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Puces Siphonaptera Puce par microscope électronique à balayageClassification ITISRègne AnimaliaSous règne MetazoaEmbranc

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Puces

Siphonaptera
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Puce, par microscope électronique à balayage
Classification ITIS
Règne Animalia
Sous-règne Metazoa
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Super-classe Protostomia
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Super-ordre Holometabola

Ordre

Siphonaptera
Latreille, 1825

Synonymes

Aphaniptera

Familles de rang inférieur

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Les puces forment l'ordre des siphonaptères (Siphonaptera, du latin sipho « tube »), anciennement dénommés aphaniptères (Aphaniptera). Ce sont des insectes ptérygotes holométaboles, caractérisés entre autres par leurs pièces buccales conformées en un appareil piqueur-suceur. Elles sont ectoparasites : les puces actuelles infestent les mammifères (dont l'homme) et quelques oiseaux, et vivent du sang de leurs porteurs. Comme elles passent facilement d'un animal à l'autre, elles peuvent véhiculer diverses maladies animales, humaines ou zoonotiques,. Elles sont aussi une source possible d'allergies.

Près de 2 500 espèces ont été décrites à ce jour, réparties en 239 genres et 15 à 16 familles selon les auteurs, et 5 superfamilles.

En Europe, les animaux domestiques et de compagnie (chiens, chats et plus rarement rat, souris blanche, furet, nouveaux animaux de compagnie, etc.) peuvent être porteurs de diverses espèces de puces : Ctenocephalides felis, Ctenocephalides canis, Pulex irritans, , etc. La plupart du temps, sur les carnivores domestiques, il s'agit dans plus de 90 % des cas de la « puce du chat » (Ctenocephalides felis, et en France de la sous-espèce Ctenocephalides felis felis). Cette espèce est en réalité très ubiquiste et peut se nourrir sur le chat, où elle a d'abord été trouvée, comme sur tous les mammifères européens (carnivores, lapin, lièvre, ruminants ou humains). On peut aussi trouver dans les logements et lieux publics des puces de rongeurs, de petits carnivores ou insectivores sauvages, ou d’oiseaux.

Histoire

Fossiles

Les plus anciens fossiles de puces primitives :  (en),  (en)) découvertes en Mongolie-Intérieure remontent à 165 millions d'années (Jurassique) ; de plus grande taille (17–22 mm) que les puces modernes (moins de 10 mm), elles parasitaient peut-être certains dinosaures, d'autres ont été retrouvées en Australie et en Sibérie, datant du Jurassique et du Crétacé.

Ces puces primitives se distinguent des autres insectes primitifs par un appareil piqueur robuste, l'absence d'aile sur un thorax étroit et la présence de soies dirigées vers l'arrière. Leurs pattes sont pourvues de griffes mais sans renforcement de la coxa (comme chez les puces modernes), le corps parait souple ou moins rigide, et des spécimens asiatiques trouvés en Chine (datés de 125 à 160 millions d'années) ont un corps aplati dans le sens ventro-dorsal et non pas latéral.

Le parasitisme de ces fossiles est déduit de leur apparence générale, de leur appareil piqueur, de leurs soies et griffes, mais il est difficile d'affirmer qu'ils appartiennent aux Siphonaptera, ou à un ordre proche mais disparu.

En revanche, les fossiles de l'ambre plus récents (20–50 millions d'années) montrent des puces d'allure moderne, parfois rattachées à des ordres toujours actuels.

Cohabitation entre homme et puce

Les plus anciennes preuves de cohabitation homme/puce datent du néolithique, sur le site de Skara Brae sur l'île de Mainland. De nombreux spécimens de Pulex irritans ont été aussi trouvés sur le site lacustre de Chalain (3100 av. J.-C.). Cette présence suggère que le sol des habitats préhistoriques était recouvert de nattes ou de fourrures, facteur indispensable pour assurer le cycle complet de l'espèce.

Pulex irritans était aussi présent en Égypte pharaonique sur le site de Tell el-Amarna (3500 av. J.-C.). L'espèce est omniprésente dans le monde gallo-romain et retrouvée sur de nombreux sites en France, Angleterre et Écosse. Elle est retrouvée en Alaska sur le site de (niveaux des XIVe au XVIIe siècle) et elle apparaît à Londres dans des niveaux datant du XVIIIe siècle.

En revanche aucune découverte fossile ou historique de Xenopsylla cheopis ou puce du rat n'a été faite en Europe (en date de 2015), d'où l'hypothèse d'une transmission interhumaine de la peste historique en Europe par la puce de l'homme (Pulex irritans) ou par le pou de corps.

Description

Les Siphonaptères sont les puces, insectes holométaboles (développement en quatre stades), ptérygotes très particuliers (aptères — sans ailes —, aplatis latéralement, piqueurs et adaptés au saut). ils vivent en contact étroit avec leur hôte : ils sont parasites externes de mammifères et d'oiseaux.

Leur identification se base sur le stade adulte. On compte plus de 2 500 espèces réparties en 16 familles et 238 genres, seules quelques espèces sont synanthropes (vivant à proximité des humains).

Morphologie

L'adulte mesure de 2 à 6 mm de long, et peut même aller jusqu'à 10 mm. En tant qu'insectes, les puces présentent une tête, un thorax et un abdomen segmentés en continuité, avec 3 paires de pattes. Elles sont protégées par une cuticule solide garnies de soies et d'épines.

Tête

La tête porte deux yeux simples avec deux antennes de petite dimension. Chez le mâle, ces antennes sont érectiles et servent à maintenir la femelle, placée au-dessus de lui, lors de la copulation. L'arrière de la tête (occiput) du mâle peut présenter un sillon servant de point d'insertion à la femelle.

La partie ventrale de la tête peut porter des séries d'épines, variables en nombre, taille et forme, et qui servent à déterminer l'espèce.

L'appareil buccal est de type piqueur.

Article connexe : Pièces buccales de l'insecte.

Les maxilles sont fortes et vulnérantes (deux lames coupantes) avec le labre (porteur d'organes sensoriels) ; ce dispositif est complété par une paire de palpes labiaux, et une paire de longs palpes maxillaires. Les mandibules sont inexistantes : il existe une paire de stipes (segment large portant les palpes) à la base des maxilles, qui se dégage vers l'arrière au moment de la piqûre pour libérer les pièces vulnérantes.

Thorax

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Puce du rat (Xenopsilla cheopsis) adulte.

Il se compose de 3 segments bien individualisés portant chacun une paire de pattes, et un peigne (plusieurs soies fortes).

Les pattes, surtout la 3e paire, sont adaptées au saut. Elles comportent à partir du thorax, les éléments suivants : une large coxa, un trochanter, un fémur, un tibia, et un tarse de 5 éléments dont le dernier porte une paire de griffes.

Le système respiratoire (trachéoles) situé dans le thorax (et en partie dans l'abdomen) se poursuit dans les pattes, où il forme un « sac d'air ».

Abdomen

L'abdomen se compose de dix segments, mais seuls huit sont discernables dorsalement (tergites ou sclérites dorsaux) et six ventralement (sternites ou sclérites ventraux). Le dernier tergite porte un organe sensoriel caractéristique des puces, le sensilium, qui sert indirectement à nourrir les larves (voir ci-après).

Deux paires de glandes salivaires sont situées dans l'abdomen. Le système digestif des puces se distingue par la présence, entre autres, d'un proventricule où se fait la digestion, d'un intestin moyen, et d'un intestin postérieur qui forme une ampoule avec des glandes rectales.

Les deux sexes sont hématophages obligatoires. La digestion est le plus souvent rapide mais partielle, les excréments de puces adultes servant aussi de nourriture aux larves.

L'appareil génital mâle est complexe, situé sur le 9e segment, composés de nombreuses pièces (pinces, bras ou baguettes, crochets, plaques, conduits...) qui servent finalement à amener le sperme dans la spermathèque de la femelle. L'appareil génital femelle est situé sur le 8e segment. La spermathèque de la puce comprend une chambre arrondie (simple ou double selon les genres) avec plusieurs conduits de départ et d'arrivée, vers le vagin et vers les tubes ovariens,.

Cycle biologique

Les puces passent par quatre stades de développement : œuf, larve, nymphe, et adulte. La durée du cycle biologique dépend de l'espèce en cause, de la température, de l'humidité et de l'accès à la nourriture. Selon les conditions, une puce devient adulte en deux à plusieurs mois.

Œufs

Les puces femelles pondent des œufs ovales ou ronds (0,3 à 0,5 mm de long), à coque lisse, de couleur blanchâtre. Il n'y a pas de cycle gonadotrophique (cycle de ponte en fonction des repas), les œufs sont pondus en continu, dans la fourrure ou la litière de l'hôte.

La durée de fécondité et le nombre d'œufs pondus varient selon l'espèce et les conditions du milieu. De 4 à 8 œufs, jusqu’à 50 œufs par jour pendant 50 à 100 jours, avec une moyenne de 20 à 30 œufs par jour sur une période de 2 mois.

Ces œufs n'étant pas collants, même pondus sur le pelage de l'hôte, ils se retrouvent souvent au sol. Leur double forme, ronde et ovale, permet aux œufs de rouler sur une surface ou de s'insérer dans des interstices.

Larves

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Larve, vue au microscope

Selon les conditions thermohygrométriques, l'œuf éclot en un à dix jours (une semaine en moyenne), et il en sort une larve en forme de ver qui, chez les espèces d'hôtes habituels, mesure au moins 1,5 mm de long.

La larve passe par 3 stades : le premier est celui où elle garde sa dent d'éclosion sur le front, les deux autres se distinguent par la taille (jusqu'à 5 mm de long). Cette larve n'est pas parasitaire, dotée d'un appareil buccal broyeur, elle est détritivore, se nourrissant de débris organiques, de dépouilles larvaires, et d'excréments de puces adultes (riches en protéines de sang non digéré). La larve est capable de déclencher un réflexe de défécation au contact d'une puce adulte (en stimulant le sensilium, un organe sensoriel se trouvant sur le dernier segment abdominal de l'adulte).

Au repos, elle se fixe solidement aux poils ou sur des fibres à sa disposition en évitant la lumière (elle est lucifuge ou phototrope négatif) et en recherchant une certaine humidité, avec gravitropisme positif (tendance à descendre sous l'effet de la gravité).

Nymphes

Arrivée au stade 3, la larve se recouvre ensuite de poussières, de fibres, de grains de sable, et de débris organiques et, sous ce revêtement, elle se tisse un cocon avec la soie fournie par ses glandes labiales. Dans cet abri, la larve mue en une nymphe, avec pattes et antennes, qui brunit de plus en plus, pour se métamorphoser en adulte (imago) en une dizaine de jours, mais qui reste immobile et enfermé dans son cocon.

L'adulte peut rester enfermé de quelques semaines à près d'un an (en état de diapause). Sa durée moyenne de survie dans le cocon est de 150 jours, apparemment protégé contre les insecticides, jusqu'à ce que la diapause soit rompue par des conditions propices (augmentation de la température et des concentrations en dioxyde de carbone) ou des stimuli mécaniques (choc, vibrations...). L’émergence des adultes est alors immédiate, expliquant la pullulation soudaine de puces (émergence massive d'adultes). Ces données sont variables selon les espèces.

Comportements

Chaque espèce de puce possède son propre optimum, très étroit, de température et d'humidité relative. Par exemple, celui de Xenopsylla cheopis est de 22–24 °C et plus de 80 % d'humidité relative. Cependant, dans des conditions défavorables, les puces sont capables de ralentir leur métabolisme, et de se mettre en état de quiescence ou de dormance, en attendant le retour de conditions favorables.

Dès leur émergence, les adultes copulent et recherchent un hôte pour leur premier repas. Cette recherche est passive, la puce se poste à l'affût, en attente du passage d'un hôte.

Déplacements et sauts

Divers stimuli (lumière, chaleur, CO2...) peuvent déclencher la marche ou le saut chez la puce qui peut, soit fuir, soit chercher un hôte. Au stade adulte, certaines espèces ont un phototropisme positif (attirance vers la lumière, comme Ctenocephalides felis ou « puce du chat »), d'autres négatif (fuite devant la lumière, comme Xenopsylla cheopis ou « puce du rat »).

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L'image de détail montre le « ressort » de la puce, ou masse de résiline visible ici par fluorescence de la dityrosine (pont tyrosine-tyrosine).

Certaines puces, qui vivent dans des nids ou des litières, ne sautent pas, par absence « d'arc pleural » (structure thoracique nécessaire au saut). D'autres de grande taille font le mort quand on les brosse d'une fourrure : elles restent un moment immobiles sur le côté, probablement par mimétisme de débris au sol.

La puce est particulièrement adaptée au saut : entre ses pattes arrière et son thorax se trouve une masse de résiline qui agit comme un puissant ressort, et lui permet de sauter jusqu'à 150 fois sa propre longueur. La puce du hérisson Archaeopsyllus erinacei subit une accélération jusqu'à 160 G, et la puce du rat Xenopsylla cheopis peut être propulsée à 1,9 m/s soit 7 km/h.

Ce comportement est rendu possible par la résiline, une protéine élastique au niveau de la 3e paire de pattes. Cette résiline est formée de chaînes peptidiques enroulées en réseau tri-dimensionnel, stabilisé par des ponts entre tyrosines. Ce réseau stocke et libère un pourcentage d'énergie de 97 %, ce qui est le taux le plus élevé de toutes les substances élastiques connues. La résiline est couramment utilisée dans la fabrication des chaussures de course des athlètes et dans la réparation des artères en chirurgie vasculaire.

Chez la puce, la résiline forme un coussinet-ressort qui est comprimé durant la flexion de la coxa, puis brutalement libéré par le relâchement d'un crochet situé sur le 2e sternite abdominal, et ancré sur la coxa III.

Le début du mouvement lors du saut est discuté. D’après Gregory Sutton et Malcom Burrows, de l’université de Cambridge, qui ont pu observer les caractéristiques du saut à l'aide de caméras à haute vitesse, les puces prennent appui sur le bout des pattes arrière, et pas seulement sur la partie haute de la jambe. D'autres considèrent que la puce commence son mouvement à partir du trochanter, puis du fémur, et non du tarse.

Le saut de puce peut faire près de 30 cm de haut pour une puce de 2 mm (en moyenne 7 à 10 cm en hauteur et 15 cm en longueur). Il se termine par une réception sur les pattes qui font « airbag » (voir ci-avant, système respiratoire au niveau du thorax).

