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Pour les articles homonymes, voir Philosophie (homonymie).

La philosophie, du grec ancien φιλοσοφία / philosophía (composé de φιλέω / philéô, « aimer », et de σοφία / sophía, « sagesse, savoir »), signifiant littéralement « amour du savoir » et communément « amour de la sagesse », est une démarche qui vise à la compréhension du monde et de la vie par une réflexion rationnelle et critique. C'est une recherche de la vérité qui est guidée par un questionnement sur le monde, la connaissance et l'existence humaine. Elle existe depuis l'Antiquité en Occident et en Orient, à travers la figure du philosophe, non seulement en tant qu'activité rationnelle mais aussi comme mode de vie. L'histoire de la philosophie permet d'appréhender son évolution.

Philosophie
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Pratiqué par
Philosophe, professeur de philosophie (d)image
Champs
Ontologie
métaphysique
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philosophie morale
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esthétique
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éthique
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philosophie de la religion
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Objets
Condition
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Histoire
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Ancrée dès ses origines dans le débat d'idées partagées lors du dialogue entre un maître et ses disciples dans les différentes écoles philosophiques, la philosophie peut se concevoir comme une activité de création, de méditation, de définition et d'analyse de concepts tels que le bien, le mal, la beauté, la justice. Elle peut aussi être envisagée comme une quête de vérité, de liberté, de sens, de conscience, bref, une quête du bonheur. Du point de vue de la théologie chrétienne à qui elle est associée dans sa démarche, son objectif devrait être tourné vers la contemplation de la vérité et la recherche de la finalité dernière et du sens de la vie.

Chez Aristote, la sagesse est la science des premiers principes et des premières causes. C'est une définition sur laquelle s’appuieront les aristotéliciens à l'époque médiévale pour fonder la philosophie première.

Au sens moderne et pour une partie des philosophes contemporains, la philosophie n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs à disposition. En ce sens, la philosophie contemporaine se rapproche beaucoup d’une dynamique épistémologique.[pas clair]

Le champ d'étude de la philosophie peut embrasser un ensemble de disciplines telles que les sciences humaines et sociales, les sciences formelles et les sciences naturelles, auxquelles elle est historiquement liée.

La philosophie a engendré des domaines d'études fondamentaux tels la logique, l'éthique (philosophie morale), la métaphysique, et l'épistémologie (philosophie des sciences et théorie de la connaissance). Au cours du temps, ces branches de la philosophie ont vu naître des ramifications comme celles de la philosophie politique, la philosophie du droit, l'esthétique (philosophie de l'art), l’ontologie, la philosophie de l'esprit, l’anthropologie philosophique, ou la philosophie du langage, entre autres.

Étymologie

Étymologiquement, le mot français philosophie dérive du grec ancien φιλοσοφία / philosophía (composé de φιλέω / philéô, « aimer », et de σοφία / sophía, « sagesse, savoir »), c'est-à-dire littéralement : l’amour de la sagesse ou l’amour du savoir. Selon le philosophe Roger-Pol Droit, « cette étymologie peut dire des choses différentes. En grec, sophia signifie aussi bien la connaissance que la sagesse. Et philô signifie aimer mais aussi désirer. Vous pouvez donc traduire philosophie par « désir de connaissance ». Mais aussi par « amour de la sagesse ». Dans le premier cas, vous tirez la philosophie du côté de la science. Dans le second cas, du côté de l’existence et du bonheur. Présente dans la racine grecque elle-même, cette dualité a accompagné toute l’histoire de la philosophie ».

Le mot φιλοσοφία / philosophía fait effectivement partie du lexique du grec ancien, où l'on trouve des usages attestés dès l'Antiquité. Il s’agit donc d’une sémantique de construction, comme pour le terme utopie, néologisme couramment forgé dans la langue française.

Le nom φιλόσοφος / philósophos, « philosophe », et le verbe φιλοσοφῶ / philosophȭ, « cultiver la philosophie », apparaissent en quelques occurrences chez les penseurs présocratiquesHéraclite, Antiphon, Gorgias et Pythagore, mais aussi chez d'autres penseurs comme Thucydide ou Hérodote, contemporains de Socrate. En la matière, un écho d’Héraclide du Pont révélerait que le premier penseur grec à s’être qualifié lui-même de « philosophe » aurait été Pythagore. Toutefois, c'est la pratique dans les dialogues de Platon qu'en a fait Socrate, qui a ordonné le type de questionnement et de recherche sur la raison qui a constitué jusqu'à aujourd'hui la philosophie.

La philosophie est définie à plusieurs reprises par Platon comme étant en opposition avec le désir humain : « philo-nikos (amour de la victoire), et philo-sómatos (amour du corps) philo-hèdonos (amour du plaisir sensationnel) ». Pour lui, elle s'exerce plutôt dans la partie sur-humaine des êtres humains, c'est-à-dire dans une pratique intellectuelle pure, et elle est synonyme de φιλομάθεια / philomátheia, « désir d'apprendre »,. Par ailleurs, elle est une tendance vers une sagesse et un savoir intangible, et en ce sens elle relève d'un désir permanent : ainsi, Socrate, lors de son procès rapporté dans l'Apologie de Socrate, affirme ne pas être sage, et également ami de la sagesse. Il aurait considéré plus tard sa condamnation à mort comme une chance ultime de séparation de son âme, qui du fait de sa constitution intellectuelle propre lui aurait permis de contempler un savoir post-mortem.

« Désir de connaître et amour du savoir, ou philosophie, c'est bien une même chose ? »

— Platon, La République, II, 376b

« La philosophie n'est rien d'autre que l'amour de la sagesse. »

— Cicéron

Dans une optique similaire, Emmanuel Levinas écrit, dans la préface de Totalité et Infini : « la philosophie elle-même ne se définit-elle pas, en fin de compte, comme une tentative de vivre en commençant dans l'évidence, en s'opposant à l'opinion des prochains, aux illusions et à la fantaisie de sa propre subjectivité ? ».

La philosophie comme mode de vie

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Jean-Léon Gérôme, Diogène, 1860. Portrait romantique qui représente aussi le chien, en grec κύων / kúōn, au génitif κυνός / kunós qui a donné son nom au cynisme.

La philosophie s’est comprise très tôt comme une manière de vivre et non pas uniquement comme une réflexion théorique. Autrement dit, être philosophe, c’est aussi vivre et agir d’une certaine façon et non pas seulement se confronter à des questions abstraites. L’étymologie du terme « philosophie » indique bien que le philosophe est celui qui tend vers la sagesse, qui cherche à vivre comme il le faut et plus particulièrement qui recherche le bonheur. La philosophie, entendue comme mode de vie, met l'accent sur la mise en application dans sa propre vie des résultats de la réflexion philosophique. L’idée que la philosophie est une manière de vivre a aussi pu amener certains philosophes à imaginer que, pour cette raison, ils devaient guider les autres et les aider à mener correctement leurs existences. La philosophie, d’éthique personnelle, pouvait se faire projet collectif voire politique. Ces ambitions « collectives » de la philosophie prennent différentes formes. Une véritable communauté de vie pouvait se constituer autour d'un philosophe. Ceci explique en partie la naissance dans l’Antiquité d’écoles philosophiques (autour d’Épicure, de Platon ou d’Aristote par exemple). Depuis les présocratiques et surtout à partir de Socrate, toute une tradition a défendu cette conception de la philosophie comme un mode de vie. Citons entre autres les Stoïciens, Platon, Aristote, Épicure, Descartes, Spinoza, Sartre ou Russell. Mais ces derniers sont loin d’exclure l’idée que le philosophe s’intéresse à des problèmes théoriques. La « sagesse », ou plus exactement la sophia, que souhaite appréhender le philosophe est aussi un savoir et une connaissance. Le philosophe, dans la lignée de la tradition fondée par Socrate, sait comment il doit vivre ; il peut justifier ses choix et son mode de vie. Socrate par exemple, dans les dialogues socratiques de Platon, exige de ses interlocuteurs qu’ils soient à même de donner le logos de leur jugement de valeur et de leur choix, c’est-à-dire de les justifier rationnellement. Cette exigence de rationalité peut même amener à donner des fondements authentiquement scientifiques à la philosophie. Bien sûr la définition de la philosophie en tant que modus vivendi (mode de vie) ne peut prétendre être suffisante pour définir la philosophie dans son ensemble. Bien des philosophes ont compris la philosophie comme un travail intellectuel et non comme un mode de vie : c'est le cas dans le monde universitaire et de la recherche de nos jours. Il en va tout autrement, en Inde notamment. Le point de vue occidental ne peut s'appliquer aux concepts philosophiques en vigueur dans cette partie du monde, bien qu'il y eût tentative d'assimilation à l'époque romaine, en particulier avec Plotin. L'on sait que lors des conquêtes d'Alexandre le Grand (vers -325), les Grecs furent frappés par l'ascétisme hindou et le dénuement qui en résultait. D'où leur appellation, fausse, de « gymnosophistes » (de gumno, « nu »). Ces ascètes pratiquaient les préceptes des Upanishads. À cette confrontation d'idées philosophiques intervient l'ethnophilosophie.

Maurice Merleau-Ponty dans sa leçon inaugurale au Collège de France, intitulée Éloge à la philosophie, laisse entrevoir une conception de la philosophie comme mode de vie.

Pour Pierre Hadot, dans La philosophie comme manière de vivre : « Le vrai philosophe n'est pas celui qui parle, mais celui qui agit [au quotidien] ». « Il y aurait place à nouveau dans notre monde contemporain, pour des philo-sophes (sic), au sens étymologique du mot c'est-à-dire des chercheurs de sagesse, qui, ne renouvelleraient pas le discours philosophique, mais chercheraient […] une vie plus consciente, [plus cohérente (dit plus loin)], plus rationnelle, plus ouverte sur les autres et sur l'immensité du monde. […] discours et vie [philosophiques au quotidien] sont inséparables ». « la concentration sur l'instant présent, l'émerveillement devant la présence du monde, le regard d'en haut [concept qui lui est familier, et qu'il décline aussi en point de vue de Sirius] porté sur les choses, la prise de conscience du mystère de l'existence », « s'efforcer à l'objectivité, à l'impartialité de l'historien et du savant, et aussi se détacher de son Moi pour s'ouvrir à une perspective universelle », « d'ouvrir notre cœur à tous les êtres vivants et à la nature entière dans sa magnificence ».

Selon Georges Politzer, la philosophie du matérialisme scientifique, en devenant dialectique, s'identifie à une pratique au quotidien. Un des fondements de cette philosophie est la liaison étroite entre la théorie et la pratique. C'est, pour lui, ce qui sépare le matérialisme des philosophes totalement idéel (domaine de la pensée), non idéaliste autant que faire se peut, du matérialisme marxiste qui est aussi praxique (dans le but de l'action, vie privée ainsi que vies sociale et politique).

La philosophie occidentale

Article détaillé : Philosophie occidentale.
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Paul Gauguin, D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? (1897/98).

Définition

La philosophie contemporaine occidentale, issue d’une tradition multiple, se présente sous des formes variées : tradition herméneutique et postkantienne en Allemagne, philosophie analytique dans les pays anglophones et dans une grande partie de l’Europe, tradition phénoménologique en Europe continentale. Certains remettent fortement en cause la tradition philosophique et ses présupposés telle la philosophie féministe, la déconstruction de Derrida ou de Heidegger. Ces courants forment autant de pratiques différentes et d'opinions divergentes sur la nature de la philosophie, qui interdisent de donner une définition unique acceptable par tous. S'il y a aujourd'hui plusieurs traditions philosophiques, aucune ne peut prétendre résumer l'activité philosophique à elle seule, ni décrire l'activité philosophique de façon consensuelle.

Les difficultés à définir la philosophie sont en outre de nature épistémologique, car il est difficile de délimiter rigoureusement méthodes, thèmes et objets de la philosophie. Historiquement, elle a pu en effet s'inspirer d'autres disciplines (des mathématiques, voire des sciences positives). Pourtant, elle n'a jamais réussi à développer une méthode ou un ensemble de méthodes qui auraient réussi à s'imposer parmi les philosophes (comme la méthode expérimentale s'est imposée en physique et en chimie par exemple). En outre les amalgames entre la philosophie et d'autres disciplines sont favorisés par une tradition de philosophes aux intérêts très divers. Ainsi Aristote aura été aussi bien logicien, que philosophe ou naturaliste. Déterminer le philosophe par sa fonction sociale n'est donc pas aisé. La plupart des activités autrefois appartenant à la discipline sont devenues aujourd'hui autonomes (psychologie, sciences naturelles, etc.), et la part propre de la philosophie s'est réduite.

Mais il est également délicat de déterminer l'essence de la philosophie occidentale, soit parce que son statut dans la société est lui-même difficile à cerner, soit qu'elle a été ramenée à d'autres disciplines apparemment proches. Dès l'Antiquité, par exemple, Socrate était confondu dans Les Nuées d'Aristophane avec les sophistes, que Platon nous présente pourtant comme ses adversaires dans ses dialogues.

Emmanuel Kant ramenait le domaine de la philosophie à quatre questions : « Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Qu’est-ce que l’homme ? ».

Les méthodes de la philosophie occidentale

On peut dans une première approche, délimiter en creux un certain nombre de méthodes et de principes heuristiques qui caractérisent au moins en partie la philosophie.

Délimitations négatives de la méthode

D'une part la philosophie ne recourt pas à la méthode expérimentale. La philosophie, en effet, à la différence de la physique, de la chimie ou de la biologie, n'a jamais vraiment intégré le processus d’expérimentation dans son outillage heuristique. Ceci est évident pour la philosophie antique et médiévale qui ne connaissait pas l'expérimentation. Même les grands philosophes qui se sont illustrés comme scientifiques (Descartes, Pascal, Leibniz pour ne citer qu'eux) ont toujours distingué leur travail dans le domaine scientifique et dans le domaine philosophique. Certains philosophes comme Kant ou Wittgenstein ont même vu dans l’absence d’expérimentation en philosophie une caractéristique épistémologique essentielle de cette discipline et ont refusé toute confusion avec les sciences expérimentales.

D’autre part la philosophie n'est pas, par essence, une science reposant sur l'observation empirique à la différence de la sociologie ou des sciences politiques par exemple. Il ne faut naturellement pas croire que la philosophie peut ignorer les données empiriques les plus évidentes. Mais traditionnellement la philosophie ne veut pas se limiter à un simple catalogue de faits et entreprend pour cela un vrai travail de théorisation voire de spéculation. Ainsi, par exemple, même si Aristote a recueilli les constitutions des cités grecques de l'époque, il a voulu dans La Politique et dans l’Éthique à Nicomaque analyser les structures de la cité d'un point de vue théorique.

Enfin, la philosophie, à la différence des mathématiques ou de la logique formelle, ne s’est jamais décidée à travailler uniquement au moyen de symboles formels, bien que Leibniz ait pu rêver résoudre les problèmes philosophiques au moyen d’un calcul logique universel. Et si la philosophie analytique contemporaine est impensable sans la logique mathématique, elle utilise encore massivement le langage naturel.

Caractéristiques de la méthode de la philosophie

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Le philosophe par Rembrandt.

Malgré les difficultés que comporte cette entreprise, il est possible de distinguer certaines grandes caractéristiques positives de la méthode philosophique. La philosophie se comprend comme un travail critique. C'est une de ses définitions les plus courantes. Cette critique n’est cependant jamais purement et simplement négative. Elle a pour but de créer de nouvelles certitudes et de corriger les fausses évidences, les illusions et erreurs du sens commun ou de la philosophie elle-même. Socrate, par exemple, interrogeait ses contemporains et les sophistes afin de leur montrer leurs contradictions et leur incapacité à justifier ce qui leur semblait évident. Descartes est à l'époque moderne le meilleur représentant de cette conception de la philosophie, car, selon lui, seul un doute radical et général pouvait être le fondement d'une pensée parfaitement rigoureuse et indubitable.

La philosophie est souvent caractérisée comme un travail sur les concepts et notions, un travail de création de concepts permettant de comprendre le réel, de distinguer les objets les uns des autres et de les analyser, mais aussi un travail d'analyse des concepts et de leurs ambiguïtés. Elle a très tôt reconnu les problèmes que posent les ambiguïtés du langage. De nos jours la philosophie analytique donne elle aussi une grande place à ce problème.

En outre, à la différence des sciences, la délimitation des méthodes et du domaine de la philosophie fait partie de la philosophie elle-même. Chaque penseur se doit d'indiquer quels problèmes il souhaite éclairer, et quelle sera la méthode la plus adaptée pour résoudre ces problèmes. Il faut en effet bien voir qu'il y a une unité profonde des problèmes philosophiques et de la méthode philosophique. Il ne faut donc pas voir l'instabilité des méthodes et des thèmes philosophiques comme une faiblesse de la discipline, mais plutôt comme un trait caractéristique de sa nature. Ainsi, la philosophie est une sorte de retour critique du savoir sur lui-même, ou plus précisément une critique rationnelle de tous les savoirs (opinions, croyances, art, réflexions scientifiques, etc.), y compris philosophiques - puisque réfléchir sur le rôle de la philosophie c'est entamer une réflexion philosophique.

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Adorno et Horkheimer : deux représentants de la critique marxiste de la rationalité moderne.

Enfin, la philosophie est une discipline déductive et rationnelle. Elle n'est pas simple intuition ou impression subjective, mais demeure inséparable de la volonté de démontrer par des arguments et déductions ce qu’elle avance : elle est volonté de rationalité. C'est même la rupture des présocratiques avec la pensée religieuse (mythologie) de leur époque, et leur rapport aux dieux grecs qui est considérée traditionnellement comme le point marquant de la naissance de la philosophie. Ce souci de démontrer et de livrer une argumentation se retrouve au cours de toute l'histoire de la philosophie. Qu'on songe aux discussions éristiques durant l'Antiquité, à l'intérêt que portent les philosophes à la logique depuis Aristote, mais aussi, au Moyen Âge, au souci de donner à la philosophie la rigueur démonstrative des mathématiques (comme chez Descartes ou Spinoza) ou à l'importance qu'accorde la philosophie analytique de nos jours à la rigueur et à la clarté argumentatives. Malgré cette tendance profonde, la philosophie contemporaine a vu se développer une critique radicale de la raison, que ce soit chez Nietzsche, Heidegger, ou encore Adorno : la rationalité même s'est donc trouvée mise en débat par la philosophie.

Les branches de la philosophie occidentale

La philosophie est loin d’être un domaine de connaissances bien délimité au sens où les problèmes auxquels elle se confronte sont d’une extrême variété. Elle étudie de nombreux objets, certains proches, c'est pourquoi sa subdivision en différentes branches est problématique et relève de l'arbitraire. De plus, si des pans entiers de la philosophie sont apparus au XXe siècle, certains domaines se sont détachés très nettement de la philosophie à l'époque moderne. La physique, par exemple, était considérée comme appartenant à la philosophie jusqu’au XVIIIe siècle. Mais le détachement n'est pas toujours aussi net ; ainsi la science politique, considérée comme une ancienne branche de la philosophie devenue autonome, entretient un dialogue permanent avec la philosophie politique (qui n'est donc pas morte). De même, la biologie, qui a longtemps été entravée par son appartenance à la philosophie avec les thèses finalistes, mécanistes, et vitalistes, revient par une porte dérobée. En effet, au début du XXIe siècle le développement des biotechnologies a pour corollaire l'apparition d'un nouveau champ d'étude philosophique : la bioéthique.

Malgré ces difficultés, les branches suivantes se distinguent aujourd'hui car chacune a un objet propre bien délimité qu'elle soumet à des questionnements spécifiques (et notamment ceux indiqués ici) :

  • la métaphysique et ses diverses branches (« Qu'est-ce que la réalité ? », « Y a-t-il des réalités immatérielles ? », « Dieu existe-t-il ? », « L'âme existe-elle ? Est-elle immortelle ? Incorporelle ? ») ;
  • l'ontologie, rattachée ou non à la métaphysique selon les interprètes (« Qu'est-ce que l'être ? », « Pourquoi y a-t-il de l'être plutôt que rien ? ») ;
  • la philosophie de la religion, partiellement rattachée à la métaphysique puisqu'elle tente de définir le divin et pose la question de l'existence de Dieu, qu'elle double d'une interrogation sur la nature du sacré en général ;
  • la philosophie morale ou l'éthique : discipline pratique et normative permettant de définir la meilleure conduite pour chaque situation: (« Quelle est la fin des actions humaines ? », « Le bien et le mal sont-ils des valeurs universelles permettant de définir cette fin ? ») ;
  • la philosophie de l'art ou l'esthétique (« Qu'est-ce que le beau ? », « Qu'est-ce que l'art ? ») ;
  • la philosophie des valeurs, ou axiologie, qui regroupe l'éthique et l'esthétique ci-dessus ;
  • la philosophie de l'esprit (« Quelles sont les relations entre corps et esprit ? », « Comment fonctionne la cognition ? ») ;
  • la phénoménologie, dont la méthode est de partir des expériences humaines pour appréhender la réalité telle qu'elle se donne, à travers les phénomènes ;
  • la philosophie de la logique ;
  • la philosophie politique (« D'où peut provenir la légitimité du pouvoir ? », « Quel est le meilleur régime politique ? », « La morale peut-elle et doit-elle guider l'action politique ? ») ;
  • la philosophie du droit (« Quelles sont les relations entre droit et justice ? », « Comment naissent les normes juridiques ? », « Selon quels critères faut-il les juger ? ») ;
  • la philosophie de l'action (« La liberté est-elle illusoire ? ») ;
  • la philosophie du langage (« Quelle est l'origine du langage ? », « En quoi le langage se distingue-t-il d'autres systèmes de communications ? », « Quelles relations entretiennent langage et pensée ? ») ;
  • la philosophie de l'histoire (« L'histoire est-elle régie par des lois, une nécessité, ou est-elle le fruit abscons de la contingence ? ») ;
  • l'épistémologie qui est littéralement l'étude de la science et la connaissance. Aussi appelé théorie de la connaissance ou gnoséologie;
  • la gnoséologie (« D'où provient la connaissance ? ») ;
  • la théorie de la connaissance (« Qu'est-ce que la vérité ? »).

Histoire de la philosophie occidentale

Article détaillé : Histoire de la philosophie.
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Représentation de la sagesse (1635) : « Sapiens Dominabitur Astris ». Traduction libre du texte : « Qui acquiert la sagesse sera maître des astres ».

Si la philosophie a une longue histoire, il convient de distinguer la pratique de la philosophie de l'étude simple des doctrines passées. Parfois atténuée, voire effacée, cette distinction est pourtant cruciale. Nombre de penseurs en appellent aux philosophies antérieures pour les appuyer, s'en inspirer, ou encore les critiquer : il y a là un appel à l'histoire et à un fond culturel commun, mais ça ne fait pas de la philosophie une discipline historique. La pratique philosophique n'étant pas uniquement une glose sur la philosophie des époques précédentes, il faut la distinguer de l'histoire de la philosophie.

L’histoire de la philosophie consiste à tenter de reconstruire, de comprendre, d’interpréter, voire de critiquer, les positions et thèses de penseurs comme Platon, Thomas d’Aquin, Hegel, etc. Il s'agit moins d'évaluer la pertinence philosophique ou l'intérêt actuel de ces philosophes que de savoir ce qu'ils ont vraiment dit, et de restituer leurs pensées dans leurs contextes d'apparition. Ce travail d'étude porte également sur des courants philosophiques (le scepticisme antique, le néokantisme), ou des questions débattues au cours de l’histoire (le dualisme de l’âme et du corps, la querelle des universaux) appartiennent elles aussi à l’histoire de la philosophie.

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Quelques philosophes importants de la zone européenne selon leur lieu de naissance.

