Pour les articles homonymes voir Éponge siliceuse Les démosponges Demospongiae ou Demospongea du grec dēmos peuple et sp
Demospongiae

Les démosponges (Demospongiae ou Demospongea, du grec dēmos 'peuple' et spoggiá 'éponge') sont des organismes métazoaires, d'organisation très simple. Elles ne sont pas organisées en feuillets. Elles n'ont pas de tissus car pas d'adhésion cellulaire. On les appelle également silicosponges. Elles appartiennent à l'embranchement des spongiaires, éponges ou Porifera, aujourd'hui éclaté en quatre classes : les démosponges, les hexactinellides, les éponges calcaires et les homoscléromorphes. Des données phylogénétiques moléculaires ont en effet montré que les homoscléromorphes ne sont pas des démosponges, les homoscléromorphes forment donc une quatrième classe d'éponges.

(Ordre des Haplosclerida)
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Porifera |
Classe
Sollas, 1885
Position phylogénétique
- Opisthocontes
- Choano-organismes
- Choanoflagellés
- Métazoaires
- Porifera
- Éponges hexactinellides
- Démosponges
- Éponges calcaires
- Epithéliozoaires
- Homoscléromorphes
- Placozoaires
- Eumétazoaires
- Cténophores
- Cnidaires
- Bilatériens
- Orthonectides
- Deutérostomiens
- Protostomiens
- Chétognathes ?
- Lophotrochozoaires
- ...
- Ecdysozoaires
- Panarthropodes
- Nématozoaires
- Scalidophores
- Porifera
- Choano-organismes
Les démosponges occupent tous les environnements aquatiques de la Terre, des plaines abyssales aux eaux douces. Les organismes adultes sont fixés. En revanche, les larves sont mobiles, ce qui facilite leur dissémination.
Histoire
Des traces fossiles bioindicatrices d'éponges sont enregistrées par les sédiments marins (et notamment le 24-isopropylcholestanes, hydrocarbure issu des stérols C30 (supposé uniquement produit par les démosponges marines primitives et contemporaines car trouvé dans les démosponges modernes, mais pas chez les choanoflagellés, les éponges calcaires (Calcarea), les éponges siliceuses (Hexactinellida) ni chez les eumétazoaires) laissent penser que les démosponges étaient déjà abondamment présentes il y a plus de 600 ou 700 millions d'années y compris dans les mers durant la période glaciaire du Néoprotérozoïque (1,000–542 millions d'années avant nos jours).
Cependant, curieusement aucun fossile de spicules ou de démosponges entiers n'a été trouvé dans le Néoprotérozoïque et on ne trouve pas de fossiles convaincants d'éponges dans les couches plus anciennes que celles du Cambrien: le fossile de démosponge le plus ancien a été trouvé au Groenland, il date d'environ 515 millions d'années (Cambrien série 2, étage 3) et semble appartenir aux Heteroscleromorpha.
Cette disparité temporelle freine la compréhension de l'enregistrement fossile préhistorique :
- soit les biomarqueurs aujourd'hui supposés spécifiques aux démosponges ne le sont pas (ils pourraient provenir des stérols d'un autre organisme non identifié à ce jour) et il se trouve qu'il ne sont plus aujourd'hui présents que dans des démosponges modernes ;
- soit les spicules ne caractérisent pas les démosponges primitives.
Résoudre ce dilemme implique de mieux comprendre la position phylogénétique d'un autre groupe ; celui des éponges hexactinellides qui non seulement produit une spicule jugée comparable à celles des démosponges, mais semble apparu à la même époque (autour de la limite précambrienne/cambrienne).
