En écologie le concept de métapopulation désigne un ensemble de populations d individus d une même espèce séparées spati
Métapopulation

En écologie, le concept de métapopulation désigne un ensemble de populations d'individus d'une même espèce séparées spatialement ou temporellement, mais interconnectées par la dispersion. Ces populations occupent des parcelles d'habitat de qualité variable et, à tout moment, certaines parcelles peuvent être disponibles et inoccupées. La zone intermédiaire, appelée la matrice de l'habitat, est vue comme inutilisable, mais peut être traversée.
Origine du concept
Ce concept est apparu pour la première fois dans la littérature écologique en 1969. Il fut formulé par le mathématicien Richard Levins à la suite de ses travaux sur un modèle de dynamique de populations d'insectes nuisibles à l'agriculture[réf. nécessaire]. Par la suite, de nombreux écologues reprirent et approfondirent ce concept, notamment pour l'étude de populations soumises à la fragmentation écopaysagère, en l'adaptant aussi bien à la vie marine que microbienne, tel l'écologiste finlandais Ilkka Hanski.
Caractérisation d'une métapopulation
Sur son aire de distribution, sauf au tout début de l'apparition d'une espèce nouvelle, chaque métapopulation voit sa distribution discontinuer par cause de fragmentation géographique ou écopaysagère.
L'importance spatiale de l'aire étudiée et la durée de l'étude ont une grande importance pour l'étude des métapopulations, tout particulièrement pour des espèces à longue durée de vie et à faible taux de reproduction.
Importance des métapopulations
La persistance d'une population dépend : des interactions spécifiques, des caractéristiques écopaysagères (dont hétérogénéité spatiale et connectivité, notamment via des écotones, ou au contraire fragmentation écologique), des phénomènes de stochasticité démographique et environnementale ou encore des problèmes de types écotoxicologique. L'étude de ces différents facteurs de viabilité relève notamment de la biologie de la conservation et de l'évaluation environnementale.
Au sein d'une métapopulation, la population d'un patch d'habitat peut s’éteindre. Ce dernier peut ensuite être recolonisé à la suite de la dispersion d'individus d’autres patchs. La métapopulation dans son ensemble peut alors être stable, même si certaines parties fluctuent. Sa persistance dépend donc d'un équilibre stochastique entre les extinctions locales et la recolonisation de patchs vacants. Cependant, l'isolement et l'éloignement progressif des habitats peuvent entrainer l'extinction de populations et de la métapopulation.
Aujourd'hui, de nouvelles méthodes de gestion du vivant ont vu le jour afin de prendre en compte la dynamique des métapopulations dans la conservation des espèces (corridors écologiques, réserves naturelles, écoducs…)[réf. nécessaire].
Historique du concept
Les premières expériences sur les interactions proies-prédateurs et l'hétérogénéité spatiale menées par Gause (1930), puis par Huffaker (1958) ont permis l’émergence du concept de métapopulation[réf. nécessaire].
Gause avait dans un premier temps constaté que les populations de prédateurs et de proies étaient vouées à s'éteindre indépendamment de leur taille initiale. Il n'avait alors pas vérifié les équations de Lotka-Volterra, qui prédisaient des oscillations de populations de proie-prédateur au fil du temps. Cependant en introduisant des refuges pour la population de proies et l'immigration dans le modèle, les cycles de population représentaient avec précision ces oscillations.
L’expérience de Huffaker sur les interactions proies-prédateurs, 1958
Les expériences de Huffaker ont ensuite élargi celles de Gause en examinant la façon dont la dispersion et l'hétérogénéité spatiale pouvaient conduire à des oscillations prédateur-proie.
Il a ainsi tenté de démontrer que les refuges n'étaient pas nécessaires au maintien de populations de proies. Il pensait plutôt que l'hétérogénéité spatiale et ses différents effets sur la capacité de dispersion de l'espèce étaient ce qui permettait de créer un refuge par le déplacement de la population de proies. En effet, en créant un système inégal facilitant la dispersion de proies par rapport à celle de leurs prédateurs, Huffaker est parvenu à un système de dynamique prédateur-proie à trois cycles de fluctuation de la population.
Même si le terme métapopulation n’avait pas encore été inventé, les facteurs environnementaux (hétérogénéité spatiale et de l'habitat) décriront plus tard les conditions d'une métapopulation relative à la façon dont les groupes de populations spatialement séparés interagissent les uns avec les autres.
On sait aujourd'hui que la dynamique des systèmes proie-prédateur dans les métapopulations est influencée par les relations spatiales et les modes d’organisation des mouvements. À l’échelle du patch de proie individuelle d’une métapopulation, la rencontre des proies avec un prédateur signifie le plus souvent l'extinction locale de cette population. À l’échelle régionale cependant, les systèmes proies-prédateurs persistent car les modes d’organisation de la dispersion des 2 espèces dans une hétérogénéité d’habitats créent une mosaïque d’extinctions et de recolonisation entre les patchs d’habitat (McLaughlin & Roughgarden, 1993).
Théorie de la biogéographie insulaire : MacArthur et Wilson, 1967
La théorie de la biogéographie insulaire a été proposée par Robert MacArthur et Edward Osborne Wilson en 1967.
Si la richesse spécifique d’une île est, à surface et région équivalente, toujours inférieure à celle d’un continent, les dynamiques des populations insulaires restaient encore largement méconnues des écologues. Cette théorie a par la suite été étendue aux écosystèmes continentaux complexes où l’on peut associer des îlots à des parcelles d’habitats isolées.
MacArthur et Wilson décrivirent un système de dynamique résultant du taux de migration d’individus continentaux et du taux d'extinction des espèces, et où les paramètres influençant les richesses spécifiques insulaires étaient la surface des îles et l’éloignement au continent.
En effet, ils avaient constaté que si le taux d’immigration était trop faible, une dynamique locale insulaire ne pouvait être stable à cause d’évènements stochastiques risquant d’entraîner l’extinction de la population (mortalités inhérentes à l'environnement, la prédation, les interactions compétitives).
Afin d’illustrer leurs théories d’exemples empiriques, ils ont alors comparé leur modèle prédictif avec l’évolution de la richesse spécifique du Krakatoa. L’explosion du volcan en 1883 avait détruit toute forme de vie sur l’île. Le suivi de la recolonisation de l’île leur a permis d’observer une forte concordance des résultats avec leur théorie.
L'un des meilleurs exemples illustrant la théorie de MacArthur et Wilson est une étude menée en Floride vers la fin des années 1960 par Simberloff et Wilson. Ils ont réalisé un inventaire complet des arthropodes vivant sur quelques îlots de mangroves et les ont ensuite exterminés par fumigation. Cette étude a permis de développer le concept de nombre d’espèce à l’équilibre et de vérifier l’influence de la taille des îles et de leur distance par rapport à l’écosystème source sur leur colonisation.
Les résultats de cette étude montrent que la recolonisation est très rapide car après 200 jours, le nombre d'espèces des 4 îles se stabilise à des valeurs semblables à celles relevées avant la défaunation. Ce rééquilibrage final est dû au réajustement de la niche écologique des espèces par la mise en jeu d’interactions interspécifiques.

Naissance du terme : Richard Levins, 1969
Le fondement du concept de métapopulation revient à Richard Levins en 1969, qui compare la métapopulation à un ensemble de populations locales instables habitant des parcelles d'habitat discrètes. Selon ses propres mots, il s'agit d '«une population de populations ».
