Azərbaycan  AzərbaycanБеларусь  БеларусьDanmark  DanmarkDeutschland  DeutschlandUnited States  United StatesEspaña  EspañaFrance  FranceIndonesia  IndonesiaItalia  ItaliaҚазақстан  ҚазақстанLietuva  LietuvaРоссия  Россияශ්‍රී ලංකාව  ශ්‍රී ලංකාවประเทศไทย  ประเทศไทยTürkiyə  TürkiyəУкраина  Украина
Soutien
www.aawiki.fr-fr.nina.az
  • Maison

Pour les articles homonymes voir Mythologies La mythologie du grec μυθολογία muthología de μῦθος mûthos parole et λόγος

Mythologie

  • Page d'accueil
  • Mythologie
Mythologie
www.aawiki.fr-fr.nina.azhttps://www.aawiki.fr-fr.nina.az
image

Pour les articles homonymes, voir Mythologies.

La mythologie (du grec μυθολογία / muthología, de μῦθος / mûthos, « parole », et λόγος / lógos, « discours ») est soit un ensemble de mythes liés à une civilisation, une religion ou un thème particulier, soit l'étude de ces mythes. Les chercheurs qui étudient les mythologies sont appelés « mythologues ».

image
Le dieu Thor de la mythologie nordique affrontant les géants, M. E. Winge, 1872.

Comprise comme ensemble de mythes, la notion de mythologie est généralement utilisée pour décrire des ensembles de récits et de figures divines, humaines ou monstrueuses brassés par les systèmes religieux des civilisations anciennes ou de sociétés traditionnelles, éloignées dans l'espace ou dans le temps.

Comprise comme l'étude des mythes, la mythologie remonte également à l'Antiquité, dans la mesure où les Grecs anciens portent très rapidement un regard critique sur leurs propres mythes, ce qui amène à des interprétations liées à une volonté de réécriture réaliste ou moralisante, via des courants tels que l'évhémérisme et la pratique du commentaire allégorique. Mais ce n'est qu'au XIXe siècle que les études mythologiques se constituent en une discipline à prétention scientifique, dans le contexte du développement des sciences sociales, en particulier de l'anthropologie. C'est aussi à ce moment que naît la mythologie comparée, conçue d'abord sur le modèle de la linguistique comparée. De cette évolution sont issus les principaux courants des études mythologiques aux XXe – XXIe siècles, tels l'interprétation ritualiste, l'approche d'inspiration psychanalytique ou structuraliste.

La mythologie comme ensemble de mythes

Tout comme la notion de mythe, le terme « mythologie » provient de la Grèce et a d'abord été utilisé dans le contexte de la culture grecque ancienne. Par la suite, les deux notions ont été appliquées à toutes sortes de cultures parfois radicalement différentes. Cela peut poser des problèmes de méthode lorsqu'on étudie ces cultures, dans la mesure où l'emploi de ces notions revient à supposer d'emblée que l'ensemble des religions, cultes et récits ancestraux fonctionnent exactement de la même façon que ceux de la mythologie grecque, alors que des études plus attentives ont révélé souvent des différences profondes d'une culture à l'autre. De plus, on parle généralement des mythologies au pluriel : la question de savoir dans quelle mesure on peut les rassembler sous un concept unifié est un problème complexe, qui relève de la mythologie comparée.

Les mythologies du monde

Aujourd'hui, nous parlons couramment de « mythologies » pour désigner les récits religieux des peuples anciens ou exotiques, éloignés dans le temps ou dans l'espace. Le terme est employé de façon extrêmement large, au point d'être parfois synonyme de « folklore ».

Voici pour exemple une liste de « mythologies », par région du monde :

  • mythologies d’Afrique : dogon (voir Dogons) malgache (voir Madagascar), touareg (voir Touaregs) ;
  • mythologies d’Amérique : abénaquise, aztèque, chilote, guaranie, inca, inuite, maya, précolombienne ;
  • mythologies d’Extrême-Orient : chinoise, coréenne, japonaise, hindoue ;
  • mythologie d'Asie : turque, mongole
  • mythologie d’Océanie : aborigène, maori, nauruane ;
  • mythologies d’Europe de l'Est : arménienne (voir Paganisme arménien), estonienne, magyare, lettone, ossète, slave ;
  • mythologies d’Europe du Nord : finnoise, laponne (voir Religion rellamii), nordique ;
  • mythologies d'Europe du Sud : cantabre, étrusque, grecque, romaine ;
  • mythologies d’Europe de l'Ouest : bretonne, celtique, celtique (brittonique, gauloise, irlandaise), germanique, basque, pyrénéenne, suisse ;
  • mythologies de Méditerranée : berbère, égyptienne, grecque, romaine, kabyle ;
  • mythologies des Proche et Moyen-Orient : arabe, hourrite (voir Hourrites), mésopotamienne, hittite,ougaritique, persane ;
  • mythologies des religions monothéistes : mythologie biblique, mythologie chrétienne, mythologie juive, .

Vecteurs et sources de la mythologie

Les mythologies se sont transmises dans le temps et l'espace par différents vecteurs :

  • la tradition orale dont on suppose qu'elle a été le tout premier support des différentes mythologies du monde (selon des modalités très variables, puisqu'elle prend des formes très différentes selon les régions du monde) ;
  • les œuvres artistiques qui y puisent leurs sujets, pour en offrir des restitutions ou des réécritures (aussi bien en littérature que dans les arts visuels et plastiques, peinture, sculpture, céramique, mais aussi musique, danse, et plus récemment cinéma, bande dessinée, télévision et jeux) ;
  • les références, allusions ou récupérations dans des domaines non artistiques (ouvrages et discours politiques, techniques, médicaux, etc.) qui, tout comme les évocations artistiques, ont parfois une grande influence sur l'évolution des mythologies, en préservant certains mythes au détriment d'autres, en les transformant, en inventant de nouvelles variantes, etc. ;
  • les collections et résumés de mythes, par exemple les ouvrages des mythographes antiques dans le domaine gréco-romain, et, plus récemment, les dictionnaires de mythologie et les recueils de mythes et légendes ;
  • les recueils et transcriptions écrites réalisés par les anthropologues, les philologues et les folkloristes.

De nos jours, bon nombre de mythologies sont encore vivantes, au sens où, indépendamment du problème complexe de la croyance, les récits mythiques continuent à se transmettre par l'intermédiaire de ces différents supports et continuent à évoluer au fil des réécritures et de l'apparition de nouvelles variantes. Ces différents supports et vecteurs de transmission constituent autant de sources sur lesquels se fondent les mythologues pour délimiter un corpus mythologique afin de l'étudier. Selon l'approche adoptée pour l'étude, on y inclut parfois des œuvres et des développements modernes, considérés comme autant de variantes récentes des mêmes mythes.

  • image
    Tablette ougaritique relatant le mariage du dieu El et sa progéniture divine (XIVe – XIIIe siècles av. J.-C., Musée du Louvre).
  • image
    Le dieu égyptien Osiris sur un mur de la tombe TT3 de Deir el-Médineh.
  • image
    Combat entre Zeus et Typhon sur une hydrie grecque à figures noires (v. 550 av. J.-C.).
  • image
    Statue de Gilgamesh, roi légendaire sumérien serrant un lion contre sa poitrine.
  • image
    Monolithe dit « Pierre du Soleil » relatant la cosmogonie aztèque (v. 1479, Musée national d'anthropologie, Mexico).
  • image
    Poupées représentant les kachinas, dans la culture des Amérindiens du Sud-Ouest des États-Unis (dessins dans un livre d'anthropologie de 1894).
  • image
    Statue à Ubud, sur l'île de Bali, représentant Arjuna, un des héros du Mahâbhârata.
  • image
    Un griot, dépositaire de la tradition orale en Afrique de l'Ouest, ici à Diffa, au Niger.
  • image
    Le Wagyl, créature du temps du rêve des Aborigènes, sur un panneau du King's Park à Perth (Australie de l'Ouest).


Mythologie, mythe et concepts voisins

La notion de mythologie fait partie d'un vaste ensemble de termes que le langage courant utilise souvent de façon interchangeable, mais qui ne sont pas synonymes. Le sens donné à ces termes, tout particulièrement au mot mythe, varie considérablement selon que l'on parle de leur usage dans le langage courant ou du sens qu'ils revêtent en tant que notions chez les différents auteurs qui se sont consacrés aux études mythologiques. Les distinctions qui suivent ne peuvent donc être qu'indicatives, mais elles permettent tout de même de distinguer les notions employées par les sciences humaines (mythologie, mythe, folklore) des termes qui correspondent souvent à des genres littéraires (conte, fable, épopée) ou des notions littéraires (fiction).

  • Mythologie et folklore. Au sens que lui donnent les dernières avancées des études mythologiques, une mythologie est un ensemble de mythes qui forment un système doté d'une certaine cohérence, sous-tendu par la logique propre au système de pensée développé par une communauté donnée, dans un endroit et à une époque donnés. En ce sens, elle est proche du folklore (en anglais « savoir du peuple ») qui met l'accent sur l'idée d'un patrimoine commun à une communauté donnée. Le folklore est cependant une notion plus large que celle de mythologie, dans la mesure où mythologie et mythe mettent l'accent sur les récits et les personnages, objets, lieux, etc. qu'ils mettent en scène, c'est-à-dire sur la dimension narrative, tandis que le folklore englobe également les rites, les savoir-faire, les chansons, les danses, et tout ce qui relève du « patrimoine culturel immatériel de l'humanité » au sein d'un peuple donné (même s'il est souvent indispensable d'étudier aussi ces éléments lorsqu'on étudie les mythes). Une autre distinction possible est chronologique : on nomme mythologies les ensembles de récits remontant à l'Antiquité, tandis que ceux apparus plus tardivement (au Moyen Âge ou après) relèvent plutôt du folklore.
  • Mythes et légendes. La notion de mythe elle-même possède des frontières particulièrement floues et son sens varie selon les courants de pensée et les auteurs qui l'étudient. Cependant, les mythes et les mythologies qu'ils forment se caractérisent entre autres par le fait qu'ils font, au moins à l'origine, l'objet d'une élaboration et d'une transmission orales, que l'on peut faire remonter, en théorie, avant l'apparition de l'écriture. Cela suffit à les distinguer de la légende qui, étymologiquement, est un récit couché par écrit pour être lu (legenda est le féminin de l'adjectif verbal du verbe latin legere, lire, donc : « [histoire] qui doit être lue, à lire »). Un autre critère de distinction possible consiste à cantonner les appellations de « mythes » et de « mythologie » aux récits et ensembles de récits qui fournissent des explications aux « grandes questions » philosophiques que se pose l'humanité et qui mettent en jeu l'ordre du monde : la création du monde et son fonctionnement, l'apparition de l'humanité, les possibles fins du monde, etc. On appelle alors « légendes » tous les récits dont les enjeux sont moins fondamentaux.
  • Contes et fables. Le conte est encore différent : même lorsqu'il fait l'objet d'une tradition orale, son fonctionnement est différent de celui des mythes, car le conte forme un genre extrêmement codifié qui répond à des contraintes précises (en particulier dans le cas du conte merveilleux étudié par Vladimir Propp dans Morphologie du conte). De plus, à partir de la Renaissance, le conte devient un genre littéraire et doit alors être étudié comme tel. De même, la fable et l'anecdote sont des genres littéraires.
  • Sens ancien du mot « fable ». À partir du début du XVIIe siècle, le mot « fable » a été utilisé comme synonyme de « mythe », ce dernier terme l'ayant remplacé au XXe siècle. Le terme était employé au pluriel (les fables, c'est-à-dire les différents mythes) ou au singulier collectif : « la Fable » désignait l'ensemble des récits mythologiques, et était donc plus ou moins synonyme de « la mythologie ».
  • Épopées, sagas et autres évocations artistiques. La mythologie ne se confond pas avec les différents genres littéraires qui se basent sur des sujets mythologiques, mettent en scène des personnages, lieux, objets, etc. mythologiques, ou s'inspirent plus ou moins librement de la mythologie dans les fictions qu'ils développent. Ainsi, les grandes épopées telles que le Cycle troyen en Grèce antique, le Mahâbhârata en Inde ancienne ou les sagas islandaises médiévales ne sont que certaines des sources de leurs mythologies respectives : même si leur importance est très grande, il faut se défaire de l'idée selon laquelle une épopée comme l’Iliade ou l’Odyssée contiendrait la « version officielle » de tel ou tel mythe, et prêter attention à la part d'adaptation et de remodelage due au contexte historique de l'élaboration de ces œuvres, aux contraintes propres à tel ou tel genre littéraire (par exemple, le mythe grec d'Œdipe est surtout connu par les tragédies de Sophocle dont le dénouement est particulièrement sombre, mais il en existait une version épique dans le Cycle thébain qui contenait des variantes notables), voire aux intérêts politiques ou religieux qui président à son élaboration.
  • Mythologie et fiction. Enfin, même si, de nos jours, les mythologies relèvent pour nous de la fiction, elles ne s'y cantonnent pas, surtout dans le cas de mythologies anciennes, et il faut prendre en compte, pour les comprendre, leurs rapports avec l'histoire, la philosophie, la politique, les connaissances techniques, et plus généralement avec les différents aspects des sociétés qui leur ont donné naissance.

Utilités, utilisations, récupérations

image
Jupiter et Sémélé de Gustave Moreau (1895), exemple de sujet tiré de la mythologie grecque dans la peinture symboliste.

Les frontières entre la mythologie et des domaines tels que les arts, les sciences et la politique sont particulièrement poreuses. Cela s'explique en partie par le fait qu'aux époques anciennes, les distinctions que nous faisons aujourd'hui entre la religion, l'histoire et les sciences, n'existaient pas ou étaient très différentes. En Grèce, par exemple, la mythologie avait à la fois une valeur religieuse (elle parlait des dieux et de leur culte) et culturelle, en renseignant sur des questions d'ordre philosophique (la création du monde, l'apparition des hommes et des femmes, l'amour, la mort, etc.) et historique (pour les Anciens, des personnages tels que Thésée ou Héraclès avaient réellement existé au même titre que plus tard Solon ou Périclès), mais aussi sur l'histoire des sciences (elle proposait des explications sur l'apparition des sciences et des techniques, attribuées à tel dieu ou à tel héros). Les arts y puisaient leurs sujets, mais on utilisait aussi la mythologie à l'école (les mythes fournissaient des sujets d'exercices de rhétorique), et les hommes politiques et les orateurs incluaient les mythes parmi les exemples qu'ils utilisaient pour illustrer leurs discours. De nos jours, on conçoit plutôt une mythologie comme un ensemble cohérent et refermé sur lui-même, qui relève presque exclusivement de la fiction (on ne lui prête plus de valeur historique ou scientifique, par exemple).

Mais en dehors de ces différences dans les distinctions entre disciplines et domaines de pensée entre les époques anciennes et l'époque contemporaine, les mythologies ont toujours fait l'objet d'utilisations et de réappropriations conscientes dans divers domaines et à des fins très variables.

La mythologie dans la philosophie et l'alchimie

Dès l'Antiquité, avec les philosophes présocratiques, et aussi dès l'apparition de l'alchimie en Occident, représentée entre autres par Zosime, Pseudo-Démocrite et Olympiodore, les mythes sont commentés en un sens philosophique, hermétique ou alchimique. Dans l'optique alchimique, par exemple, tous les récits cosmologiques de la création du monde représentent uniquement le Grand Œuvre, comme en témoigne une très abondante littérature :

« Ici de suite font la ronde / Les premiers quatre âges du monde, / C'est à savoir l'âge doré, / De ce métal tant honoré, / Sur qui commence l'œuvre fine, / Et sur lequel même elle affine. »

On peut citer, par époque, un auteur emblématique parmi bien d'autres :

  • Antiquité : le néoplatonicien Porphyre, auteur d'un ouvrage Sur les Images des dieux et de L'Antre des nymphes ;
  • Moyen Âge : Raimon Lulle, auteur du Codicille ;
  • Renaissance : Michaël Maïer qui, dans ses Arcanes très secrets, interprète systématiquement en un sens alchimique toute la mythologie égyptienne, grecque et romaine ;
  • Époque moderne : le savant bénédictin Pernety, auteur des Fables égyptiennes et grecques dévoilées et réduites au même principe ;

Les noms des métaux, par exemple, mais aussi bien d'autres termes alchimiques sont tirés directement de la mythologie gréco-romaine : une intoxication au plomb s'appelle saturnisme ; le cuivre (cuprum) doit son nom à Cypris, surnom de Vénus ; le mercure, au dieu homonyme ; l'hermétisme, à Hermès ; etc.

Les mythologies dans les arts

Les mythologies sont un véritable vivier pour les arts. Dès l'Antiquité, les sources les plus fameuses grâce auxquelles nous connaissons les mythologies sont souvent des œuvres d'art, de l'épopée à la céramique en passant par la sculpture. Très tôt, les artistes, à commencer par les poètes, n'ont pas hésité à se réapproprier les mythes pour proposer leur propre vision de la mythologie dont ils avaient hérité. Au Moyen Âge et à la Renaissance, et jusqu'aux époques modernes et contemporaines, les différentes mythologies n'ont jamais cessé, dans toutes les parties du monde, de susciter d'innombrables reprises, réécritures et réinventions de la part des artistes (voyez par exemple Peinture mythologique). Certaines œuvres sont si bien passées à la postérité qu'elles ont exercé une influence durable sur les mythes qu'elles traitaient (ainsi les tragédies de Sophocle ont beaucoup influencé notre vision de l'histoire d'Œdipe, et la tétralogie de Wagner la représentation des dieux germaniques et nordiques). Inversement, certaines œuvres qui, au départ, étaient de pures inventions littéraires conçues sur le modèle des mythes, se sont si bien intégrées à l'imaginaire collectif qu'elles sont presque considérées comme des mythologies à part entière de nos jours (ainsi la matière de Bretagne médiévale, et en particulier le cycle arthurien, sont, au départ, une création littéraire développée par un nombre croissant d'auteurs, mais constituent à présent la légende arthurienne). De nos jours encore, d'innombrables artistes empruntent leurs sujets aux diverses mythologies ou s'en inspirent.

Enjeux politiques des mythologies

image
Louis XIV sous les traits de Jupiter vainqueur (v.1655, château de Versailles).

Mais les mythologies ont aussi constitué de tout temps un enjeu politique crucial. Les hommes politiques convoitant le pouvoir se dotaient ainsi de généalogies prestigieuses (par exemple, vers la fin de la République romaine, la famille de Jules César disait descendre d'Ascagne, fils d'Énée, fils de prince de Troie et fondateur légendaire de Rome dans la mythologie romaine). À une échelle plus large, les interprétations historiques des mythes étaient souvent lourdes d'enjeux politiques. Les traités diplomatiques et les alliances militaires entre cités grecques se fondaient sur des parentés légendaires. À l'époque classique, la guerre de Troie est relue comme un affrontement entre l'Europe et l'Asie dans le contexte des guerres médiques entre les cités grecques et l'empire perse. Au Moyen Âge, les royautés européennes se dotent d'origines prestigieuses : ainsi la royauté française prétend-elle à son tour descendre des Troyens (c'était le sujet de La Franciade, l'épopée en vers que Ronsard avait entreprise à la demande du roi Henri II et qui resta inachevée). Au XVIIe siècle, le naturaliste et professeur Olof Rudbeck (dit « l'Ancien ») compose un volumineux traité patriotique identifiant l'Atlantide platonicienne à la Suède et la langue d'Adam au suédois, afin de glorifier son pays (l'ouvrage suscite rapidement des critiques acerbes, et certains développements sont mentionnés par Diderot dans l'article « Étymologie » de l'Encyclopédie comme exemples d'étymologies fantaisistes).