Après deux approches analytiques indépendantes et l'étude de jeux de données incluant des analyses phylogénétiques moléculaires classiques, ainsi que les études de présence/absence de gènes spécifiques (microARN) Sperling et ses collègues ont conclu en 2010 que les démosponges sont un groupe monophylétique et que les hexactinellidés sont leur groupe sœur (formant conjointement le silicea). Ainsi, les spicules doivent avoir évolué avant le dernier ancêtre commun de tous les siliceans vivants, ce qui suggère la présence d'un écart important dans le bilan fossile spicule silicean. Les estimations de la divergence moléculaire datent de l'origine de ce dernier ancêtre commun bien au sein du Cryogenien, conformément au record du biomarqueur.
Structure
Toutes les démosponges sont de type leucon et raghon (le type le plus complexe d'Éponges). Le squelette plus ou moins rigide est constitué de spicules tétractines de nature siliceuse ou de spongine. Certaines spicules peuvent être de grande taille (). Elles sont indispensables à la structure de l'animal. D'autres, plus petites, les , sont noyées dans le parenchyme.
Nutrition
Les choanocytes des chambres choanocytaires créent un courant d'eau grâce au battement de leur flagelle. Le dioxygène et les particules alimentaires (dinoflagellés, bactéries, particules organiques détritiques…) sont capturés par ces mêmes choanocytes. La digestion est intracellulaire. Certaines espèces vivant à de grandes profondeurs sont carnivores, comme . Elles ne possèdent alors pas de système aquifère permettant un courant d'eau; le dioxygène diffuse simplement à travers l'organisme. Les déchets sont évacués au niveau de pores exhalants.
Reproduction
La plupart des espèces de démosponges sont hermaphrodites. Les spermatozoïdes sont émis au niveau de pores exhalants et nagent librement jusqu'au pore inhalant d'un autre individu. La fécondation a lieu dans l'éponge réceptrice. Il peut y avoir formation d'œufs, voire développement d'embryons dans l'éponge mère. Les larves sont ensuite libérées et nagent jusqu'à un support sur lequel elles se fixent.
Systématique
Phylogénie
Avec le développement de la systématique moléculaire, il a été possible de vérifier les hypothèses sur l'homologie morphologique et les hypothèses évolutives qui en découlent. Plusieurs d'espèces de Demospongiae ont été séquencées pour un fragment de l'ADNr 28S. Celles qui ont été examinées dans les Astrophorida présentaient de nombreuses particularités morphologiques et certains de ces caractères ont pu être réévalués d'après les données moléculaires. Les résultats sont en contradiction avec la classification historique. La classification est donc bouleversée.
Liste des ordres et genres
Auparavant, la classification classique était, selon le World Porifera Database du World Register of Marine Species (24 juin 2014) :
- ordre Agelasida Verrill, 1907
- ordre Astrophorida Sollas, 1888
- ordre Chondrosiida Boury-Esnault et Lopès, 1985
- ordre Minchin, 1900
- ordre Dictyoceratida Minchin, 1900
- ordre Hadromerida Topsent, 1894
- ordre "Halichondrida" Gray, 1867 (polyphyletique)
- ordre Haplosclerida Topsent, 1928
- ordre "" Sollas, 1888 (polyphyletique)
- ordre Poecilosclerida Topsent, 1928
- ordre Spirophorida Bergquist et Hogg, 1969
- ordre Verongiida Bergquist, 1978
- genre incertae sedis Vacelet et Perez, 1997
Plus récemment, Morrow & Cárdenas (2015) proposent une révision en profondeur des Demospongiae, prenant en compte les résultats de phylogénie moléculaire de ces vingt dernières années. Morrow & Cárdenas (2015) proposent de regrouper les ordres dans trois sous-classes: Heteroscleromorpha, Verongimorpha et Keratosa. De 13 ordres auparavant (voir ci-dessus), on passe à 22 ordres: Morrow & Cárdenas (2015) proposent l'abandon de cinq ordres, considérés comme polyphylétiques (Hadromerida, Halichondrida, Halisarcida, "Lithistida", Verticillitida). Ils ressuscitent ou élèvent six ordres supplémentaires (Axinellida, Merliida, Spongillida, Sphaerocladina, Suberitida, Tetractinellida). Enfin, ils créent sept nouveaux ordres (Bubarida, Desmacellida, Polymastiida, Scopalinida, Clionaida, Tethyida, Trachycladida). Ces propositions ont été rapidement adoptées par le World Porifera Database du World Register of Marine Species (2 août 2015) :
