Pour les articles homonymes voir Cornouailles homonymie Ne doit pas être confondu avec Cornouailles ou La Cornuaille La
Cornouaille

La Cornouaille est une ancienne division politique et religieuse de la Bretagne constituant l'un des neuf pays de Bretagne.
Cornouaille | |
![]() Héraldique | ![]() Drapeau |
Carte de localisation. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Création de l'évêché de Cornouaille | 848 |
Capitale historique | Quimper |
Démographie | |
Gentilé | Cornouaillais |
Langue(s) | Français, breton |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 59′ 45″ nord, 4° 05′ 52″ ouest |
Superficie | 5 979 km2 |
modifier |
La Cornouaille désigne l'honor du comté de Cornouaille. Puis, elle donne aussi son nom à l'évêché de Quimper, appelé aussi diocèse de Cornouaille, disparu comme tel à la Révolution. La Cornouaille a aussi donné son nom au légendaire « royaume de Cornouaille »[réf. nécessaire].
La maison de Cornouaille a donné au duché de Bretagne plusieurs de ses dirigeants.
Le nom a été donné à une division administrative issue de la loi Voynet, créée en 1999, et couvrant environ le tiers de l'ancienne division politique.
Les limites de cette région historique, qui semblent avoir été très stables et issues de la division de la cité gauloise des Osismes selon un axe Élorn-Montagnes d'Arrée, couvraient les deux tiers sud du département du Finistère, un fort secteur Sud-Ouest du département des Côtes-d'Armor et les grands alentours de Gourin et du Faouët dans le département du Morbihan. Sa capitale historique est Quimper, devenue aussi le chef-lieu du pays de Cornouaille.
On distingue donc toujours, par exemple, pour les activités culturelles issues de la tradition locale, la Basse-Cornouaille et la Haute-Cornouaille, mais ce dernier nom concerne, dans la pratique, le canton de Carhaix-Plouguer, le canton de Callac, le canton de Châteauneuf-du-Faou, le canton de Rostrenen et le canton de Corlay dans lesquels on définit les danses et les chants traditionnels de Haute-Cornouaille. Ces cantons ne sont pas dans le Pays Voynet de Cornouaille, mais dans celui du Centre-Ouest Bretagne (COB).
On les désigne souvent par les termes « La Montagne » ou « Les Montagnes » en référence aux Montagnes d'Arrée et aux Montagnes Noires.
La Cornouaille comprend seize pays historiques distincts ; le Fañch, le , le Fisel, le Poher, le le Dardoup, le , le Rouzig, le , , Presqu'île de Crozon, le Glazig, le Penn Sardin, le Cap Sizun, le Pays Bigouden et l'Aven
Géographie
Description dans la première moitié du XIXe siècle
Émile Souvestre décrit ainsi la Cornouaille en 1837 :
« La Cornouaille présente deux aspects totalement opposés. Rien de sauvage comme son côté septentrional, rien de suave comme certains cantons du Midi.
Pour la juger sous la première de ces formes, il faut voi, au milieu de l'été, ses longues routes blanches et raboteuses, ses troupeaux de moutons noirs parmi les bruyères, et son ciel gris qui vous envoie sa sèche et dévorante chaleur au fond de la poitrine. C'est partout une mer d'ajoncs, de genêts et de bruyères, d'où s'élève à peine, de temps en temps, un îlot de verdure que protègent quelques ombragés et où se cache une chaumière..
Les paysages du sud sont moins sauvages et l'aspect de la région s'adoucit jusqu'à la mer. Là, repartais sent les sites inattendus, les vues changeantes (...). Montez au sommet d'une colline et retournez-vous : la mer sera à vos pieds, la mer murmurant, mélancolique, encadrée d'une bordure de montagnes lointaines, et semblable à l'un de ces immenses lacs du Nouveau Monde qu'entoure la solitude. Puis à côté de ces sites d'une calme et sublime sérénité, s'en trouvent d'autres d'un caractère terrible. Les côtes offrent des aspects aussi variés que bizarres ; les sites sauvages, les perspectives immenses, les accidents de rochers terribles ou étranges se succèdent sans interruption. »
Toponymie et étymologie
Cornouaille se dit Kerne, Kernev ou Bro Gerne en breton, et Cornugallia en latin, parfois « Cornubia ».
Les premières mentions écrites du toponyme datent de la fin du haut Moyen Âge, dans la Vie de Samson, voire plus tard, dans l'Hymne de Guénolé.
Une première hypothèse fait dériver ce toponyme du breton konk, du latin concha, du français conque, d’où son sens toponymique de « baie, petit golfe » que l’on retrouve à Concarneau (Conca au XIIIe siècle), en breton Konk ou kernev avec le sens de « baie, havre, anse », « la baie de Cornouaille ». Son diminutif se retrouve dans Le Conquet qui se nomme en breton Konk Leon, « la baie du Léon ».
Une hypothèse plus vraisemblable veut que ce nom lui ait été donné par les émigrants bretons du Ve siècle en référence à leurs régions d'origine : la région de Cornouailles (Kernow), et l'actuel Devon (ancienne Dumnonia) qui a donné son nom à la Domnonée qui désignait la côte nord de la Bretagne au Haut Moyen Âge. Le nom de Cornouaille serait ainsi directement dérivée de l'ethnonyme des Cornovii (les habitants de la corne britannique) de l'Antiquité tardive.
De nombreux chercheurs estiment cependant que le mot Corn ne signifie pas corne mais désigne l'Ouest dans les langues celtes.
Le gentilé de la « Cornouaille bretonne » est cornouaillais ‑e.
Héraldique



Les armes de la Cornouaille se blasonnent ainsi :
D'azur au bélier d'argent accorné et onglé d'or. Ce sont des armes parlantes basées sur un jeu de mots associant le breton kern, « cornes », et knev (d'après krev), « toison ».
Mais, précédemment[Quand ?], la bannière des ducs de Bretagne de la Maison de Cornouaille portait des croissants, armes parlantes dérivées de la « corne » de Cornouaille[réf. souhaitée].
Les ducs de Bretagne Hoël II, Alain IV « Fergent » et Conan III avaient fait ainsi frapper des monnaies où quatre croissants apparaissaient.
Histoire
Antiquité tardive
Les deux Cornouaille(s) trouvent plus vraisemblablement leur origine commune à la fin du IIIe siècle, quand les incursions de pirates saxons, frisons et scots, associées aux pillages des bagaudes, contraignent les villes armoricaines (entre autres) à s'entourer en urgence de murailles dont les restes se voient encore à Alet, Brest, Nantes, Rennes et Vannes. Devant la désorganisation de l'empire romain, le responsable de la défense des côtes, le ménapien Carausius (puis son successeur Allectus) établit entre 288 et 296 un empire séparé sur les côtes nord et sud de la Manche pour les garantir des invasions.