Modélisation
Différentes approches permettent de caractériser les métapopulations :
- L'approche classique que l'on dit spatialement implicite : où les individus ont la même probabilité d'aller dans un patch d'habitat que dans un autre. Le modèle de Levins est spatialement implicite.
- L'approche spatialement explicite : dans laquelle ce sont cette fois les patchs d'habitats les plus proches qui sont le plus susceptibles d'échanger des individus.
Ces modèles sont directement applicables pour la gestion car ils prennent en compte le fait que la diminution d'une métapopulation est d’autant plus rapide que la dispersion est limitée dans l’espace.
Il existe enfin des modèles où il y a une variation continue de l'habitat, sans patchs et qui servent à étudier la façon dont ces patchs émergent en réponse à la dispersion.
Les différents types de métapopulations

Modèle classique de la métapopulation, R. Levins
C’est un vaste réseau de petites parcelles similaires (occupées en noir ou inoccupées en blanc), avec des dynamiques locales qui se produisent à une échelle de temps beaucoup plus rapide que la dynamique de la métapopulation entière. Ce modèle est parfois utilisé pour décrire un système dans lequel toutes les populations locales ont un risque élevé d'extinction. Il est aussi appelé patch occupancy model.
Modèle ile-continent « MacArthur et Wilson »
Comme vu précédemment ce modèle caractérise un ensemble de parcelles d'habitat situées à distance d'une très grande parcelle d'habitat où la population locale ne va jamais s'éteindre et qui sert de source aux plus petites.
Source-puits « Pulliam »
Le modèle source-puits de dynamique des métapopulations prend en compte les différences dans la qualité des parcelles d'habitat : Dans les parcelles sources, où les ressources sont abondantes : les individus produisent plus de descendants que nécessaire pour les remplacer (croissance positive de la population). Le surplus de progéniture est dispersé vers d'autres parcelles (exportations nettes). Dans les parcelles puits, où les ressources sont rares : les populations sont maintenues par l’immigration d'individus (importateurs nets) et les taux de croissance sont négatifs sans immigration.
Le modèle de dynamique source-puits développé par Pulliam est appelé modèle “BIDE rates”. Il soutient que l'équilibre de chaque patch sera atteint si :
B (naissance) + I (immigration) – D (mort) – E (émigration) = 0
Soit pour la métapopulation lorsque la somme est égale à 0. Il définit donc à l'équilibre qu’un patch sera source si b>d et e>i et qu’un autre sera puits si d>b et i>e. Pulliam considère dans ce modèle la variabilité de l'habitat.
Métapopulation de non équilibre
C’est un système dans lequel les taux d'extinction à long terme dépassent la colonisation ou vice-versa. Un cas extrême est celui où l'isolement des populations est si grand que la dispersion (et donc recolonisation) est exclue.
Cas intermédiaire
Un cas intermédiaire constitue un mélange des modèles île-continent, source-puits et de non équilibre.
Modélisation de l’approche classique spatialement implicite de Levins
Levins suppose que tous les habitats potentiels d'une métapopulation ne sont jamais tous occupés. Il y a toujours des patchs inoccupés qui seront recolonisés ainsi que des patchs occupés où les populations vont disparaître. La différence avec le modèle de l'équilibre dynamique de Mac Arthur et Wilson est que la colonisation ne se fait plus de manière constante à partir d'une source continue, mais à partir de plusieurs patchs déjà occupés.
Son modèle est fondé sur 4 hypothèses :
- L’habitat convenable est fait de patchs identiques distincts où la population locale produit des dispersants.
- Toutes les populations locales ont le même risque d'extinction. Si ce cas n'est pas vérifié, la persistance de la métapopulation dépendrait simplement de la persistance de la plus grande population et la métapopulation considérée serait de type continent-île.
- L'isolement des patchs ne peut pas empêcher leur recolonisation, sans laquelle la métapopulation serait dans un état de non-équilibre et en danger d'extinction. L'espace est implicite dans ce modèle, il n'existe pas de structuration spatiale des patchs et les individus ont une probabilité identique de disperser dans chacun d'eux.
- Les dynamiques des populations locales ne sont pas totalement synchrones. Autrement, la persistance de la métapopulation dépendrait uniquement de la persistance de la population au plus petit risque d'extinction.
Le nombre d’habitats occupés par l'espèce au sein de la métapopulation (P) est donné par la résolution de l'équation différentielle :
dP/dT= cP (1-P) - eP
La colonisation s'exprime par le produit de la probabilité de coloniser un patch inoccupé (c) et du nombre de sites inoccupés (1-p) pondéré par le nombre de sites occupés (p).
L'extinction s'exprime par le produit de la probabilité qu'un patch occupé devienne disponible (e) et du nombre de sites occupés (p).
Les équilibres de l’équation :
Lorsque dP/dT = 0, le taux de gain de nouveaux habitats est égal au taux de perte : cp(1-p) – ep = 0 D’où : P*=0 (équilibre trivial) ou P*=1-(e/c) (équilibre stable)
Donc selon le modèle de Levins, le nombre de sites occupés à l’équilibre (p*) est positif si le taux d’extinction est inférieur au taux de colonisation (c>e).

Taux de changement de la proportion d’habitat occupé avec p* l’optimum de taux de changement
Des prédictions sont apportées à ce modèle : la proportion de parcelles occupées augmente avec la surface des parcelles puisque le taux d’extinction diminue à mesure que la taille des parcelles augmente mais elle augmente aussi à mesure que la distance entre les parcelles se réduit puisque le taux de colonisation augmente.
Addition de réalisme dans le modèle de Levins
Plusieurs hypothèses permettent l'ajout de réalisme dans le modèle de Levins :
- Lier la migration et les extinctions locales
- Comptabilisation de la destruction des habitats (c'est-à-dire, le nombre réel de patchs disponibles pour la recolonisation)
Hypothèse 1 : la colonisation (c) et l'extinction (e) sont supposés indépendants par Levins, mais ces deux paramètres sont probablement liés :
- les corridors peuvent apporter des immigrants, ce qui permettrait l'augmentation de (c), mais peuvent aussi apporter des agents pathogènes, prédateurs, etc., ce qui augmenteraient l’extinction (e).
- la modélisation de cet ajustement montre que l'extinction de la métapopulation augmente si les effets négatifs de la connectivité contrebalancent les effets positifs (Hess GR, 1996).
La nouvelle équation serait alors :
dP/dt = r(c) p (1-p) - x(c)P et : p* = 1 - x(c)/r(c)
ec :
r(c) = le taux de recolonisation comme fonction de la connectivité x(c) = le taux d’extinction locale comme fonction de la connectivité
Maintenant r(c) doit être supérieur à x(c) pour que l’on ait un équilibre non nul (une métapopulation non en voie d’extinction).
Hypothèse 2 : le modèle simple suppose qu’une parcelle est immédiatement disponible pour la recolonisation après l’extinction d’une population locale, mais souvent l’extinction se produit parce que l'habitat est détruit et la recolonisation ne peut pas se produire jusqu'à ce que cette parcelle régénère. La proportion des parcelles disponibles pour la recolonisation n’est donc pas (1-P) mais (H-P), où (H) est la fraction du nombre de parcelles totales qui est régénérée. L'extinction locale est maintenant fonction d’événements stochastiques (démographiques et environnementaux) et de la destruction des parcelles.
On a alors : ^P = H - (e+d) / c (où d est le taux d’extinction en raison de la destruction des parcelles)
Connectivité et graphique de persistance d'une métapopulation
La survie d’une métapopulation dépend particulièrement de leur « seuil de persistance » liée à des paramètres comme la connectivité. La présence et la nature des cycles de cette métapopulation peut être représente par un graphe grâce à la théorie des graphes qui est ici pertinente.
