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Immatérialisme
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L'immatérialisme est une doctrine philosophique qui nie l'existence de la matière et affirme qu'il n'y a dans le monde que des êtres spirituels ou immatériels. Cette doctrine est attribuée à George Berkeley et par de nombreux commentateurs en philosophie. Elle ne doit pas être confondue avec d'autres doctrines proches dont elle se distingue pourtant, comme le scepticisme et l'occasionnalisme. L'immatérialisme de Berkeley a été qualifié d'« idéalisme dogmatique » par Kant. Kant pense que selon Berkeley, il n'existe que des idées dans notre esprit et aucun corps matériel extra-mental. L'idéalisme objectif est également fondé sur l'immatérialisme (Leibniz). Toutefois, contrairement aux idéalistes subjectifs, l'idéalisme objectif postule l'existence d'une matière dénuée de substrat matériel.

Le critique littéraire Albert Thibaudet emploie également le terme pour qualifier la poésie d'Alphonse de Lamartine. Il associe la poésie lamartinienne à l'« imprécision » des images.

L'immatérialisme de Berkeley

Esprit et perception

George Berkeley utilise le terme d'immatérialisme en passant, dans les Trois dialogues entre Hylas et Philonous, et depuis il est souvent utilisé pour qualifier sa philosophie. Le terme est commenté par les spécialistes de Berkeley, par exemple Roselyne Dégremont, qui veut démontrer que cette philosophie n'a rien de solipsiste ou d'égoïste : ce n'est pas parce qu'il n'existe que des esprits, que nous ne percevons pas d'esprits extérieurs à nous.

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George Berkeley, l'inventeur de l'immatérialisme.

Berkeley résume l'immatérialisme par la maxime ontologique : « esse est percipi aut percipere », qui signifie : « être, c'est être perçu ou percevoir ». Seuls les esprits ont une réalité substantielle, les objets dits « matériels » pouvant être réduits à une somme de qualités perçues. Berkeley argumente de la façon suivante :

« Je dis que la table sur laquelle j'écris existe, c'est-à-dire que je la vois et la touche ; et, si je n'étais pas dans mon bureau, je dirais que cette table existe, ce par quoi j'entendrais que, si j'étais dans mon bureau, je pourrais la percevoir ; ou bien, que quelque autre esprit la perçoit actuellement. « Il y eut une odeur », c'est-à-dire, elle fut sentie ; « il y eut un son », c'est-à-dire, il fut entendu ; « il y eut une couleur ou une figure » : elle fut perçue par la vue ou le toucher. [...] quant à ce que l'on dit de l'existence absolue de choses non pensantes, sans aucun rapport avec le fait qu'elles soient perçues, cela semble parfaitement inintelligible. [...] il n'est pas possible qu'elles aient une existence quelconque en dehors des esprits ou des choses pensantes qui les perçoivent. »

Cela ne veut pas dire que ce que nous percevons n'est pas réel, au contraire, Berkeley prend l'exemple d'une cerise et la qualifie de « réelle ». Cela veut seulement dire que la cerise en question n'est qu'un ensemble de qualités perçues au moyen de nos sens (« mollesse », « humidité », « rougeur », « acidité »). Si nous supprimons ces qualités, nous ne pouvons plus rien dire de l'objet. Une cerise sans aucune caractéristique sensible serait du pur néant, selon Berkeley. Ainsi, c'est parce que la matière pure et substantielle (dénuée de toutes qualités phénoménales) ne peut absolument pas être perçue, qu'elle n'existe pas. L'immatérialisme de Berkeley est également un nominalisme, pour les mêmes raisons : il nie l'existence absolue d'idées abstraites et universelles, invisibles. Toute idée est une perception se logeant dans un esprit percevant, donc toute idée est nécessairement sensible et particulière selon lui. Dominique Berlioz écrit que « son nominalisme, entendu comme la négation de l'existence des universaux ne fait guère de doute ». Les idées générales ne sont que des conventions de langage, regroupant commodément des paquets de perceptions.

