'une coalition entre la petite aristocratie foncière, les universitaires et la bourgeoisie. Des différences notables sont observées suivant les régions du monde : par exemple le rôle nationaliste hongrois a été joué par l'aristocratie industrieuse magyare dans l'Empire austro-hongrois, en la quasi-absence d'une bourgeoisie ; « les lecteurs du polonais » étant dans un cas semblable. « Ce qui […] a rendu les nouvelles communautés imaginables, c'est l'interaction à demi fortuite, mais explosive, entre un système de production et de rapports de production (le capitalisme), une technique de communication (l'imprimé) et la fatalité de la diversité linguistique ».
Benedict Anderson souligne l'importance des découpages administratifs (qui sont géographiques, ethniques, linguistiques, économiques, etc.) qui ont eu comme effet sur les futurs nationalistes de leur créer des horizons géographique, culturel, politique naturels car intimement vécus comme tels, ce qui ne veut pas dire que tous ont tout accepté de cet héritage. Par exemple, en Amérique du Sud, les actuels pays hispanophones sont peu ou prou découpés suivant les frontières administratives tracées par la couronne espagnole ; l'Inde et l'Indonésie ne sont aujourd'hui des entités unifiées qu'à la suite des découpages administratifs de leurs colonisateurs respectifs qui ont ainsi créé, malgré eux, des horizons aux représentations nationales chez leurs indépendantistes respectifs, et lesquels ont, après l'indépendance, joué de rapports de forces entre eux pour arriver à définir précisément leurs nations. Les États-Unis constituant une notable exception, au terme de leurs 150 années de travail d’expansion et d'unification. L'historien note qu'après l'effondrement « du vieux monde socialiste », « les lignes de fragmentations [de l'URSS en États] ont remarquablement suivi la carte des structures territoriales et administratives instaurées par Lénine, Staline et Khrouchtchev, plutôt que celles des communautés ethniques rivales ».
En s’inspirant de la psychanalyse, Pierre de Senarclens a souligné que les nationalistes expriment un besoin de dignité, qui s’affirme par une défense ombrageuse de leur identité collective. Leur quête de reconnaissance comprend l’envie d’appartenir à une communauté de haut lignage historique, chargée d’assumer une destinée exceptionnelle, sous l’égide de dirigeants hors pair. Leur demande comprend le besoin d’une communauté harmonieuse, dont seraient exclus ceux qui sont soupçonnés de contrarier ce projet, position qui entretient nécessairement des tendances agressives. Discours d’affirmation identitaire, la défense de la nation porterait toujours en elle des ferments de sectarisme, de haine et de fanatisme, même lorsqu’elle se justifie en se définissant comme « patriotique ».
Les sociétés non industrielles
Les sociétés agraires, suivant la terminologie d'Ernest Gellner, sont les sociétés non-industrielles et sont structurés par certaines classifications des individus, vécues comme naturelles, soutenues par une économie et des cultures fonctionnant en harmonie. La description générale est : une population illettrée multiplement cloisonnée verticalement par le lieu de vie, la corporation de métier (statut social), la religion ; une élite souvent lettrée cloisonnée horizontalement par la strate d'appartenance (pouvoir, religion ou autre) et le statut atteint au sein de celle-ci. Les cloisonnements verticaux correspondent à des populations localisées et ayant à peu près le même statut social, mais séparées par des différences vécues comme majeures et se manifestant parfois par des différences de langues parlées (la langue pouvant changer d'un village à l'autre, les corporations ayant parfois des langues spécifiques et un savoir-faire nécessitant un très long apprentissage) et dont les langues n'ont qu'un sens local (pas de mot pour désigner les abstractions coutumières des élites). « Les langues vernaculaires non écrites représentent toujours un ensemble de variantes communiquant entre elles avec des degrés divers de facilité ou de difficulté ». Les cloisonnements horizontaux correspondent à des strates de la société qui sont non-localisées (en tout cas moins localisées que la population illettrée) qui exigent de ses membres la connaissance d'une langue spécifique parmi celles en cours (langue de cour, d'administration, de création littéraire, de l'enseignement religieux, de langue liturgique, langues des enseignements primaire, secondaire ou universitaire) et un apprentissage ou une cooptation ; et acquérir le tout nécessitait parfois une vie entière de labeur.
Les langues y sont associées à des fonctions sociales, pas à des populations (d'ailleurs les noms de plusieurs futurs nationalités signifient paysan), les langues populaires sont multiples et non transcrites, en général. « Il serait aussi incongru pour les maîtres des domaines de parler le langage de leurs paysans que de labourer les terres ou de garder les bestiaux ».
Les cultures sont multiples dans ce système : cultures religieuses, de corporatismes, administratives (liées à l’État), liée à un village, etc. La reproduction d'une culture (son enseignement) n'est pas une affaire d’État, mais l'affaire de la strate sociale concernée. L'individu n'éprouve pas, en général, le besoin de se définir identitairement de manière précise par rapport à l'une d'elles et est attaché à plusieurs cultures, parfois même à plusieurs d'entre elles que l'on aurait aujourd'hui tendance à considérer comme concurrentes (y compris le choix de la langue d'expression quand plusieurs langues coexistent pour un même niveau culturel). À part les clercs, les corporations culturelles n'ont pas une pratique politique de leur culture : nulle prétention à une hégémonie ni même à une expansion. Les frontières (matérielles et sociales) culturelles, linguistiques et politiques sont distinctes. Les petites communautés paysannes vivent centrées sur elles-mêmes, sur leurs besoins économiques locaux. L’État a « intérêt à prélever l'impôt, à maintenir la paix et pas beaucoup plus ».
Ces cloisonnements multiples, que l'on peut détailler jusque dans le mode de reproduction des différentes strates, ont été vécus comme naturels et n'ont donné lieu à aucune tentative de révolution, sinon des jacqueries, du moins jusqu'à l’avènement de l'économie industrielle et du nationalisme. Les sociétés agraires ont été le mode de vie normal durant plus de cinq mille ans.
Exemples : les cités-États de l'Antiquité, le Moyen Âge occidental, la Chine pré-industrielle, , etc..
Les sentiments d'appartenance à un groupe, qui ont existé dans ces sociétés, sont étudiés par Eric Hobsbawm. Il en ressort que si les illettrés ont laissé peu de traces de leurs avis, ils n'ont que rarement manifesté des sentiments d'appartenance comparables au nationalisme. Les identités revendiquées, et liées à une collectivité, étaient parfois religieuses, tribales ou ethniques, rarement linguistiques (et dans ce cas comme critère secondaire). Par exemple, au XIXe siècle, les premiers parmi les migrants vers les États-Unis que l'on classerait comme Albanais, ne se déclaraient pas comme Albanais. Ce qui est compris c'est qu'aux XIXe – XXe siècles les activistes nationalistes ont cherché à fédérer et à s'appuyer sur des identités collectives diverses qui n'étaient pas nationalistes (proto-nationalistes), avec des succès variés puisque, par exemple, les sentiments tribaux ont été parfois fort réticents à se fondre dans le nationalisme.
Les sociétés industrielles
Les origines de la société industrielle sont sujets de débats d'érudits, « il en sera très probablement ainsi longtemps encore ». Cette société est caractérisée, entre autres, par un haut niveau de productivité (et la croyance en l'accroissement continuel de cette productivité) nécessitant une division du travail en perpétuel changement, et cela sur un rythme soutenu. Ce changement touche aussi bien le rôle économique de l'individu que sa position au sein de la société. Déjà Adam Smith soulignait la précarité de la richesse des bourgeois : la mobilité professionnelle et même sociale touche parfois l'individu au cours de sa vie, elles sont certaines d'une génération à l'autre. Une société fonctionnant sur cette mobilité ne peut pas s'accorder avec les cloisonnements de l'époque pré-industrielle : l'interchangeabilité des individus devient nécessaire, et un égalitarisme en est la conséquence. La communication du savoir et des savoir-faire est gage d'accroissement de la productivité, de « progrès », elle doit être précise et capable de descriptions formelles (techniques) adressées, hors contexte, à une personne anonyme : la langue devient un outil de communication universel, et non pas local ou réservé à une sorte de tribu sociale, elle devient aussi dé-ritualisée et dé-sacralisée, par contre elle devient écrite (si elle ne l'était pas avant), strictement codifiée et sa codification largement répandue et enseignée afin qu'elle joue son rôle.
Selon Gellner, cette culture homogène, marquée par la modernisation, l’industrialisation et le nationalisme laïc, doit être produite par la scolarisation, notamment primaire. L'éducation de l'individu, pour qu'il soit mobile au sein de la société, doit lui permettre de lire la langue répandue, et d'avoir des compétences de bases assez larges pour pouvoir s'adapter à un large éventail de rôles sociaux. Les connaissances sont aussi désacralisées et largement accessibles : pour accéder à une spécialité l'heure n'est plus, comme dans les sociétés non industrielles, aux études de toute une vie, ni aux rituels sacrés d'une corporation. Ainsi, puisque la reproduction culturelle n'est plus en lien avec des corporations sociales, l'éducation est organisée par la plus large corporation possible : l'État. L'éducation d’État est ainsi la garantie de l'interchangeabilité des individus, et l'enseignement devient l'enjeu essentiel de l’État, et sa principale dépense financière : l'unité culturelle de la société est un impératif d’État. « Le monopole de l'éducation légitime est maintenant plus important et plus décisif que le monopole de la violence légitime ».
Le nationalisme consiste à réclamer ce fonctionnement de la société, par opposition au fonctionnement des sociétés non industrielles.
Ernest Gellner étudie son modèle de la société industrielle en évoquant les différentes situations initiales possibles (coexistence de populations initialement distinguables) et les aboutissements possibles (scission de la nation, fusion des populations, etc.) et détaille l'égalitarisme, la quasi-interchangeabilité et la mobilité sociale des individus, qu'il nomme « entropie sociale », nécessaires pour le bon fonctionnement économique de la société, et qui deviennent des normes morales.
Toutefois, la perspective de Gellner a soulevé de nombreux contre-exemples avec les années, notamment des situations où un fort sentiment de nationalisme accompagne une industrialisation faible ou, inversement, une industrialisation poussée s’accompagne d’un nationalisme religieux. Cela n’empêche pas les États-nations de s’inspirer de certaines de ses idées, pour ce qui est entre autres du lien « entre scolarisation de masse et culture de sentiments d’appartenance nationale ». Sur cette idée, des penseurs comme Bourdieu et Passeron conçoivent l’éducation comme une stratégie de la part des États pour moduler les comportements sociaux afin de reproduire certaines dynamiques de pouvoir, de classes par exemple. Toutefois, cette perspective exclut l'agentivité des citoyens et citoyennes ordinaires, c'est-à-dire leur propre pouvoir d’agir.
Naissances et développements des nationalismes
Si on considère en général[réf. nécessaire] que le nationalisme est apparu d'abord en Europe occidentale, avec en premier lieu le nationalisme romantique, Ernest Gellner soutient qu'une des premières manifestations culturelles de la transition vers la société industrielle est la Réforme protestante qui a consacré l'universalisation du sacerdoce et « constitue une préfiguration des attitudes et des traits sociaux qui, selon [son] modèle, produisent la période nationaliste ». Benedict Anderson pense, lui, que la réforme protestante et le « capitalisme de l'imprimé » ont profité l'un de l'autre pour accroître leurs audiences respectives.
Benedict Anderson soutient que le nationalisme a d'abord émergé dans les colonies européennes sur le continent américain, en lien avec la création d'une communauté linguistique via les progrès de l'imprimerie, focalisant ainsi l'attention sur les guerres d'indépendance en Amérique du Sud et l'indépendance des États-Unis qu'il considère comme la première création d'une nation.
« Voici donc l'énigme : pourquoi est-ce précisément les communautés créoles qui acquirent si tôt le sentiment de former une nation – bien avant la plus grande partie de l'Europe ? Pourquoi ces provinces coloniales, qui rassemblaient généralement de fortes populations opprimées et non hispanophones, ont-elles donné naissance à des créoles qui redéfinirent sciemment ces populations comme autant de ressortissants d'une même nation ? »
L'historien répond lui-même à sa question : cela vient des découpages administratifs (géographiques, ethniques, linguistiques, économiques, etc.), créés et entretenus par la métropole, et volontairement distincts d'elle, qui ont eu comme effet sur les futurs nationalistes de leur créer très tôt des horizons géographique, culturel, politique naturels car intimement vécus comme tels.
En dehors des causes permettant l'émergence du nationalisme, Benedict Anderson insiste sur le rôle des imitations dans les élaborations des politiques nationalistes officielles, au point que certaines semblent machiavéliques (russification forcée sous Alexandre III de Russie, par exemple), d'autres artificielles et inconsistantes (dans l'empire d'Autriche-Hongrie, le nationalisme hollandais dans sa colonie indonésienne).
Le nationalisme n'a cessé de se manifester depuis le XVIIIe siècle, se présentant d'abord dans les textes et idées pour finalement intervenir puissamment dans le domaine politique. Outre le continent américain, l’Europe du XIXe siècle est un des principaux lieux d'expression politique du nationalisme : surtout à partir du printemps des peuples de 1848, les mouvements nationalistes sont parties prenantes des événements politiques européens, et une bonne partie des États y sont devenus des États-nations dès 1918. Ceux d'Europe centrale, après un entre-deux-guerres où la protection des minorités nationales sous l'égide de la SDN donnera des résultats peu convaincants, se retrouveront envahis sous des prétextes nationalistes, et déchiquetés durant la Seconde Guerre mondiale. Ils attendront la chute du mur de Berlin, en 1989, qui signe la fin de la période soviétique en Europe, pour renouer officiellement avec des préoccupations nationalistes (alors que durant la période soviétique, et sans que ce soit officiellement admis, des nationalismes se sont manifestés à tous les niveaux politiques en Europe de l'Est). Au XXe siècle les colonies d'Asie et d'Afrique ont développé des nationalismes amenant aux décolonisations. La conscience nationaliste, dit Bénéi, va de pair avec la lutte contre les dirigeants coloniaux, afin de reconquérir les droits humains sous le signe de l’indépendantisme. Dans tous les cas, nombre d'historiens[réf. nécessaire] admettent la typologie de Hroch distinguant trois phases.
Le nationalisme, mouvement politique d'après 1870
Selon Eric Hobsbawm, à partir des années 1870, en Europe et ailleurs, le nationalisme change sur trois points essentiels : il n'y a plus de seuil minimal du nombre de personnes pour qu'un groupe se considérant comme une nation revendique le droit à un État et un territoire ; l'ethnie et la langue deviennent des critères centraux, voire les seuls, pour légitimer une nation ; le thème de la nation, de la patrie, du drapeau subit un glissement politique « vers la droite ». Certaines confusions apparaissent entre les notions de nations, races, langues et religions (par exemple l'antisémitisme n'acquit son caractère racial que vers 1880, il était avant surtout religieux, et race et nation sont utilisés comme « des quasi-synonymes », avec une idée d'hérédité). Les raisons de ces changements importants seraient multiples, notamment le contexte guerrier, la crise économique de la seconde industrialisation et la démocratisation de la vie politique dans un nombre croissant d'États (sans que cela fût une contribution facilement compréhensible).
Nationalisation de la langue
En accord avec nombre d'historiens, Eric Hobsbawm note que « l'élément politico-idéologique est évident dans le processus de construction de la langue » qui peut aller jusqu'à « la création ou l'invention de nouvelles langues », « la politique de la langue devient un exercice de formation de la société » et que « l'importance symbolique des langues prévaut sur leur utilisation effective », et aussi que les différentes classes sociales se sentent différemment concernées par ce thème, les plus fervents activistes venant de la couche intermédiaire modeste socialement mais instruite, en bref la « petite bourgeoisie ». Il insiste sur l'utilisation des structures étatiques (école, administration, armée) par des pouvoirs nationaux, parfois dès les années 1860, pour imposer une langue unique et standardisée (parfois quasiment inventée) à des populations aux parlés diversifiés, mais ne s'y opposant pas (malgré d'amers souvenirs d'enfance de certains intellectuels).
Racisme et hostilités entre nations
À ce sujet, les avis des historiens divergent quant à leur lien avec le nationalisme.
Benedict Anderson souligne que la nation inspire surtout l'amour, un amour qui « va souvent jusqu'au sacrifice », le nationalisme pensant en termes de « destin historique » alors que le racisme rêve de « domination éternelle » et trouve son origine dans les idéologies de classes, « surtout dans les prétentions des dirigeants à la divinité, et chez les aristocraties », dans un but de répression et de domination intérieures ; ce qui se retrouve aussi dans le racisme des « bourgeois gentilshommes » des empires coloniaux européens, alors que dans les mouvements nationalistes des décolonisations les manifestations de haine envers les colons sont très rares. Cet historien affirme que « des puissants […] menacés d'être exclus, ou marginalisés » dans les communautés nationales ont développé des « nationalismes officiels » « calqués sur les nationalismes populaires largement spontanés » mais qui furent des « politiques conservatrices, pour ne pas dire réactionnaires ».
L'historien Bernard Michel soutient qu'au XIXe siècle en Europe centrale, le nationalisme a permis le développement de réseaux de sociabilité nationaux concurrents et pacifiques, et n'est pas responsable de conflits armés (aux exceptions près des révolutions de 1848 et de la longue guerre entre les Hongrois et l'armée impériale de l'empire d'Autriche), mais que ceux-ci ont été déclenchés par des puissances impériales (puis au XXe siècle par des États à caractère totalitaire), les haines entre nationalités étant entretenues par les États voulant détourner le mécontentement populaire ou par les mouvements pangermanistes. Le seul conflit purement nationaliste étant la Première Guerre mondiale, entre Français et Allemands.
En ce qui concerne l'Europe, l'historienne Anne-Marie Thiesse affirme qu'après une première phase libérale-nationale où les idées libérales sont inspirées de la Révolution française, le printemps des peuples de 1848 met en lumière la problématique du territoire de chaque nation et donc les futurs conflits entre elles, notamment du fait de ce qui sera plus tard appelé les minorités nationales ; ceci étant visible dès cette époque par l'opposition entre le pangermanisme et le panslavisme. L'historienne souligne aussi le fait que certains pouvoirs monarchiques et certaines mouvances nationalistes comprennent qu'ils doivent s'associer pour assurer leur avenir respectif (ces monarques semblant peu ébranlables et les idées nationales s'avérant « puissamment mobilisatrices »). Elle rapporte également l'émergence de divisions au sein des mouvements nationalistes, entre « conservateurs, libéraux modérés ou avancés… ». L'unité allemande de 1871 en est un aboutissement.
De son côté, Eric Hobsbawm affirme que « les liens entre racisme et nationalisme sont évidents », et souligne les confusions de cette époque entre nation et race, associés à des idées d'hérédité et de pureté raciale, linguistique, etc. L'historien ne trouve pas surprenant que le nationaliste ait « rapidement gagné du terrain entre 1870 et 1914 » : les changements sociaux et politiques, le grand nombre de migrations augmentant le nombre de frictions entre groupes, la situation internationale ont fourni de multiples occasions de manifester de l'hostilité envers des étrangers, la démocratisation de la politique y contribuant. « Dans les puissances et les États-nations établis, le zèle patriotique des couches [sociales] intermédiaires était plus que bienvenu pour les gouvernants engagés dans l'expansion impériale et les rivalités nationales contre d'autres États ». Cet avis est similaire à celui des historiens Jean-Claude Caron et Michel Vernus.
Ernest Gellner affirme que le nationalisme est une vision égoïste de la politique, que la satisfaction de certains nationalistes implique la frustration des autres, et que l'unité politique territoriale ne devient ethniquement homogène que si on tue, expulse ou assimile tous les non-nationaux.
En ce qui concerne la France, Gérard Noiriel répertorie des rixes et violences entre ouvriers à la fin du XIXe siècle et constate que s'il y a toujours eu des violences entre ouvriers locaux et ceux venant d'ailleurs, considérer de manière systématique que ailleurs c'est un pays étranger date du milieu des années 1880 : avant, pour les ouvriers, venir d'un pays étranger ou d'une autre région française était équivalent. Toutefois l'historien note que l'on manque d'éléments pour étayer cette analyse. Dans ce contexte de crise économique de la seconde industrialisation et au sujet de la désignation des problèmes et des solutions, l'historien note aussi l'effet boule de neige entre la presse à la recherche de lecteurs, les politiciens à la recherche d'électeurs (la troisième république est établie depuis la fin de l'année 1870) et les ouvriers pouvant se plaindre, et il conclut que « la presse construit les stéréotypes sur lesquels vont s'appuyer les acteurs du champ politique pour élaborer leurs discours » et qu'à cette époque « un large accord existe […] pour affirmer qu'il faut protéger les Français de la concurrence des étrangers ».
Le philosophe israélien Yoram Hazony critique pour sa part la connotation négative du terme nationalisme, qu'il estime confondue avec l'impérialisme. Selon lui, cette doctrine serait positive dans le sens où elle se limiterait à « vouloir vivre dans un monde constitué de nations indépendantes » sans volonté d'hégémonie. Il l'oppose à l’« impérialisme libéral », qu'il définit comme la volonté de certains gouvernementaux occidentaux de déconstruire les souverainetés nationales, d'abord chez eux mais aussi de l'imposer au reste du monde, si besoin par la force, citant les exemples de la Yougoslavie, de l'Irak, de la Libye ou encore de l'Afghanistan.
Quelques typologies des nationalismes
Selon Denis Monière
Le politologue Denis Monière classe le nationalisme sous deux typologies :
- une typologie dite « classique », basée sur les critères d'appartenance, qui fait la distinction entre le nationalisme civique ou politique et le nationalisme ethnique ou culturel. Chacun renvoie à une conception de la nation bien particulière ;
- une seconde, basée sur des critères basés sur les objectifs, comprend quatre groupes : nationalisme de domination, nationalisme de libération, nationalisme de conservation, nationalisme de revendication.