Modèle de base
La métapopulation est constituée de n populations, contenant des individus d’une même espèce regroupés en m classes d’âge. Le vecteur représentant la population i est noté Ni (t) à la date t, et le j-ième coefficient de Ni (t) est le nombre d’individus appartenant à la j-ième classe d’âge à la date t. La métapopulation est représentée par la matrice m . n notée N(t), où la i-ième colonne représente la population i. La matrice de Leslie associée au système est L, telle que : N(t+1) = L.N(t). On note pk, la probabilité de survie d’un individu d’âge k-1 jusqu’à l’âge k. fk est le taux de fécondité de la classe k, alors que _ est la proportion de jeunes de la population qui est « auto-recrutée » avec succès après la phase de dispersion. On peut noter alors :
Cette matrice peut être vue comme la combinaison linéaire d’une matrice « de survie » P et d’une matrice « de fécondité » F : L = P + σF avec:
Les matrices P et F peuvent être distinctes selon chaque population, et seront alors notées Pi et Fi. On note R, le "nombre de reproduction", représentant le nombre moyen de jeunes produits durant la vie d’un individu, défini par :
À partir de ces outils de base, on peut étudier les conditions de la persistance de la métapopulation.
Le modèle de n populations connectés
En créant une métapopulation, représentée par un graphe G dont les sommets sont les n populations, et les arêtes sont les flux de larves. Quelques hypothèses de travail sont proposées :
- les matrices de fertilité et de survie sont identiques pour toutes les populations ;
- la matrice de connectivité C est définie par Ci;j = proportion de jeunes produits en j qui sont recrutés avec succès par la population i ;
- sans hypothèse supplémentaire, χ = λC .R, où λC est le rayon spectral de C (soit sa plus grande valeur propre) ;
- les auteurs font l’hypothèse que le nombre de jeunes qui immigrent dans une population j est en moyenne une proportion α de leur population d’origine j.
On peut alors considérer G comme un graphe non-orienté non pondéré ; sa matrice d’adjacence A (aij = 1 s’il existe une voie de dispersion directe entre i et j, aii = 0 8 i) est donc symétrique réelle. En particulier, la matrice de connectivité s’écrit sous la forme : C = σI + αλA, où I est la matrice identité, et λA le rayon spectral de A. Dans ces conditions, le paramètre de persistance s’écrit : χ=(σ+αλA).R
On peut en tirer quelques conclusions immédiates et plutôt intuitives : si toutes les populations sont des « puits » (id est, ne peuvent pas se renouveler sans apport de larves extérieures : σR < 1), c’est la structure du réseau qui détermine la survie de la métapopulation, via le rayon spectral A. Une dispersion importante et efficace se traduit par un paramètre α élevé, et aide au maintien des effectifs.
On peut réaliser une étude de l’influence de la structure du réseau sur la persistance de la métapopulation.
Influence de la topologie du réseau
La répartition des liens est réalisée selon trois modalités principales : G peut être un graphe régulier, ou un graphe aléatoire homogène ou hétérogène.
Graphe régulier
Pour une topologie régulière, tous les sommets ont le même degré k (par exemple : n = 8, k = 2 pour un C8, Le rayon spectral vaut alors k, et on a χ= (σ + αk):R. Les auteurs envisagent le cas où α= σ : alors, l’autorecrutement devient faible devant l’importance de l’immigration, et le degré des sommets contrôle principalement la persistance de la métapopulation.
Graphe aléatoire
Les auteurs utilisent un modèle de graphes aléatoires dû à Erdos et Rényi. Dans ce modèle, il y a une probabilité p pour que deux sommets donnés soient reliés par une arête, ce qu’illustre la figure 2b. On obtient aisément le degré moyen des sommets : k = n:p. De plus, le rayon spectral de A est égal au degré moyen, d’où : χ = (σ + αk)R
Graphe hétérogène
On peut étendre ces résultats à tout graphe aléatoire, en quantifiant leur hétérogénéité. Pour ce faire, on peut utiliser la variable aléatoire k, dont les réalisations ki correspondent au degré de chaque sommet. Le carré du coefficient de variation de k, noté CV 2 et défini par CV 2 = V ar(ki)=k2, est choisi pour représenter l’hétérogénéité du réseau. Par exemple, le réseau présenté en figure 2c est fortement hétérogène (un sommet très connecté, et la plupart des autres non).

Le choix de cette mesure donne l’expression du paramètre de persistance : χ = [σ + αk(1 + CV 2)R]
Qualitativement, on peut interpréter cette formule de la façon suivante : la plus forte valeur propre de A dépend directement du degré du sommet le plus connecté, dmax. On peut s’attendre à ce que dmax soit de l’ordre de la moyenne + la variance divisée par la moyenne, soit k + V ar(ki)=k .χ
Plus G est hétérogène, plus la persistance est forte. Ce résultat, plutôt contre-intuitif, pourrait s’interpréter par la présence de quelques populations à fort nombre reproductif, et fort degré, dont les émigrants suffisent à maintenir toutes les populations qui leur sont connectées.
De plus l’intérêt de la dispersion est conditionné par l’existence de cycles.
Synthèse : cohérence de la population
Si une seule population est capable de s'accroître, alors toutes celles qui lui sont connectées, directement ou non, seront capables de survivre aussi. Plus le réseau de dispersion est fragmenté en sous-réseaux indépendants, moins cette propriété sera exploitée : les auteurs introduisent alors la notion de « cohérence » de la métapopulation. La cohérence recouvre la connexion à grande échelle des sous-réseaux. Elle permet par exemple d’amortir les effets des perturbations extérieures (notion de résilience en écologie), favorise la recolonisation des sites impactés... Une forte cohérence correspond donc à une mutualisation des risques sur l’ensemble de la métapopulation. Toutefois, si les évolutions temporelles des populations sont trop fortement corrélées, le risque d’extinction totale augmente. Une valeur critique de p, la probabilité qu’il existe une arête entre i et j, est souvent retenue pour l’émergence d’un composant cyclique d’une taille de l’ordre de n : p = 1/n.
Il était possible de trouver un paramètre pertinent, permettant d’évaluer correctement la survie d’une métapopulation. La définition de ce paramètre varie selon les cas : le nombre de populations, le degré moyen des sommets de G, la topologie du graphe, son hétérogénéité...
Ce travail montre la puissance de la modélisation et des mathématiques, mais aussi ses limites :
- si l’on veut appliquer ce modèle à une métapopulation réelle, il peut être délicat voire impossible d’évaluer certains paramètres de la modélisation ;
- le modèle repose nécessairement sur des hypothèses simplificatrices (le taux de dispersion est identique pour toute paire de populations connectées), et néglige les interactions inter-spécifiques ainsi que la capacité du milieu ;
- la persistance, si elle est un premier objectif, est souvent conditionnée par la survie d’un maximum de populations, pour des raisons de diversité génétique ; c’est alors la « cohérence du réseau » qui intervient. Cette cohérence est plus difficile à quantifier, bien que la taille du composant cyclique maximal en soit un indicateur intéressant.
Implication dans la gestion de l'environnement
Gestion et conservation
La gestion de la biodiversité est la discipline qui regroupe les différentes méthodes utilisées pour la sauvegarde de la diversité biologique. Il existe trois grandes approches : protection, conservation, et restauration.
C’est devenu, depuis quelques années, une préoccupation mondiale, à cause du nombre accru des extinctions d’espèces.