L'idée de Dieu

Puisqu'il faut bien que le monde entier puisse à son tour être perçu, pour exister de façon générale, Berkeley en profite pour donner une sorte de preuve de l'existence de Dieu : ce dernier est justement l'esprit par excellence, qui perçoit toutes choses même quand aucun être humain ne les perçoit. L'idée de Dieu permet d'assurer la permanence des idées : son existence fait que « le bouleau » que je perçois aujourd'hui, est le même que celui d'hier, même si ma perception s'est remise à neuf. Berkeley, qui était un évêque anglican, récuse ainsi l'athéisme et le scepticisme, et lui attribuer de telles doctrines serait une erreur.

Critiques

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Le physicien Ernst Mach, dont la philosophie idéaliste a été rapprochée de l'immatérialisme.

L'immatérialisme de Berkeley a été critiqué, caricaturé et ridiculisé. Selon Jean-Pierre Leyvraz, ses adversaires ont prétendu que cette philosophie « supprime la réalité, transforme le monde en un rêve inconsistant, où les choses se changent en idées, le monde entier en songe subjectif ». Cette doctrine n'a pas été prise au sérieux, elle a été maintes fois négligée de façon condescendante, qualifiée de « fumeuse » et d'« utopique ».

Pourtant, des auteurs marxistes ont pris soin de la réfuter point par point, dans l'optique de défendre le matérialisme. Lénine considère l'immatérialisme berkeleyen, qu'il nomme « idéalisme subjectif », comme la matrice et le modèle de tous les idéalismes de son temps. La philosophie soutenue par les épistémologues Ernst Mach et Avenarius est assimilée à l'immatérialisme, et ces deux auteurs sont particulièrement visés par la critique de Lénine. Le révolutionnaire et théoricien russe écrit que « la doctrine d'Ernst Mach, suivant laquelle les choses sont des complexes de sensations, n'est qu'idéalisme subjectif, que rabâchage de la théorie de Berkeley ».

Georges Politzer reprend les critiques de Lénine et cherche à réduire l'influence de l'immatérialisme, selon lui massive, dans l'enseignement de la philosophie de son époque. Il écrit, dans les Principes élémentaires de philosophie (1935-1936) :

« Pour Berkeley, les choses existent ; il ne nie pas leur nature et leur existence, mais il affirme qu'elles n'existent que sous la forme des sensations qui nous les font connaître et conclut que nos sensations et les objets ne sont qu'une seule et même chose. Les choses existent, c'est certain, mais en nous, dit-il, dans notre esprit, et elles n'ont aucune réalité en dehors de l'esprit. »

Politzer reproche à Berkeley de nier l'existence du monde extérieur à notre esprit, et de rendre impossible toute science (c'est-à-dire toute connaissance objective du monde extérieur). Il affirme qu'« on n'a jamais vu d'esprit sans matière », que la matière « n'a pas besoin de l'esprit pour exister », et que « nous sommes capables de connaître le monde », ce qui serait impossible si le monde n'existait que comme représentation dans notre esprit.

Postérité

Métaphysique allemande

L'immatérialisme de Berkeley a eu une postérité dans la métaphysique, notamment chez Fichte et Bergson. Fichte, dans la lignée de Kant, critique l'« idéalisme » de Berkeley, et cherche une troisième voie entre ce dernier et le spinozisme. Le commentateur Jean-Christophe Goddard écrit que Fichte opère une sorte de retour à Descartes, c'est-à-dire à la tentative de concilier la position du Moi et celle de Dieu, « contre Berkeley, qui réduit toute réalité au seul moi », et contre Spinoza, qui pose l'existence de Dieu sans le « moi ». Fichte prend parti pour Descartes, car ce dernier, par l'intermédiaire de la « preuve ontologique », veut sauvegarder à la fois l'existence du « je pense », et l'existence de Dieu. En effet, nous retrouvons dans notre Moi l'idée d'infini que nous ne pouvons contenir, et qui n'a pu être mise dans notre esprit que par Dieu.