Au XIXe siècle, l'essor des nationalismes s'accompagne d'un vif regain d'intérêt pour la mythologie et le folklore, mis en avant comme des éléments importants de l'identité culturelle des peuples, donc des identités nationales. Dans la première moitié du XXe siècle, les mythologies, tout comme l'Antiquité en général, font l'objet de récupérations par les régimes totalitaires naissants qui s'en servent pour édifier l'idéologie sur laquelle ils fondent leur glorification de la nation. Ainsi, le nazisme détourne massivement les recherches en mythologie comparée, en linguistique et en anthropologie pour élaborer son idéologie glorifiant la race aryenne (le terme vient des études sanskrites et de la grammaire comparée, où il désigne au départ un groupe linguistique). Cette récupération détourne en particulier des éléments issus de la mythologie germanique et de la mythologie grecque pour reconstruire un passé idéalisé et une imagerie de propagande.

La mythologie est aussi fréquemment utilisée par les ouvrages d'ésotérisme et par les doctrines élaborées par les sectes, qui l'utilisent dans le cadre de raisonnements pseudo-scientifiques.

Mythologies et religions aujourd'hui

Parler de mythologie à propos des religions contemporaines, par exemple de mythologie biblique, a pu être considéré par certains croyants comme une offense envers leur foi, voire une manifestation d'intolérance. En effet, la notion de mythe relève de nos jours de la fiction, ce qui remet en cause la vérité à laquelle prétendent les récits sacrés des religions actuelles. Cela pose le problème des différents « régimes de vérité » propres aux mythes, d'une part, aux croyances religieuses en général, d'autre part, la vérité de la foi n'étant pas nécessairement la vérité historique. Outre les analyses de Paul Veyne à ce sujet dans le domaine grec, le problème de la croyance en histoire des religions a été abordé de manière plus large par Max Weber, avec la notion de désenchantement du monde, et par Rudolf Bultmann, avec la notion de démythologisation qu'il a appliquée aux récits du Nouveau Testament.

Cependant, la plupart des livres sacrés des religions contemporaines, qu'elles relèvent du monothéisme ou du polythéisme, s'enracinent dans les religions premières, et les récits qui les soutiennent constituent des mythologies. L'hindouisme est un bon exemple de religion polythéiste qui s'appuie sur une mythologie riche (voyez Mythologie hindoue) remontant à des épopées sanskrites telles que le Mahābhārata ou le Rāmāyana, qui mettent en scène des divinités dont le culte est toujours très vivace de nos jours.

En Occident, les récits de la Bible sur la création du monde, de même que les miracles, ont longtemps prétendu à une vérité historique, dont la remise en cause exposait à des accusations d'athéisme. Au XVIIe siècle, Spinoza dut publier le Traité théologico-politique sans nom d'auteur, de crainte des poursuites que son interprétation des Écritures aurait pu lui attirer. Mais au début des années 1870, le déchiffrement des premières tablettes sumériennes et akkadiennes entraîne la redécouverte des récits mésopotamiens sur le Déluge, en particulier l'histoire d'Uta-Napishtim relatée dans l'épopée de Gilgamesh, qui présente des similarités de structure et de détail frappantes avec le récit du Déluge biblique : il devient alors impossible de nier que les récits de l'Ancien Testament n'ont pas été inventés ex nihilo, mais s'inscrivent dans un courant littéraire beaucoup plus ancien qui remonte à la mythologie mésopotamienne. Les récits du Nouveau Testament, de leur côté, posent le problème de l'existence historique de Jésus, que les tenants de la thèse mythiste assimilent à une figure mythologique qui n'aurait pas réellement existé ; cette thèse est cependant très loin de faire l'unanimité parmi les spécialistes du christianisme ancien.

La mythologie comme étude des mythes

Depuis le XIXe siècle au moins, un mythologue est un chercheur spécialisé dans les études mythologiques. Dans son sens étymologique, l'adjectif muthologos qualifiait, en grec ancien, une personne qui inventait des récits fabuleux (le mot muthos ayant alors la connotation négative de « récits mensongers »). Cependant, les auteurs, anciens et parfois modernes, qui se sont consacrés au rassemblement et à la compilation des mythes, sont plus couramment appelés mythographes, tandis que le mythologue se propose comme but premier d'étudier les mythes, et non de les transmettre ou de les modifier. Au XIXe siècle, les mythologues étaient souvent philologues de formation. Cependant, le développement progressif de l'anthropologie et son importance croissante dans les études mythologiques ont fait que les mythologues ont à présent plus souvent des formations d'anthropologues.

L'étude moderne des mythes relève de disciplines académiques (anthropologie, histoire de l'art, humanités classiques, folkloristique, psychologie, théologie et religion comparée) qui justifient l'interdisciplinarité de la mythologie comme science.

Au sein des études mythologiques, on distingue l'étude des mythes d'un peuple donné (par exemple la mythologie grecque) et la mythologie comparée, qui étudie les relations entre les mythes de différentes cultures.

Histoire des études mythologiques

Dans l'Antiquité

Dévalorisation et « rectifications » des mythes

Le professeur de sanskrit Michael Witzel propose dans son ouvrage The Origins of the World’s Mythologies que les grands mythes de l'humanité remontent au paléolithique mais, toutes proportions gardées, on peut faire remonter l'origine de la mythologie comme étude des mythes à l'Antiquité. En Grèce, les Grecs eux-mêmes, par réaction au caractère invraisemblable, voire immoral, de certains mythes, ont commencé à étudier les récits mythiques pour y trouver une signification cachée, souvent afin de rendre compte de ces aspects absurdes, voire les éliminer en élaborant des versions corrigées ou plus vraisemblables des mythes. En effet, à partir du VIe siècle av. J.-C., le mot muthos (« récit ») se trouve progressivement dévalorisé par rapport au mot logos, qui en était à l'origine le synonyme : logos se trouve associé davantage au récit véridique et rationnel, tandis que muthos prend une connotation péjorative et prend le sens de « racontar, récit mensonger ». Ce glissement de sens s'opère sous l'influence des philosophes présocratiques tels que Xénophane de Colophon, qui s'insurgent contre les propos tenus par des poètes comme Homère et Hésiode au sujet des dieux et contre les faiblesses trop humaines qu'ils leur prêtent. Cette remise en cause du contenu des mythes amorce un mouvement qui aboutit soit à les corriger pour les faire correspondre à la dignité et à la perfection des dieux, soit à expliquer leurs absurdités par un sens caché plus satisfaisant.

La « rectification » des mythes s'observe chez les poètes et les auteurs en général, et chez les commentateurs. Chez les auteurs eux-mêmes, elle peut devenir une sorte de moteur créatif pour l'élaboration de nouvelles variantes des mythes. Dès l'époque archaïque, le poète Pindare prend explicitement ses distances par rapport aux dires de certains de ses prédécesseurs et affirme qu'il ne faut prêter aux dieux que de belles actions : par exemple, dans la première Olympique, il refuse d'accorder crédit au récit du banquet cannibale au cours duquel les dieux auraient mangé Pélops, fils de Tantale, avant de le ressusciter, et préfère dire à la place que le jeune homme avait été enlevé par Poséidon qui en était tombé amoureux, et que l'histoire du cannibalisme n'est qu'une calomnie répandue par des voisins mal intentionnés. Du côté des commentateurs, les mythographes des époques postérieures entreprennent eux aussi de corriger les mythes : ainsi Palaiphatos, au IVe ou IIIe siècle av. J.-C., rédige des versions rationalisées des mythes ; sa méthode consiste principalement à éliminer tous les éléments merveilleux, qu'il juge contraires à la vraisemblance, et à ramener les récits à des intrigues compatibles avec une supposée vérité historique.

Mais la remise en cause du contenu des mythes donne aussi naissance à l'exégèse des textes qui les relatent. Ainsi, à peu près à la même époque où Xénophane et d'autres critiquent violemment les poètes pour les actions indignes qu'ils prêtent aux dieux, Théagène de Rhégium est le premier à avoir recours à l'allégorie pour justifier Homère et « sauver » le texte tel qu'il est : selon lui, les luttes entre les dieux symbolisent la lutte entre les éléments naturels et d'autres phénomènes cosmiques. Cette interprétation amorce les lectures allégoriques d'Homère et les interprétations philosophiques des mythes, qui se multiplient par la suite.

Platon et les mythes

À l'époque classique, Platon formule, dans plusieurs de ses dialogues, des critiques contre les mythes et contre les poètes qui les racontent. Ces remises en cause se font dans des contextes très variés. Dans le Lysis, Ctésippe se moque des récits inventés par Hippothalès en l'honneur de Démocratès, récits évoquant Héraclès et Zeus, et qui ne sont selon lui que des « histoires comme en racontent les vieilles femmes ». Au début du Phèdre, Socrate donne à Phèdre son point de vue sur les mythes et leurs rectifications en prenant pour exemple l'enlèvement de la nymphe Orithye par Borée. Socrate reconnaît qu'il serait banal d'en douter, car beaucoup de gens savants doutent déjà de ce genre d'histoires ; mais, après avoir donné une rapide interprétation du mythe de l'enlèvement d'Orithye en le ramenant à un événement réel mais anecdotique : Orithye serait tombée des rochers à cause du vent et se serait tuée. Il indique que, s'il fallait se lancer dans la rectification de tous les mythes, on se trouverait submergé par un travail bien trop énorme : « Si on est sceptique et si on veut ramener chacun de ces êtres [les créatures merveilleuses des mythes, comme les Gorgones ou Pégase] à la vraisemblance, et cela en faisant usage de je ne sais quelle science grossière, la chose demandera beaucoup de loisir. » Socrate préfère donc s'en remettre à la tradition et s'employer plutôt à se connaître lui-même, selon le précepte de Delphes « Gnothi seauton ».

Dans le même temps, Platon a recours dans ses dialogues à des récits qui ressemblent à des mythes. Certains, comme l'allégorie de la caverne, sont plutôt des allégories permettant d'expliquer, de façon imagée, des raisonnements ou des interactions entre notions abstraites. Mais d'autres sont présentés explicitement comme des mythes qui sont supposés se fonder sur des faits réels, par exemple le mythe de l'androgynie raconté par Aristophane dans Le banquet, le mythe d'Er à la fin de La République, ou encore le fameux mythe de l'Atlantide dans le Timée et le Critias. Les commentateurs s'accordent cependant à dire que ces mythes ne sont pas de véritables mythes préexistants qu'il se serait contenté de raconter ou de modifier (par exemple, on ne trouve aucune allusion à l'Atlantide avant Platon), mais des inventions de Platon, des fictions littéraires.

L'évhémérisme

Au début de la période hellénistique, le mythographe Évhémère donne naissance à l'évhémérisme, un courant de pensée qui part du principe que les dieux étaient au départ des personnages réels, qui ont été divinisés après leur mort. Les mythes donnent alors lieu à des interprétations historiques, qui cherchent à reconstituer des événements réels à partir des récits mythiques, en supprimant les éléments merveilleux, jugés invraisemblables et expliqués par la divinisation des personnages ou par des déformations du souvenir de l'événement au fil du temps.

Fin de l'Antiquité et Moyen Âge

Article détaillé : Continuité des religions européennes antiques.

Après Évhémère, l'étude des mythes consiste longtemps à rechercher un deuxième sens derrière le canevas d'un récit donné : les aventures des dieux, des héros et des créatures mythologiques sont ainsi interprétées comme des allégories représentant les interactions entre les puissances de la nature (interprétations physiques) ou des notions abstraites (interprétations philosophiques). Pendant tout le Moyen Âge, les interprétations de ce genre sont encore le principal expédient pour expliquer des mythes.

Au cours des premiers siècles apr. J.-C., le développement du christianisme entraîne une lutte entre les chrétiens et les partisans du paganisme. Dans ce contexte, les auteurs chrétiens utilisent, entre autres, les mythes pour dévaloriser les dieux païens, en reprenant les mêmes arguments déjà utilisés à l'époque classique par les païens eux-mêmes pour rejeter ces récits qui prêtent aux divinités des actes immoraux et honteux. C'est le cas, au IIe siècle, d'auteurs tels que Tertullien, dans le livre II de son traité Ad Nationes (Aux peuples) qui argue du fait que les mythes sont des fables honteuses et absurdes inventées par les philosophes et les poètes pour montrer que les dieux païens sont de faux dieux. Cependant, la mythologie continue d'être enseignée et transmise, car il est nécessaire de la connaître pour comprendre et étudier les œuvres de la culture classique : les auteurs chrétiens se rendent compte très tôt, dès le IIe siècle, qu'ils ne peuvent pas se permettre d'ignorer complètement la culture classique, toute païenne qu'elle soit, car c'est elle qui a développé les sciences, la philosophie et la rhétorique, dont les chrétiens ont besoin pour nourrir leurs propres réflexions. L'attitude dominante des auteurs chrétiens consiste donc à conserver l'héritage antique et à l'utiliser dans l'élaboration d'une littérature proprement chrétienne, écartant ainsi l'accusation d'inculture et d'ignorance utilisée contre les chrétiens par les tenants du paganisme jusqu'à l'époque de Julien au IVe siècle. Ainsi, la mythologie gréco-romaine, bien que méprisée et ramenée au statut de recueil disparate d'histoires absurdes, continue à être transmise après que le christianisme a supplanté le paganisme dans l'empire romain.

Lorsque les mythes ne sont pas rejetés comme immoraux, ils sont récupérés à l'aide d'interprétations allégoriques qui assimilent dieux et héros à des figures chrétiennes. Ainsi, le médiéviste Philippe Walter évoque-t-il la naissance d'une « mythologie chrétienne » qui se développe sur les restes des croyances païennes des mythologies gauloise, celtique ou nordique : « Autour de saint Martin, de son âne ou de son oie, du cerf de saint Hubert, des canards de sainte Brigitte, de saint Christophe et de sa tête de chien, de Valentin et Denis, les martyrs décapités, ou de Bénézt, le constructeur de pont, de sainte Marthe et de la Tarasque, de toutes les vierges noires, une profonde cohérence mythique se dessine. »

image
Détail d'une fresque sur bois représentant Boccace réalisée par Andrea del Castagno (1450).

Époque moderne (Renaissance et XVIIIe siècle)

À la Renaissance, plusieurs philosophes étudient la mythologie selon des démarches diverses. L'un des recueils de mythes grecs les plus connus au Moyen Âge, la Genealogia deorum gentilium (Généalogie des dieux païens) de Boccace, composée avant 1530, accompagne les récits de mythes d'interprétations allégoriques et philosophiques. En 1532, Georg Pictorius publie la Theologia mythologica, qui s'intéresse également aux mythes dans une perspective allégorique. La Mythologie de l'érudit vénitien Natalis Comes, publiée en 1551, a recours, comme Boccace, à une approche philosophique.

Au début du XVIIIe siècle, le philosophe italien Giambattista Vico publie La Science nouvelle (première édition en 1725). Il y élabore une théorie cyclique de l'Histoire, selon laquelle toute civilisation s'élabore au fil de trois âges : divin, héroïque, humain, avant de retourner à la barbarie dont elle est issue. À peu près au même moment (en 1724), le philosophe français Fontenelle publie un essai De l'origine des fables (le mot « fable » est alors couramment utilisé pour désigner les mythes) où il dénonce l'absurdité des mythes et attribue leur origine à l'ignorance des premiers hommes, source de leur croyance dans le surnaturel. Au début de la seconde moitié du siècle, L'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert adopte une approche similaire dans les articles « Fable » et « Mythologie ». L'apparition de la mythologie est en partie expliquée par une théorie de la communication dans laquelle le mythe, dont le contenu est compris dans une logique d'opposition entre vérité et mensonge, tient beaucoup de la rumeur et aboutit comme elle à l'élaboration d'un savoir faux.

Époque contemporaine (XIXe – XXIe siècles)

Au XIXe siècle : les débuts de l'anthropologie et la naissance de la mythologie comparée

Au début du XIXe siècle, le philosophe allemand Schelling développe une philosophie des mythes dans plusieurs ouvrages à la fin de sa vie, dans la continuité de sa réflexion sur l'absolu, Dieu et les religions. Ses réflexions influenceront en partie la philosophie de Heidegger, tandis que Hegel s'en distanciera.

L'étude des mythes au XIXe siècle est sous-tendue par les convictions des mythologues concernant la notion de progrès de la pensée humaine au fil du temps. L'une des théorisations les plus influentes de ce concept est le positivisme d'Auguste Comte, avec sa loi des trois états. Dans cet esprit, les mythes sont représentatifs d'un état ancien et dépassé de la pensée humaine, qui aurait fait place à une pensée rationnelle. Cette théorie conduisait également à une comparaison et à un classement entre les peuples à l'époque contemporaine, les peuples sans écriture et les communautés où l'on observait des mythologies encore vivantes étant considérés comme primitifs et inférieurs à la civilisation occidentale. Cet ethnocentrisme se développe dans le contexte de la colonisation et de l'idéologie colonialiste, et conduit parfois ces chercheurs jusqu'au racisme scientifique. Ces présupposés et les interprétations auxquelles ils conduisent sont remis en cause puis entièrement abandonnés dans la seconde moitié du XXe siècle (l'une des publications importantes dans cette remise en cause étant le livre de Claude Lévi-Strauss La Pensée sauvage). Les mythologues du XIXe siècle ont eu cependant le mérite de poser peu à peu les bases de disciplines telles que l'anthropologie et la sociologie.

À la même époque, un regain d'intérêt se manifeste pour la Grèce antique, considérée comme le lieu de naissance de la raison scientifique. Dans l'esprit des antiquisants d'alors, un « miracle grec » ou un « génie grec » auraient rendu possibles le développement des sciences et le haut degré de civilisation atteint par les anciens Grecs, à la différence de la plupart des autres peuples antiques, conçus comme primitifs. Dans ce contexte, la mythologie grecque représente un paradoxe, voire un « scandale » : comment expliquer en effet la coexistence, chez les anciens Grecs, d'une civilisation scientifiquement brillante et le fait que, selon le mot de Max Müller, « les Grecs attribuent à leurs dieux des choses qui feraient frissonner le plus sauvage des Peaux-Rouges » ? Comme Marcel Detienne l'a montré en 1981 dans L'Invention de la mythologie, l'étude des mythes se constitue en science autour de 1850, avec la volonté d'expliquer le caractère absurde et scandaleux des mythes grecs. Ce n'est que progressivement que l'on se rend compte que la mythologie grecque témoigne d'aspects tout aussi « primitifs » que les croyances des peuples sans écriture que les premiers ethnologues et anthropologues commencent à étudier en détail au même moment. La prétendue supériorité des Grecs n'existe donc pas, et les historiens des religions commencent à étudier conjointement les cultes et mythes grecs et ceux d'autres populations anciennes ou de peuples sans écriture contemporains.

image
James George Frazer (1854-1941), anthropologue écossais auteur du Rameau d'or.

