En philosophie en psychologie et en sociologie la rationalité est un concept servant à définir et mesurer la capacité de
Rationalité

En philosophie, en psychologie et en sociologie, la rationalité est un concept servant à définir et mesurer la capacité de raisonnement, telle qu'elle se manifeste dans un (ou des) comportement(s) humain(s). Plus précisément, le mot désigne la qualité de ce qui, dans l’ordre de la connaissance, est rationnel (c'est-à-dire relevant de l'usage de la raison, ou intellect) et de ce qui, plus rarement, dans l’ordre de la pratique, relève du raisonnable.
Le concept de rationalité a été fortement valorisé au XVIIe siècle par le philosophe René Descartes et le rationalisme puis, au XVIIIe siècle, par la philosophie des Lumières, qui l'a opposé aux croyances (qualifiant celles-ci d'obscurantistes) et, de manière plus ou moins affichée, à la religion. Différents moralistes, notamment en Grande-Bretagne (en particulier Adam Smith) se sont alors appuyés sur ce concept pour fonder une nouvelle discipline : l'économie.
Il est établi que le domaine où la rationalité se trouve le plus souvent mise à contribution est la science. À la suite de Smith, une majorité d'économistes ont élaboré leurs analyses et leurs théories sur le concept de rationalité, entendant par là même conférer à leur discipline le statut de science. Encore aujourd'hui, la formule « rationalité économique » sert à désigner le comportement d’agents qui, par le biais de procédures découlant de la raison, cherchent à optimiser des objectifs, en premier lieu le profit. Or cette prétention au statut de science et, plus généralement, cette absolutisation du concept de rationalité fait l'objet de débats.
Estimant au début du XXe siècle que cette quête d'optimisation avait non seulement monté en puissance et gagné l'ensemble de société des pays industrialisés mais qu'elle constituait la cause première de l'industrialisation, le sociologue Max Weber a parlé de « rationalité en finalité » et de « processus de rationalisation ». Depuis, le concept de rationalité questionne non seulement la sociologie mais l'ensemble des sciences humaines, jusqu'à ceux-là mêmes qui y recourent : « Les limites que rencontre l’application du principe de rationalité aux actions sociales (…) sont-elles les mêmes pour une science du modèle comme l’économie ou une science de l’enquête comme la sociologie ? ».
Histoire du concept

L'importance de la raison a toujours été mise en avant en Occident, au moins depuis la naissance de la philosophie grecque durant l'Antiquité. C'est Platon le premier qui affirma l'hétérogénéité radicale entre l'intellect et les sens, et la supériorité du premier sur les seconds.
À partir du XVIIe siècle, la théorie épistémologique dite « rationaliste » se répand, notamment par les travaux de Descartes.
À la fin du XVIIIe siècle, au fur et à mesure que les effectifs de populations augmentent en Europe, des philosophes moralistes anglo-saxons, principalement l'écossais Adam Smith, élaborent une nouvelle éthique, entièrement axée sur le principe de la rationalité. Estimant que le comportement des individus répond à la satisfaction de leurs seuls intérêts vitaux, ils conçoivent une nouvelle discipline, l'économie, lui assignant le but de réguler de façon rationnelle la création et le partage des richesses. Au XIXe siècle, au fur et à mesure que se poursuit la Révolution industrielle, l'Europe voit ses paysages se transformer car l'ensemble des individus qui composent la société, et pas seulement ses agents moteurs, adoptent des postures de plus en plus « calculatrices » (le mot « rationnel » provient du latin ratio qui signifie « calcul ») et à éprouver le sentiment de devoir le faire toujours plus. C'est du moins la thèse que développe au tout début du XXe siècle le sociologue allemand Max Weber, lorsqu'il affirme que le capitalisme moderne découle tout entier de ce qu'il appelle le processus de rationalisation.