La conservation en biologie, qui étudie principalement les espèces rares, est très concernée par les fragmentations d’habitats et les populations isolées. La conservation peut être in-situ ou ex-situ, la première étant la plus idéale mais pas toujours possible. Dans les deux cas il convient de suivre les espèces à l’aide de modèles écologiques par exemple. La conservation dépend des caractéristiques sociales, économiques et des conditions écologiques de la région.
La métapopulation pour la gestion : intérêt majeur actuel
Le concept de metapopulation est important parce que les espèces qui forment des méta-population font face à des problèmes particuliers liés à l’impact environnemental et a des options de conservation qui peuvent être évaluées plus complètement, ou seulement, dans un contexte de metapopulation.
À ce jour, les nombreuses activités anthropiques ne laissent pas sans conséquence les habitats d’espèces. En effet, les constructions de routes, les déforestations, les ponts reliant une île à un continent, etc. sont à l’origine de fragmentation ou jointure entre différents milieux et populations résidentes. Ceci entraine une perturbation des dispersions d’individus. D’autres évènements, comme des introductions d’espèces volontaires ou non, perturbent les écosystèmes existants ; ceci peut aussi être causé par des activités non anthropiques comme les changements climatiques actuels qui sont à l’origine d’extinctions d’espèces mais aussi de déplacements de niches écologiques ), et de perturbation de cycles saisonniers.
Les modèles en métapopulation permettent de répondre à certaines questions comme : les désavantages de corridors, les bénéfices des populations puits, l’optimal pour la réintroduction, l’avantage entre la réduction d’extinctions contre l’augmentation des colonisations.
Les options de conservation pour les espèces qui existent dans les métapopulations incluent ceux qui visent à augmenter la taille ou la persistance de différentes populations, aussi bien que ceux qui visent à bénéficier le métapopulation. Ainsi, grâce aux modèles vus précédemment, on peut influer sur les différents paramètres connus pour arriver à de bons résultats de gestion. Ainsi, par exemple, en conservation la mise en place de corridors écologiques peuvent apporter des immigrants, ce qui permettrait l'augmentation de la probabilité de colonisation (c) dans le modèle plus réaliste de Levins et la persistance des métapopulations bien qu'on ait des risques d'apporter aussi des agents pathogènes, prédateurs, etc., ce qui augmenteraient l’extinction (e).
Quels sont les avantages du modèle de métapopulation ?
L’étude d’une population peut être faite à l’aide de modèles de métapopulation. En effet, une population est dynamique et sa dynamique dépend aussi des populations avoisinantes. La métapopulation considère une population en tant que dynamique avec l’étude des dispersions. L’approche par la métapopulation permet d’évaluer la persistance des populations dans un état naturel, ou bien à la suite d'une perte ou gain d'habitat, une fragmentation, ainsi que des problèmes générés à la suite d'impacts environnementaux que rencontrent les populations… La métapopulation inclut les processus de formation de patch, de division, les évènements de fusionnement d’habitats, et les troubles. Dans de nombreuses études ces modèles sont grandement utilisés dans un premier temps pour suivre l’évolution de la population, et dans un second temps envisager une intervention là où ce sera le plus efficace pour son maintien.
Cas d’applications
Voici quelques exemples de ce que les modèles de métapopulations nous permettent de faire en ce qui concerne la gestion. À travers ces exemples, nous verrons en quoi les métapopulations nous aident lors de la prise de décision pour la gestion.
La conception de réserves en conservation
La conception de réserves en conservation est un exemple de ce que les modèles de métapopulations nous permettent de réaliser.
À travers ces modèles, le but va être de maximiser la chance de survies des espèces. Cet objectif est atteint par la prédiction et l’observation des plus hauts taux d’extinction généralement dans les plus petites populations, et les plus faibles probabilités de sauvetage par des immigrations dans des patchs plus isolés.
Ainsi, les connaissances permettent d’orienter nos choix. Par exemple, savoir que plusieurs petites populations peuvent présenter un risque d'extinction inférieur à une large population si le taux de dispersion est suffisamment élevée et le degré de corrélation spatiale du milieu est suffisamment faible, peut orienter la prise de décision. Il faut noter que les petites populations, comparées aux plus grandes, sont elles aussi vulnérables, et par exemple le seront d’autant plus à la stochasticité démographique, une plus haute mortalité de dispersant et l'effet bordure.
Autres cas d’applications pour la gestion
Les modèles de métapopulation permettent d’aider à choisir le type l’intervention pour une conservation optimale des espèces étudiées. Par exemple en ensemençant des graines, ce qui a été le cas pour Zostera marina à la suite d'un épisode catastrophique qui a causé de nombreuses pertes. Ainsi, l’effectif de la population a pu être rapidement restauré.
Les modèles de métapopulations sont aussi intéressants pour prédire des changements liés aux variations climatiques. Ainsi, l’utilisation de ces modèles a permis de faire des prédictions sur les effets des changements sur les papillons. Les papillons sont un cas d’études fréquents en dynamique des métapopulations car ils font les frais de l’activité humaine. Que ce soit à travers l’agriculture intensive qui dégrade les habitats naturels des papillons, ou l’urbanisation qui fragmente leur habitat, ou encore les changements climatiques liés aux activités anthropiques comme le réchauffement climatique ; les papillons voient leur nombre d’espèces diminuer catastrophiquement. D’où la nécessité de ces études de métapopulation pour la conservation. De la même manière, les amphibiens sont aussi très étudiés car eux aussi font les frais de l’activité humaine. Le déclin des populations d'amphibiens fait de ces espèces des espèces menacées d’extinction.
Un autre exemple est la relation proie-prédateur entre un charançon et une plante en voie d’extinction (). Ce système est un exemple d'une métapopulation consommateur-ressource avec une extinction locale déterministe en raison de la surexploitation des patchs de ressources locales, et montre comment on peut préserver cette espèce. Notamment en maintenant ou améliorant l’hétérogénéité spatiale du système en augmentant par exemple le nombre et la taille des patches.
Limites de l’utilisation des modèles de dynamique des métapopulations
Une limite des modèles de métapopulations en gestion implique le fait qu’on se focalise sur une seule espèce, alors que bien souvent la gestion de la conservation notamment se concentre sur des communautés. Ainsi, les taux de survie et de fécondité dépendent souvent de la compétition à l’intérieur d’un niveau trophique et/ou de la prédation à travers des niveaux trophiques supérieurs.
D’autres limites, liées aux conditions d’expérimentation cette fois ci, peuvent être citées. Notamment pour les prédictions, l’échelle de temps sur laquelle on va récolter les données va être un désavantage lors de prédictions. Ainsi, dans le cas d’une réintroduction d’une espèce menacée qu’est la cicindèle (Cicindela ohlone), le temps de collection des données relatives à la population n’étant pas assez grand, on ne peut pas prévoir avec certitude si la population va fluctuer ou non.
Ces problèmes de prédictions sont intrinsèquement liés aux problèmes de stochasticités environnementales et démographiques.
Échelle de temps, mais aussi échelle spatiale qui, si elle est trop grossière, tend à décrire de façon moins précise les métapopulations. Elles peuvent masquer, par exemple, des microrefuges dans l’habitat où le climat peut être stable qui agit en contre force d’une possible stochasticité environnementale due au climat.
Notes et références
- Burke, V. J., J. L. Greene et J. W. Gibbons. 1995. The effect of sample size and study duration on metapopulation estimates for Slider Turtles (Trachemys scripta). Herpetologica 51(4): 451-456
- Jan-Bernard Bouzillé, Gestion des habitats naturels et biodiversité, Lavoisier, (lire en ligne), p. 129.
