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Concurrence

La concurrence est la rivalité entre plusieurs agents économiques pour acquérir des parts de marché sur un même marché, en vendant des biens identiques ou similaires. La concurrence est ainsi une compétition entre des producteurs, d'ordinaire des entreprises, pour capter la demande émanant des consommateurs.

Type | Concept économique (d), relation, type d’interaction économique (d) |
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Pour agir en concurrent, un agent doit disposer de la liberté d'entreprendre et de la possibilité d'offrir ou demander une ressource rare et excluable au sens économique, par exemple une ressource naturelle, un bien ou service, du capital, du travail, ou de la connaissance. La politique de la concurrence vise à assurer le maintien de conditions permettant la concurrence sur les marchés.
La concurrence est la mise en compétition d'agents économiques en vue de la fourniture de biens et de services sur un marché. La concurrence renvoie ainsi à une rivalité dans la conduite d'affaires commerciales. Un marché peut être plus ou moins concurrentiel selon que les agents économiques sont plus ou moins libres d'y entrer et de produire et vendre des biens.
La concurrence fait l'objet d'une politique dédiée, qui est la politique de la concurrence, et dont l'objectif est d'assurer que les marchés soient structurés et organisés de telle manière qu'ils n'empêchent pas de nouvelles entreprises de produire ou des entreprises déjà installées d'être injustement bloquées dans leurs activités.
Effets
Le consensus économique est que la concurrence est favorable à la croissance, à l'innovation et à la productivité d'une économie. Une étude séminale de 1996 montre, sur un échantillon de 670 entreprises britanniques, que les entreprises présentes dans les secteurs les plus compétitifs ont eu un taux de croissance de leur productivité 3,8 à 4,6 fois plus élevé que celles des secteurs les moins concurrentiels. Le Fonds monétaire international montre en 2010 que les entreprises qui subissent peu la concurrence ont une moindre productivité globale des facteurs. Ainsi, les pays dotés d'une législation solide en matière de concurrence ont une croissance de 2 % à 3 % plus élevée que les pays qui n'en ont pas.
A contrario, les entreprises qui ont un monopole ou une domination quasiment sans partage ont moins d'incitation à innover (effet de laurier), à moins qu'elles craignent l'irruption d'un nouveau compétiteur (théorie des marchés contestables).
Toutefois, le rapport entre intensité concurrentielle et croissance n'est pas univoque. Dès 1967, soutient que la croissance devient négativement affectée par une hausse de la concurrence au-delà d'un certain niveau. Philippe Aghion et créent en 1992 un modèle montrant qu'une intensité concurrentielle forte désincite les entreprises à investir, car elles savent alors que leurs innovations seront copiées rapidement, réduisant le gain espéré. Aghion et ses co-auteurs montrent sur des données empiriques, en 2005, qu'une concurrence modérée et la lutte contre les monopoles produisent une situation de marché propice à l'innovation et aux gains de productivité.
Histoire théorique
Économistes de l’école classique
Adam Smith dans la Richesse des Nations insiste sur deux aspects de la concurrence : sa plus ou moins grande intensité a une influence sur le prix, elle contribue à faire baisser les profits. En théorie, dans le cadre de la concurrence pure et parfaite (modèle théorisé par les classiques), les prix continuent à baisser jusqu'au moment où les profits seront nuls. « L’accroissement des capitaux en augmentant la concurrence, doit nécessairement réduire les profits ». Il reproche aux politiques mercantilistes en vigueur de son temps :
- de restreindre la concurrence dans certains secteurs en empêchant l’entrée de concurrents (c’est ce que nous appelons de nos jours les barrières à l’entrée) ;
- de trop aider certains secteurs et d'y augmenter ainsi de façon non justifiée économiquement le nombre d'acteurs. Smith pense notamment aux aides données à certains enseignements qui conduisent selon lui à un trop grand nombre d’ecclésiastiques et de gens de lettres.
Pour George Stigler, la position des économistes classiques peut être ainsi résumée :
« Chaque propriétaire d’une ressource productive cherchera à l’employer dans un secteur où il espère que le retour sur investissement (return) sera le plus élevé. Il en résulte qu’avec la concurrence chaque ressource sera distribuée dans tous les secteurs de telle sorte que le taux de retour (ou profit) sera le même partout. »
Cela conduit John Stuart Mill à écrire en 1848 « qu’il ne peut y avoir deux prix sur le même marché ».
Les économistes classiques ne se sont pas réellement préoccupés de donner une définition plus précise de la concurrence car, à l'époque, les cas de monopoles sont relativement rares. Harold Demsetz n’a trouvé chez Adam Smith que peu de pages dédiées aux monopoles et une seule dans les Principles of Political Economy de John Stuart Mill.
Montée des monopoles et concurrence pure et parfaite
À partir du dernier tiers du XIXe siècle, avec l’émergence des très grandes entreprises, notamment dans les chemins de fer, l’acier, etc., les économistes vont être conduits à préciser ce qu’est la concurrence. Augustin Cournot - dès 1838 - donne une définition précise non de la concurrence mais de ses effets : « il y a concurrence quand le prix approche le coût marginal de la firme ».
En 1871, William Stanley Jevons introduit la notion de connaissance parfaite des conditions de l’offre et de la demande ou « transparence ».
Francis Ysidro Edgeworth est le premier économiste à définir de façon rigoureuse ce que peut être une concurrence parfaite.
Pour George Stigler, la longue liste de conditions énoncées peut se réduire à deux : un nombre important de concurrents ou « atomicité » (déjà énoncée par Augustin Cournot), et l’information parfaite déjà aperçue par William Stanley Jevons. La particularité d’Edgeworth réside peut-être dans l’importance qu’il donne aux contrats. John Bates Clark introduisit en 1899 la notion de mobilité des ressources (libre déplacement des facteurs de production vers les occasions les plus rémunératrices) et finalement c’est Frank Knight qui en 1921 dans son ouvrage Risk Uncertainty and Profit énonça les cinq conditions de la concurrence pure et parfaite que nous connaissons aujourd’hui (atomicité (aucun acteur n'est assez puissant pour contrôler les prix), transparence (connaissance totale par tous les intervenants dans le marché des quantités offertes et des prix correspondants), homogénéité (tous les produits offerts ne sont pas différenciés), libre entrée dans le marché (les barrières à l'entrée comme les baisses de prix ou la pratique des impôts destinées à décourager un nouveau concurrent sont inexistantes) et libre circulation des facteurs). La concurrence pure et parfaite est un élément central pour que, dans la théorie néoclassique telle qu’elle a été développée par Léon Walras, Alfred Marshall, Vilfredo Pareto, l’économie puisse permettre à chacun d’obtenir une satisfaction maximale.
Toutefois, ces auteurs raisonnent dans le cadre d’une économie stationnaire. Les choses changent avec l'introduction par Joseph Schumpeter de la notion d’innovation qui devient l’essence de la concurrence en régime capitaliste et se trouve être porteuse du redoutable double effet qu'il qualifie de « Destruction créatrice ».
Cependant, le concept de concurrence pure et parfaite demeure central en économie théorique :
- malgré les tentatives d’Israel Kirzner, d’Harold Demsetz et de ;
- même les théoriciens des courants néokeynésiens et néoclassique — à travers la « concurrence imparfaite » — analysent les écarts entre la réalité de la concurrence et le modèle de la concurrence pure et parfaite. D'où les recherches en termes de situations d’asymétrie d'information, de monopoles naturels, d’organisation de l’économie publique, etc.
Les seuls à s’être le plus éloignés de la théorie de la concurrence pure et parfaite sont l’école autrichienne et la théorie des marchés contestables (pour qui la concurrence se rétablit par la réalisation d'une seule condition à savoir la levée du protectionnisme ou la libre entrée) qui gagne actuellement du terrain et se fonde sur l'analyse du phénomène de barrière pouvant faire obstacle à l’entrée et/ou à la sortie d'une activité.
Positions politiques
Position libérale
Pour les libéraux, une situation de « concurrence économique » est souhaitable, car :
- les clients potentiels peuvent choisir entre les différents produits proposés et accessibles et avoir un plus grand choix de produit à meilleurs prix ;
- la concurrence permet de déterminer un « prix d'équilibre ». Ce dernier présente au consommateur l'avantage de trouver le bien ou (et) le service recherché qui possède le rapport qualité/prix jamais réalisé ailleurs que dans le marché de la concurrence ;
- la concurrence favorise l’adaptation permanente entre offre et demande : les agents économiques peuvent utiliser leur raison. « La concurrence est ce qui oblige les gens à agir rationnellement » ;
- elle est la source du juste prix : « c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises, et qui établit les vrais rapports entre elles » (Montesquieu) ;
- d'autres écoles insistent sur la concurrence comme processus d'innovation (Friedrich Hayek) ou de destruction créatrice (Joseph Schumpeter). Dans l'optique schumpétérienne, l'expression destruction créatrice désigne le renouvellement volontaire (non imposé de l'extérieur) et constant réalisé par l'entrepreneur aussi bien au niveau des produits, des moyens de production qu'au niveau des marchés, des entreprises elles-mêmes et de tous les autres moyens dont peut disposer l'entrepreneur. Toute organisation qui n'obéit pas à ces exigencesest dépassée par ses concurrentes qui innovent.
À partir de la fin du XIXe siècle, des économistes — pourtant acquis à l'économie de marché — ne vont plus voir la concurrence comme dépendante d’un état de nature :
« Pour les libéraux d’ancienne observance, la liberté est pour l’homme l’état de nature. Pour le néolibéral, au contraire, la liberté est le fruit, lentement obtenu et toujours menacé, d’une évolution institutionnelle… À l’opposé de Rousseau, il pense que la grande majorité des hommes est née dans les fers, dont le progrès des institutions peut seul la sortir…. Libéraux et néo-libéraux ont une foi égale dans les bienfaits de la liberté. Mais les premiers l’attendent d’une génération spontanée…. alors que les seconds veulent la faire éclore, croître et se développer, en la rendant acceptable et en écartant d’elle les entreprises qui tendent constamment à l’annihiler. »
Il s'agit d'une vue totalement différente de l’évolution des sociétés humaines que Jacques Rueff appelle un « marché institutionnel »[réf. nécessaire], fait de normes juridiques dépendantes de théories économiques (lois et économie) que des organismes quasi-judiciaires de contrôle sont chargés de faire respecter dans le cadre de politiques de la concurrence. Ils veillent en particulier à éviter les ententes entre entreprises (notamment en cas d'oligopoles), de sorte à maintenir les prix les plus bas possibles et à éviter des prix de monopole.
Catholicisme libéral
Plutôt que de rechercher la confrontation avec un autre individu dans le but d'être le plus fort, l'entraide, l'association, la coopération peuvent constituer des méthodes plus souhaitables, sinon plus efficaces. Comme le dit Henri Lacordaire : « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la Loi qui libère. »
D'un point de vue plus large et universel, la notion de concurrent à battre peut engendrer un processus d'exclusion, alors que l'entraide — et si possible l'entraide de tous — tend vers un effort d'inclusion.
Courants opposés à la concurrence
Selon le mot de Fichte, la concurrence serait un état de guerre entre les individus, la « guerre des acheteurs et des vendeurs ».
Modélisation
La concurrence est l'un des paramètres les plus importants des modèles économiques utilisés en microéconomie. Elle sert d'hypothèses aux modèles, de telle sorte que l'utilisation des hypothèses de la concurrence pure et parfaite a parfois été un sujet de clivages entre économistes orthodoxes et hétérodoxes.
Hervé Defalvard distingue dans le domaine de la microéconomie deux grandes familles : celle des modèles de concurrence parfaite, qui s'inscrivent dans la lignée de Léon Walras ; et la famille des modèles de concurrence imparfaite dont la vocation est depuis Augustin Cournot réaliste.
Concurrence pure et parfaite d’inspiration walrassienne
Le modèle walrassien de concurrence pure et parfaite démontre qu’il existe au moins un ensemble de prix qui permet d’atteindre l’optimum dit de Pareto, c’est-à-dire un état dans lequel « on ne peut pas améliorer le bien-être d’un individu sans détériorer celui d’un autre ». La démonstration de l’existence de cet équilibre général (ou pour parler comme au XVIIIe siècle du meilleur des mondes économiques possible) a été faite dans les années cinquante par Kenneth Arrow, et Gérard Debreu en ajoutant aux cinq conditions suivantes d’autres hypothèses :
- Chaque ménage dispose d’une dotation initiale qui lui permet de survivre sans échanger,
- Les préférences (courbes d'indifférence) sont convexes
- Absences de coûts fixes
- Rendements d'échelles décroissants
- Complétude des marchés (il existe un marché pour chaque bien)
Conditions
Un marché de concurrence pure et parfaite est un marché qui satisfait 5 conditions :
- atomicité des agents : il y a un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs qui empêchent toute coalition entre acteurs économiques ;
- homogénéité des produits : les produits sont semblables ;
- transparence de l'information : toutes les caractéristiques du marché sont connues des acteurs ;
- libre entrée et libre sortie : inexistence de barrières à l'entrée et à la sortie ;
- libre circulation des facteurs de production.
La modélisation mathématique proposée ne fonctionne que dans le cadre posé ci-dessus comme référence : Celui-ci se révèle être assez restrictif et constituer une simplification de la réalité.