Pratique du concept
Mathématiques
Économie
On parle de rationalité économique quand le comportement des individus répond à la satisfaction de leurs intérêts. Ce faisant, on ne définit pas en quoi consiste cet intérêt : satisfaction d'un besoin vital ? recherche de confort ? opération de placement ?... On suppose implicitement que la notion d'intérêt fait consensus. Les économistes de l'école néo-classique sont cependant un peu plus précis : ils estiment que les agents agissent de façon à optimiser leur bien-être, lequel est calculé selon une fonction d'utilité. La théorie néo-classique fait ainsi du concept de « rationalité » l'hypothèse centrale du modèle d'équilibre général. Concrètement, l’optimisation vise à maximiser les bénéfices en minimisant les coûts. Les objectifs sont généralement perçus par ces agents comme globalement favorables à leurs propres intérêts. Il peut cependant s’agir d’optimiser ce qui est perçu comme favorable au groupe des agents. De plus la rationalité ne garantit pas aux agents une objectivité absolue : les représentations du monde (individuelles ou collectives) sur lesquelles s’exerce leur rationalité se construisent sur leurs expériences propres, largement influencées par leur culture, leur éducation, et tout ce qui est susceptible de modeler leur subjectivité.
Par opposition au concept de « rationalité instrumentale », appelée également « rationalité en finalité », Herbert Simon (prix Nobel d'économie) développe le concept de rationalité limitée ou « procédurale » : les agents ne se comportent pas toujours rationnellement car ils ne bénéficient pas de toutes les informations qui leur sont nécessaires.
Design
Critique du concept
Sociologie
Depuis Weber, la notion de rationalité est grandement débattue parmi les sociologues.
Dans sa « théorie générale de la rationalité », Raymond Boudon estime que toute action humaine se produit car les hommes sont « naturellement rationnels ». Selon lui, la rationalité n’est pas seulement celle développée par les économistes néoclassiques, qui réduisent toute action à un calcul d’intérêt. La rationalité peut être liée aux valeurs. Par exemple quelqu'un qui sacrifie sa vie pour une cause noble est rationnel. Il faut parler alors de rationalité axiologique. Estimant par conséquent que les valeurs sont « universelles », Boudon combat le relativisme dans les sciences sociales.
Psychologie

Comme l'ensemble des sciences humaines, la psychologie est une émanation de la philosophie, dès lors que celle-ci se fixait comme objectifs de décrire et d'analyser les comportements humains puis de proposer des remèdes à des attitudes jugées pathologiques. En 1900, la parution d'un ouvrage écrit par un médecin viennois, Sigmund Freud, vient jeter un pavé dans la mare : L'Interprétation des rêves. Freud postule l'existence d'une entité régnant au cœur du psychisme : l'inconscient. En résumé, il estime que la conduite de ses patients présente des aspects irrationnels, du fait que, sans même le savoir, ils refoulent dans leur inconscient un certain nombre de pensées, qu'ils jugent moralement inconvenantes dans leur milieu social. Freud vient d'inventer une nouvelle branche de la psychologie : la psychanalyse. Celle-ci est dès le début l'objet de vifs débats dans le milieu intellectuel, notamment autour de la question de la rationalité dans le champ des sciences sociales.
Les sciences cognitives et la théorie de l'information mettent quant à elles en avant la rationalité des fonctions cognitives. La ligne de démarcation établie par le courant de la psychanalyse entre « conscience » et « inconscient » se trouve estompée, voire gommée, par la psychologie cognitive, focalisée sur les fonctions telles que la perception, l'attention, la mémoire, le langage, l'intelligence, le raisonnement logique, la résolution de problèmes ou la motivation… toutes axées sur l'adaptation des individus à leur environnement social.
La rationalité dans le domaine de la psychologie se caractérise donc essentiellement par une quête de validation par les statistiques, donc une valorisation des normes comportementales et une certaine déconsidération pour les écarts et déviances, si ce n'est bien sûr dans la perspective d'une (ré)insertion sociale et professionnelle.