Sous-classe Heteroscleromorpha Cárdenas, Pérez, Boury-Esnault, 2012
- ordre Agelasida Verrill, 1907
- ordre Axinellida Lévi, 1953
- ordre Biemnida Morrow et al., 2013
- ordre Bubarida Morrow & Cárdenas, 2015
- ordre Clionaida Morrow & Cárdenas, 2015
- ordre Desmacellida Morrow & Cárdenas, 2015
- ordre Haplosclerida Topsent, 1928
- ordre Merliida Vacelet, 1979
- ordre Poecilosclerida Topsent, 1928
- ordre Polymastiida Morrow & Cárdenas, 2015
- ordre Scopalinida Morrow & Cárdenas, 2015
- ordre Schrammen, 1924
- ordre Spongillida Manconi & Pronzato, 2002
- ordre Suberitida Chombard & Boury-Esnault, 1999
- ordre Morrow & Cárdenas, 2015
- ordre Tetractinellida Marshall, 1876
- ordre Trachycladida Morrow & Cárdenas, 2015
- Heteroscleromorpha incertae sedis
Sous-classe Verongimorpha Erpenbeck et al., 2012
- ordre Chondrillida Redmond et al., 2013
- ordre Chondrosiida Boury-Esnault et Lopès, 1985
- ordre Verongiida Bergquist, 1978
Sous-classe Keratosa Grant, 1861
- ordre Minchin, 1900
- ordre Dictyoceratida Minchin, 1900
Utilisations
Depuis des siècles, certaines éponges ont été récoltées et traitées pour les soins corporels.
Les éponges marines sont étudiées pour leurs capacités de filtration et à produire des substances antibiotiques, qui pourraient inspirer des solutions biomimétiques.
Parce qu'elles sont de puissants filtres (« une éponge de la taille d'un ballon de football peut filtrer presque une piscine en une journée », et parce qu'à la différence de la plupart des autres animaux, elles ne font pas de discrimination dans la nourriture et les particules qu'elles absorbent, les éponges pourraient aussi servir de capteurs d'ADN environnemental pour, par des méthodes de métabarcoding mieux inventorier la biodiversité sous-marine et suivre la santé des océans, en complément des suivi utilisant l'imagerie ou les analyses physicochimiques de l'eau. Elles concentrent du matériel génétique dispersé dans l'eau de mer, ADN qui signale (via des analyses utilisant des ) la présence dans leur environnement de végétaux, animaux, champignons, bactéries, archées et virus. Stefano Mariani, écologue spécialiste des milieux marins a fait de premiers tests à l'Université de Salford ; à partir de quelques spécimens d'éponges, il a isolé l'ADN de 31 types d'organismes, dont phoque de Weddell, manchot à jugulaire et morue. Inversement en étudiant l'ADN environnemental qu'elle contient, il sera possible de savoir d'où provient une éponge par exemple trouvé dans un chalut. Les éponges ne vivent pas en haute mer ni dans la colonne d'eau, mais de telles éponges pourraient être fixées sur des bouées, des ROV ou autres véhicules subaquatiques pour des campagnes d'inventaire de la biodiversité, et un simple citoyen pourrait participer à des campagnes de science participative en collectant de petits morceaux d'éponge pour une étude. Une limite est que différentes espèces d'éponges filtrent l’eau à des vitesses différentes (de même selon l'âge de l'individu et le contexte) ce qui ne permet pas de comparer des collections d’ADN venant d'éponges différentes. Paul Hebert (écologue à l'Université de Guelph au Canada), imagine des techno-éponges (biomimétisme) sillonnant les mers ou fixées pour collecter de la donnée environnementale
Certaines espèces
-
(Agelasida) - Geodia barretti
(Tetractinellida) -
(Tetractinellida) - Chondrosia reniformis
(Chondrosiida) - Spongia officinalis
(Dictyoceratida) -
(Clionaida) - Phakellia sp.