Pour répondre à la question de la fixation des prix, les néoclassiques ont développé dans la théorie de l’équilibre général l’idée d’une convergence progressive des prix vers le prix d’équilibre. Pour Léon Walras, ce prix est déterminé par un « commissaire priseur ». Léon Walras introduit un mécanisme de tâtonnements. Le concept est différent de la main invisible d’Adam Smith, et semble plus proche de la notion d’ordre que l’on trouve chez Malebranche.
Utilisation
Si le modèle de concurrence parfaite occupe une place importante dans l'étude économique, cela tient à :
- sa capacité à pouvoir être formalisée par une représentation mathématique aisée ;
- ce que les situations d’équilibre définies correspondent à des optima mathématiques, dont il est possible d'assurer certaines propriétés d’efficacité allocative (efficacité selon Pareto) ;
- ce que l’hypothèse de concurrence pure et parfaite est également mobilisée dans la démonstration des deux théorèmes du bien-être.
Énoncé
À partir des propriétés néoclassiques de la concurrence, on démontre que le prix en concurrence parfaite est égal au coût marginal : « (Cm) » et qu’à long terme, le profit économique est nul.
On introduit pour cela l’hypothèse supplémentaire que chaque entreprise a pour objectif de maximiser son profit, « (Π) » où « (Π) » est défini comme : la différence entre la recette totale (ou chiffre d'affaires) « RT = p.q » et le coût total « CT ».
Chaque entreprise peut jouer sur la quantité produite « q » mais elle est « preneuse » du prix de vente « p » donné par le marché.
Mathématiquement, trouver le maximum d’une fonction correspond à annuler la dérivée de la fonction de profit :
À l’équilibre, le prix est donc égal au coût marginal. À court et moyen terme, s’il y a un secteur économique bénéficiaire, où « Π >0 », l'hypothèse de transparence de l'information doit faire que cette information est largement diffusée. Selon l'hypothèse de libre entrée, ces profits vont inciter :
- de nouveaux entrants à venir produire sur ce marché ;
- les acteurs déjà présents à développer leur production.
L’offre va augmenter. En conséquence les prix de vente vont baisser et les profits des entreprises sur ce marché vont diminuer jusqu’à s’annuler.
Limites et critiques du modèle de concurrence parfaite
- Le théorème de Sonnenschein-Mantel-Debreu (1973-74) montre que l’équilibre général n’est pas stable : en un mot rien ne conduit automatiquement vers le meilleur des mondes économiques possible et quand bien même on y parviendrait, les chances sont faibles d’y demeurer.
- La concurrence pure et parfaite suppose que les agents économiques soient totalement rationnels (l'homo œconomicus). À la suite d'Herbert Simon et Friedrich Hayek, les économistes raisonnent aujourd'hui plutôt dans le cadre dit « de la rationalité limitée ».
- Les conditions requises ne sont pas réalistes. Sur ce point, Milton Friedman rétorque « la question adéquate à poser concernant les « postulats » d’une théorie n’est pas celle de savoir s’ils sont empiriquement « réalistes », car ils ne le sont jamais, mais s’ils constituent des approximations suffisamment correctes par rapport au but recherché et on ne peut répondre à cette question qu’en tentant de voir si la théorie fonctionne, donc si elle permet des prévisions suffisamment précises ».
- La concurrence pure et parfaite suppose que l’information des agents soit elle-même parfaite ce qui a amené dès 1937 Friedrich Hayek à prendre ses distances dans un article où il montre la difficulté d’obtenir et de transmettre l’information (knowledge). D’une certaine façon, sur ce point, il a été précurseur. De nos jours, de plus en plus d’économistes se penchent sur l’asymétrie d'information.
- En règle générale l’école autrichienne rejette la concurrence pure et parfaite. En effet, pour eux elle repose sur des hypothèses totalement irréalistes (atomicité, transparence…) et ne permet pas de rendre compte du véritable cadre institutionnel du modèle (c’est-à-dire la forme d’organisation, les règles de ce modèle). Un exemple souvent donné par ces économistes est le fait que, dans ce modèle où les agents sont tous preneurs de prix, cette présentation ne permet pas de répondre de manière claire à la question « qui fixe les prix ? », ce qui conduit à la fiction du commissaire-priseur, dont le rôle imaginaire est de proposer des prix aux agents et de fixer les prix d’équilibre.
- Cette présentation omet aussi de préciser les conjectures (croyances) des agents (chacun pense qu’il pourra acheter et vendre tout ce qu’il désire aux prix affichés, indépendamment de ce que peuvent faire les autres), l’absence d’incertitude concernant les biens et les revenus futurs (hypothèse dite de système complet de marché) et l’inexistence d’indivisibilités et de coûts de transport (théorème d’impossibilité spatiale de Starrett).
Pour les marxistes, la concurrence pure et parfaite est une « fadaise » (pour reprendre les termes de Marx) dont le but est uniquement de justifier le système capitaliste. Il ne faut pas y chercher une quelconque vraisemblance mais les idées de la classe dominante pour asseoir sa domination.
D’une manière générale l’importance du modèle de la concurrence pure et parfaite semble surestimée par les non économistes qui, notamment en France, le voient comme étant la quintessence de la théorie néoclassique. Daniel Cohen de manière peut-être trop abrupte écrit « dans l’esprit de beaucoup, la science économique se résume pour l’essentiel à ce modèle. Or, cela fait des années qu’il a été abandonné par les économistes dits, encore, néoclassiques ». Il reste néanmoins à la base de l’enseignement universitaire de l’économie.
Concurrence imparfaite et économie industrielle
La concurrence imparfaite désigne toutes les situations où les conditions de la concurrence parfaite ne sont pas respectées. C’est celle de tous les jours, celle où les agents peuvent développer des stratégies de façon à maximiser leurs gains. Ce champ est actuellement l’objet de recherche intense. Les interactions stratégiques entre agents sont étudiées par la théorie des jeux.
Tableau de Stackelberg
Un tableau dit de Stackelberg recense les différents modèles de la concurrence sur un marché, en fonction de la situation des acheteurs et des vendeurs.
Demande / Offre | un vendeur | quelques vendeurs | nombreux vendeurs |
---|---|---|---|
un acheteur | monopole bilatéral | monopsone contrarié | monopsone |
quelques acheteurs | monopole contrarié | oligopole bilatéral | oligopsone |
nombreux acheteurs | monopole | oligopole | concurrence parfaite |
Présentation des cas les plus usuels de concurrence imparfaite
- Les oligopoles. Dans ce cas les entreprises seront tentées de s’entendre pour fixer des prix plus élevés que ceux qui résulteraient de la concurrence pure et parfaite. Les ententes sont en général interdites. En France les oligopoles privés (téléphonies, banques, grande distributions, professions réglementés) sont parfois rendus responsables de la vie chère. Deux situations d’oligopole ont été particulièrement étudiées :
- le duopole de Bertrand où les deux entreprises présentes sur le marché se font concurrence sur les prix ;
- Le duopole de Cournot où les deux entreprises présentes sur le marché se font concurrence sur les quantités. Avec dans ce cas un raffinement le duopole de Stackelberg où une des deux entreprises est occupe la première place sur le marché.
- Le monopole (du grec monos signifiant « un » et polein signifiant « vendre ») désigne une situation dans laquelle un offreur est seul à vendre un produit donné à une multitude d’acheteurs. Dans une telle situation, l’offreur est capable d’imposer seul le prix de vente du produit concerné. Il se retrouve alors dans une situation dite de price-maker (faiseur de prix), tandis qu’une entreprise faisant face à la concurrence subit une situation de price-taker (preneur de prix). Ce pouvoir sur le marché est très recherché par les entreprises, mais est considéré comme nuisible aux consommateurs. Ces derniers subissent une baisse de leur « surplus ». Il est donc souvent combattu par les pouvoirs publics (à l'exception des cas de monopole naturel) et dénoncé par une majorité d’économistes. Les fusions-acquisitions permettent aux entreprises d’accroître leur pouvoir sur le marché voire parfois d’arriver en situation de monopole.
- Dans le cas de la concurrence monopolistique les entreprises vont adopter des stratégies de différenciation de façon à avoir en quelque sorte un monopole sur leur produit. Exemple, seul Rolls-Royce peut fabriquer ce type d’automobiles.
Entreprises et concurrence
La concurrence pousse les entreprises à adapter en permanence leurs produits/services aux attentes actuelles et futures de leurs clients. Elle les pousse à innover, au sens de Joseph Aloïs Schumpeter, et à chercher à réduire les coûts. La concurrence étant le plus souvent imparfaite, elle les pousse à adopter diverses stratégies pour tirer au mieux leur épingle du jeu. Mais les entreprises sont aussi des formes alternatives au marché qui remplacent la concurrence par le contrat ou la hiérarchie comme l’ont montré Ronald Coase et Oliver Williamson.
Entreprise structure alternative au marché et à la concurrence
Ronald Coase va poser la question de savoir pourquoi les firmes existent. En effet si la libre concurrence fonctionnait partout, il n’y aurait pas besoin d’entreprises, lieux où l’agent se soumet au pouvoir hiérarchique de son supérieur. Pour Ronald Coase le recours à la firme s’explique parce que le fonctionnement du marché engendre des coûts de transaction qu’une organisation comme l’entreprise permet de réduire. Pourquoi dès lors ne pas avoir qu’une seule grande firme. Oliver Williamson, dans son livre Les Institutions de l’économie, montrera que la firme se heurte à des problèmes d’incitations et de bureaucratie.
Stratégies des entreprises
L’existence d’une forme de concurrence, même imparfaite, crée pour les entreprises, quelle que soit leur taille, une situation de compétition vis-à-vis de leurs concurrentes qui les incitent à une recherche permanente d’une meilleure efficacité économique, de produits novateurs capables de maintenir ou d’augmenter leurs parts de marché, et d’augmenter leur taux de marge.
Dans les secteurs à changement technologique rapide, et donc d’obsolescence accélérée, la concurrence peut conduire à des changements rapides dans les parts de marché des entreprises, et donc à une situation instable.
La stratégie des entreprises consiste par différents moyens, à se distinguer des concurrents et à s’éloigner des conditions de concurrence parfaite :
- stratégie de différenciation, par le marketing (adaptation au marché), l’innovation et les prix :
- le marketing passe par l’adaptation au marché des produits et services, du type de distribution, de la communication et le développement de la notoriété et des marques. Une marque reconnue restitue à l’entreprise qui la possède une sorte de « monopole » : seul Rolls-Royce peut fabriquer ce type d’automobiles. Les appellations (AOC par exemple) entrent dans cette stratégie,
- l’innovation consiste à créer de nouveaux produits et donc de nouveaux marchés, sur lesquels l’entreprise innovatrice sera seule, au moins pour un temps,
- elle consiste aussi à améliorer les méthodes de production pour réduire les coûts et améliorer la compétitivité en matière de prix de vente. Cette compétitivité-prix ne concerne que les produits dont les volumes vendus correspondent à une fonction inverse du prix ;
- stratégie de développement externe : par des alliances ou des fusions-acquisitions, l’entreprise cherche à grossir en taille pour obtenir une part de marché dominante (position de leader ou coleader), pouvant aller jusqu’à éliminer des concurrents moins bien placés, ou du moins les neutraliser ;
- information sur le marché : marketing et intelligence économique. Dans un marché concurrentiel, il est vital pour une entreprise de saisir les attentes et les évolutions du marché (études de marché), mais aussi les stratégies des concurrents (veille concurrentielle) et également les évolutions de la réglementation ;
- stratégie d’influence : il s’agit pour les entreprises d’obtenir des inflexions, voire des décisions qui leur soient favorables ;
- internationalisation, forme particulière de développement tirant avantage de la mondialisation économique.
Politiques de la concurrence
La politique de la concurrence désigne les actions pour éliminer ou du moins pour restreindre les comportements publics ou privés visant à limiter la concurrence. Par ce biais, elles cherchent à favoriser la croissance et le bien-être des citoyens. Les États-Unis ont été pionniers en ce domaine avec le Sherman Act de 1890. Si en Allemagne de telles politiques ont été mises en œuvre dès la fin de la Seconde Guerre mondiale sous l’impulsion notamment des ordo-libéraux, il faudra attendre le traité de Rome de 1957 pour qu’elles soient généralisées au niveau de l’Union européenne.
Fondements
Conjonction des efficiences pour les politiques de la concurrence
Pour Brodley, il est possible de distinguer trois sortes d’efficience :
- une efficience productive ;
- une efficience dynamique ou d’innovation qui vise à la création de nouveaux produits et de nouvelles technologies ;
- une efficience allocative.
La combinaison de ces diverses efficiences peut conduire pour Michel Glais à trois types de politique de la concurrence :
- l’une va « privilégier la maximisation de la richesse sociale sans s’inquiéter de sa répartition entre producteurs et consommateurs ». C’est plutôt l’optique de l’école de Chicago ;
- l’autre va privilégier la lutte contre le pouvoir du marché et favoriser l’efficience allocative. C’est plutôt l’optique de l’école structuraliste de Harvard ;
- enfin, il est aussi possible de « reconnaître la nécessité de protéger, en longue période, l’intérêt des consommateurs » mais d’«accepter que, dans certains cas, l’accroissement du bien-être de la société dans son ensemble l’emporte sur l’intérêt à court terme des acheteurs finals ». Ce serait plutôt la voie prise par les autorités de la concurrence de nos jours.