Là où Fichte reprend positivement l'apport de l'immatérialisme de Berkeley, c'est dans la deuxième partie de son ouvrage . Fichte s'inspire du style littéraire et des idées des Trois dialogues entre Hylas et Philonous. En effet, la Destination se découpe ainsi : le livre I pose et étudie ce que Kant appelait le « panthéisme dogmatique » (d'inspiration spinoziste), soit l'affirmation unilatérale du caractère absolu de la Nature. Le livre II est un dialogue entre « Moi » et « l'Esprit », qui « n'est pas sans évoquer le dialogue berkeleysien d'Hylas et Philonous ». Ce livre sert à poser et étudier l'« idéalisme dogmatique », c'est-à-dire l'immatérialisme interprété par Kant : l'affirmation du caractère absolu du Moi. Enfin, le livre III tente de fonder le dépassement de l'opposition de la Nature et du Moi vers Dieu, seul idéalisme acceptable selon Fichte. C'est en ce sens que le philosophe allemand critique et reprend à la fois l'immatérialisme de Berkeley.

Bergsonisme

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Henri Bergson, qui a donné des cours sur l'immatérialisme au Collège de France.

Henri Bergson enseigna la philosophie immatérialiste de Berkeley au Collège de France, pendant plusieurs années. Il résume ainsi cette philosophie :

« Il suffit de jeter un coup d'œil sur l'œuvre de Berkeley pour la voir, comme d'elle-même, se résumer en quatre thèses fondamentales. La première, qui définit un certain idéalisme et à laquelle se rattache la nouvelle théorie de la vision (quoique le philosophe ait jugé prudent de présenter celle-ci comme indépendante), se formulerait ainsi : « la matière est un ensemble d'idées ». La seconde consiste à prétendre que les idées abstraites et générales se réduisent à des mots : c'est du nominalisme. La troisième affirme la réalité des esprits et les caractérise par la volonté : disons que c'est du spiritualisme et du volontarisme. La dernière enfin, que nous pourrions appeler du théisme, pose l'existence de Dieu en se fondant principalement sur la considération de la matière. »

L'association de ces quatre thèses, selon Bergson, forme la singularité de l'immatérialisme de Berkeley. Chaque thèse prise à part n'a en effet rien d'original selon le philosophe français, c'est l'« intuition » unique qui part dans ces quatre directions et les tient ensemble qui est originale.

Dans son essai Matière et mémoire, Bergson débat avec cet immatérialisme, surtout dans l'« Avant-propos ». À l'instar de Fichte, il tente de dépasser l'opposition entre l'idéalisme subjectif, ou antiréalisme, attribué à Berkeley (négation de l'existence de la matière) et un réalisme ou matérialisme absolu (négation de l'existence « en soi » de l'esprit). Le concept bergsonien d'image sera ainsi à « mi-chemin entre la chose et la représentation ».

Bergson reproche donc à Berkeley de ne pas voir le « caractère inflexible de l'ordre naturel » et de le rendre du même coup « inintelligible ». Réduire la réalité à nos représentations, nier le caractère substantiel du monde, c'est se priver de le connaître. Pourtant, Bergson reproche au réalisme un excès dans le sens inverse : faire de la matière une « chose » qui n'aurait rien à voir avec nos représentations. En ce sens, Bergson sait gré à Berkeley de nier les « propriétés occultes » de la matière, propriétés qui échapperaient intégralement à notre perception. Bergson crédite l'immatérialisme de Berkeley d'un « grand progrès » dans la philosophie.

Psychiatrie

Le psychiatre Eugène Minkowski trouve des formulations proches de l'immatérialisme berkeleyen. Il écrit que la tranche de réalité que nous percevons « ne contient aucun « mystère » pour nos sens ; rien ne s'y dissimule derrière ce que nous y percevons ; tout y est, par la nature des choses, à notre portée ».

L'immatérialisme bouddhiste

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L'immatérialisme de Berkeley est explicitement rapproché de la philosophie bouddhiste (surtout l'école Yogācāra) par Jean-Marc Vivenza.

