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Métaphysique

La métaphysique est la branche de la philosophie qui étudie la nature fondamentale de la réalité. Elle s'intéresse à des concepts tels que l'être et l'identité, l'espace et le temps, la causalité, la nécessité et la possibilité. Elle comprend notamment des questions sur la nature de la conscience, l'âme et la relation entre l'esprit et la matière, ou entre la substance et l'attribut.

Partie de | Métaphilosophie (en) |
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Pratiqué par | Métaphysicien (d) |
Objet | Premier moteur |
Histoire | Histoire de la métaphysique |
La métaphysique est considérée comme l'une des quatre principales branches de la philosophie, avec l'épistémologie (ou théorie de la connaissance, ou encore gnoséologie en un sens plus large), la logique et l'éthique.
Le terme « métaphysique » prend des sens différents selon les auteurs et les époques. Dans un de ses traités intitulé plus tard Métaphysique, Aristote utilise l'expression « philosophie première » pour désigner un type de science dont le caractère premier tient autant à son importance qu'à sa dignité : la « science de l'être en tant qu'être ». La métaphysique a depuis traditionnellement pour objet des notions générales et abstraites telles que la substance des choses et leurs prédicats (qualités, quantités, relations). Depuis l'usage du terme qui en a été fait par la philosophie médiévale, la métaphysique est souvent définie comme étant un champ de la philosophie qui porte sur le monde, les choses ou les processus en tant qu'ils existent « au-delà » et indépendamment de l'expérience sensible que nous en avons.
De nos jours, la métaphysique est une discipline dont la notion est équivoque et qui recouvre aussi bien la science des réalités qui échappent aux sens que la connaissance de ce que les choses sont en elles-mêmes, indépendamment de nos représentations (« chose en soi »). Définie comme science de ce qui existe en dehors du monde sensible, la métaphysique se démarque de la physique et concerne des entités ou des processus considérés comme immatériels et invisibles (l'âme, le « monde intelligible », la « force vitale », etc.). Définie comme connaissance de ce que les choses sont en elles-mêmes, la métaphysique se démarque de la connaissance empirique des phénomènes, et peut en ce cas recouvrir une partie du champ des sciences. Elle est alors associée à une conception dite « réaliste » et détermine la portée ontologique des théories (philosophiques ou scientifiques).
En philosophie analytique, les premiers développements originaux de la métaphysique apparaissent au milieu du XXe siècle, renouvelant la discipline au sein de ce qu'il est désormais convenu d'appeler la « métaphysique analytique ». Ne s'opposant aucunement à la science, la métaphysique analytique utilise au contraire ses résultats, ou encore s'intéresse aux ontologies qui sont présupposées par les activités ou les discours scientifiques.
Origine du terme
Les premiers livres qui définissent la métaphysique sont les ouvrages d'Aristote situés, dès les sommaires antiques, après la Physique, en grec meta ta phusika. Cette expression est traditionnellement attribuée à Nicolas de Damas (premier siècle avant J.C.), dans sa reprise de la classification des œuvres d'Aristote effectuée par son contemporain Andronicos de Rhodes, mais une confusion probable entre ce premier Nicolas et Nicolas de Laodicée (quatrième siècle après J.C.) rend la datation de cette première occurrence très douteuse. Cette désignation est ainsi donnée aux livres regroupés aujourd'hui sous le nom de Métaphysique. Le sens du mot méta-physique est donc d'abord éditorial, ce qui n'exclut nullement que les éditeurs antiques se soient ici inspirés d'une manière d'organiser les connaissances issue d'Aristote : la science des principes, qui est première en elle-même, se situe bien « pour nous » après la connaissance de la physique.
Le sens du mot se modifie (le préfixe meta pouvant signifier "au-delà" autant qu'"après") lorsque les platoniciens et néoplatoniciens y ont vu le nom d'une discipline philosophique à part, qui porterait sur les réalités au-delà de la physique (au-delà de ce que l'expérience de la nature donne à voir). Cette conceptualisation du mot de métaphysique est conforme à ce que Platon avait mis en place avec sa théorie des Idées ainsi qu'avec la dimension platonisante de certains textes d'Aristote concernant la philosophie première. Ainsi, Simplicius, dans un Commentaire sur la Physique d'Aristote (~535), écrit :
« La discipline qui considère les réalités entièrement séparées de la matière et la pure activité de l’intellect en acte et de l’intellect en puissance, celle qui est élevée à lui du fait de l’activité, tout cela ils l’appellent théologie, philosophie première et métaphysique, puisque cela se situe au-delà des réalités physiques. »
La scolastique médiévale a donné le sens de « par-delà la physique » qui est désormais une définition courante donnée à la métaphysique. Si ce sens du terme métaphysique doit sa structure à ce « dépassement » de l'étant en direction de l’être, nous dit Martin Heidegger, elle recouvre immédiatement cette racine en la transposant dans l'étant et se transforme en recherche du premier d’entre eux, c'est-à-dire, Dieu.
Définition
La métaphysique ne dispose pas d'une seule définition, car elle a pris des sens différents selon les auteurs et les époques.
Bien que le terme « métaphysique » soit absent du vocabulaire d'Aristote, celui-ci est le premier à la concevoir comme une « philosophie première », qu'il définit comme la « science de l'être en tant qu'être », et aussi « la science des premiers principes et des causes premières ».
Emmanuel Kant redéfinit la métaphysique comme ayant pour objectif de s’élever jusqu'à la connaissance du « suprasensible », c'est-à-dire de connaître des objets inaccessibles à l'expérience sensible. Ses objets principaux sont l'âme, le monde et Dieu, en quoi la métaphysique recoupe en partie le domaine de la « théologie ». Pour Kant, « La métaphysique est la science qui contient les premiers fondements de ce que saisit le savoir humain. Elle est science des principes de l'étant et non pas des principes de la connaissance ». En ce sens, la métaphysique s’oppose à la physique.
L’être en tant qu’il apparaît aux sens ou à la conscience, l’ensemble des phénomènes, est étudié par les sciences expérimentales et par la psychologie. Le métaphysicien cherche à dépasser les apparences, à saisir l’être en tant qu’être. Il se demande, par exemple, si le monde extérieur est réel au-delà des consciences qui le perçoivent.
La science explique les phénomènes par d’autres phénomènes, c’est-à-dire par des causes secondes. Le métaphysicien tâche d’atteindre les causes, ou la cause, d’où tout dépend, les causes ou la cause première, les premiers principes : Dieu pour le théiste ou le panthéiste, la matière pour le matérialiste.
La métaphysique est aussi définie « la science de l’absolu ».
Les sciences s’appliquent à des phénomènes subjectivement et objectivement relatifs : relatifs à l’esprit qui les pense, relatifs les uns aux autres, puisqu’ils se conditionnent les uns les autres. Le métaphysicien aspire à l’inconditionné, à l'absolu.
Si l’on refuse, comme Auguste Comte, d’appliquer à la métaphysique le terme de science, on peut la définir « un effort pour résoudre les problèmes posés par-delà l’expérience ». Le métaphysicien ne peut, en utilisant la seule expérience externe ou interne, affirmer ou nier la réalité du monde sensible, l’immortalité de l’âme, l’existence de Dieu. C’est par des raisonnements basés sur certains faits que le métaphysicien cherche à résoudre ces grands problèmes.
On distingue généralement la métaphysique générale de la métaphysique spéciale.
La métaphysique générale ou ontologie étudie l'être en tant qu'être. Elle vise à répondre à la question la plus générale : « Qu'est-ce que l'être ? », ce qui la conduit à étudier des notions telles que la substance, l'essence, la forme et la matière, l'individu, les faits, les événements, les propriétés, les tropes, les relations, etc.
La métaphysique spéciale regroupe l'étude de domaines particuliers d'êtres. Elle est généralement divisée comme suit :
- La cosmologie rationnelle, étude du monde extérieur.
- La psychologie rationnelle, étude de l'âme.
- La théologie rationnelle, étude de Dieu.
Le terme de « rationnelle » appliqué à la cosmologie et à la psychologie vise à les distinguer de la cosmologie et de la psychologie expérimentales. Appliqué à la théologie, il la distingue des théologies révélées que l’on rencontre dans les différentes religions historiques.
En tant qu'elle vise la connaissance de la nature même des choses, la métaphysique est selon ses développements associée à une conception réaliste de la connaissance (réalisme épistémologique), qui peut être aussi bien idéaliste, spiritualiste que matérialiste. Elle qualifie alors la portée ontologique des théories (philosophiques ou scientifiques), c'est-à-dire ce qui en elles décrit la réalité.
Métaphysique générale
L'ontologie
L’ontologie est l'étude de « l'être en tant qu'être ».
Dans un sens strict, l’être s’oppose au phénomène, ce qui est à ce qui apparaît : c’est le permanent opposé au transitoire, la substance au mode.
Mais dans un sens général, l’être s’applique à tout ce qui participe à l’existence, et non seulement à l’existence actuelle, mais à l’existence future, ou possible, ou même purement idéale : car tout cela est encore de l’être.
On peut distinguer divers modes de l’être :
- le possible, le réel et l’impossible,
- le contingent et le nécessaire,
- le fini et l’infini,
- le relatif et l’absolu,
- l’imparfait et le parfait.
Existence
Un des modes d'être caractérisé par le fait d'être au monde. Cette chose la plus évidente qui soit, est précisément la plus difficile à définir. On parle d'être réel, mais qu'est-ce qu'être réel, sinon exister. « Pour les scolastiques l’exister désignait l’acte par lequel un sujet accède à l’être en vertu de son origine »,. Gilson parle d’une dévaluation du verbe « être » au profit du verbe « exister ». Dans la perspective classique il est question de distinguer l’existant du simple possible. Avec Heidegger le terme d’existence est réservé à l’être humain, les autres choses du monde seront simplement là, « sous-la-main » selon la traduction littérale d’une expression allemande.
Les catégories
Le terme de catégorie apparaît chez Aristote, il désigne sous forme accusatoire ce qui relève d’une logique qui s’interroge sur le sens : quoi ? combien ? comment ? qui deviendront dans le vocabulaire métaphysique : substance, quantité, qualité et le relatif. Aristote distingue dix catégories de l'être :
- La substance (ousia en grec).
- La quantité, c’est-à-dire tout ce qui est susceptible de plus ou de moins, ou, dans un sens plus précis, tout ce qui est susceptible de mesure.
- La qualité : c’est toute disposition ou manière d’être d’une chose, à l’exception de la quantité. Les qualités peuvent être inséparables de l’être, et alors elles en constituent l’essence ; ou bien elles peuvent lui appartenir passagèrement, et elles ne sont plus que l’accident.
- La relation, rapport d’une chose à une autre, ou tout ce qui marque comparaison, comme : semblable, égal, plus grand, plus petit, etc.
- L’action, qui a lieu quand le sujet est cause de ses modes. L’action est immanente, quand on agit en soi-même (par exemple : penser), ou transitive lorsqu’elle passe à un autre sujet (par exemple : chauffer, éclairer).
- La passion, qui a lieu quand le sujet reçoit ses modes d’ailleurs.
- Le lieu.
- Le temps.
- La situation, ou disposition des corps par rapport à l’espace.
- La possession, ou l’acte d’avoir quelque chose à soi.
Pour Aristote, la catégorie de la substance est la plus importante car c’est vis-à-vis d’elle que se déclinent toutes les autres.
Substance et essence
La substance, première des catégories de l’être pour Aristote, désigne à la fois le support et le fond solide de chaque chose.