Philosophie
En 1954, Martin Heidegger considère la technique moderne comme une manifestation extrême de la volonté de puissance des humains. Elle leur permet de plier la nature à tous leurs désirs, de dévoiler la matière dans tous ses recoins (l'atome), de l'arraisonner totalement. Le philosophe soulève le danger que présente ce « projet calculatoire » : par son caractère démesuré, il rejaillit non seulement sur la nature mais sur le sujet lui-même : « le propre du mécanisme qui accompagne la technique est d'expliquer toute vie, y compris la vie psychique, en partant d'éléments isolés et non pas de la cohésion du sens du vécu » résume Françoise Dastur, spécialiste d'Heidegger. A force de vouloir arraisonner le monde, de vouloir l'expliquer et le transformer toujours et partout, d'en évacuer tout mystère, l'humain s'expose à évacuer également tout sens de son existence.
En 1977, le philosophe belge Jean Ladrière publie un livre qui fait suite à un colloque qui s'est déroulé trois ans plus tôt à l'Unesco. Son titre est explicite : Les enjeux de la rationalité. Le défi de la science et de la technologie aux cultures. Selon lui, si la science a pris son essor dans la Grèce antique à des fins purement spéculatives (connaître le monde), elle se donne aujourd'hui la vocation d'agir sur lui, par le biais des technologies. Or cette entreprise a pris de telles proportions qu'elle menace les cultures traditionnelles du monde entier.
En 1985, Jacques Bouveresse s'interroge également : « la prise de conscience des effets négatifs ou même franchement destructeurs du progrès scientifique et technique incite aujourd’hui de plus en plus à se demander si la connaissance, au sens moderne du terme, était bien la meilleure option possible pour nos sociétés ». Le philosophe plaide finalement « pour la réhabilitation de la sagesse contre le savoir ».
Notes et références
- En cela, la rationalité se différencie de la logique qui, elle, s'exerce sur le mode de l'abstraction.
- Christian Godin, Dictionnaire de philosophie
- Claude Mouchot, Méthodologie économique, Hachette, 1997. Lire également : François Bourguignon : "L’économie n’est pas une science", Alternatives économiques no 316, 1er septembre 2012 ; Bruno Durieux, "Non, l'économie n’est pas une science", Les Échos, 9 décembre 2016.
- Jean-Claude Passeron et Louis-André Gérard-Varet, dir., Les usages du principe de rationalité dans les sciences sociales, EHESS, 1995
- Max Weber, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme, 1904-1905. Première traduction : Plon, 1964 ; nouvelles traductions Flammarion 2000 et Gallimard 2003.
- Raymond Boudon, Essais sur la théorie générale de la rationalité, PUF, 2007
- Martin Heidegger « La question de la Technique » in Essais et conférences, 1954
- Françoise Dastur, Heidegger et la pensée à venir, Vrin, 2011 ; p. 196.
- Gustave Thils, « Les enjeux de la rationalité », de Jean Ladrière, Revue théologique de Louvain, 1977, vol. 8, no 4, p. 517-522
- Jacques Bouveresse, Rationalité et cynisme, Éditions de Minuit, 1985.