L'empereur Constance Chlore les vainc en 293 et 296 et, ayant rétabli l'unité de l'empire de ce côté, organise la défense côtière en transférant des Bretons en Armorique à partir de 296-297. Ces Bretons sont des , peuple sans doute fidèle à Rome et choisi pour ce motif. Le chef-lieu de leur cité est à Viroconium Cornoviorum (l'actuelle Wroxeter) et ils occupent plus au nord le port de Deva (Chester). Les Cornovii étant chargés du contrôle militaire des pointes occidentales de la Bretagne et de l'Armorique, c’est-à-dire de l'ouest de la Manche, leur nom se serait conservé en ces lieux. Il ne s'agit donc pas d'une colonisation massive comme cela arrivera au VIe siècle, mais d'une occupation militaire [réf. souhaitée].
Le Tractus Armoricanus et Nervicanus (administration militaire chargée du contrôle de toutes les côtes de Boulogne à la Gironde) n'est créé qu'en 370, sous le règne de l'empereur Valentinien Ier.
Haut Moyen Âge
La Cornouaille était au haut Moyen Âge divisée en un certain nombre de pagi : le pagus en Fou (autour de Daoulas, Le Faou, Châteauneuf-du-Faou, le pagus Porzoed (Porzay), le pagus autour de Brithiac (Briec, devenu plus tard le pays Glazik), le pagus Kap-Sizun (Cap Sizun), le pagus Cap-Caval (entre le Goyen et l'Odet, connu récemment sous le nom de « pays Bigouden »), le pagus de Konk (de l'Odet à la Baie de La Forêt, autour de Konk Kerné (Concarneau), le Pou Trégunc, le pagus Karnoued (autour de Quimperlé, dont le nom se retrouve dans la forêt de Carnoët et la paroisse de Clohars-Carnoët).
Des princes sont dits avoir régné sur les côtes Nord (la partie nord de la Bretagne formait alors la Domnonée) et Sud de la Manche occidentale, comme le roi de Cornouaille Daniel Drem Rud au VIe siècle, et le fameux comte Conomor assimilé au roi Marc de la Cornouailles britannique (Marcus Cunomorus).
La Cornouaille armoricaine est mentionnée pour la première fois, et indirectement, entre 852 et 857 quand « l'évêque de Saint-Corentin », Anaweten, est qualifié de Cornugallensis (adj. latin dérivé de Cornugallia).
L'existence d'une commune d'Anjou dénommée « La Cornuaille » a suscité une hypothèse qui en ferait une appellation géographique ou militaire couvrant toute la Bretagne du Sud et faisant pendant à la Domnonée sur le rivage Nord au VIe siècle ou VIIe siècle.
La Cornouaille a pu être le siège d'une royauté ou d'une principauté dans les siècles obscurs entre la chute de l'Empire romain (476) et la création de l'Empire carolingien à la fin du VIIIe siècle. Avant cette date, la Papauté ne pouvait pas définir quels hauts seigneurs pouvaient porter la dignité royale.
La légende d'un roi de Cornouaille, dénommé Gradlon, accompagnée de récits tout aussi flous sur la création de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec fondée par son principal conseiller peut être un indice. La présence d'un puissant complexe défensif sur la Montagne de Locronan, le camp des Salles, associé à une extraction et une fabrication d'or peut être un autre indice d'un pouvoir local fort, mais les documents sont inexistants et l'archéologie impuissante à donner des preuves d'une organisation politique.
À l'extrémité orientale du territoire, les fouilles du camp de Paule (Côtes-d'Armor) ont révélé une exploitation agricole gallo-romaine très importante, dotée d'un lieu fortifié et qui a dû être aussi le siège d'une principauté importante.
Comté de Cornouaille
Au IXe siècle, il semble que le nom de Poher (pour Pou-Caer = Pays de la Ville ou Pays du Château ou Pays de Carhaix) se soit substitué à celui de Cornouaille. Par la suite, il fut réservé à la vallée de l'Aulne, dont la capitale était Carhaix.
Le premier comte de Cornouaille, dont l'existence est attestée, est un premier Budic qui est mort entre 1008 et 1019 et qui apparaît dans les actes de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec, première nécropole des comtes de Cornouaille et surtout destinataire privilégiée de leurs donations. Néanmoins, le Cartulaire de Saint-Guénolé de Landévennec indique qu'un certain Rivelen est rector de Cornubia sous le règne de Salomon, tandis que Gourmaëlon est cité comme comes de Cornubia (Chartre XXIV).
Joëlle Quaghebeur souligne que des Budic sont mentionnés lors de donations faites au IXe siècle à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon par Nominoë et par Erispoë, ainsi que par Salomon, roi de Bretagne. Le deuxième Budic, fils de Romel, est accompagné de Rivelen et de Guethenoc, noms de familles associés par ailleurs au Poher. Elle ajoute que la Première Vie de saint Gwenael, successeur de saint Guénolé à la tête de Landévennec, lui donne comme père Romelius (Romel ?), comte de Cornouaille et mentionne un Guethenoc comme frère de Guénolé.
Ces possibles proximités familiales entre hauts responsables politiques et hauts responsables religieux sont souvent mentionnées dans les autres vies de saints bretons et engendreront des confusions de pouvoir par lesquelles des évêques ont pu devenir comtes de leur diocèse, ce qui est précisément attesté au Xe siècle pour le comté de Cornouaille.
Le roi de Bretagne, Alain le Grand, dont la famille était originaire de la région de Vannes, épousa un peu avant 899 une Orgain (Aourken en breton) dont Joëlle Quaghebeur rapproche le nom d'une « Ouragona », curieusement titrée « reine de Brest » (cacographie pour Bretagne?) donnée par un obituaire de Landévennec comme enterrée dans cette abbaye et elle est dite avoir rappelé que les deux « maisons royales » sises dans l'enceinte du monastère devaient 24 deniers à celui-ci.
Au même moment, Judicaël, attesté comme princeps de Poher (= comte de Cornouaille ?), est dans l'entourage très proche du roi Alain, alors que son père, Gurwant, a participé au complot qui a fait périr le roi Salomon de Bretagne, grand père d'Alain le Grand, et il n'est pas impossible que ce soit lui qui lui ait donné une épouse de sang royal (elle était petite-fille d'Erispoé) en signe de réconciliation, peut-être même sa propre sœur.
Alain Barbe-Torte (-952), duc de Bretagne, selon sa chancellerie, mais, seulement comte selon celle du roi carolingien est aussi comte du Poher. Il est accompagné, lors de la donation qu'il fait à l'abbaye de Landévennec vers la fin du Xe siècle, par Diles, vicomte (vicecomes) implicitement de Cornouaille, donc son principal auxiliaire. Son fils est Ehuarn qui semble avoir eu pour successeur Morvan attesté lors d'une donation de Budic, comte de Cornouaille à l'abbaye Notre-Dame de Locmaria de Quimper. Morvan accompagne son comte et duc, Alain Barbe-Torte, en guerre avec le vicomte de Léon, Guihomarc'h, mais il semble l'avoir trahi, peut-être au cours de cette même guerre, alors qu'Alain était affaibli par la maladie. Toutes les précisions sur l'histoire de la Cornouaille tirée des chartes comtales ont été étudiées dans la thèse de doctorat de Joëlle Quaghebeur.