Selon Pierre-André Taguieff
Pierre-André Taguieff distingue trois formes principales de nationalisme :
- le nationalisme ethnique, ou ethnonationalisme, qui est la forme de nationalisme dans lequel la « nation » est définie en termes d'appartenance ethnique (critère se voulant parfois « biologique », avec des recherches de marqueurs ADN, depuis le XXe siècle) ;
- le nationalisme civique, le plus souvent inspiré par des notions issues du droit du sol ;
- le nationalisme culturel, position intermédiaire entre les deux autres formes et dans lequel la nation est définie par une culture commune.
Deux principaux courants idéologiques en France
Le nationalisme contemporain en France peut se subdiviser en deux courants principaux :
- Le courant du « nationalisme révolutionnaire » de coloration athée, et parfois même néopaïenne, prônant un nationalisme européen influencé notamment par les idées de la Nouvelle Droite. Pour cette tendance le christianisme n'est qu'une parenthèse malheureuse de l'héritage européen, car il s'est constamment inscrit en faux contre les traditions païennes propres au Vieux Continent. L'Europe ne renouera véritablement avec ses racines propres qu'en rejetant le « poison » monothéiste.
- Le courant du « nationalisme contre-révolutionnaire » faisant référence au christianisme, au monarchisme, et au nationalisme traditionnel (qui conçoit la France comme un État-Nation depuis les rois capétiens). Le catholicisme a alors une place privilégiée dans l'identité de la nation française. Ce nationalisme fait souvent référence à la « chrétienté », et le nationalisme intégral de Charles Maurras en est une expression. Le nationalisme français, dit traditionnel, est l'héritier de cette conception.
Tendances de nationalismes
Nationalisme centripète (ou intégrateur)
C'est un nationalisme qui vise l'unification nationale de populations ayant des caractéristiques communes qui vivent dans différents États, où elles peuvent être des minorités nationales et donc dans ces États elles constituent des nationalismes centrifuges (c'est le cas du nationalisme kurde), ou elles peuvent être États nationalement homogènes mais séparés (c'est le cas des unifications de l'Italie et de l'Allemagne au XIXe siècle , bien que dans les deux cas le chevauchement avec l'Empire austro-hongrois complique la définition). En Amérique latine, il y a le cas du nationalisme ibéro-américain, proposé par des personnages historiques tels que Simón Bolívar, Francisco de Miranda, José de San Martín, José Miguel Carrera, , et , qui historiquement s'oppose à la désintégration de la Grande Patrie et plaide, entre autres, pour sa réunification.
Nationalisme centrifuge/indépendantiste (ou désintégrateur)
C'est un nationalisme qui cherche la sécession d'une partie du territoire d'un État habité par une population aux caractéristiques différenciées du groupe ethnique considéré comme majoritaire. Le groupe différencié peut être défini comme une minorité nationale. Ces cas se produisent dans des États caractérisés par le fait qu'ils sont considérés comme « multinationaux ».
On peut situer dans le courant indépendantiste :
- beaucoup de leaders d'anciennes colonies comme Mohandas Gandhi, qui se disait explicitement nationaliste,
- le nationalisme algérien,
- le nationalisme afrikaner, très vieux mouvement (dès 1850), qui a connu son âge d'or pendant l'Apartheid,
- une partie du nationalisme basque,
- le nationalisme occitan,
- le nationalisme galicien,
- l'indépendantisme catalan,
- le nationalisme irlandais, autant le politique, axé sur libération du joug britannique, que le culturel visant à rétablir la culture gaélique des Irlandais,
- le nationalisme libanais, le bloc national (Émile Eddé, Raymond Eddé),
- le nationalisme écossais,
- le nationalisme wallon,
- le nationalisme corse,
- le nationalisme niçois,
- le nationalisme savoyard,
- le nationalisme breton,
- le nationalisme portoricain,
- le nationalisme québécois,
- le nationalisme flamand,
- une partie du nationalisme valdôtain.
Quand l’entité dominante est un État, on parlera, suivant le degré d’autonomie souhaité, de régionalisme, d’autonomisme, de séparatisme (à connotation négative) ou de sécessionnisme.
Nationalisme économique
Il s'intéresse aux mécanismes de dépendance économique. Il maintient la nécessité pour les secteurs de base et les entreprises de l’économie de rester entre les mains du capital national, souvent du capital d’État, lorsque le secteur privé n’est pas en forme.
Les origines du nationalisme économique se trouvent dans la création d' entreprises d'État pour exploiter des produits stratégiques, comme la création de l'YPF pour le pétrole en Argentine en 1922, et plus tard dans les politiques de nationalisation mises en œuvre par un grand nombre de pays, parmi lesquelles se distinguent les suivantes : nationalisation du pétrole au Mexique en 1938, nationalisation du pétrole en Iran en 1951, nationalisation du canal de Suez en 1956 et nationalisation du cuivre au Chili en 1971.
Le nationalisme économique est également étroitement lié à la théorie de la dépendance développée par l'école développementiste latino-américaine, qui soutient que le système économique mondial a établi une division internationale du travail qui attribue la production industrielle, à haute valeur ajoutée, aux pays centraux et aux pays périphériques la production de matières premières, à faible valeur ajoutée. Le développementalisme soutient qu’il existe une tendance générale à la détérioration des termes de l’échange au détriment de la production agricole primaire et que les pays périphériques doivent promouvoir des politiques industrielles agressives pour briser le cercle vicieux du sous-développement.
La politique de privatisation suggérée par le Consensus de Washington à partir des années 1990 avait pour objectif principal, et largement atteint, d'inverser les mesures nationalistes prises par la plupart des pays périphériques pendant la majeure partie du XXe siècle.
À partir de la fin des années 1990, il semble y avoir une résurgence importante du nationalisme économique dans diverses régions du monde, dans un environnement mondialisé, lié aux accords d’intégration régionale. L'une de ses manifestations les plus importantes a été la nationalisation des hydrocarbures en Bolivie en 2006, sous le gouvernement d' Evo Morales et les accords d'infrastructure et de développement sous-régional conclus dans le cadre du Mercosur et de la Communauté sud-américaine des nations .
Beaucoup de ces expériences nationalistes sont étroitement liées aux revendications des syndicats et d’autres organisations sociales, prenant la forme d'un nationalisme populaire exprimé dans des mouvements politiques bénéficiant d’un large soutien de la population.
Nationalisme populaire/de gauche
Le nationalisme de gauche (dans certains contextes également appelé nationalisme populaire par ceux qui n'adhèrent pas à un cadre gauche-droite ou par opposition au national-conservatisme), décrit une forme de nationalisme qui repose sur des concepts philosophiques partagés avec différents secteurs de la gauche politique, comme ceux de justice sociale, de souveraineté populaire et d'autodétermination nationale (tant politique qu'économique).
Il comporte généralement une forte composante de nationalisme économique, c'est pourquoi il se produit principalement dans des pays économiquement dépendants ou sous-développés, qui cherchent à se développer grâce à l'intervention de l'État et à mettre l'économie au service d'intérêts nationaux considérés comme stratégiques. Il a aussi généralement une composante sociale, car il comprend que la nation n'est pas séparée des personnes qui l'habitent, et qu'une nation forte et développée ne peut être réalisée que par la justice sociale (en étant partisan de l'État-providence ou des États sociaux), car autrement , a déclaré que la nation serait plongée dans le chaos et un conflit permanent en raison de l'injustice et du déséquilibre social. Il est généralement lié au socialisme et cherche l'intégration politique des syndicats et d'autres entités intermédiaires au sein de l'État (certains secteurs[Lesquels ?] cherchent le remplacement total de la démocratie libérale , des partis politiques et du parlement, ne laissant que les syndicats), ainsi que l'intégration et la participation économique des travailleurs dans la gestion, la propriété et les bénéfices de l'entreprise nationale (à travers les syndicats) avec les employeurs (ayant l'État comme régulateur des relations de travail et de production), montrant ainsi leur opposition à la lutte des classes (certains gouvernements se sont déclarés anticommunistes). Le nationalisme populaire a tendance à mettre l’accent sur la laïcité au sein de ses doctrines, toutefois, certaines sont partisans d'une interprétation sociale de la religion.
Le nationalisme de gauche peut tout autant avoir une doctrine ethniciste que civique.
Nationalisme religieux
C'est la forme de nationalisme selon laquelle l'État tire sa légitimité politique d'une religion commune. Dans certains cas, cependant, la composante religieuse constitue davantage une étiquette que la véritable motivation du nationalisme d'un groupe. Par exemple, même si la plupart des dirigeants nationalistes irlandais du siècle dernier étaient catholiques, au XIXe siècle, et surtout au XVIIIe siècle, de nombreux dirigeants nationalistes étaient protestants. Les nationalistes irlandais ne se battent pas pour des distinctions théologiques, mais pour une idéologie qui identifie l'île d'Irlande avec une vision particulière de la culture irlandaise, qui pour de nombreux nationalistes inclut le catholicisme, mais pas comme élément prédominant. Pour de nombreuses nations contraintes de lutter contre les conséquences de l’impérialisme d’une autre nation, le nationalisme était associé à la recherche d’un idéal de liberté.
Le nationalisme catholique est une doctrine et un mouvement politique nationaliste et catholique, fondé sur la philosophie thomiste, la doctrine sociale de l'Église et le catholicisme social.
Le nationalisme pakistanais création du Pakistan est un exemple de nationalisme religieux fondé sur l’Islam dans la mesure où elle a pris les musulmans de l’Inde comme nation.
L'irrédentisme
L'irrédentisme vise à réunir en un seul état les locuteurs d'une même langue ou des populations historiquement divisées en plusieurs États, mais partageant des origines et des traditions communes. On peut situer dans ce courant :
- l' (en),
- l'irrédentisme albanais,
- le pangermanisme,
- l'irrédentisme arménien,
- l'irrédentisme azéri,
- l' (en),
- l'irrédentisme bulgare,
- l'irrédentisme chinois,
- l'unionisme coréen,
- l'irrédentisme italien (y compris en Corse),
- l'irrédentisme croate,
- l'irrédentisme espagnol,
- les projets d'annexion du Canada par les États-Unis,
- l'irrédentisme finlandais,
- l'irrédentisme français,
- l'irrédentisme grec (y compris à Chypre),
- les convoitises guatemaltèques sur le Belize,
- l'irrédentisme magyar,
- l'irrédentisme indien,
- l'irrédentisme indonésien,
- le paniranisme,
- l'unionisme irlandais,
- l'irrédentisme israélien,
- l'irrédentisme kurde,
- l' (en),
- l'irrédentisme mexicain,
- l'irrédentisme marocain,
- l'unionisme moldave,
- le Panmongolisme,
- l'irrédentisme néerlandais,
- l'irrédentisme népalais,
- l'irrédentisme philippin,
- l'irrédentisme roumain,
- l'irrédentisme russe (Eurasisme),
- l'irrédentisme serbe,
- le panslavisme
- l' (en),
- l'irrédentisme somalien,
- l'irrédentisme surinamien
- l'irrédentisme syrien,
- l'irrédentisme timorais,
- le panturquisme,
- l'irrédentisme ukrainien,
- l'irrédentisme vénézuelien,
- l'unionisme wallon,
- l'irrédentisme yémenite.
Le « nationalisme technologique »
a caractérisé un « nationalisme technologique » comme une tendance vers la construction et la légitimation de l’État-nation par des systèmes de transport et de communication financés et parrainés par les pouvoirs publics. Harold Innis, théoricien de la communication, amorce une réflexion sur le nationalisme technologique et sur la relation économique qui unit le Canada urbain au Canada rural, idées sur lesquelles s'appuie sa théorie des principales ressources.
Oppositions au nationalisme
- Karl Marx, puis certains théoriciens marxistes, se sont officiellement opposés au nationalisme, qu'ils présentaient comme une étape dans le développement des sociétés humaines, et avançaient l'idée qu'une internationale prolétarienne allait assurer la victoire de cette classe sociale. Toutefois, certains historiens considèrent que si les observateurs marxistes ont été perspicaces sur les rouages du nationalisme, leur combat politique pour s'opposer à l'envahissement du nationalisme dans les cœurs des prolétaires est un échec sans appel ou relatif, suivant les historiens.
- Les partis socialistes de tous les pays défendirent officiellement l'internationalisme, qui s'oppose au nationalisme. Ce tournant fut marqué, en France, par l'Affaire Dreyfus, au cours de laquelle le nationalisme en France devint une valeur de droite voire d'extrême-droite. Cependant, l'« internationalisme prolétarien » pouvait se joindre à une défense du patriotisme (par exemple chez Jaurès, qui déclare « Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d'internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l'Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène », ou chez le radical-socialiste Clemenceau, voire chez Bakounine qui distinguait le nationalisme en tant qu'idéologie d'État du patriotisme en tant que « sentiment naturel », même s'il pouvait se montrer très critique également envers ce dernier). Malgré l'internationalisme affiché, la majorité des socialistes se rallièrent aux bellicistes en 1914, puis, en France, la SFIO de Guy Mollet au colonialisme après 1945 - malgré l'opposition de certaines tendances. En 1995 le président François Mitterrand a déclaré : Le nationalisme, c'est la guerre !.
- Dans la pratique, le stalinisme se montra nationaliste par certains aspects ; tandis que les divers courants marxistes antistaliniens conservent des convictions internationalistes[réf. nécessaire].
- Les fédéralistes européens se définissent en opposition au nationalisme, identifié à la croyance en l'État-nation, et vu comme un facteur de guerre[réf. nécessaire].
- Parmi les utilisateurs de la langue espéranto, s'est développée depuis 1921 une organisation qui se nomme la SAT (abréviation en espéranto de Sennacieca Asocio Tutmonda qui signifie Association mondiale anationale) SAT - Sennacieca Asocio Tutmonda, l'une des plus importantes associations dans le milieu espérantophone. L'un de ses principaux fondateurs, Eugène Lanti, pseudonyme de Eugène Adam se disait lui-même anationaliste. Pour lui, l'Anationalisme s'opposait à l'internationalisme, qui était en fait de l'inter-nationalisme et donc une forme de nationalisme. Aujourd'hui, si tous les membres de SAT ne sont pas anationalistes, SAT possède en son sein une fraction anationaliste.[réf. nécessaire]
- Un des principaux critiques du nationalisme a été George Orwell : voir en particulier Notes sur le nationalisme, publié en mai 1945.
Nouvelles approches du nationalisme
Dans l’étude des nationalismes, de nouvelles approches permettent de comprendre les mouvements sociaux et politiques. Parmi elles :
- le nationalisme banal : concept de Billig s’inspirant de la pensée d’Hannah Arendt sur la « banalité du mal », donc les formes les plus subtiles des processus nationalistes et de l’attachement à la nation ;
- les théologies du nationalisme : étude des rituels nationalistes, explicites ou non, s’inspirant du domaine religieux, tels que les hymnes patriotiques ;
- le nationalisme du sentiment : cette approche postule que l’État cherche à s’approprier différents niveaux de sensoriums de sa population, par exemple avec des traditions musicales réappropriées. Ces procédés visent une incorporation émotionnelle de la nation afin qu’elle développe un attachement politique.
Nationalisme par pays
En Allemagne
Le XIXe siècle voit le développement de l'idée nationale allemande et l'unification de l’Empire allemand autour de la dynastie prussienne.
L'idée de l'unité des populations germanophones datait de fin du XVIIIe siècle, le théologien Johann Gottfried Herder en étant un de ses plus notables théoriciens. Toutefois, entre le temps de l'émergence des idées et l'unité politique, il se passera près d'un siècle, la dynastie de Prusse refusant en 1848 de recevoir la couronne impériale des mains des représentants du peuple réunis à Francfort. La création de l'Empire allemand se fait finalement sous l'égide du chancelier Otto von Bismarck, qui impose l'unification des États germaniques « par le haut » (par les monarques) après la guerre de 1870.
C'est en Prusse que se développe le plus tôt un sentiment national allemand. Battue par Napoléon Ier, la Prusse est affaiblie et cherche à se relever : elle cherchera dès lors à regrouper autour d'elle (quitte à combattre l'Autriche pour cela) le maximum d'États allemands. , ministre d'État prussien de 1804 à 1808 et Hardenberg, ministre des Affaires étrangères de 1804 à 1806, réforment l'État prussien ; Scharnhorst et Gneisenau, général et maréchal prussiens, réorganisent l'armée prussienne de 1807 à 1813 et y insufflent l'idée du sacrifice pour le salut commun des États germaniques.
C'est autour de la Prusse que se regroupent les patriotes allemands dans cette guerre patriotique et nationale que l'on appelle très vite les guerres de libération (Befreiungskriege). Apparaissent alors toute une série de libelles et de textes réclamant la constitution d'un État allemand groupant tous les peuples parlant la langue allemande, incluant au besoin des peuples en dehors de ce qui était jusqu'en 1806 le Saint-Empire. Ainsi se développe le Volkstum, rassemblement de tous les hommes de même langue, de même culture.
Au début du XIXe siècle, on disait ainsi que « la Prusse n'était pas un pays qui avait une armée, mais une armée qui avait un pays ». En effet, sur les 7 à 8 000 officiers de l'armée prussienne, en 1806, plus d'un millier d'entre eux étaient étrangers. Les étrangers étaient encore plus nombreux dans les armées de Frédéric le Grand (règne de 1740 à 1786), l'armée ayant été partiellement « nationalisée » sous Frédéric-Guillaume III (1797-1840) à la suite des réformes de Gneisenau et Clausewitz.
Il n'y a cependant pas un, mais trois nationalismes très différents en Allemagne : l'un aristocratique (pour lequel l'être humain commençait au baron, comme disait Metternich), le deuxième bourgeois-conservateur, et le troisième populaire-romantique, manifesté au Parlement de Francfort (considéré comme « dangereux » par les aristocrates). Il faudra un siècle pour les unifier et les concrétiser par des mesures politiques : progressivement, la liberté de circulation au sein des États allemands est instaurée, un traité des laissez-passer (1850) étant signé entre la majorité des États, suivi d'un autre en 1865 (non signé par la Prusse) qui abolit la nécessité des passeports, et enfin d'une loi de 1867 négociée sous l'égide de Bismarck qui supprime les restrictions à la liberté de circulation visant les « classes dangereuses ».
Dans l’Empire austro-hongrois
L'identité binationale en Autriche-Hongrie crée une situation particulière dans cet État, Empire central en Europe. Les germanophones et les Magyars étant les communautés linguistiquement, culturellement, socialement, économiquement et politiquement dominantes, l'Empire est ressenti par les autres peuples regroupés sous l'autorité des Habsbourg et de l'aristocratie autrichienne et hongroise, comme un État étranger à eux et oppresseur. De ce fait, le XIXe siècle voit la naissance ou l'affirmation de sentiments nationaux opposés aux Habsbourg, centrifuges et/ou irrédentistes, avec la « Renaissance nationale » tchèque (publication du Dictionnaire tchéquo-allemand dans les années 1840 par Josef Jungmann) et le Panslavisme chez les autres slaves de l'Empire, tandis qu'Italiens et Roumains regardent respectivement vers l'Italie et la Roumanie auxquelles ils espèrent être un jour rattachés. Cette situation mènera à la dissolution de cet empire à l'issue de la Première Guerre mondiale.
En Belgique
En Espagne
En France
En France, le concept de nation est hérité de la Révolution française.
On vit en effet apparaître, au début de la Révolution, une société, le Club de 1789, plutôt modéré, qui se réclamait du patriotisme. Une autre société, que François Pairault décrit comme beaucoup plus radicale, apparut par la suite (1792) : la Société patriotique du Luxembourg.
Il en découle une politique dont les objectifs sont essentiellement l'indépendance, l'unité et la prospérité de sa propre nation et de son peuple. Le nationalisme base l'identité d'un individu sur son rapport à une nation.
C'est, dans la continuation de cette tradition inspirée de la Déclaration des droits de l'Homme de 1789 (article III), qu'en 2024 Henri Temple développe, l'idée de Nationisme en une somme de 470 pages, la première et la seule étude complète sur ce concept moderne, proposé par Pierre-André Taguieff puis esquissé par Emmanuel Todd. Ce concept est présenté comme une alternative rationnelle, démocratique et efficace, tant aux nationalismes et impérialismes agressifs qu'au mondialisme.[non neutre]
En Italie
Le XIXe siècle voit le développement de l'idée nationale italienne et l'unification de l’État italien autour de la dynastie de Piémont-Sardaigne.
En Haïti

Le nationalisme haïtien s'est développée lors de l'occupation américaine d'Haïti au 28 juillet 1915. Dans le dernier quart du XIXe siècle, l'économie haïtienne était contrôlée par des investisseurs étrangers, tels que les Allemands, qui intervenaient dans la politique intérieure du pays, les États-Unis envahissent et occupent Haïti. Influencés par le Corollaire Roosevelt, les États-Unis désiraient éloigner la concurrence européenne et de suivre et de restaurer la stabilité politique en Haïti à la suite du déclin du . Lors de l'occupation, les États-Unis ont désigné le sénateur Philippe Sudre Dartiguenave pour être le président de la République.
La population haïtienne manifestait leur opposition à l'opposition dans les journaux tels que Haïti Intégrale, La Patrie, La Ligue et La Tribune. En 1915, le parti l’Union Patriotique est fondée, dont Georges Sylvain est cofondateur. En 1918, Charlemagne Péralte et Benoît Batraville mènent des révoltes paysannes, surnommés les cacos, contre l'invasion des États-Unis et l'imposition de la corvée. L'année suivante Charlemagne Péralte déclare un gouvernement provisoire au nord du pays et il fut exécuté par les Américains la même année. En 1921, Union Patriotique prit de l'ampleur et comptait plus de 16 000 membres dans tout le pays.
En 1928, dans le domaine de l'ethnologie, Jean Price Mars initie un intérêt nouveau pour l'héritage africain dans le folklore et la culture populaire et paysanne haïtiens et dans la culture populaire haïtienne et pour la religion vaudou.