École de Harvard
En réalité, il a existé deux écoles à Harvard qui se sont intéressées à la politique de la concurrence : la Harvard School of Law au début du vingtième siècle et la Harvard School of Government autour d’Edward Mason à partir de la fin des années trente. Dans les deux cas, c’est un peu sommaire de les appeler de Harvard car d’autres universités ont également travaillé sur ce sujet.
Concernant la Harvard School of Law, des juristes comme Oliver Wendell Holmes, Louis Brandeis et Roscoe Pound qui en fut le doyen de 1915 à 1936, ont compris qu’au-delà du domaine économique, le laissez-faire constituait d’abord un défi à leur conception des lois et qu’il conduisait la Cour suprême des États-Unis à renier la tradition des lois de Lord Coke pour deux raisons :
- les juges de la Cour suprême, à la fin du XIXe siècle, sous l’influence du laissez-faire à la Herbert Spencer, pensaient que leur mission était d’abord de protéger les droits naturels des hommes contre l’État et la société laissant de facto l’homme concret désarmé face aux grandes entreprises qu’elle assimilait à des personnes humaines de façon à leur appliquer la clause dite du due process. Ce faisant elle empêchait l’adoption de toute mesure sociale venant contrebalancer leur pouvoir et était donc un obstacle au principe des « check and balance » ;
- d’autre part, le laissez-faire pris dans un sens extrême à la Herbert Spencer suppose de s’en remettre à une force supérieure censée nous conduire vers le meilleur des mondes possibles. Or dans la tradition de la loi de ces juristes les lois ne sont ni des forces aveugles qui s’imposent aux hommes, ni l’incarnation d’une raison naturelle toute puissante, elles sont trouvées à travers l’expérience et la raison entendue comme incluant un effort sur soi, un certain détachement des passions.
L’école structuraliste dite de Harvard, est venue d’une certaine façon dans un second temps donner aux juristes la théorie économique sur laquelle ils peuvent s’appuyer quand ils ont à trancher des cas concrets. Elle a été marquée par la personnalité et les travaux d’Edward Mason et ceux de Joe Bain. La thèse structuraliste est bien illustrée par le modèle SCP d’Edward Mason où la structure du marché (S) influence le comportement des firmes (C) et les performances des firmes (P). Les structuralistes ont une vision de la concurrence proche des néo-classiques et comme eux, ils voient la concentration des firmes comme quelque chose dont il convient de se méfier car pour eux cela conduit les firmes à accroître leurs profits au détriment du consommateur. Par ailleurs, ils mettent l’accent sur l’inefficience de la primauté des décisions managériales sur l’intérêt des actionnaires, ils développent la théorie de l’inefficience-X et se méfient des diversifications conglomérales. Enfin, ils ne croient pas que le libre jeu du marché permette de remettre en question les positions dominantes. Pour la théorie des marchés contestables développée par William Baumol John Panzar et R. Willig, il n’est pas nécessaire d’avoir un grand nombre d’acteurs, la menace d’entrée de nouvelles firmes suffit. Pour John Panzar, cette théorie s’inscrit dans la continuité des travaux d’Henry Demsetz et donc peut être perçue comme relevant de l’école de Chicago
École de Chicago
L’approche structuraliste d’Harvard va être contestée par l’école de Chicago dont les principaux auteurs sont Bork, Richard Posner, George Stigler et Henry Demsetz.
Trois idées sont avancées :
- Le monopole peut être une structure de marché naturelle en présence de fortes économies d’échelles ;
- La concentration industrielle n’est que le résultat d’un processus de sélection. La rente dont dispose les vainqueurs n’est qu’une juste récompense qui doit disparaître rapidement sous l’effet de la concurrence. Ils ne croient pas au paradoxe de la concurrence selon lequel une concurrence laissée sans règle s’autodétruirait ;
- Le pouvoir de marché est propice à l’innovation à la Joseph Schumpeter.
Pour Michel Glais, « aux yeux de ces économistes le principe de concurrence représente la loi naturelle et efficace du fonctionnement des sociétés organisées ».
Politique de la concurrence aux États-Unis
Organisation et textes fondateurs
Les États-Unis ont été pionniers en matière de concurrence avec l’adoption dès du Sherman Act suivi en 1914 du Clayton Act et du Federal Trade Commission Act. Suivront le Robinson-Patman Act de 1936 sur la discrimination par les prix, et au niveau du contrôle des concentrations, le Celler-Kefauver Act (1950) et le Hart Scott-Rodina Act de 1976. Aux États-Unis, deux autorités sont principalement chargées de la concurrence : la Federal Trade Commission et la division Antitrust du Department of Justice (DOJ). Cette dernière à la différence de ce qui se passe en Europe peut engager des poursuites pénales. D’une manière générale, les autorités judiciaires, sont très présentes tout au long de la procédure. Par ailleurs, « les victimes de comportement anticoncurrentiels peuvent engager un class action et la règle du « triple dommage » (treble damages) permet au plaignant de recevoir jusqu’à trois fois le montant du préjudice qu’il a subi ».
Grandes phases
David Encoua et Roger Guesnerie distinguent plusieurs phases :
- la mise en place des premières lois fédérales. La Cour Suprême tentant d’en limiter la portée car elle était convaincue du bien-fondé du « laissez faire » ;
- une certaine mise en sommeil (1915-1936). Notamment avec le National Industrial Recovery Act (NIRA) des débuts du New Deal ;
- une période activiste liée à l’influence de l’école structuraliste de Harvard (1936-1972). À partir de 1936, Franklin Delano Roosevelt va mettre en œuvre une politique de la concurrence très active qui sera poursuivie jusqu’en 1972 ;
- une période marquée par l’influence de l’École de Chicago (1973-1992) avec une très grande focalisation sur l’efficacité économique ;
- la synthèse post Chicago et l’apport de la théorie des jeux.
À la suite d'un rapport du MIT intitulé Made in America: Regaining the Production Edge (1989) écrit notamment par Dertouzos, Lester et Robert Solow, le National Cooperative Research and Production Act (NRCPA) de 1993 qui lui-même faisait suite au National Cooperative Research Act (NCRA) de 1984, a posé le principe que les accords de coopération en recherche et développement devaient être évalués en appliquant la règle de raison. Enfin, en 1997 les lignes directrices sur le traitement des opérations de concentration ont été assouplies de même que celles portant sur la propriété intellectuelle.
Politiques de la concurrence dans l’Union européenne
L’Europe va se doter avec le traité de Rome d’une politique de la concurrence le but était de « déterminer des règles de concurrence permettant d’aboutir à un marché intégré, indépendamment des règles en vigueur dans chaque État membre, en veillant à ce que le droit communautaire couvre les droits nationaux des États membres. Le texte de ce traité doit beaucoup à Pierre Uri et à Hans von der Groeben qui fut le premier commissaire allemand chargé de la concurrence. Pour Jacques Rueff le marché institutionnel des communautés européennes devait « rassembler les partis que préoccupent, avant tout la liberté de la personne et ceux qui, tout en refusant la contrainte des volontés individuelles, veulent, dans la répartition, moins d’inégalité et plus de justice. Sur le plan théorique donc la législation européenne de la concurrence est fortement marquée par l'approche structuraliste.
Organisation
En Europe, c’est la Direction générale de la Concurrence (DG Competition) dirigée le commissaire européen compétent qui est chargée d’instruire les dossiers. Les décisions de la commission européenne sont susceptibles de recours devant le Tribunal ou devant la Cour de justice de l'Union européenne. La censure de plusieurs décisions de la commission européenne par le tribunal de première instance en 2002 (affaires Airtour — —, Schneider Legrand — —, et Tetra-Laval — ) a fait l'objet d'une double analyse :
- pour Marie-Anne Frison-Roche elle traduit la volonté de la juridiction européenne de ne pas s'en tenir à un contrôle procédural mais à affirmer « son pouvoir de mener une analyse substantielle des concentrations, laquelle se substitue aux analyses de la Commission » ;
- Laurent Cohen-Tanugi fait un constat assez proche mais souligne également que la décision du tribunal devrait amener la Commission à plus prendre en compte les théories économiques de l'école de Chicago.
Les décisions européennes s’appliquent à des entreprises dont le siège social n’est pas forcément en Europe. C’est ainsi que le juge communautaire le a validé la décision de la Commission condamnant Microsoft pour infraction aux règles de la concurrence. Certains voient dans ce jugement un manque de prise en compte de l'innovation et d'une certaine façon, pour eux une trop grande prise en compte des thèses structuralistes.
Grands axes de la politique européenne de la concurrence
Ententes et cartels
Tout partage de marché, toute fixation de quota de production, toute entente sur les prix entre entreprises sont interdits en vertu de l’article 81 du Traité de Rome. Sont donc interdites les ententes horizontales intervenant entre opérateurs situés au même stade du processus économique (cartel) ainsi que les ententes verticales conclues entre opérateurs situés à des stades différents du processus économique.
En réalité certains accords verticaux vont être évalués à la lumière d’une « règle de raison », c’est-à-dire que l’on va étudier si les avantages économiques seront supérieurs ou non aux inconvénients.
Abus de position dominante
L’article 82 du Traité de Rome n’interdit pas les positions dominantes, il n’en interdit que l’abus. Sont considérés comme abusifs :
- des prix abusifs ;
- les accords de vente exclusif ;
- les primes de fidélité visant à détourner les fournisseurs de leurs concurrents.
La notion d'abus de position dominante doit beaucoup à l'école structuraliste de Harvard. Si certains veulent une évolution vers les thèses de l'école de Chicago d'autres s'en inquiètent et souhaitent à ce que la position dominante continue à se juger par rapport au nombre de concurrents. Ils tiennent l'évolution présente comme un encouragement à ce qu'ils appellent les « investisseurs prédateurs ». En 2006, la CCIP (chambre de commerce et d'industrie de Paris) a publié une étude sur les évolutions souhaitables pour elle de l'article 82.
Aides d'État
Les aides d’État sont contraires aux articles 87 et 88 du traité de Rome. Toutes les aides susceptibles d'affecter ou de menacer d'affecter les échanges entre les États membres sont concernées (les subventions, les bonifications d’intérêt et les exonérations d’impôt…) si elles dépassent 200 000 euros. Le contrôle des aides est en application de l’article 88 de la compétence exclusive de la Commission. Celle-ci peut soit obliger l’État à ordonner la restitution de l’aide soit subordonner l’aide à des engagements précis. Toutefois, des dérogations sont permises dans trois cas précis :
- favoriser le développement économique de régions dans lesquelles le niveau de vie est anormalement bas ;
- promouvoir la réalisation d'un projet important d'intérêt européen commun ou remédier à une perturbation grave de l'économie d'un État membre ;
- promouvoir la culture et l'intérêt général.
On parle bien d'« aides d'État » et non d'« aide de l'État ».
Services d’intérêts économiques généraux
L’article 86 du traité de Rome assujettit les entreprises publiques gérant les services d'intérêts économiques généraux aux règles de la concurrence. Toutefois ce texte n'a longtemps eu qu'une portée symbolique. La situation va changer quand les États-Unis vont déréglementer le transport aérien sous la présidence de Jimmy Carter et vont démanteler en 1984 ATT qui détenait le monopole des télécommunications aux États-Unis. Peu à peu, l'Europe verra l'intérêt de telles politiques et à son tour commencera à introduire de la concurrence en faisant appliquer les textes dans les secteurs du transport aérien et des infrastructures essentielles : chemin de fer, lignes téléphoniques et électriques notamment.
Concentrations
Le contrôle des concentrations a été tardivement généralisé dans le droit de la CEE, puisqu’il a fallu attendre pour cela l’adoption en 1989 du règlement no 4064/89 remplacé depuis en 2004 par le règlement no 139/2004. Le contrôle des concentrations occupe maintenant une place importante car les rapprochements d'entreprises ont le plus souvent un caractère communautaire. D'une manière générale, si les interdictions pures et simples sont rares, il est fréquemment demandé aux entreprises de se soumettre à un certain nombre de conditions afin de garantir le maintien d'une concurrence loyale. Par exemple, lors de la fusion Air France KLM en , les entreprises ont dû céder des créneaux aériens afin de ne pas réduire la concurrence sur certaines destinations.
France et concurrence
Pour Jean Quatremer, le débat en France sur la notion de « concurrence libre et non faussée » n'a pas beaucoup agité les autres pays européens. Dans le même esprit, Mario Monti notait en que les sondages avaient longtemps montré qu'il y avait en France une hostilité sans égale dans le monde à l'égard de l'économie de marché. Pourtant, pour cet économiste, des signes d'une évolution des mentalités sont perceptibles à travers la prise de conscience des dirigeants politiques que les gains de croissance passent par l'instauration d'une plus grande concurrence. Selon Alain Lamassoure, ancien membre du parti politique Les Républicains, l'hostilité des français à l'économie de marché s'expliquerait par l'addition de plusieurs traditions que sont une vision catholique selon laquelle « l'argent, c'est sale », le colbertisme, le socialisme et le corporatisme qui selon lui aurait survécu au Régime de Vichy.
