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Cristatellidae Cristatella Cristatelle Cristatella mucedo Une cristatelle en train de ramper sur une tige de plante aqua

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Cristatellidae
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Cristatellidae, Cristatella · Cristatelle

Cristatella mucedo
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Une cristatelle en train de ramper sur une tige de plante aquatique, avec (a) les polypes et leur couronne de tentacules en forme de fer à cheval, (b) les statoblastes visibles à travers les tissus translucides, (c) le pied musculaire (« sole ») au moyen duquel l'animal peut se déplacer et (d) la tige submergée d'une renoncule aquatique.
Classification WoRMS
Règne Animalia
Embranchement Bryozoa
Classe Phylactolaemata
Ordre Plumatellida

Famille

Cristatellidae
Allman, 1856

Genre

Cristatella
Cuvier, 1798

Espèce

Cristatella mucedo
Cuvier, 1798
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La Cristatelle, telle que représentée sur une planche naturaliste de Haeckel (1904).

Cristatella mucedo, la Cristatelle, est une espèce de Bryozoaires (petits animaux aquatiques coloniaux). Cet invertébré filtreur est l'unique représentant de la famille des Cristatellidae et du genre Cristatella. De loin, la forme et l'aspect d'une colonie mature évoquent celle d’une chenille translucide et velue (sauf pour la partie inférieure qui évoquerait plutôt le pied d’un gastéropode). La colonie, presque cylindrique, est formée de 2 à 3 rangées de polypes alignés formant au niveau de leurs bases un espace ouvert partagé. Elle est issue d’un élément fondateur ; elle prend d’abord une forme arrondie de quelques millimètres de large, puis elle s’allonge peu à peu sur deux côtés pour former une sorte de tube couvert de polypes d’un côté, et formant un pied gélatineux de l’autre. Elle est presque entièrement transparente, hormis le tube digestif (bleuté à brunâtre selon la nourriture ingérée), le coenoecium (légèrement jaunâtre à brun clair). Dans la colonie, on distingue des points opaques brun-noir et bien visibles quand ils arrivent à maturité ; ce sont les statoblastes (forme dormante de l'espèce ; ils sont ronds, flottent sur l’eau et leur périphérie est dotée de filaments se terminant chacun par une sorte de minuscule grappin muni d'un ou deux crochets).

Les colonies, qui peuvent très lentement se mouvoir, sont souvent trouvées sur des branches immergées ou sur des rhizomes de plantes. Sur les branches ou certains substrats durs ou des branches immergées, elles forment parfois des groupes évoquant une succession de chenilles processionnaires, longues d’environ 5 cm pour les plus grandes des unités coloniales.

Exceptionnellement les individus peuvent former un « tapis » () couvrant parfois entièrement une pierre ou un objet dur qui prend alors l'apparence d'un morceau de récif corallien couvert de polypes ouverts. Tous les individus meurent en fin d'automne, mais chaque colonie produit à ce moment des dizaines de propagules très résistantes susceptibles de former une nouvelle colonie au printemps suivant. Ce bryozoaire vit dans les eaux douces, plutôt lentes, où il se nourrit de microplancton et de particules en suspension. Il est réputé préférer les eaux fraîches de la zone holarctique.

Cristatella mucedo est l'une des 8 000 espèces environ de bryozoaires connus dans le monde et l’une des rares espèces d'eau douce (environ une espèce de bryozoaire sur mille vit en eau douce, presque tous appartenant à la classe des Phylactolaemata qui regroupe des espèces ne vivant qu'en eau douce). Elle est l'unique espèce du genre Cristatella, un genre décrit par Georges Cuvier en 1798 dans son ouvrage Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux. Cette espèce d’abord décrite par Rösel n’a pu être mieux étudiée que des décennies plus tard, notamment par le naturaliste irlandais George James Allman qui a consacré une partie de sa vie aux bryozoaires d’eau douce[réf. nécessaire].

Origines, phylogénie, paléontologie

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Proposition d'arbre phylogénétique, pour les Phylactolaemata, avec position du genre Cristatella (qui comme le genre ne contient qu’une seule espèce) ; d'après H Muka 1999
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August Johann Rösel von Rosenhof est l'auteur de la première planche naturaliste décrivant un « polype à buisson de plumets » (en fait : Cristatella mucedo), planche maintes fois recopiée et utilisée durant plus d’un siècle par les naturalistes du monde entier
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Cuvier a donné son nom scientifique à C. mucedo, autrefois aussi classé parmi les « polypes à bouquet ». Selon G.J. Allman, Cuvier ne connaissait pas l’animal, mais a travaillé à partir des illustrations assez précises laissées par un autre naturaliste Rösel
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Colonie en mouvement de Cristatella mucedo, et vues du statoblaste (qui est à la fois le stade de dormance hivernale et une propagule très efficace)
Planche d'illustrations tirée d'une monographie de George James Allman consacrée aux Phylactolaemata parue en 1856
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Détail d'un statoblaste dessiné par Pierre Jean François Turpin
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En haut : Statoblaste volontairement écrasé par l'auteur
En bas : Cet autre statoblaste s'est naturellement ouvert (le 15 décembre 1837), libérant l'organisme (voir détail ci-dessous) qui constitue le premier stade d'une colonie potentielle de cristatelle, et permettant à l'auteur (Pierre Jean François Turpin) de réaliser ce dessin d'après nature, publié et présentée à l'Académie des sciences cette même année 1837
Ces deux Statoblastes avaient été trouvés par l'auteur dans le canal de l'Ourcq.
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Ici, Pierre Jean François Turpin a représenté en détail le polypier peu après qu'il s'est libéré de son statoblaste.
C'est cette observation qui a convaincu l'auteur et les zoologistes que la Cristatelle est un vrai polypier et non la simple réunion de polypes individuels. Ce polypier né prématurément en raison d'une température élevée de l'eau n'a survécu que 3 jours, mais a eu le temps selon l'auteur de pondre 3 œufs ovales (représentés sur la gravure)
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Jeune cristatelle. On voit ici l'individu fondateur, issu du statoblaste au printemps (d'après Haeckel, 1904), peut-être d'après la gravure ci-dessus
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Jeune individu colonial ; bryozoaire d'eau douce (cristatella mucedo). On voit ici l'individu fondateur, issu du statoblaste au printemps, d'après Haeckel (1904)
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Détail du plumeau en forme de fer à cheval utilisé par la Cristatelle pour s'alimenter ;
(Dessin original de P.J.F Turpin, 1837)
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Cristatelles en colonie
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Colonie de cristatelles sur une branche immergée
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Colonie hélicoïdale
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Vue rapprochée, avec polypes visibles
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Cristatelles sur branche immergée
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Les zones foncées sont les tubes digestifs. selon le type de nourriture filtrée par ce bryozoaire, ils sont bleutés, dorés ou bruns
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Radeau de statoblastes agglomérés les uns aux autres et dérivant avec le vent (ou susceptible d'être avalé par un canard, une poule d'eau ou d'autres animaux semi-aquatiques)

Cet animal gélatineux et fragile se dégrade rapidement après sa mort et se fossilise donc très mal. Cependant, ses statoblastes, dont la forme est caractéristique se fossilisent plus facilement. De nombreuses fouilles, sondages et études limnologiques en ont mis au jour, par exemple dans les sédiments déposés durant les époques interglaciaires et depuis la dernière glaciation au Groenland, ou au Canada.

Leur présence dans un sédiment récent ou dans une roche sédimentaire ancienne doit néanmoins être interprétée avec prudence, car munis de flotteur et pouvant s’accrocher aux oiseaux (exo-zoochorie), ou être ingérés par eux et voyager dans leur tube digestif (endozoochorie) ou être transportés par des poissons (endozoochorie) ou dispersé par des crues, leur nombre et leur abondance ne sont pas nécessairement représentatifs du nombre de colonies autrefois présentes à l’endroit où ils ont été trouvés. Selon Massard et al. (2008), au sein du groupe Phylactolaemata, les espèces gélatineuses (Lophopodidae, Pectinatellidae, Cristatellidae) sont phylogénétiquement plus ancienne et primitives que le groupe Gymnolaemata et ses espèces tubulaires ramifiées (Plumatellidae, Fredericellidae).

Histoire scientifique de la découverte, description et classification de la Cristatelle

Très peu d'information sont disponibles sur le statut et la répartition de cette espèce avant que les naturalistes s’y intéressent de manière plus approfondie au XVIIIe et surtout au XIXe siècle.

Cet animal est assez remarquable pour ne pas passer inaperçu et là où il est présent peut aisément être observé à quelques centimètres sous la surface. Or, il n'a pas été mentionné par les naturalistes avant les années 1700, bien que ces derniers aient passé beaucoup de temps à étudier la faune et la flore des mares et des zones humides de toute l'Europe de l'Ouest et peu à peu de l'Amérique du Nord. Ceci laisse supposer que l'espèce était rare ou peu commune dans une grande partie de sa vaste aire de répartition, et notamment dans les zones anthropisées.

Georges Cuvier lui-même, selon George James Allman, n'aurait pas pu se procurer d’exemplaires de C. mucedo pour sa description scientifique et sa classification, et il a dû comme plus d’une dizaines d’autres naturalistes après lui utiliser une description graphique faite par le peintre et illustrateur naturaliste allemand August Johann Rösel von Rosenhof dit « Roesel ». Et plus tard, Gervais écrit « les plumatelles sont beaucoup plus fréquentes que les cristatelles (...) Leurs œufs sont même connus depuis fort long-temps : Rösel les a pris pour des graines de lentilles d'eau, mais avant lui Bernard de Jussieu et M. de Réaumur avait déjà reconnu leur véritable nature » (ils avaient observé la "ponte" et « ont vu naitre des petits de ces œufs »).