Au Japon
Le nationalisme moderne japonais se développe d'abord durant l'Ère Meiji (1867-1912). À ce moment-là, il est défensif, visant à préserver l'indépendance du Japon face à la menace du colonialisme occidental symbolisé par la politique de la canonnière menée par le commodore Perry en 1853 et par les traités inégaux de 1858. Ce nationalisme devient expansionniste sous l'ère Shōwa. Il est basé alors sur la supériorité de la race nipponne, le monarchisme, le militarisme et l’expansionnisme.
En Chine
Au Royaume-Uni
Les nationalistes irlandais s'organisent et créeront en 1905 le Sinn Féin et l'IRA (parties revendiquant l'indépendance, l'IRA utilisera la violence pour se faire connaître…). Pendant la Première Guerre mondiale, les Irlandais se révolteront et la répression sera féroce.
Quoique les idéologies nationales du pays de Galles et de l'Écosse n'aient pas atteint le degré de violence précité, ces deux autres nations formant l'État plurinational de Grande-Bretagne ont également développé des nationalismes ; celui d'Écosse échoue en 1930, là où il réussira en 1997 concernant la souveraineté autonomique, en se réformant considérablement (le visage du nationalisme écossais contemporain est bien différent des années 1930).
En Russie
Empire russe
Dans l'Empire russe, multinational, les Slaves orientaux sont majoritaires et le régime tsariste, aristocratique et coupé de la population, laisse la plus grande partie de celle-ci dans l'illettrisme. Néanmoins, le sentiment national russe, véhiculé par les instituteurs et les popes, se répand, y compris chez les Biélorusses (alors appelés Russes blancs) et les Ukrainiens (alors appelés Petits-russes). Il est favorisé par la politique impériale de russification qui, en revanche, heurte les autres peuples de l'empire, et notamment ceux d'Europe (Finnois, Baltes, Polonais, Roumains, une partie des Ukrainiens) et du Caucase, mais aussi, dans une moindre mesure, les musulmans d'Asie centrale (révoltes des Basmatchis dans les actuels Ouzbékistan et Turkménistan). Ces peuples développent d'autant plus facilement leurs propres nationalismes, que leur niveau d'instruction est généralement supérieur à celui des masses russes, par exemple en Pologne. L'antisémitisme du régime et les pogroms à répétition suscitent aussi un nationalisme (et les ligues d'auto-défense) chez les Juifs : ce nationalisme est initialement fortement teinté de socialisme (fondation du Bund). Cette situation provoque des courants d'émigration (surtout chez les Juifs) et mènera, à l'issue de la Première Guerre mondiale, à l'indépendance de la Finlande, des pays baltes, de la Pologne, de l'Ukraine, de la Bessarabie, de la Géorgie et de l'Arménie ; le gouvernement bolchevik parviendra à reprendre la Géorgie, l'Arménie et l'Ukraine en 1920-1924, la moitié orientale de la Pologne en 1939, les pays baltes et la Bessarabie en 1940.
L'Ère communiste
Pour contrôler les nationalismes, l'URSS se constitue en 1922 en État fédéral, mais ce contrôle ne peut fonctionner que dans le cadre d'un communisme dictatorial. La politique à l'égard des nationalismes varia fortement. Lénine, pour prendre le pouvoir, utilisa de manière pragmatique les nationalismes et le droit à l'autodétermination. Lors de la guerre civile, des concessions furent accordées, notamment pour l'Ukraine, la NEP qui enrichit les nationaux mais aussi le nom de l'État qui ne contient pas le terme de « Russe ». La création des entités territoriales fut assez laborieuse pour plusieurs républiques soviétiques. Les concessions sont importantes par rapport au dogme marxiste et au programme des bolchéviques mais la répression peut être lourde (soulèvement géorgien de l'été 1924). Staline s'attaqua aux élites nationalistes, mais reste dans le dogme définit en 1923. Dans les années 1930, il entreprit une politique prônant le nationalisme russe et la russification de certaines républiques soviétiques. La démarche selon le terrain n'est pas uniforme. Durant la Seconde Guerre mondiale, les petites nationalités suspectes ont souffert des déportations soviétiques.
Sous l'ère Brejnev, l'objectif de la « Fusion des nationalités » est abandonné.
Le problème est couvert jusqu'à la libéralisation des libertés civiles revenues à l'issue de la perestroïka et de la glasnost, ils ont ressurgi d'autant plus intensément et ont abouti à l'éclatement de l'État soviétique, comme l'avaient d'ailleurs prédit Andreï Amalrik en 1970 et Hélène Carrère d'Encausse en 1978.
Fédération de Russie
En 2013, le nationalisme russe, localement dénommé « patriotisme », se traduit par une nostalgie de l'URSS. Pour Myriam Desert, « S’il y a un point d’intersection de toutes les forces politiques et religieuses, de toutes les composantes nationales-ethniques (natsional’nyj), ce ne peut être que le rapport à l’URSS, quel que soit le nom qu’on lui donne, Russie ou Union Soviétique, qui doit être restauré comme patrie ».
« Depuis son arrivée à la tête de son pays en 2000, Vladimir Poutine a placé le patriotisme au cœur de la politique de l’État, la rhétorique patriotique des autorités russes s’accentuant depuis le début de l’offensive russe, en Ukraine, le 24 février (2022), »
En 2014, « en Russie la force motrice du “patriotisme” est “la lutte pour les Russes” d’Ukraine »[réf. non conforme]
Dans les Balkans
Le XIXe siècle voit la propagation de l'idée nationale dans les Balkans et chaque peuple, défini par son histoire et sa langue, aspire à l'indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman et à son unification au sein d'un seul État. Albanais, Bulgares, Grecs, Macédoniens, Roumains, Serbes s'émancipent par étapes, mais ils sont instrumentalisés par les grandes puissances qui, de plus, cherchent à ménager l'Empire ottoman ; leurs populations sont imbriquées dans de nombreuses régions et leurs frontières posent des problèmes tranchés parfois arbitrairement par le congrès de Berlin et par les deux guerres balkaniques, ce qui entretient et parfois exacerbe les tensions nationalistes.
Si au début du XXe siècle les dynamiques de rassemblement prédominent (fondation du royaume des Serbes, Croates et Slovènes en 1918), elles ne profitent pas également à tous (Albanais et Bulgares ne parviennent pas à se regrouper tous). Des ressentiments s'accumulent, qui s'exprimeront durant la Seconde Guerre mondiale (camp de concentration de Jasenovac) et à partir de 1992 et aboutiront à la fragmentation de la Yougoslavie en pas moins de six ou sept États dont quatre utilisent la même langue mais la dénomment différemment, et dont deux sont à peine plus grands qu'un département français ou une province belge (le Kosovo et le Monténégro).
Dans l'Empire ottoman
À la fin du XIXe siècle, le nationalisme turc se manifeste dans le mouvement Jeune Turc qui, à ses débuts, est surtout réformateur et non xénophobe. En réaction au recul de l'Empire en Europe (face aux États des Balkans) et au nationalisme des Grecs et des Arméniens de l'empire (qui font craindre des pertes territoriales en Anatolie, qui se produisent en 1919), le nationalisme turc devient de plus en plus xénophobe vis-à-vis des minorités de l'Empire et finit par mener, pendant et après la Première Guerre mondiale, à la première grande purification ethnique du XXe siècle : le génocide arménien et grec accompagné, au terme du traité de Lausanne, de l'expulsion de la grande majorité des chrétiens survivants.
Ultérieurement, c'est l'affrontement des nationalismes turc (devenu conservateur) et kurde (devenu majoritairement marxiste) qui mènera, en Anatolie orientale, à des conflits armés.
Évolution chronologique
Sur le continent américain
En Amérique du Nord

En Amérique du Sud
En Europe
Le nationalisme romantique
En dehors de la philosophie des lumières, le XVIIIe siècle européen voit éclore une littérature qui se veut fondée sur des textes populaires, tutoyant la littérature classique et haussant les peuples au rang d'héritiers de dignes traditions culturelles, ce qui s'avérera comme un pas vers une légitimité d'existence politique. Ce nationalisme se développe dans les salons littéraires, dans les maisons d'édition, et, progressivement, dans la bourgeoisie lettrée européenne.
En 1763, la publication par James Macpherson des œuvres du barde écossais Ossian suscite un grand enthousiasme : cette poésie gaélique, supposée ancestrale, sera brandie comme une œuvre équivalente à celles d'Homère ou Virgile, et autres grands classiques de la littérature antique. En 1817, une commission d'experts universitaires conclut que ce texte n'a rien d'authentique. Ce texte est le premier du genre (du moins le premier ayant un tel succès) : bien d'autres suivront à travers toute l'Europe, et cela durant tout le XIXe siècle,. Dans toute l'Europe littéraire voient le jour des théories sur les peuples et de leur continuité dans le temps. Un des plus notables théoriciens étant Johann Gottfried Herder, synthétisant les idées neuves de son époque telles que : la lutte contre le monolithisme culturel et le despotisme politique, les aspirations au bonheur et à la liberté, le rejet des séparations entre les ordres sociaux, l'élan vers le progrès et la redécouverte de la nature et des traditions. Chaque redécouverte d'une épopée, d'une tradition populaires reçoit le soutien international des lettrés ; du moins jusqu'au milieu du XIXe siècle : après certaines rivalités se font jour entre les différents nationalismes qui ont de plus en plus d'effets politiques.
De la Révolution française au Printemps des peuples
Après le Bill of rights limitant le pouvoir du roi d'Angleterre et la guerre d'indépendance des États-Unis, la Révolution française consacre l'importance politique des sujets d'un roi, en Europe c'est la première prise du pouvoir au nom d'un peuple. Mais son écho sera faible dans les populations européennes. Les guerres napoléoniennes stimuleront, par opposition, les nationalistes européens (à cette époque présents seulement dans une frange restreinte de la population) en les amenant à se poser le problème de l’État comme protecteur, en particulier ceux de langue allemande, mais aussi en Espagne.
En 1815, par le traité de Vienne la Sainte-Alliance consacre la toute-puissance des trônes sur le destin des pays et ses membres se liguent contre toute volonté expansionniste de la France. Toutefois deux entorses majeures vont révéler les limites de ce principe dynastique, en novembre 1830 lors d'une conférence réunissant à Londres les grandes puissances (Grande-Bretagne, Russie, Autriche, Prusse et France). L'indépendance de la Belgique, réclamée par des manifestations populaires, en est la première, et semblait sans conséquence stratégique bien qu'encourageant les révisionnistes (nationalistes) de l'ordre de Vienne. Les insurgés grecs contre l'Empire ottoman obtinrent aussi le soutien de ces puissances dynastiques réunies du fait « de leur quête d'intérêts particuliers, le plus souvent rivaux ».
Le Printemps des peuples de 1848, impulsé en France à (presque) toute l'Europe, est un ensemble de mouvements nationalistes insurrectionnels aux objectifs assez distincts et en général animés par la classe moyenne et universitaire, mais dans certains cas par une petite noblesse opposée à un pouvoir central dynastique dans lequel elle ne se reconnaît pas (cas magyar). La faiblesse numérique qui découle de l'étroite assise populaire de ces mouvements explique qu'ils n'aient pas résisté longtemps aux répressions des armées fidèles aux dynasties, toutefois le cas de la révolte magyar qui a tenu tête aux armées autrichiennes a permis d'illustrer la solidarité des dynasties contre tout nationalisme : l'empire de Russie est intervenu dans l'empire d'Autriche pour mater cette révolte (il faut dire que l'Empire russe avait déjà dû réprimer une révolte polonaise en 1830 et ne voulait pas qu'elle fût ranimée). Ces mouvements relativement populaires ont été l'aboutissement d'une évolution nationaliste des idées dans une part croissante de la population ; leur échec général a semblé définitif à nombre de protagonistes.
Du printemps des peuples à 1918
Après le printemps des peuples, et parfois avant (comme pour la Russie), des conseillers de couronnes comprennent que le nationalisme est une puissance avec laquelle il faut compter. En plus de leurs stratégies d’alliances déjà connues, les États cherchent alors à favoriser les nationalismes internes aux royaumes rivaux et à contenir ceux qui pourraient diminuer leur propre puissance.
Dans le but de fissurer le front uni du traité de Vienne contre la France, Napoléon III déclare officiellement vouloir favoriser le nationalisme à travers l'Europe, ce qu'il fera notamment pour constituer un État italien allié et diminuer la puissance du pape, tenter de faire éclater l'empire des Habsbourg (en aidant le nationalisme serbe, entre autres), jouant sur le nationalisme polonais pour contrer de l'intérieur l'Empire russe et la Prusse.
Sous l'impulsion de Bismarck, la Prusse attire à elle les petits États allemands (germanophones), en se présentant comme puissance protectrice et en s'alliant la bourgeoisie commerçante par le biais de traités commerciaux unifiant le marché. Elle rentre alors en concurrence avec l'Empire des Habsbourg en cherchant à s'allier ses populations germanophones.
L'Empire russe et celui des Habsbourg aident et se posent en recours de diverses populations sous la domination de l'Empire ottoman, pour mieux le dépecer. La couronne d'Angleterre s'oppose aux nationalismes pour contrer toute nouvelle montée en puissance de la France et limiter l'extension de l'Empire russe qu'elle voit comme un solide concurrent.
Finalement, ces stratégies guerrières favorisent les nationalismes qui se développent et rivalisent les uns avec les autres pour leurs droits au sein des États. La Prusse devient le centre d'un État Allemand où les représentants de la population prennent un poids politique croissant ; l'Italie se constitue laborieusement et suivant le modèle français (le Risorgimento se conclut en 1870) ; sans pour autant avoir tenté de développer un nationalisme qui lui soit propre, l'Empire des Habsbourg semblait inébranlable aux contemporains, mais il se parcellise progressivement en États nationalistes ; sous la crainte de l'éclatement (à la suite de la révolte polonaise de 1863) l'Empire russe se lance dans une russification forcée de ses populations qui exacerbe même les nationalismes latents dans l'Empire et dans lesquels les révolutions russes (de 1905 et 1917) trouveront des appuis. Au croisement de toutes les tensions se trouvent les Balkans : nationalismes d'émancipation, violents et en concurrence les uns avec les autres, intérêts géostratégiques rivaux de toutes les grandes puissances européennes qui soufflent le chaud et le froid, oppositions symboliques (Europe-Asie, oppositions religieuses), imbrications étroites de différentes populations se réclamant de nationalités différentes ce qui rend plus complexe qu'ailleurs le tracé de frontières les séparant (le problème est similaire dans l'Empire des Habsbourg). Cette région sera quasi continuellement le théâtre de guerres au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle : cette « poudrière de l'Europe » donnera un prétexte au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
À partir des années 1870 en France, Allemagne, Italie se développe un nationalisme « agressif », différent de celui des révolutions de 1848 : « nourri des bouleversements sociaux et économiques que produisait le déracinement des populations », « il n'est plus un instrument d'émancipation à l'égard de la société d'Ancien Régime […], il est devenu un instrument d'intégration et de mobilisation des populations à une politique impérialiste ».
En 1914, les nationalismes en Europe sont devenus un rouage social important et pris dans les oppositions entre États, s'opposent les uns aux autres. Durant la Première Guerre mondiale, les États mobiliseront les populations par des arguments nationalistes, et aux différentes étapes de cette guerre, même les pacifistes les plus volontaires (forts rares) ne trouverons pas d'argument anti-nationaliste, seuls Lénine et les Bolcheviks considéreront la paix préférable à la victoire nationaliste. Pour autant, les documents intimes consultables montrent plus une démoralisation chez les soldats qu'une exaltation nationaliste.
De 1918 à 1945
De 1945 à 1989
Après 1989
Les politologues Danic et Ian Parenteau relèvent que malgré un « positionnement multiple » du nationalisme sur l'axe gauche-droite, « sur le continent européen les idéologies nationalistes prennent la plupart du temps place à droite du clivage politique, positionnement qui se conjugue suivant la gamme offerte sur cette aile, depuis le centre droit jusqu'à l'extrême droite ».
En Asie
Le Japon
La Chine
Être chinois, avant le XXe siècle, se reconnaît à trois facteurs principaux : être sous l'influence de l'administration de l'Empereur ; avoir des pratiques culturelles chinoises, dont les rites (mariages, funérailles, etc) mais aussi dans les pratiques quotidiennes, comme l'art culinaire ; être de descendance chinoise. Jusqu'à la dynastie mandchoue, une représentation concentrique du monde prévaut : le noyau central est chinois, un premier cercle l'entourant est constitué des « barbares cuits », c'est-à-dire partiellement acculturés, viennent ensuite les « barbares crus » ayant gardés leurs coutumes propres. Dans cet ordre d'idée, on peut devenir chinois, se siniser. Mais les cultures et les pratiques dites chinoises sont multiples et locales : les critères culturels et rituels sont donc locaux. La généalogie chinoise est alors une création a posteriori : quand on se sent chinois, on sinise ses propres ancêtres et être chinois devient un héritage de longue date.
Le XXe siècle a vu arriver des notions occidentales nouvelles, dont celle de nation qui est alors comprise comme une conception raciale, biologique, au travers des filiations patrilinéaires. L’Empereur est alors vu comme l'ancêtre mythique de la race chinoise. En 1911, à la création de la république de Chine (provisoire) de Sun Yat-sen, ont été reconnues cinq populations distinctes constituant la population chinoise : les Hans (« majoritaires »), les Mandchous, les Mongols, les Tibétains et les Musulmans. Sous le régime communiste, la Chine est officiellement un « État multinational unifié », avec 56 « nationalités » officielles, et le droit à la nationalité est un droit du sang. Le XXe siècle a été dominé par une intelligentsia persuadée que la culture traditionnelle chinoise est archaïque et ne correspond pas aux défis modernes : la nation chinoise s'oppose alors à la tradition culturelle chinoise et ne s'y réfère pas. L'appartenance à une province, à un pays local est de mise, même si la famille a quitté ce lieu ancestral depuis plusieurs générations, et une appartenance provinciale revendiquée correspond à des réseaux d'entre-aides. De manière plus explicite qu'à l'époque impériale, la Chine s'envisage plurielle sur son propre territoire avec des provinces ayant des marges d'initiatives importantes, mais pas dans le domaine politique. Par exemple, si la sinisation de l'ensemble de la population est avancée, nombre d'ethnies officiellement reconnues ont leur propre langue comme langue d'enseignement du primaire au supérieur, mais aussi dans la presse écrite et audio-visuelle, et les cadres doivent apprendre la langue de la province où ils sont en poste.
Traditionnellement, l'exil était regardé comme une trahison. Désormais, ce regard s'est adouci bien qu'à partir de 1980 le droit du sol prévale dans le droit à la nationalité et que la double nationalité soit interdite : on parle de « citoyens étrangers d'ascendance chinoise » et la Chine culturelle semble retrouver du crédit.
Dans le monde arabe
En éclate la grande révolte arabe dans les provinces de la péninsule arabique jusque-là occupées par l'Empire ottoman. Cette révolte, menée par le chérif de La Mecque Hussein Ben Ali, dura de à . Elle éclata à la suite de la montée du nationalisme arabe dans la région, lui-même alimenté par les Britanniques présents sur place, et notamment l'officier Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d'Arabie.
En Afrique
Théoriciens du nationalisme
- Michel Aflaq
- Benedict Anderson
- Otto Bauer
- Michael Billig
- Craig Calhoun
- E.H. Carr
- Karl Deutsch
- Thomas Hylland Eriksen
- James Fearon
- Joshua Fishman
- Clifford Geertz
- Ernest Gellner
- George Grant
- Johann Gottlieb Fichte
- Ernest Gellner
- Giovanni Gentile
- Johann Gottfried von Herder
- Eric Hobsbawm
- Miroslav Hroch
- Michael Ignatieff
- Will Kymlicka
- Arend Lijphart
- Michael Mann
- Charles Maurras
- Anne McClintock
- Friedrich Meinecke
- David Miller
- Benito Mussolini
- Ernest Renan
- Rudolf Rocker
- Jean-Jacques Rousseau
- Edward Said
- Michel Seymour
- Hisham Sharabi
- Anthony D. Smith
- Timothy D. Snyder
- Yuli Tamir
- Charles Taylor
- Charles Tilly
Notes et références
- Gellner 1989 (1983 pour l’édition anglaise), chapitre 1. Le terme de principe politique est repris dans Hobsbawm 1992, chapitre I et revendiqué comme venant du texte de Ernest Gellner.
- Comme il est souligné dans Michel 1995, Introduction, page 13, ni Ernest Gellner ni Benedict Anderson ne considèrent le nationalisme comme une idéologie. De son côté Eric Hobsbawm ramène les idées nationalistes à l'égalité « nation = État = peuple », ajoutant que les autres détails sont propres à chaque nation suivant son histoire, voire à chaque auteur, et ont été « houleusement débattus » au XIXe siècle par des théoriciens (Hobsbawm 1992, chapitre I).
- Hobsbawm 1992, chapitre IV.
- Jean Claude Caron, Michel Vernus, dans la Conclusion générale, p. 438 et suivantes de leur livre L'Europe au XIXe siècle : Des nations aux nationalismes, aux éditions Armand Colin, 2008, (ISBN 9782200217112).
- Noiriel 2009, p. 162-170 : En France, au XIXe siècle, ce mouvement politique s’est vite répandu dans certaines couches de la population ouvrière (les ouvriers de la génération de l’artisanat, en bref, pas tellement celle de la grande industrie qui s’en est démarqué explicitement en 1888 au 3e ), sous l’impulsion de partis de gauche : le patriotisme/nationalisme est alors opposé au capitalisme.
- Beissinger, Mark. Nationalist Mobilization and the Collapse of the Soviet State. Cambridge University Press, 2002. p.8.