Voir aussi
Bibliographie
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- (en) Hanski, I. Metapopulation Ecology Oxford University Press. 1999. (ISBN 0-19-854065-5)
- (en) Huffaker, C.B. 1958. Experimental Studies on Predation: Dispersion factors and predator-prey oscillations. Hilgardia. 27: 343, p. 83
- (en) Fahrig, L. 2003. Effects of Habitat Fragmentation on Biodiversity. Annual Review of ecology, evolution, and systematics. 34:1, p. 487.
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Articles connexes
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- Réseau trophique
- Réseau écologique
- Dynamique des populations
- Écologie du paysage
- Écologie des populations
- Biologie des populations
- Théories de la dispersion des individus
Liens externes
- Serge Planes, Évolution de la dispersion en milieu fragmenté. CNRS. Lire le document
- Le Groupe de recherche en métapopulations de l'université d'Helsinki.
- (en) Metapopulation models
- Portail de l’écologie
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En ecologie le concept de metapopulation designe un ensemble de populations d individus d une meme espece separees spatialement ou temporellement mais interconnectees par la dispersion Ces populations occupent des parcelles d habitat de qualite variable et a tout moment certaines parcelles peuvent etre disponibles et inoccupees La zone intermediaire appelee la matrice de l habitat est vue comme inutilisable mais peut etre traversee Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Les informations de sections entieres de cet article sont etayees par un nombre insuffisant de references et de sources de qualite Cette page en l etat actuel comporte un travail inedit ou des declarations non verifiees avril 2019 Origine du conceptCe concept est apparu pour la premiere fois dans la litterature ecologique en 1969 Il fut formule par le mathematicien Richard Levins a la suite de ses travaux sur un modele de dynamique de populations d insectes nuisibles a l agriculture ref necessaire Par la suite de nombreux ecologues reprirent et approfondirent ce concept notamment pour l etude de populations soumises a la fragmentation ecopaysagere en l adaptant aussi bien a la vie marine que microbienne tel l ecologiste finlandais Ilkka Hanski Caracterisation d une metapopulationSur son aire de distribution sauf au tout debut de l apparition d une espece nouvelle chaque metapopulation voit sa distribution discontinuer par cause de fragmentation geographique ou ecopaysagere L importance spatiale de l aire etudiee et la duree de l etude ont une grande importance pour l etude des metapopulations tout particulierement pour des especes a longue duree de vie et a faible taux de reproduction Importance des metapopulationsLa persistance d une population depend des interactions specifiques des caracteristiques ecopaysageres dont heterogeneite spatiale et connectivite notamment via des ecotones ou au contraire fragmentation ecologique des phenomenes de stochasticite demographique et environnementale ou encore des problemes de types ecotoxicologique L etude de ces differents facteurs de viabilite releve notamment de la biologie de la conservation et de l evaluation environnementale Au sein d une metapopulation la population d un patch d habitat peut s eteindre Ce dernier peut ensuite etre recolonise a la suite de la dispersion d individus d autres patchs La metapopulation dans son ensemble peut alors etre stable meme si certaines parties fluctuent Sa persistance depend donc d un equilibre stochastique entre les extinctions locales et la recolonisation de patchs vacants Cependant l isolement et l eloignement progressif des habitats peuvent entrainer l extinction de populations et de la metapopulation Aujourd hui de nouvelles methodes de gestion du vivant ont vu le jour afin de prendre en compte la dynamique des metapopulations dans la conservation des especes corridors ecologiques reserves naturelles ecoducs ref necessaire Historique du conceptLes premieres experiences sur les interactions proies predateurs et l heterogeneite spatiale menees par Gause 1930 puis par Huffaker 1958 ont permis l emergence du concept de metapopulation ref necessaire Gause avait dans un premier temps constate que les populations de predateurs et de proies etaient vouees a s eteindre independamment de leur taille initiale Il n avait alors pas verifie les equations de Lotka Volterra qui predisaient des oscillations de populations de proie predateur au fil du temps Cependant en introduisant des refuges pour la population de proies et l immigration dans le modele les cycles de population representaient avec precision ces oscillations L experience de Huffaker sur les interactions proies predateurs 1958 Les experiences de Huffaker ont ensuite elargi celles de Gause en examinant la facon dont la dispersion et l heterogeneite spatiale pouvaient conduire a des oscillations predateur proie Il a ainsi tente de demontrer que les refuges n etaient pas necessaires au maintien de populations de proies Il pensait plutot que l heterogeneite spatiale et ses differents effets sur la capacite de dispersion de l espece etaient ce qui permettait de creer un refuge par le deplacement de la population de proies En effet en creant un systeme inegal facilitant la dispersion de proies par rapport a celle de leurs predateurs Huffaker est parvenu a un systeme de dynamique predateur proie a trois cycles de fluctuation de la population Meme si le terme metapopulation n avait pas encore ete invente les facteurs environnementaux heterogeneite spatiale et de l habitat decriront plus tard les conditions d une metapopulation relative a la facon dont les groupes de populations spatialement separes interagissent les uns avec les autres On sait aujourd hui que la dynamique des systemes proie predateur dans les metapopulations est influencee par les relations spatiales et les modes d organisation des mouvements A l echelle du patch de proie individuelle d une metapopulation la rencontre des proies avec un predateur signifie le plus souvent l extinction locale de cette population A l echelle regionale cependant les systemes proies predateurs persistent car les modes d organisation de la dispersion des 2 especes dans une heterogeneite d habitats creent une mosaique d extinctions et de recolonisation entre les patchs d habitat McLaughlin amp Roughgarden 1993 Theorie de la biogeographie insulaire MacArthur et Wilson 1967 La theorie de la biogeographie insulaire a ete proposee par Robert MacArthur et Edward Osborne Wilson en 1967 Si la richesse specifique d une ile est a surface et region equivalente toujours inferieure a celle d un continent les dynamiques des populations insulaires restaient encore largement meconnues des ecologues Cette theorie a par la suite ete etendue aux ecosystemes continentaux complexes ou l on peut associer des ilots a des parcelles d habitats isolees MacArthur et Wilson decrivirent un systeme de dynamique resultant du taux de migration d individus continentaux et du taux d extinction des especes et ou les parametres influencant les richesses specifiques insulaires etaient la surface des iles et l eloignement au continent En effet ils avaient constate que si le taux d immigration etait trop faible une dynamique locale insulaire ne pouvait etre stable a cause d evenements stochastiques risquant d entrainer l extinction de la population mortalites inherentes a l environnement la predation les interactions competitives Afin d illustrer leurs theories d exemples empiriques ils ont alors compare leur modele predictif avec l evolution de la richesse specifique du Krakatoa L explosion du volcan en 1883 avait detruit toute forme de vie sur l ile Le suivi de la recolonisation de l ile leur a permis d observer une forte concordance des resultats avec leur theorie L un des meilleurs exemples illustrant la theorie de MacArthur et Wilson est une etude menee en Floride vers la fin des annees 1960 par Simberloff et Wilson Ils ont realise un inventaire complet des arthropodes vivant sur quelques ilots de mangroves et les ont ensuite extermines par fumigation Cette etude a permis de developper le concept de nombre d espece a l equilibre et de verifier l influence de la taille des iles et de leur distance par rapport a l ecosysteme source sur leur colonisation Les resultats de cette etude montrent que la recolonisation est tres rapide car apres 200 jours le nombre d especes des 4 iles se stabilise