La substance s'oppose au mode, l’être s'oppose au phénomène. On appelle mode ou phénomène tout ce qui tombe sous l’observation externe et interne. Les modes ont deux caractères principaux : ils sont multiples et muables.
Or, pour Aristote, l’esprit conçoit la nécessité de quelque chose qui établisse un lien entre les phénomènes et qui leur donne l’unité, et en second lieu d’un support ou substrat qui persiste et demeure le même pendant que les phénomènes changent et passent.
Enfin un autre caractère de la substance, c’est que, tout en restant une seule et même chose, elle peut recevoir les contraires.
Cependant l’expression de substrat ou de support ne désigne pas une substance cachée ou enveloppée sous les phénomènes. La notion de substance ne signifie rien autre chose, si ce n’est qu’un être n’est pas épuisé tout entier par ses manifestations externes. Il est en soi, il a un dedans, il est : il s’agit de ne pas faire du phénomène lui-même quelque chose de substantiel.
De même que l’on oppose la substance au mode, on oppose aussi l’essence à l’accident. L’essence comprend les propriétés constantes et permanentes de l’être et principalement celles d’où dérivent toutes les autres. L’accident est le phénomène qui peut se produire ou ne pas se produire, sans que la nature de l’être en soit affectée
Modalités : le possible, le réel, l'impossible
On appelle possible tout ce qui n’implique pas de contradiction. La possibilité est indépendante de la probabilité : l'événement le plus improbable est possible tant qu'il n'implique aucune contradiction. Le possible, dans ce sens, s’oppose à l’impossible, qui n’est autre que le contradictoire.
Le possible s’oppose encore au réel. Le réel est ce qui est actuellement donné. Le possible est ce qui est susceptible d’être donné, mais ne l’est pas nécessairement. Il s’ensuit qu’on peut conclure du réel au possible, mais non réciproquement.
Le possible ainsi entendu est possible absolu. Le possible relatif est celui qui est d’accord avec les lois de l’expérience et avec les phénomènes antécédents. Il est possible, de manière absolue, que tel événement n'ait pas dû se produire nécessairement. Mais étant donnés les circonstances antécédentes, cela peut avoir été relativement impossible.
Puissance et acte
Puissance et Acte (voir Puissance et acte) se définissent l’un par rapport à l’autre, ainsi la puissance est la possibilité ou la capacité du passage à l’acte. L’acte correspond à la réalisation par un être de son essence ou forme, par opposition à ce qui est en puissance.
Aristote distingue ainsi deux modes de l’être : l’être en puissance et l’être en acte, le potentiel (ou virtuel) et l’actuel. L’être en puissance, c’est l’être qui contient déjà, mais non développé, ce qu’il doit être. Pour Aristote, c'est l’enfant par rapport à l’homme, le gland par rapport au chêne, etc.
Le potentiel n’est pas la même chose que le possible. Le possible est une notion toute logique, c’est ce qui ne se contredit pas soi-même ou ne contredit pas les données générales de l’expérience. Le potentiel (ou virtuel), c’est ce qui existe déjà, mais d’une manière incomplète, c’est ce qui tend à exister, c’est ce qui existera si rien ne l’empêche.
Contingent et nécessaire
Le contingent est ce qui peut être ou ne pas être. Cependant le contingent n’est pas le possible : car le possible n’est pas encore, tandis que le contingent existe ou existera, mais de telle sorte que l’on peut toujours concevoir sa non-existence.
Le nécessaire, c’est ce dont le contraire est impossible. Il y a deux sortes de nécessité : la nécessité logique, fondée sur le principe de contradiction, et la nécessité réelle, fondée sur le principe de causalité.
Le déterminé, c’est ce qui est tel ou tel, qui a telle qualité et non pas telle autre, tel degré et non pas tel autre. L’indéterminé est ce qui est susceptible d’être déterminé, mais ne l’est pas encore. Pour Spinoza et les philosophes déterministes, rien n’existe qui ne soit déterminé.
Causalité
Par « cause » la métaphysique entend quelque chose de plus ample que le sens commun, « l’ensemble de tous les principes à l’origine de l’être de l'étant visé ». Dans cette optique, Aristote, et après lui Thomas d’Aquin, développent la théorie des quatre causes.
- La cause efficiente, qui peut être définie : ce qui étant posé, il faut que quelque chose s’ensuive. Par exemple, posé que le feu touche ma main, il s’ensuit de là qu’elle est brûlée.
- La cause finale, qui montre pour quel dessein est une chose, et peut être définie : à quelle fin est une chose.
- La cause matérielle, qui explique de quoi une chose est composée, et peut être définie : ce dont une chose est faite. Par exemple, cette statue est faite de bronze ou de marbre.
- La cause formelle, qui dit de quelle manière la chose est, et quelles en sont les propriétés. On peut la définir : ce qui fait qu’une chose est appelée telle ou telle. Par exemple, une chose est dite ronde parce qu’elle a de la rondeur.
On divise la cause efficiente en cause première et cause seconde.
La cause première est celle qui donne proprement le fond de l’être. La cause seconde, au contraire, façonne seulement la chose, et ne fait pas absolument qu’elle soit. Par exemple, le sculpteur ne fait pas le marbre, mais, le trouvant déjà fait, il le façonne : il est la cause seconde d'une sculpture.
Identité et contraire
L’unité est ou mathématique ou métaphysique. L’unité mathématique est une grandeur prise pour terme de comparaison entre plusieurs grandeurs de même espèce. L’unité métaphysique est l’absence de parties ou de composition. Le type de l’unité est dans la conscience du moi.
L’identité est la propriété qu’a un être de rester le même à plusieurs moments de la durée.
La similitude est la propriété qu’ont plusieurs êtres d’avoir des caractères communs : la différence est ce qui les distingue les uns des autres. On appelle principe d’individuation le principe en vertu duquel un individu est distinct d’un autre.
La distinction poussée à l’extrême s’appelle contrariété. Par exemple, le blanc est l’opposé du noir. Lorsque l’opposition est telle que l’un des contraires marque la négation expresse de l’autre (le blanc, le non-blanc), c’est ce qu’on appelle le contradictoire.
Cependant la coexistence des contraires n’est pas l’identité des contraires, encore moins des contradictoires. Aristote, qui soutient le principe de contradiction, affirme en même temps que la puissance contient à la fois les deux contraires. Ils peuvent même se réaliser tous les deux, soit successivement, soit à la fois, mais à des points de vue différents.
Fini et infini
Les objets qui tombent sous les sens ont des bornes, correspondant au lieu où le corps cesse, à l’ensemble des points qui terminent sa perception. De même, si l'on considère un objet par rapport à la durée, on le perçoit comme ayant commencé ou comme finissant devant nous : le commencement et la fin sont ses limites dans le temps, de même que la figure des corps est leur limite dans l’espace. Ainsi tous les objets perceptibles paraissent limités et finis à la conscience.
Il n'en est plus de même lorsqu'on veut appliquer cette idée, non plus aux choses qui sont dans l’espace et dans le temps, mais à l’espace et au temps eux-mêmes. On se représenter les limites du monde, car au-delà du monde il peut y avoir le vide mais le vide lui-même n’a pas de limites. Pour Platon, il en est de même du temps immobile, qu'il appelle éternité : l'éternité est antérieure au temps créé, et c'était encore du temps. C'est pourquoi Kant écrit que l’espace et le temps nous sont donnés comme actuellement infinis.
Le relatif et l'absolu
On distingue l'infini et l'absolu. L'infini a rapport à la grandeur et l'absolu à l’existence. L’absolu s’oppose au relatif, l’infini au fini.
L’absolu est proprement ce que Kant appelle l’inconditionnel, c’est-à-dire ce qui n’exige aucune condition, ce qui ne dépend pas d’autre chose. L’être absolu, c’est l’être qui ne dépend d’aucun autre être, qui n’a besoin que de soi pour être, qui est à lui-même sa raison d’être. L’absolu a rapport à l’indépendance des actes et l’infinie à leur étendue.
L'imparfait et le parfait
Il faut encore distinguer l’infini et l’absolu du parfait. L’infini a rapport à la grandeur, l’absolu à l’existence, le parfait à la qualité.
On distingue dans tous les êtres des différences de qualité ou de perfection. Tant que ces qualités ont des limites et qu’on en peut supposer de supérieures, c’est ce qu'on appelle l'imparfait. Quand on conçoit au contraire la qualité de l’être élevée à l’absolu, c’est ce qu'on appelle le parfait.
La vérité
L’idée de vérité appartient comme l’idée de chose ou de liberté au groupe des idées innées selon la doctrine innéiste. Au commencement de la métaphysique et pour une longue période de son histoire, la vérité a été définie comme adéquation de la pensée à la réalité. Il faut attendre le XXe siècle et notamment Husserl et Martin Heidegger (voir Heidegger et la question de la vérité), pour que cette approche soit remise sérieusement en cause. Heidegger reprend la question à partir de l’entente grecque de la Vérité comme alètheia, c’est-à-dire comme comportement du Dasein et non voilement de l'étant, reléguant l'« adéquation de la chose à l’intellect » à une instance dérivée.
Les jugements
Un jugement est analytique lorsqu'il se contente d’expliciter le contenu d’un concept. « Quand je dis tous les corps sont étendus, c’est là un jugement analytique, car je n’ai pas besoin de sortir du concept que je lie au mot corps pour trouver l'étendue unie avec lui ; il me suffit de le décomposer, c’est-à-dire de prendre conscience des éléments divers que je pense toujours en lui pour trouver ce prédicat ».
À la différence des jugements analytiques qui sont nécessairement a priori (en ce qu'aucun recours à l’expérience n’est nécessaire pour les formuler, une explicitation de l’implicite est la seule opération qu'ils permettent d’accomplir), les jugements synthétiques lient ensemble deux concepts qui ne sont pas évidemment liés (la cause avec son effet par exemple). Sera synthétique le jugement dans lequel le prédicat ajoute quelque chose au concept du sujet.
Kant supposera qu'il existe une troisième sorte de jugements, celle qui donne toute sa portée à sa « révolution copernicienne », les jugements synthétiques a priori. Il estime que ceux-ci sont « universels et nécessaires, comme les formules mathématiques », mais de plus qu'ils nous permettraient d'étendre nos connaissances, alors que les jugements analytiques ne pourraient que les expliquer ou les éclaircir. Cependant, ce type de jugements sera remis en cause par le Cercle de Vienne et semble être aujourd'hui abandonné par une grande partie des philosophes.
Les idées platoniciennes
Aspect, forme ou structure qui rend visible, fait voir la réalité d’une chose, représente pour les philosophes platoniciens une forme intelligible, soustraite au devenir. Aristote qui s’interroge sur son statut ontologique, s’oppose au caractère séparé de l’idée que Platon professait.
Métaphysique spéciale
L'âme et ses relations au corps
C’est en tant que « principe unificateur » de toutes les facultés que la notion d'« âme » a été introduite en philosophie accompagnée de problèmes qui lui sont propres, quant à ses fonctions, sa localisation (cœur ou tête), sa nature (corporelle ou non), les êtres qui la possèdent (tous les vivants, plantes et animaux, ou seulement l’homme).
Loin des controverses sur sa nature corporelle ou sur la question de sa localisation, ayant mobilisé les premiers penseurs de l'âme comme Thalès, Héraclite ou Platon, Aristote est le premier à l’intégrer rationnellement dans son système métaphysique. En comprenant l'âme comme forme substantielle du corps, « il fait de celle-ci la forme d’un corps naturel possédant la vie en puissance, étendant ainsi le concept d'âme à l’ensemble des vivants ». Accessoirement ainsi conçue comme forme du corps, la question de sa survie après la mort est négativement tranchée, l'âme ne lui survit pas et n’est donc pas immortelle. Thomas d’Aquin, tout aristotélicien qu'il fut, combattra cette conclusion en faisant de l'âme rationnelle une substance à part entière que Saint Bonaventure qualifiera de « matière spirituelle ».