- Krikorian, Shant. «The Demise of the USSR in the Face of Nationalism « https://web.archive.org/web/20191121034344/https://prospectjournal.org/2010/12/01/the-demise-of-the-ussr-in-the-face-of-nationalism/ »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), ». Prospect: Journal of International Affairs. , 1er décembre 2010.
- (en) Valerie Bunce, « Comparative Democratization: Big and Bounded Generalizations », Comparative Political Studies, vol. 33, nos 6-7, , p. 703-734 (ISSN 0010-4140, DOI 10.1177/001041400003300602, S2CID 153875363, lire en ligne)
- (en) Matthew Adam Kocher, Adria K. Lawrence et Nuno P. Monteiro, « Nationalism, Collaboration, and Resistance: France under Nazi Occupation », International Security, vol. 43, no 2, , p. 117-150 (ISSN 1531-4804, DOI 10.1162/isec_a_00329
, S2CID 57561272, lire en ligne)
- (en) Bart Bonikowski, Yuval Feinstein et Sean Bock, « The Partisan Sorting of "America": How Nationalist Cleavages Shaped the 2016 U.S. Presidential Election », American Journal of Sociology, vol. 127, no 2, , p. 492-561 (ISSN 0002-9602, DOI 10.1086/717103, S2CID 246017190, lire en ligne)
- Girardet 1996, chapitre 1.
- Thiesse 1999, première partie, chapitre 4.
- Anderson 1996, chapitre 5.
- Bénéi, Veronique (2016) "Nationalisme", in Anthropen.org, Paris, Éditions des archives contemporaines.
- (es) Comunidades imaginadas: Reflexiones sobre el origen y la difusión del nacionalismo.,
- (es) Ernest Gellner, Naciones y nacionalismo.,
- Gilles Ferréol (dir.), Dictionnaire de sociologie, Armand Colin, Paris 2010, (ISBN 9782200244293).
- Claude Orrieux et Pauline Schmitt-Pantel, Histoire grecque, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-062569-8, lire en ligne).
- Kymry ou Kymru, et non Kymri'', le pays de Galles. Le singulier est Kymro, qui suppose en vieux celtique Com-brox, pluriel Com-broges, « gens du même pays, compatriotes », nom que se sont donné, vers le VIIe siècle, les Bretons en lutte avec les Saxons. Kymry a compris non seulement le pays de Galles actuel, mais encore le nord de l'Angleterre breton jusqu'à la Clyde ; le nom de Cumberland en vient. Cette extension du pays des Kymry a amené les auteurs des romans français de la Table ronde à placer en Nord-Galles des villes du Nord de l'Angleterre, Longtown, par exemple (Longuetown), qui est située à l'extrémité septentrionale du Cumberland (Paulin Paris, Les Romans de la Table ronde, I, p. 280). Sur Kymro et Kymry, v. J. Loth. Revue celt. XXX, p. 384.
- Le terme « communauté de destin » apparaît d’abord en allemand (Schicksalsgemeinschaft) en 1936 sous la plume du théologien catholique autrichien Alois Carl Hudal dans son ouvrage Die Grundlagen des Nationalsozialismus, (« Les bases du national-socialisme ») 1936, dans le sens de « courant de l’histoire et tendances de l’évolution d’une nation » : cf. Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme, tome Sur l’antisémitisme, trad. par Micheline Pouteau, Calmann-Lévy, Paris 1973 ; trad. révisée par Hélène Frappat, Gallimard, coll. « Quatro », Paris 2002 ; éd. poche, Seuil, coll. Points/Essais, no 360, Paris 2005. (ISBN 978-2-02-086989-8).
- C’est le cas des Cimmériens, Pélasges, Peuples de la mer, Garamantes, Xiongnu, Huns, Avars, Onoghoures, Khazares, Bulgares, Alains, Vikings, Varègues, Magyars, Pétchénègues, Coumans, Mamelouks, Seldjouks, Moutons noirs, Bonnets noirs, Baïaches, Tsiganes, Yéniches, Tinkers, Juifs (Theodor Much: Kein Konsens in Sicht: Kann "Judentum" definiert werden? et bien d’autres.
- Expression du Pr. Jean Ravenstein de l’Université de Marseille.
- Ernest Lavisse (dir.), Histoire de France, cours élémentaire, 1913.
- Chapitre Le protonationalisme populaire dans « Nations et nationalismes depuis 1780 : programmes, mythe et réalité » par Eric Hobsbawn, Gallimard, 1992 (éd. originale : Nations and Nationalism, 1990).
- Raoul Girardet, « Nationalisme », Encyclopædia Universalis.
- Jacques Bainville, Histoire de Trois générations, Fayard, 1918.
- Gellner 1989 (1983 pour l'édition anglaise), chapitres 5 et 6 développe cette idée, Hobsbawm 1992, chapitre I soutient cela, ainsi que dans Caron et Vernus 2008, Conclusion générale : p 433 et suivante. Anderson 1996, chapitre 2 évoque capitalisme en général mais insiste plus sur l'importance du capitalisme de l'imprimerie à partir du XVIe siècle.
- Michel 1995, Introduction, page 13.
- Hobsbawm 1992, chapitre I.
- Ernest Gellner dans Nations et nationalisme (chapitre 3 et 6, en particulier).
- Sur ces points Benedict Anderson et Ernest Gellner sont les plus précis.
- Anderson 1996, chapitre 4, page 88.
- Anderson 1996, chapitre 2, page 54.
- Anderson 1996, chapitre 3.
- Anderson 1996, Préface à l'édition française, 1996.
- Gellner 1989 (1983 pour l'édition anglaise), chapitre 2.
- Eric Hobsbawm, chapitre II.
- Thiesse 1999, première partie, chapitre 2, pages 67-68.
- Gellner 1989 (1983 pour l'édition anglaise), chapitre 3.
- (en) Ernest Gellner, Nations and nationalism, Cornell University Press, (ISBN 0-8014-1662-0, 9780801416620 et 0801492637, OCLC 10169079).
- Gellner 1989 (1983 pour l'édition anglaise), chapitre 6 et 7.
- (en) Pierre Bourdieu, Reproduction in education, society and culture, Sage, (ISBN 978-1-84860-929-7 et 1848609299, OCLC 47011818).
- Gellner 1989 (1983 pour l'édition anglaise), chapitre 4, p. 65.
- Anderson 1996, chapitre 1, p. 51-52.
- Benedict Anderson précise bien, dans la première note du chapitre 3, que pour lui un créole est une « personne d'ascendance européenne pure (tout au moins en principe), mais née aux Amériques (puis, par extension, partout hors d'Europe). ».
- Anderson 1996, chapitre 3, p. 61.
- Anderson 1996, chapitres 5 et 6.
- Michel 1995, chapitre X.
- Par exemple : dans Anderson 1996, Thiesse 1999, Michel 1995.
- Anderson 1996, chapitre 7.
- Michel 1995, chapitre VII.
- Michel 1995, chapitre IX.
- Anne-Marie Thiesse est historienne, membre du CNRS : recherche de fiche du personnel du CNRS.
- Caron et Vernus 2008, p. 286.
- Gellner 1989 (1983 pour l'édition anglaise), chapitre 1.
- Noiriel 2009, chapitre III.
- Noiriel 2009, conclusion, p. 672.
- Yoram Hazony, interviewé par Paul Sugy, « Yoram Hazony : "Les nouveaux universalistes vouent aux gémonies l'indépendance nationale" », Le Figaro Magazine, semaine du 21 décembre 2018, p. 38-41.
- Denis Monière, Pour comprendre le nationalisme au Québec et ailleurs, Montréal : Les Presses de l'Université de Montréal, 2001, p. 11-14.
- Pierre-André Taguieff, La revanche du nationalisme, Puf, 2015, 196
- Jacques Marlaud, Le Renouveau païen dans la pensée française, éd. du Labyrinthe, Paris, 1986.
- Jacques Ploncard d'Assac, Charles Maurras et le Nationalisme Intégral, in Doctrines du nationalisme, éd. de Chiré[réf. incomplète].
- http://ec.aciprensa.com/wiki/tomismo
- The Medium, the Message and the Modern: The Jubilee Broadcast of 1927 de Robert Cupido.
- (fr) Anciens messagers, nouveaux médias : l'héritage d'Innis et de McLuhan, une exposition de musée virtuelle à Bibliothèque et Archives Canada.
- Jean Jaurès, L'Armée nouvelle, éd. L'Humanité, 1915, chap. X (« Le ressort moral et social. — L'armée, la patrie et le prolétariat. »), III (« Internationalisme et patriotisme »), p. 464 (texte intégral sur Wikisource). Voir aussi Patriotisme et internationalisme : discours de Jean Jaurès, précédé du manifeste du conseil national du parti ouvrier, 1895 [lire en ligne].
- discours au parlement européen, le .
- (en) Michael Billig, Banal nationalism (ISBN 978-0-8039-7524-8, 0-8039-7524-4 et 0803975252, OCLC 33233133).
- Benedict Anderson (1983), L'Imaginaire national, La Découverte, Paris, 1996, chap. I, p. 34
- Henri Temple, Essai sur le concept de NATIONISME (Le théorème du nationisme : évidence des nations et cercle vertueux de conséquences), Sphairôs par Amazon, , 470 p.
- David Nicholls, « Idéologie et mouvements politiques en Haïti, 1915-1946 », Annales. Histoire, Sciences sociales, (lire en ligne, consulté le ).
- Rosny Ladouceur, « Savez-vous qui a fondé le premier parti politique d’Haïti ? », sur loophaiti.com, (consulté le ).
- Nicholls 1975, p. 657 ; Idéologie et mouvements politiques en Haïti, 1915-1946.
- Nicholls 1975, p. 659.
- Andreï Amalrik: L'Union soviétique survivra-t-elle en 1984 ? (1970)
- Hélène Carrère d'Encausse : L'Empire éclaté, Paris, Flammarion, 1978, 320 p.
- Myriam Desert, Être patriote dans la Russie postsoviétique, Critique internationale, 2013/1, n° 58, p. 53-71 DOI 10.3917/crii.058.0053.
- https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2022-06-28/les-sanctions-occidentales-renforcent-le-patriotisme-russe.php
- https://www.lematin.ch/story/la-russie-se-dote-dun-mouvement-national-patriotique-de-jeunesse-356628364602
- https://www.courrierinternational.com/article/2014/10/15/que-faire-des-nationalistes-apres-la-guerre
- Thiesse 1999, Première partie, chapitre 2.
- Michel 1995, chapitre III.
- Thiesse 1999, Première partie, chapitre 1.
- Santamaria et Waché 1996.
- Caron et Vernus 2008, Chapitre VII.
- Caron et Vernus 2008, p. 297.
- Danic Parenteau et Ian Parenteau, Les idéologies politiques : le clivage gauche-droite, PUQ, 212 p. (lire en ligne).
- page 60 et suivantes de Chine, peuples et civilisation, sous la direction de Pierre Gentelle, édition La découverte, 1997, (ISBN 2707127663).
- page 55 et suivantes de Chine, peuples et civilisation, sous la direction de Pierre Gentelle, édition La découverte, 1997 (ISBN 2707127663).
Voir aussi
Bibliographie
- Benedict Anderson (trad. Pierre-Emmanuel Dauzat), L'imaginaire national : Réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme [« Imagined Communities »], éditions La Découverte, (1re éd. 1983), 213 p. (ISBN 978-2-7071-5007-3)
- Jacques Bainville, Histoire de trois générations, Fayard, 1918,
- Alain Bihr, Le Crépuscule des États-nations, transnationalisation et crispations nationalistes, Page deux, 2000
- (en) Michael Billig, Banal Nationalism, Londres, SAGE Publications, , 200 p. (ISBN 0-8039-7525-2, lire en ligne)
- Mikael Bodlore-Penlaez, Atlas des nations sans État - Peuples minoritaires en quête de reconnaissance, Yoran Embanner, 2010 (ISBN 978-2914855716)
- Jean-Claude Caron et Michel Vernus, L'Europe au XIXe siècle : des nations aux nationalismes 1815-1914, éditions Armand Colin, , 477 p. (ISBN 978-2-200-21711-2)
- Michel Feith (coordonné par), Nationalismes et régionalismes - Survivances du romantisme ?, Éditions du CRINI, 2004, 200 p.
- Michel Feith (coordonné par), Nationalismes et régionalismes - Des Nations avec ou sans État, Éditions du CRINI, 2005, 316 p.
- Michel Feith (coordonné par), Nationalismes et régionalismes - Amériques : modes d'emploi, Éditions du CRINI, 2008, 314 p.
- Ernest Gellner, Nations et nationalisme, éditions du Seuil, 1989 (1983 pour l'édition anglaise), 210 p. (ISBN 978-2-228-88216-3 et 2-228-88216-X)
- Raoul Girardet, Nationalismes et nation, éditions Complexe, , 168 p. (ISBN 2-87027-560-9, lire en ligne)
- Eric Hobsbawm, Nations et nationalisme depuis 1780 : programme, mythe, réalité, éditions Gallimard, , 255 p. (ISBN 2-07-072495-6)
- Dimitri Kitsikis Le nationalisme, Revue Études internationales, vol. 2 no 3, 1971. Lire en ligne
- Bernard Michel, Nations et nationalismes en Europe centrale : XIXe – XXe siècle, éditions Aubier, , 323 p. (ISBN 2-7007-2257-4)
- Gérard Noiriel, Immigration, antisémitisme et racisme en France : (XIXe – XXe siècle) Discours publics, humiliations privées, Paris, éditions Hachette, , 717 p. (ISBN 978-2-01-279414-6)
- Jean-Pierre Rissoan, Traditionalisme et révolution : les poussées d'extrémisme des origines à nos jours. 1, du Moyen Âge à 1914-1918, Lyon, Aléas, 2007, 445 p. (ISBN 978-2-84301-170-2). Second volume du fascisme au , 2007, 416 pages, (ISBN 978-2-84301-185-6).
- Edward Saïd, Nationalisme, colonialisme et littérature, Presses de l'Université de Lille, 1994
- Yves Santamaria et Brigitte Waché, Du printemps des peuples à la société des nations : Nations, nationalités et nationalismes en Europe, 1850-1920, Paris, éditions La Découverte, , 365 p. (ISBN 2-7071-2531-8)
- Albert Schweitzer, Psychopathologie du nationalisme (textes de 1915, établis, traduits et présentés par Jean-Paul Sorg), Éditions Arfuyen, 2016, 150 p. (ISBN 978-2845902374)
- Pierre de Senarclens, Le Nationalisme. Le passé d'une illusion, Paris, A. Colin, 2010
- Pierre de Senarclens, Nation et nationalisme, Sciences Humaines Éditions, Paris, 2018, 400 p. (ISBN 978-2-36106-473-0)
- Pierre-André Taguieff, La revanche du nationalisme : Néopopulistes et xénophobes à l’assaut de l’Europe, Paris, PUF, (présentation en ligne, lire en ligne)
- Anne-Marie Thiesse, La création des identités nationales : Europe XVIIIe – XIXe siècle, éditions du Seuil, , 311 p. (ISBN 978-2-02-041406-7)
- Véronique Bénéï, « Nationalisme », in Anthropen.org, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2016.
- Charles Sapin, Les moissons de la colère : Plongée dans l'Europe nationaliste, Cerf, , 176 p.
Articles connexes
- Types de nationalisme
- Langue ausbau
- Nation, État-nation, Nationalisme religieux, Nationalisme civique, Nationalisme territorial, Nationalisme ethnique, Nationalisme révolutionnaire, Nationalisme contre-révolutionnaire, Protochronisme, Ultranationalisme, Extrême droite
- Liste des organisations nationalistes
- Liste des idéologies politiques
- Fascisme ; National-anarchisme ; National-bolchevisme ; National-conservatisme ; National-communisme ; National-républicanisme ; Nationalisme Révolutionnaire ; National-socialisme (Hitlérisme et Strasserisme)
- Liste des appels du pied
- Idées opposées : Mondialisme, Internationalisme, Anationalisme, Supranationalisme
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- JSTOR
- PhilPapers (objet)
- Stanford Encyclopedia of Philosophy
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- France 24
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Brockhaus
- Den Store Danske Encyklopædi
- Dizionario di Storia
- Enciclopedia De Agostini
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Internetowa encyklopedia PWN
- Nationalencyklopedin
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Treccani
- Universalis
- Notices d'autorité :
- BnF (données)
- LCCN
- GND
- Japon
- Israël
- Tchéquie
- Portail de la politique
- Portail de la société
- Portail de l’histoire
- Portail du XIXe siècle
- Portail du monde contemporain
- Portail du nationalisme
Auteur: www.NiNa.Az
Date de publication:
wikipedia, wiki, wikipédia, livre, livres, bibliothèque, article, lire, télécharger, gratuit, téléchargement gratuit, mp3, vidéo, mp4, 3gp, jpg, jpeg, gif, png, image, musique, chanson, film, livre, jeu, jeux, mobile, téléphone, android, ios, apple, téléphone portable, samsung, iphone, xiomi, xiaomi, redmi, honor, oppo, nokia, sonya, mi, pc, web, ordinateur
Le nationalisme est un principe politique apparu a la fin du XVIII e siecle tendant a legitimer l existence d un Etat nation pour chaque peuple defini par des caracteristiques propres et communes a ses membres comme une langue des traditions historiques et culturelles ou des valeurs politiques Carte des drapeaux du monde pendant la guerre froide en 1965 Initialement le nationalisme est oppose a la royaute regime politique qui en France sera ensuite nomme Ancien Regime Il s impose progressivement en Europe au cours du XIX e siecle et se traduit au debut du XX e siecle par la disparition de quatre empires multiethniques et autocratiques les deux empires centraux germaniques le russe et l Empire ottoman Depuis son avenement le nationalisme apparait comme une evidence dans la vie politique et sociale Ce terme designe aussi des mouvements politiques declarant vouloir exalter une nation sous toutes ses formes Etat culture religion ethnie langue histoire traditions preference nationale pour l emploi etc par opposition aux autres nations et populations Cette deuxieme variante du mouvement s est developpee a partir de la fin du XIX e siecle vers 1870 chauvine et xenophobe elle trouvait alors ses militants principalement dans la petite bourgeoisie A la base il preche la loyaute et le devouement a sa nation l independance politique la presence d une idee nationale pour la protection pratique des conditions de vie de la nation de son espace de vie de ses ressources economiques et de ses valeurs spirituelles En pratique le nationalisme peut etre considere comme positif ou negatif selon le contexte et la vision du monde individuelle Les nationalismes dans differents pays a differentes periodes de temps sont tres differents Le nationalisme a ete un moteur important des mouvements d independance tels que la revolution grecque l independance irlandaise la grande revolte arabe le mouvement national palestinien la decolonisation des pays du tiers monde la resistance iranienne pendant la guerre Iran Irak et l effondrement de l Union sovietique A l inverse le nationalisme expansionniste imperialiste a egalement ete un facteur cle de provocation de guerre comme le fascisme le nazisme et le supremacisme La valeur morale du nationalisme la relation entre nationalisme et patriotisme et la compatibilite du nationalisme et du cosmopolitisme sont autant de sujets de debat philosophique Le nationalisme peut etre combine avec divers objectifs politiques et ideologies telles que le conservatisme national conservatisme et ou le socialisme nationalisme de gauche les deux defendent globalement les memes principes de defense de l etat nation et la protection de l identite nationale et se retrouvent dans les differents nationalismes de type civique culturel et ou ethnique mais different sur la question des principes socio economiques Le nationalisme apparait aussi a partir du milieu du XIX e siecle comme un sentiment national plus ou moins repandu et exalte au sein de la population d un pays et s invitant surtout au XX e siecle au sein de multiples doctrines ou ideologies politiques Il a pu etre considere comme vertueux pour justifier les luttes de liberation nationale et d emancipation mais il a egalement servi de justification aux epurations ethniques du XX e siecle Cette omnipresence s explique peut etre parce que le sentiment national est devenu puissamment mobilisateur comme l avaient compris des le printemps des peuples de 1848 certains conseillers de dynasties europeennes Au sein d un meme pays des forces nationalistes ayant des differences de ligne importantes peuvent devenir alliees de circonstances ou rivales dans ce dernier cas cela peut mener a un conflit entre nationalistes Definition et semantiqueSelon Benei le nationalisme se definit comme un principe ou une ideologie supposant une correspondance entre unites politique et nationale Cet auteur insiste sur l abstraction de l idee qui en soi ne releve pratiquement pas du concret il s agit d une relation de multiples ordres entre un groupe socioculturel auto identifie et un Etat CaracteristiquesIdentite culturelle L identite nationale est l un des piliers fondamentaux du nationalisme Il fait reference au sentiment d appartenance et au lien emotionnel que les individus entretiennent avec leur nation Voici quelques aspects supplementaires concernant l identite nationale L identite nationale est basee sur la culture partagee par les membres d une nation Cela inclut des elements tels que la langue l histoire les traditions la litterature la musique la gastronomie et les croyances culturelles Ces facteurs culturels sont souvent consideres comme des symboles de l identite nationale et contribuent a distinguer une nation des autres Mythes fondateurs Les nations ont souvent des mythes fondateurs qui racontent leur histoire et leur origine Ces mythes peuvent inclure des evenements historiques des personnages heroiques ou des histoires symboliques qui contribuent a forger une identite commune Les mythes fondateurs contribuent a creer un recit collectif et un sentiment de continuite historique au sein de la nation Valeurs partagees L identite nationale se construit egalement autour de valeurs et de principes partages Ces valeurs peuvent inclure la liberte la justice l egalite la solidarite le respect des droits de l homme ou tout autre ensemble de croyances considerees comme fondamentales pour la cohesion de la nation Les valeurs partagees servent de points de reference pour les citoyens et contribuent a maintenir la cohesion sociale Imaginaire collectif L identite nationale est renforcee par un imaginaire collectif qui comprend les representations mentales et symboliques que les gens se font de leur nation Cela peut inclure des symboles patriotiques tels que des drapeaux des hymnes des monuments des emblemes nationaux et d autres elements evoquant un sentiment d unite et de fierte nationale Sentiment d appartenance L identite nationale genere un fort sentiment d appartenance parmi les citoyens d une nation Les individus s identifient comme membres de la communaute nationale et ressentent un lien emotionnel et une loyaute envers leur pays Ce sentiment d appartenance peut se manifester sous differentes formes comme le soutien aux equipes sportives nationales la participation civique ou encore le desir de proteger et de promouvoir les interets de la nation Souverainete et autodetermination le nationalisme peut impliquer le desir d une nation de jouir de l autonomie et de la capacite de se gouverner elle meme sans ingerence exterieure Les nationalistes peuvent rechercher l independance politique et la preservation de la souverainete face aux influences etrangeres Generer un sentiment d autodetermination et de liberte Les nationalistes croient qu une nation a le droit de se gouverner elle meme et de prendre des decisions concernant son avenir sans ingerence exterieure Le sentiment d autodetermination est lie a l idee selon laquelle la nation doit avoir le pouvoir de definir son propre destin Soutien politique et defense des interets nationaux le nationalisme implique souvent un soutien politique et la promotion de politiques qui cherchent a proteger et a promouvoir les interets nationaux dans des domaines tels que l economie la politique etrangere et la securite nationale Cela peut inclure entre autres aspects la defense de l industrie nationale la promotion du commerce equitable la protection des ressources naturelles et la securite de la nation Sentiment de superiorite exaltation de la culture nationale L exaltation de la culture nationale est une autre caracteristique importante associee au nationalisme Il fait reference a la promotion et a l appreciation de la culture propre d une nation en tant qu element central de l identite nationale La preservation et promotion culturelles Le nationalisme tend a mettre l accent sur la preservation et la promotion de la culture nationale comme moyen de renforcer l identite nationale Cela implique de proteger et de revitaliser la langue les traditions les expressions artistiques la musique la danse le theatre la litterature et d autres manifestations culturelles de la nation Institutions culturelles les Etats nations creent souvent des institutions culturelles telles que des academies de langues des musees des bibliotheques et des centres de recherche pour preserver et diffuser la culture nationale Ces institutions jouent un role cle dans la documentation l etude et la promotion du patrimoine culturel national Celebrations et festivites Les celebrations et festivites