D'autre part, les « performances » entre vertébrés et arthropodes ne sont pas comparables. Outre la présence de la résiline chez la puce, il faut tenir compte de l'exosquelette, d'une innervation neuromusculaire des arthropodes différente de celle des vertébrés, et de la relation longueur-tension d'un muscle.

Repas

Si la puce ne trouve pas son premier hôte, elle peut survivre en réduisant son métabolisme, pour un jeûne qui peut durer plusieurs mois, si les conditions de température et d'hygrométrie sont favorables.

Au cours d'un repas, une puce mâle absorbe 0,9 mm3 de sang, et 1,4 mm3 pour une femelle (cas de Xenopsylla cheopis). Le repas dure de 2 à 5 min, et leur rythme varie selon les espèces : tous les 2 à 4 jours pour les puces qui vivent dans les nids, jusqu'à 3 à 4 par jour et plus pour les puces qui vivent sur l'hôte.

Après un premier repas, les puces résistent moins bien à un jeûne éventuel. La longévité d'une puce adulte varie selon les espèces et le sexe, en moyenne elle est de 10 mois, les femelles vivant plus longtemps que les mâles,.

Rapports avec l'hôte

Les puces sont le plus souvent associées avec des hôtes qui vivent dans des abris : c'est le cas de la plupart des oiseaux et des rongeurs, des marsupiaux, de certains carnivores, des chauves-souris… et de l'homme. Inversement, la plupart des ongulés ne sont pas, ou moins parasités par les puces, sauf conditions particulières (promiscuité des hôtes, taux de reproduction des puces très élevé...).

Trois grands types de contact avec l'hôte sont distingués, :

  • les puces « de fourrure » : ce sont des espèces qui vivent en permanence sur l'hôte, tout en s'y déplaçant. Elles ne quittent l'hôte que pour passer immédiatement sur un autre hôte, ce sont les plus adaptées au saut. C'est notamment le cas de puces de certains petits mammifères et de puces de l'homme ;
  • les puces « nidicoles » (à hôte nidicole) : ce sont des espèces qui séjournent toute leur vie dans l'abri de l'hôte (terrier, litière, nid…), et ne vont sur l'hôte que le temps d'un repas de sang (tous les 2 à 4 jours en moyenne). Il s'agit surtout de puces d'oiseaux. Elles sont à déplacement lent, et sautent en général moins bien ;
  • les puces « sédentaires » : ces espèces ont des pièces buccales qui servent non seulement à piquer, mais aussi à rester fixées sur l'hôte en un seul point, de façon permanente. C'est le cas de certaines puces de rat, de lapin ou de volaille qui restent fixées près des yeux, du museau ou des oreilles. D'autres espèces se sont adaptées au point de vivre entièrement dans le derme, sans communication avec l'extérieur, sauf au niveau de l'orifice de ponte. C'est notamment le cas des puces-chiques, dont la plus connue est Tunga penetrans qui parasite l'homme.

Spécificités et transferts

Au cours de l'évolution, les puces se sont adaptées à leurs hôtes. Certaines puces ont un renforcement céphalique qui favorise la pénétration dans la fourrure, et sont dites « puces à casque ». Les griffes terminales des puces d'oiseaux sont différentes de celles des mammifères, et chez les mammifères l'écart entre les deux « doigts » de chaque griffe est proportionnel au diamètre des phanères de l'hôte : très étroit chez les puces parasitant des fourrures soyeuses ou très large chez les puces parasitant des hôtes à poils rugueux.

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Singe-médecin épuçant son chat-patient. Lithographie britannique du XIXe siècle.

Les puces ont des hôtes préférentiels, mais rarement spécifiques de façon exclusive. Les quelques exemples de spécificité stricte sont Ceratophyllus sciurorum, parasite exclusif de l'écureuil, ou Ceratophyllus hirundinis qui ne parasite que l'hirondelle. D'autres ont une spécificité élargie Ischopsyllus simplex aux chauves-souris, ou Ceratophyllus gallinae aux oiseaux.

Dans la plupart des cas, la spécificité est très relative. Différentes espèces de puces peuvent se retrouver sur un même hôte par un phénomène de transfert ou capture, notamment lorsque les puces passent de la proie au prédateur. En zone holarctique, certaines puces d'oiseaux ou de rongeurs passent sur la fouine ou l'hermine.

La spécificité des puces est plus souvent liée au milieu qu'à l'hôte en tant qu'espèce. Par exemple les puces de rongeurs péri-domestiques ou d'animaux domestiques (chien, chat...) peuvent piquer l'homme par partage du même biotope. Des hôtes potentiels ou alternatifs sont possibles dans un même milieu, par exemple en fonction de l'altitude.

À Madagascar, le rat noir Rattus rattus est porteur de différentes puces selon son biotope : à l'intérieur des maisons, il est porteur de Xenopsylla cheopis (« La » puce du rat), à l'extérieur des maisons, dans le village, de Synopsyllus fonquierniei (puce de rongeurs), et en forêt d'autres puces de rongeurs et de tenrecs.

Au total, 6 % des espèces actuelles de puces parasitent les oiseaux, et 74 % parasitent des rongeurs, mais il y a un biais de recensement possible, car les rongeurs ont été les plus étudiés à cause de la peste.

Puces synanthropes

Les puces synanthropes sont les puces qui vivent à proximité des humains. La plupart sont associées aux rongeurs péridomestiques et aux animaux domestiques. À proprement parler il n'existe pas de « puce de l'homme », c'est-à-dire spécifique-exclusive aux humains, mais plutôt des puces de l'environnement humain. Les principales sont, :

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Puces sur un chat, mises en évidence lors d'une stérilisation.
  • Pulex irritans (ou puce de parquet, puce de plancher ou puce des bois), est dite « puce de l'homme ». De répartition mondiale, elle est à l'origine une puce du renard, mais elle peut attaquer de nombreux mammifères, notamment les chiens et les chats ;
  • Ctenocephalides felis ou « puce du chat ». Elle se trouve dans la plupart des régions tempérées et tropicales, mais elle parasite aussi le chien, les rongeurs, la volaille. C'est la puce la plus fréquente des habitations humaines ;
  • Ctenocephalides canis ou « puce du chien ». Elle est relativement spécifique aux canidés sauvages et domestiques. C. felis et C. canis sont très proches, et parfois confondues (une puce trouvée sur un chien n'est pas forcément une « puce de chien », et la « puce du chat » serait la plus fréquente chez le chien) ;
  • Xenopsylla cheopis ou « puce du rat (oriental) ». Elle se trouve en zone tropicale et sud-méditerranéenne, en climat humide, qui pique accidentellement l'homme (à défaut de rat), et qui joue le rôle de vecteur principal de la peste. En Amérique du sud on trouve Xenopsylla brasiliensis chez les rats liés à l'homme, notamment dans les ports ;
  • Nosopsyllus fasciatus ou « puce du rat (nordique) ». Elle se trouve en zone tempérée, elle pique l'homme de façon occasionnelle (plus rarement que X. cheopis) ;
  • Tunga penetrans : la puce-chique ;
  • et sont des puces de volailles ; E. gallinacea peut aussi infester des mammifères.

Pouvoir pathogène des puces

Nuisances

Piqûre de puce

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Lésions papulaires groupées, après piqûres de puce.

Chez l'animal, les puces sont souvent bien tolérées par exemple par le chat ou le rat, bien que des pulicoses allergiques puissent apparaître avec un prurit important, dégénérant éventuellement en dermite allergique avec lésions cutanées importantes (de type eczéma souvent surinfectées). Des états plus graves, voire mortels, ont été décrits chez de jeunes moutons ou de veaux en élevage avec pullulation de puces.

Chez l'homme, une piqûre de puce cause d'abord une hémorragie ponctuelle, qui peut se répéter car la puce se déplace sur la peau pour piquer à nouveau. Il existe une hypersensibilité retardée à la salive injectée par la puce, d'où presque toujours un prurit intense suivie d'une réaction locale à type de papule centrée sur chaque piqûre. Cette papule atteint son maximum en 5 à 30 minutes et peut persister jusqu'à 12–24 h. Des surinfections peuvent survenir par lésions de grattage. Après une piqûre de puce, le prurit intense est le principal motif qui pousse le patient à consulter.

La sensibilité des individus aux piqûres de puce est variable. Chez les plus sensibles, les réactions sont plus rapides et peuvent persister durant une semaine et plus. Des cas très graves ont été observés chez des personnes grabataires.

Tungose

Article détaillé : Tungose.

Les Tungidae (Pulicoidea) ou « puces chiques » sont des parasites permanents à l’état adulte : les femelles s’enfoncent dans la peau, généralement des pieds, se gorgent de sang, développent une volumineuse ponte qui se répand à la mort de la femelle.

Transmissions de maladies

Les puces transmettent de nombreuses maladies vectorielles dont des zoonoses (notamment la peste). Les puces percent directement les vaisseaux sanguins pour se nourrir de sang, d'où deux voies principales de transmission : par voie orale (la puce régurgite son repas de sang) et par voie fécale (les fèces infectés de la puce, par exemple via les lésions de grattage).

Peste

Les puces transmettent la peste d’un rongeur à l’autre (cycle sauvage) et le bacille pesteux (Yersinia pestis) passe accidentellement à l’humain, provoquant — avant l'utilisation des antibiotiques — des épidémies catastrophiques. Les principales espèces impliquées dans la transmission de la peste sont : Xenopsylla cheopis, , Nosopsyllus fasciatus et en Asie  ; le rôle de Pulex irritans reste controversé.

Articles détaillés : Peste et Yersinia pestis.

Autres infections bactériennes

Les principales rickettsies associées aux puces sont le typhus murin par Rickettsia typhi et la fièvre boutonneuse à puces ou « typhus du chat » par  (en).

Les puces peuvent être vectrices de bartonella, notamment de Bartonella henselae (agent de la maladie des griffes du chat, dont la voie principale est la morsure ou griffure de chat) et de Bartonella quintana (agent de la fièvre des tranchées, dont le vecteur principale est le pou de corps, la puce étant un vecteur secondaire).

La puce du lapin (Spillopsyllus cuniculi) est parfois mentionnée dans la transmission occasionnelle de Francisella tularensis (agent de la tularémie), mais son rôle épidémiologique dans cette maladie serait mineur.

Parasites et virus

Il s'agit surtout de transmission mécanique, ou de transmission indirecte par ingestion de puce ou de fèces de puces.

Les puces peuvent transmettre des trypanosomes de rongeurs, comme  (en) chez le rat. Les cas humains sont très rares. Des puces peuvent transmettre indirectement des parasites du genre  (en) chez les rongeurs. La transmission ne se fait pas par piqûre, mais par ingestion de puces lorsque les rongeurs font leur toilette.

Des helminthes peuvent être transmis par des puces lors d'ingestion accidentelle, par un chien ou un chat, de puces infectées (lors de grattage ou léchage par toilette), comme Dipylidium caninum et Hymenolopis nana. La contamination peut se faire chez l'homme par léchage du visage ou des mains par un chien (qui vient de se lécher en étant porteur de puces infectées). Les puces de carnivores peuvent transmettre des filaires sous-cutanées comme le nématode Acanthocheilonema recondita (= Dipetalonema reconditum) chez le chien, le plus souvent inoffensif chez l'homme.

En principe, les puces ne sont pas impliquées dans la transmission des arboviroses dans la mesure où l'on n'a pu démontrer une transmission biologique et une réplication virale dans la puce (rôle actif d'amplificateur dans un cycle biologique parasitaire). En revanche, il existe bien une transmission mécanique (où la puce agit comme une « seringue infectée »), occasionnelle et transitoire, nécessitant une forte densité d'hôtes et de puces. Les quelques maladies virales transmises ainsi (ou en discussion) sont vétérinaires, la plus importante et la mieux reconnue étant la myxomatose du lapin.

Systématique

Vue d'ensemble

Endopterygota



Megaloptera



Raphidioptera



Neuroptera




Coleoptera



?

Strepsiptera







Diptera



Mecoptera



Siphonaptera





Trichoptera



Lepidoptera






Hymenoptera





L'ordre des Siphonaptera est proche des Mecoptera et, de manière plus éloignée, des Diptera. Des données morphologiques et moléculaires permettent de rapprocher les puces des Boreidae, dites parfois « puce des neiges » (snow-flea) comme Boreus hyemalis, mais cette appellation populaire est commune à divers insectes de familles différentes. Les Boreidae ont la faculté d'effectuer des sauts, et leurs femelles n'ont pas d'ailes.

La systématique des puces s'appuie sur de nombreux caractères, dont des paramètres génitaux (examen des segments abdominaux), beaucoup d'espèces se différencient par des caractères externes (disposition des soies et peignes, forme des bords du tibia...).

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la plupart des auteurs regroupaient les puces en deux grands groupes (superfamilles) sur les caractères suivants :

  • Pulicoidea : sensilium (organe sensoriel sur le pygidium) avec 8 à 14 fossettes de chaque côté, tibia rn sans dent externe. Ce groupe comporte seulement 2 familles, Pulicidae et Tungidae.
  • Ceratophylloidea : sensilium avec 14, plus souvent 16 (ou plus) fossettes de chaque côté, tibia rn portant habituellement une dent pointue apicale du côté externe. Ce groupe comporte 15 familles.

La classification subordinale n'est pas encore fixée. Il existe la dernière classification basée sur la morphologie (proposée en 1998) qui organise les puces en 19 familles, regroupées en 8 superfamilles, elles-mêmes regroupées en 4 sous-ordres, et une classification en cours de discussion, basée sur la génétique moléculaire.

En 2017, la dénomination en familles (-idae) et subdivisions reste susceptible d'évoluer, mais les regroupements (au-dessus de familles) devraient perdurer (lorsque les différences morphologiques correspondent à des branches phylogénétiques).

Liste de familles et genres

  • — puce des rats et des souris
  • — puce des carnivores
  • — puce des marsupiaux
  • — puce des oiseaux et des lapins
  • Ischnopsyllidae — puce de la chauve-souris
  • Ceratophyllidae
  • —
    • — puce chique
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    Larve de puce du rat.
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    Exuvies de larves de puces (chat, chien)
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    Buonanni Philippo (1638-1725), illustration de 1681.

Surveillance et contrôle des puces

Techniques d'études

Récolte

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Connais ton ennemi, la puce... [laquelle a la tête de Hiro-Hito]. Affiche du service de santé de l'U.S Army durant la Seconde Guerre mondiale.

Les puces sont récoltées par échantillonnage, soit de puces libres (en dehors de l'hôte), soit de puces présents sur l'hôte.

