Azərbaycan  AzərbaycanБеларусь  БеларусьDanmark  DanmarkDeutschland  DeutschlandUnited States  United StatesEspaña  EspañaFrance  FranceIndonesia  IndonesiaItalia  ItaliaҚазақстан  ҚазақстанLietuva  LietuvaРоссия  Россияශ්‍රී ලංකාව  ශ්‍රී ලංකාවประเทศไทย  ประเทศไทยTürkiyə  TürkiyəУкраина  Украина
Soutien
www.aawiki.fr-fr.nina.az
  • Maison

L utilitarisme est un principe éthique qui prescrit d agir de manière à maximiser le bien être collectif entendu comme l

Utilitarisme

  • Page d'accueil
  • Utilitarisme
Utilitarisme
www.aawiki.fr-fr.nina.azhttps://www.aawiki.fr-fr.nina.az

L’utilitarisme est un principe éthique qui prescrit d'agir de manière à maximiser le bien-être collectif, entendu comme la somme (ou la moyenne) du bien-être de l'ensemble des êtres affectés.

image
Portrait de Jeremy Bentham, par Henry William Pickersgill.
image
Portrait de John Stuart Mill, par George Frederic Watts.

On résume souvent l'utilitarisme par une maxime généralement attribuée à son premier théoricien, Jeremy Bentham : « le plus grand bonheur du plus grand nombre ». Cette formule met en évidence le fait que l'utilitarisme n'est ni l'égoïsme (le plus grand bonheur pour un seul individu, fût-ce aux dépens des autres), ni l'égalitarisme (même bonheur pour tous, dût-il être globalement faible) ; elle fait cependant apparaître deux objectifs distincts (nombre d'individus affectés ; niveau de bonheur de chacun d'entre eux) et qui ne sont généralement pas pleinement conciliables, tandis que l'utilitarisme n'a qu'un seul objectif : la quantité globale de bonheur.

L'égalité (ou justice) n'est pas un objectif en soi (elle peut cependant l'être en tant que facteur d'amélioration du bien-être global). Ainsi, une amélioration globale donnée du bien-être d'une population est préférée à toute amélioration globale moindre, même mieux répartie. On évitera ainsi tout gaspillage de bien-être, c'est-à-dire tout choix dont résulte un bien-être global inférieur au maximum possible.

L'utilitarisme est conséquentialiste, car il évalue une action (ou une règle) uniquement en fonction des conséquences escomptées. Elle appartient au spectre des doctrines eudémonistes, mais à l'opposé de l'égoïsme, puisque visant le bien-être de tous et non d'un seul. Plaçant la raison à la source de ses jugements moraux, elle se distingue de toute morale idéaliste ainsi que de toute morale déontologique telle que celle de Kant. L'utilitarisme se conçoit comme une éthique devant être appliquée tant aux décisions individuelles qu'aux décisions politiques, économiques, sociales ou judiciaires.

À cette doctrine, ou à certaines de ses invocations dans les champs politiques et économiques, s'opposent les anti-utilitaristes (par exemple le MAUSS) qui perçoivent dans l'utilitarisme une hégémonie du modèle économique dominant et une approche purement instrumentale de l'action politique et des rapports sociaux.

Histoire

Bien qu'on puisse en voir des prémices dans l'Antiquité, l'utilitarisme n'est réellement mis en place qu'à la fin du XVIIIe siècle à la suite d'un héritage des Lumières et d'une profonde influence de l'empirisme anglais. Le père de cette philosophie est Jeremy Bentham (1748-1832), qui s'inspira notamment de Hume et Helvétius. La philosophie utilitariste hédoniste telle qu'elle fut formulée par Bentham fut le point de départ des nombreuses versions de l'utilitarisme qui se sont développées aux XIXe et XXe siècles. Ce fut aussi une rupture historique et progressiste prônant l'abandon de toute idée de droit naturel et de toute métaphysique englobante (aucune autorité suprême ne peut décréter ce qui est juste ou bon).

C'est toutefois grâce à l'apport de John Stuart Mill (1806-1873) que l'utilitarisme devint une philosophie élaborée capable d'aborder dans les détails les questions de politique, de législation, de justice, d'économie, mais aussi de liberté sexuelle, d'émancipation des femmes, etc. À la suite de Stuart Mill, Henry Sidgwick (1833-1900) fut le principal auteur de la systématisation de la doctrine utilitariste. Par la suite, de nombreux philosophes, généralement anglo-saxons, ont développé et enrichi la pensée utilitariste. Richard Mervyn Hare, Peter Singer, Richard Layard font partie des plus célèbres[réf. souhaitée].

Principes fondamentaux

Le principe d'utilité

Dans le premier chapitre de son ouvrage intitulé An Introduction to the Principles of Morals and Legislation (1780), Jeremy Bentham expose le concept central d'utilité de la manière suivante : « principe qui approuve ou désapprouve toute action en accord avec la tendance à augmenter ou à diminuer le bonheur de la partie dont l'intérêt est en question. »

Selon les versions de l'utilitarisme, le principe d'utilité peut s'articuler autour des termes du bonheur (the Greatest Happiness Principle en anglais), mais aussi du bien-être (welfare) physique et matériel, moral ou intellectuel.

Il convient donc de ne pas réduire le concept d’« utilité » à son sens courant de « moyen en vue d'une fin immédiate donnée ». Le terme « utile » au sens utilitariste du terme désigne ce qui contribue à maximiser le bien-être d'une population. C'est en ce sens particulier qu'on peut parler du calcul de l'utilité d'un acte, ou qu'on peut comparer les utilités de différentes actions ou règles. Pour ce faire, les utilitaristes pèsent le pour et le contre d'une décision en estimant l'utilité associée.

Le conséquentialisme

Les conséquences d'une action sont la seule base permettant de juger de la moralité de l'action. L'intention ou les qualités morales de l'actant (personnages qui fait ou s'abstient de faire l'action) n'interviennent pas directement dans le calcul de la moralité d'une action. Il est donc indifférent que l'actant soit généreux, intéressé, ou machiavélique, ce sont les conséquences de leur action ou de leur acte, qui doivent être morales. Il y a ainsi une dissociation de la cause ou de l'origine de l'action, c'est-à-dire l'actant, et des conséquences de l'action. L'utilitarisme ne s'intéresse pas non plus au type d'action : économique, judiciaire, ou intellectuel, voire artistique ou culturel[réf. souhaitée]. Certains utilitaristes ne considèrent cela dit que les conséquences prévisibles.

Le principe d'agrégation

Ce qui est pris en compte dans le calcul est le solde net de bien-être de tous les individus affectés par l'action, indépendamment de la distribution de ce solde. Ce qui compte c'est la quantité globale de bien-être produit, quelle que soit la répartition de cette quantité. Suivant ce principe, il est tout à fait rationnel de voir le bien-être d'une minorité, se réduire afin d'augmenter le bien-être général. Cette possibilité d'équilibre, ou selon un sens négatif de « sacrifice », d'une minorité au profit de toute la population, est justifiée par l'idée de compensation suivante : l'insuffisance en quantité de bonheur d'une minorité est compensée par l'affluence en quantité de bonheur de la majorité. Si cette insuffisance est surcompensée, l'action est jugée moralement bonne. Cependant, s'il subsiste un déséquilibré significatif, l'action est jugée mauvaise, et donc immorale. Dès lors, cette idée de compensation ou d'équilibre devient un facteur essentiel pour le bien-être général dans une société. L'aspect dit « sacrificiel » est l'un des plus critiqués par les adversaires de l'utilitarisme. Cependant, l'utilitarisme s'oppose fondamentalement à l'égoïsme, poursuivant ainsi l'idée d'un juste milieu, comme exprimé par Aristote dans l'Éthique à Nicomaque[Interprétation personnelle ?].

Principe de maximisation

L'utilitarisme demande de maximiser le bien-être général. Maximiser le bien-être n'est pas facultatif, mais impératif. Il s'agit d'un devoir envers la société dans laquelle se déroule l'action, voire à l'égard de toute l'humanité[Interprétation personnelle ?].

L'impartialité et universalisme

Les plaisirs et souffrances ont la même importance, quel que soit l'individu qu'ils affectent. Le bien-être de chacun a le même poids dans le calcul du bien-être général. Ce principe qui est compatible avec la possibilité de sacrifice, affirme seulement que tous les individus valent autant dans le calcul. Il n'y a ni privilégié ni lésé a priori : le bonheur d'un roi ou d'un simple citoyen sont pris en compte de la même manière. L'aspect universaliste consiste en ce que l'évaluation du bien-être vaut indépendamment des cultures et des particularismes régionaux. Comme l'universalisme de Kant, l'utilitarisme a pour but de définir une morale valide universellement.

Le calcul utilitariste

L'un des traits importants de l'utilitarisme est son pragmatisme. La moralité d'un acte est « calculée » en fonction de ses effets, non des motifs qui le sous-tendent. Ce calcul prend en compte les conséquences de l'acte sur le bien-être du plus grand nombre. S'il suppose la possibilité pour l'actant de calculer les conséquences de ses actes et d'évaluer son impact sur le bien-être des autres d'un point de vue rationnel, il ne s'agit pas pour autant d'un calcul de la raison au sens kantien. En effet, chez Kant, c'est « l'autonomie de la volonté » qui fonde la morale et qui permet d'agir de façon désintéressée et donc hors de toute contingence pratique ou mesurable. Ainsi, l'impératif catégorique kantien qui fonde toute morale s'oppose à l'utilitarisme dans le sens où il ne peut être déterminé par les effets de l'action mais uniquement par la raison c'est-à-dire l'« idée de la volonté de tout être raisonnable conçue comme volonté instituant une législation universelle. » Dans la Critique de la raison pratique, Kant pense aussi l'action dans son caractère pragmatique et utile, mais non selon ses effets dans le réel mais leur conformité avec l'impératif de la raison.

L'utilitarisme peut inclure dans son calcul non seulement les agents moraux, mais aussi les patients moraux : tous les êtres capables d'éprouver du plaisir et de la peine, c’est-à-dire doués de sensibilité. Les animaux pourraient donc être inclus dans le calcul de la moralité. Le philosophe utilitariste Peter Singer se servira de cet aspect dans son opposition au spécisme.

Différentes versions de l'utilitarisme

Diverses variantes de l'utilitarisme de Jeremy Bentham ont émergé. L'utilitarisme de la règle met l'accent sur l'adoption de règles dont le respect par tous maximiserait l'utilité globale, même si dans certains cas particuliers, violer la règle produirait un meilleur résultat. Cette approche peut être vue comme complémentaire à l'utilitarisme de l'acte, qui juge chaque action selon ses conséquences, en fournissant des principes directeurs lorsque l'analyse au cas par cas est complexe. L'utilitarisme moyen s'intéresse au bonheur moyen plutôt que total, là où l'utilitarisme des préférences se détourne de la maximisation du bonheur pour maximiser des préférences des individus s'ils étaient plus rationnels et informés.

Utilitarisme hédoniste de Bentham

C'est Jeremy Bentham qui introduisit le vocable en 1781 et qui tira de ce principe les implications théoriques et pratiques les plus abouties. Le principe éthique à partir duquel il jugeait les comportements individuels ou publics était l'utilité sociale.

Le postulat de sa théorie utilitariste est que le bien éthique constitue une réalité constatable et démontrable. On peut le définir à partir des seules motivations élémentaires de la nature humaine : son penchant « naturel » à rechercher le bonheur, c'est-à-dire un maximum de plaisir et un minimum de souffrance. Ce principe est formulé ainsi par Bentham « La nature a placé l'humanité sous l'empire de deux maîtres, la peine et le plaisir. C'est à eux seuls qu'il appartient de nous indiquer ce que nous devons faire comme de déterminer ce que nous ferons. D'un côté, le critère du bien et du mal, de l'autre, la chaîne des causes et des effets sont attachés à leur trône. ».

L'utilitarisme benthamien, comme nombre de ses suivants, prétendait régler des problèmes sociaux très anciens :

  • quels principes guident les comportements des individus ;
  • quelles sont les tâches du gouvernement ;
  • comment les intérêts individuels peuvent être conciliés entre eux ;
  • comment les intérêts individuels s'accordent avec ceux de la communauté.

