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Holothurie

Concombre de mer, Holothuroidea

Règne | Animalia |
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Sous-règne | Bilateria |
Infra-règne | Deuterostomia |
Embranchement | Echinodermata |
Sous-embr. | Echinozoa |
Classe
de Blainville, 1834
Ordres de rang inférieur
- Apodida Brandt, 1835
- Dendrochirotida Grube, 1840
- Elasipodida Théel, 1882
- Holothuriida Miller, Kerr, Paulay, Reich, Wilson, Carvajal & Rouse, 2017
- Molpadida Haeckel, 1896
- Persiculida Miller, Kerr, Paulay, Reich, Wilson, Carvajal & Rouse, 2017
- Synallactida Miller, Kerr, Paulay, Reich, Wilson, Carvajal & Rouse, 2017

Les Holothuries (Holothuroidea) sont une classe d'animaux marins de l'embranchement des échinodermes au corps mou et oblong et possédant un cercle de tentacules autour de la bouche. Elles sont aussi appelées concombres de mer ou bêches de mer et possèdent une grande diversité de surnoms sur les différentes côtes.
Ces animaux, majoritairement benthiques, vivent, selon les espèces, de la surface aux abysses, et se nourrissent de particules nutritives qu'ils attrapent au moyen de leurs tentacules buccales. Les holothuries mesurent généralement de dix à trente cm de long ; mais certaines espèces comme le cordon mauresque peuvent dépasser trois mètres. Leurs plus proches parents sont les oursins en dépit du peu de ressemblance visible. Ce sont des animaux inoffensifs, mais parfois toxiques.
Anatomie
Les concombres de mer, comme leur nom l'indique, ont pour la plupart un corps mou et cylindrique, plus ou moins allongé, arrondi aux extrémités, et généralement sans appendices solides. Leur forme va de presque globulaire pour les « pommes de mer » (genre Pseudocolochirus) à serpentiforme pour le groupe des Apodida (« holothuries-serpents »). Les holothuries mesurent généralement de dix à trente cm de long avec des extrêmes de quelques millimètres pour et jusqu'à plus de trois mètres pour Synapta maculata. La plupart possèdent cinq rangées de petits pieds à ventouse appelés podia, mais les Apodida en sont dépourvus et se déplacent en rampant. Leur épiderme peut être d'aspect lisse ou pourvu d'excroissances charnues (comme Thelenota ananas). Les podia de la face dorsale n'ont généralement pas de rôle locomoteur, et sont transformés en papilles. À l'une des extrémités s'ouvre la bouche (en position plus ou moins ventrale), entourée d'une couronne de tentacules qui peuvent être très complexes chez certaines espèces (ce sont en fait des podia modifiés) ; à l'autre bout l'anus est postéro-dorsal.
Les holothuries ressemblent peu aux autres échinodermes, du fait de leur corps ramassé en tube, sans squelette apparent ni appendices durs. De plus, la symétrie pentaradiaire propre aux échinodermes, quoique conservée structurellement, est ici doublée par une symétrie bilatérale qui les fait ressembler à des chordés. Cependant, la symétrie centrale est encore visible chez certaines espèces à travers les cinq méridiens (ou « radius ») qui parcourent le corps de l'animal de la bouche à l'anus (comme chez les oursins), d'où sortent les cinq rangées de pieds ambulacraires. Il n'y a donc pas de face « orale » ou « aborale » comme chez les étoiles de mer et les autres échinodermes, mais l'animal repose sur un de ses côtés (ce qui est unique chez les échinodermes contemporains), et cette face ventrale est appelée trivium (car elle comporte trois rangées de podia), alors que la face dorsale est nommée bivium (avec deux rangées de podia ou de papilles).
- Une Actinopyga echinites : on voit la couronne de tentacules buccaux et les podia.
- Détail de la bouche d’une holothurie, avec ses tentacules.
- Holothurie ensablée (Holothuria poli), une des espèces les plus communes de Méditerranée.
- Holothuria tubulosa, autre espèce commune en Europe.
- Synaptula lamperti sur un récif de coraux et d'éponges en Indonésie.
- Holothurie nageuse du genre Enypniastes.
- Cucumaria miniata, espèce filtreuse.
- (« pomme de mer »).
- Holothuria leucospilota.
- Isostichopus badionotus.
- Thelenota rubralineata.
- Holothuria fuscopunctata.
Physiologie
Squelette

Les holothuries n'ont pas de squelette développé, contrairement aux autres échinodermes, à l'exception d'une couronne calcaire péripharyngienne, qui sert de support aux tentacules buccaux ainsi qu'à cinq bandes musculaires longitudinales qui parcourent tout l'animal (doublés par des muscles rétracteurs chez les Dendrochirotida).
Le tégument contient un squelette relictuel constitué de minuscules spicules de calcite de formes très variées (ancres, tables, roues...) parfois appelées « ossicules », qui constituent souvent un critère d'identification et de classification des espèces. Généralement, elles sont de formes tridimensionnelles près de la surface de l'épiderme (notamment en « tables »), et bidimensionnelles plus en profondeur (boutons, bâtons). Elles mesurent généralement quelques dizaines de micromètres, mais peuvent atteindre le millimètre chez certaines Apodida.
Quelques espèces comme (en) et ont cependant développé un squelette externe composé de plaques dures, les faisant ressembler à certains groupes d'échinodermes fossiles ou à d'autres animaux cuirassés contemporains tels les chitons, voire à des oursins quand ces plaques développent des piquants (comme chez Ypsilothuria bitentaculata).
Système nerveux
Le système nerveux est constitué comme chez tous les échinodermes d'un anneau nerveux péri-stomacal, rond ou pentagonal, duquel partent cinq nerfs radiaux qui innervent tout le corps et notamment les aires ambulacraires.
Les sens des holothuries sont relativement rudimentaires : elles sont principalement sensibles au toucher, aux variations lumineuses et à certains composés chimiques présents dans l'eau. Des taches présentes à la base des tentacules chez certaines espèces sont interprétées comme des organes visuels, d'une acuité probablement limitée.
Système digestif
La bouche, dépourvue de dents, est suivie d'un pharynx et d'un œsophage ; l'intestin qui suit est très long pour optimiser la digestion d'une alimentation peu énergétique ; la digestion peut durer jusqu'à 36 heures chez certaines espèces. Le gros intestin se termine par une poche cloacale, où peuvent vivre certains symbiotes.
Certaines familles d'holothuries sont pourvues de dents anales, cependant celles-ci ont un rôle essentiellement défensif et n'interviennent pas dans la digestion. Les holothuries respirant par le cloaque, sont contraintes de garder celui-ci béant l'essentiel du temps, laissant donc la porte ouverte à toutes sortes de parasites et de profiteurs : les dents anales, présentes notamment chez le genre Actinopyga, permettent donc de limiter ce genre d'intrusion.
Système circulatoire
Comme tous les échinodermes, les holothuries sont pourvues d'un système aquifère ou ambulacraire à symétrie pentaradiale, avec une madréporite réduite et interne, reliée aux podia et à des vésicules de Poli. La respiration peut être assurée par la peau (chez les Apodida et Elasipodida) ou par un appareil respiratoire interne appelé « arbre respiratoire » qui débouche sur le cloaque et se remplit ou se vide d'eau par contractions de l'organe. Comme tous les échinodermes, les holothuries n'ont pas à proprement parler de « sang », mais leurs fluides internes sont équipés de cellules (coelomocytes) similaires à nos cellules sanguines : hémocytes (ou « caroténocytes », car riches en caroténoïdes), phagocytes, sphérulocytes.
Organes reproducteurs
Le système reproducteur est composé d'une gonade (mâle ou femelle) et d'un gonoducte débouchant sur le gonopore externe, situé à proximité de la bouche. La gonade se compose d'un grand nombre de tubes gonadiques ramifiés dont la partie distale flotte librement dans le cœlome. Elle est soutenue du côté proximal par un mésentère relié à la partie antérieure du tube digestif : Les cellules reproductrices sont situées dans ces tubes gonadiques et seront relarguées à maturation.
Écologie et comportement



Locomotion
Presque toutes les holothuries sont dites « benthiques » : cela signifie qu'elles vivent posées sur (ou parfois dans) le fond marin. Certaines sont sédentaires, vivant fixées sur ou dans le substrat, où elles se nourrissent généralement en filtrant l'eau à l'aide de leurs tentacules buccaux : c'est le cas de nombreuses espèces de l'ordre des Dendrochirotida (cependant la plupart demeurent capables de se déloger en cas de menace ou d'arrachage). Cependant, la plupart des espèces de concombres de mer sont capables de se déplacer : celles-là sont dites « vagiles », et rampent lentement sur le fond, d'une manière qui peut parfois rappeler les chenilles, à une vitesse comprise entre 5 et 50 cm/h (57 cm/h chez l'holothurie géante Thelenota anax). Malgré cette lenteur habituelle, certaines espèces sont capables de fuir assez rapidement une menace par de puissantes convulsions et torsions[réf. nécessaire].
La grande majorité des espèces (à part celles de l'ordre des Apodida et quelques espèces très dérivées) se déplacent et se maintiennent grâce à de minuscules tubes souples munis de pseudo-ventouses (en fait des plates-formes adhésives) qui tapissent leur face ventrale, et que l'on appelle « pieds ambulacraires » ou « podia ». Les podia sont capables d'un pouvoir d'adhérence élevé qui leur permet souvent de se maintenir à la verticale ou même à l'envers dans des courants importants, et empêchent certains prédateurs de les déloger. Les espèces de l'ordre des Apodida, dépourvues de podia comme leur nom l'indique, se déplacent en rampant lentement, et ne fréquentent que les fonds calmes ou les milieux à forte rugosité. Certaines holothuries abyssales (famille des Elpidiidae) ont des podia très modifiés, moins nombreux et plus charnus et rappelant plus des « pattes », par leur forme et leur usage.
Plusieurs espèces d'holothuries (environ 25, réparties dans la plupart des groupes, mais surtout les Elasipodida) sont capables de nager un court instant, pour échapper à un danger ou se déplacer plus rapidement. Cette capacité se fait par ondulation du corps et éventuellement à l'aide d'appendices palmés (comme chez les Psychropotes). Certaines espèces de grande profondeur peuvent même adopter un mode de vie « benthopélagique », ce qui signifie qu'elles passent une partie de leur temps en suspension dans l'eau, mais regagnent le sol de temps à autre ; c'est notamment le cas des espèces du genre Enypniastes. La seule espèce complètement pélagique connue est Pelagothuria natatrix, qui ressemble sous beaucoup d'aspects à une méduse. Il semble que d'autres espèces benthiques (comme (en) et (en)) soient capables de modifier leur densité (« active buoyancy adjustment ») pour se mettre à flotter quelque temps, afin d'échapper facilement à des conditions d'eau devenues dangereuses.
Le déplacement lent et timide des holothuries les lie profondément à leur habitat, vu qu'elles peuvent difficilement en changer : en conséquence, certaines études suggèrent qu'elles pourraient constituer des bioindicateurs du milieu plus fins que les poissons, qui sont plus mobiles.
Cycle de vie et reproduction

