Pour les articles homonymes voir Libéralisme homonymie Libéraux redirige ici Pour l article homophone voir Libero Le lib
Libéralisme

Le libéralisme est un courant de pensée qui prône la défense des droits individuels, subjectifs (isonomie, liberté, sécurité, propriété), dans la lignée de John Locke, au nom d'une vision fondée sur l'individu et la coopération volontaire entre les humains.

Emmanuel Kant ajoute à cette définition que la plus haute valeur observée dans un état de droit est la dignité de la personne humaine ; celle-ci a le potentiel d'être autonome, d'être libre d'agir et de choisir ses propres fins. Cette conception spiritualiste et idéaliste du libéralisme (dualisme ou idéalisme absolu) prévaudra en Europe. Le libéralisme tel que défini par Locke est plus empiriste, tandis que le libéralisme de Kant est plus idéaliste (déontologie, discipline de la volonté). Ainsi, la pensée libérale repose sur le principe de la responsabilité morale, de l'universalisme des Lumières, du libre arbitre et s'oppose aux doctrines matérialistes (marxisme, utilitarisme, hédonisme, réductionnisme, scientisme, biologisme, posthumanisme…) et planistes,,,.
Les libéraux estiment que les êtres humains, êtres rationnels, perfectibles et libres, possèdent des droits fondamentaux qu'aucun pouvoir n'a le droit de violer.
Au sens large, le libéralisme prône une société fondée sur la liberté d'expression des individus dans le respect du droit, du pluralisme et du libre échange des idées.
Au libéralisme classique, fondé davantage sur la liberté en tant que droit négatif (protection contre la coercition directe du souverain), s'oppose parfois le libéralisme social, fondé sur la liberté en tant que droit positif (protection exigée du souverain contre la misère matérielle ou la pression morale communautaire, quitte à accorder au souverain un droit de coercition sociale à cette fin). Ainsi le libéralisme peut se manifester de diverses façons, parfois opposées. Le libéral peut être suivant le cas celui qui exige de l'État qu'il brise un traditionalisme religieux ou social oppresseur pour l'individu (caste, statuts, discriminations et privilèges…), celui qui défend la liberté de pratiquer une religion ou une tradition, celui qui demande que l'État intervienne pour redonner une véritable capacité d'action économique (bridée par un monopole, la pauvreté, le manque d'éducation, de crédit ou autre), ou encore celui qui s'oppose à l'intervention du pouvoir (dans le respect de l'initiative privée, de la libre concurrence, de l’égalité de traitement…).
Les limites à fixer à l'action de l'État, ainsi que les modalités de l'action publique, notamment aux rôles respectifs de l'action administrative et de la loi, sont donc sujets à débat au sein même du libéralisme. La plupart des libéraux considèrent que l'action de l'État est nécessaire à la protection des libertés individuelles, dans le cadre de ses fonctions régaliennes, et nombre d'entre eux (comme Adam Smith, Raymond Aron, Karl Popper ou Benedetto Croce) acceptent et même recommandent certaines interventions de l'État dans l'économie, notamment en matière de contrôle et de régulation. À l'opposé, les libertariens de tendance anarcho-capitaliste refusent à l'État toute légitimité dans quelque domaine que ce soit.
La « glorieuse révolution » anglaise de 1688, la révolution américaine et la révolution française de 1789 sont en partie les conséquences concrètes de réflexions libérales sur le plan politique.
Les penseurs libéraux se réclament de l'héritage de la pensée antique et médiévale. Néanmoins, c'est à partir des XVIIe – XVIIIe siècles que le libéralisme se développe autour de certains penseurs, dont Locke, Montesquieu, Turgot, Kant et Adam Smith.
Concepts centraux
Origine et usage moderne du terme

L'adjectif libéral existait avant le néologisme libéralisme. Le terme libéral désignait auparavant notamment les arts libéraux. Le néologisme libéralisme est forgé par un parti des libéraux au Parlement en Espagne en 1812. Le mot libéralisme fait dans la langue française son apparition au début du XIXe siècle. On le trouve sous la plume de Maine de Biran dès 1818 qui le définit comme « une doctrine favorable au développement des libertés ». Le mot entre en 1823 dans le Dictionnaire universel de la langue française ou dans le lexique de Pierre-Claude-Victor Boiste.
En Europe, le libéralisme désigne un courant de pensée centriste ou de centre droit alors qu'aux Etats-unis, le mot liberal renvoie aux partis de gauche et progressistes. Les libéraux défendent des idées progressistes : la démocratie, le droit et le marché vont pacifier les mœurs et améliorer les sociétés humaines.
Les libéraux sont, avec les socialistes, des héritiers des Lumières et partagent leur optimisme anthropologique ; cela les place à la gauche ou au centre de l'échiquier politique. La liberté étant considérée comme synonyme de l'égalité de droit, les libéraux mettent alors l'accent sur la liberté de mœurs et les droits civils. En économie notamment, le qualificatif « libéral » sert à désigner une personne favorable à la liberté d'entreprendre, à la protection de la propriété et à la limitation du poids de l'État. Les personnes qualifiées de néolibéraux sont des néoclassiques, dont les représentants les plus célèbres sont notamment Friedman.
Le droit naturel, fondement du libéralisme

Le fondement de la pensée libérale repose sur le droit et en particulier sur le droit naturel. Selon cette théorie, chaque être humain est seul maître de lui-même et possède des droits fondamentaux et inaliénables qui découlent de sa simple existence et inhérents à la nature humaine, indépendamment des structures sociales dans lesquelles il est inséré. Ces droits sont le droit à la liberté d'expression, la liberté de circulation, le droit à la propriété privée, la liberté de réunion ou de choisir son métier. Du droit à la vie découlent le droit de légitime défense contre toute agression, le droit à la sûreté et le droit de résistance à l’oppression.
La satisfaction et l'expression libre de l'intérêt de chacun permet une société qui valorise les meilleures adaptations. Elle doit joindre, d'une part, dans le domaine économique, l'initiative privée, la libre concurrence et son corollaire l'économie de marché, et d'autre part, dans le domaine politique, des pouvoirs politiques encadrés par la loi librement débattue, et des contre-pouvoirs. Cela suppose idéalement un état de droit où sont respectées les minorités jusqu'à la plus petite, l'individu ; l'État n'étant que le garant de ce respect et devant rendre des comptes de son action. Cette position théorique implique le respect du pluralisme et une adaptation aux évolutions sociales.
En conséquence, les libéraux veulent limiter les obligations sociales imposées par le pouvoir et plus généralement le système social au profit du libre choix de chaque individu. Le libéralisme repose sur un précepte moral qui s'oppose à l'assujettissement, d'où découlent une philosophie et une organisation de la vie en société permettant à chaque individu de jouir d'un maximum de liberté, notamment en matière économique. De fait, si les libéraux ne sont pas moralement relativistes, la répression leur semble préférable à la prévention dans le traitement du crime, et ce, en dehors de tout calcul utilitaire et d'intérêt ; la moralité suppose la dignité humaine, donc la liberté reste la règle (Hegel, Principes de la philosophie du droit, §100-104). Pour les libéraux, la dichotomie entre « libéralisme économique » et « libéralisme politique » est artificielle, elle permet de définir plus précisément ce qu’est la liberté appliquée à des domaines différents.
La définition de la liberté individuelle est celle de l'article 4 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. »
Certains philosophes des Lumières la définissent ainsi :
« La liberté est l'autorisation de n'obéir à aucune autre loi extérieure que celles auxquelles j'ai pu donner mon assentiment. »
— Kant, note de la 2e section de Vers la paix perpétuelle
La liberté se traduit par le droit pour chacun d'agir comme il le décide afin de poursuivre ses objectifs propres par ses moyens propres, d'échanger, de s’associer et de contracter librement, de s'exprimer librement et de choisir librement ses sources d’information.
Le droit de propriété est le droit pour chaque individu de disposer à sa guise du fruit de son activité et des richesses qu'il a créées ou acquises de façon légitime, ainsi que de s’approprier toute chose (par exemple l’espace qu’il occupe) qui n'est pas déjà la propriété d'un autre individu. Ces droits ont un caractère universel, ce qui fonde l’égalité en droit.
La thèse libérale et moderne des droits naturels est largement développée par John Locke, puis surtout par Emmanuel Kant. De cette théorie est issue la conception moderne des droits de l'homme qui a fourni historiquement une partie de la justification idéologique de la révolution américaine et de la Révolution française.
Cependant, la théorie des droits naturels a été vigoureusement contestée par Jeremy Bentham et John Stuart Mill. Selon ces deux auteurs, les principes du libéralisme ne ressortent pas au respect de droits naturels dont Bentham et Mill nient par ailleurs l'existence, mais à la contribution de la liberté à notre bonheur. Dans la logique utilitariste, une société heureuse est une société libre où chacun vit comme il l'entend tant que cela ne nuit pas à autrui (Bentham, Beccaria, Helvetius…). Toutefois, la liberté humaine est considérée comme un moyen en vue de poursuivre une fin supérieure : le bonheur collectif et matériel. C'est le principe de non-nuisance développé par J.S. Mill dans son De la liberté. L'utilitariste pense donc que les sociétés libérales sont celles qui maximisent notre bonheur.
On voit dès lors où se situe la différence entre l'école libérale des droits naturels dont Kant est un des représentants les plus marquants, et le libéralisme utilitariste. L'utilitarisme admettra par exemple le sacrifice de certains au bonheur du plus grand nombre tandis que le libéralisme d'obédience kantienne (la déontologie) tiendra la dignité humaine pour sacrée puisque le respect absolu de la personne humaine est exigée par la raison pure. La question se pose alors de savoir si une démocratie libérale a le droit d'enrôler ses citoyens lorsqu'elle est en danger. Faute d'envisager des cas tels que la guerre, la théorie libérale des droits naturels s'interdit de penser le rôle de l'État (dont la version extrême libertarienne conteste du reste la légitimité) dans les relations internationales.
Inversement, l'utilitarisme libéral peut courir le danger de justifier les raisonnements du type « la fin justifie les moyens ». Jusqu'où a-t-on le droit de sacrifier le bonheur de certains au bonheur du plus grand nombre ? Ou bien encore : y a-t-il place pour l'eugénisme dans une société libérale ?
Conséquence éthique
La morale libérale peut se résumer par un seul précepte : « Tu ne violeras pas les droits naturels d’un autre être humain ». Elle laisse chacun libre de choisir ses propres fins, ses propres moyens, dans la mesure où il n’empêche pas les autres d’en faire autant.
Réciproquement, ces droits impliquent des obligations qui forment le noyau d'une morale personnelle et exigeante (Kant, Critique de la raison pratique). Ils impliquent, au nom de la dignité humaine, l’interdiction de toute agression contre l’intégrité de la personne, du meurtre, du vol et de l’esclavage sous toutes leurs formes, et de toute forme de dictature. Ils commandent la tolérance à l'égard des idées, des croyances et des actes d'autrui.
À part cela, le libéralisme ne prescrit aucun comportement particulier au niveau individuel. Il considère que les religions sont hors de son domaine. De manière plus générale, il se borne à interdire, sauf cas de force majeure, l’usage de la contrainte en matière religieuse, politique et économique. La notion de responsabilité, inséparable de la liberté et de la propriété, suppose que chaque personne doit supporter les conséquences de ses actions, bonnes ou mauvaises, en son âme et conscience. La conscience morale est justement la condition de la liberté et de perfectibilité humaine : si la morale était relative ou inexistante, alors autrui pourrait légitimement se rendre maître de nos actions, nous imposer ses vues et donc, restreindre notre liberté (un peu comme le ferait un parent envers son enfant). C'est aussi une composante de la sûreté d'autrui.
La notion de liberté est liée à celle d'égalité en droit : la liberté des autres implique de leur reconnaître les mêmes droits que ceux qu'on s'accorde. Pour les libéraux, tous les êtres humains doivent être traités comme des égaux quelles que soient leurs différences.
Le libéralisme n'est pas l'anomie ou l'immoralisme entendus comme absence de règles de droits. Le droit est formé d’une part par le droit naturel, et d’autre part par le droit positif qui est le produit des contrats passés entre les individus.
Droit naturel, fondement du droit positif
Un droit naturel se distingue d'un droit positif en ce qu'il ne découle pas d'une définition législative. « Personnalité, Liberté, Propriété […] sont antérieures et supérieures à toute législation humaine. » (Bastiat)
Le droit positif se distingue du droit naturel. Il est l'ensemble des règles et normes législatives établies par les êtres humains. Or, selon la théorie libérale du droit naturel, le droit positif doit s'appuyer sur les principes du droit naturel. Cela signifie que les lois doivent respecter les droits fondamentaux et naturels des individus.
Hegel explique que le droit naturel est abstrait. Il s'agit dès lors, de donner une réalité matérielle au droit.
Les positivistes rejettent cependant cette conception libérale des droits fondamentaux.
Les libéraux classiques se méfient de l'État et font davantage confiance aux corps intermédiaires.
Théorie libérale de l'État

Deux positions coexistent dans la tradition classique. À la suite d’Adam Smith, l’école classique britannique (Smith, Malthus, Ricardo, Stuart Mill) légitime une certaine intervention de l'État dans la sphère économique en lui assignant d'abord trois devoirs :
« Le souverain n'a que trois devoirs à remplir […]. Le premier, c'est de défendre la société de tout acte de violence ou d'invasion de la part d'autres sociétés indépendantes […]. Le deuxième, c'est de devoir protéger, autant qu'il est possible, chaque membre de la société contre l'injustice ou l'oppression de tout autre membre, ou bien le devoir d'établir une administration exacte de la justice […]. Et le troisième, c'est le devoir d'ériger ou d'entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l'intérêt privé d'un particulier ou de quelques particuliers ne pourrait jamais les porter à ériger ou à entretenir, parce que jamais le profit n'en rembourserait la dépense à un particulier ou à quelques particuliers, quoiqu'à l'égard d'une grande société ce profit fasse plus que rembourser les dépenses »
— Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre IV, chap. IX
Au fil de la Richesse des nations, Adam Smith ajoute d'autres prérogatives à l'État. Il prévient que la « main invisible » n'intervient que dans des situations de concurrence, comme dans le petit artisanat, et avertit que, pour leur part, les industriels conspirent toujours ensemble afin de faire monter les prix. L'État a donc le devoir de sauvegarder les conditions de la concurrence contre les capitalistes. Enfin, certaines activités de l'industrie ont des effets non souhaitables (principe des externalités) : la division du travail abrutit les hommes ; et il faut souhaiter que l'État prenne en charge ces désagréments, en assurant l'éducation de la population par exemple.
Pour les classiques français (Turgot, Condillac, Say), le libéralisme économique est essentiellement l’application de la philosophie libérale aux actes économiques : l'économie n'est qu'un des domaines de l'activité humaine où l'État n'a pas de légitimité à intervenir autrement que comme un acteur économique sans privilèges particuliers, et dans le plus petit nombre de domaines possible : la protection des citoyens, l'exécution de la justice et la défense contre d'éventuels agresseurs. Ils jugent inutile et dangereuse toute intervention supplémentaire, considérant d'une part que l'initiative privée, informée par le marché, est à même de suppléer avantageusement la plupart des fonctions de l'État, et, d'autre part, que l'extension de la sphère d'intervention de l'État conduit à une croissance non maîtrisée de la sphère publique au détriment de l'initiative privée, à des inefficacités chroniques, et même à des dérives totalitaires.
À cette forme du libéralisme classique, l’École autrichienne ajoute l'idée que tout accord librement consenti ou ensemble d'échanges librement consentis augmente la satisfaction des participants telle que perçue par chacun d'entre eux, car s’il en était autrement, celui qui se sentirait lésé refuserait cet accord qui n’aurait donc pas lieu. La liberté d’échanger et d’entreprendre est vue par ces auteurs à la fois comme un cas particulier du principe philosophique de liberté, donc un impératif moral qui s’impose indépendamment de ses conséquences, et comme un moyen qui conduit le plus probablement à la plus grande satisfaction générale.
La vision conséquentialiste du rôle de l'État est devenue prédominante de nos jours avec la conception néoclassique (une branche du néolibéralisme), qui voit dans la liberté des échanges un moyen d’arriver à un optimum économique. Pour certains néoclassiques, l’État doit alors faciliter l'enrichissement des citoyens, jouer un rôle primordial en tant qu'arbitre des échanges économiques, assurer le respect de l'exécution des contrats, encadrer les échanges marchands par une législation adaptée afin de corriger les défaillances du marché, gérer les biens publics, ouvrir des voies commerciales, etc. D'autres néoclassiques arrivent à la conclusion d'une nuisance générale des ingérences de l'État.
De même, le keynésianisme ou les diverses formes du « libéralisme de gauche », tout en se réclamant du libéralisme, recommandent une intervention « raisonnable » et limitée de l’État dans l’économie pour assurer le plein emploi, la stabilité économique et la croissance ; mais aussi pour mettre en place un « plancher » sous la société libérale afin d'aider les plus démunis, tout en gardant à l'esprit qu'il importe d'interférer le moins possible avec les libertés économiques et politiques fondamentales. Pour Noam Chomsky, au-delà de la vision traditionnelle du libéralisme comme volonté de limiter les fonctions de l'État, « à un niveau plus profond, la vision libérale classique est issue d'une conception précise de la nature humaine, qui met l'accent sur l'importance de la diversité et de la libre création. Cette conception s'oppose donc fondamentalement au capitalisme industriel, qui se caractérise par son esclavage salarial, son travail aliénant et ses principes hiérarchiques et autoritaires d'organisation sociale et économique ».
Le libéralisme considère que l’institution de l’État est nécessaire pour faire respecter l’interdiction de la violence. Chacun doit renoncer à utiliser la violence, selon le principe fondamental de responsabilité individuelle, et en confier à l’État le monopole, au service de la protection de chacun contre tous les autres.
L’État étant une organisation humaine, les libéraux classiques (Whigs, Girondins) pensent que le risque que les hommes qui le composent abusent de ce monopole de la violence est permanent. En même temps qu’il est le garant des libertés, l’État est donc perçu comme la plus grave menace pour ces mêmes libertés. Lui accorder « le monopole de la violence légitime » (Max Weber) a pour contrepartie nécessaire de limiter son domaine d’action de façon rigoureuse.