a des valeurs semblables a celles relevees avant la defaunation Ce reequilibrage final est du au reajustement de la niche ecologique des especes par la mise en jeu d interactions interspecifiques Recuperation des taxocenoses d Arthropodes apres une extinction dans les iles en Floride Naissance du terme Richard Levins 1969 Le fondement du concept de metapopulation revient a Richard Levins en 1969 qui compare la metapopulation a un ensemble de populations locales instables habitant des parcelles d habitat discretes Selon ses propres mots il s agit d une population de populations ModelisationDifferentes approches permettent de caracteriser les metapopulations L approche classique que l on dit spatialement implicite ou les individus ont la meme probabilite d aller dans un patch d habitat que dans un autre Le modele de Levins est spatialement implicite L approche spatialement explicite dans laquelle ce sont cette fois les patchs d habitats les plus proches qui sont le plus susceptibles d echanger des individus Ces modeles sont directement applicables pour la gestion car ils prennent en compte le fait que la diminution d une metapopulation est d autant plus rapide que la dispersion est limitee dans l espace Il existe enfin des modeles ou il y a une variation continue de l habitat sans patchs et qui servent a etudier la facon dont ces patchs emergent en reponse a la dispersion Les differents types de metapopulations Les differents types de metapopulations Modele classique de la metapopulation R Levins C est un vaste reseau de petites parcelles similaires occupees en noir ou inoccupees en blanc avec des dynamiques locales qui se produisent a une echelle de temps beaucoup plus rapide que la dynamique de la metapopulation entiere Ce modele est parfois utilise pour decrire un systeme dans lequel toutes les populations locales ont un risque eleve d extinction Il est aussi appele patch occupancy model Modele ile continent MacArthur et Wilson Comme vu precedemment ce modele caracterise un ensemble de parcelles d habitat situees a distance d une tres grande parcelle d habitat ou la population locale ne va jamais s eteindre et qui sert de source aux plus petites Source puits Pulliam Le modele source puits de dynamique des metapopulations prend en compte les differences dans la qualite des parcelles d habitat Dans les parcelles sources ou les ressources sont abondantes les individus produisent plus de descendants que necessaire pour les remplacer croissance positive de la population Le surplus de progeniture est disperse vers d autres parcelles exportations nettes Dans les parcelles puits ou les ressources sont rares les populations sont maintenues par l immigration d individus importateurs nets et les taux de croissance sont negatifs sans immigration Le modele de dynamique source puits developpe par Pulliam est appele modele BIDE rates Il soutient que l equilibre de chaque patch sera atteint si B naissance I immigration D mort E emigration 0 Soit pour la metapopulation lorsque la somme est egale a 0 Il definit donc a l equilibre qu un patch sera source si b gt d et e gt i et qu un autre sera puits si d gt b et i gt e Pulliam considere dans ce modele la variabilite de l habitat Metapopulation de non equilibre C est un systeme dans lequel les taux d extinction a long terme depassent la colonisation ou vice versa Un cas extreme est celui ou l isolement des populations est si grand que la dispersion et donc recolonisation est exclue Cas intermediaire Un cas intermediaire constitue un melange des modeles ile continent source puits et de non equilibre Modelisation de l approche classique spatialement implicite de Levins Levins suppose que tous les habitats potentiels d une metapopulation ne sont jamais tous occupes Il y a toujours des patchs inoccupes qui seront recolonises ainsi que des patchs occupes ou les populations vont disparaitre La difference avec le modele de l equilibre dynamique de Mac Arthur et Wilson est que la colonisation ne se fait plus de maniere constante a partir d une source continue mais a partir de plusieurs patchs deja occupes Son modele est fonde sur 4 hypotheses L habitat convenable est fait de patchs identiques distincts ou la population locale produit des dispersants Toutes les populations locales ont le meme risque d extinction Si ce cas n est pas verifie la persistance de la metapopulation dependrait simplement de la persistance de la plus grande population et la metapopulation consideree serait de type continent ile L isolement des patchs ne peut pas empecher leur recolonisation sans laquelle la metapopulation serait dans un etat de non equilibre et en danger d extinction L espace est implicite dans ce modele il n existe pas de structuration spatiale des patchs et les individus ont une probabilite identique de disperser dans chacun d eux Les dynamiques des populations locales ne sont pas totalement synchrones Autrement la persistance de la metapopulation dependrait uniquement de la persistance de la population au plus petit risque d extinction Le nombre d habitats occupes par l espece au sein de la metapopulation P est donne par la resolution de l equation differentielle dP dT cP 1 P eP La colonisation s exprime par le produit de la probabilite de coloniser un patch inoccupe c et du nombre de sites inoccupes 1 p pondere par le nombre de sites occupes p L extinction s exprime par le produit de la probabilite qu un patch occupe devienne disponible e et du nombre de sites occupes p Les equilibres de l equation Lorsque dP dT 0 le taux de gain de nouveaux habitats est egal au taux de perte cp 1 p ep 0 D ou P 0 equilibre trivial ou P 1 e c equilibre stable Donc selon le modele de Levins le nombre de sites occupes a l equilibre p est positif si le taux d extinction est inferieur au taux de colonisation c gt e Taux de changement de la proportion d habitat occupe avec p l optimum de taux de changement Taux de changement de la proportion d habitat occupe avec p l optimum de taux de changement Des predictions sont apportees a ce modele la proportion de parcelles occupees augmente avec la surface des parcelles puisque le taux d extinction diminue a mesure que la taille des parcelles augmente mais elle augmente aussi a mesure que la distance entre les parcelles se reduit puisque le taux de colonisation augmente Addition de realisme dans le modele de Levins Plusieurs hypotheses permettent l ajout de realisme dans le modele de Levins Lier la migration et les extinctions locales Comptabilisation de la destruction des habitats c est a dire le nombre reel de patchs disponibles pour la recolonisation Hypothese 1 la colonisation c et l extinction e sont supposes independants par Levins mais ces deux parametres sont probablement lies les corridors peuvent apporter des immigrants ce qui permettrait l augmentation de c mais peuvent aussi apporter des agents pathogenes predateurs etc ce qui augmenteraient l extinction e la modelisation de cet ajustement montre que l extinction de la metapopulation augmente si les effets negatifs de la connectivite contrebalancent les effets positifs Hess GR 1996 La nouvelle equation serait alors dP dt r c p 1 p x c P et p 1 x c r c ec r c le taux de recolonisation comme fonction de la connectivite x c le taux d extinction locale comme fonction de la connectivite Maintenant r c doit etre superieur a x c pour que l on ait un equilibre non nul une metapopulation non en voie d extinction Hypothese 2 le modele simple suppose qu une parcelle est immediatement disponible pour la recolonisation apres l extinction d une population locale mais souvent l extinction se produit parce quel habitat est detruit et la recolonisation ne peut pas se produire jusqu a ce que cette parcelle regenere La proportion des parcelles disponibles pour la recolonisation n est donc pas 1 P mais H P ou H est la fraction du nombre de parcelles totales qui est regeneree L extinction locale est maintenant fonction d evenements stochastiques demographiques et environnementaux et de la destruction des parcelles On a alors P H e d c ou d est le taux d extinction en raison de la destruction des parcelles Connectivite et graphique de persistance d une metapopulationLa survie d une metapopulation depend particulierement de leur seuil de persistance liee a des parametres comme la connectivite La presence et la nature des cycles de cette metapopulation peut etre represente par un graphe grace a la theorie des graphes qui est ici pertinente Modele