nationales sont un moyen courant de celebrer la culture nationale Ces evenements impliquent souvent des activites culturelles des expositions d art des defiles de la musique et des danses traditionnelles et offrent aux citoyens l occasion d exprimer leur fierte et de celebrer leur identite culturelle Education et programme national Le systeme educatif peut jouer un role important dans l exaltation de la culture nationale Les programmes educatifs peuvent inclure l enseignement de l histoire nationale de la litterature et des valeurs culturelles dans le programme dans le but de sensibiliser et d apprecier la culture nationale chez les jeunes generations Symboles nationaux Les symboles nationaux tels que le drapeau l hymne national et les emblemes sont utilises pour representer et exalter la culture nationale Ces symboles sont souvent consideres comme sacres et evoquent un sentiment d unite et de patriotisme parmi les citoyens Protection du patrimoine culturel le nationalisme peut egalement conduire a une plus grande protection et preservation du patrimoine culturel et architectural d une nation Cela implique la conservation des monuments historiques des sites archeologiques des traditions architecturales et artistiques comme moyen de sauvegarder l identite culturelle et de la transmettre aux generations futures Des exemples d exaltation de la culture nationale pourraient inclure la promotion du flamenco et des traditions espagnoles en Espagne la preservation et la promotion de l art traditionnel et des danses folkloriques au Mexique la protection des temples et statues antiques en Thailande la promotion de la musique et des danses traditionnelles irlandaises en Irlande ou la preservation des arts et de la litterature classiques en Grece Il est important de noter que l exaltation de la culture nationale peut varier en intensite et en concentration selon les contextes nationaux et qu il peut y avoir une frontiere floue entre la promotion culturelle legitime et des formes plus extremes d exclusion culturelle Le nationalisme d avant le XVIII e siecleAntiquite Des l Antiquite il existe des sentiments d appartenance commune a des entites politiques ou morales En grec ancien cinq termes servaient a definir les groupes humains a renforcer leur cohesion interne et eventuellement a les mobiliser contre d autres groupes genos genos designant une famille ou un clan Fylai phylai designant une tribu ἔ8nos ethnos designant des gens de meme origine dῆmos demos signifiant habitants d un lieu citoyens et laos laos designant le peuple assemble en foule Il y avait ainsi des identites differentes parfois emboitees parfois non animes par leurs ethna respectives et leurs interets antagonistes les Spartiates pouvaient parfois s opposer aux Atheniens tout en partageant un meme sentiment d appartenance au monde grec par opposition aux barbares qui ne parlent pas la langue grecque commune et en mobilisant d autres fois une partie des cites grecques contre l envahisseur perse alors que d autres cites grecques moins concernees par le monde grec et plus soucieuses de leur survie immediate se battaient aux cotes des Perses On retrouve ce meme schema pendant la guerre des Gaules avec l alliance de nombreux peuples celtes gaulois contre les Romains et leurs allies qui comptaient d autres peuples celtes gaulois Dans l histoire de la Bretagne insulaire la notion de compatriote est utilisee par les Bretons pour resister aux envahisseurs germaniques Angles et Saxons d ou resultent les noms de la Cambrie Cumberland Northumbrie et le nom que se donnent eux memes les Gallois Kymry ces noms proviennent d une racine celtique designant les gens du meme pays equivalent du grec demos La notion d appartenance commune a un meme groupe d interets de migration de campagne militaire de commerce caravanier de piraterie d artisanat itinerant peut animer des confederations tres differentes Des vagues de peuples cavaliers nomades ou prives de ressources ou de territoire souvent d origines et de langues differentes mais arpentant la steppe eurasienne furent reunis par une communaute de destin Un nom qui peut etre initialement un surnom ou une reference a un ancetre mythique ou a un chef rassembleur peut exprimer cette appartenance commune qui se refere a des entites historiques et ou morales et non a des nations au sens moderne Ces dernieres peuvent toutefois a leur tour en faire des symboles de leurs identites modernes et s approprier ainsi le passe dans un processus de retroprojection nationaliste semblable a l exaltation de Vercingetorix et de nos ancetres les Gaulois en France au XIX e siecle Le Moyen Age Parce qu au Moyen Age les identites collectives etaient surtout en on se definissait d abord par sa religion et feodales on se definissait ensuite par ses allegeances l existence d un nationalisme medieval bien qu elle soit fortement affirmee par les historiographies grand public de nombreux pays surtout recents et peu puissants est contestee par les historiens chercheurs en particulier parce que les travaux universitaires montrent comment l Etat nation en tant que tel n est reellement apparu qu avec la Revolution francaise et le printemps des peuples au XIX e siecle Selon Eric Hobsbawm utiliser le terme de nationalisme avant cela pour qualifier par exemple la fierte des elites des empires chinois grec azteque ou inca telle qu elle apparait dans les sources anciennes est donc un anachronisme une projection a posteriori d un sentiment identitaire moderne sur une realite anterieure a son emergence Ainsi Eric Hobsbawm affirme qu il ne faut pas confondre le sentiment national avec d autres variantes du sentiment d appartenance collective nommes sentiments protonationaux qui n avaient pas ou n ont pas de relation necessaire avec l unite d organisation politique territoriale moderne et evoque les difficultes de connaitre les sentiments des illettres qui formaient l ecrasante majorite de la population mondiale avant le XX e siecle soulignant que l on ne dispose d informations que sur la fraction instruite de la population et qu il est illegitime de generaliser de l elite aux masses ou de confondre le nationalisme avec un nationalisme de noblesse Certains auteurs tels Gaines Post avaient cependant soutenu l hypothese d une ebauche de nationalisme au XIII e et XIV e siecles avec le debut de la construction des Etats territoriaux royaume d Angleterre de France et d Espagne liee selon eux a l apparition d un sentiment de patriotisme patria communis unissant les sujets et le souverain dans une meme allegeance En tout etat de cause si nationalisme il y avait celui ci differait fortement du nationalisme moderne l eclatement du systeme juridique et linguistique francais differe ainsi largement des conditions modernes du jacobinisme Le nationalisme createur de nations a partir de la fin du XVIII e siecleHistoire ou typologie D apres Raoul Girardet le mot vraisemblablement d origine britannique l adjectif nationalist est mentionne dans la langue anglaise des 1715 n apparait qu a l extreme fin du XVIII e siecle et pour designer essentiellement les exces du patriotisme jacobin Le nationalisme est un phenomene apparu clairement au XVIII e siecle et ayant conquis les esprits et tous les degres de la politique mondiale entre les XVIII e et XX e siecles Cet elargissement s est accompagne d une diversification de ses manifestations et d evolutions au cours du temps dans chaque lieu ou il s est manifeste Les historiens dans une volonte de synthese ont eu a choisir entre retracer l evolution temporelle du nationalisme en evoquant chaque region du monde et en soulignant ses constantes c est le choix de Benedict Anderson qui insiste sur les imitations entre politiques nationalistes qui se multiplient au cours du temps et entre proposer une typologie du nationalisme mettant ainsi en valeur les dependances et independances de ses manifestations envers les situations historiques de ses apparitions c est le choix de Raoul Girardet et d Ernest Gellner Certains ont choisi une voie mediane ou les details historiques soulignent une typologie proposee c est le choix d Eric Hobsbawm qui utilise la typologie de Miroslav Hroch L historien francais Jacques Bainville dans son Histoire de trois generations 1918 reflechit aux causes profondes de la Grande Guerre Il fait remonter a la Revolution francaise et a son exaltation quasi religieuse de la Nation le processus de developpement des ideologies nationalistes et les illusions francaises sur la bienveillance naturelle qu auraient les nationalismes europeens entre eux source insuffisante Les causes du nationalisme Generalites Nombre d historiens s accordent sur le fait que le nationalisme peut etre considere comme une volonte d organiser la societe suivant des principes en adequation avec l economie liberale naissante au XVI e siecle Ils refusent toutefois de le considerer comme une simple consequence mecanique de l economie montrant que sa mise en place d une region a l autre du monde a ete tres influencee par les dynamiques politiques locales et par les fonctionnements sociaux propres aux diverses populations L historien Bernard Michel specialiste de l Europe centrale considere que la diversite est telle qu une vision synthetique de l ensemble du nationalisme a l echelle du monde voire simplement d un continent est de peu d efficacite et que l etude comparative des nationalismes prend tout son sens la ou les realites sont comparables Eric Hobsbawm souligne que ce lien entre nationalisme et economie liberale n est pas du tout envisage par les theories liberales du XIX e siecle qui au contraire considerent les nations et leurs pouvoirs centralises comme des freins au developpement d une economie mondiale que les economistes appellent de leurs vœux Ernest Gellner montre que si une economie agraire peut se satisfaire d une societe ou l ecriture et le savoir sont le privilege d une minorite et ou l ensemble de la societe est multiplement cloisonne l economie industrielle a besoin d une homogeneite de la population et d une interchangeabilite des individus une entropie sociale d ou la necessite d un large partage de l ecriture du savoir d un langage commun et d un egalitarisme Ces memes historiens insistent sur le role de la presse ecrite et des publications diverses dans les prises de conscience par les individus qu ils font partie d une communaute d interets au sens de preoccupations et pas seulement d interets economiques peu importe le contenu des publications leur seule existence etant l element central d une propagande nationaliste Les differentes publications ne sont pas seulement des expressions d une communaute d interets elles contribuent a forger cette communaute De ce fait et du fait de ses interets economiques le role de la bourgeoisie lettree a ete moteur dans toute construction d un nationalisme souvent il s agit d une coalition entre la petite aristocratie fonciere les universitaires et la bourgeoisie Des differences notables sont observees suivant les regions du monde par exemple le role nationaliste hongrois a ete joue par l aristocratie industrieuse magyare dans l Empire austro hongrois en la quasi absence d une bourgeoisie les lecteurs du polonais etant dans un cas semblable Ce qui a rendu les nouvelles communautes imaginables c est l interaction a demi fortuite mais explosive entre un systeme de production et de rapports de production le capitalisme une technique de communication l imprime et la fatalite de la diversite linguistique Benedict Anderson souligne l importance des decoupages administratifs qui sont geographiques ethniques linguistiques economiques etc qui ont eu comme effet sur les futurs nationalistes de leur creer des horizons geographique culturel politique naturels car intimement vecus comme tels ce qui ne veut pas dire que tous ont tout accepte de cet heritage Par exemple en Amerique du Sud les actuels pays hispanophones sont peu ou prou decoupes suivant les frontieres administratives tracees par la couronne espagnole l Inde et l Indonesie ne sont aujourd hui des entites unifiees qu a la suite des decoupages administratifs de leurs colonisateurs respectifs qui ont ainsi cree malgre eux des horizons aux representations nationales chez leurs independantistes respectifs et lesquels ont apres l independance joue de rapports de forces entre eux pour arriver a definir precisement leurs nations Les Etats Unis constituant une notable exception au terme de leurs 150 annees de travail d expansion et d unification L historien note qu apres l effondrement du vieux monde socialiste les lignes de fragmentations de l URSS en Etats ont remarquablement suivi la carte des structures territoriales et administratives instaurees par Lenine Staline et Khrouchtchev plutot que celles des communautes ethniques rivales En s inspirant de la psychanalyse Pierre de Senarclens a souligne que les nationalistes expriment un besoin de dignite qui s affirme par une defense ombrageuse de leur identite collective Leur quete de reconnaissance comprend l envie d appartenir a une communaute de haut lignage historique chargee d assumer une destinee exceptionnelle sous l egide de dirigeants hors pair Leur demande comprend le besoin d une communaute harmonieuse dont seraient exclus ceux qui sont soupconnes de contrarier ce projet position qui entretient necessairement des tendances agressives Discours d affirmation identitaire la defense de la nation porterait toujours en elle des ferments de sectarisme de haine et de fanatisme meme lorsqu elle se justifie en se definissant comme patriotique Les societes non industrielles Les societes agraires suivant la terminologie d Ernest Gellner sont les societes non industrielles et sont structures par certaines classifications des individus vecues comme naturelles soutenues par une economie et des cultures fonctionnant en harmonie La description generale est une population illettree multiplement cloisonnee verticalement par le lieu de vie la corporation de metier statut social la religion une elite souvent lettree cloisonnee horizontalement par la strate d appartenance pouvoir religion ou autre et le statut atteint au sein de celle ci Les cloisonnements verticaux correspondent a des populations localisees et ayant a peu pres le meme statut social mais separees par des differences vecues comme majeures et se manifestant parfois par des differences de langues parlees la langue pouvant changer d un village a l autre les corporations ayant parfois des langues specifiques et un savoir faire necessitant un tres long apprentissage et dont les langues n ont qu un sens local pas de mot pour designer les abstractions coutumieres des elites Les langues vernaculaires non ecrites representent toujours un ensemble de variantes communiquant entre elles avec des degres divers de facilite ou de difficulte Les cloisonnements horizontaux correspondent a des strates de la societe qui sont non localisees en tout cas moins localisees que la population illettree qui exigent de ses membres la connaissance d une langue specifique parmi celles en cours langue de cour d administration de creation litteraire de l enseignement religieux de langue liturgique langues des enseignements primaire secondaire ou universitaire et un apprentissage ou une cooptation et acquerir le tout necessitait parfois une vie entiere de labeur Les langues y sont associees a des fonctions sociales pas a des populations d ailleurs les noms de plusieurs futurs nationalites signifient paysan les langues populaires sont multiples et non transcrites en general Il serait aussi incongru pour les maitres des domaines de parler le langage de leurs paysans que de labourer les terres ou de garder les bestiaux Les cultures sont multiples dans ce systeme cultures religieuses de corporatismes administratives liees a l Etat liee a un village etc La reproduction d une culture son enseignement n est pas une affaire d Etat mais l affaire de la strate sociale concernee L individu n eprouve pas en general le besoin de se definir identitairement de maniere precise par rapport a l une d elles et est attache a plusieurs cultures parfois meme a plusieurs d entre elles que l on aurait aujourd hui tendance a considerer comme concurrentes y compris le choix de la langue d expression quand plusieurs langues coexistent pour un meme niveau culturel A part les clercs les corporations culturelles n ont pas une pratique politique de leur culture nulle pretention a une hegemonie ni meme a une expansion Les frontieres materielles et sociales culturelles linguistiques et politiques sont distinctes Les petites communautes paysannes vivent centrees sur elles memes sur leurs besoins economiques locaux L Etat a interet a prelever l impot a maintenir la paix et pas beaucoup plus Ces cloisonnements multiples que l on peut detailler jusque dans le mode de reproduction des differentes strates ont ete vecus comme naturels et n ont donne lieu a aucune tentative de revolution sinon des jacqueries du moins jusqu a l avenement de l economie industrielle et du nationalisme Les societes agraires ont ete le mode de vie normal durant plus de cinq mille ans Exemples les cites Etats de l Antiquite le Moyen Age occidental la Chine pre industrielle etc Les sentiments d appartenance a un groupe qui ont existe dans ces societes sont etudies par Eric Hobsbawm Il en ressort que si les illettres ont laisse peu de traces de leurs avis ils n ont que rarement manifeste des sentiments d appartenance comparables au nationalisme Les identites revendiquees et liees a une collectivite etaient parfois religieuses tribales ou ethniques rarement linguistiques et dans ce cas comme critere secondaire Par exemple au XIX e siecle les premiers parmi les migrants vers les Etats Unis que l on classerait comme Albanais ne se declaraient pas comme Albanais Ce qui est compris c est qu aux XIX e XX e siecles les activistes nationalistes ont cherche a federer et a s appuyer sur des identites collectives diverses qui n etaient pas nationalistes proto nationalistes avec des succes varies puisque par exemple les sentiments tribaux ont ete parfois fort reticents a se fondre dans le nationalisme Les societes industrielles Les origines de la societe industrielle sont sujets de debats d erudits il en sera tres probablement ainsi longtemps encore Cette societe est caracterisee entre autres par un haut niveau de productivite et la croyance en l accroissement continuel de cette productivite necessitant une division du travail en perpetuel changement et cela sur un rythme soutenu Ce changement touche aussi bien le role economique de l individu que sa position au sein de la societe Deja Adam Smith soulignait la precarite de la richesse des bourgeois la mobilite professionnelle et meme sociale touche parfois l individu au cours de sa vie elles sont certaines d une generation a l autre Une societe fonctionnant sur cette mobilite ne peut pas s accorder avec les cloisonnements de l epoque pre industrielle l interchangeabilite des individus devient necessaire et un egalitarisme en est la consequence La communication du savoir et des savoir faire est gage d accroissement de la productivite de progres elle doit etre precise et capable de descriptions formelles techniques adressees hors contexte a une personne anonyme la langue devient un outil de communication universel et non pas local ou reserve a une sorte de tribu sociale elle devient aussi de ritualisee et de sacralisee par contre elle devient ecrite si elle ne l etait pas avant strictement codifiee et sa codification largement repandue et enseignee afin qu elle joue son role Selon Gellner cette culture homogene marquee par la modernisation l industrialisation et le nationalisme laic doit etre produite par la scolarisation notamment primaire L education de l individu pour qu il soit mobile au sein de la societe doit lui permettre de lire la langue repandue et d avoir des competences de bases assez larges pour pouvoir s adapter a un large eventail de roles sociaux Les connaissances sont aussi desacralisees et largement accessibles pour acceder a une specialite l heure n est plus comme dans les societes non industrielles aux etudes de toute une vie ni aux rituels sacres d une corporation Ainsi puisque la reproduction culturelle n est plus en lien avec des corporations sociales l education est organisee par la plus large corporation possible l Etat L education d Etat est ainsi la garantie de l interchangeabilite des individus et l enseignement devient l enjeu essentiel de l Etat et sa principale depense financiere l unite culturelle de la societe est un imperatif d Etat Le monopole de l education legitime est maintenant plus important et plus decisif que le monopole de la violence legitime Le nationalisme consiste a reclamer ce fonctionnement de la societe par opposition au fonctionnement des societes non industrielles Ernest Gellner etudie son modele de la societe industrielle en evoquant les differentes situations initiales possibles coexistence de populations initialement distinguables et les aboutissements possibles scission de la nation fusion des populations etc et detaille l egalitarisme la quasi interchangeabilite et la mobilite sociale des individus qu il nomme entropie sociale necessaires pour le bon fonctionnement economique de la societe et qui deviennent des normes morales Toutefois la perspective de Gellner a souleve de nombreux contre exemples avec les annees notamment des situations ou un fort sentiment de nationalisme accompagne une industrialisation faible ou inversement une industrialisation poussee s accompagne d un nationalisme religieux Cela n empeche pas les Etats nations de s inspirer de certaines de ses idees pour ce qui est entre autres du lien entre scolarisation de masse et culture de sentiments d appartenance nationale Sur cette idee des penseurs comme Bourdieu et Passeron concoivent l education comme une strategie de la part des Etats pour moduler les comportements sociaux afin de reproduire certaines dynamiques de pouvoir de classes par exemple Toutefois cette perspective exclut l agentivite des citoyens et citoyennes ordinaires c est a dire leur propre pouvoir d agir Naissances et developpements des nationalismes Si on considere en general ref necessaire que le nationalisme est apparu d abord en Europe occidentale avec en premier lieu le nationalisme romantique Ernest Gellner soutient qu une des premieres manifestations culturelles de la transition vers la societe industrielle est la Reforme protestante qui a consacre l universalisation du sacerdoce et constitue une prefiguration des attitudes et des traits sociaux qui selon son modele produisent la periode nationaliste Benedict Anderson pense lui que la reforme protestante et le capitalisme de l imprime ont profite l un de l autre pour accroitre leurs audiences respectives Benedict Anderson soutient que le nationalisme a d abord emerge dans les colonies europeennes sur le continent americain en lien avec la creation d une communaute linguistique via les progres de l imprimerie focalisant ainsi l attention sur les guerres d independance en Amerique du Sud et l independance des Etats Unis qu il considere comme la premiere creation d une nation Voici donc l enigme pourquoi est ce precisement les communautes creoles qui acquirent si tot le