(Axinellidae) -
- Spongilla lacustris U.S.A.
(Spongillida) - Phorbas tenacior
(Poecilosclerida) - Aplysina aerophoba
(Verongiida)
Voir aussi
Bibliographie
- Classification phylogénétique du vivant par Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader aux éditions Belin.
Articles connexes
- Éponges d'eau douce
- Spongiaires
- Porifera (classification phylogénétique)
- Photo-guide taxinomique du monde animal
- Photo-guide taxinomique de la faune et de la flore sous-marine
Références taxinomiques
- (en) WoRMS : Demospongiae Sollas, 1885 (+ liste ordres + liste familles)
- (en) Paleobiology Database : Demospongea Sollas 1875
- (fr + en) ITIS : Demospongiae Sollas, 1885
- (en) Tree of Life Web Project : Demospongiae
- (en) Animal Diversity Web : Demospongiae
- (en) Catalogue of Life : Demospongiae Sollas, 1885 (consulté le )
- (en) Fauna Europaea : Demospongiae (consulté le )
- (en) NCBI : Demospongiae (taxons inclus)
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Animal Diversity Web
- Australian Faunal Directory
- Dyntaxa
- EPPO Global Database
- EU-nomen
- Fauna Europaea
- Paleobiology Database
- Global Biodiversity Information Facility
- iNaturalist
- Nederlands Soortenregister
- New Zealand Organisms Register
- Plazi
- Système d'information taxonomique intégré
- World Register of Marine Species
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Nationalencyklopedin
- Store norske leksikon
- Notices d'autorité :
- Israël
Notes et références
- (en) E. Gazave, P. Lapébie, A.V. Ereskovsky, J. Vacelet, E. Renard, P. Cárdenas et C. Borchiellini, « No longer Demospongiae: Homoscleromorpha formal nomination as a fourth class of Porifera », , vol. 687, no 1, , p. 3-10 (DOI 10.1007/s10750-011-0842-x)
- Sperling EA, Robinson JM, Pisani D, Peterson KJ. (2010), Where's the glass? Biomarkers, molecular clocks, and microRNAs suggest a 200-Myr missing Precambrian fossil record of siliceous sponge spicules. | Geobiology | Jan;8(1):24-36. | DOI: 10.1111/j.1472-4669.2009.00225.x. | Epub 18 nov 2009
- (en) Gordon D. Love, Emmanuelle Grosjean, Charlotte Stalvies et David A. Fike, « Fossil steroids record the appearance of Demospongiae during the Cryogenian period », Nature, vol. 457, , p. 718-721 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/nature07673, lire en ligne, consulté le )
- (en) Joseph P. Botting, Paco Cárdenas et John S. Peel, « A crown-group demosponge from the early Cambrian Sirius Passet Biota, North Greenland », Palaeontology, vol. 58, , p. 35-43 (ISSN 1475-4983, DOI 10.1111/pala.12133, lire en ligne, consulté le )
- Chombard Catherine, Les Demospongiae à asters : phylogénie moléculaire et homologie morphologique, Muséum national d'histoire naturelle, (résumé)
- 'World Porifera Database' du 'World Register of Marine Species', consulté le 24 juin 2014.
- (en) Christine Morrow et Paco Cárdenas, « Proposal for a revised classification of the Demospongiae (Porifera) », Frontiers in Zoology, vol. 12, , p. 7 (ISSN 1742-9994, PMID 25901176, PMCID 4404696, DOI 10.1186/s12983-015-0099-8, lire en ligne, consulté le )
- 'World Porifera Database' du 'World Register of Marine Species', consulté le 2 août 2015.