Voir aussi
Bibliographie
- Étienne Bebbé-Njoh, La rationalité scientifique aujourd'hui, L'Harmattan, 2017
- Jean Baechler, Qu'est-ce que l'humain ? : Liberté, finalité, rationalité, Hermann, 2014
- Lucien Ayissi, Rationalité prédatrice et crise de l'État de droit, L'Harmattan, 2011
- Marc Amblard (dir.), La rationalité. Mythes et réalités, L'Harmattan, 2010
- Isabelle Vandangeon-Derumez, Herbert A. Simon - Les limites de la rationalité : contraintes et défis, EMS, 2009
- Raymond Boudon, La rationalité, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2009
- Raymond Boudon, Essais sur la théorie générale de la rationalité, PUF, 2007
- Paulin Hountondji, La rationalité, une ou plurielle ?, Codesria/Bilingual, 2007
- Isabelle Lasvergnas (dir.), Le vivant et la rationalité instrumentale, Liber, 2004
- Amartya Sen, Rationalité et liberté en économie, Odile Jacob, 2002
- Albertina Olivero, Épistémologie de l'action et théorie de la rationalité, Rubbettino, 2002
- Pierre Livet, Émotions et rationalité morale, PUF, 2002
- Georges Canguilhem, Idéologie et rationalité dans l'histoire des sciences de la vie, Vrin, 2000
- Hamaid Ben Aziza, Rationalité économique, rationalité sociale: une critique de la raison économique, Université de Tunis, 2000
- Sylvie Mesure (dir.), La rationalité des valeurs, PUF, 1998
- Jean Ladrière, L'éthique dans l'univers de la rationalité, Catalyses, 1997
- Bénédicte Reynaud (dir.), Les limites de la rationalité, tome 2 : « Les figures du collectif », La Découverte, 1997
- Jean-Pierre Dupuy et Pierre Livet (dir.), Les limites de la rationalité, tome 1 : « Rationalité, éthique et cognition », La Découverte, 1995
- Jean Robelin, La rationalité de la politique. Annales littéraires de l'université de Besançon, Université de Besançon, 1995
- David Gauthier, Jocelyne Couture et Jan Narveson, Éthique et rationalité, Mardaga, 1995
- Jean-Claude Passeron et Louis-André Gérard-Varet (dir.), Les usages du principe de rationalité dans les sciences sociales, EHESS, 1995
- Giovanni Busino (dir.), La rationalité reconstruite et les sciences du salmigondis historique, Droz (Genève et Paris), 1994
- Collectif, La sociologie et les principes de rationalité, Revue Européenne des Sciences sociales / Droz, 1993
- Ghislaine Florival, Figures de la rationalité. Études d'Anthropologie philosophique, Vrin, 1991
- Bernard Charbonneau, Ultima Ratio, édition ronéotypée à compte d'auteur, 1986 ; édité dans la compilation Nuit et jour, Economisa, 1991
- Dominique Janicaud, La Puissance du rationnel, Gallimard, collection NRF, 1985
- Jacques Bouveresse, Rationalité et cynisme, Éditions de Minuit, 1985
- Maurice Godelier, Rationalité et irrationalité en économie, La découverte, 1983
- Jean Ladrière, Les enjeux de la rationalité. Le défi de la science et de la technologie aux cultures, Aubier/Unesco 1977; réédition : Liber, 2005
- Jean-Pierre Vernant (dir.), Divination et rationalité, Le Seuil, 1974
Articles connexes
- (en)
- Ignorance rationnelle
- Logicisme
- Logique
- Raison
- Raisonnement
- Rationalisation
- Rationalité économique
- Rationalité limitée
- Arationalité
- Science
- Théorème d'impossibilité d'Arrow
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- Les mathématiques arabes, socle de la rationalité, France Culture,
- Michel Paty, « Des fondements vers l’avant. Sur la rationalité des mathématiques et des sciences formalisées », Philosophia Scientiae, 2005
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En philosophie en psychologie et en sociologie la rationalite est un concept servant a definir et mesurer la capacite de raisonnement telle qu elle se manifeste dans un ou des comportement s humain s Plus precisement le mot designe la qualite de ce qui dans l ordre de la connaissance est rationnel c est a dire relevant de l usage de la raison ou intellect et de ce qui plus rarement dans l ordre de la pratique releve du raisonnable Le concept de rationalite a ete fortement valorise au XVII e siecle par le philosophe Rene Descartes et le rationalisme puis au XVIII e siecle par la philosophie des Lumieres qui l a oppose aux croyances qualifiant celles ci d obscurantistes et de maniere plus ou moins affichee a la religion Differents moralistes notamment en Grande