sentiment de former une nation bien avant la plus grande partie de l Europe Pourquoi ces provinces coloniales qui rassemblaient generalement de fortes populations opprimees et non hispanophones ont elles donne naissance a des creoles qui redefinirent sciemment ces populations comme autant de ressortissants d une meme nation L historien repond lui meme a sa question cela vient des decoupages administratifs geographiques ethniques linguistiques economiques etc crees et entretenus par la metropole et volontairement distincts d elle qui ont eu comme effet sur les futurs nationalistes de leur creer tres tot des horizons geographique culturel politique naturels car intimement vecus comme tels En dehors des causes permettant l emergence du nationalisme Benedict Anderson insiste sur le role des imitations dans les elaborations des politiques nationalistes officielles au point que certaines semblent machiaveliques russification forcee sous Alexandre III de Russie par exemple d autres artificielles et inconsistantes dans l empire d Autriche Hongrie le nationalisme hollandais dans sa colonie indonesienne Le nationalisme n a cesse de se manifester depuis le XVIII e siecle se presentant d abord dans les textes et idees pour finalement intervenir puissamment dans le domaine politique Outre le continent americain l Europe du XIX e siecle est un des principaux lieux d expression politique du nationalisme surtout a partir du printemps des peuples de 1848 les mouvements nationalistes sont parties prenantes des evenements politiques europeens et une bonne partie des Etats y sont devenus des Etats nations des 1918 Ceux d Europe centrale apres un entre deux guerres ou la protection des minorites nationales sous l egide de la SDN donnera des resultats peu convaincants se retrouveront envahis sous des pretextes nationalistes et dechiquetes durant la Seconde Guerre mondiale Ils attendront la chute du mur de Berlin en 1989 qui signe la fin de la periode sovietique en Europe pour renouer officiellement avec des preoccupations nationalistes alors que durant la periode sovietique et sans que ce soit officiellement admis des nationalismes se sont manifestes a tous les niveaux politiques en Europe de l Est Au XX e siecle les colonies d Asie et d Afrique ont developpe des nationalismes amenant aux decolonisations La conscience nationaliste dit Benei va de pair avec la lutte contre les dirigeants coloniaux afin de reconquerir les droits humains sous le signe de l independantisme Dans tous les cas nombre d historiens ref necessaire admettent la typologie de Hroch distinguant trois phases Le nationalisme mouvement politique d apres 1870Selon Eric Hobsbawm a partir des annees 1870 en Europe et ailleurs le nationalisme change sur trois points essentiels il n y a plus de seuil minimal du nombre de personnes pour qu un groupe se considerant comme une nation revendique le droit a un Etat et un territoire l ethnie et la langue deviennent des criteres centraux voire les seuls pour legitimer une nation le theme de la nation de la patrie du drapeau subit un glissement politique vers la droite Certaines confusions apparaissent entre les notions de nations races langues et religions par exemple l antisemitisme n acquit son caractere racial que vers 1880 il etait avant surtout religieux et race et nation sont utilises comme des quasi synonymes avec une idee d heredite Les raisons de ces changements importants seraient multiples notamment le contexte guerrier la crise economique de la seconde industrialisation et la democratisation de la vie politique dans un nombre croissant d Etats sans que cela fut une contribution facilement comprehensible Nationalisation de la langue En accord avec nombre d historiens Eric Hobsbawm note que l element politico ideologique est evident dans le processus de construction de la langue qui peut aller jusqu a la creation ou l invention de nouvelles langues la politique de la langue devient un exercice de formation de la societe et que l importance symbolique des langues prevaut sur leur utilisation effective et aussi que les differentes classes sociales se sentent differemment concernees par ce theme les plus fervents activistes venant de la couche intermediaire modeste socialement mais instruite en bref la petite bourgeoisie Il insiste sur l utilisation des structures etatiques ecole administration armee par des pouvoirs nationaux parfois des les annees 1860 pour imposer une langue unique et standardisee parfois quasiment inventee a des populations aux parles diversifies mais ne s y opposant pas malgre d amers souvenirs d enfance de certains intellectuels Racisme et hostilites entre nations A ce sujet les avis des historiens divergent quant a leur lien avec le nationalisme Benedict Anderson souligne que la nation inspire surtout l amour un amour qui va souvent jusqu au sacrifice le nationalisme pensant en termes de destin historique alors que le racisme reve de domination eternelle et trouve son origine dans les ideologies de classes surtout dans les pretentions des dirigeants a la divinite et chez les aristocraties dans un but de repression et de domination interieures ce qui se retrouve aussi dans le racisme des bourgeois gentilshommes des empires coloniaux europeens alors que dans les mouvements nationalistes des decolonisations les manifestations de haine envers les colons sont tres rares Cet historien affirme que des puissants menaces d etre exclus ou marginalises dans les communautes nationales ont developpe des nationalismes officiels calques sur les nationalismes populaires largement spontanes mais qui furent des politiques conservatrices pour ne pas dire reactionnaires L historien Bernard Michel soutient qu au XIX e siecle en Europe centrale le nationalisme a permis le developpement de reseaux de sociabilite nationaux concurrents et pacifiques et n est pas responsable de conflits armes aux exceptions pres des revolutions de 1848 et de la longue guerre entre les Hongrois et l armee imperiale de l empire d Autriche mais que ceux ci ont ete declenches par des puissances imperiales puis au XX e siecle par des Etats a caractere totalitaire les haines entre nationalites etant entretenues par les Etats voulant detourner le mecontentement populaire ou par les mouvements pangermanistes Le seul conflit purement nationaliste etant la Premiere Guerre mondiale entre Francais et Allemands En ce qui concerne l Europe l historienne Anne Marie Thiesse affirme qu apres une premiere phase liberale nationale ou les idees liberales sont inspirees de la Revolution francaise le printemps des peuples de 1848 met en lumiere la problematique du territoire de chaque nation et donc les futurs conflits entre elles notamment du fait de ce qui sera plus tard appele les minorites nationales ceci etant visible des cette epoque par l opposition entre le pangermanisme et le panslavisme L historienne souligne aussi le fait que certains pouvoirs monarchiques et certaines mouvances nationalistes comprennent qu ils doivent s associer pour assurer leur avenir respectif ces monarques semblant peu ebranlables et les idees nationales s averant puissamment mobilisatrices Elle rapporte egalement l emergence de divisions au sein des mouvements nationalistes entre conservateurs liberaux moderes ou avances L unite allemande de 1871 en est un aboutissement De son cote Eric Hobsbawm affirme que les liens entre racisme et nationalisme sont evidents et souligne les confusions de cette epoque entre nation et race associes a des idees d heredite et de purete raciale linguistique etc L historien ne trouve pas surprenant que le nationaliste ait rapidement gagne du terrain entre 1870 et 1914 les changements sociaux et politiques le grand nombre de migrations augmentant le nombre de frictions entre groupes la situation internationale ont fourni de multiples occasions de manifester de l hostilite envers des etrangers la democratisation de la politique y contribuant Dans les puissances et les Etats nations etablis le zele patriotique des couches sociales intermediaires etait plus que bienvenu pour les gouvernants engages dans l expansion imperiale et les rivalites nationales contre d autres Etats Cet avis est similaire a celui des historiens Jean Claude Caron et Michel Vernus Ernest Gellner affirme que le nationalisme est une vision egoiste de la politique que la satisfaction de certains nationalistes implique la frustration des autres et que l unite politique territoriale ne devient ethniquement homogene que si on tue expulse ou assimile tous les non nationaux En ce qui concerne la France Gerard Noiriel repertorie des rixes et violences entre ouvriers a la fin du XIX e siecle et constate que s il y a toujours eu des violences entre ouvriers locaux et ceux venantd ailleurs considerer de maniere systematique que ailleurs c est un pays etranger date du milieu des annees 1880 avant pour les ouvriers venir d un pays etranger ou d une autre region francaise etait equivalent Toutefois l historien note que l on manque d elements pour etayer cette analyse Dans ce contexte de crise economique de la seconde industrialisation et au sujet de la designation des problemes et des solutions l historien note aussi l effet boule de neige entre la presse a la recherche de lecteurs les politiciens a la recherche d electeurs la troisieme republique est etablie depuis la fin de l annee 1870 et les ouvriers pouvant se plaindre et il conclut que la presse construit les stereotypes sur lesquels vont s appuyer les acteurs du champ politique pour elaborer leurs discours et qu a cette epoque un large accord existe pour affirmer qu il faut proteger les Francais de la concurrence des etrangers Le philosophe israelien Yoram Hazony critique pour sa part la connotation negative du terme nationalisme qu il estime confondue avec l imperialisme Selon lui cette doctrine serait positive dans le sens ou elle se limiterait a vouloir vivre dans un monde constitue de nations independantes sans volonte d hegemonie Il l oppose a l imperialisme liberal qu il definit comme la volonte de certains gouvernementaux occidentaux de deconstruire les souverainetes nationales d abord chez eux mais aussi de l imposer au reste du monde si besoin par la force citant les exemples de la Yougoslavie de l Irak de la Libye ou encore de l Afghanistan Quelques typologies des nationalismes Selon Denis Moniere Le politologue Denis Moniere classe le nationalisme sous deux typologies une typologie dite classique basee sur les criteres d appartenance qui fait la distinction entre le nationalisme civique ou politique et le nationalisme ethnique ou culturel Chacun renvoie a une conception de la nation bien particuliere une seconde basee sur des criteres bases sur les objectifs comprend quatre groupes nationalisme de domination nationalisme de liberation nationalisme de conservation nationalisme de revendication Selon Pierre Andre Taguieff Pierre Andre Taguieff distingue trois formes principales de nationalisme le nationalisme ethnique ou ethnonationalisme qui est la forme de nationalisme dans lequel la nation est definie en termes d appartenance ethnique critere se voulant parfois biologique avec des recherches de marqueurs ADN depuis le XX e siecle le nationalisme civique le plus souvent inspire par des notions issues du droit du sol le nationalisme culturel position intermediaire entre les deux autres formes et dans lequel la nation est definie par une culture commune Deux principaux courants ideologiques en France Le nationalisme contemporain en France peut se subdiviser en deux courants principaux Le courant du nationalisme revolutionnaire de coloration athee et parfois meme neopaienne pronant un nationalisme europeen influence notamment par les idees de la Nouvelle Droite Pour cette tendance le christianisme n est qu une parenthese malheureuse de l heritage europeen car il s est constamment inscrit en faux contre les traditions paiennes propres au Vieux Continent L Europe ne renouera veritablement avec ses racines propres qu en rejetant le poison monotheiste Le courant du nationalisme contre revolutionnaire faisant reference au christianisme au monarchisme et au nationalisme traditionnel qui concoit la France comme un Etat Nation depuis les rois capetiens Le catholicisme a alors une place privilegiee dans l identite de la nation francaise Ce nationalisme fait souvent reference a la chretiente et le nationalisme integral de Charles Maurras en est une expression Le nationalisme francais dit traditionnel est l heritier de cette conception Tendances de nationalismesArticle detaille Types de nationalisme Nationalisme centripete ou integrateur C est un nationalisme qui vise l unification nationale de populations ayant des caracteristiques communes qui vivent dans differents Etats ou elles peuvent etre des minorites nationales et donc dans ces Etats elles constituent des nationalismes centrifuges c est le cas du nationalisme kurde ou elles peuvent etre Etats nationalement homogenes mais separes c est le cas des unifications de l Italie et de l Allemagne au XIXe siecle bien que dans les deux cas le chevauchement avec l Empire austro hongrois complique la definition En Amerique latine il y a le cas du nationalisme ibero americain propose par des personnages historiques tels que Simon Bolivar Francisco de Miranda Jose de San Martin Jose Miguel Carrera et qui historiquement s oppose a la desintegration de la Grande Patrie et plaide entre autres pour sa reunification Nationalisme centrifuge independantiste ou desintegrateur C est un nationalisme qui cherche la secession d une partie du territoire d un Etat habite par une population aux caracteristiques differenciees du groupe ethnique considere comme majoritaire Le groupe differencie peut etre defini comme une minorite nationale Ces cas se produisent dans des Etats caracterises par le fait qu ils sont consideres comme multinationaux On peut situer dans le courant independantiste beaucoup de leaders d anciennes colonies comme Mohandas Gandhi qui se disait explicitement nationaliste le nationalisme algerien le nationalisme afrikaner tres vieux mouvement des 1850 qui a connu son age d or pendant l Apartheid une partie du nationalisme basque le nationalisme occitan le nationalisme galicien l independantisme catalan le nationalisme irlandais autant le politique axe sur liberation du joug britannique que le culturel visant a retablir la culture gaelique des Irlandais le nationalisme libanais le bloc national Emile Edde Raymond Edde le nationalisme ecossais le nationalisme wallon le nationalisme corse le nationalisme nicois le nationalisme savoyard le nationalisme breton le nationalisme portoricain le nationalisme quebecois le nationalisme flamand une partie du nationalisme valdotain Quand l entite dominante est un Etat on parlera suivant le degre d autonomie souhaite de regionalisme d autonomisme de separatisme a connotation negative ou de secessionnisme Nationalisme economique Article detaille Nationalisme economique Il s interesse aux mecanismes de dependance economique Il maintient la necessite pour les secteurs de base et les entreprises de l economie de rester entre les mains du capital national souvent du capital d Etat lorsque le secteur prive n est pas en forme Les origines du nationalisme economique se trouvent dans la creation d entreprises d Etat pour exploiter des produits strategiques comme la creation de l YPF pour le petrole en Argentine en 1922 et plus tard dans les politiques de nationalisation mises en œuvre par un grand nombre de pays parmi lesquelles se distinguent les suivantes nationalisation du petrole au Mexique en 1938 nationalisation du petrole en Iran en 1951 nationalisation du canal de Suez en 1956 et nationalisation du cuivre au Chili en 1971 Le nationalisme economique est egalement etroitement lie a la theorie de la dependance developpee par l ecole developpementiste latino americaine qui soutient que le systeme economique mondial a etabli une division internationale du travail qui attribue la production industrielle a haute valeur ajoutee aux pays centraux et aux pays peripheriques la production de matieres premieres a faible valeur ajoutee Le developpementalisme soutient qu il existe une tendance generale a la deterioration des termes de l echange au detriment de la production agricole primaire et que les pays peripheriques doivent promouvoir des politiques industrielles agressives pour briser le cercle vicieux du sous developpement La politique de privatisation suggeree par le Consensus de Washington a partir des annees 1990 avait pour objectif principal et largement atteint d inverser les mesures nationalistes prises par la plupart des pays peripheriques pendant la majeure partie du XXe siecle A partir de la fin des annees 1990 il semble y avoir une resurgence importante du nationalisme economique dans diverses regions du monde dans un environnement mondialise lie aux accords d integration regionale L une de ses manifestations les plus importantes a ete la nationalisation des hydrocarbures en Bolivie en 2006 sous le gouvernement d Evo Morales et les accords d infrastructure et de developpement sous regional conclus dans le cadre du Mercosur et de la Communaute sud americaine des nations Beaucoup de ces experiences nationalistes sont etroitement liees aux revendications des syndicats et d autres organisations sociales prenant la forme d un nationalisme populaire exprime dans des mouvements politiques beneficiant d un large soutien de la population Nationalisme populaire de gauche Article detaille Nationalisme de gauche Le nationalisme de gauche dans certains contextes egalement appele nationalisme populaire par ceux qui n adherent pas a un cadre gauche droite ou par opposition au national conservatisme decrit une forme de nationalisme qui repose sur des concepts philosophiques partages avec differents secteurs de la gauche politique comme ceux de justice sociale de souverainete populaire et d autodetermination nationale tant politique qu economique Il comporte generalement une forte composante de nationalisme economique c est pourquoi il se produit principalement dans des pays economiquement dependants ou sous developpes qui cherchent a se developper grace a l intervention de l Etat et a mettre l economie au service d interets nationaux consideres comme strategiques Il a aussi generalement une composante sociale car il comprend que la nation n est pas separee des personnes qui l habitent et qu une nation forte et developpee ne peut etre realisee que par la justice sociale en etant partisan de l Etat providence ou des Etats sociaux car autrement a declare que la nation serait plongee dans le chaos et un conflit permanent en raison de l injustice et du desequilibre social Il est generalement lie au socialisme et cherche l integration politique des syndicats et d autres entites intermediaires au sein de l Etat certains secteurs Lesquels cherchent le remplacement total de la democratie liberale des partis politiques et du parlement ne laissant que les syndicats ainsi que l integration et la participation economique des travailleurs dans la gestion la propriete et les benefices de l entreprise nationale a travers les syndicats avec les employeurs ayant l Etat comme regulateur des relations de travail et de production montrant ainsi leur opposition a la lutte des classes certains gouvernements se sont declares anticommunistes Le nationalisme populaire a tendance a mettre l accent sur la laicite au sein de ses doctrines toutefois certaines sont partisans d une interpretation sociale de la religion Le nationalisme de gauche peut tout autant avoir une doctrine ethniciste que civique Nationalisme religieux Article detaille Nationalisme religieux C est la forme de nationalisme selon laquelle l Etat tire sa legitimite politique d une religion commune Dans certains cas cependant la composante religieuse constitue davantage une etiquette que la veritable motivation du nationalisme d un groupe Par exemple meme si la plupart des dirigeants nationalistes irlandais du siecle dernier etaient catholiques au XIXe siecle et surtout au XVIIIe siecle de nombreux dirigeants nationalistes etaient protestants Les nationalistes irlandais ne se battent pas pour des distinctions theologiques mais pour une ideologie qui identifie l ile d Irlande avec une vision particuliere de la culture irlandaise qui pour de nombreux nationalistes inclut le catholicisme mais pas comme element predominant Pour de nombreuses nations contraintes de lutter contre les consequences de l imperialisme d une autre nation le nationalisme etait associe a la recherche d un ideal de liberte Le nationalisme catholique est une doctrine et un mouvement politique nationaliste et catholique fonde sur la philosophie thomiste la doctrine sociale de l Eglise et le catholicisme social Le nationalisme pakistanais creation du Pakistan est un exemple de nationalisme religieux fonde sur l Islam dans la mesure ou elle a pris les musulmans de l Inde comme nation L irredentisme L irredentisme vise a reunir en un seul etat les locuteurs d une meme langue ou des populations historiquement divisees en plusieurs Etats mais partageant des origines et des traditions communes On peut situer dans ce courant l en l irredentisme albanais le pangermanisme l irredentisme armenien l irredentisme azeri l en l irredentisme bulgare l irredentisme chinois l unionisme coreen l irredentisme italien y compris en Corse l irredentisme croate l irredentisme espagnol les projets d annexion du Canada par les Etats Unis l irredentisme finlandais l irredentisme francais l irredentisme grec y compris a Chypre les convoitises guatemalteques sur le Belize l irredentisme magyar l irredentisme indien l irredentisme indonesien le paniranisme l unionisme irlandais l irredentisme israelien l irredentisme kurde l en l irredentisme mexicain l irredentisme marocain l unionisme moldave le Panmongolisme l irredentisme neerlandais l irredentisme nepalais l irredentisme philippin l irredentisme roumain l irredentisme russe Eurasisme l irredentisme serbe le panslavisme l en l irredentisme somalien l irredentisme surinamien l irredentisme syrien l irredentisme timorais le panturquisme l irredentisme ukrainien l irredentisme venezuelien l unionisme wallon l irredentisme yemenite Le nationalisme technologique a caracterise un nationalisme technologique comme une tendance vers la construction et la legitimation de l Etat nation par des systemes de transport et de communication finances et parraines par les pouvoirs publics Harold Innis theoricien de la communication amorce une reflexion sur le nationalisme technologique et sur la relation economique qui unit le Canada urbain au Canada rural idees sur lesquelles s appuie sa theorie des principales ressources Article detaille Nationalisme technologique Oppositions au nationalismeKarl Marx puis certains theoriciens marxistes se sont officiellement opposes au nationalisme qu ils presentaient comme une etape dans le developpement des societes humaines et avancaient l idee qu une internationale proletarienne allait assurer la victoire de cette classe sociale Toutefois certains historiens considerent que si les observateurs marxistes ont ete perspicaces sur les rouages du nationalisme leur combat politique pour s opposer a l envahissement du