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Science

La science (du latin scientia, « connaissance », « savoir ») est dans son sens premier « la somme des connaissances » et plus spécifiquement une entreprise systématique de construction et d'organisation des connaissances sous la forme d'explications et de prédictions testables. Elle peut être donc définie soit comme un ensemble de connaissances, soit comme une méthode.

Partie de | Système de connaissances (d) |
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Pratiqué par | Scientifique, scientist trainee (d) |
Champs | Vision scientifique du monde (d) science de la nature sciences sociales science formelle science expérimentale science interdisciplinaire (d) connaissance scientifique (d) recherche littérature scientifique (en) science prédictive (d) |
Histoire | Histoire des sciences |
Faisant suite à la technique au niveau de son histoire, elle se développe en Occident au travers de travaux à caractère universel basés sur des faits, une argumentation et des méthodes qui varient selon qu'elles tiennent de l'observation, l'expérience, l'hypothèse, d'une logique de déduction ou d'induction, etc. Lorsqu'on divise la science en différents domaines, ou disciplines, on parle alors de sciences au pluriel, comme dans l'opposition entre sciences, technologies, ingénierie et mathématiques et sciences humaines et sociales ou encore celle entre sciences formelles, sciences de la nature et sciences sociales.
La science a pour objet de comprendre et d'expliquer le monde et ses phénomènes au départ de la connaissance, dans le but d'en tirer des prévisions et des applications fonctionnelles. Elle se veut ouverte à la critique tant au niveau des connaissances acquises, des méthodes utilisées pour les acquérir et de l'argumentation utilisée lors de la recherche scientifique ou participative. Dans le cadre de cet exercice de perpétuelle remise en question, elle fait l'objet d'une discipline philosophique spécifique intitulée l'épistémologie. Les connaissances établies par la science sont à la base de nombreux développements techniques dont les incidences sur la société et son histoire sont parfois considérables.
Définition
Le mot science peut se définir de plusieurs manières selon son contexte d'utilisation, alors que dans un sens premier on peut y voir la « somme de connaissances qu'un individu possède ou peut acquérir par l'étude, la réflexion ou l'expérience » Hérité du mot latin scientia (latin scientia, « connaissance ») elle est « ce que l'on sait pour l'avoir appris, ce que l'on tient pour vrai au sens large, l'ensemble de connaissances, d'études d'une valeur universelle, caractérisées par un objet (domaine) et une méthode déterminés, et fondés sur des relations objectives vérifiables [sens restreint] ».
Dans un passage du Banquet, Platon distingue la droite opinion (orthos logos) de la science ou de la connaissance (Épistémé). Synonyme de l’épistémé en Grèce antique, c'est selon les Définitions du pseudo-Platon, une « Conception de l’âme que le discours ne peut ébranler »,,.
Un terme générique de la connaissance
Définition large

Le mot science est un polysème, recouvrant principalement trois sens :
- Savoir, connaissance de certaines choses qui servent à la conduite de la vie ou à celle des affaires ;
- Ensemble des connaissances acquises par l’étude ou la pratique ;
- Hiérarchisation, organisation et synthèse des connaissances au travers de principes généraux (théories, lois, etc.).
Définition stricte
D'après Michel Blay, la science est « la connaissance claire et certaine de quelque chose, fondée soit sur des principes évidents et des démonstrations, soit sur des raisonnements expérimentaux, ou encore sur l'analyse des sociétés et des faits humains ».
Cette définition permet de distinguer les trois types de science :
- les sciences exactes, comprenant les mathématiques et les « sciences mathématisées » comme la physique théorique ;
- les sciences physico-chimiques et expérimentales (sciences de la nature et de la matière, biologie, médecine) ;
- les sciences humaines, qui concernent l'être humain, son histoire, son comportement, la langue, le social, le psychologique, le politique.
Néanmoins, leurs limites sont floues ; en d'autres termes il n'existe pas de catégorisation systématique des types de science, ce qui constitue par ailleurs l'un des questionnements de l'épistémologie. Dominique Pestre explique ainsi que « ce que nous mettons sous le vocable « science » n’est en rien un objet circonscrit et stable dans le temps qu’il s’agirait de simplement décrire ».
Principe de l'acquisition de connaissances scientifiques
L'acquisition de connaissances reconnues comme scientifiques passe par une suite d'étapes. Selon Francis Bacon, la séquence de ces étapes peut être résumée comme suit :
- Observation, expérimentation et vérification ;
- Théorisation ;
- Reproduction et prévision ;
- Résultat.
Pour Charles Sanders Peirce (1839–1914), qui a repris d'Aristote l'opération logique d'abduction, la découverte scientifique procède dans un ordre différent :
- Abduction : création de conjectures et d'hypothèses ;
- Déduction : recherche de ce que seraient les conséquences si les résultats de l'abduction étaient vérifiés ;
- Induction : mise à l'épreuve des faits ; expérimentation.
Les méthodes scientifiques permettent de procéder à des expérimentations rigoureuses, reconnues comme telles par la communauté de scientifiques. Les données recueillies permettent une théorisation, la théorisation permet de faire des prévisions qui doivent ensuite être vérifiées par l'expérimentation et l'observation. Une théorie est rejetée lorsque ces prévisions ne cadrent pas à l'expérimentation. Le chercheur ayant fait ces vérifications doit, pour que la connaissance scientifique progresse, faire connaître ces travaux aux autres scientifiques qui valideront ou non son travail au cours d'une procédure d'évaluation.
Pluralisme des définitions
Le mot « science », dans son sens strict, s'oppose à l'opinion (« doxa » en grec), assertion par nature arbitraire. Néanmoins le rapport entre l'opinion d'une part et la science d'autre part n'est pas aussi systématique ; l'historien des sciences Pierre Duhem pense en effet que la science s'ancre dans le sens commun, qu'elle doit « sauver les apparences ».
Le discours scientifique s'oppose à la superstition et à l'obscurantisme. Cependant, l'opinion peut se transformer en un objet de science, voire en une discipline scientifique à part. La sociologie des sciences analyse notamment cette articulation entre science et opinion. Dans le langage commun, la science s'oppose à la croyance, par extension les sciences sont souvent considérées comme contraires aux religions. Cette considération est toutefois souvent plus nuancée tant par des scientifiques que des religieux,.
L’idée même d’une production de connaissance est problématique : nombre de domaines reconnus comme scientifiques n’ont pas pour objet la production de connaissances, mais celle d’instruments, de machines, de dispositifs techniques. Terry Shinn a ainsi proposé la notion de « recherche technico-instrumentale ». Ses travaux avec Bernward Joerges à propos de l’« instrumentation » ont ainsi permis de mettre en évidence que le critère de « scientificité » n'est pas dévolu à des sciences de la connaissance seules.
Le mot « science » définit aux XXe et XXIe siècles l'institution de la science, c'est-à-dire l'ensemble des communautés scientifiques travaillant à l'amélioration du savoir humain et de la technologie, dans sa dimension internationale, méthodologique, éthique et politique. On parle alors de « la science ».
La notion ne possède néanmoins pas de définition consensuelle. L'épistémologue André Pichot écrit ainsi qu'il est « utopique de vouloir donner une définition a priori de la science ». L'historien des sciences Robert Nadeau explique pour sa part qu'il est « impossible de passer ici en revue l'ensemble des critères de démarcation proposés depuis cent ans par les épistémologues, [et qu'on] ne peut apparemment formuler un critère qui exclut tout ce qu'on veut exclure, et conserve tout ce qu'on veut conserver ». La physicienne et philosophe des sciences Léna Soler, dans son manuel d'épistémologie, commence également par souligner « les limites de l'opération de définition ». Les dictionnaires en proposent certes quelques-unes. Mais, comme le rappelle Léna Soler, ces définitions ne sont pas satisfaisantes. Les notions d'« universalité », d'« objectivité » ou de « méthode scientifique » (surtout lorsque cette dernière est conçue comme étant l'unique notion en vigueur) sont l'objet de trop nombreuses controverses pour qu'elles puissent constituer le socle d'une définition acceptable. Il faut donc tenir compte de ces difficultés pour décrire la science. Et cette description reste possible en tolérant un certain « flou » épistémologique.
Étymologie : de la « connaissance » à la « recherche »
L'étymologie de « science » vient du latin, « scientia » (« connaissance »), lui-même du verbe « scire » (« savoir ») qui désigne à l'origine la faculté mentale propre à la connaissance. Ce sens se retrouve par exemple dans l'expression de François Rabelais : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Il s'agissait ainsi d'une notion philosophique (la connaissance pure, au sens de « savoir »), qui devint ensuite une notion religieuse, sous l'influence du christianisme. La « docte science » concernait alors la connaissance des canons religieux, de l'exégèse et des écritures, paraphrase pour la théologie, première science instituée.
La racine « science » se retrouve dans d'autres termes tels la « conscience » (étymologiquement, « avec la connaissance »), la « prescience » (« la connaissance du futur »), l'« omniscience » (« la connaissance de tout »), par exemple.
Histoire de la science
La science est historiquement liée à la philosophie. Dominique Lecourt écrit ainsi qu'il existe « un lien constitutif [unissant] aux sciences ce mode particulier de penser qu'est la philosophie. C'est bien en effet parce que quelques penseurs en Ionie dès le VIIe siècle av. J.-C. eurent l'idée que l'on pouvait expliquer les phénomènes naturels par des causes naturelles qu'ont été produites les premières connaissances scientifiques ». Dominique Lecourt explique ainsi que les premiers philosophes ont été amenés à faire de la science (sans que les deux soient confondues). La théorie de la connaissance en Science est portée par l'épistémologie.
L'histoire de la Science est nécessaire pour comprendre l'évolution de son contenu, de sa pratique.
La science se compose d'un ensemble de disciplines particulières dont chacune porte sur un domaine particulier du savoir scientifique. Il s'agit par exemple des mathématiques, de la chimie, de la physique, de la biologie, de la mécanique, de l'optique, de la pharmacie, de l'astronomie, de l'archéologie, de l'économie, de la sociologie, etc. Cette catégorisation n'est ni fixe, ni unique, et les disciplines scientifiques peuvent elles-mêmes être découpées en sous-disciplines, également de manière plus ou moins conventionnelle. Chacune de ces disciplines constitue une science particulière.
L'épistémologie a introduit le concept de « science spéciale », c'est la science « porte drapeau » parce qu'elle porte les problématiques liées à un type de Sciences.
Histoire des sciences
L'histoire des sciences est intimement liée à l'histoire des sociétés et des civilisations. D'abord confondue avec l'investigation philosophique, dans l'Antiquité, puis religieuse, du Moyen Âge jusqu'au Siècle des Lumières, la science possède une histoire complexe. L'histoire de la science et des sciences peut se dérouler selon deux axes comportant de nombreux embranchements :
- l'histoire des découvertes scientifiques d'une part ;
- l'histoire de la pensée scientifique d'autre part, formant pour partie l'objet d'étude de l'épistémologie.

Bien que très liées, ces deux histoires ne doivent pas être confondues. Bien plutôt, il s'agit d'une interrogation sur la production et la recherche de savoir. Michel Blay fait même de la notion de « savoir » la véritable clé de voûte d'une histoire des sciences et de la science cohérente :
« Repenser la science classique exige de saisir l'émergence des territoires et des champs du savoir au moment même de leur constitution, pour en retrouver les questionnements fondamentaux. »
De manière générale, l'histoire des sciences n'est ni linéaire, ni réductible aux schémas causaux simplistes. L'épistémologue Thomas Samuel Kuhn parle ainsi, bien plutôt, des « paradigmes de la science » comme des renversements de représentations, tout au long de l'histoire des sciences. Kuhn énumère ainsi un nombre de « révolutions scientifiques ». André Pichot distingue ainsi entre l’histoire des connaissances scientifiques et celle de la pensée scientifique. Une histoire de la science et des sciences distingueraient de même, et également, entre les institutions scientifiques, les conceptions de la science, ou celle des disciplines.
Premières traces : Préhistoire et Antiquité
Préhistoire

La technique précède la science dans les premiers temps de l'humanité. En s'appuyant sur une démarche empirique, l'homme développe ses outils (travail de la pierre puis de l'os, propulseur) et découvre l'usage du feu dès le Paléolithique inférieur. La plupart des préhistoriens s'accordent pour penser que le feu est utilisé depuis 250 000 ans ou 300 000 ans. Les techniques de production de feu relèvent soit de la percussion (silex contre marcassite), soit de la friction de deux morceaux de bois (par sciage, par rainurage, par giration).
Pour de nombreux préhistoriens comme Jean Clottes, l'art pariétal montre que l'homme anatomiquement moderne du Paléolithique supérieur possédait les mêmes facultés cognitives que l'homme actuel.
Ainsi, l'homme préhistorique savait, intuitivement, calculer[réf. nécessaire] ou déduire des comportements de l'observation de son environnement, base du raisonnement scientifique. Certaines « proto-sciences » comme le calcul ou la géométrie en particulier apparaissent sans doute très tôt. L'os d'Ishango, datant de plus de 20 000 ans, a été interprété par certains auteurs comme l'un des premiers bâtons de comptage. L'astronomie permet de constituer une cosmogonie. Les travaux du français André Leroi-Gourhan, spécialiste de la technique, explorent les évolutions à la fois biopsychiques et techniques de l'homme préhistorique. Selon lui, « les techniques s'enlèvent dans un mouvement ascensionnel foudroyant »[pas clair], dès l'acquisition de la station verticale, en somme très tôt dans l'histoire de l'homme.
Mésopotamie
Les premières traces d'activités scientifiques datent des civilisations humaines du néolithique où se développent commerce et urbanisation. Ainsi, pour André Pichot, dans La Naissance de la science, la science naît en Mésopotamie, vers - 3500, principalement dans les villes de Sumer et d'Élam. Les premières interrogations sur la matière, avec les expériences d'alchimie, sont liées aux découvertes des techniques métallurgiques qui caractérisent cette période. La fabrication d'émaux date ainsi de - 2000. Mais l'innovation la plus importante provient de l'invention de l'écriture cunéiforme (en forme de clous), qui, par les pictogrammes, permet la reproduction de textes, la manipulation abstraite de concepts également. La numération est ainsi la première méthode scientifique à voir le jour, sur une base 60 (« gesh » en mésopotamien), permettant de réaliser des calculs de plus en plus complexes, et ce même si elle reposait sur des moyens matériels rudimentaires. L'écriture se perfectionnant (période dite « akadienne »), les sumériens découvrent les fractions ainsi que la numération dite « de position », permettant le calcul de grands nombres. Le système décimal apparaît également, via le pictogramme du zéro initial, ayant la valeur d'une virgule, pour noter les fractions. La civilisation mésopotamienne aboutit ainsi à la constitution des premières sciences telles : la métrologie, très adaptée à la pratique, l'algèbre (découvertes de planches à calculs permettant les opérations de multiplication et de division, ou « tables d'inverses » pour cette dernière ; mais aussi des puissances, racines carrées, cubiques ainsi que les équations du premier degré, à une et deux inconnues), la géométrie (calculs de surfaces, théorèmes), l'astronomie enfin (calculs de mécanique céleste, prévisions des équinoxes, constellations, dénomination des astres). La médecine a un statut particulier ; elle est la première science « pratique », héritée d'un savoir-faire tâtonnant.

Les sciences étaient alors le fait des scribes, qui, note André Pichot, se livraient à de nombreux « jeux numériques » qui permettaient de lister les problèmes. Cependant, les sumériens ne pratiquaient pas la démonstration. Dès le début, les sciences mésopotamiennes sont assimilées à des croyances, comme l'astrologie ou la mystique des nombres, qui deviendront des pseudo-sciences ultérieurement. L'histoire de la science étant très liée à celle des techniques, les premières inventions témoignent de l'apparition d'une pensée scientifique abstraite. La Mésopotamie crée ainsi les premiers instruments de mesure, du temps et de l'espace (comme les gnomon, clepsydre, et polos). Si cette civilisation a joué un rôle majeur, elle n'a pas cependant connu la rationalité puisque celle-ci « n'a pas encore été élevée au rang de principal critère de vérité, ni dans l'organisation de la pensée et de l'action, ni a fortiori, dans l'organisation du monde ».
Égypte pharaonique
L'Égypte antique va développer l'héritage pré-scientifique mésopotamien. Cependant, en raison de son unité culturelle spécifique, la civilisation égyptienne conserve « une certaine continuité dans la tradition [scientifique] » au sein de laquelle les éléments anciens restent très présents. L'écriture des hiéroglyphes permet la représentation plus précise de concepts ; on parle alors d'une écriture idéographique. La numération est décimale mais les Égyptiens ne connaissent pas le zéro. Contrairement à la numération sumérienne, la numération égyptienne évolue vers un système d'écriture des grands nombres (entre 1800 et ) par « numération de juxtaposition ». La géométrie fit principalement un bond en avant. Les Égyptiens bâtissaient des monuments grandioses en ne recourant qu'au système des fractions symbolisé par l'œil d'Horus, dont chaque élément représentait une fraction.

Dès 2600 av. J.-C., les Égyptiens calculaient correctement la surface d'un rectangle et d'un triangle. Il ne reste que peu de documents attestant l'ampleur des mathématiques égyptiennes ; seuls les papyri de Rhind, (datant de 1800 av. J.-C.), de Kahun, de Moscou et du Rouleau de cuir éclairent les innovations de cette civilisation qui sont avant tout celles des problèmes algébriques (de division, de progression arithmétique, géométrique). Les Égyptiens approchent également la valeur du nombre Pi, en élevant au carré les 8/9es du diamètre, découvrant un nombre équivalant à ≈ 3,1605 (au lieu de ≈ 3,1416). Les problèmes de volume (de pyramide, de cylindre à grains) sont résolus aisément. L'astronomie progresse également : le calendrier égyptien compte 365 jours, le temps est mesuré à partir d'une « horloge stellaire » et les étoiles visibles sont dénombrées. En médecine, la chirurgie fait son apparition. Une théorie médicale se met en place, avec l'analyse des symptômes et des traitements et ce dès 2300 av. J.-C. (le Papyrus Ebers est ainsi un véritable traité médical).
Pour André Pichot, la science égyptienne, comme celle de Mésopotamie avant elle, « est encore engagée dans ce qu'on a appelé « la voie des objets », c'est-à-dire que les différentes disciplines sont déjà ébauchées, mais qu'aucune d'entre elles ne possède un esprit réellement scientifique, c'est-à-dire d'organisation rationnelle reconnue en tant que telle ».
Chine de l'Antiquité
Les Chinois découvrent également le théorème de Pythagore (que les Babyloniens connaissaient quinze siècles avant l'ère chrétienne). En astronomie, ils identifient la comète de Halley et comprennent la périodicité des éclipses. Ils inventent par ailleurs la fonte du fer. Durant la période des Royaumes combattants, apparaît l'arbalète. En , est promulgué le calendrier « Taichu », premier véritable calendrier chinois. En mathématiques, les Chinois inventent, vers le IIe siècle av. J.-C., la numération à bâtons. Il s'agit d'une notation positionnelle à base 10 comportant dix-huit symboles, avec un vide pour représenter le zéro, c'est-à-dire la dizaine, centaine, etc. dans ce système de numérotation.

En 132, Zhang Heng invente le premier sismographe pour la mesure des tremblements de terre et est la première personne en Chine à construire un globe céleste rotatif. Il invente aussi l'odomètre. La médecine progresse sous les Han orientaux avec Zhang Zhongjing et Hua Tuo, à qui l'on doit en particulier la première anesthésie générale.
En mathématiques, Sun Zi et Qin Jiushao étudient les systèmes linéaires et les congruences (leurs apports sont généralement considérés comme majeurs). De manière générale, l'influence des sciences chinoises fut considérable, sur l'Inde et sur les pays arabes.
Science en Inde
La civilisation dite de la vallée de l'Indus (−3300 à −1500) est surtout connue en histoire des sciences en raison de l'émergence des mathématiques complexes (ou « ganita »).
La numération décimale de position et les symboles numéraux indiens, qui deviendront les chiffres arabes, vont influencer considérablement l'Occident via les arabes et les chinois. Les grands livres indiens sont ainsi traduits au IXe siècle dans les « maisons du savoir » par des élèves d'Al-Khwârizmî, mathématicien persan dont le nom latinisé est à l'origine du mot algorithme. Les Indiens ont également maîtrisé le zéro, les nombres négatifs, les fonctions trigonométriques ainsi que le calcul différentiel et intégral, les limites et séries. Les « Siddhânta » sont le nom générique donné aux ouvrages scientifiques sanskrits.
On distingue habituellement deux périodes de découvertes abstraites et d'innovations technologiques dans l'Inde de l'Antiquité : les mathématiques de l'époque védique (−1500 à −400) et les mathématiques de l'époque jaïniste (−400 à 200).
« Logos » grec : les prémices philosophiques de la science
Présocratiques
Pour l'épistémologue (en), la méthode scientifique fait son apparition dans la Grèce du VIIe siècle av. J.-C. avec les philosophes dits présocratiques. Appelés « physiologoï » par Aristote parce qu'ils tiennent un discours rationnel sur la nature, les présocratiques s'interrogent sur les phénomènes naturels, qui deviennent les premiers objets de méthode, et leur cherchent des causes naturelles.
Thalès de Milet (v. 625-547 av. J.-C.) et Pythagore (v. 570-480 av. J.-C.) contribuent principalement à la naissance des premières sciences comme les mathématiques, la géométrie (théorème de Pythagore), l'astronomie ou encore la musique. Dans le domaine de la cosmologie, ces premières recherches sont marquées par la volonté d'imputer la constitution du monde (ou « cosmos ») à un principe naturel unique (le feu pour Héraclite par exemple) ou divin (l'« Un » pour Anaximandre). Les pré-socratiques mettent en avant des principes constitutifs des phénomènes, les « archè ».

Les présocratiques initient également une réflexion sur la théorie de la connaissance. Constatant que la raison d'une part et les sens d'autre part conduisent à des conclusions contradictoires, Parménide opte pour la raison et estime qu'elle seule peut mener à la connaissance, alors que nos sens nous trompent. Ceux-ci, par exemple, nous enseignent que le mouvement existe, alors que la raison nous enseigne qu'il n'existe pas. Cet exemple est illustré par les célèbres paradoxes de son disciple Zénon. Si Héraclite est d'un avis opposé concernant le mouvement, il partage l'idée que les sens sont trompeurs. De telles conceptions favorisent la réflexion mathématique. Par contre, elles sont un obstacle au développement des autres sciences et singulièrement des sciences expérimentales. Sur cette question, ce courant de pensée se prolonge, quoique de manière plus nuancée, jusque Platon, pour qui les sens ne révèlent qu'une image imparfaite et déformée des Idées, qui sont la vraie réalité (allégorie de la caverne).
À ces philosophes, s'oppose le courant épicurien. Initié par Démocrite, contemporain de Socrate, il sera développé ultérieurement par Épicure et exposé plus en détail par le Romain Lucrèce dans De rerum natura. Pour eux, les sens nous donnent à connaître la réalité. La théorie de l'atomiste affirme que la matière est formée d'entités dénombrables et insécables, les atomes. Ceux-ci s'assemblent pour former la matière comme les lettres s'assemblent pour former les mots. Tout est constitué d'atomes, y compris les dieux. Ceux-ci ne s'intéressent nullement aux hommes, et il n'y a donc pas lieu de les craindre. On trouve donc dans l'épicurisme la première formulation claire de la séparation entre le savoir et la religion, même si, de manière moins explicite, l'ensemble des présocratiques se caractérise par le refus de laisser les mythes expliquer les phénomènes naturels, comme les éclipses.
Il faudra attendre Aristote pour aplanir l'opposition entre les deux courants de pensée mentionnés plus haut.
La méthode pré-socratique est également fondée dans son discours, s'appuyant sur les éléments de la rhétorique : les démonstrations procèdent par une argumentation logique et par la manipulation de concepts abstraits, bien que génériques.
Platon et la dialectique

Avec Socrate et Platon, qui en rapporte les paroles et les dialogues, la raison : logos, et la connaissance deviennent intimement liés. Le raisonnement abstrait et construit apparaît. Pour Platon, les Formes sont le modèle de tout ce qui est sensible, ce sensible étant un ensemble de combinaisons géométriques d'éléments. Platon ouvre ainsi la voie à la « mathématisation » des phénomènes. Les sciences mettent sur la voie de la philosophie, au sens de « discours sur la sagesse » ; inversement, la philosophie procure aux sciences un fondement assuré. L'utilisation de la dialectique, qui est l'essence même de la science complète alors la philosophie, qui a, elle, la primauté de la connaissance discursive (par le discours), ou « dianoia » en grec. Pour Michel Blay : « La méthode dialectique est la seule qui, rejetant successivement les hypothèses, s'élève jusqu'au principe même pour assurer solidement ses conclusions ». Socrate en expose les principes dans le Théétète. Pour Platon, la recherche de la vérité et de la sagesse (la philosophie) est indissociable de la dialectique scientifique, c'est en effet le sens de l'inscription figurant sur le fronton de l'Académie, à Athènes : « Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre ».
Aristote et la physique
C'est surtout avec Aristote, qui fonde la physique et la zoologie, que la science acquiert une méthode, basée sur la déduction. On lui doit la première formulation du syllogisme et de l'induction. Les notions de « matière », de « forme », de « puissance » et d'« acte » deviennent les premiers concepts de manipulation abstraite. Pour Aristote, la science est subordonnée à la philosophie (c'est une « philosophie seconde » dit-il) et elle a pour objet la recherche des premiers principes et des premières causes, ce que le discours scientifique appellera le causalisme et que la philosophie nomme l'« aristotélisme ». Néanmoins, dans le domaine particulier de l'astronomie, Aristote est à l'origine d'un recul de la pensée par rapport à certains pré-socratiques[réf. nécessaire] quant à la place de la terre dans l'espace. À la suite d'Eudoxe de Cnide, il imagine un système géocentrique et considère que le cosmos est fini. Il sera suivi en cela par ses successeurs en matière d'astronomie, jusqu'à Copernic, à l'exception d'Aristarque, qui proposera un système héliocentrique. Il détermine par ailleurs que le vivant est ordonné selon une chaîne hiérarchisée mais sa théorie est avant tout fixiste. Il pose l'existence des premiers principes indémontrables, ancêtres des conjectures mathématiques et logiques. Il décompose les propositions en nom et verbe, base de la science linguistique.
Période alexandrine et Alexandrie à l'époque romaine


La période dite « alexandrine » (de -323 à -30) et son prolongement à l'époque romaine sont marqués par des progrès significatifs en astronomie et en mathématiques ainsi que par quelques avancées en physique. La ville égyptienne d'Alexandrie en est le centre intellectuel et les savants d'alors y sont grecs.
Euclide (-325 à -265) est l'auteur des Éléments, qui sont considérés comme l'un des textes fondateurs des mathématiques modernes. Ces postulats, comme celui nommé le « postulat d'Euclide » (voir Axiome des parallèles), que l'on exprime de nos jours en affirmant que « par un point pris hors d'une droite il passe une et une seule parallèle à cette droite » sont à la base de la géométrie systématisée.
Les travaux d'Archimède (-292 à -212) sur sa poussée correspond à la première loi physique connue alors que ceux d'Ératosthène (-276 à -194) sur la circonférence de la terre ou ceux d'Aristarque de Samos (-310 à -240) sur les distances terre-lune et terre-soleil témoignent d'une grande ingéniosité. Apollonius de Perga modélise les mouvements des planètes à l'aide d'orbites excentriques.
Hipparque de Nicée (-194 à -120) perfectionne les instruments d’observation comme le dioptre, le gnomon et l'astrolabe. En algèbre et géométrie, il divise le cercle en 360°, et crée même le premier globe céleste (ou orbe). Hipparque rédige également un traité en 12 livres sur le calcul des cordes (nommé aujourd'hui la trigonométrie). En astronomie, il propose une « théorie des épicycles » qui permettra à son tour l'établissement de tables astronomiques très précises. L'ensemble se révélera largement fonctionnel, permettant par exemple de calculer pour la première fois des éclipses lunaires et solaires. La machine d'Anticythère, un calculateur à engrenages, capable de calculer la date et l'heure des éclipses, est un des rares témoignages de la sophistication des connaissances grecques tant en astronomie et mathématiques qu'en mécanique et travail des métaux.
Ptolémée d’Alexandrie (85 apr. J.-C. à 165) prolonge les travaux d'Hipparque et d'Aristote sur les orbites planétaires et aboutit à un système géocentrique du système solaire, qui fut accepté dans les mondes occidental et arabe pendant plus de mille trois cents ans, jusqu'au modèle de Nicolas Copernic. Ptolémée fut l’auteur de plusieurs traités scientifiques, dont deux ont exercé par la suite une très grande influence sur les sciences islamique et européenne. L’un est le traité d’astronomie, qui est aujourd’hui connu sous le nom de l’Almageste ; l’autre est la Géographie, qui est une discussion approfondie sur les connaissances géographiques du monde gréco-romain.
Ingénierie et technologie romaines
La technologie romaine est un des aspects les plus importants de la civilisation romaine. Cette technologie, en partie liée à la technique de la voûte, probablement empruntée aux Étrusques, a été certainement la plus avancée de l'Antiquité. Elle permit la domestication de l'environnement, notamment par les routes et aqueducs. Cependant, le lien entre prospérité économique de l'Empire romain et niveau technologique est discuté par les spécialistes : certains, comme Emilio Gabba, historien italien, spécialiste de l'histoire économique et sociale de la République romaine, considèrent que les dépenses militaires ont freiné le progrès scientifique et technique, pourtant riche. Pour J. Kolendo, le progrès technique romain serait lié à une crise de la main-d'œuvre, due à la rupture dans la « fourniture » d'esclaves non qualifiés, sous l'empereur Auguste. Les romains aurait ainsi été capables de développer des techniques alternatives. Pour L. Cracco Ruggini, la technologie traduit la volonté de prestige des couches dominantes.
Cependant, la philosophie, la médecine et les mathématiques sont d'origine grecque, ainsi que certaines techniques agricoles. La période pendant laquelle la technologie romaine est la plus foisonnante est le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle av. J.-C., et surtout à l'époque d'Auguste. La technologie romaine a atteint son apogée au Ier siècle avec le ciment, la plomberie, les grues, machines, dômes, arches. Pour l'agriculture, les Romains développent le moulin à eau. Néanmoins, les savants romains furent peu nombreux et le discours scientifique abstrait progressa peu pendant la Rome antique : « les Romains, en faisant prévaloir les « humanités », la réflexion sur l'homme et l'expression écrite et orale, ont sans doute occulté pour l'avenir des « realita » scientifiques et techniques », mis à part quelques grands penseurs, comme Vitruve ou Apollodore de Damas, souvent d'origine étrangère d'ailleurs. Les Romains apportèrent surtout le système de numération romain pour les unités de mesure romaines en utilisant l'abaque romain, ce qui permet d'homogénéiser le comptage des poids et des distances.
Science au Moyen Âge
Bien que cette période s'apparente généralement à l'histoire européenne, les avancées technologiques et les évolutions de la pensée scientifique du monde oriental (civilisation arabo-musulmane) et, en premier lieu, celles de l'empire byzantin, qui hérite du savoir latin, et où puisera le monde arabo-musulman, enfin celles de la Chine sont décisives dans la constitution de la « science moderne », internationale, institutionnelle et se fondant sur une méthodologie. La période du Moyen Âge s'étend ainsi de 512 à 1492 ; elle connaît le développement sans précédent des techniques et des disciplines, en dépit d'une image obscurantiste, propagée par les manuels scolaires.
En Europe
Les byzantins maîtrisaient l'architecture urbaine et l'admission d'eau ; ils perfectionnèrent également les horloges à eau et les grandes norias pour l'irrigation ; technologies hydrauliques dont la civilisation arabe a hérité et qu'elle a transmis à son tour. L'hygiène et la médecine firent également des progrès. Les Universités byzantines ainsi que les bibliothèques compilèrent de nombreux traités et ouvrages d'étude sur la philosophie et le savoir scientifique de l'époque.
L'Europe occidentale, après une période de repli durant le Haut Moyen Âge, retrouve un élan culturel et technique qui culmine au XIIe siècle. Néanmoins, du VIIIe au Xe siècle la période dite, en France, de la Renaissance carolingienne permit, principalement par la scolarisation, le renouveau de la pensée scientifique. La scolastique, au XIe siècle préconise un système cohérent de pensée proche de ce que sera l'empirisme. La philosophie naturelle se donne comme objectif la description de la nature, perçue comme un système cohérent de phénomènes (ou pragmata), mus par des « lois ». Le bas Moyen Âge voit la logique faire son apparition — avec l'académie de Port-Royal des Champs — et diverses méthodes scientifiques se développer ainsi qu'un effort pour élaborer des modèles mathématiques ou médicaux qui jouera « un rôle majeur dans l'évolution des différentes conceptions du statut des sciences ». D'autre part, le monde médiéval occidental voit apparaître une « laïcisation du savoir », concomitant à l'« autonomisation des sciences ».
Dans le monde arabo-musulman
Le monde arabo-musulman est à son apogée intellectuel du VIIIe au XIVe siècle ce qui permet le développement d'une culture scientifique spécifique, d'abord à Damas sous les derniers Omeyyades, puis à Bagdad sous les premiers Abbassides. La science arabo-musulmane est fondée sur la traduction et la lecture critique des ouvrages de l'Antiquité. L'étendue du savoir arabo-musulman est étroitement liée aux guerres de conquête de l'Islam qui permettent aux Arabes d'entrer en contact avec les civilisations indienne et chinoise. Le papier, emprunté aux Chinois remplace rapidement le parchemin dans le monde musulman. Le Calife Hâroun ar-Rachîd, féru d'astronomie, crée en 829 à Bagdad le premier observatoire permanent, permettant à ses astronomes de réaliser leurs propres études du mouvement des astres. Abu Raihan al-Biruni, reprenant les écrits d'Ératosthène d'Alexandrie (IIIe siècle av. J.-C.), calcule le diamètre de la Terre et affirme que la Terre tournerait sur elle-même, bien avant Galilée. En 832 sont fondées les Maisons de la sagesse (Baït al-hikma), lieux de partage et de diffusion du savoir.
En médecine, Avicenne (980-1037) rédige une monumentale encyclopédie, le Qanûn. Ibn Nafis décrit la circulation sanguine pulmonaire, et al-Razi recommande l'usage de l'alcool en médecine. Au XIe siècle, Abu-l-Qasim az-Zahrawi (appelé Abulcassis en Occident) écrit un ouvrage de référence pour l'époque, sur la chirurgie.
En mathématiques l'héritage antique est sauvegardé et approfondi permettant la naissance de l'algèbre. L'utilisation de la numération indienne rend possible des avancées en analyse combinatoire et en trigonométrie.
Enfin, la théologie motazilite se développe sur la logique et le rationalisme, inspirés de la philosophie grecque et de la raison (logos), qu'elle cherche à rendre compatible avec les doctrines islamiques.
Sciences en Chine médiévale
La Chine de l'Antiquité a surtout contribué à l'innovation technique, avec les quatre inventions principales qui sont : le papier (daté du IIe siècle av. J.-C.), l'imprimerie à caractères mobiles (au IXe siècle), la poudre (la première trace écrite attestée semble être le Wujing Zongyao qui daterait des alentours de 1044) et la boussole, utilisée dès le XIe siècle, dans la géomancie. Le scientifique chinois Shen Kuo (1031-1095) de la Dynastie Song décrit la boussole magnétique comme instrument de navigation.