Bretagne en particulier Adam Smith se sont alors appuyes sur ce concept pour fonder une nouvelle discipline l economie Il est etabli que le domaine ou la rationalite se trouve le plus souvent mise a contribution est la science A 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Les limites que rencontre l application du principe de rationalite aux actions sociales sont elles les memes pour une science du modele comme l economie ou une science de l enquete comme la sociologie Histoire du conceptA travers son Discours de la methode en 1637 le philosophe francais Rene Descartes a fortement contribue a promouvoir le rationalisme a travers l Europe L importance de la raison a toujours ete mise en avant en Occident au moins depuis la naissance de la philosophie grecque durant l Antiquite C est Platon le premier qui affirma l heterogeneite radicale entre l intellect et les sens et la superiorite du premier sur les seconds A partir du XVII e siecle la theorie epistemologique dite rationaliste se repand notamment par les travaux de Descartes A la fin du XVIII e siecle au fur et a mesure que les effectifs de populations augmentent en Europe des philosophes moralistes anglo saxons principalement l ecossais Adam Smith elaborent une nouvelle ethique entierement axee sur 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produit car les hommes sont naturellement rationnels Selon lui la rationalite n est pas seulement celle developpee par les economistes neoclassiques qui reduisent toute action a un calcul d interet La rationalite peut etre liee aux valeurs Par exemple quelqu un qui sacrifie sa vie pour une cause noble est rationnel Il faut parler alors de rationalite axiologique Estimant par consequent que les valeurs sont universelles Boudon combat le relativisme dans les sciences sociales Psychologie Cette section ne cite pas suffisamment ses sources mars 2019 Pour l ameliorer ajoutez des references de qualite et verifiables comment faire ou le modele Reference necessaire sur les passages necessitant une source Au debut du XX e siecle Sigmund Freud a remis en cause la souverainete du principe de rationalite en postulant la these de l inconscient Comme l ensemble des sciences humaines la psychologie est une emanation de la philosophie des lors que celle ci se fixait comme objectifs de decrire et d analyser les comportements humains puis de proposer des remedes a des attitudes jugees pathologiques En 1900 la parution d un ouvrage ecrit par un medecin viennois Sigmund Freud vient jeter un pave dans la mare L Interpretation des reves Freud postule l existence d une entite regnant au cœur du psychisme l inconscient En resume il estime que la conduite de ses patients presente des aspects irrationnels du fait que sans meme le savoir ils refoulent dans leur inconscient un certain nombre de pensees qu ils jugent moralement inconvenantes dans leur milieu social Freud vient d inventer une nouvelle branche de la psychologie la psychanalyse Celle ci est des le debut l objet de vifs debats dans le milieu intellectuel notamment autour de la question de la rationalite dans le champ des sciences sociales Les sciences cognitives et la theorie de l information mettent quant a elles en avant la rationalite des fonctions cognitives La ligne de demarcation etablie par le courant de la psychanalyse entre conscience et inconscient se trouve estompee voire gommee par la psychologie cognitive focalisee sur les fonctions telles que la perception l attention la memoire le langage l intelligence le raisonnement logique la resolution de problemes ou la motivation toutes axees sur l adaptation des individus a leur environnement social La rationalite dans le domaine de la psychologie se caracterise donc essentiellement par une quete de validation par les statistiques donc une valorisation des normes comportementales et une certaine deconsideration pour les ecarts et deviances si ce n est bien sur dans la perspective d une re insertion sociale et professionnelle Philosophie Article detaille Heidegger et la question de la technique En 1954 Martin Heidegger considere la technique moderne comme une manifestation extreme de la volonte de puissance des humains Elle leur permet de plier la nature a tous leurs desirs