Plus tard, la révolution cartésienne provoquera une nouvelle rupture entre l'âme et le corps obligeant à repenser le problème de leur union. En accentuant la distinction entre la sphère matérielle de l'étendue et la sphère intellectuelle de la pensée, « Descartes rend impensable toute forme intermédiaire ». Or il reste à expliquer comment des mouvements dans l’ordre matériel nous affectent directement et la possibilité d’un acte libre et volontaire. Chacun des philosophes du XVIIe siècle avance sa propre solution : le « parallélisme » chez Spinoza, l'« occasionnalisme » pour Malebranche, l'« harmonie préétablie » pour Leibniz.
Immortalité de l'âme
L’immortalité de l'âme dépend de la substantialité de l'âme. Cette problématique relève également de la théologie.
Dieu : problèmes de son existence et de son essence
En principe, le Dieu personnel et créateur de la croyance monothéiste, ne concerne pas la métaphysique ; en relève seul, le dieu de la théologie naturelle, celui défini par Aristote comme cause ultime, premier moteur et principe premier de toute chose. Une interprétation médiévale du texte de l'« Exode », où Dieu dit à Moïse « Je suis celui qui suis », transforme ce Dieu personnel en sujet de la métaphysique et le confond avec l'« Être » même.
Descartes, dans ses Méditations Métaphysiques, peut dès lors affirmer l’existence d’un Dieu personnel, ultime garant de la conformité de la pensée avec les choses. Dans ce but, il met en œuvre une argumentation méthodique (ordre des raisons) où il expose l’idée suivante : un Dieu, qui est créateur de toutes choses, des essences mêmes, des êtres et des étants, dont la connaissance, le savoir, sont illimités, ce Dieu inconcevable pour la raison humaine qui est bornée, existe cependant parce qu'il nous en a apporté confirmation dans le simple fait que l’idée de son existence ait pu germer dans mon esprit. De plus, comme il existe chez Descartes une hiérarchie des idées, où la cause de quelque chose doit être plus parfaite que ce qu'elle origine, notre idée de Dieu, encore imparfaite et limitée, montre bien que lui-même est possesseur d’une perfection infinie. Enfin, la théorie cartésienne des vérités éternelles se base sur le fait que Dieu est créateur d’absolument toutes choses, y compris les vérités de la nature, les causes physiques et matérielles du monde, les essences des êtres animés ou inanimés, l’ordre universel.
Devenu le dieu des philosophes, le dieu de la théologie naturelle et de la métaphysique perd ses qualités fondamentales en devenant théorique et abstrait.
La liberté : libre-arbitre et déterminisme
Selon le Dictionnaire des Concepts : « La liberté désigne en métaphysique, le pouvoir absolu d'être la cause première d’un acte, ainsi que l’expérience de ce pouvoir en tant qu'elle est constitutive du sujet. » Les philosophes ont bien noté que ce sentiment de liberté pourrait être le masque d’une sujétion inaperçue à la nature des choses. La liberté s’oppose en général (ce n’est donc pas toujours le cas) au déterminisme, au fatalisme et à toute doctrine qui soutient la thèse de la nécessité du devenir. Le concept de liberté divise très schématiquement les philosophes en deux camps : ceux qui en font le fondement de l’action et de la morale humaines (Épicure, Descartes, Kant), et ceux qui nient une quelconque transcendance de la volonté par rapport à des déterminismes tels que la sensibilité (Démocrite, Spinoza, Nietzsche). La raison est introduite en philosophie à partir du concept grec de Logos qui de simple discours évoluera vers l’art de « combiner les concepts ou propositions » et finira comme faculté de comprendre. Puissance du vrai chez Spinoza, la raison devient principe ou fondement chez Leibniz.
Critiques de la métaphysique
Selon Laurence Hansen-Løve, au dix-neuvième siècle, les principes d’inanité et de toxicité de la métaphysique ont été mis en avant.
Bourdieu
Selon Johann Michel, la pensée sociologique de Pierre Bourdieu s'oppose directement à la métaphysique.
Bouveresse
jacques Bouveresse
- Ernest Renan, la science, la métaphysique, la religion et la question de leur avenir, Publications du Collège de France, 2015 [lire en ligne]
Derrida
Étienne Gilson
« tous les échecs de la métaphysique viennent de ce que les métaphysiciens ont substitué à l'être comme premier principe de leur science, l'un des aspects particuliers de l'être étudiés par les diverses sciences de la nature. »
Hegel
Heidegger
Kant
Marx
Nietzsche
Positivisme
La métaphysique et sa fonction
Une science contestée
Emmanuel Kant affirme dans l’introduction de ses Prolégomènes : « depuis l’origine de la métaphysique, si loin que remonte son histoire, il ne s’est rien passé qui eût pu être plus décisif pour les destinées de cette science que l’attaque qu'elle eut à subir de la part de David Hume », ce même David Hume dont il dit plus loin qu'il le réveilla de son sommeil dogmatique. Hume prenait appui sur l’impossibilité pour la raison de penser a priori et au moyen de concepts, entre autres principes « la relation de cause à effet », que cette relation n'était que la fille de l’imagination fécondée par l’expérience qui se croit autorisée à faire passer une habitude pour une nécessité objective. C’est à contester cette position que Kant se consacrera notamment dans son ouvrage majeur, la Critique de la raison pure.
Une science nécessaire
Alors que l'on reconnaît à d’autres disciplines comme la logique, les mathématiques ou la physique le droit de sortir des limites de l’expérience, comment se fait-il, s’interroge Kant, qu'avec la métaphysique on n’atteint jamais le même degré de certitude, alors qu'elle traite des objets les plus importants pour notre curiosité, Dieu, l'âme, la vie éternelle ?
La compréhension de l’être que nous avons naturellement n’est pas, à elle seule, un « savoir », c’est la tâche de la métaphysique de nous aider à passer de la compréhension pré-ontologique au savoir explicite de l’être.
À un degré supérieur, la métaphysique, dans son exploration des concepts fondamentaux, valide les premiers principes à partir desquels chaque science positive peut mener ses investigations (principe de contradiction, causalité, réalité). Elle joue de plus, en systématisant et coordonnant nos connaissances, un « rôle normatif » et, en découvrant la dernière raison des choses, un « rôle explicatif ». C’est la métaphysique qui fixe les notions communes qui relient les divers systèmes de connaissance, comme c’est elle qui va, écrivait V. Ermoni, jusque dans l’invisible rechercher la raison d'être du visible.
Ainsi, Heidegger conclut : « la métaphysique est si essentielle qu'on ne peut s’en défaire comme on se défait d’une opinion. On ne peut aucunement la faire passer derrière soi, telle une doctrine à laquelle on ne croit plus et qu'on ne défend plus ».
Structure de la métaphysique
Dynamique
Ontothéologie et analogie comme loi interne de constitution de la métaphysique. Historiquement « l’ontothéologie se constitue […] en même temps que s’élabore la problématique de l’analogie comme « Analogia entis » ». « La métaphysique se construit historiquement par adjonction de nouveaux éléments à un système qui se veut harmonieux et cohérent ». André Hayen va jusqu'à écrire « aux flots mouvants de l’histoire de la pensée, aux systèmes philosophiques variés, est immanente une unité supérieure à l’histoire, l’unité de la vérité supra-historique ».
Fondements
En métaphysique, chez Aristote comme plus tard chez Descartes, le rôle du fondement est joué par la « substance ». Mais plus généralement rechercher le fondement ou principe c’est s’interroger sur quoi reposent ultimement les choses et donc, de proche en proche, remonter jusqu'à la cause première ou premier principe non causé. Dans l’ordre de la connaissance, la recherche du fondement consiste à découvrir sur quoi (l'élément solide), l’on peut s’appuyer pour commencer à penser, ainsi de Descartes qui fonde tout son raisonnement sur le « cogito », ou Heidegger qui momentanément fit fond dans Être et Temps sur une « métaphysique du Dasein »,.
Ontothéologie
En 1957, Heidegger prononce une conférence intitulée Constitution onto-théologique de la métaphysique dans laquelle « il fait ressortir le fait que toute métaphysique s’enquiert de la totalité des étants (dans leur être) et sous celui hiérarchique de l’ordre qui en détermine la raison » (Dieu, cause première), même dans le cas où elle tourne le dos à la théologie. Heidegger parle à propos de cette structure onto-théologique d’un trait « destinal » de toute pensée métaphysique.
Analogie
Est-ce la même réalité quand je dis « la table est », « je suis », « Dieu est » ? Il semble impossible d’attribuer le même sens à l'« être » contingent que nous sommes, à l'« être » d’une table et à celui de l'« être incausé et absolu » dont tous les autres dépendent. De même sur le plan strictement métaphysique, la quantité qui n’est pas la qualité, qui n’est pas non plus l’action ou la relation « sont-ils au même titre » ? Pour la scolastique, il était essentiel, en vue d’offrir la possibilité d’un discours rationnel, sur l'« être suprême », d'établir la métaphysique comme « science de l’être en tant qu'être » d’où le développement d’une science qui sera ni univoque, ni équivoque, à savoir « une science analogique, ou « analogie d’attribution » conçue comme le mode hiérarchique d’une participation graduelle des étants à l’être selon leur dignité ».
Les systèmes métaphysiques
Les principaux systèmes
En introduisant une distinction entre le sensible et l’intelligible, Platon fonde sans la nommer ce qui sera plus tard, appelé, métaphysique, comme science de l'étant en tant qu'il « est » et qu'il est ce qu'il « est », science qui va se déployer tout au long de l’histoire de la pensée occidentale en de multiples formes et synthèses dont les plus importantes sont attribuées à Aristote, Thomas d’Aquin, Descartes, Kant, Hegel, Nietzsche. Si l’histoire est jalonnée de synthèses particulières qui finissent avec les époques qui les portent, le questionnement métaphysique, lui, reste une œuvre de l’esprit en perpétuelle recherche de synthèse et d’universel qui demeure éternellement.
S’agissant d’Aristote, Pierre Aubenque structure son gros volume consacré au problème de l’être chez Aristote autour de son échec à constituer une science « Une » de l’être (qu'il nomme philosophie première) autrement dit, à établir un fondement sûr à sa Métaphysique. Pour les médiévaux : « La métaphysique doit trouver son fondement en dehors d’elle-même, dans une théologie devenue reine des sciences ». Ils distinguent une métaphysique générale qui s’occupe du discours sur l’être et qui deviendra ontologie et une métaphysique spéciale dont les objets sont l'âme, Dieu ou le monde. La métaphysique appartient aux sciences spéculatives (physique, mathématiques et métaphysique) « elle opère dans le même genre que la philosophie première et la théologie la philosophie première qui s’occupe des causes premières, la métaphysique étudiant ce qui a le plus haut degré d’universalité (les transcendantaux), tandis que la théologie ce qui est séparé, Dieu ».