Pour l'historien Joseph Needham, dans Science et civilisation en Chine, vaste étude de dix-sept volumes, la société chinoise a su mettre en place une science innovante, dès ses débuts. Needham en vient même à relativiser la conception selon laquelle la science doit tout à l'Occident. Pour lui, la Chine était même animée d'une ambition de collecter de manière désintéressée le savoir, avant même les universités occidentales.
Les traités de mathématiques et de démonstration abondent comme Les Neuf Chapitres (qui présentent près de 246 problèmes) transmis par Liu Hui (IIIe siècle) et par Li Chunfeng (VIIe siècle) ou encore les Reflets des mesures du cercles sur la mer de Li Ye datant de 1248 étudiés par Karine Chemla et qui abordent les notions arithmétiques des fractions, d'extraction de racines carrée et cubique, le calcul de l'aire du cercle et du volume de la pyramide entre autres. Karine Chelma a ainsi démontré que l'opinion répandue selon laquelle la démonstration mathématique serait d'origine grecque était partiellement fausse, les Chinois s'étant posé les mêmes problèmes à leur époque ; elle dira ainsi : on ne peut rester occidentalo-centré, l'histoire des sciences exige une mise en perspective internationale des savoirs.
Inde des mathématiques médiévales
Les mathématiques indiennes sont particulièrement abstraites et ne sont pas orientées vers la pratique, au contraire de celles des Égyptiens par exemple. C'est avec Brahmagupta (598 - 668) et son ouvrage célèbre, le Brahmasphutasiddhanta, particulièrement complexe et novateur, que les différentes facettes du zéro, chiffre et nombre, sont parfaitement comprises et que la construction du système de numération décimal de position est parachevée. L'ouvrage explore également ce que les mathématiciens européens du XVIIe siècle ont nommé la « méthode chakravala », qui est un algorithme pour résoudre les équations diophantiennes. Les nombres négatifs sont également introduits, ainsi que les racines carrées. La période s'achève avec le mathématicien Bhaskara II (1114-1185) qui écrivit plusieurs traités importants. À l'instar de Nasir al-Din al-Tusi (1201-1274) il développe en effet la dérivation[réf. nécessaire]. On y trouve des équations polynomiales, des formules de trigonométrie, dont les formules d'addition. Bhaskara est ainsi l'un des pères de l'analyse puisqu'il introduit plusieurs éléments relevant du calcul différentiel : le nombre dérivé, la différentiation et l'application aux extrema, et même une première forme du théorème de Rolle[réf. nécessaire].

Mais c'est surtout avec Âryabhata (476-550), dont le traité d’astronomie (nommé l’Aryabatîya) écrit en vers aux alentours de 499, que les mathématiques indiennes se révèlent. Il s'agit d'un court traité d'astronomie présentant 66 théorèmes d'arithmétique, d'algèbre, ou de trigonométrie plane et sphérique. Aryabhata invente par ailleurs un système de représentation des nombres fondé sur les signes consonantiques de l'alphasyllabaire sanskrit.
Ces percées seront reprises et amplifiées par les mathématiciens et astronomes de l'école du Kerala, parmi lesquels : Madhava de Sangamagrama, Nilakantha Somayaji, Parameswara, Jyeshtadeva, ou Achyuta Panikkar, pendant la période médiévale du Ve siècle au XVe siècle. Ainsi, le Yuktibhasa ou Ganita Yuktibhasa est un traité de mathématiques et d'astronomie, écrit par l'astronome indien Jyesthadeva, membre de l'école mathématique du Kerala en 1530. Jyesthadeva a ainsi devancé de trois siècles la découverte du calcul infinitésimal par les occidentaux.
Fondements de la science moderne en Europe
Science institutionnalisée
C'est au tournant du XIIe siècle, et notamment avec la création des premières universités de Paris (1170) et Oxford (1220) que la science en Europe s'institutionnalisa, tout en conservant une affiliation intellectuelle avec la sphère religieuse. La traduction et la redécouverte des textes antiques grecs, et en premier lieu les Éléments d'Euclide ainsi que les textes d'Aristote, grâce à la civilisation arabo-musulmane, firent de cette période une renaissance des disciplines scientifiques, classées dans le quadrivium (parmi les Arts Libéraux). Les Européens découvrirent ainsi l'avancée des Arabes, notamment les traités mathématiques : Algèbre d'Al-Khwarizmi, Optique d'Ibn al-Haytham ainsi que la somme médicale d'Avicenne. En s'institutionnalisant, la science devint plus ouverte et plus fondamentale, même si elle restait assujettie aux dogmes religieux et qu'elle n'était qu'une branche encore de la philosophie et de l'astrologie. Aux côtés de Roger Bacon, la période fut marquée par quatre autres personnalités qui jetèrent, en Europe chrétienne, les fondements de la science moderne :
- Roger Bacon (1214-1294) est philosophe et moine anglais. Il jeta les bases de la méthode expérimentale. Roger Bacon admet trois voies de connaissance : l'autorité, le raisonnement et l'expérience. Il rejette donc l'autorité de l'évidence, qui s'appuie sur des raisons extérieures et promeut « L'argument [qui] conclut et nous fait concéder la conclusion, mais il ne certifie pas et il n'éloigne pas le doute au point que l'âme se repose dans l'intuition de la vérité, car cela n'est possible que s'il la trouve par la voie de l'expérience ». Les œuvres de Bacon ont pour but l'intuition de la vérité, c'est-à-dire la certitude scientifique, et cette vérité à atteindre est pour lui le salut. La science procédant de l'âme est donc indispensable.
- Robert Grosseteste (env. 1168-1253) étudia Aristote et posa les prémices des sciences expérimentales, en explicitant le schéma : observations, déductions de la cause et des principes, formation d'hypothèse(s), nouvelles observations réfutant ou vérifiant les hypothèses enfin. Il développa les techniques d'optique et en fit même la science physique fondamentale (il étudia le comportement des rayons lumineux et formule même la première description de principe du miroir réfléchissant, principe qui permettra l'invention du télescope).

- Le religieux dominicain Albert le Grand (1193-1280) fut considéré par certains contemporains comme un alchimiste et magicien, néanmoins ses études biologiques permirent de jeter les fondations des disciplines des sciences de la vie. Il mena ainsi l'étude du développement du poulet en observant le contenu d'œufs pondus dans le temps et commenta le premier le phénomène de la nutrition du fœtus. Il établit également une classification systématique des végétaux, ancêtre de la taxonomie. Il décrit également les premières expériences de chimie.
L'Europe sortait ainsi d'une léthargie intellectuelle. L'Église, avait interdit jusqu'en 1234 les ouvrages d'Aristote, accusé de paganisme[réf. nécessaire]. Ce n'est qu'avec Saint Thomas d'Aquin que la doctrine aristotélicienne fut acceptée par les papes.
Saint Thomas d'Aquin, théologien, permit de redécouvrir, par le monde arabe, les textes d'Aristote et des autres philosophes grecs, qu'il étudia à Naples, à l'université dominicaine. Cependant, il est surtout connu pour son principe dit de l'autonomie respective de la raison et de la foi. Saint Thomas d'Aquin fut en effet le premier théologien à distinguer, dans sa Somme théologique (1266-1273) la raison (faculté naturelle de penser, propre à l'homme) et la foi (adhésion au dogme de la Révélation). Celle-ci est indémontrable, alors que la science est explicable par l'étude des phénomènes et des causes. L'une et l'autre enfin ne peuvent s'éclairer mutuellement.
Guillaume d'Occam (v. 1285- v. 1349) permit une avancée sur le plan de la méthode. En énonçant son principe de parcimonie, appelé aussi rasoir d'Occam, il procure à la science un cadre épistémologique fondé sur l'économie des arguments. Empiriste avant l'heure, Occam postule que : « Entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem », littéralement « Les entités ne doivent pas être multipliées par delà ce qui est nécessaire ». Il explique par là qu'il est inutile d'avancer sans preuves et de forger des concepts illusoires permettant de justifier n'importe quoi.
Renaissance et la « science classique »

La Renaissance est une période qui se situe en Europe à la fin du Moyen Âge et au début des Temps modernes. Dans le courant du XVe siècle et au XVIe siècle, cette période permit à l'Europe de se lancer dans des expéditions maritimes d'envergure mondiale, connues sous le nom de grandes découvertes ; de nombreuses innovations furent popularisées, comme la boussole ou le sextant ; la cartographie se développa, ainsi que la médecine, grâce notamment au courant de l'humanisme. Selon l'historien anglais John Hale, ce fut à cette époque que le mot Europe entra dans le langage courant et fut doté d'un cadre de référence solidement appuyé sur des cartes et d'un ensemble d'images affirmant son identité visuelle et culturelle. La science comme discipline de la connaissance acquit ainsi son autonomie et ses premiers grands systèmes théoriques à tel point que Michel Blay parle du « chantier de la science classique ». Cette période est abondante en descriptions, inventions, applications et en représentations du monde, qu'il importe de décomposer afin de rendre une image fidèle de cette phase historique :
Naissance de la méthode scientifique : Francis Bacon

Francis Bacon (1561-1626) est le père de l'empirisme. Il pose le premier les fondements de la science et de ses méthodes. Dans son étude des faux raisonnements, sa meilleure contribution a été dans la doctrine des idoles. D'ailleurs, il écrit dans le Novum Organum (ou « nouvelle logique » par opposition à celle d’Aristote) que la connaissance nous vient sous forme d'objets de la nature, mais que l'on impose nos propres interprétations sur ces objets.
D'après Bacon, nos théories scientifiques sont construites en fonction de la façon dont nous voyons les objets ; l'être humain est donc biaisé dans sa déclaration d'hypothèses[pas clair]. Pour Bacon, « la science véritable est la science des causes ». S’opposant à la logique aristotélicienne qui établit un lien entre les principes généraux et les faits particuliers, il abandonne la pensée déductive, qui procède à partir des principes admis par l’autorité des Anciens, au profit de l’« interprétation de la nature », où l’expérience enrichit réellement le savoir. En somme, Bacon préconise un raisonnement et une méthode fondés sur le raisonnement expérimental :
« L'empirique, semblable à la fourmi, se contente d'amasser et de consommer ensuite ses provisions. Le dogmatique, telle l'araignée ourdit des toiles dont la matière est extraite de sa propre substance. L'abeille garde le milieu ; elle tire la matière première des fleurs des champs, puis, par un art qui lui est propre, elle la travaille et la digère. […] Notre plus grande ressource, celle dont nous devons tout espérer, c'est l'étroite alliance de ses deux facultés : l'expérimentale et la rationnelle, union qui n'a point encore été formée. »
Pour Bacon, comme plus tard pour les scientifiques, la science améliore la condition humaine. Il expose ainsi une utopie scientifique, dans la Nouvelle Atlantide (1627), qui repose sur une société dirigée par « un collège universel » composé de savants et de praticiens.
De l'« imago mundi » à l'astronomie

Directement permise par les mathématiques de la Renaissance, l'astronomie s'émancipe de la mécanique aristotélicienne, retravaillée par Hipparque et Ptolémée. La théologie médiévale se fonde quant à elle, d'une part sur le modèle d'Aristote, d'autre part sur le dogme de la création biblique du monde. C'est surtout Nicolas Copernic, avec son ouvrage De revolutionibus (1543) qui met fin au modèle aristotélicien de l'immuabilité de la Terre. Sa doctrine a permis l'instauration de l'héliocentrisme : « avec Copernic, et avec lui seul, s'amorce un bouleversement dont sortiront l'astronomie et la physique modernes » explique Jean-Pierre Verdet, Docteur ès sciences. Repris et développé par Georg Joachim Rheticus, l'héliocentrisme sera confirmé par des observations, en particulier celles des phases de Vénus et de Jupiter par Galilée (1564-1642), qui met par ailleurs au point une des premières lunettes astronomiques, qu'il nomme « télescope ». Dans cette période, et avant que Galilée n'intervienne, la théorie de Copernic reste confinée à quelques spécialistes, de sorte qu'elle ne rencontre que des oppositions ponctuelles de la part des théologiens, les astronomes restant le plus souvent favorables à la thèse géocentrique. Néanmoins, en 1616, le Saint-Office publie un décret condamnant le système de Copernic et mettant son ouvrage à l'index. En dépit de cette interdiction, « Galilée adoptera donc la cosmologie de Copernic et construira une nouvelle physique avec le succès et les conséquences que l'on sait », c'est-à-dire qu'il permettra la diffusion des thèses héliocentriques. Kepler dégagera les lois empiriques des mouvements célestes alors que Huygens décrira la force centrifuge. Newton unifiera ces approches en découvrant la gravitation universelle.

Le danois Tycho Brahe observera de nombreux phénomènes astronomiques comme une nova et fondera le premier observatoire astronomique, « Uraniborg ». Il y fit l'observation d'une comète en 1577. Johannes Kepler, l'élève de Brahe qu'il rencontre en 1600, va, quant à lui, amorcer les premiers calculs à des fins astronomiques, en prévoyant précisément un lever de Terre sur la Lune[Quoi ?] et en énonçant ses « trois lois » publiées en 1609 et 16l9. Avec Huygens la géométrie devient la partie centrale de la science astronomique, faisant écho aux mots de Galilée se paraphrasant par l'expression : « le livre du monde est écrit en mathématique ».
Avec tous ces astronomes, et en l'espace d'un siècle et demi (jusqu'aux Principia de Newton en 1687), la représentation de l'univers passe d'un « monde clos à un monde infini » selon l'expression d'Alexandre Koyré.
De l'alchimie à la chimie
Art ésotérique depuis l'Antiquité, l'alchimie est l'ancêtre de la physique au sens d'observation de la matière. Selon Serge Hutin, docteur ès Lettres spécialiste de l'alchimie, les « rêveries des occultistes » bloquèrent néanmoins le progrès scientifique, surtout au XVIe siècle et au XVIIe siècle. Il retient néanmoins que ces mirages qui nourrirent l'allégorie alchimique ont considérablement influencé la pensée scientifique. L'expérimentation doit ainsi beaucoup aux laboratoires des alchimistes, qui découvrirent de nombreux corps que répertoriés plus tard par la chimie : l'antimoine, l'acide sulfurique ou le phosphore par exemple. Les instruments des alchimistes furent ceux des chimistes modernes, l'alambic par exemple. Selon Serge Hutin, c'est surtout sur la médecine que l'alchimie eut une influence notable, par l'apport de médications minérales et par l'élargissement de la pharmacopée.
En dépit de ces faits historiques, le passage de l'alchimie à la chimie demeure complexe. Pour le chimiste Jean-Baptiste Dumas : « La chimie pratique a pris naissance dans les ateliers du forgeron, du potier, du verrier et dans la boutique du parfumeur ». « L'alchimie n'a donc pas joué le rôle unique dans la formation de la chimie ; il n'en reste pas moins que ce rôle a été capital ». Pour la conscience populaire, ce sont les premiers chimistes modernes — comme Antoine Laurent de Lavoisier surtout, au XVIIIe siècle, qui pèse et mesure les éléments chimiques — qui consomment le divorce entre chimie et alchimie. De nombreux philosophes et savants sont ainsi soit à l'origine des alchimistes (Roger Bacon ou Paracelse), soit s'y intéressent, tels Francis Bacon et même, plus tard Isaac Newton. Or, « c'est une erreur de confondre l'alchimie avec la chimie. La chimie moderne est une science qui s'occupe uniquement des formes extérieures dans lesquelles l'élément de la matière se manifeste [alors que] […] L'alchimie ne mélange ou ne compose rien » selon F. Hartmann, pour qui elle est davantage comparable à la botanique. En somme, bien que les deux disciplines soient liées, par l'histoire et leurs acteurs, la différence réside dans la représentation de la matière : combinaisons chimiques pour la chimie, manifestations du monde inanimé comme phénomènes biologiques pour l'alchimie. Pour Bernard Vidal, l'alchimie a surtout « permis d'amasser une connaissance manipulatoire, pratique, de l'objet chimique (…) L'alchimiste a ainsi commencé à débroussailler le champ d'expériences qui sera nécessaire aux chimistes des siècles futurs ».
La chimie naît ainsi comme discipline scientifique avec Andreas Libavius (1550-1616) qui publie le premier recueil de chimie, en lien avec la médecine et la pharmacie (il classifie les composés chimiques et donne les méthodes pour les préparer) alors que plus tard Nicolas Lémery (1645-1715) publiera le premier traité de chimie faisant autorité avec son Cours de chimie, contenant la manière de faire les opérations qui sont en usage dans la médecine, par une méthode facile, avec des raisonnements sur chaque opération, pour l’instruction de ceux qui veulent s’appliquer à cette science en 1675. Johann Rudolph Glauber (1604-1668) ou Robert Boyle apportent quant à eux de considérables expérimentations portant sur les éléments chimiques.
Émergence de la physiologie moderne
Les découvertes médicales et les progrès effectués dans la connaissance de l’anatomie, en particulier après la première traduction de nombreuses œuvres antiques d’Hippocrate et de Galien aux XVe siècle et XVIe siècle permettent des avancées en matière d'hygiène et de lutte contre la mortalité. André Vésale jette ainsi les bases de l'anatomie moderne alors que le fonctionnement de la circulation sanguine est découverte par Michel Servet et les premières ligatures des artères sont réalisées par Ambroise Paré.
Diffusion du savoir
Le domaine des techniques progresse considérablement grâce à l’invention de l’imprimerie par Johannes Gutenberg au XVe siècle, invention qui bouleverse la transmission du savoir.
Le nombre de livres publiés devient ainsi exponentiel, la scolarisation de masse est possible, par ailleurs les savants peuvent débattre par l'intermédiaire des comptes-rendus de leurs expérimentations. La science devient ainsi une communauté de savants. Les académies des sciences surgissent, à Londres, Paris, Saint-Pétersbourg et Berlin.
Les journaux et périodiques prolifèrent, tels le Journal des sçavans, Acta Eruditorum, Mémoires de Trevoux, etc. mais les domaines du savoir y sont encore mêlés et ne constituent pas encore totalement des disciplines. La science, bien que s'institutionnalisant, fait encore partie du champ de l'investigation philosophique. Michel Blay dit ainsi : « il est très surprenant et finalement très anachronique de séparer, pour la période classique, l'histoire des sciences de l'histoire de la philosophie, et aussi de ce que l'on appelle l'histoire littéraire ».

Finalement la Renaissance permet, pour les disciplines scientifiques de la matière, la création de disciplines et d'épistémologies distinctes mais réunies par la scientificité, elle-même permise par les mathématiques, car, selon l'expression de Pascal Brioist : « la mathématisation d’une pratique conduit à lui donner le titre spécifique de science ». Michel Blay voit ainsi dans les débats autour de concepts clés, comme ceux d'absolu ou de mouvement, de temps et d'espace, les éléments d'une science classique.
Les « Lumières » et les grands systèmes scientifiques
Au XVIIe siècle, la « révolution scientifique » est permise par la mathématisation de la science. Les universités occidentales avaient commencé à apparaître au XIe siècle, mais ce n'est qu'au cours du XVIIe siècle qu'apparaissent les autres institutions scientifiques, notamment l'Accademia dei Lincei, fondée en 1603 (ancêtre de l'Académie pontificale des sciences), les académies des sciences, les sociétés savantes. Les sciences naturelles et la médecine surtout se développèrent durant cette période.
L'Encyclopédie
Un second changement important dans le mouvement des Lumières par rapport au siècle précédent trouve son origine en France, avec les encyclopédistes. Ce mouvement intellectuel défend l’idée qu’il existe une architecture scientifique et morale du savoir. Le philosophe Denis Diderot et le mathématicien Jean Le Rond d'Alembert publient en 1751 l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers qui permet de faire le point sur l'état du savoir de l'époque. L'Encyclopédie devient ainsi un hymne au progrès scientifique.

Avec l'Encyclopédie naît également la conception classique que la science doit son apparition à la découverte de la méthode expérimentale. d'Alembert explique ainsi, dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie (1759) que :
« Ce n'est point par des hypothèses vagues et arbitraires que nous pouvons espérer de connaître la nature, c'est (…) par l'art de réduire autant qu'il sera possible, un grand nombre de phénomènes à un seul qui puisse en être regardé comme le principe (…). Cette réduction constitue le véritable esprit systématique, qu'il faut bien se garder de prendre pour l'esprit de système »
Rationalisme et science moderne
La période dite des Lumières initie la montée du courant rationaliste, provenant de René Descartes puis des philosophes anglais, comme Thomas Hobbes et David Hume, qui adoptent une démarche empirique, mettant l’accent sur les sens et l’expérience dans l’acquisition des connaissances, au détriment de la raison pure. Des penseurs, également scientifiques (comme Gottfried Wilhelm Leibniz, qui développe les mathématiques et le calcul infinitésimal, ou Emmanuel Kant, le baron d'Holbach, dans Système de la nature, dans lequel il soutient l’athéisme contre toute conception religieuse ou déiste, le matérialisme et le fatalisme c'est-à-dire le déterminisme scientifique, ou encore Pierre Bayle avec ses Pensées diverses sur la comète) font de la Raison (avec une majuscule) un culte au progrès et au développement social. Les découvertes d'Isaac Newton, sa capacité à confronter et à assembler les preuves axiomatiques et les observations physiques en un système cohérent donnent le ton de tout ce qui suit son exemplaire Philosophiae Naturalis Principia Mathematica. En énonçant en effet la théorie de la gravitation universelle, Newton inaugure l'idée d'une science comme discours tendant à expliquer le monde, considéré comme rationnel car ordonné par des lois reproductibles.
L'avènement du sujet pensant, en tant qu'individu qui peut décider par son raisonnement propre et non plus sous le seul joug des us et coutumes, avec John Locke, permet la naissance des sciences humaines, comme l'économie, la démographie, la géographie ou encore la psychologie.
Naissance des grandes disciplines scientifiques

La majorité des disciplines majeures de la science se consolident, dans leurs épistémologies et leurs méthodes, au XVIIIe siècle. La botanique apparaît avec Carl von Linné qui publie en 1753 Species plantarum, point du départ du système du binôme linnéen et de la nomenclature botanique. La chimie naît par ailleurs avec Antoine Laurent de Lavoisier, qui énonce en 1778 la loi de conservation de la matière, identifie et baptise l'oxygène. Les sciences de la terre font aussi leur apparition. Comme discipline, la médecine progresse également avec la constitution des examens cliniques et les premières classification des maladies par William Cullen et François Boissier de Sauvages de Lacroix.
XIXe siècle
La biologie connaît au XIXe siècle de profonds bouleversements avec la naissance de la génétique, à la suite des travaux de Gregor Mendel, le développement de la physiologie, l'abandon du vitalisme à la suite de la synthèse de l'urée qui démontre que les composés organiques obéissent aux mêmes lois physico-chimiques que les composés inorganiques. L'opposition entre science et religion se renforce avec la parution de L'Origine des espèces en 1859 de Charles Darwin. Les sciences humaines naissent, la sociologie avec Auguste Comte, la psychologie avec Charcot et Wilhelm Maximilian Wundt.
Claude Bernard et la méthode expérimentale

Claude Bernard (1813-1878) est un médecin et physiologiste, connu pour l'étude du syndrome de Claude Bernard-Horner. Il est considéré comme le fondateur de la médecine expérimentale,. Il rédige la première méthode expérimentale, considérée comme le modèle à suivre de la pratique scientifique. Il énonce ainsi les axiomes de la méthode médicale dans Introduction à l'étude de la médecine expérimentale (1865) et en premier lieu l'idée que l'observation doit réfuter ou valider la théorie :
« La théorie est l’hypothèse vérifiée après qu’elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique. Une théorie, pour rester bonne, doit toujours se modifier avec le progrès de la science et demeurer constamment soumise à la vérification et la critique des faits nouveaux qui apparaissent. Si l’on considérait une théorie comme parfaite, et si on cessait de la vérifier par l’expérience scientifique, elle deviendrait une doctrine »
Révolution industrielle

Les Première et Seconde Révolutions Industrielles sont marquées par de profonds bouleversements économiques et sociaux, permis par les innovations et découvertes scientifiques et techniques. La vapeur, puis l'électricité comptent parmi ces progrès notables qui ont permis l'amélioration des transports et de la production. Les instruments scientifiques sont plus nombreux et plus sûrs, tels le microscope (à l'aide duquel Louis Pasteur découvre les microbes) ou le télescope se perfectionnent. La physique acquiert ses principales lois, notamment avec James Clerk Maxwell qui, énonce les principes de la théorie cinétique des gaz ainsi que l'équation d'onde fondant l'électromagnétisme. Ces deux découvertes permirent d'importants travaux ultérieurs notamment en relativité restreinte et en mécanique quantique. Il esquisse ainsi les fondements des sciences du XXe siècle, notamment les principes de la physique des particules, à propos de la nature de la lumière.
Une science « post-industrielle »
Tout comme le XIXe siècle, le XXe siècle connaît une accélération importante des découvertes scientifiques. On note l'amélioration de la précision des instruments, qui eux-mêmes reposent sur les avancées les plus récentes de la science ; l'informatique qui se développe à partir des années 1950 et permet un meilleur traitement d'une masse d'informations toujours plus importante et aboutit à révolutionner la pratique de la recherche, est un de ces instruments.
Les échanges internationaux des connaissances scientifiques sont de plus en plus rapides et faciles (ce qui se traduit par des enjeux linguistiques) ; toutefois, les découvertes les plus connues du XXe siècle précèdent la véritable mondialisation et l'uniformisation linguistique des publications scientifiques. En 1971, la firme Intel met au point le premier micro-processeur et, en 1976, Apple commercialise le premier ordinateur de bureau. Dans La Société post-industrielle. Naissance d'une société, le sociologue Alain Touraine présente les caractéristiques d'une science au service de l'économie et de la prospérité matérielle.
Complexification des sciences
De « révolutions scientifiques » en révolutions scientifiques, la science voit ses disciplines se spécialiser. La complexification des sciences explose au XXe siècle, conjointement à la multiplication des champs d'étude. Parallèlement, les sciences viennent à se rapprocher voire à travailler ensemble. C'est ainsi que, par exemple, la biologie fait appel à la chimie et à la physique, tandis que cette dernière utilise l'astronomie pour confirmer ou infirmer ses théories (développant l'astrophysique). Les mathématiques deviennent le « langage » commun des sciences ; les applications étant multiples. Le cas de la biologie est exemplaire. Elle se divise en effet en de nombreuses branches : biologie moléculaire, biochimie, biologie génétique, agrobiologie, etc.

La somme des connaissances devient telle qu'il est impossible pour un scientifique de connaître parfaitement plusieurs branches de la science. C'est ainsi qu'ils se spécialisent de plus en plus et, pour contrebalancer cela, le travail en équipe devient la norme. Cette complexification rend la science de plus en plus abstraite pour ceux qui ne participent pas aux découvertes scientifiques, en dépit de programmes nationaux et internationaux (sous l'égide de l'ONU, avec l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)) de vulgarisation des savoirs.
Développement des sciences sociales
Le siècle est également marqué par le développement des sciences sociales. Celles-ci comportent de nombreuses disciplines comme l'anthropologie, la sociologie, l'ethnologie, l'histoire, la psychologie, la linguistique, la philosophie, l'archéologie, l'économie, entre autres.
Éthique et science : l'avenir de la science au XXIe siècle
Le XXIe siècle est caractérisé par une accélération des découvertes de pointe, comme la nanotechnologie. Par ailleurs, au sein des sciences naturelles, la génétique promet des changements sociaux ou biologiques sans précédent. L'informatique est par ailleurs à la fois une science et un instrument de recherche puisque la simulation informatique permet d'expérimenter des modèles toujours plus complexes et gourmands en termes de puissance de calcul. La science se démocratise d'une part : des projets internationaux voient le jour (lutte contre le SIDA et le cancer, programme SETI, astronomie, détecteurs de particules, etc.) ; d'autre part la vulgarisation scientifique permet de faire accéder toujours plus de personnes au raisonnement et à la curiosité scientifique.

L'éthique devient une notion concomitante à celle de science. Les nanotechnologies et la génétique surtout posent les problèmes de société futurs, à savoir, respectivement, les dangers des innovations pour la santé et la manipulation du patrimoine héréditaire de l'homme. Les pays avancés technologiquement créent ainsi des organes institutionnels chargé d'examiner le bien-fondé des applications scientifiques. Par exemple, des lois bioéthiques se mettent en place à travers le monde, mais pas partout de la même manière, étant très liées aux droits locaux. En France, le Comité Consultatif National d'Éthique est chargé de donner un cadre légal aux découvertes scientifiques.
Disciplines scientifiques
La science peut être organisée en grandes disciplines scientifiques, notamment : mathématiques, chimie, biologie, géologie, physique, mécanique, informatique, psychologie, optique, pharmacie, médecine, astronomie, archéologie, économie, sociologie, anthropologie, linguistique, géographie. Les disciplines ne se distinguent pas seulement par leurs méthodes ou leurs objets, mais aussi par leurs institutions : revues, sociétés savantes, chaires d'enseignement, ou même leurs diplômes.
Classification des sciences

Plusieurs axes de classification des disciplines existent et sont présentées dans cette section :
- axe de la finalité : sciences fondamentales (ex. : l'astronomie) / sciences appliquées (ex. : les sciences de l'ingénieur) ;
- axe par nature (catégories). Après un classement par deux, puis par trois dans l'histoire des sciences, la pratique retient maintenant quatre catégories :
- les sciences formelles (ou sciences logico-formelles),
- les sciences physiques,
- les sciences de la vie,
- les sciences sociales ;
- axe méthodologique.
Par ailleurs, le terme de « science pure » est parfois employé pour catégoriser les sciences formelles (la mathématique et la logique, essentiellement) ou fondamentales, selon le sens, qui sont construites sur des entités purement abstraites, tandis que les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) regroupent les sciences formelles et naturelles.

Les sciences sociales, comme la sociologie, portent sur l'étude des phénomènes sociaux, les secondes, comme la physique, portent sur l'étude des phénomènes naturels. Plus récemment, quelques auteurs, comme Herbert Simon,, ont évoqué l'apparition d'une catégorie intermédiaire, celle des sciences de l'artificiel, qui portent sur l'étude de systèmes créés par l'homme, mais qui présentent un comportement indépendant ou relativement à l'action humaine. Il s'agit par exemple des sciences de l'ingénieur.
On peut également distinguer les sciences empiriques, qui portent sur l'étude des phénomènes accessibles par l'observation et l'expérimentation, des sciences logico-formelles, comme la logique ou les mathématiques, qui portent sur des entités purement abstraites. Une autre manière de catégoriser les sciences consiste à distinguer les sciences fondamentales, dont le but premier est de produire des connaissances, des sciences appliquées, qui visent avant tout à appliquer ces connaissances à la résolution de problèmes concrets. D'autres catégorisations existent, notamment la notion de science exacte ou de science dure. Ces dernières catégorisations, bien que très courantes, sont beaucoup plus discutables que les autres, car elles sont porteuses d'un jugement (certaines sciences seraient plus exactes que d'autres, certaines sciences seraient « molles »).
En outre, certains savants, comme Paul Oppenheim, ont proposé une classification des sciences les imbriquant les unes dans les autres, selon le principe des poupées russes.
De manière générale, aucune catégorisation n'est complètement exacte ni entièrement justifiable, et les zones épistémologiques entre elles demeurent floues. Pour Robert Nadeau : « on reconnaît généralement qu’on peut classer [les sciences] selon leur objet (…), selon leur méthode (…), et selon leur but. »
Sciences fondamentales et appliquées
Cette classification première repose sur la notion d'utilité : certaines sciences produisent des connaissances en sorte d’agir sur le monde (les sciences appliquées, qu'il ne faut pas confondre avec la technique en tant qu'application de connaissances empiriques), c’est-à-dire dans la perspective d’un objectif pratique, économique ou industriel, tandis que d'autres (les sciences fondamentales) visent en priorité l’acquisition de nouvelles connaissances.
Néanmoins, cette limite est floue. Les mathématiques, la physique, la chimie, la sociologie ou la biologie peuvent ainsi aussi bien être fondamentales qu'appliquées, selon le contexte. En effet, Les découvertes issues de la science fondamentale trouvent des fins utiles (exemple : le laser et son application au son numérique sur CD-ROM). De même, certains problèmes techniques mènent parfois à de nouvelles découvertes en science fondamentale. Ainsi, les laboratoires de recherche et les chercheurs peuvent faire parallèlement de la recherche appliquée et de la recherche fondamentale. Par ailleurs, la recherche en sciences fondamentales utilise les technologies issues de la science appliquée, comme la microscopie, les possibilités de calcul des ordinateurs par la simulation numérique, par exemple.

Certaines disciplines restent cependant plus ancrées dans un domaine que dans un autre. La cosmologie et l'astronomie sont par exemple des sciences exclusivement fondamentales tandis que la médecine, la pédagogie ou l'ingénierie sont des sciences essentiellement appliquées.
Par ailleurs, les mathématiques sont souvent considérées comme autre chose qu'une science, en partie parce que la vérité mathématique n'a rien à voir avec la vérité des autres sciences. L'objet des mathématiques est en effet interne à cette discipline. Ainsi, sur cette base, les mathématiques appliquées souvent perçues davantage comme une branche mathématique au service d'autres sciences (comme le démontrent les travaux du mathématicien Jacques-Louis Lions qui explique : « Ce que j'aime dans les mathématiques appliquées, c'est qu'elles ont pour ambition de donner du monde des systèmes une représentation qui permette de comprendre et d'agir ») seraient bien plutôt sans finalité pratique. A contrario, les mathématiques possèdent un nombre important de branches, d'abord abstraites, s'étant développées au contact avec d'autres disciplines comme les statistiques, la théorie des jeux, la logique combinatoire, la théorie de l'information, la théorie des graphes entre autres exemples, autant de branches qui ne sont pas catalogués dans les mathématiques appliquées mais qui pourtant irriguent d'autres branches scientifiques.
Sciences nomothétiques et idiographiques
Un classement des sciences peut s'appuyer sur les méthodes mises en œuvre. Une première distinction de cet ordre peut être faite entre les sciences nomothétiques et les sciences idiographiques :
- les sciences nomothétiques cherchent à établir des lois générales pour des phénomènes susceptibles de se reproduire : on y retrouve la physique et la biologie, mais également des sciences humaines ou sociales comme l'économie, la psychologie ou même la sociologie ;
- les sciences idiographiques s'occupent au contraire du singulier, de l'unique, du non récurrent. L'exemple de l'histoire montre qu'il n'est pas absurde de considérer que le singulier peut être justiciable d'une approche scientifique.