Un autre indice de rareté réelle ou relative (comparativement aux autres bryozoaires) est qu’une espèce parente, bien plus petite et plus discrète plumatella repens décrite par Linnée en 1758 comme un bryozoaire dulcicole rampant était considérée comme abondante par les naturaliste (dont par Allman). Ce cernier quand il décrit C. mucedo prend la peine de lister les quelques lieux où l'animal a à sa connaissance pu être observé en Europe continentale : le Lac de Lucerne, le Grand étang de Fontainebleau, près de Paris par Gervais et Turpin, en Belgique par Van Beneden et en Allemagne par Rösel) et dans les eaux insulaires de Grande-Bretagne par lui-même ou d'autres naturalistes (dans le réservoir d'eau d'un moulin à eau près de dans l'Essex, dans un beau lac subalpin près de Glandore dans le Comté de Cork, dans les Lacs de Killarney, dans un lac situé près d'Armagh et dans plusieurs autres localités irlandaises (GJA), le lac de Duddingston à Duddingston près d'Édimbourg, le à Berwick, une mare de jardin à Binns House dans le Linlithgowshire où l’espèce a été trouvée par JG Dalyell. L'espèce nous dit-il a aussi été observée dans le « canal de l'Union » (construit de 1818 à 1822, sur 50,7 km et sans écluse pour relier le bassin d'Édimbourg à celui de Falkirk) et dans le Grand Canal (Irlande) de Dublin. Cette information est rétrospectivement intéressante, car elle montre la capacité de ce bryozoaire à rapidement coloniser des milieux aquatiques artificiels créés par l'homme.

Durant un siècle ce sont encore les mêmes illustrations ou d’autres faites d’après les premières, plus ou moins bien recopiées sous forme de gravures ou de lithographies qui ont servi à illustrer les articles scientifiques ou de vulgarisation concernant l’espèce et le genre. Rösel a notamment fait de remarquables dessins scientifiques d’amphibiens, et pour mieux observer les animaux avait l’habitude d’emporter des œufs ou larves et de les élever chez lui, ce qui lui permettait d'étudier leurs développements et leurs métamorphoses. C’est peut-être ainsi qu’il a pu découvrir l’espèce et ensuite, après une observation attentive, produire la première planche de dessin naturaliste présentant C. mucedo, espèce qui a rapidement fasciné de nombreux naturalistes.

Le premier spécimen adulte "parfait" aurait été décrit par le naturaliste écossais (1775-1851) en 1834 à partir d’un individu découvert dans les années 1830 près d'Edinbourgh, et présentant une forme et des caractéristiques différentes de celles correspondant aux descriptions faites jusqu'alors. Dalyell nomme alors l’animal qu’il décrit Cristatella mirabilis et le décrit clairement comme appartenant aux espèces « rares et remarquables » d'Écosse.

En France, le zoologiste français Henri Frédéric Paul Gervais en décrit ensuite un autre spécimen colonial mature. De son côté Allman recherche activement l'espèce en Grande-Bretagne, et en découvre d’autres spécimens en Irlande.

Les naturalistes de l'époque le décrivent souvent comme un très bel animal ; « A more interesting and beautiful animal than a fully developped specimen of Cristatella mucedo can scarcely be imagined » (On peut difficilement imaginer un animal plus beau et plus intéressant qu’un spécimen entièrement développées de Cristatella mucedo) écrivait G.J Allman dans sa Monographie sur les bryozoaires d’eau douce). C’est lui qui déduit de ses observations faites dans la nature que les individus de cette espèce meurent tous systématiquement en hiver (il n'en a jamais vu nulle part après l’automne écrit-il en 1856)

L’espèce sera un peu plus facile à observer quand les aquariums seront disponibles pour les naturalistes et le grand public ; ils ont été source d'un nouvel engouement pour l'étude des organismes aquatiques d'eau douce et marins, y compris invertébrés (popularisés par les travaux très richement illustrés de Philip Henry Gosse (1810-1888) en Grande-Bretagne et des illustrations d'Ernst Haeckel (1834-1919) en Allemagne ainsi que grâce à l’œuvre de vulgarisateurs tels que Sir John Graham Dalyell (1775-1851).

C. mucedo sera en quelque sorte ensuite redécouverte par le naturaliste et célèbre illustrateur Pierre Jean François Turpin et son collègue naturaliste Gervais des années après Rösel et Cuvier, quand ils ont observé la formation d’invertébrés coloniaux à polypes à partir de statoblastes trouvés à Paris par Turpin à l'automne 1836 non loin du Muséum de Paris dans les débris de végétaux flottants apportés par le Canal de l'Ourcq. Turpin et Gervais à qui il les montre prennent d'abord ces quelques statoblastes pour de minuscules graines végétales (peut être d'Erisyphe propose d'abord Turpin), puis pour des œufs d'une espèces inconnue. Ils en emportent chacun quelques exemplaires. Ils les observent au microscope et sont tous deux intrigués par le fait qu'ils soient entourés d' « épines à crochets » ; « Quelle est la malheureuse mère contaminée à pondre des œufs si horriblement hérissés ? » s'interroge Turpin. Ils remarquent tous deux que ces œufs ressemblent, mais pas tout à fait à des éléments de l'illustration de Rössel ; Turpin écrase un de ces œufs, et au vu du contenu apparemment albumineux exprimé, estime qu'il contenait un embryon. Ayant conservé un autre de ses œufs dans une « petite fiole débouchée » dont il renouvelle l'eau chaque jour, il assiste à son éclosion, qu'il décrit comme suit pour l'Académie des sciences : Vers le, 15 de décembre, en regardant le matin, comme de coutume, ma petite fiole placée ‘entre l'œil et la lumière, je vis avec surprise que l'œuf s’était ouvert en deux valves béantes (1), qui n'adhéraient plus entre elles que par un seul point, de la même manière que s'ouvrent les deux valves d'une huître. Ne pouvant douter qu'il ne se fût échappé quelque chose de cette coque bivalve, je jetai les yeux dans le voisinage, et ÿ aperçus un petit animal composé, fort élégant, que je reconnu de suite pour appartenir au groupe des Polypes, et être celui superficiellement figuré et ‘très multiplié par Rœsel (a), et nommé par. Georges Cuvier Cristatella mucedo et Cristatella vagans. (3)(...),. Il explique qu'au vu de cet organisme fondateur, il a compris que C mucedo n'est pas comme on le pensait jusqu'alors un « polype nu », mais bien un « polypier ascidiforme » ; (« Cette enveloppe qui est, sans contredit, un véritable polypier, empêche que l’on ne considère plus long-temps, la Cristatelle comme étant un polype nu »). Il explique que quand il sort de l'enveloppe qu'il avait pris pour un œuf, ce polypier abrite déjà trois individus (3 polypes) ; les deux latéraux, plus petits et nés du premier par «  » (c'est-à-dire par bourgeonnement) étant ceux qui fonderont la colonie de part et d'autre du premier en lui donnant sa forme de chenille. Turpin utilise devant l'Académie la métaphore suivante : « On ne peut mieux comparer cette trinité de Cristatelles qu'à un végétal dont la tige principale aurait produit, par extension de ses nœuds vitaux, deux bulbilles latérales qui ensuite se seraient isolées et développées en deux autres petites branches » ajoute-t-il. Gervais observe aussi l'éclosion de statoblastes, mais les deux naturalistes ne parviennent pas à maintenir en vie plus de trois jours le spécimen de Turpin. Ce dernier a néanmoins le temps d'observer, dessiner et décrire la production étonnante de plusieurs minuscules œufs ovales par son polypier pourtant "nouveau-né".

C’est l'une des premières espèces décrites dans ce qui deviendra le groupe dit polyzoa (polyzoon pour les anglophones), mais elle figurera durant plusieurs décennies parmi les polypaires douteux, c'est-à-dire dont la position taxonomique n'a pu être précisée avec certitude ; Cuvier classe d'abord l'espèce après les hydres, entre les Corines et les Vorticelles, et en 1817, il rapproche la cristatelle de Tubularia repens, mais ce dernier est alors synonyme de Tubularia campanulata, classé dans une autre famille (campanulaires), deux erreurs et incohérence taxonomiques qu'il corrigera ensuite. Lamark rapproche lui la cristatelle d'autres polypiers fluviatiles mais la nomme Cristatella vagans

En 1835, peu avant les publications de Gervais (mars 1837) et Turpin (janvier 1837), un auteur confond encore la cristatelle avec un végétal, en faisant une double erreur, car il semble l'avoir confondu avec un spongille qui est en fait une éponge et donc aussi un animal, mais le caractère animal de l'éponge n'était pas encore démontré et l'une de ces éponges (spongilla lacustris, parfois trouvée près des cristatelles, peut vivre en symbiose avec une algue verte et produire des bulles d'oxygène, ce qui pourrait avoir trompé l'auteur).

La description générique qu'en fait un peu plus tard Allman est :

« Coenoecium scciform, hyaline, with a common flattened discadapted for locomotion ; orifices placed ont the surface opposite to the disc, and arranged in several concentric marginal series. Statoblasts orbicular, with an annulus and marginal spines ».

Nomenclature

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Cristatella mucedo Cuvier, 1798.

Étymologiquement, le nom de genre cristatella provient du latin crista (« crête ») avec le suffixe diminutif -elle. Cuvier justifie ce nom par la présence « sur la bouche [d']une espèce de plumet formé par des tentacules portés sur une tige commune, et rangés parallèlement ou en pinceaux ». L'épithète spécifique mucedo provient du latin muceo (« moisir »), Cuvier expliquant que « les cristatelles habitent les eaux stagnantes, et leurs amas ne paroissent à l'œil nud que comme des taches de moisissure. »

Synonymie

Jusqu’à ce que son nom soit fixé (sous réserve de nouvelle dénomination à la suite des avancées de la taxonomie), les naturalistes l’ont nommée :

  • Cristatella vagans (Lamsk en 1816, Schweiger en 1820 et Lamouroux en 1824, Golfuss en 1824, De Blainville en 1834, Lamark en 1836 ;
  • Alcyonella, secundus evolutionis gradus, par Raspail en 1828 ;
  • Cristatella mirabilis en 1834, par Dalyell.

Désignations en français

Cristatella mucedo porte en français le nom normalisé et vulgarisé « Cristatelle », donné par Cuvier en 1798 lors de sa description formelle du genre et translittération du latin. Cette espèce étant monophylétique, ce nom sans épithète est suffisant pour la désigner. Cuvier lui donne néanmoins le nom spécifique « Cristatelle moisissure », traduction de son nom scientifique. Cette désignation est par la suite reprise Allman et Gervais en 1840, sans qu'elle ne soit vraiment popularisée.

En français, Cuvier nomme également le genre Cristatella les « Polypes à plumets ».

Description

Parmi les bryozoaires d’eau douce, les individus coloniaux sont de grande taille (mais ne forment pas de superorganisme géant comparables aux boules gélatineuses formées par Pectinatella).

