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Ne doit pas être confondu avec Confusionnisme Le confucianisme Rújiā 儒家 école des lettrés puis Rúxué 儒学 enseignement des

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Ne doit pas être confondu avec Confusionnisme.

Le confucianisme, Rújiā (儒家) « école des lettrés » puis Rúxué (儒学) « enseignement des lettrés » , est l'une des plus grandes écoles philosophiques, morales, politiques et dans une moindre mesure religieuse de Chine. Elle s'est développée pendant plus de deux millénaires à partir de l'œuvre attribuée au philosophe Kongfuzi, « Maître Kong » 孔夫子 (551-479 av. J.-C.), connu en Occident sous le nom latinisé de Confucius. Après avoir été confrontée aux écoles de pensée concurrentes pendant la période des Royaumes combattants puis violemment combattue sous le règne de Qin Shi Huang, fondateur du premier empire, elle a été imposée par l'empereur Han Wudi (-156 ~ -87) en tant que doctrine d'État et l'est restée jusqu'à la fondation de la république de Chine (1911). Elle a aussi pénétré au Viêt Nam, en Corée et au Japon où elle a été adaptée aux circonstances locales.

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Confucius, d’après un bonze chinois.

À partir du milieu du IXe siècle se sont dégagés divers courants constituant le néoconfucianisme (Lǐxué 理学, Dàoxué 道学, Xīnxué 心学, etc.), qui en est devenu la version officielle au XIIIe siècle. Sous la dynastie Qing est apparu le Hànxué (漢学), critique du néo-confucianisme, puis au XXe siècle, le nouveau confucianisme.

La Chine est depuis deux millénaires régie par un système de pensée complet formé du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme, le confucianisme exerçant la plus grande influence.

L'influence de Confucius en Asie de l'Est est telle qu'on peut la comparer à celles de Platon et Jésus en Occident. Il n'est pas le fondateur d'une religion, mais a créé avec ses disciples, sur la base de la pensée de son époque, un système rituel achevé et une doctrine à la fois morale et sociale, capable de remédier selon lui à la décadence spirituelle de la Chine de l'époque.

Pendant la révolution culturelle chinoise, une propagande politique initiée par Mao Zedong en 1973 faisait la critique de Confucius, associée systématiquement à celle de Lin Piao, sous le nom de Pi Lin, Pi Kong.

Morale confucéenne

Confucius est convaincu que la réforme de la collectivité n'est possible qu'à travers celle de la famille et de l'individu. Les hommes de l'Antiquité, dit-il, « qui voulaient organiser l'État réglaient leur cercle familial ; ceux qui voulaient régler leur cercle familial visaient d'abord à développer leur propre personnalité ; ceux qui voulaient développer leur propre personnalité rendaient d'abord leur cœur noble ; ceux qui voulaient ennoblir leur cœur rendaient d'abord leur pensée digne de foi ; ceux qui voulaient rendre leur pensée digne de foi perfectionnaient d'abord leur savoir. »

À la lumière de l'analyse de la littérature classique confucéenne (tel 四字小学, sì zì xiǎo xué, littéralement "l'école des quatre caractères", tradition chinoise consistant à énoncer des maximes, appelées aussi 成语, chéng yǔ, en quatre mots)[Quoi ?] par exemple), qui doit être considérée comme le support des préceptes confucéens, il apparaît que le confucianisme a servi dans l'histoire de l'Asie de l'Est d'outil politique pour les gouvernants permettant la constitution de barrières hermétiques entre les divers groupes sociaux, mais a particulièrement institué un ordre hiérarchique très marqué au sein même du cercle familial, où l'épouse doit être soumise aux ordres de son mari, à qui elle doit témoigner quotidiennement son respect et sa gratitude. Ainsi, selon la morale confucéenne, dans cette même dynamique de pacification du corps social, d'ordre et d'harmonie, les enfants se doivent d'être obéissants à leurs aînés et faire preuve en toute situation de piété filiale (父母愛之, « aimer ses parents »). Plus globalement, le confucianisme permet l'émergence d'une classification verticale très poussée des couches de la société, érige en tant que dogme l'obéissance aux puissants et contribue à placer au centre l'homme, la femme n'ayant que peu voix au chapitre au regard des textes classiques. Même si l'importance des principes moralistes confucéens a quelque peu décliné en république populaire de Chine à la suite de la révolution culturelle, l'influence latente que le confucianisme exerce encore de nos jours, par exemple sur le modèle social de la Corée du Sud, mais aussi du Japon (respect des ancêtres, piété filiale, obéissance aux aînés, patriarcat, etc.), est centrale.

Confucius a accordé un rôle très important à la musique, synonyme d'ordre, d'harmonie et d'expression de sentiments nobles et élevés. La , avec ses instruments, existe encore aujourd'hui en Asie, principalement en Corée.

Le ren

Le ren (仁, « sens de l'humain ») est une notion fondamentale de la pensée de Confucius. Il se manifeste avant tout dans la relation à autrui et au premier chef dans la relation du fils au père (voir Piété filiale). C'est elle qui sert de modèle à toute relation : relation du prince et du sujet, du frère aîné et du frère cadet, du mari et de la femme et entre amis. L'ensemble est appelé « Cinq Relations » (五伦, wulun) ou « Cinq Constantes » (五常, wuchang). Leur respect induit confiance et bienveillance. De la cellule familiale, le ren peut ainsi s'étendre à l'humanité entière, illustrant la parole de Confucius : « Entre les Quatre Mers, tous les hommes sont frères ». Le ren ne peut être séparé du respect des rites (禮, li).

Confucianisme et nature

Confucius enseigne une morale et ne présente pas une métaphysique ou une cosmologie[réf. souhaitée]. Il recherche l’harmonie dans les relations humaines. La nature n’occupe pas de place dans sa pensée. C’est au Xe siècle que le néo-confucianisme créa sa cosmologie. Elle apparaît comme une ébauche d’une théorie scientifique de l’Univers voire une explication rationaliste du monde. Elle considère que l’interaction des forces de la nature est responsable de tous les phénomènes et mutations. Chaque organisme remplit avec précision sa fonction, quelle qu’elle soit, au sein d’un organisme plus vaste dont il n’est qu’une partie.

Développement du confucianisme

Les principaux disciples du maître sont nommés les Douze Philosophes et révérés dans les temples confucéens. Quand le confucianisme devient doctrine officielle pour le recrutement des fonctionnaires sous les Han antérieurs, on peut déjà y distinguer différents courants. Par la suite, deux mille ans d'interprétations, d’influences extérieures et de retours aux sources successifs ont continué à compliquer le tableau. Néanmoins, selon les philosophes du XXe siècle Xu Fuguan (徐復觀) et  (en) (牟宗三), les différents courants ont toujours gardé comme constante l’importance de la dimension sociale et éthique de leur pensée. Ces deux spécialistes estiment qu’un confucianiste n’examine pas les choses avec une attitude détachée, mais toujours concernée.

On peut proposer de distinguer six périodes dans l’histoire du confucianisme :

  • période classique de formation jusqu’à la dynastie Qin (-221) ;
  • dynastie Han (-206 — 220) : reconstitution des textes perdus et rédaction de commentaires qui deviendront eux-mêmes l’objet d’études philosophiques ; apparition d'un confucianisme d'État ;
  • du IIe au VIIIe siècle : apparition du xuanxue généralement rattaché au taoïsme, mais dont certains auteurs se considèrent comme des confucéens ; développement d’une philosophie bouddhiste chinoise qui influencera le confucianisme ;
  • à partir du IXe siècle et jusqu’à la fin de la dynastie Ming (milieu du XVIIe siècle) : apparition de penseurs et de courants influencés par le taoïsme et le bouddhisme, tout en cherchant à s’en démarquer, qui constituent le néoconfucianisme ; ce courant devient la version officielle du confucianisme sous les Yuan lorsque ses quatre livres principaux deviennent le programme de référence des examens impériaux. Le néo-confucianisme se diffuse en Corée, au Japon et au Viêt Nam où il acquiert une grande importance avec notamment ses temples de la Littérature ;
  • dynastie Qing, à partir de la fin du XVIIe siècle : développement du courant (漢学), « études Han », qui reproche aux philosophes des siècles précédents de s’être trop écartés du confucianisme originel et préconise le retour aux textes de l’époque Han ;
  • à partir du début du XXe siècle : développement du sous l’influence de la philosophie occidentale (trois générations importantes : 1921-1949, représentants sont Xiong Shili et Ma Yifu ; puis 1950-1979, Fang Dongmei et Tang Junyi ; enfin 1980-2013, Cheng Zhongying).