Dans le monde anglo-saxon, la notion de progrès est développée par le courant de l'évolutionnisme, dont l'un des fondateurs est l'anthropologue américain Lewis Henry Morgan. L'un des premiers à s'intéresser à la religion et aux mythes dans cette perspective est le britannique Edward Tylor, qui publie La Civilisation primitive (Primitive Culture, 1873-74), ouvrage dans lequel il donne l'une des premières définitions ethnologiques de la notion de culture. Tylor distingue trois stades chronologiques dans le développement de la pensée religieuse : l'animisme, le polythéisme et enfin le monothéisme, qui en constituerait le stade final. Au début du XXe siècle, James George Frazer se rattache également à ce courant de pensée : son ouvrage majeur, Le Rameau d'or (The Golden Bough), paraît pour la première fois en 1890 et connaît de nombreuses rééditions augmentées.

En Allemagne, l'intérêt pour la grammaire et la philologie, au moment où la linguistique se constitue en discipline rigoureuse, conduit au développement de la grammaire comparée, qui aboutit elle-même à la comparaison des pensées religieuses des différents peuples du monde. L'étude du sanscrit, la langue ancienne de l'Inde alors colonisée par la France et l'Angleterre, connaît en Allemagne un succès sans commune mesure en Europe : le sanscrit est alors considéré comme la langue la plus ancienne du monde, la plus précieuse pour l'étude de la famille des langues indo-européennes et la plus susceptible d'apporter une réponse au problème de l'origine des langues. C'est dans ce contexte que le philologue et orientaliste Max Müller fonde la mythologie comparée, où il est l'un des premiers à étudier en détail les relations entre les mythes de différents peuples. Les premières ébauches d'études comparatistes sont rapidement dépassées, notamment à cause des étymologies aventureuses sur lesquelles elles se fondent dans le cadre de la linguistique naissante, mais elles suscitent un intérêt croissant et durable. Max Müller analyse la mythologie en général comme une maladie du langage : selon lui, c'est une mauvaise compréhension de certains énoncés qui donne naissance à des récits fabuleux.

L'intérêt porté au sanscrit s'explique en partie par le fait que les études mythologiques pensent alors pouvoir expliquer les mythes en retrouvant la version la plus ancienne, « originelle » (en allemand le Urmythus, de même que les philologues de l'époque pouvaient rechercher le Urtext d'une œuvre antique). C'est dans cet esprit que les philologues et les antiquisants rassemblent des quantités de documentation parfois considérables dans le but de reconstituer la formation progressive des cultes et des mythes qui leur sont attachés. La possibilité même de retrouver une « version originelle » d'un mythe, et l'idée selon laquelle retrouver la version première d'un mythe suffirait à l'expliquer, sont remises en cause puis abandonnées au siècle suivant.

En France, après la création de la sociologie par Auguste Comte, la seconde moitié du XIXe siècle voit le développement de l'anthropologie : les œuvres d'Émile Durkheim puis de l'ethnologue Marcel Mauss, qui travaillent sur la notion de fait social et de fait social total, et qui s'intéressent notamment à la place de la religion et de la magie dans les sociétés, contribuent à redéfinir le cadre théorique dans lequel s'inscrivent les études mythologiques. L'archéologue Salomon Reinach se spécialise dans l'histoire des religions : en 1905, dans son ouvrage de vulgarisation sur ce thème, Orpheus, il présente, sur le même plan, les religions païennes antiques et les monothéismes contemporains. Son œuvre la plus achevée, Cultes, mythes et religions, regroupe des conférences et des essais parus dans des publications diverses, et contribue à une approche anthropologique des mythes en les analysant, dans la lignée de Frazer, via les concepts de tabou et la notion de totémisme. Les premières pages de son essai Totems et tabous dressent une rapide synthèse de l'histoire de l'étude des mythes.

Les théories de Max Müller influencent plusieurs autres historiens des religions s'intéressant aux mythologies, dont l'historien anglais George William Cox, auquel Stéphane Mallarmé emprunte sa théorie des mythologies pour son livre Les Dieux antiques. Selon Mallarmé, les mythes, fondés sur une origine commune, se seraient constitués au cours des migrations, à mesure que les langues des différentes tribus se différenciaient et donnaient lieu à des malentendus. Des phrases simples comme « le soleil se lève » ou « le temps dévore les jours qui passent », en sanscrit, auraient ainsi donné naissance aux mythes de Zeus et de Chronos.

image
Sigmund Freud (1856-1939), fondateur de la psychanalyse.
Au tournant du XXe siècle : l'approche psychanalytique

Dans les années 1890-1900, Sigmund Freud fonde la psychanalyse, dont il explore, à la fin de sa carrière, les développements possibles en anthropologie et en histoire des religions. Au cours de ses recherches, il est amené à employer certains mythes comme instruments de réflexion dans l'élaboration de ses modèles de l'appareil psychique, en particulier l'histoire d'Œdipe pour la formulation du fameux complexe d'Œdipe. Il est également amené, dans des ouvrages comme Totem et tabou (1913), à réaliser de véritables interprétations mythologiques doublées d'analyses de la psychologie des sociétés alors dites « primitives ». Ces interprétations ont été fortement contestées au cours des années suivantes : l'interprétation par Freud des mythes d'Œdipe ou de Prométhée ou celle de la Genèse biblique réduisent la signification de ces mythes au seul « code sexuel » selon une logique allégorique. Cette approche a été critiquée par plusieurs mythologues, dont Claude Lévi-Strauss, qui en relève notamment le caractère tautologique (Freud ne retrouvant dans le mythe que ce qu'il y a mis lui-même), et Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet, qui en dénoncent les erreurs et l'anachronisme. La psychanalyse se constitue malgré tout en une nouvelle approche possible des mythes, qui donne lieu à plusieurs développements distincts.

Les travaux de Carl Gustav Jung, qui développe la théorie de la psychologie analytique, le conduisent à s'intéresser entre autres aux études mythologiques. Selon Jung, la psyché d'un individu est influencée non par sa seule histoire personnelle, mais aussi par les représentations que véhicule sa culture. Jung élabore le concept d'inconscient collectif et la théorie des archétypes, des catégories symboliques brassées par l'inconscient collectif et qui apparaîtraient notamment dans les mythes. Cette théorie s'inscrit dans la lignée des réflexions sur l'imaginaire et ont influencé les travaux de Gaston Bachelard et de Gilbert Durand dans ce domaine. Les concepts jungiens ont fait l'objet de nombreuses critiques (cf. les sous-parties qui leur sont consacrées dans les articles correspondants).

Dans la seconde moitié du siècle, le psychanalyste et pédagogue Bruno Bettelheim, dans son ouvrage Psychanalyse des contes de fées publié en 1976, applique les grands concepts de la psychanalyse freudienne aux contes, dont il distingue le rôle de celui des mythes.

Dans le même temps, le mythologue américain Joseph Campbell développe, avec le monomythe, une approche de mythologie comparée qui n'est pas psychanalytique, mais reste très influencée par les archétypes jungiens, dans la mesure où elle recherche des universaux dans l'ensemble des mythologies du monde et affirme pouvoir les ramener à une structure narrative unique chargée d'une symbolique universelle.

Lévi-Strauss et le structuralisme
Article détaillé : Étude des mythes chez Claude Lévi-Strauss.

Au XXe siècle, le structuralisme adopte une approche entièrement différente en renonçant à chercher une signification univoque cachée derrière les mythes et en étudiant plutôt la façon dont les différentes versions d'un même récit peuvent s'articuler entre elles, selon des rapports dits de transformation, c'est-à-dire de permutations entre éléments et relations au sein du mythe. Dans cette approche, le mythe a une fonction non pas étiologique (il n'a pas de version originale) mais symbolique : il constitue pour la société qui le produit une ossature indispensable à sa cohésion face à l'ensemble des éléments de son environnement qu'elle n'est pas à même d'expliquer (la mort, la violence, les conflits, le cosmos, etc.). L'analyse structurale en mythologie est lancée en particulier par l'article de Claude Lévi-Strauss « La Structure des mythes » publié en anglais en 1955 puis repris en français sous ce titre dans son ouvrage Anthropologie structurale en 1958. Par rapport aux approches précédentes, cette nouvelle approche présentait l'avantage d'accorder une attention plus rigoureuse aux cultures étudiées. Le mythologue ne tente plus de retrouver ou de reconstruire une version originelle du mythe qui serait supposée l'expliquer. Et surtout, sans nier l'existence de réseaux de significations dans les récits mythiques, le chercheur ne tente plus de ramener le sens d'un récit à une seule signification simpliste (tel récit symbolise le cycle des saisons, tel récit l'accession à l'âge adulte, etc.), mais observe la façon dont différents « codes » s'articulent à l'intérieur d'un même ensemble de variantes (par exemple, le fait qu'on trouve, dans un récit, une plante dotée de connotations bien précises dans la culture en question, ne doit pas empêcher d'intégrer à l'étude d'autres éléments du récit sans rapport avec la botanique). Lévi-Strauss lui-même a développé cette méthode en étudiant la mythologie amérindienne.

image
Claude Lévi-Strauss (1908-2009), principal représentant du structuralisme en France.

L'approche structurale des mythes n'est cependant pas dépourvue de présupposés. Un premier reproche formulé par ses critiques est l'accusation de réduire les mythes à une simple trame narrative, qui est supposée avoir existé telle quelle, hors de tout contexte, sous la forme de récits oraux transmis de génération en génération et d'une communauté à l'autre. Les différences entre les variantes d'un même récit sont étudiées comme autant d'opérations logiques, qui montreraient une « pensée mythique », collective et spontanée, à l'œuvre dans ces récits. Un deuxième reproche adressé au structuralisme est qu'il propose des explications trop intemporelles, qui ne rendraient pas compte de l'évolution historique des mythes (de fait, ce que l'on peut reconstituer des transformations d'un récit au fil du temps dépend beaucoup des sources dont on dispose pour l'étude). Un troisième reproche consiste à refuser de réduire les mythes à de simple trames de récits détachées de tout contexte d'énonciation. Cette dernière critique a conduit certaines études à prêter davantage attention aux contextes littéraires, artistiques et culturels des différentes évocations des mythes, selon une approche pragmatique.

Après les travaux de Lévi-Strauss, le structuralisme a donné lieu à toutes sortes d'études, notamment, dans le domaine de la mythologie grecque, aux travaux des chercheurs du centre Louis Gernet, à l'EHESS, initiés par Jean-Pierre Vernant et impliquant des chercheurs tels que Pierre Vidal-Naquet, Marcel Detienne ou Françoise Frontisi-Ducroux. Dans le domaine des études classiques, des publications telles que Mythe et pensée chez les Grecs. Études de psychologie historique de Jean-Pierre Vernant (1965) contribuent à renouveler profondément l'approche de la mythologie grecque en l'abordant sous l'angle des systèmes de pensée et en combinant les apports de l'histoire, de l'anthropologie, de la psychologie et de la linguistique.

Les études mythologiques au début du XXIe siècle

Grâce aux nouvelles approches développées par le structuralisme et par l'anthropologie historique, les études mythologiques ne se limitent plus à une approche herméneutique des mythes et s'enrichissent beaucoup en se rapprochant de plus en plus de l'anthropologie (ce dont témoignent les travaux récents de chercheurs tels que Claude Calame ou Florence Dupont, très influencés par l'approche anthropologique). Certains chercheurs prennent leurs distances par rapport à l'approche structuraliste et la remettent en cause, pour adopter notamment une approche pragmatique attentive aux contextes divers dans lesquels sont évoqués les figures et les récits mythiques. Les études littéraires des périodes postérieures à l'Antiquité s'intéressent, de leur côté, aux métamorphoses des figures, des récits et des thèmes hérités des mythologies antiques.

Les mythologies ont-elles un fondement commun ?

Le problème d'un éventuel fondement commun aux différentes mythologies du monde relève de la mythologie comparée.

Le poète et romancier Robert Graves, qui a été profondément influencé par l'étude de James George Frazer Le Rameau d'or, considère que les mythes sont créés par les nombreux besoins culturels[réf. nécessaire]. Les mythes légitiment les fondements culturels d'une tribu, d'une ville ou d'une nation en les reliant à des vérités universelles. Par exemple, les mythes justifient l'occupation d'un territoire par un peuple particulier. Robert Graves suppose que les premières cultures étaient matriarcales et fait remonter de nombreux mythes et rites au culte d'une déesse-mère. Cependant, ces présupposés théoriques lui ont valu des critiques de la part des autres mythologues, et il est considéré plutôt comme un mythographe.

Au XXe siècle, l'un des représentants les plus radicaux de l'idée que tous les mythes ont un fondement commun est Joseph Campbell. Son livre Le Héros aux mille et un visages, paru en 1949, décrit les idées fondamentales qu'il a continué à élaborer jusqu'à sa mort en 1987 et qui forment la théorie du monomythe. Selon Campbell, l'ensemble des mythes peuvent se ramener à un schéma narratif unique, celui du voyage du héros. Cette théorie a suscité de nombreuses critiques de la part des historiens et des anthropologues. En revanche, si son application aux mythologies des peuples anciens ou exotiques pose de nombreux problèmes, la théorie du monomythe a exercé une influence indéniable sur l'élaboration d'œuvres fictives cherchant à revêtir un caractère « mythique », en particulier les films hollywoodiens, l'ouvrage de Campbell ayant fait l'objet d'adaptations à l'attention des scénaristes. Il a donc constitué un outil de création pour les fictions ambitionnant de devenir des mythes contemporains.

Développements récents de la notion de mythologie

Dans les sociétés contemporaines, la notion de mythologie, en lien avec la notion de mythe, est toujours extrêmement vivante et s'est enrichie de plusieurs sens nouveaux.

Fictions à ambition mythologique

Dans le domaine culturel, outre les emplois de la notion de mythe pour qualifier des personnages de fiction devenus particulièrement populaires (voyez à Mythe), on en est venu à parler de mythologies pour désigner des univers de fiction particulièrement riches et développés qui prennent les mythologies pour modèle et ambitionnent d'en créer artificiellement de nouvelles. J. R. R. Tolkien, par exemple, ambitionnait de créer une « mythologie pour l'Angleterre » en élaborant la Terre du Milieu. Cependant, contrairement aux mythologies « premières », qui mettent en jeu toutes sortes de notions et de problématiques complexes, ces mythologies nouvelles relèvent clairement de la fiction, parce qu'elles ont un auteur et une origine bien identifiés, et parce qu'elles ne donnent jamais lieu à des croyances religieuses (ce qui ne les empêche pas de proposer, comme toute fiction peut le faire, des réflexions d'ordre moral ou philosophique parfois très élaborées). Ces fictions à ambition mythologique se caractérisent par le fait qu'elles s'inspirent, de manière plus ou moins directe et plus ou moins explicite, des mythologies « premières », via la reprise, le réagencement et la transformation d'éléments qui leur sont empruntés (personnages, peuples et créatures merveilleux, et parfois même intrigues entières, mais aussi parfois, plus indirectement, des thèmes et des questionnements sur les origines du monde). C'est la présence d'éléments de ce genre qui caractérise, par exemple, la fantasy mythique.

L'intérêt persistant pour la mythologie chez les créateurs de fictions contemporains a donné lieu à la création de fictions qui se fondaient non pas seulement, de manière directe, sur les mythologies anciennes ou exotiques, mais aussi, de manière indirecte, sur les études auxquelles avaient donné lieu ces mythologies. Ainsi, de nombreux scénaristes hollywoodiens ont utilisé le livre de Joseph Campbell, Le Héros aux mille et un visages, comme un véritable mode d'emploi pour l'écriture d'histoires à ambition « mythique » supposées atteindre plus facilement un public plus large, et donc remporter un succès plus grand. De fait, certains grands succès de la fin du XXe siècle, comme les films Star Wars ou plus tard Le Roi lion, ont été conçus à l'aide de ce livre. La différence est donc très nette entre ces fictions à ambition mythologique et les mythologies dont elles s'inspirent, puisque ces mythologies contemporaines sont, au moins au départ, l'œuvre de créateurs qui réalisent un travail conscient sur les mythes et utilisent les acquis des études mythologiques pour produire de nouvelles fictions ambitionnant d'égaler leurs modèles au moyen d'univers toujours plus vastes et d'histoires toujours plus nombreuses. Le développement d'un même univers à l'aide de plusieurs histoires utilisant des supports différents (livres, films, BD, etc. mettant à profit les jeux d'intertextualité) apparaît comme l'un des moyens privilégiés par lesquels la fiction tente, en mobilisant les talents de créateurs toujours plus nombreux et en atteignant un public toujours plus large, de passer dans la culture populaire et d'en devenir une référence privilégiée, pour se hausser ainsi au statut de mythologie vivante. L'activité des artistes cherchant consciemment à élaborer des mythologies entières est nommée « mythopoeïa » dans la critique anglo-saxonne, en référence au titre d'un poème de J. R. R. Tolkien composé vers 1931.

Mythologies personnelles

Dans un sens voisin, on parle de « mythologie personnelle » ou de « mythologie individuelle » à propos de l'univers d'un artiste (écrivain, peintre, cinéaste, etc.) pour désigner les jeux d'échos ou de symboles discernables dans son œuvre, en particulier dans le cas d'artistes contemporains (et cela même lorsque l'artiste en question ne s'attache pas à développer un monde imaginaire cohérent semblable aux « mondes secondaires » de la science-fiction ou de la fantasy). Le terme de mythologie peut être employé soit a posteriori par les commentateurs pour qualifier certains aspects de l'œuvre d'un artiste (on pourra parler, par exemple, de la « mythologie nervalienne »), soit par l'artiste lui-même, de manière délibérée : ainsi, certains artistes contemporains disent élaborer des mythologies individuelles, par exemple Christian Boltanski, qui donne ce titre à une section d'une de ses expositions en 1972. Cette notion est en relation avec celle, un peu différente, de « mythe personnel », introduite dans les études littéraires par une analyse de Charles Mauron en 1963, qui baptise ainsi les structures inconscientes qu'il se propose de dégager à partir des métaphores obsédantes présentes dans les textes de plusieurs auteurs, dans une approche critique guidée par la psychanalyse. Dans l'art contemporain, la notion de mythologie personnelle est très liée à celles d'autobiographie et d'autofiction en littérature, et, dans les arts visuels, à celles d'autoportrait ou de photobiographie.

Canular et fakelore

Certaines fictions vont jusqu'à tenter de créer leurs propres mystères en se faisant passer pour vraies ou pour fondées sur des événements réels : il s'agit alors d'un emploi du canular au service de la fiction. Par exemple, certains croient que le film de l'auteur de fiction Clive Barker Candyman est basé sur une histoire vraie, et de nouvelles histoires ont grandi autour du mythe. Il en va de même pour des films comme Le Projet Blair Witch ou d'autres histoires du même type. Lorsque la frontière entre fiction et réalité est entièrement brouillée à dessein par le ou les créateurs de la fiction, cela peut aboutir à ce que le folkloriste américain Richard M. Dorson a qualifié en 1950 de fakelore, c'est-à-dire un folklore créé artificiellement, mais présenté comme authentique.