Le principe de l'antagonisme du plaisir et de la peine répond ainsi à l'ensemble de cette problématique. Bentham affirme qu'il ne peut y avoir de conflit entre l'intérêt de l'individu et celui de la communauté, car si l'un et l'autre fondent leur action sur l'« utilité », leurs intérêts seront identiques. Cette démarche joue sur tous les plans de la vie sociétale : religieux, économique, éducatif, dans l'administration, dans la justice ainsi que dans les relations internationales.

Il est important de signaler que Bentham considère l'animal comme partie prenante de la communauté. Son raisonnement est le suivant : « La question n'est pas : peuvent-ils raisonner ? Ni : peuvent-ils parler ? Mais : peuvent-ils souffrir ? ».

Utilitarisme indirect de John Stuart Mill

Fils de James Mill, filleul et disciple de Bentham, John Stuart Mill est le successeur immédiat de l'utilitarisme benthamien. Il s'en écarte toutefois en développant un utilitarisme indirect. Là où Bentham définit welfare (bien être) par le plaisir, Mill définit le welfare par le bonheur. Ce faisant, il s'écarte de l'utilitarisme hédoniste et propose un utilitarisme indirect. Le plaisir n'y est plus la fin de la moralité, il ne joue un rôle qu'indirectement, dans la mesure où il contribue à augmenter la somme de bonheur des individus concernés. On doit aussi à Mill la reconnaissance de la dimension qualitative des plaisirs. Contrairement à Bentham, qui ne hiérarchise pas les plaisirs et s'intéresse uniquement à la quantité de ceux-ci, John Stuart Mill défend une différence de qualité entre les plaisirs. On peut ainsi préférer une quantité moindre d'un plaisir de plus grande qualité à une quantité supérieure d'un plaisir de qualité plus médiocre.

Utilitarisme de l'acte et utilitarisme de la règle

Bien que la distinction stricte entre utilitarisme de l'acte et de la règle soit sujette à caution, une partie des critiques différencie ces deux tendances.

Les termes d'utilitarismes de l'acte ou de la règle renvoient au calcul des conséquences. Pour l'utilitarisme de l'acte, ce qui doit être pris en compte sont les conséquences de l'acte particulier que fait l'agent. Pour l'utilitarisme de la règle ce qui compte sont les conséquences de l'adoption d'une règle d'action.

La question du premier est « l'acte de sauver cette personne qui se noie, dans ce contexte précis, a-t-il des conséquences positives ? », celle du second « l'adoption de la règle « il faut sauver une personne qui est en train de se noyer » a-t-elle des conséquences positives ? ».

L'utilitarisme de l'acte est un contextualisme : il évalue toujours la moralité d'un acte unique, qui s'inscrit dans un contexte particulier. L'évaluation de la moralité de l'acte « après » l'effectuation de celui-ci est plus flagrante dans ce type d'utilitarisme qu'ailleurs. Avant de faire l'acte l'agent peut supposer des conséquences positives ; mais si les conséquences réelles s'avèrent négatives l'acte sera immoral. Cette vision de l'évaluation morale est opposée de façon classique à l'optique déontologique, qui propose des principes pour évaluer la moralité de l'action avant qu'elle ait lieu.

Du côté de l'utilitarisme de la règle il ne s'agit plus des conséquences particulières d'un acte unique qui sont prises en compte, mais des conséquences globales de l'adoption d'une règle. Les conséquences positives de l'adoption d'une règle justifient son adoption et le fait de suivre cette règle. On peut désormais faire appel à des maximes générales et évaluer la moralité de l'action avant de la réaliser. Peut-être que l'acte de sauver cette personne précise a des conséquences négatives (s'il s'agit d'un tyran), mais l'adoption de la règle « il faut sauver les personnes qui se noient » a des conséquences positives. Faute de savoir si l'acte particulier en question a bien des conséquences positives, il faut suivre la règle.

Aussi, ce type d'utilitarisme ne peut être confondu avec le principe d'universalisation kantien qui fonde l'universalité de la morale dans la raison et non dans la matière ou les effets de l'action.

L'une des raisons de douter de l'hétérogénéité de l'utilitarisme de l'acte et de la règle est que prises chacune indépendamment, ces doctrines semblent mener à des impasses. Ainsi de l'incalculabilité des conséquences pour l'utilitarisme de l'acte, ou du désintérêt pour les cas particuliers pour l'utilitarisme de la règle. Cette situation les rend peu soutenables prises comme strictement dissociées. De plus, selon Richard Mervyn Hare, l'utilitarisme de la règle se réduit à l'utilitarisme de l'acte s'il permet des règles arbitrairement spécifiques et contextuelles. On peut cependant les voir comme des tendances au sein de l'utilitarisme et ne pas les considérer comme totalement dissociables.

Similairement à la notion de règle utilitariste, des travaux ont cherché à incorporer la notion de vertu ou de motif au processus concret de prise de décision utilitariste.

Utilitarisme des préférences

image
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2024). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

L'utilitarisme hédoniste se donne pour objectif de maximiser le bien-être des individus, tandis que l'utilitarisme des préférences a pour objectif de maximiser la satisfaction des préférences des individus. Ne comptent que les préférences de l'individu qui le concernent lui-même. Il faut aussi qu'elles soient bien informées ; si dans mon verre de vin un poison a été introduit à mon insu, l'utilitariste des préférences se permettra de m'empêcher de le boire, car si j'étais bien informé ma préférence serait de ne pas le boire.

Cette forme d'utilitarisme, introduite par Richard Mervyn Hare et reprise par Peter Singer, a l'avantage d'éviter de déduire le prescriptif du descriptif : les préférences individuelles préétablies étant par nature déjà d'ordre prescriptif, l'éthique se ramène à une opération d'universalisation.

Un autre avantage est le respect qui en découle de l'autonomie individuelle : l'utilitarisme laisse l'individu libre du choix de ses propres préférences, sans lui imposer de devoir préférer la maximisation de son propre bonheur. À l'inverse, il peut sembler étrange de devoir respecter les préférences d'un individu qui veut se rendre malheureux.

C'est sur la base de l'utilitarisme des préférences que Peter Singer a (avant de devenir utilitariste hédoniste) accordé une importance plus grande à la préservation de la vie de certains êtres sensibles — ceux qui sont capables de former des projets pour leur avenir et donc de préférer rester en vie — qu'à celle d'autres — ceux qui n'ont pas cette capacité, et dont les préférences se résument à la recherche à court terme du plaisir et à l'évitement de la souffrance. Il apparaît ainsi moins grave de tuer une souris qu'un humain adulte, même s'il reste aussi grave de faire souffrir la première que le second, les deux ayant une préférence aussi forte pour ne pas souffrir. Cependant, certains êtres humains — les fœtus, les nouveau-nés, les handicapés mentaux profonds et les personnes séniles — ne possèdent pas ou plus la capacité à former des projets et à préférer continuer à vivre, ce qui les met dans cette perspective, sur le même plan, du point de vue du mal qu'il y a à les tuer, que beaucoup d'animaux non humains.

Les économistes Kenneth Arrow et Amartya Sen ont également travaillé à adapter l'utilitarisme des préférences à la théorie du choix social, explorant de façon systématique la logique de l'agrégation des préférences, les règles de vote, et en particulier le principe majoritaire. Notons que plus on s'éloigne de l'unanimité pour se rapprocher de la majorité simple, plus les problèmes de transitivités apparaissent au risque d'être confronté au paradoxe de Condorcet dans certains cas déjà notés par Condorcet.

Une version ordinale de l'utilitarisme des préférences a été développée au travers de la nouvelle économie du bien-être, notamment par Vilfredo Pareto. Elle est ordinale dans le sens où les préférences sont hiérarchisées plutôt que pondérées selon leur intensité. Elle est fondée sur la notion de Pareto-supériorité et d'optimum de Pareto : une option A est Pareto-supérieure à une option B si certaines personnes affectées préfèrent A à B et si aucune ne préfère B à A. Dans un ensemble d'options, une option est Pareto-optimale lorsque aucune autre option de cet ensemble ne lui est Pareto-supérieure. On peut reformuler en disant qu'une situation est optimale au sens de Pareto si l'on ne peut pas changer la situation sans détériorer la condition d'au moins un des agents impliqués.

Utilitarisme négatif

Article détaillé : Utilitarisme négatif.

Comme le souligne John Stuart Mill, il y a deux fins que la doctrine demande de poursuivre : la maximisation du bien-être et la minimisation de la souffrance.

L'utilitarisme négatif propose de poursuivre uniquement la seconde. Il implique de tenir compte du bien-être des individus seulement lorsque celui-ci est négatif, c'est-à-dire qu'il est un mal-être. Le but fondamental est de minimiser la souffrance ; le bonheur, par contre, ne compte pas, ou en tout cas pas sur la même balance. On pourra infliger (ou laisser subsister) une souffrance pour pouvoir en soulager une autre, plus grande ; mais on ne pourra le faire pour pouvoir créer un bonheur aussi grand soit-il.

Utilitarisme total et moyen

L'utilitarisme total, dont il est le plus souvent question, maximise la somme des niveaux de bien-être individuel. Mais ceci implique une conclusion répugnante aux yeux de Derek Parfit, à savoir le devoir d'accroître la population mondiale tant que le bien-être dont sont supposés jouir les individus supplémentaires dépasse la potentielle diminution nette de bien-être des autres individus causée par l'augmentation de la population.

L'utilitarisme moyen est une alternative qui vise à maximiser la moyenne des niveaux de bien-être. Derek Parfit souligne cependant que selon l'utilitarisme moyen, un monde composé d'un seul individu en extrême souffrance serait pire qu'un monde ayant en plus 1 million d'individus souffrant eux aussi mais légèrement moins.

Utilitarisme et déontologie

L'utilitarisme à deux niveaux développé par Hare repose sur la constatation du caractère artificiel de la dichotomie entre déontologisme et conséquentialisme. Les règles morales très générales, comme la règle de non-nuisance, sont la plupart du temps utiles et suffisantes pour vivre heureux en groupe en faisant les bons choix, mais, quand elles sont prises en défaut dans un cas particulier, il faut leur préférer le calcul des coûts et des bénéfices de telle action contre telle autre. L'utilitarisme de la règle et l'utilitarisme conséquentialiste du felicific calculus benthamien sont donc complémentaires et non opposés. Le premier posera par exemple le principe de non-nuisance et le deuxième permettra de le nuancer en hiérarchisant les nuisances grâce au calcul de leurs coûts respectifs.

Or, à y regarder de plus près, il ne s'agit en fait que d'un seul et même principe conséquentialiste. En effet, nous n'acceptons les règles morales que parce que leurs conséquences heureuses sont, en moyenne et jusqu'à plus ample informé, supérieures à leurs conséquences malheureuses. Mais, quand elles sont insuffisantes pour guider une action donnée, nous passons à l'examen plus précis des conséquences probables de cette action. On ne voit pas sinon quelle pourrait être l'utilité de règles morales très générales.

Aussi, l'opposition entre utilitarisme et déontologie (δέον, déon (« ce qui convient, ce qui est convenable ») avec le suffixe -logy (« -logie »)) est commune bien que non fondée puisque Bentham lui-même emploie la notion de déontologie comme « connaissance de ce qui est juste ou convenable. Ce terme est ici appliqué à la morale, c'est-à-dire, à cette partie du domaine des actions qui ne tombe pas sous l'empire de la législation publique. Comme art, c'est faire ce qu'il est convenable de faire ; comme science, c'est connaître ce qu'il convient de faire en toute occasion».