Frise chronologique

Philosophie modernePhilosophie médiévalePhilosophie antiquePhilosophie juivePhilon d'AlexandrieXXe siècleTaoïsmeZhuang ZiLao ZiXIXe siècleEmmanuel KantThomas d'AquinConfucianismeConfuciusRationalismeScolastiquePierre AbélardMoïsmeMo ZiEmpirismePatristique et patrologieAugustin d'HipponePère de l'ÉglisePhilosophie islamiqueAverroèsAvicenneAntiquité tardivePlotinSocrateHumanisme (philosophie)Hellénismeprésocratiquesimage

Philosophie antique

Article détaillé : Philosophie antique.

Période grecque

La philosophie grecque a connu trois grandes périodes :

  • la période présocratique (fin du VIIe siècle av. J.-C.), précédant Socrate (certains d'entre ces Présocratiques furent des contemporains de ce dernier), qui comprend tous les penseurs et leurs conceptions du monde. Ils sont considérés comme les fondateurs de la tradition philosophique occidentale ;
  • la période grecque classique (Ve siècle av. J.-C.), qui commence avec Socrate à Athènes et se poursuit avec Platon, Diogène et Aristote. Ce même siècle est également celui de la sophistique représentée par Gorgias et Protagoras, entre autres ;
  • après les conquêtes d'Alexandre le Grand, vient ce que l'on a nommé la période hellénistique : Épicure, les stoïciens ou les sceptiques qui sont les penseurs les plus importants de cette époque.
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L'École d'Athènes (détail d'une fresque de Raphaël), représentant les différentes écoles de l'Antiquité grecque : on reconnaît, au centre, Platon montrant le ciel du doigt (allusion à sa Théorie des Idées) et Aristote montrant la terre (allusion à son souci d'ancrer la philosophie dans la connaissance des faits empiriques).

La philosophie grecque se caractérise par le fait qu'elle est dominée par l'éthique, par la question « comment bien vivre ? » et plus particulièrement par celles de la vertu et du bonheur. L'importance de ce thème apparaît évidente à la lecture des dialogues de Platon, des textes d'Aristote, des Stoïciens ou d'Épicure. La conséquence de cette tendance est que la philosophie était comprise comme une façon de vivre et non pas uniquement comme un discours théorique (même si ce dernier ne saurait être ignoré, naturellement) ce qui est particulièrement frappant chez un Socrate, un Diogène ou chez les Stoïciens.

Les deux autres grands domaines de la recherche des penseurs antiques sont d'une part la cosmologie et la physique (ce qu'on a longtemps nommé philosophie naturelle), d'autre part la théorie de la connaissance parfois liée à la logique. Ainsi, la question fondamentale qui occupait les philosophes présocratiques était la question du principe de toute chose. Au travers d'un mélange d'observations empiriques et de spéculations, ils tentèrent de comprendre la nature et ses phénomènes. Ainsi, le premier philosophe connu, Thalès, tenait l'eau pour le principe de toute chose. Platon dans le Timée (livre dont l'influence fut primordiale au cours de l'histoire de la philosophie) cherche lui aussi à expliquer la naissance du monde, et imagine un démiurge qui aurait créé notre univers en reproduisant le Modèle éternel que sont les Idées. Enfin, la Physique d'Aristote, tout comme la lettre à Hérodote d'Épicure ou la physique stoïcienne montrent le vif intérêt des anciens pour la connaissance de la nature (en grec φύσις / phúsis).

La théorie de la connaissance et la logique étaient elles aussi essentielles pour les philosophes de l'Antiquité. Les Sophistes défendent souvent une thèse qu'on peut qualifier de relativiste car elle revient à nier l'existence d'une connaissance objective et universellement valable. « Rien n'est vrai (en soi). Pour chacun la chose apparaît, telle qu'elle apparaît, selon les circonstances et l'environnement ». Tel est le sens de la célèbre formule : la personne humaine est la mesure de toute chose. Platon, à la suite de Socrate qui affirmait l'existence d'une science objective des valeurs et des normes morales, développe une théorie de la connaissance explicitée dans la République et le Théétète. Platon fait en effet la distinction entre la simple opinion (ou doxa, empirique et sans fondement) et le véritable savoir philosophique, qui ne peut être acquis que par un long parcours d'apprentissage des mathématiques, de la dialectique et de ce qu'on appelle la théorie des Idées. Épicure, quant à lui, développe toute une théorie empiriste de la connaissance afin de déterminer les critères que doit remplir une connaissance pour être vraie. Enfin, aussi bien Aristote que les Stoïciens ont fondé une logique formelle, sous la forme, respectivement, de la syllogistique et d'une logique des propositions.

Rome et l'Antiquité tardive

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Double hermès de Socrate et de Sénèque. Ce double portrait représente Socrate (à droite) et Sénèque (à gauche).

Les Romains, dominant petit à petit le contour de la mer Méditerranée (la Mare nostrum), s'approprient ensuite l'héritage grec des différents courants philosophiques. Certains auteurs romains nous ont légué à travers le temps des principes et concepts de philosophie grecque qui aujourd'hui manquent par faute de textes originaux ou de copies : c'est le cas de Lucrèce (Ier siècle av. J.-C.), avec son œuvre poétique De rerum natura, explicitant l'épicurisme (seules trois lettres d'Épicure nous sont parvenues), malgré le rejet de la poésie par les Épicuriens. Il est en effet probable qu'il ait eu sous les yeux des traités aujourd'hui perdus. Nous devons probablement à Cicéron, philosophe de première importance, d'avoir sauvé le poème de Lucrèce. Premier écrivain ayant rédigé des ouvrages philosophiques en latin, Cicéron ne peut être rattaché à aucune école, faisant preuve d'éclectisme, mais il a toutefois largement contribué à répandre la philosophie stoïcienne et épicurienne dans le monde romain.

Les Stoïciens sont représentés par deux grands hommes de pouvoir : Sénèque (Ier siècle) et Marc Aurèle (IIe siècle). Le premier de ces deux personnages est célèbre d'une part de sa proximité (qui lui sera fatale) avec l'empereur Néron, d'autre part parce qu'il est considéré comme le représentant plus complet du stoïcisme (bien que s'en émancipant), notamment par l'entremise de ses œuvres, à savoir deux de ses Dialogues (De Brevitate vitæ, De la brièveté de la vie ; De Vita beata, Sur la vie heureuse). Le second Stoïcien est Marc Aurèle, empereur romain. Influencé par Épictète, il développe dans son fameux Pensées à moi-même les plus hautes valeurs qui doivent relever de l'être humain : sagesse, justice, courage et tempérance.

Le néoplatonisme, mouvement fondé par Plotin (IIIe siècle), voulait concilier la philosophie de Platon avec des idées conceptuelles de l'Égypte et de l'Inde. Il y eut deux phases concernant le néoplatonisme durant l'Antiquité, et une autre plus locale lors de la Renaissance. De consonance bien plus mystique que les Idées platoniques, Plotin voit la philosophie comme un cheminement de l'âme vers le principe de transcendance du Bien, donnant pour but à ce système, l'union avec le principe premier, originel, Dieu.

Augustin d'Hippone, ou saint Augustin (IVe siècle), personnage le plus important pour la propagation du christianisme après saint Paul, laisse une abondante trace écrite qui sera d'une influence décisive sur le devenir de l'Occident, et de ce point de vue, sur de nombreux philosophes et théologiens. Sa pensée, l'augustinisme (nommée ainsi après sa mort), consacre l'idéalisme platonicien.

Philosophie médiévale

La philosophie médiévale d'Occident et du Proche-Orient sont issues du même courant. Ce sont les penseurs musulmans et chrétiens, puis entre musulmans eux-mêmes, qui en cherchant des arguments convaincants vont faire appel à la philosophie antique. Du Moyen-Orient, principalement musulman, vont naître plusieurs écoles de pensée et de méthode qui seront reprises plus tard en Occident, alors que les sociétés musulmanes finiront par étouffer les idées originales nées durant cette période.

La philosophie médiévale en Occident est caractérisée par la rencontre du Christianisme et de la philosophie. La philosophie médiévale est une philosophie chrétienne, à la fois dans son intention et par ses représentants qui sont presque tous des clercs. Un thème fondamental constant est à partir de là aussi le rapport entre la foi et la raison. Mais ceci ne signifie pas que la pensée se manifeste désormais selon une unité dogmatique. Le conflit des directions philosophiques entre elles d'une part et les condamnations de thèses par les autorités ecclésiastiques d'autre part, montrent bien que la pensée se déploie sur des voies très autonomes et divergentes.

Malgré sa grande diversité et sa longue période de développement, elle se manifeste cependant une certaine unité dans la présentation des questions philosophiques : discussion des auteurs du passé, confrontation avec les Saintes Écritures et les textes des Pères de l'Église, afin d'examiner toutes les facettes d'un même problème, dont à la fin l'auteur proposait la résolution.

La première période coïncide avec l'Antiquité : la Patristique (du IIe au VIIe siècle environ) est caractérisée par les efforts des Pères de l'Église (patres) pour édifier la doctrine chrétienne à l'aide de la philosophie antique, et de l'assurer ainsi à la fois contre le paganisme et contre la gnose. Le représentant de la philosophie chrétienne le plus important et ayant eu le plus d'influence dans l'Antiquité est saint Augustin. Son œuvre, influencée par le néoplatonisme, est une des principales sources de la pensée médiévale.

Après la fin de l'Antiquité, les textes transmis sont, durant des siècles, conservés et recopiés dans les monastères. Pourtant, paradoxalement, la pensée philosophique perd son autonomie et sa force propre. La date symbolique de 529 apr. J.-C. voit la fermeture de l'École néoplatonicienne d'Athènes ordonnée par Justinien. Les maîtres de l'Académie (Damascios, Simplicios de Cilicie, Priscien de Lydie, Eulamios de Phrygie, Hermias de Phénicie, Diogène de Phénicie, Isidore de Gaza) décident d'aller chercher asile à la cour du roi des Perses à Ctésiphon puis à Harran où se maintient une secte philosophico-religieuse se réclamant du néo-platonisme et de l'hermétisme. La conversion des philosophes de l'École néoplatonicienne d'Alexandrie au christianisme marque la disparition de cette école en 541 apr. J.-C.

La période qui s'ouvre à partir du IXe siècle est appelée généralement la scolastique. L'appellation de Scolastiques (scola équivaut à école) désignent ceux qui s'occupent scolairement des sciences, et particulièrement les professeurs qui travaillent dans les écoles des diocèses ou de la cour fondée par Charlemagne, et plus tard, dans les Universités. Mais avec le terme de scolastique, c'est avant tout une méthode qui est évoquée. Les questions sont examinées et résolues rationnellement suivant le pour et le contre. Ce qui caractérise la scolastique, c'est un retour aux textes anciens, leur analyse critique et leur message.

Les Universités, fondées à partir du XIIe siècle, deviennent le centre de la vie intellectuelle. Le développement du savoir dans les quatre facultés fondamentales suivantes : philosophie (Septem artes liberales), théologie, droit, et médecine. Les « disputationes » qui ont lieu dans les Universités suivaient le strict schéma de la méthode scolastique. À la fin, sa sclérose formelle, fut le point de départ de la critique qui se réalisa à la Renaissance contre cette forme de philosophie. Les sources antiques auxquelles s'abreuve la scolastique sont avant tout : saint Augustin ; la tradition néoplatonicienne (avec ici les écrits d'un auteur inconnu qui se nomme Denys l'Aréopagite) ; Boèce qui transmet la logique aristotélicienne ; plus tard, l'ensemble des textes d'Aristote.

On distingue les périodes suivantes :

  • au cours de la première scolastique (XIe au XIIe siècle) débute l'élaboration de la méthode proprement scolastique. À ce moment se propage la querelle des Universaux qui est aussi le thème du siècle suivant. La question est de savoir si, à toutes les déterminations universelles (genres et espèces, par exemple l'espèce humaine) correspond une réalité indépendante de la pensée, ou si elles n'existent que dans la pensée en soi. L'influence du monde arabe est très importante pour le développement futur de la philosophie. Dans les années 800-1200, la culture islamique a permis la transmission de la philosophie et de la science grecques. C'est de cette manière qu'une plus grande partie d'écrits que celle dont disposait le Moyen Âge chrétien devint accessible. Ce fut le cas des œuvres complètes d'Aristote ;
  • la nouvelle réception d'Aristote imprègne l'image de la haute scolastique (environ XIIe au XIIIe siècle). Aucun penseur ne parvient à une connaissance complète des principes d'Aristote. C'est sur ce point que s'opposent la pensée franciscaine, orientée vers l'Augustinisme, et la pensée aristotélicienne des dominicains. Thomas d'Aquin a repris la vaste entreprise systématique visant à l'union de l'aristotélisme et de la pensée chrétienne. Le caractère antinomique de certains enseignements d'Aristote avec le dogme chrétien conduisit, de la part de l'Église, à une interdiction temporaire de certains écrits et à la condamnation d'une série de thèses philosophiques. Avec Maître Eckhart, la tradition de la mystique médiévale parvint à son apogée ; il s'agit de la voie vers la contemplation intérieure et de l'union avec le divin ;
  • les représentants plus lointains sont Henri Suses, Jean Tauler et Jean Gerson dans la scolastique tardive (XIVe siècle), qui s'impose avec Guillaume d'Occam et la critique des systèmes métaphysiques des anciennes écoles (via antiqua). La nouvelle voie (via moderna, appelée aussi le nominalisme) va de pair avec un épanouissement des sciences naturelles (Nicolas d'Oresme, Jean Buridan) (Atlas de la philosophie, Livre de poche).

Philosophie islamique

Articles détaillés : Kalâm et Philosophie islamique.

Les sources de la philosophie islamique proviennent à la fois de l'islam en lui-même (Coran et Sunna) ainsi que de la philosophie grecque, iranienne préislamique et indienne.

C'est en cherchant à affiner la doctrine de l'islam et à interpréter correctement les hadiths, tout en extrapolant sur les questions religieuses qui n'avaient pas été explicitement tranchées dans le Coran, que naît la méthode de l'ijtihad. Avec elle s'ouvrent les premiers débats philosophiques et théologiques en islam, notamment entre les partisans du libre arbitre ou Qadar (de l'arabe : qadara, qui a le pouvoir), et les djabarites (de djabar : force, contrainte), partisans du fatalisme.

La théologie en islam doit répondre à des interrogations concernant la théodicée, l'eschatologie, l'anthropologie, la théologie négative et la religion comparée. Plusieurs courants philosophiques existent en terre d'islam :

  • la philosophie hellénistique de l’islam (falsafa) ;
  • la théologie dialectique (kalâm) ;
  • le soufisme, théorie ésotérique de l'islam ;
  • les écoles littéralistes (Atharisme comme pour le madhhab Hanbalisme).

La Madhhab motazilite est née d'une opposition aux vues traditionnelles des musulmans partisans du califat. Puis, s'intéressant aux attaques que subissait l'islam de la part des non-musulmans, ces Motazilistes devinrent rapidement obsédés par le débat avec les autres théologies et courants de pensée à l'intérieur de l'islam lui-même.

Le calife Al-Mamun fait du motazilisme la doctrine officielle en 827 et crée la Maison de la sagesse en 832. Très rapidement, la philosophie grecque est introduite dans les milieux intellectuels persans et arabes. L'École péripatétique commence à avoir des représentants parmi eux : ce fut le cas d'Al-Kindi, d'Al-Farabi, d'Ibn Sina (Avicenne), et d'Ibn Rushd (Averroès).

Ceux qui cherchaient par une démonstration philosophique à conforter et démontrer le bien-fondé de leur foi religieuse ont été recrutés par Hunayn ibn Ishaq, un arabe chrétien qui dirige la maison de la sagesse dans les années 870. Ils ont collecté, traduit et synthétisé tout ce que le génie des autres cultures grecque, indienne, perse ont pu produire avant d'entreprendre les commentaires sur ces œuvres. C'est ce travail qui forme les bases de la philosophie musulmane du IXe et Xe siècle. Ceux qui utiliseront cette méthode dite Ilm-al-Kalâm basée sur la dialectique grecque seront appelés mutakalamin. En réponse au motazilisme, Abu al-Hasan al-Ash'ari, initialement un motaziliste lui-même, développe le Kalâm et fonde l'école de pensée acharite qui s'appuie sur cette méthode. Ainsi le kalâm et la falsafa influenceront plusieurs madhhabs.

Sous le califat des Abbassides, un certain nombre de penseurs et de scientifiques, et parmi eux de nombreux musulmans non-sunnites ou des non-musulmans (en particulier des lettrés chrétiens syriaques, ceux-ci les ayant auparavant traduits du grec en syriaque, puis en arabe), jouent un rôle dans la transmission à l'Occident des savoirs grec, indien, et d'autres sagesses préislamiques, mésopotamiennes et perses. Trois penseurs spéculatifs, les deux Persans al-Farabi et Avicenne, et l'Arabe al-Kindi, combinent l'aristotélisme et le néoplatonisme avec d'autres courants dans l'Islam. Ils furent considérés par beaucoup comme déviants par rapport à l'orthodoxie religieuse, et certains les jugèrent même comme des philosophes non-musulmans.

Les ismaéliens ne sont pas à l'écart de l'influence de la philosophie néoplatonicienne et plusieurs penseurs collaborent pour produire à Basra une encyclopédie : la Ikhwan al-Safa.

Le XIIe siècle voit l'apothéose de la philosophie pure et le déclin du Kalâm. Cette suprême exaltation de la philosophie doit être attribuée, pour une large part au Persan Al-Ghazali et au Juif Juda Halevi. En émettant des critiques, ils ont produit par réaction un courant favorable à la philosophie par une mise en cause des concepts et en rendant leurs théories plus logiques et plus claires. Ibn Bajjah et Averroès ont produit les plus belles œuvres de la pensée islamique. Averroès clôt le débat par son œuvre d'une grande hardiesse. La fureur des orthodoxes est en effet telle que le débat n'est plus possible. Les orthodoxes s'en prennent sans distinction à tous les philosophes et font brûler les livres. Le débat se poursuivra, mais en Occident, par l'intermédiaire des Juifs.

D'aucuns considèrent Ibn Khaldoun comme le dernier grand penseur de ce temps philosophique islamique ; il vécut au XIVe siècle. Il fut avec son grand-œuvre Al-Muqqadima (en particulier son introduction) en avance sur son époque et l'inventeur de la sociologie[C'est-à-dire ?][réf. nécessaire].

Philosophie chrétienne

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La philosophie trône parmi les sept arts libéraux — illustration extraite de l'Hortus deliciarum de Herrad von Landsberg (XIIe siècle).
Article détaillé : Philosophie médiévale.

Souvent caricaturée et décriée, la philosophie médiévale s'étend sur la vaste période qui sépare la philosophie antique tardive de la philosophie moderne. Bien loin de se résumer à l'image négative qu'a aujourd'hui la scolastique, elle présente toute une variété de penseurs d'inspirations sensiblement différentes.

D'une part le Moyen Âge est une des périodes les plus fécondes en ce qui concerne la logique. Certaines lois logiques ont été connues dès le Moyen Âge (par exemple Pierre d'Espagne connaissait déjà ce qu'on appellera plus tard la loi de De Morgan) avant d'être ensuite oubliées. C'est surtout la philosophie de la logique qui connut un développement important. Les penseurs médiévaux se concentrèrent plus particulièrement sur la célèbre Querelles des Universaux, dont le point de départ fut une remise en cause de la théorie des Idées platoniciennes. Elle fut animée entre autres par Abélard, Albert le Grand et Guillaume d'Ockham.

D'autre part le Moyen Âge fut aussi un âge de redécouverte de la philosophie antique à partir du XIe siècle. La traduction en latin du corpus aristotélicien modifiera ensuite grandement la donne, et contribuera à réaffirmer Aristote comme l'un des philosophes les plus influents de l'histoire. Mais cette redécouverte ne sera possible que par l'intermédiaire des Syriaques de la Mésopotamie et de la Syrie, désireux de s'instruire et souhaitant qu'ils servent à l'exégèse des textes religieux. Les conquérants arabes se virent remettre les ouvrages traduits, ce qui permit le passage des œuvres en Occident. La tradition de commentaire des textes est aussi très présente : le commentaire des Sentences de Pierre Lombard sera pour longtemps un exercice canonique de l'époque. Quant aux commentaires d'Aristote par saint Thomas d'Aquin, au XIIIe siècle, ceux-ci feront longtemps autorité et constitueront un modèle du genre.

Enfin, la philosophie médiévale est très liée à l'Église, et les réflexions philosophiques ont souvent un fond religieux et théologique plus ou moins prégnant. Les philosophes du Moyen Âge, qui avaient tous reçu une formation en théologie, se basaient sur les textes bibliques et tentaient souvent de concilier les enseignements de la Bible avec les écrits des philosophes antiques. Cette réconciliation prit la forme d'une subordination de la philosophie à la théologie, ou plutôt d'une complémentarité, les Vérités révélées des Écritures primant sur la « lumière naturelle » de la Raison, l'une n'allant jamais contre l'autre. La grande synthèse de la foi et de la raison, c'est-à-dire d'Aristote, de la théologie et de la Révélation fut réalisée au XIIIe siècle, notamment par des penseurs comme Thomas d'Aquin.

Philosophie juive

Article détaillé : Philosophie juive.

Deux réactions eurent lieu chez les Juifs face à la philosophie grecque : alors que les Juifs restés en Judée se rebellaient contre l'hellénisation, d'autres s'installaient en terre grecque, à Alexandrie, et produisaient des penseurs qui, à l'exemple de Philon, n'hésitaient pas à confronter les deux langages.

Représentant typique du judaïsme hellénisé d'Alexandrie, Philon ne parle probablement pas l'hébreu. Il rêve de concilier religion et philosophie, révélation et raison : la philosophie est le moyen de défendre et de justifier les vérités révélées du Judaïsme. Celles-ci sont pour lui fixées et déterminées, et la philosophie permet d'en approcher.

La Bible hébraïque est pour lui un ouvrage de législation religieuse parsemé de leçons d'éthique, Moïse un précurseur de Solon ou Lycurgue, les commandements bibliques hébraïques inculquent à la personne humaine les fondements du stoïcisme, et accordent son rythme aux rythmes cosmiques et universels. Le Shabbat vise à abolir toute barrière sociale, la casheroute à enseigner la modération et la frugalité.

Il fallut l'expansion du monde de l'Islam pour que la philosophie revienne frapper en force aux portes du monde juif. Elle avait désormais un tout autre visage :

  • d'un côté, les Mutazilites s'en faisaient un outil afin d'étudier rationnellement les Textes sacrés ;
  • de l'autre côté, le néoplatonisme avait été adapté puis adopté : l'émanationnisme, la perfection infinie de l'Un, la montée de l'âme, etc., sont des thèmes très proches des croyances religieuses, permettant de s'essayer à la fois à la spéculation rationnelle et à la spéculation mystique.

L'un des penseurs les plus marquants du Judaïsme, Juda Halevi, se leva alors pour combattre la philosophie. Cependant, Juda Halevi ne cessa de se « mouvoir dans l'univers mental de ses adversaires » pour les contrer, alors que son contemporain, Abraham ibn Dawd Halevi tentait d'introduire ses contemporains aux idées Aristote.

L'aristotélisme trouva son représentant dans le géant de la philosophie juive, Maïmonide. Il changea littéralement le champ de vision du Judaïsme. Il fut l'« Aigle de la Synagogue », qui écrivit le Commentaire sur la Mishna et le Mishné Torah, le « Prince des Médecins » et surtout un des plus grands érudits que connut le Judaïsme. Auteur du Guide des Égarés dont le but est de résoudre la difficulté qui se présente à l’esprit d’un juif croyant, concurremment nourri de réalités philosophiques, Maïmonide a réussi à expliquer les anthropomorphismes bibliques, à dégager la signification spirituelle cachée derrière les significations littérales et à montrer que le spirituel était la sphère du divin.