L'élaboration artificielle de mythologies est aussi utilisée, en sortant du simple cadre d'une fiction, par des mouvements religieux ou philosophiques qui ont recours aux mythes comme instruments d'affirmation de leurs croyances et de leurs valeurs. Par exemple, la wicca, principale représentante de la mouvance du néopaganisme, se réfère à une Grande Déesse fortement inspirée par les études mythologiques du XIXe siècle et par les écrits de mythologues comme Robert Graves sur la supposée existence d'un culte préhistorique universel de la déesse-mère. Cet emploi de mythologies artificielles rejoint la dimension idéologique de la notion de mythologie.

Roland Barthes : mythologies et idéologies

Le mot de « mythologie » est également employé de nos jours pour se rapporter à un système de valeurs contemporain, rarement remis en question, particulièrement lorsqu'il est vu comme idéologique ou socialement construit (par exemple, « mythologie de l'amour »). Dans les années 1950, le penseur structuraliste français Roland Barthes publia une série d'analyses sémiotiques de tels mythes modernes et du processus de leur création, rassemblées dans son livre Mythologies. L'ouvrage a fait date et suscité plusieurs reprises ou continuations.

Géomythologie

image
Dans l'histoire de la Tchéquie, le mont Říp en Bohême-Centrale est associé au mythe fondateur du peuple tchèque.
image
Un exemple emblématique de géomythe est la Tour du Diable. Selon une légende indienne, les prismes des orgues phonolithiques sont les marques des griffes d'un ours affamé cherchant à attraper sept jeunes indiennes grimpées sur le rocher.
image
Selon la mythologie celtique irlandaise, la Chaussée des Géants qui évoque des marches et une voie pavée utilisée par des Géants, serait les restes d'un passage qui reliait l'Irlande à l'Écosse.

La géomythologie est une discipline historico-scientifique formalisée au début des années 1970 par la géologue Dorothy Vitaliano, qui cherche à expliquer l'origine des mythes recelant la trace d'événements géologiques, d'éléments paléontologiques ou géomorphologiques,.

Notes et références

  1. Marcel Detienne pose la question dans l'introduction de son livre L'invention de la mythologie : « D'où vient ce savoir si flou que le même mot, celui de mythologie, désigne à la fois les pratiques narratives, les récits connus de tous, et les discours interprétatifs qui en parlent sur le mode et avec le ton d'une science depuis le milieu du XIXe siècle ? Pour quelles raisons parler de la mythologie est-ce toujours, plus ou moins explicitement, parler grec ou depuis la Grèce ? » Cf. Marcel Detienne, L'invention de la mythologie, Gallimard, 1981, réédition collection « Tel » p. 12.
  2. Voir par exemple, dans le domaine gréco-romain, le livre de Paul Veyne, Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Seuil, 1983, rééd. collection Points Histoire.
  3. Ainsi, Claude Lévi-Strauss considère-t-il la récupération de l'histoire d'Œdipe par Freud comme une nouvelle variante du mythe et non comme une analyse mythologique. Cf. « La Structure des mythes » in Anthropologie structurale, Plon, 1958, et le dernier chapitre de La Potière jalouse, Plon, 1985.
  4. À propos de la Grèce antique, Jean-Pierre Vernant articule ainsi mythe et mythologie : « De ces recueils de récits, juxtaposés ou plus ou moins coordonnés à la diligence des mythographes, il faut distinguer ce qui, dans le cas grec, constitue, non plus des mythes, mais une mythologie, c'est-à-dire un ensemble narratif unifié qui représente, par l'étendue de son champ et par sa cohérence interne, un système de pensée original, aussi complexe et rigoureux à sa façon que peut l'être, dans un registre différent, la construction d'un philosophe » (Mythe et société en Grèce ancienne, Maspero, 1974, rééd. La Découverte, Paris, 2004, dans « Raisons du mythe », D. Mythes et mythologie, p. 207).
  5. Distinction utilisée par Françoise Frontisi-Ducroux dans son étude du personnage de Dédale en Grèce ancienne (Dédale. Mythologie de l'artisan en Grèce ancienne, Maspero, 1975, rééd. La Découverte, 2000, p. 22-23), pour distinguer l'ensemble légendaire attaché à Dédale des grands mythes cosmologiques dits « d'origine » ou « d'ordonnancement » qui sont projetés dans un temps originel ou « primordial ».
  6. Indications fournies par le Grand Robert (édition de 2001) et le Trésor de la langue française informatisé à l'article Fable.
  7. M. Berthelot, Ch.-Ém. Ruelle, Collection des anciens alchimistes grecs, Paris, Georges Steinheil, 1888, 458 p.
  8. Michèle Mertens (trad. du grec ancien), Zosime de Panopolis, Mémoires authentique, Paris, Les Belles Lettres, juin 2002, CLXX + 302 (ISBN 2-251-00448-3), p. XCIV + pp. 4 ss.
  9. N. Chapuis, Le Grand Olympe, poème alchimique inédit, Paris, Université de Paris X, 2001, vv. 309-313
  10. T. Dorandi (trad. du grec ancien), L'Antre des nymphes dans l'Odyssée, Paris, Vrin, 2019, 272 p. (ISBN 978-2-7116-2844-5)
  11. L. Boussou (trad. du grec ancien), Le Codicille de Raymon Lulle, Paris, Le Cercle du Livre, 1953, 175 p. (ISBN 978-2-7116-2844-5)
  12. (la) Michael Maier, Arcana arcanissima, S.l., 1614, 285 p.
  13. A.-J. Pernety, Les Fables égyptiennes et grecques dévoilées, Paris, La Table d'Émeraude, 1982(Texte en ligne 1 2)
  14. Voir Olivier Curty, Les parentés légendaires entre cités grecques. Catalogue raisonné des inscriptions contenant le terme SUGGENEIA et analyse critique, Droz, 1995.
  15. C'est ainsi que la présentent l'historien Hérodote au début de son Enquête et l'orateur Isocrate dans plusieurs de ses discours (notamment la fin de l'Éloge d'Hélène).
  16. Pierre Vidal-Naquet, L'Atlantide. Petite histoire d'un mythe platonicien, Paris, Belles Lettres, 2005 (ISBN 978-2-251-38071-1), chapitre III, p. 75 et suivantes.
  17. L'expression est de Paul Veyne, qui l'emploie dans son ouvrage Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? (Seuil, 1983). Dans son avant-propos, il mentionne l'exemple de la croyance contemporaine au Père Noël (les enfants croient simultanément que le Père Noël leur apporte les jouets par la cheminée et que les jouets y sont placés par leurs parents) et cite Dan Sperber parlant des Éthiopiens : « Le léopard est un animal chrétien, qui respecte les jeûnes de l'Église copte, observance qui, en Éthiopie, est le test principal de la religion ; un Dorzé n'en est pas pour autant moins soucieux de protéger son bétail le mercredi et le vendredi, jours de jeûne, que les autres jours de la semaine ; il tient pour vrai, et que les léopards jeûnent, et qu'ils mangent tous les jours ; les léopards sont dangereux tous les jours : il le sait d'expérience ; ils sont chrétiens : la tradition le lui garantit. » Paul Veyne développe alors l'idée que « loin d'être l'expérience réaliste la plus simple, la vérité est la plus historique de toutes » (réédition Points Seuil Essais p. 11).
  18. Jean Bottéro, Quand les dieux faisaient l'homme, Gallimard, 1989, p. 569. Sur la question de l'historicité de la Bible, voir les travaux de Jean Bottéro, en particulier Naissance de Dieu. La Bible et l'historien, Gallimard, 1986 (réédité en poche).
  19. Voir Thèse mythiste et Christianisme ancien pour l'exposé du problème et des références bibliographiques.
  20. Le Dictionnaire grec-français Bailly (Hachette, 1894, nouvelle édition 2000) donne à l'adjectif μυθολόγος, ος ον le sens premier de « qui compose des fables, mythologue » en parlant d'une personne (le mot est employé dans ce sens par Platon et Aristote ; un emploi isolé chez Manéthon a le sens de « bavard »), ou, en parlant d'un récit ou d'un chant, « fabuleux » (un emploi chez Platon, dans les Lois, 664d.).
  21. (en) Alan Dundes, Sacred Narrative. Readings in the Theory of Myth, University of California Press, 1984, p. 1
  22. (en) Michael Witzel, The Origins of the World's Mythologies, Oxford University Press, 2012, 665 p. (lire en ligne)
  23. « Homère et Hésiode ont attribué aux dieux tout ce qui chez les mortels provoque opprobre et honte : vols, adultères et tromperies réciproques. » (Fragment 11) « Les mortels s'imaginent que les dieux sont engendrés comme eux et qu'ils ont des vêtements, une voix et un corps semblables aux leurs. » (Fragment 14) Traduction de Jean Voilquin in Les Penseurs grecs avant Socrate, GF, 1964, p. 64. Il faut remarquer que, dans la deuxième moitié du XXe siècle, les études mythologiques dans le domaine grec ont montré que le fameux anthropomorphisme des dieux grecs était bien plus complexe : cf. par exemple Charles Malamoud et Jean-Pierre Vernant dir., Corps des dieux, Folio histoire, 2003.
  24. Pindare, Olympique 1, en particulier v.30-58.
  25. haper hai graiai aidousi : Lysis, 205d.
  26. Phèdre, 229e. Traduction de Luc Brisson.
  27. Pour une analyse de l'Atlantide comme création de Platon, voir par exemple les études de Pierre Vidal-Naquet : « Athènes et l'Atlantide. Structure et signification d'un mythe platonicien », in Le Chasseur noir, Maspero, 1981 (rééd. La Découverte), et son ouvrage L'Atlantide, petite histoire d'un mythe platonicien, Paris, Belles Lettres, 2005. Sur le mythe de l'androgyne dans Le Banquet, voir par exemple Luc Brisson, Le Sexe incertain, Paris, Belles lettres, 1997.
  28. L'influence de l'évhémérisme sur les interprètes modernes est critiquée au XVIIIe siècle par l'article « Mythologie » de l'Encyclopédie : « La critique croit faire assez de dépouiller les faits de la fable d'un merveilleux souvent absurde, & d'en sacrifier les détails pour en conserver le fonds. Il lui suffit d'avoir réduit les dieux au simple rang de héros, & les héros au rang des hommes, pour se croire en droit de défendre leur existence, quoique peut-être de tous les dieux du paganisme, Hercule, Castor, Pollux, & quelques autres, soient les seuls qui aient été véritablement des hommes. Evhemere, auteur de cette hypothèse qui sappait les fondements de la religion populaire, en paraissant l'expliquer, eut dans l'Antiquité même un grand nombre de partisans ; & la foule des modernes s'est rangée de son avis. / Presque tous nos Mythologistes, peu d'accord entre eux à l'égard des explications de détails, se réunissent en faveur d'un principe que la plupart supposent comme incontestable. C'est le point commun d'où ils partent ; leurs systèmes, malgré les contrariétés qui les distinguent, sont tous des édifices construits sur la même base, avec les mêmes matériaux, combinés différemment. Par-tout on voit donner l'evhémérisme, commenté d'une manière plus ou moins plausible. / Il faut avouer que cette réduction du merveilleux au naturel, est une des clés de la Mythologie grecque ; mais cette clé n'est ni la seule, ni la plus importante. » (Texte de l'article consulté sur le site [1] en février 2010.)
  29. Sur l'attitude des chrétiens envers la culture classique, cf. Hubert Zehnacker et Jean-Claude Fredouille, Littérature latine, PUF, p. 343-346.
  30. Philippe Walter, Mythologie chrétienne, rites et mythes du Moyen Âge, Éditions entente, 1992 (ISBN 2726601081).
  31. Cf. Philosophie de la mythologie, Jérôme Millon, 1992, et Leçons inédites sur la philosophie de la mythologie, Jérôme Millon, 1998.
  32. Phrase citée par Marcel Detienne, L'Invention de la mythologie, Gallimard, 1981, p. 18, et provenant de Max Müller, Nouvelles leçons sur la science du langage, traduction G. Harris et G. Perrot, II, Paris, 168, 115.
  33. Marcel Detienne, L'Invention de la mythologie, Gallimard, 1981.
  34. Sur ce sujet, cf. Pascale Rabault-Feuerhahn, L'Archive des origines. Sanskrit, philologie, anthropologie dans l'Allemagne du XIXe siècle. Éditions du Cerf, Paris, 2008.
  35. Chapitre « Esquisse d'une histoire de l'exégèse mythologique », consistant lui-même en la traduction remaniée d'une conférence faite en anglais à Cambridge en août 1911 et publiée dans la Quaterly Review la même année. Totems et tabous fait partie de Cultes, mythes et religions, publié de 1905 à 1923, partiellement réédité en un seul volume chez Robert Laffont, 1996.
  36. Stéphane Mallarmé, Les Dieux Antiques, chapitre introductif « Origine et développement de la mythologie » (texte sur Wikisource)
  37. La Potière jalouse (1985), chapitre 14.
  38. « Œdipe sans complexe », in Mythe et tragédie en Grèce ancienne (1972). Voir aussi, des mêmes auteurs, Œdipe et ses mythes, Complexe, 2001.
  39. « La méthode nous débarrasse donc d'une difficulté qui a constitué jusqu'à présent un des principaux obstacles au progrès des études mythologiques, à savoir la recherche de la version authentique ou primitive. Nous proposons, au contraire, de définir chaque mythe par l'ensemble de toutes ses versions. » Claude Lévi-Strauss, « La Structure des mythes », in Anthropologie structurale, Plon, 1958 (réédition Pocket Agora p. 249).
  40. « Si les mythes ont un sens, celui-ci ne peut tenir aux éléments isolés qui entrent dans leur composition, mais à la manière dont ces éléments se trouvent combinés. » Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 240.
  41. Lévi-Strauss évoque cette critique et le problème des rapports entre l'analyse structurale et l'histoire dans « Histoire d'une structure », dans W. E. A. van Beck et J. H. Scherer, éd., Explorations in the Anthropology of Religion. Essay in Honour of Jan van Baal, La Haye, Martinus Nijhoff, 1975. Le texte a été repris dans Lévi-Strauss, Œuvres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2008, p. 982-990, sous le titre « Au-delà du Swaihwé » (en tant que chapitre 1 de « Trois excursions », seconde partie de La Voie des masques).
  42. « L'idée d'une logique transformationnelle des mythes érigée en mode universel de la « pensée sauvage » contribue à réduire singulièrement autant l'extraordinaire richesse sémantique de ces manifestations discursives que l'éventail des fonctions sociales et symboliques que peuvent assumer des récits toujours attachés à une mise en discours et à des conditions d'énonciation singulières. » Claude Calame, Poétique des mythes dans la Grèce antique, Hachette, 2000, p. 15.
  43. Cf. Humphrey Carpenter, J. R. R. Tolkien : une biographie, Christian Bourgois, 1980, chapitre 3.
  44. Date donnée par l'article anglais J. R. R. Tolkien, note 81 de la version du 23 janvier 2010. Pour une édition récente du texte original du poème : J. R. R. Tolkien, Tree and Leaf, HarperCollins, 2001.
  45. Voir l'ouvrage d'Isabelle de Maison Rouge, Mythologies personnelles : L'Art contemporain et l'intime, Scala, 2004.
  46. Charles Mauron, Des métaphores obsédantes au mythe personnel. Introduction à la psychocritique, Paris, José Corti, 1963.
  47. Par exemple, l'ouvrage collectif dirigé par Jérôme Garcin, Nouvelles Mythologies, Seuil, 2007 - critique dans la revue L'Homme no 190.
  48. Pavel Bělina, Petr Čornej, Jiří Pokorný, Histoire des pays tchèques, Seuil, 1995, p. 11.
  49. Lors d'une intervention en mai 1967 au colloque de géologie de l'université de l'Indiana sur le sujet « Geomythology - The Impact of Geology on History and Legend, with Special Reference to Atlantis », elle relie le mythe de l'Atlantide à l'éruption du Santorin qu'elle a étudiée avec on mari Charles, également géologue. Le professeur de folkloristique  (en) qui fait partie du public lui conseille d'écrire un livre sur ce sujet. Elle publie d'abord un article qui résume le colloque (D. Vitaliano, « Atlantis: a review essay », Journal of the Folklore Institute, vol. 8, 1971, p. 68-76) dans lequel elle invente le terme de géomythologie, puis écrit le livre « Legends of the Earth. Their Geologic Origins », qui relie les légendes à la géologie. Cf (en) Dorothy B. Vitaliano, Legends of the Earth. Their Geologic Origins, Indiana University Press, 1973, 305 p..
  50. (en) Luigi Piccardi, W. Bruce Masse, Myth and Geology, Geological Society, 2007, p. 1-8.

Bibliographie

Ouvrages rassemblant les mythes

  • (fr) Yves Bonnefoy (dir.), Dictionnaire des mythologies et des religions des sociétés traditionnelles et du monde antique, Flammarion, 1981.
  • (fr) Michel Léturmy, Dieux, héros et mythes, Le club français du livre, 1958.
  • (fr) Philippe Walter, Mythologie chrétienne, rites et mythes du Moyen Âge, Éditions Entente, 1992.
  • (fr) Roy Willis (dir.), Mythologies du monde entier, Larousse, 1999.
  • (fr) Bibliothèque mythologique idéale, dir. L. de Chantal et J. M. Poirier, Paris, Les Belles Lettres, 2019.
Littérature jeunesse
  • (fr) Agnès Domergue, illustrations de Cécile Hudrisier, Autrefois l'Olympe... Mythes en haïku, éditions Thierry Magnier, 2015 (ISBN 978-2-36474-550-6).