Débarrassée de sa dépendance théologique la métaphysique cartésienne va être fondée, en raison, sur la certitude du cogito ; avec elle, l’essor des sciences, et notamment la physique newtonienne, a pu se faire. Emmanuel Kant, en réaction, tente d’établir une métaphysique moins ambitieuse mais qui soit plus conforme à la nature humaine, écrit François Jaran. Avec Kant, la métaphysique n’ambitionne plus de porter des jugements sur les idées transcendantales, qui ne sont qu'illusions, quoiqu'elles soient des illusions utiles en ce qu'elles permettent d’unifier le champ d’expérience et de jouer un rôle régulateur pour la pensée. Après Kant la métaphysique dogmatique s’est trouvée un temps discréditée, remarque Jean Grondin au point que les bâtisseurs de systèmes les plus complexes, comme ceux développés par les penseurs de l'Idéalisme allemand (Fichte, Schelling et Hegel), ont tous évité de faire référence au mot métaphysique.
La métaphysique contemporaine a vu différents courants : alors que Kant tenta de refonder la métaphysique, le positivisme (Auguste Comte, Cercle de Vienne) et les idéologies la nièrent, tandis que d’autres voies furent ouvertes avec la phénoménologie (Edmund Husserl et Heidegger), le spiritualisme français (avec Louis Lavelle, Jacques Maritain) et la philosophie analytique. À noter que dans une démarche temporaire correspondant à la rédaction d'Être et Temps Heidegger a cherché dans les années 1920 à assurer un fondement plus sûr à la métaphysique, ce sera la métaphysique du Dasein. Enfin, la philosophie du processus — ou du procès, du devenir, de l'événement — se veut une alternative à la métaphysique de la substance. Alfred North Whitehead est peut-être l’auteur le plus important dans ce domaine.
Métaphysique analytique
Une ligne et un destin: l’oubli de l’être
En raison de sa structure « onto-théologique », la métaphysique, bien avant l’introduction du christianisme, est depuis l’origine obnubilée par la question du fondement qui vise l'étant suprême, visée qui s’accompagne, selon Heidegger, de l'« oubli » de ce qui n’est ni un étant, ni l'étantité en soi, mais l’être même autrement appelée « différence ontologique. Dans une préface Alain Boutot, souligne que dans Être et Temps, Heidegger déploie la question de l’être en commençant par stigmatiser l’oubli dans lequel la tradition a laissé cette question depuis Platon et Aristote. Cet oubli n’aurait fait que s’accentuer, par étapes successives, pour culminer à l'ère moderne dans le règne incontesté de la « Technique ».
Définie à son origine, comme science qui a à s’occuper de l’être, la métaphysique s’absorba rapidement dans la tâche de dire le « vrai », résume Jacques Taminiaux. Selon cet auteur, avec la théorie des prédicats d’Aristote, la métaphysique prend son essor comme « logique de l'étant » en son entier tout en s’interrogeant sur le plus fondamental d’entre eux, le plus éminent, donnant ainsi simultanément naissance à une théologie.
La métaphysique comme moteur de l’histoire occidentale
Si la métaphysique est en perpétuelle recherche de synthèse, elle n’est pas pour autant, comme le remarque Martin Heidegger « une suite d’idées qui planent au-dessus de l’histoire » mais elle implique des décisions essentielles quant à la vérité de « l'étant » qui fonde un « âge » ou une époque, lui donne sa configuration et règle tous les phénomènes qui la caractérisent,. L’histoire de la métaphysique devient chez Heidegger, l’histoire de l’être lui-même, l’être est ce qui se manifeste et en même temps se dissimule dans une histoire, écrit Pierre Aubenque.
La dynamique interne
Martin Heidegger comprend toute l’histoire de la métaphysique occidentale sous un même fil conducteur, celui de l’aggravation continue de l'« oubli de l’être », jusqu'à son oubli total dans l'ère de la technique, comme le « destin de l’être ». Il y aura dorénavant dans la pensée du philosophe une histoire de l’être et une histoire de sa vérité à travers la succession des époques.
Les époques de la métaphysique
Tout commencerait, avec la détermination platonicienne de l’être comme « idea », d’où résulte une confusion entre l'« être et la phusis », qui entraîna l’interprétation de l’être comme idea, écrit Françoise Dastur. Cette interprétation, dans laquelle l’effet ou le résultat de l’être prend la place de l’être lui-même, a été interprétée par Heidegger comme le coup d’envoi d’une longue période de déclin qui ouvre la voie à ce qu'il a qualifié d’histoire de « l’oubli de l’être ».
La perception de la vérité, comme conformité de la pensée à la chose, une fois clairement émergée à partir d'Aristote, va se prêter historiquement à de nombreuses variations. Avec la vérité scolastique, l’adéquation de l’intellect humain à la chose se fondait sur l’adéquation de la chose à « la pensée créatrice de Dieu ». Martina Roesner note qu'une fois que la vérité phénoménale originaire eut été supplantée par cette vérité transcendante, la dimension langagière de la vérité s’est réduite à la correspondance établie par l’intellect entre la proposition et l'état des choses.
« Emmanuel Kant admettant avec l’unanimité de la tradition que le jugement est le lieu de la vérité et que, donc la connaissance (recherche de la vérité), culmine dans le jugement », et sans rien changer à l'équilibre de ce face à face, est venu « définir le phénomène comme objet possible de l’intuition d’un sujet, marquant ainsi que ce sont les objets qui doivent se régler sur notre connaissance et non l’inverse ».
C’est cette permutation, dont le mérite revient à Kant, qui est qualifiée couramment de « révolution copernicienne ». Toutefois, pour Heidegger, remarquent les traducteurs et interprètes dans l'ouvrage Kant et le problème de la métaphysique, cette permutation exprime beaucoup plus le fait que pour qu'un objet soit saisi comme objet, il faut au préalable qu'il soit saisi comme « étant ». Il devient ainsi patent que la connaissance de l’objet empirique est dépendant de la connaissance ontologique, préséance qui va constituer pour Heidegger le sens authentique de la « révolution copernicienne ».
La variation vraiment décisive de l'ère moderne et l’avènement du règne de la « Technique », dernière étape de cette longue histoire, se trouvait déjà formulée dans les travaux de Descartes avec la prévalence absolue qu'il accorde à la « vérité certitude », qui impose aux choses de se soumettre à un certain type de connaissance, la « mathesis »,. Connaître n’est dorénavant plus un simple dévoilement mais le moyen de s’assurer d’un pouvoir sur l'étant.
Dans son développement ultérieur, la métaphysique conduit à l’impérialisme de la pensée calculante, si bien qu'entre l'« ego cogito » et la notion nietzschéenne de la « volonté de puissance », nouvelle et dernière figure de la « vérité de l’être », il n’y a pas de discontinuité fondamentale (voir Heidegger et la question de la technique). Jean Beaufret remarque que la figure terminale d’un tel destin se présente comme la mutation totale de la vérité en système de « valeur ». Jean Greisch, de son côté, note que malgré la rupture « épochale » que l’avènement des philosophies modernes est censé représenter, Heidegger a pu soutenir que du point de vue ontologique, elles n’apportent rien de nouveau.
L’achèvement de la métaphysique : la technique
Dans les notes rassemblées sous le titre « dépassement de la métaphysique » des Essais et conférences, Heidegger dit explicitement, que la métaphysique est « achevée » parce qu'elle a fait le tour de ses possibilités, la dernière d’entre elles étant l'ère de la technique, rappelle Françoise Dastur. « La métaphysique achevée, qui est la base d’un mode de pensée « planétaire », fournit la charpente d’un ordre terrestre vraisemblablement appelé à une longue durée. Cet ordre n’a plus besoin de la philosophie parce qu'il la possède déjà à sa base. Mais la fin de la philosophie n’est pas la fin de la pensée, laquelle est en train de passer à un autre commencement. ». Franco Volpi précise que « dans la dernière phase de sa pensée, Heidegger aboutit à la thèse de la fin de la métaphysique, laquelle serait désormais passée dans l’essence de la « technique » moderne : celle-ci serait l’accomplissement de la métaphysique, « la métaphysique comme préhistoire de la technique » ». À ce sujet, remarque Michel Haar si l'époque de la technique en est l’ultime forme, « nous ignorons encore ce que nous réserve l’achèvement de la métaphysique et nous ne pouvons à peine imaginer ce qu'inventera la domination inconditionnée ou la mobilisation totale […] qui ne font que commencer ».
Le dépassement de la métaphysique
Par cette expression de dépassement, il ne faut pas comprendre que la métaphysique serait passée et morte mais au contraire qu'elle atteint son aboutissement, c'est-à-dire la domination absolue par la « technique » dans le monde. C’est à travers une autre expression allemande la Machenschaft, intraduisible en français qu'Heidegger caractérise la démesure contemporaine de la « volonté de puissance » (Überwindung der Metaphysik ). Reprenant notamment dans son Nietzsche II, l’analyse nietzschéenne du Nihilisme, il le resitue dans l’histoire globale de l'« oubli de l’être » (Seinverlassenheit ). Tous les affects recensés à propos du désenchantement du monde, la détresse, le déracinement, la désacralisation, sont, selon Heidegger, autant de signes du délaissement de l’être et la manifestation de la Machenschaft auxquels on peut rajouter, le goût du gigantisme, l’extension de la calculabilité à tout l'étant y compris la gestion du parc humain qui va devenir ici, à partir de là, un thème fondamental qui fondera dorénavant toute sa critique de la modernité, de la technique, de l’affairement et de la dictature de la « faisabilité », par laquelle il faut notamment comprendre que tout ce qui peut être techniquement réalisé sera fait quel qu'en soit le coût pour l’humanité de l’homme. « L’homme arraisonné par le Dispositif a affaire désormais à des choses qu’il a toujours déjà prises en vue comme fonds ou stock disponible (en allemand, Bestände) » écrit Jean-François Courtine.
Notes et références
Notes
- Dans Être et Temps, le mot existence désigne un mode de l’être à savoir l’être de cet étant qui se tient ouvert pour l’ouverture de l’être dans laquelle il se tient, tandis qu'il la soutient-Heidegger 1990, p. 34.
- « quand je dis que tous les corps sont pesants, le prédicat est quelque chose de tout à fait différent de ce que je pense dans le simple concept d’un corps en général. L’adjonction de ce prédicat donne donc un jugement synthétique »-Pascal1957, p. 34 Critique p. 38.
- « Au cours de ces quelques années (1927-1930), la confrontation avec la métaphysique prendra une tournure bien distincte de celle des textes antérieurs et ultérieurs. Dans le cadre de la métaphysique du Dasein, Heidegger admet ouvertement prendre le relais du projet métaphysique kantien dans le but de mener à bon port le problème fondamental qui aurait dû “être” mais qui n’a jamais été celui de la métaphysique : la question de l’être »-François Jaran-François Jaran 2010 lire en ligne.
- « Dans l’emploi du mot « être », si l’univocité est à écarter, il reste l'équivocité ou l’analogie. Aristote, aurait laissé en friche ses recherches sur l’unité des significations de l’être (auxquelles la doctrine de l’« analogia entis » prétend donner réponse et celles sur la possible unité des questions portant sur l’être et sur le divin (onto-théiologie, onto-théologie) »-Jaran 2015, p. 488 lire en ligne.
- Une telle dépendance ne peut être comprise qu'en liaison avec ses travaux sur les mutations historiques du concept de vérité-article Vérité Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 1356-1359.
- « C’est par là que Descartes fonde les Temps modernes. De même que l’homme grec était l’homme de l'(ancien Grec: ἀλήθεια) et l’homme du Moyen Age celui de la vérité comme adéquation, l’homme des Temps modernes est l’homme de la certitude »-Beaufret 1985, p. 200.