État de la concurrence
Dans leur ouvrage La Société de la défiance, Yann Algan et Pierre Cahuc soulignent que « la confiance mutuelle et le civisme sont essentiels au bon fonctionnement des marchés, car ils facilitent une concurrence pacifique et équitable ». Or les enquêtes depuis plus de vingt ans montrent que les français se méfient plus souvent de leurs concitoyens, des pouvoirs publics et du marché que le reste des habitants des pays développés. Pour ces auteurs, c'est le mélange de corporatisme et d'étatisme du modèle social français qui provoquerait à la fois cette défiance et cet incivisme. Il y aurait comme un cercle vicieux où plus de défiance entraîne plus de demande d'État qui crée plus de barrières à la concurrence en donnant d'une certaine façon à ceux qui ont des moyens de protester des privilèges qui à leur tour engendrent de la défiance parmi ceux qui n'en profitent pas ou qui estiment en profiter moins que d'autres.
L'Autorité de la concurrence condamne chaque année de nombreuses entreprises dans tous les secteurs d'activité en général pour « entente frauduleuse ». Une amende record en la matière a été infligée en mai 2008 aux trois opérateurs de téléphonie mobile de métropole. La chambre commerciale de la Cour de cassation a confirmé une condamnation de ces trois opérateurs à une amende de 442 millions d'euros pour « entente illicite » sur les prix de 2000 à 2002. En 2002, l'Union fédérale des consommateurs - Que choisir avait initié une procédure devant le Conseil de la concurrence qui avait abouti à un procès en novembre 2005. Même chose du côté du marché de l'électronique grand public et pour l'UFC Que Choisir « en dépit des beaux discours sur la libre concurrence, les grandes enseignes et les fabricants font tout leur possible pour que les revendeurs les plus agressifs sur le plan des prix s'alignent ou vendent en catimini, sans faire la moindre publicité sur leurs tarifs exceptionnels ».
En décembre 2008, le Conseil de la concurrence a condamné à l'amende record de 575,4 millions d'euros « onze entreprises du négoce de produits sidérurgiques ainsi que la Fédération française de distribution de métaux (FDDM), le principal syndicat de la profession, pour entente ».
Question de l'ouverture à la concurrence des infrastructures essentielles
Il s'agit de cas très particuliers, rencontrés en général dans le domaine des services dans lesquels l'existence d'un réseau d'infrastructure unique est source d'efficience. Augmenter le nombre de concurrents ne permet alors plus de financer les coûts fixes importants de l'activité. Par contre plus de concurrence amène plus d'innovations et parfois une diminution des coûts.
Solutions retenues
Ces secteurs peuvent entrer dans le champ de la concurrence de deux manières :
- soit en séparant la gestion du réseau de celle de l'exploitation des services destinés aux clients finaux (principe de la théorie des trois couches) : c'est la voie choisie en Europe pour l'électricité, le gaz et les chemins de fer : le réseau reste un monopole, souvent public, et son accès est ouvert moyennant le paiement d'un péage aux gestionnaires de réseaux, à des exploitants publics ou privés, concurrents entre eux ; on parle alors de concurrence « dans le marché ». Une autorité de régulation indépendante ART pour les télécommunications, CRE pour l'énergie. Dans le cas du rail, les voies ferrées appartiennent à un organisme d'État le Réseau ferré de France qui ensuite les loue à des intervenants dont la SNCF ;
- soit par le régime de la concession : l'exploitation est mise aux enchères pour une durée limitée et renouvelée par le même moyen périodiquement ; on parle alors de concurrence « pour le marché ». C'est le cas par exemple de l'eau, et des transports urbains qui bénéficie d'une concession longue de service public.
Oppositions en France
Selon les analyses, des altermondialistes et des interventionnistes :
- le monopole public est préférable puisque l'État peut jouer le rôle de régulateur sur d'autres objectifs que ceux du marché ;
- la concurrence ne doit pas être étendue à tous les domaines, dont notamment la santé, l'éducation, la justice, la culture, etc.
Les syndicalistes puissants dans ces secteurs EDF, France Télécom, SNCF semblent méfiants. Des syndicalistes de France Télécom avançaient en 2001 trois risques :
- le risque de cartellisation. Il s'agit d'un risque réel. Les trois grands de la téléphonie mobile ont été sanctionnés par le conseil de la concurrence (sanction confirmée en appel) pour ce fait. Mais sur ce point les autorités de la concurrence ont montré qu'elles veillaient ;
- l'asymétrie de puissance entre les entreprises et l'autorité de régulation. A contrario, des économistes en France semblent davantage craindre la capture du régulateur par des cadres ayant fait leur carrière dans l'industrie régulée ou dans l'ancienne administration de tutelle ;
- la perte de synergie et l'instabilité de l'offre.
Concernant l'énergie électrique l'ensemble des parties prenantes en France semblent peu désireuses d'aller de l'avant et, pour Bernard Salanié, la concurrence avancerait à reculons faisant peser une hypothèque sur notre capacité à renouveler le parc de centrales nucléaires.
Concurrence dans la loi sur les nouvelles régulations économiques
La deuxième partie de la loi sur les nouvelles régulations économiques (2001) est consacrée à la concurrence.
Critiques adressées aux politiques de la concurrence
Critique de certains libéraux
Pour eux les mécanismes censés garantir la concurrence :
- seraient inefficaces car rarement respectés ;
- en partie incompatibles avec les fondements de la théorie libérale :
- la propriété privée : briser les cartels nécessiterait de modifier les droits de propriété d'une partie de l'entreprise qui se trouverait scindée,
- la libre entreprise : le patron serait soumis à des règles ayant précisément pour but d'éviter que son entreprise devienne trop puissante.
Plus profondément, certains libéraux, comme Pascal Salin, mettent en évidence que les politiques de concurrence sont fondées sur la théorie de la concurrence pure et parfaite, qui est elle-même incapable de rendre compte des mécanismes réels de l'économie. Ainsi, les politiques de la concurrence chercheraient non pas à faire profiter l'ensemble des acteurs économiques d'une réelle concurrence, mais à forcer l'économie à se plier à un cadre irréaliste. Dans cette vision critique, la seule notion de concurrence qui rende compte des mécanismes réels de l'économie serait celle de la libre entrée sur les marchés : il s'agit d'une vision dynamique. À l'inverse, la théorie de la concurrence pure et parfaite n'appelle concurrence que la situation dans laquelle les producteurs (comme les acheteurs) sont suffisamment nombreux et donc petits par rapport à la taille du marché pour n'avoir aucun pouvoir d'influencer les prix. C'est la théorie atomistique, qui est une vision statique. Les réglementations qui en découlent vont ainsi se préoccuper de définir un marché pertinent, pour en mesurer la taille, et déterminer la part de marché du producteur, qui si elle est trop importante sera considérée comme une position dominante. Certains des comportements de ce producteur seront alors qualifiés d'abusifs et sanctionnés comme tels.
Critique antilibérale
- Les coûts liés à la production : dans un système concurrentiel, chaque entreprise peut choisir de développer ses propres infrastructures (bâtiments, centres de recherche, usines, parfois réseaux…). Dans de nombreux cas, les gaspillages peuvent être considérables. The Economist émettait ainsi l'hypothèse que « la cause ultime de la crise dans le secteur des télécommunications [en 2002] est que trop de concurrents ont décidé de construire d'énormes réseaux pour lesquels la demande était faible ».
- Les coûts du maintien de la situation de concurrence : les études empiriques consacrées aux tentatives de faire fonctionner un « marché parfait », conforme à la théorie économique standard, témoignent de l'hypercentralisation des décisions qu'un tel mode de fonctionnement implique.
Concurrence et commerce international
Les États peuvent également chercher à faire émerger des « champions nationaux », en contrariant temporairement ou plus durablement la concurrence internationale.
Les dirigeants politiques peuvent décider de mettre en place des barrières douanières et des réglementations afin de limiter la concurrence des produits étrangers ; certains États utilisent également des moyens détournés, comme la normalisation, ou la sécurité pour interdire de fait l'entrée de concurrents étrangers. En règle générale, les investissements des non-résidents sont contrôlés de manière discrétionnaire ou par la loi. Jouent le même rôle les règles d'accès à certaines professions, en matière de services notamment :
- pratiques de discrimination positive : dispositions en faveur des sociétés nationales, leur réservant par exemple un quota de contrats gouvernementaux ;
- dépenses ou subventions versées par l’État ayant pour objectif de développer des secteurs d'activité protégés (armement, agriculture, industries exportatrices…) ;
- politiques de change visant à l'amélioration de la compétitivité nationale en agissant sur les parités des devises ;
- comportement tatillon ou partial des autorités nationales (respect environnemental et réglementaire, sécurité sanitaire, moralité des affaires…).
Les États essayent également de négocier au mieux de leurs intérêts les réglementations reconnues au niveau international, notamment avec l'OMC, et en particulier son Organe de règlement des différends.
Notes et références
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- Il expose notamment ces points dans son ouvrage Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses
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- voir Bernard Guerrien, 1992
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- voir Main invisible#« Main invisible », concept repris par les néoclassiques
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- voir Israël Kirzner (1973) Concurrence et esprit d’entreprise, Economica 2005
- Partant de ces bases, Starrett a démontré en 1978 le résultat suivant : Considérons une économie admettant un nombre fini d’agents et de localisations. Si l’espace est homogène, si le transport réclame des ressources rares et si les préférences ne sont pas saturées localement, il n’existe pas d’équilibre concurrentiel pour lequel les dépenses de transport sont positives. Si les activités économiques sont parfaitement divisibles, alors il existe un équilibre concurrentiel et celui-ci est tel que chaque lieu opère en autarcie." (Thisse et Fujita, Cahiers d’économie et sociologie rurales, no 58-59, 2001)
- (voir interview)
- Claire Guélaud, Les oligopoles privés rendus responsables de la "vie chères", Le Monde du 19 décembre 2006
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- Gilles Dostaler, 2007, p. 83
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- C’est ce que Michel Glais (2003, p. 22) appelle le bilan économique)
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- Combe, 2002, p. 14
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- Emmanuel Combe, 2003, p. 30
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- Encaoua et Guesnerie, 2006, p. 27
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- Encaoua et Guesnerie, 2006, p. 34
- Encaoua et Guesnerie, 2006, p. 33
- Rueff 1957, p. 7-8, « Au « laissez-passer » total, ils ont préféré un marché limité au domaine géographique dans lequel la création des Institutions sans lesquelles le marché ne pourrait, ni exister, ni durer, était possible… Le marché institutionnel est ainsi l’aboutissement et le couronnement de l’effort de rénovation de la pensée libérale, qui, a pris naissance il y a une vingtaine d’année, qui sous le nom de néo-libéralisme ou de libéralisme social, voire de socialisme libéral a pris conscience, progressivement, de ses aspirations et des méthodes susceptibles de les satisfaire
- Rueff, 1957, p. 9
- Glais, 2003, p. 23
- Marie-Anne Frison-Roche "L'encerclement juridictionnel du contrôle des concentrations" Les Échos des 11 et 12 avril 2003
- Laurent Cohen-Tanugi, « Contrôle des concentrations : le temps des réformes », Les Échos du 29 octobre 2002
- Voir Sylvie Goulard, « Microsoft, ou l’Europe par la preuve », Le Monde du 27/09/07
- voir notamment Claire Vanini Fondation Robert Schuman Lire en ligne
- Lire en ligne
- Version consolidé du Traité instituant la Communauté européenne : Article 81
- Étude CCIP Lire en ligne
- Version consolidé du Traité instituant la Communauté européenne : Article 86
- Pour Glais, 1998, une infrastructure essentielle doit avoir un caractère indispensable et incontournable, doit être très difficilement duplicable et se trouve sous le contrôle fonctionnel d'une entreprise ou d'un groupe d'entreprises en situation de monopole
- lire en ligne
- Pour plus de précisions Lire en ligne
- Compte rendu de la journée de Travail sur « la France et l'Union européenne face à la politique de concurrence » organisée par le Mouvement Européen-Franceet le Ceri-Sciences Po (Lire en ligne)
- Yann Algan, Pierre Cahuc, La Société de la défiance, 2007, p. 57.
- Yann Algan et Pierre Cahuc, op. cit., p. 8
- Pour plus de précisions voir Yann Algan et Pierre Cahuc, op. cit., p. 95-96.
- « Le Conseil de la concurrence plus sévère en 2007 », Le Figaro, 4 juillet 2008.
- « La justice confirme l'entente illicite entre Orange, SFR et Bouygues », Le Nouvel Observateur, 9 juin 2008.
- « La condamnation d'Orange, Bouygues et SFR confirmée en appel », L'Expansion, 12 juin 2006.
- « Concurrence entravée », Que Choisir, no 465, décembre 2008, page 44.
- « Une amende record est infligée à un cartel de négoce d'acier », Le Monde, 16 décembre 2008.
- sauf la RATP
- Une autre idée des télécoms, Éditions Vie ouvrière, Paris, 2001, p. 61-62.
- Claire Guélaud, Les oligopoles privés rendus responsables de la "vie chère", Le Monde du 19/12/2006
- Perrot, 2003, p. 55
- Bernard Salanié, La concurrence à reculons Lire en ligne
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- The Economist,
- Voir par exemple, Garcia Marie-France, « La construction sociale d'un marché parfait : le marché au cadran de Fontaines en Sologne », Actes de la recherche en sciences sociales, no 65, 1986, p. 2-13.