Les sexes sont toujours séparés chez les holothuries, qui peuvent donc être mâles ou femelles (seules quelques espèces sont hermaphrodites, mais jamais capables d'autofécondation). Il n'y a cependant pas de dimorphisme sexuel, et seul l'examen microscopique des gonades permet de déterminer le sexe d'un individu. Les gonades forment de petites touffes de cæca situées dans la partie antérieure de l'animal (une chez les Holothuriidae, deux chez les Stichopodidae), et reliées à un conoducte qui débouche au-dessus de la bouche.
Les holothuries sont toutes ovipares ; la fécondation est sexuée et externe, et son développement est indirect (présence d'un stade larvaire). Les gamètes sont relarguées dans l'eau où a lieu la fécondation ; lors de l'éjection des gamètes, la plupart des holothuries adoptent généralement une position érigée caractéristique, parfois juchées au sommet d'un promontoire. Une fois l'ovule fécondé, après plusieurs divisions cellulaires apparaissent les stades larvaires, qui font encore partie du plancton et permettent ainsi une bonne dispersion des individus. La première forme larvaire est appelée auricularia (appelée ainsi car ses segments ciliés évoqueraient une oreille) et précède parfois un second stade appelé doliolaria, qui est la larve compétente qui subit la métamorphose ; elle précède le stade juvénile, dont la morphologie est plus ou moins similaire à l'adulte, excepté la taille et la maturité sexuelle – toutefois certains juvéniles imitent d'autres animaux pour décourager les prédateurs. Chez de nombreuses familles, il arrive aussi que la larve se développe directement en doliolaria, sans passer par le stade auricularia (stade toutefois présent chez la plupart des familles communes, notamment les Holothuriidae, les Stichopodidae et les Synaptidae). Certaines holothuries des eaux glaciaires ou des abysses possèdent certaines spécificités dans le développement ou le mode de reproduction : par exemple, l'espèce , qui vit dans les abysses du golfe du Mexique, se regroupe par couples lors de la reproduction pour optimiser les chances de fertilisation.
- Larve auricularia dessinée par Ernst Haeckel.
- Quatre stades larvaires successifs (d'auricularia à doliolaria, sens horaire) par Haeckel.
- Pearsonothuria graeffei juvénile, mimétique des nudibranches toxiques de la famille des Phyllidiidae.
De nombreuses espèces d'holothuries (comme Holothuria atra ou Stichopus chloronotus) sont également capables d'une reproduction asexuée par scission : un rétrécissement apparaît progressivement chez l'animal, qui à force de s'amenuiser finit par le couper en deux parties (égales chez H. atra, inégales chez S. chloronotus). La plaie se referme en deux jours seulement. Chaque partie régénère ensuite un individu complet en deux à 6 mois, et vit généralement caché le temps de la régénération (l'individu est de toute façon provisoirement incapable de se nourrir). On observe à la Réunion que la reproduction sexuée a plutôt lieu pendant la saison chaude (où l'eau est plus riche en plancton pour nourrir les larves), et la reproduction asexuée pendant la saison froide.
La détermination de l'âge des holothuries est complexe, car il semble que la croissance se stabilise rapidement à la maturité au profit d'un investissement dans la reproduction : leur espérance de vie reste donc mal connue. Cependant, une étude publiée en 2019 montre que les spicules dermiques possèdent des stries de croissance (à la manière des arbres), qui permettent de compter les années à la manière de ce qui se pratique en dendrochronologie. Avec cette méthode, l'espèce filtreuse d'eau froide a pu être estimée vivant plusieurs décennies : il est probable que, comme pour beaucoup d'autres animaux, les espèces d'eaux froides et profondes aient un cycle de vie plus lent et vivent plus longtemps que les espèces littorales d'eaux chaudes.
Moyens de défense
- Toxines
Les holothuries ont la particularité de dégager en permanence des toxines appelées saponines (aglycone triterpénoïde). Ces toxines sont cytotoxiques et hémolytiques, donc dangereuses pour la plupart des poissons, ce qui fait que les holothuries adultes ont généralement peu de prédateurs. Suivant l'espèce et la condition des individus, ces toxines sont présentes en plus ou moins grande quantité et plus ou moins efficaces.
- Durcissement
Le corps des holothuries est structuré par des fibres de collagène. Cependant, celui-ci est très particulier en tant qu'il est capable de changer de structure en un instant (appelé « MCT », pour mutable collagenous tissue), permettant la rétractation et le durcissement du corps de l'animal, qui chez certaines espèces peut devenir presque dur comme de la pierre (d'où le nom vernaculaire de certaines d'entre elles comme l'« holothurie caillou », Actinopyga lecanora).
- Les tubes de Cuvier
Lorsqu'elles sont inquiétées, certaines holothuries appartenant toutes à la famille des Holothuriidae peuvent émettre de longs filaments collants appelés tubes de Cuvier : expulsés par l'orifice cloacal, le réseau de filaments quiescents s'allonge de 20 à 30 fois et devient collant, immobilisant l'ennemi : poisson, crabe, gastéropode ou étoile de mer. Les Polynésiens se servent de ces filaments, en les enroulant sur leurs pieds, pour marcher sur les récifs de coraux. Après expulsion, l'holothurie met de deux à cinq semaines pour régénérer ses tubes.
- L'éviscération
L'éviscération est un mécanisme de défense qui consiste à éjecter une grande partie des organes internes. L'holothurie continue ensuite ses mouvements respiratoires, drainant l'eau de mer directement dans la cavité générale du corps, et vit quelques semaines au ralenti jusqu'à ce que de nouveaux organes soient régénérés (ce qui peut prendre entre 7 et 145 jours suivant les espèces et les conditions). Ce phénomène rappelant l'autotomie, n'est observé que chez deux ordres : les Dendrochirotida (qui s'éviscèrent par la partie antérieure) et les Holothuriida (qui s'éviscèrent par la partie postérieure ou cloacale). L'éviscération semble également parfois avoir lieu en dehors d'une agression, peut-être dans un but purgatif.
- La fuite
La plupart des grosses holothuries de l'ordre des Holothuriida et des Synallactida sont capables, en cas de menace, de s'enfuir grâce à des mouvements de contorsion brusques et plus ou moins organisés. Ces convulsions peuvent impressionner un prédateur, lui faire lâcher prise ou permettre de semer un prédateur benthique plus lent (étoile de mer, mollusque entre autres) mais aussi dénoncer sa présence à un plus gros prédateur. Quelques espèces sont capables de nager plus ou moins longtemps : ce mode de fuite est notamment répandu chez de nombreuses espèces abyssales de l'ordre des Elasipodida.
- Bioluminescence
Certaines holothuries abyssales (comme ) sont capables d'émettre de la lumière par bioluminescence quand elles se sentent menacées, dénonçant ainsi l'importun aux prédateurs de niveau supérieur.
Écologie

Habitat
Les holothuries vivent de la zone littorale jusqu'aux plus grandes profondeurs des océans, elles sont enfouies dans le sable vaseux, rampent sur le fond parmi les algues, ou sont logées dans les anfractuosités des rochers.
Les holothuries sont le groupe de détritivores le plus important des faunes récifales et abyssales. Elles peuvent former des populations très denses, particulièrement dans les profondeurs : dans une fosse océanique très profonde, elles constituent la moitié des formes vivantes à 4 000 mètres et 90 % à 8 000 mètres. Les holothuries sont les échinodermes les mieux adaptés aux profondeurs extrêmes, et sont encore très diversifiées au-delà de 5 000 m de fond : plusieurs espèces de la famille des Elpidiidae (« cochons de mer ») se retrouvent à plus de 9 500 m, et le record semble détenu par des espèces du genre Myriotrochus (notamment , famille des Myriotrochidae), identifiées jusqu'à 10 687 mètres de profondeur.
Certaines espèces vivent en symbiose avec d'autres êtres : par exemple celles du genre Synaptula vivent presque exclusivement sur des éponges.
Alimentation


Les holothuries connaissent trois sources de nourriture :
- Plancton (Suspensivorie)
- Détritus (Détritivorie)
- Matériel organique des sédiments de fond (dépositivorie).
La forme des tentacules est généralement adaptée au régime et au calibre des particules à ingérer : les espèces suspensivores ont ainsi le plus souvent de grands tentacules arborescents, destinés à maximiser la surface de filtrage, alors que les espèces se nourrissant dans des substrats grossiers auront plus souvent besoin de tentacules digités pour trier le matériel nutritif ; les espèces détritivores de substrats fins auront quant à elle souvent des tentacules plus courts, souvent peltés. Un seul spécimen peut avaler plus de 45 kg de sédiments par an, et leurs excellentes capacités digestives leur permettent de rejeter un sédiment fin, pur et homogène. Certaines espèces nécessitent des eaux très pures - comme Thelenota ananas - alors que d'autres préfèrent les eaux turbides - comme Bohadschia vitiensis. Plusieurs espèces tolèrent même des seuils de pollution importants. Les espèces pourvues de puissants podia (comme ) sont plus souvent adaptées à des courants importants, alors que d'autres comme Synapta maculata nécessitent des eaux calmes. Certaines espèces comme Actinopyga echinites tolèrent même de passer plusieurs heures à l'air libre, pendant les marées basses.
- Bouche d'une holothurie serpent aux tentacules digités et pinnés, adaptés au triage du sédiment.
- Bouche d'une Pearsonothuria graeffei aux tentacules peltés, adaptés au ramassage du sédiment.
- Bouche d'une Cucumaria miniata, pourvue de bras tentaculaires arborescents en fractales, destinés au filtrage de l'eau.
- Réjections d'holothuries sédimentivores. Ce sable filtré et recyclé permettra d'enrichir et d'homogénéiser le sédiment.
Il a été montré en 2013 que certaines holothuries comme Apostichopus californicus peuvent également se nourrir par leur anus, en même temps qu'elles respirent : ce stratagème leur permettrait de complémenter leur régime détritivore par un régime suspensivore.
Effet sur les écosystèmes
Leur mode d'alimentation particulier fait que les concombres de mer jouent un rôle capital dans les processus biologiques des fonds marins (bioturbation, épuration, homogénéisation du sédiment...). L'espèce , qui vit dans les herbiers de l'Indo-Pacifique, semble jouer un rôle essentiel dans la santé de ces écosystèmes, ce qui rend sa surexploitation d'autant plus préoccupante. Des études menées dans des archipels de l'océan Pacifique ont mis en évidence un rôle stratégique des holothuries sur la santé du corail : en enlevant expérimentalement les holothuries d'un récif, la mortalité du corail due à des maladies des tissus a été multipliée par 15, suggérant que les régions de surpêche mettent en danger tout l'écosystème corallien.
Symbioses et commensalismes

De très nombreux petits animaux ainsi que certains parasites, peuvent vivre en symbiose ou en commensalisme avec les holothuries. Certaines crevettes nettoyeuses (groupe des Pontoniinae), notamment plusieurs espèces du genre Periclimenes (genre spécialisé dans les échinodermes) dont Periclimenes imperator vivent sur le tégument des holothuries.
Le commensalisme est fréquent dans la cavité cœlomique des grosses holothuries tropicales. On y trouve notamment plusieurs espèces de crabes et de crevettes nettoyeuses pouvant entrer et sortir librement de l'anus, comme le crabe Lissocarcinus orbicularis qui peut même vivre dans la bouche de certaines espèces tropicales. Certains petits poissons de la famille des Carapidae séjournent et circulent librement dans l'anus - et parfois une partie du tube digestif - des grosses holothuries, où ils trouvent un abri mais aussi une aire de reproduction pour certaines espèces, qui peuvent y habiter en couple. Certains de ces Carapidae sont cependant des parasites délétères, comme les sp., qui se nourrissent des organes internes des holothuries. Certaines espèces d'holothuries peuvent réguler leurs hôtes internes grâce à des dents anales. D'autres endocommensaux comme les bivalves du genre Entovalva vivent dans l'œsophage des holothuries. Sans que la nature de l'association soit encore complètement élucidée, il existe sur le tégument d'holothuries des observations de plusieurs espèces vers polychètes (notamment des Polynoidae).
Plusieurs parasites vivent accrochés sur le tégument des holothuries, comme des gastéropodes ectoparasites de la famille des Eulimidae (par exemple Melanella sp. ou Stilapex sp.), qui vivent accrochés sur le tégument qu'ils percent au moyen d'une trompe, un peu à la manière des tiques.
- , un poisson-perle qui vit dans la cavité cloacale des holothuries.
- Le petit crabe Lissocarcinus orbicularis peut vivre à la surface des holothuries, mais aussi à l'intérieur de leur bouche ou (comme ici) de leur cloaque.
- La crevette Periclimenes imperator, commensal fréquent de nombreux échinodermes.
- Des gastéropodes parasites de la famille des Eulimidae sur le trivium d'une juvénile.
- Deux polychètes polynoïdes sur une Thelenota anax.
Prédateurs

Les holothuries sont dédaignées par la plupart des prédateurs marins en raison des toxines qu'elles contiennent (notamment l') et de leurs moyens de défense parfois spectaculaires. Cependant, elles demeurent la proie de certains prédateurs très spécialisés qui ne craignent pas leurs toxines, comme le gros mollusque Tonna perdix, qui les paralyse à l'aide d'un puissant venin avant de les avaler entièrement, en étirant sa bouche dans des proportions parfois spectaculaires.
D'autres prédateurs plus généralistes et opportunistes peuvent aussi parfois s'en prendre aux holothuries les moins bien défendues faute de mieux, comme certains poissons (balistes, poissons-globes...), étoiles de mer et crustacés (crabes, langoustes, bernard-l'ermite...). Le crabe nageur tropical est particulièrement connu pour faire des ravages sur les jeunes spécimens dans les élevages d' dans l'Indo-Pacifique. Il existe aussi des observations de prédation par des tortues marines (Caretta caretta).
Cependant, le principal prédateur actuel des holothuries reste l'Homme : de nombreuses espèces sont intensément pêchées et braconnées pour alimenter le marché asiatique, et plusieurs ont connu un effondrement spectaculaire de leur population, avec parfois des conséquences néfastes sur les écosystèmes.