- » La mathésis est une interprétation orientée de l’essence du savoir en général. Cette interprétation exige l’unité d’un enchaînement fondé de propositions appuyé sur des propositions premières qui elles-mêmes ne requièrent pas de fondation. Elle devient chez Descartes le modèle de toute certitude, fondée sur l'évidence de l’intuition et chez un Leibniz, qui abandonne l’intuition cartésienne, appuyé sur la logique et la non-contradiction, tribunal de la vérité des propositions-article Mathesis Dictionnaire des Concepts philosophiques, p. 503.
- Die Machenschaft , une des notions les plus difficiles et intraduisibles. En allemand courant « machination », « manigance », « vilaine manière de procéder » Chez Heidegger le mot intervient à propos de la dimension planétaire de la Technique et aussi du nihilisme, la Machenschaft c’est « l’empire du tout », « l’empire du se faire », de « l’efficience et de la fabrication » qui concerne la vérité de l'étant en son entier. C’est ce que Heidegger a découvert comme détermination de l’être à une époque la nôtre où tout paraît tourner autour du « faire » à rendre tout faisable au point de devenir le nouvel impératif catégorique auquel il faudrait que tout un chacun obéisse sans discussion-article Machenschaft Le Dictionnaire Martin Heidegger.
Références
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- Sur l'attribution à Nicolas de Damas : voir Ross, Aristote, trad. fr. Payot, 1930, p. 25 et Aubenque, Le Problème de l'être chez Aristote, PUF, 1962, p. 29 ; sur l'attribution à un autre Nicolas, cf. https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_2008_num_121_1_7892.
- Voir le Trésor de la langue française informatisé.
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Voir aussi
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Articles connexes
- Métaphysique analytique
- Ontologie (philosophie)
- Analogie (métaphysique)
- Heidegger et la métaphysique
- Kant et le problème de la métaphysique
Liens externes
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- BnF (données)
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- GND
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- Espagne
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- Tchéquie
- « Cours de métaphysique », sur dogmatique.net, .
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- Portail de la philosophie
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Pour les articles homonymes voir Metaphysique homonymie La metaphysique est la branche de la philosophie qui etudie la nature fondamentale de la realite Elle s interesse a des concepts tels que l etre et l identite l espace et le temps la causalite la necessite et la possibilite Elle comprend notamment des questions sur la nature de la conscience l ame et la relation entre l esprit et la matiere ou entre la substance et l attribut Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article doit etre recycle novembre 2022 MetaphysiqueDebut du Livre Z de la Metaphysique d Aristote Ens dicitur multipliciter Le mot etre se dit en plusieurs sens Manuscrit latin traduit du grec du XIV e Partie deMetaphilosophie en Pratique parMetaphysicien d ObjetPremier moteurHistoireHistoire de la metaphysique modifier modifier le code modifier Wikidata La metaphysique est consideree comme l une des quatre principales branches de la philosophie avec l epistemologie ou theorie de la connaissance ou encore gnoseologie en un sens plus large la logique et l ethique Le terme metaphysique prend des sens differents selon les auteurs et les epoques Dans un de ses traites intitule plus tard Metaphysique Aristote utilise l expression philosophie premiere pour designer un type de science dont le caractere premier tient autant a son importance qu a sa dignite la science de l etre en tant qu etre La metaphysique a depuis traditionnellement pour objet des notions generales et abstraites telles que la substance des choses et leurs predicats qualites quantites relations Depuis l usage du terme qui en a ete fait par la philosophie medievale la metaphysique est souvent definie comme etant un champ de la philosophie qui porte sur le monde les choses ou les processus en tant qu ils existent au dela et independamment de l experience sensible que nous en avons De nos jours la metaphysique est une discipline dont la notion est equivoque et qui recouvre aussi bien la science des realites qui echappent aux sens que la connaissance de ce que les choses sont en elles memes independamment de nos representations chose en soi Definie comme science de ce qui existe en dehors du monde sensible la metaphysique se demarque de la physique et concerne des entites ou des processus consideres comme immateriels et invisibles l ame le monde intelligible la force vitale etc Definie comme connaissance de ce que les choses sont en elles memes la metaphysique se demarque de la connaissance empirique des phenomenes et peut en ce cas recouvrir une partie du champ des sciences Elle est alors associee a une conception dite realiste et determine la portee ontologique des theories philosophiques ou scientifiques En philosophie analytique les premiers developpements originaux de la metaphysique apparaissent au milieu du XX e siecle renouvelant la discipline au sein de ce qu il est desormais convenu d appeler la metaphysique analytique Ne s opposant aucunement a la science la metaphysique analytique utilise au contraire ses resultats ou encore s interesse aux ontologies qui sont presupposees par les activites ou les discours scientifiques Origine du termeLes premiers livres qui definissent la metaphysique sont les ouvrages d Aristote situes des les sommaires antiques apres la Physique en grec meta ta phusika Cette expression est traditionnellement attribuee a Nicolas de Damas premier siecle avant J C dans sa reprise de la classification des œuvres d Aristote effectuee par son contemporain Andronicos de Rhodes mais une confusion probable entre ce premier Nicolas et Nicolas de Laodicee quatrieme siecle apres J C rend la datation de cette premiere occurrence tres douteuse Cette designation est ainsi donnee aux livres regroupes aujourd hui sous le nom de Metaphysique Le sens du mot meta physique est donc d abord editorial ce qui n exclut nullement que les editeurs antiques se soient ici inspires d une maniere d organiser les connaissances issue d Aristote la science des principes qui est premiere en elle meme se situe bien pour nous apres la connaissance de la physique Le sens du mot se modifie le prefixe meta pouvant signifier au dela autant qu apres lorsque les platoniciens et neoplatoniciens y ont vu le nom d une discipline philosophique a part qui porterait sur les realites au dela de la physique au dela de ce que l experience de la nature donne a voir Cette conceptualisation du mot de metaphysique est conforme a ce que Platon avait mis en place avec sa theorie des Idees ainsi qu avec la dimension platonisante de certains textes d Aristote concernant la philosophie premiere Ainsi Simplicius dans un Commentaire sur la Physique d Aristote 535 ecrit La discipline qui considere les realites entierement separees de la matiere et la pure activite de l intellect en acte et de l intellect en puissance celle qui est elevee a lui du fait de l activite tout cela ils l appellent theologie philosophie premiere et metaphysique puisque cela se situe au dela des realites physiques La scolastique medievale a donne le sens de par dela la physique qui est desormais une definition courante donnee a la metaphysique Si ce sens du terme metaphysique doit sa structure a ce depassement de l etant en direction de l etre nous dit Martin Heidegger elle recouvre immediatement cette racine en la transposant dans l etant et se transforme en recherche du premier d entre eux c est a dire Dieu DefinitionLa metaphysique ne dispose pas d une seule definition car elle a pris des sens differents selon les auteurs et les epoques Bien que le terme metaphysique soit absent du vocabulaire d Aristote celui ci est le premier a la concevoir comme une philosophie premiere qu il definit comme la science de l etre en tant qu etre et aussi la science des premiers principes et des causes premieres Emmanuel Kant redefinit la metaphysique comme ayant pour objectif de s elever jusqu a la connaissance du suprasensible c est a dire de connaitre des objets inaccessibles a l experience sensible Ses objets principaux sont l ame le monde et Dieu en quoi la metaphysique recoupe en partie le domaine de la theologie Pour Kant La metaphysique est la science qui contient les premiers fondements de ce que saisit le savoir humain Elle est science des principes de l etant et non pas des principes de la connaissance En ce sens la metaphysique s oppose a la physique L etre en tant qu il apparait aux sens ou a la conscience l ensemble des phenomenes est etudie par les sciences experimentales et par la psychologie Le metaphysicien cherche a depasser les apparences a saisir l etre en tant qu etre Il se demande par exemple si le monde exterieur est reel au dela des consciences qui le percoivent La science explique les phenomenes par d autres phenomenes c est a dire par des causes secondes Le metaphysicien tache d atteindre les causes ou la cause d ou tout depend les causes ou la cause premiere les premiers principes Dieu pour le theiste ou le pantheiste la matiere pour le materialiste La metaphysique est aussi definie la science de l absolu Les sciences s appliquent a des phenomenes subjectivement et objectivement relatifs relatifs a l esprit qui les pense relatifs les uns aux autres puisqu ils se conditionnent les uns les autres Le metaphysicien aspire a l inconditionne a l absolu Si l on refuse comme Auguste Comte d appliquer a la metaphysique le terme de science on peut la definir un effort pour resoudre les problemes poses par dela l experience Le metaphysicien ne peut en utilisant la seule experience externe ou interne affirmer ou nier la realite du monde sensible l immortalite de l ame l existence de Dieu C est par des raisonnements bases sur certains faits que le metaphysicien cherche a resoudre ces grands problemes On distingue generalement la metaphysique generale de la metaphysique speciale La metaphysique generale ou ontologie etudie l etre en tant qu etre Elle vise a repondre a la question la plus generale Qu est ce que l etre ce qui la conduit a etudier des notions telles que la substance l essence la forme et la matiere l individu les faits les evenements les proprietes les tropes les relations etc La metaphysique speciale regroupe l etude de domaines particuliers d etres Elle est generalement divisee comme suit La cosmologie rationnelle etude du monde exterieur La psychologie rationnelle etude de l ame La theologie rationnelle etude de Dieu Le terme de rationnelle applique a la cosmologie et a la psychologie vise a les distinguer de la cosmologie et de la psychologie experimentales Applique a la theologie il la distingue des theologies revelees que l on rencontre dans les differentes religions historiques En tant qu elle vise la connaissance de la nature meme des choses la metaphysique est selon ses developpements associee a une conception realiste de la connaissance realisme epistemologique qui peut etre aussi bien idealiste spiritualiste que materialiste Elle qualifie alors la portee ontologique des theories philosophiques ou scientifiques c est a dire ce qui en elles decrit la realite Metaphysique generaleL ontologie L ontologie est l etude de l etre en tant qu etre Dans un sens strict l etre s oppose au phenomene ce qui est a ce qui apparait c est le permanent oppose au transitoire la substance au mode Mais dans un sens general l etre s applique a tout ce qui participe a l existence et non seulement a l existence actuelle mais a l existence future ou possible ou meme purement ideale car tout cela est encore de l etre On peut distinguer divers modes de l etre le possible le reel et l impossible le contingent et le necessaire le fini et l infini le relatif et l absolu l imparfait et le parfait Existence Article detaille Existence philosophie Un des modes d etre caracterise par le fait d etre au monde Cette chose la plus evidente qui soit est precisement la plus difficile a definir On parle d etre reel mais qu est ce qu etre reel sinon exister Pour les scolastiques l exister designait l acte par lequel un sujet accede a l etre en vertu de son origine Gilson parle d une devaluation du verbe etre au profit du verbe exister Dans la perspective classique il est question de distinguer l existant du simple possible Avec Heidegger le terme d existence est reserve a l etre humain les autres choses du monde seront simplement la sous la main selon la traduction litterale d une expression allemande Les categories Article detaille Categories Aristote Le terme de categorie apparait chez Aristote il designe sous forme accusatoire ce qui releve d une logique qui s interroge sur le sens quoi combien comment qui