Leurs statoblastes ont la forme d’une petite soucoupe volante dont une face serait un peu plus convexe que l’autre. Ils sont également parmi les plus grands connus chez les bryozoaires, et ils sont les seuls avec ceux de pectinatella à disposer (à maturité) d’un anneau orbiculaire d’une couleur jaune pâle et d’une texture différente (cellules différentiées). Ce statoblaste se différentie aussi des autres par des filaments périphériques (parfois qualifiés d’épines) se terminant en petites ancres ou grappins tout à fait caractéristiques. Ces filaments foncés prennent naissance sur les deux faces du stabolaste et non à sa périphérie. Ceux qui émergent de la face la plus convexe du statoblaste sont plus longs et plus nombreux que qui sont sur l’autre face. Chaque filament se termine par une sorte de petit grappin à deux, trois ou quatre crochets recourbés (curieusement, les statoblastes ne s’accrochent pas ou peu entre eux).
Vers la fin de l'été, les nombreux statoblastes produits par l’animal sont encore stockés à l'intérieur de l’organisme colonial (ils sont bien visibles à maturité, au travers des tissus transparents de l'animal). En cas de stress important des statoblastes peuvent être mécaniquement expulsés par l’animal colonial vivant, sinon, c’est à la mort de la colonie, lors de la décomposition du « coencoecium » que la plupart des statoblastes sont libérés dans le milieu.
Ceux-ci flottent, et grâce à leur multiples de petites « ancres » ils vont s’attacher à des algues, des plantes aquatiques, ou encore à des poils d’animaux ou à des plumes d’oiseaux aquatiques. Plusieurs mois après, une fois l’hiver passé, les statoblastes encore vivant vont s’ouvrir et libérer un jeune individu au printemps voire en début de l’été suivant. Ce jeune individu pourra par reproduction clonale (bourgeonnement latéral) produire une nouvelle colonie.
Le nombre de minuscules tentacules de chaque polype (environ 18) est plus important que chez la plupart des autres espèces de bryozoaires (sauf peut être pour Pectinatella Leidy) selon Allman.

Distribution

Cette espèce est trouvée en Europe du Nord et de l'est dont au Royaume-Uni, Norvège, Finlande et aux Pays-Bas du niveau de lamer jusqu’à 1 116 m d’altitude (record enregistré en Norvège lors d’une étude de près de 20 ans ayant porté sur l’inventaire de 601 lacs), ainsi que dans le Nord-Est de l’Amérique du Nord et au Canada,. Elle a été signalée au Japon dans les années 1930.

Capacité de dispersion

Bien que les jeunes individus et les entités coloniales aient de très faibles capacités de dispersion active (elles se mesurent en cm ou quelques cm par jour au mieux), cette espèce dispose d’importantes capacités de dispersion passive (centaines à milliers de km en quelques jours à semaines) :

  • hydrochorie : des individus coloniaux accrochés à une branche immergées emportée par le courant ou une crue peuvent être transportés et se reproduire en aval, mais ceci n’expliquerait pas la très large répartition géographique des individus au sein des sous- populations et de la métapopulation de l’espèce.
  • Ornithochorie : Selon Bourgogne-Nature, « Il a été vérifié que le transit intestinal de n’altérait pas le pouvoir germinatif des statoblastes, mais on peut cependant faire remarquer que la durée du transit est brève chez bien des oiseaux, et donc la longueur du trajet courte, alors que l’exo-ornithochorie permet sans aucun doute des déplacements sur de bien plus longues distances » voir page 7/11; Une hypothèse était donc que les oiseaux d’eau puissent transporter des statoblastes sur de très grandes distances (de même que pour des crustacés cladocères tels que , et qui tous produisent des propagules très résistantes à la dessiccation et qui montrent une capacité remarquable à coloniser rapidement de nouveaux milieux isolés) ;
    Cette hypothèse semble pouvoir être confirmée par les résultats d’une étude publiée en 2005. Cette étude a porté sur les distances génétiques entre populations géographiquement dispersées dans toute l’Amérique du Nord. Elle a conclu que les distances génétiques observées peuvent effectivement être, au moins en grande partie, expliquée par les corridors de migration aviaire (les trajets et mouvements des oiseaux aquatiques migrateurs) en Amérique,,.
    Le sort de cette espèces pourrait donc aussi être lié à l’état des populations d’oiseaux qui les transportent ; toute disparition ou régression significative de certains oiseaux d’eau fréquentant les habitats de C mucedo (en raison d’effets dus à la chasse par exemple, car beaucoup de ces oiseaux sont aussi des espèces-gibier), ou toute modification importante de l’aire de répartition de ces oiseaux (en raison du dérèglement climatique par exemple) pourraient avoir des effets collatéraux sur C mucedo. Dans d’autres cas, les activités humaines semblent aussi expliquer le recul ou parfois les avancées ou changements d’aire d’autres espèces de bryozoaires. L’eutrophisation ou le creusement de canaux entre différents bassins versants pourrait localement avoir favorisé le développement de certaines populations de C. mucedo.
  • Une autre hypothèse est que des poissons pourraient ingérer des statoblastes et que ces derniers pourraient parfois résister à la digestion et être alors transporté vers l’amont ou l’aval si les poissons sont « migrateurs » en dévalaison ou en remontée.

Ces capacités de dispersion expliquent le fait, noté par Darwin en 1859, que les bryophytes d'eau douce montrent une étonnante capacité à coloniser des milieux apparemment isolés et physiquement déconnectés les uns des autres ; ces capacités ont une grande importance à moyen et long terme pour les flux de gènes et les divergences évolutives et à court terme pour les phénomènes de (re)colonisation et de résilience écologique.

Génétique, variations du génome et diversité génétique

Bien que l’essentiel de la reproduction des polypes et colonies est clonale, une diversité génétique significatives a été signalée entre toutes les populations étudiées. Les progrès récents des outils de biologie moléculaire ont permis de trouver que chez les bryozoaires (et notamment chez C. mucedo pour la première fois en 1994) des preuves génétiques directes de fécondation croisée, même si celle-ci ne semble générer que de faibles niveaux de variation génétique au sein des populations d’un même site qui sont très clonales. La première explication de la variété génétique de la Cristatelle et d’autres bryozoaires reste donc la capacité de dispersions à grande distance que lui confère la production d’un grand nombre de statoblastes, qui joue probablement un rôle majeur dans l’entretien de cette diversité.

La Cristatelle a récemment fait l’objet d’études génétiques relativement poussées (études des microsatellites et séquences mitochondriales de gènes) en Europe et en Amérique du Nord.
Les gènes mitochondriaux montrent l’existence de nombreuses lignées divergentes, qui en Amérique du Nord semblent pouvoir être classées en deux grands groupes au sein de la métapopulation étudiée. Un premier groupe est génétiquement relativement homogène et contient des haplotypes assez similaires à ceux observés en Europe, alors que le second groupe est plus hétérogène et éloigné des génomes européens, avec une divergence relativement récente (au regard des rythmes de l’évolution), qui pourrait remonter selon les données disponibles à environ 1,5 million d’années avant nos jours.

Selon les données disponibles, les populations européennes ne renfermeraient que trois haplotypes, étroitement liés entre eux. Les niveaux de variation génétique intra-population sont comparables en Amérique du Nord et en Europe, cependant les données microsatellites révèlent une diversité génétique nettement plus élevée en Amérique du Nord qu'en Europe, peut être en partie en raison des effets différents des dernières glaciations, mais la combinaison des données mitochondriales et microsatellites suggère aussi que ces deux grandes lignées nord-américaines, génétiques nettement distinctes pourraient représenter deux espèces cryptiques ; les hybridations entre ces deux quasi-espèces expliqueraient alors (au moins partiellement) des niveaux élevés de diversité génétique en Amérique du Nord.

Habitats

C’est une espèce qui est réputée associée aux eaux plutôt fraiches et aux climats froids à tempérés.

On a récemment montré qu’existent néanmoins des variants génétiques différents (en Amérique du Nord), dont certains pourraient être adaptés à des milieux légèrement différents.

En Europe, selon une étude norvégienne réalisée de 1960 à 1978 sur 601 lacs du niveau de la mer au niveau des montagnes, C. Mucedo supporte les hivers très froids bien qu’un peu moins que P. articulata et peut être trouvé dans des environnements variés, mais avec une préférence marquée pour les lacs situés à une altitude moyenne, avec une eau plutôt chaude en été, un faible effet des vagues, un taux moyen à élevé de calcium en solution, un taux moyen de magnésium, une eau légèrement acide et moyennement turbide.. C. mucedo semble indifférente au niveau trophique (à condition d’avoir assez de calcium et magnésium), mais évite les lacs d’altitude très froids et les lacs acides ou acidifiés (l’espèce n’est pas retrouvée dans les eaux dont le pH est sous 5.4) ni dans les lacs dont l’eau est trop limpide (limpidité associée à l’absence de nourriture nécessaire aux bryozoaires). Selon Allman, ces animaux vivent dans des eaux de « lacs et de mares, sur la partie supérieure de pierres submergées, et sur les rhizomes de plantes aquatiques où elles glissent lentement, se complaisant dans la lumière du soleil ». Selon certains auteurs, ils peuvent être trouvés dans des habitats lentiques et parfois lotiques, et peuvent aussi coloniser des masses d’eaux récemment constituées dans des gravières ou fonds de carrières (par exemple dans l'ancienne carrière dite le « lac bleu » à Rœux.

Une étude des populations de bryozoaires de la rivière Sûre au Luxembourg, a mis en évidence que les groupes de cristatelles étaient centrées sur le lac de barrage du barrage de la haute-Sûre (comme Plumatella fungosa) ou juste à son aval alors que d'autres bryozoaires (Plumatella repens ou Plumatella emarginata étaient présentes respectivement sur la totalité et presque totalité du cours d'eau, ce qui laisse supposer que la Cristatelle apprécie les eaux ralenties (lentiques) et/ou bénéficiant d'une bonne inertie thermique.
Cette même étude montre que l'espèce semble avoir disparu, de même que toutes les autres espèces de bryozoaires d'une section de la rivière, où la seule explication trouvée était la pratique intense de la baignade et du canotage près d'une zone touristique et de camping.

Biologie

Cette espèce vit selon un cycle annuel, et forme des colonies dites “ statoblastiques” et semble à la fois adaptée à des habitats lentiques (ex : lacs, eau ralentie par un barrage) et relativement lotiques (canal, petit cours d'eau) qui meurent en hiver en laissant les statoblastes qui constituent pour les bryozoaires d’eau douce un stade de dormance hivernal.