Pour les héritiers des libéraux classiques, les seules fonctions légitimes de l’État sont celles qui assurent la protection du citoyen : police, justice, diplomatie et défense nationale. Ces fonctions forment l’État minimal limité à ses fonctions dites régaliennes. Dans l’exercice de ces fonctions, l’État doit être soumis aux mêmes lois que les citoyens (le droit commun), et ne pas faire de lois qu’il ne s’appliquerait pas à lui-même (le droit administratif de Napoléon par exemple). Le libéralisme classique prend sa source dans le droit anglais et romain.
Le libéralisme classique ne se prononce pas sur la forme institutionnelle de l’État, contrairement au néolibéralisme, mais seulement sur l’étendue de ses pouvoirs. Il préfère néanmoins les dispositions qui permettent de limiter effectivement ces pouvoirs, comme la démocratie et la séparation des pouvoirs.
Le libéralisme classique ne reconnaît pas de droits particuliers aux majorités, même démocratiquement élues. De la même façon qu’il interdit à un plus fort d’imposer sa volonté à un plus faible, il interdit à un plus grand nombre d’individus d’imposer leur volonté à un plus petit nombre. Le rôle de l’État libéral n’est pas de faire régner la loi de la majorité, mais au contraire de protéger la liberté des individus et des minorités contre les plus forts et les plus nombreux. En particulier, le libéralisme classique refuse qu’une majorité, même démocratique, puisse étendre le domaine d’action exclusif de l’État au-delà de l’État minimal.
Cette philosophie politique pourrait se résumer en trois citations :
- Michel de Montaigne : « Les princes me donnent prou s’ils ne m’ôtent rien, et me font assez de bien quand ils ne me font point de mal ; c’est tout ce que j’en demande » (nota : prou signifie beaucoup) ;
- Jean-Baptiste Say : « À la tête d’un gouvernement, c’est déjà faire beaucoup de bien que ne pas faire de mal » ;
- Frédéric Bastiat : « N’attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité. Et bien voir que l’on ne saurait, au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième ».
Ces positions ont été développées au XXe siècle par l’École des choix publics, qui analyse les actions de l’État comme celles d'une organisation comme les autres (qui défend les intérêts particuliers de ceux qui la composent ou qui la soutiennent) et constate la non-existence de l’« intérêt général » (dans la mesure où il est impossible d'en donner la moindre définition ou caractéristique). Cette vision de l'État rejoint celle des penseurs de l'immoralisme, et s'éloigne de l'idée de justice, défendue traditionnellement par le libéralisme classique.
Les libertariens ou anarcho-capitalistes, affirment que la sphère des attributions légitimes du pouvoir politique est vide, et que le risque pris en confiant à l’État le monopole de la violence est trop grand pour valoir d’être couru : ils considèrent donc l’État comme un ennemi et prônent sa disparition totale et la fin du politique ; l'économiste anarcho-capitaliste Hans-Hermann Hoppe, quant à lui, estime dans son ouvrage Democracy: The God That Failed que la monarchie est un moindre mal par rapport à la « démocratie » pour contenir l'État, même s'il souhaite ce qu'il appelle une « société de droit privé ». Cependant, Hans-Hermann Hoppe parle de monarchie absolue et non de monarchie constitutionnelle. Il rejette également les Lumières. Aussi, la proximité de certains libertariens avec l'extrême droite et leur rejet de l’État de droit les distinguent du libéralisme.
Les démocraties modernes sont qualifiées de libérales car y sont institués l’État de droit, la séparation et la limitation des pouvoirs ainsi que la liberté de la presse. Elles prennent soit la forme d’une République (exemple : Allemagne, Inde, France) soit d'une monarchie constitutionnelle (exemple : Espagne, Norvège, Pays-Bas, le Royaume-Uni et son Commonwealth, Suède).
Courants
Pour Leo Strauss, le libéralisme ancien (le républicanisme classique) et moderne sont radicalement opposés. Strauss accuse le libéralisme moderne d'être une forme de nihilisme, glorifiant le travail et le règne de l'utile. Pour les Anciens, l'Homme ne se réalise pas par le travail, mais cultive son individualité, son humanité, en recherchant la connaissance pour elle-même. La liberté est perçue comme un privilège et non comme quelque chose d'acquis. La liberté des Anciens est tournée vers le civisme et la raison, tandis que celle des modernes est fondée sur le contrat social et la démocratie libérale. Pour les modernes (les libéraux classiques et contemporains), la liberté est négative.
Dans le domaine économique, le libéralisme économique soutient l'initiative privée, le libre-échange et son corollaire l'économie de marché. Il est ainsi congruent avec le capitalisme, à la différence du socialisme défendant la propriété collective, mais il peut aussi être considéré comme opposé au capitalisme en raison des logiques de concentration et d'accumulation sur lequel repose ce dernier, comme le fait Valérie Charolles dans Le libéralisme contre le capitalisme en se fondant sur Adam Smith et sur la différence entre pratiques, normes, théories et discours en économie. Sur le plan social et politique, le libéralisme classique veut limiter les obligations imposées par le pouvoir, au nom de la propriété privée, au profit du libre choix et de l'intérêt de chaque individu indépendamment des autres,. Il prône des pouvoirs politiques encadrés par une loi librement débattue et défend un État de droit et des contre-pouvoirs. La question de l'articulation entre « libéralisme économique » et « libéralisme politique » reçoit des réponses variées,,.
Ainsi le libéralisme peut se manifester paradoxalement de façons diverses, voire opposées. Le « libéral » peut être suivant le cas celui qui exige de l'État qu'il brise une tradition qui contraint la liberté de l'individu (caste, statuts, discriminations ou privilèges), celui qui défend la liberté de pratiquer une tradition (pour la religion par exemple). Sur le plan économique certains libéraux souhaitent que l'État intervienne pour donner une capacité d'action économique (en luttant contre un monopole, la pauvreté, le manque d'éducation ou d'investissement), quand d'autres s'opposent à l'intervention du pouvoir dans la sphère économique (dans le respect de l'initiative privée, de la libre concurrence, de l’égalité de traitement). Les limites à fixer à l'action de l'État, ainsi que les modalités de l'action publique, notamment aux rôles respectifs de l'action administrative et de la loi, sont donc sujets à débat au sein même du libéralisme. La plupart des libéraux considèrent que l'action de l'État est nécessaire à la protection des libertés individuelles, dans le cadre de ses fonctions régaliennes, et nombre d'entre eux (comme Adam Smith, Raymond Aron, Karl Popper ou Benedetto Croce) acceptent et même recommandent certaines interventions de l'État dans l'économie, notamment en matière de contrôle et de régulation. À l'opposé, les libertariens refusent à l'État toute légitimité dans quelque domaine que ce soit. Ceux-ci se distinguent du libéralisme, en rejetant l'État de droit et en défendant des idées très libérales voire libertaires.
Au libéralisme classique, fondé davantage sur la liberté en tant que droit négatif (limiter le champ d'action pour permettre l'expression de la liberté de tous), s'oppose entre autres le libéralisme social ou socialisme fondé sur la liberté en tant que droit positif (protection exigée du souverain contre la misère matérielle ou la pression morale communautaire, quitte à accorder au souverain un droit de coercition sociale à cette fin). L'égoïste Max Stirner apporte des arguments instructifs contre le libéralisme politique et social, dans son ouvrage L'Unique et sa propriété.
Max Weber a souligné le fondement commun et le même socle anthropologique de tous les libéralismes : l'individu. Aussi, la domination de l’État par la société et l’absorption de l’État dans la société n’ont rien à voir avec les idées défendues par le libéralisme classique. L'État, après avoir été maitre de l'individu, doit se mettre à son service. Si ce n'est pas le cas, selon la thèse classique, le régime peut être officiellement libéral, mais demeure toujours illibéral sur le fond,. Le libéralisme s'oppose aux doctrines collectivistes, jugées antilibérales ou trop libérales, mais aussi à l'amoralisme (Machiavel, Mandeville, etc.). Dans le champ politique, le libéralisme s'inscrit dans l'héritage des doctrines du droit naturel ; en résumé, le passage de l'État nature à l'État civil s'établit sur la base d'un volontariat émanant d'individus libres. Dans le champ économique, il s'inscrit dans l'héritage des doctrines éthiques, qui stipulent que l'intérêt général est le produit de la combinaison des intérêts particuliers, élaborées par Baruch Spinoza et Blaise Pascal.
Différentes formes de libéralisme
On distingue trois formes spécifiques de libéralisme :
- le libéralisme politique au sens étroit concerne l'organisation des droits politiques, tel est l’objet du principe de la « séparation des pouvoirs » ;
- le libéralisme économique ;
- le libéralisme culturel au sens large concerne un mouvement de sécularisation de la politique sur toute question de société comme l'indépendance de la politique vis-à-vis de la religion, de la morale, etc. Il se fonde sur le relativisme.
Selon les libéraux, c'est une erreur de séparer différentes formes de libéralisme, car toutes sont des conséquences indissociables d'un seul et même principe philosophique de liberté, d'égalité, de tolérance et de justice. Ce courant est souvent appelé « libéralisme classique » pour le distinguer du libéralisme moderne. Pour ses partisans, il n'y a pas grand sens à séparer les dimensions du libéralisme qui, historiquement autant que théoriquement, sont profondément liées parce qu'elles appartiennent fondamentalement au même mouvement de pensée et à la même vision d’ensemble de l’ordre social.
Libéralisme économique
Du point de vue de la théorie économique, il est possible de distinguer l'école néoclassique des autres écoles telle que l'École autrichienne d'économie moderne, ou telle que l'école des choix publics étudiant l'instrumentalisation massive de la puissance publique par les lobbys de financiers, de médias, ou d'électeurs.
Depuis Adam Smith et sa théorie de la main invisible, le libéralisme économique repose en particulier sur une vision de l'homme comme être rationnel guidé par son intérêt privé.
Courants du libéralisme économique
Les historiens des idées politiques s'intéressent aux courants qui se sont réclamés du libéralisme à différentes époques et en différents lieux. Ils distinguent ainsi plusieurs variétés dans les courants libéraux. Il existe plusieurs courants de pensée libéraux qui se différencient notamment par leurs fondements philosophiques, par les limites et les fonctions qu’ils assignent à l'État, et par le domaine auquel ils appliquent le principe de liberté (économie, institutions politiques, domaine social).
Le libéralisme a connu une fracture assez profonde à la fin du XIXe siècle, date à laquelle on a commencé à distinguer notamment en Angleterre, le libéralisme classique du nouveau libéralisme appelé aussi parfois social-libéralisme. John Maynard Keynes, dans la Théorie générale, a assimilé l'économie classique avec la loi de Say ou, dit de façon plus schématique, avec ceux qui prônent l'autorégulation des marchés. S'il a contribué par là à donner une signification forte à ce que pouvait désigner le libéralisme classique sous l'angle économique, cela ne va pas sans prêter à confusion. En effet, les grands économistes classiques anglais tels que David Ricardo ou John Stuart Mill auxquels l'expression peut faire penser sont considérés par Élie Halévy comme le versant économique de ce qu'il appelle le radicalisme philosophique et peuvent donc de ce point de vue être vus comme plus proches du social-libéralisme que du libéralisme classique qui à ce niveau a des racines plus continentales. En plus de ces deux courants, on peut citer le libertarianisme (minarchisme, agorisme et anarcho-capitalisme).
Le marché comme institution
Le marché a un rôle central dans le libéralisme. Dès les premiers essais libéraux, le marché apparait comme canalisateur des libertés concurrentes et des intérêts particuliers au sein de la société. Pour la théorie libérale, la transformation de ces intérêts particuliers en amélioration pour tous se fait par le marché, sans lequel les intérêts divergents seraient destructeurs (en s'exprimant sous d'autres formes que le commerce). Ce processus porte, dans la théorie libérale, le nom de « rôle pacificateur du marché ».
Libéralisme et oligopoles
Compte tenu d'un risque naturel de constitution de cartels (ou trusts), toutes les grandes démocraties occidentales se sont dotées de lois antitrusts comme le Sherman Antitrust Act, qui visent à rétablir la fluidité des rapports économiques et protéger voire institutionnaliser la libre concurrence. Cette protection de la libre concurrence est considérée comme une gageure par certains économistes, à l'instar de ce qu'à pu écrire Alan Greenspan en 1962. D’autres ajoutent que les lois qui régissent le comportement des entreprises doivent être les mêmes pour toutes indépendamment de leur taille, et que toute discrimination reposant sur la taille des entreprises est illégitime et contre-productive. D'autres encore considèrent à l'inverse que le libéralisme suppose l'existence de lois antitrust garantissant la pérennité de la concurrence sans obstruction des entreprises géantes, tout en demandant à l'État de garder son rôle d'arbitre, et non de joueur. Faute d'un État fort, il serait par exemple difficile d'interdire les pratiques de vente liée, qui entravent par définition la libre concurrence. C'est pour la même raison – interdiction d'entente entre des producteurs économiques, mais cette fois-ci des ouvriers – que la grève fut quelque temps au XIXe siècle considérée comme activité illégale.
Externalités économiques et l'environnement
L'économie post-industrielle, malgré le développement des technologies de l'information et de la communication en apparence peu consommatrices de ressources naturelles continue d'être fortement dépendante en ressources naturelles (énergies fossiles, matières premières).
Dès le début du XXe siècle, Arthur Cecil Pigou, dans ses travaux sur l'économie du bien-être, va prendre en considération les effets non désirés qui peuvent découler d'une relation marchande en inventant la notion d'« externalités ». Pigou proposera par la suite la création d'une taxe qui portera son nom pour corriger les externalités négatives, ce qui donnera plus tard naissance au principe du pollueur-payeur en matière d'environnement.
Aujourd'hui encore, les modèles économiques continuent d'évoluer pour tenter de mieux intégrer les effets des croissances démographique et économique sur l'environnement, notamment l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables.
Libéralisme culturel
Social-libéralisme
Histoire
Précurseurs du libéralisme, de l'Antiquité à la Renaissance
L’humanisme de la Renaissance modifie profondément la définition du rapport de l'homme à la création, au pouvoir, à l'éducation ou au religieux. Il en va du même des protestantismes, opposant la Providence au libre-arbitre. La fidélité à l'ordre de la tradition est remise en cause par la Réforme au profit de l'arbitrage de la raison de l'individu éclairé. La religion devient alors une affaire privée, ce qui favorise son déclin dans l'organisation politique de l'occident.
Leo Strauss considère que le libéralisme moderne tire ses racines de la pensée philosophique antique. Socrate est le premier à formuler officiellement des idées libérales.
La scolastique de l'École de Salamanque préfigure le libéralisme (XVIe siècle) faisant obligation morale au souverain de respecter les droits fondamentaux de chaque être humain au motif de sa nature de créature de Dieu, douée de raison,,, ou plus anciennement par les chartes médiévales (telles la Magna Carta) introduisant des droits fondamentaux dont le respect est exigé du souverain, ou encore par certains pans de la philosophie thomiste, eux-mêmes précédés par le principe de justice naturelle d'Aristote.
Dès le XVIe siècle, les philosophes de l'école de Salamanque reformulent la notion de droit naturel héritée d’Aristote, des stoïciens, de Cicéron et de Thomas d'Aquin, et en déduisent les principes de souveraineté du peuple et de séparation des pouvoirs. Dans le domaine économique, ils justifient[Comment ?] la propriété privée, la libre circulation des personnes et des biens et défendent[pourquoi ?] le libre marché.
Libéralisme classique du XVIIe au XVIIIe siècle

Les philosophes comme Spinoza font de la négation du libre arbitre, de la nécessité et du déterminisme, les ressorts de l'existence humaine dans le but de les soustraire à l'influence culpabilisante des Églises.
La pensée libérale se construit entre le milieu du XVIIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle, sous l’impulsion des philosophes des Lumières, en opposition à l’absolutisme politique légitimé par des conceptions religieuses. Les théoriciens du libéralisme sont nombreux et divers. Pour n’en citer que quelques-uns parmi ceux reconnus comme « grands penseurs libéraux » à la naissance du libéralisme, on évoquera John Locke au XVIIe siècle, Turgot ou Smith au XVIIIe siècle. La diversité de leurs écrits ne peut se comprendre qu'en fonction du contexte historique avec lequel ils étaient en interaction.

La date des débuts formels du libéralisme ou de ses composantes politiques, économiques ou religieuses diffère selon les auteurs. De nombreux auteurs font commencer le libéralisme avec la Lettre sur la tolérance de John Locke (1689) qui complète les racines préexistantes.
Ainsi, John Locke pose ce qui deviendra les fondements de la philosophie libérale moderne, avec l’« état de droit », en organisant et en développant ses thèmes principaux : théorie des droits naturels, limitation et séparation des pouvoirs, justification de la désobéissance civile, affirmation de la liberté de conscience, séparation de l’Église et de l’État, avec sa Lettre sur la tolérance de 1689, où il combattit les doctrines religieuses intolérantes.
Hume, Condillac et Montesquieu, quant à eux, développent les conséquences de leurs positions philosophiques libérales dans les domaines politique et économique. Montesquieu (1689-1755), faisant face au pouvoir absolu de la monarchie française se soucie alors principalement d’instaurer une séparation des pouvoirs afin de limiter les abus du pouvoir exécutif du roi et garantir ainsi les libertés du Parlement et de la Justice avec L’Esprit des lois (1748). Il articulera une pensée républicaine et libérale, et défendit ainsi « la vertu civique, l’amour de la patrie et la liberté ». Cette vertu est défendue par les jacobins lors de la Révolution française.
Parallèlement, avec le développement de la circulation des échanges en Europe, des penseurs comme Turgot et Adam Smith, prennent soin de rattacher leurs revendications pour les libertés économiques aux racines philosophiques du libéralisme, face à l'administration étatique alors très prégnante. Adam Smith reste ainsi l'un des principaux théoriciens du libéralisme économique en fondant une théorie économique selon laquelle « les vices privés font le bien public », une intuition d'abord développée par Bernard Mandeville dans sa Fable des abeilles. L’école libérale dite « classique » se constitue alors comme une pensée cohérente englobant tous les domaines de l’action humaine étudiés à cette époque.
Le libéralisme a exercé une profonde influence sur plusieurs grandes révolutions et traditions politiques — anglaise, américaine, française — qui ont permis l'émergence des « démocraties libérales ».