Les puces libres sont récoltées par appâts piégés. Le principe est de les attirer par un stimulus biologique, physique ou chimique (chaleur, CO2...) placé au centre d'un plan d'eau savonneuse où les puces sautent et coulent pour être récoltées. Il existe d'autres procédés, comme « la technique du drapeau » qui consiste à trainer un leurre (tissu de flanelle claire) sur une surface pour capturer les puces qui s'y trouvent ; ou d'utiliser des aspirateurs adaptés, dans les pièces d'habitations, nids ou terriers.

Les puces sur hôte se récoltent par épuçage. Par exemple, dans le cas d'animaux domestiques de taille moyenne ou petite, par brossage ou soufflage au-dessus d'une bassine remplie d'eau ; pour les gros animaux domestiques, l'animal doit être immobilisé, et anesthésié pour les grands animaux sauvages.

Dans les cas de puces d'oiseaux ou de micromammifères, l'hôte doit d'abord être capturé par piégeage adapté à son espèce. Dans le cadre d'études en zone pathogène active, les manipulateurs sont protégés par le port de vêtements, gants et lunettes, adaptés au risque.

Études

Les puces récoltées peuvent être conservées vivantes, en tube de verre pour isolement bactérien ultérieur, ou pour mise en élevage. D'autres sont conservées dans l'alcool pour des études de biologie moléculaire. Les spécimens de puce font l'objet de techniques de préparation et de montage, à l'instar de ce qui se fait en microbiologie.

L'élevage continu de puces est plus ou moins difficile selon l'espèce. L'élevage de Ctenocephalides felis (« puce du chat ») et de Xenopsylla cheopis (« puce du rat ») est relativement facile, alors que l'élevage d'autres espèces est impossible. Au XXIe siècle, l'usage d'animaux vivants pour entretenir des colonies d'insectes hématophages, comme les puces, est de plus en plus délaissé, au profit de techniques de substitution comme le « chien artificiel » mis au point en 1998. Il s'agit d'une enceinte thermo- et hygro-régulée, où l'insecte piqueur se nourrit de sang à travers une membrane artificielle.

Que ce soit pour la capture d'hôtes, ou d'élevage de puce en laboratoire, les chercheurs sont tenus de respecter les législations internationales et locales d'éthique et de conservation des espèces animales.

Moyens de lutte

Le premier principe est de tenir compte du contexte (épidémie en zone d'endémie pesteuse ; cas sporadiques ou locaux liés à une promiscuité humains-rats ; contrôle des animaux de compagnie…), et d'adapter les combinaisons de moyens en conséquence (Insecticides, raticides, salubrité…).

Contexte épidémique

En situation épidémique, la priorité est en général la lutte directe contre les puces, puis la réduction des contacts entre rongeurs et populations (réduction du nombre de rongeurs, ou maintien à distance de ceux-ci). Ceci est lié au fait que les puces de fourrure quittent leur hôte au moment de sa mort, à la recherche d'un hôte de substitution, avec un risque de déplacer le parasitisme vers des populations humaines ou d'autres animaux sensibles.

Les insecticides sont utilisés sous forme de poudre à pulvériser, en tenant compte des résistances. L'expérience montre qu'après 10 à 15 ans d'utilisation d'un nouvel insecticide, une résistance apparaît qui oblige à utiliser une nouvelle classe d'insecticide. Les insecticides sont donc utilisés en rotation ou en association, et réservés uniquement en cas de risque de transfert d'une épidémie animale (épizootie) vers des populations humaines (épidémie).

Après la réduction des populations de puces, les raticides à action retardée (comme les anticoagulants) sont utilisés de préférence pour que les rongeurs aillent mourir à distance des habitations. Le but est de faire en sorte que la libération des puces résiduelles se fasse aussi à distance. Cependant, avec le temps, les rats développent aussi des résistances et apprennent à éviter les poisons (surtout ceux à action rapide).

Il est alors nécessaire, pour des résultats durables, d'intervenir sur le milieu et les conditions de vie : amélioration de l'habitat, adaptation des habitudes agricoles… comme d'éviter le battage traditionnel à proximité des maisons, ou à l'inverse le retour à l'usage traditionnel du grenier ou du silo, le but étant de réduire les contacts entre humains et rats.

Contexte domestique

Les produits contre les ectoparasites des animaux de compagnie (chien et chat) représentent une part majeure et croissante du marché des médicaments vétérinaires.

Sur l'animal lui-même, les insecticides se présentent sous des formes diverses : poudre, aérosol, lotion, shampoings de courte durée d'action. Les colliers ou les applications en pipette « spot-on » sont de plus longue durée et le plus souvent utilisés.

Contre les larves, nymphes et puces adultes libres vivant dans l'habitat, on associe un insecticide contre les adultes, et des produits inhibiteurs de croissance des stades larvaires. Ce traitement doit être précédé d'une aspiration de la pièce traitée, et du lavage de la couverture ou du coussin où l'animal se repose.

Nombre de produits utilisent des huiles essentielles non toxiques pour l'homme et son environnement mais dont l'efficacité est plus que limitée. Parmi celles-ci on retrouve le plus souvent : les huiles essentielles de lavande, d'eucalyptus et de citronnelle. Autrefois, on se débarrassait des puces à l'aide de plantes telles que l'absinthe, la pédiculaire des marais et l'aristoloche clématite.

Recherches

Pour un article plus général, voir Lutte biologique.

Il est envisagé de modifier le pouvoir vectoriel des puces en agissant sur leurs microbes symbiotiques, à l'exemple de Wolbachia chez le moustique Aedes aegypti, Wolbachia ayant été retrouvé sur plusieurs espèces de puces.

À la date de 2016, le génome complet de Xenopsylla cheopis, vecteur historique de la peste et se reproduisant en colonie (élevage de laboratoire), n'a pas été publié. La possibilité d'utiliser des puces OGM, avec réduction du pouvoir de transmettre des maladies, reste théorique pour l'instant.

Utilisation en tant qu'arme biologique

Guerre japonaise

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Exposition mémorielle sur le site du centre de recherches de l'Unité 731, près de Harbin (photo prise en 2008).

La puce a été étudiée par les Japonais comme arme de guerre à partir de 1935 à la suite des travaux du bactériologiste et colonel Shiro Ishii et de son unité 731 en Mandchourie, près de Harbin. De 1939 à 1942, la peste et autres maladies, ont fait l'objet d'expériences sur au moins 1 000 cobayes humains, pour la plupart chinois de la population locale, mais aussi prisonniers soviétiques, et probablement européens et américains. Des rats infestés de puces porteuses de peste ont été relâchés au sol dans des zones chinoises, ou des « bombes à puces » larguées par avion,.

Le nombre de morts est estimé à plusieurs milliers, dont plusieurs soldats japonais, victimes de la difficulté de contrôler les conséquences de telles armes biologiques. Lors de la capitulation du Japon en 1945, personnel scientifique et travaux furent partagés, ou espionnés, entre l'URSS et les États-Unis, non en vue de jugements pour crimes de guerre mais pour poursuivre les recherches. En URSS, des procès ont eu lieu, mais contre des japonais de second rang, jugés coupables mais avec peines légères.

Après 1945, les programmes américain et soviétique d'armes biologiques se sont orientés vers la diffusion directe, en aérosol, de bactéries (Yersinia pestis), pour diminuer le caractère aléatoire ou imprévisible de l'utilisation de puces.

Guerre froide

Il existe un débat sur le fait de savoir si des armes biologiques ont été utilisées durant la guerre froide. Par exemple, les américains auraient déclenché des épidémies de peste par puces lors de la guerre de Corée (1950–1953), puis de la guerre du Viêt Nam (1965–1975); de même les Chinois pour l'invasion du Tibet (1950–1951); les Soviétiques lors de la guerre d'Afghanistan (1979–1989) ; ou sous la dictature des Khmers rouges au Cambodge (1975–1979),.

Du point de vue du chercheur en histoire contemporaine, ces allégations sont difficiles à prouver, par manque de données microbiologiques et épidémiologiques, les secrets militaires, les propagandes et contre-propagandes intensives au cours de la guerre froide.

Histoire culturelle

Antiquité

Égypte

En Égypte ancienne, les puces sont rarement mentionnées, le plus souvent confondues dans l'ensemble des bestioles nuisibles. Selon Bardinet, le terme puce s'écrit pwy composé d'au moins deux signes déterminatifs, l'un générique pour les animaux, l'autre pour « les espèces volantes et sautantes ». Sur un texte d'un sarcophage du Moyen-Empire, le scribe a ajouté une représentation de l'insecte pour plus de précision.

La puce est un animal Séthien : le dieu Seth est capable de se transformer en puce pour mieux attaquer Osiris. La puce est aussi la marque de la puissance créatrice du dieu Amon, capable de donner vie à des êtres infimes. Des papyrus médicaux donnent des recettes pour chasser les puces, comme l'eau de natron, il s'agirait plutôt d'un emprunt à des rituels de purification que d'un constat d'efficacité.

Grèce

En Grèce antique, la puce est ψύλλας, terme qui sera repris en latin par pulex. Sa racine indo-européenne serait *b(h)lus- qui a donné aussi le terme anglais flea et allemand floh.

Aristote pensait que les puces apparaissent par génération spontanée, à partir « d'une infime pourriture » (Histoire des animaux, V, 31). La puce est alors associée à la misère, à la saleté, surtout celle des autres.

Aristophane en fait un thème de comédie et de satire. La puce est associée à la futilité, comme le sujet philosophique de la mesure du saut de puce ; à la fréquentation intéressée du « pique-assiette », celui qui s'installe pour manger à la table des autres. La puce illustre la maladresse et la faiblesse des humains : la puce échappe aux doigts de celui qui cherche à l'écraser. Les dieux aident l'athlète victorieux, mais aucun dans son combat contre ses propres puces.

Le terme puce désigne aussi, de façon hypocoristique, les jeunes filles de petite taille. Dans Les Thesmophories une danseuse sur peau de chèvre est comparée à une puce bondissante.

Monde romain et antiquité tardive

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La menthe pouliot dans le Dioscoride de Vienne, VIe siècle, (manuscrit grec avec des annotations en arabe).

Les auteurs latins parlent peu des puces, dont la piqûre est considérée comme un désagrément bénin. Pour eux, ce sont les poux et la gale qui sont dignes d'une attention médicale, car ces animalcules sont engendrés par le corps humain (pourriture des humeurs) alors que les puces et punaises naissent à partir de pourritures extérieures, ce qui est du domaine de l'entretien domestique.

Aussi les quelques recettes romaines contre les puces se trouvent chez des non-médecins, comme l'encyclopédiste Pline l'Ancien, et des auteurs mineurs plus tardifs qui donnent des recettes de type magique. Une recette magique de Pline est de répandre sur le sol de la terre prélevée à l'endroit où l'on a entendu pour la première fois le coucou (Histoire naturelle, XXX, 85). D'autres auteurs proposent de creuser un trou sous le lit, et de le remplir de sang de chèvre, pour attirer et détourner les puces.

Pour se débarrasser des puces, les romains procédaient par aspersion ou fumigation de la maison. Les produits utilisés pour l'aspersion étaient l'eau de mer, du bouillon ou de l'eau de macération de plantes (sureau, inule, menthe pouliot, coriandre, sariette... et autres plantes aromatiques). Les mêmes plantes pouvaient être utilisées en fumigation.

Dans les œuvres médicales de l'Antiquité tardive, la « vermine de l'homme », dont la puce, est un thème très fréquent, présent dans des encyclopédies médicales comme celles d'Oribase, d'Aétios d'Amida, d'Alexandre de Tralles et de Paul d'Égine.

Dans l'encyclopédie d'Isidore de Séville du VIIe siècle Etymologiae, la nature de la puce s'explique par une étymologie imaginaire : le latin pulex (puce) est rapproché phonétiquement du latin pulver (poudre), donc la puce est bien engendrée dans la poudre (la poussière). Cette explication sera reprise jusqu'au XVIIe siècle.

Moyen-Âge

Byzance

Dans l'Empire byzantin, la puce est présente dans la littérature religieuse, notamment l'hagiographie rédigée par Sophronios (VIIe siècle) sur les miracles de Cyr d'Alexandrie du IVe siècle. Ce saint était capable, après sa mort, de commander aux puces de piquer une mécréante et de la convertir. Ce serait un premier exemple de « retournement positif » de la puce, vue comme une combattante de la sainteté et un instrument de justice.

Dans les Géoponiques, une encyclopédie byzantine compilée au Xe siècle, tout un chapitre est consacré aux puces. L'ouvrage reprend les recettes d'aspersions de la maison contre les puces, quelques produits se distinguent : l'absinthe, le concombre sauvage et l'amurque (marc d'olive). Dans le monde byzantin, les pratiques magiques sont courantes, et pour se protéger des puces, il faut aussi porter des pattes de lièvre, ou tracer un cercle sur le sol « avec un couteau en fer dont il vaudrait mieux qu'il ait servi à un meurtre ». Ici, par proximité magique de la puce au sang, et du sang au meurtre, la puce participe à l'impureté.

Islam médiéval

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La coloquinte dans le Dioscoride de Vienne.

La puce est al-burgut ou baragit au pluriel. Elle fait partie des hawam, terme générique imprécis désignant les « nuisibles qui rampent », par opposition aux dabab « nuisibles qui volent ». La puce est parfois mentionnée dans des textes littéraires comme le Livre des avares de Al-Jahiz, dans un récit comique mettant en scène un avare qui préférait dormir « sur un lit de roseau écorcé car les puces glissent sur cette surface lisse et polie ».

Pour les médecins, la puce naît à partir de l'humidité et de la chaleur, aussi la région de Bagdad, relativement plus sèche et plus froide, est plus saine que celle des rives du Nil. Quoique la puce soit d'origine extérieure, il convient non seulement de traiter la maison, mais aussi soi-même. Avicenne propose une saignée préalable, éviter la figue et manger de l'ail, et une hygiène corporelle : bains fréquents à l'eau de mer, frictions avec lotion ou pommade à effet répulsif, changement fréquent de vêtements en préférant le lin et la soie.

D'après différents traités médicaux, les principaux produits anti-puces utilisés pour la maison ou le corps étaient : le caroubier, la coloquinte, le laurier rose et le tribule terrestre. Avicenne conseille aussi de s'entourer d'animaux censés chasser les nuisibles rampants, tels que la cigogne, le paon, le hérisson ou la belette. Lesquels peuvent être, il est vrai, insectivores, mais aussi porteurs eux-mêmes de puces.