Systématique

Histoire scientifique
La plus ancienne mention connue du terme grec ὁλοθούριον / holotoúrion (gén.ὁλοθούριου / holotoúriou), se trouve chez le poète Épicharme vers -450. Platon, Aristote et Théophraste ont tous les trois utilisé le nom générique de πλεύμον θαλάσσιος / pleúmon thalássios pour désigner un zoophyte marin mou et flasque - ce que l'on a traduit par « poumon marin » ; le terme pourrait désigner les holothuries, mais peut-être aussi les ascidies ou encore des méduses.
L'un des plus anciens textes scientifiques concernant les holothuries remonte à Aristote, dans ses Parties des animaux (vers -343) : il y nomme un animal « holothurie » sans le décrire, mais en le classant parmi les animaux dépourvus de sens (avec les éponges et « poumons de mer », correspondant apparemment aux tuniciers) ; ce nom sera conservé et utilisé par la suite pour nommer les concombres de mer, sans preuve qu'il s'agit bien de l'animal dont parlait le Philosophe.
En Orient, les traités de médecine ou de zoologie évoquent les holothuries dès le VIIIe siècle, notamment le Kojiki en Chine (712), puis le Wamyō ruijushō au Japon (934), ouvrant la voie à une longue tradition d'excellente représentation de ces animaux dans les traités chinois et japonais.

Les scientifiques occidentaux recommencent à s'intéresser aux échinodermes à partir de la Renaissance, et Pierre Belon en 1553 est le premier à proposer de les rapprocher des étoiles de mer et oursins. La première utilisation de ce terme pour nommer indubitablement un concombre de mer, illustration à l'appui, se trouve dans les Libri de Piscibus Marinis de Guillaume Rondelet, publié en 1554 (toutefois il décrit deux espèces, dont la seconde est une ascidie, et il en sépare injustement le « vit de mer »). Il indique que ces êtres « sont de moyenne nature entre les plantes et animaux ».
Les véritables progrès arrivent avec le siècle des Lumières : en 1751 un article « Holothurie » est rédigé dans l'Encyclopédie, sur la base des commentaires d'Aristote et Rondelet, mais leur position taxinomique (et même leur description) est encore peu claire :
« HOLOTHURIE, s.f. holothurium, (Hist. nat. Zool.) animal de mer. M. Linnæus le met au rang des zoophytes, qui sont nuds & qui ont des membres. Rondelet fait mention de deux espèces d’holothuries dont il donne les figures. La première espèce a une écorce dure, elle est oblongue ; l’une des extrémités est mousse & terminée par une écorce percée de plusieurs trous. La seconde espèce a le corps parsemé d’aiguillons ; il est terminé à l’un des bouts par une sorte de tête ronde percée d’un trou rond & ridé qui s’ouvre & se ferme, & qui est la bouche de l’animal ; l’autre bout du corps est menu & allongé en forme de queue. Il y a de chaque côté un prolongement qui est une jambe, ou plûtôt une nageoire, car l’animal s’en sert pour se mouvoir. L’un des prolongemens est plus étroit que l’autre, découpé tout-autour, & terminé en pointe. »
En 1758 les holothuries figurent dans le Systema Naturae de Carl von Linné, mais ce terme n'y désigne toujours pas des échinodermes, mais regroupe des animaux assez hétéroclites, comme la physalie, et ce n'est qu'en 1767 que Linné corrige son entrée Holothuria. C'est Nathanael Gottfried Leske qui crée l'embranchement des échinodermes en 1778 (systématisé par Jean-Guillaume Bruguière en 1791) et incorpore définitivement ce clade aux classifications scientifiques. C'est Henri-Marie Ducrotay de Blainville qui se fait le descripteur scientifique du sous-embranchement des holothuroidea en 1834, en y désignant spécifiquement les concombres de mer (encore tous regroupés dans un genre unique). Au cours du XIXe siècle, de nombreuses espèces sont découvertes (notamment par Edmond Perrier), et rapidement divisées en ordres et familles, notamment par Grube, Théel et Haeckel.

Au cours du XXe siècle, la pêche commerciale de plus en plus intensive menée pour satisfaire la clientèle asiatique mène à l'effondrement rapide de nombreux stocks ; cette situation commença à inquiéter le secteur et les gouvernements à partir des années 1970, qui commencèrent à demander des études scientifiques sur l'état des populations, ce qui contribua à redynamiser la recherche sur ces animaux. En 1990 est créé le SPC Beche-de-mer Information Bulletin, premier périodique scientifique exclusivement dédié aux holothuries. Les holothuries sont aujourd'hui étudiées par de nombreux spécialistes de pays variés, comme Chantal Conand, Gustav Paulay, Sven Uthicke, Nyawira Muthiga, Maria Byrne, Steven Purcell, François Michonneau ou Yves Samyn.
Classification
Les holothuries n'ayant pas de squelette comme les autres échinodermes, leur classification est particulièrement complexe et leur étude demande l'examen de spécimens bien conservés. La classification morphologique se fonde tout d'abord sur la présence ou la forme de certaines parties molles (podia, poumons, tentacules...) pour déterminer les grands ordres, et secondairement sur les quelques parties dures (quand elles existent) comme la couronne péripharyngienne et l'examen microscopique des ossicules pour déterminer le genre et l'espèce. Les méthodes génétiques contemporaines ont aussi grandement aidé à faire progresser la classification de ces animaux,. Il fallut attendre 2017 pour qu'une étude génétique de grande ampleur réorganise la classification des holothuries sur des critères phylogénétiques, validant certains groupes morphologiques traditionnels et en rejetant d'autres : Ainsi, les critères définitoires des grands ordres sont la présence de podia (absents chez les Apodida, groupe le plus dérivé) et d'arbres respiratoires (absent chez les Apodida et Elasipodida). Toutefois, la phylogénie générale des holothuries semble tellement complexe qu'elle continue de résister même aux études génomiques de grande ampleur.
On compte actuellement, suivant les sources, entre 1 250 et 1 775 espèces d'holothuries. Celles-ci sont généralement divisées en cinq à sept ordres :


Selon World Register of Marine Species (26 novembre 2017) :
| Selon ITIS (2 décembre 2013) :
|
- Les Apodida comme cette Euapta godeffroyi ont un corps serpentiforme, dépourvu de podia, et des tentacules pinnés.
- Les Dendrochirotida comme cette Cercodemas anceps ont un corps ramassé et des tentacules arborescents.
- Les Elasipodida comme ce Scotoplanes globosa ont un corps translucide et des appendices de marche ou de natation. Ils sont abyssaux.
- Les Holothuriida comme cette ont un corps boudiné et des tentacules peltés.
- Les Molpadida comme ce vivent enfouis dans le sable, ont des tentacules courts et sont munis d'un appendice caudal.
- Les Persiculida comme cette sont abyssaux, dépourvus de spicules dermiques et pourvus d'un sillon anal.
- Les Synallactida comme ce Stichopus chloronotus sont encore mal définis morphologiquement.
Origines et registre fossile


Les holothuries étant des animaux au corps mou et très peu minéralisé (contrairement à la plupart des autres échinodermes), leur corps est généralement intégralement consommé par les bactéries et nécrophages à leur mort, ne permettant pas un processus de fossilisation dans la plupart des cas. Le seul élément parfois préservé est la couronne calcaire péripharyngienne, ainsi que des spicules. Ainsi, leur histoire évolutive est encore en grande partie obscure, et passe par quelques spécimens à la conservation exceptionnelle et surtout par des fossiles d'ossicules ou d'anneau calcaire, qui ne donnent cependant que peu d'informations sur l'allure générale de l'animal.
Les plus anciennes traces assignables à des holothuries dateraient de l'Ordovicien (-485-443 millions d'années), mais sont encore sujets à caution, comme l'espèce contestée . Parmi les plus anciens fossiles complets, on trouve le genre (groupe des ), qui a la spécificité de présenter un exosquelette constitué de plaques calcaires à l'excellent potentiel de fossilisation. Le registre fossile commence à être mieux documenté à partir du Dévonien, avec le plus vieux fossile de corps entier d'holothurie et une quarantaine d'espèces identifiées (essentiellement sur la base de couronnes et de spicules, qui renseignent peu sur l'allure générale de l'animal), puis 65 au Carbonifère. Le pic de diversité observée est atteint entre le Trias (252 espèces) et le Jurassique (264), avant que la diversité apparente du registre ne diminue jusqu'à nos jours, ce qui pourrait être en partie lié à la diminution des groupes cuirassés, au meilleur potentiel de fossilisation.
Le groupe le plus ancien serait donc celui des , apparu à l'Ordovicien médian (il y a environ 471 millions d'années) et disparu au Dévonien inférieur (environ 397 millions d'années) ; proche des Apodida, ce groupe s'en serait séparé dès l'Ordovicien inférieur, mais on ne connaît pas de fossiles crédibles d'Apodida avant le Silurien (environ 430 millions d'années). Les Elasipodida se seraient séparés du reste des holothuries à l'Ordovicien médian (460 Ma), mais n'apparaissent dans le registre fossile qu'au Dévonien médian (397 Ma).
Le groupe actuel le plus proche semble être les oursins, classés avec les holothuries (et quelques autres groupes éteints) au sein du sous-embranchement Echinozoa, et dont ils auraient divergé dès l'Ordovicien inférieur, voire avant. Leur ancêtre commun serait un groupe frère des Ophiocystoidea, voire carrément les ophiocystoïdes eux-mêmes, après avoir perdu au cours de l'évolution la minéralisation de leur test.
Les holothuries et l'Homme
Nom
Le terme scientifique « holothurie » est emprunté au grec ὁλοθούριον / holotoúrion (gén.ὁλοθούριου / holotoúriou), via Aristote, latinisé en holothuria ; le sens en est encore assez obscur (d'autant qu'Aristote ne désignait sans doute pas les concombres de mer par ce terme), mais pourrait signifier « entièrement nu ».
Les holothuries portent également de nombreux noms populaires, souvent liés à des objets de même forme (concombres, saucisses), des animaux d'apparence proche (limace, chenille) ou surtout des sobriquets scabreux (à base de pénis ou d'étron). Elles sont ainsi appelées en France concombres de mer ou bêches de mer (voire biche de mer par déformation en Nouvelle-Calédonie), mais également vié marin sur la côte marseillaise (du provençal viech marin, sexe marin), pich du ou pich marv en Bretagne (littéralement « phallus noir » ou « phallus mort »), ou cazzu marinu en Corse (même sens qu'en provençal). Son ancien nom en portugais, « bicho-do-mar » (à présent « pepino-do-mar », traduction littérale de l'anglais « sea cucumber »), « bête de la mer », serait à l'origine du nom de la langue parlée au Vanuatu : le bichelamar. En Japonais, elles sont appelées namako, « limace de mer », mais cette expression désigne en français plutôt des mollusques marins (Opisthobranches).
Relations à l'homme