Ainsi, il s'oppose à l'idée d'« opinion publique » dans le sens où l'opinion n'est pas le bonheur, ce dernier restant lié au plaisir et non à la loi morale. La loi, dans le droit positif, est bien ce qui fonde le discours du prêtre, du moraliste, ou du politique, c'est-à-dire un ensemble d'injonctions visant à déterminer une action normale hors des contingences individuelles. Or nous dit Bentham, la « législation n'a que trop empiété sur un territoire qui ne lui appartient pas. Il ne lui est arrivé que trop souvent d'intervenir dans des actes où son intervention n'a produit que du mal ; et ce qui est pire, elle est intervenue dans les opinions, et spécialement dans les opinions religieuses où son intervention a été on ne peut plus pernicieuse. » Et en effet, toute sanction prise en tant que telle est une action qui entraîne d'abord de la peine, de la souffrance, de la douleur, et qui s'oppose à l'utilitarisme fondant l'action sur le bonheur.

« La base de la Déontologie, c'est donc le principe de l'utilité, c'est-à-dire, en d'autres termes, qu'une action est bonne ou mauvaise, digne ou indigne, qu'elle mérite l'approbation ou le blâme, en proportion de sa tendance à accroître ou à diminuer la somme du bonheur public. Et il serait inutile de chercher à prouver que la sanction publique, en tant que la question sera comprise, s'attachera à la ligne de conduite qui contribue le plus au bonheur public. »

Il est intéressant de noter que Bentham oppose Déontologie et morale publique et introduit l'expression « morale privée », considérée comme « la science du bonheur fondé sur des motifs extra-législatifs, tandis que la jurisprudence est la science par laquelle la loi est appliquée à la production du bonheur ».

Ici, alors même que l'utilitarisme s'oppose strictement à la pensée kantienne, on peut questionner si d'un point de vue déontologique, ils ne se retrouvent pas. Lorsque Kant interroge l'usage « privé » ou « public » de la raison dans Qu'est-ce que les Lumières ?, ce qui fonde l'expression publique de toute pensée est sa liberté et son universalité. Or chez Bentham, si ces deux notions ne relèvent pas des définitions kantiennes mais plutôt du plaisir et de la douleur ressentis par tous les hommes, l'expression d'une autorité nécessaire à la conduite de toute morale est commune aux deux auteurs dans le sens où elle doit partir d'une origine individuelle plutôt qu'une opinion commune, mais néanmoins paraître universelle et s'imposer à tous. Dans les deux cas, l'état de tutelle exercé par l'État est problématique puisqu'il exerce une répression individuelle.

Utilitarisme et économie

image
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (janvier 2014). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

On retrouve parmi les théoriciens de l'économie quelques disciples de l'utilitarisme, en particulier John Austin (qui n'est pas économiste), James Mill, Herbert Spencer (qui n'est pas économiste non plus) et John Stuart Mill qui ont marqué durablement l'histoire de la pensée économique.

Mais, contrairement à une idée répandue en France, l'utilitarisme n'a que peu de rapports avec la théorie économique et n'est en rien à la base de la théorie micro-économique du consommateur. Celle-ci est une théorie descriptive égoïste, et non pas une théorie normative utilitariste. Elle prétend qu'un individu essaie toujours d'obtenir le maximum de satisfaction de sa consommation. Il va donc optimiser, compte tenu de sa contrainte budgétaire, l'utilité personnelle qu'il retire de sa consommation, et non pas l'utilité générale. Le dilemme du prisonnier, formalisé en 1950, illustre par ailleurs le fait qu'utilitarisme et égoïsme peuvent être incompatibles.

En économie prescriptive, comme le souligne Walras, l'économiste n'entend pas porter un jugement moral sur tel ou tel acte de consommation, c'est-à-dire refuse d'emblée toute position éthique dans le domaine.

Par contre, certains auteurs de l'économie du bien-être et de la théorie des choix collectifs s'inspirent de l'utilitarisme (entre autres, Alfred Marshall, Arthur Cecil Pigou, ainsi que John Harsanyi, qui apporte un fondement théorique à l'utilitarisme à travers son théorème utilitariste).

Critiques

image
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2024). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Les critiques envers l'utilitarisme proviennent de différents auteurs, de divers courants de pensée anti-utilitariste ainsi que de divers mouvements sociaux tels que les mouvements écologistes et les mouvements alter-mondialistes.

En France par exemple, le Mouvement Anti-Utilitariste lié à la revue du MAUSS regroupe des intellectuels qui refusent de soumettre les sciences sociales à l’hégémonie du modèle économique et à une vision purement instrumentale de la démocratie et du rapport social.

Indifférence à l'inégalité

L'utilitarisme s'intéresse à la quantité totale de bien-être plutôt qu'à son égale répartition entre les individus.Il n'accorde pas une valeur intrinsèque à l'égalité. Il a néanmoins tendance en pratique à éviter les inégalités sociales, en raison de l'utilité marginale décroissante : une personne riche bénéficie moins d'une somme d'argent donnée qu'une personne pauvre,.

Diverses autres considérations peuvent entrer en jeu dans le calcul des conséquences, comme l'évasion fiscale en cas de taxation élevée. L'utilitarisme n'est ainsi pas associé à une ligne politique bien définie. Cette subjectivité du calcul des conséquences, qui peut justifier différentes conclusions, a été reprochée à l'utilitarisme.

Primauté du bonheur sur la justice et les droits fondamentaux

L'utilitarisme de l'acte sera guidé par un calcul coûts-bénéfices lors de décisions judiciaires. Même si l'utilitarisme de la règle estime que l'adhésion à des règles morales et légales est essentielle pour accroître le bien-être collectif, la justification des droits fondamentaux par les conséquences probables en matière de bien-être restera toujours contingente. Les droits fondamentaux ne sont ainsi perçus que comme un moyen instrumental et indirect d'augmenter le bonheur.

Incalculabilité des conséquences

L'utilitarisme fait tenir la moralité dans les conséquences, ce qui pose plusieurs problèmes aux yeux de certains de ses adversaires. Ces critiques s'adressent au fait d'associer la moralité aux conséquences réelles, mais une partie des utilitaristes ne considère cela dit que les conséquences prévisibles, celles que l'on peut raisonnablement attendre.

Incertitude

Les conséquences d'un acte ne sont pas déterminables avant qu'il n'ait lieu. On n'est jamais certain que les conséquences supposées de l'acte seront bien ses conséquences réelles. Un acte apparemment innocent peut avoir des conséquences désastreuses, et inversement. Les utilitaristes font néanmoins la distinction entre la moralité d'une action et la moralité d'une personne. Le fait qu'une action s’avère rétrospectivement mauvaise ne signifie pas forcément qu'il faille blâmer la personne.

Infinité

Les conséquences forment une chaîne : si l'acte A est cause de B et que B cause C, l'acte A cause C indirectement. Évaluer les conséquences de l'acte pose dès lors un problème d'identification de ces conséquences : quand dire qu'un acte n'est plus cause ? Où arrêter la chaîne des conséquences ? Selon une parabole chinoise, « est-ce une chance, est-ce une malchance ? », longue histoire où les événements heureux et malheureux s'enchaînent alternativement comme conséquences les uns des autres, sans fin.

Relativisme moral

Si l'utilitarisme pose le bonheur ressenti comme critère de l'évaluation morale, n'importe quelle sensation de plaisir qui résulterait de telle ou telle action pourrait justifier cette action. C'est pourquoi certains utilitaristes conscients du problème, notamment les représentants du réalisme de Cornell et en particulier David O. Brink dans son ouvrage Moral Realism and The Foundation Of Ethics, ont tenté d'élaborer une version objective de l'utilitarisme où la définition du bonheur ne dépend pas des sensations de l'agent.

La question des comparaisons interpersonnelles d’utilité

Maximiser le bien-être agrégé d’un groupe d’individus implique, en toute rigueur, de pouvoir mesurer le bien-être de chacun, de les additionner, et de choisir l’action qui conduit au résultat le plus grand.

Or selon tout un courant de pensée[réf. nécessaire], il serait impossible de comparer des niveaux de bien-être différents, car il s’agit d’états mentaux subjectifs.

Les utilitaristes admettent en général qu’un calcul utilitariste parfaitement rigoureux est effectivement irréaliste. Cela ne rend toutefois pas l’utilitarisme inapplicable pour autant, car on peut utiliser des « variables par substitution » qui permettent de mesurer le bien-être de façon indirecte (taux de chômage, taux de criminalité, etc.).

La question de l'agrégation des utilités individuelles

Derek Parfit a soulevé un problème classique qui se pose à l'utilitarisme lorsqu'il entend agréger les utilités individuelles : si seule leur somme compte, alors peu importe qu'un nombre très élevé de personnes bénéficie d'un bonheur individuel très limité ou qu'un nombre très réduit de personnes bénéficie d'un bonheur individuel très étendu, la somme des utilités sera la même et le résultat indifférent pour l'utilitariste, ce qui est contre-intuitif et donc moralement inacceptable ; si, en revanche, on prend comme critère la moyenne des utilités par individu, alors il est rationnel de réduire le nombre d'individus et d'augmenter la moyenne de leurs utilités individuelles, en promouvant par exemple une politique eugéniste qui élimine les individus dont la capacité à atteindre une utilité correcte est réduite, ce qui est là aussi moralement inacceptable.

Une première échappatoire a été proposée avec « l'utilitarisme à seuil » : on détermine un seuil, un niveau d'utilité en deçà duquel c'est la moyenne des utilités individuelles qui est prise en compte et au-delà leur somme. Cela permet d'éviter les « conclusions absurdes ou répugnantes » que dénonçait Parfit. Mais où fixer le seuil ?

De plus, la question de la mesure et de la comparaison des utilités individuelles reste entièrement posée, sauf à prendre des « variables par substitution » (comme le PIB en parité de pouvoir d'achat, l'IDH ou l'espérance de vie) pour les calculer et les comparer.

Une deuxième manière d'échapper au dilemme soulevé par Parfit est de développer des « utilitarismes objectifs » où la mesure du bonheur ne dépend pas de celle d'utilités mesurées subjectivement (cf. supra). Mais, là encore, pourquoi prendre telle variable par substitution plutôt que telle autre ? L'utilitarisme objectif défendu par David Brink liste plusieurs variables possibles, mais n'en choisit aucune clairement.

Notons enfin que, si l'on adopte l'utilitarisme à seuil en prenant le revenu par tête comme variable (objective) substituée à l'utilité subjective, alors on retrouve à peu près la théorie de la justice distributive proposée par Raymond Boudon pour pallier les défauts du maximin de John Rawls : une maximisation de la moyenne des revenus sous contrainte de plancher.

Aspect « sacrificiel »

À l'instar du progressisme, dont il découle, l'utilitarisme promeut le sacrifice de certains au profit du plus grand nombre. Il s'agit là d'un des points de la théorie qui sera le plus critiqué au XXe siècle. Ainsi en 1964, le Français Jacques Ellul (selon qui l'idéologie technicienne est l'expression suprême de l'utilitarisme) affirme :

« La Technique suppose la création d'une nouvelle morale. [...] La morale technicienne présente deux grands caractères (étroitement liés) : d'une part elle est une morale de comportement, d'autre part elle exclut la problématique morale. Morale de comportement : [...] les problèmes d'intentions, de sentiments, d'idéaux, de débats de conscience… ne la concernent pas. [...] Et ce comportement doit être fixé [...] en fonction de règles techniques précises. [...] Tout cela conduit à remettre en question la problématique du choix du bien et du mal, la décision individuelle, la morale subjective : il n'y a plus (réellement) de choix à effectuer car le comportement bon est celui que la technique demande et rend possible. [...] L'on peut tout mettre en question dans notre société mais pas la technique, qui se révèle alors comme valeur décisive. Et en tant que valeur, elle est désirable. Elle mérite bien que toutes les forces y soient consacrées, elle mérite bien que l'homme s'y sacrifie. »

— Jacques Ellul.

En 1971, dans son ouvrage Théorie de la justice, le philosophe américain John Rawls dénonce lui aussi le sacrifice à l'utilité dès lors que celle-ci a été élevée au rang de valeur.

Sur cette question, on distingue déjà au XiXe siècle la position de William Godwin de celle des utilitaristes réels : contrairement à eux, Godwin ne remplit pas le critère d'impartialité du calcul, ce qui l'amène à défendre un sacrifice partial où la maxime « un compte pour un » n'est « pas » respectée. Il faut donc faire la part entre le point de vue pseudo-utilitariste de Godwin et celui de l'utilitarisme.