Occident latin

En Occident chrétien, la puce pose le problème de sa présence dans la nature, au sein de la Création. Elle fait partie des minutis animalibus ou vermes (« vermine de l'homme »). Ce sujet est traité dans des encyclopédies médiévales à partir du XIIIe siècle d'abord celles de Barthélémy l'Anglais et Thomas de Cantimpré, puis d'Arnold de Saxe, de Vincent de Beauvais, d'Albert le Grand, et de  (es). Ces auteurs reprennent les sources qui leur sont disponibles, et tentent d'intégrer ce savoir dans la révélation chrétienne.

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Des puces (ou des punaises ?) plein le lit, et des poux plein la tête. Illustrations du Hortus Sanitatis ou Le Jardin de santé (1485). Les puces peuvent provenir d'avoir uriné dans la poussière, et les poux directement de la tête après avoir mangé trop de figues sèches.

La puce est un animal imparfait ou incomplet, qui n'a pas de sang propre, de génération incertaine, qui apparaît sans coït, à partir de poussières réchauffées et humidifiées (par exemple pisser dans la poussière ou sur des cendres engendre des puces). La puce nait donc de cette poussière, comme la mite des vêtements, la chenille des légumes, le termite dans le bois, l'asticot dans le lard, et le pou de la peau humaine.

Selon Barthélémy L'Anglais, la puce est :

« Un petit ver d'une étonnante légèreté, fuyant les dangers et s'évadant, non par la course, mais par un saut rapide. Par temps froid, elle ralentit ou meurt, en été elle reprend son insolence (...) Elle a soif de sang, pique et transperce la chair sur laquelle elle s'installe (...) Ceux qui veulent dormir, elle les attaque par sa morsure cruelle, et même les rois, si une petite puce atteint leurs chairs, elle n'a pas l'habitude de leur épargner son harcèlement ».

Thomas de Cantimpré et Vincent de Beauvais font l'exégèse de la naissance sans accouplement de la puce. Elle renvoie à la naissance virginale du Christ et au Psaume 22, verset 7 « Et moi, je ne suis qu'un ver et non un homme ». La puce est en correspondance symbolique avec le Christ, si elle nait de la putréfaction, elle a été créée après le péché originel. La puce est nuisible et nocive, mais elle prend son sens comme punition instructive. Elle pique et tourmente l'homme pour lui montrer qu'il est faible et vulnérable, et qu'il doit rester humble devant Dieu, y compris les papes et les rois.

Dans une perspective naturaliste, la puce est parfois étudiée dans des traités sur les venins et poisons (Liber de venenis) du XIVe et XVe siècle. Ces textes peuvent ranger la puce parmi les animaux venimeux, mais cette inclusion est discutée : des auteurs précisent que ce venin est « métaphorique », ou bien qu'un poison est ce qui nuit et pas seulement ce qui tue.

Les recettes pour se débarrasser des puces ne diffèrent guère des précédentes, celles d'Avicenne sont le plus souvent reprises. Deux « plantes à puce » prédominent : la coloquinte, broyée dans l'eau, pour asperger les lieux, et l'oléandre ou laurier-rose dont les feuilles posées sur un lit enivrent les puces et les paralysent.

Au Moyen-Âge, les puces et autres ectoparasites ne sont pas encore reconnus comme des parasites (au sens moderne de parasitisme), mais comme des formes, directes ou indirectes, de prolongation du corps humain, le corps consécutif à la chute de l'Homme.

Renaissance et Âge classique

À la Renaissance, le savoir scientifique sur les puces progresse peu. Elle est cependant vue comme une « merveille de la nature » pour sa petitesse et la puissance de son saut. Thomas Muffet (1552-1604), dans son Theatrum Insectorum, décrit la puce comme ayant « quatre pattes repliées » pour le saut. Il faut attendre le début du XVIIe siècle et l'invention du microscope pour corriger les erreurs d'observation. Les premiers microscopes (lentille simple montée dans un tube ou entre deux lames) sont d'ailleurs appelés « lunette à puces ».

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La puce, telle qu'elle apparaît dans la Micrographia de Robert Hooke.

L'une des premières représentations d'une puce vue au microscope est celle de Robert Hooke (1635-1703) dans sa Micrographia (1665) où la puce apparaît avec la silhouette d'un éléphant. Le dessin fait 40 cm, montrant un monstre terrible couvert « d'un curieux vêtement, ciré comme une armure ». Hooke la décrit minutieusement avec une trompe qui mord et perce la peau jusqu'au sang. Son saut extraordinaire provient de la détente soudaine de ses six pattes repliées.

Ces observations sont suivies d'un début de remise en cause de la génération spontanée des puces, mais cette croyance se maintiendra jusqu'au XVIIIe siècle. En Italie, deux micrographistes de puces s'opposent : Filippo Bonanni (1638-1725) qui la juge vraie, et Francesco Redi (1626-1697) qui cherche à la réfuter par des expériences.

La puce-chique, inconnue des européens, est décrite par des voyageurs aux Petites Antilles au début du XVIIe siècle. Elle perturbe les colons, mais en retour ceux-ci amènent la puce européenne aux indigènes, le « choc parasitaire », comme le choc microbien, a été surtout néfaste aux Amérindiens.

Les médecins s'intéressent peu aux puces. Leur seule compétence est d'administrer les recettes déjà connues, avec une utilisation plus large des remèdes « chymiques » tels que le vif argent (mercure), le litharge et l'orpiment.

Puce et société

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la puce est présente dans la vie quotidienne, dans toutes les couches de la société.

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Le jeune mendiant cherchant ses puces, par Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682).

Selon les idées du temps, la piqure de puce est gênante, humiliante, mais jamais mortelle. « À la rigueur, si elle ne constitue pas un exercice de piété, elle fait figure de micro-saignée salutaire quoique urticante ».

La puce est portée par les gueux, les soldats et les voyageurs ; elle pullule dans les tavernes et auberges, parce que dit-on, les voyageurs pissent dans la cheminée ; elle se voit aussi chez les courtisans, les princes et le roi lui-même. Selon l'étiquette de Versailles, il est malséant de se gratter en public, ou condescendant d'ôter une puce sur une personne d'un rang inférieur. Quant à la puce sur un plus grand que soi, il ne faut surtout pas la remarquer. Une puce sur un roi ne peut être enlevée que par son grand chambellan.

En 1579, dans un salon littéraire de Poitiers, celui de Madeleine Des Roches, le parisien Étienne Pasquier remarque une puce sur le sein de la fille de l'hôtesse, Catherine Des Roches. Il propose alors une joute littéraire aux beaux esprits présents : écrire un poème sur ce sujet. Tous ces poèmes (en grec, latin, français, espagnol et italien) furent réunis sous le titre la Puce de mademoiselle des Roches. Au XVIIe siècle, quand un gentilhomme attrapait une puce sur une femme, la galanterie voulait qu'il la lui rende, mais déposée dans un écrin,.

Les bijoutiers aidant, l'achat de puces vivantes attachées à un fil d'argent est à la mode au début du XVIIIe siècle. La « puce enchaînée » ou « puce de compagnie » annonce le phénomène des puces savantes qui connaitra un grand succès au XIXe siècle,.

La puce, thème de poésie burlesque et amoureuse

En 1577, François de Chantelouve écrit un Hymne de la puce où la piqûre de puce stimule la création poétique:

Ainsi, bien que la puce ait petite pointure
Elle me fait rimer de volonté meilleure.

Au XVIe siècle, « la puce est devenue un animal paradoxal et métaphorique ». Le poète satirique s'assimile à une puce mordante ou piquante. La puce est emblématique d'idées nouvelles, dont le matérialisme libertin. La puce fait l'objet d'un éloge paradoxal, c'est « le réveille matin des paresseux », « le compagnon des braves soldats » et enfin « la muse du poète ». La puce est une arme contre l'autorité des Anciens, le dogmatisme, le rigorisme moral, d'un côté, et contre les idéaux rationalistes de l'autre. La puce est transgressive : elle ramène à la réalité triviale.

La puce est aussi prétexte à la misogynie des auteurs masculins : en 1761 Carl von Linné, dans sa Faune de Suède confirme la relation étroite entre les femmes et les puces : « La puce vit sur les hommes, et surtout sur les femmes ». Depuis plusieurs siècles, les hommes pensent que ce sont les femmes et les enfants, à la peau plus tendre, qui attirent et donnent les puces.

La présence d'une puce sur la peau d'une jolie femme trouble la gent masculine. Le soupirant éconduit jalouse l'insecte qui parcourt librement l'objet de son désir. Face à la cruauté féminine, le poète fait référence aux métamorphoses amoureuse de Zeus, et demande à être changé non pas en taureau, en cygne ou en pluie d'or, mais en puce pour mieux en exploiter le potentiel érotique. L'amant-puce se fait explorateur cartographe de l'intimité féminine, pour redevenir homme en atteignant son but. Ce thème littéraire est commun à plusieurs langues européennes depuis la Renaissance.

Un thème pictural : la chasse à la puce

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La chasse à la puce (1621), de Gerrit van Honthorst.

Avant le XVIIe siècle, les artistes-peintres et les graveurs prêtent peu d'attentions au fait de se gratter. Avec l'apparition de la peinture de genre, le sujet devient iconographique. La puce est l'occasion de montrer les corps, de dévoiler l'intime, pour transformer le spectateur en voyeur. Le plus souvent la scène se passe de nuit, dans la chambre à coucher, dans une atmosphère sensuelle ou grivoise.

Par exemple, alors que la peinture hollandaise du XVIIe siècle offre peu de nus, Gerrit van Honthorst (1590-1656) produit plusieurs œuvres au contenu érotique, dont une Chasse à la puce où une jeune femme est dénudée jusqu'à la taille cherchant une puce. Selon Verron-Issad, il s'agit d'une prostituée, avec son entremetteuse, car dans les Pays-Bas du Nord protestants du XVIIe siècle, seules les prostituées peuvent être représentées demi-nues.

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Femme à la puce, par de La Tour

La chasse à la puce est un genre pictural, avec des variantes champêtres, comme Adriaen van de Velde, Paysage avec jeune vachère cherchant une puce au bord de l'eau (1671), où le paysage est centré sur la vue plongeante du décolleté de la jeune femme. Ce thème inspire les artistes européens jusqu'au XVIIIe siècle, comme Giuseppe Maria Crespi La chercheuse de puce (1720), ou Georges de La Tour La femme à la puce (1638).

La femme à la puce de La Tour se distingue par une atmosphère sombre et religieuse, quasi mystique, loin de la plaisanterie égrillarde. Avec un regard moderne, l'œuvre a été interprétée en 2013 comme prémonitoire du rôle tragique de la puce dans la peste, rôle admis seulement au début du XXe siècle. De la même manière, le tragique destin de Catherine Des Roches, morte de peste en 1587, huit ans après les poèmes de La Puce de madesmoiselle Desroches, prend tout son sens.

Période moderne

À partir du milieu du XVIIIe siècle, à la suite de Réaumur (1683-1757), les médecins et les naturalistes s'intéressent de plus en plus aux insectes. En 1781, la parution d'une Histoire des insectes nuisibles à l'homme… du médecin Pierre-Joseph Buc'hoz (1731-1807) est considérée par les historiens comme un tournant majeur dans l'histoire de la santé. L'ouvrage est un réquisitoire contre la saleté des pauvres et la pullulation de la « vermine ».

Déjà, depuis la fin du règne de Louis XV, la distinction sociale n'est plus de porter taffetas, brillants ou joyaux, mais d'être net et propre sur soi. Un nouveau marché vestimentaire se développe qui consiste à porter des vêtements propres et parfumés par des essences dotées de vertus répulsives contre les insectes. En 1784, Marie-Antoinette commande des lits en fer pour ses enfants, pour éviter puces et punaises des literies en bois.

Après la Révolution, l'hygiénisme du XIXe siècle se présente alors comme résolument républicain, contre la « saleté » de l'Ancien Régime, dans un « règlement de compte politico-hygiénique ». La propreté du corps exclut la présence de la puce, celle-ci perd peu à peu son rôle de thème érotique littéraire. Chassée de la haute société, la puce garde son rôle ludique populaire avec le succès des puces savantes et autres cirques de puces.

En 1819-1820, William Blake peint The Ghost of a Flea (Le Fantôme d'une puce), un tableau de petite taille dans des dominantes ocre et brunes, où un colosse, à la fois homme et puce, à la tête écailleuse, aux muscles puissants, traverse un espace encadré de lourds rideaux sur fond étoilé en contemplant une coupe qu'il tient entre les mains,.

« L'âge d'or » de la puce s'éteint progressivement avec l'invention des insecticides, et la découverte de Paul-Louis Simond qui montre son rôle de vecteur de la peste en 1898. Simond a d'ailleurs du mal à convaincre, il est en butte aux sarcasmes, ses expériences sont rabaissées au niveau du cirque de puces « Simond le magicien, avec ses puces ». Il faudra plus d'une dizaine d'années de travaux de confirmation, menés par d'autres équipes, pour convaincre la communauté scientifique internationale.

Au tournant du XXe siècle, rares sont les poètes qui chantent encore l'amour et la puce, mais il s'agit de Paul Verlaine et de Guillaume Apollinaire :

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Une puce dans la chemise de nuit, lithographie d'après Paul Gavarni (1804-1866).
Lorsque tu cherches tes puces...

Lorsque tu cherches tes puces,
C'est très rigolo.
Que de ruses, que d'astuces !
J'aime ce tableau.
(...)
Sous ta chemise tendue,
Au large, à deux mains
Tes yeux scrutent l'étendue
Entre tes durs seins.

— Paul Verlaine, Chansons pour Elle (1891)

La Puce

Puces, amis, amantes même,
Qu'ils sont cruels ceux qui nous aiment !
Tout notre sang coule pour eux
Les bien-aimés sont malheureux.