deviendront dans le vocabulaire metaphysique substance quantite qualite et le relatif Aristote distingue dix categories de l etre La substance ousia en grec La quantite c est a dire tout ce qui est susceptible de plus ou de moins ou dans un sens plus precis tout ce qui est susceptible de mesure La qualite c est toute disposition ou maniere d etre d une chose a l exception de la quantite Les qualites peuvent etre inseparables de l etre et alors elles en constituent l essence ou bien elles peuvent lui appartenir passagerement et elles ne sont plus que l accident La relation rapport d une chose a une autre ou tout ce qui marque comparaison comme semblable egal plus grand plus petit etc L action qui a lieu quand le sujet est cause de ses modes L action est immanente quand on agit en soi meme par exemple penser ou transitive lorsqu elle passe a un autre sujet par exemple chauffer eclairer La passion qui a lieu quand le sujet recoit ses modes d ailleurs Le lieu Le temps La situation ou disposition des corps par rapport a l espace La possession ou l acte d avoir quelque chose a soi Pour Aristote la categorie de la substance est la plus importante car c est vis a vis d elle que se declinent toutes les autres Substance et essence Articles detailles Essence philosophie et Substance philosophie La substance premiere des categories de l etre pour Aristote designe a la fois le support et le fond solide de chaque chose La substance s oppose au mode l etre s oppose au phenomene On appelle mode ou phenomene tout ce qui tombe sous l observation externe et interne Les modes ont deux caracteres principaux ils sont multiples et muables Or pour Aristote l esprit concoit la necessite de quelque chose qui etablisse un lien entre les phenomenes et qui leur donne l unite et en second lieu d un support ou substrat qui persiste et demeure le meme pendant que les phenomenes changent et passent Enfin un autre caractere de la substance c est que tout en restant une seule et meme chose elle peut recevoir les contraires Cependant l expression de substrat ou de support ne designe pas une substance cachee ou enveloppee sous les phenomenes La notion de substance ne signifie rien autre chose si ce n est qu un etre n est pas epuise tout entier par ses manifestations externes Il est en soi il a un dedans il est il s agit de ne pas faire du phenomene lui meme quelque chose de substantiel De meme que l on oppose la substance au mode on oppose aussi l essence a l accident L essence comprend les proprietes constantes et permanentes de l etre et principalement celles d ou derivent toutes les autres L accident est le phenomene qui peut se produire ou ne pas se produire sans que la nature de l etre en soit affectee Modalites le possible le reel l impossible On appelle possible tout ce qui n implique pas de contradiction La possibilite est independante de la probabilite l evenement le plus improbable est possible tant qu il n implique aucune contradiction Le possible dans ce sens s oppose a l impossible qui n est autre que le contradictoire Le possible s oppose encore au reel Le reel est ce qui est actuellement donne Le possible est ce qui est susceptible d etre donne mais ne l est pas necessairement Il s ensuit qu on peut conclure du reel au possible mais non reciproquement Le possible ainsi entendu est possible absolu Le possible relatif est celui qui est d accord avec les lois de l experience et avec les phenomenes antecedents Il est possible de maniere absolue que tel evenement n ait pas du se produire necessairement Mais etant donnes les circonstances antecedentes cela peut avoir ete relativement impossible Puissance et acte Puissance et Acte voir Puissance et acte se definissent l un par rapport a l autre ainsi la puissance est la possibilite ou la capacite du passage a l acte L acte correspond a la realisation par un etre de son essence ou forme par opposition a ce qui est en puissance Aristote distingue ainsi deux modes de l etre l etre en puissance et l etre en acte le potentiel ou virtuel et l actuel L etre en puissance c est l etre qui contient deja mais non developpe ce qu il doit etre Pour Aristote c est l enfant par rapport a l homme le gland par rapport au chene etc Le potentiel n est pas la meme chose que le possible Le possible est une notion toute logique c est ce qui ne se contredit pas soi meme ou ne contredit pas les donnees generales de l experience Le potentiel ou virtuel c est ce qui existe deja mais d une maniere incomplete c est ce qui tend a exister c est ce qui existera si rien ne l empeche Contingent et necessaire Le contingent est ce qui peut etre ou ne pas etre Cependant le contingent n est pas le possible car le possible n est pas encore tandis que le contingent existe ou existera mais de telle sorte que l on peut toujours concevoir sa non existence Le necessaire c est ce dont le contraire est impossible Il y a deux sortes de necessite la necessite logique fondee sur le principe de contradiction et la necessite reelle fondee sur le principe de causalite Le determine c est ce qui est tel ou tel qui a telle qualite et non pas telle autre tel degre et non pas tel autre L indetermine est ce qui est susceptible d etre determine mais ne l est pas encore Pour Spinoza et les philosophes deterministes rien n existe qui ne soit determine Causalite Articles detailles Cause et causalite Par cause la metaphysique entend quelque chose de plus ample que le sens commun l ensemble de tous les principes a l origine de l etre de l etant vise Dans cette optique Aristote et apres lui Thomas d Aquin developpent la theorie des quatre causes La cause efficiente qui peut etre definie ce qui etant pose il faut que quelque chose s ensuive Par exemple pose que le feu touche ma main il s ensuit de la qu elle est brulee La cause finale qui montre pour quel dessein est une chose et peut etre definie a quelle fin est une chose La cause materielle qui explique de quoi une chose est composee et peut etre definie ce dont une chose est faite Par exemple cette statue est faite de bronze ou de marbre La cause formelle qui dit de quelle maniere la chose est et quelles en sont les proprietes On peut la definir ce qui fait qu une chose est appelee telle ou telle Par exemple une chose est dite ronde parce qu elle a de la rondeur On divise la cause efficiente en cause premiere et cause seconde La cause premiere est celle qui donne proprement le fond de l etre La cause seconde au contraire faconne seulement la chose et ne fait pas absolument qu elle soit Par exemple le sculpteur ne fait pas le marbre mais le trouvant deja fait il le faconne il est la cause seconde d une sculpture Identite et contraire L unite est ou mathematique ou metaphysique L unite mathematique est une grandeur prise pour terme de comparaison entre plusieurs grandeurs de meme espece L unite metaphysique est l absence de parties ou de composition Le type de l unite est dans la conscience du moi L identite est la propriete qu a un etre de rester le meme a plusieurs moments de la duree La similitude est la propriete qu ont plusieurs etres d avoir des caracteres communs la difference est ce qui les distingue les uns des autres On appelle principe d individuation le principe en vertu duquel un individu est distinct d un autre La distinction poussee a l extreme s appelle contrariete Par exemple le blanc est l oppose du noir Lorsque l opposition est telle que l un des contraires marque la negation expresse de l autre le blanc le non blanc c est ce qu on appelle le contradictoire Cependant la coexistence des contraires n est pas l identite des contraires encore moins des contradictoires Aristote qui soutient le principe de contradiction affirme en meme temps que la puissance contient a la fois les deux contraires Ils peuvent meme se realiser tous les deux soit successivement soit a la fois mais a des points de vue differents Fini et infini Les objets qui tombent sous les sens ont des bornes correspondant au lieu ou le corps cesse a l ensemble des points qui terminent sa perception De meme si l on considere un objet par rapport a la duree on le percoit comme ayant commence ou comme finissant devant nous le commencement et la fin sont ses limites dans le temps de meme que la figure des corps est leur limite dans l espace Ainsi tous les objets perceptibles paraissent limites et finis a la conscience Il n en est plus de meme lorsqu on veut appliquer cette idee non plus aux choses qui sont dans l espace et dans le temps mais a l espace et au temps eux memes On se representer les limites du monde car au dela du monde il peut y avoir le vide mais le vide lui meme n a pas de limites Pour Platon il en est de meme du temps immobile qu il appelle eternite l eternite est anterieure au temps cree et c etait encore du temps C est pourquoi Kant ecrit que l espace et le temps nous sont donnes comme actuellement infinis Le relatif et l absolu On distingue l infini et l absolu L infini a rapport a la grandeur et l absolu a l existence L absolu s oppose au relatif l infini au fini L absolu est proprement ce que Kant appelle l inconditionnel c est a dire ce qui n exige aucune condition ce qui ne depend pas d autre chose L etre absolu c est l etre qui ne depend d aucun autre etre qui n a besoin que de soi pour etre qui est a lui meme sa raison d etre L absolu a rapport a l independance des actes et l infinie a leur etendue L imparfait et le parfait Il faut encore distinguer l infini et l absolu du parfait L infini a rapport a la grandeur l absolu a l existence le parfait a la qualite On distingue dans tous les etres des differences de qualite ou de perfection Tant que ces qualites ont des limites et qu on en peut supposer de superieures c est ce qu on appelle l imparfait Quand on concoit au contraire la qualite de l etre elevee a l absolu c est ce qu on appelle le parfait La verite Article detaille verite L idee de verite appartient comme l idee de chose ou de liberte au groupe des idees innees selon la doctrine inneiste Au commencement de la metaphysique et pour une longue periode de son histoire la verite a ete definie comme adequation de la pensee a la realite Il faut attendre le XX e siecle et notamment Husserl et Martin Heidegger voir Heidegger et la question de la verite pour que cette approche soit remise serieusement en cause Heidegger reprend la question a partir de l entente grecque de la Verite comme aletheia c est a dire comme comportement du Dasein et non voilement de l etant releguant l adequation de la chose a l intellect a une instance derivee Les jugements Article detaille Jugement philosophie Un jugement est analytique lorsqu il se contente d expliciter le contenu d un concept Quand je dis tous les corps sont etendus c est la un jugement analytique car je n ai pas besoin de sortir du concept que je lie au mot corps pour trouver l etendue unie avec lui il me suffit de le decomposer c est a dire de prendre conscience des elements divers que je pense toujours en lui pour trouver ce predicat A la difference des jugements analytiques qui sont necessairement a priori en ce qu aucun recours a l experience n est necessaire pour les formuler une explicitation de l implicite est la seule operation qu ils permettent d accomplir les jugements synthetiques lient ensemble deux concepts qui ne sont pas evidemment lies la cause avec son effet par exemple Sera synthetique le jugement dans lequel le predicat ajoute quelque chose au concept du sujet Kant supposera qu il existe une troisieme sorte de jugements celle qui donne toute sa portee a sa revolution copernicienne les jugements synthetiques a priori Il estime que ceux ci sont universels et necessaires comme les formules mathematiques mais de plus qu ils nous permettraient d etendre nos connaissances alors que les jugements analytiques ne pourraient que les expliquer ou les eclaircir Cependant ce type de jugements sera remis en cause par le Cercle de Vienne et semble etre aujourd hui abandonne par une grande partie des philosophes Les idees platoniciennes Article detaille Theorie des Idees Aspect forme ou structure qui rend visible fait voir la realite d une chose represente pour les philosophes platoniciens une forme intelligible soustraite au devenir Aristote qui s interroge sur son statut ontologique s oppose au caractere separe de l idee que Platon professait Metaphysique specialeL ame et ses relations au corps Articles detailles ame esprit et probleme corps esprit C est en tant que principe unificateur de toutes les facultes que la notion d ame a ete introduite en philosophie accompagnee de problemes qui lui sont propres quant a ses fonctions sa localisation cœur ou tete sa nature corporelle ou non les etres qui la possedent tous les vivants plantes et animaux ou seulement l homme Loin des controverses sur sa nature corporelle ou sur la question de sa localisation ayant mobilise les premiers penseurs de l ame comme Thales Heraclite ou Platon Aristote est le premier a l integrer rationnellement dans son systeme metaphysique En