Les holothuries sont des animaux extrêmement lents, et parfaitement inoffensifs même si certaines possèdent des mécanismes de défense susceptibles de provoquer des nuisances (ossicules collantes, tubes de Cuvier...). Les toxines qu'elles contiennent interdisent généralement de les manger crues ou non préparées. Leur forme étonnante leur vaut souvent le dégoût des baigneurs, qui les utilisent parfois aussi pour jouer (notamment en les pressant pour voir sortir un jet d'eau depuis le cloaque, ce qui blesse l'animal).
Si les holothuries demeurent des animaux relativement mal connus et souvent méprisés des baigneurs européens, de nombreuses espèces tropicales sont toutefois considérées comme particulièrement esthétiques, et ces animaux jouissent d'une image bien plus positive dans certaines régions du monde, notamment au Japon où, en plus d'être des mets de choix, elles font l'objet d'un intérêt populaire certain, jusque dans la poésie traditionnelle.
Certains des comportements des holothuries (durcissement, expulsion des tubes de Cuvier, éviscération) ont valu d'après l'écrivain aventurier Henry de Monfreid aux holothuries de Mer Rouge le nom vernaculaire et imagé de Zob el Bahar (le pénis de la mer) et ont initié une pêche destinée à la préparation (réputée aphrodisiaque) de l'holothurie séchée, à destination du marché chinois, et entrant entre autres dans la composition du potage aux nids d'hirondelles.
Dans la culture et les arts
Les holothuries, animaux lents et sans visages parfois vus comme mystérieux, sont peu présentes dans la culture occidentale. Elles occupent toutefois, en tant qu'aliment, une place de choix dans le roman de Jules Verne Vingt mille lieues sous les mers (1870), où elles reviennent plusieurs fois à la table du capitaine Nemo : « Goûtez à tous ces mets. Voici une conserve d’holoturies qu’un Malais déclarerait sans rivale au monde. [...] Je fis honneur au repas. Il se composait de divers poissons et de tranches d’holoturies, excellents zoophytes, relevés d’algues très apéritives ».
Le romancier italien Emilio Salgari consacre son roman I Pescatori di Trepang (1896) à un groupe de pêcheurs d'holothuries (ici appelées trepang) confronté à des aborigènes en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Au Japon, les holothuries sont des animaux relativement répandus dans l'art poétique du Haiku, et ont même fait l'objet d'un recueil dédié. On trouve également une holothurie dans le bestiaire de la franchise de jeux vidéo Pokémon : Concombaffe (Pyukumuku en anglais), qui se bat grâce à ses tubes de Cuvier. Une holothurie est également la mascotte de la Force maritime d'autodéfense japonaise, appelée Namakoro et choisie en raison du « courage » et de la résistance de ces animaux, qui ne fuient pas face aux menaces.
Gastronomie