L'aspect dit « sacrificiel » est lié à la logique de la compensation et au prescriptivisme utilitariste. Dans l'évaluation globale de la moralité, les bonnes et les mauvaises conséquences se compensent. Si pour augmenter la satisfaction du plus grand nombre on doit sacrifier une personne, l'utilitarisme soutient que c'est ce qu'il « faut » faire.

L'exemple classique est celui des naufragés : un groupe de naufragés est sur un radeau de fortune, mais celui-ci va couler car ils sont trop nombreux. En abandonnant un des membres du groupe on évitera au radeau de couler, mais celui qui sera sacrifié mourra. L'utilitarisme conduit à sacrifier un des membres pour sauver les autres : l'acte de l'abandonner a une conséquence négative pour lui, mais elle est compensée par les conséquences positives pour les autres membres.

Dans un tel cas, l'appellation « sacrifice » est relative. Les anti-utilitaristes parleront de « sacrifice », mais les utilitaristes préféreront « sauvetage ». Selon qu'on se place du point de vue de l'individu sacrifié ou des individus sauvés, le vocabulaire peut changer.

Cependant, l'accusation de sacrifice peut porter sur des cas où le « sauvetage » est moins flagrant. Dans le choix d'un modèle de société, l'utilitariste défendra le modèle qui permet le bonheur du plus grand nombre, indépendamment de la répartition de ce bonheur. Opprimer un groupe social au profit des autres semble donc possible dans une perspective utilitariste. Il faut toutefois faire justice aux utilitaristes en rappelant qu'ils ne soutiennent généralement pas positivement le sacrifice : sacrifier n'est un devoir que lorsqu'il n'y a « pas » d'autre solution.

Utilitarisme et « mérite »

image
Cette section peut contenir un travail inédit ou des déclarations non vérifiées (mai 2014). Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. 
  • Si vous ne connaissez pas le sujet, laissez ce bandeau (vous pouvez alors contacter les auteurs).
  • Si vous supprimez le contenu mis en cause (vous pouvez préalablement contacter les auteurs),
argumentez précisément cette suppression dans la page de discussion
(un manque de référence n'est pas un argument ; une recherche réelle de référence doit avoir été effectuée, être formellement documentée).

Néanmoins, l'utilitarisme ne commande pas de sacrifier systématiquement son bonheur à celui de ses semblables. Ce reproche que l'on fait souvent à l'utilitarisme de Mill est un faux procès.

Si, en effet, je vis dans une société juste et que j'y occupe la place que je mérite, on ne voit pas pourquoi je devrais brimer mon bonheur pour satisfaire les désirs d'autrui. Si, par exemple, j'ai réussi un concours auquel mon voisin a échoué, il ne serait ni rationnel ni juste que je lui cède ma place uniquement pour augmenter son bonheur car il vaut mieux vivre dans une société qui frustre certains de ses membres mais réserve quand même à chacun la place qu'il mérite. Une telle société n'éliminera jamais la frustration, mais maximisera tout de même le bonheur agrégé.

C'est pourquoi on peut estimer, à l'instar de David Brink, que la planification de sa propre carrière professionnelle, qui est un élément important du bonheur individuel, ne s'oppose pas à l'altruisme dans une société juste. Car il est juste de donner aux plus méritants, dans une telle société, la place qu'ils méritent. L'effort pour vivre et travailler consciencieusement dans une société juste qui récompense le mérite ne s'oppose pas à l'altruisme puisqu'un tel effort profite à tout le monde et place ceux qui le méritent à la place qu'ils méritent. En faisant l'effort de donner le meilleur de moi-même dans la poursuite de ma carrière personnelle, je sers l'ensemble de ma société.

C'est également, soit dit en passant, la raison pour laquelle la théorie des sentiments moraux chez Adam Smith ne s'oppose pas à sa théorie de la main invisible : on a parfois raison de poursuivre son intérêt personnel s'il s'accorde à l'intérêt général de la société. Et c'est aussi l'intuition de Rawls.

La neutralité impliquée par l'utilitarisme (c'est-à-dire le principe moral de considérer que mon bonheur n'a ni plus ni moins d'importance que celui de mon voisin) ne commande donc pas toujours de sacrifier son bonheur personnel.

Impartialité et délaissement de l'agent

Bien que cette critique porte même sur d'autres théories morales, l'utilitarisme a été critiqué pour son impartialité. L'impartialité demandée à l'agent serait en effet délétère pour ce dernier : pour être moral il faudrait ne plus être soi-même. Tous les processus visant à acquérir un point de vue impartial sont en effet des processus dépersonnalisant (essayer de se mettre à la place de l'autre, par exemple).

Cette attaque peut être rapprochée de la critique du délaissement de l'agent moral. Pour l'utilitarisme c'est l'acte qui compte, quel que soit l'agent qui l'accomplisse. Cependant, on peut penser qu'il y a une différence lorsque j'accomplis ou non l'action moi-même.

Bernard Williams propose un exemple dans lequel les conséquences restent inchangées quel que soit l'agent. Un scientifique travaillant dans une firme se voit demander de fabriquer une arme qui sera utilisée de façon certaine pour tuer des milliers de personnes : s'il accepte il devra fabriquer l'arme, s'il refuse la firme trouvera quelqu'un d'autre et l'arme sera fabriquée quand même. L'utilitarisme ne permet pas de choisir ce qu'il faut faire, pourtant il semble bien que l'agent soit face à un problème moral. Il se pourrait donc qu'on ne puisse pleinement évacuer l'agent du questionnement sur la moralité.

Cela dit, on comprend mal a) pourquoi le reproche d'une excessive impartialité demandée à l'agent est souvent fait à l'utilitarisme et pas au kantisme, b) comment un tel reproche peut être compatible avec celui, également courant, qui voit dans l'utilitarisme une forme sophistiquée du relativisme moral et de l'égoïsme.

Notes et références

  1. ↑ a et bArnsperger et Van Parijs 2003, p. 15.
  2. (en) Jeremy Bentham, An Introduction to the Principles of Morals and Legislation/Chapter I (lire en ligne).
  3. ↑ a et b(en) Stephen Nathanson, « Utilitarianism, Act and Rule », sur Internet Encyclopedia of Philosophy (consulté le 19 mars 2024)
  4. ↑ a et b(en) « Utilitarianism: What It Is, Founders, and Main Principles », sur Investopedia (consulté le 19 mars 2024)
  5. Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, première partie, Livre I, chap. I, §8, Scolie II.
  6. ↑ a et bFondation de la métaphysique des mœurs in Métaphysique des mœurs, I, Fondation, Introduction, trad. Alain Renaut, p. 111.
  7. (en) Peter Singer, Animal Liberation, Chapitre 1
  8. ↑ a b c d et ePierre-Étienne Vandamme, « Justice sociale (A) », sur L'encylopédie philosophique, avril 2018(consulté le 18 mars 2024)
  9. ↑ a b et c« Les grands dilemmes de l’utilitarisme », Philosophie magazine, 29 avril 2021(consulté le 18 mars 2024)
  10. ↑ a et bBentham 1780.
  11. « John Stuart Mill », sur Philosophie magazine, 20 février 2019(consulté le 17 mars 2024)
  12. ↑ a b c et dFrancisco Vergara, « Principe d'utilité », sur Encyclopædia Universalis (consulté le 17 mars 2024), « Utilitarisme de l'acte contre utilitarisme de la règle : une impasse typologique ».
  13. R. M. Hare, « The Presidential Address: Principles », Proceedings of the Aristotelian Society, vol. 73,‎ 1972, p. 1–18 (ISSN 0066-7374, lire en ligne, consulté le 22 mars 2024)
  14. (en) Roger Crisp, « Utilitarianism and the Life of Virtue », The Philosophical Quarterly,‎ 1992(ISSN 0031-8094, lire en ligne, consulté le 22 mars 2024)
  15. (en) Robert Merrihew Adams, « Motive Utilitarianism », The Journal of Philosophy,‎ 1976(ISSN 0022-362X, lire en ligne, consulté le 22 mars 2024)
  16. (en) Katarzyna de Lazari-Radek et Peter Singer, The Point of View of the Universe: Sidgwick and Contemporary Ethics, 2014
  17. ↑ a et b(en) « The Repugnant Conclusion », dans The Stanford Encyclopedia of Philosophy (lire en ligne)
  18. ↑ a b c et dJeremy Bentham, Déontologie, ou Science de la Morale, 1834, Tome 1, Chapitre II, « Ce que c'est que la déontologie ».
  19. « J’entends par usage public de notre propre raison celui que l’on en fait comme savant devant l’ensemble du public qui lit. J’appelle usage privé celui qu’on a le droit de faire de sa raison dans un poste civil ou une fonction déterminée qui vous sont confiés. » (Emmanuel Kant, Qu'est-ce que les Lumières ?, 1784).
  20. « Il est donc difficile pour chaque individu séparément de sortir de la minorité qui est presque devenue pour lui, nature. Il s’y est si bien complu, et il est pour le moment réellement incapable de se servir de son propre entendement, parce qu’on ne l’a jamais laissé en faire l’essai. Institutions (préceptes) et formules, ces instruments mécaniques de l’usage de la parole ou plutôt d’un mauvais usage des dons naturels, (d’un mauvais usage raisonnable) voilà les grelots que l’on a attachés au pied d’une minorité qui persiste. Quiconque même les rejetterait, ne pourrait faire qu’un saut mal assuré par-dessus les fossés les plus étroits, parce qu’il n’est pas habitué à remuer ses jambes en liberté. Aussi sont-ils peu nombreux, ceux qui sont arrivés par leur propre travail de leur esprit à s’arracher à la minorité et à pouvoir marcher d’un pas assuré. » (Emmanuel Kant, Qu'est-ce que les Lumières ?, 1784).
  21. « Petit historique et présentation », sur revuedumauss.com.fr (consulté le 1er janvier 2016).
  22. ↑ a b et c(en) Stephen Nathanson, « Utilitarianism, Act and Rule », sur Internet Encyclopedia of Philosophy (consulté le 19 mars 2024).
  23. David O. Brink, Moral Realism and The Foundation Of Ethics, Cambridge University Press, Cambridge, 2001.
  24. (en) Derek Parfit, Reasons and Persons, Clarendon Press, Oxford, 1986, p. 381-418.
  25. cf. opus cité supra, p. 255.
  26. Raymond Boudon, Le juste et le vrai : études sur l'objectivité des valeurs et de la connaissance, Fayard, Paris, 1995, p. 405-438.
  27. Jacques Ellul, Le vouloir et le faire, 1964, réed. Labor et Fides, coll. « Philosophie », 2013, p. 211-215.
  28. Pour un contre-exemple, voir la position de Peter Singer quant à l'avortement.
  29. opus cité supra, p. 273–283.
  30. Cf. par exemple les critiques du MAUSS.