Depuis la « glorieuse révolution » anglaise de 1688, par laquelle les libéraux anglais chassèrent le roi Jacques II, le parlement anglais a institué une république et un régime représentatif, qui s’inscrit dans la continuité de la tradition libérale anglaise qui a poursuivi graduellement les améliorations des libertés politiques (Magna Carta, Bill of Rights, Habeas corpus) qui fit de l'Angleterre de l'époque le pays le plus libéral du monde. La voie libérale en Grande-Bretagne est donc née des particularités du droit anglais et de l'histoire propre au pays.
La mise en place des nouvelles libertés à la suite des glorieuses révolutions s'est introduite très rapidement dans le domaine économique et a contribué ainsi au développement économique selon David Hume, important penseur des Lumières écossaises. Voltaire, autre philosophe libéral de la même époque, louait ainsi le gouvernement britannique : « le commerce, qui a enrichi les citoyens en Angleterre, a contribué à les rendre libres, et cette liberté a étendu le commerce à son tour ».

Quelques décennies avant la Révolution française, la France se fondait sur plusieurs principes du libéralisme, avec le ministère Turgot, influencé sans doute par le mouvement physiocrate. C'est pourquoi une partie des élites, notamment bourgeoises, ayant soutenu la Révolution française de 1789 et dirigé le pays après la chute de la monarchie constitutionnelle, était partisane du libéralisme qui se traduisait en France par une pensée subversive à l'encontre de la monarchie absolue de droit divin. La relation entre le libéralisme et la Révolution française est complexe puisqu’il est permis de les concevoir à la fois selon la continuité et comme deux termes opposés. Car avant d’être celle de la Terreur, la Révolution française est celle des droits de l’homme et aussi l'héritière de l'Ancien Régime. La Révolution française s'inscrit initialement dans le texte de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui est interprétée comme un rappel du droit naturel et des libertés économiques. La prédominance de l’esprit « révolutionnaire » sur l’esprit « démocrate » est née de la radicalité des révolutionnaires à vouloir recommencer à neuf leur histoire, à la différence des Américains, qui n'avaient pas d'Ancien Régime à détruire.
La Révolution française a montré que la tradition libérale pouvait se séparer et s'alimenter en plusieurs courants : un courant plus conservateur (Edmund Burke) considérant que les principes individualistes sont incapables de fonder le lien social, le deuxième plus radical (Thomas Paine) défend une réforme permanente de la société. Un autre plus classique a conduit à s'interroger sur la première révolution, la révolution de 1793 ou les résultats de la Terreur et le consulat puis la Restauration. Les écrits ou débats de la période qui suit la Terreur (Germaine de Staël, Tocqueville et Benjamin Constant) font apparaitre l'hétérogénéité de « l'esprit de 1789 » avec « l'esprit de 1793 » mais aussi une défense de la liberté politique qui repose sur la condition égalitaire de tous les citoyens au pouvoir politique. C'est le but du célèbre discours, De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, prononcé à l'Athénée royal de Paris par Benjamin Constant en 1819. Il faut aussi préciser la relation entre le libéralisme et le rousseauisme, ce qui permet de nouer les deux histoires, puisque Benjamin Constant et Emmanuel Kant affirment la revendication inévitable d’égalité et la norme de l’intérêt général, évoquant le pluralisme dans les démocraties libérales.
De la révolution industrielle à l'époque contemporaine
Libéralisme triomphant au XIXe siècle
Le début du XIXe siècle voit l’approfondissement des idées libérales, en politique avec le libéralisme moderne, et Hegel.
France

Au début du XIXe siècle, le libéralisme réside, selon Paul Bénichou, dans « l’adhésion aux institutions et aux valeurs issues de la Révolution française » : liberté, égalité, laïcité, progrès. Le libéralisme est alors une doctrine qui voit dans la liberté un principe absolu, et qui rejette toute métaphysique, tout dogmatisme. L’ambition d’établir une foi nouvelle sur les ruines des anciennes croyances détruites par la Révolution (ambition portée notamment par les catholiques, contre-révolutionnaires et saints-simoniens) est déniée par les libéraux ; ceux-ci professent au contraire la liberté absolue des doctrines.
Selon Tocqueville, le modèle américain tient à sa coupure radicale avec l’aristocratie européenne. La révolution américaine manifesterait ainsi une prédominance de l’esprit « démocratique » sur l’esprit « révolutionnaire ». Elle fut riche d'auteurs libéraux, de Thomas Jefferson à Benjamin Franklin en passant par Thomas Paine. Certains des principes fondateurs du libéralisme sont contenus dans le préambule de la Constitution des États-Unis de 1787, ainsi que dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. La Convention de Philadelphie qu'adopta la Constitution des États-Unis, qui parachevait la conquête de l'Indépendance, fit l'admiration des démocrates et révolutionnaires français.

Le renouveau du libéralisme se manifeste au travers de Benjamin Constant, d'Alexis de Tocqueville, de Jean-Baptiste Say et de Frédéric Bastiat. Le groupe de Coppet rassemble plus tard des opposants libéraux à Napoléon III.
Les libéraux classiques s’efforcent de diffuser largement leurs idées, s’opposant aux idées étatistes prédominantes dans les cercles du pouvoir, comme a pu le faire Tocqueville en traquant l'origine du goût des Français pour la toute-puissance de l'État.
La pensée économique française est alors marquée par les travaux de plusieurs penseurs libéraux : Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat, Léon Walras.
Royaume-Uni
Les idées libérales se diffusent dans la vie politique occidentale, au point de devenir la « base continue » des systèmes politiques à partir du XVIIIe siècle selon Pierre Manent. Pour Raymond Aron, parlant de l'exemple britannique dans la première partie de L'Opium des intellectuels (1955), les idées libérales s'imposent au point d'être présentes dans les programmes de tous les partis et de ne plus nécessiter de parti spécifique.
Ricardo et John Stuart Mill sont les principaux représentants du libéralisme au Royaume-Uni.
À partir de la fin du XIXe siècle, des divergences apparaissent au sein du courant libéral qui portent sur le rôle et la nature des interventions de l'État. Un courant progressiste apparait avec L. T. Hobhouse qui tente de prendre davantage en considération les conditions sociales qui permettent la liberté de chacun.
Amérique du Sud
En Amérique latine, un premier libéralisme inspiré par Simon Bolivar et les révolutions françaises de 1789, 1830 et 1848, des idées jeffersoniennes et des théoriciens anglais de l'anti-absolutisme, parvient après des décennies de lutte contre les conservateurs à imposer les notions de république et de constitution. Ce premier libéralisme est surtout influent auprès de la bourgeoisie commerçante, des professions libérales et des professeurs ; les conservateurs, représentant plutôt les intérêts des propriétaires terriens et de l’Église, défendaient une certaine soumission aux anciennes métropoles coloniales, le maintien de l'esclavage et de l’État catholique. Après ces premières conquêtes, un second libéralisme entend poursuivre plus loin les réformes : passer du droit d’adhérer à un parti politique au droit d’adhérer à un syndicat, de l'abolition de l'esclavage à la reconnaissance du droit de grève, du droit de vote réservé aux seuls citoyens aisés au suffrage universel. Au début du XXe siècle, ce second libéralisme conduit au radicalisme argentin (représenté notamment par Hipólito Yrigoyen) ou au socialisme. Pour y faire face, l'oligarchie libérale est amenée à se rapprocher des conservateurs, ou à adopter le positivisme. C'est le passage du libéralisme classique au libéralisme moderne.
Libéralisme du XXe siècle face au keynésianisme et au marxisme
Les doctrines libérales émergentes à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle insistent sur l'importance du mérite et du travail, contre les privilèges et l'arbitraire, contre le mercantilisme, contre le capitalisme oligarchique du clergé et de la noblesse.
Au début du XXe siècle, la philosophie libérale va ensuite être radicalement contestée, d’abord par la révolution russe de 1917 puis pendant l'entre-deux-guerres avec la crise économique de 1929, les socialismes de gouvernement (notamment la Seconde République espagnole et le Front populaire français), l'émergence du fascisme et du national-socialisme. L'influence des doctrines opposées aux sociétés libérales entraîne une redéfinition du rôle et des contours de l'État dans le sens d’une intervention croissante (économie étatisée pour le communisme, et État fort et dirigiste pour le nazisme).
Après la Seconde Guerre mondiale, la théorie libérale est aussi renouvelée par Bertrand de Jouvenel, Raymond Aron ou Karl Popper et Benedetto Croce. Le libéral britannique William Beveridge dans Social Insurance and Allied Services fournira également les bases de réflexion à l’instauration du Welfare State et du système de sécurité sociale en Europe occidentale. Dans les sociétés anglo-saxonnes, des divergences autour du libéralisme classique portent surtout sur le degré interventionniste et les idées keynesiennes depuis la création du FMI.
L'école néoclassique, comme l'école autrichienne, s'oppose au keynésianisme.
École autrichienne
Face à l'adversaire communiste ou national-socialiste, la tradition dite autrichienne (avec Ludwig von Mises, Friedrich Hayek, Murray Rothbard) opposera dès les années 1940 une théorie libérale capable d’éviter selon Hayek « la route de la servitude ».
On considère habituellement que la tradition autrichienne est issue de Carl Menger, généralement associé à Léon Walras et William Stanley Jevons dans l’invention du marginalisme. En réalité, ces trois auteurs ont soutenu des positions différentes sur de nombreux sujets, et sont à l’origine de trois écoles de pensée distinctes. L'école autrichienne découle ainsi spécifiquement des idées de Menger et elle prend corps progressivement, sous le nom d'école de Vienne ou d'« école psychologique ».
Sous l’impulsion de Carl Menger et de ses deux premiers disciples Eugen von Böhm-Bawerk et Friedrich von Wieser, la tradition économique autrichienne connaît un essor remarquable dans les trois premières décennies du vingtième siècle, pour se diviser ensuite en plusieurs courants.
L’école autrichienne étudie les processus de changement en plus des tendances à l'ajustement, considérant les états d’« équilibre » comme des constructions imaginaires utiles au raisonnement, notamment pour dégager les effets de l'incertitude, mais irréalisables et même impensables et naturellement incapables de justifier aucune norme. Ses apports originaux se situent principalement dans les domaines où elle se sépare de l’économie néoclassique, c’est-à-dire ceux où le passage du temps, l’incertitude, les limitations intrinsèques de l’esprit humain et son libre arbitre jouent un rôle crucial, en particulier :
- la théorie de la monnaie et du crédit ;
- la théorie de la production et du capital ;
- la théorie des cycles et des crises économiques ;
- la théorie de l’entrepreneur et du calcul économique.
Ordolibéralisme
Ce sera, en Europe continentale, la mise en place de « l’économie sociale de marché », telle que théorisée par l'Allemand Wilhelm Röpke.
École de Chicago
Des débats qui opposeront l’école de Welfare de Pigou avec l’école du Public Choice (James M. Buchanan) ou l'école de Chicago (Milton Friedman, Ronald Coase).
Aujourd'hui, la philosophie libérale est portée notamment par des économistes comme Amartya Sen, des sociologues comme Raymond Boudon, et des romanciers comme Mario Vargas Llosa et Gabriel García Márquez.
Figures du libéralisme

Libéralisme et partis politiques
Politiquement, plusieurs courants politiques se réclament du libéralisme. Selon les pays et les époques, il a tantôt opposé aux partis conservateurs au nom du progrès et des droits individuels tantôt aux partis de gauche au nom de la liberté d'entreprendre et du libéralisme économique. Dans plusieurs États, les partis libéraux sont centristes et forgent des coalitions tantôt avec la droite, tantôt avec la gauche.
Le parti whig, qui s'est formé à la fin du XVIIe siècle, et est devenu Liberal party au cours du XIXe siècle, est le plus ancien parti libéral du monde. Il a longtemps été le principal opposant au parti conservateur Tory, jusqu'à la Première Guerre mondiale, où le parti socialiste Labour le supplante. Le Liberal party a depuis assumé ouvertement l'idéologie social-démocrate et a fusionné en 1988 avec le parti social-démocrate, lui-même composé de modérés ayant quitté le Labour. Cette fusion produit le parti libéral-démocrate. Le parti libéral britannique est à l'époque contemporaine un parti de centre-droit.[réf. nécessaire]
Critiques
Critiques marxistes
Une objection, transversale à plusieurs courants de pensée, est que le « libéralisme philosophique » fait la promotion d'une liberté purement formelle. Des critiques, de nature marxiste ou psychosociologique, opposent les libertés formelles (droit de circuler, par exemple) aux libertés réelles (capacité économique de réellement circuler, par exemple). Ces critiques reprochent aux libéraux de favoriser les droits de l'individu sans se préoccuper des conditions d'existence de ces mêmes individus au sein de la société. Le conservateur Michel Villey rejoint sur ce point la pensée marxiste quand elle soutient que si les droits formels libéraux sont supposés profiter à tous, ils ne profitent en réalité qu'à ceux qui peuvent matériellement les exercer : les riches, les propriétaires. Villey émet une critique de la liberté négative, absence de toute contrainte.
Critiques par les penseurs du communautarisme
Des auteurs, comme Charles Taylor, avancent que les présupposés individualistes du libéralisme ne trouvent pas de traduction concrète : l’unité sociale est essentiellement le groupe selon leurs observations, et l’individu ne peut être appréhendé dans sa totalité sur des bases uniquement et strictement individuelles. Selon le groupe qui est considéré, on trouve différentes variétés d'holisme prenant en compte des réalités collectives telles que l’entreprise, l’association, la famille. Selon ces critiques, l'individu ne peut pas être une force agissante ou se considérer de prime abord comme libre au sein d'une société de masse. Toutefois, il ne faut pas confondre l'individualisme avec l'égoïsme: l'individualisme est un dogme défendu par les libéraux et les libertaires, fondé autour des libertés et droits individuels. Ainsi, cela va à l'encontre de « l'égoïsme » randien, par exemple, car l'objectivisme est une doctrine libérale.
Pour Jean-Claude Michéa, libéralisme culturel et libéralisme économique sont les deux faces d’une même médaille : un système qui n’accepte plus de limites. Contre ce qu’il appelle la « métaphysique du Progrès », responsable, selon lui, de l’atomisation du monde contemporain, le philosophe mise sur la « décence ordinaire » des classes populaires.
Critique autre
Max Stirner et Friedrich Nietzsche critiquent les libéraux justement parce que ces derniers prétendent que la raison d'État sert le plus grand nombre, alors qu'en réalité elle se placeraitau-dessus de la morale et du droit,.
Critique islamique
Du point de vue islamique, le libéralisme est perçu comme étant une manifestation de la neutralité vis-à-vis des prescriptions divines. Cette neutralité s'oppose au principe fondamental de commandement du bien. Ainsi, d'un point de vue de l'Islam, il est nécessaire, en cas de survenance d'un méfait (consommation de substance illicite, alcool ou autre méfait même légal), que le musulman conseille son prochain, même si le consommateur pense augmenter son bonheur individuel (vision utilitariste du libéralisme). Le libéralisme est également en opposition aux principes musulmans dans le sens où il s'appuie sur un relativisme moral qui dicte une absolue neutralité vis-à-vis des affaires religieuses arguant l'absence de réalité absolue éternelle opposable. A bien d'autres égards, le libéralisme est perçu par les musulmans comme étant foncièrement incompatible avec leur livre sacré, le Coran.
Critique anarchiste
En 1857, l'écrivain anarchiste Joseph Déjacque crée le néologisme libertaire en opposition à libéral, dans son pamphlet contre certaines idées misogynes de Pierre-Joseph Proudhon. Il décrit une contradiction des valeurs : "Anarchiste juste-milieu, libéral et non libertaire, vous voulez le libre échange pour le coton et la chandelle, et vous préconisez des systèmes protecteurs de l'homme contre la femme". Par cette critique radicale de l'anarchisme naissant, Joseph Déjacque enracine les idées anti-autoritaires et féministes de l'anarchisme et son antagonisme idéologique avec toute forme de libéralisme.
Notes et références
- Bertrand Binoche, « La faute à Helvétius ou le matérialisme après coup », dans Lumière, matérialisme, morale : Autour de Diderot, Éditions de la Sorbonne, coll. « La philosophie à l’œuvre », (ISBN 979-10-351-0739-0, lire en ligne), p. 173–184.
- « Dignité (A) - L’encyclopédie philosophique », sur encyclo-philo.fr.
- « Le Socialisme - L. von Mises », sur herve.dequengo.free.fr.
- « Matérialisme ou spiritualisme ? », sur Information Immobilière, .
- « Spiritualisme. », sur cosmovisions.com.
- Laurence Loeffel, « Aux sources de l'éducation laïque et libérale : spiritualisme et libéralisme en France au xixe siècle », sur Cairn, .
- Cf. Alain Laurent, La Philosophie libérale.
- Jean-Jacques Raynal, Histoire des grands courants de la pensée politique, Hachette supérieur, (ISBN 978-2-01-145870-4, OCLC 493573374, lire en ligne), p. 2e partie, page 1.
- La définition du libéralisme sur le site internet du dictionnaire Larousse.
- « "Le combat pour les Lumières n'est pas fini ! " », sur lhistoire.fr.
- « Quatre conceptions du droit naturel (1) », sur Contrepoints, .
- G.W.F.Hegel dit dans son introduction des Principes de la philosophie du Droit, que ce qui manque aux juristes classiques c'est cette volonté de faire du droit une science répondant aux exigences de la raison et de la logique.
- Hegel, Georg Wilhelm Friedrich, 1770-1831., Principes de la philosophie du droit, ou, droit naturel et science de l'etat en abrégé, Librairie philosophique J. Vrin, (ISBN 2-7116-0360-1 et 9782711603602, OCLC 802452138).
- Gojat, Georges., Les Corps intermédiaires et la décentralisation dans l'œuvre de Tocqueville : Georges Gojat ..., (OCLC 459458460).
- Pour une présentation succincte du libéralisme de gauche, voir Raymond Boudon, Pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme, Odile Jacob, 2004, (ISBN 978-2738113986) ou encore, Thierry Leterre, La gauche et la peur libérale, Presses de Science-Po, 2000, (ISBN 978-2724608038).
- Noam Chomsky, Quel rôle pour l'État, Écosociété, , p. 15.
- Gérard Dréan, , 1er trimestre 2008, p. 23.