Notes et références

  1. Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, Paris, GF Flammarion, 2001, « Réfutation de l'idéalisme », p. 282.
  2. Sébastien Charles, « Matérialisme et immatérialisme dans la pensée anglaise du xviiie siècle : Berington versus Priestley », Lumen: Selected Proceedings from the Canadian Society for Eighteenth-Century Studies / Lumen : travaux choisis de la Société canadienne d'étude du dix-huitième siècle, vol. 32,‎ 2013, p. 41–55 (ISSN 1209-3696 et 1927-8284, DOI 10.7202/1015483ar, lire en ligne)
  3. Informations lexicographiques et étymologiques de « Immatérialisme » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  4. George Berkeley, Trois dialogues entre Hylas et Philonous, Paris, GF Flammarion, 1998, IIIe dialogue, p. 231.
  5. Laurent Gerbier, « Trois Dialogues entre Hylas et Philonous », sur cerphi.ens-lyon.fr (consulté le 1er mai 2017).
  6. Guillaume Lejeune, « Roselyne Dégremont : Leçons sur la philosophie de George Berkeley », sur www.actu-philosophia.com, 13 février 2016(consulté le 1er mai 2017).
  7. George Berkeley, Principes de la connaissance humaine, Paris, Aubier Montaigne, 1944, §3, p. 209.
  8. George Berkeley, Trois dialogues entre Hylas et Philonous, 1713, Troisième dialogue.
  9. Dominique Berlioz, Berkeley. Un nominalisme réaliste, Paris, Vrin, 2000, p. 207.
  10. Jean-Pierre Leyvraz, « La notion de Dieu chez Berkeley », Revue de théologie et de philosophie, 112, 1980, p. 249-250.
  11. Jean-Pierre Leyvraz, « La notion de Dieu chez Berkeley », p. 241.
  12. Il est à noter que George Berkeley n'a jamais utilisé l'expression d'« idéalisme subjectif » pour désigner sa propre philosophie.
  13. Vladimir Lénine, Matérialisme et empiriocriticisme, Ire partie, ch. 1. Lire en ligne.
  14. Georges Politzer, Principes élémentaires de philosophie, Ire partie, ch. 2, III. Lire en ligne.
  15. Georges Politzer, Principes élémentaires de philosophie, Ire partie, ch. 3, IV. Lire en ligne.
  16. Dans la partie « Réfutation de l'idéalisme » de la Critique de la raison pure déjà citée.
  17. Parfois nommé « idéalisme empirique ».
  18. Jean-Christophe Goddard, « Introduction » à de Johann Gottlieb Fichte, Paris, GF Flammarion, 1995, p. 13.
  19. Hylas, littéralement le « matériel », celui qui affirme que la matière existe, et Philonous, « celui qui aime l'esprit (ou l'intelligence) », le porte-parole de la philosophie de Berkeley.
  20. Jean-Christophe Goddard, « Introduction » déjà citée, p. 14.
  21. Henri Bergson, Matière et mémoire, Paris, GF Flammarion, 2012, p. 302, note 6 par Denis Forest.
  22. Henri Bergson, La Pensée et le Mouvant, Paris, PUF, 1998, « L'intuition philosophique », p. 125.
  23. Henri Bergson, Matière et mémoire, p. 49.
  24. Henri Bergson, Matière et mémoire, p. 303, note 7 par Denis Forest.
  25. Eugène Minkowski, Le Temps vécu, Paris, PUF, 1995 (1933), p. 388.
  26. Jean-Marc Vivenza, Tout est conscience. Une voie d'éveil bouddhiste, Paris, Albin Michel, 2010, appendice V : « L'immatérialisme philosophique ».

Voir aussi

Bibliographie

Sources primaires

  • George Berkeley, Principes de la connaissance humaine, 1710.
  • George Berkeley, Trois dialogues entre Hylas et Philonous, 1713.
  • Johann Gottlieb Fichte, , 1800.
  • David Hume, Traité de la nature humaine, 1740.
  • Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, 2e édition, 1787.
  • Vladimir Lénine, Matérialisme et empiriocriticisme, 1909.