de base La metapopulation est constituee de n populations contenant des individus d une meme espece regroupes en m classes d age Le vecteur representant la population i est note Ni t a la date t et le j ieme coefficient de Ni t est le nombre d individus appartenant a la j ieme classe d age a la date t La metapopulation est representee par la matrice m n notee N t ou la i ieme colonne represente la population i La matrice de Leslie associee au systeme est L telle que N t 1 L N t On note pk la probabilite de survie d un individu d age k 1 jusqu a l age k fk est le taux de fecondite de la classe k alors que est la proportion de jeunes de la population qui est auto recrutee avec succes apres la phase de dispersion On peut noter alors L sf1sf2sf3 sfmp100 00p20 0 0 pm 10 displaystyle L begin pmatrix sigma f 1 amp sigma f 2 amp sigma f 3 amp dots amp sigma f m p 1 amp 0 amp 0 amp dots amp 0 0 amp p 2 amp 0 amp dots amp 0 dots amp dots amp dots amp dots amp dots 0 amp dots amp dots amp p m 1 amp 0 end pmatrix Cette matrice peut etre vue comme la combinaison lineaire d une matrice de survie P et d une matrice de fecondite F L P sF avec P 000 0p100 00p20 0 0 pm 10 et F f1f2f3 fm000 0000 0 0 00 displaystyle P begin pmatrix 0 amp 0 amp 0 amp dots amp 0 p 1 amp 0 amp 0 amp dots amp 0 0 amp p 2 amp 0 amp dots amp 0 dots amp dots amp dots amp dots amp dots 0 amp dots amp dots amp p m 1 amp 0 end pmatrix text et F begin pmatrix f 1 amp f 2 amp f 3 amp dots amp f m 0 amp 0 amp 0 amp dots amp 0 0 amp 0 amp 0 amp dots amp 0 dots amp dots amp dots amp dots amp dots 0 amp dots amp dots amp 0 amp 0 end pmatrix Les matrices P et F peuvent etre distinctes selon chaque population et seront alors notees Pi et Fi On note R le nombre de reproduction representant le nombre moyen de jeunes produits durant la vie d un individu defini par R k 1mfk l 0k 1pl displaystyle R sum k 1 m f k prod l 0 k 1 p l A partir de ces outils de base on peut etudier les conditions de la persistance de la metapopulation Le modele de n populations connectes En creant une metapopulation representee par un graphe G dont les sommets sont les n populations et les aretes sont les flux de larves Quelques hypotheses de travail sont proposees les matrices de fertilite et de survie sont identiques pour toutes les populations la matrice de connectivite C est definie par Ci j proportion de jeunes produits en j qui sont recrutes avec succes par la population i sans hypothese supplementaire x lC R ou lC est le rayon spectral de C soit sa plus grande valeur propre les auteurs font l hypothese que le nombre de jeunes qui immigrent dans une population j est en moyenne une proportion a de leur population d origine j On peut alors considerer G comme un graphe non oriente non pondere sa matrice d adjacence A aij 1 s il existe une voie de dispersion directe entre i et j aii 0 8 i est donc symetrique reelle En particulier la matrice de connectivite s ecrit sous la forme C sI alA ou I est la matrice identite et lA le rayon spectral de A Dans ces conditions le parametre de persistance s ecrit x s alA R On peut en tirer quelques conclusions immediates et plutot intuitives si toutes les populations sont des puits id est ne peuvent pas se renouveler sans apport de larves exterieures sR lt 1 c est la structure du reseau qui determine la survie de la metapopulation via le rayon spectral A Une dispersion importante et efficace se traduit par un parametre a eleve et aide au maintien des effectifs On peut realiser une etude de l influence de la structure du reseau sur la persistance de la metapopulation Influence de la topologie du reseau La repartition des liens est realisee selon trois modalites principales G peut etre un graphe regulier ou un graphe aleatoire homogene ou heterogene Graphe regulier Pour une topologie reguliere tous les sommets ont le meme degre k par exemple n 8 k 2 pour un C8 Le rayon spectral vaut alors k et on a x s ak R Les auteurs envisagent le cas ou a s alors l autorecrutement devient faible devant l importance de l immigration et le degre des sommets controle principalement la persistance de la metapopulation Graphe aleatoire Les auteurs utilisent un modele de graphes aleatoires du a Erdos et Renyi Dans ce modele il y a une probabilite p pour que deux sommets donnes soient relies par une arete ce qu illustre la figure 2b On obtient aisement le degre moyen des sommets k n p De plus le rayon spectral de A est egal au degre moyen d ou x s ak R Graphe heterogene On peut etendre ces resultats a tout graphe aleatoire en quantifiant leur heterogeneite Pour ce faire on peut utiliser la variable aleatoire k dont les realisations ki correspondent au degre de chaque sommet Le carre du coefficient de variation de k note CV 2 et defini par CV 2 V ar ki k2 est choisi pour representer l heterogeneite du reseau Par exemple le reseau presente en figure 2c est fortement heterogene un sommet tres connecte et la plupart des autres non Trois grands types de topologie du reseau Regulier A Aleatoire B Heterogene C Le choix de cette mesure donne l expression du parametre de persistance x s ak 1 CV 2 R Qualitativement on peut interpreter cette formule de la facon suivante la plus forte valeur propre de A depend directement du degre du sommet le plus connecte dmax On peut s attendre a ce que dmax soit de l ordre de la moyenne la variance divisee par la moyenne soit k V ar ki k x Plus G est heterogene plus la persistance est forte Ce resultat plutot contre intuitif pourrait s interpreter par la presence de quelques populations a fort nombre reproductif et fort degre dont les emigrants suffisent a maintenir toutes les populations qui leur sont connectees De plus l interet de la dispersion est conditionne par l existence de cycles Synthese coherence de la population Si une seule population est capable de s accroitre alors toutes celles qui lui sont connectees directement ou non seront capables de survivre aussi Plus le reseau de dispersion est fragmente en sous reseaux independants moins cette propriete sera exploitee les auteurs introduisent alors la notion de coherence de la metapopulation La coherence recouvre la connexion a grande echelle des sous reseaux Elle permet par exemple d amortir les effets des perturbations exterieures notion de resilience en ecologie favorise la recolonisation des sites impactes Une forte coherence correspond donc a une mutualisation des risques sur l ensemble de la metapopulation Toutefois si les evolutions temporelles des populations sont trop fortement correlees le risque d extinction totale augmente Une valeur critique de p la probabilite qu il existe une arete entre i et j est souvent retenue pour l emergence d un composant cyclique d une taille de l ordre de n p 1 n Il etait possible de trouver un parametre pertinent permettant d evaluer correctement la survie d une metapopulation La definition de ce parametre varie selon les cas le nombre de populations le degre moyen des sommets de G la topologie du graphe son heterogeneite Ce travail montre la puissance de la modelisation et des mathematiques mais aussi ses limites si l on veut appliquer ce modele a une metapopulation reelle il peut etre delicat voire impossible d evaluer certains parametres de la modelisation le modele repose necessairement sur des hypotheses simplificatrices le taux de dispersion est identique pour toute paire de populations connectees et neglige les interactions inter specifiques ainsi que la capacite du milieu la persistance si elle est un premier objectif est souvent conditionnee par la survie d un maximum de populations pour des raisons de diversite genetique c est alors la coherence du reseau qui intervient Cette coherence est plus difficile a quantifier bien que la taille du composant cyclique maximal en soit un indicateur interessant Implication dans la gestion de l environnementGestion et conservation La gestion de la biodiversite est la discipline qui regroupe les differentes methodes utilisees pour la sauvegarde de la diversite biologique Il existe trois grandes approches protection conservation et restauration C est devenu depuis quelques annees une preoccupation mondiale a cause du nombre accru des extinctions d especes La conservation en biologie qui etudie principalement les especes rares est tres concernee par les fragmentations d habitats et les populations isolees La conservation peut etre in situ ou ex situ la premiere etant la plus ideale mais pas toujours possible Dans les deux cas