- Harmonies économiques« N'eût-ce pas été un beau et solennel spectacle que le Pouvoir né de la révolution de Février se fût adressé ainsi aux citoyens: « Vous m'avez investi de la Force publique. Je ne l'emploierai qu'aux choses dans lesquelles l'intervention de la Force soit permise ; or, il n'en est qu'une seule, c'est la Justice. (…) N'attendez de moi que deux choses: Liberté, Sécurité, — et comprenez bien que vous ne pouvez, sans les perdre toutes deux, m'en demander une troisième. ».
- Romeyer-Dherbey, Gilbert, Thrasymaque (OCLC 836389853).
- Machiavel (1469-1527). (trad. de l'italien), Le prince, Paris, Librio, 119 p. (ISBN 978-2-290-16208-8 et 2290162086, OCLC 1038054055).
- (en-US) « The Dark Enlightenment, by Nick Land », sur The Dark Enlightenment, (consulté le ).
- Strauss, Leo. (trad. de l'anglais), Le libéralisme antique et moderne, Paris, Presses universitaires de France, , 190 p. (ISBN 2-13-042960-2 et 978-2-13-042960-9, OCLC 1014100278).
- Alexandre Chirat, « Nietzsche et le travail : ce « vice » de notre époque », Revue de philosophie économique, vol. 18, no 2, , p. 59 (ISSN 1376-0971 et 2118-4852, DOI 10.3917/rpec.182.0059, lire en ligne).
- (en) Bruce David Baum et Robert Nichols, Isaiah Berlin and the politics of freedom : "Two concepts of liberty" 50 years later, New York, Routledge, , 269 p. (ISBN 978-0-415-65679-5 et 0-415-65679-6, OCLC 867131147).
- Michel Ducharme, Damien-Claude Bélanger et Sophie Coupal, Les idées en mouvement : perspectives en histoire intellectuelle et culturelle du Canada, Laval, Presses Université Laval, coll. « Cultures québécoises », , 281 p. (ISBN 978-2-7637-8054-2, ISSN 1719-0029, lire en ligne), p. 101.
- cf. bibliographie.
- Le libéralisme étant politique et moderne par essence, il n'y a que très peu de différence entre les libéraux classiques et les libéraux politiques. Ces derniers mettent l'accent sur la liberté politique et non sur la liberté individuelle, contrairement aux libéraux classiques. La différence repose sur la question des priorités. La place de l'État et le rôle du droit dans la vie des individus sont également discutés.
- « Il y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées, et recourir le moins possible à la coercition »
Friedrich Hayek, La Route de la servitude, PUF, p. 20. - « LIBÉRALISME : Définition de LIBÉRALISME », sur cnrtl.fr (consulté le ).
- « La plus grande erreur des libéraux, me semble-t-il, est d’avoir cru que le libéralisme politique et le libéralisme économique allaient de pair », Introduction à la philosophie politique, Raymond Aron, Le livre de poche, 1977, p. 127.
- (en) Milton Friedman, Capitalism and Freedom, éd. University of Chicago Press, 2002 (ISBN 0-226-26421-1), chap. 1, p. 10 : « L'histoire suggère uniquement que le capitalisme est une condition nécessaire à la liberté politique. Clairement ce n'est pas une condition suffisante. ».
- « Jaume a raison, parce que tout libéralisme est d’abord politique, et il a tort parce qu’il n’y a pas de liberté politique sans liberté économique. Cela ressort aussi bien de Turgot que d’Adam Smith, de Bastiat que de Locke. », « Les libéraux français étaient-ils libéraux ? », Jean-François Revel.
- Droit défini comme (« protection contre la coercition directe du souverain ».
- Ramière, Henri, 1821-1884., Les doctrines romaines sur le libéralisme envisagées dans leurs rapports avec le dogme chrétien et avec les besoins des sociétés modernes, Libraire Jacques Lecoffre ancienne maison Perisse frères de Paris. Lecoffre Fils et Cie, successeurs 90, rue Bonaparte, 90, (OCLC 1015476812).
- Machiavelli, Niccolò, 1469-1527., Discours sur la première décade de Tite-Live, J.-M. Tremblay, (ISBN 978-1-4123-7213-8 et 1412372135, OCLC 813599781).
- Laurent Bouvet, « Antilibéralisme(s) », Raisons politiques, vol. 16, no 4, , p. 5 (ISSN 1291-1941 et 1950-6708, DOI 10.3917/rai.016.0005, lire en ligne).
- Bolívar, Simón, 1783-1830., The political thought of Bolívar; selected writings, M. Nijhoff, (ISBN 90-247-5113-6 et 9789024751136, OCLC 235084).
- Bernard Mandeville, La fable des abeilles suivie de Recherches sur l'origine de la vertu morale, Paris, Institut Coppet, , 28 p. (lire en ligne).
- Don Garrett, The Cambridge Companion to Spinoza, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Companions to Philosophy », , 465 p. (ISBN 978-0-521-39865-7, lire en ligne), p. 263.
- Rachel Hammersley, The English Republican Tradition and Eighteenth-Century France : Between the Ancients and the Moderns, Oxford, Oxford University Press, coll. « Studies in Early Modern European History MUP », , 272 p. (ISBN 978-1-84779-304-1, lire en ligne), p. 19.
- Philippe Raynaud, « Libéralisme », in Philippe Raynaud, Stéphane Rials (dir.), Dictionnaire de philosophie politique, Paris, PUF, 1996.
- Voir par exemple les travaux du politologue français Jean Touchard.
- John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, Payot, , p. 34-50.
- Alexis Dalem, « « Guerre et économie : le libéralisme et la pacification par le marché » », Raisons politiques, no 1, (ISBN 9782724629613, lire en ligne).
- Alan Greenspan, « Antitrust », article pour l’Antitrust Seminar of the National Association of Business Economists, Cleveland, 25 septembre, 1961, publié par le Nathaniel Branden Institute, New York, 1962, article en ligne sur le site Polyconomics.
- Voir aussi : Antitrust and the Bounds of Power: The Dilemma of Liberal Democracy in the History of the Market. Oxford: Hart..
- « Orange perd l’exclusivité de l’iPhone : les dessous et implications de la décision », sur ZDNet France (consulté le ).
- « Le libéralisme antique et moderne », sur www.puf.com (consulté le ).
- « PLATON : la république - livre I », sur remacle.org.
- Benoit Malbranque, « CDM 2014 - Espagne - L’importance historique de l’école de Salamanque », sur Institut Coppet, (consulté le ).
- Jean-Baptiste Noe, « L’école de Salamanque irrigue le libéralisme », L'Opinion, (lire en ligne, consulté le ).
- Johnathan Razorback, « L'École de Salamanque ou les origines thomistes des droits naturels », sur oratio-obscura.blogspot.fr (consulté le ).
- Yannick Lécuyer (1974-...), Régimes des libertés et droits fondamentaux : les points clés : juridique, historique, politique et idéologique de chaque liberté et droit : sources et protection, Issy-les-Moulineaux, Gualino-Lextenso, 48 p. (ISBN 978-2-297-06093-6, OCLC 962062118, lire en ligne), p. 6.
- Jean-François Akandji-Kombé, L'Homme dans la Société Internationale : Mélanges en hommage au Professeur Paul Tavernier, Primento, , 1664 p. (ISBN 978-2-8027-3927-2, lire en ligne).
- Cicéron : « Il existe une loi vraie, c'est la droite raison, conforme à la nature, répandue dans tous les êtres, toujours d'accord avec elle-même, non sujette à périr, qui nous rappelle impérieusement à remplir notre fonction, nous interdit la fraude et nous en détourne. […] À cette loi nul amendement n'est permis, il n'est licite de l'abroger ni en totalité ni en partie. Ni le Sénat ni le peuple ne peuvent nous dispenser de lui obéir […] » in De Republica, III, XXII.
- (Jean-Claude Michea et al. 2007, p. 86).
- Entretien avec Yves Charles Zarka, Montesquieu : défendre la liberté, éloigner la servitude, Le monde des libres, 13 juin 2008.
- Philippe Raynaud, Trois révolutions de la liberté. Angleterre, Amérique, France, PUF, « Léviathan », 2009.
- François Guizot, Histoire de la Révolution d'Angleterre, 1625-1660.
- Voltaire, dans Lettres philosophiques, 1734, 10e lettre.
- Pierre Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, chapitre VII : « Le libéralisme après la Révolution française ».
- Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution (1856).
- voir La Révolution française, de François Furet, coécrit avec Denis Richet, 1965 : voir également Penser la Révolution française, 1978.
- Auguste Bertholet, « Constant, Sismondi et la Pologne », Annales Benjamin Constant, , p. 65-76 (lire en ligne
).
- Boyer, Philippe, 1931-, Le romantisme allemand, MA Editions, (OCLC 568662913).
- Hoek, Leo., [Rezension von:] Agulhon, Maurice ; Le Men, Ségolène ; Moulonguet, Nicole: Les Révolutions de 1848 : l'Europe des images ; I: Une République nouvelle, II: Le Printemps des peuples. - Paris, 1998., (OCLC 888927488).
- Paul Bénichou, Le Temps des prophètes. Doctrines de l’âge romantique (1977), t. I, Romantismes français, Paris, Gallimard, « Quarto », 2004, p. 453.
- Ibid., p. 489-493.
- Ibid..
- Antoine Schwartz, Le libéralisme caméléon : Les libéraux sous le Second Empire (1848-1870), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Les Cahiers de la MSHE Ledoux », (ISBN 978-2-84867-925-9, DOI 10.4000/books.pufc.45068
, lire en ligne)
- Pierre Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, Hachette, 1987[réf. incomplète].
- Bolivar, Simon, 1783-1830., Selected writings of Bolivar, Colonial Press, (OCLC 855287639).
- Leslie Manigat, L'Amérique latine au XXe siècle : 1889-1929, Éditions du Seuil, , p. 172-173.
- (en) Goldstein, Marc A., 1941-, Social and political thought of the French Revolution, 1788-1797 : an anthology of original texts, New York, P. Lang, , 822 p. (ISBN 0-8204-2405-6 et 9780820424057, OCLC 29548683).
- Israel Kirzner (1987). « Austrian School of Economics », The New Palgrave: A Dictionary of Economics, v.[Quoi ?] 1, pp. 145-51.
- Voir par exemple le chapitre 2 « Nous sommes loin d'être aussi libres que nous le prétendons » dans Jean-Léon Beauvois, Les illusions libérales, individualisme et pouvoir social, Presses universitaires de Grenoble, 2005, p. 75-160.
- Michel Villey, Le droit et les droits de l’homme, PUF, coll. « Quadrige », , p. 140.
- Propos recueillis par Catherine Golliau, « Charles Taylor, le pape du communautarisme », Le Point, 28 juin 2007.
- « Lorsqu'on fait de l'individu la valeur principale, on finit par aboutir à une société désintégrée. […] Dans la théorie individualiste, l'individu a une valeur éminente, l'homme est en lui-même le maître de sa vie, alors que dans l'individualisme pratique, on doit admettre que l'individu est soumis à d'innombrables puissances et influences, qu'il n'est en rien maître de sa vie » écrit notamment Jacques Ellul in Propagandes, Albin Michel, 1962, p. 106.
- Dominique Depenne, « 3. Georges Palante contre Émile Durkheim : individualisme et sociologie », dans L'individu aujourd'hui, Presses universitaires de Rennes (ISBN 9782753510838, lire en ligne), p. 49–65.
- Joseph Déjacque, De l'Être-Humain mâle et femelle - Lettre à P. J. Proudhon, Nouvelles Orléans, Journal Le Libertaire, (lire en ligne).
- Stirner, Max, 1806-1856., Max Stirner, the ego and his own, Harper & Row, 1974, ©1971 (OCLC 12904366).
- « Nietzsche : Mon idée de la liberté », sur gaucheliberale.org.
- Abdulaziz Al Tarefe, 2012., L'idéologie Libérale, , 2012, ©2012 (lire en ligne).
- Thomas Bouchet (dir.) et Patrick Samzun (dir.), Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN 978-2-84867-669-2 et 978-2-84867-838-2, DOI 10.4000/books.pufc.18302, lire en ligne).
- Joseph Déjacque, De l'être-humain mâle et femelle - lettre à P.J.Proudhon, , (lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages fondateurs
- John Locke, Deuxième traité du gouvernement civil, .
- De l'esprit des lois, Montesquieu, 1748.
- Le commerce des grains: Projet de lettre au contrôleur général Bertin sur un projet d’édit, .
- Réflexions sur la formation et la distribution des richesses, .
- Théorie des sentiments moraux, Adam Smith, 1759.
- Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Adam Smith, 1776.
- Du commerce et du gouvernement considérés relativement l’un à l’autre par Étienne Bonnot de Condillac, 1776.
- Principes de politique, Benjamin Constant, 1815.
- De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, Benjamin Constant, 1819.
- Traité d'économie politique, Jean-Baptiste Say, 1819.
- De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville, 1835-1840.
- Principes d'économie politique, John Stuart Mill, 1848.
- Essai sur les limites de l'action de l'État, Wilhelm von Humboldt, 1850, (ISBN 2251390367).
- La Loi, Frédéric Bastiat, 1850.
- Harmonies économiques, Frédéric Bastiat, 1850.
- De la liberté, John Stuart Mill, 1859.
- La Route de la servitude, Friedrich Hayek, 1944, (ISBN 2130553184).
- L'Action humaine, traité d'économie, Ludwig von Mises, 1949, (ISBN 2251390375).
- La Grève, 1957.
- La Constitution de la liberté, Friedrich Hayek, 1960, (ISBN 0226320847).
- La Liberté et le droit, Bruno Leoni, 1961, (ISBN 2251390413).
- Milton Friedman (trad. de l'anglais), Capitalisme et liberté, Paris, Leduc.s éd., , 316 p. (ISBN 978-2-84899-369-0).
- Théorie de la justice, John Rawls, 1971, (ISBN 2020299763).
- Anarchie, État et utopie, Robert Nozick, 1974.
- Libéralisme politique, John Rawls, 1993 (édition utilisée Puf quadrige édition 2001).
Littérature secondaire
Encyclopédie en ligne et ouvrages d'introduction
- Oxford Handbooks online.
- Michael Freeden, Liberalism: A Very Short Introduction, Oxford, 2015.
- Henderson M.T. (dir.), The Cambridge handbook of classical liberal thought, Cambridge, United Kingdom ; New York, NY, Cambridge University Press, 2018, 313 p.
- Stanford Encyclopedia : article liberalism.
- 1976, D. J. Manning, Liberalism, London: J.M. Dent and Sons.
- 1993, Alan Ryan, “Liberalism”, In: Robert E. Goodin et Philip Pettit, dir., A Companion to Contemporary Political Philosophy, Oxford: Blackwell, pp291-311.
- 2012, Mathieu Laine, Dictionnaire du libéralisme, éd. Larousse, 720 p.
Ouvrages spécialisés
- Paul Bénichou, Le Temps des prophètes. Doctrines de l'âge romantique, Paris, Gallimard, 1977, 592 p. (en particulier le premier chapitre de l'ouvrage sur « Le libéralisme »).
- Patricia Commun, Les ordolibéraux: histoire d’un libéralisme à l’allemande, Paris, Les belles lettres, 2016, 416 p.
- Patricia Commun et Raphaël Fèvre, Walter Eucken, entre économie et politique, 2019.
- Gérard Cormier, Milton Friedman: vie, œuvres, concepts, Paris, Ellipses, 2002.
- Patricia Commun (dir.), L’ordolibéralisme allemand: Aux sources de l’Économie sociale de marché, CIRAC, 2003.
- Claude Polin, L'Esprit totalitaire, Sirey, 1977.
- Georges Burdeau, Le Libéralisme, Seuil, 1979, (ISBN 978-2020051484).
- Pierre Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, Hachette Littérature, 1987, (ISBN 978-2012788657).
- Mikael Garandeau, Anthologie du Libéralisme, Garnier-Flammarion, 1998, (ISBN 2080730169).
- Pascal Salin, Libéralisme, Odile Jacob, 2000, (ISBN 978-2738108098).
- Pierre Manent, Les Libéraux (anthologie), Gallimard, 2001, (ISBN 978-2070763412).
- Pierre Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, Paris, Pluriel, 2012.
- Alain Laurent, La Philosophie libérale, Les Belles Lettres, 2002, (ISBN 978-2251441993).
- Philippe Nemo et Jean Petitot (dir.), Histoire du libéralisme en Europe, PUF, 2006, (ISBN 978-2130552994).
- André Jardin, Histoire du libéralisme politique: de la crise de l’absolutisme à la Constitution de 1875, Paris, Hachette littérature, 1985, 437 p.
- Alain Laurent, Le Libéralisme américain. Histoire d’un détournement, Les Belles Lettres, 2006, (ISBN 978-2251443027).
- Jean-Claude Michea, L'empire du moindre mal : Essai sur la civilisation libérale, Paris, Climats, , 209 p. (ISBN 978-2-08-120705-9).
- Catherine Audard, Qu'est-ce que le libéralisme ?, Folioessais, 2009.
- Gilles Kévorkian (collectif avec Gilbert Boss, Lucien Jaume, Justine Lacroix, Philippe Raynaud, et alli.), La pensée libérale. Histoire et controverses, Ellipses, 2010.
- Claude et Raymond Polin, Le Libéralisme. Espoir ou péril, Paris, Table ronde, 1984.
- Leo Strauss, Droit naturel et histoire, Champs Flammarion, 1999, (ISBN 978-2080811585).
- Valérie Charolles, Le Libéralisme contre le capitalisme, Fayard, 2006, (ISBN 978-2213630748) ; nouvelle édition revue et augmentée, Folio Essais, Gallimard, 2021 (ISBN 978-2072886607).
- C.B. Macpherson, La Théorie politique de l'individualisme possessif : De Hobbes à Locke, Gallimard, 2004, (ISBN 978-2070316670).
- Jacques de Saint-Victor, Les Racines de la liberté : Le débat français oublié, 1689-1789, Perrin, 2007, (ISBN 978-2262023799).
- Robert Leroux, Lire Bastiat : Science sociale et libéralisme, Hermann, 2008.
Critique du libéralisme
- [[Domenico Losurdo|Domenico Losurdo]], Contre-histoire du libéralisme, La Découverte, , 392 p. (ISBN 2707183407).