La pêche commerciale des holothuries semble s'être développée il y a environ mille ans en Chine, et l'engouement suscité provoqua rapidement un effondrement des stocks locaux menant à l'élaboration d'un marché d'importation international. Diverses espèces d'holothuries, connues sous le nom de trepang en malais, vidées, bouillies, séchées et fumées sont consommées en Chine et à Singapour et y sont très appréciées. On en consomme également au Japon sous le nom de namako. De l'Océan Indien au Pacifique en passant par l'Indonésie (Makassar), les concombres de mer sont récoltés pour prélever leurs téguments, sur un mode principalement artisanal mais localement relativement intensif. Sur place, on les mange bouillis, séchés, marinés, en potage ou encore frits : la technique du séchage est la plus appropriée à l'exportation vers l'Asie du Sud-Est, qui demeure la principale raison de cette pêche dans les pays insulaires. Quelques espèces peuvent être consommées crues (, , Parastichopus californicus).
Les holothuries sont aujourd'hui pêchées pour être mangées dans plus de soixante-dix pays, et consommées principalement en Indonésie, en Chine (et plus globalement en Asie du Sud-Est) et à Madagascar, ainsi que dans certains pays insulaires de l'Indo-Pacifique. Selon un rapport de la FAO, on estime qu'à la fin des années 1970 la consommation mondiale était de 25 000 tonnes.
L'essor économique de l'Asie du Sud-Est depuis les années 1980, couplé aux faibles revenus de nombreux pays coralliens où vivent les holothuries comestibles, font peser de lourdes menaces sur ces espèces autrefois communes, dont certaines voient leurs stocks s'effondrer d'une manière inquiétante. Un réseau international de braconnage féroce s'est également mis en place, visant notamment les zones protégées désertes ou de pays en voie de développement, et est actif jusqu'en Afrique de l'Ouest.
Les populations d'holothuries ont ainsi diminué de 98 % aux Galapagos entre 1993 et 2004, et de 94 % en Égypte entre 1998 et 2001, puis encore de 45 % entre 2002 et 2007 malgré l'interdiction de leur récolte. La situation est proche dans la plupart des pays de l'Indo-Pacifique tropical.
La consommation des holothuries fut historiquement importante en Nouvelle-Calédonie (où on les appelle « bèches de mer »), mais a très fortement diminué depuis la seconde guerre mondiale. La préparation était complexe : les animaux étaient bouillis une première fois dans de l'eau de mer, puis une seconde fois dans de l'eau douce avant d'être éviscérés. Le produit était ensuite fumé au bois de mangrove puis séché au soleil.
En France, la principale holothurie consommée traditionnellement est l'« Espardenya » (Parastichopus regalis), notamment dans le sud-ouest ; c'est un mets qui peut agrémenter la paella en cuisine catalane, mais son commerce demeure très marginal et essentiellement lié à des prises accessoires de la pêche au chalut.
D'après une synthèse commandée par la FAO en 2012, 58 espèces sont significativement exploitées pour la consommation humaine. Presque toutes appartiennent aux ordres des Holothuriida et des Synallactida (sauf 3 espèces de l'ordre des Dendrochirotida, toutes de la famille des Cucumariidae), dont la plupart à la famille des Holothuriidae, et secondairement des Stichopodidae. La très large majorité sont des espèces tropicales.
Parmi les espèces comestibles, on peut citer (par ordre décroissant de valeur marchande) , Thelenota ananas, Actinopyga echinites, , ou encore . Les espèces , et ont également connu une forte flambée des prix en 2014. En dépit de son nom, l'« holothurie comestible » n'est que peu consommée en Asie.
D'un point de vue nutritionnel, les téguments d'holothuries sont riches en protéines (45 % du poids sec) et en minéraux, et contiennent peu de graisses et de sucres.
- Concombres de mer sur un marché en Asie.
- Concombres de mer frits.
- Concombre de mer en sauce en Chine.
- agrémentant une soupe au poulet à Singapour.
- En sauce aigre-douce à Pékin.
Utilisations pharmaceutique et cosmétique
La consommation pharmaceutique d'holothurie est attestée depuis l'ère Ming (XIVe siècle) : la ressemblance des holothuries avec un pénis humain (renforcée par leur capacité à se durcir, se tenir droit lors de la reproduction et le mode de défense de certaines consistant à éjecter des filaments blancs) a fait croire aux Chinois analogistes de l'époque qu'ils pourraient avoir des vertus sur la virilité.
Certaines compagnies pharmaceutiques produisent des produits dérivés à partir du « trépang ». Ces produits se présentent sous la forme d'huiles, de crèmes et cosmétiques, mais aussi parfois de spécimens séchés. Certains d'entre eux sont destinés à être ingérés. Certains soigneurs attribuent aux extraits de concombre de mer des propriétés aphrodisiaques ou antiseptiques jamais démontrées scientifiquement. De prétendues propriétés anticancéreuses ont été mises à l'étude, et sérieusement mises en doute.
- Holothuries séchées et conservées en bocal, utilisées à des fins médicinales par la médecine chinoise.
- Ici, dans une pharmacie « chinoise » au Japon.
- A Hong Kong.
Statut de protection
Plusieurs espèces d'holothuries voient leur effectif tomber de manière préoccupante depuis quelques décennies, principalement en raison de la surpêche, mais aussi de la dégradation de leur environnement. La fonction écologique capitale de ces animaux rend leur raréfaction d'autant plus préoccupante pour les écologues. En conséquence, les concombres de mer font l'objet d'un suivi de la part de la FAO, de la CITES et de l'IUCN. 16 espèces figurent ainsi sur la Liste rouge de l'UICN depuis 2013, dont 9 classées comme « vulnérables » et 7 « en danger ou à forte probabilité d'extinction » (, , , , , Isostichopus fuscus et Thelenota ananas).
Il existe un groupe dédié aux holothuries à l'IUCN, le « IUCN SSC Sea Cucumber Specialist Group », dirigé par Annie Mercier et Marie Antonette Menez.
Galerie
- Synapta maculata ou « cordon mauresque » (Île de La Réunion).
- . Les espèces de plusieurs genres de cette famille, rondes, colorées et sédentaires, sont couramment appelées pomme de mer.
- Concombre de mer ensablé (Holothuria poli), espèce méditerranéenne vivant à proximité des plages.
- Apostichopus californicus, une holothurie californienne, rejetée sur la côte avec des restes de kelp et d'algues vertes.
- Isostichopus fuscus, holothurie des Îles Galápagos, cachée dans l'anfractuosité d'un fond rocheux.
- Une Holothuria leucospilota (noire, ordre Holothuriida) et une Synapta maculata (brune, ordre Apodida) à La Réunion.
- Une holothurie nageuse de la famille des Pelagothuriidae (genre Enypniastes).
- Une holothurie nageuse de la famille des Psychropotidae (genre Psychropotes).
- Holothurie léopard (Bohadschia argus).
- Isostichopus badionotus.
- Cucumaria miniata.
- Pearsonothuria graeffei.
- Synaptula lamperti.
- Colochirus robustus.
- .
- Holothuria pervicax.
- Stichopus chloronotus.
- Thelenota rubralineata.
Voir aussi
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Liens externes
- « Bêche-de-mer Information Bulletin », sur Secretariat of the Pacific Community, éditée par Chantal Conand & Igor Eeckhaut, revue scientifique spécialisée sur les holothuries.
- « Holothurides (concombres de mer) », sur DORIS, encyclopédie marine en ligne de la FFESSM.
- François Cornu, « Holothuries », sur Sous Les Mers.
- (en) « Sea cucumbers: the new resource for a hungry fishery », sur CumFish.
- Le concombre de mer démasqué : Reportage sur la pêche et la préparation des concombres de mer aux Philippines.
- Notices d'autorité :
- LCCN
- GND
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- Espagne
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- Ressources relatives au vivant :
- Animal Diversity Web
- Australian Faunal Directory
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- Global Biodiversity Information Facility
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- Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
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- Medical Subject Headings
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- JSTOR
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Den Store Danske Encyklopædi
- Internetowa encyklopedia PWN
- Store norske leksikon
- Universalis
Articles connexes
- Echinodermata (classification phylogénétique)
- Échinoderme
- Echinozoa
- Echinodermes de Méditerranée
- Portail des échinodermes
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Auteur: www.NiNa.Az
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Pour les articles homonymes voir Holothurie homonymie Concombre de mer Holothuroidea Holothuroidea Une holothurie ananas Thelenota ananas sur la Grande Barriere de corail en Australie 467 0 Ma PreꞒ Ꞓ O S D C P T J K Pg NDarriwilien de l Ordovicien moyen au present 390 collectionsClassification WoRMSRegne AnimaliaSous regne BilateriaInfra regne DeuterostomiaEmbranchement EchinodermataSous embr Echinozoa ClasseHolothuroidea de Blainville 1834 Ordres de rang inferieur Apodida Brandt 1835 Dendrochirotida Grube 1840 Elasipodida Theel 1882 Holothuriida Miller Kerr Paulay Reich Wilson Carvajal amp Rouse 2017 Molpadida Haeckel 1896 Persiculida Miller Kerr Paulay Reich Wilson Carvajal amp Rouse 2017 Synallactida Miller Kerr Paulay Reich Wilson Carvajal amp Rouse 2017 Synapta maculata une grande holothurie serpentiforme Apodida Les Holothuries Holothuroidea sont une classe d animaux marins de l embranchement des echinodermes au corps mou et oblong et possedant un cercle de tentacules autour de la bouche Elles sont aussi appelees concombres de mer ou beches de mer et possedent une grande diversite de surnoms sur les differentes cotes Ces animaux majoritairement benthiques vivent selon les especes de la surface aux abysses et se nourrissent de particules nutritives qu ils attrapent au moyen de leurs tentacules buccales Les holothuries mesurent generalement de dix a trente cm de long mais certaines especes comme le cordon mauresque peuvent depasser trois metres Leurs plus proches parents sont les oursins en depit du peu de ressemblance visible Ce sont des animaux inoffensifs mais parfois toxiques AnatomieLes concombres de mer comme leur nom l indique ont pour la plupart un corps mou et cylindrique plus ou moins allonge arrondi aux extremites et generalement sans appendices solides Leur forme va de presque globulaire pour les pommes de mer genre Pseudocolochirus a serpentiforme pour le groupe des Apodida holothuries serpents Les holothuries mesurent generalement de dix a trente cm de long avec des extremes de quelques millimetres pour et jusqu a plus de trois metres pour Synapta maculata La plupart possedent cinq rangees de petits pieds a ventouse appeles podia mais les Apodida en sont depourvus et se deplacent en rampant Leur epiderme peut etre d aspect lisse ou pourvu d excroissances charnues comme Thelenota ananas Les podia de la face dorsale n ont generalement pas de role locomoteur et sont transformes en papilles A l une des extremites s ouvre la bouche en position plus ou moins ventrale entouree d une couronne de tentacules qui peuvent etre tres complexes chez certaines especes ce sont en fait des podia modifies a l autre bout l anus est postero dorsal Les holothuries ressemblent peu aux autres echinodermes du fait de leur corps ramasse en tube sans squelette apparent ni appendices durs De plus la symetrie pentaradiaire propre aux echinodermes quoique conservee structurellement est ici doublee par une symetrie bilaterale qui les fait ressembler a des chordes Cependant la symetrie centrale est encore visible chez certaines especes a travers les cinq meridiens ou radius qui parcourent le corps de l animal de la bouche a l anus comme chez les oursins d ou sortent les cinq rangees de pieds ambulacraires Il n y a donc pas de face orale ou aborale comme chez les etoiles de mer et les autres echinodermes mais l animal repose sur un de ses cotes ce qui est unique chez les echinodermes contemporains et cette face ventrale est appelee trivium car elle comporte trois rangees de podia alors que la face dorsale est nommee bivium avec deux rangees de podia ou de papilles Une Actinopyga echinites on voit la couronne de tentacules buccaux et les podia Detail de la bouche d une holothurie avec ses tentacules Holothurie ensablee Holothuria poli une des especes les plus communes de Mediterranee Holothuria tubulosa autre espece commune en Europe Synaptula lamperti sur un recif de coraux et d eponges en Indonesie Holothurie nageuse du genre Enypniastes Cucumaria miniata espece filtreuse pomme de mer Holothuria leucospilota Isostichopus badionotus Thelenota rubralineata Holothuria fuscopunctata PhysiologieSquelette Ossicules d holothurie roues et ancres Les holothuries n ont pas de squelette developpe contrairement aux autres echinodermes a l exception d une couronne calcaire peripharyngienne qui sert de support aux tentacules buccaux ainsi qu a cinq bandes musculaires longitudinales qui parcourent tout l animal doubles par des muscles retracteurs chez les Dendrochirotida Le tegument contient un squelette relictuel constitue de minuscules spicules de calcite de formes tres variees ancres tables roues parfois appelees ossicules qui constituent souvent un critere d identification et de classification des especes Generalement elles sont de formes tridimensionnelles pres de la surface de l epiderme notamment en tables et bidimensionnelles plus en profondeur boutons batons Elles mesurent generalement quelques dizaines de micrometres mais peuvent atteindre le millimetre chez certaines Apodida Quelques especes comme en et ont cependant developpe un squelette externe compose de plaques dures les faisant ressembler a certains groupes d echinodermes fossiles ou a d autres animaux cuirasses contemporains tels les chitons voire a des oursins quand ces plaques developpent des piquants comme chez Ypsilothuria bitentaculata Systeme nerveux Le systeme nerveux est constitue comme chez tous les echinodermes d un anneau nerveux peri stomacal rond ou pentagonal duquel partent cinq nerfs radiaux qui innervent tout le corps et notamment les aires ambulacraires Les sens des holothuries sont relativement rudimentaires elles sont principalement sensibles au toucher aux variations lumineuses et a certains composes chimiques presents dans l eau Des taches presentes a la base des tentacules chez certaines especes sont interpretees comme des organes visuels d une acuite probablement limitee Systeme digestif La bouche depourvue de dents est suivie d un pharynx et d un œsophage l intestin qui suit est tres long pour optimiser la digestion d une alimentation peu energetique la digestion peut durer jusqu a 36 heures chez certaines especes Le gros intestin se termine par une poche cloacale ou peuvent vivre certains symbiotes Certaines familles d holothuries sont