Études

  • Martin Bellefeuille, « L'immatérialisme de George Berkeley » [PDF], sur depot-e.uqtr.ca, 1998(consulté le 9 mai 2017).
  • Henri Bergson, Matière et mémoire, Paris, GF Flammarion, 2012, 352 p.
  • Henri Bergson, La Pensée et le Mouvant, Paris, PUF, 1969, 294 p.
  • Dominique Berlioz, Berkeley. Un Nominalisme réaliste, Paris, Vrin, 2000, 224 p.
  • Sébastien Charles, Berkeley au siècle des Lumières. Immatérialisme et scepticisme au XVIIIe siècle, Paris, Vrin, 2003, 368 p.
  • Roselyne Dégremont, Leçons sur la philosophie de George Berkeley, Paris, Ellipses, 2013, 305 p.
  • Roselyne Dégremont, « La perception. De la connaissance humaine : Étude des Trois dialogues entre Hylas et Philonous », sur www.philopsis.fr, 23 octobre 2007(consulté le 9 mai 2017).
  • Jean-Pierre Leyvraz, « La notion de Dieu chez Berkeley », Revue de théologie et de philosophie, vol. 30, no 112,‎ 1980, p. 241-251 (lire en ligne [PDF], consulté le 9 mai 2017).
  • Georges Politzer, Principes élémentaires de philosophie, Paris, Éditions Delga, 2009 (1936), 305 p.
  • Jean-Marc Vivenza, Tout est conscience. Une voie d'éveil bouddhiste, Paris, Albin Michel, 2010, 254 p.

Littérature

  • Henri Bremond, Poésie pure, 1926, p. 44.
  • Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française, 1936, p. 162.