- Elizabeth Pennisi (2019) Networks of sponges could capture DNA to track ocean health ; News de la revue Science publié le 3 juin dans : Océanographie / Plantes & Animaux ; doi: 10.1126 / science.aay2394
- Portail de la zoologie
- Portail de la biologie marine
Auteur: www.NiNa.Az
Date de publication:
wikipedia, wiki, wikipédia, livre, livres, bibliothèque, article, lire, télécharger, gratuit, téléchargement gratuit, mp3, vidéo, mp4, 3gp, jpg, jpeg, gif, png, image, musique, chanson, film, livre, jeu, jeux, mobile, téléphone, android, ios, apple, téléphone portable, samsung, iphone, xiomi, xiaomi, redmi, honor, oppo, nokia, sonya, mi, pc, web, ordinateur
Pour les articles homonymes voir Eponge siliceuse Les demosponges Demospongiae ou Demospongea du grec demos peuple et spoggia eponge sont des organismes metazoaires d organisation tres simple Elles ne sont pas organisees en feuillets Elles n ont pas de tissus car pas d adhesion cellulaire On les appelle egalement silicosponges Elles appartiennent a l embranchement des spongiaires eponges ou Porifera aujourd hui eclate en quatre classes les demosponges les hexactinellides les eponges calcaires et les homoscleromorphes Des donnees phylogenetiques moleculaires ont en effet montre que les homoscleromorphes ne sont pas des demosponges les homoscleromorphes forment donc une quatrieme classe d eponges Demospongiae Xestospongia testudinaria Ordre des Haplosclerida Classification WoRMSRegne AnimaliaEmbranchement Porifera ClasseDemospongiae Sollas 1885 Position phylogenetique Opisthocontes Choano organismes Choanoflagelles Metazoaires Porifera Eponges hexactinellides Demosponges Eponges calcaires Epitheliozoaires Homoscleromorphes Placozoaires Eumetazoaires Ctenophores Cnidaires Bilateriens Orthonectides Deuterostomiens Chordes Xenambulacraires Ambulacraires Xenacoelomorphes Protostomiens Chetognathes Lophotrochozoaires Ecdysozoaires Panarthropodes Nematozoaires Scalidophores Les demosponges occupent tous les environnements aquatiques de la Terre des plaines abyssales aux eaux douces Les organismes adultes sont fixes En revanche les larves sont mobiles ce qui facilite leur dissemination HistoireDes traces fossiles bioindicatrices d eponges sont enregistrees par les sediments marins et notamment le 24 isopropylcholestanes hydrocarbure issu des sterols C30 suppose uniquement produit par les demosponges marines primitives et contemporaines car trouve dans les demosponges modernes mais pas chez les choanoflagelles les eponges calcaires Calcarea les eponges siliceuses Hexactinellida ni chez les eumetazoaires laissent penser que les demosponges etaient deja abondamment presentes il y a plus de 600 ou 700 millions d annees y compris dans les mers durant la periode glaciaire du Neoproterozoique 1 000 542 millions d annees avant nos jours Cependant curieusement aucun fossile de spicules ou de demosponges entiers n a ete trouve dans le Neoproterozoique et on ne trouve pas de fossiles convaincants d eponges dans les couches plus anciennes que celles du Cambrien le fossile de demosponge le plus ancien a ete trouve au Groenland il date d environ 515 millions d annees Cambrien serie 2 etage 3 et semble appartenir aux Heteroscleromorpha Cette disparite temporelle freine la comprehension de l enregistrement fossile prehistorique soit les biomarqueurs aujourd hui supposes specifiques aux demosponges ne le sont pas ils pourraient provenir des sterols d un autre organisme non identifie a ce jour et il se trouve qu il ne sont plus aujourd hui presents que dans des demosponges modernes soit les spicules ne caracterisent pas les demosponges primitives Resoudre ce dilemme implique de mieux comprendre