Confucius

La relation entre le confucianisme et Confucius lui-même est ténue. Le confucianisme a profondément influencé l'Asie orientale pendant vingt siècles, néanmoins, les idées de Confucius n'ont pas été acceptées durant sa vie et il a souvent déploré le fait qu'il ne trouvait aucun maître à servir. De même que pour de nombreuses autres figures historiques majeures (Bouddha, Socrate, Jésus, etc.), on ne dispose pas de traces directes de ses idées ; ne sont parvenues jusqu'à nous que des paroles et des pensées recueillies par ses disciples dans un unique ouvrage : Les Analectes ou Entretiens de Confucius. Le confucianisme s’est développé à partir de l’interprétation qu’ont faite ses successeurs des thèmes des Analectes, mais aussi d’autres textes, appelés Cinq classiques, dont la rédaction, la compilation ou le commentaire lui étaient attribués à tort : Shijing, Shujing, Yijing, Lijing, Chunqiu. Le problème est aggravé par la vague d'éradication des idées discordantes durant la dynastie Qin, plus de deux siècles après la mort de Confucius. Ce qui est parvenu de sa pensée jusqu'à nous est donc limité.

Cependant, il est possible d'esquisser les idées de Confucius à travers les fragments qui restent. Confucius était un homme de lettres, qui se préoccupait des temps troublés qu'il vivait et allait de place en place en essayant de répandre ses idées politiques et d'influencer les nombreux royaumes luttant pour la domination de la Chine. L'affaiblissement de la dynastie Zhou avait créé un vide, rempli par de petits États luttant pour le pouvoir. Intimement persuadé qu'il avait une mission, Confucius promouvait infatigablement les vertus des anciens rois et politiciens illustres, tels que le duc de Zhou (周公), et s’est efforcé de jouer un rôle politique, acceptant même à l’occasion l'invitation de souverains à la réputation douteuse comme le duc Ling de Wei. Néanmoins, bien qu'il ait été qualifié de « roi sans couronne », il n'a jamais eu l'occasion d'appliquer ses idées, a été expulsé de nombreuses fois et est finalement retourné dans ses terres natales pour passer la dernière partie de sa vie à enseigner.

Les Entretiens de Confucius, l'œuvre la plus proche de la source de ses pensées, relatent des discussions avec ses disciples. Ce livre est une compilation de conversations, de questions et de réponses ou d’éléments biographiques, et non pas l’exposé d'un système de pensée cohérent. Une citation très célèbre de cette œuvre est « Si deux personnes marchent ensemble avec moi, il y en a au moins une qui peut me servir de maître. » N'utilisant pas le raisonnement déductif et la loi de non-contradiction à la différence de nombreux philosophes occidentaux, il recourt à des tautologies et des analogies pour expliquer ses idées. De ce fait, les lecteurs occidentaux pourraient penser que sa philosophie est confuse, ou que Confucius n'a pas d'objectif clair. Cependant, il a aussi dit « je cherche une unité infiltrant tout ». Tchouang Tseu, qui a écrit lui-même une grande partie des proverbes chinois connus en Occident, utilisera abondamment aussi les métaphores.

Avant l'empire

Les premières ébauches d'un vrai système ont été réalisées par des disciples ou des disciples de disciples. Le premier d'entre eux est Zi Si(子思), petit-fils de Confucius, à qui l’on attribue le Zhong Yong qui disserte sur la notion d’invariable milieu : pour une société et un État harmonieux, il faut que chacun soit fidèle à sa nature propre liée à la position sociale (zhicheng, 致誠, « être fidèle à sa nature »). Cette fidélité entraîne un état de sérénité, dont on ne doit s’écarter que par des sentiments conformes aux circonstances (zhonghe, 中和, « être en harmonie avec les circonstances »). Ce texte deviendra important surtout à partir du IXe siècle pour promouvoir le conformisme social et la modération.

Durant la période philosophiquement fertile des Cent Écoles de Pensée, les figures les plus importantes du confucianisme sont Mencius (孟子), peut-être disciple de Zi Si, et Xun Zi(荀子)(ne pas confondre avec Sun Zi 孫子), qui développèrent les aspects éthique et politique du confucianisme, luttant contre les idées concurrentes pour gagner la confiance des dirigeants à l'aide de l'argumentation et du raisonnement. Ils se penchèrent particulièrement sur le thème de la nature humaine (renxing 人性). Elle est un thème essentiel chez Mencius, qui la considère comme fondamentalement bonne. Il ne semble pas avoir obtenu un très grand succès dans l’immédiat, mais devint un millénaire plus tard l’auteur principal des néoconfucianistes, la théorie de la bonne nature humaine constituant un élément essentiel de leur système métaphysique. La vision qu’a Xun Zi de la nature humaine est opposée à celle de Mencius ; il la considère comme fondamentalement mauvaise, mais s’accorde avec lui sur le rôle capital de l’éducation et des rites, qui peuvent la corriger.

Certains de ses disciples, comme Han Fei Zi (韩非子), connurent un grand succès politique, mais sous la bannière légiste, s’étant ralliés à l’idée qu’un système pénal très sévère, et non l’enseignement moral préconisé par le confucianisme, faisait fonctionner la société. Ils aidèrent Qin Shi Huang à unifier la Chine sous un contrôle très strict des activités humaines. Ainsi, le rêve de Confucius d'une Chine unifiée et pacifiée fut-il réalisé sous une école de pensée diamétralement opposée à ses idées. Néanmoins, cette postérité légiste de Xun Zi peut aussi être vue comme une indication que l’opposition entre les différentes écoles de pensée n’est pas absolue.

Reconnaissance officielle sous les Han

Le confucianisme survécut aux épreuves de la dynastie Qin - autodafé des textes non techniques et interdiction d’enseigner le Shijing et le Shujing - grâce à des lettrés ayant mémorisé les textes et à des redécouvertes, dont la plus notoire est celle du trésor de Classiques dissimulé dans les murs de la maison ancestrale de Confucius. Bien que les premiers empereurs de la Dynastie Han semblent plutôt avoir été partisans du huanglao(黄老)taoïsto-légiste, les lettrés confucianistes n'étaient pas mal en cour. Peut-être pour rompre avec la clique huanglao dominée par sa grand-mère l'impératrice douairière Dou, peut-être influencé par des lettrés tels que Dong Zhongshu(董仲舒), Han Wudi(漢武帝)(-156 ~ -87) fit du confucianisme la philosophie d'État officielle en établissant en -136 des chaires impériales pour les « docteurs » des Cinq Classiques confucéens à l’exclusion de tout autre corpus. Une école fut créée en -124 à Chang'an pour la formation des talents recrutés pour le service de l’État. Ces mesures ne furent toutefois pas suffisantes pour certains lettrés qui, déçus, soutinrent l'usurpation de Wang Mang(王莽)(-45 ~ 23) qui promettait de revenir à l’âge d’or des premiers Zhou vanté par Confucius.

En tout état de cause, l'étude des Classiques confucéens devint la base d'examens de recrutement ou de certification des fonctionnaires, faisant du confucianisme le noyau du système d'éducation chinois - bien que le plein régime des concours mandarinaux ne débute qu'au VIIe siècle sous les Sui. Inculqué profondément dans le système de pensée des Chinois et de leurs politiciens, cette philosophie devint un courant politique important et l'idéologie sociale dominante, particulièrement à partir du IXe siècle, mais non sans s’être constamment enrichie des apports d’autres courants.