- Cf. Small Business Act de 1982, programme d'aide aux PME des États-Unis.
- Cf. contrats de BP en Russie…
- Par exemple, l'autorisation ou non de médicaments, etc.
- « Une juridiction internationale : l'Organe de règlement des différends », La Documentation française (Lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
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- David Encaoua,, Roger Guesnerie, 2006, La politique de la concurrence, CAE no 60 (Lire en ligne)
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- Gilles Dostaler, 2007, «Ronald Coase, pionnier de la nouvelle économie institutionnelle», Alternatives économiques, décembre.
- Yann Algan, Pierre Cahuc, 2007, La Société de défiance : comment le modèle social français s’autodétruit, Éditions rue d’Ulm Lire en ligneNote de lecture sur Éconoclaste
- Friedrich Hayek, 2007, Droit Législation et liberté, Puf (première édition française 1980)
Articles connexes
- Anomalie de marché
- Concurrence déloyale
- Compétitivité économique
- Concurrence imparfaite
- Destruction créatrice de Joseph Schumpeter
- Droit de la concurrence
- Entente illicite
- Loi du plus fort
- Main invisible d'Adam Smith
- Prix prédateurs et théorie des jeux
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Pour les articles homonymes voir Concurrence homonymie La concurrence est la rivalite entre plusieurs agents economiques pour acquerir des parts de marche sur un meme marche en vendant des biens identiques ou similaires La concurrence est ainsi une competition entre des producteurs d ordinaire des entreprises pour capter la demande emanant des consommateurs ConcurrencePublicites adjacentes pour deux concentrateurs de minerai concurrents de la fin du XIX e siecle le Frue Vanner et le Triumph Ore Concentrator PresentationTypeConcept economique d relation type d interaction economique d modifier modifier le code modifier Wikidata Deux enseignes de restauration rapide concurrentes cote a cote a Paris Pour agir en concurrent un agent doit disposer de la liberte d entreprendre et de la possibilite d offrir ou demander une ressource rare et excluable au sens economique par exemple une ressource naturelle un bien ou service du capital du travail ou de la connaissance La politique de la concurrence vise a assurer le maintien de conditions permettant la concurrence sur les marches La concurrence est la mise en competition d agents economiques en vue de la fourniture de biens et de services sur un marche La concurrence renvoie ainsi a une rivalite dans la conduite d affaires commerciales Un marche peut etre plus ou moins concurrentiel selon que les agents economiques sont plus ou moins libres d y entrer et de produire et vendre des biens La concurrence fait l objet d une politique dediee qui est la politique de la concurrence et dont l objectif est d assurer que les marches soient structures et organises de telle maniere qu ils n empechent pas de nouvelles entreprises de produire ou des entreprises deja installees d etre injustement bloquees dans leurs activites EffetsLe consensus economique est que la concurrence est favorable a la croissance a l innovation et a la productivite d une economie Une etude seminale de 1996 montre sur un echantillon de 670 entreprises britanniques que les entreprises presentes dans les secteurs les plus competitifs ont eu un taux de croissance de leur productivite 3 8 a 4 6 fois plus eleve que celles des secteurs les moins concurrentiels Le Fonds monetaire international montre en 2010 que les entreprises qui subissent peu la concurrence ont une moindre productivite globale des facteurs Ainsi les pays dotes d une legislation solide en matiere de concurrence ont une croissance de 2 a 3 plus elevee que les pays qui n en ont pas A contrario les entreprises qui ont un monopole ou une domination quasiment sans partage ont moins d incitation a innover effet de laurier a moins qu elles craignent l irruption d un nouveau competiteur theorie des marches contestables Toutefois le rapport entre intensite concurrentielle et croissance n est pas univoque Des 1967 soutient que la croissance devient negativement affectee par une hausse de la concurrence au dela d un certain niveau Philippe Aghion et creent en 1992 un modele montrant qu une intensite concurrentielle forte desincite les entreprises a investir car elles savent alors que leurs innovations seront copiees rapidement reduisant le gain espere Aghion et ses co auteurs montrent sur des donnees empiriques en 2005 qu une concurrence moderee et la lutte contre les monopoles produisent une situation de marche propice a l innovation et aux gains de productivite Histoire theoriqueArticle connexe Histoire de la pensee economique Economistes de l ecole classique Adam Smith dans la Richesse des Nations insiste sur deux aspects de la concurrence sa plus ou moins grande intensite a une influence sur le prix elle contribue a faire baisser les profits En theorie dans le cadre de la concurrence pure et parfaite modele theorise par les classiques les prix continuent a baisser jusqu au moment ou les profits seront nuls L accroissement des capitaux en augmentant la concurrence doit necessairement reduire les profits Il reproche aux politiques mercantilistes en vigueur de son temps de restreindre la concurrence dans certains secteurs en empechant l entree de concurrents c est ce que nous appelons de nos jours les barrieres a l entree de trop aider certains secteurs et d y augmenter ainsi de facon non justifiee economiquement le nombre d acteurs Smith pense notamment aux aides donnees a certains enseignements qui conduisent selon lui a un trop grand nombre d ecclesiastiques et de gens de lettres Pour George Stigler la position des economistes classiques peut etre ainsi resumee Chaque proprietaire d une ressource productive cherchera a l employer dans un secteur ou il espere que le retour sur investissement return sera le plus eleve Il en resulte qu avec la concurrence chaque ressource sera distribuee dans tous les secteurs de telle sorte que le taux de retour ou profit sera le meme partout Cela conduit John Stuart Mill a ecrire en 1848 qu il ne peut y avoir deux prix sur le meme marche Les economistes classiques ne se sont pas reellement preoccupes de donner une definition plus precise de la concurrence car a l epoque les cas de monopoles sont relativement rares Harold Demsetz n a trouve chez Adam Smith que peu de pages dediees aux monopoles et une seule dans les Principles of Political Economy de John Stuart Mill Montee des monopoles et concurrence pure et parfaite A partir du dernier tiers du XIX e siecle avec l emergence des tres grandes entreprises notamment dans les chemins de fer l acier etc les economistes vont etre conduits a preciser ce qu est la concurrence Augustin Cournot des 1838 donne une definition precise non de la concurrence mais de ses effets il y a concurrence quand le prix approche le cout marginal de la firme En 1871 William Stanley Jevons introduit la notion de connaissance parfaite des conditions de l offre et de la demande ou transparence Francis Ysidro Edgeworth est le premier economiste a definir de facon rigoureuse ce que peut etre une concurrence parfaite Pour George Stigler la longue liste de conditions enoncees peut se reduire a deux un nombre important de concurrents ou atomicite deja enoncee par Augustin Cournot et l information parfaite deja apercue par William Stanley Jevons La particularite d Edgeworth reside peut etre dans l importance qu il donne aux contrats John Bates Clark introduisit en 1899 la notion de mobilite des ressources libre deplacement des facteurs de production vers les occasions les plus remuneratrices et finalement c est Frank Knight qui en 1921 dans son ouvrage Risk Uncertainty and Profit enonca les cinq conditions de la concurrence pure et parfaite que nous connaissons aujourd hui atomicite aucun acteur n est assez puissant pour controler les prix transparence connaissance totale par tous les intervenants dans le marche des quantites offertes et des prix correspondants homogeneite tous les produits offerts ne sont pas differencies libre entree dans le marche les barrieres a l entree comme les baisses de prix ou la pratique des impots destinees a decourager un nouveau concurrent sont inexistantes et libre circulation des facteurs La concurrence pure et parfaite est un element central pour que dans la theorie neoclassique telle qu elle a ete developpee par Leon Walras Alfred Marshall Vilfredo Pareto l economie puisse permettre a chacun d obtenir une satisfaction maximale Toutefois ces auteurs raisonnent dans le cadre d une economie stationnaire Les choses changent avec l introduction par Joseph Schumpeter de la notion d innovation qui devient l essence de la concurrence en regime capitaliste et se trouve etre porteuse du redoutable double effet qu il qualifie de Destruction creatrice Cependant le concept de concurrence pure et parfaite demeure central en economie theorique malgre les tentatives d Israel Kirzner d Harold Demsetz et de meme les theoriciens des courants neokeynesiens et neoclassique a travers la concurrence imparfaite analysent les ecarts entre la realite de la concurrence et le modele de la concurrence pure et parfaite D ou les recherches en termes de situations d asymetrie d information de monopoles naturels d organisation de l economie publique etc Les seuls a s etre le plus eloignes de la theorie de la concurrence pure et parfaite sont l ecole autrichienne et la theorie des marches contestables pour qui la concurrence se retablit par la realisation d une seule condition a savoir la levee du protectionnisme ou la libre entree qui gagne actuellement du terrain et se fonde sur l analyse du phenomene de barriere pouvant faire obstacle a l entree et ou a la sortie d une activite Positions politiquesPosition liberale Pour les liberaux une situation de concurrence economique est souhaitable car les clients potentiels peuvent choisir entre les differents produits proposes et accessibles et avoir un plus grand choix de produit a meilleurs prix la concurrence permet de determiner un prix d equilibre Ce dernier presente au consommateur l avantage de trouver le bien ou et le service recherche qui possede le rapport qualite prix jamais realise ailleurs que dans le marche de la concurrence la concurrence favorise l adaptation permanente entre offre et demande les agents economiques peuvent utiliser leur raison La concurrence est ce qui oblige les gens a agir rationnellement elle est la source du juste prix c est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises et qui etablit les vrais rapports entre elles Montesquieu d autres ecoles insistent sur la concurrence comme processus d innovation Friedrich Hayek ou de destruction creatrice Joseph Schumpeter Dans l optique schumpeterienne l expression destruction creatrice designe le renouvellement volontaire non impose de l exterieur et constant realise par l entrepreneur aussi bien au niveau des produits des moyens de production qu au niveau des marches des entreprises elles memes et de tous les autres moyens dont peut disposer l entrepreneur Toute organisation qui n obeit pas a ces exigencesest depassee par ses concurrentes qui innovent A partir de la fin du XIX e siecle des economistes pourtant acquis a l economie de marche ne vont plus voir la concurrence comme dependante d un etat de nature Pour les liberaux d ancienne observance la liberte est pour l homme l etat de nature Pour le neoliberal au contraire la liberte est le fruit lentement obtenu et toujours menace d une evolution institutionnelle A l oppose de Rousseau il pense que la grande majorite des hommes est nee dans les fers dont le progres des institutions peut seul la sortir Liberaux et neo liberaux ont une foi egale dans les bienfaits de la liberte Mais les premiers l attendent d une generation spontanee alors que les seconds veulent la faire eclore croitre et se developper en la rendant acceptable et en ecartant d elle les entreprises qui tendent constamment a l annihiler Il s agit d une vue totalement differente de l evolution des societes humaines que Jacques Rueff appelle un marche institutionnel ref necessaire fait de normes juridiques dependantes de theories economiques lois et economie que des organismes quasi judiciaires de controle sont charges de faire respecter dans le cadre de politiques de la concurrence Ils veillent en particulier a eviter les ententes entre entreprises notamment en cas d oligopoles de sorte a maintenir les prix les plus bas possibles et a eviter des prix de monopole Catholicisme liberal Plutot que de rechercher la confrontation avec un autre individu dans le but d etre le plus fort l entraide l association la cooperation peuvent constituer des methodes plus souhaitables sinon plus efficaces Comme le dit Henri Lacordaire Entre le fort et le faible entre le riche et le pauvre entre le maitre et le serviteur c est la liberte qui opprime et la Loi qui libere D un point de vue plus large et universel la notion de concurrent a battre peut engendrer un processus d exclusion alors que l entraide et si possible l entraide de tous tend vers un effort d inclusion Courants opposes a la concurrence Selon le mot de Fichte la concurrence serait un etat de guerre entre les individus la guerre des acheteurs et des vendeurs ModelisationLa concurrence est l un des parametres les plus importants des modeles economiques utilises en microeconomie Elle sert d hypotheses aux modeles de telle sorte que l utilisation des hypotheses de la concurrence pure et parfaite a parfois ete un sujet de clivages entre economistes orthodoxes et heterodoxes Herve Defalvard distingue dans le domaine de la microeconomie deux grandes familles celle des modeles de concurrence parfaite qui s inscrivent dans la lignee de Leon Walras et la famille des modeles de concurrence imparfaite dont la vocation est depuis Augustin Cournot realiste Concurrence pure et parfaite d inspiration walrassienne Article detaille equilibre general Le modele walrassien de concurrence pure et parfaite demontre qu il existe au moins un ensemble de prix qui permet d atteindre l optimum dit de Pareto c est a dire un etat dans lequel on ne peut pas ameliorer le bien etre d un individu sans deteriorer celui d un autre La demonstration de l existence de cet equilibre general ou pour parler comme au XVIII e siecle du meilleur des mondes economiques possible a ete faite dans les annees cinquante par Kenneth Arrow et Gerard Debreu en ajoutant aux cinq conditions suivantes d autres hypotheses Chaque menage dispose d une dotation initiale qui lui permet de survivre sans echanger Les preferences courbes d indifference sont convexes Absences de couts fixes Rendements d echelles decroissants Completude des