Articles connexes

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Auteur: www.NiNa.Az

Date de publication: 25 Mai, 2025 / 18:24

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L immaterialisme est une doctrine philosophique qui nie l existence de la matiere et affirme qu il n y a dans le monde que des etres spirituels ou immateriels Cette doctrine est attribuee a George Berkeley et par de nombreux commentateurs en philosophie Elle ne doit pas etre confondue avec d autres doctrines proches dont elle se distingue pourtant comme le scepticisme et l occasionnalisme L immaterialisme de Berkeley a ete qualifie d idealisme dogmatique par Kant Kant pense que selon Berkeley il n existe que des idees dans notre esprit et aucun corps materiel extra mental L idealisme objectif est egalement fonde sur l immaterialisme Leibniz Toutefois contrairement aux idealistes subjectifs l idealisme objectif postule l existence d une matiere denuee de substrat materiel Le critique litteraire Albert Thibaudet emploie egalement le terme pour qualifier la poesie d Alphonse de Lamartine Il associe la poesie lamartinienne a l imprecision des images L immaterialisme de BerkeleyEsprit et 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etais dans mon bureau je pourrais la percevoir ou bien que quelque autre esprit la percoit actuellement Il y eut une odeur c est a dire elle fut sentie il y eut un son c est a dire il fut entendu il y eut une couleur ou une figure elle fut percue par la vue ou le toucher quant a ce que l on dit de l existence absolue de choses non pensantes sans aucun rapport avec le fait qu elles soient percues cela semble parfaitement inintelligible il n est pas possible qu elles aient une existence quelconque en dehors des esprits ou des choses pensantes qui les percoivent Cela ne veut pas dire que ce que nous percevons n est pas reel au contraire Berkeley prend l exemple d une cerise et la qualifie de reelle Cela veut seulement dire que la cerise en question n est qu un ensemble de qualites percues au moyen de nos sens mollesse humidite rougeur acidite Si nous supprimons ces qualites nous ne pouvons plus rien dire de l objet Une cerise sans aucune caracteristique sensible serait du pur neant selon Berkeley Ainsi c est parce que la matiere pure et substantielle denuee de toutes qualites phenomenales ne peut absolument pas etre percue qu elle n existe pas L immaterialisme de Berkeley est egalement un nominalisme pour les memes raisons il nie l existence absolue d idees abstraites et universelles invisibles Toute idee est une perception se logeant dans un esprit percevant donc toute idee est necessairement sensible et particuliere selon lui Dominique Berlioz ecrit que son nominalisme entendu comme la negation de l existence des universaux ne fait guere de doute Les idees generales ne sont que des conventions de langage regroupant commodement des paquets de perceptions L idee de Dieu Puisqu il faut bien que le monde entier puisse a son tour etre percu pour exister de facon generale Berkeley en profite pour donner une sorte de preuve de l existence de Dieu ce dernier est justement l esprit par excellence qui percoit toutes choses meme quand aucun etre humain ne les percoit L idee de Dieu permet d assurer la permanence des idees son existence fait que le bouleau que je percois aujourd hui est le meme que celui d hier meme si ma perception s est remise a neuf Berkeley qui etait un eveque anglican recuse ainsi l atheisme et le scepticisme et lui attribuer de telles doctrines serait une erreur Critiques Le physicien Ernst Mach dont la philosophie idealiste a ete rapprochee de l immaterialisme L immaterialisme de Berkeley a ete critique caricature et ridiculise Selon Jean Pierre Leyvraz ses adversaires ont pretendu que cette philosophie supprime la realite transforme le monde en un reve inconsistant ou les choses se changent en idees le monde entier en songe subjectif Cette doctrine n a pas ete prise au serieux elle a ete maintes fois negligee de facon condescendante qualifiee de fumeuse et d utopique Pourtant des auteurs marxistes ont pris soin de la refuter point par point dans l optique de defendre le materialisme Lenine considere l immaterialisme berkeleyen qu il nomme idealisme subjectif comme la matrice et le modele de tous les idealismes de son temps La philosophie soutenue par les epistemologues Ernst Mach et Avenarius est assimilee a l immaterialisme et ces deux auteurs sont particulierement vises par la critique de Lenine Le revolutionnaire et theoricien russe ecrit que la doctrine d Ernst Mach suivant laquelle les choses sont des complexes de sensations n est qu idealisme subjectif que rabachage de la theorie de Berkeley Georges Politzer reprend les critiques de Lenine et cherche a reduire l influence de l immaterialisme selon lui massive dans l enseignement de la philosophie de son epoque Il ecrit dans les Principes elementaires de philosophie 1935 1936 Pour Berkeley les choses