Philosophie dite moderne (1492-1789)

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Article détaillé : Philosophie moderne.
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René Descartes (1596-1650).

Par « philosophie moderne », il faut entendre les courants philosophiques qui se développent au cours de ce que les historiens appellent l'Époque moderne (1492-1789). Globalement, on peut distinguer la philosophie humaniste de la Renaissance et celle des Lumières.

L'humanisme (XVe siècle au XVIIe siècle)

Article détaillé : Humanisme (philosophie).

L’Humanisme est un courant de pensée qui apparaît pendant la Renaissance. Il consiste à valoriser l’Humanité, à la placer au centre de son univers. Dans cette optique, le principe de base de cette théorie est que la personne humaine est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées. La quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines sont nécessaires au bon usage de ces facultés. Il prône la vulgarisation de tous les savoirs, même religieux : pour certains humanistes, la parole divine doit être accessible à toute personne, quelles que soient ses origines, sa langue ou sa catégorie sociale.

Ainsi, cet Humanisme vise à lutter contre l’ignorance, et à diffuser plus clairement le patrimoine culturel, y compris le message religieux. Cependant l’individu, correctement instruit, reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté (ce que l'on appelle le « libre arbitre »), de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité sont de ce fait indissociables de la théorie humaniste classique. L'Humanisme désigne toute pensée qui met au premier plan de ses préoccupations le développement des qualités essentielles de l'être humain.

La liste des philosophes d'inspiration humaniste comprend aussi bien Pétrarque que Léonard de Vinci, Jean Pic de la Mirandole, Charles de Bovelles, Montaigne, et bien plus tard Thomas Jefferson ou encore Albert Schweitzer ; ceci pour indiquer la longue portée, jusqu'à nos jours, de ce courant philosophique.

Les Lumières et l'avènement de la philosophie moderne (XVIIe et XVIIIe siècles)

Elle est, d'une part, l'héritière de la pensée antique en bien des points. Descartes, Spinoza, Leibniz ou Hume (pour ne citer qu'eux) sont loin d'avoir rompu tout lien avec la philosophie des Anciens[réf. nécessaire]. Ils la connaissaient parfaitement[réf. nécessaire] et leur ont notamment emprunté leur vocabulaire. Mais d'autre part, les Modernes ont souvent compris leur propre travail comme une amélioration[réf. nécessaire] de ce que les philosophes de l'Antiquité avaient déjà accompli, ce qui les conduisit parfois à s'opposer à ces derniers.

Cette tentative « d'améliorer » la philosophie antique apparaît clairement dans la philosophie politique, une des grandes caractéristiques de la philosophie moderne étant en effet d'avoir renouvelé celle-ci. Machiavel ou Hobbes ont tous deux voulu fonder la philosophie politique comme science, en la séparant nettement de l'éthique (alors que cette dernière et la politique étaient inséparables chez les trois grands penseurs de l’Antiquité qu'étaient Socrate, Platon et Aristote). En outre, aussi bien Spinoza et Hobbes que Machiavel ont cherché à fonder la philosophie politique sur l'étude de la personne humaine telle qu'elle est — et non telle qu'elle devrait être comme le faisaient les Anciens.

Mais la philosophie moderne, au sens où nous l'avons délimitée, comprend aussi, dès la fin du XVIIe siècle, la philosophie des Lumières et le libéralisme. Le mot « philosophe » y prend le sens nouveau de « membre du parti philosophique » au fur et à mesure que se dessine une philosophie politique qui privilégie la tolérance. Des points de vue différents émergent cependant. Certains représentants des Lumières, tels que Voltaire et D'Alembert souhaitaient l'émergence de « despotes éclairés », des souverains lettrés et rationnels à même de régner selon les idées les plus modernes. Les Lumières anglo-saxonnes, composées notamment de Mandeville, Locke, Smith ou Jefferson, tenantes du libéralisme, prônent la liberté individuelle, la propriété privée, la liberté économique, le libre-échange et un pouvoir dirigé par l'élite possédante et cultivée, fusse-t-elle élue par le peuple. Quant à Rousseau, bien que faisant partie des Lumières à divers égards, il critiquait la propriété privée comme étant la pourvoyeuse de «l'inégalité parmi les hommes » et souhaitait tendre à la démocratie directe.

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David Hume (1711-1776).

L'autre grande caractéristique de la philosophie moderne est l'importance qu'y joue la science, même s'il faut remarquer que la philosophie du XVIIe siècle privilégie plutôt les mathématiques et la physique (mécaniste), alors que les philosophes du XVIIIe siècle se tournent davantage vers la biologie. Les penseurs menaient en effet souvent une carrière de savant, ou nourrissaient en tout cas un vif intérêt pour la science. Leibniz et Descartes, notamment, étaient de grands savants, de même qu'un siècle plus tard Diderot développa des réflexions annonçant le transformisme. Du point de vue de la méthode, la philosophie s'inspire alors soit des mathématiques (tels Descartes et Spinoza), soit de la physique (Hobbes) ; ou bien elle tente de fonder une méthode applicable à tous les domaines du savoir : philosophie, physique, mathématiques, etc., par exemple pour Leibniz. La méthode de la philosophie s'inspire donc souvent de celle des sciences ou des mathématiques.

Enfin, en ce qui concerne la théorie de la connaissance, il est traditionnel de distinguer deux grands courants : le rationalisme (avec Descartes, Leibniz et Spinoza) et l'empirisme (Hume et Locke). De façon très schématique, les rationalistes affirment l'existence d’une connaissance indépendante de l'expérience, purement intellectuelle, universellement valable et indubitable. Les empiristes, eux, affirment que toute connaissance procède de l'induction et de l'expérience sensible. Ce sont souvent aussi des sceptiques (par exemple Hume) qui affirment qu'il n'existe aucune connaissance universellement valable, mais seulement des jugements nés de l'induction et que l'expérience pourra réfuter.

Kant défend une position originale dans cette discussion. Il affirme en effet à la fois la nécessité de l'expérience mais aussi des concepts et des formes de la sensibilité a priori pour la constitution de la connaissance. Sa thèse combine donc à la fois l'empirisme et le rationalisme. Kant, qui nie à la différence des rationalistes la possibilité d'une connaissance ne reposant pas sur l'expérience, distingue par la suite les choses en soi (connues sans le recours de l'empirie) et les choses pour nous (telles que nous les connaissons). Les premières sont inconnaissables pour nous : Dieu, la liberté et l'âme.

Philosophie contemporaine

Article détaillé : Philosophie contemporaine.

Le XIXe siècle

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Adolph von Menzel, Le laminoir en fer (1872/75). La révolution industrielle provoqua une révolution dans les conditions de vie qui devait amener un bouleversement de la pensée philosophique, économique et politique.

La philosophie du XIXe siècle se divise en des directions si différentes qu'elles ne se laissent pas ramener à un seul et unique concept. Elle comprend la philosophie romantique, l'Idéalisme allemand, le positivisme, la pensée socialiste et matérialiste de Marx, Feuerbach ou Proudhon, le pragmatisme ainsi que nombre de penseurs difficiles à classer tels Schopenhauer, Nietzsche et Kierkegaard ou encore plus tard Chestov.

Une partie de la philosophie et surtout de la philosophie allemande se comprend comme un dialogue critique mais aussi constructif avec la pensée kantienne : ce fut le cas de l'Idéalisme allemand, de Schopenhauer et de Nietzsche. Le but avoué étant de reprendre ce qui semblait le plus intéressant dans la philosophie de Kant et de la débarrasser de ce qui semblait être des restes d'une métaphysique dépassée.

Les courants philosophiques marqués par l'empirisme ont pris une autre direction comme le positivisme de Comte qui voulait dépasser la pensée métaphysique uniquement au moyen des sciences empiriques c'est-à-dire sans recourir aux explications métaphysiques. En Angleterre Bentham et Mill développèrent l'utilitarisme qui soumettait l'économie et l'éthique à un rigoureux principe de comparaison des avantages et des inconvénients et qui avec l'idée d'un bien-être pour tous (le principe du « plus grand bonheur au plus grand nombre ») joua un rôle fondamental.

L'économie et la philosophie politique furent marquées par Marx, Engels ou Proudhon qui voulaient améliorer profondément les conditions de vie des ouvriers par un bouleversement des structures économiques et politiques de leur époque que les philosophes avaient pour tâche de conceptualiser.

Il est en revanche difficile de classer toute une série de philosophes tels Schopenhauer, Kierkegaard et Nietzsche. Schopenhauer mettait en avant la puissance et la domination de la volonté sur la raison en s'inspirant des Upanishads, principes philosophiques constituant pour partie la pensée indienne des Veda, alors en vogue dans certaines universités européennes. Sa vision du monde pessimiste, profondément marquée par l'expérience de la souffrance, témoigne d'une influence védique et de l'idée bouddhiste de nirvāna. Nietzsche qui tout comme Schopenhauer accordait une grande importance aux arts, se désignait lui-même comme un immoraliste. Pour lui les valeurs de la morale chrétienne traditionnelle étaient l'expression de faiblesse et d'une pensée décadente. Il analysa les idées de nihilisme, de surhomme, et de l'éternel retour de la répétition sans fin de l'histoire. Kierkegaard était en bien des points un précurseur de l'existentialisme. Il défendait une philosophie imprégnée de religion et représentant un individualisme radical qui dit comment on doit se comporter en tant qu'individu singulier dans les différentes situations concrètes.

Le XXe siècle

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Gottlob Frege, un des fondateurs de la logique moderne.
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Bertrand Russell, un des fondateurs de la logique moderne.

La philosophie du XXe siècle se caractérise elle aussi par une importante variété de doctrines, dominées globalement par deux grandes familles de pensée : la philosophie analytique et la phénoménologie.

La philosophie analytique, philosophie dominante de la seconde moitié de ce siècle, qui prend racines en Allemagne avec Frege, en Autriche avec Moritz Schlick et Rudolf Carnap, au Royaume-Uni avec Russell et Whitehead, et en Pologne avec l'École de Lvov-Varsovie (Tarski, Kotarbiński, Leśniewski, Łukasiewicz), est majoritaire dans l'ensemble des pays anglophones et dans une grande partie de l'Europe (Autriche, Allemagne, Pologne, Suisse, pays scandinaves, etc.). Elle se caractérise par un usage important de la logique mathématique et plus généralement par une grande attention portée au langage comme source d'illusions et de paralogismes. Elle a abouti à une reprise d'ensemble de nombreux problèmes philosophiques traditionnels tels que la nature de l'esprit et ses rapports au corps (voir philosophie de l'esprit), les problèmes relatifs à la nature de l'action (voir philosophie de l'action), l'essence et la fonction du langage naturel et formel (cf. la philosophie du langage et la philosophie de la logique). Ses représentants les plus importants sont Russell, Frege, Whitehead, Wittgenstein, Tarski, Leśniewski, Łukasiewicz, Ajdukiewicz, Davidson, Kenny, Austin, Searle, Ryle, Hintikka, Vuillemin.

L'autre grande tradition philosophique du XXe siècle est la phénoménologie, fondée par Husserl, dont les successeurs sont Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty, Ingarden, Stein, Patočka, Ricœur ou Levinas. Pour Husserl, la phénoménologie est la science des phénomènes, c'est-à-dire la science des « vécus » de la conscience, s'opposant en cela au réalisme naïf (ou « attitude naturelle ») qui prétend faire la science des objets du monde extérieur. Il s'agit d'une science apriorique, ou « eidétique », c'est-à-dire d'une science qui décrit les essences des vécus de la conscience. Elle aura ainsi pour objets, entre autres, la connaissance (Husserl), l'imagination (Sartre), la perception (Merleau-Ponty), l'existence humaine (Heidegger), la volonté (Ricœur).

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Husserl, fondateur de la phénoménologie.
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Centre de Recherches Phénoménologiques et Herméneutiques du CNRS, dirigé par Paul Ricœur, avenue Parmentier à Paris.
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Le Fonds Ricœur à Paris.

Le début du XXe siècle marque également le début de la psychanalyse, fondée par Freud, qui apporte une conception nouvelle de l'homme, contredisant la représentation traditionnelle de la conscience humaine : la psychanalyse fournit en effet un modèle théorique du psychisme humain impliquant la domination de l'inconscient sur la conscience, ainsi qu'une méthode d'investigation de ce dernier. Freud dit lui-même de sa discipline qu'elle constitue la troisième blessure narcissique de l'humanité. Même si Freud était un médecin neurologue, et non un philosophe, les conséquences philosophiques de sa doctrine (notamment sur la question de la liberté et de la responsabilité, et sur la place des pulsions et de la sexualité dans les conduites humaines) sont d'une telle ampleur que la plupart des philosophes du XXe siècle se sont intéressés à ses idées, pour les critiquer ou pour s'en inspirer (comme, en France, Alain, Sartre, Deleuze et Derrida).

Sous l'influence des travaux du philosophe allemand Martin Heidegger, s'est développé dans la seconde partie du XXe siècle, surtout en France, la philosophie poststructuraliste et la déconstruction, qui reposent sur la remise en cause des concepts classiques de la métaphysique occidentale, par exemple ceux de « sujet » et « objet », de « sens », de « raison », de « conscience », mais encore sur un dépassement des conceptualités de la première moitié du XXe, psychanalytiques, phénoménologiques, linguistiques, etc. Les principaux représentants de cet « anti-courant » de pensée sont Michel Foucault, Gilles Deleuze, Félix Guattari, et Jacques Derrida. Si l'unité de ces pensées pose un problème, par leur forme même, qui les empêche de « faire école », les Américains les regardent comme un courant français original auquel ils ont donné le nom de French theory, et les regroupent plus globalement dans la philosophie postmoderne.

Martin Heidegger ouvre aussi la voie à l'herméneutique philosophique, qui a comme tâche de mettre en lumière les anticipations de sens de la compréhension de l'existence du Dasein. L'herméneutique est reprise par l'élève d'Heidegger, Hans-Georg Gadamer, qui s'intéressera plutôt à la compréhension à travers les sillons tracés par l'art, l'histoire et le langage. Du côté de la France, l'herméneutique sera représentée par Paul Ricœur.

La philosophie politique du XXe siècle, quant à elle, se caractérise d'une part par l'intérêt qu'elle porte aux phénomènes totalitaires (Voegelin, Arendt, Schmitt, Aron), et d'autre part par l'examen et la discussion des théories du contrat social développées aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec notamment la théorie de la justice de Rawls (1971), abondamment commentée.

L'idée d'absurde est par ailleurs développée par Albert Camus au travers de plusieurs ouvrages dont un essai philosophique : Le mythe de Sisyphe ; cette pensée atypique dans la philosophie pose la question du suicide comme question fondamentale avant toute autre et, en écartant cette éventualité, préconise la révolte comme alternative.

Les concepts (récursivité, émergence, etc.) issus des sciences (système complexe, neurosciences, biologie, etc.) obligent les différents courants philosophiques à se réactualiser. Exemple : le matérialisme contemporain est devenu évolutionniste, émergentiste…

Si la recherche philosophique n'est pas remise en question par l'essor des sciences naturelles et humaines, l'enseignement de la philosophie à l'école, lui, n'est pas épargné. Ainsi, l'UNESCO, qui déclarait en 1954 que « l'enseignement des idées philosophiques a eu dans l'histoire et a encore aujourd'hui une grande importance — que ce soit directement ou indirectement — pour l'institution de la démocratie, pour le renforcement des droits de l'homme et pour la sauvegarde de la paix », constate en 1993 que « l’enseignement de la philosophie est le premier touché par la crise de la raison dans les différents pays d'Europe. Il est assuré, en effet, qu’il faut enseigner les mathématiques, la grammaire, une langue ou une autre, donner une éducation physique. Il n’est, par contre, pas évident qu’il faille enseigner la philosophie ». Ce constat est renforcé par le fait qu'il ne soit obligatoire d'étudier la philosophie au lycée qu'en France, en Italie, en Espagne, et au Portugal.

Les philosophies asiatiques

La philosophie chinoise

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Article détaillé : Philosophie chinoise.

La philosophie chinoise diffère radicalement de la philosophie grecque, tellement que l'on peut s'interroger sur l'association des termes de l'expression « philosophie chinoise ». Dès l'origine les chemins divergent, se rejoignant seulement au XXe siècle : les formes linguistiques sont très différentes (la linguistique chinoise n'est pas basée sur le logos, au contraire du grec ancien) ; la pensée chinoise s'appuie plus volontiers sur un esprit de synthèse que sur un esprit d'analyse ; sur la résolution des problèmes que sur la définition des concepts ; sur l'exemplarité que sur la démonstration ; sur la fluidité de l'esprit que sur la solidité des arguments.

La pensée chinoise est donc intéressante dans le sens où elle nous permet de découvrir des entrées originales, inconnues pour la philosophie occidentale.

Le confucianisme

Article détaillé : Confucianisme.
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Confucius.

Le confucianisme est la voie principale de la philosophie chinoise et n'a connu que de rares mises à l'écart. Toute éducation se fondait en premier lieu sur les livres formant le « Canon confucianiste » : dont le Shi Jing ou Livre des Poèmes, le Yi Jing ou Livre des Mutations, les Annales de Lu, les Entretiens de Confucius et le livre de Mencius. Presque toute la production savante en Chine peut s'interpréter comme une suite de commentaires sur ces œuvres vénérées comme étant l'essence de l'esprit chinois. Presque tous les mouvements de pensée confucianiste se présentaient comme ayant renoué avec la vraie pensée du Sage. Entre les « réalistes » comme Xun Zi et les partisans de son pendant « idéaliste » Mencius, plus tard entre Wang Yangming et Zhu Xi, des tendances ont émergé et débattu de la pensée du maître, enrichissant la philosophie de nouveaux concepts et de nouvelles interprétations. C'est la lignée de Mencius que Zhu Xi va privilégier et ses commentaires seront ceux considérés comme orthodoxes, c'est-à-dire comme références, par les examinateurs impériaux des dynasties Ming et Qing (la dernière).

Le néo-confucianisme

Article détaillé : Néo-confucianisme.

Le néo-confucianisme désigne un développement tardif et éloigné du confucianisme, mais possède des racines autres que celle du confucianisme. Il commença son développement sous la dynastie des Song et parvint à sa plus grande expansion sous celle des Ming. On en retrouve des traces dès la dynastie des Tang.

Ce courant de pensée eut une grande influence en Orient, particulièrement en Chine, au Japon et en Corée. Zhu Xi est considéré comme le plus grand maître néo-confucianiste des Song, tandis que Wang Yangming est le plus fameux des maîtres professant sous les Ming. Mais il existe des conflits entre les écoles de ces deux penseurs.

Le taoïsme

Article détaillé : Taoïsme.
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道 dào « la Voie », calligraphie 草書 câoshū « herbes folles », un style très libre influencé par le taoïsme.

Le taoïsme, une religion, une philosophie ?

Le terme « taoïsme » recouvre des textes, des auteurs, des croyances et pratiques, et même des phénomènes historiques qui ont pu se réclamer les uns des autres, répartis sur 2 500 ans d’histoire.

La catégorie « Taoïsme » est née sous la dynastie Han (200 av. J.-C. à 200), bien après la rédaction des premiers textes, du besoin de classer les fonds des bibliothèques princières et impériales. Dào jiā (道家) ou dào jiào (道教), « école taoïste », distingue à l’époque une des écoles philosophiques de la période des Royaumes combattants (500 av. J.-C. à 220 av. J.-C.). École est ici à entendre dans son sens grec, voire pythagoricien, d’une communauté de pensée s’adonnant aussi à une vie philosophique ; n'y voir qu’un courant intellectuel est un anachronisme moderne. Mais cette école ne fut sans doute que virtuelle, car ses auteurs, dans la mesure où ils ont vraiment existé, ne se connaissaient pas forcément, et certains textes sont attribués à différentes écoles selon les catalogues.

Durant la période des Trois Royaumes (220-265), les termes dào jiā (道家) et dào jiào (道教) divergent, le premier désignant la philosophie et le second la religion. Car la catégorie a vite englobé des croyances et pratiques religieuses d’origine diverse : « le taoïsme n’a jamais été une religion unifiée et a constamment été une combinaison d’enseignements fondés sur des révélations originelles diverses […] il ne peut être saisi que dans ses manifestations concrètes ».

Le taoïsme est-il une philosophie ou une religion ? Les deux, peut-on dire. Les conceptions antiques du Zhuangzi (Tchouang Tseu) et du Dao De Jing (Tao Te King) sont évoquées car ces textes continuent d’inspirer la pensée chinoise, ainsi que l’Occident, avec des thèmes comme le Dao, la critique de la pensée dualiste, de la technique, de la morale ; dans un éloge de la nature et de la liberté. On trouvera aussi un exposé sur les pratiques taoïstes, concentré sur le Moyen Âge chinois (les six dynasties, 200-400). La période permet de révéler des techniques mystiques, des idées médicales, une alchimie, des rites collectifs. Leur élaboration a commencé bien avant et s’est poursuivie ensuite, mais ce moment permet d’en offrir un tableau plus riche, et plus attesté. Il en résulte un panorama large, fondé sur des textes et des commentaires récents, afin que chacun puisse se faire son idée du taoïsme comme cela se fit par le passé, mais en privilégiant les sources les plus significatives, les plus évocatrices.

Le néo-taoïsme

Article détaillé : Xuanxue.

Xuanxue 玄學, Hsuan Hsue ou néo-taoïsme désigne un courant de pensée philosophique et culturel chinois. Celui-ci s'est créé lors du démantèlement de l'empire Han, au IIIe siècle de notre ère. Les philosophes de ce courant ont développé une interprétation métaphysique cohérente du Dao De Jing, du Zhuangzi et du Yi Jing, dans laquelle le dao, identifié au wu (rien ou vide), est l’origine ontologique de toutes choses. Leurs commentaires et éditions ont vite fait autorité et exercé une influence déterminante sur la façon dont ces ouvrages seront interprétés par les générations ultérieures.

Sa composante culturelle essentielle est le qingtan (« pure conversation »), sorte de joute oratoire codifiée dont les thèmes, souvent philosophiques, évitaient les sujets brûlants de la politique contemporaine. À cette pratique était associé un style de vie individualiste, hédoniste et anti-conformiste.

Les Cent Écoles

Sous cette désignation, on retrouve quantité de doctrines, avec, entre autres :

  • le légisme de Shang Yang ou Han Fei Zi, qui est une doctrine purement politique, très autoritaire, ressemblant fort au totalitarisme ;
  • le moïsme ou mohisme, fondé par Mo Zi (Mo-tseu), né en réaction au confucianisme ;
  • l'École des Noms, ou des Logiciens, s'intéresse au langage et aux relations logiques qu'il décrit, dans le but de convaincre.

La philosophie japonaise

Article détaillé : Philosophie japonaise.

La philosophie japonaise (en japonais 日本哲学, Nihon tetsugaku) se situe dans le prolongement de la philosophie chinoise, le plus généralement par l'importation, via la Corée, de la culture chinoise durant le Moyen Âge. Le Japon s'est en effet approprié le Bouddhisme et le Confucianisme. La religion traditionnelle nippone, le Shintoïsme, est entrée en dialogue avec ces différentes traditions importées. Pour cette religion il existe des divinités ou esprits, appelés Kami 神, qui se retrouvent dans tout objet naturel (chute d'eau, arbre…), phénomène naturel (arc-en-ciel, typhon…), objet sacré… On peut mettre en parallèle les huacas incas pour mieux cerner ce que représentent les Kami.

Les budō 武道 (bu, la guerre ; do, la voie) sont des arts martiaux (judo, karaté, aïkido) d'inspiration bouddhiste zen.