marches il existe un marche pour chaque bien dd Conditions Article detaille Concurrence pure et parfaite Un marche de concurrence pure et parfaite est un marche qui satisfait 5 conditions atomicite des agents il y a un grand nombre d acheteurs et de vendeurs qui empechent toute coalition entre acteurs economiques homogeneite des produits les produits sont semblables transparence de l information toutes les caracteristiques du marche sont connues des acteurs libre entree et libre sortie inexistence de barrieres a l entree et a la sortie libre circulation des facteurs de production La modelisation mathematique proposee ne fonctionne que dans le cadre pose ci dessus comme reference Celui ci se revele etre assez restrictif et constituer une simplification de la realite Pour repondre a la question de la fixation des prix les neoclassiques ont developpe dans la theorie de l equilibre general l idee d une convergence progressive des prix vers le prix d equilibre Pour Leon Walras ce prix est determine par un commissaire priseur Leon Walras introduit un mecanisme de tatonnements Le concept est different de la main invisible d Adam Smith et semble plus proche de la notion d ordre que l on trouve chez Malebranche Utilisation Si le modele de concurrence parfaite occupe une place importante dans l etude economique cela tient a sa capacite a pouvoir etre formalisee par une representation mathematique aisee ce que les situations d equilibre definies correspondent a des optima mathematiques dont il est possible d assurer certaines proprietes d efficacite allocative efficacite selon Pareto ce que l hypothese de concurrence pure et parfaite est egalement mobilisee dans la demonstration des deux theoremes du bien etre Enonce A partir des proprietes neoclassiques de la concurrence on demontre que le prix en concurrence parfaite est egal au cout marginal Cm et qu a long terme le profit economique est nul On introduit pour cela l hypothese supplementaire que chaque entreprise a pour objectif de maximiser son profit P ou P est defini comme la difference entre la recette totale ou chiffre d affaires RT p q et le cout total CT Chaque entreprise peut jouer sur la quantite produite q mais elle est preneuse du prix de vente p donne par le marche Mathematiquement trouver le maximum d une fonction correspond a annuler la derivee de la fonction de profit max P dP q dq P q 0 dRTdq dCTdq d p q dq Cm 0 p Cm displaystyle max Pi Leftrightarrow frac d Pi q dq Pi q 0 Leftrightarrow frac dRT dq frac dCT dq frac d p q dq Cm 0 Leftrightarrow p Cm A l equilibre le prix est donc egal au cout marginal A court et moyen terme s il y a un secteur economique beneficiaire ou P gt 0 l hypothese de transparence de l information doit faire que cette information est largement diffusee Selon l hypothese de libre entree ces profits vont inciter de nouveaux entrants a venir produire sur ce marche les acteurs deja presents a developper leur production L offre va augmenter En consequence les prix de vente vont baisser et les profits des entreprises sur ce marche vont diminuer jusqu a s annuler Limites et critiques du modele de concurrence parfaite Le theoreme de Sonnenschein Mantel Debreu 1973 74 montre que l equilibre general n est pas stable en un mot rien ne conduit automatiquement vers le meilleur des mondes economiques possible et quand bien meme on y parviendrait les chances sont faibles d y demeurer La concurrence pure et parfaite suppose que les agents economiques soient totalement rationnels l homo œconomicus A la suite d Herbert Simon et Friedrich Hayek les economistes raisonnent aujourd hui plutot dans le cadre dit de la rationalite limitee Les conditions requises ne sont pas realistes Sur ce point Milton Friedman retorque la question adequate a poser concernant les postulats d une theorie n est pas celle de savoir s ils sont empiriquement realistes car ils ne le sont jamais mais s ils constituent des approximations suffisamment correctes par rapport au but recherche et on ne peut repondre a cette question qu en tentant de voir si la theorie fonctionne donc si elle permet des previsions suffisamment precises La concurrence pure et parfaite suppose que l information des agents soit elle meme parfaite ce qui a amene des 1937 Friedrich Hayek a prendre ses distances dans un article ou il montre la difficulte d obtenir et de transmettre l information knowledge D une certaine facon sur ce point il a ete precurseur De nos jours de plus en plus d economistes se penchent sur l asymetrie d information En regle generale l ecole autrichienne rejette la concurrence pure et parfaite En effet pour eux elle repose sur des hypotheses totalement irrealistes atomicite transparence et ne permet pas de rendre compte du veritable cadre institutionnel du modele c est a dire la forme d organisation les regles de ce modele Un exemple souvent donne par ces economistes est le fait que dans ce modele ou les agents sont tous preneurs de prix cette presentation ne permet pas de repondre de maniere claire a la question qui fixe les prix ce qui conduit a la fiction du commissaire priseur dont le role imaginaire est de proposer des prix aux agents et de fixer les prix d equilibre Cette presentation omet aussi de preciser les conjectures croyances des agents chacun pense qu il pourra acheter et vendre tout ce qu il desire aux prix affiches independamment de ce que peuvent faire les autres l absence d incertitude concernant les biens et les revenus futurs hypothese dite de systeme complet de marche et l inexistence d indivisibilites et de couts de transport theoreme d impossibilite spatiale de Starrett Pour les marxistes la concurrence pure et parfaite est une fadaise pour reprendre les termes de Marx dont le but est uniquement de justifier le systeme capitaliste Il ne faut pas y chercher une quelconque vraisemblance mais les idees de la classe dominante pour asseoir sa domination D une maniere generale l importance du modele de la concurrence pure et parfaite semble surestimee par les non economistes qui notamment en France le voient comme etant la quintessence de la theorie neoclassique Daniel Cohen de maniere peut etre trop abrupte ecrit dans l esprit de beaucoup la science economique se resume pour l essentiel a ce modele Or cela fait des annees qu il a ete abandonne par les economistes dits encore neoclassiques Il reste neanmoins a la base de l enseignement universitaire de l economie Concurrence imparfaite et economie industrielle Articles detailles Concurrence imparfaite et economie industrielle La concurrence imparfaite designe toutes les situations ou les conditions de la concurrence parfaite ne sont pas respectees C est celle de tous les jours celle ou les agents peuvent developper des strategies de facon a maximiser leurs gains Ce champ est actuellement l objet de recherche intense Les interactions strategiques entre agents sont etudiees par la theorie des jeux Tableau de Stackelberg Un tableau dit de Stackelberg recense les differents modeles de la concurrence sur un marche en fonction de la situation des acheteurs et des vendeurs Tableau de Stackelberg Demande Offre un vendeur quelques vendeurs nombreux vendeursun acheteur monopole bilateral monopsone contrarie monopsonequelques acheteurs monopole contrarie oligopole bilateral oligopsonenombreux acheteurs monopole oligopole concurrence parfaitePresentation des cas les plus usuels de concurrence imparfaite Les oligopoles Dans ce cas les entreprises seront tentees de s entendre pour fixer des prix plus eleves que ceux qui resulteraient de la concurrence pure et parfaite Les ententes sont en general interdites En France les oligopoles prives telephonies banques grande distributions professions reglementes sont parfois rendus responsables de la vie chere Deux situations d oligopole ont ete particulierement etudiees le duopole de Bertrand ou les deux entreprises presentes sur le marche se font concurrence sur les prix Le duopole de Cournot ou les deux entreprises presentes sur le marche se font concurrence sur les quantites Avec dans ce cas un raffinement le duopole de Stackelberg ou une des deux entreprises est occupe la premiere place sur le marche Le monopole du grec monos signifiant un et polein signifiant vendre designe une situation dans laquelle un offreur est seul a vendre un produit donne a une multitude d acheteurs Dans une telle situation l offreur est capable d imposer seul le prix de vente du produit concerne Il se retrouve alors dans une situation dite de price maker faiseur de prix tandis qu une entreprise faisant face a la concurrence subit une situation de price taker preneur de prix Ce pouvoir sur le marche est tres recherche par les entreprises mais est considere comme nuisible aux consommateurs Ces derniers subissent une baisse de leur surplus Il est donc souvent combattu par les pouvoirs publics a l exception des cas de monopole naturel et denonce par une majorite d economistes Les fusions acquisitions permettent aux entreprises d accroitre leur pouvoir sur le marche voire parfois d arriver en situation de monopole Dans le cas de la concurrence monopolistique les entreprises vont adopter des strategies de differenciation de facon a avoir en quelque sorte un monopole sur leur produit Exemple seul Rolls Royce peut fabriquer ce type d automobiles Entreprises et concurrenceLa concurrence pousse les entreprises a adapter en permanence leurs produits services aux attentes actuelles et futures de leurs clients Elle les pousse a innover au sens de Joseph Alois Schumpeter et a chercher a reduire les couts La concurrence etant le plus souvent imparfaite elle les pousse a adopter diverses strategies pour tirer au mieux leur epingle du jeu Mais les entreprises sont aussi des formes alternatives au marche qui remplacent la concurrence par le contrat ou la hierarchie comme l ont montre Ronald Coase et Oliver Williamson Entreprise structure alternative au marche et a la concurrence Ronald Coase va poser la question de savoir pourquoi les firmes existent En effet si la libre concurrence fonctionnait partout il n y aurait pas besoin d entreprises lieux ou l agent se soumet au pouvoir hierarchique de son superieur Pour Ronald Coase le recours a la firme s explique parce que le fonctionnement du marche engendre des couts de transaction qu une organisation comme l entreprise permet de reduire Pourquoi des lors ne pas avoir qu une seule grande firme Oliver Williamson dans son livre Les Institutions de l economie montrera que la firme se heurte a des problemes d incitations et de bureaucratie Strategies des entreprises Article detaille strategie d entreprise L existence d une forme de concurrence meme imparfaite cree pour les entreprises quelle que soit leur taille une situation de competition vis a vis de leurs concurrentes qui les incitent a une recherche permanente d une meilleure efficacite economique de produits novateurs capables de maintenir ou d augmenter leurs parts de marche et d augmenter leur taux de marge Dans les secteurs a changement technologique rapide et donc d obsolescence acceleree la concurrence peut conduire a des changements rapides dans les parts de marche des entreprises et donc a une situation instable La strategie des entreprises consiste par differents moyens a se distinguer des concurrents et a s eloigner des conditions de concurrence parfaite strategie de differenciation par le marketing adaptation au marche l innovation et les prix le marketing passe par l adaptation au marche des produits et services du type de distribution de la communication et le developpement de la notoriete et des marques Une marque reconnue restitue a l entreprise qui la possede une sorte de monopole seul Rolls Royce peut fabriquer ce type d automobiles Les appellations AOC par exemple entrent dans cette strategie l innovation consiste a creer de nouveaux produits et donc de nouveaux marches sur lesquels l entreprise innovatrice sera seule au moins pour un temps elle consiste aussi a ameliorer les methodes de production pour reduire les couts et ameliorer la competitivite en matiere de prix de vente Cette competitivite prix ne concerne que les produits dont les volumes vendus correspondent a une fonction inverse du prix strategie de developpement externe par des alliances ou des fusions acquisitions l entreprise cherche a grossir en taille pour obtenir une part de marche dominante position de leader ou coleader pouvant aller jusqu a eliminer des concurrents moins bien places ou du moins les neutraliser information sur le marche marketing et intelligence economique Dans un marche concurrentiel il est vital pour une entreprise de saisir les attentes et les evolutions du marche etudes de marche mais aussi les strategies des concurrents veille concurrentielle et egalement les evolutions de la reglementation strategie d influence il s agit pour les entreprises d obtenir des inflexions voire des decisions qui leur soient favorables internationalisation forme particuliere de developpement tirant avantage de la mondialisation economique Politiques de la concurrenceArticle detaille politique de concurrence La politique de la concurrence designe les actions pour eliminer ou du moins pour restreindre les comportements publics ou prives visant a limiter la concurrence Par ce biais elles cherchent a favoriser la croissance et le bien etre des citoyens Les Etats Unis ont ete pionniers en ce domaine avec le Sherman Act de 1890 Si en Allemagne de telles politiques ont ete mises en œuvre des la fin de la Seconde Guerre mondiale sous l impulsion notamment des ordo liberaux il faudra attendre le traite de Rome de 1957 pour qu elles soient generalisees au niveau de l Union europeenne Fondements Conjonction des efficiences pour les politiques de la concurrence Pour Brodley il est possible de distinguer trois sortes d efficience une efficience productive une efficience dynamique ou d innovation qui vise a la creation de nouveaux produits et de nouvelles technologies une efficience allocative La combinaison de ces diverses efficiences peut conduire pour Michel Glais a trois types de politique de la concurrence l une va privilegier la maximisation de la richesse sociale sans s inquieter de sa repartition entre producteurs et consommateurs C est plutot l optique de l ecole de Chicago l autre va privilegier la lutte contre le pouvoir du marche et favoriser l efficience allocative C est plutot l optique de l ecole structuraliste de Harvard enfin il est aussi possible de reconnaitre la necessite de proteger en longue periode l interet des consommateurs mais d accepter que dans certains cas l accroissement du bien etre de la societe dans son ensemble l emporte sur l interet a court terme des acheteurs finals Ce serait plutot la voie prise par les autorites de la concurrence