Car le confucianisme qui séduisit le pouvoir Han, dont les écrits de Dong Zhongshu donnent un exemple, intégrait des éléments issus d’autres écoles (yin-yang, qi, cinq éléments), et s’accommodait des structures légistes conservées par les empereurs. Il ne se limitait pas aux propositions de perfection morale pour l’amélioration de la société, mais proposait une métaphysique dans laquelle le Ciel, la Terre et la société humaine étaient liés. Le Ciel, auquel un culte impérial était rendu, réagit positivement ou négativement aux actes de l’empereur et émet des signes lisibles par les sages. Confucius était dans ce système quasiment déifié comme le sage absolu qui avait su lire les signes et transmettre ce savoir dans les écrits qu’on lui attribuait, en particulier la version Gongyangzhuan du Chunqiu. Les Cinq classiques rédigés et commentés par lui contenaient des messages cachés et des présages qui devaient être retrouvés par les lettrés, qui les explicitaient dans des textes oraculaires appelés chenwei (讖緯). Wang Mang en fit grand usage pour justifier son usurpation. Ce confucianisme Han aux aspects ésotérico-magiques est appelé « École du nouveau texte » car, apparu au début de la dynastie, il se basait sur les textes récemment reconstitués.

Les opposants à cette vision surnaturelle se regroupèrent pour leur part autour de textes découverts dans la seconde moitié du IIe siècle av. J.-C. dans la maison ancestrale de Confucius, et constituent « l’École du texte ancien ». Ils voyaient Confucius seulement comme un homme modèle sans aspect surnaturel et préconisaient une exégèse plus rationnelle des classiques. et Yang Xiong en sont deux exemples représentatifs. Ils tentèrent d’imposer leur version, mais le Nouveau texte garda son ascendant sur les études confucéennes officielles. Les arguments des deux parties sont connus grâce au rapport du débat (58 ap. J.-C.) de la salle du Tigre blanc rédigé par Ban Gu. Vers la fin de la dynastie, (郑玄) tenta la synthèse des deux courants.

Des Trois royaumes à la fin des Tang

École du Nouveau texte ou du Texte ancien, à la chute de la dynastie Han les deux partis sont également blâmés pour s’être perdus en débats scolastiques stériles et avoir laissé se corrompre le système confucéen de sélection des sages, favorisant le délitement de l’empire. Des lettrés comme Wang Bi, He Yan, Guo Xiang et Xiang Xiu s’appuient alors sur le Yijing et des textes taoïstes (Daodejing, Zhuangzi) pour proposer une nouvelle métaphysique sur laquelle baser la formation des gouvernants et l’harmonie de la société. Leur courant de pensée est nommé « École du mystère » ou « École de la profondeur » (xuanxue) d’après une phrase du Daodejing. Parfois surnommé en Occident « néo-taoïsme », il peut aussi être considéré comme un maillon du confucianisme. En effet, Confucius reste le modèle parfait pour la plupart de ses penseurs. Ainsi, Wang Bi considère qu’il incarne mieux l’idéal taoïste du non-agir (wuwei) que Laozi (Lao Tseu) lui-même car, contrairement à ce dernier, il n’a rien écrit. Guo Xiang également place Confucius au-dessus de Laozi et Zhuangzi car ces derniers manquent d’après lui de l’expérience du monde.

Les classiques restent primordiaux pour la formation des fonctionnaires, mais le grand empire reconstitué en 265 par les Jin est repoussé au sud du Chang Jiang en 316 et disparaît définitivement en 420. De nombreux États, dont plusieurs sont fondés par des membres d’ethnies non Han, le remplacent. Le destin du confucianisme d’État suit ces changements, soutenu par certains comme Liang Wudi ou négligé par d’autres. Des textes se perdent au cours des guerres. Parallèlement, le bouddhisme gagne du terrain, des moines devenant conseillers des souverains « barbares », et certains groupes taoïstes (Nouveaux Maîtres célestes, Shangqing, etc.) se structurent et obtiennent de l’influence auprès du pouvoir. Le grand empire est reconstitué en 581 par les Sui, rapidement suivis des Tang qui restent au pouvoir jusqu'en 907. Le système des examens est réinstauré sous les Sui. Au début des Tang, de nouvelles écoles pour lettrés sont fondées, un corpus officiel des Classiques est reconstitué et les rites confucianistes sont réinstaurés. Néanmoins, le taoïsme et le bouddhisme ont aussi une grande influence en cour et au sein de l’aristocratie. La philosophie bouddhiste, en particulier, sous la forme de courants tels que Tiantai ou Huayan, séduit les élites.

Une réaction contre l’emprise du bouddhisme se dessine chez certains confucianistes, comme Han Yu et Li Ao. Ils préconisent de se concentrer sur les Classiques confucéens qui montrent parfaitement la Voie sans qu’il faille recourir à des philosophies étrangères, et de prendre les sages qui y sont cités comme modèles. Ils écartent néanmoins Xunzi et les confucéens Han et désignent Mencius, qui considère la nature humaine comme fondamentalement bonne, comme le dernier confucéen orthodoxe. Han Yu est franchement hostile au bouddhisme, qu’il accuse d’être antisocial à cause de l’importance donnée au monachisme ; il critique le culte des reliques comme superstitieux et rejette les notions qu’il considère étrangères à la pensée chinoise comme le karma. Li Ao, tout en critiquant l’oisiveté des moines, fréquente des bouddhistes et a des idées proches du taoïsme et du Chan. Leurs idées seront reprises par le courant néo-confucianiste.

Des Song à la fin des Ming

Article détaillé : Néoconfucianisme.

Différentes Écoles se développent sous les Song autour de lettrés qui, à l’instar de Han Yu des Tang, rejettent les aspects du bouddhisme qu’ils considèrent antisociaux comme le célibat, et certaines notions comme l’absence de soi, tout en lui accordant parfois aussi des qualités. Ils souhaitent remettre l’homme au centre d’un cosmos que sa bonne conduite, basée sur les vertus confucéennes, contribue à maintenir en ordre. Les premiers néoconfucianistes établissent chacun leur système cosmologique et métaphysique qui doit en fait beaucoup au bouddhisme et au fond ancien taoïste et naturaliste (taiji, qi, yin-yang) ; ils préconisent un certain détachement et l’effacement des désirs, et emploient parfois la méditation. Zhu Xi réalise la synthèse de leurs pensées. Les Quatre livres (Analectes, Mencius, Zhong Yong, Da Xue), les plus importants textes du confucianisme selon le courant dont il se réclame, deviennent à partir du début du XIVe siècle le programme officiel des examens impériaux, et son interprétation du confucianisme, appelée « École du principe » (理学 lixue) s’impose seule jusqu’à la fin du XVe siècle, lorsque l'« École de l’esprit » (心学 xinxue) de Wang Yangming vient la concurrencer.

Chez Zhu Xi, le cosmos est représenté comme l’ensemble Ciel-Terre présent dans les anciens classiques, mais aussi comme le taiji, source de toute création, notion adoptée très tôt par le taoïsme. L’activité du taiji se déploie selon une forme fondamentalement correcte appelée [dao]li ([道]理) ou principe, notion inspirée du tianli (天理) des frères Cheng, qui peut être appréhendée à travers ses reflets partiels que sont les li individuels des objets, êtres et phénomènes. La compréhension du daoli requiert donc l’étude minutieuse des classiques et l’investigation attentive de tous les phénomènes. Cette étude, proposée aussi par Cheng Yi, se nomme qiongli (窮理) ou gewu (格物) et amena parfois Zhu Xi à entreprendre des observations quasi-scientifiques. Mais un courant de penseurs comprenant l’aîné des Cheng et Lu Jiuyuan pense que l’investigation est fastidieuse et inefficace et que, puisque la nature humaine reflète parfaitement le li suprême, le meilleur moyen d’y accéder est l’introspection de l’esprit débarrassé de l’égocentrisme et des désirs matériels. Les néo-confucianistes pensent en effet comme Mencius que la nature humaine est fondamentalement bonne, puisqu’elle est conforme au li ; suivant Zhu Xi, ils rejettent Xun Zi comme hérétique. Pour expliquer les imperfections observables en réalité, Zhu Xi fait appel à la déjà ancienne notion de qi, sorte de matière ou de force qui remplit l’univers, qui peut obscurcir le li.