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Arnsperger et Philippe Van Parijs, Éthique économique et sociale, La Découverte, 2003, 122 p. (ISBN 978-2-7071-3944-3)
  • (en) Jeremy Bentham, An Introduction to the Principles of Morals and Legislation, 1780(lire en ligne)
  • Gilbert Boss, John Stuart Mill, Induction et utilité, PUF, Paris, 1990.
  • Christophe Salvat, L'utilitarisme, La Découverte, Paris, 2020.
  • Catherine Audard, Anthologie historique et critique de l'utilitarisme, PUF, 1999
  • John Stuart Mill, L'Utilitarisme, PUF, 1998, présentation de Catherine Audard
  • John Stuart Mill, L'Utilitarisme, Champs Flammarion, 1988, traduction et présentation de Georges Tanesse
  • John Stuart Mill : mythes et réalités[PDF] Une mise en garde contre des erreurs répandues, par Francisco Vergara. (existe aussi au format de Word), dans La Nature, John Stuart Mill, Éditions La Découverte, 2003
  • Revue du Mouvement anti-utilitaire dans les sciences sociales
  • Francisco Vergara, Les fondements philosophiques du libéralisme : libéralisme et éthique, La Découverte, 2002
  • (en) Julia Driver, History of Utilitarianism, Stanford Encyclopedia of Philosophy [1]
  • Jean-Cassien Billier, Introduction à l'éthique, PUF, 2010

Articles connexes

  • Bien-être
  • Bonheur
  • Économie du bien-être (ou Welfare economy)
  • Harm principle
  • Mandeville (Bernard)
  • Morale
  • Test des juges compétents
  • Théorie du choix social
  • Utilité
  • Mozi

Liens externes

  • Ressources relatives à la rechercheimage :
    • JSTOR
    • PhilPapers (objet)
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesimage :
    • Britannica
    • Brockhaus
    • Den Store Danske Encyklopædi
    • Dizionario di Storia
    • Enciclopedia italiana
    • Gran Enciclopèdia Catalana
    • Hrvatska Enciklopedija
    • Internetowa encyklopedia PWN
    • Nationalencyklopedin
    • Proleksis enciklopedija
    • Store norske leksikon
    • Treccani
    • Universalis
  • Notices d'autoritéimage :
    • LCCN
    • GND
    • Japon
    • Israël
    • Tchéquie

En français

  • Présentation de l'utilitarisme [PDF] par Francisco Vergara, dans Encyclopaedia Universalis.
  • En défense de l'utilitarisme, par David Olivier, dans les Cahiers antispécistes (revue focalisée sur la question animale)
  • La pertinence de Mill aujourd'hui : un point de vue personnel, par Peter Singer
  • Sur La Nature de John Stuart Mill, par E. Reus
  • Utilitarisme et anti-utilitarisme dans l'éthique animale contemporaine, par E. Reus
  • John Stuart Mill et l'utilitarisme, par Unige
  • Deux siècles d'utilitarisme [PDF], par Malik Bozzo-Rey et Émilie Dardenne.
  • Vergara, Francisco, John Stuart Mill : mythes et réalités [PDF], existe aussi au format de Word [doc].
  • Francisco Vergara, « Bentham et Mill sur “la qualité” des plaisirs [doc] », Revue d'études benthamiennes, Paris, 2011.

En anglais

  • (en) Introduction to Utilitarianism, un manuel d'introduction en ligne sur l'utilitarisme, coécrit par le philosophe William MacAskill, sur utilitarianism.net.
  • (en) Utilitarian philosophers, sur utilitarian.net
  • (en) Utilitarianism.com, ressources en ligne.
    • Glossaire sur l'utilitarisme.
  • (en) Ethics Updates (ressources en ligne).
  • (en) L'utilitarisme à deux niveaux de Hare.
  • image Portail de la philosophie
  • image Portail de l’économie
  • image Portail des droits des animaux

Auteur: www.NiNa.Az

Date de publication: 25 Mai, 2025 / 18:02

wikipedia, wiki, wikipédia, livre, livres, bibliothèque, article, lire, télécharger, gratuit, téléchargement gratuit, mp3, vidéo, mp4, 3gp, jpg, jpeg, gif, png, image, musique, chanson, film, livre, jeu, jeux, mobile, téléphone, android, ios, apple, téléphone portable, samsung, iphone, xiomi, xiaomi, redmi, honor, oppo, nokia, sonya, mi, pc, web, ordinateur