Ouvrages de méthode sur l'étude des mythes

  • (fr) Claude Calame, Poétique des mythes en Grèce antique, Hachette, 2000.
  • (en) Eric Csapo, Theories of Mythology, Malden (MA), Blackwell Publishing, 2005.
  • (fr) Marcel Detienne, L'Invention de la mythologie, Gallimard, 1981.
  • (en) Burton Feldman et Robert D. Richardson, The Rise of Modern Mythology. 1680-1860, Bloomington-Londres, Indiana University Press, 1972.
  • (fr) Fontenelle, De l'origine des fables, 1724 (en ligne sur Gallica).
  • (fr) James George Frazer, Le Rameau d'or, première édition 1890 (en ligne en anglais sur le projet Gutenberg).
  • (fr) Pascal Hachet, Le Mensonge indispensable. Du trauma social au mythe, L'Harmattan, 2009 (ISBN 978-2-296-09496-3).
  • (fr) Claude Lévi-Strauss, « La Structure des mythes », in Anthropologie structurale, Plon, 1958.
  • (fr) Claude Lévi-Strauss, Mythologiques, Plon, 1964-1971, 4 volumes.
  • (fr) Bronisław Malinowski, « Le Mythe dans la psychologie primitive », in Trois Essais sur la vie sociale des primitifs, Payot, Paris, 1968 (« Myth in Primitive Psychology », première publication 1926).
  • (fr) Max Müller, Essai de mythologie comparée, Paris, 1859, rééd. in Mythologie comparée, Robert Laffont, 2002.
  • (fr) Salomon Reinach, Cultes, mythes et religions, 1905-1923, rééd. Robert Laffont, 1996.
  • (fr) Suzanne Saïd, Approches de la mythologie grecque. Lectures anciennes et modernes, Nathan, 1998 (édition augmentée : 2008).
  • (fr) Fernand Schwarz, Le sacré Camouflé, Éditions Cabédita, 2014.
Revues portant sur la mythologie
  • Nouvelle Mythologie Comparée / New Comparative Mythology, http://nouvellemythologiecomparee.hautetfort.com/
  • Ollodagos, http://www.sbec.be/index.php/publications/ollodagos
  • Studia Mythologica Slavica, http://sms.zrc-sazu.si/
  • Mythological Studies Journal, http://journals.sfu.ca/pgi/index.php/pacificamyth/index
  • The Journal of Germanic Mythology and Folklore, http://www.jgmf.org/

Sur la notion de « mythopoeia »

  • (en) J. R. R. Tolkien, On Fairy Tales et Mythopoeia, in (Christopher Tolkien ed.) Tree and Leaf, Harper Collins, 2001.

Sur les fictions à ambition mythologique

  • Anne Besson, La Fantasy, Klincksieck (coll. 50 questions), 2007, « 43. Que reste-t-il des mythes en fantasy ? » p. 161-163.

Sur les mythologies personnelles

  • Charles Mauron, Des métaphores obsédantes au mythe personnel. Introduction à la psychocritique, Paris, José Corti, 1963.
  • Isabelle de Maison Rouge, Mythologies personnelles : L'Art contemporain et l'intime, Scala, 2004.
  • Magali Nachtergael, Esthétique des mythologies individuelles, thèse de doctorat, université Paris 7, 2008.
  • Art et mythe, sous la direction de Fabrice Flahutez et Thierry Dufrêne, 20/21e siècle, Nanterre, Presses universitaires de Paris Ouest Nanterre, 2011.

Mythologies et idéologies

  • Roland Barthes, Mythologies, Seuil, 1957, rééd. coll. Points.
  • Raoul Girardet, Mythes et mythologies politiques, Seuil, 1986, rééd. coll. Points.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Mythologie, sur Wikimedia Commons
  • mythologie, sur le Wiktionnaire
  • Mythologie, sur Wikisource
image
Une catégorie est consacrée à ce sujet : Mythologie.

Articles connexes

D'autres articles connexes sont listés dans l'article Mythe.

  • Mythe
  • Liste des mythologies
  • Liste des divinités mythologiques
  • Conte, Classification Aarne-Thompson
  • Légende
  • Folklore
  • Ethnologie
  • Anthropologie

Liens externes

  • Ressource relative à la littératureimage :
    • The Encyclopedia of Science Fiction
  • Ressource relative à la santéimage :
    • Medical Subject Headings
  • Ressource relative à la bande dessinéeimage :
    • Comic Vine
  • Ressource relative à la rechercheimage :
    • JSTOR
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesimage :
    • Den Store Danske Encyklopædi
    • Enciclopedia italiana
    • Enciclopedia De Agostini
    • Gran Enciclopèdia Catalana
    • Larousse
    • Store norske leksikon
  • Notices d'autoritéimage :
    • BnF (données)
    • LCCN
    • GND
    • Japon
    • Israël
    • Tchéquie
    • Lettonie
  • Dossier thématique sur les monstres et héros dans l'art grec - Musée du Louvre.
  • [PDF] Bibliographie sur les mythologies classiques et les systèmes culturels - Université Lille III.
  • Le grenier de Clio sur Mythologica.
  • L'Encyclopédie des Mythes et des Légendes sur Mythorama.
  • Édition intégrale de la Mythologie de Commelin.
  • Dictionnaire de la mythologie.
  • (es) Dictionnaire de la mythologie universelle.
  • Corpus de mythes des Indiens yucuna de Colombie (textes bilingues).
  • image Portail de l’anthropologie
  • image Portail de l’histoire
  • image Portail de la mythologie
  • image Portail des religions et croyances

Auteur: www.NiNa.Az

Date de publication: 25 Mai, 2025 / 16:16

wikipedia, wiki, wikipédia, livre, livres, bibliothèque, article, lire, télécharger, gratuit, téléchargement gratuit, mp3, vidéo, mp4, 3gp, jpg, jpeg, gif, png, image, musique, chanson, film, livre, jeu, jeux, mobile, téléphone, android, ios, apple, téléphone portable, samsung, iphone, xiomi, xiaomi, redmi, honor, oppo, nokia, sonya, mi, pc, web, ordinateur