Son organogenèse et son système nerveux (dès le début du XXe siècle) et en particulier ses neurones très primitifs, ont fait l’objet d’études.

Alimentation

Comme tous les bryozoaires, la cristatelle est microphage. Elle filtre l'eau grâce aux tentacules ciliés de ses lophophores qui amènent ensuite les particules retenues vers sa bouche.

Cette espèces pourrait ainsi dans une certaine mesure contribuer à l'autoépuration des eaux.

Allman remarque aussi qu’à la différence de la plupart des autres bryozoaires d’eau douce, C. mucedo laisse la plupart du temps ses tentacules en extension, en position ouverte étendue dans l’eau. Si un contact ou un stress provoque le retrait du panache ce tentacule dans la cellule, il en ressort aussitôt « dès la gêne passée »...

Motilité

Selon Allman, en captivité, les grands individus coloniaux se déplacent peu et « avec réticence », mais les individus plus petits (un peu plus de 1 cm) peuvent parcourir jusqu’à plus de 10 cm par jour le long des parois du bocal où ils sont maintenus.

Selon Allman, ils préfèrent se maintenir près de la surface et semblent apprécier la lumière (mais dans la nature on trouve parfois des colonies denses à plus d’1 m de profondeur dans une eau très turbide, toutefois du côté le plus éclairé des substrats durs qu’ils colonisent).

La colonie ne possède pas de cerveau, et on ignore encore les principes qui guident cet ensemble de polypes dans leur déplacement (le long d’une tige, d’une paroi ou sur objet). De nombreux auteurs signalent une forme d’attirance pour la lumière.

Reproduction

Les polypes sont hermaphrodites et une reproduction sexuée est possible via la spermatogenèse et une fécondation croisée des ovaires, mais elle est minoritaire : la colonie se reproduit principalement de manière clonale.

Elle produit en outre des propagules (les « statoblastes », qui résultent aussi d’une multiplication asexuée). Les statoblastes sont chez cette espèce, de grande taille. Ils ont une forme de soucoupe volante, et abritent du matériel germinatif. Ils sont entourés d’un « anneau pneumatique » périphérique (flotteur) qui leur permet de flotter et de se disperser dans l'eau ; ce sont des flottoblastes. Quelque statoblastes resteront « collés » à leur colonie-mère (on les nomme sessoblaste)

Le statoblaste est constitué de deux « valves », l'une dorsale, l'autre ventrale, réunies par suture.
Les statoblastes qui sont formés de la fin du printemps à l’été peuvent être libérés par la désagrégation accidentelle partielle ou totale de la colonie. Durant l'automne, toutes les colonies meurent et se décomposent en libérant les très nombreux statoblastes qu’elles contiennent. Ces derniers hiverneront en état de quiescence puis « germeront » dès que la température de l'eau remontera suffisamment. Une phase de reproduction sexuelle intervient ensuite : les colonies peuvent libérer des larves (juillet, août) qui après avoir d'abord nagé librement dans l'eau, se fixent après métamorphose pour former de nouvelles colonies (reproduction sexuée). Ces colonies bien que plus jeunes, tout comme leurs colonies parentales produiront aussi des statoblastes qui assureront la reproduction asexuée de l'espèce.

Dynamique des populations

Selon les données disponibles sur les patterns écopaysagers de répartition de l’espèce et sur les caractéristiques abiotiques (physicochimie) des sites, ou selon les données acquises via des analyses génétiques ou des expérimentations de transplantation, il semble qu’à l’échelle d’un bassin naturel, l’espèce forme des populations locales fortement clonales, qui constituent une métapopulation.

On suppose que cette structure évolue très peu du printemps à l’automne, mais elle peut évoluer via les mouvements de statoblastes d’une année sur l’autre. Les qualités physicochimiques de l’eau ne sont pas prédictives de la présence/absence de l’espèce. Il est fréquent que des sites a priori favorables demeurent inoccupés. Des phénomènes d’extinction et de recolonisation de sous-population au sein d’une métapopulation sont observés et encore mal compris.

Une faible part des colonies produisent des larves issues de reproduction sexuée, dont l’espérance de survie après quelques mois est mal connue. L’aspect fortement clonal (homogénéité génétique) des sous-populations locales est supposé accroitre la probabilité d'extinction locale en cas d’attaque parasitaire ou de conditions biotiques ou abiotiques défavorables. Mais d’autre part, une croissance clonale rapide et une production massive de propagules issues d’une reproduction asexuée sont des traits de sélection r, qui semblent constituer une stratégie écologique payante pour les bryozoaires d'eau douce fixés, dont les populations subissent un relatif isolement et se renouvellent annuellement entièrement après la dormance hivernale des statobaste.

Prédateurs, maladies

Les prédateurs et maladies des bryozoaires d'eau douce sont encore mal connus.

Dans la nature, comme les éponges d’eau douce, avec lesquelles ils cohabitent souvent, ils semblent souvent épargnés par les poissons, il est probable que les canards et d’autres animaux soient capables de les manger sous l'eau.

Cristatella peut être parasitée par

  • des champignons microscopiques endoparasites (Microsporidies, appartenant au groupe des Microsporidiomycota1, anciennement dit « Microsporidia »
  • des vers parasitent les cavités digestives de divers bryozoaires
  • une microsporidie semble spécifique à l’espèce ; elle colonise le cytoplasme de cellules de la cristatelle, dans l’intérieur des cellules de la paroi du corps de son hôte. Ce parasite est diplocaryotique à tous les stade ;. Les sporogonies sont probablement disporoblastiques. Les spores mesurent 7,5 x 5,1 µm et présentent un tube polaire à 22 à 32 spires, disposées en plusieurs rangées et un polaroplaste en forme de cloche, formé de membranes compactes. Le parasite serait une nouvelle espèce attribuée au genre  ; il a été baptisé Nosema cristatellae; il se différencie des parasites décrits précédemment chez d’autres bryozoaires proches par les caractéristiques de ses spores et une spécificité tissulaire. Bien qu'il ait été observé (P. fungosa) on ignore si N. cristatellae peut réelleement les infester.

Leur mode d’alimentation les prédispose à ingérer de nombreuses variétés et de bactéries, mycobactéries, virus et cyanophycées capables de sécréter des toxines, et plus encore des parasites Myxozoaires (vaste groupe de parasites microscopiques aquatiques dont plusieurs milliers d’espèces ont déjà été identifiées), mais les bryozoaires semblent doués d’une bonne immunité quand les conditions du milieu leur sont favorables. Comme chez les autres bryozoaires d’eau douce, le cycle annuel et la phase « statoblaste » hivernale de C. mucedo protège sans doute de certaines épidémies.

Leur reproduction majoritairement clonale du printemps à l’automne devrait les rendre vulnérables durant cette période à des infestations parasitaires, mais une réelle diversité génétique existe au sein des populations de bryozoaires, indépendante des distances géographiques entre populations ; un polymorphisme des loci microsatellite est constaté dans les organismes hautement clonaux, et il semble exister des mécanismes de coévolution ou d’interactions durables encore mal compris entre hôtes et parasites.
Des indices issus de la biologie moléculaire laissent penser que la Cristatelle fait partie des bryozoaires susceptibles d’être porteur et/ou vecteur ou hôte intermédiaires d’un de ces parasites du phylum Myxozoa. Ce parasite qui a d’abord été nommé puis a une signature génétique désormais bien connue,, mais au début des années 2000 son cycle de développement reste mystérieux) ; la lui porte une grande attention car dans les piscicultures ce parasite est responsable d’une maladie émergente, la tétracapsulose à Tetracapsula bryosalmonae ; il semble (selon les données génétiques) originaire d'Amérique du Nord, mais aurait pu être introduit en Europe avant les grands transferts de poissons par les pisciculteurs et pêcheurs. Ce parasite s'attaque à certains poissons qui réagissent avec une vive réaction immunopathologique au niveau des reins et de la rate des salmonidés, ce qui contribue à rejeter le parasite dans l’environnement lors de la guérison de poissons de grand intérêt commercial (salmonidés). Des morceaux d’ADN de ce parasite ont été trouvés dans l’organisme de C mucedo, ainsi que chez d’autres bryozoaires beaucoup plus fréquents (Plumatella rugosa) ou introduit et potentiellement invasifs (Pectinatella magnifica). Cette signature génétique peut être interprétée de plusieurs façons : elle pourrait signifier que les bryozoaires sont aussi porteurs, voire réservoirs en tant que porteur sain ou hôte intermédiaire potentiels de ce parasite, et éventuellement qu’ils l’ingèrent, ou les deux à la fois. Une hypothèse est que « au moins certaines variantes de ces nouveaux myxozoaires » sont capables d'infecter des salmonidés « en eau chaude (> 14-17 °C) » et de s’y multiplier ; ils y stimuleraient la réaction immunitaire et provoqueraient le PKD mais sont incapables de former des spores matures pour compléter leur développement.

Un autre parasite génétiquement assez proche du précédent, mais non identique a aussi été récemment identifié ; il semble s’agir d’un myxozoaire malacosporéen (mais différent de Tetracapsula bryozoides ou T. bryosalmonae).