— Guillaume Apollinaire, Le Bestiaire d'Orphée (1911)

La puce au cinéma

  • Les Feux de la rampe (Lime-light, 1952), de Charlie Chaplin : le clown Calvero mime un dresseur de puces qui perd la maitrise de ses bestioles.
  • Dossier secret (Mr Arkadin, 1955), d'Orson Welles : un étrange dresseur de puces présente son bras pour les nourrir.
  • Mémoire d'une puce (The Autobiography of a Flea, 1970), de  : film pornographique par caméra subjective et la voix off d'une puce, adaptation d'un texte éponyme et anonyme anglais du XIXe siècle ( (en)).
  • Un monstre à Paris (2011), de Eric Bergeron : lors d’un accident dans le laboratoire d’un botaniste, une puce voit sa taille se décupler et devient le monstre qui terrorise Paris

Bibliographie

  • Snodgrass R.E. (1945). The skeletal anatomy of fleas (Siphonaptera). Washington Smithsonian Institution 104 (18).
  • Beaucournu J.C.(1973). Notes sur les siphonaptères parasites de carnivores en France. Annales de parasitologie 48, p. 497-516.
  • F. Rodhain et C. Perez, Précis d'entomologie médicale et vétérinaire, Paris, Maloine, 1985, 458 p. (ISBN 2-224-01041-9), chap. 12 (« Les puces : systématique, biologie, importance médicale »).
  • Beaucournu J.C. & Launay H. (1990). Les puces (Siphonaptera) de France et du bassin méditerranéen occidental. Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles, Paris, 548 p.
  • Camille Le Doze, La puce. De la vermine aux démangeaisons érotiques, Paris, Éditions Arkhê, 20 octobre 2010, 216 p., broché (ISBN 978-2-918682-06-6).
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Notes et références

Références taxonomiques

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  • (en) Animal Diversity Web : Siphonaptera
  • (fr + en) ITIS : Siphonaptera
  • (en) NCBI : Siphonaptera (taxons inclus)

Notes et références autres que taxonomiques

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  62. Entre autres : Achille de Harlay, Antoine Loysel, Barnabé Brisson, Nicolas Rapin, Odet de Turnèbe, Claude Binet... et Catherine Des Roches elle-même.
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Voir aussi

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Articles connexes

  • Parasitisme
  • Zoonose
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Liens externes

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Date de publication: 25 Mai, 2025 / 18:30