Pour les articles homonymes voir Mythologies La mythologie du grec my8ologia muthologia de mῦ8os muthos parole et logos logos discours est soit un ensemble de mythes lies a une civilisation une religion ou un theme particulier soit l etude de ces mythes Les chercheurs qui etudient les mythologies sont appeles mythologues Le dieu Thor de la mythologie nordique affrontant les geants M E Winge 1872 Comprise comme ensemble de mythes la notion de mythologie est generalement utilisee pour decrire des ensembles de recits et de figures divines humaines ou monstrueuses brasses par les systemes religieux des civilisations anciennes ou de societes traditionnelles eloignees dans l espace ou dans le temps Comprise comme l etude des mythes la mythologie remonte egalement a l Antiquite dans la mesure ou les Grecs anciens portent tres rapidement un regard critique sur leurs propres mythes ce qui amene a des interpretations liees a une volonte de reecriture realiste ou moralisante via des courants tels que l evhemerisme et la pratique du commentaire allegorique Mais ce n est qu au XIX e siecle que les etudes mythologiques se constituent en une discipline a pretention scientifique dans le contexte du developpement des sciences sociales en particulier de l anthropologie C est aussi a ce moment que nait la mythologie comparee concue d abord sur le modele de la linguistique comparee De cette evolution sont issus les principaux courants des etudes mythologiques aux XX e XXI e siecles tels l interpretation ritualiste l approche d inspiration psychanalytique ou structuraliste La mythologie comme ensemble de mythesTout comme la notion de mythe le terme mythologie provient de la Grece et a d abord ete utilise dans le contexte de la culture grecque ancienne Par la suite les deux notions ont ete appliquees a toutes sortes de cultures parfois radicalement differentes Cela peut poser des problemes de methode lorsqu on etudie ces cultures dans la mesure ou l emploi de ces notions revient a supposer d emblee que l ensemble des religions cultes et recits ancestraux fonctionnent exactement de la meme facon que ceux de la mythologie grecque alors que des etudes plus attentives ont revele souvent des differences profondes d une culture a l autre De plus on parle generalement des mythologies au pluriel la question de savoir dans quelle mesure on peut les rassembler sous un concept unifie est un probleme complexe qui releve de la mythologie comparee Les mythologies du monde Aujourd hui nous parlons couramment de mythologies pour designer les recits religieux des peuples anciens ou exotiques eloignes dans le temps ou dans l espace Le terme est employe de facon extremement large au point d etre parfois synonyme de folklore Voici pour exemple une liste de mythologies par region du monde mythologies d Afrique dogon voir Dogons malgache voir Madagascar touareg voir Touaregs mythologies d Amerique abenaquise azteque chilote guaranie inca inuite maya precolombienne mythologies d Extreme Orient chinoise coreenne japonaise hindoue mythologie d Asie turque mongole mythologie d Oceanie aborigene maori nauruane mythologies d Europe de l Est armenienne voir Paganisme armenien estonienne magyare lettone ossete slave mythologies d Europe du Nord finnoise laponne voir Religion rellamii nordique mythologies d Europe du Sud cantabre etrusque grecque romaine mythologies d Europe de l Ouest bretonne celtique celtique brittonique gauloise irlandaise germanique basque pyreneenne suisse mythologies de Mediterranee berbere egyptienne grecque romaine kabyle mythologies des Proche et Moyen Orient arabe hourrite voir Hourrites mesopotamienne hittite ougaritique persane mythologies des religions monotheistes mythologie biblique mythologie chretienne mythologie juive Vecteurs et sources de la mythologie Les mythologies se sont transmises dans le temps et l espace par differents vecteurs la tradition orale dont on suppose qu elle a ete le tout premier support des differentes mythologies du monde selon des modalites tres variables puisqu elle prend des formes tres differentes selon les regions du monde les œuvres artistiques qui y puisent leurs sujets pour en offrir des restitutions ou des reecritures aussi bien en litterature que dans les arts visuels et plastiques peinture sculpture ceramique mais aussi musique danse et plus recemment cinema bande dessinee television et jeux les references allusions ou recuperations dans des domaines non artistiques ouvrages et discours politiques techniques medicaux etc qui tout comme les evocations artistiques ont parfois une grande influence sur l evolution des mythologies en preservant certains mythes au detriment d autres en les transformant en inventant de nouvelles variantes etc les collections et resumes de mythes par exemple les ouvrages des mythographes antiques dans le domaine greco romain et plus recemment les dictionnaires de mythologie et les recueils de mythes et legendes les recueils et transcriptions ecrites realises par les anthropologues les philologues et les folkloristes De nos jours bon nombre de mythologies sont encore vivantes au sens ou independamment du probleme complexe de la croyance les recits mythiques continuent a se transmettre par l intermediaire de ces differents supports et continuent a evoluer au fil des reecritures et de l apparition de nouvelles variantes Ces differents supports et vecteurs de transmission constituent autant de sources sur lesquels se fondent les mythologues pour delimiter un corpus mythologique afin de l etudier Selon l approche adoptee pour l etude on y inclut parfois des œuvres et des developpements modernes consideres comme autant de variantes recentes des memes mythes Tablette ougaritique relatant le mariage du dieu El et sa progeniture divine XIV e XIII e siecles av J C Musee du Louvre Le dieu egyptien Osiris sur un mur de la tombe TT3 de Deir el Medineh Combat entre Zeus et Typhon sur une hydrie grecque a figures noires v 550 av J C Statue de Gilgamesh roi legendaire sumerien serrant un lion contre sa poitrine Monolithe dit Pierre du Soleil relatant la cosmogonie azteque v 1479 Musee national d anthropologie Mexico Poupees representant les kachinas dans la culture des Amerindiens du Sud Ouest des Etats Unis dessins dans un livre d anthropologie de 1894 Statue a Ubud sur l ile de Bali representant Arjuna un des heros du Mahabharata Un griot depositaire de la tradition orale en Afrique de l Ouest ici a Diffa au Niger Le Wagyl creature du temps du reve des Aborigenes sur un panneau du King s Park a Perth Australie de l Ouest Mythologie mythe et concepts voisins La notion de mythologie fait partie d un vaste ensemble de termes que le langage courant utilise souvent de facon interchangeable mais qui ne sont pas synonymes Le sens donne a ces termes tout particulierement au mot mythe varie considerablement selon que l on parle de leur usage dans le langage courant ou du sens qu ils revetent en tant que notions chez les differents auteurs qui se sont consacres aux etudes mythologiques Les distinctions qui suivent ne peuvent donc etre qu indicatives mais elles permettent tout de meme de distinguer les notions employees par les sciences humaines mythologie mythe folklore des termes qui correspondent souvent a des genres litteraires conte fable epopee ou des notions litteraires fiction Mythologie et folklore Au sens que lui donnent les dernieres avancees des etudes mythologiques une mythologie est un ensemble de mythes qui forment un systeme dote d une certaine coherence sous tendu par la logique propre au systeme de pensee developpe par une communaute donnee dans un endroit et a une epoque donnes En ce sens elle est proche du folklore en anglais savoir du peuple qui met l accent sur l idee d un patrimoine commun a une communaute donnee Le folklore est cependant une notion plus large que celle de mythologie dans la mesure ou mythologie et mythe mettent l accent sur les recits et les personnages objets lieux etc qu ils mettent en scene c est a dire sur la dimension narrative tandis que le folklore englobe egalement les rites les savoir faire les chansons les danses et tout ce qui releve du patrimoine culturel immateriel de l humanite au sein d un peuple donne meme s il est souvent indispensable d etudier aussi ces elements lorsqu on etudie les mythes Une autre distinction possible est chronologique on nomme mythologies les ensembles de recits remontant a l Antiquite tandis que ceux apparus plus tardivement au Moyen Age ou apres relevent plutot du folklore Mythes et legendes La notion de mythe elle meme possede des frontieres particulierement floues et son sens varie selon les courants de pensee et les auteurs qui l etudient Cependant les mythes et les mythologies qu ils forment se caracterisent entre autres par le fait qu ils font au moins a l origine l objet d une elaboration et d une transmission orales que l on peut faire remonter en theorie avant l apparition de l ecriture Cela suffit a les distinguer de la legende qui etymologiquement est un recit couche par ecrit pour etre lu legenda est le feminin de l adjectif verbal du verbe latin legere lire donc histoire qui doit etre lue a lire Un autre critere de distinction possible consiste a cantonner les appellations de mythes et de mythologie aux recits et ensembles de recits qui fournissent des explications aux grandes questions philosophiques que se pose l humanite et qui mettent en jeu l ordre du monde la creation du monde et son fonctionnement l apparition de l humanite les possibles fins du monde etc On appelle alors legendes tous les recits dont les enjeux sont moins fondamentaux Contes et fables Le conte est encore different meme lorsqu il fait l objet d une tradition orale son fonctionnement est different de celui des mythes car le conte forme un genre extremement codifie qui repond a des contraintes precises en particulier dans le cas du conte merveilleux etudie par Vladimir Propp dans Morphologie du conte De plus a partir de la Renaissance le conte devient un genre litteraire et doit alors etre etudie comme tel De meme la fable et l anecdote sont des genres litteraires Sens ancien du mot fable A partir du debut du XVII e siecle le mot fable a ete utilise comme synonyme de mythe ce dernier terme l ayant remplace au XX e siecle Le terme etait employe au pluriel les fables c est a dire les differents mythes ou au singulier collectif la Fable designait l ensemble des recits mythologiques et etait donc plus ou moins synonyme de la mythologie Epopees sagas et autres evocations artistiques La mythologie ne se confond pas avec les differents genres litteraires qui se basent sur des sujets mythologiques mettent en scene des personnages lieux objets etc mythologiques ou s inspirent plus ou moins librement de la mythologie dans les fictions qu ils developpent Ainsi les grandes epopees telles que le Cycle troyen en Grece antique le Mahabharata en Inde ancienne ou les sagas islandaises medievales ne sont que certaines des sources de leurs mythologies respectives meme si leur importance est tres grande il faut se defaire de l idee selon laquelle une epopee comme l Iliade ou l Odyssee contiendrait la version officielle de tel ou tel mythe et preter attention a la part d adaptation et de remodelage due au contexte historique de l elaboration de ces œuvres aux contraintes propres a tel ou tel genre litteraire par exemple le mythe grec d Œdipe est surtout connu par les tragedies de Sophocle dont le denouement est particulierement sombre mais il en existait une version epique dans le Cycle thebain qui contenait des variantes notables voire aux interets politiques ou religieux qui president a son elaboration Mythologie et fiction Enfin meme si de nos jours les mythologies relevent pour nous de la fiction elles ne s y cantonnent pas surtout dans le cas de mythologies anciennes et il faut prendre en compte pour les comprendre leurs rapports avec l histoire la philosophie la politique les connaissances techniques et plus generalement avec les differents aspects des societes qui leur ont donne naissance Utilites utilisations recuperations Jupiter et Semele de Gustave Moreau 1895 exemple de sujet tire de la mythologie grecque dans la peinture symboliste Les frontieres entre la mythologie et des domaines tels que les arts les sciences et la politique sont particulierement poreuses Cela s explique en partie par le fait qu aux epoques anciennes les distinctions que nous faisons aujourd hui entre la religion l histoire et les sciences n existaient pas ou etaient tres differentes En Grece par exemple la mythologie avait a la fois une valeur religieuse elle parlait des dieux et de leur culte et culturelle en renseignant sur des questions d ordre philosophique la creation du monde l apparition des hommes et des femmes l amour la mort etc et historique pour les Anciens des personnages tels que Thesee ou Heracles avaient reellement existe au meme titre que plus tard Solon ou Pericles mais aussi sur l histoire des sciences elle proposait des explications sur l apparition des sciences et des techniques attribuees a tel dieu ou a tel heros Les arts y puisaient leurs sujets mais on utilisait aussi la mythologie a l ecole les mythes fournissaient des sujets d exercices de rhetorique et les hommes politiques et les orateurs incluaient les mythes parmi les exemples qu ils utilisaient pour illustrer leurs discours De nos jours on concoit plutot une mythologie comme un ensemble coherent et referme sur lui meme qui releve presque exclusivement de la fiction on ne lui prete plus de valeur historique ou scientifique par exemple Mais en dehors de ces differences dans les distinctions entre disciplines et domaines de pensee entre les epoques anciennes et l epoque contemporaine les mythologies ont toujours fait l objet d utilisations et de reappropriations conscientes dans divers domaines et a des fins tres variables La mythologie dans la philosophie et l alchimie Des l Antiquite avec les philosophes presocratiques et aussi des l apparition de l alchimie en Occident representee entre autres par Zosime Pseudo Democrite et Olympiodore les mythes sont commentes en un sens philosophique hermetique ou alchimique Dans l optique alchimique par exemple tous les recits cosmologiques de la creation du monde representent uniquement le Grand Œuvre comme en temoigne une tres abondante litterature Ici de suite font la ronde Les premiers quatre ages du monde C est a savoir l age dore De ce metal tant honore Sur qui commence l œuvre fine Et sur lequel meme elle affine On peut citer par epoque un auteur emblematique parmi bien d autres Antiquite le neoplatonicien Porphyre auteur d un ouvrage Sur les Images des dieux et de L Antre des nymphes Moyen Age Raimon Lulle auteur du Codicille Renaissance Michael Maier qui dans ses Arcanes tres secrets interprete systematiquement en un sens alchimique toute la mythologie egyptienne grecque et romaine Epoque moderne le savant benedictin Pernety auteur des Fables egyptiennes et grecques devoilees et reduites au meme principe Les noms des metaux par exemple mais aussi bien d autres termes alchimiques sont tires directement de la mythologie greco romaine une intoxication au plomb s appelle saturnisme le cuivre cuprum doit son nom a Cypris surnom de Venus le mercure au dieu homonyme l hermetisme a Hermes etc Les mythologies dans les arts Les mythologies sont un veritable vivier pour les arts Des l Antiquite les sources les plus fameuses grace auxquelles nous connaissons les mythologies sont souvent des œuvres d art de l epopee a la ceramique en passant par la sculpture Tres tot les artistes a commencer par les poetes n ont pas hesite a se reapproprier les mythes pour proposer leur propre vision de la mythologie dont ils avaient herite Au Moyen Age et a la Renaissance et jusqu aux epoques modernes et contemporaines les differentes mythologies n ont jamais cesse dans toutes les parties du monde de susciter d innombrables reprises reecritures et reinventions de la part des artistes voyez par exemple Peinture mythologique Certaines œuvres sont si bien passees a la posterite qu elles ont exerce une influence durable sur les mythes qu elles traitaient ainsi les tragedies de Sophocle ont beaucoup influence notre vision de l histoire d Œdipe et la tetralogie de Wagner la representation des dieux germaniques et nordiques Inversement certaines œuvres qui au depart etaient de pures inventions litteraires concues sur le modele des mythes se sont si bien integrees a l imaginaire collectif qu elles sont presque considerees comme des mythologies a part entiere de nos jours ainsi la matiere de Bretagne medievale et en particulier le cycle arthurien sont au depart une creation litteraire developpee par un nombre croissant d auteurs mais constituent a present la legende arthurienne De nos jours encore d innombrables artistes empruntent leurs sujets aux diverses mythologies ou s en inspirent Enjeux politiques des mythologies Louis XIV sous les traits de Jupiter vainqueur v 1655 chateau de Versailles Mais les mythologies ont aussi constitue de tout temps un enjeu politique crucial Les hommes politiques convoitant le pouvoir se dotaient ainsi de genealogies prestigieuses par exemple vers la fin de la Republique romaine la famille de Jules Cesar disait descendre d Ascagne fils d Enee fils de prince de Troie et fondateur legendaire de Rome dans la mythologie romaine A une echelle plus large les interpretations historiques des mythes etaient souvent lourdes d enjeux politiques Les traites diplomatiques et les alliances militaires entre cites grecques se fondaient sur des parentes legendaires A l epoque classique la guerre de Troie est relue comme un affrontement entre l Europe et l Asie dans le contexte des guerres mediques entre les cites grecques et l empire perse Au Moyen Age les royautes europeennes se dotent d origines prestigieuses ainsi la royaute francaise pretend elle a son tour descendre des Troyens c etait le sujet de La Franciade l epopee en vers que Ronsard avait entreprise a la demande du roi Henri II et qui resta inachevee Au XVII e siecle le naturaliste et professeur Olof Rudbeck dit l Ancien compose un volumineux traite patriotique identifiant l Atlantide platonicienne a la Suede et la langue d Adam au suedois afin de glorifier son pays l ouvrage suscite rapidement des critiques acerbes et certains developpements sont mentionnes par Diderot dans l article Etymologie de l Encyclopedie comme exemples d etymologies fantaisistes Au XIX e siecle l essor des nationalismes s accompagne d un vif regain d interet pour la mythologie et le folklore mis en avant comme des elements importants de l identite culturelle des peuples donc des identites nationales Dans la premiere moitie du XX e siecle les mythologies tout comme l Antiquite en general font l objet de recuperations par les regimes totalitaires naissants qui s en servent pour edifier l ideologie sur laquelle ils fondent leur glorification de la nation Ainsi le nazisme detourne massivement les recherches en mythologie comparee en linguistique et en anthropologie pour elaborer son ideologie glorifiant la race aryenne le terme vient des etudes sanskrites et de la grammaire comparee ou il designe au depart un groupe linguistique Cette recuperation detourne en particulier des elements issus de la mythologie germanique et de la mythologie grecque pour reconstruire un passe idealise et une imagerie de propagande La mythologie est aussi frequemment utilisee par les ouvrages d esoterisme et par les doctrines elaborees par les sectes qui l utilisent dans le cadre de raisonnements pseudo scientifiques Mythologies et religions aujourd hui Parler de mythologie a propos des religions contemporaines par exemple de mythologie biblique a pu etre considere par certains croyants comme une offense envers leur foi voire une manifestation d intolerance En effet la notion de mythe releve de nos jours de la fiction ce qui remet en cause la verite a laquelle pretendent les recits sacres des religions actuelles Cela pose le probleme des differents regimes de verite propres aux mythes d une part aux croyances religieuses en general d autre part la verite de la foi n etant pas necessairement la verite historique Outre les analyses de Paul Veyne a ce sujet dans le domaine grec le probleme de la croyance en histoire des religions a ete aborde de maniere plus large par Max Weber avec la notion de desenchantement du monde et par Rudolf Bultmann avec la notion de demythologisation qu il a appliquee aux recits du Nouveau Testament Cependant la plupart des livres sacres des religions contemporaines qu elles relevent du monotheisme ou du polytheisme s enracinent dans les religions premieres et les recits qui les soutiennent constituent des mythologies L hindouisme est un bon exemple de religion polytheiste qui s appuie sur une mythologie riche voyez Mythologie hindoue remontant a des epopees sanskrites telles que le Mahabharata ou le Ramayana qui mettent en scene des divinites dont le culte est toujours tres vivace de nos jours En Occident les recits de la Bible sur la creation du monde de meme que les miracles ont longtemps pretendu a une verite historique dont la remise en cause exposait a des accusations d atheisme Au XVII e siecle Spinoza dut publier le Traite theologico politique sans nom d auteur de crainte des poursuites que son interpretation des Ecritures aurait pu lui attirer Mais au debut des annees 1870 le dechiffrement des premieres tablettes sumeriennes et akkadiennes entraine la redecouverte des recits mesopotamiens sur le Deluge en particulier l histoire d Uta Napishtim relatee dans l epopee de Gilgamesh qui presente des similarites de structure et de detail frappantes avec le recit du Deluge biblique il devient alors impossible de nier que les recits de l Ancien Testament n ont pas ete inventes ex nihilo mais s inscrivent dans un courant litteraire beaucoup plus ancien qui remonte a la mythologie mesopotamienne Les recits du Nouveau Testament de leur cote posent le probleme de l existence historique de Jesus que les tenants de la these mythiste assimilent a une figure mythologique qui n aurait pas reellement existe cette these est cependant tres loin de faire l unanimite parmi les specialistes du christianisme ancien La mythologie comme etude des mythesDepuis le XIX e siecle au moins un mythologue est un chercheur specialise dans les etudes mythologiques Dans son sens etymologique l adjectif muthologos qualifiait en grec ancien une personne qui inventait des recits fabuleux le mot muthos ayant alors la connotation negative de recits mensongers Cependant les auteurs anciens et parfois modernes qui se sont consacres au rassemblement et a la compilation des mythes sont plus couramment appeles mythographes tandis que le mythologue se propose comme but premier d etudier les mythes et non de les transmettre ou de les modifier Au XIX e siecle les mythologues etaient souvent philologues de formation Cependant le developpement progressif de l anthropologie et son importance croissante dans les etudes mythologiques ont fait que les mythologues ont a present plus souvent des formations d anthropologues L etude moderne des mythes releve de disciplines academiques anthropologie histoire de l art humanites classiques folkloristique psychologie theologie et religion comparee qui justifient l interdisciplinarite de la mythologie comme science Au sein des etudes mythologiques on distingue l etude des mythes d un peuple donne par exemple la mythologie grecque et la mythologie comparee qui etudie les relations entre les mythes de differentes cultures Histoire des etudes mythologiques Dans l Antiquite Devalorisation et rectifications des mythes Le professeur de sanskrit Michael Witzel propose dans son ouvrage The Origins of the World s Mythologies que les grands mythes de l humanite remontent au paleolithique mais toutes proportions gardees on peut faire remonter l origine de la mythologie comme etude des mythes a l Antiquite En Grece les Grecs eux memes par reaction au caractere invraisemblable voire immoral de certains mythes ont commence a etudier les recits mythiques pour y trouver une signification cachee souvent afin de rendre compte de ces aspects absurdes voire les eliminer en elaborant des versions corrigees ou plus vraisemblables des mythes En effet a partir du VI e siecle av J C le mot muthos recit se trouve progressivement devalorise par rapport au mot logos qui en etait a l origine le synonyme logos se trouve associe davantage au recit veridique et rationnel tandis que muthos prend une connotation pejorative et prend le sens de racontar recit mensonger Ce glissement de sens s opere sous l influence des philosophes presocratiques tels que Xenophane de Colophon qui s insurgent contre les propos tenus par des poetes comme Homere et Hesiode au sujet des dieux et contre les faiblesses trop humaines qu ils leur pretent Cette remise en cause du contenu des mythes amorce un mouvement qui aboutit soit a les corriger pour les faire correspondre a la dignite et a la perfection des dieux soit a expliquer leurs absurdites par un sens cache plus satisfaisant La rectification des mythes s observe chez les poetes et les auteurs en general et chez les commentateurs Chez les auteurs eux memes elle peut devenir une sorte de moteur creatif pour l elaboration de nouvelles variantes des mythes Des l epoque archaique le poete Pindare prend explicitement ses distances par rapport aux dires de certains de ses predecesseurs et affirme qu il ne faut preter aux dieux que de belles actions par exemple dans la premiere Olympique il refuse d accorder credit au recit du banquet cannibale au cours duquel les dieux auraient mange Pelops fils de Tantale avant de le ressusciter et prefere dire a la place que le jeune homme avait ete enleve par Poseidon qui en etait tombe amoureux et que l histoire du