À la fin du IXe siècle, le comté féodal de Cornouaille reprend le nom de l'ancien royaume.
Le comté passe à l'évêque de Quimper qui devient comte-évêque de Cornouaille jusqu'au XIe siècle où deux frères s'en répartissent les dignités.
La Maison de Cornouaille accède au trône ducal de Bretagne (comtal pour la chancellerie royale) en 1066 avec Hoël II.
Moyen Âge et Époque moderne
Le diocèse de Cornouaille était sous l'Ancien Régime beaucoup plus étendu que la Cornouaille actuelle. Il s'étendait sur environ 5900 km2 et correspondait en population, à la moitié de la Bretagne bretonnante. Les distances d'un bout à l'autre de l’évêché étaient considérables. Les territoires situés dans l'enclave située entre Saint-Brieuc et Vannes relevaient des juridictions ducales de Ploërmel et de Saint-Brieuc. Ces limites ont été fixées au IXe siècle lors de l'évangélisation du territoire. Le diocèse était divisé en deux archidiaconés : celui de Cornouaille au sud des montagnes noires, comptait 79 paroisses et 23 trèves, tandis que celui de Poher au nord comptait 94 paroisses et 68 trêves.

Les conséquences des Guerres de la Ligue en Cornouaille
Pitre-Chevalier, s'inspirant des Mémoires du chanoine Moreau , décrit dans le tome 2 de son roman historique Aliénor, prieure de Lok-Maria, en ces termes les menaces des loups et les peurs qu'ils inspiraient aux populations de Cornouaille pendant les Guerres de la Ligue :
« (...) La plupart des chaumières étaient incendiées ou désertes. (...) Les pauvres gens n'avaient pour retraite que les buissons où ils languissaient quelques jours, mangeant de la vinette et autres herbages aigrets ; (...) et ainsi mouraient dans les parcs et les fossés, dans les haies et dans les garennes, par les rues et sur les places, où les loups, les trouvant morts, s'accoutumaient à la chair humaine. (...) Le cri sinistre et terrible du loup retentissait sur les hauteurs (...). S'étant habitués à vivre de chair et de sang humain, par l'abondance des cadavres que leur servit d'abord la guerre, ils trouvèrent cette curée si appétissante que, dès lors, ils attaquèrent les hommes, étant même armés, et personne n'osait plus aller seul. Quant aux femmes et aux enfants, il les fallait bien enfermer dans les maisons (...). La paix faite, les portes des villes demeurant ouvertes, les loups s'y promenaient toutes les nuits jusqu'au matin. (...) Telles ruses de ce bêtes (...) mirent dans l'esprit du simple peuple une opinion que ce n'étaient pas des loups naturels, mais que c'étaient des soldats déjà trépassés qui étaient ressuscités avec la permission de Dieu, pour affligé les vivants et les morts ; et communément parmi le peuple les appelaient-ils en breton : tut-bleiz, c'est-à-dire "gens-loups". »
Même si ce récit est probablement exagéré, il témoigne de la peur fantasmatique du loup dans l'inconscient collectif, ainsi que des malheurs subis par les populations pendant les Guerres de la Ligue.
Le XXe siècle
Le déclin des ports de pêche cornouaillais
Environ un millier de bateaux de pêche professionnels étaient en activité dans le sud du Finistère vers 1990 (dans le ressort de la Chambre de commerce et d'industrie de Quimper), fournissant environ 8 000 emplois, le tonnage total pêché étant d’environ 90 000 tonnes de poissons. En 2013, les bateaux n’étaient plus qu’environ 400, fournissant environ 5 500 emplois (dont seulement 1 500 marins-pêcheurs), le tonnage pêché n’étant plus que de 45 000 tonnes. Le chômage y atteint en 2014 des chiffres supérieurs à la moyenne nationale (14,6 % au Guilvinec, 13,8 % à Concarneau, 12,8 % à Audierne, 12,4 % à Loctudy).
En 1975 Concarneau possédait encore 87 chalutiers semi-industriels ; il en reste trois en 2014. Il y avait environ 200 dockers et trieuses professionnelles. Il ne reste pratiquement plus rien.
Le XXIe siècle
En 2011, le territoire historique de la Cornouaille correspond à celui de 218 communes actuelles, sur une superficie totale de 5 979 km2.
Le nom a été repris en 2001 pour une partie minoritaire au sud d'une ligne Châteaulin-Scaër pour la circonscription de programmation « Pays de Cornouaille » composée de 112 communes (loi Voynet, 1999).
L'importance de l'économie maritime
Le Pays de Cornouaille comptait fin 2019 9 089 emplois maritimes, ceux-ci ayant augmenté de 426 emplois en trois ans. Les secteurs principaux sont les produits de la mer alimentaires (en tout 5 972 emplois dont 750 chez Chancerelle à Douarnenez, 350 chez Meralliance à Quimper, 294 dans l'entreprise Paulet à Douarnenez, 248 au Moulin de la Marche à Châteaulin, 247 chez Saupiquet à Quimper, etc..), la construction et réparation navale (le groupe Piriou offre 278 emplois à Concarneau), le nautisme (le centre nautique des Glénans affiche une centaine d'emplois et Pogo Structures à Combrit offre 75 emplois, Port-la-Forêt crée des emplois liés aux courses à la voile) et enfin la culture et les loisirs liés à la mer avec les Thermes marins de Bénodet, Concarneau et Douarnenez, ces trois entreprises comptant en tout 104 emplois. Par contre le secteur de la défense, important à Brest et Lorient, est quasi absent de la Cornouaille.
La crise de la pêche cornouaillaise en 2024
En 2024 les ports cornouaillais ont vu débarquer 34 000 tonnes de poisson, soit une diminution de 5 257 tonnes de leurs ventes sous criée et de 2 860 des ventes hors criée par rapport à 2023, en tout une baisse de 19 % ; les ports enregistrent des bilans contrastés : Le Guilvinec 9 951 tonnes (- 8,6 %), Douarnenez 5 047 tonnes (- 4,2 %), Loctudy 2 980 tonnes (+ 3,58 %), Penmarc'h 2 891 tonnes (- 55,7 %), Concarneau 2 543 tonnes ( - 16,5 %) et Audierne 1 198 tonnes (- 6,91 %) ; pour une valeur totale de 126 millions d'euros, la perte globale est de 7,56 millions d'euros par rapport à 2023.