La philosophie indienne

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Tôt le matin sur le Gange.
Article détaillé : Philosophie indienne.

On définit classiquement deux sortes de philosophies indiennes : les philosophies āstika (आस्तिक en devanāgarī), qui suivent les Veda (hindouisme…) et les philosophies nāstika (नास्तिक) que sont le jaïnisme, le bouddhisme et le Cārvāka, qui les rejettent. Pour ces dernières, on se reportera aux articles qui les concernent.

Les différentes écoles āstika

On distingue traditionnellement six écoles orthodoxes que sont le Mīmāṃsā, le Nyāya, le Sāṃkhya, le Vaiśeṣika, le Vedānta et le Yoga de Patañjali. Ces écoles sont aussi connues sous le terme sanskrit darśana qui signifie « point de vue doctrinal ».

Le Nyâya

L'école de Nyâya (en sanskrit न्याय, nyāya) de spéculation philosophique est basée sur un texte appelé le Nyâya Sûtra. Il a été composé par Gautama Aksapada (à ne pas confondre avec Siddhârtha Gautama, le fondateur du bouddhisme), vers le IVe ou Ve siècle av. J.-C. La contribution importante apportée par cette école est sa méthode. Elle est basée sur un système de logique qui a été plus tard adopté par la plupart des autres écoles indiennes (orthodoxes ou non), de la même manière qu'on peut dire que la science, la religion et la philosophie occidentales sont en grande partie basées sur la logique aristotélicienne.

Le Vaiçeshika

Le système de Vaisheshika (ou Vaiçeshika, en sanskrit वैशेषिक, vaiśeṣika), fondé par la sage Kanada, postule un pluralisme atomique. Suivant les préceptes de cette école de pensée, tous les objets de l'univers physique, les substances matérielles, sont réductibles à un certain nombre d'atomes, sauf les cinq substances immatérielles : le temps, l'espace, l'éther (âkâsha) l'esprit et l'âme. Les atomes constitutifs des substances matérielles sont les atomes de feu, de terre, d'air et d'eau.

Le Sāṃkhya

Le Sāṃkhya (sanskrit en devanāgarī : सांख्य) est généralement considéré comme le plus vieux des systèmes philosophiques indiens, il aurait été fondé au VIIe siècle av. J.-C. par Kapila, ou trois siècles plus tôt, selon A. Daniélou. Il s'agit, historiquement, de la première description connue du modèle complet de l'univers et des constituants de l'homme sous forme de principes, à la fois scientifique et métaphysique. Sa philosophie considère l'univers comme se composant de trois réalités éternelles que sont le principe de l'espace (âkâsha), le principe de l'intelligence (Puruṣa), le principe de la nature (Prakriti) et de vingt-deux autres principes. C'est à partir du principe de la nature influencé indirectement par Purusa et ses trois qualités inhérentes que sont sattva, rajas et tamas en déséquilibres que se développe la création entière.

Le Vedānta

L'école d'Uttara Mimamsa (nouvelle recherche), généralement connue sous le nom de Vedānta (en sanskrit वेदअन्त, vedānta), se concentre sur les enseignements philosophiques des Upaniṣad plutôt que sur les injonctions ritualistes des Brâhmanas. Mais il y a plus de cent Upanishads qui ne forment pas un système unifié. Leur systématisation a été entreprise par Badarayana, dans un travail appelé Vedānta Sūtra.

La manière obscure dont les aphorismes des textes du Vedānta sont rédigés laisse la porte grande ouverte pour une multitude d'interprétations. Cela a entraîné une prolifération des écoles du Vedānta. Chacune de ces dernières a interprété à sa façon les textes et a produit sa propre série de sous-commentaires — tout en prétendant être seule fidèle à l'original.

Les différentes écoles nāstika

On distingue traditionnellement trois écoles non orthodoxes que sont le jaïnisme, le bouddhisme et le Cārvāka.

Le jaïnisme
Article détaillé : Jaïnisme.

Le « Jaïnisme » est une philosophie indienne basée sur la non-violence (ahimsa) ou respect de toute vie (humaine, animale, végétale) et sur la tolérance (anekantavada) ou reconnaissance de la multiplicité des points de vue. Il implique trois grands principes que sont :

  • la vision juste des réalités (tattvas),
  • la conduite juste,
  • la connaissance juste.

Son principal grand maître philosophique et spirituel ou 24° Tirthankara a été Vardhamana dit Mahavira (le grand héros) qui a vécu en Inde aux VIe et Ve siècles av. J.-C..

Le bouddhisme
Article détaillé : Bouddhisme.

Le bouddhisme est l’un des grands systèmes de pensée et d’action orientaux, né en Inde au VIe siècle av. J.-C. Il est fondé sur les Trois Joyaux : les bouddhistes déclarent prendre refuge dans le Bouddha, le fondateur du bouddhisme, dans le Dharma, la doctrine du Bouddha, et dans le Sangha, la communauté des adeptes.

À l’origine, le bouddhisme n’est pas vraiment une philosophie ou une religion, mais une « leçon de choses » (dhamma en pali, dharma en sanskrit), ce terme désignant à la fois la réalité, sa loi, et son exposé. De plus lorsqu’on parle de dharmas on désigne diverses lois naturelles particulières.

Articles détaillés : Philosophie bouddhiste et Dharma.

Les quatre nobles vérités qui sont à l’origine du bouddhisme sont :

  • la vérité de la souffrance ou de l’insatisfaction inhérente ;
  • la vérité de l’origine de la souffrance engendrée par le désir et l’attachement ;
  • la vérité de la possibilité de la cessation de la souffrance par le détachement, entre autres ;
  • et finalement la vérité du chemin menant à la cessation de la souffrance, qui est la voie médiane du noble sentier octuple.

Cependant ces enseignements classiques, et de portées spirituelles plutôt que philosophiques, ne sont que le point de départ de ce qui deviendra une riche pluralité de traditions philosophiques et religieuses. Après tout le bouddhisme avait « conquis » l'ensemble de l’Asie, du Japon jusqu’à l’Afghanistan, intégrant ou s’adaptant à ces différentes cultures. En philosophie particulièrement, tout le spectre des positions et options possibles a, à un moment ou l’autre, été l’objet d’élaborations et de débats. Il a donc connu son « réalisme », son « atomisme », son « nominalisme », etc.

L’hindouisme, qui partage un certain arrière-plan philosophique avec le bouddhisme, présente lui aussi une telle variété. Pareillement, et à l’instar de la scolastique occidentale, toute philosophie s’inscrit dans le cadre de la religion. Plus précisément, les philosophies bouddhistes ne perdent jamais de vue les préoccupations sotériologiques.

Au terme de ce processus historique, il ne subsiste plus que deux grandes écoles philosophiques, particulièrement dans le bouddhisme dit du mahāyāna, ce sont le Cittamātra (esprit seulement, rien qu'esprit), et le Madhyamaka (voie du milieu).

Articles détaillés : Cittamātra, Madhyamaka, Vacuité et Tathāgatagarbha.
Le Cārvāka
Article détaillé : chârvâka.

La philosophie perse

Articles détaillés : Zoroastrisme, Manichéisme (religion) et Mazdakisme.

Il existe d'antiques relations entre les Veda indiennes et les Avesta mèdes. Les deux principales familles philosophiques traditionnelles indo-iraniennes étaient déterminées par deux différences fondamentales : dans leurs implications sur la position de l'être humain dans la société et leur vision du rôle des femmes et des hommes dans l'univers. La première charte des droits humains (droits fondamentaux de la personne humaine) par Cyrus II (dit aussi Cyrus le Grand) est vue comme un reflet des questions et pensées exprimées par Zarathoustra, et développées dans les écoles de pensée zoroastriennes.

  • le zoroastrisme dérive du nom de Zoroastre déformé par les Grecs aux dépens du véritable nom, Zarathoustra. Son autre appellation, le mazdéisme, dérive quant à lui du nom du dieu vénéré, Ahura Mazdā. Ce courant de pensée fut fondé au cours du Ier millénaire av. J.-C. ;
  • le manichéisme est une religion syncrétique apparue au IIe siècle de notre ère, dont le nom provient de son fondateur, Mani ;
  • le mazdakisme est un courant religieux fondé au Ve siècle. Il doit son nom à son fondateur, Mazdak.

La philosophie africaine

Article détaillé : Philosophie africaine.

S'il faut dire que l'expression a posé un problème du même acabit que celui constaté avec l'expression « philosophie chinoise », il faut reconnaître que le débat sur la philosophie africaine a beaucoup évolué à la fin du 20e et au début du 21e siècle. Le terme de « philosophie africaine » est donc utilisé de différentes manières par différents philosophes. Bien qu'une majorité de philosophes africains étudient dans des domaines tels que la métaphysique, l'épistémologie, la morale et la philosophie politique, une question qui accapare nombre d'entre eux se situe sur la nature de la philosophie africaine elle-même. Un des points centraux du désaccord est sur le terme « africain » : désigne-t-il le contenu de la philosophie ou l'identité des philosophes ? La philosophie africaine puise à la fois dans l'héritage traditionnel du continent, notamment dans l'enseignement de l'Égypte pharaonique, et dans l’héritage de la philosophie occidentale.

Place des femmes en philosophie

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Mary Wollstonecraft (1759–1797) était une philosophe et écrivaine britannique.

Bien que les hommes aient généralement dominé le discours philosophique, les femmes philosophes se sont engagées dans cette discipline tout au long de l'histoire. La liste des femmes philosophes à travers l'histoire est vaste. Parmi les exemples anciens, citons Hipparchia (active vers 325 avant J.-C.) et Arété de Cyrène (active aux 5e-4e siècles avant J.-C.). Certaines femmes philosophes ont été acceptées au cours des époques médiévale et moderne, mais aucune n'a fait partie du canon occidental avant les 20e et 21e siècles. Parmi ces dernières on trouve : G. E. M. Anscombe, Hannah Arendt, Bell Hooks, Simone de Beauvoir, Simone Weil et Susanne Langer sont entrées dans le canon,,.

Au début des années 1800, certains collèges et universités du Royaume-Uni et des États-Unis ont commencé à admettre des femmes, produisant ainsi davantage de femmes universitaires. Néanmoins, les rapports du ministère américain de l'éducation des années 1990 indiquent que peu de femmes se retrouvent en philosophie et que la philosophie est l'un des domaines des sciences humaines où la proportion de femmes est la plus faible, les femmes représentant entre 17 % et 30 % du corps enseignant de philosophie selon certaines études.

Parmi les philosophes éminentes du 21e siècle on trouve : Judith Butler, Gayatri Chakravorty Spivak, Martha Nussbaum, Onora O'Neill et Nancy Fraser, Julia Kristeva, Nell Noddings, Carol Gilligan, et Donna Harraway,.

Critiques

Article détaillé : Critique de la philosophie.
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Notes et références

Notes

  1. Respectivement dans la Méthodologie de la Critique de la raison pure et dans le Tractatus logico-philosophicus.
  2. Ceci n'empêche naturellement pas la philosophie de faire usage de connaissances et résultats établis grâce à l'expérimentation. Ceci est vrai tout particulièrement de la philosophie de l'esprit. Il n'empêche que, parmi les représentants de ce courant, aucun n'effectue lui-même des expérimentations. En outre, si on compare l'importance de l'expérimentation pour la physique et pour la philosophie par exemple, on voit qu'on ne peut pas faire de la philosophie une discipline expérimentale.
  3. Ainsi Lacan, Foucault, Althusser et même Derrida, pour ne citer qu'eux, ont pris appui, souvent indirectement ou allusivement sur Lettre sur l'humanisme, pour alimenter, ou soutenir leurs propres critiques du concept d'humanisme et du rôle de la subjectivité mais en déplaçant en leur faveur (c'est-à-dire dans un sens plus ou moins structuraliste ou déconstructionniste) le propos heideggerien Dominique Janicaud Du bon usage de la Lettre sur l'humanisme à Heidegger et la question de l'humanisme Faits, concepts débat direction Bruno Pinchard Themis Philosophie PUF 2005 page 222.

Références

  1. Sur l'origine du terme, voir : Anne-Marie Malingrey, Philosophia. Étude d'un groupe de mots dans la littérature grecque, des Présocratiques au IVe siècle après J.-C., Paris, Klincksieck, 1961.
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « Philosophie » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  3. Jean-Paul II, Fides et ratio, § 47
  4. Jean-François Mattéi, « Les deux souches de la métaphysique chez Aristote et Platon », Philosophique, no 3,‎ 1er janvier 2000, p. 3-18 (ISSN 0751-2902 et 2259-4574, DOI 10.4000/philosophique.280, lire en ligne, consulté le 8 août 2018)
  5. ↑ a et bAndré Comte-Sponville, Dictionnaire philosophique (article sur philomag.com).
  6. « Qu’est-ce que la philosophie ? Définitions d’Aristote à Descartes », sur la-philosophie.com, 1er mai 2012(consulté le 25 janvier 2021)
  7. « La philo-bonheur relève d’un totalitarisme soft et radieux », Le Matin dimanche, 15 février 2015. [lire en ligne]
  8. R. Bödéus, "philosophía", in (dir.) Jacob, André, Encyclopédie philosophique universelle, vol. 2 : Les notions philosophiques, tome 2, Paris, PUF.
  9. ALQUIÉ, F., Signification de la philosophie, Paris, 1971.
  10. Héraclide du Pont, fragment 88.
  11. Monique Dixsaut, Le naturel philosophe. Essai sur les dialogues de Platon, p. 9.
  12. Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », 2020(consulté le 18 mai 2025).
  13. Platon, La République, II, 376b.
  14. Le sage est celui qui possède la sagesse, l'ami est celui qui la désire. Platon écrit dans le Phèdre (278d) que, pour parler proprement, seul un dieu possède la sagesse.
  15. voir Phédon
  16. Emmanuel Lévinas, Totalité et infini: essai sur l'extériorité, M. Nijhoff, 1961(ISBN 978-90-247-5105-1, lire en ligne)
  17. Voir sur ce sujet Pierre Hadot, Qu'est-ce que la philosophie ?.
  18. René Descarte, Les principes de la philosophie, Préface, p. 15
  19. De la brièveté de l'âme de Sénèque, le Manuel d'Épictète, les Pensées pour moi-même de Marc Aurèle.
  20. Voir la correspondance avec Élisabeth et le Livre IV du Discours de la méthode.
  21. Voir les Livres IV et V de l'Éthique.
  22. E. Brehier, La philosophie de Plotin, p. 121, Éd. Vrin, (ISBN 978-2-7116-8024-5).
  23. Merleau-Ponty Maurice, Éloge de la philosophie, Paris, Éditions Gallimard, 1960(ISBN 978-2-07-035075-9).
  24. Pierre Hadot, La philosophie comme manière de vivre, Albin Michel, 2001, 283 p. (ISBN 978-2-226-12261-2).
  25. Hadot 2001, p. 176.
  26. Hadot 2001, p. 179.
  27. Hadot 2001, p. 180.
  28. Hadot 2001, p. 262.
  29. Hadot 2001, p. 263.
  30. Georges Politzer, Principes élémentaires de philosophie, Paris, Les Éditions sociales, 1972, 286 p., p. 83-113, Partie 2 Le matérialisme philosophique.
  31. Sur l’opposition entre philosophie continentale et analytique voir un texte de Pascal Engel : « petits déjeuners continentaux et goûters analytiques » (consulté le 30 juin 2013).
  32. Sur la logique de Leibniz voir l'ouvrage classique de Louis Couturat, La logique de Leibniz, réed. Olms, 1969
  33. Voir le Lachès ou le Protagoras par exemple.
  34. Voir la première Méditations métaphysiques.
  35. Sur la conception de la philosophie comme création, voir Gilles Deleuze, Pourparlers, 1972-1990, Ed. de Minuit, 1990, p. 168).
  36. Dès l'Antiquité : voir le cinquième livre de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote et à la célèbre distinction entre les différents sens du mot justice.
  37. Pour des textes qui livrent des définitions classiques de la philosophie par des philosophes, voir entre autres : Le Banquet et l'Apologie de Socrate de Platon ; le dixième livre de l'Éthique à Nicomaque ; De la constance du sage de Sénèque ; le cinquième livre de l'Éthique de Spinoza.
  38. Dialectique de la raison d'Adorno et Max Horkheimer et la Généalogie de la morale de Nietzsche.
  39. Sur cette période voir : Histoire de la philosophie d'Émile Bréhier, Qu'est-ce que la philosophie antique de Pierre Hadot
  40. Clémence Ramnoux, Les Présocratiques, p. 445, in Histoire de la philosophie publié par Brice Parain, Paris, 1969 (ISBN 978-2-07-040777-4)
  41. La République, Livre VI et VII
  42. Cette question reste en tout cas très discutée. Cf. José Kany-Turpin, introduction à sa traduction du De la nature de Lucrèce, 1993, édition de poche revue, 1998, Garnier-Flammarion (p. 15-18).
  43. Porphyre de Tyr, Vie de Plotin III, Éd. Belles Lettres : « Il arriva à posséder si bien la philosophie, qu’il tâcha de prendre une connaissance directe de celle qui se pratique chez les Perses, et de celle qui est en honneur chez les Indiens. »
  44. Alain de Libera, La philosophie médiévale, Presses universitaires de France, 2004, 547 p.
  45. Voir pour plus de détails, ce site
  46. Sur cette période voir les ouvrages d'Étienne Gilson : La philosophie au Moyen Âge, 2 volumes, Paris, 1922.
  47. Christian Wenin, « La signification des universaux chez Abélard », Revue Philosophique de Louvain, vol. 80, no 47,‎ 1982, p. 414-448 (ISSN 0035-3841, DOI 10.3406/phlou.1982.6197, lire en ligne, consulté le 25 septembre 2019)
  48. C'est ce que des commentateurs comme Marie-Dominique Chenu appellent la renaissance du Moyen Âge (voir Introduction à l'étude de saint Thomas d'Aquin)
  49. Voir ce site pour de plus amples informations
  50. Sur cette période voir Pascal Engel, La dispute, une introduction à la philosophie analytique, Paris, Minuit, 1997, , Philosophical Analysis in the Twentieth Century, Volume 1 : The Dawn of Analysis, Princeton, 2003 et Philosophical Analysis in the Twentieth Century, Volume 2 : The Age of Meaning, Princeton, 2003
  51. Voir sur sujet Levinas, Théorie de l'intuition dans la phénoménologie de Husserl, Paris, 1930
  52. Paul-Laurent Assoun, Freud, la philosophie et les philosophes, Paris, PUF, 1976, p. 6.
  53. Johannes Angermuller, Le Champ de la Théorie. Essor et déclin du structuralisme en France, Paris, Hermann, 2013 ; Johannes Angermuller (2015) : Why There Is No Poststructuralism in France. The Making of An Intellectual Generation. London: Bloomsbury.
  54. Tels Hannah Arendt dans Les Origines du totalitarisme, traduits en trois volumes ; Carl Schmitt, La dictature, Seuil, Paris, 2000 (trad. par Mira Köller et Dominique Séglard) ; Raymond Aron, Démocratie et totalitarisme, éd. Gallimard, 1965.
  55. Silberstein Marc (dir.), Matériaux philosophiques et scientifiques pour un matérialisme contemporain : Sciences, ontologie, épistémologie, Paris, Éditions matériologiques, 2013, 1017 p. (ISBN 978-2-919694-26-6)
  56. « Sur les chemins de l'acte d'être », sur bertrandrioux8.blogspot.fr, 27 décembre 2011(consulté le 30 janvier 2016)
  57. « L'enseignement de la philosophie en Europe et en Amérique du Nord », sur unesdoc.unesco.org, 2011(consulté le 2 février 2016)
  58. Annabelle Laurent, « Pourquoi la France philosophe ? », Slate,‎ 17 juin 2015(lire en ligne)
  59. Sur le Taoïsme voir Marcel Granet, Trois études sociologiques sur la Chine, « Remarques sur le Taoïsme ancien », 1925 et La Pensée chinoise, 1934 (rééd. Albin Michel, coll. « L'Évolution de l’humanité », 1999) 1925, Henri Maspéro, Le Taoïsme et les Religions chinoises, 1950, NRF (Gallimard), coll. « Bibliothèque des Histoires » (rééd. Gallimard, 1990)
  60. Isabelle Robinet, « Histoire du taoïsme : des origines au XIVe siècle »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?). Pour la Stanford Encyclopedia of Philosophy : « Le taoïsme est un terme-parapluie qui recouvre un ensemble de doctrines [philosophiques] qui ont en commun une orientation similaire. Le terme taoïsme est également associé à différents courants religieux naturalistes ou mystiques… Le résultat est que [c’]est un concept essentiellement malléable. La fameuse question de Creel : « Qu’est-ce que le taoïsme ? » reste toujours aussi difficile. » (Voir l'article).
  61. Sur la philosophie indienne voir Surendranath N. Dasgupta: A History of Indian Philosophy (cinq volumes), Cambridge, 1922 et A.K. Warder: Outline of Indian Philosophy, Delhi: Motilal Banarsidass, 1971 (ISBN 978-0-89581-372-5)
  62. Essai sur la philosophie des hindous. Henry Thomas Colebrooke, Guillaume Pauthier. Éd. Firmin Didot, Paris, 1834, p. 1-2
  63. The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
  64. Indian philosophy: an introduction to Hindu and Buddhist thought. Richard King. Éd. Edinburgh University Press, 1999, p. 62 (ISBN 9780748609543)
  65. Voir : L'Inde Classique, volume III de Louis Renou et Jean Filliozat, réimpression de l'École française d'Extrême-Orient, Paris, 1996
  66. Sur le bouddhisme voir : Samuel Bercholz et Sherab Chödzin Kohn, Pour comprendre le bouddhisme : une initiation à travers les textes essentiels, Paris, Pocket, 1995, 428 p. (ISBN 978-2-266-07633-3) et Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Paris, Éditions du Seuil, 2001, 841 p. (ISBN 978-2-02-036234-4)
  67. L’autre grande tradition dite du theravāda évite soigneusement toutes discussion métaphysique, ou philosophique abstraite, et se concentre sur les aspects méditationnels
  68. (en) « Why I Left Academia: Philosophy’s Homogeneity Needs Rethinking », sur read.hipporeads.com via web.archive.org, 9 juin 2017(consulté le 28 décembre 2022)
  69. (en) John Haldane, « In Memoriam: G. E. M. Anscombe (1919-2001) », The Review of Metaphysics, vol. 53, no 4,‎ 2000, p. 1019–1021 (ISSN 0034-6632, lire en ligne, consulté le 28 décembre 2022)
  70. (en) Jane Duran, Eight women philosophers : theory, politics, and feminism, 2006(ISBN 978-0-252-09105-6, 0-252-09105-1 et 1-283-25098-5, OCLC 785782176)
  71. (en) James Barham et Dr Brian Carlson, « Influential Women in Philosophy From the Last 10 Years », sur academicinfluence.com (consulté le 28 décembre 2022)
  72. (en) Charlotte Witt, Lisa Shapiro, Christina Van Dyke et Lydia L. Moland, « Feminist History of Philosophy », dans The Stanford Encyclopedia of Philosophy, Metaphysics Research Lab, Stanford University, 2021(lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

Textes philosophiques majeurs par ordre chronologique

  • Anonyme, Rig-Veda, 1500 à 900 av. J.-C.
  • Anonyme, Yi Jing, 1027 à 256 av. J.-C.
  • Lao Tseu, Dao de jing, 600 av. J.-C.
  • Confucius, Entretiens, 479 av. J.-C. à 221 apr. J.-C.
  • Platon, La république, 387-370 av. J.-C.
  • Platon, Apologie de Socrate, 380 av. J.-C.
  • Aristote, Éthique à Nicomaque, 350 av. J.-C.
  • Aristote, La métaphysique, 330 av. J.-C.
  • Anonyme, Mahâbhârata (en particulier le passage de Bhagavad-Gîtâ), 300 av. J.-C. à 600 apr. J.-C.
  • Épicure, Lettres, 296-290 av. J.-C.
  • Épictète, Manuel, 125 apr. J.-C.
  • Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, 200.
  • Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, (Livre VI pour les cyniques), 250.
  • Plotin, Les ennéades, 254-270.
  • Augustin, Les confessions, 397-401.
  • Thomas d'Aquin, Somme théologique, 1266-1273.
  • Nicolas Machiavel, Le Prince, 1553.
  • René Descartes, Méditations métaphysiques, 1641.
  • Thomas Hobbes, Léviathan, 1651.
  • Baruch Spinoza, Éthique, 1677.
  • John Locke, Traité du gouvernement civil, 1690.
  • Gottfried Wilhelm Leibniz, Monadologie, 1714.
  • David Hume, Traité de la nature humaine, 1739-1740.
  • Montesquieu, De l'esprit des lois, 1748.
  • Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, 1762.
  • Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, 1781.
  • Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Phénoménologie de l'esprit, 1807.
  • Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, 1819.
  • Pierre-Joseph Proudhon, Qu'est ce que la propriété ?, 1840.
  • Karl Marx, Le Capital, 1867-1894.
  • Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883-1885.
  • Bertrand Russell, Problèmes de philosophie, 1912.
  • Edmund Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique, 1913.
  • Martin Heidegger, Être et temps, 1927.
  • Jean-Paul Sartre, L'existentialisme est un humanisme, 1946.
  • Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, 1958.
  • Jacques Derrida, De la grammatologie, 1967.
  • John Rawls, Théorie de la justice, 1971.
  • Ivan Illich, La convivialité, 1973.
  • Michel Foucault, Surveiller et punir, 1975.
  • Edgar Morin, La méthode, 1977-2004.