C'est à Wilhelm Windelband, philosophe allemand du XIXe siècle, que l'on doit la première ébauche de cette distinction, la réflexion de Windelband portant sur la nature des sciences sociales. Dans son Histoire et science de la nature (1894), il soutient que l'opposition entre sciences de la nature et de l'esprit repose sur une distinction de méthode et de « formes d'objectivation ». Jean Piaget reprendra le vocable de nomothétique pour désigner les disciplines cherchant à dégager des lois ou des relations quantitatives en utilisant des méthodes d'expérimentation stricte ou systématique. Il cite la psychologie scientifique, la sociologie, la linguistique, l'économie et la démographie. Il distingue ces disciplines des sciences historiques, juridiques et philosophiques.
Sciences empiriques et logico-formelles
Une catégorisation a été proposée par l'épistémologie, distinguant les « sciences empiriques » et les « sciences logico-formelles ». Leur point commun reste les mathématiques et leur usage dans les disciplines liées ; cependant, selon les mots de Gilles-Gaston Granger, « la réalité n'est pas aussi simple. Car, d'une part, c'est souvent à propos de questions posées par l'observation empirique que des concepts mathématiques ont été dégagés ; d'autre part, si la mathématique n'est pas une science de la nature, elle n'en a pas moins de véritables objets ». Selon Léna Soler, dans son Introduction à l’épistémologie, distingue d’une part les sciences formelles des sciences empiriques, d’autre part les sciences de la nature des sciences humaines et sociale :
- les sciences dites empiriques portent sur le monde accessible par l'expérience et par les sens. Elles regroupent : les sciences de la nature, qui étudient les phénomènes naturels ; les sciences humaines étudiant l'Homme et ses comportements individuels et collectifs, passés et présents ;
- de leur côté, les sciences logico-formelles (ou sciences formelles) explorent par la déduction, selon des règles de formation et de démonstration, des systèmes axiomatiques. Il s'agit par exemple des mathématiques ou de la logique.
Sciences de la nature et sciences sociales
Selon Gilles Gaston Granger, il existe une autre sorte d'opposition épistémologique, distinguant d'une part les sciences de la nature, qui ont des objets émanant du monde sensible, mesurables et classables ; d'autre part les sciences de l'homme aussi dites sciences humaines, pour lesquelles l'objet est abstrait. Gilles-Gaston Granger récuse par ailleurs de faire de l'étude du phénomène humain une science proprement dite :
- les sciences sociales sont celles qui ont pour objet d'étude les phénomènes sociaux; les sociétés, leur histoire, leurs cultures, leurs réalisations et leurs comportements ;
- les sciences de la nature, ou « sciences naturelles » (« Natural science » en anglais) ont pour objet le monde naturel, la Terre et l'Univers.
Le sens commun associe une discipline à un objet. Par exemple la sociologie s’occupe de la société, la psychologie de la pensée, la physique s’occupe de phénomènes mécaniques, thermiques, la chimie s’occupe des réactions de la matière. La recherche moderne montre néanmoins l’absence de frontière et la nécessité de développer des transversalités ; par exemple, pour certaines disciplines on parle de « physico-chimique » ou de « chimio-biologique », expressions qui permettent de montrer les liens forts des spécialités entre elles. Une discipline est finalement définie par l’ensemble des référentiels qu’elle utilise pour étudier un ensemble d’objets, ce qui forme sa scientificité. Néanmoins, ce critère n'est pas absolu.
Pour le sociologue Raymond Boudon, il n'existe pas une scientificité unique et transdisciplinaire. Il s’appuie ainsi sur la notion d’« airs de famille », notion déjà théorisée par le philosophe Ludwig Wittgenstein selon laquelle il n'existe que des ressemblances formelles entre les sciences, sans pour autant en tirer une règle générale permettant de dire ce qu'est « la science ». Raymond Boudon, dans L’art de se persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses explique que le relativisme « s'il est une idée reçue bien installée […], repose sur des bases fragiles » et que, contrairement à ce que prêche Feyerabend, « il n'y a pas lieu de congédier la raison ».
Classification des Sciences de l'Homme et sociales (SHS) en France
Au niveau de la recherche scientifique en France, le classement des disciplines est le suivant dans la nouvelle nomenclature (2010) de la stratégie nationale pour la recherche et l'innovation (SNRI) des Sciences de l'Homme et de la Société (SHS) :
- SHS1 : Marchés et organisations (économie, finances, management)
- SHS2 : Normes, institutions et comportements sociaux (Droit, science politique, sociologie, anthropologie, ethnologie, démographie, information et communication)
- SHS3 : Espace, environnement et sociétés (Études environnementales, géographie physique, géographie sociale, géographie urbaine et régionale, aménagement du territoire)
- SHS4 : Esprit humain, langage, éducation (Sciences cognitives, sciences du langage, psychologie, sciences de l'éducation, STAPS)
- SHS5 : Langues, textes, arts et cultures (Langues, littérature, arts, philosophie, religion, histoire des idées)
- SHS6 : Mondes anciens et contemporains (Préhistoire, archéologie, histoire, histoire de l'art)
Raisonnement scientifique
Type formel pur
Selon Emmanuel Kant, la logique formelle est « science qui expose dans le détail et prouve de manière stricte, uniquement les règles formelles de toute pensée ». Les mathématiques et la logique formalisées composent ce type de raisonnement. Cette classe se fonde par ailleurs sur deux principes constitutifs des systèmes formels : l'axiome et les règles de déduction ainsi que sur la notion de syllogisme, exprimée par Aristote le premier et liée au « raisonnement déductif » (on parle aussi de raisonnement « hypothético-déductif »), qu'il expose dans ses Topiques et dans son traité sur la logique : Les Analytiques.
Il s'agit également du type qui est le plus adéquat à la réalité, celui qui a fait le plus ses preuves, par la technique notamment. Le maître-mot du type formel pur est la démonstration logique et non-contradictoire (entendu comme la démonstration qu'on ne pourra dériver dans le système étudié n'importe quelle proposition). En d'autres termes, il ne s'agit pas à proprement parler d'un raisonnement sur l'objet mais bien plutôt d'une méthode pour traiter les faits au sein des démonstrations scientifiques et portant sur les propositions et les postulats.
On distingue ainsi dans ce type deux disciplines fondamentales :
- la logique de la déduction naturelle ;
- la logique combinatoire.
Le type formel fut particulièrement développé au XXe siècle, avec le logicisme et la philosophie analytique. Bertrand Russell développe en effet une « méthode atomique » (ou atomisme logique) qui s’efforce de diviser le langage en ses parties élémentaires, ses structures minimales, la phrase simple en somme. Wittgenstein projetait en effet d’élaborer un langage formel commun à toutes les sciences permettant d'éviter le recours au langage naturel, et dont le calcul propositionnel représente l'aboutissement. Cependant, en dépit d'une stabilité épistémologique propre, a contrario des autres types, le type formel pur est également largement tributaire de l'historicité des sciences
Type empirico-formel
Le modèle de ce type, fondé sur l'empirisme, est la physique. L'objet est ici concret et extérieur, non construit par la discipline (comme dans le cas du type formel pur). Ce type est en fait la réunion de deux composantes :
- d'une part il se fonde sur la théorique formelle, les mathématiques (la physique fondamentale par exemple) ;
- d'autre part la dimension expérimentale est complémentaire (la méthode scientifique).

Le type empirico-formel progresse ainsi de la théorie — donnée comme a priori — à l'empirie, puis revient sur la première via un raisonnement circulaire destiné à confirmer ou réfuter les axiomes. Le « modèle » est alors l'intermédiaire entre la théorie et la pratique. Il s'agit d'une schématisation permettant d'éprouver ponctuellement la théorie. La notion de « théorie » est depuis longtemps centrale en philosophie des sciences, mais elle est remplacée, sous l'impulsion empiriste, par celle de modèle, dès le milieu du XXe siècle. L'expérience (au sens de mise en pratique) est ici centrale, selon l'expression de Karl Popper : « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience ».
Parmi les sciences empiriques, on distingue deux grandes familles de sciences : les sciences de la nature et les sciences humaines. Néanmoins, l'empirisme seul ne permet pas, en se coupant de l'imagination, d'élaborer des théories novatrices, fondées sur l'intuition du scientifique, permettant de dépasser des contradictions que la simple observation des faits ne pourrait résoudre.
Des débats portent néanmoins quant à la nature empirique de certaines sciences humaines, comme l'économie ou l'histoire, qui ne reposent pas sur une méthode totalement empirique, l'objet étant virtuel dans les deux disciplines.
Type herméneutique
Les sciences herméneutiques (du grec hermeneutikè, « art d'interpréter ») décodent les signes naturels et établissent des interprétations. Ce type de discours scientifique est caractéristique des sciences humaines, où l'objet est l'homme. Dans la méthode herméneutique, les effets visibles sont considérés comme un texte à décoder, à la signification cachée. La phénoménologie est ainsi l'explication philosophique la plus proche de ce type, qui regroupe, entre autres, la sociologie, la linguistique, l'économie, l'ethnologie, la théorie des jeux, etc.
Il peut s'agir dès lors de deux catégories de discours :
- l'intention première est alors l'objet de la recherche herméneutique, exemple : dans la psychologie ;
- l'interprétation est aussi possible : la théorie prévoit les phénomènes, simule les relations et les effets mais l'objet reste invisible (cas de la psychanalyse).
Par rapport aux deux autres types formels, le statut scientifique du type herméneutique est contesté par les tenants d'une science mathématique, dite « dure ».

À la conception de l’unité de la science postulée par le positivisme tout un courant de pensée va, à la suite de Wilhelm Dilthey (1833-1911), affirmer l’existence d’une coupure radicale entre les sciences de la nature et les sciences de l’esprit. Les sciences de la nature ne cherchent qu'à expliquer leur objet, tandis que les sciences de l'homme, et l'histoire en particulier, demandent également à comprendre de l'intérieur et donc à prendre en considération le vécu. Ces dernières ne doivent pas adopter la méthode en usage dans les sciences de la nature car elles ont un objet qui lui est totalement différent. Les sciences sociales doivent être l'objet d'une introspection, ce que Wilhelm Dilthey appelle une « démarche herméneutique », c’est-à-dire une démarche d’interprétation des manifestations concrètes de l’esprit humain. Le type herméneutique marque le XXe siècle, avec des auteurs comme Hans-Georg Gadamer qui publia en 1960, Vérité et Méthode qui, s'opposant à l'empirisme tout-puissant, affirme que « la méthode ne suffit pas ».

Scientificité et méthode scientifique
La connaissance acquise ne peut être qualifiée de scientifique que si la scientificité des processus d'obtention a été démontrée.
La « méthode scientifique » (grec ancien méthodos, « poursuite, recherche, plan ») est « l'ensemble des procédés raisonnés pour atteindre un but ; celui-ci peut être de conduire un raisonnement selon des règles de rectitude logique, de résoudre un problème de mathématique, de mener une expérimentation pour tester une hypothèse scientifique ». Elle est étroitement liée au but recherché et à l'histoire des sciences. La méthode scientifique suit par ailleurs cinq opérations distinctes :
- expérimentation ;
- observation ;
- théorie et modèle ;
- simulation ;
- publication et validation.
Scientificité
La scientificité est la qualité des pratiques et des théories qui cherchent à établir des régularités reproductibles, mesurables et réfutables dans les phénomènes par le moyen de la mesure expérimentale, et à en fournir une représentation explicite.
Plus généralement, c'est le « caractère de ce qui répond aux critères de la science ». De manière générale à toutes les sciences, la méthode scientifique repose sur quatre critères :
- elle est systématique (le protocole doit s'appliquer à tous les cas, de la même façon) ;
- elle fait preuve d'objectivité (c'est le principe du « double-aveugle » : les données doivent être contrôlées par des collègues chercheurs - c'est le rôle de la publication) ;
- elle est rigoureuse, testable (par l'expérimentation et les modèles scientifiques) ;
- et enfin, elle doit être cohérente (les théories ne doivent pas se contredire, dans une même discipline).
Néanmoins, chacun de ces points est problématique, et les questionnements de l'épistémologie portent principalement sur les critères de scientificité. Ainsi, concernant la cohérence interne aux disciplines, l'épistémologue Thomas Samuel Kuhn bat en brèche ce critère de scientificité, en posant que les paradigmes subissent des « révolutions scientifiques » : un modèle n'est valable tant qu'il n'est pas remis en cause. Le principe d'objectivité, qui est souvent présenté comme l'apanage de la science, est, de même, source d'interrogations, surtout au sein des sciences humaines.
Pour le sociologue de la science Roberto Miguelez : « Il semble bien que l'idée de la science suppose, premièrement, celle d'une logique de l'activité scientifique ; deuxièmement, celle d'une syntaxe du discours scientifique. En d'autres termes, il semble bien que, pour pouvoir parler de la science, il faut postuler l'existence d'un ensemble de règles - et d'un seul - pour le traitement des problèmes scientifiques - ce qu'on appellera alors « la méthode scientifique » -, et d'un ensemble de règles - et d'un seul - pour la construction d'un discours scientifique ». La sociologie des sciences étudie en effet de plus en plus les critères de scientificité, au sein de l'espace social scientifique, passant d'une vision interne, celle de l'épistémologie, à une vision davantage globale.
Expérimentation

L'« expérimentation » est une méthode scientifique qui consiste à tester par des expériences répétées la validité d'une hypothèse et à obtenir des données quantitatives permettant de l'affiner. Elle repose sur des protocoles expérimentaux permettant de normaliser la démarche. La physique ou la biologie reposent sur une démarche active du scientifique qui construit et contrôle un dispositif expérimental reproduisant certains aspects des phénomènes naturels étudiés. La plupart des sciences emploient ainsi la méthode expérimentale, dont le protocole est adapté à son objet et à sa scientificité. De manière générale, une expérience doit apporter des précisions quantifiées (ou statistiques) permettant de réfuter ou d'étayer le modèle. Les résultats des expériences ne sont pas toujours quantifiables, comme dans les sciences humaines. L'expérience doit ainsi pouvoir réfuter les modèles théoriques.
L'expérimentation a été mise en avant par le courant de l'empirisme. Néanmoins, le logicien et scientifique Charles Sanders Peirce (1839-1914), et plus tard mais indépendamment, l'épistémologue Karl Popper (1902-1994), lui opposent l'abduction (ou méthode par conjecture et réfutation) comme étape première de la recherche scientifique. L'abduction (ou conjecture) est un procédé consistant à introduire une règle à titre d’hypothèse afin de considérer ce résultat comme un cas particulier tombant sous cette règle. Elle consiste en l'invention a priori d'une conjecture précédant l'expérience. En somme, cela signifie que l'induction fournit directement la théorie, alors que dans le processus abductif, la théorie est inventée avant l'expérience et cette dernière ne fait que répondre par l'affirmative ou par la négative à l'hypothèse.
Observation

L’« observation » est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les modifier, à l’aide de moyens d’enquête et d’étude appropriés. Les scientifiques y ont recours principalement lorsqu'ils suivent une méthode empirique. C'est par exemple le cas en astronomie ou en physique. Il s'agit d'observer le phénomène ou l'objet sans le dénaturer, ou même interférer avec sa réalité. Certaines sciences, comme la physique quantique ou la psychologie, prennent en compte l'observation comme un paradigme explicatif à part entière, influençant le comportement de l'objet observé. La philosophe Catherine Chevalley résume ainsi ce nouveau statut de l'observation : « Le propre de la théorie quantique est de rendre caduque la situation classique d’un « objet » existant indépendamment de l’observation qui en est faite ».
La science définit la notion d’observation dans le cadre de l’approche objective de la connaissance, observation permise par une mesure et suivant un protocole fixé d'avance.
Théorie et modèle
Une « théorie » (du grec theoria soit « vision du monde ») est un modèle ou un cadre de travail pour la compréhension de la nature et de l'humain. En physique, le terme de théorie désigne généralement le support mathématique, dérivé d'un petit ensemble de principes de base et d'équations, permettant de produire des prévisions expérimentales pour une catégorie donnée de systèmes physiques. Un exemple est la « théorie électromagnétique », habituellement confondue avec l'électromagnétisme classique, et dont les résultats spécifiques sont obtenus à partir des équations de Maxwell. L’adjectif « théorique » adjoint à la description d'un phénomène indique souvent qu'un résultat particulier a été prédit par une théorie mais qu'il n'a pas encore été observé. La théorie est ainsi bien souvent plus un modèle entre l'expérimentation et l'observation qui reste à confirmer.
La conception scientifique de la théorie devient ainsi une phase provisoire de la méthode expérimentale. Claude Bernard, dans son Introduction à la médecine expérimentale appuie sur le rôle clé des questions et sur l'importance de l'imagination dans la construction des hypothèses, sorte de théories en voie de développement. Le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux explique ainsi :
« Le scientifique construit des « modèles » qu'il confronte au réel. Il les projette sur le monde ou les rejette en fonction de leur adéquation avec celui-ci sans toutefois prétendre l'épuiser. La démarche du scientifique est débat critique, « improvisation déconcertante », hésitation, toujours consciente de ses limites »
En effet, si l'expérimentation est prépondérante, elle ne suffit pas, conformément à la maxime de Claude Bernard : « La méthode expérimentale ne donnera pas d'idée neuve à ceux qui n'en ont pas », la théorie et le modèle permettant d'éprouver la réalité a priori.
Simulation
La « simulation » est la « reproduction artificielle du fonctionnement d'un appareil, d'une machine, d'un système, d'un phénomène, à l'aide d'une maquette ou d'un programme informatique, à des fins d'étude, de démonstration ou d'explication ». Elle est directement liée à l'utilisation de l'informatique au XXe siècle. Il existe deux types de simulations :

- La modélisation physique consiste spécifiquement à utiliser un autre phénomène physique que celui observé, mais en y appliquant des lois ayant les mêmes propriétés et les mêmes équations. Un modèle mathématique est ainsi une traduction de la réalité pour pouvoir lui appliquer les outils, les techniques et les théories mathématiques. Il y a alors deux types de modélisations : les modèles prédictifs (qui anticipent des événements ou des situations, comme ceux qui prévoient le temps avec la météorologie) et les modèles descriptifs (qui représentent des données historiques).
- La simulation numérique utilise elle un programme spécifique ou éventuellement un progiciel plus général, qui génère davantage de souplesse et de puissance de calcul. Les simulateurs de vol d’avions par exemple permettent d'entraîner les pilotes. En recherche fondamentale les simulations que l'on nomme aussi « modélisations numériques » permettent de reproduire des phénomènes complexes, souvent invisibles ou trop ténus, comme la collision de particules.
Publication et littérature scientifique
Le terme de « publication scientifique » regroupe plusieurs types de communications que les chercheurs font de leurs travaux en direction d'un public de spécialistes, et ayant subi une forme d'examen de la rigueur de la méthode scientifique employée pour ces travaux, comme l'examen par un comité de lecture indépendant par exemple. La publication scientifique est donc la validation de travaux par la communauté scientifique. C'est aussi le lieu de débats contradictoires à propos de sujets polémiques ou de discussions de méthodes.
Il existe ainsi plusieurs modes de publications :
- les revues scientifiques à comité de lecture ;
- les comptes-rendus de congrès scientifique à comité de lecture ;
- des ouvrages collectifs rassemblant des articles de revue ou de recherche autour d'un thème donné, coordonnés par un ou plusieurs chercheurs appelés éditeurs ;
- des monographies sur un thème de recherche.

Les publications qui entrent dans un des cadres ci-dessus sont généralement les seules considérées pour l'évaluation des chercheurs et les études bibliométriques, à tel point que l'adage « publish or perish » (publier ou périr) est fondé. La scientométrie est en effet une méthode statistique appliquée aux publications scientifiques. Elle est utilisée par les organismes finançant la recherche comme outil d'évaluation. En France, ces indicateurs, tel le facteur d'impact, occupent ainsi une place importante dans la LOLF (pour : Loi Organique relative aux Lois de Finances). Les politiques budgétaires dévolues aux laboratoires et aux unités de recherche dépendent ainsi souvent de ces indicateurs scientométriques.
Discours sur la science
Épistémologie
Le vocable d'« épistémologie » remplace celui de philosophie des sciences au début du XXe siècle. Il s'agit d'un néologisme construit par James Frederick Ferrier, dans son ouvrage Institutes of metaphysics (1854). Le mot est composé sur la racine grecque επιστήμη / épistémê signifiant « science au sens de savoir et de connaissance » et sur le suffixe λόγος / lógos, « le discours ». Ferrier l'oppose au concept antagoniste de l'« agnoiology », ou théorie de l'ignorance. Le philosophe analytique Bertrand Russell l'emploie ensuite, dans son Essai sur les fondements de la géométrie en 1901, sous la définition d'analyse rigoureuse des discours scientifiques, pour examiner les modes de raisonnement qu'ils mettent en œuvre et décrire la structure formelle de leurs théories. En d'autres mots, les « épistémologues » se concentrent sur la démarche de la connaissance, sur les modèles et les théories scientifiques, qu'ils présentent comme autonomes par rapport à la philosophie.
Jean Piaget proposait de définir l’épistémologie « en première approximation comme l’étude de la constitution des connaissances valables », dénomination qui, selon Jean-Louis Le Moigne, permet de poser les trois grandes questions de la discipline :
- Qu’est ce que la connaissance et quel est son mode d'investigation (c'est la question « gnoséologique ») ?
- Comment la connaissance est-elle constituée ou engendrée (c'est la question méthodologique) ?
- Comment apprécier sa valeur ou sa validité (question de sa scientificité) ?
Philosophie des sciences
Avant ces investigations, la science était conçue comme un corpus de connaissances et de méthodes, objet d’étude de la Philosophie des sciences, qui étudiait le discours scientifique relativement à des postulats ontologiques ou philosophiques, c'est-à-dire non-autonomes en soi. L'épistémologie permettra la reconnaissance de la science et des sciences comme disciplines autonomes par rapport à la philosophie. Les analyses de la science (l'expression de « métascience » est parfois employée) ont tout d’abord porté sur la science comme corpus de connaissance, et ont longtemps relevé de la philosophie. C'est le cas d'Aristote, de Francis Bacon, de René Descartes, de Gaston Bachelard, du cercle de Vienne, puis de Popper, Quine, Lakatos enfin, parmi les plus importants. L’épistémologie, au contraire, s'appuie sur l'analyse de chaque discipline particulière relevant des épistémologies dites « régionales ». explique ainsi que « La science est parvenue à se fermer chez elle. Elle aborde ses nouvelles difficultés par ses propres moyens et ne s'aide en rien des productions les plus élevées et les plus récentes de la pensée métascientifique ».
Pour le prix Nobel de physique Steven Weinberg, auteur de Le Rêve d'une théorie ultime (1997) la philosophie des sciences est inutile car elle n'a jamais aidé la connaissance scientifique à avancer.
Science au service de l'humanité : le progrès
Le terme de progrès vient du latin « progressus » qui signifie l'action d'avancer. Selon cette étymologie le progrès désigne un passage à un degré supérieur, c'est-à-dire à un état meilleur, participant à l'effort économique. La civilisation se fonde ainsi, dans son développement, sur une série de progrès dont le progrès scientifique. La science serait avant tout un moyen de faire le bonheur de l'humanité, en étant le moteur du progrès matériel et moral. Cette identification de la science au progrès est très ancienne et remonte aux fondements philosophiques de la science. Cette thèse est distincte de celle de la science dite pure (en elle-même), et pose le problème de l'autonomie de la science, en particulier dans son rapport au pouvoir politique. Les questions éthiques limitent également cette définition de la science comme un progrès. Certaines découvertes scientifiques ont des applications militaires ou même peuvent être létales en dépit d'un usage premier bénéfique.

Selon les tenants de la science comme moyen d'amélioration de la société, dont Ernest Renan ou Auguste Comte sont parmi les plus représentatifs, le progrès offre :
- une explication du fonctionnement du monde : il est donc vu comme un pouvoir explicatif réel et illimité ;
- des applications technologiques toujours plus utiles permettant de transformer l'environnement afin de rendre la vie plus facile.
La thèse de la science pure pose, quant à elle, que la science est avant tout le propre de l'humain, ce qui fait de l'homme un animal différent des autres. Dans une lettre du 2 juillet 1830 adressée à Legendre, le mathématicien Charles Gustave Jacob Jacobi écrit ainsi, à propos du physicien Joseph Fourier : « M. Fourier avait l’opinion que le but principal des mathématiques était l’utilité publique et l’explication des phénomènes naturels ; mais un philosophe comme lui aurait dû savoir que le but unique de la science, c’est l’honneur de l’esprit humain, et que sous ce titre, une question de nombres vaut autant qu’une question du système du monde ». D'autres courants de pensée comme le scientisme envisagent le progrès sous un angle plus utilitariste.
Enfin des courants plus radicaux posent que la science et la technique permettront de dépasser la condition ontologique et biologique de l'homme. Le transhumanisme ou l'extropisme sont par exemple des courants de pensée stipulant que le but de l'humanité est de dépasser les injustices biologiques (comme les maladies génétiques, grâce au génie génétique) et sociales (par le rationalisme), et que la science est le seul moyen à sa portée. À l'opposé, les courants technophobes refusent l'idée d'une science salvatrice, et pointent au contraire les inégalités sociales et écologiques, entre autres, que la science génère.
Interrogations de l'épistémologie
L'épistémologie pose des questions philosophiques à la Science, et à la « science en train de se faire ». La science progressant de manière fondamentalement discontinue, les renversements de « représentations » des savants, appelées également « paradigmes scientifiques » selon l'expression de Thomas Samuel Kuhn qui, dans son livre La Structure des révolutions scientifique (1962), distingue :
- la nature de la production des connaissances scientifiques (par exemple, les types de raisonnements sont-ils fondés ?) ;
- la nature des connaissances en elles-mêmes (l'objectivité est-elle toujours possible, etc.). Ce problème d'épistémologie concerne plus directement la question de savoir comment identifier ou démarquer les théories scientifiques des théories métaphysiques ;
- l'organisation des connaissances scientifiques (notions de théories, de modèles, d'hypothèses, de lois) ;
- l'évolution des connaissances scientifiques (quel mécanisme meut la science et les disciplines scientifiques).
Une autre formulation en quatre paradigmes, intégrant les apports de l'informatique, est proposée par Tansley & Tolle en 2009, intégrant les progrès de l'informatique , reformulée au début des années 2000 par Jim Gray (chercheur en informatique) :
- Science empirique puis Science expérimentale (Antiquité - XVIIIe siècle) : Ce paradigme repose sur une science caractérisée basée sur l'observation directe des phénomènes naturels et sur des expériences simples à partir desquelles les scientifiques recueillaient des données et formulaient des hypothèses. Depuis la fin du XVIe siècle c'est le principal moteur des avancées scientifiques, pour notamment mieux comprendre le monde naturel ;
- Science théorique (XIXe milieu du XXe siècle) : Ce paradigme se concentre sur le développement de modèles et de théories pour expliquer des phénomènes observés ; des concepts abstraits permettent de « formuler » des lois et des principes qui régissent le comportement de la nature ; avec l'essor conjoint des mathématiques, de la physique théorique et de la chimie, de la biologie, la science se tourne vers la construction de modèles et de théories unificatrices abstraites, pour expliquer les phénomènes naturels de l'infiniment petit à l'infiniment grand. Des expériences visent à vérifier ou infirmer ces théories ;
- Science de la simulation et/ou la science informatique (milieu du XXe siècle - années 2000) : Avec l’avènement des ordinateurs et la croissance de la puissance de calcul informatique, ce paradigme décrit une science capable de simuler des phénomènes complexes qui seraient difficiles ou impossibles à étudier expérimentalement. Les simulations informatiques aident à prédire le comportement des systèmes et à tester des théories dans des environnements virtuels. Les simulations numériques, les analyses statistiques et la modélisation complexe sont devenues des outils indispensables dans de nombreux domaines scientifiques
- Science des données, ou eScience pour Jim Gray (années 2000 à aujourd'hui): Ce paradigme émerge avec l'internet et la capacité de collecter et d’analyser de grandes quantités de données (big data, dont une partie en open data). Il met l’accent sur le partage et la réanalyse des données dans différents contextes pour générer de nouvelles hypothèses et découvertes scientifiques. Les plateformes de type data commons pourraient jouent un rôle crucial dans ce paradigme en facilitant la gestion, l’analyse et le partage des données. Cette dernière phase est marquée par la nécessité de gérer, analyser et, pour partie, partager à grande échelle des flux et stocks de données, éventuellement collaborativement, via des outils logiciels de plus en plus sophistiqués. Malgré plusieurs "hivers", l'IAg (IA générative) émerge dans les années 2020.
Nombre de philosophes ou d'épistémologues ont ainsi interrogé la nature de la science et en premier lieu la thèse de son unicité. L'épistémologue Paul Feyerabend, dans Contre la méthode, est l'un des premiers, dans les années soixante-dix, à se révolter contre les idées reçues à l'égard de la science et à relativiser l'idée trop simple de « méthode scientifique ». Il expose une théorie anarchiste de la connaissance plaidant pour la diversité des raisons et des opinions, et explique en effet que « la science est beaucoup plus proche du mythe qu’une philosophie scientifique n’est prête à l’admettre ». Le philosophe Louis Althusser, qui a produit un cours sur cette question dans une perspective marxiste, soutient que « tout scientifique est affecté d’une idéologie ou d’une philosophie scientifique » qu’il appelle « Philosophie Spontanée des Savants » (« P.S.S »). Dominique Pestre s'attache lui à montrer l'inutilité d'une distinction entre « rationalistes » et « relativistes », dans Introduction aux Science Studies.
Grands modèles épistémologiques
L'histoire des sciences et de la philosophie a produit de nombreuses théories quant à la nature et à la portée du phénomène scientifique. Il existe ainsi un ensemble de grands modèles épistémologiques qui prétendent expliquer la spécificité de la science. Le XXe siècle a marqué un tournant radical. Très schématiquement, aux premières réflexions purement philosophiques et souvent normatives sont venus s’ajouter des réflexions plus sociologiques et psychologiques, puis des approches sociologiques et anthropologiques dans les années 1980, puis enfin des approches fondamentalement hétérogènes à partir des années 1990 avec les Science studies. Le discours sera également interrogé par la psychologie avec le courant du constructivisme. Enfin, l'épistémologie s'intéresse à la « science en action » (expression de Bruno Latour), c'est-à-dire à sa mise en œuvre au quotidien et plus seulement à la nature des questions théoriques qu'elle produit.
Cartésianisme et rationalisme
Empirisme
Positivisme d'Auguste Comte
Critique de l'induction de Mach
Réfutabilité de Karl Popper et les « programmes de recherche scientifique » de Imre Lakatos
« Science normale » de Thomas Kuhn
Constructivisme
Science et société
Histoire

Le Concile de Nicée de 325 avait instauré dans l'Église l'argument dogmatique selon lequel Dieu avait créé le ciel et la terre en six jours. Cependant, des explications scientifiques furent possibles dès ce credo, qui ne se prononçait pas sur l'engendrement du monde, œuvre du Christ. Cette lacune théologique avait permis une certaine activité scientifique au Moyen Âge, dont, en premier lieu, l'astronomie. Dès le VIIIe siècle, la science arabo-musulmane prospérait et développait la médecine, les mathématiques, l'astronomie, et d'autres sciences. À cette époque, dans l'islam, la science était particulièrement encouragée, le monde étant vu comme un code à déchiffrer pour comprendre les messages divins. Les pays de culture chrétienne en profitèrent largement à partir du XIIe siècle lors d'une période de renouveau appelée Renaissance du XIIe siècle par l'historien Charles H. Haskins.
Au sein du christianisme, le premier pas en faveur de l'héliocentrisme (qui place la Terre en orbitation autour du Soleil) est fait par le chanoine Nicolas Copernic, avec le De revolutionibus (1543). Le Concile de Trente (1545-1563) encouragea les communautés religieuses à mener des recherches scientifiques. Mais Galilée se heurte à la position de l'Église en faveur du géocentrisme, en vertu d'une interprétation littérale de la Bible, qui recoupait la représentation du monde des savants grecs de l'Antiquité (Ptolémée et Aristote). Le procès de Galilée, en 1633, marque un divorce entre la pensée scientifique et la pensée religieuse, pourtant initiée par l'exécution de Giordano Bruno en 1600. L'opposition des autorités religieuses aux implications des découvertes faites par des scientifiques, telle qu'elle s'est manifestée dans le cas de Galilée, est apparue a posteriori comme une singularité dans l'Histoire. Le procès de Galilée devint le symbole d'une science devenant indépendante de la religion, voire opposée à elle. Cette séparation est consommée au XVIIIe siècle, pendant les Lumières.
Au XIXe siècle, les scientismes posent que la science seule peut expliquer l'univers et que la religion est l'« opium du peuple » comme dira plus tard Karl Marx qui fonde la vision matérialiste de l'histoire. Les réussites scientifiques et techniques, qui améliorent la civilisation et la qualité de vie, le progrès scientifique en somme, bat en brèche les dogmes religieux, quelle que soit la confession. Les théories modernes de la physique et de la biologie (avec Charles Darwin et l'évolution), les découvertes de la psychologie, pour laquelle le sentiment religieux demeure un phénomène intérieur voire neurologique, supplantent les explications mystiques et spirituelles.
Au XXe siècle, l'affrontement des partisans de la théorie de l'évolution et des créationnistes, souvent issus des courants religieux radicaux, cristallise le dialogue difficile de la foi et de la raison. Le « procès du singe » (à propos de l'« ascendance » simiesque de l'homme) illustre ainsi un débat permanent au sein de la société civile. Enfin, nombre de philosophes ou d'épistémologues se sont interrogés sur la nature de la relation entre les deux institutions. Le paléontologue Stephen Jay Gould dans « Que Darwin soit ! » parle de deux magistères, chacun restant maître de son territoire mais ne s'empiétant pas, alors que Bertrand Russell mentionne dans son ouvrage Science et Religion les conflits les opposant. Nombre de religieux tentent, comme Pierre Teilhard de Chardin ou Georges Lemaître (père de la théorie du Big bang), d'allier explication scientifique et ontologie religieuse.
L'encyclique de 1998, Fides et ratio, de Jean-Paul II cherche à réconcilier la religion et la science en proclamant que « la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité ».
Les explications de la science restent limitées aux phénomènes. La question des fins ultimes reste donc ouverte, et comme le remarquait Karl Popper :
« Toutes nos actions ont des fins, des fins ultimes, et la science n’a affaire qu’aux moyens que nous pouvons régulièrement et rationnellement mettre en œuvre pour atteindre certaines fins. »
Science et pseudo-sciences
Une « pseudo-science » (grec ancien pseudês, « faux ») est une démarche prétendument scientifique qui ne respecte pas les canons de la méthode scientifique, dont celui de réfutabilité.