L utilitarisme est un principe ethique qui prescrit d agir de maniere a maximiser le bien etre collectif entendu comme la somme ou la moyenne du bien etre de l ensemble des etres affectes Portrait de Jeremy Bentham par Henry William Pickersgill Portrait de John Stuart Mill par George Frederic Watts On resume souvent l utilitarisme par une maxime generalement attribuee a son premier theoricien Jeremy Bentham le plus grand bonheur du plus grand nombre Cette formule met en evidence le fait que l utilitarisme n est ni l egoisme le plus grand bonheur pour un seul individu fut ce aux depens des autres ni l egalitarisme meme bonheur pour tous dut il etre globalement faible elle fait cependant apparaitre deux objectifs distincts nombre d individus affectes niveau de bonheur de chacun d entre eux et qui ne sont generalement pas pleinement conciliables tandis que l utilitarisme n a qu un seul objectif la quantite globale de bonheur L egalite ou justice n est pas un objectif en soi elle peut cependant l etre en tant que facteur d amelioration du bien etre global Ainsi une amelioration globale donnee du bien etre d une population est preferee a toute amelioration globale moindre meme mieux repartie On evitera ainsi tout gaspillage de bien etre c est a dire tout choix dont resulte un bien etre global inferieur au maximum possible L utilitarisme est consequentialiste car il evalue une action ou une regle uniquement en fonction des consequences escomptees Elle appartient au spectre des doctrines eudemonistes mais a l oppose de l egoisme puisque visant le bien etre de tous et non d un seul Placant la raison a la source de ses jugements moraux elle se distingue de toute morale idealiste ainsi que de toute morale deontologique telle que celle de Kant L utilitarisme se concoit comme une ethique devant etre appliquee tant aux decisions individuelles qu aux decisions politiques economiques sociales ou judiciaires A cette doctrine ou a certaines de ses invocations dans les champs politiques et economiques s opposent les anti utilitaristes par exemple le MAUSS qui percoivent dans l utilitarisme une hegemonie du modele economique dominant et une approche purement instrumentale de l action politique et des rapports sociaux HistoireBien qu on puisse en voir des premices dans l Antiquite l utilitarisme n est reellement mis en place qu a la fin du XVIII e siecle a la suite d un heritage des Lumieres et d une profonde influence de l empirisme anglais Le pere de cette philosophie est Jeremy Bentham 1748 1832 qui s inspira notamment de Hume et Helvetius La philosophie utilitariste hedoniste telle qu elle fut formulee par Bentham fut le point de depart des nombreuses versions de l utilitarisme qui se sont developpees aux XIX e et XX e siecles Ce fut aussi une rupture historique et progressiste pronant l abandon de toute idee de droit naturel et de toute metaphysique englobante aucune autorite supreme ne peut decreter ce qui est juste ou bon C est toutefois grace a l apport de John Stuart Mill 1806 1873 que l utilitarisme devint une philosophie elaboree capable d aborder dans les details les questions de politique de legislation de justice d economie mais aussi de liberte sexuelle d emancipation des femmes etc A la suite de Stuart Mill Henry Sidgwick 1833 1900 fut le principal auteur de la systematisation de la doctrine utilitariste Par la suite de nombreux philosophes generalement anglo saxons ont developpe et enrichi la pensee utilitariste Richard Mervyn Hare Peter Singer Richard Layard font partie des plus celebres ref souhaitee Principes fondamentauxLe principe d utilite Dans le premier chapitre de son ouvrage intitule An Introduction to the Principles of Morals and Legislation 1780 Jeremy Bentham expose le concept central d utilite de la maniere suivante principe qui approuve ou desapprouve toute action en accord avec la tendance a augmenter ou a diminuer le bonheur de la partie dont l interet est en question Selon les versions de l utilitarisme le principe d utilite peut s articuler autour des termes du bonheur the Greatest Happiness Principle en anglais mais aussi du bien etre welfare physique et materiel moral ou intellectuel Il convient donc de ne pas reduire le concept d utilite a son sens courant de moyen en vue d une fin immediate donnee Le terme utile au sens utilitariste du terme designe ce qui contribue a maximiser le bien etre d une population C est en ce sens particulier qu on peut parler du calcul de l utilite d un acte ou qu on peut comparer les utilites de differentes actions ou regles Pour ce faire les utilitaristes pesent le pour et le contre d une decision en estimant l utilite associee Le consequentialisme Les consequences d une action sont la seule base permettant de juger de la moralite de l action L intention ou les qualites morales de l actant personnages qui fait ou s abstient de faire l action n interviennent pas directement dans le calcul de la moralite d une action Il est donc indifferent que l actant soit genereux interesse ou machiavelique ce sont les consequences de leur action ou de leur acte qui doivent etre morales Il y a ainsi une dissociation de la cause ou de l origine de l action c est a dire l actant et des consequences de l action L utilitarisme ne s interesse pas non plus au type d action economique judiciaire ou intellectuel voire artistique ou culturel ref souhaitee Certains utilitaristes ne considerent cela dit que les consequences previsibles Le principe d agregation Ce qui est pris en compte dans le calcul est le solde net de bien etre de tous les individus affectes par l action independamment de la distribution de ce solde Ce qui compte c est la quantite globale de bien etre produit quelle que soit la repartition de cette quantite Suivant ce principe il est tout a fait rationnel de voir le bien etre d une minorite se reduire afin d augmenter le bien etre general Cette possibilite d equilibre ou selon un sens negatif de sacrifice d une minorite au profit de toute la population est justifiee par l idee de compensation suivante l insuffisance en quantite de bonheur d une minorite est compensee par l affluence en quantite de bonheur de la majorite Si cette insuffisance est surcompensee l action est jugee moralement bonne Cependant s il subsiste un desequilibre significatif l action est jugee mauvaise et donc immorale Des lors cette idee de compensation ou d equilibre devient un facteur essentiel pour le bien etre general dans une societe L aspect dit sacrificiel est l un des plus critiques par les adversaires de l utilitarisme Cependant l utilitarisme s oppose fondamentalement a l egoisme poursuivant ainsi l idee d un juste milieu comme exprime par Aristote dans l Ethique a Nicomaque Interpretation personnelle Principe de maximisation L utilitarisme demande de maximiser le bien etre general Maximiser le bien etre n est pas facultatif mais imperatif Il s agit d un devoir envers la societe dans laquelle se deroule l action voire a l egard de toute l humanite Interpretation personnelle L impartialite et universalisme Les plaisirs et souffrances ont la meme importance quel que soit l individu qu ils affectent Le bien etre de chacun a le meme poids dans le calcul du bien etre general Ce principe qui est compatible avec la possibilite de sacrifice affirme seulement que tous les individus valent autant dans le calcul Il n y a ni privilegie ni lese a priori le bonheur d un roi ou d un simple citoyen sont pris en compte de la meme maniere L aspect universaliste consiste en ce que l evaluation du bien etre vaut independamment des cultures et des particularismes regionaux Comme l universalisme de Kant l utilitarisme a pour but de definir une morale valide universellement Le calcul utilitaristeL un des traits importants de l utilitarisme est son pragmatisme La moralite d un acte est calculee en fonction de ses effets non des motifs qui le sous tendent Ce calcul prend en compte les consequences de l acte sur le bien etre du plus grand nombre S il suppose la possibilite pour l actant de calculer les consequences de ses actes et d evaluer son impact sur le bien etre des autres d un point de vue rationnel il ne s agit pas pour autant d un calcul de la raison au sens kantien En effet chez Kant c est l autonomie de la volonte qui fonde la morale et qui permet d agir de facon desinteressee et donc hors de toute contingence pratique ou mesurable Ainsi l imperatif categorique kantien qui fonde toute morale s oppose a l utilitarisme dans le sens ou il ne peut etre determine par les effets de l action mais uniquement par la raison c est a dire l idee de la volonte de tout etre raisonnable concue comme volonte instituant une legislation universelle Dans la Critique de la raison pratique Kant pense aussi l action dans son caractere pragmatique et utile mais non selon ses effets dans le reel mais leur conformite avec l imperatif de la raison L utilitarisme peut inclure dans son calcul non seulement les agents moraux mais aussi les patients moraux tous les etres capables d eprouver du plaisir et de la peine c est a dire doues de sensibilite Les animaux pourraient donc etre inclus dans le calcul de la moralite Le philosophe utilitariste Peter Singer se servira de cet aspect dans son opposition au specisme Differentes versions de l utilitarismeDiverses variantes de l utilitarisme de Jeremy Bentham ont emerge L utilitarisme de la regle met l accent sur l adoption de regles dont le respect par tous maximiserait l utilite globale meme si dans certains cas particuliers violer la regle produirait un meilleur resultat Cette approche peut etre vue comme complementaire a l utilitarisme de l acte qui juge chaque action selon ses consequences en fournissant des principes directeurs lorsque l analyse au cas par cas est complexe L utilitarisme moyen s interesse au bonheur moyen plutot que total la ou l utilitarisme des preferences se detourne de la maximisation du bonheur pour maximiser des preferences des individus s ils etaient plus rationnels et informes Utilitarisme hedoniste de Bentham C est Jeremy Bentham qui introduisit le vocable en 1781 et qui tira de ce principe les implications theoriques et pratiques les plus abouties Le principe ethique a partir duquel il jugeait les comportements individuels ou publics etait l utilite sociale Le postulat de sa theorie utilitariste est que le bien ethique constitue une realite constatable et demontrable On peut le definir a partir des seules motivations elementaires de la nature humaine son penchant naturel a rechercher le bonheur c est a dire un maximum de plaisir et un minimum de souffrance Ce principe est formule ainsi par Bentham La nature a place l humanite sous l empire de deux maitres la peine et le plaisir C est a eux seuls qu il appartient de nous indiquer ce que nous devons faire comme de determiner ce que nous ferons D un cote le critere du bien et du mal de l autre la chaine des causes et des effets sont attaches a leur trone L utilitarisme benthamien comme nombre de ses suivants pretendait regler des problemes sociaux tres anciens quels principes guident les comportements des individus quelles sont les taches du gouvernement comment les interets individuels peuvent etre concilies entre eux comment les interets individuels s accordent avec ceux de la communaute Le principe de l antagonisme du plaisir et de la peine repond ainsi a l ensemble de cette problematique Bentham affirme qu il ne peut y avoir de conflit entre l interet de l individu et celui de la communaute car si l un et l autre fondent leur action sur l utilite leurs interets seront identiques Cette demarche joue sur tous les plans de la vie societale religieux economique educatif dans l administration dans la justice ainsi que dans les relations internationales Il est important de signaler que Bentham considere l animal comme partie prenante de la communaute Son raisonnement est le suivant La question n est pas peuvent ils raisonner Ni peuvent ils parler Mais peuvent ils souffrir Utilitarisme indirect de John Stuart Mill Fils de James Mill filleul et disciple de Bentham John Stuart Mill est le successeur immediat de l utilitarisme benthamien Il s en ecarte toutefois en developpant un utilitarisme indirect La ou Bentham definit welfare bien etre par le plaisir Mill definit le welfare par le bonheur Ce faisant il s ecarte de l utilitarisme hedoniste et propose un utilitarisme indirect Le plaisir n y est plus la fin de la moralite il ne joue un role qu indirectement dans la mesure ou il contribue a augmenter la somme de bonheur des individus concernes On doit aussi a Mill la reconnaissance de la dimension qualitative des plaisirs Contrairement a Bentham qui ne hierarchise pas les plaisirs et s interesse uniquement a la quantite de ceux ci John Stuart Mill defend une difference de qualite entre les plaisirs On peut ainsi preferer une quantite moindre d un plaisir de plus grande qualite a une quantite superieure d un plaisir de qualite plus mediocre Utilitarisme de l acte et utilitarisme de la regle Bien que la distinction stricte entre utilitarisme de l acte et de la regle soit sujette a caution une partie des critiques differencie ces deux tendances Les termes d utilitarismes de l acte ou de la regle renvoient au calcul des consequences Pour l utilitarisme de l acte ce qui doit etre pris en compte sont les consequences de l acte particulier que fait l agent Pour l utilitarisme de la regle ce qui compte sont les consequences de l adoption d une regle d action La question du premier est l acte de sauver cette personne qui se noie dans ce contexte precis a t il des consequences positives celle du second l adoption de la regle il faut sauver une personne qui est en train de se noyer a t elle des consequences positives L utilitarisme de l acte est un contextualisme il evalue toujours la moralite d un acte unique qui s inscrit dans un contexte particulier L evaluation de la moralite de l acte apres l effectuation de celui ci est plus flagrante dans ce type d utilitarisme qu ailleurs Avant de faire l acte l agent peut supposer des consequences positives mais si les consequences reelles s averent negatives l acte sera immoral Cette vision de l evaluation morale est opposee de facon classique a l optique deontologique qui propose des principes pour evaluer la moralite de l action avant qu elle ait lieu Du cote de l utilitarisme de la regle il ne s agit plus des consequences particulieres d un acte unique qui sont prises en compte mais des consequences globales de l adoption d une regle Les consequences positives de l adoption d une regle justifient son adoption et le fait de suivre cette regle On peut desormais faire appel a des maximes generales et evaluer la moralite de l action avant de la realiser Peut etre que l acte de sauver cette personne precise a des consequences negatives s il s agit d un tyran mais l adoption de la regle il faut sauver les personnes qui se noient a des consequences positives Faute de savoir si l acte particulier en question a bien des consequences positives il faut suivre la regle Aussi ce type d utilitarisme ne peut etre confondu avec le principe d universalisation kantien qui fonde l universalite de la morale dans la raison et non dans la matiere ou les effets de l action L une des raisons de douter de l heterogeneite de l utilitarisme de l acte et de la regle est que prises chacune independamment ces doctrines semblent mener a des impasses Ainsi de l incalculabilite des consequences pour l utilitarisme de l acte ou du desinteret pour les cas particuliers pour l utilitarisme de la regle Cette situation les rend peu soutenables prises comme strictement dissociees De plus selon Richard Mervyn Hare l utilitarisme de la regle se reduit a l utilitarisme de l acte s il permet des regles arbitrairement specifiques et contextuelles On peut cependant les voir comme des tendances au sein de l utilitarisme et ne pas les considerer comme totalement dissociables Similairement a la notion de regle utilitariste des travaux ont cherche a incorporer la notion de vertu ou de motif au processus concret de prise de decision utilitariste Utilitarisme des preferences Cette section ne cite pas suffisamment ses sources mars 2024 Pour l ameliorer ajoutez des references de qualite et verifiables comment faire ou le modele Reference necessaire sur les passages necessitant une source L