la position phylogenetique d un autre groupe celui des eponges hexactinellides qui non seulement produit une spicule jugee comparable a celles des demosponges mais semble apparu a la meme epoque autour de la limite precambrienne cambrienne Apres deux approches analytiques independantes et l etude de jeux de donnees incluant des analyses phylogenetiques moleculaires classiques ainsi que les etudes de presence absence de genes specifiques microARN Sperling et ses collegues ont conclu en 2010 que les demosponges sont un groupe monophyletique et que les hexactinellides sont leur groupe sœur formant conjointement le silicea Ainsi les spicules doivent avoir evolue avant le dernier ancetre commun de tous les siliceans vivants ce qui suggere la presence d un ecart important dans le bilan fossile spicule silicean Les estimations de la divergence moleculaire datent de l origine de ce dernier ancetre commun bien au sein du Cryogenien conformement au record du biomarqueur StructureToutes les demosponges sont de type leucon et raghon le type le plus complexe d Eponges Le squelette plus ou moins rigide est constitue de spicules tetractines de nature siliceuse ou de spongine Certaines spicules peuvent etre de grande taille Elles sont indispensables a la structure de l animal D autres plus petites les sont noyees dans le parenchyme NutritionLes choanocytes des chambres choanocytaires creent un courant d eau grace au battement de leur flagelle Le dioxygene et les particules alimentaires dinoflagelles bacteries particules organiques detritiques sont captures par ces memes choanocytes La digestion est intracellulaire Certaines especes vivant a de grandes profondeurs sont carnivores comme Elles ne possedent alors pas de systeme aquifere permettant un courant d eau le dioxygene diffuse simplement a travers l organisme Les dechets sont evacues au niveau de pores exhalants ReproductionLa plupart des especes de demosponges sont hermaphrodites Les spermatozoides sont emis au niveau de pores exhalants et nagent librement jusqu au pore inhalant d un autre individu La fecondation a lieu dans l eponge receptrice Il peut y avoir formation d œufs voire developpement d embryons dans l eponge mere Les larves sont ensuite liberees et nagent jusqu a un support sur lequel elles se fixent SystematiquePhylogenie Avec le developpement de la systematique moleculaire il a ete possible de verifier les hypotheses sur l homologie morphologique et les hypotheses evolutives qui en decoulent Plusieurs d especes de Demospongiae ont ete sequencees pour un fragment de l ADNr 28S Celles qui ont ete examinees dans les Astrophorida presentaient de nombreuses particularites morphologiques et certains de ces caracteres ont pu etre reevalues d apres les donnees moleculaires Les resultats sont en contradiction avec la classification historique La classification est donc bouleversee Liste des ordres et genres Auparavant la classification classique etait selon le World Porifera Database du World Register of Marine Species 24 juin 2014 ordre Agelasida Verrill 1907 ordre Astrophorida Sollas 1888 ordre Chondrosiida Boury Esnault et Lopes 1985 ordre Minchin 1900 ordre Dictyoceratida Minchin 1900 ordre Hadromerida Topsent 1894 ordre Halichondrida Gray 1867 polyphyletique ordre Haplosclerida Topsent 1928 ordre Sollas 1888 polyphyletique ordre Poecilosclerida Topsent 1928 ordre Spirophorida Bergquist et Hogg 1969 ordre Verongiida Bergquist 1978 genre incertae sedis Vacelet et Perez 1997 Plus recemment Morrow amp Cardenas 2015 proposent une revision en profondeur des Demospongiae prenant en compte les resultats de phylogenie moleculaire de ces vingt dernieres annees Morrow amp Cardenas 