Définition et histoire de la philosophie

  • Alain, Éléments de philosophie, Paris, Gallimard, 1916.
  • Yvon Belaval, Histoire de la philosophie, Paris, Gallimard, 1972-1974.
  • Émile Bréhier, Histoire de la philosophie, Paris, Presses universitaires de France, 2004(ISBN 978-2-13-054396-1).
  • Barbara Cassin (dir.), Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, Paris, Seuil ; Le Robert, 2004(ISBN 2-02-030730-8).
  • François Châtelet, Histoire de la philosophie : idées, doctrines, Paris, Hachette, 1972-1973.
  • Henry Corbin et al., Histoire de la philosophie islamique, Paris, Gallimard, 1964.
  • Bruno Curatolo et Jacques Poirier, Le style des philosophes, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2007, 390 p. (ISBN 978-2-84867-816-0 et 978-2-84867-192-5, DOI 10.4000/BOOKS.PUFC.26467).image
  • Denis Huisman et André Vergez (dir.), Histoire des philosophes illustrée par les textes, Paris, Nathan, 1996.
  • André Jacob (dir.), Encyclopédie philosophique universelle, Paris, Presses universitaires de France, 1992-1998.
  • Karl Jaspers, Introduction à la philosophie, Paris, Plon, 1951.
  • Karl Jaspers, Les grands philosophes, Paris, Plon, 1963.
  • André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, Presses universitaires de France, 2002 (1927) (ISBN 978-2-13-053093-0).
  • Maurice Merleau-Ponty, Éloge de la philosophie, Paris, Gallimard, 1953.

Articles connexes

  • Histoire de la philosophie
  • Liste des concepts de la philosophie
  • Philosopher, Philosophe
  • Raison, Pensée
  • Critique de la philosophie
  • Antiphilosophisme
  • Poésie philosophique

Liens externes

Définition

  • Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL), « Philosophie », cnrtl.fr.
  • (en) Dictionary.com, « Philosophy », dictionary.com.
  • (en) Dictionnaire de Cambridge, « Philosophy », dictionary.cambridge.org.
  • Jean-François Dortier, « Qu'est-ce que la philosophie ? », Sciences humaines, 16, 2012.
  • Jean-Louis Fauvelle, « Qu'est-ce que la philosophie ? », Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, 1, 1890, p. 323-339.
  • (en) Nicholas Joll, « Metaphilosophy », Internet Encyclopedia of Philosophy, 2017 (2010).
  • Jean Zin, « Qu'est-ce que la philosophie ? », jeanzin.fr, 2006.