Cette crise dure depuis une vingtaine d'années (- 1 300 tonnes de poisson en moins en moyenne chaque année). Les causes principales de ce déclin sont le plan de sortie de flotte consécutif au Brexit (34 bateaux concernés dans le Finistère, dont 26 dans le Pays Bigouden) et l'interdiction de la pêche pendant un mois dans le Golfe de Gascogne afin de protéger les dauphins. La crise frappe davantage la pêche hauturière (il subsiste 22 hauturiers au Guilvinec et 6 à Loctudy) que la pêche côtière, laquelle, avec environ 500 bateaux, représente en 2024 un tiers du tonnage pêché, mais 58 % de la valeur totale.
Patrimoine
Cidre
Le cidre de Cornouaille est le seul cidre breton à bénéficier d'une appellation d'origine contrôlée délivrée pour le Comité Cidricole de Développement et de Recherche Fouesnantais et Finistérien (CIDREF) en 1996, puis d'une AOP en 1997. Ce cidre effervescent obtenu par prise de mousse en bouteille, non pasteurisé et non gazéifié, est produit par les cidriers d’une quarantaine de communes de Cornouaille réparties au sud de Quimper et le long de la vallée de l'Aulne. Ils élaborent des crus constitués à 70 % de variétés de pommes amères ou douces-amères, comme la Kermerrien, la Marie Ménard, la Belein, la C'hwero Ru, la Kermerrien, la Douce Moën ou la peau-de-chien, donnant des cidres particulièrement riches en tanins qui leur confèrent une couleur dorée-orangée et une saveur tannique caractéristique. Dotés d'arômes fruités complexes, ils sont teintés d'une légère amertume et laissent moins percevoir la présence du sucre que dans certains cidres normands.
Notes et références
Notes
- La Cornouaille se dit en breton : Kernev /ˈkɛrnɛw/ ou Bro-Gernev /bro ˈɡɛʁne(w)/, dans la prononciation en breton KLT retranscrite selon la norme API.
- La Cornouaille en tant que province est à ne pas confondre avec les Cornouailles britanniques qui se disent en anglais : Cornwall et en cornique : Kernow, dont le nom s'écrit avec un « s » ; il n'est pas non plus à confondre avec le « Cornouaille » utilisé dans l'appellation récente du Festival de Cornouaille, célèbre événement culturel basé à Quimper.
- Dans toute la Haute-Cornouaille, les danses sont à chaîne fermée, l'inverse de ce qui est habituel à l'Ouest et au Sud (chaîne ouverte)
- Signification bien attestée pour le dieu Cernunnos (« bellement corné »).
- « Dans tous ces radicaux, carn- corn- cern-, le sens primitif est "masse dure et arrondie". De là le sens de "corne", lui-même très vaste, puis les sens de "sommet", "extrémité", notamment "extrémité occidentale" (du monde connu) ».
- Le gentilé des Cornouailles britannique est cornique.
- Les Cornovii habitaient sur les bords de la Severn.
Références
- Louis Pape, La Civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine, Rennes, 1978, Thèse universitaire.
- Émile Souvestre, Les derniers bretons, Calmann-Lévy, .
- Coumert, Magali, Le peuplement de l'Armorique : Cornouaille de Domnonée de part et d'autre de la Manche aux premiers siècles du Moyen Âge. (OCLC 695070527, lire en ligne)
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne, Bonneton, , p. 187.
- Base de données KerOfis de l'Office public de la langue bretonneConsulté le 25 janvier 2021.
- Léon Fleuriot, « Du gaulois au breton ancien en Armorique », Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, vol. 109, , p. 174
- Bernard Merdrignac, D'une Bretagne à l'autre. Les migrations bretonnes entre histoire et légendes, Presses universitaires de Rennes, , p. 172.
- Jean-Pierre Colignon, Curiosités, jeux et énigmes de la Bretagne, Albin Michel, , p. 76.
- Monnaies féodales de Bretagne
- Joëlle Quaghebeur 2002.
- Jean Savina 1926, p. 7-9.
- Mémoires du chanoine Jean Moreau sur les guerres de la ligue en Bretagne, livre publié en 1836 par Jean Marie Le Bastard de Mesmeur.
- Pitre-Chevalier, Aliénor, prieure de Lok-Maria (époque de la Ligue : 1594), t. 2, Paris, W. Coquebert, , chapitre XV
- Didier Déniel, « Ces ports bretons qui font face au déclin », Le Télégramme, (lire en ligne)
- « Près de 6 000 emplois dans les conserveries cornouaillaises. », Le Télégramme, (lire en ligne).
- Olivier Scaglia, « Les ports de pêche cornouaillais contraints à la transition : « Il est grand temps de réagir et de prendre des décisions » », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
- Rose-Mary Bertholom, « Plan de sortie de flotte : le Finistère représente un tiers du plan, deux missions confiées », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
- Décret du 19 mars 1996 visant à la reconnaissance de l'appellation d'origine contrôlée « Cornouaille »
- Benoit Marinos, Yanis Varoutsikos, Le cidre c'est pas sorcier, Marabout, , p. 66.
- « Le cidre de Cornouaille à la garden-party de l'Elysée », sur lemonde.fr, .
Voir aussi
Bibliographie
- Joëlle Quaghebeur, La Cornouaille du IXe au XIIe siècle : mémoires, pouvoir, noblesse (Thèse de doctorat - Paris 4), Société archéologique du Finistère, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 2-906790-05-2, BNF 38903287, présentation en ligne).
- Serge Le Gall, De Quimper à Quimperlé, Joué-les-Tours, A. Sutton, coll. « Mémoire en images », (BNF 35832931).
- Jean-François Simon, Tiez 2 : Le paysan breton et sa maison. La Cornouaille, Editions de l'Estran. Le Chasse-Marée, (BNF 34936151).
- Marcel Siou, La Cornouaille, Saint-Cyr-sur-Loire, Ed. A. Sutton, coll. « Mémoire en images de poche », (BNF 40958133).
- Christian Frochen, Le Finistère : la Cornouaille, Janzé, Ed. Yves Salmon, .
- Auguste Dupouy, Au pays breton. La Cornouaille, Paris, De Gigord, coll. « Gens de chez nous », (BNF 41642149).
- Bernard Merdrignac, « Présence et représentations de la Domnonée et de la Cornouaille de part et d’autre de la Manche », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest. Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine, nos 117-4, , p. 83–119 (ISSN 0399-0826, DOI 10.4000/abpo.1842, lire en ligne, consulté le ).
- Jean Savina, Le clergé de Cornouaille à la fin de l'Ancien Régime et sa convocation aux États généraux de 1789, Quimper, Impr. Mme J. Bargain, (BNF 31306104, lire en ligne).