il convient de suivre les especes a l aide de modeles ecologiques par exemple La conservation depend des caracteristiques sociales economiques et des conditions ecologiques de la region La metapopulation pour la gestion interet majeur actuel Le concept de metapopulation est important parce que les especes qui forment des meta population font face a des problemes particuliers lies a l impact environnemental et a des options de conservation qui peuvent etre evaluees plus completement ou seulement dans un contexte de metapopulation A ce jour les nombreuses activites anthropiques ne laissent pas sans consequence les habitats d especes En effet les constructions de routes les deforestations les ponts reliant une ile a un continent etc sont a l origine de fragmentation ou jointure entre differents milieux et populations residentes Ceci entraine une perturbation des dispersions d individus D autres evenements comme des introductions d especes volontaires ou non perturbent les ecosystemes existants ceci peut aussi etre cause par des activites non anthropiques comme les changements climatiques actuels qui sont a l origine d extinctions d especes mais aussi de deplacements de niches ecologiques et de perturbation de cycles saisonniers Les modeles en metapopulation permettent de repondre a certaines questions comme les desavantages de corridors les benefices des populations puits l optimal pour la reintroduction l avantage entre la reduction d extinctions contre l augmentation des colonisations Les options de conservation pour les especes qui existent dans les metapopulations incluent ceux qui visent a augmenter la taille ou la persistance de differentes populations aussi bien que ceux qui visent a beneficier le metapopulation Ainsi grace aux modeles vus precedemment on peut influer sur les differents parametres connus pour arriver a de bons resultats de gestion Ainsi par exemple en conservation la mise en place de corridors ecologiques peuvent apporter des immigrants ce qui permettrait l augmentation de la probabilite de colonisation c dans le modele plus realiste de Levins et la persistance des metapopulations bien qu on ait des risques d apporter aussi des agents pathogenes predateurs etc ce qui augmenteraient l extinction e Quels sont les avantages du modele de metapopulation L etude d une population peut etre faite a l aide de modeles de metapopulation En effet une population est dynamique et sa dynamique depend aussi des populations avoisinantes La metapopulation considere une population en tant que dynamique avec l etude des dispersions L approche par la metapopulation permet d evaluer la persistance des populations dans un etat naturel ou bien a la suite d une perte ou gain d habitat une fragmentation ainsi que des problemes generes a la suite d impacts environnementaux que rencontrent les populations La metapopulation inclut les processus de formation de patch de division les evenements de fusionnement d habitats et les troubles Dans de nombreuses etudes ces modeles sont grandement utilises dans un premier temps pour suivre l evolution de la population et dans un second temps envisager une intervention la ou ce sera le plus efficace pour son maintien Cas d applications Voici quelques exemples de ce que les modeles de metapopulations nous permettent de faire en ce qui concerne la gestion A travers ces exemples nous verrons en quoi les metapopulations nous aident lors de la prise de decision pour la gestion La conception de reserves en conservation La conception de reserves en conservation est un exemple de ce que les modeles de metapopulations nous permettent de realiser A travers ces modeles le but va etre de maximiser la chance de survies des especes Cet objectif est atteint par la prediction et l observation des plus hauts taux d extinction generalement dans les plus petites populations et les plus faibles probabilites de sauvetage par des immigrations dans des patchs plus isoles Ainsi les connaissances permettent d orienter nos choix Par exemple savoir que plusieurs petites populations peuvent presenter un risque d extinction inferieur a une large population si le taux de dispersion est suffisamment elevee et le degre de correlation spatiale du milieu est suffisamment faible peut orienter la prise de decision Il faut noter que les petites populations comparees aux plus grandes sont elles aussi vulnerables et par exemple le seront d autant plus a la stochasticite demographique une plus haute mortalite de dispersant et l effet bordure Autres cas d applications pour la gestion Les modeles de metapopulation permettent d aider a choisir le type l intervention pour une conservation optimale des especes etudiees Par exemple en ensemencant des graines ce qui a ete le cas pour Zostera marina a la suite d un episode catastrophique qui a cause de nombreuses pertes Ainsi l effectif de la population a pu etre rapidement restaure Les modeles de metapopulations sont aussi interessants pour predire des changements lies aux variations climatiques Ainsi l utilisation de ces modeles a permis de faire des predictions sur les effets des changements sur les papillons Les papillons sont un cas d etudes frequents en dynamique des metapopulations car ils font les frais de l activite humaine Que ce soit a travers l agriculture intensive qui degrade les habitats naturels des papillons ou l urbanisation qui fragmente leur habitat ou encore les changements climatiques lies aux activites anthropiques comme le rechauffement climatique les papillons voient leur nombre d especes diminuer catastrophiquement D ou la necessite de ces etudes de metapopulation pour la conservation De la meme maniere les amphibiens sont aussi tres etudies car eux aussi font les frais de l activite humaine Le declin des populations d amphibiens fait de ces especes des especes menacees d extinction Un autre exemple est la relation proie predateur entre un charancon et une plante en voie d extinction Ce systeme est un exemple d une metapopulation consommateur ressource avec une extinction locale deterministe en raison de la surexploitation des patchs de ressources locales et montre comment on peut preserver cette espece Notamment en maintenant ou ameliorant l heterogeneite spatiale du systeme en augmentant par exemple le nombre et la taille des patches Limites de l utilisation des modeles de dynamique des metapopulations Une limite des modeles de metapopulations en gestion implique le fait qu on se focalise sur une seule espece alors que bien souvent la gestion de la conservation notamment se concentre sur des communautes Ainsi les taux de survie et de fecondite dependent souvent de la competition a l interieur d un niveau trophique et ou de la predation a travers des niveaux trophiques superieurs D autres limites liees aux conditions d experimentation cette fois ci peuvent etre citees Notamment pour les predictions l echelle de temps sur laquelle on va recolter les donnees va etre un desavantage lors de predictions Ainsi dans le cas d une reintroduction d une espece menacee qu est la cicindele Cicindela ohlone le temps de collection des donnees relatives a la population n etant pas assez grand on ne peut pas prevoir avec certitude si la population va fluctuer ou non Ces problemes de predictions sont intrinsequement lies aux problemes de stochasticites environnementales et demographiques Echelle de temps mais aussi echelle spatiale qui si elle est trop grossiere tend a decrire de facon moins precise les metapopulations Elles peuvent masquer par exemple des microrefuges dans l habitat ou le climat peut etre stable qui agit en contre force d une possible stochasticite environnementale due au climat Notes et referencesBurke V J J L Greene et J W Gibbons 1995 The effect of sample size and study duration on metapopulation estimates for Slider Turtles Trachemys scripta Herpetologica 51 4 451 456 Jan Bernard Bouzille Gestion des habitats naturels et biodiversite Lavoisier 2007 lire en ligne p 129 Voir aussiBibliographie en Drechsler Martin Predicting metapopulation lifetime from macroscopic network properties Mathematical Biosciences volume 218 Issue 1 mars 2009 pages 59 71 Resume en Hanski I Metapopulation Ecology Oxford University Press 1999 ISBN 0 19 854065 5 en Huffaker C B 1958 Experimental Studies on Predation Dispersion factors and predator prey oscillations Hilgardia 27 343 p 83 en Fahrig L 2003 Effects of Habitat Fragmentation on 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