Organismes dédiés à la philosophie

  • Société française de philosophie

Ressources diverses

  • Ressources relatives à la rechercheimage :
    • JSTOR
    • Stanford Encyclopedia of Philosophy
  • Ressource relative à la santéimage :
    • Medical Subject Headings
  • Ressource relative à l'audiovisuelimage :
    • France 24
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesimage :
    • Britannica
    • Den Store Danske Encyklopædi
    • Enciclopedia italiana
    • Internetowa encyklopedia PWN
    • Larousse
    • Nationalencyklopedin
    • Store norske leksikon
    • Treccani
    • Universalis
  • Notices d'autoritéimage :
    • BnF (données)
    • LCCN
    • GND
    • Japon
    • Espagne
    • Israël
    • Tchéquie
    • Lettonie
    • Corée du Sud
  • Site du Centre d'Études en Rhétorique, Philosophie et Histoire des Idées.
  • Astérion, revue de philosophie et d'histoire de la pensée politique
  • Nombreux auteurs classiques à télécharger sur Gallica, ainsi que des manuels :
    • Charles Jourdain, Notions de philosophie ;
    • Paul Janet, Traité élémentaire de philosophie ;
    • Victor Cousin, Histoire générale de la philosophie.
  • Histoire de la philosophie, Émile Bréhier (Version électronique).
  • Répertoires de sources philosophiques antiques :
    • « Bibliotheca Classica Selecta »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
    • Cnrs
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Pour les articles homonymes voir Philosophie homonymie La philosophie du grec ancien filosofia philosophia compose de filew phileo aimer et de sofia sophia sagesse savoir signifiant litteralement amour du savoir et communement amour de la sagesse est une demarche qui vise a la comprehension du monde et de la vie par une reflexion rationnelle et critique C est une recherche de la verite qui est guidee par un questionnement sur le monde la connaissance et l existence humaine Elle existe depuis l Antiquite en Occident et en Orient a travers la figure du philosophe non seulement en tant qu activite rationnelle mais aussi comme mode de vie L histoire de la philosophie permet d apprehender son evolution PhilosophiePartie deSysteme de connaissances d Pratique parPhilosophe professeur de philosophie d ChampsOntologie metaphysique epistemologie philosophie des sciences philosophie morale philosophie de la logique esthetique philosophie politique ethique logique philosophie du langage philosophie de l esprit philosophie de la religion philosophie des mathematiques philosophie de l histoireObjetsCondition phenomene d realite connaissanceHistoireHistoire de la philosophie modifier modifier le code modifier Wikidata Ancree des ses origines dans le debat d idees partagees lors du dialogue entre un maitre et ses disciples dans les differentes ecoles philosophiques la philosophie peut se concevoir comme une activite de creation de meditation de definition et d analyse de concepts tels que le bien le mal la beaute la justice Elle peut aussi etre envisagee comme une quete de verite de liberte de sens de conscience bref une quete du bonheur Du point de vue de la theologie chretienne a qui elle est associee dans sa demarche son objectif devrait etre tourne vers la contemplation de la verite et la recherche de la finalite derniere et du sens de la vie Chez Aristote la sagesse est la science des premiers principes et des premieres causes C est une definition sur laquelle s appuieront les aristoteliciens a l epoque medievale pour fonder la philosophie premiere Au sens moderne et pour une partie des philosophes contemporains la philosophie n est pas un savoir ni un ensemble de connaissances mais une demarche de reflexion sur les savoirs a disposition En ce sens la philosophie contemporaine se rapproche beaucoup d une dynamique epistemologique pas clair Le champ d etude de la philosophie peut embrasser un ensemble de disciplines telles que les sciences humaines et sociales les sciences formelles et les sciences naturelles auxquelles elle est historiquement liee La philosophie a engendre des domaines d etudes fondamentaux tels la logique l ethique philosophie morale la metaphysique et l epistemologie philosophie des sciences et theorie de la connaissance Au cours du temps ces branches de la philosophie ont vu naitre des ramifications comme celles de la philosophie politique la philosophie du droit l esthetique philosophie de l art l ontologie la philosophie de l esprit l anthropologie philosophique ou la philosophie du langage entre autres EtymologieEtymologiquement le mot francais philosophie derive du grec ancien filosofia philosophia compose de filew phileo aimer et de sofia sophia sagesse savoir c est a dire litteralement l amour de la sagesse ou l amour du savoir Selon le philosophe Roger Pol Droit cette etymologie peut dire des choses differentes En grec sophia signifie aussi bien la connaissance que la sagesse Et philo signifie aimer mais aussi desirer Vous pouvez donc traduire philosophie par desir de connaissance Mais aussi par amour de la sagesse Dans le premier cas vous tirez la philosophie du cote de la science Dans le second cas du cote de l existence et du bonheur Presente dans la racine grecque elle meme cette dualite a accompagne toute l histoire de la philosophie Le mot filosofia philosophia fait effectivement partie du lexique du grec ancien ou l on trouve des usages attestes des l Antiquite Il s agit donc d une semantique de construction comme pour le terme utopie neologisme couramment forge dans la langue francaise Le nom filosofos philosophos philosophe et le verbe filosofῶ philosophȭ cultiver la philosophie apparaissent en quelques occurrences chez les penseurs presocratiquesHeraclite Antiphon Gorgias et Pythagore mais aussi chez d autres penseurs comme Thucydide ou Herodote contemporains de Socrate En la matiere un echo d Heraclide du Pont revelerait que le premier penseur grec a s etre qualifie lui meme de philosophe aurait ete Pythagore Toutefois c est la pratique dans les dialogues de Platon qu en a fait Socrate qui a ordonne le type de questionnement et de recherche sur la raison qui a constitue jusqu a aujourd hui la philosophie La philosophie est definie a plusieurs reprises par Platon comme etant en opposition avec le desir humain philo nikos amour de la victoire et philo somatos amour du corps philo hedonos amour du plaisir sensationnel Pour lui elle s exerce plutot dans la partie sur humaine des etres humains c est a dire dans une pratique intellectuelle pure et elle est synonyme de filoma8eia philomatheia desir d apprendre Par ailleurs elle est une tendance vers une sagesse et un savoir intangible et en ce sens elle releve d un desir permanent ainsi Socrate lors de son proces rapporte dans l Apologie de Socrate affirme ne pas etre sage et egalement ami de la sagesse Il aurait considere plus tard sa condamnation a mort comme une chance ultime de separation de son ame qui du fait de sa constitution intellectuelle propre lui aurait permis de contempler un savoir post mortem Desir de connaitre et amour du savoir ou philosophie c est bien une meme chose Platon La Republique II 376b La philosophie n est rien d autre que l amour de la sagesse Ciceron Dans une optique similaire Emmanuel Levinas ecrit dans la preface de Totalite et Infini la philosophie elle meme ne se definit elle pas en fin de compte comme une tentative de vivre en commencant dans l evidence en s opposant a l opinion des prochains aux illusions et a la fantaisie de sa propre subjectivite La philosophie comme mode de vieJean Leon Gerome Diogene 1860 Portrait romantique qui represente aussi le chien en grec kywn kuōn au genitif kynos kunos qui a donne son nom au cynisme La philosophie s est comprise tres tot comme une maniere de vivre et non pas uniquement comme une reflexion theorique Autrement dit etre philosophe c est aussi vivre et agir d une certaine facon et non pas seulement se confronter a des questions abstraites L etymologie du terme philosophie indique bien que le philosophe est celui qui tend vers la sagesse qui cherche a vivre comme il le faut et plus particulierement qui recherche le bonheur La philosophie entendue comme mode de vie met l accent sur la mise en application dans sa propre vie des resultats de la reflexion philosophique L idee que la philosophie est une maniere de vivre a aussi pu amener certains philosophes a imaginer que pour cette raison ils devaient guider les autres et les aider a mener correctement leurs existences La philosophie d ethique personnelle pouvait se faire projet collectif voire politique Ces ambitions collectives de la philosophie prennent differentes formes Une veritable communaute de vie pouvait se constituer autour d un philosophe Ceci explique en partie la naissance dans l Antiquite d ecoles philosophiques autour d Epicure de Platon ou d Aristote par exemple Depuis les presocratiques et surtout a partir de Socrate toute une tradition a defendu cette conception de la philosophie comme un mode de vie Citons entre autres les Stoiciens Platon Aristote Epicure Descartes Spinoza Sartre ou Russell Mais ces derniers sont loin d exclure l idee que le philosophe s interesse a des problemes theoriques La sagesse ou plus exactement la sophia que souhaite apprehender le philosophe est aussi un savoir et une connaissance Le philosophe dans la lignee de la tradition fondee par Socrate sait comment il doit vivre il peut justifier ses choix et son mode de vie Socrate par exemple dans les dialogues socratiques de Platon exige de ses interlocuteurs qu ils soient a meme de donner le logos de leur jugement de valeur et de leur choix c est a dire de les justifier rationnellement Cette exigence de rationalite peut meme amener a donner des fondements authentiquement scientifiques a la philosophie Bien sur la definition de la philosophie en tant que modus vivendi mode de vie ne peut pretendre etre suffisante pour definir la philosophie dans son ensemble Bien des philosophes ont compris la philosophie comme un travail intellectuel et non comme un mode de vie c est le cas dans le monde universitaire et de la recherche de nos jours Il en va tout autrement en Inde notamment Le point de vue occidental ne peut s appliquer aux concepts philosophiques en vigueur dans cette partie du monde bien qu il y eut tentative d assimilation a l epoque romaine en particulier avec Plotin L on sait que lors des conquetes d Alexandre le Grand vers 325 les Grecs furent frappes par l ascetisme hindou et le denuement qui en resultait D ou leur appellation fausse de gymnosophistes de gumno nu Ces ascetes pratiquaient les preceptes des Upanishads A cette confrontation d idees philosophiques intervient l ethnophilosophie Maurice Merleau Ponty dans sa lecon inaugurale au College de France intitulee Eloge a la philosophie laisse entrevoir une conception de la philosophie comme mode de vie Pour Pierre Hadot dans La philosophie comme maniere de vivre Le vrai philosophe n est pas celui qui parle mais celui qui agit au quotidien Il y aurait place a nouveau dans notre monde contemporain pour des philo sophes sic au sens etymologique du mot c est a dire des chercheurs de sagesse qui ne renouvelleraient pas le discours philosophique mais chercheraient une vie plus consciente plus coherente dit plus loin plus rationnelle plus ouverte sur les autres et sur l immensite du monde discours et vie philosophiques au quotidien sont inseparables la concentration sur l instant present l emerveillement devant la presence du monde le regard d en haut concept qui lui est familier et qu il decline aussi en point de vue de Sirius porte sur les choses la prise de conscience du mystere de l existence s efforcer a l objectivite a l impartialite de l historien et du savant et aussi se detacher de son Moi pour s ouvrir a une perspective universelle d ouvrir notre cœur a tous les etres vivants et a la nature entiere dans sa magnificence Selon Georges Politzer la philosophie du materialisme scientifique en devenant dialectique s identifie a une pratique au quotidien Un des fondements de cette philosophie est la liaison etroite entre la theorie et la pratique C est pour lui ce qui separe le materialisme des philosophes totalement ideel domaine de la pensee non idealiste autant que faire se peut du materialisme marxiste qui est aussi praxique dans le but de l action vie privee ainsi que vies sociale et politique La philosophie occidentaleArticle detaille Philosophie occidentale Paul Gauguin D ou venons nous Qui sommes nous Ou allons nous 1897 98 Definition La philosophie contemporaine occidentale issue d une tradition multiple se presente sous des formes variees tradition hermeneutique et postkantienne en Allemagne philosophie analytique dans les pays anglophones et dans une grande partie de l Europe tradition phenomenologique en Europe continentale Certains remettent fortement en cause la tradition philosophique et ses presupposes telle la philosophie feministe la deconstruction de Derrida ou de Heidegger Ces courants forment autant de pratiques differentes et d opinions divergentes sur la nature de la philosophie qui interdisent de donner une definition unique acceptable par tous S il y a aujourd hui plusieurs traditions philosophiques aucune ne peut pretendre resumer l activite philosophique a elle seule ni decrire l activite philosophique de facon consensuelle Les difficultes a definir la philosophie sont en outre de nature epistemologique car il est difficile de delimiter rigoureusement methodes themes et objets de la philosophie Historiquement elle a pu en effet s inspirer d autres disciplines des mathematiques voire des sciences positives Pourtant elle n a jamais reussi a developper une methode ou un ensemble de methodes qui auraient reussi a s imposer parmi les philosophes comme la methode experimentale s est imposee en physique et en chimie par exemple En outre les amalgames entre la philosophie et d autres disciplines sont favorises par une tradition de philosophes aux interets tres divers Ainsi Aristote aura ete aussi bien logicien que philosophe ou naturaliste Determiner le philosophe par sa fonction sociale n est donc pas aise La plupart des activites autrefois appartenant a la discipline sont devenues aujourd hui autonomes psychologie sciences naturelles etc et la part propre de la philosophie s est reduite Mais il est egalement delicat de determiner l essence de la philosophie occidentale soit parce que son statut dans la societe est lui meme difficile a cerner soit qu elle a ete ramenee a d autres disciplines apparemment proches Des l Antiquite par exemple Socrate etait confondu dans Les Nuees d Aristophane avec les sophistes que Platon nous presente pourtant comme ses adversaires dans ses dialogues Emmanuel Kant ramenait le domaine de la philosophie a quatre questions Que puis je savoir Que dois je faire Que m est il permis d esperer Qu est ce que l homme Les methodes de la philosophie occidentale On peut dans une premiere approche delimiter en creux un certain nombre de methodes et de principes heuristiques qui caracterisent au moins en partie la philosophie Delimitations negatives de la methode D une part la philosophie ne recourt pas a la methode experimentale La philosophie en effet a la difference de la physique de la chimie ou de la biologie n a jamais vraiment integre le processus d experimentation dans son outillage heuristique Ceci est evident pour la philosophie antique et medievale qui ne connaissait pas l experimentation Meme les grands philosophes qui se sont illustres comme scientifiques Descartes Pascal Leibniz pour ne citer qu eux ont toujours distingue leur travail dans le domaine scientifique et dans le domaine philosophique Certains philosophes comme Kant ou Wittgenstein ont meme vu dans l absence d experimentation en philosophie une caracteristique epistemologique essentielle de cette discipline et ont refuse toute confusion avec les sciences experimentales D autre part la philosophie n est pas par essence une science reposant sur l observation empirique a la difference de la sociologie ou des sciences politiques par exemple Il ne faut naturellement pas croire que la philosophie peut ignorer les donnees empiriques les plus evidentes Mais traditionnellement la philosophie ne veut pas se limiter a un simple catalogue de faits et entreprend pour cela un vrai travail de theorisation voire de speculation Ainsi par exemple meme si Aristote a recueilli les constitutions des cites grecques de l epoque il a voulu dans La Politique et dans l Ethique a Nicomaque analyser les structures de la cite d un point de vue theorique Enfin la philosophie a la difference des mathematiques ou de la logique formelle ne s est jamais decidee a travailler uniquement au moyen de symboles formels bien que Leibniz ait pu rever resoudre les problemes philosophiques au moyen d un calcul logique universel Et si la philosophie analytique contemporaine est impensable sans la logique mathematique elle utilise encore massivement le langage naturel Caracteristiques de la methode de la philosophie Le philosophe par Rembrandt Malgre les difficultes que comporte cette entreprise il est possible de distinguer certaines grandes caracteristiques positives de la methode philosophique La philosophie se comprend comme un travail critique C est une de ses definitions les plus courantes Cette critique n est cependant jamais purement et simplement negative Elle a pour but de creer de nouvelles certitudes et de corriger les fausses evidences les illusions et erreurs du sens commun ou de la philosophie elle meme Socrate par exemple interrogeait ses contemporains et les sophistes afin de leur montrer leurs contradictions et leur incapacite a justifier ce qui leur semblait evident Descartes est a l epoque moderne le meilleur representant de cette conception de la philosophie car selon lui seul un doute radical et general pouvait etre le fondement d une pensee parfaitement rigoureuse et indubitable La philosophie est souvent caracterisee comme un travail sur les concepts et notions un travail de creation de concepts permettant de comprendre le reel de distinguer les objets les uns des autres et de les analyser mais aussi un travail d analyse des concepts et de leurs ambiguites Elle a tres tot reconnu les problemes que posent les ambiguites du langage De nos jours la philosophie analytique donne elle aussi une grande place a ce probleme En outre a la difference des sciences la delimitation des methodes et du domaine de la philosophie fait partie de la philosophie elle meme Chaque penseur se doit d indiquer quels problemes il souhaite eclairer et quelle sera la methode la plus adaptee pour resoudre ces problemes Il faut en effet bien voir qu il y a une unite profonde des problemes philosophiques et de la methode philosophique Il ne faut donc pas voir l instabilite des methodes et des themes philosophiques comme une faiblesse de la discipline mais plutot comme un trait caracteristique de sa nature Ainsi la philosophie est une sorte de retour critique du savoir sur lui meme ou plus precisement une critique rationnelle de tous les savoirs opinions croyances art reflexions scientifiques etc y compris philosophiques puisque reflechir sur le role de la philosophie c est entamer une reflexion philosophique Adorno et Horkheimer deux representants de la critique marxiste de la rationalite moderne Enfin la philosophie est une discipline deductive et rationnelle Elle n est pas simple intuition ou impression subjective mais demeure inseparable de la volonte de demontrer par des arguments et deductions ce qu elle avance elle est volonte de rationalite C est meme la rupture des presocratiques avec la pensee religieuse mythologie de leur epoque et leur rapport aux dieux grecs qui est consideree traditionnellement comme le point marquant de la naissance de la philosophie Ce souci de demontrer et de livrer une argumentation se retrouve au cours de toute l histoire de la philosophie Qu on songe aux discussions eristiques durant l Antiquite a l interet que portent les philosophes a la logique depuis Aristote mais aussi au Moyen Age au souci de donner a la philosophie la rigueur demonstrative des mathematiques comme chez Descartes ou Spinoza ou a l importance qu accorde la philosophie analytique de nos jours a la rigueur et a la clarte argumentatives Malgre cette tendance profonde la philosophie contemporaine a vu se developper une critique radicale de la raison que ce soit chez Nietzsche Heidegger ou encore Adorno la rationalite meme s est donc trouvee mise en debat par la philosophie Les branches de la philosophie occidentale La philosophie est loin d etre un domaine de connaissances bien delimite au sens ou les problemes auxquels elle se confronte sont d une extreme variete Elle etudie de nombreux objets certains proches c est pourquoi sa subdivision en differentes branches est problematique et releve de l arbitraire De plus si des pans entiers de la philosophie sont apparus au XX e siecle certains domaines se sont detaches tres nettement de la philosophie a l epoque moderne La physique par exemple etait consideree comme appartenant a la philosophie jusqu au XVIII e siecle Mais le detachement n est pas toujours aussi net ainsi la science politique consideree comme une ancienne branche de la philosophie devenue autonome entretient un dialogue permanent avec la philosophie politique qui n est donc pas morte De meme la biologie qui a longtemps ete entravee par son appartenance a la philosophie avec les theses finalistes mecanistes et vitalistes revient par une porte derobee En effet au debut du XXI e siecle le developpement des biotechnologies a pour corollaire l apparition d un nouveau champ d etude philosophique la bioethique Malgre ces difficultes les branches suivantes se distinguent aujourd hui car chacune a un objet propre bien delimite qu elle soumet a des questionnements specifiques et notamment ceux indiques ici la metaphysique et ses diverses branches Qu est ce que la realite Y a t il des realites immaterielles Dieu existe t il L ame existe elle Est elle immortelle Incorporelle l ontologie rattachee ou non a la metaphysique selon les interpretes Qu est ce que l etre Pourquoi y a t il de l etre plutot que rien la philosophie de la religion partiellement rattachee a la metaphysique puisqu elle tente de definir le divin et pose la question de l existence de Dieu qu elle double d une interrogation sur la nature du sacre en general la philosophie morale ou l ethique discipline pratique et normative permettant de definir la meilleure conduite pour chaque situation Quelle est la fin des actions humaines Le bien et le mal sont ils des valeurs universelles permettant de definir cette fin la philosophie de l art ou l esthetique Qu est ce que le beau Qu est ce que l art la philosophie des valeurs ou axiologie qui regroupe l ethique et l esthetique ci dessus la philosophie de l esprit Quelles sont les relations entre corps et esprit Comment fonctionne la cognition la phenomenologie dont la methode est de partir des experiences humaines pour apprehender la realite telle qu elle se donne a travers les phenomenes la philosophie de la logique la philosophie politique D ou peut provenir la legitimite du pouvoir Quel est le meilleur regime politique La morale peut elle et doit elle guider l action politique la philosophie du droit Quelles sont les relations entre droit et justice Comment naissent les normes juridiques Selon quels criteres faut il les juger la philosophie de l action La liberte est elle illusoire la philosophie du langage Quelle est l origine du langage En quoi le langage se distingue t il d autres systemes de communications Quelles relations entretiennent langage et pensee la philosophie de l histoire L histoire est elle regie par des lois une necessite ou est elle le fruit abscons de la contingence l epistemologie qui est litteralement l etude de la science et la connaissance Aussi appele theorie de la connaissance ou gnoseologie la gnoseologie D ou provient la connaissance la theorie de la connaissance Qu est ce que la verite Histoire de la philosophie occidentaleArticle detaille Histoire de la philosophie Representation de la sagesse 1635 Sapiens Dominabitur Astris Traduction libre du texte Qui acquiert la sagesse sera maitre des astres Si la philosophie a une longue histoire il convient de distinguer la pratique de la philosophie de l etude simple des doctrines passees Parfois attenuee voire effacee cette distinction est pourtant cruciale Nombre de penseurs en appellent aux philosophies anterieures pour les appuyer s en inspirer ou encore les critiquer il y a la un appel a l histoire et a un fond culturel commun mais ca ne fait pas de la philosophie une discipline historique La pratique philosophique n etant pas uniquement une glose sur la philosophie des epoques precedentes il faut la distinguer de l histoire de la philosophie L histoire de la philosophie consiste a tenter de reconstruire de comprendre d interpreter voire de critiquer les positions et theses de penseurs comme Platon Thomas d Aquin Hegel etc Il s agit moins d evaluer la pertinence philosophique ou l interet actuel de ces philosophes que de savoir ce qu ils ont vraiment dit et de restituer leurs pensees dans leurs contextes d apparition Ce travail d etude porte egalement sur des courants philosophiques le scepticisme antique le neokantisme ou des questions debattues au cours de l histoire le dualisme de l ame et du corps la querelle des universaux appartiennent elles aussi a l histoire de la philosophie Quelques philosophes importants de la zone europeenne selon leur lieu de naissance Frise chronologique Philosophie antique Article detaille Philosophie antique Periode grecque La philosophie grecque a connu trois grandes periodes la periode presocratique fin du VII e siecle av J C precedant Socrate certains d entre ces Presocratiques furent des contemporains de ce dernier qui comprend tous les penseurs et leurs conceptions du monde Ils sont consideres comme les fondateurs de la tradition philosophique occidentale la periode grecque classique V e siecle av J C qui commence avec Socrate a Athenes et se poursuit avec Platon Diogene et Aristote Ce meme siecle est egalement celui de la sophistique representee par Gorgias et Protagoras entre autres apres les conquetes d Alexandre le Grand vient ce que l on a nomme la periode hellenistique Epicure les stoiciens ou les sceptiques qui sont les penseurs les plus importants de cette epoque L Ecole d Athenes detail d une fresque de Raphael representant les differentes ecoles de l Antiquite grecque on reconnait au centre Platon montrant le ciel du doigt allusion a sa Theorie des Idees et Aristote montrant la terre allusion a son souci d ancrer la philosophie dans la connaissance des faits empiriques La philosophie grecque se caracterise par le fait qu elle est dominee par l ethique par la question comment bien vivre et plus particulierement par celles de la vertu et du bonheur L importance de ce theme apparait evidente a la lecture des dialogues de Platon des textes d Aristote des Stoiciens ou d Epicure La consequence de cette tendance est que la philosophie etait comprise comme une facon de vivre et non pas uniquement comme un discours theorique meme si ce dernier ne saurait etre ignore naturellement ce qui est particulierement frappant chez un Socrate un Diogene ou chez les Stoiciens Les deux autres grands domaines de la recherche des penseurs antiques sont d une part la cosmologie et la physique ce qu on a longtemps nomme philosophie naturelle d autre part la theorie de la connaissance parfois liee a la logique Ainsi la question fondamentale qui occupait les philosophes presocratiques etait la question du principe de toute chose Au travers d un melange d observations empiriques et de speculations ils tenterent de comprendre la nature et ses phenomenes Ainsi le premier philosophe connu Thales tenait l eau pour le principe de toute chose Platon dans le Timee livre dont l influence fut primordiale au cours de l histoire de la philosophie cherche lui aussi a expliquer la naissance du monde et imagine un demiurge qui aurait cree notre univers en reproduisant le Modele eternel que sont les Idees Enfin la Physique d Aristote tout comme la lettre a Herodote d Epicure ou la physique stoicienne montrent le vif interet des anciens pour la connaissance de la nature en grec fysis phusis La theorie de la connaissance et la logique etaient elles aussi essentielles pour les philosophes de l Antiquite Les Sophistes defendent souvent une these qu on peut qualifier de relativiste car elle revient a nier l existence d une connaissance objective et universellement valable Rien n est vrai en soi Pour chacun la chose apparait telle qu elle apparait selon les circonstances et l environnement Tel est le sens de la celebre formule la personne humaine est la mesure de toute chose Platon a la suite de Socrate qui affirmait l existence d une science objective des valeurs et des normes morales developpe une theorie de la connaissance explicitee dans la Republique et le Theetete Platon fait en effet la distinction entre la simple opinion ou doxa empirique et sans fondement et le veritable savoir philosophique qui ne peut etre acquis que par un long parcours d apprentissage des mathematiques de la dialectique et de ce qu on appelle la theorie des Idees Epicure quant a lui developpe toute une theorie empiriste de la connaissance afin de determiner les criteres que doit remplir une connaissance pour etre vraie Enfin aussi bien Aristote que les Stoiciens ont fonde une logique formelle sous la forme respectivement de la syllogistique et d une logique des propositions Rome et l Antiquite tardive Double hermes de Socrate et de Seneque Ce double portrait represente Socrate a droite et Seneque a gauche Les Romains dominant petit a petit le contour de la mer Mediterranee la Mare nostrum s approprient ensuite l heritage grec des differents courants philosophiques Certains auteurs romains nous ont legue a travers le temps des principes et concepts de philosophie grecque qui aujourd hui manquent par faute de textes originaux ou de copies c est le cas de Lucrece I er siecle av J C avec son œuvre poetique De rerum natura explicitant l epicurisme seules trois lettres d Epicure nous sont parvenues malgre le rejet de la poesie par les Epicuriens Il est en effet probable qu il ait eu sous les yeux des traites aujourd hui perdus Nous devons probablement a Ciceron philosophe de premiere importance d avoir sauve le poeme de Lucrece Premier ecrivain ayant redige des ouvrages philosophiques en latin Ciceron ne peut etre rattache a aucune ecole faisant preuve d eclectisme mais il a toutefois largement contribue a repandre la philosophie stoicienne et epicurienne dans le monde romain Les Stoiciens sont representes par deux grands hommes de pouvoir Seneque I er siecle et Marc Aurele II e siecle Le premier de ces deux personnages est celebre d une part de sa proximite qui lui sera fatale avec l empereur Neron d autre part parce qu il est considere comme le representant plus complet du stoicisme bien que s en emancipant notamment par l entremise de ses œuvres a savoir deux de ses Dialogues De Brevitate vitae De la brievete de la vie De Vita beata Sur la vie heureuse Le second Stoicien est Marc Aurele empereur romain Influence par Epictete il developpe dans son fameux Pensees a moi meme les plus hautes valeurs qui doivent relever de l etre humain sagesse justice courage et temperance Le neoplatonisme mouvement fonde par Plotin III e siecle voulait concilier la philosophie de Platon avec des idees conceptuelles de l Egypte et de l Inde Il y eut deux phases concernant le neoplatonisme durant l Antiquite et une autre plus locale lors de la Renaissance De consonance bien plus mystique que les Idees platoniques Plotin voit la philosophie comme un cheminement de l ame vers le principe de transcendance du Bien donnant pour but a ce systeme l union avec le principe premier originel Dieu Augustin d Hippone ou saint Augustin IV e siecle personnage le plus important pour la propagation du christianisme apres saint Paul laisse une abondante trace ecrite qui sera d une influence decisive sur le devenir de l Occident et de ce point de vue sur de nombreux philosophes et theologiens Sa pensee l augustinisme nommee ainsi apres sa mort consacre l