Ce terme, de connotation normative, est utilisé dans le but de dénoncer certaines disciplines en les démarquant des démarches au caractère scientifique reconnu. C'est au XIXe siècle (sous l'influence du positivisme d'Auguste Comte, du scientisme et du matérialisme) que fut exclu du domaine de la science tout ce qui n'est pas vérifiable par la méthode expérimentale. Un ensemble de critères explique en quoi une théorie peut être classée comme pseudo-science. Karl Popper relègue ainsi la psychanalyse au rang de pseudo-science, au même titre que, par exemple, l'astrologie, la phrénologie ou la divination. Le critère de Popper est cependant contesté pour certaines disciplines ; pour la psychanalyse, parce que la psychanalyse ne prétend pas être une science exacte. De plus, Popper a été assez ambigu sur le statut de la théorie de l'évolution dans son système.
Les sceptiques, comme Richard Dawkins, Mario Bunge, Carl Sagan, Richard Feynman ou encore James Randi considèrent toute pseudo-science comme dangereuse. Le mouvement zététique œuvre quant à lui principalement à mettre à l'épreuve ceux qui affirment réaliser des actions scientifiquement inexplicables.
Science et protoscience
Si le terme normatif « pseudoscience » démarque les vraies sciences des fausses sciences, le terme protoscience (du grec πρῶτος / prỗtos, « premier, initial ») inscrit les champs de recherche dans un continuum temporel : est protoscientifique ce qui pourrait, dans l'avenir, être intégré dans la science, ou ne pas l'être. Le terme anglophone de fringe science désigne un domaine situé en marge de la science, entre la pseudo-science et la protoscience.
Science ou technique ?
La technique (τέχνη / téchnê, « art, métier, savoir-faire ») « concerne les applications de la science, de la connaissance scientifique ou théorique, dans les réalisations pratiques, les productions industrielles et économiques ». La technique couvre ainsi l'ensemble des procédés de fabrication, de maintenance, de gestion, de recyclage et, même d'élimination des déchets, qui utilisent des méthodes issues de connaissances scientifiques ou simplement des méthodes dictées par la pratique de certains métiers et l'innovation empirique. On peut alors parler d'art, dans son sens premier, ou de « science appliquée ». La science est elle autre chose, une étude plus abstraite. Ainsi l'épistémologie examine entre autres les rapports entre la science et la technique, comme l'articulation entre l'abstrait et le savoir-faire. Néanmoins, historiquement, la technique est première. « L’homme a été Homo faber, avant d’être Homo sapiens », explique le philosophe Bergson. Contrairement à la science, la technique n’a pas pour vocation d’interpréter le monde, elle est là pour le transformer, sa vocation est pratique et non théorique.
La technique est souvent considérée comme faisant partie intégrante de l’histoire des idées ou à l'histoire des sciences. Pourtant il faut bien admettre la possibilité d’une technique « a-scientifique », c'est-à-dire évoluant en dehors de tout corpus scientifique et que résume les paroles de Bertrand Gille : « le progrès technique s'est fait par une somme d'échecs que vinrent corriger quelques spectaculaires réussites ». La technique au sens de connaissance intuitive et empirique de la matière et des lois naturelles est ainsi la seule forme de connaissance pratique, et ce jusqu'au XVIIIe siècle, époque où se développeront les théories et avec elles de nouvelles formes de connaissance axiomatisées.
En définitive, on oppose généralement le technicien (qui applique une science) avec le théoricien (qui théorise la science).
Arts et science

Hervé Fischer parle, dans La société sur le divan, publié en 2007, d'un nouveau courant artistique prenant la science et ses découvertes comme inspiration et utilisant les technologies telles que les biotechnologies, les manipulations génétiques, l'intelligence artificielle, la robotique, qui inspirent de plus en plus d'artistes. Par ailleurs, le thème de la science a été souvent à l'origine de tableaux ou de sculptures. Le mouvement du futurisme par exemple considère que le champ social et culturel doit se rationaliser. Enfin, les découvertes scientifiques aident les experts en Art. La connaissance de la désintégration du carbone 14 par exemple permet de dater les œuvres. Le laser permet de restaurer, sans abîmer les surfaces, les monuments. Le principe de la synthèse additive des couleurs restaure les autochromes. Les techniques d'analyse physico-chimiques permettent d'expliquer la composition des tableaux, voire de découvrir des palimpsestes. La radiographie permet de sonder l'intérieur d'objets ou de pièces sans polluer le milieu. La spectrographie est utilisée enfin pour dater et restaurer les vitraux.
Vulgarisation scientifique
La vulgarisation est le fait de rendre accessibles les découvertes ainsi que le monde scientifique à tous et dans un langage adapté.

La compréhension de la science par le grand public est l’objet d’études à part entière ; les auteurs parlent de « Public Understanding of Science » (expression consacrée en Grande-Bretagne, « science literacy » aux États-Unis) et de « culture scientifique » en France. Il s'agit du principal vecteur de la démocratisation et de la généralisation du savoir selon les sénateurs français Marie-Christine Blandin et Ivan Renard.
Dans nombre de démocraties, la vulgarisation de la science est au cœur de projets mêlant différents acteurs économiques, institutionnels et politiques. En France, l'Éducation nationale a ainsi pour mission de sensibiliser l'élève à la curiosité scientifique, au travers de conférences, de visites régulières ou d'ateliers d'expérimentation. La Cité des sciences et de l'industrie met à disposition de tous des expositions sur les découvertes scientifiques alors que les quelque trente centres de culture scientifique, technique et industrielle ont « pour mission de favoriser les échanges entre la communauté scientifique et le public. Cette mission s'inscrit dans une démarche de partage des savoirs, de citoyenneté active, permettant à chacun d'aborder les nouveaux enjeux liés à l'accroissement des connaissances ».
Le Futuroscope ou Vulcania ou le Palais de la découverte sont d'autres exemples de mise à disposition de tous des savoirs scientifiques. Les États-Unis possèdent également des institutions telles que l'Exploratorium de San Francisco, qui se veulent plus près d'une expérience accessible par les sens et où les enfants peuvent expérimenter. Le Québec a développé quant à lui le Centre des sciences de Montréal.
La vulgarisation se concrétise donc au travers d'institutions, de musées, mais aussi d'animations publiques comme les Nuits des étoiles par exemple, de revues, et de personnalités (Hubert Reeves pour l'astronomie), qu'énumère Bernard Schiele dans Les territoires de la culture scientifique.
Science et idéologie
Scientisme ou « religion » de la science
La valeur universelle de la science est débattue depuis le début du XXe siècle, tous les systèmes de connaissances n'étant pas forcément assujettis à la science. La croyance en une universalité de la science constitue le scientisme.
Le scientisme est une idéologie apparue au XVIIIe siècle, selon laquelle la connaissance scientifique permettrait d'échapper à l'ignorance dans tous les domaines et donc, selon la formule d'Ernest Renan dans L'Avenir de la science d'« organiser scientifiquement l'humanité ».
Il s'agit donc d'une foi dans l'application des principes de la science dans tous les domaines. Nombre de détracteurs y voient une véritable religion de la science, particulièrement en Occident. Sous des acceptions moins techniques, le scientisme peut être associé à l'idée que seules les connaissances scientifiquement établies sont vraies. Il peut aussi renvoyer à un certain excès de confiance en la science qui se transformerait en dogme. Le courant zététique, qui s'inspire du scepticisme philosophique, essaye d'appréhender efficacement la réalité par le biais d'enquêtes et d'expériences s'appuyant sur la méthode scientifique et a pour objectif de contribuer à la formation chez chaque individu d'une capacité d'appropriation critique du savoir humain, est en ce sens une forme de scientisme.
Pour certains épistémologues, le scientisme prend de toutes autres formes. Robert Nadeau, en s’appuyant sur une étude réalisée en 1984, considère que la culture scolaire est constituée de « clichés épistémologiques » qui formeraient une sorte de « mythologie des temps nouveaux » qui ne serait pas sans rapport avec une sorte de scientisme. Ces clichés tiennent soit à l'histoire de la science, résumée et réduite à des découvertes qui jalonnent le développement de la société, soit à des idées comme celles qui met en avant que les lois, et plus généralement les connaissances scientifiques, sont des vérités absolues et dernières, et que les preuves scientifiques sont non moins absolues et définitives alors que, selon les mots de Thomas Samuel Kuhn, elles ne cessent de subir révolutions et renversements.
Enfin, c'est surtout la sociologie de la connaissance, dans les années 1940 à 1970, qui a mis fin à l'hégémonie du scientisme. Les travaux de Ludwig Wittgenstein, Alexandre Koyré et Thomas Samuel Kuhn surtout ont démontré l'incohérence du positivisme. Les expériences ne constituent pas, en effet, des preuves absolues des théories et les paradigmes sont amenés à disparaître. Pour Paul Feyerabend, ce sont des forces politiques, institutionnelles et même militaires qui ont assuré à la science sa dominance, et qui la maintiennent encore dans cette position.
Science au service de la guerre

Pendant la Première Guerre mondiale, les sciences ont été utilisées par l'État afin de développer de nouvelles armes chimiques et de développer des études balistiques. C'est la naissance de l'économie de guerre, qui s'appuie sur des méthodes scientifiques. L'« OST », ou Organisation Scientifique du Travail de Frederick Winslow Taylor est ainsi un effort d'améliorer la productivité industrielle grâce à l'ordonnancement des tâches, permis notamment par le chronométrage. Néanmoins, c'est pendant la Seconde Guerre mondiale que la science est le plus utilisée à des fins militaires. Les armes secrètes de l'Allemagne nazie comme les V2 sont au centre des découvertes de cette époque.
Toutes les disciplines scientifiques sont ainsi dignes d'intérêt pour les gouvernements. Le kidnapping de scientifiques allemands à la fin de la guerre, soit par les Soviétiques, soit par les Américains, fait naître la notion de « guerre des cerveaux », qui culminera avec la course à l'armement de la Guerre froide. Cette période est en effet celle qui a le plus compté sur les découvertes scientifiques, notamment la bombe atomique, puis la bombe à hydrogène. De nombreuses disciplines naissent d'abord dans le domaine militaire, telle la cryptographie informatique ou la bactériologie, pour la guerre biologique. Amy Dahan et Dominique Pestre expliquent ainsi, à propos de cette période de recherches effrénées, qu'il s'agit d'un régime épistémologique particulier. Commentant leur livre, Loïc Petitgirard explique : « Ce nouveau régime de science se caractérise par la multiplication des nouvelles pratiques et des relations toujours plus étroites entre science, État et société ». La conception de ce qu'on nomme alors le complexe militaro-industriel apparaît, en lien très intime avec le politique.
Dès 1945, avec la constatation de la montée des tensions due à l'opposition des blocs capitalistes et communistes, la guerre devient en elle-même l'objet d'une science : la polémologie. Le sociologue français Gaston Bouthoul (1896-1980), dans « le Phénomène guerre », en fonde les principes.
Enfin, si la science est par définition neutre, elle reste l'affaire d'hommes, sujets aux idéologies dominantes. Ainsi, selon les sociologues relativistes Barry Barnes et David Bloor de l'Université d'Édimbourg, les théories sont d'abord acceptées au sein du pouvoir politique. Une théorie s'imposerait alors non parce qu'elle est vraie mais parce qu'elle est défendue par les plus forts. En d'autres termes, la science serait, sinon une expression élitiste, une opinion majoritaire reconnue comme une vérité scientifique et le fait d'un groupe, ce que démontrent les travaux d'Harry Collins. La sociologie des sciences s'est ainsi beaucoup intéressée, dès les années 1970, à l'influence du contexte macro-social sur l'espace scientifique. Robert King Merton a montré, dans « Éléments de théorie et de méthode sociologique » (1965) les liens étroits entre le développement de la Royal Society de Londres, fondée en 1660, et l'éthique puritaine de ses acteurs. Pour lui, la vision du monde des protestants de l'époque a permis l'accroissement du champ scientifique.
Science et religion
Historiquement, la science et la religion ont longtemps été apparentées. Dans « Les Formes élémentaires de la vie religieuse » (1912), Émile Durkheim montre que les cadres de pensée scientifique comme la logique ou les notions de temps et d'espace trouvent leur origine dans les pensées religieuses et mythologiques. L’Église Catholique s'intéresse de près à la science et à son évolution comme en témoigne le fait qu'elle ait organisé pour la quatrième fois une conférence internationale au Vatican intitulée « Unite to Cure » en avril 2018. Cette conférence a pour but d'unir différentes opinions dans différentes disciplines scientifiques afin de réfléchir sur le futur de la science et de l'Homme.
Le non-recouvrement
Les conflits entre la science et la religion se produisent dès lors que l'une des deux prétend répondre à la question dévolue à l'autre.
Cette violation peut se produire dans les deux sens. La religion empiète sur la science quand des personnes prétendent déduire des textes religieux des informations sur le fonctionnement du monde. Le conflit de ce type le plus évident est celui du créationnisme face à la théorie de l'évolution. Scientifiquement, la création de l'ensemble des êtres vivants en six jours n'est pas tenable. Mais différents courants religieux radicaux défendent l'exactitude du récit de la Genèse (depuis, l'Église catholique, par exemple, a résolu la contradiction apparente en déclarant que ce récit est métaphorique, ce qui assure de ne pas empiéter sur le domaine scientifique).
L'autre cas de violation est celui où on extrapole à partir de données scientifiques une vision du monde tout à fait irréfutable (au sens de Popper), empiétant sur le domaine du religieux. Dans le cadre du non-recouvrement, les propositions scientifiques doivent rester compatibles avec toutes les positions religieuses qui cherchent à donner du sens à l'univers (sauf celles qui violent elles-mêmes la démarcation). Albert Einstein et Paul Dirac utilisent le concept de Dieu en commentant la physique quantique, mais les résultats qu'ils établissent ne dépendent pas de son existence.
Le pape François, dans l'encyclique Laudato si' « sur la sauvegarde de la maison commune » (2015), estime cependant que « la science et la religion, qui proposent des approches différentes de la réalité, peuvent entrer dans un dialogue intense et fécond pour toutes deux ».
Communauté scientifique internationale
Du savant au chercheur
Si la science est avant tout une affaire de méthode, elle dépend aussi beaucoup du statut de ceux qui la font. L'ancêtre du chercheur reste, dans l'Antiquité, le scribe. Le terme de « savant » n'apparaît qu'au XVIIe siècle ; se distinguant du clerc et de l'humaniste. Au XIXe siècle cette figure s'estompe et laisse place à celle du « scientifique universitaire » et du « chercheur spécialisé » aux côtés desquels évoluent le « chercheur industriel » et le « chercheur fonctionnaire ». Aujourd'hui c'est la figure du « chercheur entrepreneur » qui domine selon les auteurs Yves Gingras, Peter Keating et Camille Limoges, dans l'ouvrage Du scribe au savant. Les porteurs du savoir, de l'Antiquité à la révolution industrielle. C'est la création d'institutions comme le Jardin royal des plantes médicinales ou l'Académie royale des sciences de Paris qui marquent l'avènement du statut de chercheur spécialisé au XIXe siècle. Elles fournissent en effet des revenus et un cadre de recherche exceptionnels. C'est en Allemagne, avec Wilhelm von Humboldt, en 1809, que la recherche est affiliée aux Universités. Dès lors commence l'industrialisation de la production de chercheurs, qui accéléra la spécialisation du savoir. Depuis la Seconde Guerre mondiale, ce sont les instituts de recherche et les organismes gouvernementaux qui dominent, à travers la figure du chercheur fonctionnaire.
Les sociologues et anthropologues Bruno Latour, Steve Woolgar, Karin Knorr-Cetina ou encore Michael Lynch ont étudié l'espace scientifique, les laboratoires et les chercheurs. Latour s'est en particulier intéressé à la production du discours scientifique, qui semble suivre un processus de stabilisations progressives, ce qui permet aux énoncés d'acquérir de la crédibilité au fur et à mesure alors que Jean-François Sabouret et Paul Caro, dans « Chercher. Jours après jours, les aventuriers du savoir » présentent des portraits de chercheurs venant de tous les domaines et travaillant au quotidien,.
Des communautés scientifiques
La communauté scientifique désigne, dans un sens assez large, l'ensemble des chercheurs et autres personnalités dont les travaux ont pour objet les sciences et la recherche scientifique, selon des méthodes scientifiques. Parfois cette expression se réduit à un domaine scientifique particulier : la communauté des astrophysiciens pour l'astrophysique, par exemple. La sociologie des sciences s'intéresse à cette communauté, à la façon dont elle fonctionne et s'inscrit dans la société.

On peut parler de « société savante » lorsqu'il s'agit d'une association d’érudits et de savants. Elle leur permet de se rencontrer, de partager, confronter et exposer le résultat de leurs recherches, de se confronter avec leurs pairs d'autres sociétés du même type ou du monde universitaire, spécialistes du même domaine, et le cas échéant, de diffuser leurs travaux via une revue, des conférences, séminaires, colloques, expositions et autres réunions scientifiques. Un congrès ou conférence scientifique est un événement qui vise à rassembler des chercheurs et ingénieurs d'un domaine pour faire état de leurs avancées. Cela permet également à des collègues géographiquement éloignés de nouer et d'entretenir des contacts. Les congrès se répètent généralement avec une périodicité fixée, le plus souvent annuelle.
La collaboration est de mise au sein de la communauté scientifique, en dépit de guerres internes et transnationales. Ainsi, l'outil d'évaluation par les pairs (aussi appelée « arbitrage » dans certains domaines universitaires) consiste à soumettre l’ouvrage ou les idées d’un auteur à l’analyse de confrères experts en la matière, permettant par là aux chercheurs d’accéder au niveau requis par leur discipline en partageant leur travail avec une personne bénéficiant d’une maîtrise dans le domaine.
Recherche

La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue de produire et de développer les connaissances scientifiques. Par extension métonymique, la recherche scientifique désigne également le cadre social, économique, institutionnel et juridique de ces actions. Dans la majorité des pays finançant la recherche, elle est une institution à part entière, voire une instance ministérielle (comme en France, où elle fait partie du Ministère de l'Éducation Nationale et de la Recherche) car elle constitue un avantage géopolitique et social important pour un pays. Le prix Nobel (il en existe un pour chaque discipline scientifique promue) récompense ainsi la personnalité scientifique qui a le plus contribué, par ses recherches et celles de son équipe, au développement des connaissances.
Les Science studies sont un courant récent regroupant des études interdisciplinaires des sciences, au croisement de la sociologie, de l’anthropologie, de la philosophie ou de l’économie. Cette discipline s'occupe principalement de la science comme institution, orientant le débat vers une « épistémologie sociale ».
Sociologie du champ scientifique
La sociologie des sciences vise à comprendre les logiques d'ordre sociologique à l'œuvre dans la production des connaissances scientifiques. Néanmoins, il s'agit d'une discipline encore récente et évoluant au sein de multiples positions épistémologiques ; Olivier Martin dit qu'« elle est loin de disposer d'un paradigme unique : c'est d'ailleurs une des raisons de sa vivacité ». Dans les années 1960 et 1970, une grande part de ces études s’inscrivait dans le courant structuraliste. Mais, depuis le début des années 1980, les sciences sociales cherchent à dépasser l’étude de l’institution « science » pour aborder l’analyse du contenu scientifique. La sociologie du « champ scientifique », concept créé par Pierre Bourdieu, porte ainsi une attention particulière aux institutions scientifiques, au travail concret des chercheurs, à la structuration des communautés scientifiques, aux normes et règles guidant l'activité scientifique surtout. Il ne faut cependant pas la confondre avec l'étude des relations entre science et société, quand bien même ces relations peuvent être un objet d'étude des sociologues des sciences. Elle est en effet plus proche de l'épistémologie.
Le « père » de la sociologie des sciences est Robert K. Merton qui, le premier, vers 1940, considère la science comme une « structure sociale normée » formant un ensemble qu'il appelle l'« èthos de la science » (les principes moraux dirigeant le savant) et dont les règles sont censées guider les pratiques des individus et assurer à la communauté son autonomie (Merton la dit égalitaire, libérale et démocratique). Dans un article de 1942, intitulé The Normative Structure of Science, il cite quatre normes régissant la sociologie de la science : l'universalisme, le communalisme, le désintéressement, le scepticisme organisé. Ce que cherche Merton, c'est analyser les conditions de production de discours scientifiques, alors que d'autres sociologues, après lui, vont viser à expliquer sociologiquement le contenu de la science. Pierre Duhem s'attacha lui à analyser le champ scientifique du point de vue constructiviste. À la suite des travaux de Thomas Samuel Kuhn, les sociologues dénoncèrent la distinction portant sur la méthode mise en œuvre et firent porter leurs investigations sur le processus de production des connaissances lui-même.
Si la philosophie des sciences se fonde en grande partie sur le discours et la démonstration scientifique d'une part, sur son historicité d'autre part, pour Ian Hacking, elle doit étudier aussi le style du laboratoire. Dans « Concevoir et expérimenter », il estime que la philosophie des sciences, loin de se cantonner aux théories qui représentent le monde, doit aussi analyser les pratiques scientifiques qui le transforment. Le sociologue américain Joseph Ben David a ainsi étudié la sociologie de la connaissance (« sociology of scientific knowledge ») dans ses « Éléments d'une sociologie historique des sciences » (1997).
Applications, inventions, innovations et économie de la science