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Puces Siphonaptera Puce par microscope electronique a balayageClassification ITISRegne AnimaliaSous regne MetazoaEmbranchement ArthropodaSous embr HexapodaSuper classe ProtostomiaClasse InsectaSous classe PterygotaInfra classe NeopteraSuper ordre Holometabola OrdreSiphonaptera Latreille 1825 Synonymes Aphaniptera Familles de rang inferieur Voir le texte Les puces forment l ordre des siphonapteres Siphonaptera du latin sipho tube anciennement denommes aphanipteres Aphaniptera Ce sont des insectes pterygotes holometaboles caracterises entre autres par leurs pieces buccales conformees en un appareil piqueur suceur Elles sont ectoparasites les puces actuelles infestent les mammiferes dont l homme et quelques oiseaux et vivent du sang de leurs porteurs Comme elles passent facilement d un animal a l autre elles peuvent vehiculer diverses maladies animales humaines ou zoonotiques Elles sont aussi une source possible d allergies Pres de 2 500 especes ont ete decrites a ce jour reparties en 239 genres et 15 a 16 familles selon les auteurs et 5 superfamilles En Europe les animaux domestiques et de compagnie chiens chats et plus rarement rat souris blanche furet nouveaux animaux de compagnie etc peuvent etre porteurs de diverses especes de puces Ctenocephalides felis Ctenocephalides canis Pulex irritans etc La plupart du temps sur les carnivores domestiques il s agit dans plus de 90 des cas de la puce du chat Ctenocephalides felis et en France de la sous espece Ctenocephalides felis felis Cette espece est en realite tres ubiquiste et peut se nourrir sur le chat ou elle a d abord ete trouvee comme sur tous les mammiferes europeens carnivores lapin lievre ruminants ou humains On peut aussi trouver dans les logements et lieux publics des puces de rongeurs de petits carnivores ou insectivores sauvages ou d oiseaux HistoireFossiles Les plus anciens fossiles de puces primitives en en decouvertes en Mongolie Interieure remontent a 165 millions d annees Jurassique de plus grande taille 17 22 mm que les puces modernes moins de 10 mm elles parasitaient peut etre certains dinosaures d autres ont ete retrouvees en Australie et en Siberie datant du Jurassique et du Cretace Ces puces primitives se distinguent des autres insectes primitifs par un appareil piqueur robuste l absence d aile sur un thorax etroit et la presence de soies dirigees vers l arriere Leurs pattes sont pourvues de griffes mais sans renforcement de la coxa comme chez les puces modernes le corps parait souple ou moins rigide et des specimens asiatiques trouves en Chine dates de 125 a 160 millions d annees ont un corps aplati dans le sens ventro dorsal et non pas lateral Le parasitisme de ces fossiles est deduit de leur apparence generale de leur appareil piqueur de leurs soies et griffes mais il est difficile d affirmer qu ils appartiennent aux Siphonaptera ou a un ordre proche mais disparu En revanche les fossiles de l ambre plus recents 20 50 millions d annees montrent des puces d allure moderne parfois rattachees a des ordres toujours actuels Cohabitation entre homme et puce Les plus anciennes preuves de cohabitation homme puce datent du neolithique sur le site de Skara Brae sur l ile de Mainland De nombreux specimens de Pulex irritans ont ete aussi trouves sur le site lacustre de Chalain 3100 av J C Cette presence suggere que le sol des habitats prehistoriques etait recouvert de nattes ou de fourrures facteur indispensable pour assurer le cycle complet de l espece Pulex irritans etait aussi present en Egypte pharaonique sur le site de Tell el Amarna 3500 av J C L espece est omnipresente dans le monde gallo romain et retrouvee sur de nombreux sites en France Angleterre et Ecosse Elle est retrouvee en Alaska sur le site de niveaux des XIV e au XVII e siecle et elle apparait a Londres dans des niveaux datant du XVIII e siecle En revanche aucune decouverte fossile ou historique de Xenopsylla cheopis ou puce du rat n a ete faite en Europe en date de 2015 d ou l hypothese d une transmission interhumaine de la peste historique en Europe par la puce de l homme Pulex irritans ou par le pou de corps DescriptionLes Siphonapteres sont les puces insectes holometaboles developpement en quatre stades pterygotes tres particuliers apteres sans ailes aplatis lateralement piqueurs et adaptes au saut ils vivent en contact etroit avec leur hote ils sont parasites externes de mammiferes et d oiseaux Leur identification se base sur le stade adulte On compte plus de 2 500 especes reparties en 16 familles et 238 genres seules quelques especes sont synanthropes vivant a proximite des humains Morphologie L adulte mesure de 2 a 6 mm de long et peut meme aller jusqu a 10 mm En tant qu insectes les puces presentent une tete un thorax et un abdomen segmentes en continuite avec 3 paires de pattes Elles sont protegees par une cuticule solide garnies de soies et d epines Tete La tete porte deux yeux simples avec deux antennes de petite dimension Chez le male ces antennes sont erectiles et servent a maintenir la femelle placee au dessus de lui lors de la copulation L arriere de la tete occiput du male peut presenter un sillon servant de point d insertion a la femelle La partie ventrale de la tete peut porter des series d epines variables en nombre taille et forme et qui servent a determiner l espece L appareil buccal est de type piqueur Article connexe Pieces buccales de l insecte Les maxilles sont fortes et vulnerantes deux lames coupantes avec le labre porteur d organes sensoriels ce dispositif est complete par une paire de palpes labiaux et une paire de longs palpes maxillaires Les mandibules sont inexistantes il existe une paire de stipes segment large portant les palpes a la base des maxilles qui se degage vers l arriere au moment de la piqure pour liberer les pieces vulnerantes Thorax Puce du rat Xenopsilla cheopsis adulte Il se compose de 3 segments bien individualises portant chacun une paire de pattes et un peigne plusieurs soies fortes Les pattes surtout la 3e paire sont adaptees au saut Elles comportent a partir du thorax les elements suivants une large coxa un trochanter un femur un tibia et un tarse de 5 elements dont le dernier porte une paire de griffes Le systeme respiratoire tracheoles situe dans le thorax et en partie dans l abdomen se poursuit dans les pattes ou il forme un sac d air Abdomen L abdomen se compose de dix segments mais seuls huit sont discernables dorsalement tergites ou sclerites dorsaux et six ventralement sternites ou sclerites ventraux Le dernier tergite porte un organe sensoriel caracteristique des puces le sensilium qui sert indirectement a nourrir les larves voir ci apres Deux paires de glandes salivaires sont situees dans l abdomen Le systeme digestif des puces se distingue par la presence entre autres d un proventricule ou se fait la digestion d un intestin moyen et d un intestin posterieur qui forme une ampoule avec des glandes rectales Les deux sexes sont hematophages obligatoires La digestion est le plus souvent rapide mais partielle les excrements de puces adultes servant aussi de nourriture aux larves L appareil genital male est complexe situe sur le 9e segment composes de nombreuses pieces pinces bras ou baguettes crochets plaques conduits qui servent finalement a amener le sperme dans la spermatheque de la femelle L appareil genital femelle est situe sur le 8e segment La spermatheque de la puce comprend une chambre arrondie simple ou double selon les genres avec plusieurs conduits de depart et d arrivee vers le vagin et vers les tubes ovariens Cycle biologique Les puces passent par quatre stades de developpement œuf larve nymphe et adulte La duree du cycle biologique depend de l espece en cause de la temperature de l humidite et de l acces a la nourriture Selon les conditions une puce devient adulte en deux a plusieurs mois Œufs Les puces femelles pondent des œufs ovales ou ronds 0 3 a 0 5 mm de long a coque lisse de couleur blanchatre Il n y a pas de cycle gonadotrophique cycle de ponte en fonction des repas les œufs sont pondus en continu dans la fourrure ou la litiere de l hote La duree de fecondite et le nombre d œufs pondus varient selon l espece et les conditions du milieu De 4 a 8 œufs jusqu a 50 œufs par jour pendant 50 a 100 jours avec une moyenne de 20 a 30 œufs par jour sur une periode de 2 mois Ces œufs n etant pas collants meme pondus sur le pelage de l hote ils se retrouvent souvent au sol Leur double forme ronde et ovale permet aux œufs de rouler sur une surface ou de s inserer dans des interstices Larves Larve vue au microscope Selon les conditions thermohygrometriques l œuf eclot en un a dix jours une semaine en moyenne et il en sort une larve en forme de ver qui chez les especes d hotes habituels mesure au moins 1 5 mm de long La larve passe par 3 stades le premier est celui ou elle garde sa dent d eclosion sur le front les deux autres se distinguent par la taille jusqu a 5 mm de long Cette larve n est pas parasitaire dotee d un appareil buccal broyeur elle est detritivore se nourrissant de debris organiques de depouilles larvaires et d excrements de puces adultes riches en proteines de sang non digere La larve est capable de declencher un reflexe de defecation au contact d une puce adulte en stimulant le sensilium un organe sensoriel se trouvant sur le dernier segment abdominal de l adulte Au repos elle se fixe solidement aux poils ou sur des fibres a sa disposition en evitant la lumiere elle est lucifuge ou phototrope negatif et en recherchant une certaine humidite avec gravitropisme positif tendance a descendre sous l effet de la gravite Nymphes Arrivee au stade 3 la larve se recouvre ensuite de poussieres de fibres de grains de sable et de debris organiques et sous ce revetement elle se tisse un cocon avec la soie fournie par ses glandes labiales Dans cet abri la larve mue en une nymphe avec pattes et antennes qui brunit de plus en plus pour se metamorphoser en adulte imago en une dizaine de jours mais qui reste immobile et enferme dans son cocon L adulte peut rester enferme de quelques semaines a pres d un an en etat de diapause Sa duree moyenne de survie dans le cocon est de 150 jours apparemment protege contre les insecticides jusqu a ce que la diapause soit rompue par des conditions propices augmentation de la temperature et des concentrations en dioxyde de carbone ou des stimuli mecaniques choc vibrations L emergence des adultes est alors immediate expliquant la pullulation soudaine de puces emergence massive d adultes Ces donnees sont variables selon les especes ComportementsChaque espece de puce possede son propre optimum tres etroit de temperature et d humidite relative Par exemple celui de Xenopsylla cheopis est de 22 24 C et plus de 80 d humidite relative Cependant dans des conditions defavorables les puces sont capables de ralentir leur metabolisme et de se mettre en etat de quiescence ou de dormance en attendant le retour de conditions favorables Des leur emergence les adultes copulent et recherchent un hote pour leur premier repas Cette recherche est passive la puce se poste a l affut en attente du passage d un hote Deplacements et sauts Divers stimuli lumiere chaleur CO2 peuvent declencher la marche ou le saut chez la puce qui peut soit fuir soit chercher un hote Au stade adulte certaines especes ont un phototropisme positif attirance vers la lumiere comme Ctenocephalides felis ou puce du chat d autres negatif fuite devant la lumiere comme Xenopsylla cheopis ou puce du rat L image de detail montre le ressort de la puce ou masse de resiline visible ici par fluorescence de la dityrosine pont tyrosine tyrosine Certaines puces qui vivent dans des nids ou des litieres ne sautent pas par absence d arc pleural structure thoracique necessaire au saut D autres de grande taille font le mort quand on les brosse d une fourrure elles restent un moment immobiles sur le cote probablement par mimetisme de debris au sol La puce est particulierement adaptee au saut entre ses pattes arriere et son thorax se trouve une masse de resiline qui agit comme un puissant ressort et lui permet de sauter jusqu a 150 fois sa propre longueur La puce du herisson Archaeopsyllus erinacei subit une acceleration jusqu a 160 G et la puce du rat Xenopsylla cheopis peut etre propulsee a 1 9 m s soit 7 km h Ce comportement est rendu possible par la resiline une proteine elastique au niveau de la 3e paire de pattes Cette resiline est formee de chaines peptidiques enroulees en reseau tri dimensionnel stabilise par des ponts entre tyrosines Ce reseau stocke et libere un pourcentage d energie de 97 ce qui est le taux le plus eleve de toutes les substances elastiques connues La resiline est couramment utilisee dans la fabrication des chaussures de course des athletes et dans la reparation des arteres en chirurgie vasculaire Chez la puce la resiline forme un coussinet ressort qui est comprime durant la flexion de la coxa puis brutalement libere par le relachement d un crochet situe sur le 2e sternite abdominal et ancre sur la coxa III Le debut du mouvement lors du saut est discute D apres Gregory Sutton et Malcom Burrows de l universite de Cambridge qui ont pu observer les caracteristiques du saut a l aide de cameras a haute vitesse les puces prennent appui sur le bout des pattes arriere et pas seulement sur la partie haute de la jambe D autres considerent que la puce commence son mouvement a partir du trochanter puis du femur et non du tarse Le saut de puce peut faire pres de 30 cm de haut pour une puce de 2 mm en moyenne 7 a 10 cm en hauteur et 15 cm en longueur Il se termine par une reception sur les pattes qui font airbag voir ci avant systeme respiratoire au niveau du thorax D autre part les performances entre vertebres et arthropodes ne sont pas comparables Outre la presence de la resiline chez la puce il faut tenir compte de l exosquelette d une innervation neuromusculaire des arthropodes differente de celle des vertebres et de la relation longueur tension d un muscle Repas Si la puce ne trouve pas son premier hote elle peut survivre en reduisant son metabolisme pour un jeune qui peut durer plusieurs mois si les conditions de temperature et d hygrometrie sont favorables Au cours d un repas une puce male absorbe 0 9 mm3 de sang et 1 4 mm3 pour une femelle cas de Xenopsylla cheopis Le repas dure de 2 a 5 min et leur rythme varie selon les especes tous les 2 a 4 jours pour les puces qui vivent dans les nids jusqu a 3 a 4 par jour et plus pour les puces qui vivent sur l hote Apres un premier repas les puces resistent moins bien a un jeune eventuel La longevite d une puce adulte varie selon les especes et le sexe en moyenne elle est de 10 mois les femelles vivant plus longtemps que les males Rapports avec l hote Les puces sont le plus souvent associees avec des hotes qui vivent dans des abris c est le cas de la plupart des oiseaux et des rongeurs des marsupiaux de certains carnivores des chauves souris et de l homme Inversement la plupart des ongules ne sont pas ou moins parasites par les puces sauf conditions particulieres promiscuite des hotes taux de reproduction des puces tres eleve Trois grands types de contact avec l hote sont distingues les puces de fourrure ce sont des especes qui vivent en permanence sur l hote tout en s y deplacant Elles ne quittent l hote que pour passer immediatement sur un autre hote ce sont les plus adaptees au saut C est notamment le cas de puces de certains petits mammiferes et de puces de l homme les puces nidicoles a hote nidicole ce sont des especes qui sejournent toute leur vie dans l abri de l hote terrier litiere nid et ne vont sur l hote que le temps d un repas de sang tous les 2 a 4 jours en moyenne Il s agit surtout de puces d oiseaux Elles sont a deplacement lent et sautent en general moins bien les puces sedentaires ces especes ont des pieces buccales qui servent non seulement a piquer mais aussi a rester fixees sur l hote en un seul point de facon permanente C est le cas de certaines puces de rat de lapin ou de volaille qui restent fixees pres des yeux du museau ou des oreilles D autres especes se sont adaptees au point de vivre entierement dans le derme sans communication avec l exterieur sauf au niveau de l orifice de ponte C est notamment le cas des puces chiques dont la plus connue est Tunga penetrans qui parasite l homme Specificites et transferts Au cours de l evolution les puces se sont adaptees a leurs hotes Certaines puces ont un renforcement cephalique qui favorise la penetration dans la fourrure et sont dites puces a casque Les griffes terminales des puces d oiseaux sont differentes de celles des mammiferes et chez les mammiferes l ecart entre les deux doigts de chaque griffe est proportionnel au diametre des phaneres de l hote tres etroit chez les puces parasitant des fourrures soyeuses ou tres large chez les puces parasitant des hotes a poils rugueux Singe medecin epucant son chat patient Lithographie britannique du XIX e siecle Les puces ont des hotes preferentiels mais rarement specifiques de facon exclusive Les quelques exemples de specificite stricte sont Ceratophyllus sciurorum parasite exclusif de l ecureuil ou Ceratophyllus hirundinis qui ne parasite que l hirondelle D autres ont une specificite elargie Ischopsyllus simplex aux chauves souris ou Ceratophyllus gallinae aux oiseaux Dans la plupart des cas la specificite est tres relative Differentes especes de puces peuvent se retrouver sur un meme hote par un phenomene de transfert ou capture notamment lorsque les puces passent de la proie au predateur En zone holarctique certaines puces d oiseaux ou de rongeurs passent sur la fouine ou l hermine La specificite des puces est plus souvent liee au milieu qu a l hote en tant qu espece Par exemple les puces de rongeurs peri domestiques ou d animaux domestiques chien chat peuvent piquer l homme par partage du meme biotope Des hotes potentiels ou alternatifs sont possibles dans un meme milieu par exemple en fonction de l altitude A Madagascar le rat noir Rattus rattus est porteur de differentes puces selon son biotope a l interieur des maisons il est porteur de Xenopsylla cheopis La puce du rat a l exterieur des maisons dans le village de Synopsyllus fonquierniei puce de rongeurs et en foret d autres puces de rongeurs et de tenrecs Au total 6 des especes actuelles de puces parasitent les oiseaux et 74 parasitent des rongeurs mais il y a un biais de recensement possible car les rongeurs ont ete les plus etudies a cause de la peste Puces synanthropesLes puces synanthropes sont les puces qui vivent a proximite des humains La plupart sont associees aux rongeurs peridomestiques et aux animaux domestiques A proprement parler il n existe pas de puce de l homme c est a dire specifique exclusive aux humains mais plutot des puces de l environnement humain Les principales sont Puces sur un chat mises en evidence lors d une sterilisation Pulex irritans ou puce de parquet puce de plancher ou puce des bois est dite puce de l homme De repartition mondiale elle est a l origine une puce du renard mais elle peut attaquer de nombreux mammiferes notamment les chiens et les chats Ctenocephalides felis ou puce du chat Elle se trouve dans la plupart des regions temperees et tropicales mais elle parasite aussi le chien les rongeurs la volaille C est la puce la plus frequente des habitations humaines Ctenocephalides canis ou puce du chien Elle est relativement specifique aux canides sauvages et domestiques C felis et C canis sont tres proches et parfois confondues une puce trouvee sur un chien n est pas forcement une puce de chien et la puce du chat serait la plus frequente chez le chien Xenopsylla cheopis ou puce du rat oriental Elle