- Jean-François Dreyer, Espace et territoires ruraux en Cornouaille : (XVe- XVIe siècles) (thèse de doctorat), Centre de Recherches Historiques de l'Ouest - Université Rennes 2, (présentation en ligne, lire en ligne)
Articles connexes
- Quimper
- Abbaye Saint-Guénolé de Landévennec
- Liste des rois puis comtes de Cornouaille.
- Diocèse de Cornouaille
- Liste des évêques de Cornouaille
- Festival de Cornouaille
- Poher
- Ys
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Universalis
- Notices d'autorité :
- BnF (données)
- Géographie de Bretagne, liste des villes de Cornouaille
- Site permettant d'avoir une synthese de la Cornouaille comme Pays Voynet
- Site de la Communauté de communes de Haute Cornouaille
- Portail de la Bretagne
- Portail du Finistère
- Portail du Morbihan
- Portail des Côtes-d’Armor
- Portail du haut Moyen Âge
Auteur: www.NiNa.Az
Date de publication:
wikipedia, wiki, wikipédia, livre, livres, bibliothèque, article, lire, télécharger, gratuit, téléchargement gratuit, mp3, vidéo, mp4, 3gp, jpg, jpeg, gif, png, image, musique, chanson, film, livre, jeu, jeux, mobile, téléphone, android, ios, apple, téléphone portable, samsung, iphone, xiomi, xiaomi, redmi, honor, oppo, nokia, sonya, mi, pc, web, ordinateur
Pour les articles homonymes voir Cornouailles homonymie Ne doit pas etre confondu avec Cornouailles ou La Cornuaille La Cornouaille est une ancienne division politique et religieuse de la Bretagne constituant l un des neuf pays de Bretagne CornouailleHeraldique DrapeauCarte de localisation AdministrationPays FranceCreation de l eveche de Cornouaille 848Capitale historique QuimperDemographieGentile CornouaillaisLangue s Francais bretonGeographieCoordonnees47 59 45 nord 4 05 52 ouestSuperficie 5 979 km2modifier La Cornouaille designe l honor du comte de Cornouaille Puis elle donne aussi son nom a l eveche de Quimper appele aussi diocese de Cornouaille disparu comme tel a la Revolution La Cornouaille a aussi donne son nom au legendaire royaume de Cornouaille ref necessaire La maison de Cornouaille a donne au duche de Bretagne plusieurs de ses dirigeants Le nom a ete donne a une division administrative issue de la loi Voynet creee en 1999 et couvrant environ le tiers de l ancienne division politique Les limites de cette region historique qui semblent avoir ete tres stables et issues de la division de la cite gauloise des Osismes selon un axe Elorn Montagnes d Arree couvraient les deux tiers sud du departement du Finistere un fort secteur Sud Ouest du departement des Cotes d Armor et les grands alentours de Gourin et du Faouet dans le departement du Morbihan Sa capitale historique est Quimper devenue aussi le chef lieu du pays de Cornouaille On distingue donc toujours par exemple pour les activites culturelles issues de la tradition locale la Basse Cornouaille et la Haute Cornouaille mais ce dernier nom concerne dans la pratique le canton de Carhaix Plouguer le canton de Callac le canton de Chateauneuf du Faou le canton de Rostrenen et le canton de Corlay dans lesquels on definit les danses et les chants traditionnels de Haute Cornouaille Ces cantons ne sont pas dans le Pays Voynet de Cornouaille mais dans celui du Centre Ouest Bretagne COB On les designe souvent par les termes La Montagne ou Les Montagnes en reference aux Montagnes d Arree et aux Montagnes Noires La Cornouaille comprend seize pays historiques distincts le Fanch le le Fisel le Poher le le Dardoup le le Rouzig le Presqu ile de Crozon le Glazig le Penn Sardin le Cap Sizun le Pays Bigouden et l AvenGeographieDescription dans la premiere moitie du XIX e siecle Emile Souvestre decrit ainsi la Cornouaille en 1837 La Cornouaille presente deux aspects totalement opposes Rien de sauvage comme son cote septentrional rien de suave comme certains cantons du Midi Pour la juger sous la premiere de ces formes il faut voi au milieu de l ete ses longues routes blanches et raboteuses ses troupeaux de moutons noirs parmi les bruyeres et son ciel gris qui vous envoie sa seche et devorante chaleur au fond de la poitrine C est partout une mer d ajoncs de genets et de bruyeres d ou s eleve a peine de temps en temps un ilot de verdure que protegent quelques ombrages et ou se cache une chaumiere Les paysages du sud sont moins sauvages et l aspect de la region s adoucit jusqu a la mer La repartais sent les sites inattendus les vues changeantes Montez au sommet d une colline et retournez vous la mer sera a vos pieds la mer murmurant melancolique encadree d une bordure de montagnes lointaines et semblable a l un de ces immenses lacs du Nouveau Monde qu entoure la solitude Puis a cote de ces sites d une calme et sublime serenite s en trouvent d autres d un caractere terrible Les cotes offrent des aspects aussi varies que bizarres les sites sauvages les perspectives immenses les accidents de rochers terribles ou etranges se succedent sans interruption Toponymie et etymologieCornouaille se dit Kerne Kernev ou Bro Gerne en breton et Cornugallia en latin parfois Cornubia Les premieres mentions ecrites du toponyme datent de la fin du haut Moyen Age dans la Vie de Samson voire plus tard dans l Hymne de Guenole Une premiere hypothese fait deriver ce toponyme du breton konk du latin concha du francais conque d ou son sens toponymique de baie petit golfe que l on retrouve a Concarneau Conca au XIII e siecle en breton Konk ou kernev avec le sens de baie havre anse la baie de Cornouaille Son diminutif se retrouve dans Le Conquet qui se nomme en breton Konk Leon la baie du Leon Une hypothese plus vraisemblable veut que ce nom lui ait ete donne par les emigrants bretons du V e siecle en reference a leurs regions d origine la region de Cornouailles Kernow et l actuel Devon ancienne Dumnonia qui a donne son nom a la Domnonee qui designait la cote nord de la Bretagne au Haut Moyen Age Le nom de Cornouaille serait ainsi directement derivee de l ethnonyme des Cornovii les habitants de la corne britannique de l Antiquite tardive De nombreux chercheurs estiment cependant que le mot Corn ne signifie pas corne mais designe l Ouest dans les langues celtes Le gentile de la Cornouaille bretonne est cornouaillais e HeraldiqueBlason Banniere supposee des comtes de Cornouaille Denier de Conan III Les armes de la Cornouaille se blasonnent ainsi D azur au belier d argent accorne et ongle d or Ce sont des armes parlantes basees sur un jeu de mots associant le breton kern cornes et knev d apres krev toison Mais precedemment Quand la banniere des ducs de Bretagne de la Maison de Cornouaille portait des croissants armes parlantes derivees de la