L’« application » d’une science à une autre est l'usage qu’on fait des principes ou des procédés d’une science pour étendre et perfectionner une autre science. L'« invention » est d'abord une méthode, une technique, un moyen nouveau par lequel il est possible de résoudre un problème pratique donné. Le concept est très proche de celui d'une innovation. Par exemple, Alastair Pilkington a inventé le procédé de fabrication du verre plat sur bain d'étain dont on dit qu'il s'agit d'une innovation technologique majeure.
Une « innovation » se distingue d'une invention ou d'une découverte dans la mesure où elle s'inscrit dans une perspective applicative. L'une et l'autre posent des enjeux majeurs à l'économie. Dans les pays développés, les guerres économiques reposent sur la capacité à prévoir, gérer, susciter et conserver les applications et les innovations, par le brevet notamment. Pour les économistes classiques, l'innovation est réputée être l'un des moyens d'acquérir un avantage compétitif en répondant aux besoins du marché et à la stratégie d'entreprise. Innover, c'est par exemple être plus efficient, et/ou créer de nouveaux produits ou service, ou de nouveaux moyens d'y accéder.
Ce sont tout d'abord les sociologues de la science Norman Storer et Warren Hagstrom, aux États-Unis, puis Gérard Lemaine et Benjamin Matalon en France, qui proposent une grille de lecture pour le champ économique des disciplines scientifiques. Ils envisagent en effet la science comme un système d'échange semblable à un marché sauf que la nature des biens échangés est du domaine du savoir et de la connaissance. Il y existe même une sorte de loi de la concurrence car si le scientifique ne publie pas, il ne peut prétendre voir ses fonds de recherche être reconduits l'année suivante. Cet esprit de compétition, selon Olivier Martin « stimule les chercheurs et constitue le moteur de la science ». Mais c'est surtout le sociologue Pierre Bourdieu qui a su analyser l'économie du champ scientifique. Dans son article intitulé « Le Champ scientifique », dans les Actes de la recherche en sciences sociales, il indique que la science obéit aux lois du marché économique sauf que le capital est dit « symbolique » (ce sont les titres, les diplômes, les postes ou les subventions par exemple). Par ailleurs, ce capital symbolique dépend de l'intérêt général et institutionnel : ainsi toutes les recherches se valent mais les plus en vue sont favorisées. Enfin, le milieu scientifique est dominé par des relations de pouvoir, politique et communautaire.
Notes et références
Notes
- Encyclique du Pape Jean-Paul II, Fides et ratio (1998) redéfinissant le rapport science-religion ainsi : « La foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité ».
- Albert Einstein : « La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle. » in Ideas and Opinions, p. 46, (ISBN 978-0517003930)
- Les mathématiques ont un statut particulier, parce qu'elles constituent une construction de logique pure en application de règles posées, plutôt que suivant des observations du monde. Toutefois, elles sont indissociables des sciences, car elles servent d'outil aux autres sciences et techniques (en physique, les prédictions ont autant de valeur qu'elles découlent des lois de base sans calculs, ou qu'elles fassent appel au calcul infinitésimal, par exemple).
- Michel Serres, p. 16 nomme ces embranchements les « bifurcations », sachant que « Loin de dessiner une suite alignée d'acquis continus et croissants ou une même séquence de soudaines coupures, découvertes, inventions ou révolutions précipitant dans l'oubli un passé tout à coup révolu, l'histoire des sciences court et fluctue sur un réseau multiple et complexe de chemins qui se chevauchent ».
- Détail d'un cycle d'allégories réalisées pour le hall d'exposition du bâtiment Postberardine de Varsovie, Pologne (1870).
- Dans leur ouvrage, Les Chamanes de la Préhistoire, Jean Clottes et David Lewis-Williams (professeur d'archéologie cognitive) développent la thèse selon laquelle l'homme préhistorique possédait les mêmes facultés cognitives que l'homme moderne.
- Les notions mathématiques employés ci-après ne reflètent pas à proprement parler les emplois faits lors de l'époque mésopotamienne. Celle de « démonstration mathématique » par exemple est un abus de langage, employé dans le but de faire comprendre au lecteur moderne à quoi se rapporterait l'usage que le mésopotamien fait de son objet mathématique, de manière intuitive. Ainsi, les Mésopotamiens « démontrent » vraiment que la solution d'un problème donné est la bonne, en revanche, ils ne démontrent pas de théorème. De même, certains termes sont anachroniques : il n'existe pas de théorème chez eux, pas plus qu'il n'existe d'équation (l'invention de l'inconnue est en effet plus tardive). Leur langage mathématique n'est ainsi pas adapté aux notions modernes.
- Contrat archaïque sumérien concernant la vente d'un champ et d'une maison. Shuruppak, v. 2600 av. J.-C., inscription pré-cunéiforme. Musée du Louvre, Paris, Département des Antiquités Orientales, Richelieu, rez-de-chaussée, chambre 1a.
- L'écriture d'un nombre se fait en répétant les signes des unités, dizaines, centaines, autant de fois qu'il compte d'unités, chacun de ces nombres d'unités étant inférieurs à 10.
- Même si : « Vers 500 avant J.–C. naissent de nouvelles religions en réaction au védisme, il s’agit notamment du Bouddhisme et du Jaïnisme. Leurs premiers textes ne seront pas en Sanskrit, mais dans des langues régionales, « vernaculaires », le pali et le prakrit. En particulier les textes canoniques jaïns composés en prakrit recèlent des trésors de pensée mathématique. » explique Agathe Keller, du CNRS dans Textes écrits, textes dits dans la tradition mathématique de l’Inde médiévale sur le site CultureMath.
- Mosaïque représentant l'Académie de Platon, maison de Siminius Stephanus, Pompéï.
- « la dialectique platonicienne consistera à prendre appui sur les hypothèses mathématiques pour s'élever jusqu'au principe et dériver ensuite les conséquences du principe. En ce qu'elle explique la dépendance des conséquences à l'égard d'un terme unique, la dialectique est connaissance intégrale, « vue synoptique » de l'ensemble des savoirs et de la totalité du réel. », in Emmanuel Renault, p. 308 qui cite alors le dialogue La République, dans lequel Platon expose cette thèse, au passage 537c.
- Le terme de « loi » est néanmoins anachronique ; à l'époque de la naissance des premières grandes universités d'occident, le mot « loi » avait une signification exclusivement juridique.
- Certains ouvrages des mécaniciens d'Alexandrie, comme le livre des appareils pneumatiques de Philon de Byzance, ne sont connus aujourd'hui que par l'intermédiaire de la civilisation islamique.
- Francis Bacon considérait que trois grandes inventions avaient changé le monde : la poudre à canon, le compas magnétique et l’imprimerie.
- Exemple de problème d'extraction de racine carrée et photographies des manuscrits dans l'Aryabatîya sur CultureMath.
- L'ordre des Dominicains allait ainsi être à l'origine du renouveau intellectuel de l'Église, à l'origine même de l'acceptation des positions scientifiques.
- Se référer à l'ouvrage de Michel Blay, Dictionnaire critique de la science classique, Flammarion, 1988. Cette période fut également reconnue comme fondatrice de la science classique et institutionnelle par les Actes du Congrès International d'Histoire des Sciences, tenus à Liège en 1997.
- Francis Bacon la fustige à travers cette célèbre déclaration, tirée du Novum Organum : « La science doit être tirée de la lumière de la nature, elle ne doit pas être retirée de l’obscurité de l’Antiquité. »
- « Ce ne sont pas des ailes qu’il faut à notre esprit, mais des semelles de plomb », explique-t-il, afin de montrer la prépondérance de l'expérience sur l'abstraction.
- « Le mouvement de la terre autour du soleil ouvre une stratégie nouvelle à la pratique astronomique », in Jean-Pierre Verdet, p. 98.
- en ligne.
- Henri Bergson : « L'Introduction à l'étude de la Médecine expérimentale est un peu pour nous ce que fut pour le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle le discours de la Méthode. Dans un cas comme dans l'autre, nous nous trouvons devant un homme de génie qui a commencé par faire de grandes découvertes, et qui s'est demandé ensuite comment il fallait s'y prendre pour les faire : marche paradoxale en apparence et pourtant seule naturelle, la manière inverse de procéder ayant été tentée beaucoup plus souvent et n’ayant jamais réussi. Deux fois seulement dans l'histoire de la science moderne, et pour les deux formes principales que notre connaissance de la nature a prises, l'esprit d'invention s'est replié sur lui-même pour s'analyser et pour déterminer ainsi les conditions générales de la découverte scientifique. Cet heureux mélange de spontanéité et de réflexion, de science et de philosophie, s'est produit les deux fois en France. »
- Selon l'expression de Thomas Samuel Kuhn, dans La Structure des révolutions scientifiques.
- Certaines approches de l'économie appartiennent également à cette catégorie (voir École autrichienne d'économie).
- Il dit ainsi : « Appliquer le qualificatif de « sciences » à la connaissance des faits humains sera du reste considéré par certains comme un abus de langage. Il est assez clair en effet que ni les savoirs sociologiques ou psychologiques, économiques ou linguistiques ne peuvent prétendre, dans leur état présent et passé à la solidité et à la fécondité des savoirs physico-chimiques, ou même biologiques. » Gilles-Gaston Granger, p. 85.
- Jean-Marie Legay et Anne-Françoise Schmidt, dans Question d’épistémologie. Modélisation des objets complexes et interdisciplinarité, une collaboration entre un biologiste et une philosophe étudient le passage de la théorie au modèle.
- Le double usage de la fission nucléaire - l'arme atomique d'une part, le nucléaire civil d'autre part - illustre l'ambivalence des découvertes scientifiques.
- G.L Bruno avait postulé et prouvé le pluralisme des mondes possibles, c'est-à-dire l'existence d'autres terres dans l'univers, notamment avec son ouvrage De l’infinito universo et Mondi (De l’infini, l'univers et les mondes).
- L'Église a accepté la théorie de l'héliocentrisme dès la première moitié du XVIIIe siècle, dès que la preuve en fut fournie par l'aberration de la lumière. Le pape Jean-Paul II a reconnu en 1992 les erreurs commises par les théologiens lors du procès de Galilée.
- Tableau peint en 1425 (finition en 1428), altéré en 1680, et restauré en 1980.
- Le CNRS propose une exposition sur le thème art et science, présentant les différentes techniques au service de la conservation des ouvrages d'art.
- Barnes et Bloor sont à l'origine du « programme fort » qui, en sociologie de la connaissance cherche à expliquer les origines de la connaissance scientifique par des facteurs exclusivement sociaux et culturels.
Références
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- André Pichot, p. 3.
- André Pichot explique ainsi qu'« avec deux roseaux de diamètres différents, on pouvait écrire tous les nombres » [sur des tablettes d'argile].
- André Pichot, p. 73.
- André Pichot, p. 75 « Il faudra l'invention du système métrique pour en trouver l'équivalent ».
- André Pichot, p. 81 cite l'exemple d'une table de multiplication par 25 provenant de Suse et datant du IIe millénaire av. J.-C.
- André Pichot, p. 110-111 évoque des tablettes où les sumériens ont anticipé les théorèmes fondamentaux de Thalès et de Pythagore, sur la géométrie du triangle.
- André Pichot, p. 169 : « Comparativement aux disciplines précédemment exposées, la médecine à ceci de particulier qu'elle ressortit plus à la technique (voire à l'art) qu'à la science proprement dite, du moins en ce qui concerne ses formes primitives ».
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- Cité par Serge Hutin, p. 120.
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Voir aussi
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- Georges Leroux (dir.) et Luc Brisson, La République, Paris, Éditions Gallimard, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9)
- Luc Brisson (dir.) et Monique Canto-Sperber (trad. du grec ancien par Monique Canto-Sperber), Ménon : Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9)
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- Jean-Marie Nicolle, Histoire des méthodes scientifiques : Du théorème de Thalès au clonage, Rosny, Bréal, , 156 p. (ISBN 2-7495-0649-2)
- Jean-Paul Charrier, Scientisme et Occident : Essais d'épistémologie critique, Paris, Connaissances et Savoirs, , 400 p. (ISBN 2-7539-0061-2)
- Maurice Gagnon et Daniel Hébert, En quête de science : Introduction à l'épistémologie, Fides, , 309 p. (ISBN 2-7621-2143-4, lire en ligne)
- Jean-Pierre Mohen, L'art et la science : L'esprit des chefs-d'œuvre, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Sciences », , 160 p. (ISBN 2-07-059413-0)
- Le savant et le politique aujourd'hui : colloque de La Villette (préf. François d'Aubert), Paris, Éditions Albin Michel, coll. « Bibliothèque des Idées », , 209 p. (ISBN 978-2-226-08825-3 et 2-226-08825-3)organisé par la Cité des sciences et de l'industrie et Le Monde
- Patrice Flichy, L'innovation technique : récents développements en sciences sociales : vers une nouvelle théorie de l'innovation, Paris, La Découverte, coll. « Sciences et société », , 250 p. (ISBN 2-7071-4000-7)
- Nicholas Rescher (trad. de l'anglais), Le progrès scientifique : un essai philosophique sur l'économie de la recherche dans les sciences de la nature, Paris, PUF, coll. « Sciences, modernités, philosophie », , 342 p. (ISBN 2-13-045764-9)trad. de l'américain par Irène et Michel Rosier
- Robert Oppenheimer, La science et le bon sens, Paris, Éditions Gallimard, coll. « NRF Idées », , 200 p. (ISBN 2-7605-1243-6)Extraits en ligne
- Paul Feyerabend (trad. de l'anglais), Écrits philosophiques, volume 1 : Réalisme, rationalisme et méthode scientifique, Chennevières-sur-Marne/Paris, Dianoia, coll. « Fondements de la philosophie contemporaine des sciences », , 447 p. (ISBN 2-913126-05-7)
- Patrick Tort, Dictionnaire du darwinisme et de l’évolution (dir.), Paris, PUF, 1996, 3 vol., 5000 p. Ouvrage couronné par l’Académie des sciences.
- Science et méthode d'Henri Poincaré (1908)
- La Science et l'hypothèse d'Henri Poincaré (1902)
- Les Valeurs de la science d'Henri Poincaré (1902)
- Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences (1637) de René Descartes
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Pour les articles homonymes voir Science homonymie La science du latin scientia connaissance savoir est dans son sens premier la somme des connaissances et plus specifiquement une entreprise systematique de construction et d organisation des connaissances sous la forme d explications et de predictions testables Elle peut etre donc definie soit comme un ensemble de connaissances soit comme une methode ScienceAllegorie de la Science par Jules Blanchard situee sur le parvis de l hotel de ville de Paris Partie deSysteme de connaissances d Pratique parScientifique scientist trainee d ChampsVision scientifique du monde d science de la nature sciences sociales science formelle science experimentale science interdisciplinaire d connaissance scientifique d recherche litterature scientifique en science predictive d HistoireHistoire des sciences modifier modifier le code modifier Wikidata Faisant suite a la technique au niveau de son histoire elle se developpe en Occident au travers de travaux a caractere universel bases sur des faits une argumentation et des methodes qui varient selon qu elles tiennent de l observation l experience l hypothese d une logique de deduction ou d induction etc Lorsqu on divise la science en differents domaines ou disciplines on parle alors de sciences au pluriel comme dans l opposition entre sciences technologies ingenierie et mathematiques et sciences humaines et sociales ou encore celle entre sciences formelles sciences de la nature et sciences sociales La science a pour objet de comprendre et d expliquer le monde et ses phenomenes au depart de la connaissance dans le but d en tirer des previsions et des applications fonctionnelles Elle se veut ouverte a la critique tant au niveau des connaissances acquises des methodes utilisees pour les acquerir et de l argumentation utilisee lors de la recherche scientifique ou participative Dans le cadre de cet exercice de perpetuelle remise en question elle fait l objet d une discipline philosophique specifique intitulee l epistemologie Les connaissances etablies par la science sont a la base de nombreux developpements techniques dont les incidences sur la societe et son histoire sont parfois considerables DefinitionLe mot science peut se definir de plusieurs manieres selon son contexte d utilisation alors que dans un sens premier on peut y voir la somme de connaissances qu un individu possede ou peut acquerir par l etude la reflexion ou l experience Herite du mot latin scientia latin scientia connaissance elle est ce que l on sait pour l avoir appris ce que l on tient pour vrai au sens large l ensemble de connaissances d etudes d une valeur universelle caracterisees par un objet domaine et une methode determines et fondes sur des relations objectives verifiables sens restreint Dans un passage du Banquet Platon distingue la droite opinion orthos logos de la science ou de la connaissance Episteme Synonyme de l episteme en Grece antique c est selon les Definitions du pseudo Platon une Conception de l ame que le discours ne peut ebranler Un terme generique de la connaissance Article detaille Connaissance Definition large La science par ses decouvertes a su marquer la civilisation Ici les images rapportees par l astronomie nourrissent la pensee humaine quant a sa place dans l Univers Le mot science est un polyseme recouvrant principalement trois sens Savoir connaissance de certaines choses qui servent a la conduite de la vie ou a celle des affaires Ensemble des connaissances acquises par l etude ou la pratique Hierarchisation organisation et synthese des connaissances au travers de principes generaux theories lois etc Definition stricte D apres Michel Blay la science est la connaissance claire et certaine de quelque chose fondee soit sur des principes evidents et des demonstrations soit sur des raisonnements experimentaux ou encore sur l analyse des societes et des faits humains Cette definition permet de distinguer les trois types de science les sciences exactes comprenant les mathematiques et les sciences mathematisees comme la physique theorique les sciences physico chimiques et experimentales sciences de la nature et de la matiere biologie medecine les sciences humaines qui concernent l etre humain son histoire son comportement la langue le social le psychologique le politique Neanmoins leurs limites sont floues en d autres termes il n existe pas de categorisation systematique des types de science ce qui constitue par ailleurs l un des questionnements de l epistemologie Dominique Pestre explique ainsi que ce que nous mettons sous le vocable science n est en rien un objet circonscrit et stable dans le temps qu il s agirait de simplement decrire Principe de l acquisition de connaissances scientifiques Article detaille Evaluation de la recherche scientifique L acquisition de connaissances reconnues comme scientifiques passe par une suite d etapes Selon Francis Bacon la sequence de ces etapes peut etre resumee comme suit Observation experimentation et verification Theorisation Reproduction et prevision Resultat Pour Charles Sanders Peirce 1839 1914 qui a repris d Aristote l operation logique d abduction la decouverte scientifique procede dans un ordre different Abduction creation de conjectures et d hypotheses Deduction recherche de ce que seraient les consequences si les resultats de l abduction etaient verifies Induction mise a l epreuve des faits experimentation Les methodes scientifiques permettent de proceder a des experimentations rigoureuses reconnues comme telles par la communaute de scientifiques Les donnees recueillies permettent une theorisation la theorisation permet de faire des previsions qui doivent ensuite etre verifiees par l experimentation et l observation Une theorie est rejetee lorsque ces previsions ne cadrent pas a l experimentation Le chercheur ayant fait ces verifications doit pour que la connaissance scientifique progresse faire connaitre ces travaux aux autres scientifiques qui valideront ou non son travail au cours d une procedure d evaluation Pluralisme des definitions Le mot science dans son sens strict s oppose a l opinion doxa en grec assertion par nature arbitraire Neanmoins le rapport entre l opinion d une part et la science d autre part n est pas aussi systematique l historien des sciences Pierre Duhem pense en effet que la science s ancre dans le sens commun qu elle doit sauver les apparences Le discours scientifique s oppose a la superstition et a l obscurantisme Cependant l opinion peut se transformer en un objet de science voire en une discipline scientifique a part La sociologie des sciences analyse notamment cette articulation entre science et opinion Dans le langage commun la science s oppose a la croyance par extension les sciences sont souvent considerees comme contraires aux religions Cette consideration est toutefois souvent plus nuancee tant par des scientifiques que des religieux L idee meme d une production de connaissance est problematique nombre de domaines reconnus comme scientifiques n ont pas pour objet la production de connaissances mais celle d instruments de machines de dispositifs techniques Terry Shinn a ainsi propose la notion de recherche technico instrumentale Ses travaux avec Bernward Joerges a propos de l instrumentation ont ainsi permis de mettre en evidence que le critere de scientificite n est pas devolu a des sciences de la connaissance seules Le mot science definit aux XX e et XXI e siecles l institution de la science c est a dire l ensemble des communautes scientifiques travaillant a l amelioration du savoir humain et de la technologie dans sa dimension internationale methodologique ethique et politique On parle alors de la science La notion ne possede neanmoins pas de definition consensuelle L epistemologue Andre Pichot ecrit ainsi qu il est utopique de vouloir donner une definition a priori de la science L historien des sciences Robert Nadeau explique pour sa part qu il est impossible de passer ici en revue l ensemble des criteres de demarcation proposes depuis cent ans par les epistemologues et qu on ne peut apparemment formuler un critere qui exclut tout ce qu on veut exclure et conserve tout ce qu on veut conserver La physicienne et philosophe des sciences Lena Soler dans son manuel d epistemologie commence egalement par souligner les limites de l operation de definition Les dictionnaires en proposent certes quelques unes Mais comme le rappelle Lena Soler ces definitions ne sont pas satisfaisantes Les notions d universalite d objectivite ou de methode scientifique surtout lorsque cette derniere est concue comme etant l unique notion en vigueur sont l objet de trop nombreuses controverses pour qu elles puissent constituer le socle d une definition acceptable Il faut donc tenir compte de ces difficultes pour decrire la science Et cette description reste possible en tolerant un certain flou epistemologique Etymologie de la connaissance a la recherche L etymologie de science vient du latin scientia connaissance lui meme du verbe scire savoir qui designe a l origine la faculte mentale propre a la connaissance Ce sens se retrouve par exemple dans l expression de Francois Rabelais Science sans conscience n est que ruine de l ame Il s agissait ainsi d une notion philosophique la connaissance pure au sens de savoir qui devint ensuite une notion religieuse sous l influence du christianisme La docte science concernait alors la connaissance des canons religieux de l exegese et des ecritures paraphrase pour la theologie premiere science instituee La racine science se retrouve dans d autres termes tels la conscience etymologiquement avec la connaissance la prescience la connaissance du futur l omniscience la connaissance de tout par exemple Histoire de la scienceArticle detaille Histoire des sciences La science est historiquement liee a la philosophie Dominique Lecourt ecrit ainsi qu il existe un lien constitutif unissant aux sciences ce mode particulier de penser qu est la philosophie C est bien en effet parce que quelques penseurs en Ionie des le VII e siecle av J C eurent l idee que l on pouvait expliquer les phenomenes naturels par des causes naturelles qu ont ete produites les premieres connaissances scientifiques Dominique Lecourt explique ainsi que les premiers philosophes ont ete amenes a faire de la science sans que les deux soient confondues La theorie de la connaissance en Science est portee par l epistemologie L histoire de la Science est necessaire pour comprendre l evolution de son contenu de sa pratique La science se compose d un ensemble de disciplines particulieres dont chacune porte sur un domaine particulier du savoir scientifique Il s agit par exemple des mathematiques de la chimie de la physique de la biologie de la mecanique de l optique de la pharmacie de l astronomie de l archeologie de l economie de la sociologie etc Cette categorisation n est ni fixe ni unique et les disciplines scientifiques peuvent elles memes etre decoupees en sous disciplines egalement de maniere plus ou moins conventionnelle Chacune de ces disciplines constitue une science particuliere L epistemologie a introduit le concept de science speciale c est la science porte drapeau parce qu elle porte les problematiques liees a un type de Sciences Histoire des sciencesArticle detaille Histoire des sciences L histoire des sciences est intimement liee a l histoire des societes et des civilisations D abord confondue avec l investigation philosophique dans l Antiquite puis religieuse du Moyen Age jusqu au Siecle des Lumieres la science possede une histoire complexe L histoire de la science et des sciences peut se derouler selon deux axes comportant de nombreux embranchements l histoire des decouvertes scientifiques d une part l histoire de la pensee scientifique d autre part formant pour partie l objet d etude de l epistemologie Allegorie de la Science Bien que tres liees ces deux histoires ne doivent pas etre confondues Bien plutot il s agit d une interrogation sur la production et la recherche de savoir Michel Blay fait meme de la notion de savoir la veritable cle de voute d une histoire des sciences et de la science coherente Repenser la science classique exige de saisir l emergence des territoires et des champs du savoir au moment meme de leur constitution pour en retrouver les questionnements fondamentaux De maniere generale l histoire des sciences n est ni lineaire ni reductible aux schemas causaux simplistes L epistemologue Thomas Samuel Kuhn parle ainsi bien plutot des paradigmes de la science comme des renversements de representations tout au long de l histoire des sciences Kuhn enumere ainsi un nombre de revolutions scientifiques Andre Pichot distingue ainsi entre l histoire des connaissances scientifiques et celle de la pensee scientifique Une histoire de la science et des sciences distingueraient de meme et egalement entre les institutions scientifiques les conceptions de la science ou celle des disciplines Premieres traces Prehistoire et Antiquite Article detaille Histoire des sciences Antiquite Prehistoire Article connexe Prehistoire L usage d outils en pierre precede l apparition d Homo sapiens de plus de 2 millions d annees La technique precede la science dans les premiers temps de l humanite En s appuyant sur une demarche empirique l homme developpe ses outils travail de la pierre puis de l os propulseur et decouvre l usage du feu des le Paleolithique inferieur La plupart des prehistoriens s accordent pour penser que le feu est utilise depuis 250 000 ans ou 300 000 ans Les techniques de production de feu relevent soit de la percussion silex contre marcassite soit de la friction de deux morceaux de bois par sciage par rainurage par giration Pour de nombreux prehistoriens comme Jean Clottes l art parietal montre que l homme anatomiquement moderne du Paleolithique superieur possedait les memes facultes cognitives que l homme actuel Ainsi l homme prehistorique savait intuitivement calculer ref necessaire ou deduire des comportements de l observation de son environnement base du raisonnement scientifique Certaines proto sciences comme le calcul ou la geometrie en particulier apparaissent sans doute tres tot L os d Ishango datant de plus de 20 000 ans a ete interprete par certains auteurs comme l un des premiers batons de comptage L astronomie permet de constituer une cosmogonie Les travaux du francais Andre Leroi Gourhan specialiste de la technique explorent les evolutions a la fois biopsychiques et techniques de l homme prehistorique Selon lui les techniques s enlevent dans un mouvement ascensionnel foudroyant pas clair des l acquisition de la station verticale en somme tres tot dans l histoire de l homme Mesopotamie Article detaille Sciences mesopotamienne et babylonienne Les premieres traces d activites scientifiques datent des civilisations humaines du neolithique ou se developpent commerce et urbanisation Ainsi pour Andre Pichot dans La Naissance de la science la science nait en Mesopotamie vers 3500 principalement dans les villes de Sumer et d Elam Les premieres interrogations sur la matiere avec les experiences d alchimie sont liees aux decouvertes des techniques metallurgiques qui caracterisent cette periode La fabrication d emaux date ainsi de 2000 Mais l innovation la plus importante provient de l invention de l ecriture cuneiforme en forme de clous qui par les pictogrammes permet la reproduction de textes la manipulation abstraite de concepts egalement La numeration est ainsi la premiere methode scientifique a voir le jour sur une base 60 gesh en mesopotamien permettant de realiser des calculs de plus en plus complexes et ce meme si elle reposait sur des moyens materiels rudimentaires L ecriture se perfectionnant periode dite akadienne les sumeriens decouvrent les fractions ainsi que la numeration dite de position permettant le calcul de grands nombres Le systeme decimal apparait egalement via le pictogramme du zero initial ayant la valeur d une virgule pour noter les fractions La civilisation mesopotamienne aboutit ainsi a la constitution des premieres sciences telles la metrologie tres adaptee a la pratique l algebre decouvertes de planches a calculs permettant les operations de multiplication et de division ou tables d inverses pour cette derniere mais aussi des puissances racines carrees cubiques ainsi que les equations du premier degre a une et deux inconnues la geometrie calculs de surfaces theoremes l astronomie enfin calculs de mecanique celeste previsions des equinoxes constellations denomination des astres La medecine a un statut particulier elle est la premiere science pratique heritee d un savoir faire tatonnant Une tablette d argile en ecriture cuneiforme Les sciences etaient alors le fait des scribes qui note Andre Pichot se livraient a de nombreux jeux numeriques qui permettaient de lister les problemes Cependant les sumeriens ne pratiquaient pas la demonstration Des le debut les sciences mesopotamiennes sont assimilees a des croyances comme l astrologie ou la mystique des nombres qui deviendront des pseudo sciences ulterieurement L histoire de la science etant tres liee a celle des techniques les premieres inventions temoignent de l apparition d une pensee scientifique abstraite La Mesopotamie cree ainsi les premiers instruments de mesure du temps et de l espace comme les gnomon clepsydre et polos Si cette civilisation a joue un role majeur elle n a pas cependant connu la rationalite puisque celle ci n a pas encore ete elevee au rang de principal critere de verite ni dans l organisation de la pensee et de l action ni a fortiori dans l organisation du monde Egypte pharaonique Article detaille Sciences dans l Egypte antique L Egypte antique va developper l heritage pre scientifique mesopotamien Cependant en raison de son unite culturelle specifique la civilisation egyptienne conserve une certaine continuite dans la tradition scientifique au sein de laquelle les elements anciens restent tres presents L ecriture des hieroglyphes permet la representation plus precise de concepts on parle alors d une ecriture ideographique La numeration est decimale mais les Egyptiens ne connaissent pas le zero Contrairement a la numeration sumerienne la numeration egyptienne evolue vers un systeme d ecriture des grands nombres entre 1800 et 1000 av J C par numeration de juxtaposition La geometrie fit principalement un bond en avant Les Egyptiens batissaient des monuments grandioses en ne recourant qu au systeme des fractions symbolise par l œil d Horus dont chaque element representait une fraction L œil Oudjat ou œil d Horus Des 2600 av J C les Egyptiens calculaient correctement la surface d un rectangle et d un triangle Il ne reste que peu de documents attestant l ampleur des mathematiques egyptiennes seuls les papyri de Rhind datant de 1800 av J C de Kahun de Moscou et du Rouleau de cuir eclairent les innovations de cette civilisation qui sont avant tout celles des problemes algebriques de division de progression arithmetique geometrique Les Egyptiens approchent egalement la valeur du nombre Pi en elevant au carre les 8 9es du diametre decouvrant un nombre equivalant a 3 1605 au lieu de 3 1416 Les problemes de volume de pyramide de cylindre a grains sont resolus aisement L astronomie progresse egalement le calendrier egyptien compte 365 jours le temps est mesure a partir d une horloge stellaire et les etoiles visibles sont denombrees En medecine la chirurgie fait son apparition Une theorie medicale se met en place avec l analyse des symptomes et des traitements et ce des 2300 av J C le Papyrus Ebers est ainsi un veritable traite medical Pour Andre Pichot la science egyptienne comme celle de Mesopotamie avant elle est encore engagee dans ce qu on a appele la voie des objets c est a dire que les differentes disciplines sont deja ebauchees mais qu aucune d entre elles ne possede un esprit reellement scientifique c est a dire d organisation rationnelle reconnue en tant que telle Chine de l Antiquite Article detaille Histoire des sciences et techniques en Chine Les Chinois decouvrent egalement le theoreme de Pythagore que les Babyloniens connaissaient quinze siecles avant l ere chretienne En astronomie ils identifient la comete de Halley et comprennent la periodicite des eclipses Ils inventent par ailleurs la fonte du fer Durant la periode des Royaumes combattants apparait l arbalete En 104 av J C est promulgue le calendrier Taichu premier veritable calendrier chinois En mathematiques les Chinois inventent vers le II e siecle av J C la numeration a batons Il s agit d une notation positionnelle a base 10 comportant dix huit symboles avec un vide pour representer le zero c est a dire la dizaine centaine etc dans ce systeme de numerotation La numeration en batons chinoise En 132 Zhang Heng invente le premier sismographe pour la mesure des tremblements de terre et est la premiere personne en Chine a construire un globe celeste rotatif Il invente aussi l odometre La medecine progresse sous les Han orientaux avec Zhang Zhongjing et Hua Tuo a qui l on doit en particulier la premiere anesthesie generale En mathematiques Sun Zi et Qin Jiushao etudient les systemes lineaires et les congruences leurs apports sont generalement consideres comme majeurs De maniere generale l influence des sciences chinoises fut considerable sur l Inde et sur les pays arabes Science en Inde Article detaille Mathematiques indiennes La civilisation dite de la vallee de l Indus 3300 a 1500 est surtout connue en histoire des sciences en raison de l emergence des mathematiques complexes ou ganita La numeration decimale de position et les symboles numeraux indiens qui deviendront les chiffres arabes vont influencer considerablement l Occident via les arabes et les chinois Les grands livres indiens sont ainsi traduits au IX e siecle dans les maisons du savoir par des eleves d Al Khwarizmi mathematicien persan dont le nom latinise est a l origine du mot algorithme Les Indiens ont egalement maitrise le zero les nombres negatifs les fonctions trigonometriques ainsi que le calcul differentiel et integral les limites et series Les Siddhanta sont le nom generique donne aux ouvrages scientifiques sanskrits On distingue habituellement deux periodes de decouvertes abstraites et d innovations technologiques dans l Inde de l Antiquite les mathematiques de l epoque vedique 1500 a 400 et les mathematiques de l epoque jainiste 400 a 200 Logos grec les premices philosophiques de la science Article detaille sciences grecques Presocratiques Pour l epistemologue en la methode scientifique fait son apparition dans la Grece du VII e siecle av J C avec les philosophes dits presocratiques Appeles physiologoi par Aristote parce qu ils tiennent un discours rationnel sur la nature les presocratiques s interrogent sur les phenomenes naturels qui deviennent les premiers objets de methode et leur cherchent des causes naturelles Thales de Milet v 625 547 av J C et Pythagore v 570 480 av J C contribuent principalement a la naissance des premieres sciences comme les mathematiques la geometrie theoreme de Pythagore l astronomie ou encore la musique Dans le domaine de la cosmologie ces premieres recherches sont marquees par la volonte d imputer la constitution du monde ou cosmos a un principe naturel unique le feu pour Heraclite par exemple ou divin l Un pour Anaximandre Les pre socratiques mettent en avant des principes constitutifs des phenomenes les arche Heraclite Tableau de Hendrik ter Brugghen Les presocratiques initient egalement une reflexion sur la theorie de la connaissance Constatant que la raison d une part et les sens d autre part conduisent a des conclusions contradictoires Parmenide opte pour la raison et estime qu elle seule peut mener a la connaissance alors que nos sens nous trompent Ceux ci par exemple nous enseignent que le mouvement existe alors que la raison nous enseigne qu il n existe pas Cet exemple est illustre par les celebres paradoxes de son disciple Zenon Si Heraclite est d un avis oppose concernant le mouvement il partage l idee que les sens sont trompeurs De telles conceptions favorisent la reflexion mathematique Par contre elles sont un obstacle au developpement des autres sciences et singulierement des sciences experimentales Sur cette question ce courant de pensee se prolonge quoique de maniere plus nuancee jusque Platon pour qui les sens ne revelent qu une image imparfaite et deformee des Idees qui sont la vraie realite allegorie de la caverne A ces philosophes s oppose le courant epicurien Initie par Democrite contemporain de Socrate il sera developpe ulterieurement par Epicure et expose plus en detail par le Romain Lucrece dans De rerum natura Pour eux les sens nous donnent a connaitre la realite La theorie de l atomiste affirme que la matiere est formee d entites denombrables et insecables les atomes Ceux ci s assemblent pour former la matiere comme les lettres s assemblent pour former les mots Tout est constitue d atomes y compris les dieux Ceux ci ne s interessent nullement aux hommes et il n y a donc pas lieu de les craindre On trouve donc dans l epicurisme la premiere formulation claire de la separation entre le savoir et la religion meme si de maniere moins explicite l ensemble des presocratiques se caracterise par le refus de laisser les mythes expliquer les phenomenes naturels comme les eclipses Il faudra attendre Aristote pour aplanir l opposition entre les deux courants de pensee mentionnes plus haut La methode pre socratique est egalement fondee dans son discours s appuyant sur les elements de la rhetorique les demonstrations procedent par une argumentation logique et par la manipulation de concepts abstraits bien que generiques Platon et la dialectique Article detaille dialectique Mosaique representant l Academie de Platon I er siecle Avec Socrate et Platon qui en rapporte les paroles et les dialogues la raison logos et la connaissance deviennent intimement lies Le raisonnement abstrait et construit apparait Pour Platon les Formes sont le modele de tout ce qui est sensible ce sensible etant un ensemble de combinaisons geometriques d elements Platon ouvre ainsi la voie a la mathematisation des phenomenes Les sciences mettent sur la voie de la philosophie au sens de discours sur la sagesse inversement la philosophie procure aux sciences un fondement assure L utilisation de la dialectique qui est l essence meme de la science complete alors la philosophie qui a elle la primaute de la connaissance discursive par le discours ou dianoia en grec Pour Michel Blay La methode dialectique est la seule qui rejetant successivement les hypotheses s eleve jusqu au principe meme pour assurer solidement ses conclusions Socrate en expose les principes dans le Theetete Pour Platon la recherche de la verite et de la sagesse la philosophie est indissociable de la dialectique scientifique c est en effet le sens de l inscription figurant sur le fronton de l Academie a Athenes Que nul n entre ici s il n est geometre Aristote et la physique Articles detailles Aristote et Physique C est surtout avec Aristote qui fonde la physique et la zoologie que la science acquiert une methode basee sur la deduction On lui doit la premiere formulation du syllogisme et de l induction Les notions de matiere de forme de puissance et d acte deviennent les premiers concepts de manipulation abstraite Pour Aristote la science est subordonnee a la philosophie c est une philosophie seconde dit il et elle a pour objet la recherche des premiers principes et des premieres causes ce que le discours scientifique appellera le causalisme et que la philosophie nomme l aristotelisme Neanmoins dans le domaine particulier de l astronomie Aristote est a l origine d un recul de la pensee par rapport a certains pre socratiques ref necessaire quant a la place de la terre dans l espace A la suite d Eudoxe de Cnide il imagine un systeme geocentrique et considere que le cosmos est fini Il sera suivi en cela par ses successeurs en matiere d astronomie jusqu a Copernic a l exception d Aristarque qui proposera un systeme heliocentrique Il determine par ailleurs que le vivant est ordonne selon une chaine hierarchisee mais sa theorie est avant tout fixiste Il pose l existence des premiers principes indemontrables ancetres des conjectures mathematiques et logiques Il decompose les propositions en nom et verbe base de la science linguistique Periode alexandrine et Alexandrie a l epoque romaine Article detaille sciences grecques Un fragment des Elements d Euclide trouve a Oxyrhynque Le fragment principal de la machine d Anticythere un mecanisme a engrenages capable de calculer la date et l heure des eclipses solaires et lunaires La periode dite alexandrine de 323 a 30 et son prolongement