existent il ne nie pas leur nature et leur existence mais il affirme qu elles n existent que sous la forme des sensations qui nous les font connaitre et conclut que nos sensations et les objets ne sont qu une seule et meme chose Les choses existent c est certain mais en nous dit il dans notre esprit et elles n ont aucune realite en dehors de l esprit Politzer reproche a Berkeley de nier l existence du monde exterieur a notre esprit et de rendre impossible toute science c est a dire toute connaissance objective du monde exterieur Il affirme qu on n a jamais vu d esprit sans matiere que la matiere n a pas besoin de l esprit pour exister et que nous sommes capables de connaitre le monde ce qui serait impossible si le monde n existait que comme representation dans notre esprit PosteriteMetaphysique allemande L immaterialisme de Berkeley a eu une posterite dans la metaphysique notamment chez Fichte et Bergson Fichte dans la lignee de Kant critique l idealisme de Berkeley et cherche une troisieme voie entre ce dernier et le spinozisme Le commentateur Jean Christophe Goddard ecrit que Fichte opere une sorte de retour a Descartes c est a dire a la tentative de concilier la position du Moi et celle de Dieu contre Berkeley qui reduit toute realite au seul moi et contre Spinoza qui pose l existence de Dieu sans le moi Fichte prend parti pour Descartes car ce dernier par l intermediaire de la preuve ontologique veut sauvegarder a la fois l existence du je pense et l existence de Dieu En effet nous retrouvons dans notre Moi l idee d infini que nous ne pouvons contenir et qui n a pu etre mise dans notre esprit que par Dieu La ou Fichte reprend positivement l apport de l immaterialisme de Berkeley c est dans la deuxieme partie de son ouvrage Fichte s inspire du style litteraire et des idees des Trois dialogues entre Hylas et Philonous En effet la Destination se decoupe ainsi le livre I pose et etudie ce que Kant appelait le pantheisme dogmatique d inspiration spinoziste soit l affirmation unilaterale du caractere absolu de la Nature Le livre II est un dialogue entre Moi et l Esprit qui n est pas sans evoquer le dialogue berkeleysien d Hylas et Philonous Ce livre sert a poser et etudier l idealisme dogmatique c est a dire l immaterialisme interprete par Kant l affirmation du caractere absolu du Moi Enfin le livre III tente de fonder le depassement de l opposition de la Nature et du Moi vers Dieu seul idealisme acceptable selon Fichte C est en ce sens que le philosophe allemand critique et reprend a la fois l immaterialisme de Berkeley Bergsonisme Henri Bergson qui a donne des cours sur l immaterialisme au College de France Henri Bergson enseigna la philosophie immaterialiste de Berkeley au College de France pendant plusieurs annees Il resume ainsi cette philosophie Il suffit de jeter un coup d œil sur l œuvre de Berkeley pour la voir comme d elle meme se resumer en quatre theses fondamentales La premiere qui definit un certain idealisme et a laquelle se rattache la nouvelle theorie de la vision quoique le philosophe ait juge prudent de presenter celle ci comme independante se formulerait ainsi la matiere est un ensemble d idees La seconde consiste a pretendre que les idees abstraites et generales se reduisent a des mots c est du nominalisme La troisieme affirme la realite des esprits et les caracterise par la volonte disons que c est du spiritualisme et du volontarisme La derniere enfin que nous pourrions appeler du theisme pose l existence de Dieu en se fondant principalement sur la consideration de la matiere L association de ces quatre theses selon Bergson forme la singularite de l immaterialisme de Berkeley Chaque these prise a part n a en effet rien d original selon le philosophe francais c est l intuition unique qui part dans ces quatre directions et les tient ensemble qui est originale Dans son essai Matiere et memoire Bergson debat avec cet immaterialisme surtout dans l Avant propos A l instar de Fichte il tente de depasser l opposition entre l idealisme subjectif ou antirealisme attribue a Berkeley negation de l existence de la matiere et un realisme ou materialisme absolu negation de l existence en soi de l esprit Le concept bergsonien d image sera ainsi a mi chemin entre la chose et la representation Bergson reproche donc a Berkeley de ne pas voir le caractere inflexible de l ordre naturel et de le rendre du meme coup inintelligible Reduire la realite a nos representations nier le caractere substantiel du monde c est se priver de le connaitre Pourtant Bergson reproche au realisme un exces dans le sens inverse faire de la matiere une chose qui n aurait rien a voir avec nos representations En ce sens Bergson sait gre a Berkeley de nier les proprietes occultes de la matiere proprietes qui echapperaient integralement a notre perception Bergson credite l immaterialisme de Berkeley d un grand progres dans la philosophie Psychiatrie Le psychiatre Eugene Minkowski trouve des formulations proches de l