2015 proposent de regrouper les ordres dans trois sous classes Heteroscleromorpha Verongimorpha et Keratosa De 13 ordres auparavant voir ci dessus on passe a 22 ordres Morrow amp Cardenas 2015 proposent l abandon de cinq ordres consideres comme polyphyletiques Hadromerida Halichondrida Halisarcida Lithistida Verticillitida Ils ressuscitent ou elevent six ordres supplementaires Axinellida Merliida Spongillida Sphaerocladina Suberitida Tetractinellida Enfin ils creent sept nouveaux ordres Bubarida Desmacellida Polymastiida Scopalinida Clionaida Tethyida Trachycladida Ces propositions ont ete rapidement adoptees par le World Porifera Database du World Register of Marine Species 2 aout 2015 Sous classe Heteroscleromorpha Cardenas Perez Boury Esnault 2012 ordre Agelasida Verrill 1907 ordre Axinellida Levi 1953 ordre Biemnida Morrow et al 2013 ordre Bubarida Morrow amp Cardenas 2015 ordre Clionaida Morrow amp Cardenas 2015 ordre Desmacellida Morrow amp Cardenas 2015 ordre Haplosclerida Topsent 1928 ordre Merliida Vacelet 1979 ordre Poecilosclerida Topsent 1928 ordre Polymastiida Morrow amp Cardenas 2015 ordre Scopalinida Morrow amp Cardenas 2015 ordre Schrammen 1924 ordre Spongillida Manconi amp Pronzato 2002 ordre Suberitida Chombard amp Boury Esnault 1999 ordre Morrow amp Cardenas 2015 ordre Tetractinellida Marshall 1876 ordre Trachycladida Morrow amp Cardenas 2015 Heteroscleromorpha incertae sedis Sous classe Verongimorpha Erpenbeck et al 2012 ordre Chondrillida Redmond et al 2013 ordre Chondrosiida Boury Esnault et Lopes 1985 ordre Verongiida Bergquist 1978 Sous classe Keratosa Grant 1861 ordre Minchin 1900 ordre Dictyoceratida Minchin 1900Utilisations Depuis des siecles certaines eponges ont ete recoltees et traitees pour les soins corporels Les eponges marines sont etudiees pour leurs capacites de filtration et a produire des substances antibiotiques qui pourraient inspirer des solutions biomimetiques Parce qu elles sont de puissants filtres une eponge de la taille d un ballon de football peut filtrer presque une piscine en une journee et parce qu a la difference de la plupart des autres animaux elles ne font pas de discrimination dans la nourriture et les particules qu elles absorbent les eponges pourraient aussi servir de capteurs d ADN environnemental pour par des methodes de metabarcoding mieux inventorier la biodiversite sous marine et suivre la sante des oceans en complement des suivi utilisant l imagerie ou les analyses physicochimiques de l eau Elles concentrent du materiel genetique disperse dans l eau de mer ADN qui signale via des analyses utilisant des la presence dans leur environnement de vegetaux animaux champignons bacteries archees et virus Stefano Mariani ecologue specialiste des milieux marins a fait de premiers tests a l Universite de Salford a partir de quelques specimens d eponges il a isole l ADN de 31 types d organismes dont phoque de Weddell manchot a jugulaire et morue Inversement en etudiant l ADN environnemental qu elle contient il sera possible de savoir d ou provient une eponge par exemple trouve dans un chalut Les eponges ne vivent pas en haute mer ni dans la colonne d eau mais de telles eponges pourraient etre fixees sur des bouees des ROV ou autres vehicules subaquatiques pour des campagnes d inventaire de la biodiversite et un simple citoyen pourrait participer a des campagnes de science participative en collectant de petits morceaux d eponge pour une etude Une limite est que differentes especes d eponges filtrent l eau a des vitesses differentes de meme selon l age de l individu et le contexte ce qui ne permet pas de comparer des collections d ADN venant d eponges differentes Paul