a l epoque romaine sont marques par des progres significatifs en astronomie et en mathematiques ainsi que par quelques avancees en physique La ville egyptienne d Alexandrie en est le centre intellectuel et les savants d alors y sont grecs Euclide 325 a 265 est l auteur des Elements qui sont consideres comme l un des textes fondateurs des mathematiques modernes Ces postulats comme celui nomme le postulat d Euclide voir Axiome des paralleles que l on exprime de nos jours en affirmant que par un point pris hors d une droite il passe une et une seule parallele a cette droite sont a la base de la geometrie systematisee Les travaux d Archimede 292 a 212 sur sa poussee correspond a la premiere loi physique connue alors que ceux d Eratosthene 276 a 194 sur la circonference de la terre ou ceux d Aristarque de Samos 310 a 240 sur les distances terre lune et terre soleil temoignent d une grande ingeniosite Apollonius de Perga modelise les mouvements des planetes a l aide d orbites excentriques Hipparque de Nicee 194 a 120 perfectionne les instruments d observation comme le dioptre le gnomon et l astrolabe En algebre et geometrie il divise le cercle en 360 et cree meme le premier globe celeste ou orbe Hipparque redige egalement un traite en 12 livres sur le calcul des cordes nomme aujourd hui la trigonometrie En astronomie il propose une theorie des epicycles qui permettra a son tour l etablissement de tables astronomiques tres precises L ensemble se revelera largement fonctionnel permettant par exemple de calculer pour la premiere fois des eclipses lunaires et solaires La machine d Anticythere un calculateur a engrenages capable de calculer la date et l heure des eclipses est un des rares temoignages de la sophistication des connaissances grecques tant en astronomie et mathematiques qu en mecanique et travail des metaux Ptolemee d Alexandrie 85 apr J C a 165 prolonge les travaux d Hipparque et d Aristote sur les orbites planetaires et aboutit a un systeme geocentrique du systeme solaire qui fut accepte dans les mondes occidental et arabe pendant plus de mille trois cents ans jusqu au modele de Nicolas Copernic Ptolemee fut l auteur de plusieurs traites scientifiques dont deux ont exerce par la suite une tres grande influence sur les sciences islamique et europeenne L un est le traite d astronomie qui est aujourd hui connu sous le nom de l Almageste l autre est la Geographie qui est une discussion approfondie sur les connaissances geographiques du monde greco romain Ingenierie et technologie romaines Article detaille Technologie de la Rome antique La technologie romaine est un des aspects les plus importants de la civilisation romaine Cette technologie en partie liee a la technique de la voute probablement empruntee aux Etrusques a ete certainement la plus avancee de l Antiquite Elle permit la domestication de l environnement notamment par les routes et aqueducs Cependant le lien entre prosperite economique de l Empire romain et niveau technologique est discute par les specialistes certains comme Emilio Gabba historien italien specialiste de l histoire economique et sociale de la Republique romaine considerent que les depenses militaires ont freine le progres scientifique et technique pourtant riche Pour J Kolendo le progres technique romain serait lie a une crise de la main d œuvre due a la rupture dans la fourniture d esclaves non qualifies sous l empereur Auguste Les romains aurait ainsi ete capables de developper des techniques alternatives Pour L Cracco Ruggini la technologie traduit la volonte de prestige des couches dominantes Cependant la philosophie la medecine et les mathematiques sont d origine grecque ainsi que certaines techniques agricoles La periode pendant laquelle la technologie romaine est la plus foisonnante est le II e siecle av J C et le I er siecle av J C et surtout a l epoque d Auguste La technologie romaine a atteint son apogee au I er siecle avec le ciment la plomberie les grues machines domes arches Pour l agriculture les Romains developpent le moulin a eau Neanmoins les savants romains furent peu nombreux et le discours scientifique abstrait progressa peu pendant la Rome antique les Romains en faisant prevaloir les humanites la reflexion sur l homme et l expression ecrite et orale ont sans doute occulte pour l avenir des realita scientifiques et techniques mis a part quelques grands penseurs comme Vitruve ou Apollodore de Damas souvent d origine etrangere d ailleurs Les Romains apporterent surtout le systeme de numeration romain pour les unites de mesure romaines en utilisant l abaque romain ce qui permet d homogeneiser le comptage des poids et des distances Science au Moyen Age Articles detailles Science du Moyen Age et Sciences et techniques dans l Empire byzantin Bien que cette periode s apparente generalement a l histoire europeenne les avancees technologiques et les evolutions de la pensee scientifique du monde oriental civilisation arabo musulmane et en premier lieu celles de l empire byzantin qui herite du savoir latin et ou puisera le monde arabo musulman enfin celles de la Chine sont decisives dans la constitution de la science moderne internationale institutionnelle et se fondant sur une methodologie La periode du Moyen Age s etend ainsi de 512 a 1492 elle connait le developpement sans precedent des techniques et des disciplines en depit d une image obscurantiste propagee par les manuels scolaires En Europe Les byzantins maitrisaient l architecture urbaine et l admission d eau ils perfectionnerent egalement les horloges a eau et les grandes norias pour l irrigation technologies hydrauliques dont la civilisation arabe a herite et qu elle a transmis a son tour L hygiene et la medecine firent egalement des progres Les Universites byzantines ainsi que les bibliotheques compilerent de nombreux traites et ouvrages d etude sur la philosophie et le savoir scientifique de l epoque L Europe occidentale apres une periode de repli durant le Haut Moyen Age retrouve un elan culturel et technique qui culmine au XII e siecle Neanmoins du VIII e au X e siecle la periode dite en France de la Renaissance carolingienne permit principalement par la scolarisation le renouveau de la pensee scientifique La scolastique au XI e siecle preconise un systeme coherent de pensee proche de ce que sera l empirisme La philosophie naturelle se donne comme objectif la description de la nature percue comme un systeme coherent de phenomenes ou pragmata mus par des lois Le bas Moyen Age voit la logique faire son apparition avec l academie de Port Royal des Champs et diverses methodes scientifiques se developper ainsi qu un effort pour elaborer des modeles mathematiques ou medicaux qui jouera un role majeur dans l evolution des differentes conceptions du statut des sciences D autre part le monde medieval occidental voit apparaitre une laicisation du savoir concomitant a l autonomisation des sciences Dans le monde arabo musulman Article detaille Sciences et techniques islamiques Le monde arabo musulman est a son apogee intellectuel du VIII e au XIV e siecle ce qui permet le developpement d une culture scientifique specifique d abord a Damas sous les derniers Omeyyades puis a Bagdad sous les premiers Abbassides La science arabo musulmane est fondee sur la traduction et la lecture critique des ouvrages de l Antiquite L etendue du savoir arabo musulman est etroitement liee aux guerres de conquete de l Islam qui permettent aux Arabes d entrer en contact avec les civilisations indienne et chinoise Le papier emprunte aux Chinois remplace rapidement le parchemin dans le monde musulman Le Calife Haroun ar Rachid feru d astronomie cree en 829 a Bagdad le premier observatoire permanent permettant a ses astronomes de realiser leurs propres etudes du mouvement des astres Abu Raihan al Biruni reprenant les ecrits d Eratosthene d Alexandrie III e siecle av J C calcule le diametre de la Terre et affirme que la Terre tournerait sur elle meme bien avant Galilee En 832 sont fondees les Maisons de la sagesse Bait al hikma lieux de partage et de diffusion du savoir En medecine Avicenne 980 1037 redige une monumentale encyclopedie le Qanun Ibn Nafis decrit la circulation sanguine pulmonaire et al Razi recommande l usage de l alcool en medecine Au XI e siecle Abu l Qasim az Zahrawi appele Abulcassis en Occident ecrit un ouvrage de reference pour l epoque sur la chirurgie En mathematiques l heritage antique est sauvegarde et approfondi permettant la naissance de l algebre L utilisation de la numeration indienne rend possible des avancees en analyse combinatoire et en trigonometrie Enfin la theologie motazilite se developpe sur la logique et le rationalisme inspires de la philosophie grecque et de la raison logos qu elle cherche a rendre compatible avec les doctrines islamiques Sciences en Chine medievale Article detaille Histoire des sciences et techniques en Chine La Chine de l Antiquite a surtout contribue a l innovation technique avec les quatre inventions principales qui sont le papier date du II e siecle av J C l imprimerie a caracteres mobiles au IX e siecle la poudre la premiere trace ecrite attestee semble etre le Wujing Zongyao qui daterait des alentours de 1044 et la boussole utilisee des le XI e siecle dans la geomancie Le scientifique chinois Shen Kuo 1031 1095 de la Dynastie Song decrit la boussole magnetique comme instrument de navigation Maquette d une cuillere indiquant le sud appelee sinan du temps des Han 206 av J C 220 apr J C Pour l historien Joseph Needham dans Science et civilisation en Chine vaste etude de dix sept volumes la societe chinoise a su mettre en place une science innovante des ses debuts Needham en vient meme a relativiser la conception selon laquelle la science doit tout a l Occident Pour lui la Chine etait meme animee d une ambition de collecter de maniere desinteressee le savoir avant meme les universites occidentales Les traites de mathematiques et de demonstration abondent comme Les Neuf Chapitres qui presentent pres de 246 problemes transmis par Liu Hui III e siecle et par Li Chunfeng VII e siecle ou encore les Reflets des mesures du cercles sur la mer de Li Ye datant de 1248 etudies par Karine Chemla et qui abordent les notions arithmetiques des fractions d extraction de racines carree et cubique le calcul de l aire du cercle et du volume de la pyramide entre autres Karine Chelma a ainsi demontre que l opinion repandue selon laquelle la demonstration mathematique serait d origine grecque etait partiellement fausse les Chinois s etant pose les memes problemes a leur epoque elle dira ainsi on ne peut rester occidentalo centre l histoire des sciences exige une mise en perspective internationale des savoirs Inde des mathematiques medievales Les mathematiques indiennes sont particulierement abstraites et ne sont pas orientees vers la pratique au contraire de celles des Egyptiens par exemple C est avec Brahmagupta 598 668 et son ouvrage celebre le Brahmasphutasiddhanta particulierement complexe et novateur que les differentes facettes du zero chiffre et nombre sont parfaitement comprises et que la construction du systeme de numeration decimal de position est parachevee L ouvrage explore egalement ce que les mathematiciens europeens du XVII e siecle ont nomme la methode chakravala qui est un algorithme pour resoudre les equations diophantiennes Les nombres negatifs sont egalement introduits ainsi que les racines carrees La periode s acheve avec le mathematicien Bhaskara II 1114 1185 qui ecrivit plusieurs traites importants A l instar de Nasir al Din al Tusi 1201 1274 il developpe en effet la derivation ref necessaire On y trouve des equations polynomiales des formules de trigonometrie dont les formules d addition Bhaskara est ainsi l un des peres de l analyse puisqu il introduit plusieurs elements relevant du calcul differentiel le nombre derive la differentiation et l application aux extrema et meme une premiere forme du theoreme de Rolle ref necessaire Aryabhata Mais c est surtout avec Aryabhata 476 550 dont le traite d astronomie nomme l Aryabatiya ecrit en vers aux alentours de 499 que les mathematiques indiennes se revelent Il s agit d un court traite d astronomie presentant 66 theoremes d arithmetique d algebre ou de trigonometrie plane et spherique Aryabhata invente par ailleurs un systeme de representation des nombres fonde sur les signes consonantiques de l alphasyllabaire sanskrit Ces percees seront reprises et amplifiees par les mathematiciens et astronomes de l ecole du Kerala parmi lesquels Madhava de Sangamagrama Nilakantha Somayaji Parameswara Jyeshtadeva ou Achyuta Panikkar pendant la periode medievale du V e siecle au XV e siecle Ainsi le Yuktibhasa ou Ganita Yuktibhasa est un traite de mathematiques et d astronomie ecrit par l astronome indien Jyesthadeva membre de l ecole mathematique du Kerala en 1530 Jyesthadeva a ainsi devance de trois siecles la decouverte du calcul infinitesimal par les occidentaux Fondements de la science moderne en Europe Science institutionnalisee C est au tournant du XII e siecle et notamment avec la creation des premieres universites de Paris 1170 et Oxford 1220 que la science en Europe s institutionnalisa tout en conservant une affiliation intellectuelle avec la sphere religieuse La traduction et la redecouverte des textes antiques grecs et en premier lieu les Elements d Euclide ainsi que les textes d Aristote grace a la civilisation arabo musulmane firent de cette periode une renaissance des disciplines scientifiques classees dans le quadrivium parmi les Arts Liberaux Les Europeens decouvrirent ainsi l avancee des Arabes notamment les traites mathematiques Algebre d Al Khwarizmi Optique d Ibn al Haytham ainsi que la somme medicale d Avicenne En s institutionnalisant la science devint plus ouverte et plus fondamentale meme si elle restait assujettie aux dogmes religieux et qu elle n etait qu une branche encore de la philosophie et de l astrologie Aux cotes de Roger Bacon la periode fut marquee par quatre autres personnalites qui jeterent en Europe chretienne les fondements de la science moderne Roger Bacon 1214 1294 est philosophe et moine anglais Il jeta les bases de la methode experimentale Roger Bacon admet trois voies de connaissance l autorite le raisonnement et l experience Il rejette donc l autorite de l evidence qui s appuie sur des raisons exterieures et promeut L argument qui conclut et nous fait conceder la conclusion mais il ne certifie pas et il n eloigne pas le doute au point que l ame se repose dans l intuition de la verite car cela n est possible que s il la trouve par la voie de l experience Les œuvres de Bacon ont pour but l intuition de la verite c est a dire la certitude scientifique et cette verite a atteindre est pour lui le salut La science procedant de l ame est donc indispensable Robert Grosseteste env 1168 1253 etudia Aristote et posa les premices des sciences experimentales en explicitant le schema observations deductions de la cause et des principes formation d hypothese s nouvelles observations refutant ou verifiant les hypotheses enfin Il developpa les techniques d optique et en fit meme la science physique fondamentale il etudia le comportement des rayons lumineux et formule meme la premiere description de principe du miroir reflechissant principe qui permettra l invention du telescope Refraction de la lumiere par Robert Grosseteste De natura locorum XIII e siecle Le religieux dominicain Albert le Grand 1193 1280 fut considere par certains contemporains comme un alchimiste et magicien neanmoins ses etudes biologiques permirent de jeter les fondations des disciplines des sciences de la vie Il mena ainsi l etude du developpement du poulet en observant le contenu d œufs pondus dans le temps et commenta le premier le phenomene de la nutrition du fœtus Il etablit egalement une classification systematique des vegetaux ancetre de la taxonomie Il decrit egalement les premieres experiences de chimie L Europe sortait ainsi d une lethargie intellectuelle L Eglise avait interdit jusqu en 1234 les ouvrages d Aristote accuse de paganisme ref necessaire Ce n est qu avec Saint Thomas d Aquin que la doctrine aristotelicienne fut acceptee par les papes Saint Thomas d Aquin theologien permit de redecouvrir par le monde arabe les textes d Aristote et des autres philosophes grecs qu il etudia a Naples a l universite dominicaine Cependant il est surtout connu pour son principe dit de l autonomie respective de la raison et de la foi Saint Thomas d Aquin fut en effet le premier theologien a distinguer dans sa Somme theologique 1266 1273 la raison faculte naturelle de penser propre a l homme et la foi adhesion au dogme de la Revelation Celle ci est indemontrable alors que la science est explicable par l etude des phenomenes et des causes L une et l autre enfin ne peuvent s eclairer mutuellement Guillaume d Occam v 1285 v 1349 permit une avancee sur le plan de la methode En enoncant son principe de parcimonie appele aussi rasoir d Occam il procure a la science un cadre epistemologique fonde sur l economie des arguments Empiriste avant l heure Occam postule que Entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem litteralement Les entites ne doivent pas etre multipliees par dela ce qui est necessaire Il explique par la qu il est inutile d avancer sans preuves et de forger des concepts illusoires permettant de justifier n importe quoi Renaissance et la science classique Article detaille Sciences et techniques de la Renaissance L Homme de Vitruve de Leonard de Vinci representatif de la Renaissance italienne La Renaissance est une periode qui se situe en Europe a la fin du Moyen Age et au debut des Temps modernes Dans le courant du XV e siecle et au XVI e siecle cette periode permit a l Europe de se lancer dans des expeditions maritimes d envergure mondiale connues sous le nom de grandes decouvertes de nombreuses innovations furent popularisees comme la boussole ou le sextant la cartographie se developpa ainsi que la medecine grace notamment au courant de l humanisme Selon l historien anglais John Hale ce fut a cette epoque que le mot Europe entra dans le langage courant et fut dote d un cadre de reference solidement appuye sur des cartes et d un ensemble d images affirmant son identite visuelle et culturelle La science comme discipline de la connaissance acquit ainsi son autonomie et ses premiers grands systemes theoriques a tel point que Michel Blay parle du chantier de la science classique Cette periode est abondante en descriptions inventions applications et en representations du monde qu il importe de decomposer afin de rendre une image fidele de cette phase historique Naissance de la methode scientifique Francis Bacon Francis Bacon Francis Bacon 1561 1626 est le pere de l empirisme Il pose le premier les fondements de la science et de ses methodes Dans son etude des faux raisonnements sa meilleure contribution a ete dans la doctrine des idoles D ailleurs il ecrit dans le Novum Organum ou nouvelle logique par opposition a celle d Aristote que la connaissance nous vient sous forme d objets de la nature mais que l on impose nos propres interpretations sur ces objets D apres Bacon nos theories scientifiques sont construites en fonction de la facon dont nous voyons les objets l etre humain est donc biaise dans sa declaration d hypotheses pas clair Pour Bacon la science veritable est la science des causes S opposant a la logique aristotelicienne qui etablit un lien entre les principes generaux et les faits particuliers il abandonne la pensee deductive qui procede a partir des principes admis par l autorite des Anciens au profit de l interpretation de la nature ou l experience enrichit reellement le savoir En somme Bacon preconise un raisonnement et une methode fondes sur le raisonnement experimental L empirique semblable a la fourmi se contente d amasser et de consommer ensuite ses provisions Le dogmatique telle l araignee ourdit des toiles dont la matiere est extraite de sa propre substance L abeille garde le milieu elle tire la matiere premiere des fleurs des champs puis par un art qui lui est propre elle la travaille et la digere Notre plus grande ressource celle dont nous devons tout esperer c est l etroite alliance de ses deux facultes l experimentale et la rationnelle union qui n a point encore ete formee Pour Bacon comme plus tard pour les scientifiques la science ameliore la condition humaine Il expose ainsi une utopie scientifique dans la Nouvelle Atlantide 1627 qui repose sur une societe dirigee par un college universel compose de savants et de praticiens De l imago mundi a l astronomie Articles detailles Revolution copernicienne et Histoire de l astronomie Representation de la mecanique celeste au sein du systeme de Nicolas Copernic Maria Cunitz astronome 1610 1664 autrice de l ouvrage Urania propitia Directement permise par les mathematiques de la Renaissance l astronomie s emancipe de la mecanique aristotelicienne retravaillee par Hipparque et Ptolemee La theologie medievale se fonde quant a elle d une part sur le modele d Aristote d autre part sur le dogme de la creation biblique du monde C est surtout Nicolas Copernic avec son ouvrage De revolutionibus 1543 qui met fin au modele aristotelicien de l immuabilite de la Terre Sa doctrine a permis l instauration de l heliocentrisme avec Copernic et avec lui seul s amorce un bouleversement dont sortiront l astronomie et la physique modernes explique Jean Pierre Verdet Docteur es sciences Repris et developpe par Georg Joachim Rheticus l heliocentrisme sera confirme par des observations en particulier celles des phases de Venus et de Jupiter par Galilee 1564 1642 qui met par ailleurs au point une des premieres lunettes astronomiques qu il nomme telescope Dans cette periode et avant que Galilee n intervienne la theorie de Copernic reste confinee a quelques specialistes de sorte qu elle ne rencontre que des oppositions ponctuelles de la part des theologiens les astronomes restant le plus souvent favorables a la these geocentrique Neanmoins en 1616 le Saint Office publie un decret condamnant le systeme de Copernic et mettant son ouvrage a l index En depit de cette interdiction Galilee adoptera donc la cosmologie de Copernic et construira une nouvelle physique avec le succes et les consequences que l on sait c est a dire qu il permettra la diffusion des theses heliocentriques Kepler degagera les lois empiriques des mouvements celestes alors que Huygens decrira la force centrifuge Newton unifiera ces approches en decouvrant la gravitation universelle Portrait de Galilee Le danois Tycho Brahe observera de nombreux phenomenes astronomiques comme une nova et fondera le premier observatoire astronomique Uraniborg Il y fit l observation d une comete en 1577 Johannes Kepler l eleve de Brahe qu il rencontre en 1600 va quant a lui amorcer les premiers calculs a des fins astronomiques en prevoyant precisement un lever de Terre sur la Lune Quoi et en enoncant ses trois lois publiees en 1609 et 16l9 Avec Huygens la geometrie devient la partie centrale de la science astronomique faisant echo aux mots de Galilee se paraphrasant par l expression le livre du monde est ecrit en mathematique Avec tous ces astronomes et en l espace d un siecle et demi jusqu aux Principia de Newton en 1687 la representation de l univers passe d un monde clos a un monde infini selon l expression d Alexandre Koyre De l alchimie a la chimie Articles detailles Alchimie et Histoire de la chimie Art esoterique depuis l Antiquite l alchimie est l ancetre de la physique au sens d observation de la matiere Selon Serge Hutin docteur es Lettres specialiste de l alchimie les reveries des occultistes bloquerent neanmoins le progres scientifique surtout au XVI e siecle et au XVII e siecle Il retient neanmoins que ces mirages qui nourrirent l allegorie alchimique ont considerablement influence la pensee scientifique L experimentation doit ainsi beaucoup aux laboratoires des alchimistes qui decouvrirent de nombreux corps que repertories plus tard par la chimie l antimoine l acide sulfurique ou le phosphore par exemple Les instruments des alchimistes furent ceux des chimistes modernes l alambic par exemple Selon Serge Hutin c est surtout sur la medecine que l alchimie eut une influence notable par l apport de medications minerales et par l elargissement de la pharmacopee En depit de ces faits historiques le passage de l alchimie a la chimie demeure complexe Pour le chimiste Jean Baptiste Dumas La chimie pratique a pris naissance dans les ateliers du forgeron du potier du verrier et dans la boutique du parfumeur L alchimie n a donc pas joue le role unique dans la formation de la chimie il n en reste pas moins que ce role a ete capital Pour la conscience populaire ce sont les premiers chimistes modernes comme Antoine Laurent de Lavoisier surtout au XVIII e siecle qui pese et mesure les elements chimiques qui consomment le divorce entre chimie et alchimie De nombreux philosophes et savants sont ainsi soit a l origine des alchimistes Roger Bacon ou Paracelse soit s y interessent tels Francis Bacon et meme plus tard Isaac Newton Or c est une erreur de confondre l alchimie avec la chimie La chimie moderne est une science qui s occupe uniquement des formes exterieures dans lesquelles l element de la matiere se manifeste alors que L alchimie ne melange ou ne compose rien selon F Hartmann pour qui elle est davantage comparable a la botanique En somme bien que les deux disciplines soient liees par l histoire et leurs acteurs la difference reside dans la representation de la matiere combinaisons chimiques pour la chimie manifestations du monde inanime comme phenomenes biologiques pour l alchimie Pour Bernard Vidal l alchimie a surtout permis d amasser une connaissance manipulatoire pratique de l objet chimique L alchimiste a ainsi commence a debroussailler le champ d experiences qui sera necessaire aux chimistes des siecles futurs La chimie nait ainsi comme discipline scientifique avec Andreas Libavius 1550 1616 qui publie le premier recueil de chimie en lien avec la medecine et la pharmacie il classifie les composes chimiques et donne les methodes pour les preparer alors que plus tard Nicolas Lemery 1645 1715 publiera le premier traite de chimie faisant autorite avec son Cours de chimie contenant la maniere de faire les operations qui sont en usage dans la medecine par une methode facile avec des raisonnements sur chaque operation pour l instruction de ceux qui veulent s appliquer a cette science en 1675 Johann Rudolph Glauber 1604 1668 ou Robert Boyle apportent quant a eux de considerables experimentations portant sur les elements chimiques Emergence de la physiologie moderne Articles detailles Histoire de la biologie et Renaissance Les decouvertes medicales et les progres effectues dans la connaissance de l anatomie en particulier apres la premiere traduction de nombreuses œuvres antiques d Hippocrate et de Galien aux XV e siecle et XVI e siecle permettent des avancees en matiere d hygiene et de lutte contre la mortalite Andre Vesale jette ainsi les bases de l anatomie moderne alors que le fonctionnement de la circulation sanguine est decouverte par Michel Servet et les premieres ligatures des arteres sont realisees par Ambroise Pare Diffusion du savoir Le domaine des techniques progresse considerablement grace a l invention de l imprimerie par Johannes Gutenberg au XV e siecle invention qui bouleverse la transmission du savoir Le nombre de livres publies devient ainsi exponentiel la scolarisation de masse est possible par ailleurs les savants peuvent debattre par l intermediaire des comptes rendus de leurs experimentations La science devient ainsi une communaute de savants Les academies des sciences surgissent a Londres Paris Saint Petersbourg et Berlin Les journaux et periodiques proliferent tels le Journal des scavans Acta Eruditorum Memoires de Trevoux etc mais les domaines du savoir y sont encore meles et ne constituent pas encore totalement des disciplines La science bien que s institutionnalisant fait encore partie du champ de l investigation philosophique Michel Blay dit ainsi il est tres surprenant et finalement tres anachronique de separer pour la periode classique l histoire des sciences de l histoire de la philosophie et aussi de ce que l on appelle l histoire litteraire Galileo and Viviani par Tito Lessi 1892 Finalement la Renaissance permet pour les disciplines scientifiques de la matiere la creation de disciplines et d epistemologies distinctes mais reunies par la scientificite elle meme permise par les mathematiques car selon l expression de Pascal Brioist la mathematisation d une pratique conduit a lui donner le titre specifique de science Michel Blay voit ainsi dans les debats autour de concepts cles comme ceux d absolu ou de mouvement de temps et d espace les elements d une science classique Les Lumieres et les grands systemes scientifiques Au XVII e siecle la revolution scientifique est permise par la mathematisation de la science Les universites occidentales avaient commence a apparaitre au XI e siecle mais ce n est qu au cours du XVII e siecle qu apparaissent les autres institutions scientifiques notamment l Accademia dei Lincei fondee en 1603 ancetre de l Academie pontificale des sciences les academies des sciences les societes savantes Les sciences naturelles et la medecine surtout se developperent durant cette periode L Encyclopedie Un second changement important dans le mouvement des Lumieres par rapport au siecle precedent trouve son origine en France avec les encyclopedistes Ce mouvement intellectuel defend l idee qu il existe une architecture scientifique et morale du savoir Le philosophe Denis Diderot et le mathematicien Jean Le Rond d Alembert publient en 1751 l Encyclopedie ou Dictionnaire raisonne des sciences des arts et des metiers qui permet de faire le point sur l etat du savoir de l epoque L Encyclopedie devient ainsi un hymne au progres scientifique La Planche 1 143 de l Encyclopedie representant l anatomie humaine Avec l Encyclopedie nait egalement la conception classique que la science doit son apparition a la decouverte de la methode experimentale d Alembert explique ainsi dans le Discours preliminaire de l Encyclopedie 1759 que Ce n est point par des hypotheses vagues et arbitraires que nous pouvons esperer de connaitre la nature c est par l art de reduire autant qu il sera possible un grand nombre de phenomenes a un seul qui puisse en etre regarde comme le principe Cette reduction constitue le veritable esprit systematique qu il faut bien se garder de prendre pour l esprit de systeme Rationalisme et science moderne Article detaille Rationalisme La periode dite des Lumieres initie la montee du courant rationaliste provenant de Rene Descartes puis des philosophes anglais comme Thomas Hobbes et David Hume qui adoptent une demarche empirique mettant l accent sur les sens et l experience dans l acquisition des connaissances au detriment de la raison pure Des penseurs egalement scientifiques comme Gottfried Wilhelm Leibniz qui developpe les mathematiques et le calcul infinitesimal ou Emmanuel Kant le baron d Holbach dans Systeme de la nature dans lequel il soutient l atheisme contre toute conception religieuse ou deiste le materialisme et le fatalisme c est a dire le determinisme scientifique ou encore Pierre Bayle avec ses Pensees diverses sur la comete font de la Raison avec une majuscule un culte au progres et au developpement social Les decouvertes d Isaac Newton sa capacite a confronter et a assembler les preuves axiomatiques et les observations physiques en un systeme coherent donnent le ton de tout ce qui suit son exemplaire Philosophiae Naturalis Principia Mathematica En enoncant en effet la theorie de la gravitation universelle Newton inaugure l idee d une science comme discours tendant a expliquer le monde considere comme rationnel car ordonne par des lois reproductibles L avenement du sujet pensant en tant qu individu qui peut decider par son raisonnement propre et non plus sous le seul joug des us et coutumes avec John Locke permet la naissance des sciences humaines comme l economie la demographie la geographie ou encore la psychologie Naissance des grandes disciplines scientifiques Carl von Linne La majorite des disciplines majeures de la science se consolident dans leurs epistemologies et leurs methodes au XVIII e siecle La botanique apparait avec Carl von Linne qui publie en 1753 Species plantarum point du depart du systeme du binome linneen et de la nomenclature botanique La chimie nait par ailleurs avec Antoine Laurent de Lavoisier qui enonce en 1778 la loi de conservation de la matiere identifie et baptise l oxygene Les sciences de la terre font aussi leur apparition Comme discipline la medecine progresse egalement avec la constitution des examens cliniques et les premieres classification des maladies par William Cullen et Francois Boissier de Sauvages de Lacroix XIX e siecle La biologie connait au XIX e siecle de profonds bouleversements avec la naissance de la genetique a la suite des travaux de Gregor Mendel le developpement de la physiologie l abandon du vitalisme a la suite de la synthese de l uree qui demontre que les composes organiques obeissent aux memes lois physico chimiques que les composes inorganiques L opposition entre science et religion se renforce avec la parution de L Origine des especes en 1859 de Charles Darwin Les sciences humaines naissent la sociologie avec Auguste Comte la psychologie avec Charcot et Wilhelm Maximilian Wundt Claude Bernard et la methode experimentale Claude Bernard Claude Bernard 1813 1878 est un medecin et physiologiste connu pour l etude du syndrome de Claude Bernard Horner Il est considere comme le fondateur de la medecine experimentale Il redige la premiere methode experimentale consideree comme le modele a suivre de la pratique scientifique Il enonce ainsi les axiomes de la methode medicale dans Introduction a l etude de la medecine experimentale 1865 et en premier lieu l idee que l observation doit refuter ou valider la theorie La theorie est l hypothese verifiee apres qu elle a ete soumise au controle du raisonnement et de la critique Une theorie pour rester bonne doit toujours se modifier avec le progres de la science et demeurer constamment soumise a la verification et la critique des faits nouveaux qui apparaissent Si l on considerait une theorie comme parfaite et si on cessait de la verifier par l experience scientifique elle deviendrait une doctrine Revolution industrielle Article detaille Revolution industrielle Un des premiers microscopes Les Premiere et Seconde Revolutions Industrielles sont marquees par de profonds bouleversements economiques et sociaux permis par les innovations et decouvertes scientifiques et techniques La vapeur puis l electricite comptent parmi ces progres notables qui ont permis l amelioration des transports et de la production Les instruments scientifiques sont plus nombreux et plus surs tels le microscope a l aide duquel Louis Pasteur decouvre les microbes ou le telescope se perfectionnent La physique acquiert ses principales lois notamment avec James Clerk Maxwell qui enonce les principes de la theorie cinetique des gaz ainsi que l equation d onde fondant l electromagnetisme Ces deux decouvertes permirent d importants travaux ulterieurs notamment en relativite restreinte et en mecanique quantique Il esquisse ainsi les fondements des sciences du XX e siecle notamment les principes de la physique des particules a propos de la nature de la lumiere Une science post industrielle Tout comme le XIX e siecle le XX e siecle connait une acceleration importante des decouvertes scientifiques On note l amelioration de la precision des instruments qui eux memes reposent sur les avancees les plus recentes de la science l informatique qui se developpe a partir des annees 1950 et permet un meilleur traitement d une masse d informations toujours plus importante et aboutit a revolutionner la pratique de la recherche est un de ces instruments Les echanges internationaux des connaissances scientifiques sont de plus en plus rapides et faciles ce qui se traduit par des enjeux linguistiques toutefois les decouvertes les plus connues du XX e siecle precedent la veritable mondialisation et l uniformisation linguistique des publications scientifiques En 1971 la firme Intel met au point le premier micro processeur et en 1976 Apple commercialise le premier ordinateur de bureau Dans La Societe post industrielle Naissance d une societe le sociologue Alain Touraine presente les caracteristiques d une science au service de l economie et de la prosperite materielle Complexification des sciences De revolutions scientifiques en revolutions scientifiques la science voit ses disciplines se specialiser La complexification des sciences explose au XX e siecle conjointement a la multiplication des champs d etude Parallelement les sciences viennent a se rapprocher voire a travailler ensemble C est ainsi que par exemple la biologie fait appel a la chimie et a la physique tandis que cette derniere utilise l astronomie pour confirmer ou infirmer ses theories developpant l astrophysique Les mathematiques deviennent le langage commun des sciences les applications etant multiples Le cas de la biologie est exemplaire Elle se divise en effet en de nombreuses branches biologie moleculaire biochimie biologie genetique agrobiologie etc L informatique innovation majeure du XX e siecle a apporte une precieuse assistance aux travaux de recherche La somme des connaissances devient telle qu il est impossible pour un scientifique de connaitre parfaitement plusieurs branches de la science C est ainsi qu ils se specialisent de plus en plus et pour contrebalancer cela le travail en equipe devient la norme Cette complexification rend la science de plus en plus abstraite pour ceux qui ne participent pas aux decouvertes scientifiques en depit de programmes nationaux et internationaux sous l egide de l ONU avec l Organisation des Nations unies pour l education la science et la culture UNESCO de vulgarisation des savoirs Developpement des sciences sociales Le siecle est egalement marque par le developpement des sciences sociales Celles ci comportent de nombreuses disciplines comme l anthropologie la sociologie l ethnologie l histoire la psychologie la linguistique la philosophie l archeologie l economie entre autres Ethique et science l avenir de la science au XXI e siecle Le XXI e siecle est caracterise par une acceleration des decouvertes de pointe comme la nanotechnologie Par ailleurs au sein des sciences naturelles la genetique promet des changements sociaux ou biologiques sans precedent L informatique est par ailleurs a la fois une science et un instrument de recherche puisque la simulation informatique permet d experimenter des modeles toujours plus complexes et gourmands en termes de puissance de calcul La science se democratise d une part des projets internationaux voient le jour lutte contre le SIDA et le cancer programme SETI astronomie detecteurs de particules etc d autre part la vulgarisation scientifique permet de faire acceder toujours plus de personnes au raisonnement et a la curiosite scientifique Une application nanotechnologique L ethique devient une notion concomitante a celle de science Les nanotechnologies et la genetique surtout posent les problemes de societe futurs a savoir respectivement les dangers des innovations pour la sante et la manipulation du patrimoine hereditaire de l homme Les pays avances technologiquement creent ainsi des organes institutionnels charge d examiner le bien fonde des applications scientifiques Par exemple des lois bioethiques se mettent en place a travers le monde mais pas partout de la meme maniere etant tres liees aux droits locaux En France le Comite Consultatif National d Ethique est charge de donner un cadre legal aux decouvertes scientifiques Disciplines scientifiquesLa science peut etre organisee en grandes disciplines scientifiques notamment mathematiques chimie biologie geologie physique mecanique informatique psychologie optique pharmacie medecine astronomie archeologie economie sociologie anthropologie linguistique geographie Les disciplines ne se distinguent pas seulement par leurs methodes ou leurs objets mais aussi par leurs institutions revues societes savantes chaires d enseignement ou meme leurs diplomes Classification des sciencesHierarchie des principales disciplines scientifiques d apres Auguste Comte Par exemple les sciences physiques etudient la matiere qui est regie par des lois essentiellement mathematiques elles memes regies par des lois logiques Les groupes de disciplines different par leur methode formelle ou empirique et par leur objet d etude dont la complexite est representee sur le diagramme par un nombre plus ou moins grand de cotes aux figures Plusieurs axes de classification des disciplines existent et sont presentees dans cette section axe de la finalite sciences fondamentales ex l astronomie sciences appliquees ex les sciences de l ingenieur axe par nature categories Apres un classement par deux puis par trois dans l histoire des sciences la pratique retient maintenant quatre categories les sciences formelles ou sciences logico formelles les sciences physiques les sciences de la vie les sciences sociales axe methodologique Par ailleurs le terme de science pure est parfois employe pour categoriser les sciences formelles la mathematique et la logique essentiellement ou fondamentales selon le sens qui sont construites sur des entites purement abstraites tandis que les sciences technologies ingenierie et mathematiques STEM regroupent les sciences formelles et naturelles Les sciences sociales comme la sociologie portent sur l etude des phenomenes sociaux les secondes comme la physique portent sur l etude des phenomenes naturels Plus recemment quelques auteurs comme Herbert Simon ont evoque l apparition d une categorie intermediaire celle des sciences de l artificiel qui portent sur l etude de systemes crees par l homme mais qui presentent un comportement independant ou relativement a l action humaine Il s agit par exemple des sciences de l ingenieur On peut egalement distinguer les sciences empiriques qui portent sur l etude des phenomenes accessibles par l observation et l experimentation des sciences logico formelles comme la logique ou les mathematiques qui portent sur des entites purement abstraites Une autre maniere de categoriser les sciences consiste a distinguer les sciences fondamentales dont le but premier est de produire des connaissances des sciences appliquees qui visent avant tout a appliquer ces connaissances a la resolution de problemes concrets D autres categorisations existent notamment la notion de science exacte ou de science dure Ces dernieres categorisations bien que tres courantes sont beaucoup plus discutables que les autres car elles sont porteuses d un jugement certaines sciences seraient plus exactes que d autres certaines sciences seraient molles En outre certains savants comme Paul Oppenheim ont propose une classification des sciences les imbriquant les unes dans les autres selon le principe des poupees russes De maniere generale aucune categorisation n est completement exacte ni entierement