Malgré le prestige de Zhu Xi, le courant d'introspection et de subjectivité radicale (École de l’esprit »ou 心学 xinxue) prit progressivement le dessus avec Wang Yangming. Il donna parfois des versions contestataires du confucianisme comme chez Li Zhi (1527-1602) et séduisit les Japonais et les Coréens.

Peu après la fin des Ming (au début du XVIIIe siècle) le courant philologique Hanxue contesta l’interprétation selon eux « fantaisiste » que les néo-confucianistes ont fait des Classiques.

L'influence du confucianisme sur les relations interpersonnelles en Chine

Le confucianisme en Chine

Le confucianisme est le courant de pensée philosophique principal qui a influencé la majeure partie du développement de la Chine jusqu’à nos jours (B. Yang, 2012). Malgré les différentes dynasties, régimes, révolutions et directions politiques jusqu’à notre époque actuelle, le confucianisme prédomine au sein de la société chinoise (Sun et al., 2016). Le confucianisme est une philosophie de pensée qui a débuté il y a plus de 2500 ans en Chine (Swain, 2017). Confucius, son créateur, a vécu entre 551 et 471 avant Jésus-Christ. Il a notamment travaillé sur des règles de pensées et de conduites visant à améliorer la vie sociale en Chine, sur le plan politique, sur le plan institutionnel et dans le but d’atteindre une harmonie à tous les niveaux (Swain, 2017). L’objectif étant de pacifier les relations entre les différentes classes sociales et les différents niveaux de pouvoirs (Swain, 2017). La dynastie des Han a imposé le confucianisme en tant que doctrine d’État (J. Li, 2019). L’idéologie de pensée de Confucius a marqué toute la civilisation chinoise jusqu’à aujourd’hui, mais aussi la vie politique en Chine. En observant la carte de la Chine de façon historique et géographique on se rend compte que les écoles confucianistes se comptent par centaines de milliers (W. Li et al., 2020). De plus elle s’est étendue sur des pays comme le Japon, la Corée du Sud ou le Vietnam (J. Li, 2019). Durant toute l’histoire de la Chine le Confucianisme a connu de nombreux moments tumultueux. Il a subi des moments de déclins sur les plans politique et social avec de nombreuses personnes se battant contre cette philosophie de pensée. Par la suite, elle a regagné un certain niveau de popularité dans les années 1980 (J. Li, 2019). Le confucianisme a été une idéologie alternative importante contre le marxisme ou le léninisme (J. Li, 2019). De nos jours, elle gagne de plus en plus en popularité car elle est vue comme le symbole de la culture chinoise. Il n’est pas rare de voir dans les écoles et les institutions un regain de popularité autour du confucianisme. Le confucianisme est devenu un sujet de recherches de plus en plus apprécié (J. Li, 2019). On y voit l’apparition du Néoconfucianisme qui tend la société à s’ouvrir au monde extérieur et à échanger avec le reste de l’humanité (J. Li, 2019). Le président Xi Jinping a notamment annoncé l’étude du confucianisme à l’école comme un point majeur de la culture chinoise (Tan, 2017).

Le rôle du confucianisme

Le premier but capital du confucianisme est de privilégier le bien et l’intérêt collectif, plutôt que l’intérêt personnel (W. Li et al., 2020). La philosophie créée par Confucius regroupe de nombreuses idées, mais principalement cinq vertus qui guident une personne sur le plan personnel, au niveau de ses relations et dans son rapport avec sa famille (Sun et al., 2016). Les cinq vertus sont la fidélité (xin), la sagesse (zhi), la bienséance (li), la droiture (yi) et la bienveillance (ren) également (Chine Magazine, 2018). Le second point fondamental dans le confucianisme régit les relations entre les personnes (Watson, 2007). Il est en effet très important que tout le monde joue son rôle selon sa position dans la société et respecte les limites de cette position afin qu’aucun problème ne survienne (Ma & Tsui, 2015). La piété filiale est un troisième élément clé du confucianisme. Il est important que le fils respecte son père et sa volonté. Il ne doit en aucun cas lui désobéir. Cette idée est d’autant plus importante pour le serviteur lorsqu’il sert son maître (Hu, 2007). Selon Confucius il y a toujours une autodiscipline à avoir et un respect mutuel à entretenir. De plus dans toutes les situations il faut agir avec modération et compromis (Hu, 2007).

Le confucianisme dans la société actuelle chinoise sur le plan professionnel

Le confucianisme joue un rôle capital dans la société, dans le développement des compagnies chinoises (Yu et al., 2021), dans la manière de manager les autres (Woods & Lamond, 2011), de gérer ses relations (Zhu et al., 2021), et notamment de développer une entreprise (Yan et al., 2020). De plus le confucianisme a créé le terme «guanxi » qui est de nos jours un terme désignant la gestion des relations, non seulement entre les personnes, mais aussi entre les objectifs, et les différentes forces existantes (M. Zhang et al., 2021). La loyauté, la réciprocité, les faveurs, et une relation éternelle sont les objectifs du guanxi (Luo, 2008). Le confucianisme dû à ses idéologies de respect et de piété filiale envers son père ou son seigneur a permis à la corruption de s’étendre très rapidement dans la vie politique et professionnelle (Hu, 2007).

Les clés du succès dans l’économie chinoise viennent des idéologies de pensées chinoises, dont le confucianisme (Rowley & Oh, 2020). De surcroît, le leadership très paternel amène à de nouveaux types de management productif (Rowley & Oh, 2020). Mais, il faut reconnaître que le confucianisme n’est pas adopté par tous en entreprise.

« Temples de la littérature » et textes classiques canoniques

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Le Li Ji ou Livre des rites.

Depuis l'époque, où, sous les Han (env. 206 av. J.-C., 220 apr. J.-C.) ; le confucianisme est devenu idéologie d'État en Chine, chaque ville qui était un centre d'administration disposait d'un temple consacré à Confucius, où les fonctionnaires de l'État devaient régulièrement organiser des cérémonies en son honneur. Les salles dans lesquelles Confucius et ses disciples étaient vénérés portaient le nom de wénmiào (文庙 « temples de la littérature ») ; dans ces édifices se trouvait simplement une table devant laquelle le fonctionnaire en question faisait ses génuflexions rituelles. Ces temples étaient souvent flanqués d'une bibliothèque, où les « fonctionnaires de la littérature » discutaient des textes classiques.

Le confucianisme repose essentiellement sur l'étude approfondie d'un certain nombre de livres canoniques, dont les Cinq Classiques (Shi Jing《詩經》, Shu Jing《書經》, Li Ji《禮記》, Chun Qiu《春秋》et Yi Jing《易經》) canonisés dès la dynastie Han, et les Quatre Livres (Lun Yu《論語》, Da Xue《大學》, Zhong Yong《中庸》, et le Mencius《孟子》) représentant le néo-confucianisme, choisis comme programme des examens impériaux à partir du XIIe siècle.

Notes et références

  1. Le Néoconfucianisme au Japon, sur wsu.edu
  2. ↑ a b c et dGerhard J. Bellinger, Encyclopédie des religions, (ISBN 978-2-253-13111-3).
  3. Voir ici un extrait d'un texte confucéen, « rédigé en chinois classique et traduit en coréen moderne »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  4. Confucius, Entretiens, XII, 5.
  5. Cheng 1997, p. 68-72.
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Voir aussi

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Bibliographie

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  • Olivier Meier, Carole Douery Verne, Culture et éthique: regards sur le Japon, VA Press, 2014.