corne de Cornouaille ref souhaitee Les ducs de Bretagne Hoel II Alain IV Fergent et Conan III avaient fait ainsi frapper des monnaies ou quatre croissants apparaissaient HistoireAntiquite tardive Les deux Cornouaille s trouvent plus vraisemblablement leur origine commune a la fin du III e siecle quand les incursions de pirates saxons frisons et scots associees aux pillages des bagaudes contraignent les villes armoricaines entre autres a s entourer en urgence de murailles dont les restes se voient encore a Alet Brest Nantes Rennes et Vannes Devant la desorganisation de l empire romain le responsable de la defense des cotes le menapien Carausius puis son successeur Allectus etablit entre 288 et 296 un empire separe sur les cotes nord et sud de la Manche pour les garantir des invasions L empereur Constance Chlore les vainc en 293 et 296 et ayant retabli l unite de l empire de ce cote organise la defense cotiere en transferant des Bretons en Armorique a partir de 296 297 Ces Bretons sont des peuple sans doute fidele a Rome et choisi pour ce motif Le chef lieu de leur cite est a Viroconium Cornoviorum l actuelle Wroxeter et ils occupent plus au nord le port de Deva Chester Les Cornovii etant charges du controle militaire des pointes occidentales de la Bretagne et de l Armorique c est a dire de l ouest de la Manche leur nom se serait conserve en ces lieux Il ne s agit donc pas d une colonisation massive comme cela arrivera au VI e siecle mais d une occupation militaire ref souhaitee Le Tractus Armoricanus et Nervicanus administration militaire chargee du controle de toutes les cotes de Boulogne a la Gironde n est cree qu en 370 sous le regne de l empereur Valentinien Ier Haut Moyen Age La Cornouaille etait au haut Moyen Age divisee en un certain nombre de pagi le pagus en Fou autour de Daoulas Le Faou Chateauneuf du Faou le pagus Porzoed Porzay le pagus autour de Brithiac Briec devenu plus tard le pays Glazik le pagus Kap Sizun Cap Sizun le pagus Cap Caval entre le Goyen et l Odet connu recemment sous le nom de pays Bigouden le pagus de Konk de l Odet a la Baie de La Foret autour de Konk Kerne Concarneau le Pou Tregunc le pagus Karnoued autour de Quimperle dont le nom se retrouve dans la foret de Carnoet et la paroisse de Clohars Carnoet Des princes sont dits avoir regne sur les cotes Nord la partie nord de la Bretagne formait alors la Domnonee et Sud de la Manche occidentale comme le roi de Cornouaille Daniel Drem Rud au VI e siecle et le fameux comte Conomor assimile au roi Marc de la Cornouailles britannique Marcus Cunomorus La Cornouaille armoricaine est mentionnee pour la premiere fois et indirectement entre 852 et 857 quand l eveque de Saint Corentin Anaweten est qualifie de Cornugallensis adj latin derive de Cornugallia L existence d une commune d Anjou denommee La Cornuaille a suscite une hypothese qui en ferait une appellation geographique ou militaire couvrant toute la Bretagne du Sud et faisant pendant a la Domnonee sur le rivage Nord au VI e siecle ou VII e siecle La Cornouaille a pu etre le siege d une royaute ou d une principaute dans les siecles obscurs entre la chute de l Empire romain 476 et la creation de l Empire carolingien a la fin du VIII e siecle Avant cette date la Papaute ne pouvait pas definir quels hauts seigneurs pouvaient porter la dignite royale Article detaille Royaume de Cornouaille La legende d un roi de Cornouaille denomme Gradlon accompagnee de recits tout aussi flous sur la creation de l abbaye Saint Guenole de Landevennec fondee par son principal conseiller peut etre un indice La presence d un puissant complexe defensif sur la Montagne de Locronan le camp des Salles associe a une extraction et une fabrication d or peut etre un autre indice d un pouvoir local fort mais les documents sont inexistants et l archeologie impuissante a donner des preuves d une organisation politique A l extremite orientale du territoire les fouilles du camp de Paule Cotes d Armor ont revele une exploitation agricole gallo romaine tres importante dotee d un lieu fortifie et qui a du etre aussi le siege d une principaute importante Comte de Cornouaille Au IX e siecle il semble que le nom de Poher pour Pou Caer Pays de la Ville ou Pays du Chateau ou Pays de Carhaix se soit substitue a celui de Cornouaille Par la suite il fut reserve a la vallee de l Aulne dont la capitale etait Carhaix Le premier comte de Cornouaille dont l existence est attestee est un premier Budic qui est mort entre 1008 et 1019 et qui apparait dans les actes de l abbaye Saint Guenole de Landevennec premiere necropole des comtes de Cornouaille et surtout destinataire privilegiee de leurs donations Neanmoins le Cartulaire de Saint Guenole de Landevennec indique qu un certain Rivelen est rector de Cornubia sous le regne de Salomon tandis que Gourmaelon est cite comme comes de Cornubia Chartre XXIV Joelle Quaghebeur souligne que des Budic sont mentionnes lors de donations faites au IX e siecle a l abbaye Saint Sauveur de Redon par Nominoe et par Erispoe ainsi que par Salomon roi de Bretagne Le deuxieme Budic fils de Romel est accompagne de Rivelen et de Guethenoc noms de familles associes par ailleurs au Poher Elle ajoute que la Premiere Vie de saint Gwenael successeur de saint Guenole a la tete de Landevennec lui donne comme pere Romelius Romel comte de Cornouaille et mentionne un Guethenoc comme frere de Guenole Ces possibles proximites familiales entre hauts responsables politiques et hauts responsables religieux sont souvent mentionnees dans les autres vies de saints bretons et engendreront des confusions de pouvoir par lesquelles des eveques ont pu devenir comtes de leur diocese ce qui est precisement atteste au X e siecle pour le comte de Cornouaille Le roi de Bretagne Alain le Grand dont la famille etait originaire de la region de Vannes epousa un peu avant 899 une Orgain Aourken en breton dont Joelle Quaghebeur rapproche le nom d une Ouragona curieusement titree reine de Brest cacographie pour Bretagne donnee par un obituaire de Landevennec comme enterree dans cette abbaye et elle est dite avoir rappele que les deux maisons royales sises dans l enceinte du monastere devaient 24 deniers a celui ci Au meme moment Judicael atteste comme princeps de Poher comte de Cornouaille est dans l entourage tres proche du roi Alain alors que son pere Gurwant a participe au complot qui a fait perir le roi Salomon de Bretagne grand pere d Alain le Grand et il n est pas impossible que ce soit lui qui lui ait donne une epouse de sang royal elle etait petite fille d Erispoe en signe de reconciliation peut etre meme