pourvues de dents anales cependant celles ci ont un role essentiellement defensif et n interviennent pas dans la digestion Les holothuries respirant par le cloaque sont contraintes de garder celui ci beant l essentiel du temps laissant donc la porte ouverte a toutes sortes de parasites et de profiteurs les dents anales presentes notamment chez le genre Actinopyga permettent donc de limiter ce genre d intrusion Systeme circulatoire Comme tous les echinodermes les holothuries sont pourvues d un systeme aquifere ou ambulacraire a symetrie pentaradiale avec une madreporite reduite et interne reliee aux podia et a des vesicules de Poli La respiration peut etre assuree par la peau chez les Apodida et Elasipodida ou par un appareil respiratoire interne appele arbre respiratoire qui debouche sur le cloaque et se remplit ou se vide d eau par contractions de l organe Comme tous les echinodermes les holothuries n ont pas a proprement parler de sang mais leurs fluides internes sont equipes de cellules coelomocytes similaires a nos cellules sanguines hemocytes ou carotenocytes car riches en carotenoides phagocytes spherulocytes Organes reproducteurs Le systeme reproducteur est compose d une gonade male ou femelle et d un gonoducte debouchant sur le gonopore externe situe a proximite de la bouche La gonade se compose d un grand nombre de tubes gonadiques ramifies dont la partie distale flotte librement dans le cœlome Elle est soutenue du cote proximal par un mesentere relie a la partie anterieure du tube digestif Les cellules reproductrices sont situees dans ces tubes gonadiques et seront relarguees a maturation Ecologie et comportementUne Stichopus herrmanni evoluant lentement sur le sable a Mayotte Une holothurie benthopelagique du genre Benthodytes a 2 789 metres de profondeur au large de la Californie Le seul echinoderme pelagique connu a ce jour la mysterieuse Pelagothuria natatrix observe dans les abysses au large des iles Galapagos Locomotion Presque toutes les holothuries sont dites benthiques cela signifie qu elles vivent posees sur ou parfois dans le fond marin Certaines sont sedentaires vivant fixees sur ou dans le substrat ou elles se nourrissent generalement en filtrant l eau a l aide de leurs tentacules buccaux c est le cas de nombreuses especes de l ordre des Dendrochirotida cependant la plupart demeurent capables de se deloger en cas de menace ou d arrachage Cependant la plupart des especes de concombres de mer sont capables de se deplacer celles la sont dites vagiles et rampent lentement sur le fond d une maniere qui peut parfois rappeler les chenilles a une vitesse comprise entre 5 et 50 cm h 57 cm h chez l holothurie geante Thelenota anax Malgre cette lenteur habituelle certaines especes sont capables de fuir assez rapidement une menace par de puissantes convulsions et torsions ref necessaire La grande majorite des especes a part celles de l ordre des Apodida et quelques especes tres derivees se deplacent et se maintiennent grace a de minuscules tubes souples munis de pseudo ventouses en fait des plates formes adhesives qui tapissent leur face ventrale et que l on appelle pieds ambulacraires ou podia Les podia sont capables d un pouvoir d adherence eleve qui leur permet souvent de se maintenir a la verticale ou meme a l envers dans des courants importants et empechent certains predateurs de les deloger Les especes de l ordre des Apodida depourvues de podia comme leur nom l indique se deplacent en rampant lentement et ne frequentent que les fonds calmes ou les milieux a forte rugosite Certaines holothuries abyssales famille des Elpidiidae ont des podia tres modifies moins nombreux et plus charnus et rappelant plus des pattes par leur forme et leur usage Plusieurs especes d holothuries environ 25 reparties dans la plupart des groupes mais surtout les Elasipodida sont capables de nager un court instant pour echapper a un danger ou se deplacer plus rapidement Cette capacite se fait par ondulation du corps et eventuellement a l aide d appendices palmes comme chez les Psychropotes Certaines especes de grande profondeur peuvent meme adopter un mode de vie benthopelagique ce qui signifie qu elles passent une partie de leur temps en suspension dans l eau mais regagnent le sol de temps a autre c est notamment le cas des especes du genre Enypniastes La seule espece completement pelagique connue est Pelagothuria natatrix qui ressemble sous beaucoup d aspects a une meduse Il semble que d autres especes benthiques comme en et en soient capables de modifier leur densite active buoyancy adjustment pour se mettre a flotter quelque temps afin d echapper facilement a des conditions d eau devenues dangereuses Le deplacement lent et timide des holothuries les lie profondement a leur habitat vu qu elles peuvent difficilement en changer en consequence certaines etudes suggerent qu elles pourraient constituer des bioindicateurs du milieu plus fins que les poissons qui sont plus mobiles On voit bien les trois rangees de podia sur la face ventrale trivium de cette Pearsonothuria graeffei Sur la face dorsale bivium les deux rangees restantes sont transformees en papilles Cycle de vie et reproduction Pearsonothuria graeffei en position erigee pour la reproduction Les sexes sont toujours separes chez les holothuries qui peuvent donc etre males ou femelles seules quelques especes sont hermaphrodites mais jamais capables d autofecondation Il n y a cependant pas de dimorphisme sexuel et seul l examen microscopique des gonades permet de determiner le sexe d un individu Les gonades forment de petites touffes de caeca situees dans la partie anterieure de l animal une chez les Holothuriidae deux chez les Stichopodidae et reliees a un conoducte qui debouche au dessus de la bouche Les holothuries sont toutes ovipares la fecondation est sexuee et externe et son developpement est indirect presence d un stade larvaire Les gametes sont relarguees dans l eau ou a lieu la fecondation lors de l ejection des gametes la plupart des holothuries adoptent generalement une position erigee caracteristique parfois juchees au sommet d un promontoire Une fois l ovule feconde apres plusieurs divisions cellulaires apparaissent les stades larvaires qui font encore partie du plancton et permettent ainsi une bonne dispersion des individus La premiere forme larvaire est appelee auricularia appelee ainsi car ses segments cilies evoqueraient une oreille et precede parfois un second stade appele doliolaria qui est la larve competente qui subit la metamorphose elle precede le stade juvenile dont la morphologie est plus ou moins similaire a l adulte excepte la taille et la maturite sexuelle toutefois certains juveniles imitent d autres animaux pour decourager les predateurs Chez de nombreuses familles il arrive aussi que la larve se developpe directement en doliolaria sans passer par le stade auricularia stade toutefois present chez la plupart des familles communes notamment les Holothuriidae les Stichopodidae et les Synaptidae Certaines holothuries des eaux glaciaires ou des abysses possedent certaines specificites dans le developpement ou le mode de reproduction par exemple l espece qui vit dans les abysses du golfe du Mexique se regroupe par couples lors de la reproduction pour optimiser les chances de fertilisation Larve auricularia dessinee par Ernst Haeckel Quatre stades larvaires successifs d auricularia a doliolaria sens horaire par Haeckel Pearsonothuria graeffei juvenile mimetique des nudibranches toxiques de la famille des Phyllidiidae De nombreuses especes d holothuries comme Holothuria atra ou Stichopus chloronotus sont egalement capables d une reproduction asexuee par scission un retrecissement apparait progressivement chez l animal qui a force de s amenuiser finit par le couper en deux parties egales chez H atra inegales chez S chloronotus La plaie se referme en deux jours seulement Chaque partie regenere ensuite un individu complet en deux a 6 mois et vit generalement cache le temps de la regeneration l individu est de toute facon provisoirement incapable de se nourrir On observe a la Reunion que la reproduction sexuee a plutot lieu pendant la saison chaude ou l eau est plus riche en plancton pour nourrir les larves et la reproduction asexuee pendant la saison froide La determination de l age des holothuries est complexe car il semble que la croissance se stabilise rapidement a la maturite au profit d un investissement dans la reproduction leur esperance de vie reste donc mal connue Cependant une etude publiee en 2019 montre que les spicules dermiques possedent des stries de croissance a la maniere des arbres qui permettent de compter les annees a la maniere de ce qui se pratique en dendrochronologie Avec cette methode l espece filtreuse d eau froide a pu etre estimee vivant plusieurs decennies il est probable que comme pour beaucoup d autres animaux les especes d eaux froides et profondes aient un cycle de vie plus lent et vivent plus longtemps que les especes littorales d eaux chaudes Moyens de defense Holothurie lachant des tubes de Cuvier pour se defendre d une eventuelle attaque Toxines Les holothuries ont la particularite de degager en permanence des toxines appelees saponines aglycone triterpenoide Ces toxines sont cytotoxiques et hemolytiques donc dangereuses pour la plupart des poissons ce qui fait que les holothuries adultes ont generalement peu de predateurs Suivant l espece et la condition des individus ces toxines sont presentes en plus ou moins grande quantite et plus ou moins efficaces Durcissement Le corps des holothuries est structure par des fibres de collagene Cependant celui ci est tres particulier en tant qu il est capable de changer de structure en un instant appele MCT pour mutable collagenous tissue permettant la retractation et le durcissement du corps de l animal qui chez certaines especes peut devenir presque dur comme de la pierre d ou le nom vernaculaire de certaines d entre elles comme l holothurie caillou Actinopyga lecanora Les tubes de Cuvier Lorsqu elles sont inquietees certaines holothuries appartenant toutes a la famille des Holothuriidae peuvent emettre de longs filaments collants appeles tubes de Cuvier expulses par l orifice cloacal le reseau de filaments quiescents s allonge de 20 a 30 fois et devient collant immobilisant l ennemi poisson crabe gasteropode ou etoile de mer Les Polynesiens se servent de ces filaments en les enroulant sur leurs pieds pour marcher sur les recifs de coraux Apres expulsion l holothurie met de deux a cinq semaines pour regenerer ses tubes L evisceration L evisceration est un mecanisme de defense qui consiste a ejecter une grande partie des organes internes L holothurie continue ensuite ses mouvements respiratoires drainant l eau de mer directement dans la cavite generale du corps et vit quelques semaines au ralenti jusqu a ce que de nouveaux organes soient regeneres ce qui peut prendre entre 7 et 145 jours suivant les especes et les conditions Ce phenomene rappelant l autotomie n est observe que chez deux ordres les Dendrochirotida qui s eviscerent par la partie anterieure et les Holothuriida qui s eviscerent par la partie posterieure ou cloacale L evisceration semble egalement parfois avoir lieu en dehors d une agression peut etre dans un but purgatif La fuite La plupart des grosses holothuries de l ordre des Holothuriida et des Synallactida sont capables en cas de menace de s enfuir grace a des mouvements de contorsion brusques et plus ou moins organises Ces convulsions peuvent impressionner un predateur lui faire lacher prise ou permettre de semer un predateur benthique plus lent etoile de mer mollusque entre autres mais aussi denoncer sa presence a un plus gros predateur Quelques especes sont capables de nager plus ou moins longtemps ce mode de fuite est notamment repandu chez de nombreuses especes abyssales de l ordre des Elasipodida Bioluminescence Certaines holothuries abyssales comme sont capables d emettre de la lumiere par bioluminescence quand elles se sentent menacees denoncant ainsi l importun aux predateurs de niveau superieur Ecologie Une holothurie abyssale du genre Benthodytes observee a plusieurs milliers de metres de profondeur au large d Hawaii Habitat Les holothuries vivent de la zone littorale jusqu aux plus grandes profondeurs des oceans elles sont enfouies dans le sable vaseux rampent sur le fond parmi les algues ou sont logees dans les anfractuosites des rochers Les holothuries sont le groupe de detritivores le plus important des faunes recifales et abyssales Elles peuvent former des populations tres denses particulierement dans les profondeurs dans une fosse oceanique tres profonde elles constituent la moitie des formes vivantes a 4 000 metres et 90 a 8 000 metres Les holothuries sont les echinodermes les mieux adaptes aux profondeurs extremes et sont encore tres diversifiees au dela de 5 000 m de fond plusieurs especes de la famille des Elpidiidae cochons de mer se retrouvent a plus de 9 500 m et le record semble detenu par des especes du genre Myriotrochus notamment famille des Myriotrochidae identifiees jusqu a 10 687 metres de profondeur Certaines especes vivent en symbiose avec d autres etres par exemple celles du genre Synaptula vivent presque exclusivement sur des eponges Alimentation espece filtreuse sedentaire Psolus phantapus autre espece filtreuse en train de se nourrir illustrant le surnom de leche doigts Les holothuries connaissent trois sources de nourriture Plancton Suspensivorie Detritus Detritivorie Materiel organique des sediments de fond depositivorie La forme des tentacules est generalement adaptee au regime et au calibre des particules a ingerer les especes suspensivores ont ainsi le plus souvent de grands tentacules arborescents destines a maximiser la surface de filtrage alors que les especes se nourrissant dans des substrats grossiers auront plus souvent besoin de tentacules digites pour trier le materiel nutritif les especes detritivores de substrats fins auront quant a elle souvent des tentacules plus courts souvent peltes Un seul specimen peut avaler plus de 45 kg de sediments par an et leurs excellentes capacites digestives leur permettent de rejeter un sediment fin pur et homogene Certaines especes necessitent des eaux tres pures comme Thelenota ananas alors que d autres preferent les eaux turbides comme Bohadschia vitiensis Plusieurs especes tolerent meme des seuils de pollution importants Les especes pourvues de puissants podia comme sont plus souvent adaptees a des courants importants alors que d autres comme Synapta maculata necessitent des eaux calmes Certaines especes comme Actinopyga echinites tolerent meme de passer plusieurs heures a l air libre pendant les marees basses Bouche d une holothurie serpent aux tentacules digites et pinnes adaptes au triage du sediment Bouche d une Pearsonothuria graeffei aux tentacules peltes adaptes au