cannibalisme n est qu une calomnie repandue par des voisins mal intentionnes Du cote des commentateurs les mythographes des epoques posterieures entreprennent eux aussi de corriger les mythes ainsi Palaiphatos au IV e ou III e siecle av J C redige des versions rationalisees des mythes sa methode consiste principalement a eliminer tous les elements merveilleux qu il juge contraires a la vraisemblance et a ramener les recits a des intrigues compatibles avec une supposee verite historique Mais la remise en cause du contenu des mythes donne aussi naissance a l exegese des textes qui les relatent Ainsi a peu pres a la meme epoque ou Xenophane et d autres critiquent violemment les poetes pour les actions indignes qu ils pretent aux dieux Theagene de Rhegium est le premier a avoir recours a l allegorie pour justifier Homere et sauver le texte tel qu il est selon lui les luttes entre les dieux symbolisent la lutte entre les elements naturels et d autres phenomenes cosmiques Cette interpretation amorce les lectures allegoriques d Homere et les interpretations philosophiques des mythes qui se multiplient par la suite Platon et les mythes A l epoque classique Platon formule dans plusieurs de ses dialogues des critiques contre les mythes et contre les poetes qui les racontent Ces remises en cause se font dans des contextes tres varies Dans le Lysis Ctesippe se moque des recits inventes par Hippothales en l honneur de Democrates recits evoquant Heracles et Zeus et qui ne sont selon lui que des histoires comme en racontent les vieilles femmes Au debut du Phedre Socrate donne a Phedre son point de vue sur les mythes et leurs rectifications en prenant pour exemple l enlevement de la nymphe Orithye par Boree Socrate reconnait qu il serait banal d en douter car beaucoup de gens savants doutent deja de ce genre d histoires mais apres avoir donne une rapide interpretation du mythe de l enlevement d Orithye en le ramenant a un evenement reel mais anecdotique Orithye serait tombee des rochers a cause du vent et se serait tuee Il indique que s il fallait se lancer dans la rectification de tous les mythes on se trouverait submerge par un travail bien trop enorme Si on est sceptique et si on veut ramener chacun de ces etres les creatures merveilleuses des mythes comme les Gorgones ou Pegase a la vraisemblance et cela en faisant usage de je ne sais quelle science grossiere la chose demandera beaucoup de loisir Socrate prefere donc s en remettre a la tradition et s employer plutot a se connaitre lui meme selon le precepte de Delphes Gnothi seauton Dans le meme temps Platon a recours dans ses dialogues a des recits qui ressemblent a des mythes Certains comme l allegorie de la caverne sont plutot des allegories permettant d expliquer de facon imagee des raisonnements ou des interactions entre notions abstraites Mais d autres sont presentes explicitement comme des mythes qui sont supposes se fonder sur des faits reels par exemple le mythe de l androgynie raconte par Aristophane dans Le banquet le mythe d Er a la fin de La Republique ou encore le fameux mythe de l Atlantide dans le Timee et le Critias Les commentateurs s accordent cependant a dire que ces mythes ne sont pas de veritables mythes preexistants qu il se serait contente de raconter ou de modifier par exemple on ne trouve aucune allusion a l Atlantide avant Platon mais des inventions de Platon des fictions litteraires L evhemerisme Au debut de la periode hellenistique le mythographe Evhemere donne naissance a l evhemerisme un courant de pensee qui part du principe que les dieux etaient au depart des personnages reels qui ont ete divinises apres leur mort Les mythes donnent alors lieu a des interpretations historiques qui cherchent a reconstituer des evenements reels a partir des recits mythiques en supprimant les elements merveilleux juges invraisemblables et expliques par la divinisation des personnages ou par des deformations du souvenir de l evenement au fil du temps Fin de l Antiquite et Moyen Age Article detaille Continuite des religions europeennes antiques Apres Evhemere l etude des mythes consiste longtemps a rechercher un deuxieme sens derriere le canevas d un recit donne les aventures des dieux des heros et des creatures mythologiques sont ainsi interpretees comme des allegories representant les interactions entre les puissances de la nature interpretations physiques ou des notions abstraites interpretations philosophiques Pendant tout le Moyen Age les interpretations de ce genre sont encore le principal expedient pour expliquer des mythes Au cours des premiers siecles apr J C le developpement du christianisme entraine une lutte entre les chretiens et les partisans du paganisme Dans ce contexte les auteurs chretiens utilisent entre autres les mythes pour devaloriser les dieux paiens en reprenant les memes arguments deja utilises a l epoque classique par les paiens eux memes pour rejeter ces recits qui pretent aux divinites des actes immoraux et honteux C est le cas au II e siecle d auteurs tels que Tertullien dans le livre II de son traite Ad Nationes Aux peuples qui argue du fait que les mythes sont des fables honteuses et absurdes inventees par les philosophes et les poetes pour montrer que les dieux paiens sont de faux dieux Cependant la mythologie continue d etre enseignee et transmise car il est necessaire de la connaitre pour comprendre et etudier les œuvres de la culture classique les auteurs chretiens se rendent compte tres tot des le II e siecle qu ils ne peuvent pas se permettre d ignorer completement la culture classique toute paienne qu elle soit car c est elle qui a developpe les sciences la philosophie et la rhetorique dont les chretiens ont besoin pour nourrir leurs propres reflexions L attitude dominante des auteurs chretiens consiste donc a conserver l heritage antique et a l utiliser dans l elaboration d une litterature proprement chretienne ecartant ainsi l accusation d inculture et d ignorance utilisee contre les chretiens par les tenants du paganisme jusqu a l epoque de Julien au IV e siecle Ainsi la mythologie greco romaine bien que meprisee et ramenee au statut de recueil disparate d histoires absurdes continue a etre transmise apres que le christianisme a supplante le paganisme dans l empire romain Lorsque les mythes ne sont pas rejetes comme immoraux ils sont recuperes a l aide d interpretations allegoriques qui assimilent dieux et heros a des figures chretiennes Ainsi le medieviste Philippe Walter evoque t il la naissance d une mythologie chretienne qui se developpe sur les restes des croyances paiennes des mythologies gauloise celtique ou nordique Autour de saint Martin de son ane ou de son oie du cerf de saint Hubert des canards de sainte Brigitte de saint Christophe et de sa tete de chien de Valentin et Denis les martyrs decapites ou de Benezt le constructeur de pont de sainte Marthe et de la Tarasque de toutes les vierges noires une profonde coherence mythique se dessine Detail d une fresque sur bois representant Boccace realisee par Andrea del Castagno 1450 Epoque moderne Renaissance et XVIII e siecle A la Renaissance plusieurs philosophes etudient la mythologie selon des demarches diverses L un des recueils de mythes grecs les plus connus au Moyen Age la Genealogia deorum gentilium Genealogie des dieux paiens de Boccace composee avant 1530 accompagne les recits de mythes d interpretations allegoriques et philosophiques En 1532 Georg Pictorius publie la Theologia mythologica qui s interesse egalement aux mythes dans une perspective allegorique La Mythologie de l erudit venitien Natalis Comes publiee en 1551 a recours comme Boccace a une approche philosophique Au debut du XVIII e siecle le philosophe italien Giambattista Vico publie La Science nouvelle premiere edition en 1725 Il y elabore une theorie cyclique de l Histoire selon laquelle toute civilisation s elabore au fil de trois ages divin heroique humain avant de retourner a la barbarie dont elle est issue A peu pres au meme moment en 1724 le philosophe francais Fontenelle publie un essai De l origine des fables le mot fable est alors couramment utilise pour designer les mythes ou il denonce l absurdite des mythes et attribue leur origine a l ignorance des premiers hommes source de leur croyance dans le surnaturel Au debut de la seconde moitie du siecle L Encyclopedie de Diderot et D Alembert adopte une approche similaire dans les articles Fable et Mythologie L apparition de la mythologie est en partie expliquee par une theorie de la communication dans laquelle le mythe dont le contenu est compris dans une logique d opposition entre verite et mensonge tient beaucoup de la rumeur et aboutit comme elle a l elaboration d un savoir faux Epoque contemporaine XIX e XXI e siecles Au XIX e siecle les debuts de l anthropologie et la naissance de la mythologie comparee Au debut du XIX e siecle le philosophe allemand Schelling developpe une philosophie des mythes dans plusieurs ouvrages a la fin de sa vie dans la continuite de sa reflexion sur l absolu Dieu et les religions Ses reflexions influenceront en partie la philosophie de Heidegger tandis que Hegel s en distanciera L etude des mythes au XIX e siecle est sous tendue par les convictions des mythologues concernant la notion de progres de la pensee humaine au fil du temps L une des theorisations les plus influentes de ce concept est le positivisme d Auguste Comte avec sa loi des trois etats Dans cet esprit les mythes sont representatifs d un etat ancien et depasse de la pensee humaine qui aurait fait place a une pensee rationnelle Cette theorie conduisait egalement a une comparaison et a un classement entre les peuples a l epoque contemporaine les peuples sans ecriture et les communautes ou l on observait des mythologies encore vivantes etant consideres comme primitifs et inferieurs a la civilisation occidentale Cet ethnocentrisme se developpe dans le contexte de la colonisation et de l ideologie colonialiste et conduit parfois ces chercheurs jusqu au racisme scientifique Ces presupposes et les interpretations auxquelles ils conduisent sont remis en cause puis entierement abandonnes dans la seconde moitie du XX e siecle l une des publications importantes dans cette remise en cause etant le livre de Claude Levi Strauss La Pensee sauvage Les mythologues du XIX e siecle ont eu cependant le merite de poser peu a peu les bases de disciplines telles que l anthropologie et la sociologie A la meme epoque un regain d interet se manifeste pour la Grece antique consideree comme le lieu de naissance de la raison scientifique Dans l esprit des antiquisants d alors un miracle grec ou un genie grec auraient rendu possibles le developpement des sciences et le haut degre de civilisation atteint par les anciens Grecs a la difference de la plupart des autres peuples antiques concus comme primitifs Dans ce contexte la mythologie grecque represente un paradoxe voire un scandale comment expliquer en effet la coexistence chez les anciens Grecs d une civilisation scientifiquement brillante et le fait que selon le mot de Max Muller les Grecs attribuent a leurs dieux des choses qui feraient frissonner le plus sauvage des Peaux Rouges Comme Marcel Detienne l a montre en 1981 dans L Invention de la mythologie l etude des mythes se constitue en science autour de 1850 avec la volonte d expliquer le caractere absurde et scandaleux des mythes grecs Ce n est que progressivement que l on se rend compte que la mythologie grecque temoigne d aspects tout aussi primitifs que les croyances des peuples sans ecriture que les premiers ethnologues et anthropologues commencent a etudier en detail au meme moment La pretendue superiorite des Grecs n existe donc pas et les historiens des religions commencent a etudier conjointement les cultes et mythes grecs et ceux d autres populations anciennes ou de peuples sans ecriture contemporains James George Frazer 1854 1941 anthropologue ecossais auteur du Rameau d or Dans le monde anglo saxon la notion de progres est developpee par le courant de l evolutionnisme dont l un des fondateurs est l anthropologue americain Lewis Henry Morgan L un des premiers a s interesser a la religion et aux mythes dans cette perspective est le britannique Edward Tylor qui publie La Civilisation primitive Primitive Culture 1873 74 ouvrage dans lequel il donne l une des premieres definitions ethnologiques de la notion de culture Tylor distingue trois stades chronologiques dans le developpement de la pensee religieuse l animisme le polytheisme et enfin le monotheisme qui en constituerait le stade final Au debut du XX e siecle James George Frazer se rattache egalement a ce courant de pensee son ouvrage majeur Le Rameau d or The Golden Bough parait pour la premiere fois en 1890 et connait de nombreuses reeditions augmentees En Allemagne l interet pour la grammaire et la philologie au moment ou la linguistique se constitue en discipline rigoureuse conduit au developpement de la grammaire comparee qui aboutit elle meme a la comparaison des pensees religieuses des differents peuples du monde L etude du sanscrit la langue ancienne de l Inde alors colonisee par la France et l Angleterre connait en Allemagne un succes sans commune mesure en Europe le sanscrit est alors considere comme la langue la plus ancienne du monde la plus precieuse pour l etude de la famille des langues indo europeennes et la plus susceptible d apporter une reponse au probleme de l origine des langues C est dans ce contexte que le philologue et orientaliste Max Muller fonde la mythologie comparee ou il est l un des premiers a etudier en detail les relations entre les mythes de differents peuples Les premieres ebauches d etudes comparatistes sont rapidement depassees notamment a cause des etymologies aventureuses sur lesquelles elles se fondent dans le cadre de la linguistique naissante mais elles suscitent un interet croissant et durable Max Muller analyse la mythologie en general comme une maladie du langage selon lui c est une mauvaise comprehension de certains enonces qui donne naissance a des recits fabuleux L interet porte au sanscrit s explique en partie par le fait que les etudes mythologiques pensent alors pouvoir expliquer les mythes en retrouvant la version la plus ancienne originelle en allemand le Urmythus de meme que les philologues de l epoque pouvaient rechercher le Urtext d une œuvre antique C est dans cet esprit que les philologues et les antiquisants rassemblent des quantites de documentation parfois considerables dans le but de reconstituer la formation progressive des cultes et des mythes qui leur sont attaches La possibilite meme de retrouver une version originelle d un mythe et l idee selon laquelle retrouver la version premiere d un mythe suffirait a l expliquer sont remises en cause puis abandonnees au siecle suivant En France apres la creation de la sociologie par Auguste Comte la seconde moitie du XIX e siecle voit le developpement de l anthropologie les œuvres d Emile Durkheim puis de l ethnologue Marcel Mauss qui travaillent sur la notion de fait social et de fait social total et qui s interessent notamment a la place de la religion et de la magie dans les societes contribuent a redefinir le cadre theorique dans lequel s inscrivent les etudes mythologiques L archeologue Salomon Reinach se specialise dans l histoire des religions en 1905 dans son ouvrage de vulgarisation sur ce theme Orpheus il presente sur le meme plan les religions paiennes antiques et les monotheismes contemporains Son œuvre la plus achevee Cultes mythes et religions regroupe des conferences et des essais parus dans des publications diverses et contribue a une approche anthropologique des mythes en les analysant dans la lignee de Frazer via les concepts de tabou et la notion de totemisme Les premieres pages de son essai Totems et tabous dressent une rapide synthese de l histoire de l etude des mythes Les theories de Max Muller influencent plusieurs autres historiens des religions s interessant aux mythologies dont l historien anglais George William Cox auquel Stephane Mallarme emprunte sa theorie des mythologies pour son livre Les Dieux antiques Selon Mallarme les mythes fondes sur une origine commune se seraient constitues au cours des migrations a mesure que les langues des differentes tribus se differenciaient et donnaient lieu a des malentendus Des phrases simples comme le soleil se leve ou le temps devore les jours qui passent en sanscrit auraient ainsi donne naissance aux mythes de Zeus et de Chronos Sigmund Freud 1856 1939 fondateur de la psychanalyse Au tournant du XX e siecle l approche psychanalytique Dans les annees 1890 1900 Sigmund Freud fonde la psychanalyse dont il explore a la fin de sa carriere les developpements possibles en anthropologie et en histoire des religions Au cours de ses recherches il est amene a employer certains mythes comme instruments de reflexion dans l elaboration de ses modeles de l appareil psychique en particulier l histoire d Œdipe pour la formulation du fameux complexe d Œdipe Il est egalement amene dans des ouvrages comme Totem et tabou 1913 a realiser de veritables interpretations mythologiques doublees d analyses de la psychologie des societes alors dites primitives Ces interpretations ont ete fortement contestees au cours des annees suivantes l interpretation par Freud des mythes d Œdipe ou de Promethee ou celle de la Genese biblique reduisent la signification de ces mythes au seul code sexuel selon une logique allegorique Cette approche a ete critiquee par plusieurs mythologues dont Claude Levi Strauss qui en releve notamment le caractere tautologique Freud ne retrouvant dans le mythe que ce qu il y a mis lui meme et Jean Pierre Vernant et Pierre Vidal Naquet qui en denoncent les erreurs et l anachronisme La psychanalyse se constitue malgre tout en une nouvelle approche possible des mythes qui donne lieu a plusieurs developpements distincts Les travaux de Carl Gustav Jung qui developpe la theorie de la psychologie analytique le conduisent a s interesser entre autres aux etudes mythologiques Selon Jung la psyche d un individu est influencee non par sa seule histoire personnelle mais aussi par les representations que vehicule sa culture Jung elabore le concept d inconscient collectif et la theorie des archetypes des categories symboliques brassees par l inconscient collectif et qui apparaitraient notamment dans les mythes Cette theorie s inscrit dans la lignee des reflexions sur l imaginaire et ont influence les travaux de Gaston Bachelard et de Gilbert Durand dans ce domaine Les concepts jungiens ont fait l objet de nombreuses critiques cf les sous parties qui leur sont consacrees dans les articles correspondants Dans la seconde moitie du siecle le psychanalyste et pedagogue Bruno Bettelheim dans son ouvrage Psychanalyse des contes de fees publie en 1976 applique les grands concepts de la psychanalyse freudienne aux contes dont il distingue le role de celui des mythes Dans le meme temps le mythologue americain Joseph Campbell developpe avec le monomythe une approche de mythologie comparee qui n est pas psychanalytique mais reste tres influencee par les archetypes jungiens dans la mesure ou elle recherche des universaux dans l ensemble des mythologies du monde et affirme pouvoir les ramener a une structure narrative unique chargee d une symbolique universelle Levi Strauss et le structuralisme Article detaille Etude des mythes chez Claude Levi Strauss Au XX e siecle le structuralisme adopte une approche entierement differente en renoncant a chercher une signification univoque cachee derriere les mythes et en etudiant plutot la facon dont les differentes versions d un meme recit peuvent s articuler entre elles selon des rapports dits de transformation c est a dire de permutations entre elements et relations au sein du mythe Dans cette approche le mythe a une fonction non pas etiologique il n a pas de version originale mais symbolique il constitue pour la societe qui le produit une ossature indispensable a sa cohesion face a l ensemble des elements de son environnement qu elle n est pas a meme d expliquer la mort la violence les conflits le cosmos etc L analyse structurale en mythologie est lancee en particulier par l article de Claude Levi Strauss La Structure des mythes publie en anglais en 1955 puis repris en francais sous ce titre dans son ouvrage Anthropologie structurale en 1958 Par rapport aux approches precedentes cette nouvelle approche presentait l avantage d accorder une attention plus rigoureuse aux cultures etudiees Le mythologue ne tente plus de retrouver ou de reconstruire une version originelle du mythe qui serait supposee l expliquer Et surtout sans nier l existence de reseaux de significations dans les recits mythiques le chercheur ne tente plus de ramener le sens d un recit a une seule signification simpliste tel recit symbolise le cycle des saisons tel recit l accession a l age adulte etc mais observe la facon dont differents codes s articulent a l interieur d un meme ensemble de variantes par exemple le fait qu on trouve dans un recit une plante dotee de connotations bien precises dans la culture en question ne doit pas empecher d integrer a l etude d autres elements du recit sans rapport avec la botanique Levi Strauss lui meme a developpe cette methode en etudiant la mythologie amerindienne Claude Levi Strauss 1908 2009 principal representant du structuralisme en France L approche structurale des mythes n est cependant pas depourvue de presupposes Un premier reproche formule par ses critiques est l accusation de reduire les mythes a une simple trame narrative qui est supposee avoir existe telle quelle hors de tout contexte sous la forme de recits oraux transmis de generation en generation et d une communaute a l autre Les differences entre les variantes d un meme recit sont etudiees comme autant d operations logiques qui montreraient une pensee mythique collective et spontanee a l œuvre dans ces recits Un deuxieme reproche adresse au structuralisme est qu il propose des explications trop intemporelles qui ne rendraient pas compte de l evolution historique des mythes de fait ce que l on peut reconstituer des transformations d un recit au fil du temps depend beaucoup des sources dont on dispose pour l etude Un troisieme reproche consiste a refuser de reduire les mythes a de simple trames de recits detachees de tout contexte d enonciation Cette derniere critique a conduit certaines etudes a preter davantage attention aux contextes litteraires artistiques et culturels des differentes evocations des mythes selon une approche pragmatique Apres les travaux de Levi Strauss le structuralisme a donne lieu a toutes sortes d etudes notamment dans le domaine de la mythologie grecque aux travaux des chercheurs du centre Louis Gernet a l EHESS inities par Jean Pierre Vernant et impliquant des chercheurs tels que Pierre Vidal Naquet Marcel Detienne ou Francoise Frontisi Ducroux Dans le domaine des etudes classiques des publications telles que Mythe et pensee chez les Grecs Etudes de psychologie historique de Jean Pierre Vernant 1965 contribuent a renouveler profondement l approche de la mythologie grecque en l abordant sous l angle des systemes de pensee et en combinant les apports de l histoire de l anthropologie de la psychologie et de la linguistique Les etudes mythologiques au debut du XXI e siecle Grace aux nouvelles approches developpees par le structuralisme et par l anthropologie historique les etudes mythologiques ne se limitent plus a une approche hermeneutique des mythes et s enrichissent beaucoup en se rapprochant de plus en plus de l anthropologie ce dont temoignent les travaux recents de chercheurs tels que Claude Calame ou Florence Dupont tres influences par l approche anthropologique Certains chercheurs prennent leurs distances par rapport a l approche structuraliste et la remettent en cause pour adopter notamment une approche pragmatique attentive aux contextes divers dans lesquels sont evoques les figures et les recits mythiques Les etudes litteraires des periodes posterieures a l Antiquite s interessent de leur cote aux metamorphoses des figures des recits et des themes herites des mythologies antiques Les mythologies ont elles un fondement commun Le probleme d un eventuel fondement commun aux differentes mythologies du monde releve de la mythologie comparee Le poete et romancier Robert Graves qui a ete profondement influence par l etude de James George Frazer Le Rameau d or considere que les mythes sont crees par les nombreux besoins culturels ref necessaire Les mythes legitiment les fondements culturels d une tribu d une ville ou d une nation en les reliant a des verites universelles Par exemple les mythes justifient l occupation d un territoire par un peuple particulier Robert Graves suppose que les premieres cultures etaient matriarcales et fait remonter de nombreux mythes et rites au culte d une deesse mere Cependant ces presupposes theoriques lui ont valu des critiques de la part des autres mythologues et il est considere plutot comme un mythographe Au XX e siecle l un des representants les plus radicaux de l idee que tous les mythes ont un fondement commun est Joseph Campbell Son livre Le Heros aux mille et un visages paru en 1949 decrit les idees fondamentales qu il a continue a elaborer jusqu a sa mort en 1987 et qui forment la theorie du monomythe Selon Campbell l ensemble des mythes peuvent se ramener a un schema narratif unique celui du voyage du heros Cette theorie a suscite de nombreuses critiques de la part des historiens et des anthropologues En revanche si son application aux mythologies des peuples anciens ou exotiques pose de nombreux problemes la theorie du monomythe a exerce une influence indeniable sur l elaboration d œuvres fictives cherchant a revetir un caractere mythique en particulier les films hollywoodiens l ouvrage de Campbell ayant fait l