Hebert ecologue a l Universite de Guelph au Canada imagine des techno eponges biomimetisme sillonnant les mers ou fixees pour collecter de la donnee environnementale Certaines especes Agelasida Geodia barretti Tetractinellida Tetractinellida Chondrosia reniformis Chondrosiida Spongia officinalis Dictyoceratida Clionaida Phakellia sp Axinellidae Haplosclerida Spongilla lacustris U S A Spongillida Phorbas tenacior Poecilosclerida Aplysina aerophoba Verongiida Voir aussiSur les autres projets Wikimedia Demospongiae sur Wikimedia CommonsDemospongiae sur Wikispecies Bibliographie Classification phylogenetique du vivant par Guillaume Lecointre et Herve Le Guyader aux editions Belin Articles connexes Eponges d eau douce Spongiaires Porifera classification phylogenetique Photo guide taxinomique du monde animal Photo guide taxinomique de la faune et de la flore sous marineReferences taxinomiques en WoRMS Demospongiae Sollas 1885 liste ordres liste familles en Paleobiology Database Demospongea Sollas 1875 fr en ITIS Demospongiae Sollas 1885 en Tree of Life Web Project Demospongiae en Animal Diversity Web Demospongiae en Catalogue of Life Demospongiae Sollas 1885 consulte le 18 novembre 2022 en Fauna Europaea Demospongiae consulte le 18 novembre 2022 en NCBI Demospongiae taxons inclus Liens externes Ressources relatives au vivant Animal Diversity Web Australian Faunal Directory Dyntaxa EPPO Global Database EU nomen Fauna Europaea Paleobiology Database Global Biodiversity Information Facility iNaturalist Nederlands Soortenregister New Zealand Organisms Register Plazi Systeme d information taxonomique integre World Register of Marine Species Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Nationalencyklopedin Store norske leksikon Notices d autorite IsraelNotes et references en E Gazave P Lapebie A V Ereskovsky J Vacelet E Renard P Cardenas et C Borchiellini No longer Demospongiae Homoscleromorpha formal nomination as a fourth class of Porifera vol 687 no 1 2012 p 3 10 DOI 10 1007 s10750 011 0842 x a et b Sperling EA Robinson JM Pisani D Peterson KJ 2010 Where s the glass Biomarkers molecular clocks and microRNAs suggest a 200 Myr missing Precambrian fossil record of siliceous sponge spicules Geobiology Jan 8 1 24 36 DOI 10 1111 j 1472 4669 2009 00225 x Epub 18 nov 2009 PMID 19929965 en Gordon D Love Emmanuelle Grosjean Charlotte Stalvies et David A Fike Fossil steroids record the appearance of Demospongiae during the Cryogenian period Nature vol 457 5 fevrier 2009 p 718 721 ISSN 0028 0836 DOI 10 1038 nature07673 lire en ligne consulte le 2 aout 2015 en Joseph P Botting Paco Cardenas et John S Peel A crown group demosponge from the early Cambrian Sirius Passet Biota North Greenland Palaeontology vol 58 1er janvier 2015 p 35 43 ISSN 1475 4983 DOI 10 1111 pala 12133 lire en ligne consulte le 2 aout 2015 Chombard Catherine Les Demospongiae a asters phylogenie moleculaire et homologie morphologique Museum national d histoire naturelle 1998 resume World Porifera Database du World Register of Marine Species consulte le 24 juin 2014 a b et c en Christine Morrow et Paco Cardenas Proposal for a revised classification of the Demospongiae Porifera Frontiers in Zoology vol 12 1er avril 2015 p 7 ISSN 1742 9994 PMID 25901176 PMCID 4404696 DOI 10 1186 s12983 015 0099 8 lire en ligne consulte le 2 aout 2015 World Porifera Database du World Register of Marine Species consulte le 2 aout 2015 a b c et d Elizabeth Pennisi 2019 Networks of sponges could capture DNA to track ocean health News de la revue Science publie le 3 juin dans Oceanographie Plantes amp Animaux doi 10 1126 science aay2394 Portail de la zoologie Portail de la biologie marine