Articles connexes

  • Confucius
  • Néo-confucianisme

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Date de publication: 25 Mai, 2025 / 18:07

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Ne doit pas etre confondu avec Confusionnisme Le confucianisme Rujia 儒家 ecole des lettres puis Ruxue 儒学 enseignement des lettres est l une des plus grandes ecoles philosophiques morales politiques et dans une moindre mesure religieuse de Chine Elle s est developpee pendant plus de deux millenaires a partir de l œuvre attribuee au philosophe Kongfuzi Maitre Kong 孔夫子 551 479 av J C connu en Occident sous le nom latinise de Confucius Apres avoir ete confrontee aux ecoles de pensee concurrentes pendant la periode des Royaumes combattants puis violemment combattue sous le regne de Qin Shi Huang fondateur du premier empire elle a ete imposee par l empereur Han Wudi 156 87 en tant que doctrine d Etat et l est restee jusqu a la fondation de la republique de Chine 1911 Elle a aussi penetre au Viet Nam en Coree et au Japon ou elle a ete adaptee aux circonstances locales Confucius d apres un bonze chinois A partir du milieu du IX e siecle se sont degages divers courants constituant le neoconfucianisme Lǐxue 理学 Daoxue 道学 Xinxue 心学 etc qui en est devenu la version officielle au XIII e siecle Sous la dynastie Qing est apparu le Hanxue 漢学 critique du neo confucianisme puis au XX e siecle le nouveau confucianisme La Chine est depuis deux millenaires regie par un systeme de pensee complet forme du confucianisme du taoisme et du bouddhisme le confucianisme exercant la plus grande influence L influence de Confucius en Asie de l Est est telle qu on peut la comparer a celles de Platon et Jesus en Occident Il n est pas le fondateur d une religion mais a cree avec ses disciples sur la base de la pensee de son epoque un systeme rituel acheve et une doctrine a la fois morale et sociale capable de remedier selon lui a la decadence spirituelle de la Chine de l epoque Pendant la revolution culturelle chinoise une propagande politique initiee par Mao Zedong en 1973 faisait la critique de Confucius associee systematiquement a celle de Lin Piao sous le nom de Pi Lin Pi Kong Morale confuceenneConfucius est convaincu que la reforme de la collectivite n est possible qu a travers celle de la famille et de l individu Les hommes de l Antiquite dit il qui voulaient organiser l Etat reglaient leur cercle familial ceux qui voulaient regler leur cercle familial visaient d abord a developper leur propre personnalite ceux qui voulaient developper leur propre personnalite rendaient d abord leur cœur noble ceux qui voulaient ennoblir leur cœur rendaient d abord leur pensee digne de foi ceux qui voulaient rendre leur pensee digne de foi perfectionnaient d abord leur savoir A la lumiere de l analyse de la litterature classique confuceenne tel 四字小学 si zi xiǎo xue litteralement l ecole des quatre caracteres tradition chinoise consistant a enoncer des maximes appelees aussi 成语 cheng yǔ en quatre mots Quoi par exemple qui doit etre consideree comme le support des preceptes confuceens il apparait que le confucianisme a servi dans l histoire de l Asie de l Est d outil politique pour les gouvernants permettant la constitution de barrieres hermetiques entre les divers groupes sociaux mais a particulierement institue un ordre hierarchique tres marque au sein meme du cercle familial ou l epouse doit etre soumise aux ordres de son mari a qui elle doit temoigner quotidiennement son respect et sa gratitude Ainsi selon la morale confuceenne dans cette meme dynamique de pacification du corps social d ordre et d harmonie les enfants se doivent d etre obeissants a leurs aines et faire preuve en toute situation de piete filiale 父母愛之 aimer ses parents Plus globalement le confucianisme permet l emergence d une classification verticale tres poussee des couches de la societe erige en tant que dogme l obeissance aux puissants et contribue a placer au centre l homme la femme n ayant que peu voix au chapitre au regard des textes classiques Meme si l importance des principes moralistes confuceens a quelque peu decline en republique populaire de Chine a la suite de la revolution culturelle l influence latente que le confucianisme exerce encore de nos jours par exemple sur le modele social de la Coree du Sud mais aussi du Japon respect des ancetres piete filiale obeissance aux aines patriarcat etc est centrale Confucius a accorde un role tres important a la musique synonyme d ordre d harmonie et d expression de sentiments nobles et eleves La avec ses instruments existe encore aujourd hui en Asie principalement en Coree Le ren Le ren 仁 sens de l humain est une notion fondamentale de la pensee de Confucius Il se manifeste avant tout dans la relation a autrui et au premier chef dans la relation du fils au pere voir Piete filiale C est elle qui sert de modele a toute relation relation du prince et du sujet du frere aine et du frere cadet du mari et de la femme et entre amis L ensemble est appele Cinq Relations 五伦 wulun ou Cinq Constantes 五常 wuchang Leur respect induit confiance et bienveillance De la cellule familiale le ren peut ainsi s etendre a l humanite entiere illustrant la parole de Confucius Entre les Quatre Mers tous les hommes sont freres Le ren ne peut etre separe du respect des rites 禮 li Confucianisme et natureConfucius enseigne une morale et ne presente pas une metaphysique ou une cosmologie ref souhaitee Il recherche l harmonie dans les relations humaines La nature n occupe pas de place dans sa pensee C est au X e siecle que le neo confucianisme crea sa cosmologie Elle apparait comme une ebauche d une theorie scientifique de l Univers voire une explication rationaliste du monde Elle considere que l interaction des forces de la nature est responsable de tous les phenomenes et mutations Chaque organisme remplit avec precision sa fonction quelle qu elle soit au sein d un organisme plus vaste dont il n est qu une partie Developpement du confucianismeLes principaux disciples du maitre sont nommes les Douze Philosophes et reveres dans les temples confuceens Quand le confucianisme devient doctrine officielle pour le recrutement des fonctionnaires sous les Han anterieurs on peut deja y distinguer differents courants Par la suite deux mille ans d interpretations d influences exterieures et de retours aux sources successifs ont continue a compliquer le tableau Neanmoins selon les philosophes du XX e siecle Xu Fuguan 徐復觀 et en 牟宗三 les differents courants ont toujours garde comme constante l importance de la dimension sociale et ethique de leur pensee Ces deux specialistes estiment qu un confucianiste n examine pas les choses avec une attitude detachee mais toujours concernee On peut proposer de distinguer six periodes dans l histoire du confucianisme periode classique de formation jusqu a la dynastie Qin 221 dynastie Han 206 220 reconstitution des textes perdus et redaction de commentaires qui deviendront eux memes l objet d etudes philosophiques apparition d un confucianisme d Etat du II e au VIII e siecle apparition du xuanxue generalement rattache au taoisme mais dont certains auteurs se considerent comme des confuceens developpement d une philosophie bouddhiste chinoise qui influencera le confucianisme a partir du IX e siecle et jusqu a la fin de la dynastie Ming milieu du XVII e siecle apparition de penseurs et de courants influences par le taoisme et le bouddhisme tout en cherchant a s en demarquer qui constituent le neoconfucianisme ce courant devient la version officielle du confucianisme sous les Yuan lorsque ses quatre livres principaux deviennent le programme de reference des examens imperiaux Le neo confucianisme se diffuse en Coree au Japon et au Viet Nam ou il acquiert une grande importance avec notamment ses temples de la Litterature dynastie Qing a partir de la fin du XVII e siecle developpement du courant 漢学 etudes Han qui reproche aux philosophes des siecles precedents de s etre trop ecartes du confucianisme originel et preconise le retour aux textes de l epoque Han a partir du debut du XX e siecle developpement du sous l influence de la philosophie occidentale trois generations importantes 1921 1949 representants sont Xiong Shili et Ma Yifu puis 1950 1979 Fang Dongmei et Tang