se trouve en zone tropicale et sud mediterraneenne en climat humide qui pique accidentellement l homme a defaut de rat et qui joue le role de vecteur principal de la peste En Amerique du sud on trouve Xenopsylla brasiliensis chez les rats lies a l homme notamment dans les ports Nosopsyllus fasciatus ou puce du rat nordique Elle se trouve en zone temperee elle pique l homme de facon occasionnelle plus rarement que X cheopis Tunga penetrans la puce chique et sont des puces de volailles E gallinacea peut aussi infester des mammiferes Pouvoir pathogene des pucesNuisances Piqure de puce Lesions papulaires groupees apres piqures de puce Chez l animal les puces sont souvent bien tolerees par exemple par le chat ou le rat bien que des pulicoses allergiques puissent apparaitre avec un prurit important degenerant eventuellement en dermite allergique avec lesions cutanees importantes de type eczema souvent surinfectees Des etats plus graves voire mortels ont ete decrits chez de jeunes moutons ou de veaux en elevage avec pullulation de puces Chez l homme une piqure de puce cause d abord une hemorragie ponctuelle qui peut se repeter car la puce se deplace sur la peau pour piquer a nouveau Il existe une hypersensibilite retardee a la salive injectee par la puce d ou presque toujours un prurit intense suivie d une reaction locale a type de papule centree sur chaque piqure Cette papule atteint son maximum en 5 a 30 minutes et peut persister jusqu a 12 24 h Des surinfections peuvent survenir par lesions de grattage Apres une piqure de puce le prurit intense est le principal motif qui pousse le patient a consulter La sensibilite des individus aux piqures de puce est variable Chez les plus sensibles les reactions sont plus rapides et peuvent persister durant une semaine et plus Des cas tres graves ont ete observes chez des personnes grabataires Tungose Article detaille Tungose Les Tungidae Pulicoidea ou puces chiques sont des parasites permanents a l etat adulte les femelles s enfoncent dans la peau generalement des pieds se gorgent de sang developpent une volumineuse ponte qui se repand a la mort de la femelle Transmissions de maladies Les puces transmettent de nombreuses maladies vectorielles dont des zoonoses notamment la peste Les puces percent directement les vaisseaux sanguins pour se nourrir de sang d ou deux voies principales de transmission par voie orale la puce regurgite son repas de sang et par voie fecale les feces infectes de la puce par exemple via les lesions de grattage Peste Les puces transmettent la peste d un rongeur a l autre cycle sauvage et le bacille pesteux Yersinia pestis passe accidentellement a l humain provoquant avant l utilisation des antibiotiques des epidemies catastrophiques Les principales especes impliquees dans la transmission de la peste sont Xenopsylla cheopis Nosopsyllus fasciatus et en Asie le role de Pulex irritans reste controverse Articles detailles Peste et Yersinia pestis Autres infections bacteriennes Les principales rickettsies associees aux puces sont le typhus murin par Rickettsia typhi et la fievre boutonneuse a puces ou typhus du chat par en Les puces peuvent etre vectrices de bartonella notamment de Bartonella henselae agent de la maladie des griffes du chat dont la voie principale est la morsure ou griffure de chat et de Bartonella quintana agent de la fievre des tranchees dont le vecteur principale est le pou de corps la puce etant un vecteur secondaire La puce du lapin Spillopsyllus cuniculi est parfois mentionnee dans la transmission occasionnelle de Francisella tularensis agent de la tularemie mais son role epidemiologique dans cette maladie serait mineur Parasites et virus Il s agit surtout de transmission mecanique ou de transmission indirecte par ingestion de puce ou de feces de puces Les puces peuvent transmettre des trypanosomes de rongeurs comme en chez le rat Les cas humains sont tres rares Des puces peuvent transmettre indirectement des parasites du genre en chez les rongeurs La transmission ne se fait pas par piqure mais par ingestion de puces lorsque les rongeurs font leur toilette Des helminthes peuvent etre transmis par des puces lors d ingestion accidentelle par un chien ou un chat de puces infectees lors de grattage ou lechage par toilette comme Dipylidium caninum et Hymenolopis nana La contamination peut se faire chez l homme par lechage du visage ou des mains par un chien qui vient de se lecher en etant porteur de puces infectees Les puces de carnivores peuvent transmettre des filaires sous cutanees comme le nematode Acanthocheilonema recondita Dipetalonema reconditum chez le chien le plus souvent inoffensif chez l homme En principe les puces ne sont pas impliquees dans la transmission des arboviroses dans la mesure ou l on n a pu demontrer une transmission biologique et une replication virale dans la puce role actif d amplificateur dans un cycle biologique parasitaire En revanche il existe bien une transmission mecanique ou la puce agit comme une seringue infectee occasionnelle et transitoire necessitant une forte densite d hotes et de puces Les quelques maladies virales transmises ainsi ou en discussion sont veterinaires la plus importante et la mieux reconnue etant la myxomatose du lapin SystematiqueVue d ensemble Endopterygota MegalopteraRaphidiopteraNeuropteraColeoptera StrepsipteraDipteraMecopteraSiphonapteraTrichopteraLepidopteraHymenoptera L ordre des Siphonaptera est proche des Mecoptera et de maniere plus eloignee des Diptera Des donnees morphologiques et moleculaires permettent de rapprocher les puces des Boreidae dites parfois puce des neiges snow flea comme Boreus hyemalis mais cette appellation populaire est commune a divers insectes de familles differentes Les Boreidae ont la faculte d effectuer des sauts et leurs femelles n ont pas d ailes La systematique des puces s appuie sur de nombreux caracteres dont des parametres genitaux examen des segments abdominaux beaucoup d especes se differencient par des caracteres externes disposition des soies et peignes forme des bords du tibia Dans la deuxieme moitie du XX e siecle la plupart des auteurs regroupaient les puces en deux grands groupes superfamilles sur les caracteres suivants Pulicoidea sensilium organe sensoriel sur le pygidium avec 8 a 14 fossettes de chaque cote tibia rn sans dent externe Ce groupe comporte seulement 2 familles Pulicidae et Tungidae Ceratophylloidea sensilium avec 14 plus souvent 16 ou plus fossettes de chaque cote tibia rn portant habituellement une dent pointue apicale du cote externe Ce groupe comporte 15 familles La classification subordinale n est pas encore fixee Il existe la derniere classification basee sur la morphologie proposee en 1998 qui organise les puces en 19 familles regroupees en 8 superfamilles elles memes regroupees en 4 sous ordres et une classification en cours de discussion basee sur la genetique moleculaire En 2017 la denomination en familles idae et subdivisions reste susceptible d evoluer mais les regroupements au dessus de familles devraient perdurer lorsque les differences morphologiques correspondent a des branches phylogenetiques Liste de familles et genres puce des rats et des souris puce des carnivores puce des marsupiaux puce des oiseaux et des lapins Ischnopsyllidae puce de la chauve souris Ceratophyllidae puce chique Larve de puce du rat Exuvies de larves de puces chat chien Buonanni Philippo 1638 1725 illustration de 1681 Surveillance et controle des pucesTechniques d etudes Recolte Connais ton ennemi la puce laquelle a la tete de Hiro Hito Affiche du service de sante de l U S Army durant la Seconde Guerre mondiale Les puces sont recoltees par echantillonnage soit de puces libres en dehors de l hote soit de puces presents sur l hote Les puces libres sont recoltees par appats pieges Le principe est de les attirer par un stimulus biologique physique ou chimique chaleur CO2 place au centre d un plan d eau savonneuse ou les puces sautent et coulent pour etre recoltees Il existe d autres procedes comme la technique du drapeau qui consiste a trainer un leurre tissu de flanelle claire sur une surface pour capturer les puces qui s y trouvent ou d utiliser des aspirateurs adaptes dans les pieces d habitations nids ou terriers Les puces sur hote se recoltent par epucage Par exemple dans le cas d animaux domestiques de taille moyenne ou petite par brossage ou soufflage au dessus d une bassine remplie d eau pour les gros animaux domestiques l animal doit etre immobilise et anesthesie pour les grands animaux sauvages Dans les cas de puces d oiseaux ou de micromammiferes l hote doit d abord etre capture par piegeage adapte a son espece Dans le cadre d etudes en zone pathogene active les manipulateurs sont proteges par le port de vetements gants et lunettes adaptes au risque Etudes Les puces recoltees peuvent etre conservees vivantes en tube de verre pour isolement bacterien ulterieur ou pour mise en elevage D autres sont conservees dans l alcool pour des etudes de biologie moleculaire Les specimens de puce font l objet de techniques de preparation et de montage a l instar de ce qui se fait en microbiologie L elevage continu de puces est plus ou moins difficile selon l espece L elevage de Ctenocephalides felis puce du chat et de Xenopsylla cheopis puce du rat est relativement facile alors que l elevage d autres especes est impossible Au XXI e siecle l usage d animaux vivants pour entretenir des colonies d insectes hematophages comme les puces est de plus en plus delaisse au profit de techniques de substitution comme le chien artificiel mis au point en 1998 Il s agit d une enceinte thermo et hygro regulee ou l insecte piqueur se nourrit de sang a travers une membrane artificielle Que ce soit pour la capture d hotes ou d elevage de puce en laboratoire les chercheurs sont tenus de respecter les legislations internationales et locales d ethique et de conservation des especes animales Moyens de lutte Le premier principe est de tenir compte du contexte epidemie en zone d endemie pesteuse cas sporadiques ou locaux lies a une promiscuite humains rats controle des animaux de compagnie et d adapter les combinaisons de moyens en consequence Insecticides raticides salubrite Contexte epidemique En situation epidemique la priorite est en general la lutte directe contre les puces puis la reduction des contacts entre rongeurs et populations reduction du nombre de rongeurs ou maintien a distance de ceux ci Ceci est lie au fait que les puces de fourrure quittent leur hote au moment de sa mort a la recherche d un hote de substitution avec un risque de deplacer le parasitisme vers des populations humaines ou d autres animaux sensibles Les insecticides sont utilises sous forme de poudre a pulveriser en tenant compte des resistances L experience montre qu apres 10 a 15 ans d utilisation d un nouvel insecticide une resistance apparait qui oblige a utiliser une nouvelle classe d insecticide Les insecticides sont donc utilises en rotation ou en association et reserves uniquement en cas de risque de transfert d une epidemie animale epizootie vers des populations humaines epidemie Apres la reduction des populations de puces les raticides a action retardee comme les anticoagulants sont utilises de preference pour que les rongeurs aillent mourir a distance des habitations Le but est de faire en sorte que la liberation des puces residuelles se fasse aussi a distance Cependant avec le temps les rats developpent aussi des resistances et apprennent a eviter les poisons surtout ceux a action rapide Il est alors necessaire pour des resultats durables d intervenir sur le milieu et les conditions de vie amelioration de l habitat adaptation des habitudes agricoles comme d eviter le battage traditionnel a proximite des maisons ou a l inverse le retour a l usage traditionnel du grenier ou du silo le but etant de reduire les contacts entre humains et rats Contexte domestique Les produits contre les ectoparasites des animaux de compagnie chien et chat representent une part majeure et croissante du marche des medicaments veterinaires Sur l animal lui meme les insecticides se presentent sous des formes diverses poudre aerosol lotion shampoings de courte duree d action Les colliers ou les applications en pipette spot on sont de plus longue duree et le plus souvent utilises Contre les larves nymphes et puces adultes libres vivant dans l habitat on associe un insecticide contre les adultes et des produits inhibiteurs de croissance des stades larvaires Ce traitement doit etre precede d une aspiration de la piece traitee et du lavage de la couverture ou du coussin ou l animal se repose Nombre de produits utilisent des huiles essentielles non toxiques pour l homme et son environnement mais dont l efficacite est plus que limitee Parmi celles ci on retrouve le plus souvent les huiles essentielles de lavande d eucalyptus et de citronnelle Autrefois on se debarrassait des puces a l aide de plantes telles que l absinthe la pediculaire des marais et l aristoloche clematite Recherches Pour un article plus general voir Lutte biologique Il est envisage de modifier le pouvoir vectoriel des puces en agissant sur leurs microbes symbiotiques a l exemple de Wolbachia chez le moustique Aedes aegypti Wolbachia ayant ete retrouve sur plusieurs especes de puces A la date de 2016 le genome complet de Xenopsylla cheopis vecteur historique de la peste et se reproduisant en colonie elevage de laboratoire n a pas ete publie La possibilite d utiliser des puces OGM avec reduction du pouvoir de transmettre des maladies reste theorique pour l instant Utilisation en tant qu arme biologiqueGuerre japonaise Exposition memorielle sur le site du centre de recherches de l Unite 731 pres de Harbin photo prise en 2008 La puce a ete etudiee par les Japonais comme arme de guerre a partir de 1935 a la suite des travaux du bacteriologiste et colonel Shiro Ishii et de son unite 731 en Mandchourie pres de Harbin De 1939 a 1942 la peste et autres maladies ont fait l objet d experiences sur au moins 1 000 cobayes humains pour la plupart chinois de la population locale mais aussi prisonniers sovietiques et probablement europeens et americains Des rats infestes de puces porteuses de peste ont ete relaches au sol dans des zones chinoises ou des bombes a puces larguees par avion Le nombre de morts est estime a plusieurs milliers dont plusieurs soldats japonais victimes de la difficulte de controler les consequences de telles armes biologiques Lors de la capitulation du Japon en 1945 personnel scientifique et travaux furent partages ou espionnes entre l URSS et les Etats Unis non en vue de jugements pour crimes de guerre mais pour poursuivre les recherches En URSS des proces ont eu lieu mais contre des japonais de second rang juges coupables mais avec peines legeres Apres 1945 les programmes americain et sovietique d armes biologiques se sont orientes vers la diffusion directe en aerosol de bacteries Yersinia pestis pour diminuer le caractere aleatoire ou imprevisible de l utilisation de puces Guerre froide Il existe un debat sur le fait de savoir si des armes biologiques ont ete utilisees durant la guerre froide Par exemple les americains auraient declenche des epidemies de peste par puces lors de la guerre de Coree 1950 1953 puis de la guerre du Viet Nam 1965 1975 de meme les Chinois pour l invasion du Tibet 1950 1951 les Sovietiques lors de la guerre d Afghanistan 1979 1989 ou sous la dictature des Khmers rouges au Cambodge 1975 1979 Du point de vue du chercheur en histoire contemporaine ces allegations sont difficiles a prouver par manque de donnees microbiologiques et epidemiologiques les secrets militaires les propagandes et contre propagandes intensives au cours de la guerre froide Histoire culturelleAntiquite Egypte En Egypte ancienne les puces sont rarement mentionnees le plus souvent confondues dans l ensemble des bestioles nuisibles Selon Bardinet le terme puce s ecrit pwy compose d au moins deux signes determinatifs l un generique pour les animaux l autre pour les especes volantes et sautantes Sur un texte d un sarcophage du Moyen Empire le scribe a ajoute une representation de l insecte pour plus de precision La puce est un animal Sethien le dieu Seth est capable de se transformer en puce pour mieux attaquer Osiris La puce est aussi la marque de la puissance creatrice du dieu Amon capable de donner vie a des etres infimes Des papyrus medicaux donnent des recettes pour chasser les puces comme l eau de natron il s agirait plutot d un emprunt a des rituels de purification que d un constat d efficacite Grece En Grece antique la puce est psyllas terme qui sera repris en latin par pulex Sa racine indo europeenne serait b h lus qui a donne aussi le terme anglais flea et allemand floh Aristote pensait que les puces apparaissent par generation spontanee a partir d une infime pourriture Histoire des animaux V 31 La puce est alors associee a la misere a la salete surtout celle des autres Aristophane en fait un theme de comedie et de satire La puce est associee a la futilite comme le sujet philosophique de la mesure du saut de puce a la frequentation interessee du pique assiette celui qui s installe pour manger a la table des autres La puce illustre la maladresse et la faiblesse des humains la puce echappe aux doigts de celui qui cherche a l ecraser Les dieux aident l athlete victorieux mais aucun dans son combat contre ses propres puces Le terme puce designe aussi de facon hypocoristique les jeunes filles de petite taille Dans Les Thesmophories une danseuse sur peau de chevre est comparee a une puce bondissante Monde romain et antiquite tardive La menthe pouliot dans le Dioscoride de Vienne VI e siecle manuscrit grec avec des annotations en arabe Les auteurs latins parlent peu des puces dont la piqure est consideree comme un desagrement benin Pour eux ce sont les poux et la gale qui sont dignes d une attention medicale car ces animalcules sont engendres par le corps humain pourriture des humeurs alors que les puces et punaises naissent a partir de pourritures exterieures ce qui est du domaine de l entretien domestique Aussi les quelques recettes romaines contre les puces se trouvent chez des non medecins comme l encyclopediste Pline l Ancien et des auteurs mineurs plus tardifs qui donnent des recettes de type magique Une recette magique de Pline est de repandre sur le sol de la terre prelevee a l endroit ou l on a entendu pour la premiere fois le coucou Histoire naturelle XXX 85 D autres auteurs proposent de creuser un trou sous le lit et de le remplir de sang de chevre pour attirer et detourner les puces Pour se debarrasser des puces les romains procedaient par aspersion ou fumigation de la maison Les produits utilises pour l aspersion etaient l eau de mer du bouillon ou de l eau de maceration de plantes sureau inule menthe pouliot coriandre sariette et autres plantes aromatiques Les memes plantes pouvaient etre utilisees en fumigation Dans les œuvres medicales de l Antiquite tardive la vermine de l homme dont la puce est un theme tres frequent present dans des encyclopedies medicales comme celles d Oribase d Aetios d Amida d Alexandre de Tralles et de Paul d Egine Dans l encyclopedie d Isidore de Seville du VII e siecle Etymologiae la nature de la puce s explique par une etymologie imaginaire le latin pulex puce est rapproche phonetiquement du latin pulver poudre donc la puce est bien engendree dans la poudre la poussiere Cette explication sera reprise jusqu au XVII e siecle Moyen Age Byzance Dans l Empire byzantin la puce est presente dans la litterature religieuse notamment l hagiographie redigee par Sophronios VII e siecle sur les miracles de Cyr d Alexandrie du IV e siecle Ce saint etait capable apres