Articles scientifiques
- Philippe Raynaud, Qu'est-ce que le libéralisme ?, Commentaire no 118, été 2007.
- « Le libéralisme, une philosophie sociale », Arnault Skornicki, Sciences Humaines, no 219, .
- Perreau-Saussine, Emile, Les Libéraux face aux révolutions : 1688, 1789, 1917, 1933, Commentaire, printemps 2005, p. 181-193. [PDF] [1].
Instituts et centres de réflexion dédiés au libéralisme
- Mises Institute : centre d'étude du libéralisme proposant de nombreux ouvrages gratuits en libre accès.
- Institut Coppet : institut consacré à l'étude et à la diffusion du libéralisme proposant de nombreux livres en libre accès.
- Institut Montaigne : laboratoire d'idées libéral.
- GenerationLibre.
Articles connexes
- Antilibéralisme
- Capitalisme
- Communisme
- Individualisme
- Histoire du libéralisme économique classique
- Libéralisme (relations internationales)
- Liberté
- Libertés fondamentales
- Libéral-conservatisme
- Libertarianisme
- Social-libéralisme
- Socialisme libéral
- Féminisme libéral
- Libéralisme contemporain aux États-Unis
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- JSTOR
- PhilPapers (objet)
- Stanford Encyclopedia of Philosophy
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Den Store Danske Encyklopædi
- Dictionnaire historique de la Suisse
- Dizionario di Storia
- Enciclopedia italiana
- Gran Enciclopedia Aragonesa
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Internetowa encyklopedia PWN
- Nationalencyklopedin
- Store norske leksikon
- Treccani
- Universalis
- Notices d'autorité :
- BnF (données)
- LCCN
- GND
- Japon
- Israël
- Tchéquie
- (en) Définition de l'encyclopédie philosophique de l'Université Stanford
- Définition de l'encyclopédie canadienne
- Définition de l'encyclopédie de l'Agora
- Définition de l'encyclopédie Larousse
- Portail du libéralisme
- Portail de la philosophie
- Portail de la société
- Portail de la sociologie
- Portail de l’économie
Auteur: www.NiNa.Az
Date de publication:
wikipedia, wiki, wikipédia, livre, livres, bibliothèque, article, lire, télécharger, gratuit, téléchargement gratuit, mp3, vidéo, mp4, 3gp, jpg, jpeg, gif, png, image, musique, chanson, film, livre, jeu, jeux, mobile, téléphone, android, ios, apple, téléphone portable, samsung, iphone, xiomi, xiaomi, redmi, honor, oppo, nokia, sonya, mi, pc, web, ordinateur
Pour les articles homonymes voir Liberalisme homonymie Liberaux redirige ici Pour l article homophone voir Libero Le liberalisme est un courant de pensee qui prone la defense des droits individuels subjectifs isonomie liberte securite propriete dans la lignee de John Locke au nom d une vision fondee sur l individu et la cooperation volontaire entre les humains Si ce bandeau n est plus pertinent retirez le Cliquez ici pour en savoir plus Cet article ne cite pas suffisamment ses sources decembre 2022 La Liberte guidant le peuple d Eugene Delacroix 1830 Emmanuel Kant ajoute a cette definition que la plus haute valeur observee dans un etat de droit est la dignite de la personne humaine celle ci a le potentiel d etre autonome d etre libre d agir et de choisir ses propres fins Cette conception spiritualiste et idealiste du liberalisme dualisme ou idealisme absolu prevaudra en Europe Le liberalisme tel que defini par Locke est plus empiriste tandis que le liberalisme de Kant est plus idealiste deontologie discipline de la volonte Ainsi la pensee liberale repose sur le principe de la responsabilite morale de l universalisme des Lumieres du libre arbitre et s oppose aux doctrines materialistes marxisme utilitarisme hedonisme reductionnisme scientisme biologisme posthumanisme et planistes Les liberaux estiment que les etres humains etres rationnels perfectibles et libres possedent des droits fondamentaux qu aucun pouvoir n a le droit de violer Au sens large le liberalisme prone une societe fondee sur la liberte d expression des individus dans le respect du droit du pluralisme et du libre echange des idees Au liberalisme classique fonde davantage sur la liberte en tant que droit negatif protection contre la coercition directe du souverain s oppose parfois le liberalisme social fonde sur la liberte en tant que droit positif protection exigee du souverain contre la misere materielle ou la pression morale communautaire quitte a accorder au souverain un droit de coercition sociale a cette fin Ainsi le liberalisme peut se manifester de diverses facons parfois opposees Le liberal peut etre suivant le cas celui qui exige de l Etat qu il brise un traditionalisme religieux ou social oppresseur pour l individu caste statuts discriminations et privileges celui qui defend la liberte de pratiquer une religion ou une tradition celui qui demande que l Etat intervienne pour redonner une veritable capacite d action economique bridee par un monopole la pauvrete le manque d education de credit ou autre ou encore celui qui s oppose a l intervention du pouvoir dans le respect de l initiative privee de la libre concurrence de l egalite de traitement Les limites a fixer a l action de l Etat ainsi que les modalites de l action publique notamment aux roles respectifs de l action administrative et de la loi sont donc sujets a debat au sein meme du liberalisme La plupart des liberaux considerent que l action de l Etat est necessaire a la protection des libertes individuelles dans le cadre de ses fonctions regaliennes et nombre d entre eux comme Adam Smith Raymond Aron Karl Popper ou Benedetto Croce acceptent et meme recommandent certaines interventions de l Etat dans l economie notamment en matiere de controle et de regulation A l oppose les libertariens de tendance anarcho capitaliste refusent a l Etat toute legitimite dans quelque domaine que ce soit La glorieuse revolution anglaise de 1688 la revolution americaine et la revolution francaise de 1789 sont en partie les consequences concretes de reflexions liberales sur le plan politique Les penseurs liberaux se reclament de l heritage de la pensee antique et medievale Neanmoins c est a partir des XVII e XVIII e siecles que le liberalisme se developpe autour de certains penseurs dont Locke Montesquieu Turgot Kant et Adam Smith Concepts centrauxOrigine et usage moderne du terme La statue de la Liberte a New York L adjectif liberal existait avant le neologisme liberalisme Le terme liberal designait auparavant notamment les arts liberaux Le neologisme liberalisme est forge par un parti des liberaux au Parlement en Espagne en 1812 Le mot liberalisme fait dans la langue francaise son apparition au debut du XIX e siecle On le trouve sous la plume de Maine de Biran des 1818 qui le definit comme une doctrine favorable au developpement des libertes Le mot entre en 1823 dans le Dictionnaire universel de la langue francaise ou dans le lexique de Pierre Claude Victor Boiste En Europe le liberalisme designe un courant de pensee centriste ou de centre droit alors qu aux Etats unis le mot liberal renvoie aux partis de gauche et progressistes Les liberaux defendent des idees progressistes la democratie le droit et le marche vont pacifier les mœurs et ameliorer les societes humaines Les liberaux sont avec les socialistes des heritiers des Lumieres et partagent leur optimisme anthropologique cela les place a la gauche ou au centre de l echiquier politique La liberte etant consideree comme synonyme de l egalite de droit les liberaux mettent alors l accent sur la liberte de mœurs et les droits civils En economie notamment le qualificatif liberal sert a designer une personne favorable a la liberte d entreprendre a la protection de la propriete et a la limitation du poids de l Etat Les personnes qualifiees de neoliberaux sont des neoclassiques dont les representants les plus celebres sont notamment Friedman Le droit naturel fondement du liberalisme Declaration des droits de l homme et du citoyen interpretee comme un rappel du droit naturel Le fondement de la pensee liberale repose sur le droit et en particulier sur le droit naturel Selon cette theorie chaque etre humain est seul maitre de lui meme et possede des droits fondamentaux et inalienables qui decoulent de sa simple existence et inherents a la nature humaine independamment des structures sociales dans lesquelles il est insere Ces droits sont le droit a la liberte d expression la liberte de circulation le droit a la propriete privee la liberte de reunion ou de choisir son metier Du droit a la vie decoulent le droit de legitime defense contre toute agression le droit a la surete et le droit de resistance a l oppression La satisfaction et l expression libre de l interet de chacun permet une societe qui valorise les meilleures adaptations Elle doit joindre d une part dans le domaine economique l initiative privee la libre concurrence et son corollaire l economie de marche et d autre part dans le domaine politique des pouvoirs politiques encadres par la loi librement debattue et des contre pouvoirs Cela suppose idealement un etat de droit ou sont respectees les minorites jusqu a la plus petite l individu l Etat n etant que le garant de ce respect et devant rendre des comptes de son action Cette position theorique implique le respect du pluralisme et une adaptation aux evolutions sociales En consequence les liberaux veulent limiter les obligations sociales imposees par le pouvoir et plus generalement le systeme social au profit du libre choix de chaque individu Le liberalisme repose sur un precepte moral qui s oppose a l assujettissement d ou decoulent une philosophie et une organisation de la vie en societe permettant a chaque individu de jouir d un maximum de liberte notamment en matiere economique De fait si les liberaux ne sont pas moralement relativistes la repression leur semble preferable a la prevention dans le traitement du crime et ce en dehors de tout calcul utilitaire et d interet la moralite suppose la dignite humaine donc la liberte reste la regle Hegel Principes de la philosophie du droit 100 104 Pour les liberaux la dichotomie entre liberalisme economique et liberalisme politique est artificielle elle permet de definir plus precisement ce qu est la liberte appliquee a des domaines differents La definition de la liberte individuelle est celle de l article 4 de la Declaration des droits de l homme et du citoyen de 1789 La liberte consiste a pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas a autrui ainsi l exercice des droits naturels de chaque homme n a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la societe la jouissance de ces memes droits Certains philosophes des Lumieres la definissent ainsi La liberte est l autorisation de n obeir a aucune autre loi exterieure que celles auxquelles j ai pu donner mon assentiment Kant note de la 2e section de Vers la paix perpetuelle La liberte se traduit par le droit pour chacun d agir comme il le decide afin de poursuivre ses objectifs propres par ses moyens propres d echanger de s associer et de contracter librement de s exprimer librement et de choisir librement ses sources d information Le droit de propriete est le droit pour chaque individu de disposer a sa guise du fruit de son activite et des richesses qu il a creees ou acquises de facon legitime ainsi que de s approprier toute chose par exemple l espace qu il occupe qui n est pas deja la propriete d un autre individu Ces droits ont un caractere universel ce qui fonde l egalite en droit La these liberale et moderne des droits naturels est largement developpee par John Locke puis surtout par Emmanuel Kant De cette theorie est issue la conception moderne des droits de l homme qui a fourni historiquement une partie de la justification ideologique de la revolution americaine et de la Revolution francaise Cependant la theorie des droits naturels a ete vigoureusement contestee par Jeremy Bentham et John Stuart Mill Selon ces deux auteurs les principes du liberalisme ne ressortent pas au respect de droits naturels dont Bentham et Mill nient par ailleurs l existence mais a la contribution de la liberte a notre bonheur Dans la logique utilitariste une societe heureuse est une societe libre ou chacun vit comme il l entend tant que cela ne nuit pas a autrui Bentham Beccaria Helvetius Toutefois la liberte humaine est consideree comme un moyen en vue de poursuivre une fin superieure le bonheur collectif et materiel C est le principe de non nuisance developpe par J S Mill dans son De la liberte L utilitariste pense donc que les societes liberales sont celles qui maximisent notre bonheur On voit des lors ou se situe la difference entre l ecole liberale des droits naturels dont Kant est un des representants les plus marquants et le liberalisme utilitariste L utilitarisme admettra par exemple le sacrifice de certains au bonheur du plus grand nombre tandis que le liberalisme d obedience kantienne la deontologie tiendra la dignite humaine pour sacree puisque le respect absolu de la personne humaine est exigee par la raison pure La question se pose alors de savoir si une democratie liberale a le droit d enroler ses citoyens lorsqu elle est en danger Faute d envisager des cas tels que la guerre la theorie liberale des droits naturels s interdit de penser le role de l Etat dont la version extreme libertarienne conteste du reste la legitimite dans les relations internationales Inversement l utilitarisme liberal peut courir le danger de justifier les raisonnements du type la fin justifie les moyens Jusqu ou a t on le droit de sacrifier le bonheur de certains au bonheur du plus grand nombre Ou bien encore y a t il place pour l eugenisme dans une societe liberale Consequence ethique La morale liberale peut se resumer par un seul precepte Tu ne violeras pas les droits naturels d un autre etre humain Elle laisse chacun libre de choisir ses propres fins ses propres moyens dans la mesure ou il n empeche pas les autres d en faire autant Reciproquement ces droits impliquent des obligations qui forment le noyau d une morale personnelle et exigeante Kant Critique de la raison pratique Ils impliquent au nom de la dignite humaine l interdiction de toute agression contre l integrite de la personne du meurtre du vol et de l esclavage sous toutes leurs formes et de toute forme de dictature Ils commandent la tolerance a l egard des idees des croyances et des actes d autrui A part cela le liberalisme ne prescrit aucun comportement particulier au niveau individuel Il considere que les religions sont hors de son domaine De maniere plus generale il se borne a interdire sauf cas de force majeure l usage de la contrainte en matiere religieuse politique et economique La notion de responsabilite inseparable de la liberte et de la propriete suppose que chaque personne doit supporter les consequences de ses actions bonnes ou mauvaises en son ame et conscience La conscience morale est justement la condition de la liberte et de perfectibilite humaine si la morale etait relative ou inexistante alors autrui pourrait legitimement se rendre maitre de nos actions nous imposer ses vues et donc restreindre notre liberte un peu comme le ferait un parent envers son enfant C est aussi une composante de la surete d autrui La notion de liberte est liee a celle d egalite en droit la liberte des autres implique de leur reconnaitre les memes droits que ceux qu on s accorde Pour les liberaux tous les etres humains doivent etre traites comme des egaux quelles que soient leurs differences Le liberalisme n est pas l anomie ou l immoralisme entendus comme absence de regles de droits Le droit est forme d une part par le droit naturel et d autre part par le droit positif qui est le produit des contrats passes entre les individus Droit naturel fondement du droit positif Un droit naturel se distingue d un droit positif en ce qu il ne decoule pas d une definition legislative Personnalite Liberte Propriete sont anterieures et superieures a toute legislation humaine Bastiat Le droit positif se distingue du droit naturel Il est l ensemble des regles et normes legislatives etablies par les etres humains Or selon la theorie liberale du droit naturel le droit positif doit s appuyer sur les principes du droit naturel Cela signifie que les lois doivent respecter les droits fondamentaux et naturels des individus Hegel explique que le droit naturel est abstrait Il s agit des lors de donner une realite materielle au droit Les positivistes rejettent cependant cette conception liberale des droits fondamentaux Les liberaux classiques se mefient de l Etat et font davantage confiance aux corps intermediaires Theorie liberale de l Etat Etienne Bonnot de Condillac est le precurseur du liberalisme economique Deux positions coexistent dans la tradition classique A la suite d Adam Smith l ecole classique britannique Smith Malthus Ricardo Stuart Mill legitime une certaine intervention de l Etat dans la sphere economique en lui assignant d abord trois devoirs Le souverain n a que trois devoirs a remplir Le premier c est de defendre la societe de tout acte de violence ou d invasion de la part d autres societes independantes Le deuxieme c est de devoir proteger autant qu il est possible chaque membre de la societe contre l injustice ou l oppression de tout autre membre ou bien le devoir d etablir une administration exacte de la justice Et le troisieme c est le devoir d eriger ou d entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l interet prive d un particulier ou de quelques particuliers ne pourrait jamais les porter a eriger ou a entretenir parce que jamais le profit n en rembourserait la depense a un particulier ou a quelques particuliers quoiqu a l egard d une grande societe ce profit fasse plus que rembourser les depenses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations Livre IV chap IX Au fil de la Richesse des nations Adam Smith ajoute d autres prerogatives a l Etat Il previent que la main invisible n intervient que dans des situations de concurrence comme dans le petit artisanat et avertit que pour leur part les industriels conspirent toujours ensemble afin de faire monter les prix L Etat a donc le devoir de sauvegarder les conditions de la concurrence contre les capitalistes Enfin certaines activites de l industrie ont des effets non souhaitables principe des externalites la division du travail abrutit les hommes et il faut souhaiter que l Etat prenne en charge ces desagrements en assurant l education de la population par exemple Pour les classiques francais Turgot Condillac Say le liberalisme economique est essentiellement l application de la philosophie liberale aux actes economiques l economie n est qu un des domaines de l activite humaine ou l Etat n a pas de legitimite a intervenir autrement que comme un acteur economique sans privileges particuliers et dans le plus petit nombre de domaines possible la protection des citoyens l execution de la justice et la defense contre d eventuels agresseurs Ils jugent inutile et dangereuse toute intervention supplementaire considerant d une part que l initiative privee informee par le marche est a meme de suppleer avantageusement la plupart des fonctions de l Etat et d autre part que l extension de la sphere d intervention de l Etat conduit a une croissance non maitrisee de la sphere publique au detriment de l initiative privee a des inefficacites chroniques et meme a des derives totalitaires A cette forme du liberalisme classique l Ecole autrichienne ajoute l idee que tout accord librement consenti ou ensemble d echanges librement consentis augmente la satisfaction des participants telle que percue par chacun d entre eux car s il en etait autrement celui qui se sentirait lese refuserait cet accord qui n aurait donc pas