Junyi enfin 1980 2013 Cheng Zhongying Confucius La relation entre le confucianisme et Confucius lui meme est tenue Le confucianisme a profondement influence l Asie orientale pendant vingt siecles neanmoins les idees de Confucius n ont pas ete acceptees durant sa vie et il a souvent deplore le fait qu il ne trouvait aucun maitre a servir De meme que pour de nombreuses autres figures historiques majeures Bouddha Socrate Jesus etc on ne dispose pas de traces directes de ses idees ne sont parvenues jusqu a nous que des paroles et des pensees recueillies par ses disciples dans un unique ouvrage Les Analectes ou Entretiens de Confucius Le confucianisme s est developpe a partir de l interpretation qu ont faite ses successeurs des themes des Analectes mais aussi d autres textes appeles Cinq classiques dont la redaction la compilation ou le commentaire lui etaient attribues a tort Shijing Shujing Yijing Lijing Chunqiu Le probleme est aggrave par la vague d eradication des idees discordantes durant la dynastie Qin plus de deux siecles apres la mort de Confucius Ce qui est parvenu de sa pensee jusqu a nous est donc limite Cependant il est possible d esquisser les idees de Confucius a travers les fragments qui restent Confucius etait un homme de lettres qui se preoccupait des temps troubles qu il vivait et allait de place en place en essayant de repandre ses idees politiques et d influencer les nombreux royaumes luttant pour la domination de la Chine L affaiblissement de la dynastie Zhou avait cree un vide rempli par de petits Etats luttant pour le pouvoir Intimement persuade qu il avait une mission Confucius promouvait infatigablement les vertus des anciens rois et politiciens illustres tels que le duc de Zhou 周公 et s est efforce de jouer un role politique acceptant meme a l occasion l invitation de souverains a la reputation douteuse comme le duc Ling de Wei Neanmoins bien qu il ait ete qualifie de roi sans couronne il n a jamais eu l occasion d appliquer ses idees a ete expulse de nombreuses fois et est finalement retourne dans ses terres natales pour passer la derniere partie de sa vie a enseigner Les Entretiens de Confucius l œuvre la plus proche de la source de ses pensees relatent des discussions avec ses disciples Ce livre est une compilation de conversations de questions et de reponses ou d elements biographiques et non pas l expose d un systeme de pensee coherent Une citation tres celebre de cette œuvre est Si deux personnes marchent ensemble avec moi il y en a au moins une qui peut me servir de maitre N utilisant pas le raisonnement deductif et la loi de non contradiction a la difference de nombreux philosophes occidentaux il recourt a des tautologies et des analogies pour expliquer ses idees De ce fait les lecteurs occidentaux pourraient penser que sa philosophie est confuse ou que Confucius n a pas d objectif clair Cependant il a aussi dit je cherche une unite infiltrant tout Tchouang Tseu qui a ecrit lui meme une grande partie des proverbes chinois connus en Occident utilisera abondamment aussi les metaphores Avant l empire Les premieres ebauches d un vrai systeme ont ete realisees par des disciples ou des disciples de disciples Le premier d entre eux est Zi Si 子思 petit fils de Confucius a qui l on attribue le Zhong Yong qui disserte sur la notion d invariable milieu pour une societe et un Etat harmonieux il faut que chacun soit fidele a sa nature propre liee a la position sociale zhicheng 致誠 etre fidele a sa nature Cette fidelite entraine un etat de serenite dont on ne doit s ecarter que par des sentiments conformes aux circonstances zhonghe 中和 etre en harmonie avec les circonstances Ce texte deviendra important surtout a partir du IX e siecle pour promouvoir le conformisme social et la moderation Durant la periode philosophiquement fertile des Cent Ecoles de Pensee les figures les plus importantes du confucianisme sont Mencius 孟子 peut etre disciple de Zi Si et Xun Zi 荀子 ne pas confondre avec Sun Zi 孫子 qui developperent les aspects ethique et politique du confucianisme luttant contre les idees concurrentes pour gagner la confiance des dirigeants a l aide de l argumentation et du raisonnement Ils se pencherent particulierement sur le theme de la nature humaine renxing 人性 Elle est un theme essentiel chez Mencius qui la considere comme fondamentalement bonne Il ne semble pas avoir obtenu un tres grand succes dans l immediat mais devint un millenaire plus tard l auteur principal des neoconfucianistes la theorie de la bonne nature humaine constituant un element essentiel de leur systeme metaphysique La vision qu a Xun Zi de la nature humaine est opposee a celle de Mencius il la considere comme fondamentalement mauvaise mais s accorde avec lui sur le role capital de l education et des rites qui peuvent la corriger Certains de ses disciples comme Han Fei Zi 韩非子 connurent un grand succes politique mais sous la banniere legiste s etant rallies a l idee qu un systeme penal tres severe et non l enseignement moral preconise par le confucianisme faisait fonctionner la societe Ils aiderent Qin Shi Huang a unifier la Chine sous un controle tres strict des activites humaines Ainsi le reve de Confucius d une Chine unifiee et pacifiee fut il realise sous une ecole de pensee diametralement opposee a ses idees Neanmoins cette posterite legiste de Xun Zi peut aussi etre vue comme une indication que l opposition entre les differentes ecoles de pensee n est pas absolue Reconnaissance officielle sous les Han Le confucianisme survecut aux epreuves de la dynastie Qin autodafe des textes non techniques et interdiction d enseigner le Shijing et le Shujing grace a des lettres ayant memorise les textes et a des redecouvertes dont la plus notoire est celle du tresor de Classiques dissimule dans les murs de la maison ancestrale de Confucius Bien que les premiers empereurs de la Dynastie Han semblent plutot avoir ete partisans du huanglao 黄老 taoisto legiste les lettres confucianistes n etaient pas mal en cour Peut etre pour rompre avec la clique huanglao dominee par sa grand mere l imperatrice douairiere Dou peut etre influence par des lettres tels que Dong Zhongshu 董仲舒 Han Wudi 漢武帝 156 87 fit du confucianisme la philosophie d Etat officielle en etablissant en 136 des chaires imperiales pour les docteurs des Cinq Classiques confuceens a l exclusion de tout autre corpus Une ecole fut creee en 124 a Chang an pour la formation des talents recrutes pour le service de l Etat Ces mesures ne furent toutefois pas suffisantes pour certains lettres qui decus soutinrent l usurpation de Wang Mang 王莽 45 23 qui promettait de revenir a l age d or des premiers Zhou vante par Confucius En tout etat de cause l etude des Classiques confuceens devint la base d examens de recrutement ou de certification des fonctionnaires faisant du confucianisme le noyau du systeme d education chinois bien que le plein regime des concours mandarinaux ne debute qu au VII e siecle sous les Sui Inculque profondement dans le systeme de pensee des Chinois et de leurs politiciens cette philosophie devint un courant politique important et l ideologie sociale dominante particulierement a partir du IX e siecle mais non sans s etre constamment enrichie des apports d autres courants Car le confucianisme qui seduisit le pouvoir Han dont les ecrits de Dong Zhongshu donnent un exemple integrait des elements issus d autres ecoles yin yang qi cinq elements et s accommodait des structures legistes conservees par les empereurs Il ne se limitait pas aux propositions de perfection morale pour l amelioration de la societe mais proposait une metaphysique dans laquelle le Ciel la Terre et la societe humaine etaient lies Le Ciel auquel un culte imperial etait rendu reagit positivement ou negativement aux actes de l empereur et emet des signes lisibles par les sages Confucius etait dans ce systeme quasiment deifie comme le sage absolu qui avait su lire les signes et transmettre ce savoir dans les ecrits qu on lui attribuait en particulier la version Gongyangzhuan du Chunqiu Les Cinq classiques rediges et commentes par lui contenaient des messages caches et des presages qui devaient etre retrouves par les lettres qui les explicitaient dans des textes oraculaires appeles chenwei 讖緯 Wang Mang en fit grand usage pour