nationalisme dans les cœurs des proletaires est un echec sans appel ou relatif suivant les historiens Les partis socialistes de tous les pays defendirent officiellement l internationalisme qui s oppose au nationalisme Ce tournant fut marque en France par l Affaire Dreyfus au cours de laquelle le nationalisme en France devint une valeur de droite voire d extreme droite Cependant l internationalisme proletarien pouvait se joindre a une defense du patriotisme par exemple chez Jaures qui declare Un peu d internationalisme eloigne de la patrie beaucoup d internationalisme y ramene Un peu de patriotisme eloigne de l Internationale beaucoup de patriotisme y ramene ou chez le radical socialiste Clemenceau voire chez Bakounine qui distinguait le nationalisme en tant qu ideologie d Etat du patriotisme en tant que sentiment naturel meme s il pouvait se montrer tres critique egalement envers ce dernier Malgre l internationalisme affiche la majorite des socialistes se rallierent aux bellicistes en 1914 puis en France la SFIO de Guy Mollet au colonialisme apres 1945 malgre l opposition de certaines tendances En 1995 le president Francois Mitterrand a declare Le nationalisme c est la guerre Dans la pratique le stalinisme se montra nationaliste par certains aspects tandis que les divers courants marxistes antistaliniens conservent des convictions internationalistes ref necessaire Les federalistes europeens se definissent en opposition au nationalisme identifie a la croyance en l Etat nation et vu comme un facteur de guerre ref necessaire Parmi les utilisateurs de la langue esperanto s est developpee depuis 1921 une organisation qui se nomme la SAT abreviation en esperanto de Sennacieca Asocio Tutmonda qui signifie Association mondiale anationale SAT Sennacieca Asocio Tutmonda l une des plus importantes associations dans le milieu esperantophone L un de ses principaux fondateurs Eugene Lanti pseudonyme de Eugene Adam se disait lui meme anationaliste Pour lui l Anationalisme s opposait a l internationalisme qui etait en fait de l inter nationalisme et donc une forme de nationalisme Aujourd hui si tous les membres de SAT ne sont pas anationalistes SAT possede en son sein une fraction anationaliste ref necessaire Un des principaux critiques du nationalisme a ete George Orwell voir en particulier Notes sur le nationalisme publie en mai 1945 Nouvelles approches du nationalismeDans l etude des nationalismes de nouvelles approches permettent de comprendre les mouvements sociaux et politiques Parmi elles le nationalisme banal concept de Billig s inspirant de la pensee d Hannah Arendt sur la banalite du mal donc les formes les plus subtiles des processus nationalistes et de l attachement a la nation les theologies du nationalisme etude des rituels nationalistes explicites ou non s inspirant du domaine religieux tels que les hymnes patriotiques le nationalisme du sentiment cette approche postule que l Etat cherche a s approprier differents niveaux de sensoriums de sa population par exemple avec des traditions musicales reappropriees Ces procedes visent une incorporation emotionnelle de la nation afin qu elle developpe un attachement politique Nationalisme par paysEn Allemagne Le XIX e siecle voit le developpement de l idee nationale allemande et l unification de l Empire allemand autour de la dynastie prussienne L idee de l unite des populations germanophones datait de fin du XVIII e siecle le theologien Johann Gottfried Herder en etant un de ses plus notables theoriciens Toutefois entre le temps de l emergence des idees et l unite politique il se passera pres d un siecle la dynastie de Prusse refusant en 1848 de recevoir la couronne imperiale des mains des representants du peuple reunis a Francfort La creation de l Empire allemand se fait finalement sous l egide du chancelier Otto von Bismarck qui impose l unification des Etats germaniques par le haut par les monarques apres la guerre de 1870 C est en Prusse que se developpe le plus tot un sentiment national allemand Battue par Napoleon Ier la Prusse est affaiblie et cherche a se relever elle cherchera des lors a regrouper autour d elle quitte a combattre l Autriche pour cela le maximum d Etats allemands ministre d Etat prussien de 1804 a 1808 et Hardenberg ministre des Affaires etrangeres de 1804 a 1806 reforment l Etat prussien Scharnhorst et Gneisenau general et marechal prussiens reorganisent l armee prussienne de 1807 a 1813 et y insufflent l idee du sacrifice pour le salut commun des Etats germaniques C est autour de la Prusse que se regroupent les patriotes allemands dans cette guerre patriotique et nationale que l on appelle tres vite les guerres de liberation Befreiungskriege Apparaissent alors toute une serie de libelles et de textes reclamant la constitution d un Etat allemand groupant tous les peuples parlant la langue allemande incluant au besoin des peuples en dehors de ce qui etait jusqu en 1806 le Saint Empire Ainsi se developpe le Volkstum rassemblement de tous les hommes de meme langue de meme culture Au debut du XIX e siecle on disait ainsi que la Prusse n etait pas un pays qui avait une armee mais une armee qui avait un pays En effet sur les 7 a 8 000 officiers de l armee prussienne en 1806 plus d un millier d entre eux etaient etrangers Les etrangers etaient encore plus nombreux dans les armees de Frederic le Grand regne de 1740 a 1786 l armee ayant ete partiellement nationalisee sous Frederic Guillaume III 1797 1840 a la suite des reformes de Gneisenau et Clausewitz Il n y a cependant pas un mais trois nationalismes tres differents en Allemagne l un aristocratique pour lequel l etre humain commencait au baron comme disait Metternich le deuxieme bourgeois conservateur et le troisieme populaire romantique manifeste au Parlement de Francfort considere comme dangereux par les aristocrates Il faudra un siecle pour les unifier et les concretiser par des mesures politiques progressivement la liberte de circulation au sein des Etats allemands est instauree un traite des laissez passer 1850 etant signe entre la majorite des Etats suivi d un autre en 1865 non signe par la Prusse qui abolit la necessite des passeports et enfin d une loi de 1867 negociee sous l egide de Bismarck qui supprime les restrictions a la liberte de circulation visant les classes dangereuses Dans l Empire austro hongrois L identite binationale en Autriche Hongrie cree une situation particuliere dans cet Etat Empire central en Europe Les germanophones et les Magyars etant les communautes linguistiquement culturellement socialement economiquement et politiquement dominantes l Empire est ressenti par les autres peuples regroupes sous l autorite des Habsbourg et de l aristocratie autrichienne et hongroise comme un Etat etranger a eux et oppresseur De ce fait le XIX e siecle voit la naissance ou l affirmation de sentiments nationaux opposes aux Habsbourg centrifuges et ou irredentistes avec la Renaissance nationale tcheque publication du Dictionnaire tchequo allemand dans les annees 1840 par Josef Jungmann et le Panslavisme chez les autres slaves de l Empire tandis qu Italiens et Roumains regardent respectivement vers l Italie et la Roumanie auxquelles ils esperent etre un jour rattaches Cette situation menera a la dissolution de cet empire a l issue de la Premiere Guerre mondiale En Belgique Article detaille Belgicanisme En Espagne Article detaille Regionalismes et nationalismes en Espagne En France Article detaille Nationalisme francais En France le concept de nation est herite de la Revolution francaise On vit en effet apparaitre au debut de la Revolution une societe le Club de 1789 plutot modere qui se reclamait du patriotisme Une autre societe que Francois Pairault decrit comme beaucoup plus radicale apparut par la suite 1792 la Societe patriotique du Luxembourg Il en decoule une politique dont les objectifs sont essentiellement l independance l unite et la prosperite de sa propre nation et de son peuple Le nationalisme base l identite d un individu sur son rapport a une nation C est dans la continuation de cette tradition inspiree de la Declaration des droits de l Homme de 1789 article III qu en 2024 Henri Temple developpe l idee de Nationisme en une somme de 470 pages la premiere et la seule etude complete sur ce concept moderne propose par Pierre Andre Taguieff puis esquisse par Emmanuel Todd Ce concept est presente comme une alternative rationnelle democratique et efficace tant aux nationalismes et imperialismes agressifs qu au mondialisme non neutre En Italie Articles detailles Risorgimento et Irredentisme Le XIX e siecle voit le developpement de l idee nationale italienne et l unification de l Etat italien autour de la dynastie de Piemont Sardaigne En Haiti Le corps expose de Charlemagne Peralte en novembre 1919 Le nationalisme haitien s est developpee lors de l occupation americaine d Haiti au 28 juillet 1915 Dans le dernier quart du XIX e siecle l economie haitienne etait controlee par des investisseurs etrangers tels que les Allemands qui intervenaient dans la politique interieure du pays les Etats Unis envahissent et occupent Haiti Influences par le Corollaire Roosevelt les Etats Unis desiraient eloigner la concurrence europeenne et de suivre et de restaurer la stabilite politique en Haiti a la suite du declin du Lors de l occupation les Etats Unis ont designe le senateur Philippe Sudre Dartiguenave pour etre le president de la Republique La population haitienne manifestait leur opposition a l opposition dans les journaux tels que Haiti Integrale La Patrie La Ligue et La Tribune En 1915 le parti l Union Patriotique est fondee dont Georges Sylvain est cofondateur En 1918 Charlemagne Peralte et Benoit Batraville menent des revoltes paysannes surnommes les cacos contre l invasion des Etats Unis et l imposition de la corvee L annee suivante Charlemagne Peralte declare un gouvernement provisoire au nord du pays et il fut execute par les Americains la meme annee En 1921 Union Patriotique prit de l ampleur et comptait plus de 16 000 membres dans tout le pays En 1928 dans le domaine de l ethnologie Jean Price Mars initie un interet nouveau pour l heritage africain dans le folklore et la culture populaire et paysanne haitiens et dans la culture populaire haitienne et pour la religion vaudou Au Japon Article detaille Expansionnisme du Japon Shōwa Le nationalisme moderne japonais se developpe d abord durant l Ere Meiji 1867 1912 A ce moment la il est defensif visant a preserver l independance du Japon face a la menace du colonialisme occidental symbolise par la politique de la canonniere menee par le commodore Perry en 1853 et par les traites inegaux de 1858 Ce nationalisme devient expansionniste sous l ere Shōwa Il est base alors sur la superiorite de la race nipponne le monarchisme le militarisme et l expansionnisme En Chine Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Au Royaume Uni Articles detailles Nationalisme irlandais Nationalisme gallois et Nationalisme ecossais Les nationalistes irlandais s organisent et creeront en 1905 le Sinn Fein et l IRA parties revendiquant l independance l IRA utilisera la violence pour se faire connaitre Pendant la Premiere Guerre mondiale les Irlandais se revolteront et la repression sera feroce Quoique les ideologies nationales du pays de Galles et de l Ecosse n aient pas atteint le degre de violence precite ces deux autres nations formant l Etat plurinational de Grande Bretagne ont egalement developpe des nationalismes celui d Ecosse echoue en 1930 la ou il reussira en 1997 concernant la souverainete autonomique en se reformant considerablement le visage du nationalisme ecossais contemporain est bien different des annees 1930 En Russie Empire russe Dans l Empire russe multinational les Slaves orientaux sont majoritaires et le regime tsariste aristocratique et coupe de la population laisse la plus grande partie de celle ci dans l illettrisme Neanmoins le sentiment national russe vehicule par les instituteurs et les popes se repand y compris chez les Bielorusses alors appeles Russes blancs et les Ukrainiens alors appeles Petits russes Il est favorise par la politique imperiale de russification qui en revanche heurte les autres peuples de l empire et notamment ceux d Europe Finnois Baltes Polonais Roumains une partie des Ukrainiens et du Caucase mais aussi dans une moindre mesure les musulmans d Asie centrale revoltes des Basmatchis dans les actuels Ouzbekistan et Turkmenistan Ces peuples developpent d autant plus facilement leurs propres nationalismes que leur niveau d instruction est generalement superieur a celui des masses russes par exemple en Pologne L antisemitisme du regime et les pogroms a repetition suscitent aussi un nationalisme et les ligues d auto defense chez les Juifs ce nationalisme est initialement fortement teinte de socialisme fondation du Bund Cette situation provoque des courants d emigration surtout chez les Juifs et menera a l issue de la Premiere Guerre mondiale a l independance de la Finlande des pays baltes de la Pologne de l Ukraine de la Bessarabie de la Georgie et de l Armenie le gouvernement bolchevik parviendra a reprendre la Georgie l Armenie et l Ukraine en 1920 1924 la moitie orientale de la Pologne en 1939 les pays baltes et la Bessarabie en 1940 L Ere communiste Pour controler les nationalismes l URSS se constitue en 1922 en Etat federal mais ce controle ne peut fonctionner que dans le cadre d un communisme dictatorial La politique a l egard des nationalismes varia fortement Lenine pour prendre le pouvoir utilisa de maniere pragmatique les nationalismes et le droit a l autodetermination Lors de la guerre civile des concessions furent accordees notamment pour l Ukraine la NEP qui enrichit les nationaux mais aussi le nom de l Etat qui ne contient pas le terme de Russe La creation des entites territoriales fut assez laborieuse pour plusieurs republiques sovietiques Les concessions sont importantes par rapport au dogme marxiste et au programme des bolcheviques mais la repression peut etre lourde soulevement georgien de l ete 1924 Staline s attaqua aux elites nationalistes mais reste dans le dogme definit en 1923 Dans les annees 1930 il entreprit une politique pronant le nationalisme russe et la russification de certaines republiques sovietiques La demarche selon le terrain n est pas uniforme Durant la Seconde Guerre mondiale les petites nationalites suspectes ont souffert des deportations sovietiques Sous l ere Brejnev l objectif de la Fusion des nationalites est abandonne Le probleme est couvert jusqu a la liberalisation des libertes civiles revenues a l issue de la perestroika et de la glasnost ils ont ressurgi d autant plus intensement et ont abouti a l eclatement de l Etat sovietique comme l avaient d ailleurs predit Andrei Amalrik en 1970 et Helene Carrere d Encausse en 1978 Federation de Russie Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article ou cette section comporte trop de citations ou des citations trop longues au point qu elles peuvent selon le cas desequilibrer l article en donnant trop d importance a certains points de vue ou contrevenir a l un des principes fondateurs de Wikipedia juillet 2022 En 2013 le nationalisme russe localement denomme patriotisme se traduit par une nostalgie de l URSS Pour Myriam Desert S il y a un point d intersection de toutes les forces politiques et religieuses de toutes les composantes nationales ethniques natsional nyj ce ne peut etre que le rapport a l URSS quel que soit le nom qu on lui donne Russie ou Union Sovietique qui doit etre restaure comme patrie Depuis son arrivee a la tete de son pays en 2000 Vladimir Poutine a place le patriotisme au cœur de la politique de l Etat la rhetorique patriotique des autorites russes s accentuant depuis le debut de l offensive russe en Ukraine le 24 fevrier 2022 En 2014 en Russie la force motrice du patriotisme est la lutte pour les Russes d Ukraine ref non conforme Dans les Balkans Le XIX e siecle voit la propagation de l idee nationale dans les Balkans et chaque peuple defini par son histoire et sa langue aspire a l independance vis a vis de l Empire ottoman et a son unification au sein d un seul Etat Albanais Bulgares Grecs Macedoniens Roumains Serbes s emancipent par etapes mais ils sont instrumentalises par les grandes puissances qui de plus cherchent a menager l Empire ottoman leurs populations sont imbriquees dans de nombreuses regions et leurs frontieres posent des problemes tranches parfois arbitrairement par le congres de Berlin et par les deux guerres balkaniques ce qui entretient et parfois exacerbe les tensions nationalistes Si au debut du XX e siecle les dynamiques de rassemblement predominent fondation du royaume des Serbes Croates et Slovenes en 1918 elles ne profitent pas egalement a tous Albanais et Bulgares ne parviennent pas a se regrouper tous Des ressentiments s accumulent qui s exprimeront durant la Seconde Guerre mondiale camp de concentration de Jasenovac et a partir de 1992 et aboutiront a la fragmentation de la Yougoslavie en pas moins de six ou sept Etats dont quatre utilisent la meme langue mais la denomment differemment et dont deux sont a peine plus grands qu un departement francais ou une province belge le Kosovo et le Montenegro Dans l Empire ottoman A la fin du XIX e siecle le nationalisme turc se manifeste dans le mouvement Jeune Turc qui a ses debuts est surtout reformateur et non xenophobe En reaction au recul de l Empire en Europe face aux Etats des Balkans et au nationalisme des Grecs et des Armeniens de l empire qui font craindre des pertes territoriales en Anatolie qui se produisent en 1919 le nationalisme turc devient de plus en plus xenophobe vis a vis des minorites de l Empire et finit par mener pendant et apres la Premiere Guerre mondiale a la premiere grande purification ethnique du XX e siecle le genocide armenien et grec accompagne au terme du traite de Lausanne de l expulsion de la grande majorite des chretiens survivants Ulterieurement c est l affrontement des nationalismes turc devenu conservateur et kurde devenu majoritairement marxiste qui menera en Anatolie orientale a des conflits armes Evolution chronologiqueSur le continent americain En Amerique du Nord Association de l icone de la statue de la Liberte avec la liberte d entreprendre comme exaltation du Victory Program pendant la Seconde Guerre mondiale Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire En Amerique du Sud Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire En Europe Le nationalisme romantique Article detaille Nationalisme romantique En dehors de la philosophie des lumieres le XVIII e siecle europeen voit eclore une litterature qui se veut fondee sur des textes populaires tutoyant la litterature classique et haussant les peuples au rang d heritiers de dignes traditions culturelles ce qui s averera comme un pas vers une legitimite d existence politique Ce nationalisme se developpe dans les salons litteraires dans les maisons d edition et progressivement dans la bourgeoisie lettree europeenne En 1763 la publication par James Macpherson des œuvres du barde ecossais Ossian suscite un grand enthousiasme cette poesie gaelique supposee ancestrale sera brandie comme une œuvre equivalente a celles d Homere ou Virgile et autres grands classiques de la litterature antique En 1817 une commission d experts universitaires conclut que ce texte n a rien d authentique Ce texte est le premier du genre du moins le premier ayant un tel succes bien d autres suivront a travers toute l Europe et cela durant tout le XIX e siecle Dans toute l Europe litteraire voient le jour des theories sur les peuples et de leur continuite dans le temps Un des plus notables theoriciens etant Johann Gottfried Herder synthetisant les idees neuves de son epoque telles que la lutte contre le monolithisme culturel et le despotisme politique les aspirations au bonheur et a la liberte le rejet des separations entre les ordres sociaux l elan vers le progres et la redecouverte de la nature et des traditions Chaque redecouverte d une epopee d une tradition populaires recoit le soutien international des lettres du moins jusqu au milieu du XIX e siecle apres certaines rivalites se font jour entre les differents nationalismes qui ont de plus en plus d effets politiques De la Revolution francaise au Printemps des peuples Apres le Bill of rights limitant le pouvoir du roi d Angleterre et la guerre d independance des Etats Unis la Revolution francaise consacre l importance politique des sujets d un roi en Europe c est la premiere prise du pouvoir au nom d un peuple Mais son echo sera faible dans les populations europeennes Les guerres napoleoniennes stimuleront par opposition les nationalistes europeens a cette epoque presents seulement dans une frange restreinte de la population en les amenant a se poser le probleme de l Etat comme protecteur en particulier ceux de langue allemande mais aussi en Espagne En 1815 par le traite de Vienne la Sainte Alliance consacre la toute puissance des trones sur le destin des pays et ses membres se liguent contre toute volonte expansionniste de la France Toutefois deux entorses majeures vont reveler les limites de ce principe dynastique en novembre 1830 lors d une conference reunissant a Londres les grandes puissances Grande Bretagne Russie Autriche Prusse et France L independance de la Belgique reclamee par des manifestations populaires en est la premiere et semblait sans consequence strategique bien qu encourageant les revisionnistes nationalistes de l ordre de Vienne Les insurges grecs contre l Empire ottoman obtinrent aussi le soutien de ces puissances dynastiques reunies du fait de leur quete d interets particuliers le plus souvent rivaux Le Printemps des peuples de 1848 impulse en France a presque toute l Europe est un ensemble de mouvements nationalistes insurrectionnels aux objectifs assez distincts et en general animes par la classe moyenne et universitaire mais dans certains cas par une petite noblesse opposee a un pouvoir central dynastique dans lequel elle ne se reconnait pas cas magyar La faiblesse numerique qui decoule de l etroite assise populaire de ces mouvements explique qu ils n aient pas resiste longtemps aux repressions des armees fideles aux dynasties toutefois le cas de la revolte magyar qui a tenu tete aux armees autrichiennes a permis d illustrer la solidarite des dynasties contre tout nationalisme l empire de Russie est intervenu dans l empire d Autriche pour mater cette revolte il faut dire que l Empire russe avait deja du reprimer une revolte polonaise en 1830 et ne voulait pas qu elle fut ranimee Ces mouvements relativement populaires ont ete l aboutissement d une evolution nationaliste des idees dans une part croissante de la population leur echec general a semble definitif a nombre de protagonistes Du printemps des peuples a 1918 Apres le printemps des peuples et parfois avant comme pour la Russie des conseillers de couronnes comprennent que le nationalisme est une puissance avec laquelle il faut compter En plus de leurs strategies d alliances deja connues les Etats cherchent alors a favoriser les nationalismes internes aux royaumes rivaux et a contenir ceux qui pourraient diminuer leur propre puissance Dans le but de fissurer le front uni du traite de Vienne contre la France Napoleon III declare