de devoiler la matiere dans tous ses recoins l atome de l arraisonner totalement Le philosophe souleve le danger que presente ce projet calculatoire par son caractere demesure il rejaillit non seulement sur la nature mais sur le sujet lui meme le propre du mecanisme qui accompagne la technique est d expliquer toute vie y compris la vie psychique en partant d elements isoles et non pas de la cohesion du sens du vecu resume Francoise Dastur specialiste d Heidegger A force de vouloir arraisonner le monde de vouloir l expliquer et le transformer toujours et partout d en evacuer tout mystere l humain s expose a evacuer egalement tout sens de son existence En 1977 le philosophe belge Jean Ladriere publie un livre qui fait suite a un colloque qui s est deroule trois ans plus tot a l Unesco Son titre est explicite Les enjeux de la rationalite Le defi de la science et de la technologie aux cultures Selon lui si la science a pris son essor dans la Grece antique a des fins purement speculatives connaitre le monde elle se donne aujourd hui la vocation d agir sur lui par le biais des technologies Or cette entreprise a pris de telles proportions qu elle menace les cultures traditionnelles du monde entier En 1985 Jacques Bouveresse s interroge egalement la prise de conscience des effets negatifs ou meme franchement destructeurs du progres scientifique et technique incite aujourd hui de plus en plus a se demander si la connaissance au sens moderne du terme etait bien la meilleure option possible pour nos societes Le philosophe plaide finalement pour la rehabilitation de la sagesse contre le savoir Notes et referencesEn cela la rationalite se differencie de la logique qui elle s exerce sur le mode de l abstraction a et b Christian Godin Dictionnaire de philosophie Claude Mouchot Methodologie economique Hachette 1997 Lire egalement Francois Bourguignon L economie n est pas une science Alternatives economiques no 316 1er septembre 2012 Bruno Durieux Non l economie n est pas une science Les Echos 9 decembre 2016 Jean Claude Passeron et Louis Andre Gerard Varet dir Les usages du principe de rationalite dans les sciences sociales EHESS 1995 Max Weber L Ethique protestante et l esprit du capitalisme 1904 1905 Premiere traduction Plon 1964 nouvelles traductions Flammarion 2000 et Gallimard 2003 Raymond Boudon Essais sur la theorie generale de la rationalite PUF 2007 Martin Heidegger La question de la Technique in Essais et conferences 1954 Francoise Dastur Heidegger et la pensee a venir Vrin 2011 p 196 Gustave Thils Les enjeux de la rationalite de Jean Ladriere Revue theologique de Louvain 1977 vol 8 no 4 p 517 522 Jacques Bouveresse Rationalite et cynisme Editions de Minuit 1985 Voir aussiSur les autres projets Wikimedia rationalite sur le Wiktionnaire Bibliographie Etienne Bebbe Njoh La rationalite scientifique aujourd hui L Harmattan 2017 Jean Baechler Qu est ce que l humain Liberte finalite rationalite Hermann 2014 Lucien Ayissi Rationalite predatrice et crise de l Etat de droit L Harmattan 2011 Marc Amblard dir La rationalite Mythes et realites L Harmattan 2010 Isabelle Vandangeon Derumez Herbert A Simon Les limites de la rationalite contraintes et defis EMS 2009 Raymond Boudon La rationalite PUF coll Que sais je 2009 Raymond Boudon Essais sur la theorie generale de la rationalite PUF 2007 Paulin Hountondji La rationalite une ou plurielle Codesria Bilingual 2007 Isabelle Lasvergnas dir Le vivant et la rationalite instrumentale Liber 2004 Amartya Sen Rationalite et liberte en economie Odile Jacob 2002 Albertina Olivero Epistemologie de l action et theorie de la rationalite Rubbettino 2002 Pierre Livet Emotions et rationalite morale PUF 2002 Georges Canguilhem Ideologie et rationalite dans l histoire des sciences de la vie Vrin 2000 Hamaid Ben Aziza Rationalite economique rationalite sociale une critique de la raison economique Universite de Tunis 2000 Sylvie Mesure dir La rationalite des valeurs PUF 1998 Jean Ladriere L ethique dans l univers de la rationalite Catalyses 1997 Benedicte Reynaud dir Les limites de la 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des sciences formalisees Philosophia Scientiae 2005Portail de l economie Portail de la sociologie Portail de la psychologie