utilitarisme hedoniste se donne pour objectif de maximiser le bien etre des individus tandis que l utilitarisme des preferences a pour objectif de maximiser la satisfaction des preferences des individus Ne comptent que les preferences de l individu qui le concernent lui meme Il faut aussi qu elles soient bien informees si dans mon verre de vin un poison a ete introduit a mon insu l utilitariste des preferences se permettra de m empecher de le boire car si j etais bien informe ma preference serait de ne pas le boire Cette forme d utilitarisme introduite par Richard Mervyn Hare et reprise par Peter Singer a l avantage d eviter de deduire le prescriptif du descriptif les preferences individuelles preetablies etant par nature deja d ordre prescriptif l ethique se ramene a une operation d universalisation Un autre avantage est le respect qui en decoule de l autonomie individuelle l utilitarisme laisse l individu libre du choix de ses propres preferences sans lui imposer de devoir preferer la maximisation de son propre bonheur A l inverse il peut sembler etrange de devoir respecter les preferences d un individu qui veut se rendre malheureux C est sur la base de l utilitarisme des preferences que Peter Singer a avant de devenir utilitariste hedoniste accorde une importance plus grande a la preservation de la vie de certains etres sensibles ceux qui sont capables de former des projets pour leur avenir et donc de preferer rester en vie qu a celle d autres ceux qui n ont pas cette capacite et dont les preferences se resument a la recherche a court terme du plaisir et a l evitement de la souffrance Il apparait ainsi moins grave de tuer une souris qu un humain adulte meme s il reste aussi grave de faire souffrir la premiere que le second les deux ayant une preference aussi forte pour ne pas souffrir Cependant certains etres humains les fœtus les nouveau nes les handicapes mentaux profonds et les personnes seniles ne possedent pas ou plus la capacite a former des projets et a preferer continuer a vivre ce qui les met dans cette perspective sur le meme plan du point de vue du mal qu il y a a les tuer que beaucoup d animaux non humains Les economistes Kenneth Arrow et Amartya Sen ont egalement travaille a adapter l utilitarisme des preferences a la theorie du choix social explorant de facon systematique la logique de l agregation des preferences les regles de vote et en particulier le principe majoritaire Notons que plus on s eloigne de l unanimite pour se rapprocher de la majorite simple plus les problemes de transitivites apparaissent au risque d etre confronte au paradoxe de Condorcet dans certains cas deja notes par Condorcet Une version ordinale de l utilitarisme des preferences a ete developpee au travers de la nouvelle economie du bien etre notamment par Vilfredo Pareto Elle est ordinale dans le sens ou les preferences sont hierarchisees plutot que ponderees selon leur intensite Elle est fondee sur la notion de Pareto superiorite et d optimum de Pareto une option A est Pareto superieure a une option B si certaines personnes affectees preferent A a B et si aucune ne prefere B a A Dans un ensemble d options une option est Pareto optimale lorsque aucune autre option de cet ensemble ne lui est Pareto superieure On peut reformuler en disant qu une situation est optimale au sens de Pareto si l on ne peut pas changer la situation sans deteriorer la condition d au moins un des agents impliques Utilitarisme negatif Article detaille Utilitarisme negatif Comme le souligne John Stuart Mill il y a deux fins que la doctrine demande de poursuivre la maximisation du bien etre et la minimisation de la souffrance L utilitarisme negatif propose de poursuivre uniquement la seconde Il implique de tenir compte du bien etre des individus seulement lorsque celui ci est negatif c est a dire qu il est un mal etre Le but fondamental est de minimiser la souffrance le bonheur par contre ne compte pas ou en tout cas pas sur la meme balance On pourra infliger ou laisser subsister une souffrance pour pouvoir en soulager une autre plus grande mais on ne pourra le faire pour pouvoir creer un bonheur aussi grand soit il Utilitarisme total et moyen L utilitarisme total dont il est le plus souvent question maximise la somme des niveaux de bien etre individuel Mais ceci implique une conclusion repugnante aux yeux de Derek Parfit a savoir le devoir d accroitre la population mondiale tant que le bien etre dont sont supposes jouir les individus supplementaires depasse la potentielle diminution nette de bien etre des autres individus causee par l augmentation de la population L utilitarisme moyen est une alternative qui vise a maximiser la moyenne des niveaux de bien etre Derek Parfit souligne cependant que selon l utilitarisme moyen un monde compose d un seul individu en extreme souffrance serait pire qu un monde ayant en plus 1 million d individus souffrant eux aussi mais legerement moins Utilitarisme et deontologieL utilitarisme a deux niveaux developpe par Hare repose sur la constatation du caractere artificiel de la dichotomie entre deontologisme et consequentialisme Les regles morales tres generales comme la regle de non nuisance sont la plupart du temps utiles et suffisantes pour vivre heureux en groupe en faisant les bons choix mais quand elles sont prises en defaut dans un cas particulier il faut leur preferer le calcul des couts et des benefices de telle action contre telle autre L utilitarisme de la regle et l utilitarisme consequentialiste du felicific calculus benthamien sont donc complementaires et non opposes Le premier posera par exemple le principe de non nuisance et le deuxieme permettra de le nuancer en hierarchisant les nuisances grace au calcul de leurs couts respectifs Or a y regarder de plus pres il ne s agit en fait que d un seul et meme principe consequentialiste En effet nous n acceptons les regles morales que parce que leurs consequences heureuses sont en moyenne et jusqu a plus ample informe superieures a leurs consequences malheureuses Mais quand elles sont insuffisantes pour guider une action donnee nous passons a l examen plus precis des consequences probables de cette action On ne voit pas sinon quelle pourrait etre l utilite de regles morales tres generales Aussi l opposition entre utilitarisme et deontologie deon deon ce qui convient ce qui est convenable avec le suffixe logy logie est commune bien que non fondee puisque Bentham lui meme emploie la notion de deontologie comme connaissance de ce qui est juste ou convenable Ce terme est ici applique a la morale c est a dire a cette partie du domaine des actions qui ne tombe pas sous l empire de la legislation publique Comme art c est faire ce qu il est convenable de faire comme science c est connaitre ce qu il convient de faire en toute occasion Ainsi il s oppose a l idee d opinion publique dans le sens ou l opinion n est pas le bonheur ce dernier restant lie au plaisir et non a la loi morale La loi dans le droit positif est bien ce qui fonde le discours du pretre du moraliste ou du politique c est a dire un ensemble d injonctions visant a determiner une action normale hors des contingences individuelles Or nous dit Bentham la legislation n a que trop empiete sur un territoire qui ne lui appartient pas Il ne lui est arrive que trop souvent d intervenir dans des actes ou son intervention n a produit que du mal et ce qui est pire elle est intervenue dans les opinions et specialement dans les opinions religieuses ou son intervention a ete on ne peut plus pernicieuse Et en effet toute sanction prise en tant que telle est une action qui entraine d abord de la peine de la souffrance de la douleur et qui s oppose a l utilitarisme fondant l action sur le bonheur La base de la Deontologie c est donc le principe de l utilite c est a dire en d autres termes qu une action est bonne ou mauvaise digne ou indigne qu elle merite l approbation ou le blame en proportion de sa tendance a accroitre ou a diminuer la somme du bonheur public Et il serait inutile de chercher a prouver que la sanction publique en tant que la question sera comprise s attachera a la ligne de conduite qui contribue le plus au bonheur public Il est interessant de noter que Bentham oppose Deontologie et morale publique et introduit l expression morale privee consideree comme la science du bonheur fonde sur des motifs extra legislatifs tandis que la jurisprudence est la science par laquelle la loi est appliquee a la production du bonheur Ici alors meme que l utilitarisme s oppose strictement a la pensee kantienne on peut questionner si d un point de vue deontologique ils ne se retrouvent pas Lorsque Kant interroge l usage prive ou public de la raison dans Qu est ce que les Lumieres ce qui fonde l expression publique de toute pensee est sa liberte et son universalite Or chez Bentham si ces deux notions ne relevent pas des definitions kantiennes mais plutot du plaisir et de la douleur ressentis par tous les hommes l expression d une autorite necessaire a la conduite de toute morale est commune aux deux auteurs dans le sens ou elle doit partir d une origine individuelle plutot qu une opinion commune mais neanmoins paraitre universelle et s imposer a tous Dans les deux cas l etat de tutelle exerce par l Etat est problematique puisqu il exerce une repression individuelle Utilitarisme et economieCette section ne cite pas suffisamment ses sources janvier 2014 Pour l ameliorer ajoutez des references de qualite et verifiables comment faire ou le modele Reference necessaire sur les passages necessitant une source On retrouve parmi les theoriciens de l economie quelques disciples de l utilitarisme en particulier John Austin qui n est pas economiste James Mill Herbert Spencer qui n est pas economiste non plus et John Stuart Mill qui ont marque durablement l histoire de la pensee economique Mais contrairement a une idee repandue en France l utilitarisme n a que peu de rapports avec la theorie economique et n est en rien a la base de la theorie micro economique du consommateur Celle ci est une theorie descriptive egoiste et non pas une theorie normative utilitariste Elle pretend qu un individu essaie toujours d obtenir le maximum de satisfaction de sa consommation Il va donc optimiser compte tenu de sa contrainte budgetaire l utilite personnelle qu il retire de sa consommation et non pas l utilite generale Le dilemme du prisonnier formalise en 1950 illustre par ailleurs le fait qu utilitarisme et egoisme peuvent etre incompatibles En economie prescriptive comme le souligne Walras l economiste n entend pas porter un jugement moral sur tel ou tel acte de consommation c est a dire refuse d emblee toute position ethique dans le domaine Par contre certains auteurs de l economie du bien etre et de la theorie des choix collectifs s inspirent de l utilitarisme entre autres Alfred Marshall Arthur Cecil Pigou ainsi que John Harsanyi qui apporte un fondement theorique a l utilitarisme a travers son theoreme utilitariste CritiquesCette section ne cite pas suffisamment ses sources mars 2024 Pour l ameliorer ajoutez des references de qualite et verifiables comment faire ou le modele Reference necessaire sur les passages necessitant une source Les critiques envers l utilitarisme proviennent de differents auteurs de divers courants de pensee anti utilitariste ainsi que de divers mouvements sociaux tels que les mouvements ecologistes et les mouvements alter mondialistes En France par exemple le Mouvement Anti Utilitariste lie a la revue du MAUSS regroupe des intellectuels qui refusent de soumettre les sciences sociales a l hegemonie du modele economique et a une vision purement instrumentale de la democratie et du rapport social Indifference a l inegalite L utilitarisme s interesse a la quantite totale de bien etre plutot qu a son egale repartition entre les individus Il n accorde pas une valeur intrinseque a l egalite Il a neanmoins tendance en pratique a eviter les inegalites sociales en raison de l utilite marginale decroissante une personne riche beneficie moins d une somme d argent donnee qu une personne pauvre Diverses autres considerations peuvent entrer en jeu dans le calcul des consequences comme l evasion fiscale en cas de taxation elevee L utilitarisme n est ainsi pas associe a une ligne politique bien definie Cette subjectivite du calcul des consequences qui peut justifier differentes conclusions a ete reprochee a l utilitarisme Primaute du bonheur sur la justice et les droits fondamentaux L utilitarisme de l acte sera guide par un calcul couts benefices lors de decisions judiciaires Meme si l utilitarisme de la regle estime que l adhesion a des regles morales et legales est essentielle pour accroitre le bien etre collectif la justification des droits fondamentaux par les consequences probables en matiere de bien etre restera toujours contingente Les droits fondamentaux ne sont ainsi percus que comme un moyen instrumental et indirect d augmenter le bonheur Incalculabilite des consequences L utilitarisme fait tenir la moralite dans les consequences ce qui pose plusieurs problemes aux yeux de certains de ses adversaires Ces critiques s adressent au fait d associer la moralite aux consequences reelles mais une partie des utilitaristes ne considere cela dit que les consequences previsibles celles que l on peut raisonnablement attendre Incertitude Les consequences d un acte ne sont pas determinables avant qu il n ait lieu On n est jamais certain que les consequences supposees de l acte seront bien ses consequences reelles Un acte apparemment innocent peut avoir des consequences desastreuses et inversement Les utilitaristes font neanmoins la distinction entre la moralite d une action et la moralite d une personne Le fait qu une action s avere retrospectivement mauvaise ne signifie pas forcement qu il faille blamer la personne Infinite Les consequences forment une chaine si l acte A est cause de B et que B cause C l acte A cause C indirectement Evaluer les consequences de l acte pose des lors un probleme d identification de ces consequences quand dire qu un acte n est plus cause Ou arreter la chaine des consequences Selon une parabole chinoise est ce une chance est ce une malchance longue histoire ou les evenements heureux et malheureux s enchainent alternativement comme consequences les uns des autres sans fin Relativisme moral Si l utilitarisme pose le bonheur ressenti comme critere de l evaluation morale n importe quelle sensation de plaisir qui resulterait de telle ou telle action pourrait justifier cette action C est pourquoi certains utilitaristes conscients du probleme notamment les representants du realisme de Cornell et en particulier David O Brink dans son ouvrage Moral Realism and The Foundation Of Ethics ont tente d elaborer une version objective de l utilitarisme ou la definition du bonheur ne depend pas des sensations de l agent La question des comparaisons interpersonnelles d utilite Maximiser le bien etre agrege d un groupe d individus implique en toute rigueur de pouvoir mesurer le bien etre de chacun de les additionner et de choisir l action qui conduit au resultat le plus grand Or selon tout un courant de pensee ref necessaire il serait impossible de comparer des niveaux de bien etre differents car il s agit d etats mentaux subjectifs Les utilitaristes admettent en general qu un calcul utilitariste parfaitement rigoureux est effectivement irrealiste Cela ne rend toutefois pas l utilitarisme inapplicable pour autant car on peut utiliser des variables par substitution qui permettent de mesurer le bien etre de facon indirecte taux de chomage taux de criminalite etc La question de l agregation des utilites individuelles Derek Parfit a souleve un probleme classique qui se pose a l utilitarisme lorsqu il entend agreger les utilites individuelles si seule leur somme compte alors peu importe qu un nombre tres eleve de personnes beneficie d un bonheur individuel tres limite ou qu un nombre tres reduit de personnes beneficie d un bonheur individuel tres etendu la somme des utilites sera la meme et le resultat indifferent pour l utilitariste ce qui est contre intuitif et donc moralement inacceptable si en revanche on prend comme critere la moyenne des utilites par individu alors il est rationnel de reduire le nombre d individus et d augmenter la moyenne de leurs utilites individuelles en promouvant par exemple