Illustrations : le statoblaste

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Les 5 stades de développement du statoblaste de la cristatelle (d'après George James Allman en 1856.
Au stade final, le microscope montre que à la fois la couronne et les deux faces du statoblaste ont un aspect réticulés.
Les statoblastes jouent notamment le rôle d’une « banque de gènes » qui permet un flux temporel de gènes et l’entretien de la diversité génétique des métapopulations de bryozoaires

Microscopie 3D

  • Microscopie / visualisation 3D en couleurs artificielles, réalisée à partir d’une section de Cristatella mucedo noyée dans le la résine
  • Micro-morphologie 3D ; visualisation en couleurs artificielles inverses ; animation faite à partir d’une section de Cristatella mucedo noyée dans le la résine

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

  • Ectoprocta (classification phylogénétique)
  • Zoïde
  • Lophophore (anatomie)
  • Statoblaste,
  • Sessoblaste,
  • Flottoblaste
  • hydrobiologie

Liens externes

  • (en) Animal Diversity Web : Cristatella mucedo (consulté le 3 septembre 2023)
  • (en) BioLib : Cristatella mucedo Cuvier, 1798 (consulté le 3 septembre 2023)
  • (en) Catalogue of Life : Cristatella mucedo Cuvier, 1798 (consulté le 3 septembre 2023)
  • (fr + en) GBIF : Cristatella mucedo Cuvier, 1798 (consulté le 3 septembre 2023)
  • (fr) INPN : Cristatella mucedo Cuvier, 1798 (TAXREF) (consulté le 3 septembre 2023)
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  • (fr + en) ITIS : Cristatella mucedo Cuvier, 1798 (consulté le 3 septembre 2023)
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  • (en) WoRMS : espèce Cristatella mucedo Cuvier, 1798 (consulté le 3 septembre 2023)
  • photos de propagules (statoblastes) de Cristatella mucedo
  • image Portail de la zoologie