justifier son usurpation Ce confucianisme Han aux aspects esoterico magiques est appele Ecole du nouveau texte car apparu au debut de la dynastie il se basait sur les textes recemment reconstitues Les opposants a cette vision surnaturelle se regrouperent pour leur part autour de textes decouverts dans la seconde moitie du II e siecle av J C dans la maison ancestrale de Confucius et constituent l Ecole du texte ancien Ils voyaient Confucius seulement comme un homme modele sans aspect surnaturel et preconisaient une exegese plus rationnelle des classiques et Yang Xiong en sont deux exemples representatifs Ils tenterent d imposer leur version mais le Nouveau texte garda son ascendant sur les etudes confuceennes officielles Les arguments des deux parties sont connus grace au rapport du debat 58 ap J C de la salle du Tigre blanc redige par Ban Gu Vers la fin de la dynastie 郑玄 tenta la synthese des deux courants Des Trois royaumes a la fin des Tang Ecole du Nouveau texte ou du Texte ancien a la chute de la dynastie Han les deux partis sont egalement blames pour s etre perdus en debats scolastiques steriles et avoir laisse se corrompre le systeme confuceen de selection des sages favorisant le delitement de l empire Des lettres comme Wang Bi He Yan Guo Xiang et Xiang Xiu s appuient alors sur le Yijing et des textes taoistes Daodejing Zhuangzi pour proposer une nouvelle metaphysique sur laquelle baser la formation des gouvernants et l harmonie de la societe Leur courant de pensee est nomme Ecole du mystere ou Ecole de la profondeur xuanxue d apres une phrase du Daodejing Parfois surnomme en Occident neo taoisme il peut aussi etre considere comme un maillon du confucianisme En effet Confucius reste le modele parfait pour la plupart de ses penseurs Ainsi Wang Bi considere qu il incarne mieux l ideal taoiste du non agir wuwei que Laozi Lao Tseu lui meme car contrairement a ce dernier il n a rien ecrit Guo Xiang egalement place Confucius au dessus de Laozi et Zhuangzi car ces derniers manquent d apres lui de l experience du monde Les classiques restent primordiaux pour la formation des fonctionnaires mais le grand empire reconstitue en 265 par les Jin est repousse au sud du Chang Jiang en 316 et disparait definitivement en 420 De nombreux Etats dont plusieurs sont fondes par des membres d ethnies non Han le remplacent Le destin du confucianisme d Etat suit ces changements soutenu par certains comme Liang Wudi ou neglige par d autres Des textes se perdent au cours des guerres Parallelement le bouddhisme gagne du terrain des moines devenant conseillers des souverains barbares et certains groupes taoistes Nouveaux Maitres celestes Shangqing etc se structurent et obtiennent de l influence aupres du pouvoir Le grand empire est reconstitue en 581 par les Sui rapidement suivis des Tang qui restent au pouvoir jusqu en 907 Le systeme des examens est reinstaure sous les Sui Au debut des Tang de nouvelles ecoles pour lettres sont fondees un corpus officiel des Classiques est reconstitue et les rites confucianistes sont reinstaures Neanmoins le taoisme et le bouddhisme ont aussi une grande influence en cour et au sein de l aristocratie La philosophie bouddhiste en particulier sous la forme de courants tels que Tiantai ou Huayan seduit les elites Une reaction contre l emprise du bouddhisme se dessine chez certains confucianistes comme Han Yu et Li Ao Ils preconisent de se concentrer sur les Classiques confuceens qui montrent parfaitement la Voie sans qu il faille recourir a des philosophies etrangeres et de prendre les sages qui y sont cites comme modeles Ils ecartent neanmoins Xunzi et les confuceens Han et designent Mencius qui considere la nature humaine comme fondamentalement bonne comme le dernier confuceen orthodoxe Han Yu est franchement hostile au bouddhisme qu il accuse d etre antisocial a cause de l importance donnee au monachisme il critique le culte des reliques comme superstitieux et rejette les notions qu il considere etrangeres a la pensee chinoise comme le karma Li Ao tout en critiquant l oisivete des moines frequente des bouddhistes et a des idees proches du taoisme et du Chan Leurs idees seront reprises par le courant neo confucianiste Des Song a la fin des Ming Article detaille Neoconfucianisme Differentes Ecoles se developpent sous les Song autour de lettres qui a l instar de Han Yu des Tang rejettent les aspects du bouddhisme qu ils considerent antisociaux comme le celibat et certaines notions comme l absence de soi tout en lui accordant parfois aussi des qualites Ils souhaitent remettre l homme au centre d un cosmos que sa bonne conduite basee sur les vertus confuceennes contribue a maintenir en ordre Les premiers neoconfucianistes etablissent chacun leur systeme cosmologique et metaphysique qui doit en fait beaucoup au bouddhisme et au fond ancien taoiste et naturaliste taiji qi yin yang ils preconisent un certain detachement et l effacement des desirs et emploient parfois la meditation Zhu Xi realise la synthese de leurs pensees Les Quatre livres Analectes Mencius Zhong Yong Da Xue les plus importants textes du confucianisme selon le courant dont il se reclame deviennent a partir du debut du XIV e siecle le programme officiel des examens imperiaux et son interpretation du confucianisme appelee Ecole du principe 理学 lixue s impose seule jusqu a la fin du XV e siecle lorsque l Ecole de l esprit 心学 xinxue de Wang Yangming vient la concurrencer Chez Zhu Xi le cosmos est represente comme l ensemble Ciel Terre present dans les anciens classiques mais aussi comme le taiji source de toute creation notion adoptee tres tot par le taoisme L activite du taiji se deploie selon une forme fondamentalement correcte appelee dao li 道 理 ou principe notion inspiree du tianli 天理 des freres Cheng qui peut etre apprehendee a travers ses reflets partiels que sont les li individuels des objets etres et phenomenes La comprehension du daoli requiert donc l etude minutieuse des classiques et l investigation attentive de tous les phenomenes Cette etude proposee aussi par Cheng Yi se nomme qiongli 窮理 ou gewu 格物 et amena parfois Zhu Xi a entreprendre des observations quasi scientifiques Mais un courant de penseurs comprenant l aine des Cheng et Lu Jiuyuan pense que l investigation est fastidieuse et inefficace et que puisque la nature humaine reflete parfaitement le li supreme le meilleur moyen d y acceder est l introspection de l esprit debarrasse de l egocentrisme et des desirs materiels Les neo confucianistes pensent en effet comme Mencius que la nature humaine est fondamentalement bonne puisqu elle est conforme au li suivant Zhu Xi ils rejettent Xun Zi comme heretique Pour expliquer les imperfections observables en realite Zhu Xi fait appel a la deja ancienne notion de qi sorte de matiere ou de force qui remplit l univers qui peut obscurcir le li Malgre le prestige de Zhu Xi le courant d introspection et de subjectivite radicale Ecole de l esprit ou 心学 xinxue prit progressivement le dessus avec Wang Yangming Il donna parfois des versions contestataires du confucianisme comme chez Li Zhi 1527 1602 et seduisit les Japonais et les Coreens Peu apres la fin des Ming au debut du XVIII e siecle le courant philologique Hanxue contesta l interpretation selon eux fantaisiste que les neo confucianistes ont fait des Classiques L influence du confucianisme sur les relations interpersonnelles en ChineLe confucianisme en Chine Le confucianisme est le courant de pensee philosophique principal qui a influence la majeure partie du developpement de la Chine jusqu a nos jours B Yang 2012 Malgre les differentes dynasties regimes revolutions et directions politiques jusqu a notre epoque actuelle le confucianisme predomine au sein de la societe chinoise Sun et al 2016 Le confucianisme est une philosophie de pensee qui a debute il y a plus de 2500 ans en Chine Swain 2017 Confucius son createur a vecu entre 551 et 471 avant Jesus Christ Il a notamment travaille sur des regles de pensees et de conduites visant a ameliorer la vie sociale en Chine sur le plan politique sur le plan institutionnel et dans le but d atteindre une harmonie a tous les niveaux Swain 2017 L objectif etant de pacifier les relations entre les differentes classes sociales et les differents niveaux de pouvoirs