ramassage du sediment Bouche d une Cucumaria miniata pourvue de bras tentaculaires arborescents en fractales destines au filtrage de l eau Rejections d holothuries sedimentivores Ce sable filtre et recycle permettra d enrichir et d homogeneiser le sediment Il a ete montre en 2013 que certaines holothuries comme Apostichopus californicus peuvent egalement se nourrir par leur anus en meme temps qu elles respirent ce stratageme leur permettrait de complementer leur regime detritivore par un regime suspensivore Effet sur les ecosystemes Leur mode d alimentation particulier fait que les concombres de mer jouent un role capital dans les processus biologiques des fonds marins bioturbation epuration homogeneisation du sediment L espece qui vit dans les herbiers de l Indo Pacifique semble jouer un role essentiel dans la sante de ces ecosystemes ce qui rend sa surexploitation d autant plus preoccupante Des etudes menees dans des archipels de l ocean Pacifique ont mis en evidence un role strategique des holothuries sur la sante du corail en enlevant experimentalement les holothuries d un recif la mortalite du corail due a des maladies des tissus a ete multipliee par 15 suggerant que les regions de surpeche mettent en danger tout l ecosysteme corallien Symbioses et commensalismes Crevette nettoyeuse Periclimenes imperator sur une De tres nombreux petits animaux ainsi que certains parasites peuvent vivre en symbiose ou en commensalisme avec les holothuries Certaines crevettes nettoyeuses groupe des Pontoniinae notamment plusieurs especes du genre Periclimenes genre specialise dans les echinodermes dont Periclimenes imperator vivent sur le tegument des holothuries Le commensalisme est frequent dans la cavite cœlomique des grosses holothuries tropicales On y trouve notamment plusieurs especes de crabes et de crevettes nettoyeuses pouvant entrer et sortir librement de l anus comme le crabe Lissocarcinus orbicularis qui peut meme vivre dans la bouche de certaines especes tropicales Certains petits poissons de la famille des Carapidae sejournent et circulent librement dans l anus et parfois une partie du tube digestif des grosses holothuries ou ils trouvent un abri mais aussi une aire de reproduction pour certaines especes qui peuvent y habiter en couple Certains de ces Carapidae sont cependant des parasites deleteres comme les sp qui se nourrissent des organes internes des holothuries Certaines especes d holothuries peuvent reguler leurs hotes internes grace a des dents anales D autres endocommensaux comme les bivalves du genre Entovalva vivent dans l œsophage des holothuries Sans que la nature de l association soit encore completement elucidee il existe sur le tegument d holothuries des observations de plusieurs especes vers polychetes notamment des Polynoidae Plusieurs parasites vivent accroches sur le tegument des holothuries comme des gasteropodes ectoparasites de la famille des Eulimidae par exemple Melanella sp ou Stilapex sp qui vivent accroches sur le tegument qu ils percent au moyen d une trompe un peu a la maniere des tiques un poisson perle qui vit dans la cavite cloacale des holothuries Le petit crabe Lissocarcinus orbicularis peut vivre a la surface des holothuries mais aussi a l interieur de leur bouche ou comme ici de leur cloaque La crevette Periclimenes imperator commensal frequent de nombreux echinodermes Des gasteropodes parasites de la famille des Eulimidae sur le trivium d une juvenile Deux polychetes polynoides sur une Thelenota anax Predateurs La Tonne perdrix un predateur tres specialise des holothuries tropicales Une abyssale attaquee par une etoile carnivore du genre Solaster Les holothuries sont dedaignees par la plupart des predateurs marins en raison des toxines qu elles contiennent notamment l et de leurs moyens de defense parfois spectaculaires Cependant elles demeurent la proie de certains predateurs tres specialises qui ne craignent pas leurs toxines comme le gros mollusque Tonna perdix qui les paralyse a l aide d un puissant venin avant de les avaler entierement en etirant sa bouche dans des proportions parfois spectaculaires D autres predateurs plus generalistes et opportunistes peuvent aussi parfois s en prendre aux holothuries les moins bien defendues faute de mieux comme certains poissons balistes poissons globes etoiles de mer et crustaces crabes langoustes bernard l ermite Le crabe nageur tropical est particulierement connu pour faire des ravages sur les jeunes specimens dans les elevages d dans l Indo Pacifique Il existe aussi des observations de predation par des tortues marines Caretta caretta Cependant le principal predateur actuel des holothuries reste l Homme de nombreuses especes sont intensement pechees et braconnees pour alimenter le marche asiatique et plusieurs ont connu un effondrement spectaculaire de leur population avec parfois des consequences nefastes sur les ecosystemes Pecheurs d holothuries dans le golfe de Siam en 1863 SystematiquePlanche des Thuroidea holothuries dans les Formes artistiques de la nature d Ernst Haeckel 1904 montrant notamment diverses ossicules Histoire scientifique La plus ancienne mention connue du terme grec ὁlo8oyrion holotourion gen ὁlo8oyrioy holotouriou se trouve chez le poete Epicharme vers 450 Platon Aristote et Theophraste ont tous les trois utilise le nom generique de pleymon 8alassios pleumon thalassios pour designer un zoophyte marin mou et flasque ce que l on a traduit par poumon marin le terme pourrait designer les holothuries mais peut etre aussi les ascidies ou encore des meduses L un des plus anciens textes scientifiques concernant les holothuries remonte a Aristote dans ses Parties des animaux vers 343 il y nomme un animal holothurie sans le decrire mais en le classant parmi les animaux depourvus de sens avec les eponges et poumons de mer correspondant apparemment aux tuniciers ce nom sera conserve et utilise par la suite pour nommer les concombres de mer sans preuve qu il s agit bien de l animal dont parlait le Philosophe En Orient les traites de medecine ou de zoologie evoquent les holothuries des le VIII e siecle notamment le Kojiki en Chine 712 puis le Wamyō ruijushō au Japon 934 ouvrant la voie a une longue tradition d excellente representation de ces animaux dans les traites chinois et japonais Illustration de l ouvrage de Guillaume Rondelet en 1554 Les scientifiques occidentaux recommencent a s interesser aux echinodermes a partir de la Renaissance et Pierre Belon en 1553 est le premier a proposer de les rapprocher des etoiles de mer et oursins La premiere utilisation de ce terme pour nommer indubitablement un concombre de mer illustration a l appui se trouve dans les Libri de Piscibus Marinis de Guillaume Rondelet publie en 1554 toutefois il decrit deux especes dont la seconde est une ascidie et il en separe injustement le vit de mer Il indique que ces etres sont de moyenne nature entre les plantes et animaux Les veritables progres arrivent avec le siecle des Lumieres en 1751 un article Holothurie est redige dans l Encyclopedie sur la base des commentaires d Aristote et Rondelet mais leur position taxinomique et meme leur description est encore peu claire HOLOTHURIE s f holothurium Hist nat Zool animal de mer M Linnaeus le met au rang des zoophytes qui sont nuds amp qui ont des membres Rondelet fait mention de deux especes d holothuries dont il donne les figures La premiere espece a une ecorce dure elle est oblongue l une des extremites est mousse amp terminee par une ecorce percee de plusieurs trous La seconde espece a le corps parseme d aiguillons il est termine a l un des bouts par une sorte de tete ronde percee d un trou rond amp ride qui s ouvre amp se ferme amp qui est la bouche de l animal l autre bout du corps est menu amp allonge en forme de queue Il y a de chaque cote un prolongement qui est une jambe ou plutot une nageoire car l animal s en sert pour se mouvoir L un des prolongemens est plus etroit que l autre decoupe tout autour amp termine en pointe En 1758 les holothuries figurent dans le Systema Naturae de Carl von Linne mais ce terme n y designe toujours pas des echinodermes mais regroupe des animaux assez heteroclites comme la physalie et ce n est qu en 1767 que Linne corrige son entree Holothuria C est Nathanael Gottfried Leske qui cree l embranchement des echinodermes en 1778 systematise par Jean Guillaume Bruguiere en 1791 et incorpore definitivement ce clade aux classifications scientifiques C est Henri Marie Ducrotay de Blainville qui se fait le descripteur scientifique du sous embranchement des holothuroidea en 1834 en y designant specifiquement les concombres de mer encore tous regroupes dans un genre unique Au cours du XIX e siecle de nombreuses especes sont decouvertes notamment par Edmond Perrier et rapidement divisees en ordres et familles notamment par Grube Theel et Haeckel une espece modele en recherche scientifique Au cours du XX e siecle la peche commerciale de plus en plus intensive menee pour satisfaire la clientele asiatique mene a l effondrement rapide de nombreux stocks cette situation commenca a inquieter le secteur et les gouvernements a partir des annees 1970 qui commencerent a demander des etudes scientifiques sur l etat des populations ce qui contribua a redynamiser la recherche sur ces animaux En 1990 est cree le SPC Beche de mer Information Bulletin premier periodique scientifique exclusivement dedie aux holothuries Les holothuries sont aujourd hui etudiees par de nombreux specialistes de pays varies comme Chantal Conand Gustav Paulay Sven Uthicke Nyawira Muthiga Maria Byrne Steven Purcell Francois Michonneau ou Yves Samyn Classification Les holothuries n ayant pas de squelette comme les autres echinodermes leur classification est particulierement complexe et leur etude demande l examen de specimens bien conserves La classification morphologique se fonde tout d abord sur la presence ou la forme de certaines parties molles podia poumons tentacules pour determiner les grands ordres et secondairement sur les quelques parties dures quand elles existent comme la couronne peripharyngienne et l examen microscopique des ossicules pour determiner le genre et l espece Les methodes genetiques contemporaines ont aussi grandement aide a faire progresser la classification de ces animaux Il fallut attendre 2017 pour qu une etude genetique de grande ampleur reorganise la classification des holothuries sur des criteres phylogenetiques validant certains groupes morphologiques traditionnels et en rejetant d autres Ainsi les criteres definitoires des grands ordres sont la presence de podia absents chez les Apodida groupe le plus derive et d arbres respiratoires absent chez les Apodida et Elasipodida Toutefois la phylogenie generale des holothuries semble tellement complexe qu elle continue de resister meme aux etudes genomiques de grande ampleur On compte actuellement suivant les sources entre 1 250 et 1 775 especes d holothuries Celles ci sont generalement divisees en cinq a sept ordres Certaines especes aux formes enigmatiques ici le genre Rhopalodina ordre des Dendrochirotida ont du attendre les etudes genetiques recentes pour etre placees avec certitude dans la classification des holothuries Les Ypsilothuriidae comme cette Ypsilothuria bitentaculata ont un corps spherique et cuirasse et vivent enterrees dans le sediment Selon World Register of Marine Species 26 novembre 2017 sous classe ordre Dendrochirotida Grube 1840 famille Cucumariidae Ludwig 1894 famille Cucumellidae Thandar amp Arumugam 2011 famille Heterothyonidae Pawson 1970 famille Paracucumidae Pawson amp Fell 1965 famille Phyllophoridae Ostergren 1907 famille Placothuriidae Pawson amp Fell 1965 famille Psolidae Burmeister 1837 famille Rhopalodinidae Theel 1886 famille Sclerodactylidae Panning 1949 famille Vaneyellidae Pawson amp Fell 1965 famille Ypsilothuriidae Heding 1942 ordre Elasipodida Theel 1882 famille Deimatidae Theel 1882 famille Elpidiidae Theel 1882 famille Laetmogonidae Ekman 1926 famille Pelagothuriidae Ludwig 1893 famille Psychropotidae Theel 1882 ordre Holothuriida Miller Kerr Paulay Reich Wilson Carvajal amp Rouse 2017 famille Holothuriidae Burmeister 1837 famille Mesothuriidae Smirnov 2012 ordre Molpadida Haeckel 1896 famille Caudinidae Heding 1931 famille Eupyrgidae Semper 1867 famille Molpadiidae Muller 1850 ordre Persiculida Miller Kerr Paulay Reich Wilson Carvajal amp Rouse 2017 famille Gephyrothuriidae Koehler amp Vaney 1905 famille Molpadiodemidae Miller Kerr Paulay Reich Wilson Carvajal amp Rouse 2017 famille Pseudostichopodidae Miller Kerr Paulay Reich Wilson Carvajal amp Rouse 2017 ordre Synallactida Miller Kerr Paulay Reich Wilson Carvajal amp Rouse 2017 famille Stichopodidae Haeckel 1896 famille Synallactidae Ludwig 1894 famille Deimatidae Theel 1882 sous classe Paractinopoda ordre Apodida Brandt 1835 famille Chiridotidae Ostergren 1898 famille Myriotrochidae Theel 1877 famille Synaptidae Burmeister 1837 Selon ITIS 2 decembre 2013 sous classe Brandt 1835 ordre Apodida Brandt 1835 famille Chiridotidae famille Myriotrochidae famille Synaptidae ordre Molpadiida Haeckel 1896 famille Caudinidae famille Gephyrothuriidae famille Molpadiidae sous classe Brandt 1835 ordre Aspidochirotida Grube 1840 famille Holothuriidae famille Stichopodidae famille Synallactidae ordre Elasipodida famille Deimatidae famille Elpidiidae famille Laetmogonidae famille Pelagothuriidae famille Psychropotidae sous classe Dendrochirotacea Grube 1840 ordre Dactylochirotida Pawson et Fell 1965 famille Rhopalodinidae famille Vaneyellidae famille Ypsilothuriidae ordre Dendrochirotida Grube 1840 famille Cucumariidae famille Paracucumidae famille Phyllophoridae famille Placothuriidae famille Psolidae famille Sclerodactylidae Les Apodida comme cette Euapta godeffroyi ont un corps serpentiforme depourvu de podia et des tentacules pinnes Les Dendrochirotida comme cette Cercodemas anceps ont un corps ramasse et des tentacules arborescents Les Elasipodida comme ce Scotoplanes globosa ont un corps translucide et des appendices de marche ou de natation Ils sont abyssaux Les Holothuriida comme cette ont un corps boudine et des tentacules peltes Les Molpadida comme ce vivent enfouis dans le sable ont des tentacules courts et sont munis d un appendice caudal Les Persiculida comme cette sont abyssaux depourvus de spicules dermiques et pourvus d un sillon anal Les Synallactida comme ce Stichopus chloronotus sont encore mal definis morphologiquement Origines et registre fossile Le concombre de mer fossile du Devonien de Bundenbach Allemagne Empreinte fossile d une holothurie du Carbonifere attribuee a la famille des Chiridotidae Les holothuries etant des animaux au corps mou et tres peu mineralise contrairement a la plupart des autres echinodermes leur corps est generalement integralement consomme par les bacteries et necrophages a leur mort ne permettant pas un