Auteur: www.NiNa.Az

Date de publication: 25 Mai, 2025 / 17:27

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Cristatellidae Cristatella Cristatelle Cristatella mucedo Une cristatelle en train de ramper sur une tige de plante aquatique avec a les polypes et leur couronne de tentacules en forme de fer a cheval b les statoblastes visibles a travers les tissus translucides c le pied musculaire sole au moyen duquel l animal peut se deplacer et d la tige submergee d une renoncule aquatique Classification WoRMSRegne AnimaliaEmbranchement BryozoaClasse PhylactolaemataOrdre Plumatellida FamilleCristatellidae Allman 1856 GenreCristatella Cuvier 1798 EspeceCristatella mucedo Cuvier 1798 La Cristatelle telle que representee sur une planche naturaliste de Haeckel 1904 Cristatella mucedo la Cristatelle est une espece de Bryozoaires petits animaux aquatiques coloniaux Cet invertebre filtreur est l unique representant de la famille des Cristatellidae et du genre Cristatella De loin la forme et l aspect d une colonie mature evoquent celle d une chenille translucide et velue sauf pour la partie inferieure qui evoquerait plutot le pied d un gasteropode La colonie presque cylindrique est formee de 2 a 3 rangees de polypes alignes formant au niveau de leurs bases un espace ouvert partage Elle est issue d un element fondateur elle prend d abord une forme arrondie de quelques millimetres de large puis elle s allonge peu a peu sur deux cotes pour former une sorte de tube couvert de polypes d un cote et formant un pied gelatineux de l autre Elle est presque entierement transparente hormis le tube digestif bleute a brunatre selon la nourriture ingeree le coenoecium legerement jaunatre a brun clair Dans la colonie on distingue des points opaques brun noir et bien visibles quand ils arrivent a maturite ce sont les statoblastes forme dormante de l espece ils sont ronds flottent sur l eau et leur peripherie est dotee de filaments se terminant chacun par une sorte de minuscule grappin muni d un ou deux crochets Les colonies qui peuvent tres lentement se mouvoir sont souvent trouvees sur des branches immergees ou sur des rhizomes de plantes Sur les branches ou certains substrats durs ou des branches immergees elles forment parfois des groupes evoquant une succession de chenilles processionnaires longues d environ 5 cm pour les plus grandes des unites coloniales Exceptionnellement les individus peuvent former un tapis couvrant parfois entierement une pierre ou un objet dur qui prend alors l apparence d un morceau de recif corallien couvert de polypes ouverts Tous les individus meurent en fin d automne mais chaque colonie produit a ce moment des dizaines de propagules tres resistantes susceptibles de former une nouvelle colonie au printemps suivant Ce bryozoaire vit dans les eaux douces plutot lentes ou il se nourrit de microplancton et de particules en suspension Il est repute preferer les eaux fraiches de la zone holarctique Cristatella mucedo est l une des 8 000 especes environ de bryozoaires connus dans le monde et l une des rares especes d eau douce environ une espece de bryozoaire sur mille vit en eau douce presque tous appartenant a la classe des Phylactolaemata qui regroupe des especes ne vivant qu en eau douce Elle est l unique espece du genre Cristatella un genre decrit par Georges Cuvier en 1798 dans son ouvrage Tableau elementaire de l histoire naturelle des animaux Cette espece d abord decrite par Rosel n a pu etre mieux etudiee que des decennies plus tard notamment par le naturaliste irlandais George James Allman qui a consacre une partie de sa vie aux bryozoaires d eau douce ref necessaire Origines phylogenie paleontologieProposition d arbre phylogenetique pour les Phylactolaemata avec position du genre Cristatella qui comme le genre ne contient qu une seule espece d apres H Muka 1999August Johann Rosel von Rosenhof est l auteur de la premiere planche naturaliste decrivant un polype a buisson de plumets en fait Cristatella mucedo planche maintes fois recopiee et utilisee durant plus d un siecle par les naturalistes du monde entierCuvier a donne son nom scientifique a C mucedo autrefois aussi classe parmi les polypes a bouquet Selon G J Allman Cuvier ne connaissait pas l animal mais a travaille a partir des illustrations assez precises laissees par un autre naturaliste RoselColonie en mouvement de Cristatella mucedo et vues du statoblaste qui est a la fois le stade de dormance hivernale et une propagule tres efficace Planche d illustrations tiree d une monographie de George James Allman consacree aux Phylactolaemata parue en 1856Detail d un statoblaste dessine par Pierre Jean Francois TurpinEn haut Statoblaste volontairement ecrase par l auteur En bas Cet autre statoblaste s est naturellement ouvert le 15 decembre 1837 liberant l organisme voir detail ci dessous qui constitue le premier stade d une colonie potentielle de cristatelle et permettant a l auteur Pierre Jean Francois Turpin de realiser ce dessin d apres nature publie et presentee a l Academie des sciences cette meme annee 1837 Ces deux Statoblastes avaient ete trouves par l auteur dans le canal de l Ourcq Ici Pierre Jean Francois Turpin a represente en detail le polypier peu apres qu il s est libere de son statoblaste C est cette observation qui a convaincu l auteur et les zoologistes que la Cristatelle est un vrai polypier et non la simple reunion de polypes individuels Ce polypier ne prematurement en raison d une temperature elevee de l eau n a survecu que 3 jours mais a eu le temps selon l auteur de pondre 3 œufs ovales representes sur la gravure Jeune cristatelle On voit ici l individu fondateur issu du statoblaste au printemps d apres Haeckel 1904 peut etre d apres la gravure ci dessusJeune individu colonial bryozoaire d eau douce cristatella mucedo On voit ici l individu fondateur issu du statoblaste au printemps d apres Haeckel 1904 Detail du plumeau en forme de fer a cheval utilise par la Cristatelle pour s alimenter Dessin original de P J F Turpin 1837 Cristatelles en colonieColonie de cristatelles sur une branche immergeeColonie helicoidaleVue rapprochee avec polypes visiblesCristatelles sur branche immergeeLes zones foncees sont les tubes digestifs selon le type de nourriture filtree par ce bryozoaire ils sont bleutes dores ou brunsRadeau de statoblastes agglomeres les uns aux autres et derivant avec le vent ou susceptible d etre avale par un canard une poule d eau ou d autres animaux semi aquatiques Cet animal gelatineux et fragile se degrade rapidement apres sa mort et se fossilise donc tres mal Cependant ses statoblastes dont la forme est caracteristique se fossilisent plus facilement De nombreuses fouilles sondages et etudes limnologiques en ont mis au jour par exemple dans les sediments deposes durant les epoques interglaciaires et depuis la derniere glaciation au Groenland ou au Canada Leur presence dans un sediment recent ou dans une roche sedimentaire ancienne doit neanmoins etre interpretee avec prudence car munis de flotteur et pouvant s accrocher aux oiseaux exo zoochorie ou etre ingeres par eux et voyager dans leur tube digestif endozoochorie ou etre transportes par des poissons endozoochorie ou disperse par des crues leur nombre et leur abondance ne sont pas necessairement representatifs du nombre de colonies autrefois presentes a l endroit ou ils ont ete trouves Selon Massard et al 2008 au sein du groupe Phylactolaemata les especes gelatineuses Lophopodidae Pectinatellidae Cristatellidae sont phylogenetiquement plus ancienne et primitives que le groupe Gymnolaemata et ses especes tubulaires ramifiees Plumatellidae Fredericellidae Histoire scientifique de la decouverte description et classification de la CristatelleTres peu d information sont disponibles sur le statut et la repartition de cette espece avant que les naturalistes s y interessent de maniere plus approfondie au XVIII e et surtout au XIX e siecle Cet animal est assez remarquable pour ne pas passer inapercu et la ou il est present peut aisement etre observe a quelques centimetres sous la surface Or il n a pas ete mentionne par les naturalistes avant les annees 1700 bien que ces derniers aient passe beaucoup de temps a etudier la faune et la flore des mares et des zones humides de toute l Europe de l Ouest et peu a peu de l Amerique du Nord Ceci laisse supposer que l espece etait rare ou peu commune dans une grande partie de sa vaste aire de repartition et notamment dans les zones anthropisees Georges Cuvier lui meme selon George James Allman n aurait pas pu se procurer d exemplaires de C mucedo pour sa description scientifique et sa classification et il a du comme plus d une dizaines d autres naturalistes apres lui utiliser une description graphique faite par le peintre et illustrateur naturaliste allemand August Johann Rosel von Rosenhof dit Roesel Et plus tard Gervais ecrit les plumatelles sont beaucoup plus frequentes que les cristatelles Leurs œufs sont meme connus depuis fort long temps Rosel les a pris pour des graines de lentilles d eau mais avant lui Bernard de Jussieu et M de Reaumur avait deja reconnu leur veritable nature ils avaient observe la ponte et ont vu naitre des petits de ces œufs Un autre indice de rarete reelle ou relative comparativement aux autres bryozoaires est qu une espece parente bien plus petite et plus discrete plumatella repens decrite par Linnee en 1758 comme un bryozoaire dulcicole rampant etait consideree comme abondante par les naturaliste dont par Allman Ce cernier quand il decrit C mucedo prend la peine de lister les quelques lieux ou l animal a a sa connaissance pu etre observe en Europe continentale le Lac de Lucerne le Grand etang de Fontainebleau pres de Paris par Gervais et Turpin en Belgique par Van Beneden et en Allemagne par Rosel et dans les eaux insulaires de Grande Bretagne par lui meme ou d autres naturalistes dans le reservoir d eau d un moulin a eau pres de dans l Essex dans un beau lac subalpin pres de Glandore dans le Comte de Cork dans les Lacs de Killarney dans un lac situe pres d Armagh et dans plusieurs autres localites irlandaises GJA le lac de Duddingston a Duddingston pres d Edimbourg le a Berwick une mare de jardin a Binns House dans le Linlithgowshire ou l espece a ete trouvee par JG Dalyell L espece nous dit il a aussi ete observee dans le canal de l Union construit de 1818 a 1822 sur 50 7 km et sans ecluse pour relier le bassin d Edimbourg a celui de Falkirk et dans le Grand Canal Irlande de Dublin Cette information est retrospectivement interessante car elle montre la capacite de ce bryozoaire a rapidement coloniser des milieux aquatiques artificiels crees par l homme Durant un siecle ce sont encore les memes illustrations ou d autres faites d apres les premieres plus ou moins bien recopiees sous forme de gravures ou de lithographies qui ont servi a illustrer les articles scientifiques ou de vulgarisation concernant l espece et le genre Rosel a notamment fait de remarquables dessins scientifiques d amphibiens et pour mieux observer les animaux avait l habitude d emporter des œufs ou larves et de les elever chez lui ce qui lui permettait d etudier leurs developpements et leurs metamorphoses C est peut etre ainsi qu il a pu decouvrir l espece et ensuite apres une observation attentive produire la premiere planche de dessin naturaliste presentant C mucedo espece qui a rapidement fascine de nombreux naturalistes Le premier specimen adulte parfait aurait ete decrit par le naturaliste ecossais 1775 1851 en 1834 a partir d un individu decouvert dans les annees 1830 pres d Edinbourgh et presentant une forme et des caracteristiques differentes de celles correspondant aux descriptions faites jusqu alors Dalyell nomme alors l animal qu il decrit Cristatella mirabilis et le decrit clairement comme appartenant aux especes rares et remarquables d Ecosse En France le zoologiste francais Henri Frederic Paul Gervais en decrit ensuite un autre specimen colonial mature De son cote Allman recherche activement l espece en Grande Bretagne et en decouvre d autres specimens en Irlande Les naturalistes de l epoque le decrivent souvent comme un tres bel animal A more interesting and beautiful animal than a fully developped specimen of Cristatella mucedo can scarcely be imagined On peut difficilement imaginer un animal plus beau et plus interessant qu un specimen entierement developpees de Cristatella mucedo ecrivait G J Allman dans sa Monographie sur les bryozoaires d eau douce C est lui qui deduit de ses observations faites dans la nature que les individus de cette espece meurent tous systematiquement en hiver il n en a jamais vu nulle part apres l automne ecrit il en 1856 L espece sera un peu plus facile a observer quand les aquariums seront disponibles pour les naturalistes et le grand public ils ont ete source d un nouvel engouement pour l etude des organismes aquatiques d eau douce et marins y compris invertebres popularises par les travaux tres richement illustres de Philip Henry Gosse 1810 1888 en Grande Bretagne et des illustrations d Ernst Haeckel 1834 1919 en Allemagne ainsi que grace a l œuvre de vulgarisateurs tels que Sir John Graham Dalyell 1775 1851 C mucedo sera en quelque sorte ensuite redecouverte par le naturaliste et celebre illustrateur Pierre Jean Francois Turpin et son collegue naturaliste Gervais des annees apres Rosel et Cuvier quand ils ont observe la formation d invertebres coloniaux a polypes a partir de statoblastes trouves a Paris par Turpin a l automne 1836 non loin du Museum de Paris dans les debris de vegetaux flottants apportes par le Canal de l Ourcq Turpin et Gervais a qui il les montre prennent d abord ces quelques statoblastes pour de minuscules graines vegetales peut etre d Erisyphe propose d abord Turpin puis pour des œufs d une especes inconnue Ils en emportent chacun quelques exemplaires Ils les observent au microscope et sont tous deux intrigues par le fait qu ils soient entoures d epines a crochets Quelle est la malheureuse mere contaminee a pondre des œufs si horriblement herisses s interroge Turpin Ils remarquent tous deux que ces œufs ressemblent mais pas tout a fait a des elements de l illustration de Rossel Turpin ecrase un de ces œufs et au vu du contenu apparemment albumineux exprime estime qu il contenait un embryon Ayant conserve un autre de ses œufs dans une petite fiole debouchee dont