justifiable et les zones epistemologiques entre elles demeurent floues Pour Robert Nadeau on reconnait generalement qu on peut classer les sciences selon leur objet selon leur methode et selon leur but Sciences fondamentales et appliquees Articles detailles Science fondamentale et Sciences appliquees Cette classification premiere repose sur la notion d utilite certaines sciences produisent des connaissances en sorte d agir sur le monde les sciences appliquees qu il ne faut pas confondre avec la technique en tant qu application de connaissances empiriques c est a dire dans la perspective d un objectif pratique economique ou industriel tandis que d autres les sciences fondamentales visent en priorite l acquisition de nouvelles connaissances Neanmoins cette limite est floue Les mathematiques la physique la chimie la sociologie ou la biologie peuvent ainsi aussi bien etre fondamentales qu appliquees selon le contexte En effet Les decouvertes issues de la science fondamentale trouvent des fins utiles exemple le laser et son application au son numerique sur CD ROM De meme certains problemes techniques menent parfois a de nouvelles decouvertes en science fondamentale Ainsi les laboratoires de recherche et les chercheurs peuvent faire parallelement de la recherche appliquee et de la recherche fondamentale Par ailleurs la recherche en sciences fondamentales utilise les technologies issues de la science appliquee comme la microscopie les possibilites de calcul des ordinateurs par la simulation numerique par exemple Un groupe de chercheurs travaillant sur une experience Certaines disciplines restent cependant plus ancrees dans un domaine que dans un autre La cosmologie et l astronomie sont par exemple des sciences exclusivement fondamentales tandis que la medecine la pedagogie ou l ingenierie sont des sciences essentiellement appliquees Par ailleurs les mathematiques sont souvent considerees comme autre chose qu une science en partie parce que la verite mathematique n a rien a voir avec la verite des autres sciences L objet des mathematiques est en effet interne a cette discipline Ainsi sur cette base les mathematiques appliquees souvent percues davantage comme une branche mathematique au service d autres sciences comme le demontrent les travaux du mathematicien Jacques Louis Lions qui explique Ce que j aime dans les mathematiques appliquees c est qu elles ont pour ambition de donner du monde des systemes une representation qui permette de comprendre et d agir seraient bien plutot sans finalite pratique A contrario les mathematiques possedent un nombre important de branches d abord abstraites s etant developpees au contact avec d autres disciplines comme les statistiques la theorie des jeux la logique combinatoire la theorie de l information la theorie des graphes entre autres exemples autant de branches qui ne sont pas catalogues dans les mathematiques appliquees mais qui pourtant irriguent d autres branches scientifiques Sciences nomothetiques et idiographiques Un classement des sciences peut s appuyer sur les methodes mises en œuvre Une premiere distinction de cet ordre peut etre faite entre les sciences nomothetiques et les sciences idiographiques les sciences nomothetiques cherchent a etablir des lois generales pour des phenomenes susceptibles de se reproduire on y retrouve la physique et la biologie mais egalement des sciences humaines ou sociales comme l economie la psychologie ou meme la sociologie les sciences idiographiques s occupent au contraire du singulier de l unique du non recurrent L exemple de l histoire montre qu il n est pas absurde de considerer que le singulier peut etre justiciable d une approche scientifique Wilhelm Windelband C est a Wilhelm Windelband philosophe allemand du XIX e siecle que l on doit la premiere ebauche de cette distinction la reflexion de Windelband portant sur la nature des sciences sociales Dans son Histoire et science de la nature 1894 il soutient que l opposition entre sciences de la nature et de l esprit repose sur une distinction de methode et de formes d objectivation Jean Piaget reprendra le vocable de nomothetique pour designer les disciplines cherchant a degager des lois ou des relations quantitatives en utilisant des methodes d experimentation stricte ou systematique Il cite la psychologie scientifique la sociologie la linguistique l economie et la demographie Il distingue ces disciplines des sciences historiques juridiques et philosophiques Sciences empiriques et logico formelles Articles detailles Science empirique et Science formelle Une categorisation a ete proposee par l epistemologie distinguant les sciences empiriques et les sciences logico formelles Leur point commun reste les mathematiques et leur usage dans les disciplines liees cependant selon les mots de Gilles Gaston Granger la realite n est pas aussi simple Car d une part c est souvent a propos de questions posees par l observation empirique que des concepts mathematiques ont ete degages d autre part si la mathematique n est pas une science de la nature elle n en a pas moins de veritables objets Selon Lena Soler dans son Introduction a l epistemologie distingue d une part les sciences formelles des sciences empiriques d autre part les sciences de la nature des sciences humaines et sociale les sciences dites empiriques portent sur le monde accessible par l experience et par les sens Elles regroupent les sciences de la nature qui etudient les phenomenes naturels les sciences humaines etudiant l Homme et ses comportements individuels et collectifs passes et presents de leur cote les sciences logico formelles ou sciences formelles explorent par la deduction selon des regles de formation et de demonstration des systemes axiomatiques Il s agit par exemple des mathematiques ou de la logique Sciences de la nature et sciences sociales Articles detailles Sciences de la nature et Sciences sociales Selon Gilles Gaston Granger il existe une autre sorte d opposition epistemologique distinguant d une part les sciences de la nature qui ont des objets emanant du monde sensible mesurables et classables d autre part les sciences de l homme aussi dites sciences humaines pour lesquelles l objet est abstrait Gilles Gaston Granger recuse par ailleurs de faire de l etude du phenomene humain une science proprement dite les sciences sociales sont celles qui ont pour objet d etude les phenomenes sociaux les societes leur histoire leurs cultures leurs realisations et leurs comportements les sciences de la nature ou sciences naturelles Natural science en anglais ont pour objet le monde naturel la Terre et l Univers Le sens commun associe une discipline a un objet Par exemple la sociologie s occupe de la societe la psychologie de la pensee la physique s occupe de phenomenes mecaniques thermiques la chimie s occupe des reactions de la matiere La recherche moderne montre neanmoins l absence de frontiere et la necessite de developper des transversalites par exemple pour certaines disciplines on parle de physico chimique ou de chimio biologique expressions qui permettent de montrer les liens forts des specialites entre elles Une discipline est finalement definie par l ensemble des referentiels qu elle utilise pour etudier un ensemble d objets ce qui forme sa scientificite Neanmoins ce critere n est pas absolu Pour le sociologue Raymond Boudon il n existe pas une scientificite unique et transdisciplinaire Il s appuie ainsi sur la notion d airs de famille notion deja theorisee par le philosophe Ludwig Wittgenstein selon laquelle il n existe que des ressemblances formelles entre les sciences sans pour autant en tirer une regle generale permettant de dire ce qu est la science Raymond Boudon dans L art de se persuader des idees douteuses fragiles ou fausses explique que le relativisme s il est une idee recue bien installee repose sur des bases fragiles et que contrairement a ce que preche Feyerabend il n y a pas lieu de congedier la raison Classification des Sciences de l Homme et sociales SHS en France Article detaille Sciences humaines et sociales Au niveau de la recherche scientifique en France le classement des disciplines est le suivant dans la nouvelle nomenclature 2010 de la strategie nationale pour la recherche et l innovation SNRI des Sciences de l Homme et de la Societe SHS SHS1 Marches et organisations economie finances management SHS2 Normes institutions et comportements sociaux Droit science politique sociologie anthropologie ethnologie demographie information et communication SHS3 Espace environnement et societes Etudes environnementales geographie physique geographie sociale geographie urbaine et regionale amenagement du territoire SHS4 Esprit humain langage education Sciences cognitives sciences du langage psychologie sciences de l education STAPS SHS5 Langues textes arts et cultures Langues litterature arts philosophie religion histoire des idees SHS6 Mondes anciens et contemporains Prehistoire archeologie histoire histoire de l art Raisonnement scientifiqueType formel pur Article detaille Logique Selon Emmanuel Kant la logique formelle est science qui expose dans le detail et prouve de maniere stricte uniquement les regles formelles de toute pensee Les mathematiques et la logique formalisees composent ce type de raisonnement Cette classe se fonde par ailleurs sur deux principes constitutifs des systemes formels l axiome et les regles de deduction ainsi que sur la notion de syllogisme exprimee par Aristote le premier et liee au raisonnement deductif on parle aussi de raisonnement hypothetico deductif qu il expose dans ses Topiques et dans son traite sur la logique Les Analytiques Il s agit egalement du type qui est le plus adequat a la realite celui qui a fait le plus ses preuves par la technique notamment Le maitre mot du type formel pur est la demonstration logique et non contradictoire entendu comme la demonstration qu on ne pourra deriver dans le systeme etudie n importe quelle proposition En d autres termes il ne s agit pas a proprement parler d un raisonnement sur l objet mais bien plutot d une methode pour traiter les faits au sein des demonstrations scientifiques et portant sur les propositions et les postulats On distingue ainsi dans ce type deux disciplines fondamentales la logique de la deduction naturelle la logique combinatoire Le type formel fut particulierement developpe au XX e siecle avec le logicisme et la philosophie analytique Bertrand Russell developpe en effet une methode atomique ou atomisme logique qui s efforce de diviser le langage en ses parties elementaires ses structures minimales la phrase simple en somme Wittgenstein projetait en effet d elaborer un langage formel commun a toutes les sciences permettant d eviter le recours au langage naturel et dont le calcul propositionnel represente l aboutissement Cependant en depit d une stabilite epistemologique propre a contrario des autres types le type formel pur est egalement largement tributaire de l historicite des sciences Type empirico formel Articles detailles Empirisme Modele Theorie et experimentation Le modele de ce type fonde sur l empirisme est la physique L objet est ici concret et exterieur non construit par la discipline comme dans le cas du type formel pur Ce type est en fait la reunion de deux composantes d une part il se fonde sur la theorique formelle les mathematiques la physique fondamentale par exemple d autre part la dimension experimentale est complementaire la methode scientifique Experience demontrant la viscosite du bitume Le type empirico formel progresse ainsi de la theorie donnee comme a priori a l empirie puis revient sur la premiere via un raisonnement circulaire destine a confirmer ou refuter les axiomes Le modele est alors l intermediaire entre la theorie et la pratique Il s agit d une schematisation permettant d eprouver ponctuellement la theorie La notion de theorie est depuis longtemps centrale en philosophie des sciences mais elle est remplacee sous l impulsion empiriste par celle de modele des le milieu du XX e siecle L experience au sens de mise en pratique est ici centrale selon l expression de Karl Popper Un systeme faisant partie de la science empirique doit pouvoir etre refute par l experience Parmi les sciences empiriques on distingue deux grandes familles de sciences les sciences de la nature et les sciences humaines Neanmoins l empirisme seul ne permet pas en se coupant de l imagination d elaborer des theories novatrices fondees sur l intuition du scientifique permettant de depasser des contradictions que la simple observation des faits ne pourrait resoudre Des debats portent neanmoins quant a la nature empirique de certaines sciences humaines comme l economie ou l histoire qui ne reposent pas sur une methode totalement empirique l objet etant virtuel dans les deux disciplines Type hermeneutique Articles detailles Hermeneutique et Phenomenologie science Les sciences hermeneutiques du grec hermeneutike art d interpreter decodent les signes naturels et etablissent des interpretations Ce type de discours scientifique est caracteristique des sciences humaines ou l objet est l homme Dans la methode hermeneutique les effets visibles sont consideres comme un texte a decoder a la signification cachee La phenomenologie est ainsi l explication philosophique la plus proche de ce type qui regroupe entre autres la sociologie la linguistique l economie l ethnologie la theorie des jeux etc Il peut s agir des lors de deux categories de discours l intention premiere est alors l objet de la recherche hermeneutique exemple dans la psychologie l interpretation est aussi possible la theorie prevoit les phenomenes simule les relations et les effets mais l objet reste invisible cas de la psychanalyse Par rapport aux deux autres types formels le statut scientifique du type hermeneutique est conteste par les tenants d une science mathematique dite dure Wilhelm Dilthey A la conception de l unite de la science postulee par le positivisme tout un courant de pensee va a la suite de Wilhelm Dilthey 1833 1911 affirmer l existence d une coupure radicale entre les sciences de la nature et les sciences de l esprit Les sciences de la nature ne cherchent qu a expliquer leur objet tandis que les sciences de l homme et l histoire en particulier demandent egalement a comprendre de l interieur et donc a prendre en consideration le vecu Ces dernieres ne doivent pas adopter la methode en usage dans les sciences de la nature car elles ont un objet qui lui est totalement different Les sciences sociales doivent etre l objet d une introspection ce que Wilhelm Dilthey appelle une demarche hermeneutique c est a dire une demarche d interpretation des manifestations concretes de l esprit humain Le type hermeneutique marque le XX e siecle avec des auteurs comme Hans Georg Gadamer qui publia en 1960 Verite et Methode qui s opposant a l empirisme tout puissant affirme que la methode ne suffit pas La scientificite ne se limite pas a l observation Scientificite et methode scientifiqueArticles detailles Methode scientifique et Evaluation de la recherche scientifique La connaissance acquise ne peut etre qualifiee de scientifique que si la scientificite des processus d obtention a ete demontree La methode scientifique grec ancien methodos poursuite recherche plan est l ensemble des procedes raisonnes pour atteindre un but celui ci peut etre de conduire un raisonnement selon des regles de rectitude logique de resoudre un probleme de mathematique de mener une experimentation pour tester une hypothese scientifique Elle est etroitement liee au but recherche et a l histoire des sciences La methode scientifique suit par ailleurs cinq operations distinctes experimentation observation theorie et modele simulation publication et validation Scientificite La scientificite est la qualite des pratiques et des theories qui cherchent a etablir des regularites reproductibles mesurables et refutables dans les phenomenes par le moyen de la mesure experimentale et a en fournir une representation explicite Plus generalement c est le caractere de ce qui repond aux criteres de la science De maniere generale a toutes les sciences la methode scientifique repose sur quatre criteres elle est systematique le protocole doit s appliquer a tous les cas de la meme facon elle fait preuve d objectivite c est le principe du double aveugle les donnees doivent etre controlees par des collegues chercheurs c est le role de la publication elle est rigoureuse testable par l experimentation et les modeles scientifiques et enfin elle doit etre coherente les theories ne doivent pas se contredire dans une meme discipline Neanmoins chacun de ces points est problematique et les questionnements de l epistemologie portent principalement sur les criteres de scientificite Ainsi concernant la coherence interne aux disciplines l epistemologue Thomas Samuel Kuhn bat en breche ce critere de scientificite en posant que les paradigmes subissent des revolutions scientifiques un modele n est valable tant qu il n est pas remis en cause Le principe d objectivite qui est souvent presente comme l apanage de la science est de meme source d interrogations surtout au sein des sciences humaines Pour le sociologue de la science Roberto Miguelez Il semble bien que l idee de la science suppose premierement celle d une logique de l activite scientifique deuxiemement celle d une syntaxe du discours scientifique En d autres termes il semble bien que pour pouvoir parler de la science il faut postuler l existence d un ensemble de regles et d un seul pour le traitement des problemes scientifiques ce qu on appellera alors la methode scientifique et d un ensemble de regles et d un seul pour la construction d un discours scientifique La sociologie des sciences etudie en effet de plus en plus les criteres de scientificite au sein de l espace social scientifique passant d une vision interne celle de l epistemologie a une vision davantage globale Experimentation Article detaille Experimentation Thomas Edison dans son laboratoire 1901 L experimentation est une methode scientifique qui consiste a tester par des experiences repetees la validite d une hypothese et a obtenir des donnees quantitatives permettant de l affiner Elle repose sur des protocoles experimentaux permettant de normaliser la demarche La physique ou la biologie reposent sur une demarche active du scientifique qui construit et controle un dispositif experimental reproduisant certains aspects des phenomenes naturels etudies La plupart des sciences emploient ainsi la methode experimentale dont le protocole est adapte a son objet et a sa scientificite De maniere generale une experience doit apporter des precisions quantifiees ou statistiques permettant de refuter ou d etayer le modele Les resultats des experiences ne sont pas toujours quantifiables comme dans les sciences humaines L experience doit ainsi pouvoir refuter les modeles theoriques L experimentation a ete mise en avant par le courant de l empirisme Neanmoins le logicien et scientifique Charles Sanders Peirce 1839 1914 et plus tard mais independamment l epistemologue Karl Popper 1902 1994 lui opposent l abduction ou methode par conjecture et refutation comme etape premiere de la recherche scientifique L abduction ou conjecture est un procede consistant a introduire une regle a titre d hypothese afin de considerer ce resultat comme un cas particulier tombant sous cette regle Elle consiste en l invention a priori d une conjecture precedant l experience En somme cela signifie que l induction fournit directement la theorie alors que dans le processus abductif la theorie est inventee avant l experience et cette derniere ne fait que repondre par l affirmative ou par la negative a l hypothese Observation Article detaille Observation L observation scientifique passe par des instruments ici des alambics pour la chimie L observation est l action de suivi attentif des phenomenes sans volonte de les modifier a l aide de moyens d enquete et d etude appropries Les scientifiques y ont recours principalement lorsqu ils suivent une methode empirique C est par exemple le cas en astronomie ou en physique Il s agit d observer le phenomene ou l objet sans le denaturer ou meme interferer avec sa realite Certaines sciences comme la physique quantique ou la psychologie prennent en compte l observation comme un paradigme explicatif a part entiere influencant le comportement de l objet observe La philosophe Catherine Chevalley resume ainsi ce nouveau statut de l observation Le propre de la theorie quantique est de rendre caduque la situation classique d un objet existant independamment de l observation qui en est faite La science definit la notion d observation dans le cadre de l approche objective de la connaissance observation permise par une mesure et suivant un protocole fixe d avance Theorie et modele Une theorie du grec theoria soit vision du monde est un modele ou un cadre de travail pour la comprehension de la nature et de l humain En physique le terme de theorie designe generalement le support mathematique derive d un petit ensemble de principes de base et d equations permettant de produire des previsions experimentales pour une categorie donnee de systemes physiques Un exemple est la theorie electromagnetique habituellement confondue avec l electromagnetisme classique et dont les resultats specifiques sont obtenus a partir des equations de Maxwell L adjectif theorique adjoint a la description d un phenomene indique souvent qu un resultat particulier a ete predit par une theorie mais qu il n a pas encore ete observe La theorie est ainsi bien souvent plus un modele entre l experimentation et l observation qui reste a confirmer La conception scientifique de la theorie devient ainsi une phase provisoire de la methode experimentale Claude Bernard dans son Introduction a la medecine experimentale appuie sur le role cle des questions et sur l importance de l imagination dans la construction des hypotheses sorte de theories en voie de developpement Le neurobiologiste Jean Pierre Changeux explique ainsi Le scientifique construit des modeles qu il confronte au reel Il les projette sur le monde ou les rejette en fonction de leur adequation avec celui ci sans toutefois pretendre l epuiser La demarche du scientifique est debat critique improvisation deconcertante hesitation toujours consciente de ses limites En effet si l experimentation est preponderante elle ne suffit pas conformement a la maxime de Claude Bernard La methode experimentale ne donnera pas d idee neuve a ceux qui n en ont pas la theorie et le modele permettant d eprouver la realite a priori Simulation Articles detailles Simulation de phenomenes et Modele mathematique La simulation est la reproduction artificielle du fonctionnement d un appareil d une machine d un systeme d un phenomene a l aide d une maquette ou d un programme informatique a des fins d etude de demonstration ou d explication Elle est directement liee a l utilisation de l informatique au XX e siecle Il existe deux types de simulations Simulation d une collision de particules La modelisation physique consiste specifiquement a utiliser un autre phenomene physique que celui observe mais en y appliquant des lois ayant les memes proprietes et les memes equations Un modele mathematique est ainsi une traduction de la realite pour pouvoir lui appliquer les outils les techniques et les theories mathematiques Il y a alors deux types de modelisations les modeles predictifs qui anticipent des evenements ou des situations comme ceux qui prevoient le temps avec la meteorologie et les modeles descriptifs qui representent des donnees historiques La simulation numerique utilise elle un programme specifique ou eventuellement un progiciel plus general qui genere davantage de souplesse et de puissance de calcul Les simulateurs de vol d avions par exemple permettent d entrainer les pilotes En recherche fondamentale les simulations que l on nomme aussi modelisations numeriques permettent de reproduire des phenomenes complexes souvent invisibles ou trop tenus comme la collision de particules Publication et litterature scientifique Articles detailles Publication scientifique et Scientometrie Le terme de publication scientifique regroupe plusieurs types de communications que les chercheurs font de leurs travaux en direction d un public de specialistes et ayant subi une forme d examen de la rigueur de la methode scientifique employee pour ces travaux comme l examen par un comite de lecture independant par exemple La publication scientifique est donc la validation de travaux par la communaute scientifique C est aussi le lieu de debats contradictoires a propos de sujets polemiques ou de discussions de methodes Il existe ainsi plusieurs modes de publications les revues scientifiques a comite de lecture les comptes rendus de congres scientifique a comite de lecture des ouvrages collectifs rassemblant des articles de revue ou de recherche autour d un theme donne coordonnes par un ou plusieurs chercheurs appeles editeurs des monographies sur un theme de recherche Un exemple de publication scientifique la revue Science and Invention 1928 Les publications qui entrent dans un des cadres ci dessus sont generalement les seules considerees pour l evaluation des chercheurs et les etudes bibliometriques a tel point que l adage publish or perish publier ou perir est fonde La scientometrie est en effet une methode statistique appliquee aux publications scientifiques Elle est utilisee par les organismes financant la recherche comme outil d evaluation En France ces indicateurs tel le facteur d impact occupent ainsi une place importante dans la LOLF pour Loi Organique relative aux Lois de Finances Les politiques budgetaires devolues aux laboratoires et aux unites de recherche dependent ainsi souvent de ces indicateurs scientometriques Discours sur la scienceEpistemologie Article detaille Epistemologie Le vocable d epistemologie remplace celui de philosophie des sciences au debut du XX e siecle Il s agit d un neologisme construit par James Frederick Ferrier dans son ouvrage Institutes of metaphysics 1854 Le mot est compose sur la racine grecque episthmh episteme signifiant science au sens de savoir et de connaissance et sur le suffixe logos logos le discours Ferrier l oppose au concept antagoniste de l agnoiology ou theorie de l ignorance Le philosophe analytique Bertrand Russell l emploie ensuite dans son Essai sur les fondements de la geometrie en 1901 sous la definition d analyse rigoureuse des discours scientifiques pour examiner les modes de raisonnement qu ils mettent en œuvre et decrire la structure formelle de leurs theories En d autres mots les epistemologues se concentrent sur la demarche de la connaissance sur les modeles et les theories scientifiques qu ils presentent comme autonomes par rapport a la philosophie Jean Piaget proposait de definir l epistemologie en premiere approximation comme l etude de la constitution des connaissances valables denomination qui selon Jean Louis Le Moigne permet de poser les trois grandes questions de la discipline Qu est ce que la connaissance et quel est son mode d investigation c est la question gnoseologique Comment la connaissance est elle constituee ou engendree c est la question methodologique Comment apprecier sa valeur ou sa validite question de sa scientificite Philosophie des sciences Article detaille Philosophie des sciences Avant ces investigations la science etait concue comme un corpus de connaissances et de methodes objet d etude de la Philosophie des sciences qui etudiait le discours scientifique relativement a des postulats ontologiques ou philosophiques c est a dire non autonomes en soi L epistemologie permettra la reconnaissance de la science et des sciences comme disciplines autonomes par rapport a la philosophie Les analyses de la science l expression de metascience est parfois employee ont tout d abord porte sur la science comme corpus de connaissance et ont longtemps releve de la philosophie C est le cas d Aristote de Francis Bacon de Rene Descartes de Gaston Bachelard du cercle de Vienne puis de Popper Quine Lakatos enfin parmi les plus importants L epistemologie au contraire s appuie sur l analyse de chaque discipline particuliere relevant des epistemologies dites regionales explique ainsi que La science est parvenue a se fermer chez elle Elle aborde ses nouvelles difficultes par ses propres moyens et ne s aide en rien des productions les plus elevees et les plus recentes de la pensee metascientifique Pour le prix Nobel de physique Steven Weinberg auteur de Le Reve d une theorie ultime 1997 la philosophie des sciences est inutile car elle n a jamais aide la connaissance scientifique a avancer Science au service de l humanite le progres Articles detailles Progres scientifique Progres technique et Sciences Technologies et Societe Le terme de progres vient du latin progressus qui signifie l action d avancer Selon cette etymologie le progres designe un passage a un degre superieur c est a dire a un etat meilleur participant a l effort economique La civilisation se fonde ainsi dans son developpement sur une serie de progres dont le progres scientifique La science serait avant tout un moyen de faire le bonheur de l humanite en etant le moteur du progres materiel et moral Cette identification de la science au progres est tres ancienne et remonte aux fondements philosophiques de la science Cette these est distincte de celle de la science dite pure en elle meme et pose le probleme de l autonomie de la science en particulier dans son rapport au pouvoir politique Les questions ethiques limitent egalement cette definition de la science comme un progres Certaines decouvertes scientifiques ont des applications militaires ou meme peuvent etre letales en depit d un usage premier benefique Albert Einstein et Robert Oppenheimer L utilisation militaire de la technologie nucleaire a pose un dilemme aux deux scientifiques Selon les tenants de la science comme moyen d amelioration de la societe dont Ernest Renan ou Auguste Comte sont parmi les plus representatifs le progres offre une explication du fonctionnement du monde il est donc vu comme un pouvoir explicatif reel et illimite des applications technologiques toujours plus utiles permettant de transformer l environnement afin de rendre la vie plus facile La these de la science pure pose quant a elle que la science est avant tout le propre de l humain ce qui fait de l homme un animal different des autres Dans une lettre du 2 juillet 1830 adressee a Legendre le mathematicien Charles Gustave Jacob Jacobi ecrit ainsi a propos du physicien Joseph Fourier M Fourier avait l opinion que le but principal des mathematiques etait l utilite publique et l explication des phenomenes naturels mais un philosophe comme lui aurait du savoir que le but unique de la science c est l honneur de l esprit humain et que sous ce titre une question de nombres vaut autant qu une question du systeme du monde D autres courants de pensee comme le scientisme envisagent le progres sous un angle plus utilitariste Enfin des courants plus radicaux posent que la science et la technique permettront de depasser la condition ontologique et biologique de l homme Le transhumanisme ou l extropisme sont par exemple des courants de pensee stipulant que le but de l humanite est de depasser les injustices biologiques comme les maladies genetiques grace au genie genetique et sociales par le rationalisme et que la science est le seul moyen a sa portee A l oppose les courants technophobes refusent l idee d une science salvatrice et pointent au contraire les inegalites sociales et ecologiques entre autres que la science genere Interrogations de l epistemologie Articles detailles epistemologie et L epistemologie pose des questions philosophiques a la Science et a la science en train de se faire La science progressant de maniere fondamentalement discontinue les renversements de representations des savants appelees egalement paradigmes scientifiques selon l expression de Thomas Samuel Kuhn qui dans son livre La Structure des revolutions scientifique 1962 distingue la nature de la production des connaissances scientifiques par exemple les types de raisonnements sont ils fondes la nature des connaissances en elles memes l objectivite est elle toujours possible etc Ce probleme d epistemologie concerne plus directement la question de savoir comment identifier ou demarquer les theories scientifiques des theories metaphysiques l organisation des connaissances scientifiques notions de theories de modeles d hypotheses de lois l evolution des connaissances scientifiques quel mecanisme meut la science et les disciplines scientifiques Une autre formulation en quatre paradigmes integrant les apports de l informatique est proposee par Tansley amp Tolle en 2009 integrant les progres de l informatique reformulee au debut des annees 2000 par Jim Gray chercheur en informatique Science empirique puis Science experimentale Antiquite XVIII e siecle Ce paradigme repose sur une science caracterisee basee sur l observation directe des phenomenes naturels et sur des experiences simples a partir desquelles les scientifiques recueillaient des donnees et formulaient des hypotheses Depuis la fin du XVI e siecle c est le principal moteur des avancees scientifiques pour notamment mieux comprendre le monde naturel Science theorique XIX e milieu du XX e siecle Ce paradigme se concentre sur le developpement de modeles et de theories pour expliquer des phenomenes observes des concepts abstraits permettent de formuler des lois et des principes qui regissent le comportement de la nature avec l essor conjoint des mathematiques de la physique theorique et de la chimie de la biologie la science se tourne vers la construction de modeles et de theories unificatrices abstraites pour expliquer les phenomenes naturels de l infiniment petit a l infiniment grand Des experiences visent a verifier ou infirmer ces theories Science de la simulation et ou la science informatique milieu du XX e siecle annees 2000 Avec l avenement des ordinateurs et la croissance de la puissance de calcul informatique ce paradigme decrit une science capable de simuler des phenomenes complexes qui seraient difficiles ou impossibles a etudier experimentalement Les simulations informatiques aident a predire le comportement des systemes et a tester des theories dans des environnements virtuels Les simulations numeriques les analyses statistiques et la modelisation complexe sont devenues des outils indispensables dans de nombreux domaines scientifiques Science des donnees ou eScience pour Jim Gray annees 2000 a aujourd hui Ce paradigme emerge avec l internet et la capacite de collecter et d analyser de grandes quantites de donnees big data dont une partie en open data Il met l accent sur le partage et la reanalyse des donnees dans differents contextes pour generer de nouvelles hypotheses et decouvertes scientifiques Les plateformes de type data commons pourraient jouent un role crucial dans ce paradigme en facilitant la gestion l analyse et le partage des donnees Cette derniere phase est marquee par la necessite de gerer analyser et pour partie partager a grande echelle des flux et stocks de donnees eventuellement collaborativement via des outils logiciels de plus en plus sophistiques Malgre plusieurs hivers l IAg IA generative emerge dans les annees 2020 Nombre de philosophes ou d epistemologues ont ainsi interroge la nature de la science et en premier lieu la these de son unicite L epistemologue Paul Feyerabend dans Contre la methode est l un des premiers dans les annees soixante dix a se revolter contre les idees recues a l egard de la science et a relativiser l idee trop simple de methode scientifique Il expose une theorie anarchiste de la connaissance plaidant pour la diversite des raisons et des opinions et explique en effet que la science est beaucoup plus proche du mythe qu une philosophie scientifique n est prete a l admettre Le philosophe Louis Althusser qui a produit un cours sur cette question dans une perspective marxiste soutient que tout scientifique est affecte d une ideologie ou d une philosophie scientifique qu il appelle Philosophie Spontanee des Savants P S S Dominique Pestre s attache lui a montrer l inutilite d une distinction entre rationalistes et relativistes dans Introduction aux Science Studies Grands modeles epistemologiques Article detaille epistemologie L histoire des sciences et de la philosophie a produit de nombreuses theories quant a la nature et a la portee du phenomene scientifique Il existe ainsi un ensemble de grands modeles epistemologiques qui pretendent expliquer la specificite de la science Le XX e siecle a marque un tournant radical Tres schematiquement aux premieres reflexions purement philosophiques et souvent normatives sont venus s ajouter des reflexions plus sociologiques et psychologiques puis des approches sociologiques et anthropologiques dans les annees 1980 puis enfin des approches fondamentalement heterogenes a partir des annees 1990 avec les Science studies Le discours sera egalement interroge par la psychologie avec le courant du constructivisme Enfin l epistemologie s interesse a la science en action expression de Bruno Latour c est a dire a sa mise en œuvre au quotidien et plus seulement a la nature des questions theoriques qu elle produit Cartesianisme et rationalisme Articles detailles epistemologie et Rationalisme Empirisme Articles detailles epistemologie et Empirisme Positivisme d Auguste Comte Articles detailles epistemologie et Positivisme Critique de l induction de Mach Article detaille epistemologie Refutabilite de Karl Popper et les programmes de recherche scientifique de Imre Lakatos Article detaille epistemologie Science normale de Thomas Kuhn Article detaille epistemologie Constructivisme Articles detailles epistemologie et Constructivisme epistemologie Science et societeHistoire La representation du monde au Moyen Age Le Concile de Nicee de 325 avait instaure dans l Eglise l argument dogmatique selon lequel Dieu avait cree le ciel et la terre en six jours Cependant des explications scientifiques furent possibles des ce credo qui ne se prononcait pas sur l engendrement du monde œuvre du Christ Cette lacune theologique avait permis une certaine activite scientifique au Moyen Age dont en premier lieu l astronomie Des le VIII e siecle la science arabo musulmane prosperait et developpait la medecine les mathematiques l astronomie et d autres sciences A cette epoque dans l islam la science etait particulierement encouragee le monde etant vu comme un code a dechiffrer pour comprendre les messages divins Les pays de culture chretienne en profiterent largement a partir du XII e siecle lors d une periode de renouveau appelee Renaissance du XII e siecle par l historien Charles H Haskins Au sein du christianisme le premier pas en faveur de l heliocentrisme qui place la Terre en orbitation autour du Soleil est fait par le chanoine Nicolas Copernic avec le De revolutionibus 1543 Le Concile de Trente 1545 1563 encouragea les communautes religieuses a mener des recherches scientifiques Mais Galilee se heurte a la position de l Eglise en faveur du geocentrisme en vertu d une interpretation litterale de la Bible qui recoupait la representation du monde des savants grecs de l Antiquite Ptolemee et Aristote Le proces de Galilee en 1633 marque un divorce entre la pensee scientifique et la pensee religieuse pourtant initiee par l execution de Giordano Bruno en 1600 L opposition des autorites religieuses aux implications des decouvertes faites par des scientifiques telle qu elle s est manifestee dans le cas de Galilee est apparue a posteriori comme une singularite dans l Histoire Le proces de Galilee devint le symbole d une science devenant independante de la religion voire opposee a elle Cette separation est consommee au XVIII e siecle pendant les Lumieres Au XIX e siecle les scientismes posent que la science seule peut expliquer l univers et que la religion est l opium du peuple comme dira plus tard Karl Marx qui fonde la vision materialiste de l histoire Les reussites scientifiques et techniques qui ameliorent la civilisation et la qualite de vie le progres scientifique en somme bat en breche les dogmes religieux quelle que soit la confession Les theories modernes de la physique et de la biologie avec Charles Darwin et l evolution les decouvertes de la psychologie pour laquelle le sentiment religieux demeure un phenomene interieur voire neurologique supplantent les explications mystiques et spirituelles Au XX e siecle l affrontement des partisans de la theorie de l evolution et des creationnistes souvent issus des courants religieux radicaux cristallise le dialogue difficile de la foi et de la raison Le proces du singe a propos de l ascendance simiesque de l homme illustre ainsi un debat permanent au sein de la societe civile Enfin nombre de philosophes ou d epistemologues se sont interroges sur la nature de la relation entre les deux institutions Le paleontologue Stephen Jay Gould dans Que Darwin soit parle de deux magisteres chacun restant maitre de son territoire mais ne s empietant pas alors que Bertrand Russell mentionne dans son ouvrage Science et Religion les conflits les opposant Nombre de religieux tentent comme Pierre Teilhard de Chardin ou Georges Lemaitre pere de la theorie du Big bang d allier explication scientifique et ontologie religieuse L encyclique de 1998 Fides et ratio de Jean Paul II cherche a reconcilier la religion et la science en proclamant que la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent a l esprit humain de s elever vers la contemplation de la verite Les explications de la science restent limitees aux phenomenes La question des fins ultimes reste donc ouverte et comme le remarquait Karl Popper Toutes nos actions ont des fins des fins ultimes et la science n a affaire qu aux moyens que nous pouvons regulierement et rationnellement mettre en œuvre pour atteindre certaines fins Science et pseudo sciences Article detaille Pseudo science Une pseudo science grec ancien pseudes faux est une demarche pretendument scientifique qui ne respecte pas les canons de la methode scientifique dont celui de refutabilite L astrologie est consideree comme une pseudo science Ce terme de connotation normative est utilise dans le but de denoncer certaines disciplines en les demarquant des demarches au caractere scientifique reconnu C est au XIX e siecle sous l influence du positivisme d Auguste Comte du scientisme et du materialisme que fut exclu du domaine de la science tout ce qui n est pas verifiable par la methode experimentale Un ensemble de criteres explique en quoi une theorie peut etre classee comme pseudo science Karl Popper relegue ainsi la psychanalyse au rang de pseudo science au meme titre que par exemple l astrologie la phrenologie ou la divination Le critere de Popper est cependant conteste pour certaines disciplines pour la psychanalyse parce que la psychanalyse ne pretend pas etre une science exacte De plus Popper a ete assez ambigu sur le statut de la theorie de l evolution dans son systeme Les sceptiques comme Richard Dawkins Mario Bunge Carl Sagan Richard Feynman ou encore James Randi considerent toute pseudo science