objet d adaptations a l attention des scenaristes Il a donc constitue un outil de creation pour les fictions ambitionnant de devenir des mythes contemporains Developpements recents de la notion de mythologieDans les societes contemporaines la notion de mythologie en lien avec la notion de mythe est toujours extremement vivante et s est enrichie de plusieurs sens nouveaux Fictions a ambition mythologique Dans le domaine culturel outre les emplois de la notion de mythe pour qualifier des personnages de fiction devenus particulierement populaires voyez a Mythe on en est venu a parler de mythologies pour designer des univers de fiction particulierement riches et developpes qui prennent les mythologies pour modele et ambitionnent d en creer artificiellement de nouvelles J R R Tolkien par exemple ambitionnait de creer une mythologie pour l Angleterre en elaborant la Terre du Milieu Cependant contrairement aux mythologies premieres qui mettent en jeu toutes sortes de notions et de problematiques complexes ces mythologies nouvelles relevent clairement de la fiction parce qu elles ont un auteur et une origine bien identifies et parce qu elles ne donnent jamais lieu a des croyances religieuses ce qui ne les empeche pas de proposer comme toute fiction peut le faire des reflexions d ordre moral ou philosophique parfois tres elaborees Ces fictions a ambition mythologique se caracterisent par le fait qu elles s inspirent de maniere plus ou moins directe et plus ou moins explicite des mythologies premieres via la reprise le reagencement et la transformation d elements qui leur sont empruntes personnages peuples et creatures merveilleux et parfois meme intrigues entieres mais aussi parfois plus indirectement des themes et des questionnements sur les origines du monde C est la presence d elements de ce genre qui caracterise par exemple la fantasy mythique L interet persistant pour la mythologie chez les createurs de fictions contemporains a donne lieu a la creation de fictions qui se fondaient non pas seulement de maniere directe sur les mythologies anciennes ou exotiques mais aussi de maniere indirecte sur les etudes auxquelles avaient donne lieu ces mythologies Ainsi de nombreux scenaristes hollywoodiens ont utilise le livre de Joseph Campbell Le Heros aux mille et un visages comme un veritable mode d emploi pour l ecriture d histoires a ambition mythique supposees atteindre plus facilement un public plus large et donc remporter un succes plus grand De fait certains grands succes de la fin du XX e siecle comme les films Star Wars ou plus tard Le Roi lion ont ete concus a l aide de ce livre La difference est donc tres nette entre ces fictions a ambition mythologique et les mythologies dont elles s inspirent puisque ces mythologies contemporaines sont au moins au depart l œuvre de createurs qui realisent un travail conscient sur les mythes et utilisent les acquis des etudes mythologiques pour produire de nouvelles fictions ambitionnant d egaler leurs modeles au moyen d univers toujours plus vastes et d histoires toujours plus nombreuses Le developpement d un meme univers a l aide de plusieurs histoires utilisant des supports differents livres films BD etc mettant a profit les jeux d intertextualite apparait comme l un des moyens privilegies par lesquels la fiction tente en mobilisant les talents de createurs toujours plus nombreux et en atteignant un public toujours plus large de passer dans la culture populaire et d en devenir une reference privilegiee pour se hausser ainsi au statut de mythologie vivante L activite des artistes cherchant consciemment a elaborer des mythologies entieres est nommee mythopoeia dans la critique anglo saxonne en reference au titre d un poeme de J R R Tolkien compose vers 1931 Mythologies personnelles Dans un sens voisin on parle de mythologie personnelle ou de mythologie individuelle a propos de l univers d un artiste ecrivain peintre cineaste etc pour designer les jeux d echos ou de symboles discernables dans son œuvre en particulier dans le cas d artistes contemporains et cela meme lorsque l artiste en question ne s attache pas a developper un monde imaginaire coherent semblable aux mondes secondaires de la science fiction ou de la fantasy Le terme de mythologie peut etre employe soit a posteriori par les commentateurs pour qualifier certains aspects de l œuvre d un artiste on pourra parler par exemple de la mythologie nervalienne soit par l artiste lui meme de maniere deliberee ainsi certains artistes contemporains disent elaborer des mythologies individuelles par exemple Christian Boltanski qui donne ce titre a une section d une de ses expositions en 1972 Cette notion est en relation avec celle un peu differente de mythe personnel introduite dans les etudes litteraires par une analyse de Charles Mauron en 1963 qui baptise ainsi les structures inconscientes qu il se propose de degager a partir des metaphores obsedantes presentes dans les textes de plusieurs auteurs dans une approche critique guidee par la psychanalyse Dans l art contemporain la notion de mythologie personnelle est tres liee a celles d autobiographie et d autofiction en litterature et dans les arts visuels a celles d autoportrait ou de photobiographie Canular et fakelore Certaines fictions vont jusqu a tenter de creer leurs propres mysteres en se faisant passer pour vraies ou pour fondees sur des evenements reels il s agit alors d un emploi du canular au service de la fiction Par exemple certains croient que le film de l auteur de fiction Clive Barker Candyman est base sur une histoire vraie et de nouvelles histoires ont grandi autour du mythe Il en va de meme pour des films comme Le Projet Blair Witch ou d autres histoires du meme type Lorsque la frontiere entre fiction et realite est entierement brouillee a dessein par le ou les createurs de la fiction cela peut aboutir a ce que le folkloriste americain Richard M Dorson a qualifie en 1950 de fakelore c est a dire un folklore cree artificiellement mais presente comme authentique L elaboration artificielle de mythologies est aussi utilisee en sortant du simple cadre d une fiction par des mouvements religieux ou philosophiques qui ont recours aux mythes comme instruments d affirmation de leurs croyances et de leurs valeurs Par exemple la wicca principale representante de la mouvance du neopaganisme se refere a une Grande Deesse fortement inspiree par les etudes mythologiques du XIX e siecle et par les ecrits de mythologues comme Robert Graves sur la supposee existence d un culte prehistorique universel de la deesse mere Cet emploi de mythologies artificielles rejoint la dimension ideologique de la notion de mythologie Roland Barthes mythologies et ideologies Le mot de mythologie est egalement employe de nos jours pour se rapporter a un systeme de valeurs contemporain rarement remis en question particulierement lorsqu il est vu comme ideologique ou socialement construit par exemple mythologie de l amour Dans les annees 1950 le penseur structuraliste francais Roland Barthes publia une serie d analyses semiotiques de tels mythes modernes et du processus de leur creation rassemblees dans son livre Mythologies L ouvrage a fait date et suscite plusieurs reprises ou continuations Geomythologie Dans l histoire de la Tchequie le mont Rip en Boheme Centrale est associe au mythe fondateur du peuple tcheque Un exemple emblematique de geomythe est la Tour du Diable Selon une legende indienne les prismes des orgues phonolithiques sont les marques des griffes d un ours affame cherchant a attraper sept jeunes indiennes grimpees sur le rocher Selon la mythologie celtique irlandaise la Chaussee des Geants qui evoque des marches et une voie pavee utilisee par des Geants serait les restes d un passage qui reliait l Irlande a l Ecosse La geomythologie est une discipline historico scientifique formalisee au debut des annees 1970 par la geologue Dorothy Vitaliano qui cherche a expliquer l origine des mythes recelant la trace d evenements geologiques d elements paleontologiques ou geomorphologiques Notes et referencesMarcel Detienne pose la question dans l introduction de son livre L invention de la mythologie D ou vient ce savoir si flou que le meme mot celui de mythologie designe a la fois les pratiques narratives les recits connus de tous et les discours interpretatifs qui en parlent sur le mode et avec le ton d une science depuis le milieu du XIX e siecle Pour quelles raisons parler de la mythologie est ce toujours plus ou moins explicitement parler grec ou depuis la Grece Cf Marcel Detienne L invention de la mythologie Gallimard 1981 reedition collection Tel p 12 Voir par exemple dans le domaine greco romain le livre de Paul Veyne Les Grecs ont ils cru a leurs mythes Seuil 1983 reed collection Points Histoire Ainsi Claude Levi Strauss considere t il la recuperation de l histoire d Œdipe par Freud comme une nouvelle variante du mythe et non comme une analyse mythologique Cf La Structure des mythes in Anthropologie structurale Plon 1958 et le dernier chapitre de La Potiere jalouse Plon 1985 A propos de la Grece antique Jean Pierre Vernant articule ainsi mythe et mythologie De ces recueils de recits juxtaposes ou plus ou moins coordonnes a la diligence des mythographes il faut distinguer ce qui dans le cas grec constitue non plus des mythes mais une mythologie c est a dire un ensemble narratif unifie qui represente par l etendue de son champ et par sa coherence interne un systeme de pensee original aussi complexe et rigoureux a sa facon que peut l etre dans un registre different la construction d un philosophe Mythe et societe en Grece ancienne Maspero 1974 reed La Decouverte Paris 2004 dans Raisons du mythe D Mythes et mythologie p 207 Distinction utilisee par Francoise Frontisi Ducroux dans son etude du personnage de Dedale en Grece ancienne Dedale Mythologie de l artisan en Grece ancienne Maspero 1975 reed La Decouverte 2000 p 22 23 pour distinguer l ensemble legendaire attache a Dedale des grands mythes cosmologiques dits d origine ou d ordonnancement qui sont projetes dans un temps originel ou primordial Indications fournies par le Grand Robert edition de 2001 et le Tresor de la langue francaise informatise a l article Fable M Berthelot Ch Em Ruelle Collection des anciens alchimistes grecs Paris Georges Steinheil 1888 458 p Michele Mertens trad du grec ancien Zosime de Panopolis Memoires authentique Paris Les Belles Lettres juin 2002 CLXX 302 ISBN 2 251 00448 3 p XCIV pp 4 ss N Chapuis Le Grand Olympe poeme alchimique inedit Paris Universite de Paris X 2001 vv 309 313 T Dorandi trad du grec ancien L Antre des nymphes dans l Odyssee Paris Vrin 2019 272 p ISBN 978 2 7116 2844 5 L Boussou trad du grec ancien Le Codicille de Raymon Lulle Paris Le Cercle du Livre 1953 175 p ISBN 978 2 7116 2844 5 la Michael Maier Arcana arcanissima S l 1614 285 p A J Pernety Les Fables egyptiennes et grecques devoilees Paris La Table d Emeraude 1982 Texte en ligne 1 2 Voir Olivier Curty Les parentes legendaires entre cites grecques Catalogue raisonne des inscriptions contenant le terme SUGGENEIA et analyse critique Droz 1995 C est ainsi que la presentent l historien Herodote au debut de son Enquete et l orateur Isocrate dans plusieurs de ses discours notamment la fin de l Eloge d Helene Pierre Vidal Naquet L Atlantide Petite histoire d un mythe platonicien Paris Belles Lettres 2005 ISBN 978 2 251 38071 1 chapitre III p 75 et suivantes L expression est de Paul Veyne qui l emploie dans son ouvrage Les Grecs ont ils cru a leurs mythes Seuil 1983 Dans son avant propos il mentionne l exemple de la croyance contemporaine au Pere Noel les enfants croient simultanement que le Pere Noel leur apporte les jouets par la cheminee et que les jouets y sont places par leurs parents et cite Dan Sperber parlant des Ethiopiens Le leopard est un animal chretien qui respecte les jeunes de l Eglise copte observance qui en Ethiopie est le test principal de la religion un Dorze n en est pas pour autant moins soucieux de proteger son betail le mercredi et le vendredi jours de jeune que les autres jours de la semaine il tient pour vrai et que les leopards jeunent et qu ils mangent tous les jours les leopards sont dangereux tous les jours il le sait d experience ils sont chretiens la tradition le lui garantit Paul Veyne developpe alors l idee que loin d etre l experience realiste la plus simple la verite est la plus historique de toutes reedition Points Seuil Essais p 11 Jean Bottero Quand les dieux faisaient l homme Gallimard 1989 p 569 Sur la question de l historicite de la Bible voir les travaux de Jean Bottero en particulier Naissance de Dieu La Bible et l historien Gallimard 1986 reedite en poche Voir These mythiste et Christianisme ancien pour l expose du probleme et des references bibliographiques Le Dictionnaire grec francais Bailly Hachette 1894 nouvelle edition 2000 donne a l adjectif my8ologos os on le sens premier de qui compose des fables mythologue en parlant d une personne le mot est employe dans ce sens par Platon et Aristote un emploi isole chez Manethon a le sens de bavard ou en parlant d un recit ou d un chant fabuleux un emploi chez Platon dans les Lois 664d en Alan Dundes Sacred Narrative Readings in the Theory of Myth University of California Press 1984 p 1 en Michael Witzel The Origins of the World s Mythologies Oxford University Press 2012 665 p lire en ligne Homere et Hesiode ont attribue aux dieux tout ce qui chez les mortels provoque opprobre et honte vols adulteres et tromperies reciproques Fragment 11 Les mortels s imaginent que les dieux sont engendres comme eux et qu ils ont des vetements une voix et un corps semblables aux leurs Fragment 14 Traduction de Jean Voilquin in Les Penseurs grecs avant Socrate GF 1964 p 64 Il faut remarquer que dans la deuxieme moitie du XX e siecle les etudes mythologiques dans le domaine grec ont montre que le fameux anthropomorphisme des dieux grecs etait bien plus complexe cf par exemple Charles Malamoud et Jean Pierre Vernant dir Corps des dieux Folio histoire 2003 Pindare Olympique 1 en particulier v 30 58 haper hai graiai aidousi Lysis 205d Phedre 229e Traduction de Luc Brisson Pour une analyse de l Atlantide comme creation de Platon voir par exemple les etudes de Pierre Vidal Naquet Athenes et l Atlantide Structure et signification d un mythe platonicien in Le Chasseur noir Maspero 1981 reed La Decouverte et son ouvrage L Atlantide petite histoire d un mythe platonicien Paris Belles Lettres 2005 Sur le mythe de l androgyne dans Le Banquet voir par exemple Luc Brisson Le Sexe incertain Paris Belles lettres 1997 L influence de l evhemerisme sur les interpretes modernes est critiquee au XVIII e siecle par l article Mythologie de l Encyclopedie La critique croit faire assez de depouiller les faits de la fable d un merveilleux souvent absurde amp d en sacrifier les details pour en conserver le fonds Il lui suffit d avoir reduit les dieux au simple rang de heros amp les heros au rang des hommes pour se croire en droit de defendre leur existence quoique peut etre de tous les dieux du paganisme Hercule Castor Pollux amp quelques autres soient les seuls qui aient ete veritablement des hommes Evhemere auteur de cette hypothese qui sappait les fondements de la religion populaire en paraissant l expliquer eut dans l Antiquite meme un grand nombre de partisans amp la foule des modernes s est rangee de son avis Presque tous nos Mythologistes peu d accord entre eux a l egard des explications de details se reunissent en faveur d un principe que la plupart supposent comme incontestable C est le point commun d ou ils partent leurs systemes malgre les contrarietes qui les distinguent sont tous des edifices construits sur la meme base avec les memes materiaux combines differemment Par tout on voit donner l evhemerisme commente d une maniere plus ou moins plausible Il faut avouer que cette reduction du merveilleux au naturel est une des cles de la Mythologie grecque mais cette cle n est ni la seule ni la plus importante Texte de l article consulte sur le site 1 en fevrier 2010 Sur l attitude des chretiens envers la culture classique cf Hubert Zehnacker et Jean Claude Fredouille Litterature latine PUF p 343 346 Philippe Walter Mythologie chretienne rites et mythes du Moyen Age Editions entente 1992 ISBN 2726601081 Cf Philosophie de la mythologie Jerome Millon 1992 et Lecons inedites sur la philosophie de la mythologie Jerome Millon 1998 Phrase citee par Marcel Detienne L Invention de la mythologie Gallimard 1981 p 18 et provenant de Max Muller Nouvelles lecons sur la science du langage traduction G Harris et G Perrot II Paris 168 115 Marcel Detienne L Invention de la mythologie Gallimard 1981 Sur ce sujet cf Pascale Rabault Feuerhahn L Archive des origines Sanskrit philologie anthropologie dans l Allemagne du XIX e siecle Editions du Cerf Paris 2008 Chapitre Esquisse d une histoire de l exegese mythologique consistant lui meme en la traduction remaniee d une conference faite en anglais a Cambridge en aout 1911 et publiee dans la Quaterly Review la meme annee Totems et tabous fait partie de Cultes mythes et religions publie de 1905 a 1923 partiellement reedite en un seul volume chez Robert Laffont 1996 Stephane Mallarme Les Dieux Antiques chapitre introductif Origine et developpement de la mythologie texte sur Wikisource La Potiere jalouse 1985 chapitre 14 Œdipe sans complexe in Mythe et tragedie en Grece ancienne 1972 Voir aussi des memes auteurs Œdipe et ses mythes Complexe 2001 La methode nous debarrasse donc d une difficulte qui a constitue jusqu a present un des principaux obstacles au progres des etudes mythologiques a savoir la recherche de la version authentique ou primitive Nous proposons au contraire de definir chaque mythe par l ensemble de toutes ses versions Claude Levi Strauss La Structure des mythes in Anthropologie structurale Plon 1958 reedition Pocket Agora p 249 Si les mythes ont un sens celui ci ne peut tenir aux elements isoles qui entrent dans leur composition mais a la maniere dont ces elements se trouvent combines Claude Levi Strauss op cit p 240 Levi Strauss evoque cette critique et le probleme des rapports entre l analyse structurale et l histoire dans Histoire d une structure dans W E A van Beck et J H Scherer ed Explorations in the Anthropology of Religion Essay in Honour of Jan van Baal La Haye Martinus Nijhoff 1975 Le texte a ete repris dans Levi Strauss Œuvres Paris Gallimard Bibliotheque de la Pleiade 2008 p 982 990 sous le titre Au dela du Swaihwe en tant que chapitre 1 de Trois excursions seconde partie de La Voie des masques L idee d une logique transformationnelle des mythes erigee en mode universel de la pensee sauvage contribue a reduire singulierement autant l extraordinaire richesse semantique de ces manifestations discursives que l eventail des fonctions sociales et symboliques que peuvent assumer des recits toujours attaches a une mise en discours et a des conditions d enonciation singulieres Claude Calame Poetique des mythes dans la Grece antique Hachette 2000 p 15 Cf Humphrey Carpenter J R R Tolkien une biographie Christian Bourgois 1980 chapitre 3 Date donnee par l article anglais J R R Tolkien note 81 de la version du 23 janvier 2010 Pour une edition recente du texte original du poeme J R R Tolkien Tree and Leaf HarperCollins 2001 Voir l ouvrage d Isabelle de Maison Rouge Mythologies personnelles L Art contemporain et l intime Scala 2004 Charles Mauron Des metaphores obsedantes au mythe personnel Introduction a la psychocritique Paris Jose Corti 1963 Par exemple l ouvrage collectif dirige par Jerome Garcin Nouvelles Mythologies Seuil 2007 critique dans la revue L Homme no 190 Pavel Belina Petr Cornej Jiri Pokorny Histoire des pays tcheques Seuil 1995 p 11 Lors d une intervention en mai 1967 au colloque de geologie de l universite de l Indiana sur le sujet Geomythology The Impact of Geology on History and Legend with Special Reference to Atlantis elle relie le mythe de l Atlantide a l eruption du Santorin qu elle a etudiee avec on mari Charles egalement geologue Le professeur de folkloristique en qui fait partie du public lui conseille d ecrire un livre sur ce sujet Elle publie d abord un article qui resume le colloque D Vitaliano Atlantis a review essay Journal of the Folklore Institute vol 8 1971 p 68 76 dans lequel elle invente le terme de geomythologie puis ecrit le livre Legends of the Earth Their Geologic Origins qui relie les legendes a la geologie Cf en Dorothy B Vitaliano Legends of the Earth Their Geologic Origins Indiana University Press 1973 305 p en Luigi Piccardi W Bruce Masse Myth and Geology Geological Society 2007 p 1 8 BibliographieOuvrages rassemblant les mythes fr Yves Bonnefoy dir Dictionnaire des mythologies et des religions des societes traditionnelles et du monde antique Flammarion 1981 fr Michel Leturmy Dieux heros et mythes Le club francais du livre 1958 fr Philippe Walter Mythologie chretienne rites et mythes du Moyen Age Editions Entente 1992 fr Roy Willis dir Mythologies du monde entier Larousse 1999 fr Bibliotheque mythologique ideale dir L de Chantal et J M Poirier Paris Les Belles Lettres 2019 Litterature jeunesse fr Agnes Domergue illustrations de Cecile Hudrisier Autrefois l Olympe Mythes en haiku editions Thierry Magnier 2015 ISBN 978 2 36474 550 6 Ouvrages de methode sur l etude des mythes fr Claude Calame Poetique des mythes en Grece antique Hachette 2000 en Eric Csapo Theories of Mythology Malden MA Blackwell Publishing 2005 fr Marcel Detienne L Invention de la mythologie Gallimard 1981 en Burton Feldman et Robert D Richardson The Rise of Modern Mythology 1680 1860 Bloomington Londres Indiana University Press 1972 fr Fontenelle De l origine des fables 1724 en ligne sur Gallica fr James George Frazer Le Rameau d or premiere edition 1890 en ligne en anglais sur le projet Gutenberg fr Pascal Hachet Le Mensonge indispensable Du trauma social au mythe L Harmattan 2009 ISBN 978 2 296 09496 3 fr Claude Levi Strauss La Structure des mythes in Anthropologie structurale Plon 1958 fr Claude Levi Strauss Mythologiques Plon 1964 1971 4 volumes fr Bronislaw Malinowski Le Mythe dans la psychologie primitive in Trois Essais sur la vie sociale des primitifs Payot Paris 1968 Myth in Primitive Psychology premiere publication 1926 fr Max Muller Essai de mythologie comparee Paris 1859 reed in Mythologie comparee Robert Laffont 2002 fr Salomon Reinach Cultes mythes et religions 1905 1923 reed Robert Laffont 1996 fr Suzanne Said Approches de la mythologie grecque Lectures anciennes et modernes Nathan 1998 edition augmentee 2008 fr Fernand Schwarz Le sacre Camoufle Editions Cabedita 2014 Revues portant sur la mythologieNouvelle Mythologie Comparee New Comparative Mythology http nouvellemythologiecomparee hautetfort com Ollodagos http www sbec be index php publications ollodagos Studia Mythologica Slavica http sms zrc sazu si Mythological Studies Journal http journals sfu ca pgi index php pacificamyth index The Journal of Germanic Mythology and Folklore http www jgmf org Sur la notion de mythopoeia en J R R Tolkien On Fairy Tales et Mythopoeia in Christopher Tolkien ed Tree and Leaf Harper Collins 2001 Sur les fictions a ambition mythologique Anne Besson La Fantasy Klincksieck coll 50 questions 2007 43 Que reste t il des mythes en fantasy p 161 163 Sur les mythologies personnelles Charles Mauron Des metaphores obsedantes au mythe personnel Introduction a la psychocritique Paris Jose Corti 1963 Isabelle de Maison Rouge Mythologies personnelles L Art contemporain et l intime Scala 2004 Magali Nachtergael Esthetique des mythologies individuelles these de doctorat universite Paris 7 2008 Art et mythe sous la direction de Fabrice Flahutez et Thierry Dufrene 20 21e siecle Nanterre Presses universitaires de Paris Ouest Nanterre 2011 Mythologies et ideologies Roland Barthes Mythologies Seuil 1957 reed coll Points Raoul Girardet Mythes et mythologies politiques Seuil 1986 reed coll Points Voir aussiSur les autres projets Wikimedia Mythologie sur Wikimedia Commonsmythologie sur le WiktionnaireMythologie sur Wikisource Une categorie est consacree a ce sujet Mythologie Articles connexes D autres articles connexes sont listes dans l article Mythe Mythe Liste des mythologies Liste des divinites mythologiques Conte Classification Aarne Thompson Legende Folklore Ethnologie AnthropologieLiens externes Ressource relative a la litterature The Encyclopedia of Science Fiction Ressource relative a la sante Medical Subject Headings Ressource relative a la bande dessinee Comic Vine Ressource relative a la recherche JSTOR Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Den Store Danske Encyklopaedi Enciclopedia italiana Enciclopedia De Agostini Gran Enciclopedia Catalana Larousse Store norske leksikon Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Japon Israel Tchequie Lettonie Dossier thematique sur les monstres et heros dans l art grec Musee du Louvre PDF Bibliographie sur les mythologies classiques et les systemes culturels Universite Lille III Le grenier de Clio sur Mythologica L Encyclopedie des Mythes et des Legendes sur Mythorama Edition integrale de la Mythologie de Commelin Dictionnaire de la mythologie es Dictionnaire de la mythologie universelle Corpus de mythes des Indiens yucuna de Colombie textes bilingues Portail de l anthropologie Portail de l histoire Portail de la mythologie Portail des religions et croyances

Derniers articles
  • Mai 25, 2025

    Crocodiliens

  • Mai 25, 2025

    Crocodilien

  • Mai 25, 2025

    Crocodilidés

  • Mai 25, 2025

    Crocodilia

  • Mai 25, 2025

    Crocodiles

www.NiNa.Az - Studio

    Entrer en contact
    Langages
    Contactez-nous
    DMCA Sitemap
    © 2019 nina.az - Tous droits réservés.
    Droits d'auteur: Dadash Mammadov
    Un site Web gratuit qui permet le partage de données et de fichiers du monde entier.
    Haut