il renouvelle l eau chaque jour il assiste a son eclosion qu il decrit comme suit pour l Academie des sciences Vers le 15 de decembre en regardant le matin comme de coutume ma petite fiole placee entre l œil et la lumiere je vis avec surprise que l œuf s etait ouvert en deux valves beantes 1 qui n adheraient plus entre elles que par un seul point de la meme maniere que s ouvrent les deux valves d une huitre Ne pouvant douter qu il ne se fut echappe quelque chose de cette coque bivalve je jetai les yeux dans le voisinage et y apercus un petit animal compose fort elegant que je reconnu de suite pour appartenir au groupe des Polypes et etre celui superficiellement figure et tres multiplie par Rœsel a et nomme par Georges Cuvier Cristatella mucedo et Cristatella vagans 3 Il explique qu au vu de cet organisme fondateur il a compris que C mucedo n est pas comme on le pensait jusqu alors un polype nu mais bien un polypier ascidiforme Cette enveloppe qui est sans contredit un veritable polypier empeche que l on ne considere plus long temps la Cristatelle comme etant un polype nu Il explique que quand il sort de l enveloppe qu il avait pris pour un œuf ce polypier abrite deja trois individus 3 polypes les deux lateraux plus petits et nes du premier par c est a dire par bourgeonnement etant ceux qui fonderont la colonie de part et d autre du premier en lui donnant sa forme de chenille Turpin utilise devant l Academie la metaphore suivante On ne peut mieux comparer cette trinite de Cristatelles qu a un vegetal dont la tige principale aurait produit par extension de ses nœuds vitaux deux bulbilles laterales qui ensuite se seraient isolees et developpees en deux autres petites branches ajoute t il Gervais observe aussi l eclosion de statoblastes mais les deux naturalistes ne parviennent pas a maintenir en vie plus de trois jours le specimen de Turpin Ce dernier a neanmoins le temps d observer dessiner et decrire la production etonnante de plusieurs minuscules œufs ovales par son polypier pourtant nouveau ne C est l une des premieres especes decrites dans ce qui deviendra le groupe dit polyzoa polyzoon pour les anglophones mais elle figurera durant plusieurs decennies parmi les polypaires douteux c est a dire dont la position taxonomique n a pu etre precisee avec certitude Cuvier classe d abord l espece apres les hydres entre les Corines et les Vorticelles et en 1817 il rapproche la cristatelle de Tubularia repens mais ce dernier est alors synonyme de Tubularia campanulata classe dans une autre famille campanulaires deux erreurs et incoherence taxonomiques qu il corrigera ensuite Lamark rapproche lui la cristatelle d autres polypiers fluviatiles mais la nomme Cristatella vagans En 1835 peu avant les publications de Gervais mars 1837 et Turpin janvier 1837 un auteur confond encore la cristatelle avec un vegetal en faisant une double erreur car il semble l avoir confondu avec un spongille qui est en fait une eponge et donc aussi un animal mais le caractere animal de l eponge n etait pas encore demontre et l une de ces eponges spongilla lacustris parfois trouvee pres des cristatelles peut vivre en symbiose avec une algue verte et produire des bulles d oxygene ce qui pourrait avoir trompe l auteur La description generique qu en fait un peu plus tard Allman est Coenoecium scciform hyaline with a common flattened discadapted for locomotion orifices placed ont the surface opposite to the disc and arranged in several concentric marginal series Statoblasts orbicular with an annulus and marginal spines NomenclatureLe nom valide complet avec auteur de ce taxon est Cristatella mucedo Cuvier 1798 Etymologiquement le nom de genre cristatella provient du latin crista crete avec le suffixe diminutif elle Cuvier justifie ce nom par la presence sur la bouche d une espece de plumet forme par des tentacules portes sur une tige commune et ranges parallelement ou en pinceaux L epithete specifique mucedo provient du latin muceo moisir Cuvier expliquant que les cristatelles habitent les eaux stagnantes et leurs amas ne paroissent a l œil nud que comme des taches de moisissure Synonymie Jusqu a ce que son nom soit fixe sous reserve de nouvelle denomination a la suite des avancees de la taxonomie les naturalistes l ont nommee Cristatella vagans Lamsk en 1816 Schweiger en 1820 et Lamouroux en 1824 Golfuss en 1824 De Blainville en 1834 Lamark en 1836 Alcyonella secundus evolutionis gradus par Raspail en 1828 Cristatella mirabilis en 1834 par Dalyell Designations en francais Cristatella mucedo porte en francais le nom normalise et vulgarise Cristatelle donne par Cuvier en 1798 lors de sa description formelle du genre et translitteration du latin Cette espece etant monophyletique ce nom sans epithete est suffisant pour la designer Cuvier lui donne neanmoins le nom specifique Cristatelle moisissure traduction de son nom scientifique Cette designation est par la suite reprise Allman et Gervais en 1840 sans qu elle ne soit vraiment popularisee En francais Cuvier nomme egalement le genre Cristatella les Polypes a plumets DescriptionParmi les bryozoaires d eau douce les individus coloniaux sont de grande taille mais ne forment pas de superorganisme geant comparables aux boules gelatineuses formees par Pectinatella Leurs statoblastes ont la forme d une petite soucoupe volante dont une face serait un peu plus convexe que l autre Ils sont egalement parmi les plus grands connus chez les bryozoaires et ils sont les seuls avec ceux de pectinatella a disposer a maturite d un anneau orbiculaire d une couleur jaune pale et d une texture differente cellules differentiees Ce statoblaste se differentie aussi des autres par des filaments peripheriques parfois qualifies d epines se terminant en petites ancres ou grappins tout a fait caracteristiques Ces filaments fonces prennent naissance sur les deux faces du stabolaste et non a sa peripherie Ceux qui emergent de la face la plus convexe du statoblaste sont plus longs et plus nombreux que qui sont sur l autre face Chaque filament se termine par une sorte de petit grappin a deux trois ou quatre crochets recourbes curieusement les statoblastes ne s accrochent pas ou peu entre eux Vers la fin de l ete les nombreux statoblastes produits par l animal sont encore stockes a l interieur de l organisme colonial ils sont bien visibles a maturite au travers des tissus transparents de l animal En cas de stress important des statoblastes peuvent etre mecaniquement expulses par l animal colonial vivant sinon c est a la mort de la colonie lors de la decomposition du coencoecium que la plupart des statoblastes sont liberes dans le milieu Ceux ci flottent et grace a leur multiples de petites ancres ils vont s attacher a des algues des plantes aquatiques ou encore a des poils d animaux ou a des plumes d oiseaux aquatiques Plusieurs mois apres une fois l hiver passe les statoblastes encore vivant vont s ouvrir et liberer un jeune individu au printemps voire en debut de l ete suivant Ce jeune individu pourra par reproduction clonale bourgeonnement lateral produire une nouvelle colonie Le nombre de minuscules tentacules de chaque polype environ 18 est plus important que chez la plupart des autres especes de bryozoaires sauf peut etre pour Pectinatella Leidy selon Allman DistributionCette espece est trouvee en Europe du Nord et de l est dont au Royaume Uni Norvege Finlande et aux Pays Bas du niveau de lamer jusqu a 1 116 m d altitude record enregistre en Norvege lors d une etude de pres de 20 ans ayant porte sur l inventaire de 601 lacs ainsi que dans le Nord Est de l Amerique du Nord et au Canada Elle a ete signalee au Japon dans les annees 1930 Capacite de dispersionBien que les jeunes individus et les entites coloniales aient de tres faibles capacites de dispersion active elles se mesurent en cm ou quelques cm par jour au mieux cette espece dispose d importantes capacites de dispersion passive centaines a milliers de km en quelques jours a semaines hydrochorie des individus coloniaux accroches a une branche immergees emportee par le courant ou une crue peuvent etre transportes et se reproduire en aval mais ceci n expliquerait pas la tres large repartition geographique des individus au sein des sous populations et de la metapopulation de l espece Ornithochorie Selon Bourgogne Nature Il a ete verifie que le transit intestinal de n alterait pas le pouvoir germinatif des statoblastes mais on peut cependant faire remarquer que la duree du transit est breve chez bien des oiseaux et donc la longueur du trajet courte alors que l exo ornithochorie permet sans aucun doute des deplacements sur de bien plus longues distances voir page 7 11 Une hypothese etait donc que les oiseaux d eau puissent transporter des statoblastes sur de tres grandes distances de meme que pour des crustaces cladoceres tels que et qui tous produisent des propagules tres resistantes a la dessiccation et qui montrent une capacite remarquable a coloniser rapidement de nouveaux milieux isoles Cette hypothese semble pouvoir etre confirmee par les resultats d une etude publiee en 2005 Cette etude a porte sur les distances genetiques entre populations geographiquement dispersees dans toute l Amerique du Nord Elle a conclu que les distances genetiques observees peuvent effectivement etre au moins en grande partie expliquee par les corridors de migration aviaire les trajets et mouvements des oiseaux aquatiques migrateurs en Amerique Le sort de cette especes pourrait donc aussi etre lie a l etat des populations d oiseaux qui les transportent toute disparition ou regression significative de certains oiseaux d eau frequentant les habitats de C mucedo en raison d effets dus a la chasse par exemple car beaucoup de ces oiseaux sont aussi des especes gibier ou toute modification importante de l aire de repartition de ces oiseaux en raison du dereglement climatique par exemple pourraient avoir des effets collateraux sur C mucedo Dans d autres cas les activites humaines semblent aussi expliquer le recul ou parfois les avancees ou changements d aire d autres especes de bryozoaires L eutrophisation ou le creusement de canaux entre differents bassins versants pourrait localement avoir favorise le developpement de certaines populations de C mucedo Une autre hypothese est que des poissons pourraient ingerer des statoblastes et que ces derniers pourraient parfois resister a la digestion et etre alors transporte vers l amont ou l aval si les poissons sont migrateurs en devalaison ou en remontee Ces capacites de dispersion expliquent le fait note par Darwin en 1859 que les bryophytes d eau douce montrent une etonnante capacite a coloniser des milieux apparemment isoles et physiquement deconnectes les uns des autres ces capacites ont une grande importance a moyen et long terme pour les flux de genes et les divergences evolutives et a court terme pour les phenomenes de re colonisation et de resilience ecologique Genetique variations du genome et diversite genetiqueBien que l essentiel de la reproduction des polypes et colonies est clonale une diversite genetique significatives a ete signalee entre toutes les populations etudiees Les progres recents des outils de biologie moleculaire ont permis de trouver que chez les bryozoaires et notamment chez C mucedo pour la premiere fois en 1994 des preuves genetiques directes de fecondation croisee meme si celle ci ne semble generer que de faibles niveaux de variation genetique au sein des populations d un meme site qui sont tres clonales La premiere explication de la variete genetique de la Cristatelle et d autres bryozoaires reste donc la capacite de dispersions a grande distance que lui confere la production d un grand nombre de statoblastes qui joue probablement un role majeur dans l entretien de cette diversite La Cristatelle a recemment fait l objet d etudes genetiques relativement poussees etudes des microsatellites et sequences mitochondriales de genes en Europe et en Amerique du Nord Les genes mitochondriaux montrent l existence de nombreuses lignees divergentes qui en Amerique du Nord semblent pouvoir etre classees en deux grands groupes au sein de la metapopulation etudiee Un premier groupe est genetiquement relativement homogene et contient des haplotypes assez similaires a ceux observes en Europe alors que le second groupe est plus heterogene et eloigne des genomes europeens avec une divergence relativement recente au regard des rythmes de l evolution qui pourrait remonter selon les donnees disponibles a environ 1 5 million d annees avant nos jours Selon les donnees disponibles les populations europeennes ne renfermeraient que trois haplotypes etroitement lies entre eux Les niveaux de variation genetique intra population sont comparables en Amerique du Nord et en Europe cependant les donnees microsatellites revelent une diversite genetique nettement plus elevee en Amerique du Nord qu en Europe peut etre en partie en raison des effets differents des dernieres glaciations mais la combinaison des donnees mitochondriales et microsatellites suggere aussi que ces deux grandes lignees nord americaines genetiques nettement distinctes pourraient representer deux especes cryptiques les hybridations entre ces deux quasi especes expliqueraient alors au moins partiellement des niveaux eleves de diversite genetique en Amerique du Nord HabitatsC est une espece qui est reputee associee aux eaux plutot fraiches et aux climats froids a temperes On a recemment montre qu existent neanmoins des variants genetiques differents en Amerique du Nord dont certains pourraient etre adaptes a des milieux legerement differents En Europe selon une etude norvegienne realisee de 1960 a 1978 sur 601 lacs du niveau de la mer au niveau des montagnes C Mucedo supporte les hivers tres froids bien qu un peu moins que P articulata et peut etre trouve dans des environnements varies mais avec une preference marquee pour les lacs situes a une altitude moyenne avec une eau plutot chaude en ete un faible effet des vagues un taux moyen a eleve de calcium en solution un taux moyen de magnesium une eau legerement acide et moyennement turbide C mucedo semble indifferente au niveau trophique a condition d avoir assez de calcium et magnesium mais evite les lacs d altitude tres froids et les lacs acides ou acidifies l espece n est pas retrouvee dans les eaux dont le pH est sous 5 4 ni dans les lacs dont l