de nos jours Ecole de Harvard En realite il a existe deux ecoles a Harvard qui se sont interessees a la politique de la concurrence la Harvard School of Law au debut du vingtieme siecle et la Harvard School of Government autour d Edward Mason a partir de la fin des annees trente Dans les deux cas c est un peu sommaire de les appeler de Harvard car d autres universites ont egalement travaille sur ce sujet Concernant la Harvard School of Law des juristes comme Oliver Wendell Holmes Louis Brandeis et Roscoe Pound qui en fut le doyen de 1915 a 1936 ont compris qu au dela du domaine economique le laissez faire constituait d abord un defi a leur conception des lois et qu il conduisait la Cour supreme des Etats Unis a renier la tradition des lois de Lord Coke pour deux raisons les juges de la Cour supreme a la fin du XIX e siecle sous l influence du laissez faire a la Herbert Spencer pensaient que leur mission etait d abord de proteger les droits naturels des hommes contre l Etat et la societe laissant de facto l homme concret desarme face aux grandes entreprises qu elle assimilait a des personnes humaines de facon a leur appliquer la clause dite du due process Ce faisant elle empechait l adoption de toute mesure sociale venant contrebalancer leur pouvoir et etait donc un obstacle au principe des check and balance d autre part le laissez faire pris dans un sens extreme a la Herbert Spencer suppose de s en remettre a une force superieure censee nous conduire vers le meilleur des mondes possibles Or dans la tradition de la loi de ces juristes les lois ne sont ni des forces aveugles qui s imposent aux hommes ni l incarnation d une raison naturelle toute puissante elles sont trouvees a travers l experience et la raison entendue comme incluant un effort sur soi un certain detachement des passions L ecole structuraliste dite de Harvard est venue d une certaine facon dans un second temps donner aux juristes la theorie economique sur laquelle ils peuvent s appuyer quand ils ont a trancher des cas concrets Elle a ete marquee par la personnalite et les travaux d Edward Mason et ceux de Joe Bain La these structuraliste est bien illustree par le modele SCP d Edward Mason ou la structure du marche S influence le comportement des firmes C et les performances des firmes P Les structuralistes ont une vision de la concurrence proche des neo classiques et comme eux ils voient la concentration des firmes comme quelque chose dont il convient de se mefier car pour eux cela conduit les firmes a accroitre leurs profits au detriment du consommateur Par ailleurs ils mettent l accent sur l inefficience de la primaute des decisions manageriales sur l interet des actionnaires ils developpent la theorie de l inefficience X et se mefient des diversifications conglomerales Enfin ils ne croient pas que le libre jeu du marche permette de remettre en question les positions dominantes Pour la theorie des marches contestables developpee par William Baumol John Panzar et R Willig il n est pas necessaire d avoir un grand nombre d acteurs la menace d entree de nouvelles firmes suffit Pour John Panzar cette theorie s inscrit dans la continuite des travaux d Henry Demsetz et donc peut etre percue comme relevant de l ecole de Chicago Ecole de Chicago L approche structuraliste d Harvard va etre contestee par l ecole de Chicago dont les principaux auteurs sont Bork Richard Posner George Stigler et Henry Demsetz Trois idees sont avancees Le monopole peut etre une structure de marche naturelle en presence de fortes economies d echelles La concentration industrielle n est que le resultat d un processus de selection La rente dont dispose les vainqueurs n est qu une juste recompense qui doit disparaitre rapidement sous l effet de la concurrence Ils ne croient pas au paradoxe de la concurrence selon lequel une concurrence laissee sans regle s autodetruirait Le pouvoir de marche est propice a l innovation a la Joseph Schumpeter Pour Michel Glais aux yeux de ces economistes le principe de concurrence represente la loi naturelle et efficace du fonctionnement des societes organisees Politique de la concurrence aux Etats Unis Organisation et textes fondateurs Les Etats Unis ont ete pionniers en matiere de concurrence avec l adoption des juillet 1890 du Sherman Act suivi en 1914 du Clayton Act et du Federal Trade Commission Act Suivront le Robinson Patman Act de 1936 sur la discrimination par les prix et au niveau du controle des concentrations le Celler Kefauver Act 1950 et le Hart Scott Rodina Act de 1976 Aux Etats Unis deux autorites sont principalement chargees de la concurrence la Federal Trade Commission et la division Antitrust du Department of Justice DOJ Cette derniere a la difference de ce qui se passe en Europe peut engager des poursuites penales D une maniere generale les autorites judiciaires sont tres presentes tout au long de la procedure Par ailleurs les victimes de comportement anticoncurrentiels peuvent engager un class action et la regle du triple dommage treble damages permet au plaignant de recevoir jusqu a trois fois le montant du prejudice qu il a subi Grandes phases David Encoua et Roger Guesnerie distinguent plusieurs phases la mise en place des premieres lois federales La Cour Supreme tentant d en limiter la portee car elle etait convaincue du bien fonde du laissez faire une certaine mise en sommeil 1915 1936 Notamment avec le National Industrial Recovery Act NIRA des debuts du New Deal une periode activiste liee a l influence de l ecole structuraliste de Harvard 1936 1972 A partir de 1936 Franklin Delano Roosevelt va mettre en œuvre une politique de la concurrence tres active qui sera poursuivie jusqu en 1972 une periode marquee par l influence de l Ecole de Chicago 1973 1992 avec une tres grande focalisation sur l efficacite economique la synthese post Chicago et l apport de la theorie des jeux A la suite d un rapport du MIT intitule Made in America Regaining the Production Edge 1989 ecrit notamment par Dertouzos Lester et Robert Solow le National Cooperative Research and Production Act NRCPA de 1993 qui lui meme faisait suite au National Cooperative Research Act NCRA de 1984 a pose le principe que les accords de cooperation en recherche et developpement devaient etre evalues en appliquant la regle de raison Enfin en 1997 les lignes directrices sur le traitement des operations de concentration ont ete assouplies de meme que celles portant sur la propriete intellectuelle Politiques de la concurrence dans l Union europeenne L Europe va se doter avec le traite de Rome d une politique de la concurrence le but etait de determiner des regles de concurrence permettant d aboutir a un marche integre independamment des regles en vigueur dans chaque Etat membre en veillant a ce que le droit communautaire couvre les droits nationaux des Etats membres Le texte de ce traite doit beaucoup a Pierre Uri et a Hans von der Groeben qui fut le premier commissaire allemand charge de la concurrence Pour Jacques Rueff le marche institutionnel des communautes europeennes devait rassembler les partis que preoccupent avant tout la liberte de la personne et ceux qui tout en refusant la contrainte des volontes individuelles veulent dans la repartition moins d inegalite et plus de justice Sur le plan theorique donc la legislation europeenne de la concurrence est fortement marquee par l approche structuraliste Organisation En Europe c est la Direction generale de la Concurrence DG Competition dirigee le commissaire europeen competent qui est chargee d instruire les dossiers Les decisions de la commission europeenne sont susceptibles de recours devant le Tribunal ou devant la Cour de justice de l Union europeenne La censure de plusieurs decisions de la commission europeenne par le tribunal de premiere instance en 2002 affaires Airtour 6 juin 2002 Schneider Legrand 22 octobre 2002 et Tetra Laval 25 octobre 2002 a fait l objet d une double analyse pour Marie Anne Frison Roche elle traduit la volonte de la juridiction europeenne de ne pas s en tenir a un controle procedural mais a affirmer son pouvoir de mener une analyse substantielle des concentrations laquelle se substitue aux analyses de la Commission Laurent Cohen Tanugi fait un constat assez proche mais souligne egalement que la decision du tribunal devrait amener la Commission a plus prendre en compte les theories economiques de l ecole de Chicago Les decisions europeennes s appliquent a des entreprises dont le siege social n est pas forcement en Europe C est ainsi que le juge communautaire le 17 septembre 2007 a valide la decision de la Commission condamnant Microsoft pour infraction aux regles de la concurrence Certains voient dans ce jugement un manque de prise en compte de l innovation et d une certaine facon pour eux une trop grande prise en compte des theses structuralistes Grands axes de la politique europeenne de la concurrence Ententes et cartels Article detaille Cartel economie Tout partage de marche toute fixation de quota de production toute entente sur les prix entre entreprises sont interdits en vertu de l article 81 du Traite de Rome Sont donc interdites les ententes horizontales intervenant entre operateurs situes au meme stade du processus economique cartel ainsi que les ententes verticales conclues entre operateurs situes a des stades differents du processus economique En realite certains accords verticaux vont etre evalues a la lumiere d une regle de raison c est a dire que l on va etudier si les avantages economiques seront superieurs ou non aux inconvenients Abus de position dominante Article detaille abus de position dominante L article 82 du Traite de Rome n interdit pas les positions dominantes il n en interdit que l abus Sont consideres comme abusifs des prix abusifs les accords de vente exclusif les primes de fidelite visant a detourner les fournisseurs de leurs concurrents La notion d abus de position dominante doit beaucoup a l ecole structuraliste de Harvard Si certains veulent une evolution vers les theses de l ecole de Chicago d autres s en inquietent et souhaitent a ce que la position dominante continue a se juger par rapport au nombre de concurrents Ils tiennent l evolution presente comme un encouragement a ce qu ils appellent les investisseurs predateurs En 2006 la CCIP chambre de commerce et d industrie de Paris a publie une etude sur les evolutions souhaitables pour elle de l article 82 Aides d Etat Les aides d Etat sont contraires aux articles 87 et 88 du traite de Rome Toutes les aides susceptibles d affecter ou de menacer d affecter les echanges entre les Etats membres sont concernees les subventions les bonifications d interet et les exonerations d impot si elles depassent 200 000 euros Le controle des aides est en application de l article 88 de la competence exclusive de la Commission Celle ci peut soit obliger l Etat a ordonner la restitution de l aide soit subordonner l aide a des engagements precis Toutefois des derogations sont permises dans trois cas precis favoriser le developpement economique de regions dans lesquelles le niveau de vie est anormalement bas promouvoir la realisation d un projet important d interet europeen commun ou remedier a une perturbation grave de l economie d un Etat membre promouvoir la culture et l interet general On parle bien d aides d Etat et non d aide de l Etat Services d interets economiques generaux L article 86 du traite de Rome assujettit les entreprises publiques gerant les services d interets economiques generaux aux regles de la concurrence Toutefois ce texte n a longtemps eu qu une portee symbolique La situation va changer quand les Etats Unis vont dereglementer le transport aerien sous la presidence de Jimmy Carter et vont demanteler en 1984 ATT qui detenait le monopole des telecommunications aux Etats Unis Peu a peu l Europe verra l interet de telles politiques et a son tour commencera a introduire de la concurrence en faisant appliquer les textes dans les secteurs du transport aerien et des infrastructures essentielles chemin de fer lignes telephoniques et electriques notamment Concentrations Le controle des concentrations a ete tardivement generalise dans le droit de la CEE puisqu il a fallu attendre pour cela l adoption en 1989 du reglement no 4064 89 remplace depuis en 2004 par le reglement no 139 2004 Le controle des concentrations occupe maintenant une place importante car les rapprochements d entreprises ont le plus souvent un caractere communautaire D une maniere generale si les interdictions pures et simples sont rares il est frequemment demande aux entreprises de se soumettre a un certain nombre de conditions afin de garantir le maintien d une concurrence loyale Par exemple lors de la fusion Air France KLM en fevrier 2004 les entreprises ont du ceder des creneaux aeriens afin de ne pas reduire la concurrence sur certaines destinations France et concurrence Pour Jean Quatremer le debat en France sur la notion de concurrence libre et non faussee n a pas beaucoup agite les autres pays europeens Dans le meme esprit Mario Monti notait en novembre 2007 que les sondages avaient longtemps montre qu il y avait en France une hostilite sans egale dans le monde a l egard de l economie de marche Pourtant pour cet economiste des signes d une evolution des mentalites sont perceptibles a travers la prise de conscience des dirigeants politiques que les gains de croissance passent par l instauration d une plus grande concurrence Selon Alain Lamassoure ancien membre du parti politique Les Republicains l hostilite des francais a l economie de marche s expliquerait par l addition de plusieurs traditions que sont une vision catholique selon laquelle l argent c est sale le colbertisme le socialisme et le corporatisme qui selon lui aurait survecu au Regime de Vichy Etat de la concurrence Dans leur ouvrage La Societe de la defiance Yann Algan et Pierre Cahuc soulignent que la confiance mutuelle et le civisme sont essentiels au bon fonctionnement des marches car ils facilitent une concurrence pacifique et equitable Or les enquetes depuis plus de vingt ans montrent que les francais se mefient plus souvent de leurs concitoyens des pouvoirs publics et du marche que le reste des habitants des pays developpes Pour ces auteurs c est le melange de corporatisme et d etatisme du modele social francais qui provoquerait a la fois cette defiance et cet incivisme Il y aurait comme un cercle vicieux ou plus de defiance entraine plus de demande d Etat qui cree plus de barrieres a la concurrence en donnant d une certaine facon a ceux qui ont des moyens de protester des privileges qui a leur tour engendrent de la defiance parmi ceux qui n en profitent pas ou qui estiment en profiter moins que d autres L Autorite de la concurrence condamne chaque annee de nombreuses