processus de fossilisation dans la plupart des cas Le seul element parfois preserve est la couronne calcaire peripharyngienne ainsi que des spicules Ainsi leur histoire evolutive est encore en grande partie obscure et passe par quelques specimens a la conservation exceptionnelle et surtout par des fossiles d ossicules ou d anneau calcaire qui ne donnent cependant que peu d informations sur l allure generale de l animal Les plus anciennes traces assignables a des holothuries dateraient de l Ordovicien 485 443 millions d annees mais sont encore sujets a caution comme l espece contestee Parmi les plus anciens fossiles complets on trouve le genre groupe des qui a la specificite de presenter un exosquelette constitue de plaques calcaires a l excellent potentiel de fossilisation Le registre fossile commence a etre mieux documente a partir du Devonien avec le plus vieux fossile de corps entier d holothurie et une quarantaine d especes identifiees essentiellement sur la base de couronnes et de spicules qui renseignent peu sur l allure generale de l animal puis 65 au Carbonifere Le pic de diversite observee est atteint entre le Trias 252 especes et le Jurassique 264 avant que la diversite apparente du registre ne diminue jusqu a nos jours ce qui pourrait etre en partie lie a la diminution des groupes cuirasses au meilleur potentiel de fossilisation Le groupe le plus ancien serait donc celui des apparu a l Ordovicien median il y a environ 471 millions d annees et disparu au Devonien inferieur environ 397 millions d annees proche des Apodida ce groupe s en serait separe des l Ordovicien inferieur mais on ne connait pas de fossiles credibles d Apodida avant le Silurien environ 430 millions d annees Les Elasipodida se seraient separes du reste des holothuries a l Ordovicien median 460 Ma mais n apparaissent dans le registre fossile qu au Devonien median 397 Ma Le groupe actuel le plus proche semble etre les oursins classes avec les holothuries et quelques autres groupes eteints au sein du sous embranchement Echinozoa et dont ils auraient diverge des l Ordovicien inferieur voire avant Leur ancetre commun serait un groupe frere des Ophiocystoidea voire carrement les ophiocystoides eux memes apres avoir perdu au cours de l evolution la mineralisation de leur test Les holothuries et l HommeNom Le terme scientifique holothurie est emprunte au grec ὁlo8oyrion holotourion gen ὁlo8oyrioy holotouriou via Aristote latinise en holothuria le sens en est encore assez obscur d autant qu Aristote ne designait sans doute pas les concombres de mer par ce terme mais pourrait signifier entierement nu Les holothuries portent egalement de nombreux noms populaires souvent lies a des objets de meme forme concombres saucisses des animaux d apparence proche limace chenille ou surtout des sobriquets scabreux a base de penis ou d etron Elles sont ainsi appelees en France concombres de mer ou beches de mer voire biche de mer par deformation en Nouvelle Caledonie mais egalement vie marin sur la cote marseillaise du provencal viech marin sexe marin pich du ou pich marv en Bretagne litteralement phallus noir ou phallus mort ou cazzu marinu en Corse meme sens qu en provencal Son ancien nom en portugais bicho do mar a present pepino do mar traduction litterale de l anglais sea cucumber bete de la mer serait a l origine du nom de la langue parlee au Vanuatu le bichelamar En Japonais elles sont appelees namako limace de mer mais cette expression designe en francais plutot des mollusques marins Opisthobranches Relations a l homme Une grosse holothurie tenue en main aux Maldives On peut voir que l animal stresse a ejecte ses tubes de Cuvier Les holothuries sont des animaux extremement lents et parfaitement inoffensifs meme si certaines possedent des mecanismes de defense susceptibles de provoquer des nuisances ossicules collantes tubes de Cuvier Les toxines qu elles contiennent interdisent generalement de les manger crues ou non preparees Leur forme etonnante leur vaut souvent le degout des baigneurs qui les utilisent parfois aussi pour jouer notamment en les pressant pour voir sortir un jet d eau depuis le cloaque ce qui blesse l animal Si les holothuries demeurent des animaux relativement mal connus et souvent meprises des baigneurs europeens de nombreuses especes tropicales sont toutefois considerees comme particulierement esthetiques et ces animaux jouissent d une image bien plus positive dans certaines regions du monde notamment au Japon ou en plus d etre des mets de choix elles font l objet d un interet populaire certain jusque dans la poesie traditionnelle Certains des comportements des holothuries durcissement expulsion des tubes de Cuvier evisceration ont valu d apres l ecrivain aventurier Henry de Monfreid aux holothuries de Mer Rouge le nom vernaculaire et image de Zob el Bahar le penis de la mer et ont initie une peche destinee a la preparation reputee aphrodisiaque de l holothurie sechee a destination du marche chinois et entrant entre autres dans la composition du potage aux nids d hirondelles Dans la culture et les arts Les holothuries animaux lents et sans visages parfois vus comme mysterieux sont peu presentes dans la culture occidentale Elles occupent toutefois en tant qu aliment une place de choix dans le roman de Jules Verne Vingt mille lieues sous les mers 1870 ou elles reviennent plusieurs fois a la table du capitaine Nemo Goutez a tous ces mets Voici une conserve d holoturies qu un Malais declarerait sans rivale au monde Je fis honneur au repas Il se composait de divers poissons et de tranches d holoturies excellents zoophytes releves d algues tres aperitives Le romancier italien Emilio Salgari consacre son roman I Pescatori di Trepang 1896 a un groupe de pecheurs d holothuries ici appelees trepang confronte a des aborigenes en Papouasie Nouvelle Guinee Au Japon les holothuries sont des animaux relativement repandus dans l art poetique du Haiku et ont meme fait l objet d un recueil dedie On trouve egalement une holothurie dans le bestiaire de la franchise de jeux video Pokemon Concombaffe Pyukumuku en anglais qui se bat grace a ses tubes de Cuvier Une holothurie est egalement la mascotte de la Force maritime d autodefense japonaise appelee Namakoro et choisie en raison du courage et de la resistance de ces animaux qui ne fuient pas face aux menaces Gastronomie Un elevage commercial d holothuries aux Philippines Plat hongkongais a base d holothurie L Espardenya Parastichopus regalis est consommee dans la culture catalane La peche commerciale des holothuries semble s etre developpee il y a environ mille ans en Chine et l engouement suscite provoqua rapidement un effondrement des stocks locaux menant a l elaboration d un marche d importation international Diverses especes d holothuries connues sous le nom de trepang en malais videes bouillies sechees et fumees sont consommees en Chine et a Singapour et y sont tres appreciees On en consomme egalement au Japon sous le nom de namako De l Ocean Indien au Pacifique en passant par l Indonesie Makassar les concombres de mer sont recoltes pour prelever leurs teguments sur un mode principalement artisanal mais localement relativement intensif Sur place on les mange bouillis seches marines en potage ou encore frits la technique du sechage est la plus appropriee a l exportation vers l Asie du Sud Est qui demeure la principale raison de cette peche dans les pays insulaires Quelques especes peuvent etre consommees crues Parastichopus californicus Les holothuries sont aujourd hui pechees pour etre mangees dans plus de soixante dix pays et consommees principalement en Indonesie en Chine et plus globalement en Asie du Sud Est et a Madagascar ainsi que dans certains pays insulaires de l Indo Pacifique Selon un rapport de la FAO on estime qu a la fin des annees 1970 la consommation mondiale etait de 25 000 tonnes L essor economique de l Asie du Sud Est depuis les annees 1980 couple aux faibles revenus de nombreux pays coralliens ou vivent les holothuries comestibles font peser de lourdes menaces sur ces especes autrefois communes dont certaines voient leurs stocks s effondrer d une maniere inquietante Un reseau international de braconnage feroce s est egalement mis en place visant notamment les zones protegees desertes ou de pays en voie de developpement et est actif jusqu en Afrique de l Ouest Les populations d holothuries ont ainsi diminue de 98 aux Galapagos entre 1993 et 2004 et de 94 en Egypte entre 1998 et 2001 puis encore de 45 entre 2002 et 2007 malgre l interdiction de leur recolte La situation est proche dans la plupart des pays de l Indo Pacifique tropical La consommation des holothuries fut historiquement importante en Nouvelle Caledonie ou on les appelle beches de mer mais a tres fortement diminue depuis la seconde guerre mondiale La preparation etait complexe les animaux etaient bouillis une premiere fois dans de l eau de mer puis une seconde fois dans de l eau douce avant d etre evisceres Le produit etait ensuite fume au bois de mangrove puis seche au soleil En France la principale holothurie consommee traditionnellement est l Espardenya Parastichopus regalis notamment dans le sud ouest c est un mets qui peut agrementer la paella en cuisine catalane mais son commerce demeure tres marginal et essentiellement lie a des prises accessoires de la peche au chalut D apres une synthese commandee par la FAO en 2012 58 especes sont significativement exploitees pour la consommation humaine Presque toutes appartiennent aux ordres des Holothuriida et des Synallactida sauf 3 especes de l ordre des Dendrochirotida toutes de la famille des Cucumariidae dont la plupart a la famille des Holothuriidae et secondairement des Stichopodidae La tres large majorite sont des especes tropicales Parmi les especes comestibles on peut citer par ordre decroissant de valeur marchande Thelenota ananas Actinopyga echinites ou encore Les especes et ont egalement connu une forte flambee des prix en 2014 En depit de son nom l holothurie comestible n est que peu consommee en Asie D un point de vue nutritionnel les teguments d holothuries sont riches en proteines 45 du poids sec et en mineraux et contiennent peu de graisses et de sucres Concombres de mer sur un marche en Asie Concombres de mer frits Concombre de mer en sauce en Chine agrementant une soupe au poulet a Singapour En sauce aigre douce a Pekin Utilisations pharmaceutique et cosmetique La consommation pharmaceutique d holothurie est attestee depuis l ere Ming XIV e siecle la ressemblance des holothuries avec un penis humain renforcee par leur capacite a se durcir se tenir droit lors de la reproduction et le mode de defense de certaines consistant a ejecter des filaments blancs a fait croire aux Chinois analogistes de l epoque qu ils pourraient avoir des vertus sur la virilite Certaines compagnies pharmaceutiques produisent des produits derives a partir du trepang Ces produits se presentent sous la forme d huiles de cremes et cosmetiques mais aussi parfois de specimens seches Certains d entre eux sont destines a etre ingeres Certains soigneurs attribuent aux extraits de concombre de mer des proprietes aphrodisiaques ou antiseptiques jamais demontrees scientifiquement De pretendues proprietes anticancereuses ont ete mises a l etude et serieusement mises en doute Holothuries sechees et conservees en bocal utilisees a des fins medicinales par la medecine chinoise Ici dans une pharmacie chinoise au Japon A Hong Kong Statut de protection Plusieurs especes d holothuries voient leur effectif tomber de maniere preoccupante depuis quelques decennies principalement en raison de la surpeche mais aussi de la degradation de leur environnement La fonction ecologique capitale de ces animaux rend leur rarefaction d autant plus preoccupante pour les ecologues En consequence les concombres de mer font l objet d un suivi de la part de la FAO de la CITES et de l IUCN 16 especes figurent ainsi sur la Liste rouge de l UICN depuis 2013 dont 9 classees comme vulnerables et 7 en danger ou a forte probabilite d extinction Isostichopus fuscus et Thelenota ananas Il existe un groupe dedie aux holothuries a l IUCN le IUCN SSC Sea Cucumber Specialist Group dirige par Annie Mercier et Marie Antonette Menez GalerieSynapta maculata ou cordon mauresque Ile de La Reunion Les especes de plusieurs genres de cette famille rondes colorees et sedentaires sont couramment appelees pomme de mer Concombre de mer ensable Holothuria poli espece mediterraneenne vivant a proximite des plages Apostichopus californicus une holothurie californienne rejetee sur la cote avec des restes de kelp et d algues vertes Isostichopus fuscus holothurie des Iles Galapagos cachee dans l anfractuosite d un fond rocheux Une Holothuria leucospilota noire ordre Holothuriida et une Synapta maculata brune ordre Apodida a La Reunion Une holothurie nageuse de la famille des Pelagothuriidae genre Enypniastes Une holothurie nageuse de la famille des Psychropotidae genre Psychropotes Holothurie leopard Bohadschia argus Isostichopus badionotus Cucumaria miniata Pearsonothuria graeffei Synaptula lamperti Colochirus robustus Holothuria pervicax Stichopus chloronotus Thelenota rubralineata Voir aussiReferences taxinomiques Sur les autres projets Wikimedia Holothurie sur Wikimedia CommonsHolothurie sur Wikispeciesholothurie sur le Wiktionnaire en WoRMS Holothuroidea de Blainville 1834 liste ordres liste familles en Paleobiology Database Holothuroidea de Blainville 1834 fr en ITIS Holothuroidea de Blainville 1834 en Tree of Life Web Project Holothuroidea en Animal Diversity Web Holothuroidea en Catalogue of Life Holothuroidea consulte le 23 mars 2023 en NCBI Holothuroidea taxons inclus Bibliographie en Annie Mercier Jean Francois Hamel Andrew Suhrbier et Christopher Pearce 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cette photographie spectaculaire qui montre combien la bouche de ce mollusque peut s etendre Eeckhaut I Fevrier J Todinanahary G Delroisse J Impact of Thalamita crenata Decapoda Portunidae predation on Holothuria scabra juvenile survival in sea farming pens SPC Beche de mer Information Bulletin no 40 2020 lire en ligne Rogers A Caal W Hamel J F Mercier A Loggerhead sea turtle Caretta caretta found preying on a sea cucumber on a reef in Belize SPC Beche de mer Information Bulletin no 40 2020 lire en ligne a b c d e f g h et i en Steven W Purcell Yves Samyn et Chantal Conand Commercially important sea cucumbers of the world Rome FAO Species Catalogue for Fishery Purposes No 6 2012 233 p ISBN 978 92 5 106719 2 Anatole Bailly 2020 Hugo Chavez Gerard Greco Andre Charbonnet Mark De Wilde Bernard Marechal amp contributeurs Le Bailly Archive org Wikiwix Archive is Google Que faire 2020 consulte le 23 octobre 2023 Maria Pantelia The Online Liddell Scott Jones Greek English Lexicon fevrier 2011 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