lieu La liberte d echanger et d entreprendre est vue par ces auteurs a la fois comme un cas particulier du principe philosophique de liberte donc un imperatif moral qui s impose independamment de ses consequences et comme un moyen qui conduit le plus probablement a la plus grande satisfaction generale La vision consequentialiste du role de l Etat est devenue predominante de nos jours avec la conception neoclassique une branche du neoliberalisme qui voit dans la liberte des echanges un moyen d arriver a un optimum economique Pour certains neoclassiques l Etat doit alors faciliter l enrichissement des citoyens jouer un role primordial en tant qu arbitre des echanges economiques assurer le respect de l execution des contrats encadrer les echanges marchands par une legislation adaptee afin de corriger les defaillances du marche gerer les biens publics ouvrir des voies commerciales etc D autres neoclassiques arrivent a la conclusion d une nuisance generale des ingerences de l Etat De meme le keynesianisme ou les diverses formes du liberalisme de gauche tout en se reclamant du liberalisme recommandent une intervention raisonnable et limitee de l Etat dans l economie pour assurer le plein emploi la stabilite economique et la croissance mais aussi pour mettre en place un plancher sous la societe liberale afin d aider les plus demunis tout en gardant a l esprit qu il importe d interferer le moins possible avec les libertes economiques et politiques fondamentales Pour Noam Chomsky au dela de la vision traditionnelle du liberalisme comme volonte de limiter les fonctions de l Etat a un niveau plus profond la vision liberale classique est issue d une conception precise de la nature humaine qui met l accent sur l importance de la diversite et de la libre creation Cette conception s oppose donc fondamentalement au capitalisme industriel qui se caracterise par son esclavage salarial son travail alienant et ses principes hierarchiques et autoritaires d organisation sociale et economique Le liberalisme considere que l institution de l Etat est necessaire pour faire respecter l interdiction de la violence Chacun doit renoncer a utiliser la violence selon le principe fondamental de responsabilite individuelle et en confier a l Etat le monopole au service de la protection de chacun contre tous les autres L Etat etant une organisation humaine les liberaux classiques Whigs Girondins pensent que le risque que les hommes qui le composent abusent de ce monopole de la violence est permanent En meme temps qu il est le garant des libertes l Etat est donc percu comme la plus grave menace pour ces memes libertes Lui accorder le monopole de la violence legitime Max Weber a pour contrepartie necessaire de limiter son domaine d action de facon rigoureuse Pour les heritiers des liberaux classiques les seules fonctions legitimes de l Etat sont celles qui assurent la protection du citoyen police justice diplomatie et defense nationale Ces fonctions forment l Etat minimal limite a ses fonctions dites regaliennes Dans l exercice de ces fonctions l Etat doit etre soumis aux memes lois que les citoyens le droit commun et ne pas faire de lois qu il ne s appliquerait pas a lui meme le droit administratif de Napoleon par exemple Le liberalisme classique prend sa source dans le droit anglais et romain Le liberalisme classique ne se prononce pas sur la forme institutionnelle de l Etat contrairement au neoliberalisme mais seulement sur l etendue de ses pouvoirs Il prefere neanmoins les dispositions qui permettent de limiter effectivement ces pouvoirs comme la democratie et la separation des pouvoirs Le liberalisme classique ne reconnait pas de droits particuliers aux majorites meme democratiquement elues De la meme facon qu il interdit a un plus fort d imposer sa volonte a un plus faible il interdit a un plus grand nombre d individus d imposer leur volonte a un plus petit nombre Le role de l Etat liberal n est pas de faire regner la loi de la majorite mais au contraire de proteger la liberte des individus et des minorites contre les plus forts et les plus nombreux En particulier le liberalisme classique refuse qu une majorite meme democratique puisse etendre le domaine d action exclusif de l Etat au dela de l Etat minimal Cette philosophie politique pourrait se resumer en trois citations Michel de Montaigne Les princes me donnent prou s ils ne m otent rien et me font assez de bien quand ils ne me font point de mal c est tout ce que j en demande nota prou signifie beaucoup Jean Baptiste Say A la tete d un gouvernement c est deja faire beaucoup de bien que ne pas faire de mal Frederic Bastiat N attendre de l Etat que deux choses liberte securite Et bien voir que l on ne saurait au risque de les perdre toutes deux en demander une troisieme Ces positions ont ete developpees au XX e siecle par l Ecole des choix publics qui analyse les actions de l Etat comme celles d une organisation comme les autres qui defend les interets particuliers de ceux qui la composent ou qui la soutiennent et constate la non existence de l interet general dans la mesure ou il est impossible d en donner la moindre definition ou caracteristique Cette vision de l Etat rejoint celle des penseurs de l immoralisme et s eloigne de l idee de justice defendue traditionnellement par le liberalisme classique Les libertariens ou anarcho capitalistes affirment que la sphere des attributions legitimes du pouvoir politique est vide et que le risque pris en confiant a l Etat le monopole de la violence est trop grand pour valoir d etre couru ils considerent donc l Etat comme un ennemi et pronent sa disparition totale et la fin du politique l economiste anarcho capitaliste Hans Hermann Hoppe quant a lui estime dans son ouvrage Democracy The God That Failed que la monarchie est un moindre mal par rapport a la democratie pour contenir l Etat meme s il souhaite ce qu il appelle une societe de droit prive Cependant Hans Hermann Hoppe parle de monarchie absolue et non de monarchie constitutionnelle Il rejette egalement les Lumieres Aussi la proximite de certains libertariens avec l extreme droite et leur rejet de l Etat de droit les distinguent du liberalisme Les democraties modernes sont qualifiees de liberales car y sont institues l Etat de droit la separation et la limitation des pouvoirs ainsi que la liberte de la presse Elles prennent soit la forme d une Republique exemple Allemagne Inde France soit d une monarchie constitutionnelle exemple Espagne Norvege Pays Bas le Royaume Uni et son Commonwealth Suede CourantsPour Leo Strauss le liberalisme ancien le republicanisme classique et moderne sont radicalement opposes Strauss accuse le liberalisme moderne d etre une forme de nihilisme glorifiant le travail et le regne de l utile Pour les Anciens l Homme ne se realise pas par le travail mais cultive son individualite son humanite en recherchant la connaissance pour elle meme La liberte est percue comme un privilege et non comme quelque chose d acquis La liberte des Anciens est tournee vers le civisme et la raison tandis que celle des modernes est fondee sur le contrat social et la democratie liberale Pour les modernes les liberaux classiques et contemporains la liberte est negative Dans le domaine economique le liberalisme economique soutient l initiative privee le libre echange et son corollaire l economie de marche Il est ainsi congruent avec le capitalisme a la difference du socialisme defendant la propriete collective mais il peut aussi etre considere comme oppose au capitalisme en raison des logiques de concentration et d accumulation sur lequel repose ce dernier comme le fait Valerie Charolles dans Le liberalisme contre le capitalisme en se fondant sur Adam Smith et sur la difference entre pratiques normes theories et discours en economie Sur le plan social et politique le liberalisme classique veut limiter les obligations imposees par le pouvoir au nom de la propriete privee au profit du libre choix et de l interet de chaque individu independamment des autres Il prone des pouvoirs politiques encadres par une loi librement debattue et defend un Etat de droit et des contre pouvoirs La question de l articulation entre liberalisme economique et liberalisme politique recoit des reponses variees Ainsi le liberalisme peut se manifester paradoxalement de facons diverses voire opposees Le liberal peut etre suivant le cas celui qui exige de l Etat qu il brise une tradition qui contraint la liberte de l individu caste statuts discriminations ou privileges celui qui defend la liberte de pratiquer une tradition pour la religion par exemple Sur le plan economique certains liberaux souhaitent que l Etat intervienne pour donner une capacite d action economique en luttant contre un monopole la pauvrete le manque d education ou d investissement quand d autres s opposent a l intervention du pouvoir dans la sphere economique dans le respect de l initiative privee de la libre concurrence de l egalite de traitement Les limites a fixer a l action de l Etat ainsi que les modalites de l action publique notamment aux roles respectifs de l action administrative et de la loi sont donc sujets a debat au sein meme du liberalisme La plupart des liberaux considerent que l action de l Etat est necessaire a la protection des libertes individuelles dans le cadre de ses fonctions regaliennes et nombre d entre eux comme Adam Smith Raymond Aron Karl Popper ou Benedetto Croce acceptent et meme recommandent certaines interventions de l Etat dans l economie notamment en matiere de controle et de regulation A l oppose les libertariens refusent a l Etat toute legitimite dans quelque domaine que ce soit Ceux ci se distinguent du liberalisme en rejetant l Etat de droit et en defendant des idees tres liberales voire libertaires Au liberalisme classique fonde davantage sur la liberte en tant que droit negatif limiter le champ d action pour permettre l expression de la liberte de tous s oppose entre autres le liberalisme social ou socialisme fonde sur la liberte en tant que droit positif protection exigee du souverain contre la misere materielle ou la pression morale communautaire quitte a accorder au souverain un droit de coercition sociale a cette fin L egoiste Max Stirner apporte des arguments instructifs contre le liberalisme politique et social dans son ouvrage L Unique et sa propriete Max Weber a souligne le fondement commun et le meme socle anthropologique de tous les liberalismes l individu Aussi la domination de l Etat par la societe et l absorption de l Etat dans la societe n ont rien a voir avec les idees defendues par le liberalisme classique L Etat apres avoir ete maitre de l individu doit se mettre a son service Si ce n est pas le cas selon la these classique le regime peut etre officiellement liberal mais demeure toujours illiberal sur le fond Le liberalisme s oppose aux doctrines collectivistes jugees antiliberales ou trop liberales mais aussi a l amoralisme Machiavel Mandeville etc Dans le champ politique le liberalisme s inscrit dans l heritage des doctrines du droit naturel en resume le passage de l Etat nature a l Etat civil s etablit sur la base d un volontariat emanant d individus libres Dans le champ economique il s inscrit dans l heritage des doctrines ethiques qui stipulent que l interet general est le produit de la combinaison des interets particuliers elaborees par Baruch Spinoza et Blaise Pascal Differentes formes de liberalisme On distingue trois formes specifiques de liberalisme le liberalisme politique au sens etroit concerne l organisation des droits politiques tel est l objet du principe de la separation des pouvoirs le liberalisme economique le liberalisme culturel au sens large concerne un mouvement de secularisation de la politique sur toute question de societe comme l independance de la politique vis a vis de la religion de la morale etc Il se fonde sur le relativisme Selon les liberaux c est une erreur de separer differentes formes de liberalisme car toutes sont des consequences indissociables d un seul et meme principe philosophique de liberte d egalite de tolerance et de justice Ce courant est souvent appele liberalisme classique pour le distinguer du liberalisme moderne Pour ses partisans il n y a pas grand sens a separer les dimensions du liberalisme qui historiquement autant que theoriquement sont profondement liees parce qu elles appartiennent fondamentalement au meme mouvement de pensee et a la meme vision d ensemble de l ordre social Liberalisme economique Article detaille Liberalisme economique Du point de vue de la theorie economique il est possible de distinguer l ecole neoclassique des autres ecoles telle que l Ecole autrichienne d economie moderne ou telle que l ecole des choix publics etudiant l instrumentalisation massive de la puissance publique par les lobbys de financiers de medias ou d electeurs Depuis Adam Smith et sa theorie de la main invisible le liberalisme economique repose en particulier sur une vision de l homme comme etre rationnel guide par son interet prive Courants du liberalisme economique Les historiens des idees politiques s interessent aux courants qui se sont reclames du liberalisme a differentes epoques et en differents lieux Ils distinguent ainsi plusieurs varietes dans les courants liberaux Il existe plusieurs courants de pensee liberaux qui se differencient notamment par leurs fondements philosophiques par les limites et les fonctions qu ils assignent a l Etat et par le domaine auquel ils appliquent le principe de liberte economie institutions politiques domaine social Le liberalisme a connu une fracture assez profonde a la fin du XIX e siecle date a laquelle on a commence a distinguer notamment en Angleterre le liberalisme classique du nouveau liberalisme appele aussi parfois social liberalisme John Maynard Keynes dans la Theorie generale a assimile l economie classique avec la loi de Say ou dit de facon plus schematique avec ceux qui pronent l autoregulation des marches S il a contribue par la a donner une signification forte a ce que pouvait designer le liberalisme classique sous l angle economique cela ne va pas sans preter a confusion En effet les grands economistes classiques anglais tels que David Ricardo ou John Stuart Mill auxquels l expression peut faire penser sont consideres par Elie Halevy comme le versant economique de ce qu il appelle le radicalisme philosophique et peuvent donc de ce point de vue etre vus comme plus proches du social liberalisme que du liberalisme classique qui a ce niveau a des racines plus continentales En plus de ces deux courants on peut citer le libertarianisme minarchisme agorisme et anarcho capitalisme Le marche comme institution Le marche a un role central dans le liberalisme Des les premiers essais liberaux le marche apparait comme canalisateur des libertes concurrentes et des interets particuliers au sein de la societe Pour la theorie liberale la transformation de ces interets particuliers en amelioration pour tous se fait par le marche sans lequel les interets divergents seraient destructeurs en s exprimant sous d autres formes que le commerce Ce processus porte dans la theorie liberale le nom de role pacificateur du marche Liberalisme et oligopoles Compte tenu d un risque naturel de constitution de cartels ou trusts toutes les grandes democraties occidentales se sont dotees de lois antitrusts comme le Sherman Antitrust Act qui visent a retablir la fluidite des rapports economiques et proteger voire institutionnaliser la libre concurrence Cette protection de la libre concurrence est consideree comme une gageure par certains economistes a l instar de ce qu a pu ecrire Alan Greenspan en 1962 D autres ajoutent que les lois qui regissent le comportement des entreprises doivent etre les memes pour toutes independamment de leur taille et que toute discrimination reposant sur la taille des entreprises est illegitime et contre productive D autres encore considerent a l inverse que le liberalisme suppose l existence de lois antitrust garantissant la perennite de la concurrence sans obstruction des entreprises geantes tout en demandant a l Etat de garder son role d arbitre et non de joueur Faute d un Etat fort il serait par exemple difficile d interdire les pratiques de vente liee qui entravent par definition la libre concurrence C est pour la meme raison interdiction d entente entre des producteurs economiques mais cette fois ci des ouvriers que la greve fut quelque temps au XIX e siecle consideree comme activite illegale Externalites economiques et l environnement L economie post industrielle malgre le developpement des technologies de l information et de la communication en apparence peu consommatrices de ressources naturelles continue d etre fortement dependante en ressources naturelles energies fossiles matieres premieres Des le debut du XX e siecle Arthur Cecil Pigou dans ses travaux sur l economie du bien etre va prendre en consideration les effets non desires qui peuvent decouler d une relation marchande en inventant la notion d externalites Pigou proposera par la suite la creation d une taxe qui portera son nom pour corriger les externalites negatives ce qui donnera plus tard naissance au principe du pollueur payeur en matiere d environnement Aujourd hui encore les modeles economiques continuent d evoluer pour tenter de mieux integrer les effets des croissances demographique et economique sur l environnement notamment l epuisement des ressources naturelles non renouvelables Liberalisme culturel Social liberalismeHistoirePrecurseurs du liberalisme de l Antiquite a la Renaissance L humanisme de la Renaissance modifie profondement la definition du rapport de l homme a la creation au pouvoir a l education ou au religieux Il en va du meme des protestantismes opposant la Providence au libre arbitre La fidelite a l ordre de la tradition est remise en cause par la Reforme au profit de l arbitrage de la raison de l individu eclaire La religion devient alors une affaire privee ce qui favorise son declin dans l organisation politique de l occident Leo Strauss considere que le liberalisme moderne tire ses racines de la pensee philosophique antique Socrate est le premier a formuler officiellement des idees liberales La scolastique de l Ecole de Salamanque prefigure le liberalisme XVI e siecle faisant obligation morale au souverain de respecter les droits fondamentaux de chaque etre humain au motif de sa nature de creature de Dieu douee de raison ou plus anciennement par les chartes medievales telles la Magna Carta introduisant des droits fondamentaux dont le respect est exige du souverain ou encore par certains pans de la philosophie thomiste eux memes precedes par le principe de justice naturelle d Aristote Des le XVI e siecle les philosophes de l ecole de Salamanque reformulent la notion de droit naturel heritee d Aristote des stoiciens de Ciceron et de Thomas d Aquin et en deduisent les principes de souverainete du peuple et de separation des pouvoirs Dans le domaine economique ils justifient Comment la propriete privee la libre circulation des personnes et des biens et defendent pourquoi le libre marche Liberalisme classique du XVII e au XVIII e siecle Les theories politiques de John Locke sont parmi celles qui fonderent le liberalisme Les philosophes comme Spinoza font de la negation du libre arbitre de la necessite et du determinisme les ressorts de l existence humaine dans le but de les soustraire a l influence culpabilisante des Eglises La pensee liberale se construit entre le milieu du XVII e siecle et le milieu du XVIII e siecle sous l impulsion des philosophes