entreprises dans tous les secteurs d activite en general pour entente frauduleuse Une amende record en la matiere a ete infligee en mai 2008 aux trois operateurs de telephonie mobile de metropole La chambre commerciale de la Cour de cassation a confirme une condamnation de ces trois operateurs a une amende de 442 millions d euros pour entente illicite sur les prix de 2000 a 2002 En 2002 l Union federale des consommateurs Que choisir avait initie une procedure devant le Conseil de la concurrence qui avait abouti a un proces en novembre 2005 Meme chose du cote du marche de l electronique grand public et pour l UFC Que Choisir en depit des beaux discours sur la libre concurrence les grandes enseignes et les fabricants font tout leur possible pour que les revendeurs les plus agressifs sur le plan des prix s alignent ou vendent en catimini sans faire la moindre publicite sur leurs tarifs exceptionnels En decembre 2008 le Conseil de la concurrence a condamne a l amende record de 575 4 millions d euros onze entreprises du negoce de produits siderurgiques ainsi que la Federation francaise de distribution de metaux FDDM le principal syndicat de la profession pour entente Question de l ouverture a la concurrence des infrastructures essentielles Articles detailles monopole naturel et Dereglementation Il s agit de cas tres particuliers rencontres en general dans le domaine des services dans lesquels l existence d un reseau d infrastructure unique est source d efficience Augmenter le nombre de concurrents ne permet alors plus de financer les couts fixes importants de l activite Par contre plus de concurrence amene plus d innovations et parfois une diminution des couts Solutions retenues Ces secteurs peuvent entrer dans le champ de la concurrence de deux manieres soit en separant la gestion du reseau de celle de l exploitation des services destines aux clients finaux principe de la theorie des trois couches c est la voie choisie en Europe pour l electricite le gaz et les chemins de fer le reseau reste un monopole souvent public et son acces est ouvert moyennant le paiement d un peage aux gestionnaires de reseaux a des exploitants publics ou prives concurrents entre eux on parle alors de concurrence dans le marche Une autorite de regulation independante ART pour les telecommunications CRE pour l energie Dans le cas du rail les voies ferrees appartiennent a un organisme d Etat le Reseau ferre de France qui ensuite les loue a des intervenants dont la SNCF soit par le regime de la concession l exploitation est mise aux encheres pour une duree limitee et renouvelee par le meme moyen periodiquement on parle alors de concurrence pour le marche C est le cas par exemple de l eau et des transports urbains qui beneficie d une concession longue de service public Oppositions en France Selon les analyses des altermondialistes et des interventionnistes le monopole public est preferable puisque l Etat peut jouer le role de regulateur sur d autres objectifs que ceux du marche la concurrence ne doit pas etre etendue a tous les domaines dont notamment la sante l education la justice la culture etc Les syndicalistes puissants dans ces secteurs EDF France Telecom SNCF semblent mefiants Des syndicalistes de France Telecom avancaient en 2001 trois risques le risque de cartellisation Il s agit d un risque reel Les trois grands de la telephonie mobile ont ete sanctionnes par le conseil de la concurrence sanction confirmee en appel pour ce fait Mais sur ce point les autorites de la concurrence ont montre qu elles veillaient l asymetrie de puissance entre les entreprises et l autorite de regulation A contrario des economistes en France semblent davantage craindre la capture du regulateur par des cadres ayant fait leur carriere dans l industrie regulee ou dans l ancienne administration de tutelle la perte de synergie et l instabilite de l offre Concernant l energie electrique l ensemble des parties prenantes en France semblent peu desireuses d aller de l avant et pour Bernard Salanie la concurrence avancerait a reculons faisant peser une hypotheque sur notre capacite a renouveler le parc de centrales nucleaires Concurrence dans la loi sur les nouvelles regulations economiques Article connexe Loi sur les nouvelles regulations economiques Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire La deuxieme partie de la loi sur les nouvelles regulations economiques 2001 est consacree a la concurrence Critiques adressees aux politiques de la concurrence Critique de certains liberaux Pour eux les mecanismes censes garantir la concurrence seraient inefficaces car rarement respectes en partie incompatibles avec les fondements de la theorie liberale la propriete privee briser les cartels necessiterait de modifier les droits de propriete d une partie de l entreprise qui se trouverait scindee la libre entreprise le patron serait soumis a des regles ayant precisement pour but d eviter que son entreprise devienne trop puissante Plus profondement certains liberaux comme Pascal Salin mettent en evidence que les politiques de concurrence sont fondees sur la theorie de la concurrence pure et parfaite qui est elle meme incapable de rendre compte des mecanismes reels de l economie Ainsi les politiques de la concurrence chercheraient non pas a faire profiter l ensemble des acteurs economiques d une reelle concurrence mais a forcer l economie a se plier a un cadre irrealiste Dans cette vision critique la seule notion de concurrence qui rende compte des mecanismes reels de l economie serait celle de la libre entree sur les marches il s agit d une vision dynamique A l inverse la theorie de la concurrence pure et parfaite n appelle concurrence que la situation dans laquelle les producteurs comme les acheteurs sont suffisamment nombreux et donc petits par rapport a la taille du marche pour n avoir aucun pouvoir d influencer les prix C est la theorie atomistique qui est une vision statique Les reglementations qui en decoulent vont ainsi se preoccuper de definir un marche pertinent pour en mesurer la taille et determiner la part de marche du producteur qui si elle est trop importante sera consideree comme une position dominante Certains des comportements de ce producteur seront alors qualifies d abusifs et sanctionnes comme tels Critique antiliberale Les couts lies a la production dans un systeme concurrentiel chaque entreprise peut choisir de developper ses propres infrastructures batiments centres de recherche usines parfois reseaux Dans de nombreux cas les gaspillages peuvent etre considerables The Economist emettait ainsi l hypothese que la cause ultime de la crise dans le secteur des telecommunications en 2002 est que trop de concurrents ont decide de construire d enormes reseaux pour lesquels la demande etait faible Les couts du maintien de la situation de concurrence les etudes empiriques consacrees aux tentatives de faire fonctionner un marche parfait conforme a la theorie economique standard temoignent de l hypercentralisation des decisions qu un tel mode de fonctionnement implique Concurrence et commerce internationalLes Etats peuvent egalement chercher a faire emerger des champions nationaux en contrariant temporairement ou plus durablement la concurrence internationale Les dirigeants politiques peuvent decider de mettre en place des barrieres douanieres et des reglementations afin de limiter la concurrence des produits etrangers certains Etats utilisent egalement des moyens detournes comme la normalisation ou la securite pour interdire de fait l entree de concurrents etrangers En regle generale les investissements des non residents sont controles de maniere discretionnaire ou par la loi Jouent le meme role les regles d acces a certaines professions en matiere de services notamment pratiques de discrimination positive dispositions en faveur des societes nationales leur reservant par exemple un quota de contrats gouvernementaux depenses ou subventions versees par l Etat ayant pour objectif de developper des secteurs d activite proteges armement agriculture industries exportatrices politiques de change visant a l amelioration de la competitivite nationale en agissant sur les parites des devises comportement tatillon ou partial des autorites nationales respect environnemental et reglementaire securite sanitaire moralite des affaires Les Etats essayent egalement de negocier au mieux de leurs interets les reglementations reconnues au niveau international notamment avec l OMC et en particulier son Organe de reglement des differends Notes et references a b c d et e Jean Dalbard Theo Iberrakene Alexandre Ouizille et Gael Giraud Politiques economiques 2021 ISBN 978 2 275 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les preferences ne sont pas saturees localement il n existe pas d equilibre concurrentiel pour lequel les depenses de transport sont positives Si les activites economiques sont parfaitement divisibles alors il existe un equilibre concurrentiel et celui ci est tel que chaque lieu opere en autarcie Thisse et Fujita Cahiers d economie et sociologie rurales no 58 59 2001 voir interview Claire Guelaud Les oligopoles prives rendus responsables de la vie cheres Le Monde du 19 decembre 2006 Jean Pierre Delas p 72 et p 175 Gilles Dostaler 2007 p 83 Williamson 1994 p 165 196 cite in Glais 2003 p 21 a et b Glais 2003 p 21 C est ce que Michel Glais 2003 p 22 appelle le bilan economique Michel Glais 2005 p 27 Clave 2005a p 96 a et b Clave 2005a p 99 Combe 2002 p 14 Michel Glais 2003 p 22 John Panzar 1987 p 543 Combe 2002 p 15 Michel Glais 2003 p 21 Emmanuel Combe 2003 p 30 a et b Combe 2003 p 29 Encaoua et Guesnerie 2006 p 26 35 Encaoua et Guesnerie 2006 p 27 Encaoua et Guesnerie 2006 p 30 Encaoua et Guesnerie 2006 p 34 Encaoua et Guesnerie 2006 p 33 Rueff 1957 p 7 8 Au laissez passer total ils ont prefere un marche limite au domaine geographique dans lequel la creation des Institutions sans lesquelles le marche ne pourrait ni exister ni durer etait possible Le marche institutionnel est ainsi l aboutissement et le couronnement de l effort de renovation de la pensee liberale qui a pris naissance il y a une vingtaine d annee qui sous le nom de neo liberalisme ou de liberalisme social voire de socialisme liberal a pris conscience progressivement de ses aspirations et des methodes susceptibles de les satisfaire Rueff 1957 p 9 Glais 2003 p 23 Marie Anne Frison Roche L encerclement juridictionnel du controle des concentrations Les Echos des 11 et 12 avril 2003 Laurent Cohen Tanugi Controle des concentrations le temps des reformes Les Echos du 29 octobre 2002 Voir Sylvie Goulard Microsoft ou l Europe par la preuve Le Monde du 27 09 07 voir notamment Claire Vanini Fondation Robert Schuman Lire en ligne Lire en ligne Version consolide du Traite instituant la Communaute europeenne Article 81 Etude CCIP Lire en ligne Version consolide du Traite instituant la Communaute europeenne Article 86 Pour Glais 1998 une infrastructure essentielle doit avoir un caractere indispensable et incontournable doit etre tres difficilement duplicable et se trouve sous le controle fonctionnel d une entreprise ou d un groupe d entreprises en situation de monopole lire en ligne Pour plus de precisions Lire en ligne a b et c Compte rendu de la journee de Travail sur la France et l Union europeenne face a la politique de concurrence organisee par le Mouvement Europeen Franceet le Ceri Sciences Po Lire en ligne Yann Algan Pierre Cahuc La Societe de la defiance 2007 p 57 Yann Algan et Pierre Cahuc op cit p 8 Pour plus de precisions voir Yann Algan et Pierre Cahuc op cit p 95 96 Le Conseil de la concurrence plus severe en 2007 Le Figaro 4 juillet 2008 La justice confirme l entente illicite entre Orange SFR et Bouygues Le Nouvel Observateur 9 juin 2008 La condamnation d Orange Bouygues et SFR confirmee en appel L Expansion 12 juin 2006 Concurrence entravee Que Choisir no 465 decembre 2008 page 44 Une amende record est infligee a un cartel de negoce d acier Le Monde 16 decembre 2008 sauf la RATP Une autre idee des telecoms Editions Vie ouvriere Paris 2001 p 61 62 Claire Guelaud Les oligopoles prives rendus responsables de la vie chere Le Monde du 19 12 2006 Perrot 2003 p 55 Bernard Salanie La concurrence a reculons Lire en ligne La Concurrence Pascal Salin 1995 Que sais je Presses universitaires de France The Economist 20 juillet 2002 Voir par exemple Garcia Marie France La construction sociale d un marche parfait le marche au cadran de Fontaines en Sologne Actes de la recherche en sciences sociales no 65 1986 p 2 13 Cf Small Business Act de 1982 programme d aide aux PME des Etats Unis Cf contrats de BP en Russie Par exemple l autorisation ou non de medicaments etc Une juridiction internationale l Organe de reglement des differends La Documentation francaise Lire en ligne Voir aussiSur les autres projets Wikimedia concurrence sur le WiktionnaireConcurrence sur Wikiquote Bibliographie Montesquieu 1748 De l Esprit des lois La Pleiade tome 2 1951 Adam Smith 1776 La richesse des nations GF Flammarion 1991 Jacques Rueff 1958 Le marche institutionnel des communautes europeennes Revue d economie politique janvier fevrier Jacob Viner 1960 The Intellectual History of Laissez Faire Journal of Law and Economics Louis Franck 1967 La libre concurrence Que sais je Puf 1982 Economic Legal and Political Dimensions of Competition North Holland Publishing Company George Stigler 1987 Competition The New Palgrave John Panzar 1987 Competition and efficiency The New Palgrave Bernard Guerrien et Emmanuelle Benicourt 2008 La theorie economique neo classique La Decouverte Bernard Guerrien 1992 Les bases de la theorie economique Pour la science Oliver Williamson 1994 Les 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Alternatives economiques decembre Yann Algan Pierre Cahuc 2007 La Societe de defiance comment le modele social francais s autodetruit Editions rue d Ulm Lire en ligneNote de lecture sur Econoclaste Friedrich Hayek 2007 Droit Legislation et liberte Puf premiere edition francaise 1980 Articles connexes Anomalie de marche Concurrence deloyale Competitivite economique Concurrence imparfaite Destruction creatrice de Joseph Schumpeter Droit de la concurrence Entente illicite Loi du plus fort Main invisible d Adam Smith Prix predateurs et theorie des jeux Liens externes Ressource relative a la sante Medical Subject Headings Ressource relative a la recherche JSTOR Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Dictionnaire historique de la Suisse Universalis Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Israel Tchequie Lettonie La concurrence par Frederic Bastiat Collectivites publiques et concurrence http www finances gouv fr DGCCRF documentation fiches pratiques fiches dep 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