comprenant l ame comme forme substantielle du corps il fait de celle ci la forme d un corps naturel possedant la vie en puissance etendant ainsi le concept d ame a l ensemble des vivants Accessoirement ainsi concue comme forme du corps la question de sa survie apres la mort est negativement tranchee l ame ne lui survit pas et n est donc pas immortelle Thomas d Aquin tout aristotelicien qu il fut combattra cette conclusion en faisant de l ame rationnelle une substance a part entiere que Saint Bonaventure qualifiera de matiere spirituelle Plus tard la revolution cartesienne provoquera une nouvelle rupture entre l ame et le corps obligeant a repenser le probleme de leur union En accentuant la distinction entre la sphere materielle de l etendue et la sphere intellectuelle de la pensee Descartes rend impensable toute forme intermediaire Or il reste a expliquer comment des mouvements dans l ordre materiel nous affectent directement et la possibilite d un acte libre et volontaire Chacun des philosophes du XVII e siecle avance sa propre solution le parallelisme chez Spinoza l occasionnalisme pour Malebranche l harmonie preetablie pour Leibniz Immortalite de l ame Article detaille Vie apres la mort L immortalite de l ame depend de la substantialite de l ame Cette problematique releve egalement de la theologie Dieu problemes de son existence et de son essence En principe le Dieu personnel et createur de la croyance monotheiste ne concerne pas la metaphysique en releve seul le dieu de la theologie naturelle celui defini par Aristote comme cause ultime premier moteur et principe premier de toute chose Une interpretation medievale du texte de l Exode ou Dieu dit a Moise Je suis celui qui suis transforme ce Dieu personnel en sujet de la metaphysique et le confond avec l Etre meme Descartes dans ses Meditations Metaphysiques peut des lors affirmer l existence d un Dieu personnel ultime garant de la conformite de la pensee avec les choses Dans ce but il met en œuvre une argumentation methodique ordre des raisons ou il expose l idee suivante un Dieu qui est createur de toutes choses des essences memes des etres et des etants dont la connaissance le savoir sont illimites ce Dieu inconcevable pour la raison humaine qui est bornee existe cependant parce qu il nous en a apporte confirmation dans le simple fait que l idee de son existence ait pu germer dans mon esprit De plus comme il existe chez Descartes une hierarchie des idees ou la cause de quelque chose doit etre plus parfaite que ce qu elle origine notre idee de Dieu encore imparfaite et limitee montre bien que lui meme est possesseur d une perfection infinie Enfin la theorie cartesienne des verites eternelles se base sur le fait que Dieu est createur d absolument toutes choses y compris les verites de la nature les causes physiques et materielles du monde les essences des etres animes ou inanimes l ordre universel Devenu le dieu des philosophes le dieu de la theologie naturelle et de la metaphysique perd ses qualites fondamentales en devenant theorique et abstrait La liberte libre arbitre et determinisme Articles detailles Liberte philosophie et libre arbitre Selon le Dictionnaire des Concepts La liberte designe en metaphysique le pouvoir absolu d etre la cause premiere d un acte ainsi que l experience de ce pouvoir en tant qu elle est constitutive du sujet Les philosophes ont bien note que ce sentiment de liberte pourrait etre le masque d une sujetion inapercue a la nature des choses La liberte s oppose en general ce n est donc pas toujours le cas au determinisme au fatalisme et a toute doctrine qui soutient la these de la necessite du devenir Le concept de liberte divise tres schematiquement les philosophes en deux camps ceux qui en font le fondement de l action et de la morale humaines Epicure Descartes Kant et ceux qui nient une quelconque transcendance de la volonte par rapport a des determinismes tels que la sensibilite Democrite Spinoza Nietzsche La raison est introduite en philosophie a partir du concept grec de Logos qui de simple discours evoluera vers l art de combiner les concepts ou propositions et finira comme faculte de comprendre Puissance du vrai chez Spinoza la raison devient principe ou fondement chez Leibniz Critiques de la metaphysiqueSelon Laurence Hansen Love au dix neuvieme siecle les principes d inanite et de toxicite de la metaphysique ont ete mis en avant Bourdieu Selon Johann Michel la pensee sociologique de Pierre Bourdieu s oppose directement a la metaphysique Bouveresse jacques Bouveresse Ernest Renan la science la metaphysique la religion et la question de leur avenir Publications du College de France 2015 lire en ligne Derrida Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Etienne Gilson tous les echecs de la metaphysique viennent de ce que les metaphysiciens ont substitue a l etre comme premier principe de leur science l un des aspects particuliers de l etre etudies par les diverses sciences de la nature Hegel Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Heidegger Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Kant Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Marx Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Nietzsche Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Positivisme Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire La metaphysique et sa fonctionUne science contestee Emmanuel Kant affirme dans l introduction de ses Prolegomenes depuis l origine de la metaphysique si loin que remonte son histoire il ne s est rien passe qui eut pu etre plus decisif pour les destinees de cette science que l attaque qu elle eut a subir de la part de David Hume ce meme David Hume dont il dit plus loin qu il le reveilla de son sommeil dogmatique Hume prenait appui sur l impossibilite pour la raison de penser a priori et au moyen de concepts entre autres principes la relation de cause a effet que cette relation n etait que la fille de l imagination fecondee par l experience qui se croit autorisee a faire passer une habitude pour une necessite objective C est a contester cette position que Kant se consacrera notamment dans son ouvrage majeur la Critique de la raison pure Une science necessaire Alors que l on reconnait a d autres disciplines comme la logique les mathematiques ou la physique le droit de sortir des limites de l experience comment se fait il s interroge Kant qu avec la metaphysique on n atteint jamais le meme degre de certitude alors qu elle traite des objets les plus importants pour notre curiosite Dieu l ame la vie eternelle La comprehension de l etre que nous avons naturellement n est pas a elle seule un savoir c est la tache de la metaphysique de nous aider a passer de la comprehension pre ontologique au savoir explicite de l etre A un degre superieur la metaphysique dans son exploration des concepts fondamentaux valide les premiers principes a partir desquels chaque science positive peut mener ses investigations principe de contradiction causalite realite Elle joue de plus en systematisant et coordonnant nos connaissances un role normatif et en decouvrant la derniere raison des choses un role explicatif C est la metaphysique qui fixe les notions communes qui relient les divers systemes de connaissance comme c est elle qui va ecrivait V Ermoni jusque dans l invisible rechercher la raison d etre du visible Ainsi Heidegger conclut la metaphysique est si essentielle qu on ne peut s en defaire comme on se defait d une opinion On ne peut aucunement la faire passer derriere soi telle une doctrine a laquelle on ne croit plus et qu on ne defend plus Structure de la metaphysique Dynamique Ontotheologie et analogie comme loi interne de constitution de la metaphysique Historiquement l ontotheologie se constitue en meme temps que s elabore la problematique de l analogie comme Analogia entis La metaphysique se construit historiquement par adjonction de nouveaux elements a un systeme qui se veut harmonieux et coherent Andre Hayen va jusqu a ecrire aux flots mouvants de l histoire de la pensee aux systemes philosophiques varies est immanente une unite superieure a l histoire l unite de la verite supra historique Fondements En metaphysique chez Aristote comme plus tard chez Descartes le role du fondement est joue par la substance Mais plus generalement rechercher le fondement ou principe c est s interroger sur quoi reposent ultimement les choses et donc de proche en proche remonter jusqu a la cause premiere ou premier principe non cause Dans l ordre de la connaissance la recherche du fondement consiste a decouvrir sur quoi l element solide l on peut s appuyer pour commencer a penser ainsi de Descartes qui fonde tout son raisonnement sur le cogito ou Heidegger qui momentanement fit fond dans Etre et Temps sur une metaphysique du Dasein Ontotheologie Article detaille Onto theologie En 1957 Heidegger prononce une conference intitulee Constitution onto theologique de la metaphysique dans laquelle il fait ressortir le fait que toute metaphysique s enquiert de la totalite des etants dans leur etre et sous celui hierarchique de l ordre qui en determine la raison Dieu cause premiere meme dans le cas ou elle tourne le dos a la theologie Heidegger parle a propos de cette structure onto theologique d un trait destinal de toute pensee metaphysique Analogie Articles detailles Analogie metaphysique et Analogia entis Est ce la meme realite quand je dis la table est je suis Dieu est Il semble impossible d attribuer le meme sens a l etre contingent que nous sommes a l etre d une table et a celui de l etre incause et absolu dont tous les autres dependent De meme sur le plan strictement metaphysique la quantite qui n est pas la qualite qui n est pas non plus l action ou la relation sont ilsau meme titre Pour la scolastique il etait essentiel en vue d offrir la possibilite d un discours rationnel sur l etre supreme d etablir la metaphysique comme science de l etre en tant qu etre d ou le developpement d une science qui sera ni univoque ni equivoque a savoir une science analogique ou analogie d attribution concue comme le mode hierarchique d une participation graduelle des etants a l etre selon leur dignite Les systemes metaphysiquesLes principaux systemes Article detaille Histoire de la metaphysique En introduisant une distinction entre le sensible et l intelligible Platon fonde sans la nommer ce qui sera plus tard appele metaphysique comme science de l etant en tant qu il est et qu il est ce qu il est science qui va se deployer tout au long de l histoire de la pensee occidentale en de multiples formes et syntheses dont les plus importantes sont attribuees a Aristote Thomas d Aquin Descartes Kant Hegel Nietzsche Si l histoire est jalonnee de syntheses particulieres qui finissent avec les epoques qui les portent le questionnement metaphysique lui reste une œuvre de l esprit en perpetuelle recherche de synthese et d universel qui demeure eternellement S agissant d Aristote Pierre Aubenque structure son gros volume consacre au probleme de l etre chez Aristote autour de son echec a constituer une science Une de l etre qu il nomme philosophie premiere autrement dit a etablir un fondement sur a sa Metaphysique Pour les medievaux La metaphysique doit trouver son fondement en dehors d elle meme dans une theologie devenue reine des sciences Ils distinguent une metaphysique generale qui s occupe du discours sur l etre et qui deviendra ontologie et une metaphysique speciale dont les objets sont l ame Dieu ou le monde La metaphysique appartient aux sciences speculatives physique mathematiques et metaphysique elle opere dans le meme genre que la philosophie premiere et la theologie la philosophie premiere qui s occupe des causes premieres la metaphysique etudiant ce qui a le plus haut degre d universalite les transcendantaux tandis que la theologie ce qui est separe Dieu Debarrassee de sa dependance theologique la metaphysique cartesienne va etre fondee en raison sur la certitude du cogito avec elle l essor des sciences et notamment la physique newtonienne a pu se faire Emmanuel Kant en reaction tente d etablir une metaphysique moins ambitieuse mais qui soit plus conforme a la nature humaine ecrit Francois Jaran Avec Kant la metaphysique n ambitionne plus de porter des jugements sur les idees transcendantales qui ne sont qu illusions quoiqu elles soient des illusions utiles en ce qu elles permettent d unifier le champ d experience et de jouer un role regulateur pour la pensee Apres Kant la metaphysique dogmatique s est trouvee un temps discreditee remarque Jean Grondin au point que les batisseurs de systemes les plus complexes comme ceux developpes par les penseurs de l Idealisme allemand Fichte Schelling et Hegel ont tous evite de faire reference au mot metaphysique La metaphysique contemporaine a vu differents courants alors que Kant tenta de refonder la metaphysique le positivisme Auguste Comte Cercle de Vienne et les ideologies la nierent tandis que d autres voies furent ouvertes avec la phenomenologie