immaterialisme berkeleyen Il ecrit que la tranche de realite que nous percevons ne contient aucun mystere pour nos sens rien ne s y dissimule derriere ce que nous y percevons tout y est par la nature des choses a notre portee L immaterialisme bouddhisteCette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire L immaterialisme de Berkeley est explicitement rapproche de la philosophie bouddhiste surtout l ecole Yogacara par Jean Marc Vivenza Notes et referencesEmmanuel Kant Critique de la raison pure Paris GF Flammarion 2001 Refutation de l idealisme p 282 Sebastien Charles Materialisme et immaterialisme dans la pensee anglaise du xviiie siecle Berington versus Priestley Lumen Selected Proceedings from the Canadian Society for Eighteenth Century Studies Lumen travaux choisis de la Societe canadienne d etude du dix huitieme siecle vol 32 2013 p 41 55 ISSN 1209 3696 et 1927 8284 DOI 10 7202 1015483ar lire en ligne Informations lexicographiques et etymologiques de Immaterialisme dans le Tresor de la langue francaise informatise sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales George Berkeley Trois dialogues entre Hylas et Philonous Paris GF Flammarion 1998 IIIe dialogue p 231 Laurent Gerbier Trois Dialogues entre Hylas et Philonous sur cerphi ens lyon fr consulte le 1er mai 2017 Guillaume Lejeune Roselyne Degremont Lecons sur la philosophie de George Berkeley sur www actu philosophia com 13 fevrier 2016 consulte le 1er mai 2017 George Berkeley Principes de la connaissance humaine Paris Aubier Montaigne 1944 3 p 209 George Berkeley Trois dialogues entre Hylas et Philonous 1713 Troisieme dialogue Dominique Berlioz Berkeley Un nominalisme realiste Paris Vrin 2000 p 207 Jean Pierre Leyvraz La notion de Dieu chez Berkeley Revue de theologie et de philosophie 112 1980 p 249 250 Jean Pierre Leyvraz La notion de Dieu chez Berkeley p 241 Il est a noter que George Berkeley n a jamais utilise l expression d idealisme subjectif pour designer sa propre philosophie Vladimir Lenine Materialisme et empiriocriticisme Ire partie ch 1 Lire en ligne Georges Politzer Principes elementaires de philosophie Ire partie ch 2 III Lire en ligne Georges Politzer Principes elementaires de philosophie Ire partie ch 3 IV Lire en ligne Dans la partie Refutation de l idealisme de la Critique de la raison pure deja citee Parfois nomme idealisme empirique Jean Christophe Goddard Introduction a de Johann Gottlieb Fichte Paris GF Flammarion 1995 p 13 Hylas litteralement le materiel celui qui affirme que la matiere existe et Philonous celui qui aime l esprit ou l intelligence le porte parole de la philosophie de Berkeley Jean Christophe Goddard Introduction deja citee p 14 Henri Bergson Matiere et memoire Paris GF Flammarion 2012 p 302 note 6 par Denis Forest Henri Bergson La Pensee et le Mouvant Paris PUF 1998 L intuition philosophique p 125 Henri Bergson Matiere et memoire p 49 Henri Bergson Matiere et memoire p 303 note 7 par Denis Forest Eugene Minkowski Le Temps vecu Paris PUF 1995 1933 p 388 Jean Marc Vivenza Tout est conscience Une voie d eveil bouddhiste Paris Albin Michel 2010 appendice V L immaterialisme philosophique Voir aussiBibliographie Sources primaires George Berkeley Principes de la connaissance humaine 1710 George Berkeley Trois dialogues entre Hylas et Philonous 1713 Johann Gottlieb Fichte 1800 David Hume Traite de la nature humaine 1740 Emmanuel Kant Critique de la raison pure 2e edition 1787 Vladimir Lenine Materialisme et empiriocriticisme 1909 Etudes Martin Bellefeuille L immaterialisme de George Berkeley PDF sur depot e uqtr ca 1998 consulte le 9 mai 2017 Henri Bergson Matiere et memoire Paris GF Flammarion 2012 352 p Henri Bergson La Pensee et le Mouvant Paris PUF 1969 294 p Dominique Berlioz Berkeley Un Nominalisme realiste Paris Vrin 2000 224 p Sebastien Charles Berkeley au siecle des Lumieres Immaterialisme et scepticisme au XVIIIe siecle Paris Vrin 2003 368 p Roselyne Degremont Lecons sur la philosophie de George Berkeley Paris Ellipses 2013 305 p Roselyne Degremont La perception De la connaissance humaine Etude des Trois dialogues entre Hylas et Philonous sur www philopsis fr 23 octobre 2007 consulte le 9 mai 2017 Jean Pierre Leyvraz La notion de Dieu chez Berkeley Revue de theologie et de philosophie vol 30 no 112 1980 p 241 251 lire en ligne PDF consulte le 9 mai 2017 Georges Politzer Principes elementaires de philosophie Paris Editions Delga 2009 1936 305 p Jean Marc Vivenza Tout est conscience Une voie d eveil bouddhiste Paris Albin Michel 2010 254 p Litterature Henri Bremond Poesie pure 1926 p 44 Albert Thibaudet Histoire de la litterature francaise 1936 p 162 Articles connexes Chittamatra Dualisme Empirisme Idealisme subjectif Materialisme Nominalisme Phenomenisme Spiritualisme Spiritualisme francais Portail du bouddhisme Portail de la philosophie Portail de la poesie Portail des religions et croyances Portail de la spiritualite

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