officiellement vouloir favoriser le nationalisme a travers l Europe ce qu il fera notamment pour constituer un Etat italien allie et diminuer la puissance du pape tenter de faire eclater l empire des Habsbourg en aidant le nationalisme serbe entre autres jouant sur le nationalisme polonais pour contrer de l interieur l Empire russe et la Prusse Sous l impulsion de Bismarck la Prusse attire a elle les petits Etats allemands germanophones en se presentant comme puissance protectrice et en s alliant la bourgeoisie commercante par le biais de traites commerciaux unifiant le marche Elle rentre alors en concurrence avec l Empire des Habsbourg en cherchant a s allier ses populations germanophones L Empire russe et celui des Habsbourg aident et se posent en recours de diverses populations sous la domination de l Empire ottoman pour mieux le depecer La couronne d Angleterre s oppose aux nationalismes pour contrer toute nouvelle montee en puissance de la France et limiter l extension de l Empire russe qu elle voit comme un solide concurrent Finalement ces strategies guerrieres favorisent les nationalismes qui se developpent et rivalisent les uns avec les autres pour leurs droits au sein des Etats La Prusse devient le centre d un Etat Allemand ou les representants de la population prennent un poids politique croissant l Italie se constitue laborieusement et suivant le modele francais le Risorgimento se conclut en 1870 sans pour autant avoir tente de developper un nationalisme qui lui soit propre l Empire des Habsbourg semblait inebranlable aux contemporains mais il se parcellise progressivement en Etats nationalistes sous la crainte de l eclatement a la suite de la revolte polonaise de 1863 l Empire russe se lance dans une russification forcee de ses populations qui exacerbe meme les nationalismes latents dans l Empire et dans lesquels les revolutions russes de 1905 et 1917 trouveront des appuis Au croisement de toutes les tensions se trouvent les Balkans nationalismes d emancipation violents et en concurrence les uns avec les autres interets geostrategiques rivaux de toutes les grandes puissances europeennes qui soufflent le chaud et le froid oppositions symboliques Europe Asie oppositions religieuses imbrications etroites de differentes populations se reclamant de nationalites differentes ce qui rend plus complexe qu ailleurs le trace de frontieres les separant le probleme est similaire dans l Empire des Habsbourg Cette region sera quasi continuellement le theatre de guerres au cours du XIX e siecle et au debut du XX e siecle cette poudriere de l Europe donnera un pretexte au declenchement de la Premiere Guerre mondiale A partir des annees 1870 en France Allemagne Italie se developpe un nationalisme agressif different de celui des revolutions de 1848 nourri des bouleversements sociaux et economiques que produisait le deracinement des populations il n est plus un instrument d emancipation a l egard de la societe d Ancien Regime il est devenu un instrument d integration et de mobilisation des populations a une politique imperialiste En 1914 les nationalismes en Europe sont devenus un rouage social important et pris dans les oppositions entre Etats s opposent les uns aux autres Durant la Premiere Guerre mondiale les Etats mobiliseront les populations par des arguments nationalistes et aux differentes etapes de cette guerre meme les pacifistes les plus volontaires forts rares ne trouverons pas d argument anti nationaliste seuls Lenine et les Bolcheviks considereront la paix preferable a la victoire nationaliste Pour autant les documents intimes consultables montrent plus une demoralisation chez les soldats qu une exaltation nationaliste De 1918 a 1945 Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire De 1945 a 1989 Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Apres 1989 Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Les politologues Danic et Ian Parenteau relevent que malgre un positionnement multiple du nationalisme sur l axe gauche droite sur le continent europeen les ideologies nationalistes prennent la plupart du temps place a droite du clivage politique positionnement qui se conjugue suivant la gamme offerte sur cette aile depuis le centre droit jusqu a l extreme droite En Asie Le Japon Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire La Chine Etre chinois avant le XX e siecle se reconnait a trois facteurs principaux etre sous l influence de l administration de l Empereur avoir des pratiques culturelles chinoises dont les rites mariages funerailles etc mais aussi dans les pratiques quotidiennes comme l art culinaire etre de descendance chinoise Jusqu a la dynastie mandchoue une representation concentrique du monde prevaut le noyau central est chinois un premier cercle l entourant est constitue des barbares cuits c est a dire partiellement accultures viennent ensuite les barbares crus ayant gardes leurs coutumes propres Dans cet ordre d idee on peut devenir chinois se siniser Mais les cultures et les pratiques dites chinoises sont multiples et locales les criteres culturels et rituels sont donc locaux La genealogie chinoise est alors une creation a posteriori quand on se sent chinois on sinise ses propres ancetres et etre chinois devient un heritage de longue date Le XX e siecle a vu arriver des notions occidentales nouvelles dont celle de nation qui est alors comprise comme une conception raciale biologique au travers des filiations patrilineaires L Empereur est alors vu comme l ancetre mythique de la race chinoise En 1911 a la creation de la republique de Chine provisoire de Sun Yat sen ont ete reconnues cinq populations distinctes constituant la population chinoise les Hans majoritaires les Mandchous les Mongols les Tibetains et les Musulmans Sous le regime communiste la Chine est officiellement un Etat multinational unifie avec 56 nationalites officielles et le droit a la nationalite est un droit du sang Le XX e siecle a ete domine par une intelligentsia persuadee que la culture traditionnelle chinoise est archaique et ne correspond pas aux defis modernes la nation chinoise s oppose alors a la tradition culturelle chinoise et ne s y refere pas L appartenance a une province a un pays local est de mise meme si la famille a quitte ce lieu ancestral depuis plusieurs generations et une appartenance provinciale revendiquee correspond a des reseaux d entre aides De maniere plus explicite qu a l epoque imperiale la Chine s envisage plurielle sur son propre territoire avec des provinces ayant des marges d initiatives importantes mais pas dans le domaine politique Par exemple si la sinisation de l ensemble de la population est avancee nombre d ethnies officiellement reconnues ont leur propre langue comme langue d enseignement du primaire au superieur mais aussi dans la presse ecrite et audio visuelle et les cadres doivent apprendre la langue de la province ou ils sont en poste Traditionnellement l exil etait regarde comme une trahison Desormais ce regard s est adouci bien qu a partir de 1980 le droit du sol prevale dans le droit a la nationalite et que la double nationalite soit interdite on parle de citoyens etrangers d ascendance chinoise et la Chine culturelle semble retrouver du credit Dans le monde arabe En juin 1916 eclate la grande revolte arabe dans les provinces de la peninsule arabique jusque la occupees par l Empire ottoman Cette revolte menee par le cherif de La Mecque Hussein Ben Ali dura de juin 1916 a octobre 1918 Elle eclata a la suite de la montee du nationalisme arabe dans la region lui meme alimente par les Britanniques presents sur place et notamment l officier Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d Arabie En Afrique Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Theoriciens du nationalismeMichel Aflaq Benedict Anderson Otto Bauer Michael Billig Craig Calhoun E H Carr Karl Deutsch Thomas Hylland Eriksen James Fearon Joshua Fishman Clifford Geertz Ernest Gellner George Grant Johann Gottlieb Fichte Ernest Gellner Giovanni Gentile Johann Gottfried von Herder Eric Hobsbawm Miroslav Hroch Michael Ignatieff Will Kymlicka Arend Lijphart Michael Mann Charles Maurras Anne McClintock Friedrich Meinecke David Miller Benito Mussolini Ernest Renan Rudolf Rocker Jean Jacques Rousseau Edward Said Michel Seymour Hisham Sharabi Anthony D Smith Timothy D Snyder Yuli Tamir Charles Taylor Charles TillyNotes et referencesGellner 1989 1983 pour l edition anglaise chapitre 1 Le terme de principe politique est repris dans Hobsbawm 1992 chapitre I et revendique comme venant du texte de Ernest Gellner Comme il est souligne dans Michel 1995 Introduction page 13 ni Ernest Gellner ni Benedict Anderson ne considerent le nationalisme comme une ideologie De son cote Eric Hobsbawm ramene les idees nationalistes a l egalite nation Etat peuple ajoutant que les autres details sont propres a chaque nation suivant son histoire voire a chaque auteur et ont ete houleusement debattus au XIX e siecle par des theoriciens Hobsbawm 1992 chapitre I a b c d et e Hobsbawm 1992 chapitre IV Jean Claude Caron Michel Vernus dans la Conclusion generale p 438 et suivantes de leur livreL Europe au XIX e siecle Des nations aux nationalismes aux editions Armand Colin 2008 ISBN 9782200217112 Noiriel 2009 p 162 170 En France au XIX e siecle ce mouvement politique s est vite repandu dans certaines couches de la population ouvriere les ouvriers de la generation de l artisanat en bref pas tellement celle de la grande industrie qui s en est demarque explicitement en 1888 au 3e sous l impulsion de partis de gauche le patriotisme nationalisme est alors oppose au capitalisme Beissinger Mark Nationalist Mobilization and the Collapse of the Soviet State Cambridge University Press 2002 p 8 Krikorian Shant The Demise of the USSR in the Face of Nationalism https web archive org web 20191121034344 https prospectjournal org 2010 12 01 the demise of the ussr in the face of nationalism Archive org Wikiwix Archive is Google Que faire 21 novembre 2019 Prospect Journal of International Affairs 1er decembre 2010 en Valerie Bunce Comparative Democratization Big and Bounded Generalizations Comparative Political Studies vol 33 nos 6 7 2000 p 703 734 ISSN 0010 4140 DOI 10 1177 001041400003300602 S2CID 153875363 lire en ligne en Matthew Adam Kocher Adria K Lawrence et Nuno P Monteiro Nationalism Collaboration and Resistance France under Nazi Occupation International Security vol 43 no 2 2018 p 117 150 ISSN 1531 4804 DOI 10 1162 isec a 00329 S2CID 57561272 lire en ligne en Bart Bonikowski Yuval Feinstein et Sean Bock The Partisan Sorting of America How Nationalist Cleavages Shaped the 2016 U S Presidential Election American Journal of Sociology vol 127 no 2 2021 p 492 561 ISSN 0002 9602 DOI 10 1086 717103 S2CID 246017190 lire en ligne Girardet 1996 chapitre 1 a et b Thiesse 1999 premiere partie chapitre 4 a et b Anderson 1996 chapitre 5 a b et c Benei Veronique 2016 Nationalisme in Anthropen org Paris Editions des archives contemporaines es Comunidades imaginadas Reflexiones sobre el origen y la difusion del nacionalismo 1991 es Ernest Gellner Naciones y nacionalismo 2008 Gilles Ferreol dir Dictionnaire de sociologie Armand Colin Paris 2010 ISBN 9782200244293 Claude Orrieux et Pauline Schmitt Pantel Histoire grecque Presses universitaires de France 2013 ISBN 978 2 13 062569 8 lire en ligne Kymry ou Kymru et non Kymri le pays de Galles Le singulier est Kymro qui suppose en vieux celtique Com brox pluriel Com broges gens du meme pays compatriotes nom que se sont donne vers le VII e siecle les Bretons en lutte avec les Saxons Kymry a compris non seulement le pays de Galles actuel mais encore le nord de l Angleterre breton jusqu a la Clyde le nom de Cumberland en vient Cette extension du pays des Kymry a amene les auteurs des romans francais de la Table ronde a placer en Nord Galles des villes du Nord de l Angleterre Longtown par exemple Longuetown qui est situee a l extremite septentrionale du Cumberland Paulin Paris Les Romans de la Table ronde I p 280 Sur Kymro et Kymry v J Loth Revue celt XXX p 384 Le terme communaute de destin apparait d abord en allemand Schicksalsgemeinschaft en 1936 sous la plume du theologien catholique autrichien Alois Carl Hudal dans son ouvrage Die Grundlagen des Nationalsozialismus Les bases du national socialisme 1936 dans le sens de courant de l histoire et tendances de l evolution d une nation cf Hannah Arendt Les Origines du totalitarisme tome Sur l antisemitisme trad par Micheline Pouteau Calmann Levy Paris 1973 trad revisee par Helene Frappat Gallimard coll Quatro Paris 2002 ed poche Seuil coll Points Essais no 360 Paris 2005 ISBN 978 2 02 086989 8 C est le cas des Cimmeriens Pelasges Peuples de la mer Garamantes Xiongnu Huns Avars Onoghoures Khazares Bulgares Alains Vikings Varegues Magyars Petchenegues Coumans Mamelouks Seldjouks Moutons noirs Bonnets noirs Baiaches Tsiganes Yeniches Tinkers Juifs Theodor Much Kein Konsens in Sicht Kann Judentum definiert werden et bien d autres Expression du Pr Jean Ravenstein de l Universite de Marseille Ernest Lavisse dir Histoire de France cours elementaire 1913 Chapitre Le protonationalisme populaire dans Nations et nationalismes depuis 1780 programmes mythe et realite par Eric Hobsbawn Gallimard 1992 ed originale Nations and Nationalism 1990 Raoul Girardet Nationalisme Encyclopaedia Universalis Jacques Bainville Histoire de Trois generations Fayard 1918 Gellner 1989 1983 pour l edition anglaise chapitres 5 et 6 developpe cette idee Hobsbawm 1992 chapitre I soutient cela ainsi que dans Caron et Vernus 2008 Conclusion generale p 433 et suivante Anderson 1996 chapitre 2 evoque capitalisme en general mais insiste plus sur l importance du capitalisme de l imprimerie a partir du XVI e siecle Michel 1995 Introduction page 13 Hobsbawm 1992 chapitre I Ernest Gellner dans Nations et nationalisme chapitre 3 et 6 en particulier Sur ces points Benedict Anderson et Ernest Gellner sont les plus precis Anderson 1996 chapitre 4 page 88 Anderson 1996 chapitre 2 page 54 a et b Anderson 1996 chapitre 3 Anderson 1996 Preface a l edition francaise 1996 a b c d e et f Gellner 1989 1983 pour l edition anglaise chapitre 2 a et b Eric Hobsbawm chapitre II a et b Thiesse 1999 premiere partie chapitre 2 pages 67 68 a b et c Gellner 1989 1983 pour l edition anglaise chapitre 3 en Ernest Gellner Nations and nationalism Cornell University Press 1983 ISBN 0 8014 1662 0 9780801416620 et 0801492637 OCLC 10169079 Gellner 1989 1983 pour l edition anglaise chapitre 6 et 7 en Pierre Bourdieu Reproduction in education society and culture Sage 1990 ISBN 978 1 84860 929 7 et 1848609299 OCLC 47011818 Gellner 1989 1983 pour l edition anglaise chapitre 4 p 65 Anderson 1996 chapitre 1 p 51 52 Benedict Anderson precise bien dans la premiere note du chapitre 3 que pour lui un creole est une personne d ascendance europeenne pure tout au moins en principe mais nee aux Ameriques puis par extension partout hors d Europe Anderson 1996 chapitre 3 p 61 Anderson 1996 chapitres 5 et 6 Michel 1995 chapitre X Par exemple dans Anderson 1996 Thiesse 1999 Michel 1995 Anderson 1996 chapitre 7 Michel 1995 chapitre VII Michel 1995 chapitre IX Anne Marie Thiesse est historienne membre du CNRS recherche de fiche du personnel du CNRS a et b Caron et Vernus 2008 p 286 Gellner 1989 1983 pour l edition anglaise chapitre 1 Noiriel 2009 chapitre III Noiriel 2009 conclusion p 672 Yoram Hazony interviewe par Paul Sugy Yoram Hazony Les nouveaux universalistes vouent aux gemonies l independance nationale Le Figaro Magazine semaine du 21 decembre 2018 p 38 41 Denis Moniere Pour comprendre le nationalisme au Quebec et ailleurs Montreal Les Presses de l Universite de Montreal 2001 p 11 14 Pierre Andre Taguieff La revanche du nationalisme Puf 2015 196 Jacques Marlaud Le Renouveau paien dans la pensee francaise ed du Labyrinthe Paris 1986 Jacques Ploncard d Assac Charles Maurras et le Nationalisme Integral in Doctrines du nationalisme ed de Chire ref incomplete http ec aciprensa com wiki tomismo The Medium the Message and the Modern The Jubilee Broadcast of 1927 de Robert Cupido fr Anciens messagers nouveaux medias l heritage d Innis et de McLuhan une exposition de musee virtuelle a Bibliotheque et Archives Canada Jean Jaures L Armee nouvelle ed L Humanite 1915 chap X Le ressort moral et social L armee la patrie et le proletariat III Internationalisme et patriotisme p 464 texte integral sur Wikisource Voir aussi Patriotisme et internationalisme discours de Jean Jaures precede du manifeste du conseil national du parti ouvrier 1895 lire en ligne discours au parlement europeen le 17 janvier 1995 en Michael Billig Banal nationalism ISBN 978 0 8039 7524 8 0 8039 7524 4 et 0803975252 OCLC 33233133 a b et c Benedict Anderson 1983 L Imaginaire national La Decouverte Paris 1996 chap I p 34 Henri Temple Essai sur le concept de NATIONISME Le theoreme du nationisme evidence des nations et cercle vertueux de consequences Sphairos par Amazon 2024 470 p David Nicholls Ideologie et mouvements politiques en Haiti 1915 1946 Annales Histoire Sciences sociales 1975 lire en ligne consulte le 15 septembre 2020 Rosny Ladouceur Savez vous qui a fonde le premier parti politique d Haiti sur loophaiti com 27 octobre 2017 consulte le 17 septembre 2020 Nicholls 1975 p 657 Ideologie et mouvements politiques en Haiti 1915 1946 Nicholls 1975 p 659 Andrei Amalrik L Union sovietique survivra t elle en 1984 1970 Helene Carrere d Encausse L Empire eclate Paris Flammarion 1978 320 p Myriam Desert Etre patriote dans la Russie postsovietique Critique internationale 2013 1 n 58 p 53 71 DOI 10 3917 crii 058 0053 https www lapresse ca debats opinions 2022 06 28 les sanctions occidentales renforcent le patriotisme russe php https www lematin ch story la russie se dote dun mouvement national patriotique de jeunesse 356628364602 https www courrierinternational com article 2014 10 15 que faire des nationalistes apres la guerre Thiesse 1999 Premiere partie chapitre 2 Michel 1995 chapitre III Thiesse 1999 Premiere partie chapitre 1 a b c d e f g et h Santamaria et Wache 1996 Caron et Vernus 2008 Chapitre VII Caron et Vernus 2008 p 297 Danic Parenteau et Ian Parenteau Les ideologies politiques le clivage gauche droite PUQ 212 p lire en ligne a b et c page 60 et suivantes de Chine peuples et civilisation sous la direction de Pierre Gentelle edition La decouverte 1997 ISBN 2707127663 page 55 et suivantes de Chine peuples et civilisation sous la direction de Pierre Gentelle edition La decouverte 1997 ISBN 2707127663 Voir aussiSur les autres projets Wikimedia Nationalisme sur Wikimedia Commonsnationalisme sur le WiktionnaireNationalisme sur Wikiquote Une categorie est consacree a ce sujet Nationalisme Bibliographie Benedict Anderson trad Pierre Emmanuel Dauzat L imaginaire national Reflexions sur l origine et l essor du nationalisme Imagined Communities editions La Decouverte 1996 1re ed 1983 213 p ISBN 978 2 7071 5007 3 Jacques Bainville Histoire de trois generations Fayard 1918 Alain Bihr Le Crepuscule des Etats nations transnationalisation et crispations nationalistes Page deux 2000 en Michael Billig Banal Nationalism Londres SAGE Publications 1995 200 p ISBN 0 8039 7525 2 lire en ligne Mikael Bodlore Penlaez Atlas des nations sans Etat Peuples minoritaires en quete de reconnaissance Yoran Embanner 2010 ISBN 978 2914855716 Jean Claude Caron et Michel Vernus L Europe au XIX e siecle des nations aux nationalismes 1815 1914 editions Armand Colin 2008 477 p ISBN 978 2 200 21711 2 Michel Feith coordonne par Nationalismes et regionalismes Survivances du romantisme Editions du CRINI 2004 200 p Michel Feith coordonne par Nationalismes et regionalismes Des Nations avec ou sans Etat Editions du CRINI 2005 316 p Michel Feith coordonne par Nationalismes et regionalismes Ameriques modes d emploi Editions du CRINI 2008 314 p Ernest Gellner Nations et nationalisme editions du Seuil 1989 1983 pour l edition anglaise 210 p ISBN 978 2 228 88216 3 et 2 228 88216 X Raoul Girardet Nationalismes et nation editions Complexe 1996 168 p ISBN 2 87027 560 9 lire en ligne Eric Hobsbawm Nations et nationalisme depuis 1780 programme mythe realite editions Gallimard 1992 255 p ISBN 2 07 072495 6 Dimitri Kitsikis Le nationalisme Revue Etudes internationales vol 2 no 3 1971 Lire en ligne Bernard Michel Nations et nationalismes en Europe centrale XIX e XX e siecle editions Aubier 1995 323 p ISBN 2 7007 2257 4 Gerard Noiriel Immigration antisemitisme et racisme en France XIX e XX e siecle Discours publics humiliations privees Paris editions Hachette 2009 717 p ISBN 978 2 01 279414 6 Jean Pierre Rissoan Traditionalisme et revolution les poussees d extremisme des origines a nos jours 1 du Moyen Age a 1914 1918 Lyon Aleas 2007 445 p ISBN 978 2 84301 170 2 Second volume du fascisme au 21 avril 2002 2007 416 pages ISBN 978 2 84301 185 6 Edward Said Nationalisme colonialisme et litterature Presses de l Universite de Lille 1994 Yves Santamaria et Brigitte Wache Du printemps des peuples a la societe des nations Nations nationalites et nationalismes en Europe 1850 1920 Paris editions La Decouverte 1996 365 p ISBN 2 7071 2531 8 Albert Schweitzer Psychopathologie du nationalisme textes de 1915 etablis traduits et presentes par Jean Paul Sorg Editions Arfuyen 2016 150 p ISBN 978 2845902374 Pierre de Senarclens Le Nationalisme Le passe d une illusion Paris A Colin 2010 Pierre de Senarclens Nation et nationalisme Sciences Humaines Editions Paris 2018 400 p ISBN 978 2 36106 473 0 Pierre Andre Taguieff La revanche du nationalisme Neopopulistes et xenophobes a l assaut de l Europe Paris PUF 2015 presentation en ligne lire en ligne Anne Marie Thiesse La creation des identites nationales Europe XVIII e XIX e siecle editions du Seuil 1999 311 p ISBN 978 2 02 041406 7 Veronique Benei Nationalisme in Anthropen org Paris Editions des archives contemporaines 2016 Charles Sapin Les moissons de la colere Plongee dans l Europe nationaliste Cerf 2024 176 p Articles connexes Types de nationalisme Langue ausbau Nation Etat nation Nationalisme religieux Nationalisme civique Nationalisme territorial Nationalisme ethnique Nationalisme revolutionnaire Nationalisme contre revolutionnaire Protochronisme Ultranationalisme Extreme droite Liste des organisations nationalistes Liste des ideologies politiques Fascisme National anarchisme National bolchevisme National conservatisme National communisme National republicanisme Nationalisme Revolutionnaire National socialisme Hitlerisme et Strasserisme Liste des appels du pied Idees opposees Mondialisme Internationalisme Anationalisme SupranationalismeLiens externes Ressources relatives a la recherche JSTOR PhilPapers objet Stanford Encyclopedia of Philosophy Ressource relative a l audiovisuel France 24 Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Brockhaus Den Store Danske Encyklopaedi Dizionario di Storia Enciclopedia De Agostini Gran Enciclopedia Catalana Hrvatska Enciklopedija Internetowa encyklopedia PWN Nationalencyklopedin Proleksis enciklopedija Store norske leksikon Treccani Universalis Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Japon Israel Tchequie Portail de la politique Portail de la societe Portail de l histoire Portail du XIX e siecle Portail du monde contemporain Portail du nationalisme