idealisme platonicien Philosophie medievale La philosophie medievale d Occident et du Proche Orient sont issues du meme courant Ce sont les penseurs musulmans et chretiens puis entre musulmans eux memes qui en cherchant des arguments convaincants vont faire appel a la philosophie antique Du Moyen Orient principalement musulman vont naitre plusieurs ecoles de pensee et de methode qui seront reprises plus tard en Occident alors que les societes musulmanes finiront par etouffer les idees originales nees durant cette periode La philosophie medievale en Occident est caracterisee par la rencontre du Christianisme et de la philosophie La philosophie medievale est une philosophie chretienne a la fois dans son intention et par ses representants qui sont presque tous des clercs Un theme fondamental constant est a partir de la aussi le rapport entre la foi et la raison Mais ceci ne signifie pas que la pensee se manifeste desormais selon une unite dogmatique Le conflit des directions philosophiques entre elles d une part et les condamnations de theses par les autorites ecclesiastiques d autre part montrent bien que la pensee se deploie sur des voies tres autonomes et divergentes Malgre sa grande diversite et sa longue periode de developpement elle se manifeste cependant une certaine unite dans la presentation des questions philosophiques discussion des auteurs du passe confrontation avec les Saintes Ecritures et les textes des Peres de l Eglise afin d examiner toutes les facettes d un meme probleme dont a la fin l auteur proposait la resolution La premiere periode coincide avec l Antiquite la Patristique du II e au VII e siecle environ est caracterisee par les efforts des Peres de l Eglise patres pour edifier la doctrine chretienne a l aide de la philosophie antique et de l assurer ainsi a la fois contre le paganisme et contre la gnose Le representant de la philosophie chretienne le plus important et ayant eu le plus d influence dans l Antiquite est saint Augustin Son œuvre influencee par le neoplatonisme est une des principales sources de la pensee medievale Apres la fin de l Antiquite les textes transmis sont durant des siecles conserves et recopies dans les monasteres Pourtant paradoxalement la pensee philosophique perd son autonomie et sa force propre La date symbolique de 529 apr J C voit la fermeture de l Ecole neoplatonicienne d Athenes ordonnee par Justinien Les maitres de l Academie Damascios Simplicios de Cilicie Priscien de Lydie Eulamios de Phrygie Hermias de Phenicie Diogene de Phenicie Isidore de Gaza decident d aller chercher asile a la cour du roi des Perses a Ctesiphon puis a Harran ou se maintient une secte philosophico religieuse se reclamant du neo platonisme et de l hermetisme La conversion des philosophes de l Ecole neoplatonicienne d Alexandrie au christianisme marque la disparition de cette ecole en 541 apr J C La periode qui s ouvre a partir du IX e siecle est appelee generalement la scolastique L appellation de Scolastiques scola equivaut a ecole designent ceux qui s occupent scolairement des sciences et particulierement les professeurs qui travaillent dans les ecoles des dioceses ou de la cour fondee par Charlemagne et plus tard dans les Universites Mais avec le terme de scolastique c est avant tout une methode qui est evoquee Les questions sont examinees et resolues rationnellement suivant le pour et le contre Ce qui caracterise la scolastique c est un retour aux textes anciens leur analyse critique et leur message Les Universites fondees a partir du XII e siecle deviennent le centre de la vie intellectuelle Le developpement du savoir dans les quatre facultes fondamentales suivantes philosophie Septem artes liberales theologie droit et medecine Les disputationes qui ont lieu dans les Universites suivaient le strict schema de la methode scolastique A la fin sa sclerose formelle fut le point de depart de la critique qui se realisa a la Renaissance contre cette forme de philosophie Les sources antiques auxquelles s abreuve la scolastique sont avant tout saint Augustin la tradition neoplatonicienne avec ici les ecrits d un auteur inconnu qui se nomme Denys l Areopagite Boece qui transmet la logique aristotelicienne plus tard l ensemble des textes d Aristote On distingue les periodes suivantes au cours de la premiere scolastique XI e au XII e siecle debute l elaboration de la methode proprement scolastique A ce moment se propage la querelle des Universaux qui est aussi le theme du siecle suivant La question est de savoir si a toutes les determinations universelles genres et especes par exemple l espece humaine correspond une realite independante de la pensee ou si elles n existent que dans la pensee en soi L influence du monde arabe est tres importante pour le developpement futur de la philosophie Dans les annees 800 1200 la culture islamique a permis la transmission de la philosophie et de la science grecques C est de cette maniere qu une plus grande partie d ecrits que celle dont disposait le Moyen Age chretien devint accessible Ce fut le cas des œuvres completes d Aristote la nouvelle reception d Aristote impregne l image de la haute scolastique environ XII e au XIII e siecle Aucun penseur ne parvient a une connaissance complete des principes d Aristote C est sur ce point que s opposent la pensee franciscaine orientee vers l Augustinisme et la pensee aristotelicienne des dominicains Thomas d Aquin a repris la vaste entreprise systematique visant a l union de l aristotelisme et de la pensee chretienne Le caractere antinomique de certains enseignements d Aristote avec le dogme chretien conduisit de la part de l Eglise a une interdiction temporaire de certains ecrits et a la condamnation d une serie de theses philosophiques Avec Maitre Eckhart la tradition de la mystique medievale parvint a son apogee il s agit de la voie vers la contemplation interieure et de l union avec le divin les representants plus lointains sont Henri Suses Jean Tauler et Jean Gerson dans la scolastique tardive XIV e siecle qui s impose avec Guillaume d Occam et la critique des systemes metaphysiques des anciennes ecoles via antiqua La nouvelle voie via moderna appelee aussi le nominalisme va de pair avec un epanouissement des sciences naturelles Nicolas d Oresme Jean Buridan Atlas de la philosophie Livre de poche Philosophie islamique Articles detailles Kalam et Philosophie islamique Les sources de la philosophie islamique proviennent a la fois de l islam en lui meme Coran et Sunna ainsi que de la philosophie grecque iranienne preislamique et indienne C est en cherchant a affiner la doctrine de l islam et a interpreter correctement les hadiths tout en extrapolant sur les questions religieuses qui n avaient pas ete explicitement tranchees dans le Coran que nait la methode de l ijtihad Avec elle s ouvrent les premiers debats philosophiques et theologiques en islam notamment entre les partisans du libre arbitre ou Qadar de l arabe qadara qui a le pouvoir et les djabarites de djabar force contrainte partisans du fatalisme La theologie en islam doit repondre a des interrogations concernant la theodicee l eschatologie l anthropologie la theologie negative et la religion comparee Plusieurs courants philosophiques existent en terre d islam la philosophie hellenistique de l islam falsafa la theologie dialectique kalam le soufisme theorie esoterique de l islam les ecoles litteralistes Atharisme comme pour le madhhab Hanbalisme La Madhhab motazilite est nee d une opposition aux vues traditionnelles des musulmans partisans du califat Puis s interessant aux attaques que subissait l islam de la part des non musulmans ces Motazilistes devinrent rapidement obsedes par le debat avec les autres theologies et courants de pensee a l interieur de l islam lui meme Le calife Al Mamun fait du motazilisme la doctrine officielle en 827 et cree la Maison de la sagesse en 832 Tres rapidement la philosophie grecque est introduite dans les milieux intellectuels persans et arabes L Ecole peripatetique commence a avoir des representants parmi eux ce fut le cas d Al Kindi d Al Farabi d Ibn Sina Avicenne et d Ibn Rushd Averroes Ceux qui cherchaient par une demonstration philosophique a conforter et demontrer le bien fonde de leur foi religieuse ont ete recrutes par Hunayn ibn Ishaq un arabe chretien qui dirige la maison de la sagesse dans les annees 870 Ils ont collecte traduit et synthetise tout ce que le genie des autres cultures grecque indienne perse ont pu produire avant d entreprendre les commentaires sur ces œuvres C est ce travail qui forme les bases de la philosophie musulmane du IX e et X e siecle Ceux qui utiliseront cette methode dite Ilm al Kalam basee sur la dialectique grecque seront appeles mutakalamin En reponse au motazilisme Abu al Hasan al Ash ari initialement un motaziliste lui meme developpe le Kalam et fonde l ecole de pensee acharite qui s appuie sur cette methode Ainsi le kalam et la falsafa influenceront plusieurs madhhabs Sous le califat des Abbassides un certain nombre de penseurs et de scientifiques et parmi eux de nombreux musulmans non sunnites ou des non musulmans en particulier des lettres chretiens syriaques ceux ci les ayant auparavant traduits du grec en syriaque puis en arabe jouent un role dans la transmission a l Occident des savoirs grec indien et d autres sagesses preislamiques mesopotamiennes et perses Trois penseurs speculatifs les deux Persans al Farabi et Avicenne et l Arabe al Kindi combinent l aristotelisme et le neoplatonisme avec d autres courants dans l Islam Ils furent consideres par beaucoup comme deviants par rapport a l orthodoxie religieuse et certains les jugerent meme comme des philosophes non musulmans Les ismaeliens ne sont pas a l ecart de l influence de la philosophie neoplatonicienne et plusieurs penseurs collaborent pour produire a Basra une encyclopedie la Ikhwan al Safa Le XII e siecle voit l apotheose de la philosophie pure et le declin du Kalam Cette supreme exaltation de la philosophie doit etre attribuee pour une large part au Persan Al Ghazali et au Juif Juda Halevi En emettant des critiques ils ont produit par reaction un courant favorable a la philosophie par une mise en cause des concepts et en rendant leurs theories plus logiques et plus claires Ibn Bajjah et Averroes ont produit les plus belles œuvres de la pensee islamique Averroes clot le debat par son œuvre d une grande hardiesse La fureur des orthodoxes est en effet telle que le debat n est plus possible Les orthodoxes s en prennent sans distinction a tous les philosophes et font bruler les livres Le debat se poursuivra mais en Occident par l intermediaire des Juifs D aucuns considerent Ibn Khaldoun comme le dernier grand penseur de ce temps philosophique islamique il vecut au XIV e siecle Il fut avec son grand œuvre Al Muqqadima en particulier son introduction en avance sur son epoque et l inventeur de la sociologie C est a dire ref necessaire Philosophie chretienne La philosophie trone parmi les sept arts liberaux illustration extraite de l Hortus deliciarum de Herrad von Landsberg XII e siecle Article detaille Philosophie medievale Souvent caricaturee et decriee la philosophie medievale s etend sur la vaste periode qui separe la philosophie antique tardive de la philosophie moderne Bien loin de se resumer a l image negative qu a aujourd hui la scolastique elle presente toute une variete de penseurs d inspirations sensiblement differentes D une part le Moyen Age est une des periodes les plus fecondes en ce qui concerne la logique Certaines lois logiques ont ete connues des le Moyen Age par exemple Pierre d Espagne connaissait deja ce qu on appellera plus tard la loi de De Morgan avant d etre ensuite oubliees C est surtout la philosophie de la logique qui connut un developpement important Les penseurs medievaux se concentrerent plus particulierement sur la celebre Querelles des Universaux dont le point de depart fut une remise en cause de la theorie des Idees platoniciennes Elle fut animee entre autres par Abelard Albert le Grand et Guillaume d Ockham D autre part le Moyen Age fut aussi un age de redecouverte de la philosophie antique a partir du XI e siecle La traduction en latin du corpus aristotelicien modifiera ensuite grandement la donne et contribuera a reaffirmer Aristote comme l un des philosophes les plus influents de l histoire Mais cette redecouverte ne sera possible que par l intermediaire des Syriaques de la Mesopotamie et de la Syrie desireux de s instruire et souhaitant qu ils servent a l exegese des textes religieux Les conquerants arabes se virent remettre les ouvrages traduits ce qui permit le passage des œuvres en Occident La tradition de commentaire des textes est aussi tres presente le commentaire des Sentences de Pierre Lombard sera pour longtemps un exercice canonique de l epoque Quant aux commentaires d Aristote par saint Thomas d Aquin au XIII e siecle ceux ci feront longtemps autorite et constitueront un modele du genre Enfin la philosophie medievale est tres liee a l Eglise et les reflexions philosophiques ont souvent un fond religieux et theologique plus ou moins pregnant Les philosophes du Moyen Age qui avaient tous recu une formation en theologie se basaient sur les textes bibliques et tentaient souvent de concilier les enseignements de la Bible avec les ecrits des philosophes antiques Cette reconciliation prit la forme d une subordination de la philosophie a la theologie ou plutot d une complementarite les Verites revelees des Ecritures primant sur la lumiere naturelle de la Raison l une n allant jamais contre l autre La grande synthese de la foi et de la raison c est a dire d Aristote de la theologie et de la Revelation fut realisee au XIII e siecle notamment par des penseurs comme Thomas d Aquin Philosophie juive Article detaille Philosophie juive Deux reactions eurent lieu chez les Juifs face a la philosophie grecque alors que les Juifs restes en Judee se rebellaient contre l hellenisation d autres s installaient en terre grecque a Alexandrie et produisaient des penseurs qui a l exemple de Philon n hesitaient pas a confronter les deux langages Representant typique du judaisme hellenise d Alexandrie Philon ne parle probablement pas l hebreu Il reve de concilier religion et philosophie revelation et raison la philosophie est le moyen de defendre et de justifier les verites revelees du Judaisme Celles ci sont pour lui fixees et determinees et la philosophie permet d en approcher La Bible hebraique est pour lui un ouvrage de legislation religieuse parseme de lecons d ethique Moise un precurseur de Solon ou Lycurgue les commandements bibliques hebraiques inculquent a la personne humaine les fondements du stoicisme et accordent son rythme aux rythmes cosmiques et universels Le Shabbat vise a abolir toute barriere sociale la casheroute a enseigner la moderation et la frugalite Il fallut l expansion du monde de l Islam pour que la philosophie revienne frapper en force aux portes du monde juif Elle avait desormais un tout autre visage d un cote les Mutazilites s en faisaient un outil afin d etudier rationnellement les Textes sacres de l autre cote le neoplatonisme avait ete adapte puis adopte l emanationnisme la perfection infinie de l Un la montee de l ame etc sont des themes tres proches des croyances religieuses permettant de s essayer a la fois a la speculation rationnelle et a la speculation mystique L un des penseurs les plus marquants du Judaisme Juda Halevi se leva alors pour combattre la philosophie Cependant Juda Halevi ne cessa de se mouvoir dans l univers mental de ses adversaires pour les contrer alors que son contemporain Abraham ibn Dawd Halevi tentait d introduire ses contemporains aux idees Aristote L aristotelisme trouva son representant dans le geant de la philosophie juive Maimonide Il changea litteralement le champ de vision du Judaisme Il fut l Aigle de la Synagogue qui ecrivit le Commentaire sur la Mishna et le Mishne Torah le Prince des Medecins et surtout un des plus grands erudits que connut le Judaisme Auteur du Guide des Egares dont le but est de resoudre la difficulte qui se presente a l esprit d un juif croyant concurremment nourri de realites philosophiques Maimonide a reussi a expliquer les anthropomorphismes bibliques a degager la signification spirituelle cachee derriere les significations litterales et a montrer que le spirituel etait la sphere du divin Philosophie dite moderne 1492 1789 Cette section a besoin d etre recyclee decembre 2016 Une reorganisation et une clarification du contenu sont necessaires Ameliorez la ou discutez des points a ameliorer Article detaille Philosophie moderne Rene Descartes 1596 1650 Par philosophie moderne il faut entendre les courants philosophiques qui se developpent au cours de ce que les historiens appellent l Epoque moderne 1492 1789 Globalement on peut distinguer la philosophie humaniste de la Renaissance et celle des Lumieres L humanisme XV e siecle au XVII e siecle Article detaille Humanisme philosophie L Humanisme est un courant de pensee qui apparait pendant la Renaissance Il consiste a valoriser l Humanite a la placer au centre de son univers Dans cette optique le principe de base de cette theorie est que la personne humaine est en possession de capacites intellectuelles potentiellement illimitees La quete du savoir et la maitrise des diverses disciplines sont necessaires au bon usage de ces facultes Il prone la vulgarisation de tous les savoirs meme religieux pour certains humanistes la parole divine doit etre accessible a toute personne quelles que soient ses origines sa langue ou sa categorie sociale Ainsi cet Humanisme vise a lutter contre l ignorance et a diffuser plus clairement le patrimoine culturel y compris le message religieux Cependant l individu correctement instruit reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix Les notions de liberte ce que l on appelle le libre arbitre de tolerance d independance d ouverture et de curiosite sont de ce fait indissociables de la theorie humaniste classique L Humanisme designe toute pensee qui met au premier plan de ses preoccupations le developpement des qualites essentielles de l etre humain La liste des philosophes d inspiration humaniste comprend aussi bien Petrarque que Leonard de Vinci Jean Pic de la Mirandole Charles de Bovelles Montaigne et bien plus tard Thomas Jefferson ou encore Albert Schweitzer ceci pour indiquer la longue portee jusqu a nos jours de ce courant philosophique Les Lumieres et l avenement de la philosophie moderne XVII e et XVIII e siecles Elle est d une part l heritiere de la pensee antique en bien des points Descartes Spinoza Leibniz ou Hume pour ne citer qu eux sont loin d avoir rompu tout lien avec la philosophie des Anciens ref necessaire Ils la connaissaient parfaitement ref necessaire et leur ont notamment emprunte leur vocabulaire Mais d autre part les Modernes ont souvent compris leur propre travail comme une amelioration ref necessaire de ce que les philosophes de l Antiquite avaient deja accompli ce qui les conduisit parfois a s opposer a ces derniers Cette tentative d ameliorer la philosophie antique apparait clairement dans la philosophie politique une des grandes caracteristiques de la philosophie moderne etant en effet d avoir renouvele celle ci Machiavel ou Hobbes ont tous deux voulu fonder la philosophie politique comme science en la separant nettement de l ethique alors que cette derniere et la politique etaient inseparables chez les trois grands penseurs de l Antiquite qu etaient Socrate Platon et Aristote En outre aussi bien Spinoza et Hobbes que Machiavel ont cherche a fonder la philosophie politique sur l etude de la personne humaine telle qu elle est et non telle qu elle devrait etre comme le faisaient les Anciens Mais la philosophie moderne au sens ou nous l avons delimitee comprend aussi des la fin du XVII e siecle la philosophie des Lumieres et le liberalisme Le mot philosophe y prend le sens nouveau de membre du parti philosophique au fur et a mesure que se dessine une philosophie politique qui privilegie la tolerance Des points de vue differents emergent cependant Certains representants des Lumieres tels que Voltaire et D Alembert souhaitaient l emergence de despotes eclaires des souverains lettres et rationnels a meme de regner selon les idees les plus modernes Les Lumieres anglo saxonnes composees notamment de Mandeville Locke Smith ou Jefferson tenantes du liberalisme pronent la liberte individuelle la propriete privee la liberte economique le libre echange et un pouvoir dirige par l elite possedante et cultivee fusse t elle elue par le peuple Quant a Rousseau bien que faisant partie des Lumieres a divers egards il critiquait la propriete privee comme etant la pourvoyeuse de l inegalite parmi les hommes et souhaitait tendre a la democratie directe David Hume 1711 1776 L autre grande caracteristique de la philosophie moderne est l importance qu y joue la science meme s il faut remarquer que la philosophie du XVII e siecle privilegie plutot les mathematiques et la physique mecaniste alors que les philosophes du XVIII e siecle se tournent davantage vers la biologie Les penseurs menaient en effet souvent une carriere de savant ou nourrissaient en tout cas un vif interet pour la science Leibniz et Descartes notamment etaient de grands savants de meme qu un siecle plus tard Diderot developpa des reflexions annoncant le transformisme Du point de vue de la methode la philosophie s inspire alors soit des mathematiques tels Descartes et Spinoza soit de la physique Hobbes ou bien elle tente de fonder une methode applicable a tous les domaines du savoir philosophie physique mathematiques etc par exemple pour Leibniz La methode de la philosophie s inspire donc souvent de celle des sciences ou des mathematiques Enfin en ce qui concerne la theorie de la connaissance il est traditionnel de distinguer deux grands courants le rationalisme avec Descartes Leibniz et Spinoza et l empirisme Hume et Locke De facon tres schematique les rationalistes affirment l existence d une connaissance independante de l experience purement intellectuelle universellement valable et indubitable Les empiristes eux affirment que toute connaissance procede de l induction et de l experience sensible Ce sont souvent aussi des sceptiques par exemple Hume qui affirment qu il n existe aucune connaissance universellement valable mais seulement des jugements nes de l induction et que l experience pourra refuter Kant defend une position originale dans cette discussion Il affirme en effet a la fois la necessite de l experience mais aussi des concepts et des formes de la sensibilite a priori pour la constitution de la connaissance Sa these combine donc a la fois l empirisme et le rationalisme Kant qui nie a la difference des rationalistes la possibilite d une connaissance ne reposant pas sur l experience distingue par la suite les choses en soi connues sans le recours de l empirie et les choses pour nous telles que nous les connaissons Les premieres sont inconnaissables pour nous Dieu la liberte et l ame Philosophie contemporaine Article detaille Philosophie contemporaine Le XIX e siecle Adolph von Menzel Le laminoir en fer 1872 75 La revolution industrielle provoqua une revolution dans les conditions de vie qui devait amener un bouleversement de la pensee philosophique economique et politique La philosophie du XIX e siecle se divise en des directions si differentes qu elles ne se laissent pas ramener a un seul et unique concept Elle comprend la philosophie romantique l Idealisme allemand le positivisme la pensee socialiste et materialiste de Marx Feuerbach ou Proudhon le pragmatisme ainsi que nombre de penseurs difficiles a classer tels Schopenhauer Nietzsche et Kierkegaard ou encore plus tard Chestov Une partie de la philosophie et surtout de la philosophie allemande se comprend comme un dialogue critique mais aussi constructif avec la pensee kantienne ce fut le cas de l Idealisme allemand de Schopenhauer et de Nietzsche Le but avoue etant de reprendre ce qui semblait le plus interessant dans la philosophie de Kant et de la debarrasser de ce qui semblait etre des restes d une metaphysique depassee Les courants philosophiques marques par l empirisme ont pris une autre direction comme le positivisme de Comte qui voulait depasser la pensee metaphysique uniquement au moyen des sciences empiriques c est a dire sans recourir aux explications metaphysiques En Angleterre Bentham et Mill developperent l utilitarisme qui soumettait l economie et l ethique a un rigoureux principe de comparaison des avantages et des inconvenients et qui avec l idee d un bien etre pour tous le principe du plus grand bonheur au plus grand nombre joua un role fondamental L economie et la philosophie politique furent marquees par Marx Engels ou Proudhon qui voulaient ameliorer profondement les conditions de vie des ouvriers par un bouleversement des structures economiques et politiques de leur epoque que les philosophes avaient pour tache de conceptualiser Il est en revanche difficile de classer toute une serie de philosophes tels Schopenhauer Kierkegaard et Nietzsche Schopenhauer mettait en avant la puissance et la domination de la volonte sur la raison en s inspirant des Upanishads principes philosophiques constituant pour partie la pensee indienne des Veda alors en vogue dans certaines universites europeennes Sa vision du monde pessimiste profondement marquee par l experience de la souffrance temoigne d une influence vedique et de l idee bouddhiste de nirvana Nietzsche qui tout comme Schopenhauer accordait une grande importance aux arts se designait lui meme comme un immoraliste Pour lui les valeurs de la morale chretienne traditionnelle etaient l expression de faiblesse et d une pensee decadente Il analysa les idees de nihilisme de surhomme et de l eternel retour de la repetition sans fin de l histoire Kierkegaard etait en bien des points un precurseur de l existentialisme Il defendait une philosophie impregnee de religion et representant un individualisme radical qui dit comment on doit se comporter en tant qu individu singulier dans les differentes situations concretes Le XX e siecle Gottlob Frege un des fondateurs de la logique moderne Bertrand Russell un des fondateurs de la logique moderne La philosophie du XX e siecle se caracterise elle aussi par une importante variete de doctrines dominees globalement par deux grandes familles de pensee la philosophie analytique et la phenomenologie La philosophie analytique philosophie dominante de la seconde moitie de ce siecle qui prend racines en Allemagne avec Frege en Autriche avec Moritz Schlick et Rudolf Carnap au Royaume Uni avec Russell et Whitehead et en Pologne avec l Ecole de Lvov Varsovie Tarski Kotarbinski Lesniewski Lukasiewicz est majoritaire dans l ensemble des pays anglophones et dans une grande partie de l Europe Autriche Allemagne Pologne Suisse pays scandinaves etc Elle se caracterise par un usage important de la logique mathematique et plus generalement par une grande attention portee au langage comme source d illusions et de paralogismes Elle a abouti a une reprise d ensemble de nombreux problemes philosophiques traditionnels tels que la nature de l esprit et ses rapports au corps voir philosophie de l esprit les problemes relatifs a la nature de l action voir philosophie de l action l essence et la fonction du langage naturel et formel cf la philosophie du langage et la philosophie de la logique Ses representants les plus importants sont Russell Frege Whitehead Wittgenstein Tarski Lesniewski Lukasiewicz Ajdukiewicz Davidson Kenny Austin Searle Ryle Hintikka Vuillemin L autre grande tradition philosophique du XX e siecle est la phenomenologie fondee par Husserl dont les successeurs sont Heidegger Sartre Merleau Ponty Ingarden Stein Patocka Ricœur ou Levinas Pour Husserl la phenomenologie est la science des phenomenes c est a dire la science des vecus de la conscience s opposant en cela au realisme naif ou attitude naturelle qui pretend faire la science des objets du monde exterieur Il s agit d une science apriorique ou eidetique c est a dire d une science qui decrit les essences des vecus de la conscience Elle aura ainsi pour objets entre autres la connaissance Husserl l imagination Sartre la perception Merleau Ponty l existence humaine Heidegger la volonte Ricœur Husserl fondateur de la phenomenologie Centre de Recherches Phenomenologiques et Hermeneutiques du CNRS dirige par Paul Ricœur avenue Parmentier a Paris Le Fonds Ricœur a Paris Le debut du XX e siecle marque egalement le debut de la psychanalyse fondee par Freud qui apporte une conception nouvelle de l homme contredisant la representation traditionnelle de la conscience humaine la psychanalyse fournit en effet un modele theorique du psychisme humain impliquant la domination de l inconscient sur la conscience ainsi qu une methode d investigation de ce dernier Freud dit lui meme de sa discipline qu elle constitue la troisieme blessure narcissique de l humanite Meme si Freud etait un medecin neurologue et non un philosophe les consequences philosophiques de sa doctrine notamment sur la question de la liberte et de la responsabilite et sur la place des pulsions et de la sexualite dans les conduites humaines sont d une telle ampleur que la plupart des philosophes du XX e siecle se sont interesses a ses idees pour les critiquer ou pour s en inspirer comme en France Alain Sartre Deleuze et Derrida Sous l influence des travaux du philosophe allemand Martin Heidegger s est developpe dans la seconde partie du XX e siecle surtout en France la philosophie poststructuraliste et la deconstruction qui reposent sur la remise en cause des concepts classiques de la metaphysique occidentale par exemple ceux de sujet et objet de sens de raison de conscience mais encore sur un depassement des conceptualites de la premiere moitie du XX e psychanalytiques phenomenologiques linguistiques etc Les principaux representants de cet anti courant de pensee sont Michel Foucault Gilles Deleuze Felix Guattari et Jacques Derrida Si l unite de ces pensees pose un probleme par leur forme meme qui les empeche de faire ecole les Americains les regardent comme un courant francais original auquel ils ont donne le nom de French theory et les regroupent plus globalement dans la philosophie postmoderne Martin Heidegger ouvre aussi la voie a l hermeneutique philosophique qui a comme tache de mettre en lumiere les anticipations de sens de la comprehension de l existence du Dasein L hermeneutique est reprise par l eleve d Heidegger Hans Georg Gadamer qui s interessera plutot a la comprehension a travers les sillons traces par l art l histoire et le langage Du cote de la France l hermeneutique sera representee par Paul Ricœur La philosophie politique du XX e siecle quant a elle se caracterise d une part par l interet qu elle porte aux phenomenes totalitaires Voegelin Arendt Schmitt Aron et d autre part par l examen et la discussion des theories du contrat social developpees aux XVII e et XVIII e siecles avec notamment la theorie de la justice de Rawls 1971 abondamment commentee L idee d absurde est par ailleurs developpee par Albert Camus au travers de plusieurs ouvrages dont un essai philosophique Le mythe de Sisyphe cette pensee atypique dans la philosophie pose la question du suicide comme question fondamentale avant toute autre et en ecartant cette eventualite preconise la revolte comme alternative Les concepts recursivite emergence etc issus des sciences systeme complexe neurosciences biologie etc obligent les differents courants philosophiques a se reactualiser Exemple le materialisme contemporain est devenu evolutionniste emergentiste Si la recherche philosophique n est pas remise en question par l essor des sciences naturelles et humaines l enseignement de la philosophie a l ecole lui n est pas epargne Ainsi l UNESCO qui declarait en 1954 que l enseignement des idees philosophiques a eu dans l histoire et a encore aujourd hui une grande importance que ce soit directement ou indirectement pour l institution de la democratie pour le renforcement des droits de l homme et pour la sauvegarde de la paix constate en 1993 que l enseignement de la philosophie est le premier touche par la crise de la raison dans les differents pays d Europe Il est assure en effet qu il faut enseigner les mathematiques la