des Lumieres en opposition a l absolutisme politique legitime par des conceptions religieuses Les theoriciens du liberalisme sont nombreux et divers Pour n en citer que quelques uns parmi ceux reconnus comme grands penseurs liberaux a la naissance du liberalisme on evoquera John Locke au XVII e siecle Turgot ou Smith au XVIII e siecle La diversite de leurs ecrits ne peut se comprendre qu en fonction du contexte historique avec lequel ils etaient en interaction Il n y a de liberte pour Montesquieu que si le pouvoir arrete le pouvoir La date des debuts formels du liberalisme ou de ses composantes politiques economiques ou religieuses differe selon les auteurs De nombreux auteurs font commencer le liberalisme avec la Lettre sur la tolerance de John Locke 1689 qui complete les racines preexistantes Ainsi John Locke pose ce qui deviendra les fondements de la philosophie liberale moderne avec l etat de droit en organisant et en developpant ses themes principaux theorie des droits naturels limitation et separation des pouvoirs justification de la desobeissance civile affirmation de la liberte de conscience separation de l Eglise et de l Etat avec sa Lettre sur la tolerance de 1689 ou il combattit les doctrines religieuses intolerantes Hume Condillac et Montesquieu quant a eux developpent les consequences de leurs positions philosophiques liberales dans les domaines politique et economique Montesquieu 1689 1755 faisant face au pouvoir absolu de la monarchie francaise se soucie alors principalement d instaurer une separation des pouvoirs afin de limiter les abus du pouvoir executif du roi et garantir ainsi les libertes du Parlement et de la Justice avec L Esprit des lois 1748 Il articulera une pensee republicaine et liberale et defendit ainsi la vertu civique l amour de la patrie et la liberte Cette vertu est defendue par les jacobins lors de la Revolution francaise Parallelement avec le developpement de la circulation des echanges en Europe des penseurs comme Turgot et Adam Smith prennent soin de rattacher leurs revendications pour les libertes economiques aux racines philosophiques du liberalisme face a l administration etatique alors tres pregnante Adam Smith reste ainsi l un des principaux theoriciens du liberalisme economique en fondant une theorie economique selon laquelle les vices prives font le bien public une intuition d abord developpee par Bernard Mandeville dans sa Fable des abeilles L ecole liberale dite classique se constitue alors comme une pensee coherente englobant tous les domaines de l action humaine etudies a cette epoque Le liberalisme a exerce une profonde influence sur plusieurs grandes revolutions et traditions politiques anglaise americaine francaise qui ont permis l emergence des democraties liberales Depuis la glorieuse revolution anglaise de 1688 par laquelle les liberaux anglais chasserent le roi Jacques II le parlement anglais a institue une republique et un regime representatif qui s inscrit dans la continuite de la tradition liberale anglaise qui a poursuivi graduellement les ameliorations des libertes politiques Magna Carta Bill of Rights Habeas corpus qui fit de l Angleterre de l epoque le pays le plus liberal du monde La voie liberale en Grande Bretagne est donc nee des particularites du droit anglais et de l histoire propre au pays La mise en place des nouvelles libertes a la suite des glorieuses revolutions s est introduite tres rapidement dans le domaine economique et a contribue ainsi au developpement economique selon David Hume important penseur des Lumieres ecossaises Voltaire autre philosophe liberal de la meme epoque louait ainsi le gouvernement britannique le commerce qui a enrichi les citoyens en Angleterre a contribue a les rendre libres et cette liberte a etendu le commerce a son tour Adam Smith a theorise les bases de l economie de marche Quelques decennies avant la Revolution francaise la France se fondait sur plusieurs principes du liberalisme avec le ministere Turgot influence sans doute par le mouvement physiocrate C est pourquoi une partie des elites notamment bourgeoises ayant soutenu la Revolution francaise de 1789 et dirige le pays apres la chute de la monarchie constitutionnelle etait partisane du liberalisme qui se traduisait en France par une pensee subversive a l encontre de la monarchie absolue de droit divin La relation entre le liberalisme et la Revolution francaise est complexe puisqu il est permis de les concevoir a la fois selon la continuite et comme deux termes opposes Car avant d etre celle de la Terreur la Revolution francaise est celle des droits de l homme et aussi l heritiere de l Ancien Regime La Revolution francaise s inscrit initialement dans le texte de la Declaration des droits de l homme et du citoyen qui est interpretee comme un rappel du droit naturel et des libertes economiques La predominance de l esprit revolutionnaire sur l esprit democrate est nee de la radicalite des revolutionnaires a vouloir recommencer a neuf leur histoire a la difference des Americains qui n avaient pas d Ancien Regime a detruire La Revolution francaise a montre que la tradition liberale pouvait se separer et s alimenter en plusieurs courants un courant plus conservateur Edmund Burke considerant que les principes individualistes sont incapables de fonder le lien social le deuxieme plus radical Thomas Paine defend une reforme permanente de la societe Un autre plus classique a conduit a s interroger sur la premiere revolution la revolution de 1793 ou les resultats de la Terreur et le consulat puis la Restauration Les ecrits ou debats de la periode qui suit la Terreur Germaine de Stael Tocqueville et Benjamin Constant font apparaitre l heterogeneite de l esprit de 1789 avec l esprit de 1793 mais aussi une defense de la liberte politique qui repose sur la condition egalitaire de tous les citoyens au pouvoir politique C est le but du celebre discours De la liberte des Anciens comparee a celle des Modernes prononce a l Athenee royal de Paris par Benjamin Constant en 1819 Il faut aussi preciser la relation entre le liberalisme et le rousseauisme ce qui permet de nouer les deux histoires puisque Benjamin Constant et Emmanuel Kant affirment la revendication inevitable d egalite et la norme de l interet general evoquant le pluralisme dans les democraties liberales De la revolution industrielle a l epoque contemporaine Liberalisme triomphant au XIX e siecle Le debut du XIX e siecle voit l approfondissement des idees liberales en politique avec le liberalisme moderne et Hegel France Tocqueville penseur politique et historien francais du XIX e siecle Au debut du XIX e siecle le liberalisme reside selon Paul Benichou dans l adhesion aux institutions et aux valeurs issues de la Revolution francaise liberte egalite laicite progres Le liberalisme est alors une doctrine qui voit dans la liberte un principe absolu et qui rejette toute metaphysique tout dogmatisme L ambition d etablir une foi nouvelle sur les ruines des anciennes croyances detruites par la Revolution ambition portee notamment par les catholiques contre revolutionnaires et saints simoniens est deniee par les liberaux ceux ci professent au contraire la liberte absolue des doctrines Selon Tocqueville le modele americain tient a sa coupure radicale avec l aristocratie europeenne La revolution americaine manifesterait ainsi une predominance de l esprit democratique sur l esprit revolutionnaire Elle fut riche d auteurs liberaux de Thomas Jefferson a Benjamin Franklin en passant par Thomas Paine Certains des principes fondateurs du liberalisme sont contenus dans le preambule de la Constitution des Etats Unis de 1787 ainsi que dans la Declaration des droits de l homme et du citoyen de 1789 La Convention de Philadelphie qu adopta la Constitution des Etats Unis qui parachevait la conquete de l Independance fit l admiration des democrates et revolutionnaires francais La Constitution des Etats Unis de 1787 We the People Le renouveau du liberalisme se manifeste au travers de Benjamin Constant d Alexis de Tocqueville de Jean Baptiste Say et de Frederic Bastiat Le groupe de Coppet rassemble plus tard des opposants liberaux a Napoleon III Les liberaux classiques s efforcent de diffuser largement leurs idees s opposant aux idees etatistes predominantes dans les cercles du pouvoir comme a pu le faire Tocqueville en traquant l origine du gout des Francais pour la toute puissance de l Etat La pensee economique francaise est alors marquee par les travaux de plusieurs penseurs liberaux Jean Baptiste Say Frederic Bastiat Leon Walras Royaume Uni Les idees liberales se diffusent dans la vie politique occidentale au point de devenir la base continue des systemes politiques a partir du XVIII e siecle selon Pierre Manent Pour Raymond Aron parlant de l exemple britannique dans la premiere partie de L Opium des intellectuels 1955 les idees liberales s imposent au point d etre presentes dans les programmes de tous les partis et de ne plus necessiter de parti specifique Ricardo et John Stuart Mill sont les principaux representants du liberalisme au Royaume Uni A partir de la fin du XIX e siecle des divergences apparaissent au sein du courant liberal qui portent sur le role et la nature des interventions de l Etat Un courant progressiste apparait avec L T Hobhouse qui tente de prendre davantage en consideration les conditions sociales qui permettent la liberte de chacun Amerique du Sud En Amerique latine un premier liberalisme inspire par Simon Bolivar et les revolutions francaises de 1789 1830 et 1848 des idees jeffersoniennes et des theoriciens anglais de l anti absolutisme parvient apres des decennies de lutte contre les conservateurs a imposer les notions de republique et de constitution Ce premier liberalisme est surtout influent aupres de la bourgeoisie commercante des professions liberales et des professeurs les conservateurs representant plutot les interets des proprietaires terriens et de l Eglise defendaient une certaine soumission aux anciennes metropoles coloniales le maintien de l esclavage et de l Etat catholique Apres ces premieres conquetes un second liberalisme entend poursuivre plus loin les reformes passer du droit d adherer a un parti politique au droit d adherer a un syndicat de l abolition de l esclavage a la reconnaissance du droit de greve du droit de vote reserve aux seuls citoyens aises au suffrage universel Au debut du XX e siecle ce second liberalisme conduit au radicalisme argentin represente notamment par Hipolito Yrigoyen ou au socialisme Pour y faire face l oligarchie liberale est amenee a se rapprocher des conservateurs ou a adopter le positivisme C est le passage du liberalisme classique au liberalisme moderne Liberalisme du XX e siecle face au keynesianisme et au marxisme Monument aux liberaux du XIXe siecle dans le quartier Agra del Orzan La Corogne Galice Espagne Les doctrines liberales emergentes a la fin du XVIII e siecle et au debut du XIX e siecle insistent sur l importance du merite et du travail contre les privileges et l arbitraire contre le mercantilisme contre le capitalisme oligarchique du clerge et de la noblesse Au debut du XX e siecle la philosophie liberale va ensuite etre radicalement contestee d abord par la revolution russe de 1917 puis pendant l entre deux guerres avec la crise economique de 1929 les socialismes de gouvernement notamment la Seconde Republique espagnole et le Front populaire francais l emergence du fascisme et du national socialisme L influence des doctrines opposees aux societes liberales entraine une redefinition du role et des contours de l Etat dans le sens d une intervention croissante economie etatisee pour le communisme et Etat fort et dirigiste pour le nazisme Apres la Seconde Guerre mondiale la theorie liberale est aussi renouvelee par Bertrand de Jouvenel Raymond Aron ou Karl Popper et Benedetto Croce Le liberal britannique William Beveridge dans Social Insurance and Allied Services fournira egalement les bases de reflexion a l instauration du Welfare State et du systeme de securite sociale en Europe occidentale Dans les societes anglo saxonnes des divergences autour du liberalisme classique portent surtout sur le degre interventionniste et les idees keynesiennes depuis la creation du FMI L ecole neoclassique comme l ecole autrichienne s oppose au keynesianisme Ecole autrichienne Face a l adversaire communiste ou national socialiste la tradition dite autrichienne avec Ludwig von Mises Friedrich Hayek Murray Rothbard opposera des les annees 1940 une theorie liberale capable d eviter selon Hayek la route de la servitude On considere habituellement que la tradition autrichienne est issue de Carl Menger generalement associe a Leon Walras et William Stanley Jevons dans l invention du marginalisme En realite ces trois auteurs ont soutenu des positions differentes sur de nombreux sujets et sont a l origine de trois ecoles de pensee distinctes L ecole autrichienne decoule ainsi specifiquement des idees de Menger et elle prend corps progressivement sous le nom d ecole de Vienne ou d ecole psychologique Sous l impulsion de Carl Menger et de ses deux premiers disciples Eugen von Bohm Bawerk et Friedrich von Wieser la tradition economique autrichienne connait un essor remarquable dans les trois premieres decennies du vingtieme siecle pour se diviser ensuite en plusieurs courants L ecole autrichienne etudie les processus de changement en plus des tendances a l ajustement considerant les etats d equilibre comme des constructions imaginaires utiles au raisonnement notamment pour degager les effets de l incertitude mais irrealisables et meme impensables et naturellement incapables de justifier aucune norme Ses apports originaux se situent principalement dans les domaines ou elle se separe de l economie neoclassique c est a dire ceux ou le passage du temps l incertitude les limitations intrinseques de l esprit humain et son libre arbitre jouent un role crucial en particulier la theorie de la monnaie et du credit la theorie de la production et du capital la theorie des cycles et des crises economiques la theorie de l entrepreneur et du calcul economique Ordoliberalisme Ce sera en Europe continentale la mise en place de l economie sociale de marche telle que theorisee par l Allemand Wilhelm Ropke Ecole de Chicago Des debats qui opposeront l ecole de Welfare de Pigou avec l ecole du Public Choice James M Buchanan ou l ecole de Chicago Milton Friedman Ronald Coase Aujourd hui la philosophie liberale est portee notamment par des economistes comme Amartya Sen des sociologues comme Raymond Boudon et des romanciers comme Mario Vargas Llosa et Gabriel Garcia Marquez Figures du liberalismeLiberalisme et partis politiquesPolitiquement plusieurs courants politiques se reclament du liberalisme Selon les pays et les epoques il a tantot oppose aux partis conservateurs au nom du progres et des droits individuels tantot aux partis de gauche au nom de la liberte d entreprendre et du liberalisme economique Dans plusieurs Etats les partis liberaux sont centristes et forgent des coalitions tantot avec la droite tantot avec la gauche Articles detailles Parti whig et Parti liberal Le parti whig qui s est forme a la fin du XVII e siecle et est devenu Liberal party au cours du XIX e siecle est le plus ancien parti liberal du monde Il a longtemps ete le principal opposant au parti conservateur Tory jusqu a la Premiere Guerre mondiale ou le parti socialiste Labour le supplante Le Liberal party a depuis assume ouvertement l ideologie social democrate et a fusionne en 1988 avec le parti social democrate lui meme compose de moderes ayant quitte le Labour Cette fusion produit le parti liberal democrate Le parti liberal britannique est a l epoque contemporaine un parti de centre droit ref necessaire CritiquesArticles detailles Antiliberalisme et Critiques du liberalisme economique Critiques marxistes Une objection transversale a plusieurs courants de pensee est que le liberalisme philosophique fait la promotion d une liberte purement formelle Des critiques de nature marxiste ou psychosociologique opposent les libertes formelles droit de circuler par exemple aux libertes reelles capacite economique de reellement circuler par exemple Ces critiques reprochent aux liberaux de favoriser les droits de l individu sans se preoccuper des conditions d existence de ces memes individus au sein de la societe Le conservateur Michel Villey rejoint sur ce point la pensee marxiste quand elle soutient que si les droits formels liberaux sont supposes profiter a tous ils ne profitent en realite qu a ceux qui peuvent materiellement les exercer les riches les proprietaires Villey emet une critique de la liberte negative absence de toute contrainte Critiques par les penseurs du communautarisme Des auteurs comme Charles Taylor avancent que les presupposes individualistes du liberalisme ne trouvent pas de traduction concrete l unite sociale est essentiellement le groupe selon leurs observations et l individu ne peut etre apprehende dans sa totalite sur des bases uniquement et strictement individuelles Selon le groupe qui est considere on trouve differentes varietes d holisme prenant en compte des realites collectives telles que l entreprise l association la famille Selon ces critiques l individu ne peut pas etre une force agissante ou se considerer de prime abord comme libre au sein d une societe de masse Toutefois il ne faut pas confondre l individualisme avec l egoisme l individualisme est un dogme defendu par les liberaux et les libertaires fonde autour des libertes et droits individuels Ainsi cela va a l encontre de l egoisme randien par exemple car l objectivisme est une doctrine liberale Pour Jean Claude Michea liberalisme culturel et liberalisme economique sont les deux faces d une meme medaille un systeme qui n accepte plus de limites Contre ce qu il appelle la metaphysique du Progres responsable selon lui de l atomisation du monde contemporain le philosophe mise sur la decence ordinaire des classes populaires Critique autre Max Stirner et Friedrich Nietzsche critiquent les liberaux justement parce que ces derniers pretendent que la raison d Etat sert le plus grand nombre alors qu en realite elle se placeraitau dessus de la morale et du droit Critique islamique Du point de vue islamique le liberalisme est percu comme etant une manifestation de la neutralite vis a vis des prescriptions divines Cette neutralite s oppose au principe fondamental de commandement du bien Ainsi d un point de vue de l Islam il est necessaire en cas de survenance d un mefait consommation de substance illicite alcool ou autre mefait meme legal que le musulman conseille son prochain meme si le consommateur pense augmenter son bonheur individuel vision utilitariste du liberalisme Le liberalisme est egalement en opposition aux principes musulmans dans le sens ou il s appuie sur un relativisme moral qui dicte une absolue neutralite vis a vis des affaires religieuses arguant l absence de realite absolue eternelle opposable A bien d autres egards le liberalisme est percu par les musulmans comme etant foncierement incompatible avec leur livre sacre le Coran Critique anarchiste En 1857 l ecrivain anarchiste Joseph Dejacque cree le neologisme libertaire en opposition a liberal dans son pamphlet contre certaines idees misogynes de Pierre Joseph Proudhon Il decrit une contradiction des valeurs Anarchiste juste milieu liberal et non libertaire vous voulez le libre echange pour le coton et la chandelle et vous preconisez des systemes protecteurs de l homme contre la femme Par cette critique