Swain 2017 La dynastie des Han a impose le confucianisme en tant que doctrine d Etat J Li 2019 L ideologie de pensee de Confucius a marque toute la civilisation chinoise jusqu a aujourd hui mais aussi la vie politique en Chine En observant la carte de la Chine de facon historique et geographique on se rend compte que les ecoles confucianistes se comptent par centaines de milliers W Li et al 2020 De plus elle s est etendue sur des pays comme le Japon la Coree du Sud ou le Vietnam J Li 2019 Durant toute l histoire de la Chine le Confucianisme a connu de nombreux moments tumultueux Il a subi des moments de declins sur les plans politique et social avec de nombreuses personnes se battant contre cette philosophie de pensee Par la suite elle a regagne un certain niveau de popularite dans les annees 1980 J Li 2019 Le confucianisme a ete une ideologie alternative importante contre le marxisme ou le leninisme J Li 2019 De nos jours elle gagne de plus en plus en popularite car elle est vue comme le symbole de la culture chinoise Il n est pas rare de voir dans les ecoles et les institutions un regain de popularite autour du confucianisme Le confucianisme est devenu un sujet de recherches de plus en plus apprecie J Li 2019 On y voit l apparition du Neoconfucianisme qui tend la societe a s ouvrir au monde exterieur et a echanger avec le reste de l humanite J Li 2019 Le president Xi Jinping a notamment annonce l etude du confucianisme a l ecole comme un point majeur de la culture chinoise Tan 2017 Le role du confucianisme Le premier but capital du confucianisme est de privilegier le bien et l interet collectif plutot que l interet personnel W Li et al 2020 La philosophie creee par Confucius regroupe de nombreuses idees mais principalement cinq vertus qui guident une personne sur le plan personnel au niveau de ses relations et dans son rapport avec sa famille Sun et al 2016 Les cinq vertus sont la fidelite xin la sagesse zhi la bienseance li la droiture yi et la bienveillance ren egalement Chine Magazine 2018 Le second point fondamental dans le confucianisme regit les relations entre les personnes Watson 2007 Il est en effet tres important que tout le monde joue son role selon sa position dans la societe et respecte les limites de cette position afin qu aucun probleme ne survienne Ma amp Tsui 2015 La piete filiale est un troisieme element cle du confucianisme Il est important que le fils respecte son pere et sa volonte Il ne doit en aucun cas lui desobeir Cette idee est d autant plus importante pour le serviteur lorsqu il sert son maitre Hu 2007 Selon Confucius il y a toujours une autodiscipline a avoir et un respect mutuel a entretenir De plus dans toutes les situations il faut agir avec moderation et compromis Hu 2007 Le confucianisme dans la societe actuelle chinoise sur le plan professionnel Le confucianisme joue un role capital dans la societe dans le developpement des compagnies chinoises Yu et al 2021 dans la maniere de manager les autres Woods amp Lamond 2011 de gerer ses relations Zhu et al 2021 et notamment de developper une entreprise Yan et al 2020 De plus le confucianisme a cree le terme guanxi qui est de nos jours un terme designant la gestion des relations non seulement entre les personnes mais aussi entre les objectifs et les differentes forces existantes M Zhang et al 2021 La loyaute la reciprocite les faveurs et une relation eternelle sont les objectifs du guanxi Luo 2008 Le confucianisme du a ses ideologies de respect et de piete filiale envers son pere ou son seigneur a permis a la corruption de s etendre tres rapidement dans la vie politique et professionnelle Hu 2007 Les cles du succes dans l economie chinoise viennent des ideologies de pensees chinoises dont le confucianisme Rowley amp Oh 2020 De surcroit le leadership tres paternel amene a de nouveaux types de management productif Rowley amp Oh 2020 Mais il faut reconnaitre que le confucianisme n est pas adopte par tous en entreprise Temples de la litterature et textes classiques canoniquesLe Li Ji ou Livre des rites Depuis l epoque ou sous les Han env 206 av J C 220 apr J C le confucianisme est devenu ideologie d Etat en Chine chaque ville qui etait un centre d administration disposait d un temple consacre a Confucius ou les fonctionnaires de l Etat devaient regulierement organiser des ceremonies en son honneur Les salles dans lesquelles Confucius et ses disciples etaient veneres portaient le nom de wenmiao 文庙 temples de la litterature dans ces edifices se trouvait simplement une table devant laquelle le fonctionnaire en question faisait ses genuflexions rituelles Ces temples etaient souvent flanques d une bibliotheque ou les fonctionnaires de la litterature discutaient des textes classiques Le confucianisme repose essentiellement sur l etude approfondie d un certain nombre de livres canoniques dont les Cinq Classiques Shi Jing 詩經 Shu Jing 書經 Li Ji 禮記 Chun Qiu 春秋 et Yi Jing 易經 canonises des la dynastie Han et les Quatre Livres Lun Yu 論語 Da Xue 大學 Zhong Yong 中庸 et le Mencius 孟子 representant le neo confucianisme choisis comme programme des examens imperiaux a partir du XII e siecle Notes et referencesLe Neoconfucianisme au Japon sur wsu edu a b c et d Gerhard J Bellinger Encyclopedie des religions ISBN 978 2 253 13111 3 Voir ici un extrait d un texte confuceen redige en chinois classique et traduit en coreen moderne Archive org Wikiwix Archive is Google Que faire Confucius Entretiens XII 5 Cheng 1997 p 68 72 a et b Braudel p 259 Braudel p 257 http www assotai com confucianisme htm J H Berthrong Internet Encyclopedia of Philosophy Entretiens VII 3 Entretiens XV 4 Zi Si sur le site officiel du Shandong Paolo Farah L influenza confuciana sulla costruzione del sistema giuridico e politico cinese in Giovanni Bombelli e Bruno Montanari eds Identita europea e politiche migratorie Vita e Pensiero 2008 p 193 226 1 Shijing Shujing Lijing Yijing Chunqiu Former Han site de Washington State University Xinzhong Yao An introduction to Confucianism Cambridge University Press 2000 ISBN 978 0 521 64430 3 ISBN 978 0 521 64430 3 p 82 86 The New Text School site de University of Cumbria Baihu tongyi 白虎通义 The Old Text School site de University of Cumbria Le Dao est mysterieux et encore mysterieux ou profond et encore profond 玄之又玄 Yao 2000 p 89 90 Demieville cite dans Denis Twitchett Michael Loewe John King Fairbank 1986 Han Emperors in Cambridge History of China Volume I xxxix xli Cambridge University Press ISBN 978 0 521 24327 8 p 826 834 Yao 2000 p 92 Exemple de Zhou Dunyi Phyllis G Jestice Holy people of the world a cross cultural encyclopedia Volume 3 ABC CLIO 2004 p 940 ISBN 978 1 57607 355 1 ISBN 978 1 57607 355 1 a b et c Kirill O Thompson Zhu Xi sur IEP Shenwen Li Strategies missionnaires des jesuites francais en Nouvelle France et en Chine au XVIIe siecle L Harmattan 2001 ISBN 978 2 7475 1123 0 lire en ligne p 157Voir aussiSur les autres projets Wikimedia confucianisme sur le WiktionnaireDepartement Confucianisme sur Wikiversity Une categorie est consacree a ce sujet Confucianisme Bibliographie A Rygaloff Confucius Que sais je Paris 1946 Lin Yutang La sagesse de Confucius 1938 Marcel Granet La pensee chinoise Albin Michel Paris 1968 Anne Cheng Histoire de la pensee chinoise Paris Editions du Seuil coll Points Essais 1997 696 p ISBN 978 2 02 054009 4 et 2 02 054009 6 Jean Levi Confucius 2001 Fernand Braudel Grammaire des civilisations Flammarion 2008 Confucianisme et conservatisme au Japon La trajectoire intellectuelle de Yasuoka Masahiro 1898 1983 Pessac Presses Universitaires de Bordeaux 2014 347 p ISBN 978 2 86781 879 0 Olivier Meier Carole Douery Verne Culture et ethique regards sur le Japon VA Press 2014 Articles connexes Confucius Neo confucianismeLiens externes Ressource relative a la sante Medical Subject Headings Ressource relative aux beaux arts Grove Art Online Ressource relative a la recherche JSTOR Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Den Store Danske Encyklopaedi Dizionario di Storia Enciclopedia italiana Gran Enciclopedia Catalana Internetowa encyklopedia PWN Larousse Treccani Universalis Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Japon Israel Tchequie Coree du Sud Portail de la philosophie 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