une politique eugeniste qui elimine les individus dont la capacite a atteindre une utilite correcte est reduite ce qui est la aussi moralement inacceptable Une premiere echappatoire a ete proposee avec l utilitarisme a seuil on determine un seuil un niveau d utilite en deca duquel c est la moyenne des utilites individuelles qui est prise en compte et au dela leur somme Cela permet d eviter les conclusions absurdes ou repugnantes que denoncait Parfit Mais ou fixer le seuil De plus la question de la mesure et de la comparaison des utilites individuelles reste entierement posee sauf a prendre des variables par substitution comme le PIB en parite de pouvoir d achat l IDH ou l esperance de vie pour les calculer et les comparer Une deuxieme maniere d echapper au dilemme souleve par Parfit est de developper des utilitarismes objectifs ou la mesure du bonheur ne depend pas de celle d utilites mesurees subjectivement cf supra Mais la encore pourquoi prendre telle variable par substitution plutot que telle autre L utilitarisme objectif defendu par David Brink liste plusieurs variables possibles mais n en choisit aucune clairement Notons enfin que si l on adopte l utilitarisme a seuil en prenant le revenu par tete comme variable objective substituee a l utilite subjective alors on retrouve a peu pres la theorie de la justice distributive proposee par Raymond Boudon pour pallier les defauts du maximin de John Rawls une maximisation de la moyenne des revenus sous contrainte de plancher Aspect sacrificiel A l instar du progressisme dont il decoule l utilitarisme promeut le sacrifice de certains au profit du plus grand nombre Il s agit la d un des points de la theorie qui sera le plus critique au XX e siecle Ainsi en 1964 le Francais Jacques Ellul selon qui l ideologie technicienne est l expression supreme de l utilitarisme affirme La Technique suppose la creation d une nouvelle morale La morale technicienne presente deux grands caracteres etroitement lies d une part elle est une morale de comportement d autre part elle exclut la problematique morale Morale de comportement les problemes d intentions de sentiments d ideaux de debats de conscience ne la concernent pas Et ce comportement doit etre fixe en fonction de regles techniques precises Tout cela conduit a remettre en question la problematique du choix du bien et du mal la decision individuelle la morale subjective il n y a plus reellement de choix a effectuer car le comportement bon est celui que la technique demande et rend possible L on peut tout mettre en question dans notre societe mais pas la technique qui se revele alors comme valeur decisive Et en tant que valeur elle est desirable Elle merite bien que toutes les forces y soient consacrees elle merite bien que l homme s y sacrifie Jacques Ellul En 1971 dans son ouvrage Theorie de la justice le philosophe americain John Rawls denonce lui aussi le sacrifice a l utilite des lors que celle ci a ete elevee au rang de valeur Sur cette question on distingue deja au XiX e siecle la position de William Godwin de celle des utilitaristes reels contrairement a eux Godwin ne remplit pas le critere d impartialite du calcul ce qui l amene a defendre un sacrifice partial ou la maxime un compte pour un n est pas respectee Il faut donc faire la part entre le point de vue pseudo utilitariste de Godwin et celui de l utilitarisme L aspect dit sacrificiel est lie a la logique de la compensation et au prescriptivisme utilitariste Dans l evaluation globale de la moralite les bonnes et les mauvaises consequences se compensent Si pour augmenter la satisfaction du plus grand nombre on doit sacrifier une personne l utilitarisme soutient que c est ce qu il faut faire L exemple classique est celui des naufrages un groupe de naufrages est sur un radeau de fortune mais celui ci va couler car ils sont trop nombreux En abandonnant un des membres du groupe on evitera au radeau de couler mais celui qui sera sacrifie mourra L utilitarisme conduit a sacrifier un des membres pour sauver les autres l acte de l abandonner a une consequence negative pour lui mais elle est compensee par les consequences positives pour les autres membres Dans un tel cas l appellation sacrifice est relative Les anti utilitaristes parleront de sacrifice mais les utilitaristes prefereront sauvetage Selon qu on se place du point de vue de l individu sacrifie ou des individus sauves le vocabulaire peut changer Cependant l accusation de sacrifice peut porter sur des cas ou le sauvetage est moins flagrant Dans le choix d un modele de societe l utilitariste defendra le modele qui permet le bonheur du plus grand nombre independamment de la repartition de ce bonheur Opprimer un groupe social au profit des autres semble donc possible dans une perspective utilitariste Il faut toutefois faire justice aux utilitaristes en rappelant qu ils ne soutiennent generalement pas positivement le sacrifice sacrifier n est un devoir que lorsqu il n y a pas d autre solution Utilitarisme et merite Cette section peut contenir un travail inedit ou des declarations non verifiees mai 2014 Vous pouvez aider en ajoutant des references ou en supprimant le contenu inedit Si vous ne connaissez pas le sujet laissez ce bandeau vous pouvez alors contacter les auteurs Si vous supprimez le contenu mis en cause vous pouvez prealablement contacter les auteurs argumentez precisement cette suppression dans la page de discussion un manque de reference n est pas un argument une recherche reelle de reference doit avoir ete effectuee etre formellement documentee Neanmoins l utilitarisme ne commande pas de sacrifier systematiquement son bonheur a celui de ses semblables Ce reproche que l on fait souvent a l utilitarisme de Mill est un faux proces Si en effet je vis dans une societe juste et que j y occupe la place que je merite on ne voit pas pourquoi je devrais brimer mon bonheur pour satisfaire les desirs d autrui Si par exemple j ai reussi un concours auquel mon voisin a echoue il ne serait ni rationnel ni juste que je lui cede ma place uniquement pour augmenter son bonheur car il vaut mieux vivre dans une societe qui frustre certains de ses membres mais reserve quand meme a chacun la place qu il merite Une telle societe n eliminera jamais la frustration mais maximisera tout de meme le bonheur agrege C est pourquoi on peut estimer a l instar de David Brink que la planification de sa propre carriere professionnelle qui est un element important du bonheur individuel ne s oppose pas a l altruisme dans une societe juste Car il est juste de donner aux plus meritants dans une telle societe la place qu ils meritent L effort pour vivre et travailler consciencieusement dans une societe juste qui recompense le merite ne s oppose pas a l altruisme puisqu un tel effort profite a tout le monde et place ceux qui le meritent a la place qu ils meritent En faisant l effort de donner le meilleur de moi meme dans la poursuite de ma carriere personnelle je sers l ensemble de ma societe C est egalement soit dit en passant la raison pour laquelle la theorie des sentiments moraux chez Adam Smith ne s oppose pas a sa theorie de la main invisible on a parfois raison de poursuivre son interet personnel s il s accorde a l interet general de la societe Et c est aussi l intuition de Rawls La neutralite impliquee par l utilitarisme c est a dire le principe moral de considerer que mon bonheur n a ni plus ni moins d importance que celui de mon voisin ne commande donc pas toujours de sacrifier son bonheur personnel Impartialite et delaissement de l agent Bien que cette critique porte meme sur d autres theories morales l utilitarisme a ete critique pour son impartialite L impartialite demandee a l agent serait en effet deletere pour ce dernier pour etre moral il faudrait ne plus etre soi meme Tous les processus visant a acquerir un point de vue impartial sont en effet des processus depersonnalisant essayer de se mettre a la place de l autre par exemple Cette attaque peut etre rapprochee de la critique du delaissement de l agent moral Pour l utilitarisme c est l acte qui compte quel que soit l agent qui l accomplisse Cependant on peut penser qu il y a une difference lorsque j accomplis ou non l action moi meme Bernard Williams propose un exemple dans lequel les consequences restent inchangees quel que soit l agent Un scientifique travaillant dans une firme se voit demander de fabriquer une arme qui sera utilisee de facon certaine pour tuer des milliers de personnes s il accepte il devra fabriquer l arme s il refuse la firme trouvera quelqu un d autre et l arme sera fabriquee quand meme L utilitarisme ne permet pas de choisir ce qu il faut faire pourtant il semble bien que l agent soit face a un probleme moral Il se pourrait donc qu on ne puisse pleinement evacuer l agent du questionnement sur la moralite Cela dit on comprend mal a pourquoi le reproche d une excessive impartialite demandee a l agent est souvent fait a l utilitarisme et pas au kantisme b comment un tel reproche peut etre compatible avec celui egalement courant qui voit dans l utilitarisme une forme sophistiquee du relativisme moral et de l egoisme Notes et references a et b Arnsperger et Van Parijs 2003 p 15 en Jeremy Bentham An Introduction to the Principles of Morals and Legislation Chapter I lire en ligne a et b en Stephen Nathanson Utilitarianism Act and Rule sur Internet Encyclopedia of Philosophy consulte le 19 mars 2024 a et b en Utilitarianism What It Is Founders and Main Principles sur Investopedia consulte le 19 mars 2024 Emmanuel Kant Critique de la raison pratique premiere partie Livre I chap I 8 Scolie II a et b Fondation de la metaphysique des mœurs in Metaphysique des mœurs I Fondation Introduction trad Alain Renaut p 111 en Peter Singer Animal Liberation Chapitre 1 a b c d et e Pierre Etienne Vandamme Justice sociale A sur L encylopedie philosophique avril 2018 consulte le 18 mars 2024 a b et c Les grands dilemmes de l utilitarisme Philosophie magazine 29 avril 2021 consulte le 18 mars 2024 a et b Bentham 1780 John Stuart Mill sur Philosophie magazine 20 fevrier 2019 consulte le 17 mars 2024 a b c et d Francisco Vergara Principe d utilite sur Encyclopaedia Universalis consulte le 17 mars 2024 Utilitarisme de l acte contre utilitarisme de la regle une impasse typologique R M Hare The Presidential Address Principles Proceedings of the Aristotelian Society vol 73 1972 p 1 18 ISSN 0066 7374 lire en ligne consulte le 22 mars 2024 en Roger Crisp Utilitarianism and the Life of Virtue The Philosophical Quarterly 1992 ISSN 0031 8094 lire en ligne consulte le 22 mars 2024 en Robert Merrihew Adams Motive Utilitarianism The Journal of Philosophy 1976 ISSN 0022 362X lire en ligne consulte le 22 mars 2024 en Katarzyna de Lazari Radek et Peter Singer The Point of View of the Universe Sidgwick and Contemporary Ethics 2014 a et b en The Repugnant Conclusion dans The Stanford Encyclopedia of Philosophy lire en ligne a b c et d Jeremy Bentham Deontologie ou Science de la Morale 1834 Tome 1 Chapitre II Ce que c est que la deontologie J entends par usage public de notre propre raison celui que l on en fait comme savant devant l ensemble du public qui lit J appelle usage prive celui qu on a le droit de faire de sa raison dans un poste civil ou une fonction determinee qui vous sont confies Emmanuel Kant Qu est ce que les Lumieres 1784 Il est donc difficile pour chaque individu separement de sortir de la minorite qui est presque devenue pour lui nature Il s y est si bien complu et il est pour le moment reellement incapable de se servir de son propre entendement parce qu on ne l a jamais laisse en faire l essai Institutions preceptes et formules ces instruments mecaniques de l usage de la parole ou plutot d un mauvais usage des dons naturels d un mauvais usage raisonnable voila les grelots que l on a attaches au pied d une minorite qui persiste Quiconque meme les rejetterait ne pourrait faire qu un saut mal assure par dessus les fosses les plus etroits parce qu il n est pas habitue a remuer ses jambes en liberte Aussi sont ils peu nombreux ceux qui sont arrives par leur propre travail de leur esprit a s arracher a la minorite et a pouvoir marcher d un pas assure Emmanuel Kant Qu est ce que les Lumieres 1784 Petit historique et presentation sur revuedumauss com fr consulte le 1er janvier 2016 a b et c en Stephen Nathanson Utilitarianism Act and Rule sur Internet Encyclopedia of Philosophy consulte le 19 mars 2024 David O Brink Moral Realism and The Foundation Of Ethics Cambridge University Press Cambridge 2001 en Derek Parfit Reasons and Persons Clarendon Press Oxford 1986 p 381 418 cf opus cite supra p 255 Raymond Boudon Le juste et le vrai etudes sur l objectivite des valeurs et de la connaissance Fayard Paris 1995 p 405 438 Jacques Ellul Le vouloir et le faire 1964 reed Labor et Fides coll Philosophie 2013 p 211 215 Pour un contre exemple voir la position de Peter Singer quant a l avortement opus cite supra p 273 283 Cf par exemple les critiques du MAUSS Voir aussiBibliographie Christian Arnsperger et Philippe Van Parijs Ethique economique et sociale La Decouverte 2003 122 p ISBN 978 2 7071 3944 3 en Jeremy Bentham An Introduction to the Principles of Morals and Legislation 1780 lire en ligne Gilbert Boss John Stuart Mill Induction et utilite PUF Paris 1990 Christophe Salvat L utilitarisme La Decouverte Paris 2020 Catherine Audard Anthologie historique et critique de l utilitarisme PUF 1999 John Stuart Mill L Utilitarisme PUF 1998 presentation de Catherine Audard John Stuart Mill L Utilitarisme Champs Flammarion 1988 traduction et presentation de Georges Tanesse John Stuart Mill mythes et realites PDF Une mise en garde contre des erreurs repandues par Francisco Vergara existe aussi au format de Word dans La Nature John Stuart Mill Editions La Decouverte 2003 Revue du Mouvement anti utilitaire dans les sciences sociales Francisco Vergara Les fondements philosophiques du liberalisme liberalisme et ethique La Decouverte 2002 en Julia Driver History of Utilitarianism Stanford Encyclopedia of Philosophy 1 Jean Cassien Billier Introduction a l ethique PUF 2010Articles connexes Bien etre Bonheur Economie du bien etre ou Welfare economy Harm principle Mandeville Bernard Morale Test des juges competents Theorie du choix social Utilite MoziLiens externes Ressources relatives a la recherche JSTOR PhilPapers objet Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Brockhaus Den Store Danske Encyklopaedi Dizionario di Storia Enciclopedia italiana Gran Enciclopedia Catalana Hrvatska Enciklopedija Internetowa encyklopedia PWN Nationalencyklopedin Proleksis enciklopedija Store norske leksikon Treccani Universalis Notices d autorite LCCN GND Japon Israel TchequieEn francais Presentation de l utilitarisme PDF par Francisco Vergara dans Encyclopaedia Universalis En defense de l utilitarisme par David Olivier dans les Cahiers antispecistes revue focalisee sur la question animale La pertinence de Mill aujourd hui un point de vue personnel par Peter Singer SurLa Naturede John Stuart Mill par E Reus Utilitarisme et anti utilitarisme dans l ethique animale contemporaine par E Reus John Stuart Mill et l utilitarisme par Unige Deux siecles d utilitarisme PDF par Malik Bozzo Rey et Emilie Dardenne Vergara Francisco John Stuart Mill mythes et realites PDF existe aussi au format de Word doc Francisco Vergara Bentham et Mill sur la qualite des plaisirs doc Revue d etudes benthamiennes Paris 2011 En anglais en Introduction to Utilitarianism un manuel d introduction en ligne sur l utilitarisme coecrit par le philosophe William MacAskill sur utilitarianism net en Utilitarian philosophers sur utilitarian net en Utilitarianism com ressources en ligne Glossaire sur l utilitarisme en Ethics Updates ressources en ligne en L utilitarisme a deux niveaux de Hare Portail de la philosophie Portail de l economie Portail des droits des animaux

Derniers articles
  • Mai 25, 2025

    Mucrospirifer

  • Mai 25, 2025

    Mucoromycotina

  • Mai 25, 2025

    Mucoromycota

  • Mai 25, 2025

    Mucoromyceta

  • Mai 25, 2025

    Mucormycose

www.NiNa.Az - Studio

    Entrer en contact
    Langages
    Contactez-nous
    DMCA Sitemap
    © 2019 nina.az - Tous droits réservés.
    Droits d'auteur: Dadash Mammadov
    Un site Web gratuit qui permet le partage de données et de fichiers du monde entier.
    Haut