radicale de l anarchisme naissant Joseph Dejacque enracine les idees anti autoritaires et feministes de l anarchisme et son antagonisme ideologique avec toute forme de liberalisme Notes et referencesBertrand Binoche La faute a Helvetius ou le materialisme apres coup dans Lumiere materialisme morale Autour de Diderot Editions de la Sorbonne coll La philosophie a l œuvre 29 mars 2022 ISBN 979 10 351 0739 0 lire en ligne p 173 184 Dignite A L encyclopedie philosophique sur encyclo philo fr Le Socialisme L von Mises sur herve dequengo free fr Materialisme ou spiritualisme sur Information Immobiliere 17 septembre 2019 Spiritualisme sur cosmovisions com Laurence Loeffel Aux sources de l education laique et liberale spiritualisme et liberalisme en France au xixe siecle sur Cairn 2008 Cf Alain Laurent La Philosophie liberale Jean Jacques Raynal Histoire des grands courants de la pensee politique Hachette superieur 1er janvier 2007 ISBN 978 2 01 145870 4 OCLC 493573374 lire en ligne p 2e partie page 1 a et b La definition du liberalisme sur le site internet du dictionnaire Larousse Le combat pour les Lumieres n est pas fini sur lhistoire fr Quatre conceptions du droit naturel 1 sur Contrepoints 9 avril 2014 G W F Hegel dit dans son introduction des Principes de la philosophie du Droit que ce qui manque aux juristes classiques c est cette volonte de faire du droit une science repondant aux exigences de la raison et de la logique Hegel Georg Wilhelm Friedrich 1770 1831 Principes de la philosophie du droit ou droit naturel et science de l etat en abrege Librairie philosophique J Vrin 1989 ISBN 2 7116 0360 1 et 9782711603602 OCLC 802452138 Gojat Georges Les Corps intermediaires et la decentralisation dans l œuvre de Tocqueville Georges Gojat 1952 OCLC 459458460 Pour une presentation succincte du liberalisme de gauche voir Raymond Boudon Pourquoi les intellectuels n aiment pas le liberalisme Odile Jacob 2004 ISBN 978 2738113986 ou encore Thierry Leterre La gauche et la peur liberale Presses de Science Po 2000 ISBN 978 2724608038 Noam Chomsky Quel role pour l Etat Ecosociete 2005 p 15 Gerard Drean 1er trimestre 2008 p 23 Harmonies economiques N eut ce pas ete un beau et solennel spectacle que le Pouvoir ne de la revolution de Fevrier se fut adresse ainsi aux citoyens Vous m avez investi de la Force publique Je ne l emploierai qu aux choses dans lesquelles l intervention de la Force soit permise or il n en est qu une seule c est la Justice N attendez de moi que deux choses Liberte Securite et comprenez bien que vous ne pouvez sans les perdre toutes deux m en demander une troisieme Romeyer Dherbey Gilbert Thrasymaque OCLC 836389853 Machiavel 1469 1527 trad de l italien Le prince Paris Librio 119 p ISBN 978 2 290 16208 8 et 2290162086 OCLC 1038054055 en US The Dark Enlightenment by Nick Land sur The Dark Enlightenment 25 decembre 2012 consulte le 25 decembre 2012 Strauss Leo trad de l anglais Le liberalisme antique et moderne Paris Presses universitaires de France 1990 190 p ISBN 2 13 042960 2 et 978 2 13 042960 9 OCLC 1014100278 Alexandre Chirat Nietzsche et le travail ce vice de notre epoque Revue de philosophie economique vol 18 no 2 2017 p 59 ISSN 1376 0971 et 2118 4852 DOI 10 3917 rpec 182 0059 lire en ligne en Bruce David Baum et Robert Nichols Isaiah Berlin and the politics of freedom Two concepts of liberty 50 years later New York Routledge 2013 269 p ISBN 978 0 415 65679 5 et 0 415 65679 6 OCLC 867131147 Michel Ducharme Damien Claude Belanger et Sophie Coupal Les idees en mouvement perspectives en histoire intellectuelle et culturelle du Canada Laval Presses Universite Laval coll Cultures quebecoises 2004 281 p ISBN 978 2 7637 8054 2 ISSN 1719 0029 lire en ligne p 101 cf bibliographie Le liberalisme etant politique et moderne par essence il n y a que tres peu de difference entre les liberaux classiques et les liberaux politiques Ces derniers mettent l accent sur la liberte politique et non sur la liberte individuelle contrairement aux liberaux classiques La difference repose sur la question des priorites La place de l Etat et le role du droit dans la vie des individus sont egalement discutes Il y a un principe fondamental a savoir que dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanees et recourir le moins possible a la coercition Friedrich Hayek La Route de la servitude PUF p 20 LIBERALISME Definition de LIBERALISME sur cnrtl fr consulte le 5 decembre 2019 La plus grande erreur des liberaux me semble t il est d avoir cru que le liberalisme politique et le liberalisme economique allaient de pair Introduction a la philosophie politique Raymond Aron Le livre de poche 1977 p 127 en Milton Friedman Capitalism and Freedom ed University of Chicago Press 2002 ISBN 0 226 26421 1 chap 1 p 10 L histoire suggere uniquement que le capitalisme est une condition necessaire a la liberte politique Clairement ce n est pas une condition suffisante Jaume a raison parce que tout liberalisme est d abord politique et il a tort parce qu il n y a pas de liberte politique sans liberte economique Cela ressort aussi bien de Turgot que d Adam Smith de Bastiat que de Locke Les liberaux francais etaient ils liberaux Jean Francois Revel Droit defini comme protection contre la coercition directe du souverain Ramiere Henri 1821 1884 Les doctrines romaines sur le liberalisme envisagees dans leurs rapports avec le dogme chretien et avec les besoins des societes modernes Libraire Jacques Lecoffre ancienne maison Perisse freres de Paris Lecoffre Fils et Cie successeurs 90 rue Bonaparte 90 1870 OCLC 1015476812 Machiavelli Niccolo 1469 1527 Discours sur la premiere decade de Tite Live J M Tremblay 2010 ISBN 978 1 4123 7213 8 et 1412372135 OCLC 813599781 Laurent Bouvet Antiliberalisme s Raisons politiques vol 16 no 4 2004 p 5 ISSN 1291 1941 et 1950 6708 DOI 10 3917 rai 016 0005 lire en ligne Bolivar Simon 1783 1830 The political thought of Bolivar selected writings M Nijhoff 1971 ISBN 90 247 5113 6 et 9789024751136 OCLC 235084 Bernard Mandeville La fable des abeilles suivie de Recherches sur l origine de la vertu morale Paris Institut Coppet janvier 2011 28 p lire en ligne Don Garrett The Cambridge Companion to Spinoza Cambridge Cambridge University Press coll Cambridge Companions to Philosophy 1996 465 p ISBN 978 0 521 39865 7 lire en ligne p 263 Rachel Hammersley The English Republican Tradition and Eighteenth Century France Between the Ancients and the Moderns Oxford Oxford University Press coll Studies in Early Modern European History MUP 2013 272 p ISBN 978 1 84779 304 1 lire en ligne p 19 Philippe Raynaud Liberalisme in Philippe Raynaud Stephane Rials dir Dictionnaire de philosophie politique Paris PUF 1996 Voir par exemple les travaux du politologue francais Jean Touchard John Maynard Keynes Theorie generale de l emploi de l interet et de la monnaie Payot 1990 p 34 50 Alexis Dalem Guerre et economie le liberalisme et la pacification par le marche Raisons politiques no 1 2003 ISBN 9782724629613 lire en ligne Alan Greenspan Antitrust article pour l Antitrust Seminar of the National Association of Business Economists Cleveland 25 septembre 1961 publie par le Nathaniel Branden Institute New York 1962 article en ligne sur le site Polyconomics Voir aussi Antitrust and the Bounds of Power The Dilemma of Liberal Democracy in the History of the Market Oxford Hart Orange perd l exclusivite de l iPhone les dessous et implications de la decision sur ZDNet France consulte le 2 octobre 2020 Le liberalisme antique et moderne sur www puf com consulte le 17 juin 2020 PLATON la republique livre I sur remacle org Benoit Malbranque CDM 2014 Espagne L importance historique de l ecole de Salamanque sur Institut Coppet 13 juin 2014 consulte le 19 mai 2017 Jean Baptiste Noe L ecole de Salamanque irrigue le liberalisme L Opinion 9 decembre 2015 lire en ligne consulte le 19 mai 2017 Johnathan Razorback L Ecole de Salamanque ou les origines thomistes des droits naturels sur oratio obscura blogspot fr consulte le 19 mai 2017 Yannick Lecuyer 1974 Regimes des libertes et droits fondamentaux les points cles juridique historique politique et ideologique de chaque liberte et droit sources et protection Issy les Moulineaux Gualino Lextenso 48 p ISBN 978 2 297 06093 6 OCLC 962062118 lire en ligne p 6 Jean Francois Akandji Kombe L Homme dans la Societe Internationale Melanges en hommage au Professeur Paul Tavernier Primento 13 aout 2013 1664 p ISBN 978 2 8027 3927 2 lire en ligne Ciceron Il existe une loi vraie c est la droite raison conforme a la nature repandue dans tous les etres toujours d accord avec elle meme non sujette a perir qui nous rappelle imperieusement a remplir notre fonction nous interdit la fraude et nous en detourne A cette loi nul amendement n est permis il n est licite de l abroger ni en totalite ni en partie Ni le Senat ni le peuple ne peuvent nous dispenser de lui obeir in De Republica III XXII Jean Claude Michea et al 2007 p 86 Entretien avec Yves Charles Zarka Montesquieu defendre la liberte eloigner la servitude Le monde des libres 13 juin 2008 Philippe Raynaud Trois revolutions de la liberte Angleterre Amerique France PUF Leviathan 2009 Francois Guizot Histoire de la Revolution d Angleterre 1625 1660 Voltaire dans Lettres philosophiques 1734 10e lettre Pierre Manent Histoire intellectuelle du liberalisme chapitre VII Le liberalisme apres la Revolution francaise Tocqueville L Ancien Regime et la Revolution 1856 voir La Revolution francaise de Francois Furet coecrit avec Denis Richet 1965 voir egalement Penser la Revolution francaise 1978 Auguste Bertholet Constant Sismondi et la Pologne Annales Benjamin Constant 2021 p 65 76 lire en ligne Boyer Philippe 1931 Le romantisme allemand MA Editions 1985 OCLC 568662913 Hoek Leo Rezension von Agulhon Maurice Le Men Segolene Moulonguet Nicole Les Revolutions de 1848 l Europe des images I Une Republique nouvelle II Le Printemps des peuples Paris 1998 1999 OCLC 888927488 Paul Benichou Le Temps des prophetes Doctrines de l age romantique 1977 t I Romantismes francais Paris Gallimard Quarto 2004 p 453 Ibid p 489 493 Ibid Antoine Schwartz Le liberalisme cameleon Les liberaux sous le Second Empire 1848 1870 Besancon Presses universitaires de Franche Comte coll Les Cahiers de la MSHE Ledoux 2022 ISBN 978 2 84867 925 9 DOI 10 4000 books pufc 45068 lire en ligne Pierre Manent Histoire intellectuelle du liberalisme Hachette 1987 ref incomplete Bolivar Simon 1783 1830 Selected writings of Bolivar Colonial Press 1951 OCLC 855287639 Leslie Manigat L Amerique latine au XX e siecle 1889 1929 Editions du Seuil 1991 p 172 173 en Goldstein Marc A 1941 Social and political thought of the French Revolution 1788 1797 an anthology of original texts New York P Lang 1997 822 p ISBN 0 8204 2405 6 et 9780820424057 OCLC 29548683 Israel Kirzner 1987 Austrian School of Economics The New Palgrave A Dictionary of Economics v Quoi 1 pp 145 51 Voir par exemple le chapitre 2 Nous sommes loin d etre aussi libres que nous le pretendons dans Jean Leon Beauvois Les illusions liberales individualisme et pouvoir social Presses universitaires de Grenoble 2005 p 75 160 Michel Villey Le droit et les droits de l homme PUF coll Quadrige 1983 p 140 Propos recueillis par Catherine Golliau Charles Taylor le pape du communautarisme Le Point 28 juin 2007 Lorsqu on fait de l individu la valeur principale on finit par aboutir a une societe desintegree Dans la theorie individualiste l individu a une valeur eminente l homme est en lui meme le maitre de sa vie alors que dans l individualisme pratique on doit admettre que l individu est soumis a d innombrables puissances et influences qu il n est en rien maitre de sa vie ecrit notamment Jacques Ellul in Propagandes Albin Michel 1962 p 106 Dominique Depenne 3 Georges Palante contre Emile Durkheim individualisme et sociologie dans L individu aujourd hui Presses universitaires de Rennes ISBN 9782753510838 lire en ligne p 49 65 Joseph Dejacque De l Etre Humain male et femelle Lettre a P J Proudhon Nouvelles Orleans Journal Le Libertaire mai 1857 lire en ligne Stirner Max 1806 1856 Max Stirner the ego and his own Harper amp Row 1974 c 1971 OCLC 12904366 Nietzsche Mon idee de la liberte sur gaucheliberale org Abdulaziz Al Tarefe 2012 L ideologie Liberale 2012 c 2012 lire en ligne Thomas Bouchet dir et Patrick Samzun dir Libertaire Essais sur l ecriture la pensee et la vie de Joseph Dejacque 1821 1865 Besancon Presses universitaires de Franche Comte 2019 ISBN 978 2 84867 669 2 et 978 2 84867 838 2 DOI 10 4000 books pufc 18302 lire en ligne Joseph Dejacque De l etre humain male et femelle lettre a P J Proudhon 1857 lire en ligne Voir aussiSur les autres projets Wikimedia Liberalisme sur Wikiquote Une categorie est consacree a ce sujet Liberalisme Bibliographie Cette bibliographie recense trop d ouvrages septembre 2023 Les ouvrages doivent etre de reference dans le domaine du sujet de l article Il peut etre souhaitable de les inserer dans une reference et de les enlever de la section bibliographie Il peut etre egalement utile de creer un article bibliographique specifique Ouvrages fondateurs John Locke Deuxieme traite du gouvernement civil 1690 De l esprit des lois Montesquieu 1748 Le commerce des grains Projet de lettre au controleur general Bertin sur un projet d edit 1763 Reflexions sur la formation et la distribution des richesses 1766 Theorie des sentiments moraux Adam Smith 1759 Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations Adam Smith 1776 Du commerce et du gouvernement consideres relativement l un a l autre par Etienne Bonnot de Condillac 1776 Principes de politique Benjamin Constant 1815 De la liberte des Anciens comparee a celle des Modernes Benjamin Constant 1819 Traite d economie politique Jean Baptiste Say 1819 De la democratie en Amerique Alexis de Tocqueville 1835 1840 Principes d economie politique John Stuart Mill 1848 Essai sur les limites de l action de l Etat Wilhelm von Humboldt 1850 ISBN 2251390367 La Loi Frederic Bastiat 1850 Harmonies economiques Frederic Bastiat 1850 De la liberte John Stuart Mill 1859 La Route de la servitude Friedrich Hayek 1944 ISBN 2130553184 L Action humaine traite d economie Ludwig von Mises 1949 ISBN 2251390375 La Greve 1957 La Constitution de la liberte Friedrich Hayek 1960 ISBN 0226320847 La Liberte et le droit Bruno Leoni 1961 ISBN 2251390413 Milton Friedman trad de l anglais Capitalisme et liberte Paris Leduc s ed 1962 316 p ISBN 978 2 84899 369 0 Theorie de la justice John Rawls 1971 ISBN 2020299763 Anarchie Etat et utopie Robert Nozick 1974 Liberalisme politique John Rawls 1993 edition utilisee Puf quadrige edition 2001 Litterature secondaire Encyclopedie en ligne et ouvrages d introduction Oxford Handbooks online Michael Freeden Liberalism A Very Short Introduction Oxford 2015 Henderson M T dir The Cambridge handbook of classical liberal thought Cambridge United Kingdom New York NY Cambridge University Press 2018 313 p Stanford Encyclopedia article liberalism 1976 D J Manning Liberalism London J M Dent and Sons 1993 Alan Ryan Liberalism In Robert E Goodin et Philip Pettit dir A Companion to Contemporary Political Philosophy Oxford Blackwell pp291 311 2012 Mathieu Laine Dictionnaire du liberalisme ed Larousse 720 p Ouvrages specialises Paul Benichou Le Temps des prophetes Doctrines de l age romantique Paris Gallimard 1977 592 p en particulier le premier chapitre de l ouvrage sur Le liberalisme Patricia Commun Les ordoliberaux histoire d un liberalisme a l allemande Paris Les belles lettres 2016 416 p Patricia Commun et Raphael Fevre Walter Eucken entre economie et politique 2019 Gerard Cormier Milton Friedman vie œuvres concepts Paris Ellipses 2002 Patricia Commun dir L ordoliberalisme allemand Aux sources de l Economie sociale de marche CIRAC 2003 Claude Polin L Esprit totalitaire Sirey 1977 Georges Burdeau Le Liberalisme Seuil 1979 ISBN 978 2020051484 Pierre Manent Histoire intellectuelle du liberalisme Hachette Litterature 1987 ISBN 978 2012788657 Mikael Garandeau Anthologie du Liberalisme Garnier Flammarion 1998 ISBN 2080730169 Pascal Salin Liberalisme Odile Jacob 2000 ISBN 978 2738108098 Pierre Manent Les Liberaux anthologie Gallimard 2001 ISBN 978 2070763412 Pierre Manent Histoire intellectuelle du liberalisme Paris Pluriel 2012 Alain Laurent La Philosophie liberale Les Belles Lettres 2002 ISBN 978 2251441993 Philippe Nemo et Jean Petitot dir Histoire du liberalisme en Europe PUF 2006 ISBN 978 2130552994 Andre Jardin Histoire du liberalisme politique de la crise de l absolutisme a la Constitution de 1875 Paris Hachette litterature 1985 437 p Alain Laurent Le Liberalisme americain Histoire d un detournement Les Belles Lettres 2006 ISBN 978 2251443027 Jean Claude Michea L empire du moindre mal Essai sur la civilisation liberale Paris Climats 2007 209 p ISBN 978 2 08 120705 9 Catherine Audard Qu est ce que le liberalisme Folioessais 2009 Gilles Kevorkian collectif avec Gilbert Boss Lucien Jaume Justine Lacroix Philippe Raynaud et alli La pensee liberale Histoire et controverses Ellipses 2010 Claude et Raymond Polin Le Liberalisme Espoir ou peril Paris Table ronde 1984 Leo Strauss Droit naturel et histoire Champs Flammarion 1999 ISBN 978 2080811585 Valerie Charolles Le Liberalisme contre le capitalisme Fayard 2006 ISBN 978 2213630748 nouvelle edition revue et augmentee Folio Essais Gallimard 2021 ISBN 978 2072886607 C B Macpherson La Theorie politique de l individualisme possessif De Hobbes a Locke Gallimard 2004 ISBN 978 2070316670 Jacques de Saint Victor Les Racines de la liberte Le debat francais oublie 1689 1789 Perrin 2007 ISBN 978 2262023799 Robert Leroux Lire Bastiat Science sociale et liberalisme Hermann 2008 Critique du liberalisme Domenico Losurdo Domenico Losurdo Contre histoire du liberalisme La Decouverte 2013 392 p ISBN 2707183407 Articles scientifiques Philippe Raynaud Qu est ce que le liberalisme Commentaire no 118 ete 2007 Le liberalisme une philosophie sociale Arnault Skornicki Sciences Humaines no 219 septembre 2010 Perreau Saussine Emile Les Liberaux face aux revolutions 1688 1789 1917 1933 Commentaire printemps 2005 p 181 193 PDF 1 Instituts et centres de reflexion dedies au liberalisme Mises Institute centre d etude du liberalisme proposant de nombreux ouvrages gratuits en libre acces Institut Coppet institut consacre a l etude et a la diffusion du liberalisme proposant de nombreux livres en libre acces Institut Montaigne laboratoire d idees liberal GenerationLibre Articles connexes Antiliberalisme Capitalisme Communisme Individualisme Histoire du liberalisme economique classique Liberalisme relations internationales Liberte Libertes fondamentales Liberal conservatisme Libertarianisme Social liberalisme Socialisme liberal Feminisme liberal Liberalisme contemporain aux Etats Unis Liens externes Ressources relatives a la recherche JSTOR PhilPapers objet Stanford Encyclopedia of Philosophy Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Den Store Danske Encyklopaedi Dictionnaire historique de la Suisse Dizionario di Storia Enciclopedia italiana Gran Enciclopedia Aragonesa Gran Enciclopedia Catalana Internetowa encyklopedia PWN Nationalencyklopedin Store norske leksikon Treccani Universalis Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Japon Israel Tchequie en Definition de l encyclopedie philosophique de l Universite Stanford Definition de l encyclopedie canadienne Definition de l encyclopedie de l Agora Definition de l encyclopedie Larousse Portail du liberalisme Portail de la philosophie Portail de la societe Portail de la sociologie Portail de l economie