comme dangereuse Le mouvement zetetique œuvre quant a lui principalement a mettre a l epreuve ceux qui affirment realiser des actions scientifiquement inexplicables Science et protoscience Si le terme normatif pseudoscience demarque les vraies sciences des fausses sciences le terme protoscience du grec prῶtos prỗtos premier initial inscrit les champs de recherche dans un continuum temporel est protoscientifique ce qui pourrait dans l avenir etre integre dans la science ou ne pas l etre Le terme anglophone de fringe science designe un domaine situe en marge de la science entre la pseudo science et la protoscience Science ou technique Articles detailles Technique et Connaissance technique La technique texnh techne art metier savoir faire concerne les applications de la science de la connaissance scientifique ou theorique dans les realisations pratiques les productions industrielles et economiques La technique couvre ainsi l ensemble des procedes de fabrication de maintenance de gestion de recyclage et meme d elimination des dechets qui utilisent des methodes issues de connaissances scientifiques ou simplement des methodes dictees par la pratique de certains metiers et l innovation empirique On peut alors parler d art dans son sens premier ou de science appliquee La science est elle autre chose une etude plus abstraite Ainsi l epistemologie examine entre autres les rapports entre la science et la technique comme l articulation entre l abstrait et le savoir faire Neanmoins historiquement la technique est premiere L homme a ete Homo faber avant d etre Homo sapiens explique le philosophe Bergson Contrairement a la science la technique n a pas pour vocation d interpreter le monde elle est la pour le transformer sa vocation est pratique et non theorique La technique est souvent consideree comme faisant partie integrante de l histoire des idees ou a l histoire des sciences Pourtant il faut bien admettre la possibilite d une technique a scientifique c est a dire evoluant en dehors de tout corpus scientifique et que resume les paroles de Bertrand Gille le progres technique s est fait par une somme d echecs que vinrent corriger quelques spectaculaires reussites La technique au sens de connaissance intuitive et empirique de la matiere et des lois naturelles est ainsi la seule forme de connaissance pratique et ce jusqu au XVIII e siecle epoque ou se developperont les theories et avec elles de nouvelles formes de connaissance axiomatisees En definitive on oppose generalement le technicien qui applique une science avec le theoricien qui theorise la science Arts et science Article detaille Arts scientifiques L Expulsion d Adam et Eve du Jardin d Eden fresque de Masaccio Florence Italie avant et apres sa restauration Herve Fischer parle dans La societe sur le divan publie en 2007 d un nouveau courant artistique prenant la science et ses decouvertes comme inspiration et utilisant les technologies telles que les biotechnologies les manipulations genetiques l intelligence artificielle la robotique qui inspirent de plus en plus d artistes Par ailleurs le theme de la science a ete souvent a l origine de tableaux ou de sculptures Le mouvement du futurisme par exemple considere que le champ social et culturel doit se rationaliser Enfin les decouvertes scientifiques aident les experts en Art La connaissance de la desintegration du carbone 14 par exemple permet de dater les œuvres Le laser permet de restaurer sans abimer les surfaces les monuments Le principe de la synthese additive des couleurs restaure les autochromes Les techniques d analyse physico chimiques permettent d expliquer la composition des tableaux voire de decouvrir des palimpsestes La radiographie permet de sonder l interieur d objets ou de pieces sans polluer le milieu La spectrographie est utilisee enfin pour dater et restaurer les vitraux Vulgarisation scientifique La vulgarisation est le fait de rendre accessibles les decouvertes ainsi que le monde scientifique a tous et dans un langage adapte Une demonstration de l experience de la cage de Faraday au Palais de la decouverte de Paris La comprehension de la science par le grand public est l objet d etudes a part entiere les auteurs parlent de Public Understanding of Science expression consacree en Grande Bretagne science literacy aux Etats Unis et de culture scientifique en France Il s agit du principal vecteur de la democratisation et de la generalisation du savoir selon les senateurs francais Marie Christine Blandin et Ivan Renard Dans nombre de democraties la vulgarisation de la science est au cœur de projets melant differents acteurs economiques institutionnels et politiques En France l Education nationale a ainsi pour mission de sensibiliser l eleve a la curiosite scientifique au travers de conferences de visites regulieres ou d ateliers d experimentation La Cite des sciences et de l industrie met a disposition de tous des expositions sur les decouvertes scientifiques alors que les quelque trente centres de culture scientifique technique et industrielle ont pour mission de favoriser les echanges entre la communaute scientifique et le public Cette mission s inscrit dans une demarche de partage des savoirs de citoyennete active permettant a chacun d aborder les nouveaux enjeux lies a l accroissement des connaissances Le Futuroscope ou Vulcania ou le Palais de la decouverte sont d autres exemples de mise a disposition de tous des savoirs scientifiques Les Etats Unis possedent egalement des institutions telles que l Exploratorium de San Francisco qui se veulent plus pres d une experience accessible par les sens et ou les enfants peuvent experimenter Le Quebec a developpe quant a lui le Centre des sciences de Montreal La vulgarisation se concretise donc au travers d institutions de musees mais aussi d animations publiques comme les Nuits des etoiles par exemple de revues et de personnalites Hubert Reeves pour l astronomie qu enumere Bernard Schiele dans Les territoires de la culture scientifique Science et ideologie Article detaille Technocratie Scientisme ou religion de la science Article detaille scientisme La valeur universelle de la science est debattue depuis le debut du XX e siecle tous les systemes de connaissances n etant pas forcement assujettis a la science La croyance en une universalite de la science constitue le scientisme Le scientisme est une ideologie apparue au XVIII e siecle selon laquelle la connaissance scientifique permettrait d echapper a l ignorance dans tous les domaines et donc selon la formule d Ernest Renan dans L Avenir de la science d organiser scientifiquement l humanite Il s agit donc d une foi dans l application des principes de la science dans tous les domaines Nombre de detracteurs y voient une veritable religion de la science particulierement en Occident Sous des acceptions moins techniques le scientisme peut etre associe a l idee que seules les connaissances scientifiquement etablies sont vraies Il peut aussi renvoyer a un certain exces de confiance en la science qui se transformerait en dogme Le courant zetetique qui s inspire du scepticisme philosophique essaye d apprehender efficacement la realite par le biais d enquetes et d experiences s appuyant sur la methode scientifique et a pour objectif de contribuer a la formation chez chaque individu d une capacite d appropriation critique du savoir humain est en ce sens une forme de scientisme Pour certains epistemologues le scientisme prend de toutes autres formes Robert Nadeau en s appuyant sur une etude realisee en 1984 considere que la culture scolaire est constituee de cliches epistemologiques qui formeraient une sorte de mythologie des temps nouveaux qui ne serait pas sans rapport avec une sorte de scientisme Ces cliches tiennent soit a l histoire de la science resumee et reduite a des decouvertes qui jalonnent le developpement de la societe soit a des idees comme celles qui met en avant que les lois et plus generalement les connaissances scientifiques sont des verites absolues et dernieres et que les preuves scientifiques sont non moins absolues et definitives alors que selon les mots de Thomas Samuel Kuhn elles ne cessent de subir revolutions et renversements Enfin c est surtout la sociologie de la connaissance dans les annees 1940 a 1970 qui a mis fin a l hegemonie du scientisme Les travaux de Ludwig Wittgenstein Alexandre Koyre et Thomas Samuel Kuhn surtout ont demontre l incoherence du positivisme Les experiences ne constituent pas en effet des preuves absolues des theories et les paradigmes sont amenes a disparaitre Pour Paul Feyerabend ce sont des forces politiques institutionnelles et meme militaires qui ont assure a la science sa dominance et qui la maintiennent encore dans cette position Science au service de la guerre Le laser est a l origine une decouverte militaire Pendant la Premiere Guerre mondiale les sciences ont ete utilisees par l Etat afin de developper de nouvelles armes chimiques et de developper des etudes balistiques C est la naissance de l economie de guerre qui s appuie sur des methodes scientifiques L OST ou Organisation Scientifique du Travail de Frederick Winslow Taylor est ainsi un effort d ameliorer la productivite industrielle grace a l ordonnancement des taches permis notamment par le chronometrage Neanmoins c est pendant la Seconde Guerre mondiale que la science est le plus utilisee a des fins militaires Les armes secretes de l Allemagne nazie comme les V2 sont au centre des decouvertes de cette epoque Toutes les disciplines scientifiques sont ainsi dignes d interet pour les gouvernements Le kidnapping de scientifiques allemands a la fin de la guerre soit par les Sovietiques soit par les Americains fait naitre la notion de guerre des cerveaux qui culminera avec la course a l armement de la Guerre froide Cette periode est en effet celle qui a le plus compte sur les decouvertes scientifiques notamment la bombe atomique puis la bombe a hydrogene De nombreuses disciplines naissent d abord dans le domaine militaire telle la cryptographie informatique ou la bacteriologie pour la guerre biologique Amy Dahan et Dominique Pestre expliquent ainsi a propos de cette periode de recherches effrenees qu il s agit d un regime epistemologique particulier Commentant leur livre Loic Petitgirard explique Ce nouveau regime de science se caracterise par la multiplication des nouvelles pratiques et des relations toujours plus etroites entre science Etat et societe La conception de ce qu on nomme alors le complexe militaro industriel apparait en lien tres intime avec le politique Des 1945 avec la constatation de la montee des tensions due a l opposition des blocs capitalistes et communistes la guerre devient en elle meme l objet d une science la polemologie Le sociologue francais Gaston Bouthoul 1896 1980 dans le Phenomene guerre en fonde les principes Enfin si la science est par definition neutre elle reste l affaire d hommes sujets aux ideologies dominantes Ainsi selon les sociologues relativistes Barry Barnes et David Bloor de l Universite d Edimbourg les theories sont d abord acceptees au sein du pouvoir politique Une theorie s imposerait alors non parce qu elle est vraie mais parce qu elle est defendue par les plus forts En d autres termes la science serait sinon une expression elitiste une opinion majoritaire reconnue comme une verite scientifique et le fait d un groupe ce que demontrent les travaux d Harry Collins La sociologie des sciences s est ainsi beaucoup interessee des les annees 1970 a l influence du contexte macro social sur l espace scientifique Robert King Merton a montre dans Elements de theorie et de methode sociologique 1965 les liens etroits entre le developpement de la Royal Society de Londres fondee en 1660 et l ethique puritaine de ses acteurs Pour lui la vision du monde des protestants de l epoque a permis l accroissement du champ scientifique Science et religion Article detaille Relation entre science et religion Historiquement la science et la religion ont longtemps ete apparentees Dans Les Formes elementaires de la vie religieuse 1912 Emile Durkheim montre que les cadres de pensee scientifique comme la logique ou les notions de temps et d espace trouvent leur origine dans les pensees religieuses et mythologiques L Eglise Catholique s interesse de pres a la science et a son evolution comme en temoigne le fait qu elle ait organise pour la quatrieme fois une conference internationale au Vatican intitulee Unite to Cure en avril 2018 Cette conference a pour but d unir differentes opinions dans differentes disciplines scientifiques afin de reflechir sur le futur de la science et de l Homme Le non recouvrement La philosophie des sciences modernes a abouti a la necessite pour la science et la religion de marquer leurs territoires Le principe aujourd hui largement accepte est celui du non recouvrement des magisteres Selon ce principe la pensee religieuse et la pensee scientifiques doivent poursuivre des buts differents pour cohabiter La science explique le fonctionnement de l univers le comment tandis que la religion propose des croyances qui donnent un sens a l univers le pourquoi En grande partie cette division est un corollaire du critere de refutabilite de Karl Popper la science propose des enonces qui peuvent etre mis a l epreuve des faits et doivent l etre pour etre acceptes ou refuses La religion propose des enonces qui doivent etre crus sans pouvoir etre verifies ref necessaire Les conflits entre la science et la religion se produisent des lors que l une des deux pretend repondre a la question devolue a l autre Cette violation peut se produire dans les deux sens La religion empiete sur la science quand des personnes pretendent deduire des textes religieux des informations sur le fonctionnement du monde Le conflit de ce type le plus evident est celui du creationnisme face a la theorie de l evolution Scientifiquement la creation de l ensemble des etres vivants en six jours n est pas tenable Mais differents courants religieux radicaux defendent l exactitude du recit de la Genese depuis l Eglise catholique par exemple a resolu la contradiction apparente en declarant que ce recit est metaphorique ce qui assure de ne pas empieter sur le domaine scientifique L autre cas de violation est celui ou on extrapole a partir de donnees scientifiques une vision du monde tout a fait irrefutable au sens de Popper empietant sur le domaine du religieux Dans le cadre du non recouvrement les propositions scientifiques doivent rester compatibles avec toutes les positions religieuses qui cherchent a donner du sens a l univers sauf celles qui violent elles memes la demarcation Albert Einstein et Paul Dirac utilisent le concept de Dieu en commentant la physique quantique mais les resultats qu ils etablissent ne dependent pas de son existence Le pape Francois dans l encyclique Laudato si sur la sauvegarde de la maison commune 2015 estime cependant que la science et la religion qui proposent des approches differentes de la realite peuvent entrer dans un dialogue intense et fecond pour toutes deux Communaute scientifique internationaleArticle detaille communaute scientifique Du savant au chercheur Si la science est avant tout une affaire de methode elle depend aussi beaucoup du statut de ceux qui la font L ancetre du chercheur reste dans l Antiquite le scribe Le terme de savant n apparait qu au XVII e siecle se distinguant du clerc et de l humaniste Au XIX e siecle cette figure s estompe et laisse place a celle du scientifique universitaire et du chercheur specialise aux cotes desquels evoluent le chercheur industriel et le chercheur fonctionnaire Aujourd hui c est la figure du chercheur entrepreneur qui domine selon les auteurs Yves Gingras Peter Keating et Camille Limoges dans l ouvrage Du scribe au savant Les porteurs du savoir de l Antiquite a la revolution industrielle C est la creation d institutions comme le Jardin royal des plantes medicinales ou l Academie royale des sciences de Paris qui marquent l avenement du statut de chercheur specialise au XIX e siecle Elles fournissent en effet des revenus et un cadre de recherche exceptionnels C est en Allemagne avec Wilhelm von Humboldt en 1809 que la recherche est affiliee aux Universites Des lors commence l industrialisation de la production de chercheurs qui accelera la specialisation du savoir Depuis la Seconde Guerre mondiale ce sont les instituts de recherche et les organismes gouvernementaux qui dominent a travers la figure du chercheur fonctionnaire Les sociologues et anthropologues Bruno Latour Steve Woolgar Karin Knorr Cetina ou encore Michael Lynch ont etudie l espace scientifique les laboratoires et les chercheurs Latour s est en particulier interesse a la production du discours scientifique qui semble suivre un processus de stabilisations progressives ce qui permet aux enonces d acquerir de la credibilite au fur et a mesure alors que Jean Francois Sabouret et Paul Caro dans Chercher Jours apres jours les aventuriers du savoir presentent des portraits de chercheurs venant de tous les domaines et travaillant au quotidien Des communautes scientifiques La communaute scientifique designe dans un sens assez large l ensemble des chercheurs et autres personnalites dont les travaux ont pour objet les sciences et la recherche scientifique selon des methodes scientifiques Parfois cette expression se reduit a un domaine scientifique particulier la communaute des astrophysiciens pour l astrophysique par exemple La sociologie des sciences s interesse a cette communaute a la facon dont elle fonctionne et s inscrit dans la societe Le physicien Hans Bethe recevant le prix Nobel en 1967 pour sa contribution a la theorie des reactions nucleaires On peut parler de societe savante lorsqu il s agit d une association d erudits et de savants Elle leur permet de se rencontrer de partager confronter et exposer le resultat de leurs recherches de se confronter avec leurs pairs d autres societes du meme type ou du monde universitaire specialistes du meme domaine et le cas echeant de diffuser leurs travaux via une revue des conferences seminaires colloques expositions et autres reunions scientifiques Un congres ou conference scientifique est un evenement qui vise a rassembler des chercheurs et ingenieurs d un domaine pour faire etat de leurs avancees Cela permet egalement a des collegues geographiquement eloignes de nouer et d entretenir des contacts Les congres se repetent generalement avec une periodicite fixee le plus souvent annuelle La collaboration est de mise au sein de la communaute scientifique en depit de guerres internes et transnationales Ainsi l outil d evaluation par les pairs aussi appelee arbitrage dans certains domaines universitaires consiste a soumettre l ouvrage ou les idees d un auteur a l analyse de confreres experts en la matiere permettant par la aux chercheurs d acceder au niveau requis par leur discipline en partageant leur travail avec une personne beneficiant d une maitrise dans le domaine Recherche Article detaille Recherche scientifique Le Fermilab a Batavia pres de Chicago La recherche scientifique designe en premier lieu l ensemble des actions entreprises en vue de produire et de developper les connaissances scientifiques Par extension metonymique la recherche scientifique designe egalement le cadre social economique institutionnel et juridique de ces actions Dans la majorite des pays financant la recherche elle est une institution a part entiere voire une instance ministerielle comme en France ou elle fait partie du Ministere de l Education Nationale et de la Recherche car elle constitue un avantage geopolitique et social important pour un pays Le prix Nobel il en existe un pour chaque discipline scientifique promue recompense ainsi la personnalite scientifique qui a le plus contribue par ses recherches et celles de son equipe au developpement des connaissances Les Science studies sont un courant recent regroupant des etudes interdisciplinaires des sciences au croisement de la sociologie de l anthropologie de la philosophie ou de l economie Cette discipline s occupe principalement de la science comme institution orientant le debat vers une epistemologie sociale Sociologie du champ scientifique Article detaille Sociologie des sciences La sociologie des sciences vise a comprendre les logiques d ordre sociologique a l œuvre dans la production des connaissances scientifiques Neanmoins il s agit d une discipline encore recente et evoluant au sein de multiples positions epistemologiques Olivier Martin dit qu elle est loin de disposer d un paradigme unique c est d ailleurs une des raisons de sa vivacite Dans les annees 1960 et 1970 une grande part de ces etudes s inscrivait dans le courant structuraliste Mais depuis le debut des annees 1980 les sciences sociales cherchent a depasser l etude de l institution science pour aborder l analyse du contenu scientifique La sociologie du champ scientifique concept cree par Pierre Bourdieu porte ainsi une attention particuliere aux institutions scientifiques au travail concret des chercheurs a la structuration des communautes scientifiques aux normes et regles guidant l activite scientifique surtout Il ne faut cependant pas la confondre avec l etude des relations entre science et societe quand bien meme ces relations peuvent etre un objet d etude des sociologues des sciences Elle est en effet plus proche de l epistemologie Le pere de la sociologie des sciences est Robert K Merton qui le premier vers 1940 considere la science comme une structure sociale normee formant un ensemble qu il appelle l ethos de la science les principes moraux dirigeant le savant et dont les regles sont censees guider les pratiques des individus et assurer a la communaute son autonomie Merton la dit egalitaire liberale et democratique Dans un article de 1942 intitule The Normative Structure of Science il cite quatre normes regissant la sociologie de la science l universalisme le communalisme le desinteressement le scepticisme organise Ce que cherche Merton c est analyser les conditions de production de discours scientifiques alors que d autres sociologues apres lui vont viser a expliquer sociologiquement le contenu de la science Pierre Duhem s attacha lui a analyser le champ scientifique du point de vue constructiviste A la suite des travaux de Thomas Samuel Kuhn les sociologues denoncerent la distinction portant sur la methode mise en œuvre et firent porter leurs investigations sur le processus de production des connaissances lui meme Si la philosophie des sciences se fonde en grande partie sur le discours et la demonstration scientifique d une part sur son historicite d autre part pour Ian Hacking elle doit etudier aussi le style du laboratoire Dans Concevoir et experimenter il estime que la philosophie des sciences loin de se cantonner aux theories qui representent le monde doit aussi analyser les pratiques scientifiques qui le transforment Le sociologue americain Joseph Ben David a ainsi etudie la sociologie de la connaissance sociology of scientific knowledge dans ses Elements d une sociologie historique des sciences 1997 Applications inventions innovations et economie de la science Articles detailles Innovation et Invention technique Le domaine de l informatique est particulierement concerne par les innovations Ici une puce electronique L application d une science a une autre est l usage qu on fait des principes ou des procedes d une science pour etendre et perfectionner une autre science L invention est d abord une methode une technique un moyen nouveau par lequel il est possible de resoudre un probleme pratique donne Le concept est tres proche de celui d une innovation Par exemple Alastair Pilkington a invente le procede de fabrication du verre plat sur bain d etain dont on dit qu il s agit d une innovation technologique majeure Une innovation se distingue d une invention ou d une decouverte dans la mesure ou elle s inscrit dans une perspective applicative L une et l autre posent des enjeux majeurs a l economie Dans les pays developpes les guerres economiques reposent sur la capacite a prevoir gerer susciter et conserver les applications et les innovations par le brevet notamment Pour les economistes classiques l innovation est reputee etre l un des moyens d acquerir un avantage competitif en repondant aux besoins du marche et a la strategie d entreprise Innover c est par exemple etre plus efficient et ou creer de nouveaux produits ou service ou de nouveaux moyens d y acceder Ce sont tout d abord les sociologues de la science Norman Storer et Warren Hagstrom aux Etats Unis puis Gerard Lemaine et Benjamin Matalon en France qui proposent une grille de lecture pour le champ economique des disciplines scientifiques Ils envisagent en effet la science comme un systeme d echange semblable a un marche sauf que la nature des biens echanges est du domaine du savoir et de la connaissance Il y existe meme une sorte de loi de la concurrence car si le scientifique ne publie pas il ne peut pretendre voir ses fonds de recherche etre reconduits l annee suivante Cet esprit de competition selon Olivier Martin stimule les chercheurs et constitue le moteur de la science Mais c est surtout le sociologue Pierre Bourdieu qui a su analyser l economie du champ scientifique Dans son article intitule Le Champ scientifique dans les Actes de la recherche en sciences sociales il indique que la science obeit aux lois du marche economique sauf que le capital est dit symbolique ce sont les titres les diplomes les postes ou les subventions par exemple Par ailleurs ce capital symbolique depend de l interet general et institutionnel ainsi toutes les recherches se valent mais les plus en vue sont favorisees Enfin le milieu scientifique est domine par des relations de pouvoir politique et communautaire Notes et referencesNotes Cet article est partiellement ou en totalite issu de la page Dechiffrer le code l education des filles et des femmes aux sciences technologie ingenierie et mathematiques STEM de UNESCO publie par UNESCO le texte ayant ete place par l auteur ou le responsable de publication sous la CC BY SA 3 0 IGO Encyclique du Pape Jean Paul II Fides et ratio 1998 redefinissant le rapport science religion ainsi La foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent a l esprit humain de s elever vers la contemplation de la verite Albert Einstein La science sans religion est boiteuse la religion sans science est aveugle in Ideas and Opinions p 46 ISBN 978 0517003930 Les mathematiques ont un statut particulier parce qu elles constituent une construction de logique pure en application de regles posees plutot que suivant des observations du monde Toutefois elles sont indissociables des sciences car elles servent d outil aux autres sciences et techniques en physique les predictions ont autant de valeur qu elles decoulent des lois de base sans calculs ou qu elles fassent appel au calcul infinitesimal par exemple Michel Serres p 16 nomme ces embranchements les bifurcations sachant que Loin de dessiner une suite alignee d acquis continus et croissants ou une meme sequence de soudaines coupures decouvertes inventions ou revolutions precipitant dans l oubli un passe tout a coup revolu l histoire des sciences court et fluctue sur un reseau multiple et complexe de chemins qui se chevauchent Detail d un cycle d allegories realisees pour le hall d exposition du batiment Postberardine de Varsovie Pologne 1870 Dans leur ouvrage Les Chamanes de la Prehistoire Jean Clottes et David Lewis Williams professeur d archeologie cognitive developpent la these selon laquelle l homme prehistorique possedait les memes facultes cognitives que l homme moderne Les notions mathematiques employes ci apres ne refletent pas a proprement parler les emplois faits lors de l epoque mesopotamienne Celle de demonstration mathematique par exemple est un abus de langage employe dans le but de faire comprendre au lecteur moderne a quoi se rapporterait l usage que le mesopotamien fait de son objet mathematique de maniere intuitive Ainsi les Mesopotamiens demontrent vraiment que la solution d un probleme donne est la bonne en revanche ils ne demontrent pas de theoreme De meme certains termes sont anachroniques il n existe pas de theoreme chez eux pas plus qu il n existe d equation l invention de l inconnue est en effet plus tardive Leur langage mathematique n est ainsi pas adapte aux notions modernes Contrat archaique sumerien concernant la vente d un champ et d une maison Shuruppak v 2600 av J C inscription pre cuneiforme Musee du Louvre Paris Departement des Antiquites Orientales Richelieu rez de chaussee chambre 1a L ecriture d un nombre se fait en repetant les signes des unites dizaines centaines autant de fois qu il compte d unites chacun de ces nombres d unites etant inferieurs a 10 Meme si Vers 500 avant J C naissent de nouvelles religions en reaction au vedisme il s agit notamment du Bouddhisme et du Jainisme Leurs premiers textes ne seront pas en Sanskrit mais dans des langues regionales vernaculaires le pali et le prakrit En particulier les textes canoniques jains composes en prakrit recelent des tresors de pensee mathematique explique Agathe Keller du CNRS dans Textes ecrits textes dits dans la tradition mathematique de l Inde medievale sur le site CultureMath Mosaique representant l Academie de Platon maison de Siminius Stephanus Pompei la dialectique platonicienne consistera a prendre appui sur les hypotheses mathematiques pour s elever jusqu au principe et deriver ensuite les consequences du principe En ce qu elle explique la dependance des consequences a l egard d un terme unique la dialectique est connaissance integrale vue synoptique de l ensemble des savoirs et de la totalite du reel in Emmanuel Renault p 308 qui cite alors le dialogue La Republique dans lequel Platon expose cette these au passage 537c Le terme de loi est neanmoins anachronique a l epoque de la naissance des premieres grandes universites d occident le mot loi avait une signification exclusivement juridique Certains ouvrages des mecaniciens d Alexandrie comme le livre des appareils pneumatiques de Philon de Byzance ne sont connus aujourd hui que par l intermediaire de la civilisation islamique Francis Bacon considerait que trois grandes inventions avaient change le monde la poudre a canon le compas magnetique et l imprimerie Exemple de probleme d extraction de racine carree et photographies des manuscrits dans l Aryabatiya sur CultureMath L ordre des Dominicains allait ainsi etre a l origine du renouveau intellectuel de l Eglise a l origine meme de l acceptation des positions scientifiques Se referer a l ouvrage de Michel Blay Dictionnaire critique de la science classique Flammarion 1988 Cette periode fut egalement reconnue comme fondatrice de la science classique et institutionnelle par les Actes du Congres International d Histoire des Sciences tenus a Liege en 1997 Francis Bacon la fustige a travers cette celebre declaration tiree du Novum Organum La science doit etre tiree de la lumiere de la nature elle ne doit pas etre retiree de l obscurite de l Antiquite Ce ne sont pas des ailes qu il faut a notre esprit mais des semelles de plomb explique t il afin de montrer la preponderance de l experience sur l abstraction Le mouvement de la terre autour du soleil ouvre une strategie nouvelle a la pratique astronomique in Jean Pierre Verdet p 98 en ligne Henri Bergson L Introduction a l etude de la Medecine experimentale est un peu pour nous ce que fut pour le XVII e siecle et le XVIII e siecle le discours de la Methode Dans un cas comme dans l autre nous nous trouvons devant un homme de genie qui a commence par faire de grandes decouvertes et qui s est demande ensuite comment il fallait s y prendre pour les faire marche paradoxale en apparence et pourtant seule naturelle la maniere inverse de proceder ayant ete tentee beaucoup plus souvent et n ayant jamais reussi Deux fois seulement dans l histoire de la science moderne et pour les deux formes principales que notre connaissance de la nature a prises l esprit d invention s est replie sur lui meme pour s analyser et pour determiner ainsi les conditions generales de la decouverte scientifique Cet heureux melange de spontaneite et de reflexion de science et de philosophie s est produit les deux fois en France Selon l expression de Thomas Samuel Kuhn dans La Structure des revolutions scientifiques Certaines approches de l economie appartiennent egalement a cette categorie voir Ecole autrichienne d economie Il dit ainsi Appliquer le qualificatif de sciences a la connaissance des faits humains sera du reste considere par certains comme un abus de langage Il est assez clair en effet que ni les savoirs sociologiques ou psychologiques economiques ou linguistiques ne peuvent pretendre dans leur etat present et passe a la solidite et a la fecondite des savoirs physico chimiques ou meme biologiques Gilles Gaston Granger p 85 Jean Marie Legay et Anne Francoise Schmidt dans Question d epistemologie Modelisation des objets complexes et interdisciplinarite une collaboration entre un biologiste et une philosophe etudient le passage de la theorie au modele Le double usage de la fission nucleaire l arme atomique d une part le nucleaire civil d autre part illustre l ambivalence des decouvertes scientifiques G L Bruno avait postule et prouve le pluralisme des mondes possibles c est a dire l existence d autres terres dans l univers notamment avec son ouvrage De l infinito universo et Mondi De l infini l univers et les mondes L Eglise a accepte la theorie de l heliocentrisme des la premiere moitie du XVIII e siecle des que la preuve en fut fournie par l aberration de la lumiere Le pape Jean Paul II a reconnu en 1992 les erreurs commises par les theologiens lors du proces de Galilee Tableau peint en 1425 finition en 1428 altere en 1680 et restaure en 1980 Le CNRS propose une exposition sur le theme art et science presentant les differentes techniques au service de la conservation des ouvrages d art Barnes et Bloor sont a l origine du programme fort qui en sociologie de la connaissance cherche a expliquer les origines de la connaissance scientifique par des facteurs exclusivement sociaux et culturels References Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales Definition de SCIENCE sur web archive org 24 avril 2021 consulte le 17 mai 2021 Dictionnaire Le Robert edition de 1995 p 2 051 Menon 96c 98d Platon La Republique detail des editions lire en ligne Livre V 477d Platon Timee detail des editions lire en ligne 29b 51e Brisson 2008 p 292 D apres le Tresor Informatise de la Langue Francaise voir aussi le schema proxemique sur le Centre National de Ressources Textuel et Lexical Michel Blay p 734 Dominique Pestre p 104 en Robert Burch Charles Sanders Peirce 2010 For Peirce as we saw the scientific method involves three phases or stages abduction making conjectures or creating hypotheses deduction inferring what should be the case if the hypotheses are the case and induction the testing of hypotheses Michel Blay p 734 735 Terry Shinn Formes de division du travail scientifique et convergence intellectuelle La recherche technico instrumentale Revue francaise de sociologie no 41 3 pp 447 73 2000 Bernward Joerges et Terry Shinn Instrumentation between Science State and Industry Kluwer Academic Press Dordrecht 2001 Andre Pichot p 7 Robert Nadeau p 126 Lena Soler p 13 Dictionnaire etymologique de la langue francaise sous la direction de Oscar Bloch Walther von Wartburg 2008 Lecourt Dominique La philosophie des sciences Paris PUF 2015 127 p ISBN 978 2 13 062444 8 p 7 Rene Taton Michel Blay entree science classique citee dans La science classique en chantier in magazine Sciences Humaines hors serie Histoire et philosophie des sciences no 31 decembre janvier 2000 2001 p 14 Bruno Jarrosson p 170 resume le modele de Kuhn ainsi pre science science normale crise revolution nouvelle science normale nouvelle crise Andre Pichot introduction Andre Leroi Gourhan Le geste et la parole Albin Michel 1962 p 152 en Russell M Lawson sous la direction de Science in the ancient world An Encyclopedia ABC CLIO 2004 p 149 Andre Pichot p 3 Andre Pichot explique ainsi qu avec deux roseaux de diametres differents on pouvait ecrire tous les nombres sur des tablettes d argile Andre Pichot p 73 Andre Pichot p 75 Il faudra l invention du systeme metrique pour en trouver l equivalent Andre Pichot p 81 cite l exemple d une table de multiplication par 25 provenant de Suse et datant du IIe millenaire av J C Andre Pichot p 110 111 evoque des tablettes ou les sumeriens ont anticipe les theoremes fondamentaux de Thales et de Pythagore sur la geometrie du triangle Andre Pichot p 169 Comparativement aux disciplines precedemment exposees la medecine a ceci de particulier qu elle ressortit plus a la technique voire a l art qu a la science proprement dite du moins en ce qui concerne ses formes primitives Andre Pichot p 116 Andre Pichot p 191 Andre Pichot p 199 Mathematiques egyptiennes Instituts de recherche sur l enseignement des mathematiques Andre Pichot p 311 1970 Early Greek science Thales to Aristotle Londres Chatto amp Windus Trad fr Les debuts de la science grecque De Thales a Aristote Paris Maspero 1974 189e 190a a et b Emmanuel Renault p 75 L Couloubaritsis La Physique d Aristote l avenement de la science physique 2e edition Vrin Paris 2000 Jean Pierre Vallat Technologie economie et societe dans le monde romain congres de Come 27 et 29 septembre 1979 Dialogues d histoire ancienne 1980 volume 6 numero 6 p 351 356 Raymond Chevallier p 108 110 Raymond Chevallier p 114 Jean Theodorides Les Sciences biologiques et medicales a Byzance Centre national de la recherche scientifique Centre de documentation Sciences humaines 1977 Paris Michel Cacouros et Marie Helene Congourdeau Philosophie et sciences a Byzance de 1204 a 1453 290 p 2006 Ouvrage collectif Christophe Grellard editeur Methode et statut des sciences a la fin du Moyen Age Presses universitaires du Septentrion 2004 ISBN 2 85939 839 2 p 8 9 Fernand 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Bernard Vidal et le site La Ligne du Temps de la Chimie Michel Blay entree science classique citee dans La science classique en chantier in magazine Sciences humaines hors serie Histoire et Philosophie des sciences no 31 decembre janvier 2000 2001 p 14 Evelyne Barbin Cette notion apparait avec l histoire des sciences elle meme au XVIII e siecle Le mot se repand tres vite pour parler de l œuvre de Newton et se banalise dans l Encyclopedie Dominique Lecourt p 840 Sciences naturelles et Medecine au siecle des Lumieres ressources scientifiques en ligne pour l enseignement des sciences Pierre Astruc et al L Encyclopedie et le progres des sciences et des techniques Centre International de synthese Section d Histoire des Sciences 1952 Articles parus precedemment dans la Revue d histoire des sciences et de leurs applications et reunis a l occasion du bicentenaire de l Encyclopedie Jean le Rond D Alembert Discours preliminaire de l Encyclopedie Vrin Paris 1984 p 30 Sur l empirisme en philosophie notamment chez Hume voir le site de Yann Ollivier Pierre Bayle Pensees diverses sur la comete GF Flammarion edition de Joyce et Hubert Bost 512 p ISBN 9782081207127 La classification du vivant Carl von Linne1707 1778 Universite de Namur archive Charles Darwin L Origine des especes edition du Bicentenaire P Tort dir M Prum et Patrick Tort coord trad A Berra Naitre a vingt ans Genese et jeunesse de L Origine Champion Classiques Paris 2009 Henri Bergson La pensee et le mouvant Articles et conferences datant de 1903 a 1923 Paris Presses universitaires de France coll Bibliotheque de philosophie contemporaine 1969 294 p lire en ligne Claude Bernard Introduction a l etude de la medecine experimentale Garnier Flammarion 1966 p 176 Page d accueil Comite consultatif national d ethique Michelle Sadoun Goupil Science pure et science appliquee dans l œuvre de Claude Louis Berthollet Revue d histoire des sciences Armand Colin vol 2 no 27 1974 p 127 145 ISSN 0151 4105 DOI 10 3406 rhs 1974 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Livre I IV texte traduit par J Brunschwig Les Belles Lettres Paris 1967 Michel Blay entree science formelle Jean Ladriere dit ainsi Il n y a pas un critere absolu de validite pose une fois pour toutes mais une sorte d epuration progressive des criteres qui va de pair avec l extension du champ mathematique et la decouverte des domaines nouveaux in Encyclopaedia Universalis Tome 21 Entree Sciences Sciences et discours rationnel p 775 Noella Baraquin et Jacqueline Laffitte entree Karl Popper Robert Nadeau L economique est elle une science empirique Departement de philosophie Universite du Quebec a Montreal PDF Jean Ladriere in Encyclopedia Universalis Tome 21 entree Science Sciences et discours rationnel p 775 lire en ligne consulte le 13 septembre 2023 Pour une etude des apports de Gadamer a l hermeneutique et notamment en reaction au positivisme voir l essai de Christian Ruby Hans Georg Gadamer L hermeneutique description fondation et ethique in EspacesTemps net Textuel 16 10 2002 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a cause de ses merites comparatifs mais parce que le spectacle a ete truque en sa faveur La superiorite de la science n est pas le resultat de la recherche ni de la discussion c est le resultat de pressions politiques institutionnelles et meme militaires dans Paul Feyerabend Science in a free society 1978 Londres Verso 1982 p 102 Amy Dahan et Dominique Pestre Amy Dahan et Dominique Pestre p 16 Francois d Aubert Le savant et le politique aujourd hui colloque de La Villette 1996 en US Home Global Health Care Initiative consulte le 25 mai 2018 en US The Conference Global Health Care Initiative consulte le 25 mai 2018 Encyclique Laudato si no 62 Yves Gingras Peter Keating et Camille Limoges Du scribe au savant Les porteurs du savoir de l Antiquite a la revolution industrielle PUF coll Science savoir et societe 2000 ISBN 978 2 13 050319 4 Bruno Latour Jean Francois Sabouret et Paul Caro Chercher Jours apres jours les aventuriers du savoir Autrement 2000 Voir aussi Georges Chapouthier Qu est 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Compte tenu du nombre d ouvrages ou d etudes relatives au sujet de l article il serait utile de creer un article bibliographique specifique On ne garderait alors dans l article que les ouvrages biographiques ou de reference principaux ainsi que ceux utilises pour ecrire l article Il serait utile de marquer les articles utilises dans l article par le modele plume juillet 2023 document utilise comme source pour la redaction de cet article Ouvrages utilises Jean Pierre Verdet Une Histoire de l astronomie Paris Editions du Seuil coll Points 1990 380 p ISBN 2 02 011557 3 Histoire de la chimie Paris PUF coll Que sais je no 35 1985 126 p ISBN 2 13 048353 4 Serge Hutin L alchimie Paris PUF coll Que sais je 2005 125 p ISBN 2 13 054917 9 Michel Dubois Introduction a la sociologie des sciences PUF coll Premier Cycle 1999 329 p ISBN 978 2 13 048425 7 Aurel David pref Louis Couffignal La cybernetique et l humain Editions Gallimard coll Idees 1965 ISBN 978 2 07 035067 4 Louis Althusser Philosophie 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