sa mort de commander aux puces de piquer une mecreante et de la convertir Ce serait un premier exemple de retournement positif de la puce vue comme une combattante de la saintete et un instrument de justice Dans les Geoponiques une encyclopedie byzantine compilee au X e siecle tout un chapitre est consacre aux puces L ouvrage reprend les recettes d aspersions de la maison contre les puces quelques produits se distinguent l absinthe le concombre sauvage et l amurque marc d olive Dans le monde byzantin les pratiques magiques sont courantes et pour se proteger des puces il faut aussi porter des pattes de lievre ou tracer un cercle sur le sol avec un couteau en fer dont il vaudrait mieux qu il ait servi a un meurtre Ici par proximite magique de la puce au sang et du sang au meurtre la puce participe a l impurete Islam medieval La coloquinte dans le Dioscoride de Vienne La puce est al burgut ou baragit au pluriel Elle fait partie des hawam terme generique imprecis designant les nuisibles qui rampent par opposition aux dabab nuisibles qui volent La puce est parfois mentionnee dans des textes litteraires comme le Livre des avares de Al Jahiz dans un recit comique mettant en scene un avare qui preferait dormir sur un lit de roseau ecorce car les puces glissent sur cette surface lisse et polie Pour les medecins la puce nait a partir de l humidite et de la chaleur aussi la region de Bagdad relativement plus seche et plus froide est plus saine que celle des rives du Nil Quoique la puce soit d origine exterieure il convient non seulement de traiter la maison mais aussi soi meme Avicenne propose une saignee prealable eviter la figue et manger de l ail et une hygiene corporelle bains frequents a l eau de mer frictions avec lotion ou pommade a effet repulsif changement frequent de vetements en preferant le lin et la soie D apres differents traites medicaux les principaux produits anti puces utilises pour la maison ou le corps etaient le caroubier la coloquinte le laurier rose et le tribule terrestre Avicenne conseille aussi de s entourer d animaux censes chasser les nuisibles rampants tels que la cigogne le paon le herisson ou la belette Lesquels peuvent etre il est vrai insectivores mais aussi porteurs eux memes de puces Occident latin En Occident chretien la puce pose le probleme de sa presence dans la nature au sein de la Creation Elle fait partie des minutis animalibus ou vermes vermine de l homme Ce sujet est traite dans des encyclopedies medievales a partir du XIII e siecle d abord celles de Barthelemy l Anglais et Thomas de Cantimpre puis d Arnold de Saxe de Vincent de Beauvais d Albert le Grand et de es Ces auteurs reprennent les sources qui leur sont disponibles et tentent d integrer ce savoir dans la revelation chretienne Des puces ou des punaises plein le lit et des poux plein la tete Illustrations du Hortus Sanitatis ou Le Jardin de sante 1485 Les puces peuvent provenir d avoir urine dans la poussiere et les poux directement de la tete apres avoir mange trop de figues seches La puce est un animal imparfait ou incomplet qui n a pas de sang propre de generation incertaine qui apparait sans coit a partir de poussieres rechauffees et humidifiees par exemple pisser dans la poussiere ou sur des cendres engendre des puces La puce nait donc de cette poussiere comme la mite des vetements la chenille des legumes le termite dans le bois l asticot dans le lard et le pou de la peau humaine Selon Barthelemy L Anglais la puce est Un petit ver d une etonnante legerete fuyant les dangers et s evadant non par la course mais par un saut rapide Par temps froid elle ralentit ou meurt en ete elle reprend son insolence Elle a soif de sang pique et transperce la chair sur laquelle elle s installe Ceux qui veulent dormir elle les attaque par sa morsure cruelle et meme les rois si une petite puce atteint leurs chairs elle n a pas l habitude de leur epargner son harcelement Thomas de Cantimpre et Vincent de Beauvais font l exegese de la naissance sans accouplement de la puce Elle renvoie a la naissance virginale du Christ et au Psaume 22 verset 7 Et moi je ne suis qu un ver et non un homme La puce est en correspondance symbolique avec le Christ si elle nait de la putrefaction elle a ete creee apres le peche originel La puce est nuisible et nocive mais elle prend son sens comme punition instructive Elle pique et tourmente l homme pour lui montrer qu il est faible et vulnerable et qu il doit rester humble devant Dieu y compris les papes et les rois Dans une perspective naturaliste la puce est parfois etudiee dans des traites sur les venins et poisons Liber de venenis du XIV e et XV e siecle Ces textes peuvent ranger la puce parmi les animaux venimeux mais cette inclusion est discutee des auteurs precisent que ce venin est metaphorique ou bien qu un poison est ce qui nuit et pas seulement ce qui tue Les recettes pour se debarrasser des puces ne different guere des precedentes celles d Avicenne sont le plus souvent reprises Deux plantes a puce predominent la coloquinte broyee dans l eau pour asperger les lieux et l oleandre ou laurier rose dont les feuilles posees sur un lit enivrent les puces et les paralysent Au Moyen Age les puces et autres ectoparasites ne sont pas encore reconnus comme des parasites au sens moderne de parasitisme mais comme des formes directes ou indirectes de prolongation du corps humain le corps consecutif a la chute de l Homme Renaissance et Age classique A la Renaissance le savoir scientifique sur les puces progresse peu Elle est cependant vue comme une merveille de la nature pour sa petitesse et la puissance de son saut Thomas Muffet 1552 1604 dans son Theatrum Insectorum decrit la puce comme ayant quatre pattes repliees pour le saut Il faut attendre le debut du XVII e siecle et l invention du microscope pour corriger les erreurs d observation Les premiers microscopes lentille simple montee dans un tube ou entre deux lames sont d ailleurs appeles lunette a puces La puce telle qu elle apparait dans la Micrographia de Robert Hooke L une des premieres representations d une puce vue au microscope est celle de Robert Hooke 1635 1703 dans sa Micrographia 1665 ou la puce apparait avec la silhouette d un elephant Le dessin fait 40 cm montrant un monstre terrible couvert d un curieux vetement cire comme une armure Hooke la decrit minutieusement avec une trompe qui mord et perce la peau jusqu au sang Son saut extraordinaire provient de la detente soudaine de ses six pattes repliees Ces observations sont suivies d un debut de remise en cause de la generation spontanee des puces mais cette croyance se maintiendra jusqu au XVIII e siecle En Italie deux micrographistes de puces s opposent Filippo Bonanni 1638 1725 qui la juge vraie et Francesco Redi 1626 1697 qui cherche a la refuter par des experiences La puce chique inconnue des europeens est decrite par des voyageurs aux Petites Antilles au debut du XVII e siecle Elle perturbe les colons mais en retour ceux ci amenent la puce europeenne aux indigenes le choc parasitaire comme le choc microbien a ete surtout nefaste aux Amerindiens Les medecins s interessent peu aux puces Leur seule competence est d administrer les recettes deja connues avec une utilisation plus large des remedes chymiques tels que le vif argent mercure le litharge et l orpiment Puce et societe Jusqu a la fin du XVIII e siecle la puce est presente dans la vie quotidienne dans toutes les couches de la societe Le jeune mendiant cherchant ses puces par Bartolome Esteban Murillo 1617 1682 Selon les idees du temps la piqure de puce est genante humiliante mais jamais mortelle A la rigueur si elle ne constitue pas un exercice de piete elle fait figure de micro saignee salutaire quoique urticante La puce est portee par les gueux les soldats et les voyageurs elle pullule dans les tavernes et auberges parce que dit on les voyageurs pissent dans la cheminee elle se voit aussi chez les courtisans les princes et le roi lui meme Selon l etiquette de Versailles il est malseant de se gratter en public ou condescendant d oter une puce sur une personne d un rang inferieur Quant a la puce sur un plus grand que soi il ne faut surtout pas la remarquer Une puce sur un roi ne peut etre enlevee que par son grand chambellan En 1579 dans un salon litteraire de Poitiers celui de Madeleine Des Roches le parisien Etienne Pasquier remarque une puce sur le sein de la fille de l hotesse Catherine Des Roches Il propose alors une joute litteraire aux beaux esprits presents ecrire un poeme sur ce sujet Tous ces poemes en grec latin francais espagnol et italien furent reunis sous le titre la Puce de mademoiselle des Roches Au XVII e siecle quand un gentilhomme attrapait une puce sur une femme la galanterie voulait qu il la lui rende mais deposee dans un ecrin Les bijoutiers aidant l achat de puces vivantes attachees a un fil d argent est a la mode au debut du XVIII e siecle La puce enchainee ou puce de compagnie annonce le phenomene des puces savantes qui connaitra un grand succes au XIX e siecle La puce theme de poesie burlesque et amoureuse En 1577 Francois de Chantelouve ecrit un Hymne de la puce ou la piqure de puce stimule la creation poetique Ainsi bien que la puce ait petite pointure Elle me fait rimer de volonte meilleure Au XVI e siecle la puce est devenue un animal paradoxal et metaphorique Le poete satirique s assimile a une puce mordante ou piquante La puce est emblematique d idees nouvelles dont le materialisme libertin La puce fait l objet d un eloge paradoxal c est le reveille matin des paresseux le compagnon des braves soldats et enfin la muse du poete La puce est une arme contre l autorite des Anciens le dogmatisme le rigorisme moral d un cote et contre les ideaux rationalistes de l autre La puce est transgressive elle ramene a la realite triviale La puce est aussi pretexte a la misogynie des auteurs masculins en 1761 Carl von Linne dans sa Faune de Suede confirme la relation etroite entre les femmes et les puces La puce vit sur les hommes et surtout sur les femmes Depuis plusieurs siecles les hommes pensent que ce sont les femmes et les enfants a la peau plus tendre qui attirent et donnent les puces La presence d une puce sur la peau d une jolie femme trouble la gent masculine Le soupirant econduit jalouse l insecte qui parcourt librement l objet de son desir Face a la cruaute feminine le poete fait reference aux metamorphoses amoureuse de Zeus et demande a etre change non pas en taureau en cygne ou en pluie d or mais en puce pour mieux en exploiter le potentiel erotique L amant puce se fait explorateur cartographe de l intimite feminine pour redevenir homme en atteignant son but Ce theme litteraire est commun a plusieurs langues europeennes depuis la Renaissance Un theme pictural la chasse a la puce La chasse a la puce 1621 de Gerrit van Honthorst Avant le XVII e siecle les artistes peintres et les graveurs pretent peu d attentions au fait de se gratter Avec l apparition de la peinture de genre le sujet devient iconographique La puce est l occasion de montrer les corps de devoiler l intime pour transformer le spectateur en voyeur Le plus souvent la scene se passe de nuit dans la chambre a coucher dans une atmosphere sensuelle ou grivoise Par exemple alors que la peinture hollandaise du XVII e siecle offre peu de nus Gerrit van Honthorst 1590 1656 produit plusieurs œuvres au contenu erotique dont une Chasse a la puce ou une jeune femme est denudee jusqu a la taille cherchant une puce Selon Verron Issad il s agit d une prostituee avec son entremetteuse car dans les Pays Bas du Nord protestants du XVII e siecle seules les prostituees peuvent etre representees demi nues Femme a la puce par de La Tour La chasse a la puce est un genre pictural avec des variantes champetres comme Adriaen van de Velde Paysage avec jeune vachere cherchant une puce au bord de l eau 1671 ou le paysage est centre sur la vue plongeante du decollete de la jeune femme Ce theme inspire les artistes europeens jusqu au XVIII e siecle comme Giuseppe Maria Crespi La chercheuse de puce 1720 ou Georges de La Tour La femme a la puce 1638 La femme a la puce de La Tour se distingue par une atmosphere sombre et religieuse quasi mystique loin de la plaisanterie egrillarde Avec un regard moderne l œuvre a ete interpretee en 2013 comme premonitoire du role tragique de la puce dans la peste role admis seulement au debut du XX e siecle De la meme maniere le tragique destin de Catherine Des Roches morte de peste en 1587 huit ans apres les poemes de La Puce de madesmoiselle Desroches prend tout son sens Periode moderne A partir du milieu du XVIII e siecle a la suite de Reaumur 1683 1757 les medecins et les naturalistes s interessent de plus en plus aux insectes En 1781 la parution d une Histoire des insectes nuisibles a l homme du medecin Pierre Joseph Buc hoz 1731 1807 est consideree par les historiens comme un tournant majeur dans l histoire de la sante L ouvrage est un requisitoire contre la salete des pauvres et la pullulation de la vermine Deja depuis la fin du regne de Louis XV la distinction sociale n est plus de porter taffetas brillants ou joyaux mais d etre net et propre sur soi Un nouveau marche vestimentaire se developpe qui consiste a porter des vetements propres et parfumes par des essences dotees de vertus repulsives contre les insectes En 1784 Marie Antoinette commande des lits en fer pour ses enfants pour eviter puces et punaises des literies en bois Apres la Revolution l hygienisme du XIX e siecle se presente alors comme resolument republicain contre la salete de l Ancien Regime dans un reglement de compte politico hygienique La proprete du corps exclut la presence de la puce celle ci perd peu a peu son role de theme erotique litteraire Chassee de la haute societe la puce garde son role ludique populaire avec le succes des puces savantes et autres cirques de puces En 1819 1820 William Blake peint The Ghost of a Flea Le Fantome d une puce un tableau de petite taille dans des dominantes ocre et brunes ou un colosse a la fois homme et puce a la tete ecailleuse aux muscles puissants traverse un espace encadre de lourds rideaux sur fond etoile en contemplant une coupe qu il tient entre les mains L age d or de la puce s eteint progressivement avec l invention des insecticides et la decouverte de Paul Louis Simond qui montre son role de vecteur de la peste en 1898 Simond a d ailleurs du mal a convaincre il est en butte aux sarcasmes ses experiences sont rabaissees au niveau du cirque de puces Simond le magicien avec ses puces Il faudra plus d une dizaine d annees de travaux de confirmation menes par d autres equipes pour convaincre la communaute scientifique internationale Au tournant du XX e siecle rares sont les poetes qui chantent encore l amour et la puce mais il s agit de Paul Verlaine et de Guillaume Apollinaire Une puce dans la chemise de nuit lithographie d apres Paul Gavarni 1804 1866 Lorsque tu cherches tes puces Lorsque tu cherches tes puces C est tres rigolo Que de ruses que d astuces J aime ce tableau Sous ta chemise tendue Au large a deux mains Tes yeux scrutent l etendue Entre tes durs seins Paul Verlaine Chansons pour Elle 1891 La Puce Puces amis amantes meme Qu ils sont cruels ceux qui nous aiment Tout notre sang coule pour eux Les bien aimes sont malheureux Guillaume Apollinaire Le Bestiaire d Orphee 1911 La puce au cinema Les Feux de la rampe Lime light 1952 de Charlie Chaplin le clown Calvero mime un dresseur de puces qui perd la maitrise de ses bestioles Dossier secret Mr Arkadin 1955 d Orson Welles un etrange dresseur de puces presente son bras pour les nourrir Memoire d une puce The Autobiography of a Flea 1970 de film pornographique par camera subjective et la voix off d une puce adaptation d un texte eponyme et anonyme anglais du XIX e siecle en Un monstre a Paris 2011 de Eric Bergeron lors d un accident dans le laboratoire d un botaniste une puce voit sa taille se decupler et devient le monstre qui terrorise ParisBibliographieSnodgrass R E 1945 The skeletal anatomy of fleas Siphonaptera Washington Smithsonian Institution 104 18 Beaucournu J C 1973 Notes sur les siphonapteres parasites de carnivores en France Annales de parasitologie 48 p 497 516 F Rodhain et C Perez Precis d entomologie medicale et veterinaire Paris Maloine 1985 458 p ISBN 2 224 01041 9 chap 12 Les puces systematique biologie importance medicale Beaucournu J C amp Launay H 1990 Les puces Siphonaptera de France et du bassin mediterraneen occidental Federation Francaise des Societes de Sciences Naturelles Paris 548 p Camille Le Doze La puce De la vermine aux demangeaisons erotiques Paris Editions Arkhe 20 octobre 2010 216 p broche ISBN 978 2 918682 06 6 Franck Collard dir et Evelyne Samama dir Poux puces punaises la vermine de l homme Decouverte descriptions et traitements Antiquite Moyen Age Epoque moderne Paris L Harmattan 2015 412 p ISBN 978 2 343 07898 4 Gerard Duvallet Jean Bernard Duchemin et Idir Bitam Entomologie medicale et veterinaire Marseille Versailles IRD Quae 2017 ISBN 978 2 7099 2376 7 chap 21 Les puces Siphonaptera Notes et referencesReferences taxonomiques en Fauna Europaea Siphonaptera consulte le 16 mars 2023 en Animal Diversity Web Siphonaptera fr en ITIS Siphonaptera en NCBI Siphonaptera taxons inclus Notes et references autres que taxonomiques Duchemin J B Fournier P E amp Parola P 2006 Les puces et les maladies transmises a l homme Medecine 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des principales maladies vectorielles des carnivores domestiques France Thera McCann 2002 11 18 a b c d e et f F Rodhain 1985 p 286 287 a b et c Duvallet Duchemin p 460 461 1 Biomechanics of jumping in the flea Gregory P Sutton and Malcolm Burrows a et b Sherwood Klandorf et Yancey trad de l anglais Physiologie animale Louvain la Neuve Belgique Paris De Boeck 2016 61 p ISBN 978 2 8073 0286 0 lire en ligne p 353 354 et 358 Sciences et Avenir Le coup de pied de la puce sur Sciences et Avenir 10 fevrier 2011 consulte le 24 juillet 2020 a b c d e f et g Duvallet Duchemin p 461 463 a et b F Rodhain 1985 p 288 a b c d et e Duvallet Duchemin p 474 475 a b et c Duvallet Duchemin p 456 458 a et b F Rodhain 1985 p 283 285 a b c d et e Duvallet Duchemin p 476 478 a b c d e f g h et i Duvallet Duchemin p 478 481 Marie Claude PAUME Sauvages et toxiques Plantes des bois des pres et des jardins Aix en Provence France Edisud coll Je choisis le naturel 2009 256 p ISBN 978 2 7449 0810 1 p 6 204 30 a et 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Brisson Nicolas Rapin Odet de Turnebe Claude Binet et Catherine Des Roches elle meme a et b Collard Samama p 345 347 a et b Collard Samama p 332 333 Collard Samama p 342 Collard Samama p 334 338 et 348 a b c et d Collard Samama p 364 367 en US Polyxeni Potter The Iconography of Vermin Emerging Infectious Diseases journal CDC vol 19 no 2 fevrier 2013 DOI 10 3201 eid1902 ac1902 lire en ligne consulte le 6 aout 2020 a b c et d Collard Samama p 352 353 a et b Collard Samama p 277 280 Collard Samama p 271 Judicael Lavrador William Blake des cauchemars plein la Tate Liberation 20 janvier 2020 lire en ligne en Jonathan Jones The Ghost of a Flea William Blake The Guardian 19 avril 2003 lire en ligne H H Mollaret La decouverte par Simond du role de la puce dans la transmission de la peste La Revue du Praticien no 20 1991 p 1947 1952Voir aussiSur les autres projets Wikimedia Siphonaptera sur Wikimedia CommonsSiphonaptera sur Wikispeciespuce sur le Wiktionnaire Articles connexes Parasitisme Zoonose ecoepidemiologiqueLiens externes Sante Canada Siphonaptera photo Portail de l entomologie Portail de la parasitologie Portail de la medecine veterinaire

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