grammaire une langue ou une autre donner une education physique Il n est par contre pas evident qu il faille enseigner la philosophie Ce constat est renforce par le fait qu il ne soit obligatoire d etudier la philosophie au lycee qu en France en Italie en Espagne et au Portugal Les philosophies asiatiquesLa philosophie chinoise Cette section a besoin d etre recyclee janvier 2016 Une reorganisation et une clarification du contenu sont necessaires Ameliorez la ou discutez des points a ameliorer Article detaille Philosophie chinoise La philosophie chinoise differe radicalement de la philosophie grecque tellement que l on peut s interroger sur l association des termes de l expression philosophie chinoise Des l origine les chemins divergent se rejoignant seulement au XX e siecle les formes linguistiques sont tres differentes la linguistique chinoise n est pas basee sur le logos au contraire du grec ancien la pensee chinoise s appuie plus volontiers sur un esprit de synthese que sur un esprit d analyse sur la resolution des problemes que sur la definition des concepts sur l exemplarite que sur la demonstration sur la fluidite de l esprit que sur la solidite des arguments La pensee chinoise est donc interessante dans le sens ou elle nous permet de decouvrir des entrees originales inconnues pour la philosophie occidentale Le confucianisme Article detaille Confucianisme Confucius Le confucianisme est la voie principale de la philosophie chinoise et n a connu que de rares mises a l ecart Toute education se fondait en premier lieu sur les livres formant le Canon confucianiste dont le Shi Jing ou Livre des Poemes le Yi Jing ou Livre des Mutations les Annales de Lu les Entretiens de Confucius et le livre de Mencius Presque toute la production savante en Chine peut s interpreter comme une suite de commentaires sur ces œuvres venerees comme etant l essence de l esprit chinois Presque tous les mouvements de pensee confucianiste se presentaient comme ayant renoue avec la vraie pensee du Sage Entre les realistes comme Xun Zi et les partisans de son pendant idealiste Mencius plus tard entre Wang Yangming et Zhu Xi des tendances ont emerge et debattu de la pensee du maitre enrichissant la philosophie de nouveaux concepts et de nouvelles interpretations C est la lignee de Mencius que Zhu Xi va privilegier et ses commentaires seront ceux consideres comme orthodoxes c est a dire comme references par les examinateurs imperiaux des dynasties Ming et Qing la derniere Le neo confucianisme Article detaille Neo confucianisme Le neo confucianisme designe un developpement tardif et eloigne du confucianisme mais possede des racines autres que celle du confucianisme Il commenca son developpement sous la dynastie des Song et parvint a sa plus grande expansion sous celle des Ming On en retrouve des traces des la dynastie des Tang Ce courant de pensee eut une grande influence en Orient particulierement en Chine au Japon et en Coree Zhu Xi est considere comme le plus grand maitre neo confucianiste des Song tandis que Wang Yangming est le plus fameux des maitres professant sous les Ming Mais il existe des conflits entre les ecoles de ces deux penseurs Le taoisme Article detaille Taoisme 道 dao la Voie calligraphie 草書 caoshu herbes folles un style tres libre influence par le taoisme Le taoisme une religion une philosophie Le terme taoisme recouvre des textes des auteurs des croyances et pratiques et meme des phenomenes historiques qui ont pu se reclamer les uns des autres repartis sur 2 500 ans d histoire La categorie Taoisme est nee sous la dynastie Han 200 av J C a 200 bien apres la redaction des premiers textes du besoin de classer les fonds des bibliotheques princieres et imperiales Dao jia 道家 ou dao jiao 道教 ecole taoiste distingue a l epoque une des ecoles philosophiques de la periode des Royaumes combattants 500 av J C a 220 av J C Ecole est ici a entendre dans son sens grec voire pythagoricien d une communaute de pensee s adonnant aussi a une vie philosophique n y voir qu un courant intellectuel est un anachronisme moderne Mais cette ecole ne fut sans doute que virtuelle car ses auteurs dans la mesure ou ils ont vraiment existe ne se connaissaient pas forcement et certains textes sont attribues a differentes ecoles selon les catalogues Durant la periode des Trois Royaumes 220 265 les termes dao jia 道家 et dao jiao 道教 divergent le premier designant la philosophie et le second la religion Car la categorie a vite englobe des croyances et pratiques religieuses d origine diverse le taoisme n a jamais ete une religion unifiee et a constamment ete une combinaison d enseignements fondes sur des revelations originelles diverses il ne peut etre saisi que dans ses manifestations concretes Le taoisme est il une philosophie ou une religion Les deux peut on dire Les conceptions antiques du Zhuangzi Tchouang Tseu et du Dao De Jing Tao Te King sont evoquees car ces textes continuent d inspirer la pensee chinoise ainsi que l Occident avec des themes comme le Dao la critique de la pensee dualiste de la technique de la morale dans un eloge de la nature et de la liberte On trouvera aussi un expose sur les pratiques taoistes concentre sur le Moyen Age chinois les six dynasties 200 400 La periode permet de reveler des techniques mystiques des idees medicales une alchimie des rites collectifs Leur elaboration a commence bien avant et s est poursuivie ensuite mais ce moment permet d en offrir un tableau plus riche et plus atteste Il en resulte un panorama large fonde sur des textes et des commentaires recents afin que chacun puisse se faire son idee du taoisme comme cela se fit par le passe mais en privilegiant les sources les plus significatives les plus evocatrices Le neo taoisme Article detaille Xuanxue Xuanxue 玄學 Hsuan Hsue ou neo taoisme designe un courant de pensee philosophique et culturel chinois Celui ci s est cree lors du demantelement de l empire Han au III e siecle de notre ere Les philosophes de ce courant ont developpe une interpretation metaphysique coherente du Dao De Jing du Zhuangzi et du Yi Jing dans laquelle le dao identifie au wu rien ou vide est l origine ontologique de toutes choses Leurs commentaires et editions ont vite fait autorite et exerce une influence determinante sur la facon dont ces ouvrages seront interpretes par les generations ulterieures Sa composante culturelle essentielle est le qingtan pure conversation sorte de joute oratoire codifiee dont les themes souvent philosophiques evitaient les sujets brulants de la politique contemporaine A cette pratique etait associe un style de vie individualiste hedoniste et anti conformiste Les Cent Ecoles Sous cette designation on retrouve quantite de doctrines avec entre autres le legisme de Shang Yang ou Han Fei Zi qui est une doctrine purement politique tres autoritaire ressemblant fort au totalitarisme le moisme ou mohisme fonde par Mo Zi Mo tseu ne en reaction au confucianisme l Ecole des Noms ou des Logiciens s interesse au langage et aux relations logiques qu il decrit dans le but de convaincre La philosophie japonaise Article detaille Philosophie japonaise La philosophie japonaise en japonais 日本哲学 Nihon tetsugaku se situe dans le prolongement de la philosophie chinoise le plus generalement par l importation via la Coree de la culture chinoise durant le Moyen Age Le Japon s est en effet approprie le Bouddhisme et le Confucianisme La religion traditionnelle nippone le Shintoisme est entree en dialogue avec ces differentes traditions importees Pour cette religion il existe des divinites ou esprits appeles Kami 神 qui se retrouvent dans tout objet naturel chute d eau arbre phenomene naturel arc en ciel typhon objet sacre On peut mettre en parallele les huacas incas pour mieux cerner ce que representent les Kami Les budō 武道 bu la guerre do la voie sont des arts martiaux judo karate aikido d inspiration bouddhiste zen La philosophie indienne Tot le matin sur le Gange Article detaille Philosophie indienne On definit classiquement deux sortes de philosophies indiennes les philosophies astika आस त क en devanagari qui suivent les Veda hindouisme et les philosophies nastika न स त क que sont le jainisme le bouddhisme et le Carvaka qui les rejettent Pour ces dernieres on se reportera aux articles qui les concernent Les differentes ecoles astika On distingue traditionnellement six ecoles orthodoxes que sont le Mimaṃsa le Nyaya le Saṃkhya le Vaiseṣika le Vedanta et le Yoga de Patanjali Ces ecoles sont aussi connues sous le terme sanskrit darsana qui signifie point de vue doctrinal Le Nyaya L ecole de Nyaya en sanskrit न य य nyaya de speculation philosophique est basee sur un texte appele le Nyaya Sutra Il a ete compose par Gautama Aksapada a ne pas confondre avec Siddhartha Gautama le fondateur du bouddhisme vers le IV e ou V e siecle av J C La contribution importante apportee par cette ecole est sa methode Elle est basee sur un systeme de logique qui a ete plus tard adopte par la plupart des autres ecoles indiennes orthodoxes ou non de la meme maniere qu on peut dire que la science la religion et la philosophie occidentales sont en grande partie basees sur la logique aristotelicienne Le Vaiceshika Le systeme de Vaisheshika ou Vaiceshika en sanskrit व श ष क vaiseṣika fonde par la sage Kanada postule un pluralisme atomique Suivant les preceptes de cette ecole de pensee tous les objets de l univers physique les substances materielles sont reductibles a un certain nombre d atomes sauf les cinq substances immaterielles le temps l espace l ether akasha l esprit et l ame Les atomes constitutifs des substances materielles sont les atomes de feu de terre d air et d eau Le Saṃkhya Le Saṃkhya sanskrit en devanagari स ख य est generalement considere comme le plus vieux des systemes philosophiques indiens il aurait ete fonde au VII e siecle av J C par Kapila ou trois siecles plus tot selon A Danielou Il s agit historiquement de la premiere description connue du modele complet de l univers et des constituants de l homme sous forme de principes a la fois scientifique et metaphysique Sa philosophie considere l univers comme se composant de trois realites eternelles que sont le principe de l espace akasha le principe de l intelligence Puruṣa le principe de la nature Prakriti et de vingt deux autres principes C est a partir du principe de la nature influence indirectement par Purusa et ses trois qualites inherentes que sont sattva rajas et tamas en desequilibres que se developpe la creation entiere Le Vedanta L ecole d Uttara Mimamsa nouvelle recherche generalement connue sous le nom de Vedanta en sanskrit व दअन त vedanta se concentre sur les enseignements philosophiques des Upaniṣad plutot que sur les injonctions ritualistes des Brahmanas Mais il y a plus de cent Upanishads qui ne forment pas un systeme unifie Leur systematisation a ete entreprise par Badarayana dans un travail appele Vedanta Sutra La maniere obscure dont les aphorismes des textes du Vedanta sont rediges laisse la porte grande ouverte pour une multitude d interpretations Cela a entraine une proliferation des ecoles du Vedanta Chacune de ces dernieres a interprete a sa facon les textes et a produit sa propre serie de sous commentaires tout en pretendant etre seule fidele a l original Les differentes ecoles nastika On distingue traditionnellement trois ecoles non orthodoxes que sont le jainisme le bouddhisme et le Carvaka Le jainisme Article detaille Jainisme Le Jainisme est une philosophie indienne basee sur la non violence ahimsa ou respect de toute vie humaine animale vegetale et sur la tolerance anekantavada ou reconnaissance de la multiplicite des points de vue Il implique trois grands principes que sont la vision juste des realites tattvas la conduite juste la connaissance juste Son principal grand maitre philosophique et spirituel ou 24 Tirthankara a ete Vardhamana dit Mahavira le grand heros qui a vecu en Inde aux VI e et V e siecles av J C Le bouddhisme Article detaille Bouddhisme Le bouddhisme est l un des grands systemes de pensee et d action orientaux ne en Inde au VI e siecle av J C Il est fonde sur les Trois Joyaux les bouddhistes declarent prendre refuge dans le Bouddha le fondateur du bouddhisme dans le Dharma la doctrine du Bouddha et dans le Sangha la communaute des adeptes A l origine le bouddhisme n est pas vraiment une philosophie ou une religion mais une lecon de choses dhamma en pali dharma en sanskrit ce terme designant a la fois la realite sa loi et son expose De plus lorsqu on parle de dharmas on designe diverses lois naturelles particulieres Articles detailles Philosophie bouddhiste et Dharma Les quatre nobles verites qui sont a l origine du bouddhisme sont la verite de la souffrance ou de l insatisfaction inherente la verite de l origine de la souffrance engendree par le desir et l attachement la verite de la possibilite de la cessation de la souffrance par le detachement entre autres et finalement la verite du chemin menant a la cessation de la souffrance qui est la voie mediane du noble sentier octuple Cependant ces enseignements classiques et de portees spirituelles plutot que philosophiques ne sont que le point de depart de ce qui deviendra une riche pluralite de traditions philosophiques et religieuses Apres tout le bouddhisme avait conquis l ensemble de l Asie du Japon jusqu a l Afghanistan integrant ou s adaptant a ces differentes cultures En philosophie particulierement tout le spectre des positions et options possibles a a un moment ou l autre ete l objet d elaborations et de debats Il a donc connu son realisme son atomisme son nominalisme etc L hindouisme qui partage un certain arriere plan philosophique avec le bouddhisme presente lui aussi une telle variete Pareillement et a l instar de la scolastique occidentale toute philosophie s inscrit dans le cadre de la religion Plus precisement les philosophies bouddhistes ne perdent jamais de vue les preoccupations soteriologiques Au terme de ce processus historique il ne subsiste plus que deux grandes ecoles philosophiques particulierement dans le bouddhisme dit du mahayana ce sont le Cittamatra esprit seulement rien qu esprit et le Madhyamaka voie du milieu Articles detailles Cittamatra Madhyamaka Vacuite et Tathagatagarbha Le Carvaka Article detaille charvaka La philosophie perse Articles detailles Zoroastrisme Manicheisme religion et Mazdakisme Il existe d antiques relations entre les Veda indiennes et les Avesta medes Les deux principales familles philosophiques traditionnelles indo iraniennes etaient determinees par deux differences fondamentales dans leurs implications sur la position de l etre humain dans la societe et leur vision du role des femmes et des hommes dans l univers La premiere charte des droits humains droits fondamentaux de la personne humaine par Cyrus II dit aussi Cyrus le Grand est vue comme un reflet des questions et pensees exprimees par Zarathoustra et developpees dans les ecoles de pensee zoroastriennes le zoroastrisme derive du nom de Zoroastre deforme par les Grecs aux depens du veritable nom Zarathoustra Son autre appellation le mazdeisme derive quant a lui du nom du dieu venere Ahura Mazda Ce courant de pensee fut fonde au cours du Ier millenaire av J C le manicheisme est une religion syncretique apparue au II e siecle de notre ere dont le nom provient de son fondateur Mani le mazdakisme est un courant religieux fonde au V e siecle Il doit son nom a son fondateur Mazdak La philosophie africaineArticle detaille Philosophie africaine S il faut dire que l expression a pose un probleme du meme acabit que celui constate avec l expression philosophie chinoise il faut reconnaitre que le debat sur la philosophie africaine a beaucoup evolue a la fin du 20e et au debut du 21e siecle Le terme de philosophie africaine est donc utilise de differentes manieres par differents philosophes Bien qu une majorite de philosophes africains etudient dans des domaines tels que la metaphysique l epistemologie la morale et la philosophie politique une question qui accapare nombre d entre eux se situe sur la nature de la philosophie africaine elle meme Un des points centraux du desaccord est sur le terme africain designe t il le contenu de la philosophie ou l identite des philosophes La philosophie africaine puise a la fois dans l heritage traditionnel du continent notamment dans l enseignement de l Egypte pharaonique et dans l heritage de la philosophie occidentale Place des femmes en philosophieMary Wollstonecraft 1759 1797 etait une philosophe et ecrivaine britannique Bien que les hommes aient generalement domine le discours philosophique les femmes philosophes se sont engagees dans cette discipline tout au long de l histoire La liste des femmes philosophes a travers l histoire est vaste Parmi les exemples anciens citons Hipparchia active vers 325 avant J C et Arete de Cyrene active aux 5e 4e siecles avant J C Certaines femmes philosophes ont ete acceptees au cours des epoques medievale et moderne mais aucune n a fait partie du canon occidental avant les 20e et 21e siecles Parmi ces dernieres on trouve G E M Anscombe Hannah Arendt Bell Hooks Simone de Beauvoir Simone Weil et Susanne Langer sont entrees dans le canon Au debut des annees 1800 certains colleges et universites du Royaume Uni et des Etats Unis ont commence a admettre des femmes produisant ainsi davantage de femmes universitaires Neanmoins les rapports du ministere americain de l education des annees 1990 indiquent que peu de femmes se retrouvent en philosophie et que la philosophie est l un des domaines des sciences humaines ou la proportion de femmes est la plus faible les femmes representant entre 17 et 30 du corps enseignant de philosophie selon certaines etudes Parmi les philosophes eminentes du 21e siecle on trouve Judith Butler Gayatri Chakravorty Spivak Martha Nussbaum Onora O Neill et Nancy Fraser Julia Kristeva Nell Noddings Carol Gilligan et Donna Harraway CritiquesArticle detaille Critique de la philosophie Cette section est vide insuffisamment detaillee ou incomplete Votre aide est la bienvenue Comment faire Notes et referencesNotes Respectivement dans la Methodologie de la Critique de la raison pure et dans le Tractatus logico philosophicus Ceci n empeche naturellement pas la philosophie de faire usage de connaissances et resultats etablis grace a l experimentation Ceci est vrai tout particulierement de la philosophie de l esprit Il n empeche que parmi les representants de ce courant aucun n effectue lui meme des experimentations En outre si on compare l importance de l experimentation pour la physique et pour la philosophie par exemple on voit qu on ne peut pas faire de la philosophie une discipline experimentale Ainsi Lacan Foucault Althusser et meme Derrida pour ne citer qu eux ont pris appui souvent indirectement ou allusivement sur Lettre sur l humanisme pour alimenter ou soutenir leurs propres critiques du concept d humanisme et du role de la subjectivite mais en deplacant en leur faveur c est a dire dans un sens plus ou moins structuraliste ou deconstructionniste le propos heideggerien Dominique Janicaud Du bon usage de la Lettre sur l humanisme a Heidegger et la question de l humanisme Faits concepts debat direction Bruno Pinchard Themis Philosophie PUF 2005 page 222 References Sur l origine du terme voir Anne Marie Malingrey Philosophia Etude d un groupe de mots dans la litterature grecque des Presocratiques au IV e siecle apres J C Paris Klincksieck 1961 Informations lexicographiques et etymologiques de Philosophie dans le Tresor de la langue francaise informatise sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales Jean Paul II Fides et ratio 47 Jean Francois Mattei Les deux souches de la metaphysique chez Aristote et Platon Philosophique no 3 1er janvier 2000 p 3 18 ISSN 0751 2902 et 2259 4574 DOI 10 4000 philosophique 280 lire en ligne consulte le 8 aout 2018 a et b Andre Comte Sponville Dictionnaire philosophique article sur philomag com Qu est ce que la philosophie Definitions d Aristote a Descartes sur la philosophie com 1er mai 2012 consulte le 25 janvier 2021 La philo bonheur releve d un totalitarisme soft et radieux Le Matin dimanche 15 fevrier 2015 lire en ligne R Bodeus philosophia in dir Jacob Andre Encyclopedie philosophique universelle vol 2 Les notions philosophiques tome 2 Paris PUF ALQUIE F Signification de la philosophie Paris 1971 Heraclide du Pont fragment 88 Monique Dixsaut Le naturel philosophe Essai sur les dialogues de Platon p 9 Anatole Bailly 2020 Hugo Chavez Gerard Greco Andre Charbonnet Mark De Wilde Bernard Marechal amp contributeurs Le Bailly 2020 consulte le 18 mai 2025 Platon La Republique II 376b Le sage est celui qui possede la sagesse l ami est celui qui la desire Platon ecrit dans le Phedre 278d que pour parler proprement seul un dieu possede la sagesse voir Phedon Emmanuel Levinas Totalite et infini essai sur l exteriorite M Nijhoff 1961 ISBN 978 90 247 5105 1 lire en ligne Voir sur ce sujet Pierre Hadot Qu est ce que la philosophie Rene Descarte Les principes de la philosophie Preface p 15 De la brievete de l ame de Seneque le Manuel d Epictete les Pensees pour moi meme de Marc Aurele Voir la correspondance avec Elisabeth et le Livre IV du Discours de la methode Voir les Livres IV et V de l Ethique E Brehier La philosophie de Plotin p 121 Ed Vrin ISBN 978 2 7116 8024 5 Merleau Ponty Maurice Eloge de la philosophie Paris Editions Gallimard 1960 ISBN 978 2 07 035075 9 Pierre Hadot La philosophie comme maniere de vivre Albin Michel 2001 283 p ISBN 978 2 226 12261 2 Hadot 2001 p 176 Hadot 2001 p 179 Hadot 2001 p 180 Hadot 2001 p 262 Hadot 2001 p 263 Georges Politzer Principes elementaires de philosophie Paris Les Editions sociales 1972 286 p p 83 113 Partie 2 Le materialisme philosophique Sur l opposition entre philosophie continentale et analytique voir un texte de Pascal Engel petits dejeuners continentaux et gouters analytiques consulte le 30 juin 2013 Sur la logique de Leibniz voir l ouvrage classique de Louis Couturat La logique de Leibniz reed Olms 1969 Voir le Laches ou le Protagoras par exemple Voir la premiere Meditations metaphysiques Sur la conception de la philosophie comme creation voir Gilles Deleuze Pourparlers 1972 1990 Ed de Minuit 1990 p 168 Des l Antiquite voir le cinquieme livre de l Ethique a Nicomaque d Aristote et a la celebre distinction entre les differents sens du mot justice Pour des textes qui livrent des definitions classiques de la philosophie par des philosophes voir entre autres Le Banquet et l Apologie de Socrate de Platon le dixieme livre de l Ethique a Nicomaque De la constance du sage de Seneque le cinquieme livre de l Ethique de Spinoza Dialectique de la raison d Adorno et Max Horkheimer et la Genealogie de la morale de Nietzsche Sur cette periode voir Histoire de la philosophie d Emile Brehier Qu est ce que la philosophie antique de Pierre Hadot Clemence Ramnoux Les Presocratiques p 445 in Histoire de la philosophie publie par Brice Parain Paris 1969 ISBN 978 2 07 040777 4 La Republique Livre VI et VII Cette question reste en tout cas tres discutee Cf Jose Kany Turpin introduction a sa traduction du De la nature de Lucrece 1993 edition de poche revue 1998 Garnier Flammarion p 15 18 Porphyre de Tyr Vie de Plotin III Ed Belles Lettres Il arriva a posseder si bien la philosophie qu il tacha de prendre une connaissance directe de celle qui se pratique chez les Perses et de celle qui est en honneur chez les Indiens Alain de Libera La philosophie medievale Presses universitaires de France 2004 547 p Voir pour plus de details ce site Sur cette periode voir les ouvrages d Etienne Gilson La philosophie au Moyen Age 2 volumes Paris 1922 Christian Wenin La signification des universaux chez Abelard Revue Philosophique de Louvain vol 80 no 47 1982 p 414 448 ISSN 0035 3841 DOI 10 3406 phlou 1982 6197 lire en ligne consulte le 25 septembre 2019 C est ce que des commentateurs comme Marie Dominique Chenu appellent la renaissance du Moyen Age voir Introduction a l etude de saint Thomas d Aquin Voir ce site pour de plus amples informations Sur cette periode voir Pascal Engel La dispute une introduction a la philosophie analytique Paris Minuit 1997 Philosophical Analysis in the Twentieth Century Volume 1 The Dawn of Analysis Princeton 2003 et Philosophical Analysis in the Twentieth Century Volume 2 The Age of Meaning Princeton 2003 Voir sur sujet Levinas Theorie de l intuition dans la phenomenologie de Husserl Paris 1930 Paul Laurent Assoun Freud la philosophie et les philosophes Paris PUF 1976 p 6 Johannes Angermuller Le Champ de la Theorie Essor et declin du structuralisme en France Paris Hermann 2013 Johannes Angermuller 2015 Why There Is No Poststructuralism in France The Making of An Intellectual Generation London Bloomsbury Tels Hannah Arendt dans Les Origines du totalitarisme traduits en trois volumes Carl Schmitt La dictature Seuil Paris 2000 trad par Mira Koller et Dominique Seglard Raymond Aron Democratie et totalitarisme ed Gallimard 1965 Silberstein Marc dir Materiaux philosophiques et scientifiques pour un materialisme contemporain Sciences ontologie epistemologie Paris Editions materiologiques 2013 1017 p ISBN 978 2 919694 26 6 Sur les chemins de l acte d etre sur bertrandrioux8 blogspot fr 27 decembre 2011 consulte le 30 janvier 2016 L enseignement de la philosophie en Europe et en Amerique du Nord sur unesdoc unesco org 2011 consulte le 2 fevrier 2016 Annabelle Laurent Pourquoi la France philosophe Slate 17 juin 2015 lire en ligne Sur le Taoisme voir Marcel Granet Trois etudes sociologiques sur la Chine Remarques sur le Taoisme ancien 1925 et La Pensee chinoise 1934 reed Albin Michel coll L Evolution de l humanite 1999 1925 Henri Maspero Le Taoisme et les Religions chinoises 1950 NRF Gallimard coll Bibliotheque des Histoires reed Gallimard 1990 Isabelle Robinet Histoire du taoisme des origines au XIV e siecle Archive org Wikiwix Archive is Google Que faire Pour la Stanford Encyclopedia of Philosophy Le taoisme est un terme parapluie qui recouvre un ensemble de doctrines philosophiques qui ont en commun une orientation similaire Le terme taoisme est egalement associe a differents courants religieux naturalistes ou mystiques Le resultat est que c est un concept essentiellement malleable La fameuse question de Creel Qu est ce que le taoisme reste toujours aussi difficile Voir l article Sur la philosophie indienne voir Surendranath N Dasgupta A History of Indian Philosophy cinq volumes Cambridge 1922 et A K Warder Outline of Indian Philosophy Delhi Motilal Banarsidass 1971 ISBN 978 0 89581 372 5 Essai sur la philosophie des hindous Henry Thomas Colebrooke Guillaume Pauthier Ed Firmin Didot Paris 1834 p 1 2 The Sanskrit Heritage Dictionary de Gerard Huet Indian philosophy an introduction to Hindu and Buddhist thought Richard King Ed Edinburgh University Press 1999 p 62 ISBN 9780748609543 Voir L Inde Classique volume III de Louis Renou et Jean Filliozat reimpression de l Ecole francaise d Extreme Orient Paris 1996 Sur le bouddhisme voir Samuel Bercholz et Sherab Chodzin Kohn Pour comprendre le bouddhisme une initiation a travers les textes essentiels Paris Pocket 1995 428 p ISBN 978 2 266 07633 3 et Philippe Cornu Dictionnaire encyclopedique du bouddhisme Paris Editions du Seuil 2001 841 p ISBN 978 2 02 036234 4 L autre grande tradition dite du theravada evite soigneusement toutes discussion metaphysique ou philosophique abstraite et se concentre sur les aspects meditationnels en Why I Left Academia Philosophy s Homogeneity Needs Rethinking sur read hipporeads com via web archive org 9 juin 2017 consulte le 28 decembre 2022 en John Haldane In Memoriam G E M Anscombe 1919 2001 The Review of Metaphysics vol 53 no 4 2000 p 1019 1021 ISSN 0034 6632 lire en ligne consulte le 28 decembre 2022 en Jane Duran Eight women philosophers theory politics and feminism 2006 ISBN 978 0 252 09105 6 0 252 09105 1 et 1 283 25098 5 OCLC 785782176 en James Barham et Dr Brian Carlson Influential Women in Philosophy From the Last 10 Years sur academicinfluence com consulte le 28 decembre 2022 en Charlotte Witt Lisa Shapiro Christina Van Dyke et Lydia L Moland Feminist History of Philosophy dans The Stanford Encyclopedia of Philosophy Metaphysics Research Lab Stanford University 2021 lire en ligne Voir aussiSur les autres projets Wikimedia Philosophie sur Wikimedia Commonsphilosophie sur le WiktionnaireFaculte de philosophie sur WikiversityPhilosophie sur WikibooksPhilosophie sur WikisourcePhilosophie sur Wikiquote Bibliographie Textes philosophiques majeurs par ordre chronologique Anonyme Rig Veda 1500 a 900 av J C Anonyme Yi Jing 1027 a 256 av J C Lao Tseu Dao de jing 600 av J C Confucius Entretiens 479 av J C a 221 apr J C Platon La republique 387 370 av J C Platon Apologie de Socrate 380 av J C Aristote Ethique a Nicomaque 350 av J C Aristote La metaphysique 330 av J C Anonyme Mahabharata en particulier le passage de Bhagavad Gita 300 av J C a 600 apr J C Epicure Lettres 296 290 av J C Epictete Manuel 125 apr J C Sextus Empiricus Esquisses pyrrhoniennes 200 Diogene Laerce Vies doctrines et sentences des philosophes illustres Livre VI pour les cyniques 250 Plotin Les enneades 254 270 Augustin Les confessions 397 401 Thomas d Aquin Somme theologique 1266 1273 Nicolas Machiavel Le Prince 1553 Rene Descartes Meditations metaphysiques 1641 Thomas Hobbes Leviathan 1651 Baruch Spinoza Ethique 1677 John Locke Traite du gouvernement civil 1690 Gottfried Wilhelm Leibniz Monadologie 1714 David Hume Traite de la nature humaine 1739 1740 Montesquieu De l esprit des lois 1748 Jean Jacques Rousseau Du contrat social 1762 Emmanuel Kant Critique de la raison pure 1781 Georg Wilhelm Friedrich Hegel Phenomenologie de l esprit 1807 Arthur Schopenhauer Le monde comme volonte et comme representation 1819 Pierre Joseph Proudhon Qu est ce que la propriete 1840 Karl Marx Le Capital 1867 1894 Friedrich Nietzsche Ainsi parlait Zarathoustra 1883 1885 Bertrand Russell Problemes de philosophie 1912 Edmund Husserl Idees directrices pour une phenomenologie pure et une philosophie phenomenologique 1913 Martin Heidegger Etre et temps 1927 Jean Paul Sartre L existentialisme est un humanisme 1946 Hannah Arendt Condition de l homme moderne 1958 Jacques Derrida De la grammatologie 1967 John Rawls Theorie de la justice 1971 Ivan Illich La convivialite 1973 Michel Foucault Surveiller et punir 1975 Edgar Morin La methode 1977 2004 Definition et histoire de la philosophie Alain Elements de philosophie Paris Gallimard 1916 Yvon Belaval Histoire de la philosophie Paris Gallimard 1972 1974 Emile Brehier Histoire de la philosophie Paris Presses universitaires de France 2004 ISBN 978 2 13 054396 1 Barbara Cassin dir Vocabulaire europeen des philosophies dictionnaire des intraduisibles Paris Seuil Le Robert 2004 ISBN 2 02 030730 8 Francois Chatelet Histoire de la philosophie idees doctrines Paris Hachette 1972 1973 Henry Corbin et al Histoire de la philosophie islamique Paris Gallimard 1964 Bruno Curatolo et Jacques Poirier Le style des philosophes Besancon Presses universitaires de Franche Comte 2007 390 p ISBN 978 2 84867 816 0 et 978 2 84867 192 5 DOI 10 4000 BOOKS PUFC 26467 Denis Huisman et Andre Vergez dir Histoire des philosophes illustree par les textes Paris Nathan 1996 Andre 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1 1890 p 323 339 en Nicholas Joll Metaphilosophy Internet Encyclopedia of Philosophy 2017 2010 Jean Zin Qu est ce que la philosophie jeanzin fr 2006 Organismes dedies a la philosophie Societe francaise de philosophieRessources diverses Ressources relatives a la recherche JSTOR Stanford Encyclopedia of Philosophy Ressource relative a la sante Medical Subject Headings Ressource relative a l audiovisuel France 24 Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes Britannica Den Store Danske Encyklopaedi Enciclopedia italiana Internetowa encyklopedia PWN Larousse Nationalencyklopedin Store norske leksikon Treccani Universalis Notices d autorite BnF donnees LCCN GND Japon Espagne Israel Tchequie Lettonie Coree du Sud Site du Centre d Etudes en Rhetorique Philosophie et Histoire des Idees Asterion revue de philosophie et d histoire de la pensee politique Nombreux auteurs classiques a telecharger sur Gallica ainsi que des manuels Charles Jourdain Notions de philosophie Paul Janet 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