Edmund Husserl et Heidegger le spiritualisme francais avec Louis Lavelle Jacques Maritain et la philosophie analytique A noter que dans une demarche temporaire correspondant a la redaction d Etre et Temps Heidegger a cherche dans les annees 1920 a assurer un fondement plus sur a la metaphysique ce sera la metaphysique du Dasein Enfin la philosophie du processus ou du proces du devenir de l evenement se veut une alternative a la metaphysique de la substance Alfred North Whitehead est peut etre l auteur le plus important dans ce domaine Metaphysique analytique Article connexe Metaphysique analytique Une ligne et un destin l oubli de l etre En raison de sa structure onto theologique la metaphysique bien avant l introduction du christianisme est depuis l origine obnubilee par la question du fondement qui vise l etant supreme visee qui s accompagne selon Heidegger de l oubli de ce qui n est ni un etant ni l etantite en soi mais l etre meme autrement appelee difference ontologique Dans une preface Alain Boutot souligne que dans Etre et Temps Heidegger deploie la question de l etre en commencant par stigmatiser l oubli dans lequel la tradition a laisse cette question depuis Platon et Aristote Cet oubli n aurait fait que s accentuer par etapes successives pour culminer a l ere moderne dans le regne inconteste de la Technique Definie a son origine comme science qui a a s occuper de l etre la metaphysique s absorba rapidement dans la tache de dire le vrai resume Jacques Taminiaux Selon cet auteur avec la theorie des predicats d Aristote la metaphysique prend son essor comme logique de l etant en son entier tout en s interrogeant sur le plus fondamental d entre eux le plus eminent donnant ainsi simultanement naissance a une theologie La metaphysique comme moteur de l histoire occidentaleSi la metaphysique est en perpetuelle recherche de synthese elle n est pas pour autant comme le remarque Martin Heidegger une suite d idees qui planent au dessus de l histoire mais elle implique des decisions essentielles quant a la verite de l etant qui fonde un age ou une epoque lui donne sa configuration et regle tous les phenomenes qui la caracterisent L histoire de la metaphysique devient chez Heidegger l histoire de l etre lui meme l etre est ce qui se manifeste et en meme temps se dissimule dans une histoire ecrit Pierre Aubenque La dynamique interne Martin Heidegger comprend toute l histoire de la metaphysique occidentale sous un meme fil conducteur celui de l aggravation continue de l oubli de l etre jusqu a son oubli total dans l ere de la technique comme le destin de l etre Il y aura dorenavant dans la pensee du philosophe une histoire de l etre et une histoire de sa verite a travers la succession des epoques Les epoques de la metaphysique Tout commencerait avec la determination platonicienne de l etre comme idea d ou resulte une confusion entre l etre et la phusis qui entraina l interpretation de l etre comme idea ecrit Francoise Dastur Cette interpretation dans laquelle l effet ou le resultat de l etre prend la place de l etre lui meme a ete interpretee par Heidegger comme le coup d envoi d une longue periode de declin qui ouvre la voie a ce qu il a qualifie d histoire de l oubli de l etre La perception de la verite comme conformite de la pensee a la chose une fois clairement emergee a partir d Aristote va se preter historiquement a de nombreuses variations Avec la verite scolastique l adequation de l intellect humain a la chose se fondait sur l adequation de la chose a la pensee creatrice de Dieu Martina Roesner note qu une fois que la verite phenomenale originaire eut ete supplantee par cette verite transcendante la dimension langagiere de la verite s est reduite a la correspondance etablie par l intellect entre la proposition et l etat des choses Emmanuel Kant admettant avec l unanimite de la tradition que le jugement est le lieu de la verite et que donc la connaissance recherche de la verite culmine dans le jugement et sans rien changer a l equilibre de ce face a face est venu definir le phenomene comme objet possible de l intuition d un sujet marquant ainsi que ce sont les objets qui doivent se regler sur notre connaissance et non l inverse C est cette permutation dont le merite revient a Kant qui est qualifiee couramment de revolution copernicienne Toutefois pour Heidegger remarquent les traducteurs et interpretes dans l ouvrage Kant et le probleme de la metaphysique cette permutation exprime beaucoup plus le fait que pour qu un objet soit saisi comme objet il faut au prealable qu il soit saisi comme etant Il devient ainsi patent que la connaissance de l objet empirique est dependant de la connaissance ontologique preseance qui va constituer pour Heidegger le sens authentique de la revolution copernicienne La variation vraiment decisive de l ere moderne et l avenement du regne de la Technique derniere etape de cette longue histoire se trouvait deja formulee dans les travaux de Descartes avec la prevalence absolue qu il accorde a la verite certitude qui impose aux choses de se soumettre a un certain type de connaissance la mathesis Connaitre n est dorenavant plus un simple devoilement mais le moyen de s assurer d un pouvoir sur l etant Dans son developpement ulterieur la metaphysique conduit a l imperialisme de la pensee calculante si bien qu entre l ego cogito et la notion nietzscheenne de la volonte de puissance nouvelle et derniere figure de la verite de l etre il n y a pas de discontinuite fondamentale voir Heidegger et la question de la technique Jean Beaufret remarque que la figure terminale d un tel destin se presente comme la mutation totale de la verite en systeme de valeur Jean Greisch de son cote note que malgre la rupture epochale que l avenement des philosophies modernes est cense representer Heidegger a pu soutenir que du point de vue ontologique elles n apportent rien de nouveau L achevement de la metaphysique la technique Dans les notes rassemblees sous le titre depassement de la metaphysique des Essais et conferences Heidegger dit explicitement que la metaphysique est achevee parce qu elle a fait le tour de ses possibilites la derniere d entre elles etant l ere de la technique rappelle Francoise Dastur La metaphysique achevee qui est la base d un mode de pensee planetaire fournit la charpente d un ordre terrestre vraisemblablement appele a une longue duree Cet ordre n a plus besoin de la philosophie parce qu il la possede deja a sa base Mais la fin de la philosophie n est pas la fin de la pensee laquelle est en train de passer a un autre commencement Franco Volpi precise que dans la derniere phase de sa pensee Heidegger aboutit a la these de la fin de la metaphysique laquelle serait desormais passee dans l essence de la technique moderne celle ci serait l accomplissement de la metaphysique la metaphysique comme prehistoire de la technique A ce sujet remarque Michel Haar si l epoque de la technique en est l ultime forme nous ignorons encore ce que nous reserve l achevement de la metaphysique et nous ne pouvons a peine imaginer ce qu inventera la domination inconditionnee ou la mobilisation totale qui ne font que commencer Le depassement de la metaphysique Articles detailles Heidegger et la question de la technique L affaire de la pensee et La puissance du rationnel Par cette expression de depassement il ne faut pas comprendre que la metaphysique serait passee et morte mais au contraire qu elle atteint son aboutissement c est a dire la domination absolue par la technique dans le monde C est a travers une autre expression allemande la Machenschaft intraduisible en francais qu Heidegger caracterise la demesure contemporaine de la volonte de puissance Uberwindung der Metaphysik Reprenant notamment dans son Nietzsche II l analyse nietzscheenne du Nihilisme il le resitue dans l histoire globale de l oubli de l etre Seinverlassenheit Tous les affects recenses a propos du desenchantement du monde la detresse le deracinement la desacralisation sont selon Heidegger autant de signes du delaissement de l etre et la manifestation de la Machenschaft auxquels on peut rajouter le gout du gigantisme l extension de la calculabilite a tout l etant y compris la gestion du parc humain qui va devenir ici a partir de la un theme fondamental qui fondera dorenavant toute sa critique de la modernite de la technique de l affairement et de la dictature de la faisabilite par laquelle il faut notamment comprendre que tout ce qui peut etre techniquement realise sera fait quel qu en soit le cout pour l humanite de l homme L homme arraisonne par le Dispositif a affaire desormais a des choses qu il a toujours deja prises en vue comme fonds ou stock disponible en allemand Bestande ecrit Jean Francois Courtine Notes et referencesNotes Dans Etre et Temps le mot existence designe un mode de l etre a savoir l etre de cet etant qui se tient ouvert pour l ouverture de l etre dans laquelle il se tient tandis qu il la soutient Heidegger 1990 p 34 quand je dis que tous les corps sont pesants le predicat est quelque chose de tout a fait different de ce que je pense dans le simple concept d un corps en general L adjonction de ce predicat donne donc un jugement synthetique Pascal1957 p 34 Critique p 38 Au cours de ces quelques annees 1927 1930 la confrontation avec la metaphysique prendra une tournure bien distincte de celle des textes anterieurs et ulterieurs Dans le cadre de la metaphysique du Dasein Heidegger admet ouvertement prendre le relais du projet metaphysique kantien dans le but de mener a bon port le probleme fondamental qui aurait du etre mais qui n a jamais ete celui de la metaphysique la question de l etre Francois Jaran Francois Jaran 2010 lire en ligne Dans l emploi du mot etre si l univocite est a ecarter il reste l equivocite ou l analogie Aristote aurait laisse en friche ses recherches sur l unite des significations de l etre auxquelles la doctrine de l analogia entis pretend donner reponse et celles sur la possible unite des questions portant sur l etre et sur le divin onto theiologie onto theologie Jaran 2015 p 488 lire en ligne Une telle dependance ne peut etre comprise qu en liaison avec ses travaux sur les mutations historiques du concept de verite article Verite Le Dictionnaire Martin Heidegger p 1356 1359 C est par la que Descartes fonde les Temps modernes De meme que l homme grec etait l homme de l ancien Grec ἀlh8eia et l homme du Moyen Age celui de la verite comme adequation l homme des Temps modernes est l homme de la certitude Beaufret 1985 p 200 La mathesis est une interpretation orientee de l essence du savoir en general Cette interpretation exige l unite d un enchainement fonde de propositions appuye sur des propositions premieres qui elles memes ne requierent pas de fondation Elle devient chez Descartes le modele de toute certitude fondee sur l evidence de l intuition et chez un Leibniz qui abandonne l intuition cartesienne appuye sur la logique et la non contradiction tribunal de la verite des propositions article Mathesis Dictionnaire des Concepts philosophiques p 503 Die Machenschaft une des notions les plus difficiles et intraduisibles En allemand courant machination manigance vilaine maniere de proceder Chez Heidegger le mot intervient a propos de la dimension planetaire de la Technique et aussi du nihilisme la Machenschaft c est l empire du tout l empire du se faire de l efficience et de la fabrication qui concerne la verite de l etant en son entier C est ce que Heidegger a decouvert comme determination de l etre a une epoque la notre ou tout parait tourner autour du faire a rendre tout faisable au point de devenir le nouvel imperatif categorique auquel il faudrait que tout un chacun obeisse sans discussion article MachenschaftLe Dictionnaire Martin Heidegger References Encyclopedia com lire en ligne Metaphysics Aubenque 2009 p 26 Sur l attribution a Nicolas de Damas voir Ross 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Hansen Love dans Grands Dossiers N 57 Decembre 2019 janvier fevrier 2020 https www scienceshumaines com la fin de la metaphysique comte nietzsche marx fr 41662 html Johann Michel La fabrique des sciences sociales d Auguste Comte a Michel Foucault editions PUF Paris 2018 chapitre Bourdieu Etienne Gilson L Etre et l essence introduction p 9 editions Vrin 1994 1 a et b Kant 1967 p 10 Pascal 1957 p 27 W Biemel A de Waehlens 1981 p 10 a b c d et e article Metaphysique Dictionnaire des concepts philosophiques p 517 Ermoni 1906 p 233 234 lire en ligne Heidegger 1993 p 81 a et b article Ontotheologie Dictionnaire des concepts philosophiques p 918 Jaran 2015 p 488 lire en ligne a et b Hayen 1934 p 352 lire en ligne article Fondement Dictionnaire des concepts philosophiques p 332 Jaran 2015 p 488 lire en ligne article Analogie Dictionnaire des concepts philosophiques p 29 article Metaphysique Dictionnaire des concepts philosophiques p 518 Aubenque 1983 Jaran 2015 p 54 lire en ligne Grondin 2016 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