sa propre sœur Alain Barbe Torte 952 duc de Bretagne selon sa chancellerie mais seulement comte selon celle du roi carolingien est aussi comte du Poher Il est accompagne lors de la donation qu il fait a l abbaye de Landevennec vers la fin du X e siecle par Diles vicomte vicecomes implicitement de Cornouaille donc son principal auxiliaire Son fils est Ehuarn qui semble avoir eu pour successeur Morvan atteste lors d une donation de Budic comte de Cornouaille a l abbaye Notre Dame de Locmaria de Quimper Morvan accompagne son comte et duc Alain Barbe Torte en guerre avec le vicomte de Leon Guihomarc h mais il semble l avoir trahi peut etre au cours de cette meme guerre alors qu Alain etait affaibli par la maladie Toutes les precisions sur l histoire de la Cornouaille tiree des chartes comtales ont ete etudiees dans la these de doctorat de Joelle Quaghebeur A la fin du IX e siecle le comte feodal de Cornouaille reprend le nom de l ancien royaume Le comte passe a l eveque de Quimper qui devient comte eveque de Cornouaille jusqu au XI e siecle ou deux freres s en repartissent les dignites La Maison de Cornouaille accede au trone ducal de Bretagne comtal pour la chancellerie royale en 1066 avec Hoel II Moyen Age et Epoque moderne Le diocese de Cornouaille etait sous l Ancien Regime beaucoup plus etendu que la Cornouaille actuelle Il s etendait sur environ 5900 km2 et correspondait en population a la moitie de la Bretagne bretonnante Les distances d un bout a l autre de l eveche etaient considerables Les territoires situes dans l enclave situee entre Saint Brieuc et Vannes relevaient des juridictions ducales de Ploermel et de Saint Brieuc Ces limites ont ete fixees au IXe siecle lors de l evangelisation du territoire Le diocese etait divise en deux archidiacones celui de Cornouaille au sud des montagnes noires comptait 79 paroisses et 23 treves tandis que celui de Poher au nord comptait 94 paroisses et 68 treves Carte des eveches bretons d Ancien Regime par Pitre Chevalier dans La Bretagne ancienne et moderne 1844 Les consequences des Guerres de la Ligue en Cornouaille Pitre Chevalier s inspirant des Memoires du chanoine Moreau decrit dans le tome 2 de son roman historique Alienor prieure de Lok Maria en ces termes les menaces des loups et les peurs qu ils inspiraient aux populations de Cornouaille pendant les Guerres de la Ligue La plupart des chaumieres etaient incendiees ou desertes Les pauvres gens n avaient pour retraite que les buissons ou ils languissaient quelques jours mangeant de la vinette et autres herbages aigrets et ainsi mouraient dans les parcs et les fosses dans les haies et dans les garennes par les rues et sur les places ou les loups les trouvant morts s accoutumaient a la chair humaine Le cri sinistre et terrible du loup retentissait sur les hauteurs S etant habitues a vivre de chair et de sang humain par l abondance des cadavres que leur servit d abord la guerre ils trouverent cette curee si appetissante que des lors ils attaquerent les hommes etant meme armes et personne n osait plus aller seul Quant aux femmes et aux enfants il les fallait bien enfermer dans les maisons La paix faite les portes des villes demeurant ouvertes les loups s y promenaient toutes les nuits jusqu au matin Telles ruses de ce betes mirent dans l esprit du simple peuple une opinion que ce n etaient pas des loups naturels mais que c etaient des soldats deja trepasses qui etaient ressuscites avec la permission de Dieu pour afflige les vivants et les morts et communement parmi le peuple les appelaient ils en breton tut bleiz c est a dire gens loups Meme si ce recit est probablement exagere il temoigne de la peur fantasmatique du loup dans l inconscient collectif ainsi que des malheurs subis par les populations pendant les Guerres de la Ligue Le XX e siecle Le declin des ports de peche cornouaillais Environ un millier de bateaux de peche professionnels etaient en activite dans le sud du Finistere vers 1990 dans le ressort de la Chambre de commerce et d industrie de Quimper fournissant environ 8 000 emplois le tonnage total peche etant d environ 90 000 tonnes de poissons En 2013 les bateaux n etaient plus qu environ 400 fournissant environ 5 500 emplois dont seulement 1 500 marins pecheurs le tonnage peche n etant plus que de 45 000 tonnes Le chomage y atteint en 2014 des chiffres superieurs a la moyenne nationale 14 6 au Guilvinec 13 8 a Concarneau 12 8 a Audierne 12 4 a Loctudy En 1975 Concarneau possedait encore 87 chalutiers semi industriels il en reste trois en 2014 Il y avait environ 200 dockers et trieuses professionnelles Il ne reste pratiquement plus rien Le XXI e siecle En 2011 le territoire historique de la Cornouaille correspond a celui de 218 communes actuelles sur une superficie totale de 5 979 km2 Le nom a ete repris en 2001 pour une partie minoritaire au sud d une ligne Chateaulin Scaer pour la circonscription de programmation Pays de Cornouaille composee de 112 communes loi Voynet 1999 L importance de l economie maritime Le Pays de Cornouaille comptait fin 2019 9 089 emplois maritimes ceux ci ayant augmente de 426 emplois en trois ans Les secteurs principaux sont les produits de la mer alimentaires en tout 5 972 emplois dont 750 chez Chancerelle a Douarnenez 350 chez Meralliance a Quimper 294 dans l entreprise Paulet a Douarnenez 248 au Moulin de la Marche a Chateaulin 247 chez Saupiquet a Quimper etc la construction et reparation navale le groupe Piriou offre 278 emplois a Concarneau le nautisme le centre nautique des Glenans affiche une centaine d emplois et Pogo Structures a Combrit offre 75 emplois Port la Foret cree des emplois lies aux courses a la voile et enfin la culture et les loisirs lies a la mer avec les Thermes marins de Benodet Concarneau et Douarnenez ces trois entreprises comptant en tout 104 emplois Par contre le secteur de la defense important a Brest et Lorient est quasi absent de la Cornouaille La crise de la peche cornouaillaise en 2024 En 2024 les ports cornouaillais ont vu debarquer 34 000 tonnes de poisson soit une diminution de 5 257 tonnes de leurs ventes sous criee et de 2 860 des ventes hors criee par rapport a 2023 en tout une baisse de 19 les ports enregistrent des bilans contrastes Le Guilvinec 9 951 tonnes 8 6 Douarnenez 5 047 tonnes 4 2 Loctudy 2 980 tonnes 3 58 Penmarc h 2 891 tonnes 55 7 Concarneau 2 543 tonnes 16 5 et Audierne 1 198 tonnes 6 91 pour une valeur totale de 126 millions d euros la perte globale est de 7 56 millions d euros par rapport a 2023 Cette crise dure depuis une vingtaine d annees 1 300 tonnes de poisson en moins en