eau est trop limpide limpidite associee a l absence de nourriture necessaire aux bryozoaires Selon Allman ces animaux vivent dans des eaux de lacs et de mares sur la partie superieure de pierres submergees et sur les rhizomes de plantes aquatiques ou elles glissent lentement se complaisant dans la lumiere du soleil Selon certains auteurs ils peuvent etre trouves dans des habitats lentiques et parfois lotiques et peuvent aussi coloniser des masses d eaux recemment constituees dans des gravieres ou fonds de carrieres par exemple dans l ancienne carriere dite le lac bleu a Rœux Une etude des populations de bryozoaires de la riviere Sure au Luxembourg a mis en evidence que les groupes de cristatelles etaient centrees sur le lac de barrage du barrage de la haute Sure comme Plumatella fungosa ou juste a son aval alors que d autres bryozoaires Plumatella repens ou Plumatella emarginata etaient presentes respectivement sur la totalite et presque totalite du cours d eau ce qui laisse supposer que la Cristatelle apprecie les eaux ralenties lentiques et ou beneficiant d une bonne inertie thermique Cette meme etude montre que l espece semble avoir disparu de meme que toutes les autres especes de bryozoaires d une section de la riviere ou la seule explication trouvee etait la pratique intense de la baignade et du canotage pres d une zone touristique et de camping BiologieCette espece vit selon un cycle annuel et forme des colonies dites statoblastiques et semble a la fois adaptee a des habitats lentiques ex lacs eau ralentie par un barrage et relativement lotiques canal petit cours d eau qui meurent en hiver en laissant les statoblastes qui constituent pour les bryozoaires d eau douce un stade de dormance hivernal Son organogenese et son systeme nerveux des le debut du XX e siecle et en particulier ses neurones tres primitifs ont fait l objet d etudes Alimentation Comme tous les bryozoaires la cristatelle est microphage Elle filtre l eau grace aux tentacules cilies de ses lophophores qui amenent ensuite les particules retenues vers sa bouche Cette especes pourrait ainsi dans une certaine mesure contribuer a l autoepuration des eaux Allman remarque aussi qu a la difference de la plupart des autres bryozoaires d eau douce C mucedo laisse la plupart du temps ses tentacules en extension en position ouverte etendue dans l eau Si un contact ou un stress provoque le retrait du panache ce tentacule dans la cellule il en ressort aussitot des la gene passee Motilite Selon Allman en captivite les grands individus coloniaux se deplacent peu et avec reticence mais les individus plus petits un peu plus de 1 cm peuvent parcourir jusqu a plus de 10 cm par jour le long des parois du bocal ou ils sont maintenus Selon Allman ils preferent se maintenir pres de la surface et semblent apprecier la lumiere mais dans la nature on trouve parfois des colonies denses a plus d 1 m de profondeur dans une eau tres turbide toutefois du cote le plus eclaire des substrats durs qu ils colonisent La colonie ne possede pas de cerveau et on ignore encore les principes qui guident cet ensemble de polypes dans leur deplacement le long d une tige d une paroi ou sur objet De nombreux auteurs signalent une forme d attirance pour la lumiere Reproduction Les polypes sont hermaphrodites et une reproduction sexuee est possible via la spermatogenese et une fecondation croisee des ovaires mais elle est minoritaire la colonie se reproduit principalement de maniere clonale Elle produit en outre des propagules les statoblastes qui resultent aussi d une multiplication asexuee Les statoblastes sont chez cette espece de grande taille Ils ont une forme de soucoupe volante et abritent du materiel germinatif Ils sont entoures d un anneau pneumatique peripherique flotteur qui leur permet de flotter et de se disperser dans l eau ce sont des flottoblastes Quelque statoblastes resteront colles a leur colonie mere on les nomme sessoblaste Le statoblaste est constitue de deux valves l une dorsale l autre ventrale reunies par suture Les statoblastes qui sont formes de la fin du printemps a l ete peuvent etre liberes par la desagregation accidentelle partielle ou totale de la colonie Durant l automne toutes les colonies meurent et se decomposent en liberant les tres nombreux statoblastes qu elles contiennent Ces derniers hiverneront en etat de quiescence puis germeront des que la temperature de l eau remontera suffisamment Une phase de reproduction sexuelle intervient ensuite les colonies peuvent liberer des larves juillet aout qui apres avoir d abord nage librement dans l eau se fixent apres metamorphose pour former de nouvelles colonies reproduction sexuee Ces colonies bien que plus jeunes tout comme leurs colonies parentales produiront aussi des statoblastes qui assureront la reproduction asexuee de l espece Dynamique des populations Selon les donnees disponibles sur les patterns ecopaysagers de repartition de l espece et sur les caracteristiques abiotiques physicochimie des sites ou selon les donnees acquises via des analyses genetiques ou des experimentations de transplantation il semble qu a l echelle d un bassin naturel l espece forme des populations locales fortement clonales qui constituent une metapopulation On suppose que cette structure evolue tres peu du printemps a l automne mais elle peut evoluer via les mouvements de statoblastes d une annee sur l autre Les qualites physicochimiques de l eau ne sont pas predictives de la presence absence de l espece Il est frequent que des sites a priori favorables demeurent inoccupes Des phenomenes d extinction et de recolonisation de sous population au sein d une metapopulation sont observes et encore mal compris Une faible part des colonies produisent des larves issues de reproduction sexuee dont l esperance de survie apres quelques mois est mal connue L aspect fortement clonal homogeneite genetique des sous populations locales est suppose accroitre la probabilite d extinction locale en cas d attaque parasitaire ou de conditions biotiques ou abiotiques defavorables Mais d autre part une croissance clonale rapide et une production massive de propagules issues d une reproduction asexuee sont des traits de selection r qui semblent constituer une strategie ecologique payante pour les bryozoaires d eau douce fixes dont les populations subissent un relatif isolement et se renouvellent annuellement entierement apres la dormance hivernale des statobaste Predateurs maladiesLes predateurs et maladies des bryozoaires d eau douce sont encore mal connus Dans la nature comme les eponges d eau douce avec lesquelles ils cohabitent souvent ils semblent souvent epargnes par les poissons il est probable que les canards et d autres animaux soient capables de les manger sous l eau Cristatella peut etre parasitee par des champignons microscopiques endoparasites Microsporidies appartenant au groupe des Microsporidiomycota1 anciennement dit Microsporidia des vers parasitent les cavites digestives de divers bryozoaires une microsporidie semble specifique a l espece elle colonise le cytoplasme de cellules de la cristatelle dans l interieur des cellules de la paroi du corps de son hote Ce parasite est diplocaryotique a tous les stade Les sporogonies sont probablement disporoblastiques Les spores mesurent 7 5 x 5 1 µm et presentent un tube polaire a 22 a 32 spires disposees en plusieurs rangees et un polaroplaste en forme de cloche forme de membranes compactes Le parasite serait une nouvelle espece attribuee au genre il a ete baptise Nosema cristatellae il se differencie des parasites decrits precedemment chez d autres bryozoaires proches par les caracteristiques de ses spores et une specificite tissulaire Bien qu il ait ete observe P fungosa on ignore si N cristatellae peut reelleement les infester Leur mode d alimentation les predispose a ingerer de nombreuses varietes et de bacteries mycobacteries virus et cyanophycees capables de secreter des toxines et plus encore des parasites Myxozoaires vaste groupe de parasites microscopiques aquatiques dont plusieurs milliers d especes ont deja ete identifiees mais les bryozoaires semblent doues d une bonne immunite quand les conditions du milieu leur sont favorables Comme chez les autres bryozoaires d eau douce le cycle annuel et la phase statoblaste hivernale de C mucedo protege sans doute de certaines epidemies Leur reproduction majoritairement clonale du printemps a l automne devrait les rendre vulnerables durant cette periode a des infestations parasitaires mais une reelle diversite genetique existe au sein des populations de bryozoaires independante des distances geographiques entre populations un polymorphisme des loci microsatellite est constate dans les organismes hautement clonaux et il semble exister des mecanismes de coevolution ou d interactions durables encore mal compris entre hotes et parasites Des indices issus de la biologie moleculaire laissent penser que la Cristatelle fait partie des bryozoaires susceptibles d etre porteur et ou vecteur ou hote intermediaires d un de ces parasites du phylum Myxozoa Ce parasite qui a d abord ete nomme puis a une signature genetique desormais bien connue mais au debut des annees 2000 son cycle de developpement reste mysterieux la lui porte une grande attention car dans les piscicultures ce parasite est responsable d une maladie emergente la tetracapsulose a Tetracapsula bryosalmonae il semble selon les donnees genetiques originaire d Amerique du Nord mais aurait pu etre introduit en Europe avant les grands transferts de poissons par les pisciculteurs et pecheurs Ce parasite s attaque a certains poissons qui reagissent avec une vive reaction immunopathologique au niveau des reins et de la rate des salmonides ce qui contribue a rejeter le parasite dans l environnement lors de la guerison de poissons de grand interet commercial salmonides Des morceaux d ADN de ce parasite ont ete trouves dans l organisme de C mucedo ainsi que chez d autres bryozoaires beaucoup plus frequents Plumatella rugosa ou introduit et potentiellement invasifs Pectinatella magnifica Cette signature genetique peut etre interpretee de plusieurs facons elle pourrait signifier que les bryozoaires sont aussi porteurs voire reservoirs en tant que porteur sain ou hote intermediaire potentiels de ce parasite et eventuellement qu ils l ingerent ou les deux a la fois Une hypothese est que au moins certaines variantes de ces nouveaux myxozoaires sont capables d infecter des salmonides en eau chaude gt 14 17 C et de s y multiplier ils y stimuleraient la reaction immunitaire et provoqueraient le PKD mais sont incapables de former des spores matures pour completer leur developpement Un autre parasite genetiquement assez proche du precedent mais non identique a aussi ete recemment identifie il semble s agir d un myxozoaire malacosporeen mais different de Tetracapsula bryozoidesouT bryosalmonae Illustrations le statoblasteLes 5 stades de developpement du statoblaste de la cristatelle d apres George James Allman en 1856 Au stade final le microscope montre que a la fois la couronne et les deux faces du statoblaste ont un aspect reticules Les statoblastes jouent notamment le role d une banque de genes qui permet un flux temporel de genes et l entretien de la diversite genetique des metapopulations de bryozoairesMicroscopie 3D source source source source Microscopie visualisation 3D en couleurs artificielles realisee a partir d une section de Cristatella mucedo noyee dans le la resine source source source source Micro morphologie 3D visualisation en couleurs artificielles inverses animation faite a partir d une section de Cristatella mucedo noyee dans le la resineNotes et references en Ryland J 2005 Bryozoa an introductory overview Denisia 16 9 20 a b c d e et f Georges Cuvier Tableau elementaire de l histoire naturelle des animaux Paris imprimeur Baudouin an 6 1797 ou 1798 710 p lire en ligne p 656 Muka H 1999 Comparative morphological studies on thestatoblasts of lower phylactolaemate bryozoans with discussion on the systematics of Phylactolaemata Science Reports of the Faculty of Education Gunma University 46 51 91 La seconde sorte de Polypes a Bouquets Ledermuller Amusm Mic 2de cinq p 94 pl 87 les figures sont des copies imparfaites des illustrations de Rosel Rosel dans un article intitule Der Kleinere Federbusch Polyp mit dem ballenformigen Korper en 1755 Allman 1856 A monograph of the fresh water polyzoa including all the known species both British and foreign a b et c Source Annales des sciences naturelles comprenant la zoologie la botanique l anatomie et la physiologie comparee des deux regnes et l histoire des corps organises fossiles seconde serie Tome VII imprime chez Paul Renouard Paris 417 pages FREDSKILD B amp ROEN U 1982 Macrofossils in an interglacial peat deposit at Kap Kobenhavn North Greenland Boreas 11 3 181 185 resume Fredskild B 1977 The development of the Greenland lakes since the last glaciation Folia limnol scand 17 101 106 Kuc M 1973 Fossil statoblasts of Cristatella mucedo Cuvier in the Beaufort Formation and in interglacial and postglacial deposits of the Canadian Arctic Ottawa Department of Energy Mines and Resources Osborne P J 1972 Insect faunas of late Devensian and 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sur Wikispecies Articles connexes Ectoprocta classification phylogenetique Zoide Lophophore anatomie Statoblaste Sessoblaste Flottoblaste hydrobiologie Liens externes en Animal Diversity Web Cristatella mucedo consulte le 3 septembre 2023 en BioLib Cristatella mucedo Cuvier 1798 consulte le 3 septembre 2023 en Catalogue of Life Cristatella mucedo Cuvier 1798 consulte le 3 septembre 2023 fr en GBIF Cristatella mucedo Cuvier 1798 consulte le 3 septembre 2023 fr INPN Cristatella mucedo Cuvier 1798 TAXREF consulte le 3 septembre 2023 en IRMNG Cristatella mucedo Cuvier 1798 consulte le 3 septembre 2023 fr en ITIS Cristatella mucedo Cuvier 1798 consulte le 3 septembre 2023 en NCBI Cristatella mucedo taxons inclus consulte le 3 septembre 2023 en OEPP Cristatella mucedo Cuvier consulte le 3 septembre 2023 en Taxonomicon Cristatella mucedo Cuvier 1798 consulte le 3 septembre 2023 en WoRMS espece Cristatella mucedo Cuvier 1798 consulte le 3 septembre 2023 photos de propagules statoblastes de Cristatella mucedoPortail de la zoologie

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