moyenne chaque annee Les causes principales de ce declin sont le plan de sortie de flotte consecutif au Brexit 34 bateaux concernes dans le Finistere dont 26 dans le Pays Bigouden et l interdiction de la peche pendant un mois dans le Golfe de Gascogne afin de proteger les dauphins La crise frappe davantage la peche hauturiere il subsiste 22 hauturiers au Guilvinec et 6 a Loctudy que la peche cotiere laquelle avec environ 500 bateaux represente en 2024 un tiers du tonnage peche mais 58 de la valeur totale PatrimoineCidre Le cidre de Cornouaille est le seul cidre breton a beneficier d une appellation d origine controlee delivree pour le Comite Cidricole de Developpement et de Recherche Fouesnantais et Finisterien CIDREF en 1996 puis d une AOP en 1997 Ce cidre effervescent obtenu par prise de mousse en bouteille non pasteurise et non gazeifie est produit par les cidriers d une quarantaine de communes de Cornouaille reparties au sud de Quimper et le long de la vallee de l Aulne Ils elaborent des crus constitues a 70 de varietes de pommes ameres ou douces ameres comme la Kermerrien la Marie Menard la Belein la C hwero Ru la Kermerrien la Douce Moen ou la peau de chien donnant des cidres particulierement riches en tanins qui leur conferent une couleur doree orangee et une saveur tannique caracteristique Dotes d aromes fruites complexes ils sont teintes d une legere amertume et laissent moins percevoir la presence du sucre que dans certains cidres normands Notes et referencesNotes La Cornouaille se dit en breton Kernev ˈkɛrnɛw ou Bro Gernev bro ˈɡɛʁne w dans la prononciation en breton KLT retranscrite selon la norme API La Cornouaille en tant que province est a ne pas confondre avec les Cornouailles britanniques qui se disent en anglais Cornwall et en cornique Kernow dont le nom s ecrit avec un s il n est pas non plus a confondre avec le Cornouaille utilise dans l appellation recente du Festival de Cornouaille celebre evenement culturel base a Quimper Dans toute la Haute Cornouaille les danses sont a chaine fermee l inverse de ce qui est habituel a l Ouest et au Sud chaine ouverte Signification bien attestee pour le dieu Cernunnos bellement corne Dans tous ces radicaux carn corn cern le sens primitif est masse dure et arrondie De la le sens de corne lui meme tres vaste puis les sens de sommet extremite notamment extremite occidentale du monde connu Le gentile des Cornouailles britannique est cornique Les Cornovii habitaient sur les bords de la Severn References Louis Pape La Civitas des Osismes a l epoque gallo romaine Rennes 1978 These universitaire Emile Souvestre Les derniers bretons Calmann Levy 1837 Coumert Magali Le peuplement de l Armorique Cornouaille de Domnonee de part et d autre de la Manche aux premiers siecles du Moyen Age OCLC 695070527 lire en ligne Jean Yves Le Moing Noms de lieux de Bretagne Bonneton 2004 p 187 Base de donnees KerOfis de l Office public de la langue bretonneConsulte le 25 janvier 2021 Leon Fleuriot Du gaulois au breton ancien en Armorique Bulletin de la Societe Archeologique du Finistere vol 109 1981 p 174 Bernard Merdrignac D une Bretagne a l autre Les migrations bretonnes entre histoire et legendes Presses universitaires de Rennes 2012 p 172 Jean Pierre Colignon Curiosites jeux et enigmes de la Bretagne Albin Michel 2014 p 76 Monnaies feodales de Bretagne a et b Joelle Quaghebeur 2002 Jean Savina 1926 p 7 9 Memoires du chanoine Jean Moreau sur les guerres de la ligue en Bretagne livre publie en 1836 par Jean Marie Le Bastard de Mesmeur Pitre Chevalier Alienor prieure de Lok Maria epoque de la Ligue 1594 t 2 Paris W Coquebert 1842 chapitre XV Didier Deniel Ces ports bretons qui font face au declin Le Telegramme 14 septembre 2014 lire en ligne Pres de 6 000 emplois dans les conserveries cornouaillaises Le Telegramme 17 novembre 2021 lire en ligne a et b Olivier Scaglia Les ports de peche cornouaillais contraints a la transition Il est grand temps de reagir et de prendre des decisions Le Telegramme 1er fevrier 2025 lire en ligne consulte le 2 fevrier 2025 Rose Mary Bertholom Plan de sortie de flotte le Finistere represente un tiers du plan deux missions confiees Ouest France 2 fevrier 2023 lire en ligne consulte le 2 fevrier 2025 Decret du 19 mars 1996 visant a la reconnaissance de l appellation d origine controlee Cornouaille Benoit Marinos Yanis Varoutsikos Le cidre c est pas sorcier Marabout 2023 p 66 Le cidre de Cornouaille a la garden party de l Elysee sur lemonde fr 12 juillet 2003 Voir aussiBibliographie Joelle Quaghebeur La Cornouaille du IX e au XII e siecle memoires pouvoir noblesse These de doctorat Paris 4 Societe archeologique du Finistere Presses universitaires de Rennes coll Histoire 2002 ISBN 2 906790 05 2 BNF 38903287 presentation en ligne Serge Le Gall De Quimper a Quimperle Joue les Tours A Sutton coll Memoire en images 1996 BNF 35832931 Jean Francois Simon Tiez 2 Le paysan breton et sa maison La Cornouaille Editions de l Estran Le Chasse Maree 1988 BNF 34936151 Marcel Siou La Cornouaille Saint Cyr sur Loire Ed A Sutton coll Memoire en images de poche 2006 BNF 40958133 Christian Frochen Le Finistere la Cornouaille Janze Ed Yves Salmon 1981 Auguste Dupouy Au pays breton La Cornouaille Paris De Gigord coll Gens de chez nous 1947 BNF 41642149 Bernard Merdrignac Presence et representations de la Domnonee et de la Cornouaille de part et d autre de la Manche Annales de Bretagne et des Pays de l Ouest Anjou Maine Poitou Charente Touraine nos 117 4 15 decembre 2010 p 83 119 ISSN 0399 0826 DOI 10 4000 abpo 1842 lire en ligne consulte le 1er septembre 2022 Jean Savina Le clerge de Cornouaille a la fin de l Ancien Regime et sa convocation aux Etats generaux de 1789 Quimper Impr Mme J Bargain 1926 BNF 31306104 lire en ligne Jean Francois Dreyer Espace et territoires ruraux en Cornouaille XVe XVIe siecles these de doctorat Centre de Recherches Historiques de l Ouest Universite Rennes 2 2013 presentation en ligne lire en ligne Articles connexes Quimper Abbaye Saint Guenole de Landevennec Liste des rois puis comtes de Cornouaille Diocese de Cornouaille Liste des eveques de Cornouaille Festival de Cornouaille Poher YsLiens externes Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Gran Enciclopedia Catalana Universalis Notices d autorite BnF donnees Geographie de Bretagne liste des villes de Cornouaille Site permettant d avoir une synthese de la Cornouaille comme Pays Voynet Site de la Communaute de communes de Haute Cornouaille Portail de la Bretagne Portail du Finistere Portail du Morbihan Portail des Cotes d Armor Portail du haut Moyen Age